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Interview de l'artiste et militante trans Louïz pour son livre-témoignage, « Papillon »

16 Février 2024, 02:11am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Interview de l'artiste et militante trans Louïz pour son livre-témoignage, « Papillon »
Publié le 15 février 2024 à 10 h 27 min
A travers son très beau témoignage dans « Papillon », l'artiste et militante trans Louïz évoque les moments marquants de son parcours, de sa carrière artistique et de ses engagements. Interview.
Louïz est l'autrice de « Papillon » (avec Florence Bouté) aux éditions CityLouïz est l'autrice de « Papillon » (avec Florence Bouté) aux éditions City - DR
Née en 1983 à La Réunion, Louïz est chanteuse et chorégraphe. Elle est aussi une militante trans, elle a d’ailleurs été élue Miss Trans France en 2021 et a été finaliste du concours Miss Trans International en mars 2022.

Elle est auteure du film documentaire Louïz de l’Évolution à la [R]Évolution diffusé sur Canal+. Son très beau témoignage dans son livre intitulé Papillon, permet aussi de mieux appréhender son parcours et ses prises de position, teintées d’humanisme et de vérité. Elle a accepté de répondre aux questions de Komitid.

Komitid : Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Lorsque j’ai été approchée par la maison d’édition, j’ai eu quelques hésitations car écrire un livre est un exercice difficile que je n’avais jamais fait… Mais en rencontrant ma co-autrice Florence Bouté, c’est devenu une évidence pour moi. J’ai pris également conscience que c’était un moyen de plus pour moi de continuer à œuvrer en faveur de la communauté LGBTQIA+.

Vous aviez déjà témoigné dans le beau documentaire « Louïz de l’Evolution à la [R]Evolution » diffusé sur Canal+. En quoi est-ce différent de raconter votre histoire avec des mots ?
Dans le film c’était complexe de pouvoir aborder l’enfance et l’adolescence en profondeur car je n’avais pas les archives nécessaires pour cela. L’avantage de l’écriture c’est qu’on peut revenir sur de nombreux moments de l’enfance, de l’adolescence… La poésie des mots permet d’imager pour que le lecteur puisse facilement se projeter. C’est typiquement ce que nous avons tenter de faire avec ma co-autrice.

Quelles sont les étapes de votre parcours de transition qui vous ont semblé les plus difficiles ?
Mon coming out trans a été l’étape la plus complexe. J’étais déjà une artiste dotée d’une forme de notoriété à la Réunion. Mon coming out s’est donc fait auprès de mes proches mais également auprès du public qui me suivait en tant qu’artiste. Par ailleurs à l’époque je travaillais sur le projet Démos, je m’occupais donc d’un orchestre de 105 enfants issus de milieu populaire. Par conséquent il a fallu également faire un coming out à ces 105 enfants mais également aux 105 familles concernées avec le tact et les explications nécessaires, ainsi qu’aux partenaires financiers, politiques et sociaux du projet.

« Ma transition m’a permis de me connecter à mon pouvoir de femme. Je crois que beaucoup de femmes n’ont pas conscience de ce pouvoir incroyable que nous avons en tant que femme »

A qui destinez-vous ce livre ?
Ce livre se destine nécessairement à la communauté LGBTQIA+ mais pas uniquement. En effet, je suis issue d’un milieu très modeste et populaire. Lorsqu’on est issue de ce milieu, on a tendance à nous faire croire qu’on ne pourra jamais accomplir grand chose et que la réussite n’est pas pour nous. Via mon témoignage, j’ai envie de montrer que tout est possible. Si on a des rêves, qu’on y croit et qu’on se donne les moyens des les atteindre en travaillant il n’y aucune raison qu’on ne puisse pas accomplir de grandes choses. Par ailleurs ma transition m’a permis de me connecter à mon pouvoir de femme. Je crois que beaucoup de femmes n’ont pas conscience de ce pouvoir incroyable que nous avons en tant que femme. On a souvent voulu nous faire croire que nous sommes le « sexe faible », raison pour laquelle beaucoup de femmes n’osent pas, se dévalorisent, n’ont pas confiance en elles… Via mon livre j’ai envie d’inviter les femmes qui ne l’ont pas fait, à se connecter à leur pouvoir à leur tour et comme moi à laisser leur chrysalide devenir papillon.

Pensez-vous que votre témoignage pourrait aider les jeunes personnes en questionnement pour s’assumer ?
Se serait prétentieux de dire que mon témoignage pourra aider des jeunes en questionnement à s’assumer… Je pense que tout dépend de la sensibilité de chacun, du parcours de chacun, de la façon dont chacun recevra ce témoignage… J’aimerais de tout cœur que ce livre puisse aider des jeunes dans leur parcours c’est évident, tout ce que je peux accomplir au niveau artistique a cette vocation. J’espère en tout cas qu’il sera une source d’inspiration et d’espoir pour un grand nombre de personnes.

Comment réagissez-vous aux débats actuels qui sont souvent empreints de transphobie et qui rejettent les personnes trans ?
Ces débats sont tristes car en vérité pourquoi débattre de l’existence des gens… Nos parcours sont certes singuliers mais nous restons néanmoins des êtres vivants. Je ne comprends pas en quoi notre existence dérange autant. Après tout tant qu’une personne ne fait de mal à aucune autre personne en quoi n’aurait elle pas la liberté et le droit de vivre son identité dans cette société ? Les transphobes devraient simplement se demander l’impact véritable qu’ont notre vie et nos parcours sur la leur… Je pense qu’à partir de là ils pourront probablement relativiser et avoir peut-être des propos moins choquants.

Vous évoquez aussi souvent dans votre livre les conditions de vie et les obstacles dans la vie des femmes. Vous diriez que vous êtes féministe ?
Bien entendu. Je crois en l’égalité homme / femme et il est important que la parole et les compétences des femmes ne soient plus minorées car malheureusement elles le sont bien trop souvent à trop de niveaux.

En février 2023, le Centre LGBTQIA+ OriZon à Saint Denis de la Réunion a été vandalisé. Comment vit la communauté LGBTQIA+ actuellement ?
Fort heureusement le centre a été restauré. La communauté a donc de nouveau un lieu pour se retrouver. Deux associations Orizon, dont je suis la marraine, et Requeer mènent de nombreuses actions en faveur de la communauté LGBTQIA+. Malgré le fait qu’il n’y ait plus de boites LGBT depuis le covid, diverses soirées sont organisées dans des lieux lgbt friendly ce qui nous permet de nous retrouver. Depuis trois ans nous avons aussi notre Marche des Fiertés locale au mois de mai. Même s’il y a encore beaucoup à faire en terme de sensibilisation, une dynamique se met en place depuis quelques années à la Réunion et c’est plaisant de le vivre.

Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?
Je travaille actuellement sur un nouveau film documentaire pour Réunion 1ère (France Télévision) sur le thématique LGBTQIA+ à la Réunion qui devrait être diffusée en mai ou juin. Je suis heureuse de pouvoir également lancer très prochainement mon podcast audio vidéo intitulé le « Queer Code De Louïz », une émission où je vais recevoir des personnes queer pour parler de leur parcours dans une atmosphère très « feel good et positive ». L’idée pour moi étant de toujours valoriser au mieux nos parcours pour que les personnes LGBTQIA+ et leurs familles puissent avoir des représentations positives source d’espoir pour l’avenir. Bien entendu je continue mes projets musicaux en parallèle de tous ces projets. J’invite donc les lecteurs de Komitid à me retrouver sur instagram @louizoff pour suivre tout ça de très près.

« Papillon », de Louïz, avec Florence Bouté, City, 256 p., 18 €.


 

Christophe Martet
Christophe Martet
 @MartetChristoph

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https://www.komitid.fr/2024/02/15/interview-de-lartiste-et-militante-trans-louiz-pour-son-livre-temoignage-papillon/

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VIOLENCES SEXUELLES VICTIMES TRANS IGNOREES

28 Novembre 2023, 03:19am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

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"Nevada" d’Imogen Binnie : un regard ouvert sur la transidentité

17 Octobre 2023, 01:42am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Nevada" d’Imogen Binnie : un regard ouvert sur la transidentité

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15 oct. 2023 à 13:31

4 min
Par Fanny De Weeze*, une chronique pour Les Grenades
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Il y a dix ans, aux Etats-Unis, paraissait le roman Nevada d’Imogen Binnie. Très rapidement, il devint culte, et pour cause : il décape et offre une des (multiples) réalités des personnes transgenres.

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Enfin traduit par Violaine Huisman et publié aux Editions Gallimard, il nous est parvenu en cette rentrée littéraire de septembre 2023.

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D’une envie de se barrer
En 2013, à sa publication, il était peu fréquent de découvrir des livres écrits par des personnes transgenres et encore plus rare de trouver des récits racontant leur vie. Nevada parvient à captiver les lecteurs et lectrices en offrant, à travers le personnage de Maria, une histoire qui permet de prendre conscience de certaines réalités. En exploitant le côté road trip déjanté aux accents punk et plutôt décalé, le roman parvient à nous immerger dans la vie de Maria.

Libraire de 29 ans, elle s’ennuie royalement dans sa vie professionnelle et personnelle. Bien qu’étant en couple avec une femme qui l’aime, Maria ne se sent plus en phase avec sa vie. La drogue fait désormais partie intégrante de son quotidien, lui permettant ainsi de fuir cette monotonie.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Tout au long de la première partie du livre, Maria erre, se plonge dans l’héroïne, mais surtout remet en question l’ensemble de sa vie. Avec intelligence et précision, elle parvient à analyser sa vie à la lumière de sa transidentité et à comprendre comment celle-ci a façonné toute son existence. Pleine de tergiversations, Maria n’arrive pas à prendre des décisions qui pourraient la rendre plus heureuse et épanouie. Sur un coup de tête, après avoir été renvoyée de son travail, elle part seule pour le Grand Ouest. Sans but défini, mais avec une réelle envie de s’évader.

Nevada dévoile donc un personnage trans différent de ce qui a pu être proposé auparavant. Bien que ce récit puisse être confondu avec une autobiographie, étant donné les similitudes avec la vie de l’autrice Imogen Binnie, il ne faudrait pas pour autant imaginer que l’intégralité de ce roman relève de l’autofiction.

À vingt ans, elle s’est rendu compte qu’elle était tout détraquée non pas parce qu’elle était trans, mais parce qu’être trans est tellement stigmatisé. Si tu pouvais passer un hors de la civilisation, et, genre, vivre dans un centre commercial abandonné au milieu du désert, te faire des injections d’œstrogène, travailler ta voix, trouver une nouvelle façon de t’habiller, méditer huit heures par jour sur la socialisation genrée et enfin te faire opérer du bas en guise de récompense, ce serait relativement facile de faire sa transition

L’autrice, dans Les Inrockuptibles, explique cette tendance récurrente à chercher de l’autobiographie lorsque certains éléments entre les personnages et les auteurs, autrices, sont similaires, "Stephen King – dont je suis une grande fan – a beaucoup écrit sur des hommes comme lui, blancs, vivant dans l’État du Maine, qui écoutent du rock, commente-t-elle. Mais on ne demande jamais aux hommes blancs si leur travail est autobiographique quand ils mettent en scène des personnages qui leur ressemblent."

Au lieu de présenter des personnages trans aux destins tragiques, l’autrice choisit de mettre en avant Maria au caractère bien trempé, exerçant un métier des plus ordinaires et en couple stable. Pas d’enfance maltraitée, pas de prostitution, Maria est "normale". Pour comprendre son état d’esprit, nous sommes amené·es plusieurs fois, à pénétrer dans la tête de Maria et à suivre ses pensées les plus intimes sur sa condition.

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D’une écriture et d’un style à part
En commençant Nevada, vous pourriez être surpris·es par une scène qui détonne et qui déstabiliserait plus d’un·e. Cette entrée en matière excellente pour découvrir Maria prend le risque de secouer quelques lecteurs et lectrices. La suite se révèle tout aussi originale, car le ton proposé par Imogene Binnie ne fait pas dans la dentelle.

À coup de "à donf", "genre" et autres choix stylistiques contemporains, le roman joue sur une familiarité désarmante. Le style se rapproche davantage de ce qu’on pourrait retrouver chez Virginie Despentes, un style qui ne s’embarrasse pas de grandes envolées lyriques. L’autrice préfère transmettre son message de la manière la plus directe possible, quitte à choquer et à interpeller son lectorat. Les monologues de Maria, parfois légèrement bavards, sont puissants et éclairants quant à sa façon de penser. On notera la capacité de l’autrice à rendre compte facilement de l’état d’esprit de sa protagoniste. En utilisant le "tu", le "je", le "elle", Nevada joue sur la posture du narrateur et y transpose, sûrement, des réflexions propres à l’autrice.

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On comprend dès lors son retentissement dans la sphère littéraire, que ce soit en 2013 ou en 2023. Ce roman propose un personnage dynamique et original tout en maniant une langue moderne et incisive. Que ce soit au niveau du style ou des thèmes, Nevada est un roman qui doit son succès à ce qu’il incarne. La transidentité, et la question de l’identité de manière générale, sont des sujets brûlants. Le fait que des romans comme celui-ci existent apporte un regard plus clairvoyant et ouvert sur un sujet souvent invisibilisé.

Nevada, Imogen Binnie, traduction de Violaine Huisman, Editions Gallimard, août 2023.

 

*Fanny De Weeze est une lectrice passionnée qui tient un blog littéraire (Mes Pages Versicolores) depuis 2016 sur lequel elle chronique des romans, des essais et des bandes dessinées.

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Quels livres féministes lire cet été ?

11 Août 2023, 03:23am

Publié par hugo

 Quels livres féministes lire cet été ?

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09 juil. 2023 à 12:27

Temps de lecture1 min
Par Sarah Duchêne et Chloé Olivier, une chronique pour Les Grenades
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Vous avez déjà lu et relu tous les incontournables de votre bibliothèque et vous avez épuisé toutes les propositions de votre liste de lectures alors que l’été vient à peine de débuter ?

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Pas de panique ! La rédaction des Grenades vous présente sa sélection littéraire, édition été 2023.

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L’écriture de Monique Wittig à la couleur de Sappho
Publié en 2002 pour la première fois, l’ouvrage a été réédité, enrichi et actualisé. 20 ans après son décès, relire les travaux de Monique Wittig à la lumière de nouvelles recherches actuelles grâce à l’autrice Catherine Écarnot permet de mieux les comprendre.

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En vacances, Simone !
"Vous apprendrez à féminiser les insultes, à remettre à l’honneur les femmes oubliées de l’histoire, à définir la longueur d’une jupe républicaine, à organiser un voyage au Féministan, à dessiner un clito, ou à jouer à ‘Devine avec qui on n’ira pas dîner !’"


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Vieille peau
Fiona Schmidt s’attaque à un angle mort du féminisme : la vieillesse.


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Les transidentités expliquées à mes parents et à tous les autres
Victoria Defraigne offre avec ce livre une vulgarisation du sujet des transidentités, le rendant accessible à tous et toutes. Grâce à sa propre expérience et à des témoignages de personnes concernées, elle propose une série de conseils pratiques pour mieux accompagner et soutenir les personnes transgenres.

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Transidentité : des médias approximatifs, voire hostiles

26 Février 2023, 05:08am

Publié par hugo

 Transidentité : des médias approximatifs, voire hostiles
L’association des journalistes LGBTI, l’AJL, publié une étude sur le traitement médiatique des transidentités. Elle montre que la moitié des articles en ont un traitement approximatif, erroné voire irrespectueux. Un article sur quatre se révèlerait même antitrans.

Lily Chavance 
• 24 février 2023
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Transidentité : des médias approximatifs, voire hostiles
© AJL
Face à l’augmentation des paroles transphobes dans les médias, l’association des journalistes LGBTI, l’AJL, a mené l’enquête. De fin août à fin novembre 2022, l’association a analysé quelque 21 sites de la presse nationale, soit l’équivalent de 434 articles en ligne. Si l’AJL note des progrès notables, l’association fait aussi émerger de grandes fragilités éditoriales. 

Premier constat : les deadnames [le prénom assigné à la naissance mais abandonné par la personne suite à sa transition] sont moins employés et les personnes trans sont davantage interviewées sur des sujets qui dépassent la seule question de la transidentité. Une première avancée qui dissimule pourtant une autre réalité.

De nombreux médias privilégient ainsi l’évocation des transidentités quand elles sont à l’étranger.

D’abord, les sujets de transidentités sont principalement traités quand ils n’impliquent pas directement les Français. L’étude le confirme : « De nombreux médias privilégient ainsi l’évocation des transidentités quand elles sont à l’étranger ». Les formats privilégiés sont les tribunes ou des adaptations de dépêches AFP, au détriment de reportages et d’enquêtes approfondies.

L’étude est d’ailleurs catégorique : « S’il est toujours bon que les médias français s’emparent des discriminations à l’étranger, on remarque qu’il est souvent plus facile de les observer et d’analyser les lois transphobes, et LGBTQIphobes au sens large, quand elles s’exercent dans un pays étranger que dans son propre pays. ».

Transidentité étude médias
(Source : AJL.)
Ensuite, c’est précisément en France que le bât blesse. Lorsque le sujet de la transidentité est évoqué, le lecteur doit composer avec des fautes de langage, voire des erreurs d’appréciation. Le terme « transexuel » est même préféré à celui de « transgenre », alors que « rejeté par beaucoup de personnes trans pour sa connotation médicale et pathologisante », comme l’explique le kit à l ‘usage des rédactions mis en place par l’association.

L’AJL souligne l’influence de l’AFP et salue un bon traitement des questions de transidentité. Pour autant, lorsque les brèves ne sont pas reprises, « seulement 49 % des articles sont de bonne qualité, et 31,5 % ont publié de grosses erreurs ».

Instrumentalisation et invisibilisation
Pire : l’AJL affirme que certains médias traitent des questions de transidentité pour les instrumentaliser au service d’un projet conservateur. Il s’agit pour l’association de « nier l’humanité et les droits [des personnes trans] au service d’une stratégie éditoriale réactionnaire. »

Un choix éditorial qui s’ajoute à l’invisibilisation des personnes concernées. L’étude montre en effet que sur 98 articles qui ont pour sujet principal les transidentités, seulement 36 donnent la parole à des personnes trans. Et alors que sur l’ensemble des articles, 20,9 % interviewent au moins une personne trans, 34,7% font référence à au moins une personne employant une rhétorique antitrans.

De plus en plus présente dans le débat public, la question de la transidentité s’impose tantôt comme un sujet de controverse, voire d’hostilité, tantôt comme une conquête émancipatrice.

Reste que les approximations subsistent de chaque côté, jusqu’à alimenter la transphobie : « En 2021, la transphobie a été le seul type de LGBTIphobie pour lequel SOS homophobie a relevé plus de témoignages comparé à 2020 », rappelle l’AJL dans son rapport, qui invite la profession à plus de sérieux journalistique.


https://www.politis.fr/articles/2023/02/transidentite-des-medias-approximatifs-voire-hostiles/

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Livres classés transgenre (173)

14 Décembre 2022, 03:17am

Publié par hugo

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Quels droits en matière de santé pour les personnes trans* ?

11 Décembre 2022, 03:41am

Publié par hugo

 Quels droits en matière de santé pour les personnes trans* ?

© Getty Images

vendredi dernier à 19:50

Temps de lecture
7 min
Par Pauline Huart*, une chronique pour Les Grenades
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Cet article est le résumé d’un mémoire, ce travail de recherche universitaire est publié en partenariat avec le master Genre.

Le gouvernement fédéral déclarait en novembre 2021 son intention de supprimer l’inscription de la mention du sexe (symbole "M" ou "F") sur la carte d’identité. Cette déclaration d’intention intervient à la suite d’un arrêt rendu par la Cour constitutionnelle en juin 2019.

Cet arrêt considère, en substance, qu’il est nécessaire de prendre en compte les personnes se définissant comme non-binaire et/ou au genre fluide, au sein de la loi du 25 juin 2017 relative aux personnes transgenres.

Cette loi a été largement saluée pour sa mise en conformité avec les droits humains. En effet, une personne souhaitant changer de mention de sexe à l’état civil ne doit plus faire état d’un diagnostic médical attestant de sa condition de personne trans* (on utilise l'étoile * à la suite du mot pour signifier qu'on parle de toute la communauté sans exception), ni prouver avoir subi une opération de stérilisation préalable.

En cela, la reconnaissance légale de l’identité de genre en Belgique est uniquement basée sur l’autodétermination personnelle (droit de chacun.e de poser librement ses propres choix le/la concernant) et est totalement affranchi de toute considération médicale.

Nos ‘visions des autres’, leurs définitions, leurs ‘catégorisations’, forgent non seulement les représentations de ce qu’il faut faire, mais également nos actions, en matière de santé et de prise en charge notamment. (Arnaud Alessandrin, Comprendre les transidentités)

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Un droit plus inclusif et ouvert à la diversité des identités de genre ?
Cependant, malgré les bonnes intentions du législateur en 2017, cette loi a été partiellement annulée par la Cour constitutionnelle en 2019. Par son raisonnement, la Cour invite à envisager l’impact du sexe civil sur l’ensemble des individus mais également à voir au-delà de la binarité du sexe/genre (mâle/femelle ; féminin/masculin).

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

En effet, un individu, à la naissance, peut se voir reconnaitre un sexe civil correspondant à son identité de genre ou non, avoir envie de changer sa mention à l’état civil en respectant ou non une conception binaire du genre et ce, sans que cette mention soit figée dans le temps. La Cour signale que "pour remédier à [l’inconstitutionnalité constatée], plusieurs possibilités, parmi lesquelles la création d’une ou de plusieurs catégories supplémentaires permettant de tenir compte, tant à la naissance qu’après, pour toutes les personnes, du sexe et de l’identité de genre, mais également la possibilité de supprimer l’enregistrement du sexe ou de l’identité de genre comme élément de l’état civil d’une personne", peuvent être envisagées.

Le droit, devant s’adapter à cette réalité, se trouve face à de nouvelles préoccupations entourant l’avenir de la mention du sexe à l’état civil : faut-il créer de nouvelles catégories permettant l’expression d’un genre non-binaire, supprimer l’enregistrement du sexe/genre à l’état civil ou encore envisager d’autres possibilités ?

Il est néanmoins certain que la déclaration d’intention du gouvernement fédéral n’apporte pas une réponse satisfaisante aux développements de la Cour constitutionnelle et donc aux individus concernés. En effet, la suppression de la mention du sexe sur la carte d’identité ne modifie en rien son inscription toujours obligatoire dans les registres de l’état civil et l’impact que cette mention peut avoir sur le parcours médical des personnes trans*.

De plus, si l’effacement de la mention sur la carte d’identité peut être salvateur pour certaines personnes, elle apparait comme l’invisibilisation d’une étape clé du parcours d’autres personnes dans la reconnaissance légale de leur identité de genre. On perd de vue la nécessité de considérer la société dans son ensemble.

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La prise en charge médicale des personnes trans*
Le droit à l’autodétermination trouve également son expression au sein de la législation belge en matière de santé. Le droit à des prestations de qualité répondant aux besoins du patient dans le respect de son autonomie, de sa dignité et de son consentement libre et éclairé, constitue le fondement de la pratique médicale des soins de santé.

Ce droit est renforcé par les principes généraux d’égalité, de non-discrimination et de respect de la dignité humaine inscrits au sein de nos instruments nationaux et supranationaux portant sur les libertés fondamentales des individus.

C’est déjà le point de départ de la transition, quand on dit qu’il faut aller voir un psy, je ne suis pas d’accord. C’est là que l’autodétermination intervient réellement. Au niveau légal, oui bien sûr mais au niveau médical, on est nulle part pour cela. (Extrait de l’entretien de L., 72 ans, autodétermination : femme)

Les enjeux majeurs du droit à la santé des personnes trans* passent par une démédicalisation de la condition de ‘personne trans*’ ainsi que par une prise en compte toujours plus grande de la multiplicité des identités de genre. Comme la reconnaissance à l’état civil de l’identité de genre choisie n’est plus conditionnée par des exigences préalables de diagnostic et/ou de thérapie de conversion, certains pensent que les médecins et le corps hospitalier agissent comme sorte de ‘gatekeeper’, dernier rempart savant des représentations du corps, des identités et de la société.

Cependant, les personnes trans* sont souvent confrontées à toute une série de discriminations que ce soit dans l’accès ou l’offre de soins. De ce fait, certain·es iront même jusqu’à renoncer purement et simplement à leur droit au plus haut niveau de santé possible.

Et souvent on a peur d’aller voir un nouveau médecin. On se dit : ‘Oula, il va réagir comment ? Qu’est-ce que je vais encore me prendre dans les dents ?’. Et on a toujours un peu une boule au ventre dès qu’on doit aller voir un nouveau médecin. (Extrait de l’entretien de O.G., 31 ans, autodétermination : femme)

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Soins de santé inclusifs
Afin de lutter contre ces discriminations, il est tout d’abord, primordial d’accroître la formation des professionnel·les de la santé. Pour ce faire, il est nécessaire de développer des soins de santé trans-inclusifs ainsi que d’identifier et d’adresser les besoins spécifiques des personnes trans* dans l’accès et l’offre de soins de santé. De plus, l’accent doit être mis sur le respect de la dignité et de l’autonomie des personnes trans* en collaboration avec les prestataires de soins de santé.

Ensuite, il semble indispensable que le numéro de registre national soit dégenré afin de garantir, pour les personnes trans*, le remboursement de leurs soins de santés trans-spécifiques ainsi que la prise en charge financière de leur santé à long terme. Le numéro de registre national est composé en partie d’un numéro d’ordre genré qui est pair pour les personnes de sexe civil féminin et impair pour les personnes de sexe civil masculin.

Au sein de la nomenclature de l’INAMI, il n’existe aucune nomenclature réservée aux soins dits trans-spécifiques. La nomenclature générale est, en principe, neutre en termes de genre. Il y a cependant des références implicites ou explicites à un sexe biologique à l’exclusion de l’autre (par exemple, une mastectomie ou hystérectomie est en principe uniquement remboursée lorsqu’elle est pratiquée sur une personne de sexe civil féminin).

Même si ces références ne constituent pas en tant que tel un motif de refus systématique et automatique d'intervention des organismes de remboursement des soins de santé, elles sont de nature à porter préjudice aux personnes trans* dans la prise en charge financière de leurs soins de santé et donc dans leur droit d’accès au plus haut niveau de santé possible.

Ce que je sais en tous cas, c’est que quand j’ai commencé à économiser pour mon opération, j’ai décidé de prendre rendez-vous avec ma mutuelle, pour savoir s’ils faisaient quelque chose en particulier des remboursements, etc. Et grosso modo, on m’a répondu que ça dépendait du médecin choisi et que si lui faisait appliquer des remboursements, alors ça se mettait mais sinon, qu’il n’y avait rien en particulier pour les personnes trans* en tous cas. (Extrait de l’entretien de C., 26 ans, autodétermination : homme transgenre)

Ouvrir notre regard
À l’heure où la manière d’envisager l’inscription de la mention du sexe à l’état civil est en pleine réévaluation, il est important d’ouvrir notre regard sur la diversité des identités de genre.

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Au sein des témoignages récoltés (six au total) dans le cadre de la rédaction du mémoire, il était demandé aux personnes trans* interrogées de préciser leur auto-identification. Il est intéressant de constater que les hommes se revendiquaient "homme trans*" alors que les femmes insistaient sur le fait d’être "femme".

L’échantillon interrogé ne permet certainement pas de pouvoir tirer des généralités mais invite à nous questionner sur la manière dont la société perçoit l’égalité homme-femme, les luttes féministes et la diversité des identités de genre.

Quelle visibilité pour les personnes LGBTQIA + – Les Grenades, série d’été

Les Grenades - Série d'Eté
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*Diplômée en droit de l’UCLouvain en septembre 2018, Pauline Huart a réalisé son mémoire sur le statut juridique des personnes trans*. Elle est également titulaire d’un Master complémentaire en Études de genre obtenu avec grande distinction en septembre 2020, pour lequel elle a effectué un mémoire-stage portant sur le droit à la santé des personnes trans* dont est issu cet article. Depuis septembre 2020, elle est également avocate au Barreau du Brabant wallon.


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https://www.rtbf.be/article/quels-droits-en-matiere-de-sante-pour-les-personnes-trans-11120206

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Le cheminement des familles de jeunes transgenres, de la sidération au « non-sujet »

7 Décembre 2022, 02:14am

Publié par hugo

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« Les jeunes trans existent, il est temps de reconnaître leurs droits et de répondre à leurs besoins »

7 Décembre 2022, 02:13am

Publié par hugo

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19 Novembre 2022, 00:22am

Publié par hugo

 
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À lire avant de nous contacter…
Nous recevons souvent des sollicitations de la part de chercheurs et chercheuses, artistes, étudiant·e·s, journalistes, etc.
Si vous êtes dans ce cas et souhaitez nous joindre nous vous invitons à lire d’abord nos ressources et nos communiqués de presse qui vous donnerons une idée précise de nos actions et de nos positions politiques.
L’association OUTrans n’est ni un zoo, ni une réserve de témoins en souffrance qui pourraient justifier des représentations proches de celles de la psychiatrie, de la médecine, des médias qui donnent une image dégradante, misérabiliste et erronée de la communauté trans.
User d’un langage respectueux, d’une posture généreuse et d’une position politique en accord avec celle d’OUTrans, questionner sa démarche et son intérêt pour la communauté trans est une étape préalable indispensable avant de nous demander un témoignage.
Nous ne sommes pas intéressé·e·s par la fascination qu’exercent nos corps, nos identités ou nos parcours de vie, même si elle s’accompagne d’un humanisme condescendant.
Si nous ne répondons pas aux observateurs et observatrices, nous sommes toujours ouvert·e·s aux allié·e·s, qui se posent la question d’un échange et d’un apport mutuel. Si vous êtes de ceux/celles là, nous sommes tout à fait prêt·e·s à vous répondre. Merci !


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