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Violences sexistes et sexuelles dans le sport : l’Insep reconnaît un « déficit d’informations »

17 Octobre 2023, 02:02am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 course d'athlétisme
SPORT
Violences sexistes et sexuelles dans le sport : l’Insep reconnaît un « déficit d’informations »
Christelle Murhula
 Publié le 06 octobre 2023 à 16h49

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  SPORT
Jeudi 5 octobre, Fabien Canu, directeur général de l’Insep (l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, structure du sport français de haut niveau), a été auditionné devant des députés, suite aux multiples signalements de violences sexistes et sexuelles au sein de l’organisme.
Depuis plusieurs années, le monde du sport français fait face à de nombreuses accusations de violences sexistes et sexuelles. Ainsi, plusieurs députées ont lancé une commission d’enquête sur les dysfonctionnements des différentes fédérations de sport.


Le 5 septembre dernier, les athlètes Claire Palou et Emma Oudiou ont été auditionnées par plusieurs députés. Elles avaient notamment rapporté des faits de harcèlement sexuel qui se seraient déroulés à l’Insep. Elles y ont dénoncé une protection presque systématique des agresseurs présumés.

Selon le directeur de l’Insep, il existe un « déficit d’informations »
Ce jeudi 5 octobre, Fabien Canu, directeur de l’institution, a été longuement questionné par la commission sur ces révélations. Il a reconnu « un déficit d’information », en particulier pour les sportifs majeurs à l’Insep et estime qu’il « faut qu’on informe davantage », les procédures de signalement demeurant floues pour beaucoup.

Concernant le témoignage de Claire Palou, Fabien Canu, qui s’est entretenu avec elle et sa famille, a dit aux députés avoir déclenché « un article 40 » sur des faits de harcèlement sexuel, ce qui entraîne une saisine de la justice. Il a assuré qu’il l’avait fait « avant » l’audition de la sportive à l’Assemblée.

Néanmoins, il s’est défendu de « protéger » quiconque en vue des Jeux Olympiques. Pourtant, Claire Palou, qui a quitté l’Insep et interrompu sa carrière prometteuse d’athlète de demi-fond suite au harcèlement qu’elle a subi, estime que la personne qu’elle a dénoncée est « très protégé par son niveau ».

De nombreux témoignages de violences sexistes et sexuelles sur « Balance ton sport »
De plus, des témoignages recueillis par la commission et sur la plate-forme Balance ton sport lancée mi-septembre par les députées en charge de la commission d’enquête, montrent qu’il existe de nombreux cas de violences sexistes et sexuelles présumés à l’Insep.


Emma Oudiou, autre athlète auditionnée par la commission d’enquête sur les dysfonctionnements des fédérations dans le sport, avait affirmé avoir subi du harcèlement sexuel « de la part d’un sportif » à l’Insep entre 2018 et 2020. Elle dénonce aussi des agressions sexuelles de la part d’un entraîneur fédéral, contre qui elle a déposé plainte. Plainte qui a été classée sans suite. La jeune femme explique avoir mis un terme à sa carrière car « les violences étaient trop présentes ».

« Un travail de fond doit être conduit à l’Insep. (…) Des femmes décident de parler, mais la fédération, l’Insep et l’appareil judiciaire éprouvent des difficultés à prendre des décisions. », avait-elle aussi expliqué devant la commission, estimant que les violences sexistes et sexuelles y sont systémiques.


https://www.madmoizelle.com/violences-sexistes-et-sexuelles-dans-le-sport-linaction-de-linsep-pointee-du-doigt-1581975

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"Nevada" d’Imogen Binnie : un regard ouvert sur la transidentité

17 Octobre 2023, 01:42am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Nevada" d’Imogen Binnie : un regard ouvert sur la transidentité

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15 oct. 2023 à 13:31

4 min
Par Fanny De Weeze*, une chronique pour Les Grenades
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Il y a dix ans, aux Etats-Unis, paraissait le roman Nevada d’Imogen Binnie. Très rapidement, il devint culte, et pour cause : il décape et offre une des (multiples) réalités des personnes transgenres.

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Enfin traduit par Violaine Huisman et publié aux Editions Gallimard, il nous est parvenu en cette rentrée littéraire de septembre 2023.

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D’une envie de se barrer
En 2013, à sa publication, il était peu fréquent de découvrir des livres écrits par des personnes transgenres et encore plus rare de trouver des récits racontant leur vie. Nevada parvient à captiver les lecteurs et lectrices en offrant, à travers le personnage de Maria, une histoire qui permet de prendre conscience de certaines réalités. En exploitant le côté road trip déjanté aux accents punk et plutôt décalé, le roman parvient à nous immerger dans la vie de Maria.

Libraire de 29 ans, elle s’ennuie royalement dans sa vie professionnelle et personnelle. Bien qu’étant en couple avec une femme qui l’aime, Maria ne se sent plus en phase avec sa vie. La drogue fait désormais partie intégrante de son quotidien, lui permettant ainsi de fuir cette monotonie.

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Tout au long de la première partie du livre, Maria erre, se plonge dans l’héroïne, mais surtout remet en question l’ensemble de sa vie. Avec intelligence et précision, elle parvient à analyser sa vie à la lumière de sa transidentité et à comprendre comment celle-ci a façonné toute son existence. Pleine de tergiversations, Maria n’arrive pas à prendre des décisions qui pourraient la rendre plus heureuse et épanouie. Sur un coup de tête, après avoir été renvoyée de son travail, elle part seule pour le Grand Ouest. Sans but défini, mais avec une réelle envie de s’évader.

Nevada dévoile donc un personnage trans différent de ce qui a pu être proposé auparavant. Bien que ce récit puisse être confondu avec une autobiographie, étant donné les similitudes avec la vie de l’autrice Imogen Binnie, il ne faudrait pas pour autant imaginer que l’intégralité de ce roman relève de l’autofiction.

À vingt ans, elle s’est rendu compte qu’elle était tout détraquée non pas parce qu’elle était trans, mais parce qu’être trans est tellement stigmatisé. Si tu pouvais passer un hors de la civilisation, et, genre, vivre dans un centre commercial abandonné au milieu du désert, te faire des injections d’œstrogène, travailler ta voix, trouver une nouvelle façon de t’habiller, méditer huit heures par jour sur la socialisation genrée et enfin te faire opérer du bas en guise de récompense, ce serait relativement facile de faire sa transition

L’autrice, dans Les Inrockuptibles, explique cette tendance récurrente à chercher de l’autobiographie lorsque certains éléments entre les personnages et les auteurs, autrices, sont similaires, "Stephen King – dont je suis une grande fan – a beaucoup écrit sur des hommes comme lui, blancs, vivant dans l’État du Maine, qui écoutent du rock, commente-t-elle. Mais on ne demande jamais aux hommes blancs si leur travail est autobiographique quand ils mettent en scène des personnages qui leur ressemblent."

Au lieu de présenter des personnages trans aux destins tragiques, l’autrice choisit de mettre en avant Maria au caractère bien trempé, exerçant un métier des plus ordinaires et en couple stable. Pas d’enfance maltraitée, pas de prostitution, Maria est "normale". Pour comprendre son état d’esprit, nous sommes amené·es plusieurs fois, à pénétrer dans la tête de Maria et à suivre ses pensées les plus intimes sur sa condition.

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D’une écriture et d’un style à part
En commençant Nevada, vous pourriez être surpris·es par une scène qui détonne et qui déstabiliserait plus d’un·e. Cette entrée en matière excellente pour découvrir Maria prend le risque de secouer quelques lecteurs et lectrices. La suite se révèle tout aussi originale, car le ton proposé par Imogene Binnie ne fait pas dans la dentelle.

À coup de "à donf", "genre" et autres choix stylistiques contemporains, le roman joue sur une familiarité désarmante. Le style se rapproche davantage de ce qu’on pourrait retrouver chez Virginie Despentes, un style qui ne s’embarrasse pas de grandes envolées lyriques. L’autrice préfère transmettre son message de la manière la plus directe possible, quitte à choquer et à interpeller son lectorat. Les monologues de Maria, parfois légèrement bavards, sont puissants et éclairants quant à sa façon de penser. On notera la capacité de l’autrice à rendre compte facilement de l’état d’esprit de sa protagoniste. En utilisant le "tu", le "je", le "elle", Nevada joue sur la posture du narrateur et y transpose, sûrement, des réflexions propres à l’autrice.

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On comprend dès lors son retentissement dans la sphère littéraire, que ce soit en 2013 ou en 2023. Ce roman propose un personnage dynamique et original tout en maniant une langue moderne et incisive. Que ce soit au niveau du style ou des thèmes, Nevada est un roman qui doit son succès à ce qu’il incarne. La transidentité, et la question de l’identité de manière générale, sont des sujets brûlants. Le fait que des romans comme celui-ci existent apporte un regard plus clairvoyant et ouvert sur un sujet souvent invisibilisé.

Nevada, Imogen Binnie, traduction de Violaine Huisman, Editions Gallimard, août 2023.

 

*Fanny De Weeze est une lectrice passionnée qui tient un blog littéraire (Mes Pages Versicolores) depuis 2016 sur lequel elle chronique des romans, des essais et des bandes dessinées.

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https://www.rtbf.be/article/nevada-dimogen-binnie-un-regard-ouvert-sur-la-transidentite-11272169

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Elections en Pologne : le droit à l’avortement pourrait changer la donne

17 Octobre 2023, 01:20am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 MONDE EUROPE

Elections en Pologne : le droit à l’avortement pourrait changer la donne

Pologne : L accès à l avortement un enjeu électoral majeur
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14 oct. 2023 à 07:00

3 min
Par Alice Debatis, Claire Verstraete et Irmina Cisek
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Le téléphone sonne une dizaine de fois par jour dans le bureau d’Alexandra. De l’autre côté de la ligne, des Polonaises en détresse face à une grossesse non désirée qui ne savent plus vers qui se tourner. Le planning familial de Federa, situé en plein cœur de Varsovie, tente de les assister. 

"Les femmes nous appellent en cas de grossesse non souhaitée. Elles veulent avorter mais ne savent pas comment le faire. On leur explique qu’elles peuvent commander des pilules abortives à l’étranger. On leur donne le nom des organisations qu’elles peuvent contacter à l’extérieur de la Pologne. Certaines nous appellent aussi après avoir pris une pilule. Elles veulent savoir si ce qu’elles ressentent est normal. S’il y a des hémorragies ou autre, on les informe qu’il faut aller à l’hôpital. Mais en général, cela se passe sans complication. La méthode est sûre. Elle est recommandée par l’Organisation mondiale de la santé", détaille Alexandra, membre de la Fondation polonaise pour les femmes et pour la planification familiale (Federa).

Depuis deux ans, il n’est plus possible d’avorter en Pologne sauf en cas de viol ou de danger pour la mère. Même lorsque l’avortement est permis, certains médecins hésitent à intervenir. Ils craignent la loi. En cas d’avortement jugé illégal, ils risquent 3 ans de prison.

"Depuis que le tribunal constitutionnel a interdit l’avortement quand il y a malformation du fœtus, les femmes ont commencé à mourir plus souvent dans les hôpitaux. Il y a eu 6 morts. Certains médecins attendent que le fœtus soit mort avant d’intervenir. Cette loi n’a pas de raison d’être. Nous devrions avoir la possibilité d’interrompre nos grossesses", déplore Alexandra.

Deux candidates de la Plateforme civique, le principal parti d’opposition, sillonnent le pays avec une camionnette pour mobiliser le vote des femmes.
Deux candidates de la Plateforme civique, le principal parti d’opposition, sillonnent le pays avec une camionnette pour mobiliser le vote des femmes. © Tous droits réservés
Avortement, un enjeu de campagne
Ces drames ont déclenché des manifestations dans tout le pays et aujourd’hui, l’accès à l’avortement est devenu un enjeu de campagne pour les élections législatives. La Plateforme civique, principal parti d’opposition, sillonne le pays avec un van pour mobiliser le vote des femmes. À bord : trois candidates. Elles s’arrêtent à Tarnowskie Gory, une localité située à trois heures de la capitale. Sur la place de la ville, Golbik et Kinga déploient quelques affiches et interpellent les passants. Historiquement conservateur, c’est la première fois que la Plateforme civique se prononce aussi clairement en faveur de l’avortement.

“Nous devons nous rapprocher des standards européens, de l’ouest et, avec tous les partis de l’opposition démocratique, nous sommes pour l’avortement légal et gratuit", explique Kinga Gajewska, candidate pour un poste de député.

"Le durcissement de la loi sur l’avortement a mené à des décès. Aujourd’hui, les femmes ont des situations où la police arrive chez elles pour vérifier s’il n’y a pas un fœtus caché. Ce sont des situations absurdes. Les femmes ont peur", ajoute Golbik Marta, candidate de la Plateforme civique.

Et elles ne sont pas les seules à battre le pavé pour le droit à l’IVG. A quelques mètres de là, Alicja, candidate du Lewica, le parti de gauche, distribue avec énergie des tracts dans la rue.

"Nous sommes convaincus que les femmes doivent avoir plus de droits. Elles devraient pouvoir accéder à l’avortement jusqu’à 12 semaines. Il y a eu des manifestations pour ça. C’est un droit basique et nous allons nous battre pour l’obtenir", affirme-t-elle.

Quand on a une vie sexuelle, on devrait connaître les conséquences de ses actes.

 

Malgorzata, 25 ans, membre des jeunesses PIS
Malgorzata, 25 ans, membre des jeunesses PIS © Tous droits réservés
Mais tout le monde n’est pas de cet avis. Malgorzata a 25 ans. Elle fait partie des jeunesses du PIS, le parti conservateur au pouvoir. Pour elle, la loi anti-IVG ne doit pas changer.

"Je suis chrétienne, je suis catholique. L’avortement, ce n’est pas une contraception. Quand on a une vie sexuelle, on devrait connaître les conséquences de nos actes. On doit savoir qu’un enfant peut être conçu. Donc, nous ne pouvons pas considérer l’avortement comme de la contraception", affirme Malgorzata Zuk.

Selon la jeune femme, la loi suffit à assurer les droits des femmes. "Les médecins sont obligés de sauver la vie d’une femme lorsqu’elle est en danger. Je trouve qu’elles devraient être conscientes des droits qu’elles ont et les faire respecter elles-mêmes. En ce moment, il n’y a aucun danger pour la santé des femmes enceintes et pour leur vie en Pologne", conclut-elle.

Selon un sondage réalisé en mars dernier, 83% des Polonais se disent favorables à une libéralisation de la loi sur l’avortement. Reste à voir si cet enjeu influencera les votes ce dimanche.


https://www.rtbf.be/article/elections-en-pologne-le-droit-a-lavortement-pourrait-changer-la-donne-11270435

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Un taxi pour conduire les victimes d’agressions sexuelles du campus d’Alma vers le CPVS

17 Octobre 2023, 01:18am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Un taxi pour conduire les victimes d’agressions sexuelles du campus d’Alma vers le CPVS
Illustration picture shows a visit of Secretary of State for Gender Equality, Opportunities and Diversity Schlitz and Spanish Minister for Equality Montero (Podemos), to the Brussels Sexual Violence Support Center (CPVS) in Brussels, Wednesday 02 June 20
© Belga

13 oct. 2023 à 15:31

1 min
Par Belga édité par Maya Duverdier
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L’Assemblée générale des étudiants de Louvain en Woluwe (AGW) a instauré une ligne de VTC sécurisée, gratuite et anonyme, pour acheminer les victimes de violences sexuelles depuis le campus d’Alma de l’UCLouvain vers le Centre de prise en charge des violences sexistes et sexuelles (CPVS) de Saint-Pierre, à Bruxelles.

Ce projet, baptisé "Appelle Alice", a été mis en place avec la zone de police Montgomery et le groupe Taxis Verts. "Au cours des deux dernières années, nous avons constaté une augmentation des violences sexistes et sexuelles sur notre campus. Nous avons trop souvent recueilli des plaintes sans pouvoir agir et sans nous faire entendre", déplore l’AGW, qui a dès lors décidé de rediriger les victimes vers le CPVS de Saint-Pierre. Cependant, le centre se situe à plus de huit kilomètres du campus. Comment dès lors permettre aux victimes de s’y rendre en toute sécurité ? C’est ainsi qu’Appelle Alice est né.

Concrètement, une ligne téléphonique, dont le numéro est affiché sur le campus, est joignable 24h/24 depuis mercredi. Un chauffeur de Taxis Verts, "sensibilisé, au casier judiciaire vierge et tenu par un devoir de discrétion", vient alors chercher la victime au métro Alma, "dans une zone de passage régulier et bien éclairée". La plaque de la voiture et sa position sera envoyée par SMS à la victime. Le CPVS sera, lui, prévenu par l’opérateur Taxis Verts. La victime et ses éventuels accompagnateurs seront déposés au CPVS et le chauffeur proposera de les escorter jusqu’au secrétariat. Le projet est entièrement financé par l’Assemblée générale des étudiants de Louvain (AGL), dont le budget permet d’assumer cinquante courses. "Nous espérons que par la suite, les établissements d’enseignement supérieur prendront pleine mesure de la gravité des violences sexistes et sexuelles sur leurs campus et agiront en conséquence", lance l’AGW.


https://www.rtbf.be/article/un-taxi-pour-conduire-les-victimes-dagressions-sexuelles-du-campus-dalma-vers-le-cpvs-11271494

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Wavre va installer des distributeurs de serviettes hygiéniques dans des écoles primaires

17 Octobre 2023, 01:16am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Wavre va installer des distributeurs de serviettes hygiéniques dans des écoles primaires

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13 oct. 2023 à 15:27

1 min
Par Véronique Fouya
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Les ragnagnas, la crise de fille, l'ovule... A l'évidence, les élèves de 12 ans ne sont pas très à l'aise quand il s'agit d'évoquer les règles. Il y a de la gêne dans l'air et beaucoup de méconnaissance. Alors cette initiative de la ville de Wavre va probablement les aider à aborder cette question avec moins de tabou. Des distributeurs de serviettes hygiéniques bio seront installées dans les trois écoles primaires communales, elles seront gratuites, à charge pour chaque école d'étudier l'endroit le plus adapté pour respecter la pudeur et l'intimité des jeunes filles. Pour Céline de Decker, éducatrice à l'école Vie à Bierges, cette action a tout son sens :

" Dans mon bureau, certaines jeunes filles éprouvent de la difficulté quand il s'agit de me demander une protection, elles sont toujours intimidées. D'autres ne veulent pas que leurs amies soient au courant; c'est le signe que nous devons encore travailler sur ces questions et on va tout faire pour dédramatiser."    

Un volet éducatif
Distribuer des protections gratuites, c'est bien sûr une façon concrète de lutter contre la précarité menstruelle mais au-delà de la dimension strictement matérielle, il y a tout le volet éducatif de l'opération. Dans la foulée, les élèves pourront en effet suivre des animations dispensées par l'ASBL Bruzelle, habituée à traiter ces questions en milieu scolaire. Ce sera l'occasion pour eux de se pencher sur l'anatomie et de répondre à toutes les questions relatives aux cycles menstruels.

Et les enseignants en sont convaincus, l'école a un rôle à jouer quand il s'agit d'évoquer la vie affective au sens large. C'est parfois plus facile de le faire entre pairs que dans le contexte familial. 

D'après Kyriaki Michelis, l'échevine en charge de l'égalité des chances, ces distributeurs devraient être installés d'ici la fin de l'année.    

Sur le même sujet : Extrait JT (03/10/2023)


https://www.rtbf.be/article/wavre-va-installer-des-distributeurs-de-serviettes-hygieniques-dans-des-ecoles-primaires-11271511

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"Lune" au théâtre Le Rideau : rendre visible la face cachée

16 Octobre 2023, 23:54pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Lune" au théâtre Le Rideau : rendre visible la face cachée

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13 oct. 2023 à 12:16

6 min
Par Virginie Jortay*, une chronique pour Les Grenades
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Dépitées de ne trouver d’autres rôles que ceux de "fille, mère ou femme de" Sandrine Desmet et Pamela Ghislain ont décidé, dès leur sortie de leurs études à l’INSAS et à l’IAD, de fonder leur propre compagnie et d’écrire les textes qui les représenteraient. Les voilà ainsi lancées dans la conception d’une trilogie : la trilogie du Cri.

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Hanna – Lune – Simone. Trois cris pour questionner la place que la société laisse aux femmes et donner la voix à celles que l’on n’entend pas. En tant que tête chercheuse des représentations féminines et féministes sur les scènes, on ne peut que se réjouir d’une entreprise aussi franche, et jeune aussi.

Alors qu’il y a peu encore, il fallait des décennies à certaines d’entre nous pour formuler et/ou déconstruire le déséquilibre genré qui nous enserrait, la jeune génération ne perd plus de temps. Et c’est tant mieux. Vivement balayer ce vieux monde, et qu’on écrive d’autres rôles pour les femmes, et qu’on les montre autres.

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Foncer dans le tas
Le second opus de cette trilogie (dont le premier a été très salué par la critique) met en scène trois personnages : Lune Bogaert (interprétée par Astrid Akay), une jeune activiste qui dépose plainte contre l’État belge pour son inaction envers l’égalité hommes-femmes.

Le pitch fait rêver mais après tout, pourquoi pas ? L’idée pourrait même être tentante, bien qu’en termes de droit, elle aurait peu de chance d’être recevable. Mais c’est osé, et on entre de bon cœur dans cette proposition.

C’est là qu’entre en scène Gabriel de Greymon (interprété par Soufiane El Boubsi). Cet avocat, yuppie bien connu de barreau, qui ne défend rien en dessous d’un prix d’un nouveau moteur pour enrichir son écurie, accepte de défendre l’affaire. Gratuitement ! Bizarre. Craquerait-il pour Lune ? Avec ce mélange de témérité presque torturée et cette fragilité d’héroïne en devenir, cette jeune fille le fait tanguer. Elle éveille chez lui sa part de bon.

On rit mais on ressent un petit hic face à un tel cliché mais après tout, l’archétype est bien connu : rien n’est plus attirant qu’une jeune femme brisée (pour ne paraphraser que la grande Despentes). C’est donc avec l’aide du maître que Lune va pouvoir déposer sa requête au Tribunal et attaquer l’État – donc le père. Lune contribuera-t-elle à délivrer le monde du patriarcat ?

Le décor, parfaitement imaginé par Anne Guilleray, joue son rôle à merveille : sur les marches du Palais de Justice grimpe une Lune inspirée, porteuse d’un acte puissant. Entre l’Institution et la Rue d’où elle provient, Lune doit d’abord passer par l’officine où travaille Darya Mara, l’huissière. L’incroyable Janie Follet (qui n’en finira pas de nous faire rire) l’accueille avec scansion et fermeté bien connues des habitués des administrations.

Le ton oscille entre comédie et militance. Le texte est bien écrit, les répliques s’enchainent, et on ne s’arrête pas là puisqu’à peine la requête déposée, Lune décide de camper à même les marches pour attendre le procès.

Sur les pavés, il fait froid
Les situations sont amusantes, inspirées de divers combats – et de leur médiatisation. Le monde (extérieur) s’émeut de la cause défendue par la jeune fille : les enfants la dessinent dans leurs cahiers et pages collées sur le frigo, des photographes la croquent en ermite faite égérie, c’est assez drôle, pourtant ce ne l’est bientôt plus du tout.

Car cette Lune, seule, bravache, héroïne des temps modernes suscite autant la curiosité que les jalousies. Sa posture va attirer les coups, et la haine ne va pas tarder à débarquer.

"Sale pute"
Dans une scène sonore très réussie, se superposent les qualificatifs devenus habituels sur réseaux sociaux : "sale pute", "grosse pouffiasse", "je vais te rectifier", etc.

Lune résiste mal aux gnons que lui assènent trois salopards. Mais Lune s’accroche. Lune tient bon… Lune aurait dû mourir, mais Lune est là. Toujours là. Abimée. Blessée.

Terrée comme un petit animal, la voilà soignée par une Darya presque maternelle. L’huissière, qui avait déjà lâché son ton de circonstance pour s’enquérir de cette jeune fille-courage, voit en Lune une presque nouvelle raison de vivre. Car l’inspirée, passée au rang d’icône, devient bientôt Sainte-Lune et sa ténacité, autant que ses blessures, agissent comme un turbo dans la révolution intérieure de Darya. La prise de conscience féministe (partage des tâches, double peine, etc.) est attendue mais non pas moins savoureuse.

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"Scènes de la vie conjugale" au Théâtre Océan Nord : un laboratoire de l’intime
L’intime est politique
L’intime est politique comme le déclarent les autrices et metteuses en scène.

L’intime est bien là, le politique aussi, à part que la figure d’une Lune seule au monde et héroïque dissociée de tout autre, interroge. Ce serait presque comme si, avant elle et autour d’elle, il n’y aurait rien eu. Pas de réseau, pas d’histoire, donc, par exemple, pas de bande-son polyphonique qui aurait pu la relier à d’autres. Non, le personnage est purement isolé. Et sa trempe n’est pas d’un calibre suffisant. Pire, on le sent vaciller. Ecrasée sous le poids de sa propre lutte, Lune ne pas tarder à se faire aspirer par son combat – et mourir.

Lune rejoint donc le destin de toutes ces femmes qui meurent ou sont sacrifiées sur les scènes de théâtre. Pour couronner le tout, la lutte de Lune n’aura servi à rien puisqu’elle sera effacée par une autre actualité plus primordiale. Dommage. Bien dommage.

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Mais malgré ce bémol, le spectacle Lune de la compagnie Kaori est un spectacle à voir. Habile, riche, drôle surtout mais prometteur d’une suite, Lune est le résultat d’une nouvelle génération d’autrices qui prennent leurs places là où le simple ressassement des classiques dominants ne poserait visiblement aucun problème.

Aussi cette proposition singulière (même si, même si) reste très intéressante. Avec des écrits et analyses sur la façon dont on construit les récits, comme ceux d’Alice Zeniter – Je suis une fille sans histoire, pour ne nommer que celui-là, il est possible d’inventer d’autres schémas, d’autres possibles pour un monde plus représentatif des femmes et de leurs ambitions dans un monde qui leur appartient, aussi.

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"Toute une moitié du monde" d’Alice Zeniter, ou le besoin de représentations féminines
Informations pratiques
A voir au théâtre le Rideau Brussels jusqu’au 21 octobre 2023.

Autour de LUNE, Le Rideau organise une rencontre qui aura lieu samedi 14 octobre de 16h30 à 18h.
 
Animée par Safia Kessas, journaliste, réalisatrice et créatrice des Grenades, elle réunira Diane Bernard, Juriste, philosophe, professeure à l’Université Saint-Louis et membre de l’asbl Fem&Law et Véronique Docks, avocate au barreau de Bruxelles, spécialisée en droit des étrangers et en philosophie du droit et artiste chercheuse pluridisciplinaire. En présence de Pamela Ghislain et Sandrine Desmet.
 
Cette rencontre partira des thématiques du spectacle pour questionner notre rapport aux luttes de manière individuelle et collective. Est-il possible de faire bouger les lignes ? A qui profite la justice ? Comment faire face à la récupération médiatique, au féminisme-washing, à la hausse des violences envers les femmes ces dernières années, etc. ? Une rencontre sur l’état des luttes en Belgique, aujourd’hui.
 
Gratuit, sur inscription, via la billetterie en ligne.
 
*Touche à tout dans le domaine des arts de la scène, Virginie Jortay a réalisé des spectacles de théâtre, des mises en voix et en espace, des décors sonores. Enseignante à l’INSAS et à l’ESAC, elle a décidé en 2013 de mettre de côté sa pratique artistique pour diriger le cursus de formation supérieure en arts du cirque de l’ESAC à Bruxelles. Elle enchaîne la fin de son mandat avec la direction des études et de l’insertion professionnelle au Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne. C’est en 2021 qu’elle publie son premier roman, Ces enfants-là, aux Impressions Nouvelles. Depuis, elle décide de consacrer son temps à ses propres projets et retrouve le plaisir de ses activités artistiques passées.

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https://www.rtbf.be/article/lune-au-theatre-le-rideau-rendre-visible-la-face-cachee-11271336

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50 ans des Cahiers du Grif : "Cette revue a bouleversé la vie des femmes"

16 Octobre 2023, 22:45pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 50 ans des Cahiers du Grif : "Cette revue a bouleversé la vie des femmes"

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12 oct. 2023 à 11:49

6 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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Il y a presque 50 ans, le 11 novembre 1973, naissait à Bruxelles la première revue féministe francophone, au sein du Groupe de recherche et d’information féministes (le GRIF).

La revue, appelée Les Cahiers du Grif et fondée par la philosophesse Françoise Collin, sera publiée jusqu’en 1997. Les femmes qui y participent écriront au fil des années des dossiers novateurs consacrés à l’amour, à la sexualité, au corps et au travail.

Plusieurs d'entre elles se rassemblent autour de Françoise Collin pour créer l’équipe de rédaction, dont Hedwige Peemans-Poullet, Jeanne Vercheval, Eliane Boucquey et Marie-Thérèse Cuvelliez.

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La journée des femmes de 1972
"Il est important de resituer la naissance des Cahiers du Grif dans son époque, ou plutôt dans l’effervescence de son époque", se souvient pour Les Grenades Nadine Plateau, militante féministe belge historique. "Pile un an auparavant s’était déroulée la première Journée des femmes, le 11 novembre 1972 au Passage 44. C’est un moment qui est entré dans l’histoire, on s’attendait à avoir une centaine de participantes, en réalité 8000 femmes participeront à cette journée. La salle était bondée, elles étaient assises jusque sur les escaliers, il n’y avait plus moyen de bouger !"

Des conférencières connues prennent la parole, parmi lesquelles les autrices féministes Simone de Beauvoir et Germaine Geer. Françoise d’Eaubonne est également présente, elle qui sera considérée comme la penseuse du mouvement éco-féministe. "Il n’y a pas que des personnalités qui s’expriment ce jour-là. Des femmes qui n’avaient encore jamais pris la parole vont aussi venir sur l’estrade pour raconter leurs réalités", souligne Nadine Plateau.

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Une pluralité de points de vue
"Les Cahiers du Grif ont été créés pour prolonger les réflexions qui ont émergé de cette journée. Dès le départ, Françoise Collin a souhaité que la revue soit l’espace d’un dialogue pluriel, comme elle l’appelait, elle souhaitait que différentes tendances s’y retrouvent, c’est-à-dire que peu importe ton appartenance philosophique ou politique, peu importe ton âge, si tu militais depuis des années ou si tu faisais partie des nouveaux collectifs féministes anti-autoritaires des années 1970, tu avais ta place dans la revue. La revue devient le lieu où une pluralité de points de vue s’exprime et où des regards se croisent et se mêlent", poursuit-elle.

Ces textes sont pensés et écrits en non-mixité. "Cela permettait aux femmes de se retrouver sans être interrompues par des hommes, et sans qu’elles se sentent mal à l’aise de tenir certains propos. Car les textes partent de l’expérience et du vécu des femmes, c’est pour cela qu’il y a des points de vue différents : les femmes ne vivent pas toutes les mêmes choses. Il y avait cependant un objectif commun : réfléchir ensemble sur la domination masculine subie par les femmes dans notre société. On voulait changer le monde. Les dossiers se façonnaient de cette manière : on rassemblait des femmes de tous horizons qui souhaitaient travailler sur un thème, et pas que des intellectuelles, il y avait aussi des femmes qui n’avaient encore jamais rien écrit (certaines ont continué à écrire après avoir participé à la revue). Cette première discussion était enregistrée et retranscrite pour former la base du dossier", explique Nadine Plateau.

La typographie mettait également ces discussions en avant. "L’article introductif montrait les différentes positions identifiées mais les textes étaient aussi annotés dans les marges par d’autres femmes que celles qui les avaient écrits. Les textes étaient critiqués, commentés. Il s’agissait vraiment d’une construction collective de la pensée féministe. On avait le droit de penser autrement. C’est toujours un enjeu aujourd’hui", sourit Nadine Plateau.

La revue était vraiment novatrice sur de nombreux aspects, elle a notamment permis la publication de textes qui sont encore très actuels aujourd’hui, ceux sur la parentalité ou la dépendance amoureuse par exemple

"Cela ne s’est cependant pas fait sans résistance. Une revue faite uniquement par des féministes, cela faisait grincer des dents… Quand elles venaient aux réunions, les femmes faisaient quelque chose pour elles-mêmes, elles n’étaient plus disponibles pour les maris. Il y a d’ailleurs eu des séparations dans les couples à la suite de la lecture de certains articles. Cette revue a bouleversé la vie des femmes, on a compris que ce qu’on vivait n’arrivait pas qu’à nous, que cela faisait partie d’un système."

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Et aujourd’hui ?
Depuis plusieurs années, un groupe de chercheuses et de chercheurs nommé "Re-lire les Cahiers du Grif" et subventionné par le Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS), s’est constitué en vue de redécouvrir et de s’approprier la pensée féministe des années 1970 et 1980 à travers le contenu de la revue.

Le groupe a organisé des séminaires dans les universités, hautes écoles et écoles d’art dans le but de faire connaître Les Cahiers du Grif.

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"Ma grand-mère a écrit plusieurs articles dans la revue. Au-delà de mon lien personnel avec cette publication, je ne me rendais pas compte de l’importance qu’elle avait eue sur le mouvement féministe lui-même. Dans les années 1980, la revue s’est aussi implantée à Paris et on voit l’impact qu’elle a sur certaines intellectuelles : Les Cahiers du Grif ont été un espace de construction de savoirs féministes qui préfigure les études de genre à un moment où ces études n’existaient pas encore dans les universités. Aujourd’hui, les études de genre sont bien installées à l’université et il existe beaucoup de revues féministes écrites en français, mais à l’époque, elle était vraiment novatrice sur de nombreux aspects, elle a notamment permis la publication de textes qui sont encore très actuels aujourd’hui, ceux sur la parentalité ou la dépendance amoureuse par exemple", observe Caroline Glorie, docteure en information et communication à l’université de Liège, qui fait partie du groupe Relire les Cahiers du Grif.

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Un livre et un colloque
"Pour les 50 ans, nous avons décidé de marquer le coup, poursuit Caroline Glorie. Un livre, intitulé La première revue féministe francophone. Les Cahiers du Grif, sera en effet publié ce 20 octobre.

"Je l’ai co-dirigé avec Teresa Hoogeveen, chercheuse à l’université de Barcelone. C’est le tout premier livre consacré uniquement à la revue. Nous plonger dans les textes de l’époque est passionnant et très intéressant. Faire ce livre a aussi été l’occasion de rencontrer et d’interviewer certaines femmes qui étaient là dès le début de la revue comme Hedwige Peemans-Poullet, Jacqueline Aubenas, Éliane Boucquey et Jeanne Vercheval. Ce sont des textes plus personnels qui font partie du livre. On y a également ajouté des documents d’archives de cette époque : des photos, des tracts, etc. Il faut garder ces traces matérielles de cette histoire. La revue est devenue un objet de recherche", précise Caroline Glorie.

Quand elles venaient aux réunions, les femmes faisaient quelque chose pour elles-mêmes, elles n’étaient plus disponibles pour les maris. Il y a d’ailleurs eu des séparations dans les couples à la suite de la lecture de certains articles

Nadine Plateau et Caroline Glorie se réjouissent des transmissions féministes qui s’opèrent pour le moment, et particulièrement autour de ce corpus de textes. "Il faut le faire connaitre des nouvelles générations", indique Nadine Plateau.


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Un colloque ouvert au grand public, organisé par le groupe Relire les Cahiers du Grif, le réseau belge des études de genre Sophia et l’Université des femmes, est organisé les 20 et 21 novembre prochains pour continuer à faire vivre les questionnements autour de la revue lors de différents panels composés de chercheuses universitaires et de militantes féministes de terrain. Le 20 novembre, l’un des panels rassemblera pour une discussion différentes revues et magazines féministes, dont le magazine axelle. Le 21 novembre, un autre panel est consacré à la question de la sororité, avec notamment Aurore Kesh, présidente de l’asbl Vie Féminine.


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Informations pratiques
Date : lundi 20 novembre 2023 et mardi 21 novembre 2023

Lieu : Maison Amazone (Rue du Méridien 10, 1210 Bruxelles)

Tout le programme de ces deux journées

Evénement gratuit mais inscriptions souhaitées : nathalie.grandjean@unamur.be

Caroline Glorie et Teresa Hoogeveen (dir.), La première revue féministe francophone. Les Cahiers du Grif, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2023.

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Vers une définition commune du viol en Europe ?

16 Octobre 2023, 22:39pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

Vers une définition commune du viol en Europe ?

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11 oct. 2023 à 13:06

8 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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La toute première législation européenne visant à lutter contre les violences faites aux femmes fait l’objet de rudes négociations en ce moment entre les différentes instances de l’Europe.

A l’intérieur du Conseil européen, plusieurs Etats-membres, dont la France, ont décidé de retirer un point du texte, prévoyant une définition commune du viol et considéré comme majeur par des associations de terrain. La Belgique, le Luxembourg, l’Italie et la Grèce, favorables à cette définition commune, ont réagi en regrettant officiellement ce " manque d’ambition politique ".

Au niveau européen, une directive est un projet de loi qui doit être transposé en droit national par l’ensemble des Etats-membres de l’Union européenne s’il est adopté. Le 8 mars 2022, lors de la Journée internationale de lutte pour les droits de femmes, c’est précisément via une directive que la Commission européenne a proposé d’harmoniser les définitions de plusieurs types de violences faites aux femmes, par exemple les mutilations génitales féminines ou encore les cyberviolences.

Il est également prévu d’harmoniser les sanctions : la directive comporte un volet pénal afin de criminaliser ces violences, et un volet portant sur l’accompagnement et la protection des victimes.

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"Un geste très fort"
"Pour nous, c’est un geste très fort de la Commission européenne de proposer une définition commune de certaines violences. La directive initiale a par la suite encore été renforcée par le Parlement européen. C’est important pour le viol en particulier car 11 Etats-membres ont encore une définition du viol basée sur l’emploi de la force. Les femmes dans ces pays doivent prouver qu’elles ont été contraintes et qu’elles ont résisté. Le droit international, et notamment la Cour européenne des droits humains, s’opposent à ce type de définition, qui repose sur une ancienne vision des violences sexuelles", résume pour Les Grenades Irene Rosales, chargée des politiques et des campagnes au sein du bureau bruxellois du Lobby européen des femmes.

"C’est le cas en France ou en Italie. Si le consentement est cité, l’emploi de la force reste l’élément principal de ce qui constitue un viol dans ces pays. La Lituanie va encore plus loin : elle ne reconnait même pas le viol conjugal. D’où la nécessité de cette définition commune", continue-t-elle.

Encore une fois, les droits des femmes sont un champ de bataille politique. Nos droits ne sont pas négociables !

"Certains Etats-membres estiment qu’il n’existe pas de base juridique suffisante pour adopter une définition commune et défendent le fait de conserver des définitions nationales, notamment la France, la Pologne, la Hongrie, la Suède et les Pays-Bas, précise Saskia Bricmont, eurodéputée belge du groupe Les Verts/ALE qui suit de près les négociations autour de cette directive. "Il n’y a pas d’unanimité au sein du Conseil car des pays comme la Belgique, et je m’en réjouis, ou l’Espagne soutiennent cette définition commune. Nous y tenons mordicus car nous souhaitons aller encore un cran plus loin : nous voulons que les violences de genre soient incluses parmi les eurocrimes, tout comme l’écocide. Ce sont des crimes cités à l’article 83 (1) du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui sont considérés comme particulièrement graves et ayant une dimension transfrontalière. Ce qui signifie qu’Europol pourrait être impliqué dans les enquêtes. Pour cela, nous avons besoin d’une définition commune, c’est un premier pas très important." Parmi ces eurocrimes, on retrouve pour l’instant la corruption ou encore le terrorisme.

"Ancrer cette définition commune dans le Traité permettrait de s’assurer qu’elle tienne dans la durée, car une directive est comme une loi : s’il existe une volonté politique, on peut toujours la modifier. C’est plus difficile avec le Traité !", souligne l’eurodéputée.

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Une définition basée sur le consentement
En Belgique, lors de la réforme du Code pénal en 2022, le consentement positif est devenu central dans la définition du viol, c’est-à-dire que la personne doit exprimer de manière explicite son envie d’avoir une relation sexuelle et qu’elle doit être consciente de l’implication que son consentement entraîne. "Un manque de résistance ne signifie pas que la personne accepte la relation ou le rapport sexuel. En effet, la peur et l’effet de sidération paralysent beaucoup de victimes de violences sexuelles. Désormais, une absence de réaction ne suffira plus pour justifier un acte sexuel consenti devant un juge", observe l’association Infor Jeunes. Par ailleurs, ce consentement peut être retiré à n’importe quel moment lors de la relation sexuelle.

11 Etats-membres ont encore une définition du viol basée sur l’emploi de la force

"Qu’est-ce que cela change ? Dans les pays où la définition se base sur le consentement, les victimes sont beaucoup plus protégées et il est plus facile de porter plainte. Cela permet aussi de lutter contre les stéréotypes qui entourent les violences sexuelles…", analyse Irene Rosales.

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Témoignage d’une victime
Interrogée par le Lobby européen des femmes, Marta Asensio témoigne : "Mon cas ne correspond pas à tous les mythes qui entourent le viol : il m’est arrivé alors que j’étais chez moi, dans mon lit, je portais ce que toute personne porte pour dormir la nuit, et il m’a été infligé par quelqu’un en qui j’avais confiance et avec qui je vivais. Cela arrive à de nombreuses femmes dans l’Union européenne, tous les jours, toutes les heures, dans tous les pays."

Elle continue : "Mon ex-compagnon m’a administré des drogues pour me violer pendant la nuit. Lorsqu’il m’a violée, je ne pouvais ni dire oui ni dire non car ma capacité à exprimer ma volonté était annulée. J’étais inconsciente. Non seulement le non signifie non, mais l’absence de oui signifie également non. Il n’a pas eu besoin d’utiliser la force pour me violer et je n’avais pas d’ecchymoses ni de marques puisque mon corps était complètement inerte. […] Comme beaucoup de femmes qui ont été confrontées à des viols chimiques, je n’ai pas reçu les soins spécialisés nécessaires et je n’ai pas obtenu justice et réparation."

A propos des négociations en cours au niveau européen, elle explique : "Je considère qu’il est essentiel que les lois prennent en compte ces situations et offrent une protection adéquate à toutes les femmes. Quelle que soit la ville ou le pays où elles se trouvent. […] Une personne endormie, droguée, ivre, inconsciente ou morte ne peut pas consentir ou vouloir avoir des relations sexuelles. J’espère que les décideurs européens seront à la hauteur de la tâche, qu’ils comprendront que la violence sexuelle est un fléau auquel sont confrontées les femmes dans tous les pays de l’Union et qu’ils adopteront une directive ambitieuse qui criminalise les relations sexuelles non consenties."

Irene Rosales reprend : "Les femmes devraient pouvoir avoir confiance dans le système judiciaire, se sentir entendues et obtenir réparation pour ces violences qui affectent leur vie. La directive spécifie aussi qu’il faut des services spécialisés pour recevoir les femmes victimes de ces violences. Une fois ces services créés, il faut qu’ils soient accessibles à toutes."

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Et la prévention ?
Pour l’experte, "les modifications demandées par certains Etats-membres relèvent d’une vision neutre des violences, et visent à amoindrir la portée de la directive. Il faut rappeler que la structure patriarcale se trouve partout en Europe et affecte les femmes en premier. Outre la définition du viol, d’autres aspects importants dans la directive sont critiqués par des Etats-membres, par exemple la prévention contre ces violences via l’éducation sexuelle féministe, ce qu’on appelle l’EVRAS en Belgique. C’est grave, notamment car les jeunes ont accès à du contenu pornographique violent en ligne."

Lorsqu’il m’a violée, je ne pouvais ni dire oui ni dire non car ma capacité à exprimer ma volonté était annulée. J’étais inconsciente

En France, le Haut Conseil à l’Egalité entre les hommes et les femmes (HCE) a en effet montré que 90% des vidéos pornographiques présentaient des actes de violences physiques, verbales et sexuelles et que les femmes en étaient les principales victimes. Une récente enquête Ifop a démontré qu’une Française sur deux a déjà dû subir des pratiques sexuelles issues des films pornographies contre son gré. 20% des personnes interrogées estiment que "même si elles ne le disent pas, beaucoup de femmes prennent du plaisir à avoir mal lors d’un rapport sexuel". 16% des hommes interrogés pensent qu’un "non" veut quand même dire "oui".

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"Sur la question des cyberviolences, des Etats-membres souhaitent aussi limiter le type d’actions et de comportements qui en feraient partie. Ils voudraient par exemple que la cyberviolence soit uniquement caractérisée par l’aspect public des actes. Quand on sait que beaucoup de femmes se font violenter par WhatsApp ou sur d’autres messageries privées…", regrette Irene Rosales.

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Saskia Bricmont indique : "Il y a en effet d’autres points de divergences entre les Etats-membres. La Pologne par exemple ne veut pas que l’on différencie genre et sexe. Sur les cyberviolences, certains Etats voudraient qu’elles ne constituent une infraction pénale uniquement en cas de ‘préjudice grave’. Nous avons inclus une approche intersectionnelle, c’est-à-dire que nous demandons une attention plus grande envers les femmes racisées, précarisées, en situation de handicap ou LGBT. Cette approche va-t-elle survivre aux négociations ?"

Autre demande pour les eurodéputé·es : "Il faut exiger la mise en place de plans d’action nationaux contre les violences faites aux femmes. Cela ne suffit pas de dire qu’il faut transposer la directive dans le droit national pour telle année. On constate parfois un manque de suivi", observe Saskia Bricmont.

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Une directive à la hauteur des ambitions ?
Les trois instances de l’Europe, le Parlement, la Commission et le Conseil, sont en négociation à propos des modifications à apporter sur la directive, lors de ce qu’on appelle des trilogues.

"La Commission et le Parlement semblent parler d’une même voix mais selon les informations qui nous parviennent, certains Etats-membre vont se montrer intransigeants quant aux modifications qu’ils demandent. Et cela pourrait faire l’objet de marchandages à l’intérieur du Conseil : ‘Si tu abandonnes telle demande, on lâchera autre chose qu’on estime moins importante dans une autre directive, mais qui compte pour toi’. Encore une fois, les droits des femmes sont un champ de bataille politique. Nos droits ne sont pas négociables !", s’insurge Irene Rosales.

"Il faut lutter pour que la directive reste à la hauteur des ambitions premières. Les femmes ne vont pas comprendre que l’on passe à côté de l’opportunité d’un tel changement à long terme…", continue-t-elle.

"Lors de ces trilogues, chacune des trois instances va expliquer à quoi elle tient absolument et ce qu'elle est prête à abandonner. La présidence du Conseil européen va revenir vers les Etats-membres pour en parler avec eux. C’est là qu’entre en jeu la société civile pour faire pression sur les gouvernements. Le pays qui assure la présidence du Conseil a aussi un rôle à jouer, il peut essayer d’impulser une direction", analyse Saskia Bricmont.

C’est l’Espagne, pays favorable à une définition commune du viol, qui assume la présidence du Conseil pour l’instant. A partir du 1er janvier 2024, c’est… la Belgique qui prendra les rênes de cette instance européenne. 

Céline, les conséquences des violences sexuelles – Une vidéo Les Grenades

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L'enjeu majeur derrière le prix Nobel d’Économie, sur l’écart salarial homme-femme

16 Octobre 2023, 22:32pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 L'enjeu majeur derrière le prix Nobel d’Économie, sur l’écart salarial homme-femme

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10 oct. 2023 à 14:28

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Claudia Goldin, professeure à Harvard, spécialiste de l’histoire de l’économie est la lauréate du prix Nobel d’Économie 2023. Une annonce hautement symbolique car ce Nobel est assez inédit : c’est la première fois dans l’Histoire qu’une femme reçoit seule, à titre individuel, ce prix Nobel d’Économie. En outre, il récompense non pas une découverte éclatante mais un travail de longue haleine. Analyse.

En fouillant de nombreuses archives, Claudia Goldin a travaillé sur deux siècles de présence des femmes sur le marché du travail et sur l’évolution de leurs revenus aux États-Unis.

Dans ses recherches, elle a vu les femmes rattraper une partie de la différence de salaire avec les hommes, mais explique-t-elle, "il existe encore des différences importantes, en termes de salaires".

C’est ce qu’elle a expliqué dès 1990, donc il y a plus de 30 ans, dans un de ses grands ouvrages Comprendre l’écart entre les sexes : une histoire économique des femmes américaines.

Une difficulté à atteindre les postes les plus rémunérateurs et des congés qui creusent l’écart
Pour comprendre ces différences de salaires persistantes entre les hommes et les femmes, Claudia Golding a décrit les mécanismes très fins qui, aujourd’hui encore, provoquent ces inégalités.

En Belgique par exemple, l’écart salarial est de 5% : cela signifie qu’en termes de salaire horaire moyen, les femmes gagnent 5% de moins par heure de travail prestée.

Une des raisons selon Claudia Goldin, c’est que les femmes ne parviennent pas à atteindre les postes le plus rémunérateurs. Elle observe qu’aujourd’hui encore, au sein des couples, ce sont majoritairement les femmes qui choisissent les métiers et les postes qui permettent d’être à la maison le matin, en fin d’après-midi et le week-end, de telle manière à pouvoir s’occuper des enfants.

Or, ces heures sont les plus rémunératrices. Ce sont celles qui permettent d’avoir des primes et des sursalaires. Ce sont ces heures aussi qui permettent de construire un statut social dans l’entreprise, dans l’administration, dans l’institution qui permettra d’accéder aux promotions.

À cette différence s’ajoutent les absences de longue durée chez les femmes pour les congés de maternité ou congés parentaux, qui surviennent à un tournant professionnel stratégique, entre 30 et 35 ans, où elles pourraient obtenir des évolutions de statut plus rémunérateur. Ces congés expliquent pourquoi l’écart salarial homme-femme augmente au fil de la vie en conclut le nouveau prix Nobel d’Économie.

Une observation qui se confirme pour la Belgique : si on compare l’inégalité salariale en Belgique, d’après les chiffres de Statbel, avant 25 ans, les femmes gagnent un tout petit peu plus que les hommes. Ensuite, elles gagnent, en moyenne, 4,5% de moins entre 35 et 44 ans, et puis 8,5% de moins entre 55 et 64 ans… juste avant la pension.


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L’écart salarial : un enjeu économique bien plus que sociétal pour l’Académie
Ce prix Nobel met donc en lumière les chiffres concrets de la différence salariale entre les hommes et les femmes. Si cette récompense souligne que les sphères académique et économique remettent bien en cause ces mécanismes inégalitaires, elle ne bouleverse pas le fonctionnement de l’économie.

C’est-à-dire que les travaux de Claudia Goldin sont récompensés dans la perspective du Nobel, pas parce qu’ils permettraient fondamentalement de repenser l’équilibre vie professionnelle-vie privée, ou de réfléchir aux questions d’équité homme-femme dans la société.

Pour les membres de l’Académie, comme l’explique un de ses membres, le problème de la participation des femmes au marché du travail et de l’inégalité des salaires hommes-femmes, c’est une question d’efficacité économique du marché : "C’est le risque que l’on gaspille des potentiels économiques si les femmes ne participent au marché".

L’enjeu économique derrière ce Nobel est donc l’intégration des femmes au marché du travail pour que ce dernier rapporte plus d’argent.

► Retrouvez Déclic du lundi au vendredi de 17h à 18h30 en radio sur La Première et dès 22h30 en télévision sur La Trois.


https://www.rtbf.be/article/l-enjeu-majeur-derriere-le-prix-nobel-deconomie-sur-lecart-salarial-homme-femme-11269541

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La Semaine Numérique 2023 se positionne "pour un web plus inclusif" : le focus des Grenades

16 Octobre 2023, 22:23pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 La Semaine Numérique 2023 se positionne "pour un web plus inclusif" : le focus des Grenades

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10 oct. 2023 à 11:54

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Par Les Grenades
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Ce lundi 9 octobre a commencé La Semaine Numérique, un événement organisé par Media Animation accompagné d’une soixantaine d’associations actives dans le domaine des nouvelles technologies. Des centaines d’activités sont proposées jusqu’au 20 octobre autour du numérique en Wallonie et à Bruxelles.

Cette édition 2023 s’intéresse à la construction d’un web plus inclusif. Comment éviter que les technologies et leurs usages reproduisent et amplifient le sexisme ordinaire ?

Dans ce cadre, Safia Kessas, réalisatrice et créatrice des Grenades, a été interviewée.

"Les femmes dans la Tech (que j’ai rencontrées pour mon documentaire Casser les codes), ont toutes été confrontées à une forme de sexisme"

DANS L’HISTOIRE
La question de la place des femmes dans les nouvelles technologies est traitée depuis longtemps par Les Grenades, notamment dans l’histoire.

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A la naissance de l’informatique, il y avait un tas de femmes informaticiennes. Le premier ordinateur entièrement électronique créé en 1945 a, par exemple, été en partie programmé par des femmes.

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Dans leur ouvrage L’intelligence artificielle, pas sans elles, Aude Bernheim et Flora Vincent détaillent comment les algorithmes donnent des résultats biaisés en raison de la surreprésentation de certains groupes dans le corpus de base ou encore des préjugés plus ou moins conscients de ceux et celles qui l’ont construit.

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C’est sur le campus de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) que nous retrouvons la doctorante Marwa ElDiwiny. Nous nous installons toutes les deux juste à côté des laboratoires de robotique du campus. Notre interlocutrice du jour figure parmi la liste internationale dressée en 2020 par Robohub des 30 femmes à connaître dans le milieu de la robotique. Pas mal ! Rencontre avec une scientifique passionnée…

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Sanae Saadaoui : "Nous avons besoin des femmes en informatique"

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C’est dans un café bruxellois que nous retrouvons Sanae Saadaoui. À 57 ans, cette docteure en informatique fait partie des pionnières. Entre charge mentale personnelle et professionnelle et vision humaniste de la technologie, elle nous raconte son histoire dans cet univers qui reste encore trop masculin.

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UNE SERIE DE PODCASTS

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A l’occasion du 8 mars 2023, Journée internationale pour les droits des femmes, et pour tenter de lutter contre les écarts, Les Grenades partent à la rencontre de femmes scientifiques actives dans différents secteurs de l’industrie, de la tech’ou de la recherche.

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Une série de podcasts en quatre épisodes. Elle a été réalisée par Jehanne Bergé, coordonnée par Lise Lamouche, éditée par Mathieu Neuprez et Camille Wernaers, produite par Safia Kessas.

Episode 1 – Célia Sapart, 40 ans, climatologue
Des missions polaires aux réunions de sensibilisation auprès des dirigeants à la lutte contre le réchauffement climatique, Célia Sapart se confronte depuis toujours à un monde qui reste largement dominé par les hommes.


Sciences et tech : elles prennent leur place - A la rencontre de Célia Sapart, 40 ans, climatologue
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Episode 2 – Sarah Baatout, 53 ans, radiobiologiste
Sarah Baatout est cheffe de l’unité de radiobiologie du Centre belge d’étude nucléaire à Mol. Ses recherches participent au plus près à la lutte contre le cancer, mais aussi à l’envol des prochaines cohortes d’astronautes dans l’espace.


Sciences et tech : elles prennent leur place - A la rencontre de Sarah Baatout, 53 ans, radiobiologiste
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Episode 3 – Nadia Aimé, 29 ans, spécialiste en cybersécurité
D’une résilience à toute épreuve, c’est en self-made-woman que Nadia Aimé est arrivée dans le monde du numérique. Aujourd’hui, elle est spécialiste en cybersécurité pour Microsoft. Son parcours inspirant ouvre les portes du numérique aux femmes et encourage une tech’plus inclusive.


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Episode 4 – Jeanne Boute, 36 ans, ingénieure en biomécanique
Féministe engagée, cette ingénieure dans une usine pharmaceutique qui produit des médicaments à partir du plasma sanguin revendique la sororité pour faire entrer plus de femmes dans le monde masculin de l’ingénierie.


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UN DOCUMENTAIRE
Face à l’urgence digitale que représente le déséquilibre genré dans le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) en Belgique, la réalisatrice Safia Kessas est partie à la rencontre de femmes emblématiques dans le domaine de la tech. Des parcours qu’elle met en lumière dans son documentaire Casser les codes.

Il sera diffusé ce 12 octobre, parmi les activités de la Semaine Numérique.


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Casser les codes - bande annonce.mov from Iota Production on Vimeo.

"Casser les codes" : la voix d’Hélène Ruelle, développeuse

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"La qualité première, c’est beaucoup d’imagination parce que tu dois être capable de te projeter. Quand tu arrives à réduire le monde en plein de petites abstractions c’est super !", nous raconte Hélène Ruelle, passionnée par son métier. Entre deux gorgées de café, elle explique les spécificités des données qu’elle transforme depuis trois ans chez Stoomlink, une start-up bruxelloise qui construit des solutions digitales pour la mobilité.

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"Casser les codes" : Rima Farhat et Nadia Aimé, les expertes des Cloud

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"La tech m’a ouvert les bras", raconte Rima Farhat entre deux meetings. Il faut dire que le temps imparti est assez millimétré pour combler les nombreuses tâches qui lui sont assignées. Rima Farhat est Lead Technologie depuis quinze ans chez Accenture. Elle s’occupe notamment de la migration des données dans le Cloud.

Des parcours moins traditionnels peuvent aussi croiser le chemin de la technologie. C’est le cas de Nadia Aimé, spécialiste Cloud et cybersécurité chez Microsoft. Elle aide principalement les clients à résoudre les problèmes techniques liés à leurs appareils et environnement numérique, ainsi qu’à les sécuriser.

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"Casser les codes" avec Barbara Viciencio, Data Scientist
Cela fait près de deux ans et demi que Barbara Viciencio est Data Scientist chez Gaming1, une boîte basée à Liège qui s’occupe des jeux d’argent. Par soucis de confidentialité, elle ne peut pas précisément nous expliquer ce qu’elle fait, mais définit son rôle comme un "travail dans le département technologique, qui permet l’optimisation des différents projets de l’entreprise".

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Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/la-semaine-numerique-2023-se-positionne-pour-un-web-plus-inclusif-le-focus-des-grenades-11269532

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