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Asra Panahi, lycéenne iranienne, a refusé de chanter l'hymne pro-régime : elle a été battue à mort

25 Octobre 2022, 00:24am

Publié par hugo

 Asra Panahi, lycéenne iranienne, a refusé de chanter l'hymne pro-régime : elle a été battue à mort
Publié le Jeudi 20 Octobre 2022
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Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.

Asra Panahi, lycéenne iranienne, a refusé de chanter l'hymne pro-régime : elle a été battue à mort
Battue à mort pour avoir refusé de chanter l'hymne pro-régime. C'est là le tragique sort dont fut victime une jeune lycéenne iranienne, Asra Panahi. Un drame qui a suscité l'indignation.
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L'indignation ne cesse pas en Iran. Entre les soupçons de pressions dont aurait pu faire l'objet la championne d'escalade Elnaz Rekabi, 33 ans, après avoir retiré son voile lors du championnat d'Asie le 16 octobre dernier à Séoul (elle aurait finalement déclaré que ce retrait était... "involontaire") et, bien sûr, les protestations dans les rues des citoyennes iraniennes, retirant ou brûlent leur voile depuis la mort suspecte de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation par la police des moeurs.

Une indignation qu'une récente tragédie n'a fait qu'attiser de plus belle. Effectivement, le peuple iranien déplore aujourd'hui la mort d'Asra Panahi, 16 ans, qui aurait été tuée par les services de sécurité iraniens. La jeune fille aurait été battue à mort lors d'un raid contre un lycée pour filles à Ardabil le 13 octobre dernier. La raison de ces violences ? Asra Panahi aurait refusé de chanter une chanson pro-régime, faisant l'éloge de l'ayatollah Ali Khamenei.

Comme le relate le Guardian, Asra Panahi n'a pas été la seule à refuser de chanter. D'autres camarades l'ont épaulé. Ce qui a conduit de nombreuses filles à être battues, hospitalisées, et d'autres arrêtées.

Une répression effrayante

La mort d'Asra Panahi a engendré des manifestations dans les rues du pays, ainsi que l'indignation du Conseil de coordination des associations professionnelles d'enseignants iraniens. La jeune fille serait décédé à l'hôpital des suites de blessures subies à l'école. Les responsables iraniens ont par la suite nié toute responsabilité des forces de sécurité. Comme l'énonce le journal britannique, un autre bruit a alors couru, celui d'un décès ayant pour cause "une maladie cardiaque congénitale".

D'aucuns voient là un énième signe d'une répression effrayante en Iran. Pays au sein duquel des raids dans des écoles sont désormais organisés afin de faire taire la révolte citoyenne actuelle, révolte ayant fait suite à la mort de Mahsa Amini, et notamment, celle des jeunes filles. Violences, arrestations, tirs de gaz lacrymogènes dans les bâtiments scolaires... Les faits relatés ne manquent pas et témoignent d'une escalade dans la brutalité. Le syndicat des enseignants iraniens parle d'ailleurs de raids "brutaux et inhumains".

Une situation qui n'en finit pas d'être alarmante.


https://www.terrafemina.com/article/asra-panahi-une-lyceenne-iranienne-refuse-de-chanter-l-hymne-pro-regime-et-est-battue-a-mort_a366536/1

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Saint-Nazaire : Une marche en jupe en hommage à Amélie, « qui n’avait pas le droit d’en porter »

25 Octobre 2022, 00:22am

Publié par hugo

Saint-Nazaire : Une marche en jupe en hommage à Amélie, « qui n’avait pas le droit d’en porter »
FEMINICIDE Une femme de 31 ans est décédée il y a deux semaines à Trignac. Son conjoint a été mis en examen

J.U.
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Publié le 22/10/22 à 08h02
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Une pancarte lors d'une manifestation contre les violences faites aux femmes à Paris, le 23 novembre 2019 à Paris, (Photo by DOMINIQUE FAGET / AFP)
Une pancarte lors d'une manifestation contre les violences faites aux femmes à Paris, le 23 novembre 2019 à Paris, (Photo by DOMINIQUE FAGET / AFP) — AFP
L’appel a été lancé sur les réseaux sociaux par l’association Solidarité femmes Loire-Atlantique. Ce samedi après-midi, une marche blanche est organisée à Saint-Nazaire en hommage à une femme de 31 ans décédée il y a près de deux semaines à Trignac. Les personnes qui souhaitent défiler « en souvenir d’Amélie » sont invités s’ils le souhaitent à porter symboliquement une jupe, un vêtement que la victime « n’avait pas le droit de porter », fait savoir l’association qui voit en ce drame « le 87e féminicide de l’année ».

La victime allait quitter son conjoint
Le 8 octobre dernier, cette femme avait été retrouvée morte dans une chambre du domicile conjugal, assise au sol, une corde serrée autour du cou. Son conjoint, qui soutenait qu’il s’agissait d’un suicide, a été mis en examen du chef de « meurtre par conjoint » quelques jours plus tard.

Peu avant le drame, la jeune femme avait averti son compagnon qu’elle allait le quitter. Ce dernier aurait même découvert qu’elle avait trouvé un nouveau logement. C’est d’ailleurs à cette adresse que les participants à la marche se retrouveront, samedi.


https://www.20minutes.fr/societe/4006433-20221022-saint-nazaire-marche-jupe-hommage-amelie-droit-porter

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SUICIDE , NE FAITE JAMAIS CELA !!!

22 Octobre 2022, 18:15pm

Publié par hugo

SUICIDE INTERDIT  !!!!

NE  FAITE JAMAIS   CELA  CAR VOUS  FAITES   DU MAL A  CEUX QUI VOUS AIMENT , ALLEZ  VOIR UN PSY   REMBOURSE  CAT 1 OU2 , IL N YA PA S DE HONTE A ALLER  VOIR UN PSY 

https://www.instagram.com/reel/CkBUMV5jGma/?utm_source=ig_web_copy_link

https://www.instagram.com/reel/CkBUMV5jGma/?utm_source=ig_web_copy_link

https://www.instagram.com/reel/CkBUMV5jGma/?utm_source=ig_web_copy_link

SUICIDE , NE FAITE  JAMAIS CELA !!!

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 STOP FEMINICIDE , BELGIQUE ,

21 Octobre 2022, 00:10am

Publié par hugo

 STOP FEMINICIDE
Blog consacré aux féminicides en Belgique : des femmes tuées parce qu’elles sont femmes. Pour répertorier ces crimes, mettre des visages sur ces chiffres et faire pression sur les pouvoirs publics. Nous tenons à rendre hommage à toutes ces femmes ainsi que, à travers elles, aux milliers de victimes des violences machistes qui y survivent au quotidien.

VICTIMES/SLACHTOFFERS  ACTION/ACTIE  CONTACT  RÉSEAUX/NETWERKEN
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CONTACT
Plateforme Féministe contre les Violences Faites aux Femmes (PFVFF) Feministisch platform tegen geweld tegen vrouwen (FPGV)
Le blog Stop Féminicide a été créé et est mis à jour par la Plateforme Féministe contre les Violences Faites aux Femmes. 

Cette plateforme regroupe des organisations indépendantes des gouvernements et des partis politiques qui souhaitent réfléchir et agir contre les violences envers les femmes en Belgique, à travers une lecture et une approche féministes.

Ces organisations se fédèrent autour de la charte commune que vous trouverez au bas de cette page.


Membres de la PFVFF
Vrouwen in het zwart Leuven
Furia
ella - kenniscentrum gender en etniciteit
Persephone
Garance
GACEHPA
Solidarité femmes et refuge pour femmes battues
Collectif contre les violences familiales et l'exclusion (CVFE)
Vie Féminine
Synergie Wallonie pour l’égalité entre femmes et hommes
SOS Viol
La Voix des femmes
Fédération laïque des centres de planning familial (FLCPF)
GAMS
Furia
Femmes et santé
JUMP
Maison Maternelle Fernand Philippe
Maison Plurielle
Le Monde selon les femmes
Intact
Intal
Arab Women's SolidarityAssociation-Belgium (AWSA-Be)
CEFA
Collectif des femmes
Bruxelles laïque
Des Mères Dont Nous
YMCA Belgium
YMCA Antwerpen


Charte de la Plateforme féministe contre les violences faites aux femmes

Les violences faites aux femmes et aux filles sont une violation de nos droits humains et une question de justice sociale. Il s'agit d'un outil clé du système de domination patriarcale et pas seulement d'une conséquence des inégalités entre les femmes et les hommes. Nous comprenons par système de domination patriarcale une préférence systématique et sociétale de la norme masculine ce qui se manifeste concrètement dans les structures de la société (famille, justice, emploi, langage, pouvoir...). La domination patriarcale est inséparable d'autres formes de domination comme le racisme, l'hétéronormativité, le classisme et le validisme.


Les violences faites aux femmes et aux filles peuvent prendre des formes psychologiques, verbales, sexuelles, physiques, spirituelles, économiques, sociales, institutionnelles, collectives... De plus, elles prennent des formes et ont des conséquences différentes par rapport à la diversité des femmes et des filles. Les violences s'articulent ainsi dans un continuum, et cela sur deux plans. D'un côté, les violences faites aux femmes et aux filles sont liées entre elles. La domination patriarcale, et avec elle les violences sexistes, traversent tous les domaines de la société et de la vie. De l'autre côté, le système de pensée dominant ne permet pas aux femmes d'identifier avec certitude des vécus comme violence et rend floues les limites entre l'acceptable et l'inacceptable. Les politiques et lois actuelles, de par leur segmentation, ne reflètent pas cette expérience de violence des femmes et des filles et, par conséquence, ne peuvent pas atteindre une efficacité optimale.

Les violences touchent les femmes et les hommes, les filles et les garçons de manière inégalitaire :
• Parmi les victimes de violence, les femmes et les filles sont surreprésentées, notamment quand il s'agit des formes de violence répétitives, sexualisées et commises par des proches. Si une personne se trouve au croisement de plusieurs systèmes de domination, cela accroît le risque qu'elle se voit confrontée à de la violence ;
• Parmi les auteurs, les hommes constituent la grande majorité, même si des femmes peuvent également être auteures de violence. Dans la société en général, et ce, même au sein du mouvement féministe, le manque d'analyse intersectionnelle mène à la discrimination, l'exclusion et la violence envers des femmes minorisées ;
• Les violences envers les femmes et les filles ont un effet sociétal différent de celles envers les hommes et les garçons (même si elles n'ont pas le même effet sur toutes les femmes et filles) : elles sont un facteur important dans la féminisation de la pauvreté, le renforcement des stéréotypes de genre et la dégradation de la santé mentale et physique des femmes et des filles ;
• Les violences faits aux femmes ont la fonction de créer et renforcer chez elles le sentiment d'insécurité, leurs stratégies d'évitement et les limitations de leurs libertés qui en découlent. Elles participent à la subordination des femmes dans tous les domaines de la société ;

Une lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles qui ne tient pas compte de ces points sera inefficace ou aura des effets pervers.
En vue de l'éradication des violences faites aux femmes et aux filles, nous demandons, entre autres :
• la (re)connaissance par les institutions et la population de la complexité des violences faites aux femmes et aux filles ;
• la prise de conscience, le positionnement catégorique et l'investissement actif de la société pour la prévention et le suivi des violences faites aux femmes et aux filles ;
• la solidarité entre toutes les femmes et les filles, dans toute leur diversité, dans la lutte contre les violences ;
• de rendre aux femmes et aux filles la capacité individuelle et collective d'action, de résistance et de lutte contre les violences ;
• le développement de stratégies de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles à partir de leurs expériences personnelles et collectives ;
• la responsabilisation des auteurs des violences faites aux femmes et aux filles à travers la réparation ;
• de déconstruire et de combattre les stéréotypes sur les (violences faites aux) femmes et (aux) filles.

Si vous souhaitez rejoindre cette plateforme, c'est-à-dire participer concrètement aux réflexions, aux prises de décisions et à l'organisation d'événements, nous vous invitons à approuver la charte et à remplir le formulaire d'adhésion en cliquant sur ce lien.


Contacts
Blog Stop Féminicide : stopfeminicide@gmail.com
PFVFF/FPGV : gtv.vff@gmail.com

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http://stopfeminicide.blogspot.com/p/qui-sommes-nous-wie-zijn-we.html

Contact (stopfeminicide.blogspot.com)

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Recensement, code pénal : quels sont les enjeux actuels autour des féminicides ?

20 Octobre 2022, 18:10pm

Publié par hugo

 Recensement, code pénal : quels sont les enjeux actuels autour des féminicides ?
Une femme marche devant un mur recensant les noms des femmes tuées à Marseille en 2021, une action du groupe Collages Feminicides Marseille. 
il y a 10 heures

Temps de lecture
6 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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La Belgique comptabilisait au moins 25 féminicides pour l’année 2020. Mais pour le blog StopFéminicide, le décompte s’élève en réalité à 26 féminicides.

Faute de statistiques officielles fournies par les institutions, ce fastidieux recensement était effectué sur ce blog par des bénévoles issues d’associations féministes telles que l’asbl Garance. Depuis trois mois, une coordinatrice a pu être engagée par la Plateforme féministe contre les violences faites aux femmes pour travailler entre autres sur le blog StopFéminicide qui revoit donc en ce moment ses chiffres à la hausse.

Un travail vient en effet de débuter à partir "des morts suspectes" de femmes ces dernières années qui n’étaient pas comptabilisées comme des féminicides : "Je redécouvre d’anciens féminicides qui n’étaient pas nommés comme tels. Cela demande pas mal de recherches que les bénévoles n’avaient pas pu faire auparavant, car elles travaillaient sur leur temps libre, avec toute la charge émotionnelle qu’implique une activité comme celle-ci. Elles ont fait un travail incroyable en 5 ans", explique Aline Dirkx. Le recensement des féminicides a commencé en 2017, année pour laquelle au moins 43 féminicides ont été comptabilisés.

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Différents types de féminicide
"Il faut dire aussi que parfois les articles des faits divers ne donnent pas assez de détails, ou qu’il faut attendre un procès pour pouvoir qualifier un meurtre de féminicide. On a seulement une vision partielle des féminicides et c’est frustrant parce que pour certaines femmes, on n’aura jamais la réponse. J’ai lu tellement d’articles", poursuit la coordinatrice.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Pour Aline Dirkx, le recensement est compliqué parce que le féminicide est encore étroitement lié – et donc restreint – à la sphère conjugale. "Oui, nombre de féminicides sont le fait d’un conjoint ou d’un ex-conjoint… mais pas tous ! Le dernier féminicide que j’ai découvert est celui de Christine qui a été brutalement violée et tuée lors d’un vol. Cela lui est arrivé parce qu’elle est une femme. C’est donc un féminicide aussi, car cela fait partie du système de domination qui pèse sur les femmes", explique-t-elle.

Il faut des chiffres officiels, et pour cela une mobilisation des autorités policières et judiciaires, afin de recenser tous les féminicides commis en Belgique

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L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) catégorise d’ailleurs le féminicide en 4 types, dont le féminicide intime, c’est-à-dire un crime commis par un partenaire ou un ex-partenaire (cela concerne 35% de l’ensemble des meurtres commis sur les femmes dans le monde, selon l’OMS), mais également le féminicide non intime, défini comme un crime commis par une personne qui n’a pas de lien intime ou familial avec la victime mais qui la vise de cette façon parce qu’elle est une femme.

Des exemples de féminicide non intime peuvent être trouvés lors des tueries commises par les masculinistes "Incel", ou encore plus loin dans l’histoire, en 1989, lorsque Marc Lépine entre dans l’école polytechnique de Montréal. Il abat 14 femmes et blesse 14 autres personnes car il estimait que les femmes qui apprenaient l’ingénierie volaient la place des hommes dans la société.

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Il y a 30 ans, un homme exprimait sa haine des femmes en tuant 14 étudiantes à Montréal

Une vision plus claire
Pour avoir une vision plus claire de la réalité des féminicides, plusieurs propositions politiques ont récemment émergé en Belgique. En 2021, la secrétaire d’État à l’Égalité des Genres Sarah Schlitz (Ecolo) inscrivait le recensement officiel des féminicides dans son Plan d’action national contre les violences de genre.

Le PS de son côté a annoncé ce 23 septembre dans un communiqué vouloir un Observatoire des féminicides. Pour la députée socialiste Chanelle Bonaventure, co-autrice de la résolution, "pour mieux lutter contre les féminicides, il faut déjà bien les nommer et mieux les définir. Actuellement, c’est un blog très bien fait d’initiative citoyenne qui recense les féminicides en Belgique en se basant sur des articles de presse. Mais il faut des chiffres officiels, et pour cela une mobilisation des autorités policières et judiciaires, afin de recenser tous les féminicides commis en Belgique. Il est donc urgent, comme l’Espagne le fait, que les pouvoirs publics mettent en place un Observatoire des féminicides."

Une proposition de résolution visant à permettre le recensement officiel des féminicides et la création d’un tel observatoire en Belgique a depuis été déposée à la Chambre.

Je redécouvre d’anciens féminicides qui n’étaient pas nommés comme tels

Dans le code pénal ?
Autre dossier politique en cours : celui de l’inscription du féminicide dans le code pénal. "Nous avons été le premier parti a déposé un texte en ce sens, en 2019", réagit Sophie Rohonyi (DéFI). "Il est essentiel que le code pénal reflète que les femmes courent plus de risque d’être tuées en raison de leur sexe. Il s’agit d’un véritable phénomène qui montre que notre société est encore sexiste et patriarcale. Cela commence par des violences économiques, des coups et des blessures, jusqu’au féminicide. Il faut conscientiser sur le sujet au continuum des violences faites aux femmes", souligne la députée fédérale. "Il y a déjà eu une prise de conscience grâce au travail fondamental effectué sur le blog StopFéminicide qui a permis de visibiliser les victimes, mais c’est à l’État de faire ce travail. Cela nous est demandé par la Convention d’Istanbul, ratifiée par la Belgique en 2016. Pour recenser les féminicides de la meilleure manière, il faut prévoir un chef d’inculpation spécifique."

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Aline Dirkx, coordinatrice de la plateforme contre les violences faites aux femmes, n’en est pas convaincue. "J’ai l’impression qu’inscrire le féminicide dans le code pénal, cela signifie choisir uniquement la répression, c’est-à-dire choisir une voie individuelle contre un problème qui est sociétal, systémique. Il faut des mesures de prévention, avant que les féminicides ont lieu, c’est plus urgent. Il existe déjà une circonstance aggravante si on tue une femme en raison de son sexe. Il est important de reconnaître le féminicide au niveau institutionnel mais pourquoi nécessairement dans le code pénal ?", questionne-t-elle.

"Oui, ce n’est pas la panacée, et cela devrait être accompagné d’autres mesures plus larges, notamment de prévention comme la Convention d’Istanbul nous l’impose, mais il est également important symboliquement d’inscrire le féminicide dans le code pénal selon moi : le message de la société envers le féminicide sera plus clair et, avec la dimension statistique, cela nous permettra d’adopter des mesures plus ciblées", répond Sophie Rohonyi. "Je précise aussi que nous ne voulons pas consacrer les inégalités dans le code pénal, comme cela nous a déjà été rétorqué par des acteurs du monde judiciaire, nous voulons combattre les inégalités. Le crime de parricide et d’infanticide ont bien été ajoutés au code pénal malgré le fait qu’ils existaient sous la forme de circonstance aggravante."

Il est essentiel que le code pénal reflète que les femmes courent plus de risque d’être tuées en raison de leur sexe

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Cette inscription pourrait avoir lieu car une réforme du code pénal est en cours, "par bloc" (la partie concernant les infractions sexuelles ayant déjà été adoptée, non sans questionnements du côté des associations féministes). Cependant, "quelque chose m’embête et me fait dire que nous sommes loin d’y arriver", précise Sophie Rohonyi.

"La ministre de l’Égalité des Genres Sarah Schlitz nous a annoncé en commission que l’avant-projet de loi relatif à la prévention du féminicide allait bientôt pouvoir être discuté au parlement. De l’autre côté, le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne explique que les experts chargés de la réforme ne veulent pas de l’inscription du féminicide dans le code pénal. Je trouve qu’il faut être clair auprès des parlementaires, d’autant plus que notre proposition de loi, ainsi que celle du PS, visant à faire entrer le féminicide dans le code pénal ont été jointes aux travaux du gouvernement concernant cette réforme. Il ne faudrait pas nous prendre en otage, il faut être honnête avec nous !", explique-t-elle.

Rien que pour l’année 2022, au moment d’écrire ces lignes, on comptabilisait au moins 17 féminicides en Belgique. Le temps d’éditer cet article, le décompte a augmenté : au moins 18 féminicides sont désormais comptabilisés.

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Féminicides : Un bilan très lourd cette année – Archives JT 2021

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https://www.rtbf.be/article/recensement-code-penal-quels-sont-les-enjeux-actuels-autour-des-feminicides-11089471

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89 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

20 Octobre 2022, 16:00pm

Publié par hugo

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89 EME  FEMINICIDES   DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022
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Une héroïne trans dans le jeu vidéo culte Apex Legends ? C'est historique

20 Octobre 2022, 15:56pm

Publié par hugo

 Une héroïne trans dans le jeu vidéo culte Apex Legends ? C'est historique
Publié le Mercredi 19 Octobre 2022
0Partage
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste

Une héroïne trans dans le jeu vidéo culte Apex Legends ? C'est historique
Le jeu vidéo culte "Apex Legends" proposera d'incarner une héroine transgenre dès novembre prochain. Un personnage qui devrait être combattif, inspirant et "authentique". Une grande première.
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Un personnage transgenre dans un jeu vidéo ? La chose est suffisamment rare pour le souligner. Catalyst, alias Tressa Smith, femme transgenre, investira prochainement Apex Legends, la célèbre licence vidéoludique d'Electronic Arts initiée en 2019. Ce jeu de tir à la première personne proposera dès le 1er novembre prochain d'incarner ce personnage, en lutte contre son antagoniste, Hammond Robotics.

Sur YouTube, une vidéo mettant en scène Catalyst s'avère explicite. "Ma transition a été difficile... Je vois le monde sous un nouveau jour, depuis que je suis enfin moi-même", détaille ce nouveau personnage à l'adresse du public. Une première pour Apex Legends, qui cependant, rappelle BFM TV, a déjà mis en scène des personnages LGBTQ par le passé.

Un personnage intelligemment pensé
Pour les auteurs d'Apex Legends, il ne s'agit pas simplement de rendre l'univers du jeu vidéo plus inclusif - ce qui ne serait déjà pas si mal. L'idée est également de le faire intelligemment. Ainsi la scénariste Ashley Reed déclare-t-elle avoir travaillé en étroite collaboration avec des employés transgenres du studio, ainsi qu'avec des représentants de GLAAD, l'organisation américaine luttant pour le respect des droits des personnes LGBTQ.

Utile pour ne pas exclure les personnes concernées du processus de réflexion, donc. En outre, Meli Grant, la comédienne de doublage du personnage, est une femme trans, rappelle PC Gamer. "C'est très significatif de pouvoir travailler avec une équipe qui, je le sais, se soucie énormément de s'assurer qu'elle gère ce personnage avec soin et de créer un personnage respectueux et digne, authentique", a d'ailleurs déclaré cette dernière.

"Et Dieu merci, les collaborateurs ont été réceptifs à chaque étape de ce processus. Nous échangeons constamment sur ce que le personnage pouvait être, d'où il venait et où il allait. C'était une vraie collaboration et c'était tellement épanouissant sur le plan artistique", s'est encore réjouie la comédienne de doublage, qui assure que le jeu vidéo ne sombrera pas dans le "queerbaiting". Autrement dit, une démarche opportuniste visant à "séduire" la communauté LGBTQ par des choix artistiques stratégiques.

BUZZ NEWS ESSENTIELLES JEUX VIDÉO TRANSGENRE LGBTQI


https://www.terrafemina.com/article/jeu-video-bientot-une-heroine-trans-dans-le-jeu-culte-apex-legend_a366524/1

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100 femmes de culture : pour Marina Chiche "l'égalité est une décision politique"

20 Octobre 2022, 15:54pm

Publié par hugo

 100 femmes de culture : pour Marina Chiche "l'égalité est une décision politique"
Marina Chiche, distinguée parmi les <a href="https://www.femmesdeculture.com/">100 Femmes de Culture de l’année 2022</a>, en partenariat avec TV5MONDE.
Marina Chiche, distinguée parmi les 100 Femmes de Culture de l’année 2022, en partenariat avec TV5MONDE.
20 OCT 2022
 Mise à jour 20.10.2022 à 11:20 par 
TerriennesLiliane Charrier
Concertiste, musicologue, chroniqueuse, autrice – Marina Chiche a plus d'une corde à son archet. Violoniste de talent, elle s'attache à faire connaître la musique classique au grand public, et les grandes figures féminines de la musique dans son livre Musiciennes de légende. Elle est l'une des 100 Femmes de Culture de l’année 2022. Terriennes l'a rencontrée à l'occasion de cet événement.
Violoniste, autrice et chroniqueuse à la radio et à la télévision, Marina Chiche, est née un 10 novembre, en 1981, à Marseille. Trois ans plus tard naît une histoire d'amour qui n'a fait que se renforcer au fil des ans pour devenir fusionnelle, celle de Marina Chiche et de son violon. Ensemble, ils sillonnent la planète. Elle ne se sépare plus de son instrument patiné, qu'elle transporte dans un étui rose décoré par ses soins d'un motif à la Miró.

Marina Chiche remporte de nombreuses distinctions et enseigne la musique. En soliste, elle se produit avec de nombreux orchestres dans les salles les plus prestigieuses à Paris, Berlin ou Tokyo mais aussi en récital, invitée des grands festivals internationaux.

Il ne devrait plus y avoir un seul panel 100 % masculin. C'est une question d'éthique, un engagement au quotidien.

Marina Chiche

Mais pour la jeune quadragénaire, "Les gens ont besoin de partage, et ça passe par l'Art. La musique classique est une réponse", disait-elle au micro de France Inter. Si la jeune feme a à coeur de promouvoir l'égalité et la diversité dans la musique classique, elle veut aussi mettre à la portée de tous un art qui souffre encore d'une image rébarbative et élitiste. Alors elle porte la musique classique à la radio, à la télévision, et même dans les stades de football, comme ce 17 octobre 2021 au Stade Vélodrome : elle y joue We are the champions lors du match FC Lorient contre l'olympique de Marseille en Ligue 1 de football.


Musiciennes invisibles

En 2021, Marina Chiche publie Musiciennes de légende, un livre qui remet en lumière de grandes artistes oubliées du XIXe et XXe siècles. Elle rappelle cette phrase de l'historien Patrick Boucheron, qui trouve chez elle une résonance particulière : "L'histoire, c'est l'art de se souvenir de quoi les hommes et les femmes ont été capables. J'adore cette phrase, dit-elle, car ce sont les hommes... et les femmes," reprend-elle dans un éclat de rire.

Difficile, pourant, d'exhumer des archives sur ces grands talents de la musique tombées aux oubliettes de l'histoire : "J'ai dû travailler de façon très empirique, souvient-elle. Moi qui était formée pour procéder de manière académique et universitaire, j'avais envie de faire des choses de façon très ordonnée et systématique. Or il m'a fallu créer l'ordre dans le chaos, partir en quête d'indices au fin fond de Youtube, écouter les conversations, poser des questions tous azimuts et mener l'enquête. Je suis ainsi parti sur des pistes qui, parfois, ne menaient nulle part, et d'autre fois menaient à des merveilles."

Tristement, Ginette Neveu a été invisibilisée jusque dans sa mort, occulté par celle de Marcel Serdan dans le même accident d'avion.

Marina Chiche

Parmi toutes ces femmes de musique qu'elle a voulu remettre en lumière, elle se dit incapable d'en choisir l'une ou l'autre : "C'est comme si j'avais découvert toute une troupe d'amies. Des collègues féminines avec qui dialoguer à travers le temps."


Maud Powell en 1914 (affiche publicitaire)
Maud Powell en 1914 (affiche publicitaire)
©Wikipedia
Elle avoue toutefois un coup de coeur pour le destin de la violoniste Maud Powell, première violoniste américaine à atteindre un rang international. Fille de suffragette, elle disparaîtra en 1920, "juste au moment où le droit de vote a été accordé aux femmes aux Etats-Unis. Quand elle parle du violon, j'ai l'impression qu'elle a écrit ses mots avant-hier", dit Marina Chiche.

Pourtant, c'est en découvrant l'histoire d'une grande violoniste française du XXe siècle que Marina Chiche commence à mesurer combien les femmes sont été occultées de l'histoire de la musique.
Ginette Neveu : l'inspiratrice
"La grande figure de la musique féminine qui m'a lancée sur la voie des musiciennes de légende est Ginette Neveu, explique Marina Chiche de sa voix douce aux accents graves et rieurs. Si l'on connaît son nom, c'est parce qu'elle a tragiquement disparu dans un accident d'avion, celui du Constellation, à bord duquel voyageait également Marcel Cerdan, champion de boxe et amant d'Edith Piaf, qu'il allait rejoindre. Après l'accident, on a énormément parlé de Marcel Cerdan, dont la disparition a occulté celle de notre plus grande violoniste française, qui n'avait que trente ans et partait faire une immense tournée aux Etats-Unis. Tristement, Ginette Neveu a été invisibilisée jusque dans sa mort." Marina Chiche tient beaucoup à la faire vivre dans les coeurs et les mémoires : "Elle est notre 'role model', la figure qui nous porte et nous donne envie de marcher sur ses traces."

Ginette Neveu, née en 1919 et décédée prématurément en 1949 à l'âge de 30 ans, était une violoniste de génie qui connut une carrière fulgurante. Elle est aujourd'hui inhumée au Père-Lachaise, à Paris. Une rue lui est dédiée dans le 18è arrondissement.
Ginette Neveu, née en 1919 et décédée prématurément en 1949 à l'âge de 30 ans, était une violoniste de génie qui connut une carrière fulgurante. Elle est aujourd'hui inhumée au Père-Lachaise, à Paris. Une rue lui est dédiée dans le 18è arrondissement.
©Flickr
Quand elle s'intéresse à cette grande figure du violon français qu'était Ginette Neveu, Marina Chiche se rend compte qu'il y a une foule d'interprètes femmes avant elles, et après, dont l'histoire n'est pas inscrite dans la postérité. L'histoire de Ginette Neveu est la partie immergée de l'iceberg.

Nous avons l'impression que la question de l'égalité ne se pose plus au présent, alors que les chiffres de l'association française des orchestres montrent tout le contraire.

Marina Chiche

Un iceberg qui tarde à fondre, explique la violoniste : "C'est très impressionnant, car nous avons l'impression que la question ne se pose plus au présent, alors que les chiffres de l'association française des orchestres montrent tout le contraire : les femmes sont sous-représentées, que ce soit les compositrices dans les programmations, les cheffes d'orchestre – 5 % seulement – et même les femmes interprètes, instrumentistes et solistes, ne sont que 30 % dans les orchestres. Et pourtant, souligne la violoniste, les filles représentent 50 % des élèves dans les conservatoires où, dans certaines classes, elles sont plus nombreuses que les garçons."


Nécessaire prise de conscience
En France, pense Marina Chiche, la prise de conscience de l'inégalité doit être une priorité : "Dans les milieux de la culture, beaucoup n'ont même pas conscience que la question de la représentativité, l'égalité, la mixité et la diversité se pose au présent." Pour la violoniste, c'est une décision politique : "Il ne devrait plus y avoir un seul panel 100 % masculin. C'est une question d'éthique, un engagement au quotidien."

Lire aussi dans Terriennes : 

► "100 Femmes de Culture", entretien avec Rima Abdul-Malak
► M comme matrimoine avec Héloïse Luzzati
► 100 Femmes de Culture : "La culture reste une chasse gardée des hommes, et ce de manière très inconsciente"
► ​Elles : pour que les compositrices ne soient plus les oubliées de l'histoire musicale
► Concours de cheffes d'orchestre MAWOMA, les femmes à la baguette
► Musicienne et migrante : rebondir dans son pays d'adoption
► Zahia Ziouani, une "maestra" à la Fête de l’Humanité 2018, cheffe d'orchestre au coeur de la réalité
► 'Femmes en musique' : les musiciennes québécoises se rebiffent et s’unissent
► L’orchestre symphonique de Téhéran interdit de jouer pour cause de musiciennes
► Béatrice Tiriet, profession : compositrice de musique de film
► Harcelée en ligne depuis dix ans, une violoniste américaine riposte

TerriennesLiliane Charrier
 Mise à jour 20.10.2022 à 11:20
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/100-femmes-de-culture-pour-marina-chiche-l-egalite-est-une-decision-politique-475289

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Liz Truss : après six semaines d'exercice, la Première ministre du Royaume-Uni démisionne

20 Octobre 2022, 15:52pm

Publié par hugo

 TERRIENNES
Les femmes politiques
Liz Truss : après six semaines d'exercice, la Première ministre du Royaume-Uni démisionne
Liz Truss, de son vrai nom Elizabeth Truss, estime que la récession n'est pas inévitable et qu'il est possible de<em> "libérer des opportunités au Royaume-Uni". </em>Elle devient la troisième femme à prendre la direction du gouvernement britannique, et va s'installer au 10 Downing Street, succédant ainsi à Boris Johnson.
Liz Truss, de son vrai nom Elizabeth Truss, estime que la récession n'est pas inévitable et qu'il est possible de "libérer des opportunités au Royaume-Uni". Elle devient la troisième femme à prendre la direction du gouvernement britannique, et va s'installer au 10 Downing Street, succédant ainsi à Boris Johnson.
©AP Photo/Frank Augstein
Liz Truss, de son vrai nom Elizabeth Truss, estime que la récession n'est pas inévitable et qu'il est possible de<em> "libérer des opportunités au Royaume-Uni". </em>Elle devient la troisième femme à prendre la direction du gouvernement britannique, et va s'installer au 10 Downing Street, succédant ainsi à Boris Johnson."In Liz we Truss", un slogan sous forme de jeu de mots qui sonne comme "In Liz we trust", (En Liz, nous croyons, trad), lors de la campagne de Liz Truss, nouvelle Première ministre du Royaume Uni, désignée à l'issue du vote du parti conservateur britannique. La secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, Liz Truss, quitte une réunion au 10 Downing Street, à Londres, le 19 juillet 2022. 
20 JUIL 2022
 Mise à jour 06.09.2022 à 13:40 par 
TerriennesLiliane CharrierIsabelle Mourgere
Petite, à l'école, elle aimait incarner Margaret Thatcher. A 47 ans, l'ancienne ministre des Affaires étrangères Elizabeth Truss est celle que les membres du parti conservateur ont choisie pour succéder à Boris Johnson. Son mandat aura fait long feu : six semaines seulement après sa nomination, la troisième femme Première ministre de l'histoire du Royaume-Uni choisit de quitter ses fonctions.
Une femme à nouveau aux rênes du gouvernement britannique. Ainsi en avaient décidé les membres du parti conservateur. La nomination de Liz Truss était officialisée début septembre 2022 lors d'une cérémonie, la dernière à laquelle assistait la reine Elisabeth II avant son décès. 

Le 20 octobre, la Première ministre annonce sa démission après 45 jours au pouvoir qui ont ressemblé à une descente aux enfers. "Vu la situation, je ne peux pas remplir le mandat sur lequel j'ai été élue par le Parti conservateur", a déclaré Elizabeth Truss, qui devient la cheffe de gouvernement à la longévité la plus courte de l'histoire contemporaine du Royaume-Uni. Elle a précisé qu'un nouveau scrutin interne aurait lieu au sein de la majorité "d'ici à la semaine prochaine" pour la remplacer.

Plus impopulaire que jamais dans l'opinion, sans programme économique après un humiliant renoncement aux baisses d'impôts, Liz Truss avait déjà dû se priver de deux de ses plus importants ministres, se voyait lâchée par ses soutiens et par la presse. Elle avait beau assurer qu'elle voulait rester en place, son maintien à Downing Street ne tenait plus qu'à un fil. Fil rompu le 20 octobre, le lendemain de la démission de Piri Patel, sa ministre de l'Intérieur.

Début septembre 2022, pourtant, Liz Truss avait recueilli 81 326 voix (57%) contre 60 399 pour son rival (43%), selon les résultats communiqués par Graham Brady, responsable de l'organisation du scrutin.

"Je suis honorée d'être élue cheffe du Parti conservateur. Merci de me faire confiance pour diriger et livrer pour notre grand pays. Je prendrai des mesures audacieuses pour nous permettre à tous de traverser ces moments difficiles, de développer notre économie et de libérer le potentiel du Royaume-Uni" postait sur son compte Twitter la nouvelle Première ministre britannique peu après l'annonce de sa victoire.
 

Une popularité à gagner
L'ancienne ministre des Affaires étrangères n'était pourtant pas en tête de liste, et sa qualification en juillet dernier au détriment de la favorite Penny Mordaunt, la ministre des Affaires étrangères et ministre des Femmes et des Egalités a plutôt surpris. Après des débuts cahoteux, celle qui devait succéder à Boris Johnson a finalement réussi à convaincre les adhérents du parti conservateur de la choisir elle, plutôt que son ancien collègue des Finances Rishi Sunak, pourtant donné gagnant au début de la course. 

Les adhérents du Parti conservateur britannique étaient appelés à voter depuis le 1er août 2022 pour choisir le futur ou la future chef-fe du gouvernement. Liz Truss, qui promettait des baisses d'impôts massives, a vu, semaine après semaine, les ralliements se multiplier. 

Mais face à l'explosion du coût de la vie, et à de nombreux mouvements de grève à travers le Royaume Uni, notamment dans les transports, sa tâche ne s'annonçait pas facile. 52% des Britanniques estimaient qu'elle serait une mauvaise voire très mauvaise Première ministre, selon un récent sondage YouGov.

"Dans un parti qui a évolué vers le populisme, elle (Liz Truss) a su se présenter de manière plus authentique, plus ordinaire que Rishi Sunak qui se retrouve facilement assimilé à l'élite mondialisée", confiait Tim Bale, professeur à l'université Queen Mary de Londres à l'AFP. "Elle arrive facilement à porter des messages conservateurs traditionnels", ajoutait John Curtice, politologue à l'université de Strathclyde.


"Renverser l'orthodoxie économique"
Pour le ministre des Finances Nadhim Zahawi, dans un entretien publié dans les colonnes du Daily Telegraph, Liz Truss allait "renverser l'orthodoxie économique éculée et diriger notre économie d'une manière conservatrice". Il rejoignait des rangs déjà bien garnis, avec l'ancien ministre chargé de l'Irlande du Nord Brandon Lewis, le député candidat malheureux à la tête du parti Tom Tugendhat, et surtout le ministre de la Défense Ben Wallace, très respecté au sein du parti conservateur, qui avait mis en avant son "expérience" en temps de guerre en Ukraine. 

Alors qu'elle avait paru rigide et peu à l'aise lors de certains débats dans les premières phases de la compétition, elle semblait plus détendue et plus assurée au fil des entretiens, même si Rishi Sunak comptait sur ses facilités oratoires pour rattraper son retard. Fin juillet, elle sortait renforcée du premier d'une série de 12 grands oraux face aux militants conservateurs.

Sur l'Ecosse et sa Première ministre, elle a tenu des propos applaudis par son parti, mais jugés méprisants par beaucoup d'Ecossais : "Je crois vraiment que nous sommes une famille et que nous sommes mieux ensemble et je pense que la meilleure chose à faire avec Nicola Sturgeon est de l'ignorer, déclarait-elle à Exeter. "Elle cherche à attirer l'attention", poursuivait-elle, estimant qu'il fallait "montrer aux gens en Ecosse, en Irlande du Nord et au Pays de Galles que nous tenons nos engagements pour eux et que nos politiques s'appliquent dans tout le Royaume-Uni". A la question d'un nouveau référendum sur l'indépendance, Liz Truss a répété trois fois "non".


L'effet Thatcher
Comme Margaret Thatcher, la "Dame de Fer" qui fut Première ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990, Liz Truss est une championne du libre-échange, qui voulait incarner l'essence du conservatisme britannique. "J'ai un programme économique clair pour diriger notre parti et optimiser le potentiel de notre grand pays", affichait-elle sur les réseaux sociaux :


Dans son clip de campagne, elle réitérait sa capacité à "diriger, tenir ses promesses et prendre des décisions difficiles". Elle assurait avoir "une vision claire de ses objectifs, et l'expérience et la détermination pour y arriver" :


Ministre des Affaires étrangères
A ce poste depuis la rentrée 2021, Elizabeth Truss avait fait parler d'elle en posant en chapka sur la place rouge, lors d'un voyage à Moscou destiné à tenter de dissuader Vladimir Poutine d'envahir l'Ukraine. Une pose qui rappelait celle de Margaret Thatcher, des années plus tôt, dans le même cadre. Les parallèles sont nombreux, et faciles, entre les deux "dames de fer" que quatre décennies séparent.

Outre les railleries suscitées par ces photos, le voyage à Moscou d'Elizabeth Truss s'était soldé par un fiasco diplomatique. Elle s'est surtout fait piéger par son homologue russe Sergueï Lavrov en affirmant qu'elle ne reconnaîtrait "jamais" la souveraineté de Moscou sur deux villes russes proches de l'Ukraine, Rostov et Voronezh, dont l'appartenance à la Russie n'a jamais été contestée. Deux semaines plus tard, la Russie envahissait l'Ukraine. Depuis, aux côtés de Boris Johnson, Elizabeth Truss incarnait le soutien massif du Royaume-Uni à l'Ukraine, notamment grâce à des sanctions économiques d'une ampleur inédite.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, et son homologue britannique, Elizabeth Truss, en conférence de presse après leurs entretiens à Moscou, en Russie, le 10 février 2022. 
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, et son homologue britannique, Elizabeth Truss, en conférence de presse après leurs entretiens à Moscou, en Russie, le 10 février 2022. 
©Service de presse du ministère russe des Affaires étrangères via AP
Le visage de l'après-Brexit
En 2021, Liz Truss devenait la deuxième femme à accéder au poste de ministre des Affaires étrangères. Une consécration, même si sa nomination a également été lue comme une manière, pour Boris Johnson, d'essayer de  brider les ambitions de cette figure montante du parti. Restée loyale jusqu'au bout au Premier ministre sortant, elle n'a pas réussi à trouver le délicat équilibre pour tirer profit du travail accompli ces derniers mois sans faire figure d'héritière directe de Boris Johnson.

Dès son arrivée au pouvoir, en juillet 2019, Boris Johnson confie à Elizabeth Truss, qui lui doit son surnom "Liz", le portefeuille du Commerce extérieur. A ce poste, qui lui permet de se familiariser avec les circuits diplomatiques, elle devient le visage des négociations commerciales de Londres d'après-Brexit. Un changement de bord pour celle qui avait défendu le maintien dans l'Union européenne lors du référendum de 2016 – avant de changer d'avis, disant voir des opportunités économiques dans le Brexit. 

Elle s'est illustrée par son attitude d'abord conciliante, puis intransigeante face à l'Union européenne dans les délicates négociations sur les dispositions post-Brexit concernant la province britannique d'Irlande du Nord. Par ailleurs, elle s'attelle à nouer de nouvelles alliances de libre-échange et conclut des accords avec le Japon, l'Australie ou encore la Norvège. Pour certains de ses détracteurs, ces accords ne font que réintroduire des avantages perdus avec la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Mais Elizabeth Truss d'échouer à conclure le grand accord commercial avec les Etats-Unis, espéré par Londres. 

Liz Truss, alors secrétaire d'État au Commerce international, et le ministre japonais des Affaires étrangères, Toshimitsu Motegi, le 23 octobre 2020. Le Japon et la Grande-Bretagne ont signé le premier accord de libre-échange bilatéral post-Brexit, portant sur les droits de douane dans l'alimentaire et l'automobile.
Liz Truss, alors secrétaire d'État au Commerce international, et le ministre japonais des Affaires étrangères, Toshimitsu Motegi, le 23 octobre 2020. Le Japon et la Grande-Bretagne ont signé le premier accord de libre-échange bilatéral post-Brexit, portant sur les droits de douane dans l'alimentaire et l'automobile.
©Kimimasa Mayama/Pool Photo via AP
De l'Environnement au Trésor, en passant par la Justice
Aujourd'hui mariée et mère de deux filles, "Liz n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, et croit que délivrer les gens d'une paperasserie pesante pour lancer et faire croître des entreprises est la clé de l'avenir économique", peut-on lire sur son site internet. Après une dizaine d'années dans le privé, notamment comme directrice commerciale, elle est d'abord conseillère locale dans le sud-est de Londres puis devient députée en 2010, pour la circonscription de South West Norfolk, dans l'est de l'Angleterre.

En 2012, elle entre au gouvernement et enchaîne depuis les portefeuilles, d'abord secrétaire d'Etat à l'Education, puis ministre de l'Environnement de 2014 à 2016 – elle est alors moquée pour un discours où elle s'indigne que le Royaume-Uni importe la plupart des pommes et fromages qu'il consomme. Nommée par Teresa May, elle devient aussi la première femme ministre de la Justice, puis secrétaire en chef du Trésor.

Ministre des Femmes et de l'Egalité
En septembre 2021, Liz Truss, promue ministre des Affaires étrangères lors du remaniement ministériel de Boris Johnson, conservait son rôle de ministre des Femmes et de l’Égalité. Une fonction qu'elle assumait depuis deux ans, à la suite de la démission d'Amber Rudd, mais de toute évidence sans vraiment l'incarner. Le journal britannique The Guardian citait alors un sondage YouGov : 93% des personnes interrogées ne connaissaient pas le nom de leur ministre des femmes et de l'égalité des chances.

Dans The Guardian, la présidente d'un groupe de députés reprochait à Liz Truss d'assumer son rôle de ministre des femmes et de l'égalité des chances comme une "activité secondaire". Un rapport de la Commission des femmes et de l'égalité des chances accablait alors le gouvernement, accusé de mettre de côté la lutte pour l'égalité, et pointait le risque de "régression en matière d'égalité des droits après des décennies de progrès".

J'ai une vision particulière de ce que signifie l'égalité.

Elizabeth Truss

De son côté, Liz Truss défend une autre conception de la "lutte pour l'équité" et explique sa "vision particulière de ce que signifie l'égalité". Sur le site politicshome, elle exprime son ras-le-bol des politiques qui "ghettoïsent les femmes" et la nécessité d'intégrer de la flexibilité au travail dans la relance économique post-pandémie.

Une enfance à gauche
Elizabeth Truss est née le 26 juillet 1975 à Oxford dans une famille "très à gauche".  Sa présence dans les rangs conservateurs est loin d'aller de soi : Liz Truss a grandi dans un milieu très à gauche. A la prestigieuse université d'Oxford, dont elle est diplômée en politique et économie, elle préside le groupe des europhiles libéraux-démocrates, un temps partisans d'un second référendum sur le Brexit. Sur le campus, elle militera même pour l'abolition de la monarchie. "Une erreur", comme elle l'a reconnue l'été dernier lors d'un meeting conservateur, qu'elle qualifie de "mésaventure d'adolescente". 

Ma philosophie personnelle, c'est de donner aux gens l'opportunité de prendre leurs propres décisions.

Elizabeth Truss au quotidien The Guardian

De son propre aveu, Elizabeth Truss provoque la stupeur de ses parents – un père professeur universitaire de mathématiques et une mère militante pour le désarmement nucléaire, qu'elle accompagne, enfant, à des manifestations – en se positionnant en fin de compte franchement à droite. Les tories, dont elle devient rapidement une étoile montante, conviennent mieux à cette partisane d'une faible taxation. "Ma philosophie personnelle", confie-t-elle un jour au quotidien The Guardian, "c'est de donner aux gens l'opportunité de prendre leurs propres décisions".

Lire aussi dans Terriennes : 

► Une femme pour succéder à Boris Johnson ?
► Brexit : Theresa May, la femme-roseau sort de scène
► Victoria Bateman, l'économiste féministe qui déshabille le Brexit
► Décès de Margaret Thatcher, la “dame de fer“
► Elisabeth Borne : une femme Première ministre en France, trente ans après
► Femmes contre femmes

TerriennesLiliane CharrierIsabelle Mourgere
 Mise à jour 06.09.2022 à 13:40
 
https://information.tv5monde.com/terriennes/elizabeth-truss-une-autre-dame-de-fer-la-tete-du-gouvernement-au-royaume-uni-465133

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Aurélie Clémente-Ruiz, une femme pour diriger le musée de l'Homme

20 Octobre 2022, 15:49pm

Publié par hugo

 Aurélie Clémente-Ruiz, une femme pour diriger le musée de l'Homme
Aurélie Clémente-Ruiz est la première femme à prendre les rênes du Musée de l'Homme à Paris. Elle fait partie des 100 Femmes de Culture honorées en 2022. 
Aurélie Clémente-Ruiz est la première femme à prendre les rênes du Musée de l'Homme à Paris. Elle fait partie des 100 Femmes de Culture honorées en 2022. 
©IM
19 OCT 2022
 Mise à jour 19.10.2022 à 09:25 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Aurélie Clémente-Ruiz est la première femme directrice du musée de l'Homme, un joli pied de nez symbolique à cette institution baptisée depuis sa création, au début du XXe siècle. Pour cette Femme de Culture 2022, il est plus que temps de rendre plus visible le rôle des femmes dans l'histoire de l'humanité.
Aurélie Clémente-Ruiz, 43 ans, première femme à diriger le musée de l'Homme... Enfin ! Nommée en janvier 2022 à la tête de cet illustre établissement, situé près de la Seine, juste en face de la Tour Eiffel en plein coeur de Paris, elle y occupait depuis janvier 2021 le poste de directrice des expositions. 

Diplômée de muséologie à l’École du Louvre en 2001, Aurélie Clemente-Ruiz a commencé sa carrière en tant que chargée de collections et d’expositions à l’Institut du monde arabe, avant d’en diriger le département des expositions de 2012 à 2020.
De Lucy à aujourd'hui
Une réplique du squelette de Lucy, jeune australopithèque découverte par Yves Coppens en 1974.
Une réplique du squelette de Lucy, jeune australopithèque découverte par Yves Coppens en 1974.
©MHNH
Le musée de l'Homme se veut ethnographique et citoyen, comme l'a montré l'exposition Portraits de France, en 2021, qui mettait en avant 58 personnalités étrangères qui ont contribué à faire la France, comme le fait aussi, jusqu'au printemps 2023, l'exposition Aux frontières de l'humain. 

Avec cette nomination, l'attente était forte, certain-e-s la voyant comme un nouveau souffle à l’établissement, né dans l'entre-deux guerres et réouvert après six ans de travaux de rénovation en 2015. On y trouve des Vénus préhistoriques, des animaux fossilisés ou empaillés, une série de crânes, et bien sûr une réplique du squelette de notre incontournable aïeule Lucy. 

Quelle place donner aux femmes dans ce musée ? Comment les resituer dans notre société post-metoo, revisibiliser leur rôle dans la préhistoire jusqu'à aujourd'hui?

Élue parmi les 100 Femmes de Culture 2022, nous l'avons rencontrée lors de la cérémonie de cet évènement, dont TV5monde et Terriennes sont partenaires, qui a eu lieu lundi 17 octobre au Palais de Tokyo.

C'est une vieille institution, et on ne change pas les choses comme ça, mais en effet, il y a une vraie réflexion à avoir aujourd'hui sur ce titre, ce musée de l'Homme qui existe depuis 1938.

Aurélie Clémente-Ruiz, directrice du Musée de l'Homme
Terriennes : une femme directrice du musée de l'Homme, il serait temps de changer de nom, non ? 

Aurélie Clémente-Ruiz : (rires) Le musée de l'Humanité, ce serait intéressant, effectivement ! C'est une vieille institution, et on ne change pas les choses comme ça, mais en effet, il y a une vraie réflexion à avoir aujourd'hui sur ce titre, ce musée de l'Homme qui existe depuis 1938. Les débats qui agitent la société contemporaine autour de la visibilité des femmes sont, c'est vrai, des sujets à mettre sur la table. 

Vous faites partie des Femmes de culture 2022, comment accueillez-vous cette récompense ? 

C'est toujours valorisant d'avoir cette reconnaissance, mais aussi d'être plusieurs. C'est un moment d'échange, de partage, c'est ça aussi. On peut aussi partager entre personnalités de la culture d'univers très différents. C'est un réseau, ça compte beaucoup dans nos métiers, on ne travaille pas toute seule, et ce sont de ces rencontres que peuvent naître de beaux projets. 

Le fossile de Lucy, extrêmement populaire et que tout le monde connait, nous aide à raconter à travers son histoire, celles de toutes les femmes.
 
Aurélie Clémente-Ruiz
Notre ancêtre Lucy est au musée de l'Homme, et c'est une femme, comment rendre plus visible le rôle des femmes dans l'histoire de l'humanité ? 

C'est un vrai sujet, globalement, la place des femmes dans l'histoire de l'humanité. L'idée, c'est à travers un certain nombre de projets, d'arriver à montrer qu'elles ont leur place, partout, quelles que soient les époques, quels que soient les sujets. Actuellement, nous présentons une exposition photo intitulée Les femmes portent le monde, ce qui veut bien dire ce que ça veut dire ! C'est aussi une manière de dire de manière plus pérenne que cette humanité, elle est faite d'hommes et de femmes, et d'arriver, à travers un vocable générique, de tirer les fils pour comprendre quels étaient les rôles des femmes dans notre évolution. Le fossile de Lucy, extrêmement populaire et que tout le monde connait nous aide à raconter à travers son histoire, celles de toutes les femmes. 

Ces femmes qui "portent le monde" 

Le musée de l’Homme présente, dans le Foyer Germaine Tillion, une cinquantaine de portraits inédits de femmes qui "portent le monde", que Lekha Singh a photographiées au cours de ses voyages. Ces clichés, qui nous transportent en Inde, en Tanzanie, au Maroc, aux États-Unis, en Mongolie, au Bhoutan, au Japon, au Kenya, au Rwanda ou en Namibie, célèbrent la femme en la représentant dans toute sa force et son courage.
 
Une des photos de l'exposition de la photographe américaine Lekha Singh rendant hommage aux femmes de la planète. Ici au Kenya en 2006.
Une des photos de l'exposition de la photographe américaine Lekha Singh rendant hommage aux femmes de la planète. Ici au Kenya en 2006.
©MNHN
Du 29 juin 2022 au 2 janvier 2023, plus d'infos sur le site du Musée de l'Homme.
Parmi les prochaines expositions, les femmes sont au programme ? 

La Vénus de Lespugue, découverte en 1922 en France, date du gravettien, durant le Paléolithique supérieur. Sculptée dans de l’ivoire de mammouth, elle a été partiellement dégradée lors de sa découverte sous les coups de pioche des fouilleurs, mais conserve la trace de fines ciselures gravées au niveau de la tête et des pieds, à peine esquissés.
La Vénus de Lespugue, découverte en 1922 en France, date du gravettien, durant le Paléolithique supérieur. Sculptée dans de l’ivoire de mammouth, elle a été partiellement dégradée lors de sa découverte sous les coups de pioche des fouilleurs, mais conserve la trace de fines ciselures gravées au niveau de la tête et des pieds, à peine esquissés.
© MNHN - J.-C. Domenech
Justement, à partir de novembre, nous aurons une grande exposition autour des arts de la préhistoire.

À cette occasion, nous allons mettre en avant peut-être l'oeuvre la plus symbolique du musée de l'Homme, qui est la Vénus de Lespugue. Cette petite statuette féminine, qui a 28 000 ans, est l'une des statuettes et l'une des traces artistiques les plus anciennes de l'humanité. On a décidé de lui rendre hommage puisqu'elle a été découverte il y a tout juste 100 ans. Depuis un siècle, des artistes se sont inspirés de cette Vénus, image icônique de la féminité, de la maternité. On va donc présenter un certain nombre d'oeuvres du XXe et XXIe siècle pour saluer cette femme "sortie du fond des âges", comme disait Picasso. 

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TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 19.10.2022 à 09:25
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https://information.tv5monde.com/terriennes/aurelie-clemente-ruiz-une-femme-pour-diriger-le-musee-de-l-homme-475287

DANS  CE  MUSEE DES  HOMMES IL FAUDRAIT  METTRE  DES FEMMES  CONNUES ET INCONNUES QUI  ONT  FAIT  DES  CHOSES 

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