Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

Citad’elles: ce lieu unique en France accueille les femmes victimes de violences à Nantes,femmes,violences,

31 Janvier 2020, 04:23am

Publié par hugo

 
Citad’elles: ce lieu unique en France accueille les femmes victimes de violences à Nantes
Publié le 30 janvier 2020 à 2:00
Sur l’île de Nantes, un lieu inauguré par la ville en novembre dernier permet aux femmes victimes de violences, et à leur(s) enfant(s), de trouver refuge, mettant à leur disposition des ressources concentrées en un seul endroit.
 
 
© Christiane Blanchard
C’est l’histoire d’une structure qui porte bien son nom. Pour accéder à Citad’elles, à Nantes, il faut d’abord montrer patte blanche auprès d’agents de sécurité en bas d’un immeuble de l’île Beaulieu, avant que l’un d’eux ne nous escorte au septième étage, où les portes sont blindées. Compréhensible lorsqu’on sait que le lieu accueille les femmes victimes de violences (sexuelles, physiques, verbales, conjugales…) 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. De nombreuses caméras -18 rien qu’à l’étage- surveillent l’espace calme et lumineux, qui s’étale sur 750m2 et regroupe des pièces de consultation, des salles de repos, un coin pour les enfants ainsi que des bureaux. La sécurité était la priorité de ce projet, mené par la ville de Nantes et plusieurs partenaires depuis 2014: “Notre postulat, c’était ‘on ne lésine pas sur la sécurité, ni sur le professionnalisme des intervenant·e·s, ni sur l’aménagement’. On s’est rendu compte que le simple fait d’être dans un lieu accessible et coloré permettait aux femmes de sentir qu’on prenait soin d’elles”, détaille Valérie Alassaunière, directrice de ce centre unique en France.
 
50 femmes accueillies chaque semaine
Depuis l’inauguration, en novembre dernier, une cinquantaine de femmes sont accueillies chaque semaine, parfois avec leur(s) enfant(s). Le lieu est destiné aux résidentes de la métropole nantaise, mais des femmes venues d’ailleurs peuvent toujours s’y présenter. À leur arrivée, elles sont prises en charge par des coordinatrices de parcours, des professionnel·le·s formé·e·s à ces questions, comme des psychologues, des travailleur·se·s sociaux et sociales ou encore une éducatrice spécialisée. En février, une sage-femme viendra s’ajouter à la dizaine de personnes qui participent au fonctionnement de Citad’elles, hors partenaires. Des moyens qui répondent à un constat établi lors du montage du projet:  22 500 femmes subissent des violences chaque année dans la métropole, plus de 12 000 rien que sur Nantes, ainsi que 500 enfants “co-victimes”. “Les femmes qui viennent ici sont toutes les femmes dans leur diversité, de 18 à 81 ans”, affirme Valérie Alassaunière, qui évoque une majorité de cas de violences intra-familiales. Ce jour-là, toute l’équipe est mobilisée pour aider une femme victime de violences de la part de son conjoint. L’audience de ce dernier a été expéditive, l’affaire intervient en pleine grève des avocat·e·s. Tout le monde redoute le retour de l’homme violent au domicile conjugal. Un placement provisoire dans l’un des lieux sécurisés mis à disposition par Solidarité Femmes est alors envisagé. “Notre rôle, c’est de jouer les articulations avec tous les partenaires, en complémentarité de ce qui existe déjà”, ajoute-t-elle.
 
Un lieu pluri-disciplinaire
Pour éviter que l’éparpillement des services permettant la sortie des violences empêche le processus d’arriver à terme, plusieurs acteur·rice·s agissent en synergie au quotidien. Certain·e·s ont installé une permanence au sein même des locaux de Citad’elles: c’est le cas d’associations comme France Victimes 44, SOS Inceste & Violences Sexuelles ou encore Question Confiance, mais aussi du Planning familial, pour les questions de santé sexuelle notamment, de la Caisse d’Allocations Familiales ou du CIDFF local, le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles. L’association Solidarité Femmes met également à disposition trois logements, dont la localisation est évidemment tenue secrète, en cas d’urgence.
Dans un autre registre, des avocat·e·s du barreau de Nantes, ainsi que la police nationale et la gendarmerie ont, elles aussi, leur place dans les locaux. Une présence d’officier·e·s formé·e·s à ces violences spécifiques facilite aussi certaines démarches, notamment le dépôt de plainte. Là encore, les bureaux ont été pensés pour accueillir au mieux les victimes, avec une configuration autour d’une table ronde, dans un bureau à part. “C’est un lieu où elles peuvent tout trouver, ce qui simplifie le suivi et facilite la réorientation vers des personnes spécialisées”, résume Anna Chaumette, juriste au sein de l’association France Victimes 44, qui intervient plusieurs fois par semaine à Citad’elles. “C’est rassurant car on sait que d’autres personnes peuvent compléter notre travail”, renchérit sa collègue psychologue Defne Gouban.
 
Une volonté politique
Le projet Citad’elles, initié au moment des municipales de 2014 par l’actuelle maire, Johanna Rolland, a représenté un investissement porté par la ville de Nantes à hauteur d’1,8 million d’euros. Le budget de fonctionnement, qui est aussi d’1,8 million d’euros, est financé quant à lui à 90% par la municipalité et le département. “La marque de fabrique de Citad’elles, c’est que ce n’est pas seulement la ville, c’est un projet co-construit. On a mis autour de la table les acteurs et actrices institutionnel·le·s et associatif·ve·s, les professionnel·le·s et toutes celles et ceux qui pouvaient être en lien avec les femmes victimes de violences, afin de leur éviter un risque psycho-traumatique”, conclut Aïcha Bassal, adjointe au Maire, élue à la Ville de Nantes en charge de la vie associative et de l’égalité et la lutte contre les discriminations. Au bout de deux mois, certains services sont déjà saturés, comme les permanences de psychologues. Par ailleurs, Citad’elles a déjà reçu des demandes de visite de la part d’autres villes ou départements, preuve que l’initiative pourrait faire des émules ailleurs.
Delphine Le Feuvre
 
https://cheekmagazine.fr/societe/citadelles-nantes-femmes-victimes-violences/

Voir les commentaires

Elle sera bientôt la première femme rabbin de la communauté juive orthodoxe française,femmes,feminisme,religion,

31 Janvier 2020, 04:19am

Publié par hugo

 Elle sera bientôt la première femme rabbin de la communauté juive orthodoxe française
Publié le 29 janvier 2020 à 2:00
Âgée de 23 ans à peine, Myriam Ackermann-Sommer devrait devenir la première femme rabbin orthodoxe de France une fois son diplôme en poche. 
 
 
DR
Alors qu’un millier de femmes dans le monde ont rejoint le rabbinat, le cas de Myriam Ackermann-Sommer, née à Perpignan en 1996, est inédit chez les juif·ve·s orthodoxes de France. En effet, elle suit actuellement une formation pour devenir la première femme rabbin de ce courant dont la tradition exclut les femmes du pouvoir religieux. Plus globalement, la religion juive a toujours placé la séparation entre hommes et femmes au cœur de sa pratique et sa trajectoire semble donc particulièrement iconoclaste.
Issue d’une famille juive non-pratiquante, c’est pendant son adolescence que Myriam Ackermann-Sommer découvre la voie orthodoxe du judaïsme, notamment grâce à son oncle, le rabbin Alexis Blum. Malheureusement, son engouement pour l’étude des textes sacrés se heurte alors au manque d’enseignement religieux exigeant ouvert aux femmes dans sa communauté; elle doit alors partir aux États-Unis pour effectuer une formation de rabbin.
“Je veux changer les choses au sein de mon courant, le judaïsme orthodoxe de France.”
Soutenue par sa famille et ses amis, elle est aujourd’hui inscrite à la Yeshivta Maharat de New York, une école religieuse appartenant au mouvement des “modern orthodox”. Elle y développe, avec l’aide de son mari, un cercle d’études du Talmud, Ayeka, et entend ouvrir la communauté orthodoxe à des problématiques actuelles telles que l’intégration des personnes LGBTQI+ dans les rites, l’égalité des sexes ou encore l’écologie. Interview.
Rabbin, rabbine ou encore “rabbi”?
Aujourd’hui encore, la communauté orthodoxe de France ne me semble pas prête à accepter l’appellation de “rabbine”, car elle le percevrait comme une volonté de rupture. C’est pourquoi, à l’occasion, je me ferai appeler “rabbanite”, un titre qui traditionnellement était attribué à la femme du rabbin et dont j’aimerais donner un sens nouveau. En effet, la rabbanite a toujours implicitement eu un rôle de leader au sein de la communauté, et en choisissant ce titre, je veux me situer dans la continuité de cette tradition.
Qu’est-ce qui t’a poussée à suivre une formation pour devenir rabbin?
En fait, c’est mon mari qui m’a convaincue de m’inscrire en école rabbinique. Il m’a lancé un défi quand je lui ai dit qu’il devait devenir rabbin -car je l’ai aussi convaincu-, il m’a dit “alors toi aussi”. Et j’ai accepté. En revanche, à Paris, quand j’ai commencé à m’intéresser à l’étude du Talmud, les écoles orthodoxes me répondaient qu’il n’y avait pas de cours pour les femmes. C’est la raison pour laquelle je suis partie aux États-Unis avec mon mari pour recevoir une formation approfondie autrefois réservée aux hommes. J’ai fait ce choix afin de changer les choses au sein de mon courant, le judaïsme orthodoxe de France. Et mon mari me soutient car il est convaincu que nous ratons des milliers de “Maïmonide” ou de “Rachi” (Ndlr: des grands sages juifs) en ne donnant pas la même éducation aux femmes. Pour moi, le fait que les femmes ne puissent pas étudier leurs propres traditions implique souvent que leurs demandes spirituelles ne soient pas prises en compte. Beaucoup de femmes délaissent ainsi le judaïsme et la pratique religieuse car elles ne se sentent pas représentées par le rabbinat classique.
 
 
Et pourtant, des femmes rabbins en France, il y en a quatre actuellement…
Oui et ce sont des femmes que j’apprécie énormément. Cependant, elles s’inscrivent toutes dans le courant libéral. Pourtant, même chez les libéraux, souvent plus progressistes, l’idée d’une femme rabbin a eu du mal à s’imposer. Delphine Horvilleur racontait avec dérision qu’elle était appelée “Madame le rabbin” à ses débuts dans la synagogue.
Dans tes conférences, tu parles souvent de l’égalité femmes-hommes, te considères-tu féministe?
Si le féminisme, c’est défendre les mêmes droits et devoirs pour les hommes et les femmes, oui, je suis féministe. En revanche, je ne vois pas la nécessité de développer un judaïsme exclusivement féministe ou un judaïsme LGBTQI+ car nous perdrions une partie de notre tradition. Mais il s’avère que je suis une femme et que cela me donne une vision des textes sacrés que l’on peut dire plus complète et plurielle.
Le mouvement de l’orthodoxie moderne auquel tu appartiens prône une vision plus ouverte aux changements de la société. Comment comptes-tu intégrer la dimension égalitaire dans le rite?
Nous serons respectueux·ses quant au développement de la loi juive: les hommes et les femmes seront toujours séparé·e·s mais de manière complètement égale, avec une séparation fine et basse au milieu de la pièce, contrairement à ce qu’on peut trouver dans les synagogues orthodoxes classiques où les femmes sont reléguées au fond ou à l’étage. De plus, les femmes et les hommes se répartiront les rôles dans la prière.
“La tradition juive ne dicte pas de rejeter les minorités LGBTQI+.”
Tu as rencontré Beit Haverim, l’association juive LGBTQI+ de France. Es-tu favorable au mariage homosexuel juif?
Le judaïsme accorde beaucoup d’importance à la continuité générationnelle. C’est pourquoi nombre de courants religieux craignent de répondre aux demandes sociales, par peur d’un bouleversement des cadres établis. Il faut cependant savoir différencier le nécessaire respect de la loi juive et une homophobie latente chez certains: la tradition juive ne dicte pas de rejeter les minorités LGBTQI+. Et si nous voulons continuer à faire vivre la Torah, nous devons pouvoir répondre aux problématiques contemporaines de la communauté, sinon nous n’aurons rien à transmettre aux générations futures. Avec la communauté LGBTQI+, il est nécessaire d’aller plus loin que la simple “tolérance”, il faut les accueillir et être ouvert·e·s à leur expérience et parfois à leur souffrance.    
Propos recueillis par Guillermo Rivas Pacheco

https://cheekmagazine.fr/societe/myriam-ackermann-sommer-rabbin-femme-orthodoxe/

Voir les commentaires

Zineb El Rhazoui a fait de la laïcité le combat de sa vie,femmes,religion,

31 Janvier 2020, 04:16am

Publié par hugo

 En partenariat avec la Région Ile-de-France
Zineb El Rhazoui a fait de la laïcité le combat de sa vie
Publié le 28 janvier 2020 à 2:30
Pour la deuxième année, la Région Île-de-France a voulu célébrer ces Franciliennes qui s’engagent et font bouger les lignes. Les trophées ellesdeFrance les ont récompensées pour leur courage, ou pour leurs actions menées dans le domaine de l’innovation, de la création, de la solidarité. Nous avons rencontré ces femmes extraordinaires: cette semaine, on dresse le portrait de Zineb El Rhazoui, journaliste et militante, prix Simone Veil du public. 
 
 
DR
Interviewer Zineb El Rhazoui, c’est savoir qu’on ne sera pas vraiment seules. Depuis l’attentat de Charlie Hebdo, la journaliste est sous protection policière: elle aurait dû être à cette fameuse conférence de rédaction si elle n’avait pas été en vacances au Maroc le 7 janvier 2015. Un hasard qui lui vaut d’être toujours là en 2020, plus déterminée que jamais à faire valoir des convictions qui sont loin de mettre tout le monde d’accord. En témoignent les bad buzz réguliers dont elle est l’objet dans les médias et sur les réseaux sociaux. Mais aussi les nombreux soutiens qui lui ont valu d’être récompensée par le prix Simone Veil aux trophées Elles de France, le seul qui ait été choisi par le public. Au milieu de 9 candidates, c’est vers elle que les votes se sont tournés, provoquant, comme d’habitude, autant de réactions euphoriques qu’outrées.
Zineb El Rhazoui s’en fiche, elle sait très bien qu’elle est clivante. “Cliver est une façon de jeter un pavé dans la mare, d’obliger les gens à débattre. Pour ma première action militante, je n’ai pas choisi une table ronde, mais une vraie provocation.” Allusion au pique-nique qu’elle a co-organisé en 2009 à Mohammedia au Maroc avec l’activiste Ibtissame Betty Lachgar en plein ramadan, pour protester contre l’obligation de jeûner dans ce pays musulman. “Si on n’avait pas choisi une action de terrain provocante, pensez-vous que tout le pays en aurait parlé dans les taxis et les cafés?”
Faire réagir, c’est donc l’objectif avoué de cette trentenaire qui ne semble pas connaître la peur. Née et élevée dans un pays musulman, celui de son père marocain -sa mère est d’origine algérienne et iséroise-  elle défend sans relâche la laïcité, “un trésor national, qui nous permet de nous émanciper et d’être des citoyen·ne·s égales et égaux”.
Pour elle, il n’y a pas de compromis possible. “Pour moi, porter le voile ne peut pas être un choix féministe, explique-t-elle. Comme le dit très bien l’écrivaine algérienne Wassyla Tamzali, le voile n’est pas un choix mais un consentement.” Ce genre de critique frontale de l’islam, elle en a fait sa marque de fabrique voire son fonds de commerce; ses attaques récurrentes contre la religion dans laquelle elle est née lui valent aujourd’hui de nombreuses inimitiés tout comme des amitiés inattendues.
“Les femmes de ma famille étaient soumises au patriarcat.”
Cette ferveur féministe, elle la cultive depuis le jour où elle a compris que dans son propre foyer, sa liberté de femme était entravée. “Dans les pays arabo-musulmans, le père est soit un protecteur pour sa fille, soit un procureur général. Le mien était un procureur général, et les femmes de ma famille étaient soumises au patriarcat. Quand tu es une jeune fille au Maroc, très vite, la question qui se pose à toi, c’est ‘est-ce que tu rentres dans le moule, ou est-ce que tu deviens une femme libre, quitte à être considérée comme une pute aux yeux de la société?’. J’ai fait mon choix.”
Zineb El Rhazoui garde un mauvais souvenir de son adolescence et du moment où son corps est devenu un problème. “La puberté marque un changement social dans la rue, tout à coup, il faut te cacher et traverser l’espace public comme un fantôme.” Ses études d’arabe la mèneront en France, le pays auquel elle reconnaît désormais son obédience nationale. “Je me sens très attachée à la terre où j’ai grandi, à sa sensualité et à son peuple, mais la France me donne des droits que ne me donne pas le Maroc.”
“Je n’aime pas le consensus mou ni la langue de bois.”
De religion, elle n’a que la République, et son credo est le féminisme universaliste. “Je suis née dans un pays où les femmes n’ont pas leurs droits, c’est ça qui m’a menée vers l’universalisme, argumente-t-elle. Je crois qu’en matière de féminisme, jamais ne doivent entrer en jeu les problématiques politiques et culturelles.” En somme, il n’y a pas de relativisme culturel qui vaille, il n’y a qu’un seul modèle d’émancipation qui tienne. Une position jugée indéfendable par les militantes de l’intersectionnalité qui dénoncent un féminisme blanc et bourgeois coupé des réalités vécues par les femmes racisées. À cela près que Zineb El Rhazoui n’est pas blanche, malgré ses ancêtres isérois. “Je n’ai jamais cherché à plaire à tout le monde, poursuit la journaliste. Je n’aime pas le consensus mou ni la langue de bois et je respecte les personnes qui disent les choses avec clarté. Nous suffoquons sous le poids du politiquement correct, et ça fait un bien fou à tout le monde de dire ce qu’on pense.”
Pas sûr que cela fasse tant de bien de la voir s’écharper sur Twitter ou ailleurs avec ses nombreux·ses détracteurs et détractrices. Ni de la voir vriller en direct sur certains plateaux télé. Mais Zineb El Rhazoui assume tout et ne lâche rien sur le terrain de la liberté de conscience, celle qui l’a rapprochée de l’équipe de Charlie Hebdo à l’époque (Ndlr: elle a quitté le journal en 2016). “La liberté de conscience, c’est notre liberté absolue, on a le droit de penser ce qu’on veut et de le dire, à partir du moment où il n’y pas de violation de la liberté d’expression, qui est strictement encadrée par la loi.”
Inquiète de la situation politique française, elle ne cesse d’alerter sur “ce qui se trame”. On lui demande d’être plus explicite: “L’islamisme est un poison qui détruit tout ce qu’il y a de plus naturel et de sacré chez les gens et qui a déjà détruit des sociétés entières. C’est un prêt-à-penser, à parler, à porter… et la pensée unique est un des symboles du fascisme.”
 “Le printemps arabe, c’était un premier round.”
Si elle dénonce les multiples menaces de mort dont elle fait l’objet, Zineb El Rhazoui confie toutefois être optimiste, notamment grâce à ce qu’elle observe au sein de la jeunesse du monde arabe. “L’athéisme explose de partout, je trouve par exemple extraordinaire ce qui est en train de se produire au Liban qui est le paroxysme du communautarisme, où s’est déroulée une guerre civile meurtrière au nom de la religion, et où les jeunes affirment depuis des semaines qu’ils veulent être libanais·e·s avant tout.” Celle qui a cru au Printemps arabe en s’engageant dans le mouvement du 20 février au Maroc en 2011 sait que cette lutte ne fait que commencer. “Le Printemps arabe, c’était un premier round, la jeunesse sera un jour aux commandes de ces pays, elle est en train de se constituer en forces politiques et elle participera au renouveau.” Un optimisme dont elle aura sans doute besoin dès son prochain bad buzz, qui ne saurait tarder.
Myriam Levain

https://cheekmagazine.fr/societe/zineb-el-rhazoui-feminisme-laicite-islam/

Voir les commentaires

Dans sa nouvelle BD, Mirion Malle parle avec justesse et émotion de la dépression,femmes,sante,viol

31 Janvier 2020, 04:15am

Publié par hugo

 Dans sa nouvelle BD, Mirion Malle parle avec justesse et émotion de la dépression
Publié le 27 janvier 2020 à 1:30
Après le succès de Commando Culotte et de La Ligue des super féministes, Mirion Malle passe à la fiction avec C’est comme ça que je disparais, un superbe récit sur les affres de la dépression. Rencontre.
 
 
DR
Elle est un peu stressée lorsque nous nous téléphonons. Mirion Malle est encore sous la neige de Montréal mais bientôt elle prendra l’avion pour la France, afin d’assurer la promotion de sa première bande dessinée de fiction, C’est comme ça que je disparais (éditions La Ville Brûle). Et elle redoute les premiers retours sur cette œuvre qui marque un tournant dans sa carrière d’artiste: sa première fiction publiée. “La BD didactique n’était pas vraiment mon but à la base, explique-t-elle. À l’école je n’avais pas vraiment le temps de faire de gros projets donc je me suis mise à faire des notes sur mon blog Commando Culotte sur le féminisme, un sujet qui me tenait à cœur en tant que militante.”
“Je déprimais vraiment de lire des articles toute la journée sur le viol et l’impunité.”
Après le génial La Ligue des super féministes, paru en janvier 2019, Mirion se retrouve à un croisement. D’un côté, on lui propose un gros projet sur le féminisme post #MeToo, qui lui ouvrirait des portes à l’international. De l’autre, elle a ce désir de plus en plus pressant de se consacrer à la fiction. “J’ai posé les choses sur la table et même si ce projet post #MeToo était intéressant, je déprimais vraiment de lire des articles toute la journée sur le viol et l’impunité.” Elle choisit donc de mobiliser ses forces sur l’écriture de C’est comme ça que je disparais, une longue bande dessinée qui décortique avec une sensibilité rare les mécanismes complexes de la dépression. Mirion Malle y raconte l’histoire de Clara, une jeune poétesse, attachée de presse à mi-temps et installée à Montréal, qui sombre page après page dans une léthargie dont ses ami·e·s ne parviennent pas à la sortir. Avec son trait en noir et blanc précis, Mirion Malle retranscrit chacun des états émotionnels complexes de son héroïne. On a demandé à l’illustratrice comment elle a envisagé ce passage à la fiction.
 
Cette BD a d’abord été envisagée sous la forme d’un petit zine. Qu’est-ce qui t’a donné envie de parler de dépression?
 L’un des points de départ a été une discussion que j’ai eue à l’été 2018 avec une amie -qui comme moi a souffert de dépression-, à propos d’une émission diffusée au Québec avec le chanteur Hubert Lenoir. Il est passé à la télévision et il a dit simplement que parfois il n’avait pas le goût de vivre. Tout le monde sur le plateau a paniqué et le sujet a été évacué rapidement. Avec mon amie, on a trouvé ça vraiment dommage. Dès que tu parles de ta dépression, les gens ne te voient plus que comme une “personne à risque” alors qu’il y a une différence entre avoir des pensées suicidaires et ne pas avoir le goût d’exister. La dépression, c’est un trop plein et un vide à la fois. Dans ce livre je voulais parler du tabou qui entoure cette maladie, cette difficulté d’en parler.
Comment as-tu abordé le sujet?
La BD raconte ce que ça fait de ne plus avoir tellement le goût d’exister. J’essaie d’expliquer ce flottement, cette sensation indescriptible et de parler de ce sujet à travers les relations ou le manque de relations entre les personnes. Il n’y a qu’un point de vue: celui de Clara. Je ne dis pas qu’elle est centrée sur elle-même, mais plutôt qu’il est difficile pour elle de s’ouvrir, d’avoir des connexions. Elle a du mal à être avec les autres mais aussi à être sans les autres.
“L’aspect systémique des rapports entre hommes et femmes, les violences sexuelles, tout cela se retrouve dans cette BD.”
Il y a des planches presque expressionnistes où Clara devient, en images, ce trouble qui la ronge: son visage disparaît, son visage est déformé… C’était important pour toi de réussir à capturer ces états, non seulement dans l’histoire, mais aussi visuellement?
Oui et je suis très contente que les gens découvrent ce dessin-là! Quand j’ai commencé avec Commando Culotte, le style n’était pas réaliste. J’étais très jeune et je me cherchais. Depuis, je suis cataloguée comme une “dessinatrice qui dessine mal” et dans la plupart des critiques, il y a un paragraphe pour dire que mon dessin n’est pas “maîtrisé”. Alors que dans La Ligue des super féministes par exemple, la forme a été pensée et réfléchie. C’est comme ça que je disparais est vraiment le fruit de tout mon travail depuis le début de ma carrière. J’ai vraiment voulu travailler les personnages, leurs visages, leurs corps, leurs positions. Je ne cherche pas un dessin parfait ou réaliste. Je veux que le trait soit très expressif, qu’il y ait une atmosphère et que les émotions passent par le trait et pas seulement par le texte.
Tes engagements féministes sont toujours bien présents, notamment à travers le rôle des femmes dans la BD et de la thématique des violences sexuelles…
Oui, je suis militante, j’ai à la fois un engagement politique et une formation universitaire. J’ai de la théorie mais aussi de la pratique puisque je vis en tant que femme. De fait, l’aspect systémique des rapports entre hommes et femmes, les violences sexuelles, tout cela se retrouve dans cette BD. Les femmes victimes de violences sexuelles sont plus précaires que les hommes blancs cis hétérosexuels et pourtant elles doivent payer le coût des psychologues et la fatigue des démarches. Je ne dis pas que tous les hommes sont coupables, mais ils ont des privilèges. J’ai aussi fait en sorte que les figures autour de Clara soient majoritairement féminines. Les femmes sont souvent en charge de prodiguer du “care”, du soin. Même si le personnage du meilleur ami est un homme qui a aussi souffert de dépression et avec qui elle peut vraiment dialoguer sur ce sujet. Mais on voit qu’il n’est pas aussi présent que ses amies. Il n’a pas forcément les indices sociaux pour bien réagir par rapport à ce qu’elle a vécu. Je voulais vraiment montrer la différence entre les expériences de dépression et réfléchir aux rôles sociaux genrés. Quand les hommes lisent La Cloche de détresse de Sylvia Plath par exemple, beaucoup passent sur l’impact de la violence sexuelle que subit Esther, l’héroïne, sur sa dépression.
 
Clara sombre très lentement dans la dépression. Voulais-tu montrer qu’il n’y a pas forcément un seul élément déclencheur?
Oui, je voulais montrer que la dépression se construit dans le temps. Il peut y avoir un événement traumatique qui ressort plus tard, un événement présent en fond avec des petites choses qui s’empilent par-dessus, un burn out, un enchaînement d’éléments négatifs… On comprend que Clara a vécu quelque chose il y a 7 ans et que les événements de la vie se sont empilés par-dessus. Les violences sexuelles ne disparaissent pas.
“En tant que femme féministe, on a l’impression de ne pas pouvoir faire ou voir des œuvres avec de la douceur et la légèreté.”
À mesure que l’espace physique de Clara se réduit, tu ouvres des fenêtres virtuelles sur Instagram, sur des forums… Cet aspect était-il important pour toi?
Les téléphones ont un rôle très important dans nos vies et j’avais envie d’en parler de façon juste. Souvent dans les œuvres de fiction ils sont mal utilisés. Je ne voulais pas tomber dans la critique des réseaux sociaux, je ne suis pas assez informée sur le sujet. Mon idée était plutôt de montrer que cela occupe une place importante dans la communication de Clara avec les autres. Plus elle est isolée, plus son téléphone va devenir sa seule fenêtre vers l’extérieur. Quand elle regarde le profil de son ex sur Instagram, elle veut voir si cette activité qui habituellement lui fait mal va l’aider à ressentir quelque chose. Cette fenêtre sur le monde est un peu biaisée: elle choisit de communiquer avec son ami qui est loin plutôt que d’aller chercher de l’aide avec les personnes qui sont là.
Quels seront tes projets par la suite? Comptes-tu continuer dans la fiction?
Oui j’aimerais essayer de faire une fiction en couleurs. Plus légère aussi. J’ai couvert un programme féministe dans un festival de cinéma récemment et la majorité des films choisis parlaient de violences sexuelles. C’est très important et nécessaire, mais cela donne l’impression qu’en tant que femme féministe, on n’a pas le droit de faire ou voir des œuvres avec de la douceur et la légèreté. Ce serait bien que des œuvres féministes plus douces soient mises autant en avant que les autres, pour qu’on puisse parfois se reposer. Et je dis ça en ayant moi-même sorti une BD sur la dépression!
Pauline Le Gall
C’est comme ça que je disparais, de Mirion Malle (La Ville Brûle)

https://cheekmagazine.fr/culture/mirion-malle-bd-depression/

Voir les commentaires

Vive les zatypiques ! Audrey Akoun (Auteur) Aider nos enfants surdoués, hypersensibles, dyslexiques et autres zèbres de 3 à 20 ans à s'épanouir Paru le 8 septembre 2017 Guide,LIVRES,handicap,

31 Janvier 2020, 03:53am

Publié par hugo

 
 « Il ne rentre pas dans le moule »,
« il a une intelligence hors norme »,
« il est trop sensible »,
« c'est un Ovni, on ne le comprend pas ! » …

Combien de parents ont déjà entendu cela ? Aujourd'hui, l'école est devenue si normative que les élèves sortent de plus en plus du « cadre ».
Qui sont ces « Zatypiques », ces drôles de zèbres si peu solubles dans l'univers scolaire ?
Des enfants et des adolescents présentant des troubles des apprentissages, des enfants surdoués, des hypersensibles, des artistes, des gamers…

https://livre.fnac.com/a10297336/Audrey-Akoun-Vive-les-zatypiques

L ASSOCIATION  EST   A  PLOERMEL  

Voir les commentaires

Caroline Boudet : « Le vrai handicap, ce n’est pas la trisomie 21, c’est le système administratif. »,handicap,droits,

31 Janvier 2020, 03:50am

Publié par hugo

 Caroline Boudet : « Le vrai handicap, ce n’est pas la trisomie 21, c’est le système administratif. »
Claudine Colozzi il y a 3 jours Éducation, Société 7 Commentaires
Quatre ans après la sortie de La vie réserve des surprises, Caroline Boudet a décidé de raconter le parcours de sa fille Louise, porteuse de trisomie 21, dans un nouveau livre, L’effet Louise. Elle y évoque notamment les mois qui ont précédé son entrée à l’école maternelle. Une période difficile au cours de laquelle son mari et elle ont dû batailler, comme nombre de parents d’enfants en situation de handicap.
Faire-Face.fr : Louise vient de fêter ses 5 ans. Comment va-t-elle ?
Caroline Boudet : Louise va très bien. Elle est heureuse d’aller à l’école. Elle avance à son rythme. Elle verbalise très peu mais nous avons découvert qu’elle aimait beaucoup danser. C’est une forme d’expression dans laquelle elle s’épanouit complètement. Dès qu’elle entend de la musique, l’effet est immédiat. Je pense d’ailleurs chercher un cours de danse à la prochaine rentrée scolaire.
Faire-Face.fr : Pourquoi ce nouveau livre ?
C.B : Le premier livre m’a permis de raconter mon parcours de maman à partir de l’annonce du handicap de Louise. Et puis, tout ce que nous traversons en tant que parent d’une enfant handicapée, avait besoin de sortir.
Des remarques insupportables sur la trisomie 21
La réalité de la trisomie 21, ce sont les difficultés à communiquer, à marcher, à manger seule… Mais le plus dur, le vrai handicap, c’est le système administratif. Une vie faite de photocopies, de dossiers de plusieurs kilos de certificats médicaux,  de relances par mail, par téléphone, d’attente, d’absence de réponses.
Faire-Face.fr : Vous avez toujours écrit. C’est le prolongement de votre vie de journaliste ?
C.B : J’ai envie que les gens connaissent la réalité du handicap. C’est pour ça que j’ai tout de suite pris le parti d’écrire des tribunes. La première que j’ai signée, Louise avait quelques mois. Les remarques que j’entendais liées à sa trisomie 21 m’étaient insupportables.
Depuis, je n’ai cessé d’écrire sur ma page Facebook. Nous avons aussi créé une association Extra Louise pour changer le regard de la société sur les personnes porteuses de handicap physique ou intellectuel.
Remettre en question l’institution scolaire
Faire-Face.fr : L’association promeut notamment l’inclusion scolaire. Quel est votre constat dans ce domaine ?
C.B : Il y a une distorsion entre la communication notamment ministérielle autour de l’inclusion scolaire et la réalité de ce que les gens vivent. Il ne suffit pas de bénéficier de l’aide d’une AVS. Il faut aussi obtenir un nombre suffisant d’heures. Sinon la scolarisation d’un enfant n’est pas effective à 100 %.
Un inspecteur nous a dit : « Votre fille a le droit d’aller à l’école, mais ce serait mieux pour l’Éducation nationale si vous ne faisiez pas jouer ce droit. Ce serait mieux, quand son AVS n’est pas là, que vous la gardiez à la maison. » Je n’ai pas baissé les bras mais tout le monde n’a pas les moyens de remettre en question l’institution.
Faire-Face.fr  : Que faut-il mettre en place pour que les choses bougent vraiment ?
C.B : Je ne nie pas qu’il y a partout de bonnes volontés. Je tiens d’ailleurs  à saluer les enseignantes, l’enseignant référent, l’AESH, l’Atsem et les animateurs périscolaires qui font de leur mieux pour l’inclusion de Louise. Mais le parcours scolaire d’une enfant porteuse de trisomie 21 demeure un parcours du combattant administratif. C’est très coûteux en terme de temps et d’énergie.
Il y avait en moi une petite voix qui disait : « Si je fais tout bien comme il faut, cela va passer. » Et pas toujours… Et même quand tout semble rouler, tout peut être remis en question du jour au lendemain.
Des familles en manque d’espoir
Faire-Face.fr  : Quels sont les retours des autres familles qui prennent contact avec vous ?
C.B : Les familles sont souvent en manque d’espoir. J’espère que la médiatisation, la prise de parole aura des effets positifs. Si on veut vraiment une école inclusive, il faut y mettre les moyens. Pour l’instant, elle n’en a que le nom.
Il faut notamment un vrai statut et des moyens pour les AVS/AESH. On fait souvent avec des bouts de ficelle. Les enseignants ne sont pas formés. Le handicap, c’est encore trop souvent le royaume de la débrouille, du système D.
Lire aussi
Élèves handicapés : la cantine, c’est un droit ; le centre de loisirs, aussi
Ce qui est paradoxal, c’est qu’il y a beaucoup de solidarité entre les familles et aussi une immense solitude. Il y a près de 12 millions de personnes en situation de handicap et on n’a pas l’impression de l’existence d’une vraie communauté. Je voudrais que Louise soit l’emblème de tous les gosses qui ne sont pas certains de pouvoir être scolarisés dans de bonnes conditions.
Faire de l’autodétermination des personnes handicapées une réalité
Faire-Face.fr : Quand vous vous projetez dans les années à venir, à quoi aspirez-vous pour Louise ?
C.B : Vous savez, nous savourons surtout les petites avancées du quotidien. Mais je voudrais lutter contre une forme de déterminisme qui veut qu’à la fin de la maternelle, on nous proposera que Louise aille en IME. Il y a des établissement très bien, mais j’aimerais avoir le choix.
On ne cesse de parler de l’autodétermination des personnes handicapées, mais quand est-ce qu’on laisse vraiment les personnes en situation de handicap être vraiment actrices de leur vie ? C’est ce à quoi j’aspire pour Louise.
*L’effet Louise, Éditions Stock, 19,50 €. En librairies le 29 janvier.
Partager sur
 Facebook
 Twitter
 Google +
 LinkedIn

A propos de Claudine Colozzi

Journaliste société - culture, mettant en valeur des femmes et des

https://www.faire-face.fr/2020/01/28/caroline-boudet-handicap-trisomie21-systeme-administratif/

Voir les commentaires

Élèves handicapés : la cantine, c’est un droit ; le centre de loisirs, aussi,handicap,droit,

31 Janvier 2020, 03:47am

Publié par hugo

 
Élèves handicapés : la cantine, c’est un droit ; le centre de loisirs, aussi
Franck Seuret il y a 4 jours Éducation 4 Commentaires
Une mairie a exclu Xavier, un enfant atteint de troubles de l’attention, de la cantine et des activités périscolaires. Une décision discriminatoire, selon le Défenseur des droits. Il rappelle également que l’État doit mettre un accompagnant à disposition durant le repas dès lors que la CDAPH en a reconnu le besoin.
Quand les élèves handicapés cesseront-ils enfin de voir leurs droits bafoués ? Quand les mairies et l’Éducation nationale décideront-elles enfin d’assumer leur responsabilités ? Une récente décision du Défenseur des droits leur rappelle, une nouvelle fois, leurs obligations. Et montre que certaines s’y dérobent, bien que le cadre juridique soit désormais clairement établi.
Un enfant trop agité, selon la mairie
Pour certains enfants handicapés, l’accompagnement lors du temps de restauration scolaire est indispensable.
En février 2018, la mairie de A. avait exclu Xavier* de la cantine et des activités péri- et extra-scolaires. Elle lui reprochait de ne pas écouter les consignes, d’avoir bousculé un enfant, d’avoir uriné sur un mur… Xavier, alors âgé de 5 ans, est atteint de troubles de l’attention.
Un besoin reconnu par la CDAPH
En mai 2018, la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) avait d’ailleurs reconnu que le petit garçon avait besoin d’une aide humaine individuelle sur les temps scolaires ainsi que sur les temps de restauration.
Mais la mairie avait maintenu l’exclusion. Elle ne la lèvera qu’en mars 2019, après confirmation de la notification MDPH. Et pour la cantine, seulement, sans toutefois mettre en place un accompagnement.
Aucun élément objectif pour justifier l’exclusion
Dans sa décision, le Défenseur des droits distingue la restauration scolaire et les activités extra-et péri-scolaires. Pour ces dernières, la mairie n’a pas le droit de refuser, par principe, d’inscrire un enfant handicapé. Elle a l’obligation d’évaluer sa situation individuelle. Mais aussi d’étudier les différentes solutions envisageables : présence d’un accompagnant à temps plein, formation des encadrants…
Lire aussi
Caroline Boudet : « Le vrai handicap, ce n’est pas la trisomie 21, c’est le système administratif. »
Le cas échéant, elle doit démontrer qu’il lui est impossible de mettre en place l’un ou l’autre de ces « aménagements raisonnables ». À défaut, « le refus d’accueillir l’enfant est constitutif d’une discrimination », insiste le Défenseur des droits.
Pour Xavier, « la mairie ne se fonde ainsi sur aucun élément objectif qui permettrait de considérer que l’accueil de l’enfant est impossible. Ou qu’il impliquerait des aménagements représentant une charge indue ou disproportionnée pour la commune ». Sa décision est donc discriminatoire.
Pas de cantine = droit à l’éducation bafoué
Et pour la cantine ? Lorsqu’une décision de la CDAPH confirme le besoin d’un accompagnement pour l’enfant durant la pause déjeuner, alors l’Éducation nationale doit déléguer un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH). Le Conseil d’État l’a rappelé dans une ordonnance en référé du 20 avril 2011.
Depuis, plusieurs juridictions administratives ont confirmé cette décision. L’enfant qui ne pourrait pas être accueilli sur ce temps méridien verrait en effet son droit à l’éducation compromis. Or, c’est à l’État qu’il appartient de garantir ce droit.
Refus du service académique de mettre des AESH à disposition
Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, l’a elle-même rappelé, à l’Assemblée nationale, en avril dernier. Mais pour Xavier, comme pour d’autres élèves du même département, la direction académique a refusé la mise à disposition d’AESH. Il y a « atteinte à l’intérêt supérieur » de ces enfants, ne peut que déplorer le Défenseur des droits. Une atteinte inadmissible.
(*) Le prénom a été modifié.
Le Défenseur des droits veut des sanctions adaptées
L’exclusion de Xavier était-elle une réponse adaptée à son comportement ? Certainement pas, juge le Défenseur des droits, puisqu’elle viole ses droits et ses intérêts supérieurs. Il recommande à la mairie de « mettre en place une procédure de sanction respectueuse des droits. Elle devra prendre en compte les spécificités de chaque enfant. Et notamment, le cas échéant, sa situation de handicap ».
Partager sur
 Facebook
 Twitter
 Google +
 LinkedIn

 

https://www.faire-face.fr/2020/01/27/eleves-handicap-droit-cantine-centre-de-loisirs/

Voir les commentaires

#BalanceTonPorc : qui est vraiment Sandra Muller?,femmes,violences,

31 Janvier 2020, 03:42am

Publié par hugo

 
#BalanceTonPorc : qui est vraiment Sandra Muller?
 
 

#BalanceTonPorc : qui est vraiment Sandra Muller ? - © Tous droits réservés
En direct
 
JT 19h30 (Boucle de nuit)

JT 19h30 (Boucle de nuit)
Voir le direct
Les plus populaires
Accouchement : respecter les femmes ferait économiser 50 millions d'euros par an à la sécurité sociale
Accouchement : respecter les femmes ferait économiser 50 millions d'euros par an à la sécurité sociale
"La loi des pères", le livre-enquête de Patric Jean dénonce le déni face à l'inceste et à la pédophilie
"La loi des pères", le livre-enquête de Patric Jean dénonce le déni face à l'inceste et à la pédophilie
#BalanceTonPorc : perles du procès de celle qui a lancé le mouvement francophone
#BalanceTonPorc : perles du procès de celle qui a lancé le mouvement francophone
"Scandale", un film sur le harcèlement sexuel dans les médias
"Scandale", un film sur le harcèlement sexuel dans les médias
#BalanceTonPorc : qui est vraiment Sandra Muller?
#BalanceTonPorc : qui est vraiment Sandra Muller?
Fil Info
 30 janvier 2020
Nicaragua: le procès de l'opposante Amaya Coppens reporté
Nicaragua: le procès de l'opposante Amaya Coppens reporté
 30 janvier 2020
Coronavirus: l'Italie suspend tous les vols de et vers la Chine
Coronavirus: l'Italie suspend tous les vols de et vers la Chine
 30 janvier 2020
Mexique: Homero Gomez, défenseur de l'environnement et des papillons, retrouvé mort
Mexique: Homero Gomez, défenseur de l'environnement et des papillons, retrouvé mort
 30 janvier 2020
Procédure de destitution : l'usage du pouvoir par Trump en question au Sénat
Procédure de destitution : l'usage du pouvoir par Trump en question au Sénat
 30 janvier 2020
France: quand les violences policières font sourire Emmanuel Macron, la bourde "scandaleuse" du président
France: quand les violences policières font sourire Emmanuel Macron, la bourde "scandaleuse" du président
Rosanne Mathot
 Publié le mercredi 29 janvier 2020 à 10h52

Facebook

Twitter

Pinterest

LinkedIn

Email

Elle n’est pas du genre à prier "délivrez-nous du mâle", Sandra Muller : pas franchement militante dans l’âme et pas forcément encline à "balancer le porc" des autres. Confidences d’une "grande gueule" briseuse de silence, une femme contrastée, devenue icône du mouvement féministe un peu par la force des choses.
Certains événements provoquent des métamorphoses ou - du moins - des choses qui y ressemblent. Le présent engagement féministe de la journaliste française Sandra Muller, la fougueuse créatrice de l’emblématique hashtag #BalanceTonPorc en 2017, n’a rien à voir avec une vocation tyrannique mais doit beaucoup au mouvement qui l'a elle-même entraînée.
Quand j’ai envoyé mon tweet, je n’avais pas conscience des problèmes des femmes. Je ne suis pas militante à la base
Si, aux yeux d’un certain public, la freelance est devenue la monstresse féministe, la "fémininazie" menteuse qui a saccagé la vie de l’homme dont elle a "balancé" le nom et les propos sur twitter, la succube hargneuse que les réseaux sociaux font rissoler dans leur grand chaudron d’invectives apostoliques, dans l’âme, la pigiste installée aux Etats-Unis n’a rien d’une militante : "Quand j’ai envoyé mon tweet, je n’avais pas conscience des problèmes des femmes. Je ne suis pas militante à la base".
"Je n’ai aucun problème à régler avec les hommes"
Alors que son nouvel avocat vient de déposer ses conclusions dans le cadre de son procès en appel et que - par un curieux hasard du calendrier - s'est ouvert aux Etats-Unis le procès Weinstein, dont le nom restera inextricablement lié à celui de la journaliste française, cette dernière se confie.
Les mecs ? Elle "les adore", nous étonne Sandra Muller de sa voix éraillée, sur un air de gouaille. La "balanceuse de porc" ne montre ni les crocs devant le patriarcat, ni devant "les mecs en général". Pourtant - et hélas- dans la catégorie bicouillue de la population mondiale, il demeure encore, en 2020, bien trop de "porcs" brisant ou abîmant la vie, la dignité, l’avenir et/ou le corps des femmes. Dénoncer collectivement cette violence protéiforme qui devrait tous.te.s nous faire hurler, castagner le silence qui enferme la parole féminine, donner un coup de fouet pour éveiller la société à un problème massif : ne sont-ce pas là pourtant les objectifs affichés de #MeToo et de #BalanceTonPorc, le mouvement-même que Sandra Muller a contribué à lancer ? Alors… nombriliste, Sandra Muller ? Focalisée sur son "porc à elle" et sur "son procès à elle" au détriment d’un mouvement qui semble un peu la dépasser? On a très envie de repousser cette idée.-là. Peut-être est-elle tout simplement embrouillée, stressée, fatiguée,  éparpillée, cette femme qui attend son audience en appel (qui devrait intervenir courant 2020)?
Difficile à dire. D’un côté, Sandra Muller estime en effet "qu’il faudra encore trente ans pour que la société s’apaise et soit moins violente à l’égard des femmes" (et elle a fondé, dans cet état d’esprit-là, l’organisation " We work safe " visant à lutter contre le sexisme au travail), mais de l’autre - sans sourciller devant l’apparent paradoxe de ses prises de position - elle affirme haut et fort : "Je n’ai rien contre les mecs en général. Je n’ai aucun problème à régler avec eux" tout en précisant : "Je suis restée huit ans avec le père de mes enfants. Mon rêve, ce serait de me marier".
 
Avant, je ne faisais pas gaffe à ce que je portais. Maintenant – j’avoue - je réfléchis, avant de choisir mes tenues. Je ne voudrais surtout pas qu’on m’accuse d’avoir une attitude séductrice
 
►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe
"J’ai balancé mon porc. Je n’ai pas forcément envie de balancer le vôtre !"
Dans l’attente de son appel, la révolutionnaire ambiguë soupire : "J’aimerais que tout s’arrête, que tout s’apaise, que tout redevienne normal, comme avant". Mais n’a-t-elle pas justement "balancé son porc" pour que…. tout change fondamentalement ? On rétorquera que l’humain.e est complexe. Soit. Reste que, frustrée par une décision de justice qui l’a outrée, la "grande gueule" s’est désormais donnée pour consigne de tourner sept fois sa langue dans la bouche avant d’oser s’exprimer. Ses avocats doivent y être pour quelque chose. N’empêche - et c’est regrettable alors même que Sandra Muller participe à un historique mouvement de libération des femmes - voilà que la "balanceuse de porc" s’impose également une nouvelle gymnastique contraignante dans son dressing : elle y opte désormais pour un carcan vestimentaire aux relents de naphtaline à papa. "Avant, je ne faisais pas gaffe à ce que je portais. Maintenant – j’avoue - je réfléchis, avant de choisir mes tenues. Je ne voudrais surtout pas qu’on m’accuse d’avoir une attitude séductrice".
Il n’y a pas que devant sa glace que Sandra Muller fait preuve d’une nouvelle tempérance qu’on pourrait estimer antagoniste avec le mouvement libérateur #BalanceTonPorc : sur Internet aussi "par la force des choses" elle est devenue plus frileuse. Ainsi, sur sa page Facebook, il lui arrive de refuser de publier des statuts de femmes se disant victimes de violences masculines (elle l’a répété au micro d’Europe 1 le 6 janvier dernier). Et la journaliste d’argumenter : "J’ai balancé mon porc, j’ai été condamnée… je n’ai pas forcément envie de balancer le vôtre !".
Telle est l’une des ambiguïtés de Sandra Muller, passioniaria échaudée qui, au cours d’une même conversation téléphonique contrastée, pourra dire coup sur coup "être super confiante de gagner en appel" tout en "n’ayant plus vraiment confiance en la justice" ou encore "avoir envie de tout cramer (…), les emmerder tous, avoir grave les nerfs" tout en se disant "sereine" et "sans animosité aucune".
 
Personnalité de l’année 2017
A 14h06, heure française, le 13 octobre 2017, lorsque Sandra Muller clique rageusement sur "envoyer" et regarde partir le tweet qui s’en va, à coup de hashtag #BalanceTonPorc et à toute allure, façonner l’Histoire tout en bouleversant sa vie et celle du "porc" qu’elle vient de "balancer", la journaliste française ( qui est très loin d’avoir du jus de navet dans les veines : elle avoue "manquer de diplomatie" et être une "grande gueule qui peut faire du mal aux autres, sans le vouloir" ) n’a ni l’intention de devenir une icône du mouvement féministe, ni conscience de l’ampleur planétaire de libération de la parole féminine que va prendre son geste colérique. Elle ne se doute pas un instant qu’elle sera sacrée l’une des personnalités de l’année 2017 par Time Magazine et elle n’imagine certainement pas qu’elle sera reçue par le président Emmanuel Macron himself lors d’une soirée consacrée aux "héros et héroïnes de l’année 2017".
 
Quoi, mon bonnet ? Qu’est-ce qu’il a, mon bonnet ?
"Je ne cherchais pas à entrer dans l’Histoire. Je voulais qu’on me rende justice, c’est tout. Et maintenant, j’ai envie d’aider les autres femmes". En 2017, le fameux jour où elle donne naissance à #BalanceTonPorc, elle était "vénère" se souvient-elle. " J’étais dans un café, je venais de discuter avec une copine des "porcs" dans le milieu du cinéma et je voulais faire savoir que des dérives arrivent aussi dans le monde de la presse. Eric Brion (l’homme qui a assigné Sandra Muller en justice, ndlr), m’avait offensée… merde ! Quand tu "parles boulot"  avec un homme, c’est le dernier moment où t’as envie qu’il te cause de la taille de tes bonnets ! Déjà que, dans la rue, c’est insupportable mais alors là, au taf, c’est intolérable, il faut que ça cesse ! Et c’est comme ça que c’est arrivé".
 
L’année d’avant, j’avais été physiquement agressée par un acteur qui m’avait donné un coup de poing et je n’avais pas osé porter plainte. Je suis une mère célibataire. J’avais peur
 
Quand on lui demande pourquoi il s’est écoulé cinq ans entre la tenue des propos lors de la soirée cannoise de 2012 et l’envoi de son tweet accusateur, Sandra Muller analyse : "C’était une autre époque... personne n'osait dénoncer ces pratiques. On se retrouvait le soir entre journalistes à Cannes pour raconter comment on se faisait toutes "draguer". Je n'allais pas voir les policiers pour leur répéter les propos d'Eric Brion ! Ils m'auraient ri au nez. Je n'avais pas de mots pour qualifier ce qui m'était arrivé. L’année d’avant, j’avais été physiquement agressée par un acteur qui m’avait donné un coup de poing et je n’avais pas osé porter plainte. J’avais uniquement déposé une main courante. Je suis une mère célibataire. J’avais peur".
►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n'hésitez pas à vous inscrire ici
 
Ce n’est que deux jours après mon tweet qu’est apparu le hashtag #MeToo
 
Dommages collatéraux
Si aujourd’hui elle dit ne plus avoir peur, Sandra Muller n’en est pas moins éprouvée et éreintée par le mouvement qu’elle a enclenché. C’est "l’arroseuse arrosée" se réjouissent ses détracteurs qui n’ont pas oublié que, le 9 février 2018, la freelance déclarait, façon Machiavel féministe : "Evidemment, le risque de mettre en l’air, à tort, la vie d’un homme me navre et il peut y avoir des "dommages collatéraux". Mais le bienfait du mouvement est tellement important !" Force est de constater qu’aujourd’hui, le "porc initial", Eric Brion,  n’est pas la seule "victime collatérale" de #BalanceTonPorc.
La journaliste en convient : depuis sa condamnation en 2019, elle va de bizingue, zigzaguant entre d’éprouvants moments d’apathie, de furie et de désolation financière  : "En France, à cause de #BalanceTonPorc, je suis devenue une paria ! Et je sais de quoi je parle, mon père est Indien. Ce mouvement m’a fait – à titre personnel – beaucoup de mal. Je ne peux plus bosser, je n’ai plus aucune pige !" Pour couvrir ses frais de justice et les billets d’avion vers la France (Sandra Muller vit à New-York avec ses deux enfants), la journaliste française a d’ailleurs dû compter sur la solidarité de ses copines et d’inconnu.e.s sensibles à sa cause via l’organisation d’une cagnotte Leetchi sur internet ; si bien que la freelance ne sait plus trop si elle doit être attristée par le chaos qu’elle traverse ou si elle doit se réjouir du mouvement mondial qu’elle a contribué à propager et dont elle est très fière : "C’EST MON TWEET QUI A TOUT DÉCLENCHÉ ! … la libération de la parole des femmes !", revendique-t-elle en passant sous silence l’action des autres femmes avant elle.  "Ce n’est que deux jours après mon tweet qu’est apparu le hashtag #MeToo", insiste-t-elle.
L’homme est un porc pour l’homme
"C’est comme si, depuis l’affaire DSK*, rien n’avait changé", se désole Sandra Muller. (*Pour rappel, en 2011, le français Dominique Strauss-Kahn {DSK}, alors patron du FMI {Fonds Monétaire International}, a été inculpé de tentative de viol, d’agression sexuelle et de séquestration aux Etats-Unis. Au niveau pénal, l’affaire sera classée après que le Procureur a remis en cause la crédibilité des propos de la plaignante, Nafissatou Diallo, une femme de ménage du Sofitel de New-York). " J’ai l’impression que les Français ont perdu toute notion de bon sens. Ils ne savent plus faire la distinction entre le bien et le mal".
Pourtant, depuis le message qui a mis le feu à Twitter en 2017, la situation a évolué : en France, le code pénal comporte désormais le nouveau délit d’"outrage sexiste" qui consiste à imposer à une personne un propos ou un comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui lui porte préjudice. Si ce délit-là avait existé, en octobre 2017, Sandra Muller ne se serait d’ailleurs probablement jamais vue condamnée pour “diffamation” puisque, au lieu de dénoncer un “harcèlement sexuel”, elle aurait pu mettre en avant le “délit d’outrage sexiste”. Et ce serait Eric Brion qui aurait fort probablement été condamné.
Mais laissons au passé ce qui lui appartient. Aujourd’hui, Sandra Muller regarde vers l’avenir. Et maintenant ? Quel est son rêve ultime à la femme qui a balancé son porc ? "C’est au tour des hommes d’oser dénoncer leurs bourreaux ! Eux aussi peuvent être victimes de violences sexistes ou sexuelles. Il faut qu’eux aussi soient aidés à balancer leurs propres porcs ! Mon organisation "We work safe", c’est pour eux aussi…". Quand on vous disait qu’elle les aime, les hommes, Sandra Muller...
 
Pour tout contact: les grenades@rtbf.be

 https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_balancetonporc-qui-est-vraiment-sandra-muller?id=10411593

Voir les commentaires

#BalanceTonPorc : perles du procès de celle qui a lancé le mouvement francophone,femmes,LIVRES,

31 Janvier 2020, 03:40am

Publié par hugo

 #BalanceTonPorc : perles du procès de celle qui a lancé le mouvement francophone
 
 

#BalanceTonPorc : perles du procès celle qui a lancé le mouvement francophone - © Tous droits réservés
En direct
 
JT 19h30 (Boucle de nuit)

Les plus populaires
Accouchement : respecter les femmes ferait économiser 50 millions d'euros par an à la sécurité sociale
Accouchement : respecter les femmes ferait économiser 50 millions d'euros par an à la sécurité sociale
"La loi des pères", le livre-enquête de Patric Jean dénonce le déni face à l'inceste et à la pédophilie
"La loi des pères", le livre-enquête de Patric Jean dénonce le déni face à l'inceste et à la pédophilie
#BalanceTonPorc : perles du procès de celle qui a lancé le mouvement francophone
#BalanceTonPorc : perles du procès de celle qui a lancé le mouvement francophone
"Scandale", un film sur le harcèlement sexuel dans les médias
"Scandale", un film sur le harcèlement sexuel dans les médias
#BalanceTonPorc : qui est vraiment Sandra Muller?
#BalanceTonPorc : qui est vraiment Sandra Muller?
Fil Info
 30 janvier 2020
Nicaragua: le procès de l'opposante Amaya Coppens reporté
Nicaragua: le procès de l'opposante Amaya Coppens reporté
 30 janvier 2020
Coronavirus: l'Italie suspend tous les vols de et vers la Chine
Coronavirus: l'Italie suspend tous les vols de et vers la Chine
 30 janvier 2020
Mexique: Homero Gomez, défenseur de l'environnement et des papillons, retrouvé mort
Mexique: Homero Gomez, défenseur de l'environnement et des papillons, retrouvé mort
 30 janvier 2020
Procédure de destitution : l'usage du pouvoir par Trump en question au Sénat
Procédure de destitution : l'usage du pouvoir par Trump en question au Sénat
 30 janvier 2020
France: quand les violences policières font sourire Emmanuel Macron, la bourde "scandaleuse" du président
France: quand les violences policières font sourire Emmanuel Macron, la bourde "scandaleuse" du président
Rosanne Mathot
 Publié le mercredi 29 janvier 2020 à 09h07

Facebook

Twitter

Pinterest

LinkedIn

Email
131 
Articles de loi non appliqués, jurisprudence niée, circulaire oubliée, enquête préliminaire non menée et liberté d’expression remisée : autopsie du  procès qui a condamné en 2019 la "balanceuse de porc", Sandra Muller, pour diffamation. En attendant l’appel qui pourrait intervenir courant 2020, gros plan sur un jugement qui met au jour l’urgente nécessité pour les femmes victimes de violence d’inventer un nouveau mode d’expression.
La justice n’a pas pour vocation de récompenser les idées ou d’alimenter les révolutions. Ces dernières se font dans la rue, dans la littérature, parfois dans la presse et – désormais – (les printemps arabes en sont une parfaite illustration) aussi via les réseaux sociaux. Dans l’affaire qui oppose Sandra Muller (la journaliste française créatrice du hashtag #BalanceTonPorc) à l’homme dont elle a " balancé " le nom sur twitter et dont elle a retranscrit les propos de nature sexuelle le 13 octobre 2017, la justice française a pris le 29 mai 2019 le parti de la sévérité en condamnant Sandra Muller à verser 15 000 € de dommages et intérêts au plaignant en réparation du préjudice moral de ce dernier. En ligne de mire de ce jugement historique : éviter de futures dérives sur les réseaux sociaux transformables à l’envi en tribunaux médiatiques, tuer dans l’oeuf les chasses aux sorcières (sorciers ?) injustifiées, les campagnes de délation et autres lynchages publics virulents préjudiciables à la présomption d’innocence. 
Reste qu’en condamnant la journaliste freelance qui a participé au lancement d’un inédit mouvement planétaire de libération de la parole féminine, la justice a choisi de ne pas considérer la démarche de Sandra Muller comme un palliatif aux manquements de l’État français en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et à l’inefficacité des lois mises en place. Dans une société démocratique, comment peut-on encore décemment admettre que l’unique mode d’expression des femmes victimes soit cantonné au seul fait de se rendre dans un commissariat pour y déposer plainte ? En France, 83 % des plaintes pour harcèlement sexuel sont en effet classées sans suite et 99 % des viols restent impunis. Le message adressé aux femmes via ce jugement-là semble être le suivant  : "Portez plainte ou taisez-vous". Et le sous-titre pourrait bien être : "Votre plainte n’a aucune chance d’aboutir ? Tant pis. Taisez-vous encore !"
►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe
Toutes des menteuses
"#BalanceTonPorc et #MeToo, c’est l’anti-commissariat" analyse Me Isabelle Steyer, avocate pénaliste au Barreau de Paris, spécialisée dans la défense des femmes victimes de violence. "Sur les réseaux sociaux, les femmes peuvent enfin s’exprimer librement sans être immédiatement jugées, mal reçues, mal écoutées. C’est une nouvelle façon d’exprimer leur détresse qui n’est pas assez entendue par les voies classiques". Aujourd’hui, la violence morale, verbale, financière, sexuelle et physique des hommes à l’égard des femmes est indigne d’une société dite civilisée : selon le décompte de l’Agence France Presse, il y a eu 122 féminicides en France en 2019. Et l’avocate Steyer de souligner : "En France, on protège d’abord les biens puis les hommes et … très loin derrière, on protège les femmes dont la parole reste encore et toujours systématiquement remise en cause. La France reste une société très patriarcale".
 
Il fallait que je dise quoi ? "Petit cochon" ? Faut être sérieux… un "porc", c’est quelqu’un qui a un comportement déplacé, c’est une personne qui se comporte comme un goujat. Il n’y a que les porcs que ce mot-là dérange
 
Le petit cochon et la sorcière
Il semble que nous soyons arrivé.e.s à un tournant de l’Histoire : face aux échecs de la justice, pour ce qui est de leur protection et de leur défense, les femmes n’ont guère d’autre alternative que d’inventer une nouvelle forme d’expression pour être écoutées. C’est ce qu’a fait Sandra Muller mais aussi la militante américaine, Tarana Burke, qui a créé le mouvement "Me Too" (sans hashtag), l’actrice américaine, Alyssa Milano (qui a lancé le mot-dièse #MeToo), la journaliste de France Inter, Giulia Foïs (qui a repris #BalanceTonPorc concourant à la viralité de ce hashtag) ou encore l’avocate britannique, Sophia Cannon, qui dès le 5 octobre 2017 a partagé son expérience de harcèlement sexuel sur twitter via le hashtag désormais presqu’oublié, #MyHarveyWeinstein.
Aux bons apôtres de la bienséance, aux exégètes qui reprochent à la "journaliste-féministe-sorcière" la virulence du terme "porc", Sandra Muller rétorque, un voile de moquerie dans la voix : " Il fallait que je dise quoi ? "Petit cochon" ? Faut être sérieux… un "porc", c’est quelqu’un qui a un comportement déplacé, c’est une personne qui se comporte comme un goujat. Il n’y a que les porcs que ce mot-là dérange !"
"Dommage, je t’aurais fait jouir toute la nuit"
Quatre mois après le jugement qui lui a donné raison, l’ex patron de la chaîne hippique Equidia fait curieusement volte-face sur twitter et infirme publiquement, le 26 septembre 2019, à 23h47, avoir tenu les propos qu’il a pourtant publiquement - et à plusieurs reprises - avoué avoir prononcés : "Correction fondamentale : j’ai toujours nié avoir tenu ces propos ! Renseignez-vous !! Et la justice est passée, la vraie". Pourquoi ce tweet surréaliste ? Mystère. Pour Sandra Muller, "Eric Brion a mis en place une stratégie du mensonge depuis le début. D’ailleurs, il dit s’être excusé le lendemain. C’est faux !".
Quoi qu’il en soit, le tweet ne restera pas longtemps en ligne et ne change – finalement - rien à l’affaire même s’il informe peut-être quant à la personnalité d’Eric Brion. Car, stricto sensu, Sandra Muller n’a pas menti : les propos de nature sexuelle qui ont gravement offensé la journaliste, et que cette dernière a choisi de dénoncer sur twitter, ont bel et bien été endossés par son auteur avant le procès d’abord dans une tribune dans le journal Le Monde et, ensuite, lors d’une interview sur Europe 1 :  "T’as de gros seins, tu es mon type de femme". A la radio, Eric Brion a reconnu "avoir mal agi". Il a souligné que, même si Sandra Muller lui avait bien répondu "Stop !", il a malgré tout embrayé en lui disant sur un ton ironique : "Dommage, je t’aurais fait jouir toute la nuit".
La justice pouvait donner raison à Sandra Muller
Si, au niveau des propos qu’elle a retranscrits sur twitter, Sandra Muller n’a pas menti, le hic, c’est qu’elle a accusé son "porc", Eric Brion, d’avoir commis à son encontre, lors d’une soirée professionnelle à Cannes en 2012, le délit très grave de "harcèlement sexuel". Or, imputer un délit qui n’a pas été jugé comme tel par la justice est une diffamation.
Toutefois, au vu des lois, des circulaires et de la jurisprudence en vigueur, la justice française avait parfaitement les coudées franches pour estimer que les propos d’Eric Brion étaient constitutifs du délit de harcèlement sexuel (voir plus bas). Si la justice avait choisi de condamner Eric Brion pour harcèlement sexuel, ce dernier n’aurait jamais pu porter plainte pour diffamation et Sandra Muller n’aurait, elle, jamais été condamnée.
Sauf que ça ne s’est pas du tout passé comme ça. On rembobine :
En 2017, la journaliste freelance publie son tweet dans un contexte bien particulier : le début de l’affaire Weinstein, ce magnat américain du cinéma accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes et qualifié, la veille du tweet incendiaire, dans un article du Parisien, de "porc". Dans ce contexte, alors qu’il était lui-même qualifié de "porc" sur twitter, Eric Brion s’est senti assimilé à Harvey Weinstein. A noter que - par un curieux hasard du calendrier - le procès pénal de Harvey Weinstein vient de s’ouvrir aux Etats-Unis alors même que l’avocat de Sandra Muller vient, lui, de déposer ses conclusions dans le cadre de son audience en appel qui pourrait avoir lieu cette année.
En attendant la nouvelle audience, une des choses qui interpellent dans le procès tenu en première instance, c’est le "contexte" que la justice française a choisi de privilégier : pas celui d’une société dans laquelle les femmes sont trop maltraitées mais celui d’une société où il ne faudrait pas risquer d’égratigner la réputation d’un homme, même si la femme qui l’accuse est en souffrance.
►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n'hésitez pas à vous inscrire ici
Un jugement invraisemblable
Il est légitime de se demander ce qu’est devenu dans l’affaire BRION VS MULLER le paragraphe 2 de l’article 222-33 du code pénal français qui stipule que, en matière de "harcèlement sexuel dans les lieux de travail", la répétition n’est pas requise ? Et quid de la jurisprudence qui va dans le même sens ? La cour de cassation, dans un arrêt du 17 mai 2017, admet en effet explicitement qu’ "un fait unique peut suffire à caractériser un harcèlement sexuel".
Et la loi du 27 mai 2008 d’enfoncer le clou... dans le vide : cette loi qui transpose en droit français la directive européenne 2002/CE/73 du 23 septembre 2002 (qui impose aux États membres de l’UE la prohibition du harcèlement sexuel), stipule, elle aussi, qu’aucune répétition n’est exigée en matière de harcèlement sexuel.
Enfin, pourquoi la justice a-t-elle fermé les yeux sur la circulaire du 6 août 2012 (accompagnant la loi relative au harcèlement sexuel) de l’ancienne ministre de la justice, Christiane Taubira ? Cette circulaire distingue entre le droit pénal et le droit du travail et précise que "la répétition des actes, inhérente à la notion de " harcèlement " (…), exige simplement que les faits aient été commis à deux reprises, (…) les actes pouvant être répétés dans un très court laps de temps". Donc,  au cours d’une même discussion, lors d’une soirée... par exemple.
Alors quoi ? Que s’est-il passé ? Il s’est passé que - malgré l’immense écho médiatique de l’affaire Brion VS MULLER - le Parquet de Paris n’a pas voulu condamner Eric Brion pour "harcèlement sexuel" puisque le procureur n’a pas jugé opportun d’ordonner une enquête préliminaire sur le présumé "harcèlement sexuel" avancé par Sandra Muller dans son tweet alors même qu’il en avait pourtant absolument la possibilité et ce, même en l’absence de dépôt de plainte de celle qui se disait victime. Là aussi, vu les proportions du mouvement qui faisait le tour du monde, une question puissante saute à la gorge : pourquoi cet immobilisme de la justice?
Et la liberté d’expression ?
Plus étonnant encore : la justice française a singulièrement fait fi de l’article 10 de la CEHD (Cour européenne des droits de l’Homme) qui protège la liberté d’expression, qui devient pourtant quasiment absolue dès lors que l’on touche à un débat d’intérêt général alors même que " l’intérêt général " était ici clairement établi par la 17ème chambre civile du tribunal de Paris elle-même, eu égard au "but légitime" (la libération de la parole des femmes victimes de violence) poursuivi par Sandra Muller en pleine affaire Weinstein.
On le voit : il n’est nul besoin d’être juriste ou féministe pour que la raison soit contrariée par l’invraisemblance de ce jugement qui a condamné celle que le magazine américain "Time" a sacrée "briseuse de silence" et a désignée comme l’une des personnalités de l’année 2017. En fait, on ne peut que constater qu’en première instance, la justice avait l’aiguille, qu’elle avait les fils mais qu’elle semble avoir absolument tout ignoré du motif.
Vous souhaitez contacter l'équipe des Grenades? Une adresse mail pour cela: lesgrenades@rtbf.be

 https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_balancetonporc-perles-du-proces-celle-qui-a-lance-le-mouvement-francophone?id=10408929

Voir les commentaires

"Scandale", un film sur le harcèlement sexuel dans les médias,femmes,violences,

31 Janvier 2020, 03:36am

Publié par hugo

 
"Scandale", un film sur le harcèlement sexuel dans les médias
 

2 images

"Scandale", un film sur le harcèlement sexuel dans les médias - © Tous droits réservés
En direct
 
JT 19h30 (Boucle de nuit)

Les plus populaires
Accouchement : respecter les femmes ferait économiser 50 millions d'euros par an à la sécurité sociale
Accouchement : respecter les femmes ferait économiser 50 millions d'euros par an à la sécurité sociale
"La loi des pères", le livre-enquête de Patric Jean dénonce le déni face à l'inceste et à la pédophilie
"La loi des pères", le livre-enquête de Patric Jean dénonce le déni face à l'inceste et à la pédophilie
#BalanceTonPorc : perles du procès de celle qui a lancé le mouvement francophone
#BalanceTonPorc : perles du procès de celle qui a lancé le mouvement francophone
"Scandale", un film sur le harcèlement sexuel dans les médias
"Scandale", un film sur le harcèlement sexuel dans les médias
#BalanceTonPorc : qui est vraiment Sandra Muller?
#BalanceTonPorc : qui est vraiment Sandra Muller?
Fil Info
 30 janvier 2020
Nicaragua: le procès de l'opposante Amaya Coppens reporté
Nicaragua: le procès de l'opposante Amaya Coppens reporté
 30 janvier 2020
Coronavirus: l'Italie suspend tous les vols de et vers la Chine
Coronavirus: l'Italie suspend tous les vols de et vers la Chine
 30 janvier 2020
Mexique: Homero Gomez, défenseur de l'environnement et des papillons, retrouvé mort
Mexique: Homero Gomez, défenseur de l'environnement et des papillons, retrouvé mort
 30 janvier 2020
Procédure de destitution : l'usage du pouvoir par Trump en question au Sénat
Procédure de destitution : l'usage du pouvoir par Trump en question au Sénat
 30 janvier 2020
France: quand les violences policières font sourire Emmanuel Macron, la bourde "scandaleuse" du président
France: quand les violences policières font sourire Emmanuel Macron, la bourde "scandaleuse" du président
Camille Wernaers
 Publié le dimanche 26 janvier 2020 à 14h36

Facebook

Twitter

Pinterest

LinkedIn

Email
89 
2016, alors que l’affaire Weinstein et le mouvement MeToo sont encore loin, Gretchen Carlson (Nicole Kidman), présentatrice phare de Fox News, accuse de harcèlement sexuel le puissant président de la chaîne, Roger Ailes. Basés sur des faits réels, "Scandale" du réalisateur Jay Roach raconte dans les détails la chute de cet homme jusque-là intouchable. Suite aux révélations de la présentatrice, des dizaines des journalistes vont commencer à parler, dont Megyn Kelly, autre visage de la chaîne interprété par Charlize Theron. L’intrigue suit en parallèle le parcours de Kayla Pospisil (Margot Robbie) qui tente d’avancer dans sa carrière et qui sera elle aussi harcelée sexuellement par Roger Ailes (John Lithgow) lors d’une scène particulièrement éprouvante.
►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe.
Agresser des femmes en toute impunité
Son obsession pour les jambes féminines a poussé durant des années, le patron de Fox News à interdire aux femmes de la chaîne de porter des pantalons. Il a créé et soutenu une culture d’entreprise sexiste qui lui a permis d’agresser des femmes en toute impunité. La force du film est de se placer au moment même où ces agissements sortent du silence. Il dépeint sans concession la solidarité, notamment masculine, qui se met en place.
Roger Ailes finira par démissionner une fois le scandale médiatique devenu trop important après avoir reçu 40 millions de dollars, en plein milieu de la campagne électorale pour la présidence des Etats-Unis qui fera gagner un certain Donald Trump, dont on a pu entendre qu’il touchait des femmes sans leur consentement. En filigrane, le film pose donc la question de tous les autres, ceux qui restent largement impunis, ceux pour lesquels il n’y a pas eu de scandale.
D’autres hommes de la chaine ont participé activement à ces faits de harcèlement dans un climat propice aux remarques et aux insultes sexistes  En cela, le propos du film se rapproche de celui de la série "The Morning Show" portée par Jenifer Aniston, Reese Whiterspoon et Steve Carell. Cette série décortique également le système qui permet au présentateur d’une matinale, d’agresser sexuellement plusieurs femmes au fil des années. Les victimes se taisent par culpabilité, les agresseurs se soutiennent et beaucoup savent mais se taisent.
 
Cette solidarité entre femmes est encore à construire dans un monde médiatique qui exacerbe les rivalités entre elles et qui estime qu’une femme, passé un certain âge, n’a plus rien à faire à l’antenne.
Une grande partie du film "Scandale" se passe dans une rédaction, les premières minutes s’attachent à décrire avec pédagogie le fonctionnement du système médiatique américain, notamment la présence bien ancrée des grands groupes industriels qui détiennent les médias. L’affaire qui a inspiré le film, se passe dans un média conservateur qui soigne par exemple ses liens avec Donald Trump, dans lequel les femmes passent leur temps à se prémunir de toute accusation de féminisme. Le film ne montre pas une sororité ou une solidarité factice entre les trois femmes que l’on suit. Elles s’adressent d’ailleurs à peine la parole. Cette solidarité entre femmes est encore à construire dans un monde médiatique qui exacerbe les rivalités entre elles et qui estime qu’une femme, passé un certain âge, n’a plus rien à faire à l’antenne.
►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n'hésitez pas à vous inscrire ici
Une "loi du silence" aussi en Belgique
Dans notre pays, l’Association des Journalistes professionnels (AJP) a sorti une étude fin 2018 intitulée "Être femme et journaliste en Belgique francophone". Selon l’AJP, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir été confrontées à du harcèlement ou à une agression. 40,5% d’entre elles ont indiqué avoir subi du harcèlement moral contre 25% des hommes. L’AJP constate également le silence qui entoure ces pratiques.
 
Dans une rédaction belge: au cours d’une réunion de rédaction, j’ai vu des collègues masculins discréditer des collègues femmes car elles avaient une opinion professionnelle différente en leur disant : "t’as tes règles ou quoi?
Des femmes y témoignent de façon anonyme: "Commentaires sexistes et paternalistes, diminution de mon travail et de mes compétences, affichage de photos privées dans la rédaction… Avis général: si je me plaignais, c’est que je "n’avais pas d’humour". J’ai depuis (fort heureusement) quitté cette rédaction et n’ai jamais vécu ça que dans la presse quotidienne, pas magazine.", "Au cours d’une réunion de rédaction, j’ai vu des collègues masculins discréditer des collègues femmes car elles avaient une opinion professionnelle différente en leur disant : "t’as tes règles ou quoi?". (…) J’ai entendu un collègue photographe insulter une de ses consœurs qui avait reçu un prix en criant "suceuse!", "On a demandé à ma collègue, alors enceinte, de ne plus revenir après son congé de maternité. Oralement, de sorte qu’elle n’ait aucune preuve de ce que notre rédac chef lui a dit.", "L’ancien directeur a dit un jour en réunion à une de mes collègues qu’elle ne le faisait pas bander. Je lui ai proposé mon aide et mon témoignage si elle portait plainte.", "Une ambiance très sexiste et machiste ("tu fais rien ? Ben, montre nous tes seins, alors!") et plusieurs cas de collègues harcelées moralement par des supérieurs…".
Autre enseignement de l’étude de l’AJP : la Belgique connaît une situation particulière puisqu’il y a moins de femmes journalistes dans notre pays, 35%, que dans les pays limitrophes, comme la France.
Au-delà de 55 ans, on ne compte plus que 20% de femmes.
"Scandale", sortie le 29 janvier.
Ce jour-là, Safia Kessas et Camille Wernaers, journalistes pour Les Grenades, participeront à un débat qui suivra la projection spéciale du film à Namur, au Cinéma Caméo et Caféo à l’invitation des Grignoux et de Vie Féminine. 
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à grenades@rtbf.be
 
 https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_scandale-un-film-sur-le-harcelement-sexuel-dans-les-medias?id=10415630

Voir les commentaires

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>