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Le blog de hugo,

S comme sororité avec Chloé Delaume

31 Décembre 2021, 18:27pm

Publié par hugo

 S comme sororité avec Chloé Delaume
Sororité : un concept ancien remis au gout du jour par les mouvements féministes et par l'autrice française Chloé Delaume, qui publie un livre collectif aux éditions Points. 
Sororité : un concept ancien remis au gout du jour par les mouvements féministes et par l'autrice française Chloé Delaume, qui publie un livre collectif aux éditions Points. 
©Terriennes
29 DÉC 2021
 Mise à jour 29.12.2021 à 12:56 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Si le mot fraternité domine du haut des frontons des mairies de France, aucune n'y affiche le mot sororité. Et pour cause, qui connait ce mot hormis les militantes féministes qui depuis quelques années le hissent sur leurs banderoles ? Les femmes sont-elles, de fait, toutes soeurs dans une société patriarcale ? Entretien avec l'écrivaine Chloé Delaume, qui a conçu l'ouvrage collectif Sororité. 
Sororité ... Ce mot sonne bien décidemment. Totalement (ou quasi) inconnu et-ou écarté du langage commun, le voici brandit -parfois dans sa version anglaise "sorority"- comme un étendart dans les manifestations pour les droits des femmes et contre les violences faites aux femmes. 
 
Sororité ou en anglais "sorority" devenu cri de ralliement des rassemblements féministes, comme ici lors du défilé contre les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021 à Paris. 
Sororité ou en anglais "sorority" devenu cri de ralliement des rassemblements féministes, comme ici lors du défilé contre les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021 à Paris. 
©Terriennes/IM
Sororité : toutes soeurs de combat ?
De quoi sororité est-il le nom ? Un combat ? Un mouvement féministe universel des femmes par et pour les femmes ? L'écrivaine Chloé Delaume en a fait un ouvrage collectif, rassemblant les écrits de 14 femmes, artistes, journalistes, philosophes et militantes, Sororité (Editions Points, 2021). "Envisagée comme outil de pouvoir féminin, la sororité nous invite à repenser ce que signifie être une femme aujourd'hui, à questionner les rapports de domination et à imaginer le monde de demain", lit-on en quatrième de couverture. Rencontre. 
 
Terriennes : quelle est votre définition du mot sororité ?

Chloé Delaume : Sororité, du latin soror, sœur. La sororité, c'est un lien indéfectible et prioritaire qui s'établit entre femmes et qui leur donne la puissance d'agir. Sans cette alliance collective, la chute du patriarcat ne pourra pas avoir lieu. La sororité est l'arme collective la plus utile, la plus nécessaire est la plus joyeuse, surtout.

Comment ce mot est-il réapparu au cours des dernières années ? 

Il est vrai que l'on a vu le terme de sororité revenir dans les années 1970, puis il a redisparu. Je pense que c'est parce que cela arrange bien ces messieurs, et parfois aussi certaines dames, hélas, qu'il n'y ait pas d'alliance entre femmes. Puisque ce qui n'est pas nommé n'existe pas, c'est bien pratique que l'on n'ait pas de mot. 

J'ai écrit Mes bien chères soeurs en 2019 et lorsque le livre est sorti, beaucoup ignoraient ce qu'était le terme de sororité. En 2015-2016, j'ai fait une résidence chez  Violette & Co, la librairie LGBTQI+ féministe militante, qui s'appelait "parité, liberté, sororité" et il fallait toujours expliquer le terme. Puis il est revenu dans l'espace public, parce que le propre de la quatrième vague féministe, c'est justement de nommer les choses.

A présent, le mot sororité est tellement utilisé qu'on le retrouve sur des sacs, sur des t-shirts, parfois fabriqués en Chine -attention hashtag purplewashing ! (sourires) - il faut rester vigilantes en ce moment sur les récupérations des sujets féministes par le capitalisme. Le terme est maintenant tellement ancré dans l'espace public qu'il en est même parfois mis en doute.

La sororité est-elle un outil, un outil de puissance ? 

La sororité est un outil de puissance, parce qu'ensemble, on décuple, et aussi parce que ça permet aux femmes, d'un regard, de s'allier et donc d'éprouver une expérience d'empouvoirement collectif. C'est très simple; mais c'est quelque chose qui se décide. Si on ne lance pas le signal, je pense que la fille en face n'est pas toujours consciente. C'est une hygiène de vie, en fait. C'est quelque chose qui doit être conscient, acté, et c'est une arme politique, aussi, mais sans la dureté militante, parce que la sororité permet l'humour, aussi, et permet de bien rigoler entre filles.
Les nouvelles sorcières, une branche sororale des nouveaux mouvements féministes. 
Les nouvelles sorcières, une branche sororale des nouveaux mouvements féministes. 
©IM
Le concept de sororité exclut de fait les hommes ? 

Oui, les hommes sont exclus, de fait, de la sororité et cela peut aussi poser certains problèmes. La sororité, c'est entre soeurs. C'est inclusif avec les trans, évidemment, mais c'est l'expérience des femmes. La fraternité était bien excluante, aussi, et ce qui est masculin est devenu obligatoirement universel, jusque dans la langue, puisque qu'il y a forcément captation - c'est plus fort qu'eux !

La sororité est un outil qui fait un peu peur parce que c'est un truc "entre meufs" et que les hommes n'aiment pas être hors du champs. Sauf que personne ne dit qu'on veut une société matriarcale ! Le but du jeu est donc l'adelphité, qui rassemble frères et soeurs. Reste que nous sommes dans une fenêtre historique qui nécessite  un durcissement et l'alliance entre opprimés. C'est donc un passage qui me semble obligé et excluant temporairement. Comme pour les réunions non-mixtes entre personnes racisées, on a besoin d'échanger sur ces questions, seules.

On ne nait pas soeur, on le devient ? Comment la sororité est-elle arrivée jusqu'à vous, jusqu'en vous ? 

On ne naît pas soeur, non. La société nous assigne à la rivalité, parfois au sein même de la famille - la famille étant souvent la première cellule de toxicité et de pouvoir. C'est pour ça que la sororité doit être une démarche volontaire, consciente, parce que spontanément, on a peur. On est tellement pas sûres de nous, à notre place de femmes, que percevoir l'autre, souvent, est ressenti comme inquiétant, comme une mise en danger. C'est pour ça qu'il faut systématiquement, quand on est dans une démarche sororale, faire ce premier pas, lancer ce signal vers les autres femmes, pour expliquer que l'on est dans un pacte de non-agression. Tout commence par le pacte de non-agression.
Des manifestantes défilent masquées de rouge, symbole du sang versé par les victimes de féminicides, le 20 novembre 2021 à Paris. 
Des manifestantes défilent masquées de rouge, symbole du sang versé par les victimes de féminicides, le 20 novembre 2021 à Paris. 
©IM
Quel, moment fort, sororal, au cours de ces 10 dernières années, avez-vous gardé en mémoire ?

Les manifestations du collectif NousToutes et autres collectifs féminins lors des journées internationales des droits des femmes ou de lutte contre les violences faites aux femmes. Pour moi, le symbole d'une sororité active, ce sont les Colleuses, ces groupes de femmes, surtout de jeunes femmes, qui ne se connaissent pas obligatoirement et qui, d'un seul coup, vont faire résonner les murs, vont faire que les murs vont prendre le pouvoir et faire entendre la voix des femmes. Elles incarnent pour moi le plus fort symbole de sororité.
 
Je me suis rendue compte que je ne pouvais pas lutter contre le patriarcat en restant isolée.

Chloé Delaume
Comment la sororité est-elle arrivée jusqu'à vous, jusqu'en vous ?
 
Hommage aux icônes du féminisme, de Simone Veil à Angela Davis, en passant par Frida Kahlo, lors de la marche du 20 novembre 2021 à Paris. 
Hommage aux icônes du féminisme, de Simone Veil à Angela Davis, en passant par Frida Kahlo, lors de la marche du 20 novembre 2021 à Paris. 
©IM

La sororité est arrivée assez tard, chez moi. J'étais une "schtroumpfette". J'étais la seule femme dans un groupe d'hommes et me sentais terriblement en danger quand une autre femme débarquait dans mon périmètre avec des compétences similaires. Puis je me suis rendue compte que je ne pouvais pas lutter contre le patriarcat en restant isolée. Or depuis très longtemps, dans mes livres, j'ai des positionnements qui vont dans ce sens. J'ai donc décidé de travailler sur la question en organisant une résidence chez Violette & Co, en faisant intervenir un tas de femmes qui n'étaient pas forcéments créatrices - ce pouvait être des associations - pour entendre les expériences.

Cela a été une démarche intellectuelle, à la base. Une démarche relativement récente, Bien sûr, j'ai plein de cercles d'amies, mais elles ne sont pas des inconnues, elles ont montré patte blanche. La sororité, c'est une question de confiance a priori, une fois que le pacte est posé. Faire confiance, chez moi, a été un long chemin. Il faut aussi être plus assurée de sa place pour pouvoir s'ouvrir à l'autre.
 
Mon voeu serait bien sûr que l'on vive dans une société adelphe et apaisée, où l'on aurait gagné l'égalité, la fin de la culture du viol.

Chloé Delaume
Rendez-vous dans 10 ans : quel serait votre voeu le plus cher ? L'adelphité, les frères et soeurs réunis ?

Mon voeu serait bien sûr que l'on vive dans une société adelphe et apaisée, où l'on aurait gagné l'égalité, la fin de la culture du viol... Mais est-ce qu'en 10 ans seulement, on peut modifier aussi profondément cette société ? C'est vrai qu'il y a les jeunes qui seront devenus des adultes à des postes de pouvoir. Cette génération est dans quelque chose de dégenré, de fluide. Ils ont un rapport à la politique qui passe par leur propre construction, leur propre corps. Peut-être avions-nous tort de vouloir lutter contre le capitalisme avec nos manifs énervées. Peut-être la solution pour changer le monde passe-t-elle par soi-même, comme ils le font...

 

©Aude Boyer
Le hasard n'existe pas alors autant s'organiser

C'est par cette petite phrase que Chloé Delaume présente son site internet.

Née en 1973, elle pratique l’écriture sous de multiples formes et supports depuis plus de deux décennies. Près d’une trentaine de livres comme autant d’expériences. Romans, fragments poétiques, théâtre;  essais, autofictions.

Lauréate du Prix Décembre 2001, Chloé Delaume a été pensionnaire à la Villa Médicis 2011-2012. Parmi ses principaux ouvrages : Une femme avec personne dedans (Seuil, 2012), Les sorcières de la république (Seuil, 2016) (Terriennes l'avait rencontrée à cette occasion), Mes biens chères soeurs (Seuil, 2019). Son dernier ouvrage, Le cœur synthétique, toujours au Seuil, a obtenu le Prix Médicis 2020.​ 

Une fois par mois, elle organise une soirée lecture chez Mona, au 9 rue de Vaugirard, dans la Cité Audacieuse à Paris.

Elle collabore régulièrement avec des artistes; vidéastes, designers, musiciens. Performances, pièces sonores, interventions, objets. Il lui arrive d’être parolière et de chanter de temps en temps. Elle a même sorti un album, Les fabuleuses mésaventures d’une héroïne contemporaine, chez Dokidoki en 2020.

"En chien" est son dernier clip (réalisé par Axel Würsten) tiré de cet album.


Retrouvez notre dossier spécial anniversaire ►TERRIENNES : DIX ANS D'ENGAGEMENT ET D'INFORMATION

A lire aussi dans Terriennes :
►"Les Sorcières de la République", exquises vengeresses de Chloé Delaume
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 29.12.2021 à 12:56
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/s-comme-sororite-avec-chloe-delaume-435364

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S comme sexisme avec Camille Froidevaux-Metterie

31 Décembre 2021, 18:24pm

Publié par hugo

 S comme sexisme avec Camille Froidevaux-Metterie
"Le sexisme est partout", lit-on sur cette pancarte portée par deux adolescents qui sont montés sur un abri de bus au coeur de Paris à l'occasion de la marche Noustoutes contre les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021.
"Le sexisme est partout", lit-on sur cette pancarte portée par deux adolescents qui sont montés sur un abri de bus au coeur de Paris à l'occasion de la marche Noustoutes contre les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021.
©IM
"Le sexisme est partout", lit-on sur cette pancarte portée par deux adolescents qui sont montés sur un abri de bus au coeur de Paris à l'occasion de la marche Noustoutes contre les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021.Campagne du Conseil de l’Europe lancée en 2019 avec le mot-clé #StopSexisme et le slogan “Vois-le. Dis-le. Stoppons-le”. Le but est d’ aider le grand public à identifier les actes de sexisme et à y réagir.
28 DÉC 2021
 Mise à jour 29.12.2021 à 13:02 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
Margot Hutton
Comportements sexistes, sexisme ordinaire ou systémique, les femmes s'unissent pour dénoncer ces attaques qui les visent majoritairement. Des petits gestes apparemment anodins jusqu'à l'agression sexuelle, "Il faut penser le sexisme comme un continuum", comme l'explique la philosophe Camille Froidevaux-Metterie. 
Vous avez dit sexiste ? La notion de sexisme n'est pas si neuve, même s'il semble qu'elle soit entrée dans le langage courant qu'assez récemment. Les violences sexistes et sexuelles ont désormais leur acronyme, les VSS, que l'on étudie dans des centres de recherche universitaires ou sur lesquelles les organismes officiels enquêtent sous forme de rapport. 
 

Sexisme : des stéréotypes jusqu'aux violences
Si on en croit un sondage Mediaprism pour le Laboratoire de l’Egalité réalisé en France en 2016, 84 % des sondés reconnaissent véhiculer - malgré eux - des stéréotypes sexistes. En revanche, 98 % des personnes interrogées ont l’impression que ce sont davantage "les autres" qui le font bien plus souvent qu’eux. Quant aux stéréotypes sexistes, ils ont la peau dure : 32 % des personnes interrogées lors de ce sondage pensent que le cerveau d'un garçon et d'une fille sont différents, et 30 % estiment que les garçons sont naturellement meilleurs en mathématiques et en sciences... 

Depuis cette enquête, on aurait pu espérer un effet MeToo... En 2020, le Haut Conseil à l’Egalité publiait son deuxième état des lieux du sexisme en France - obligation annuelle depuis la loi du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et la citoyenneté, qui signait un constat accablant. Une hausse de 46% des plaintes pour harcèlement sexuel en 2019 et les mis en cause pour des crimes et délits à caractère sexiste sont très majoritairement des hommes : toutes infractions pénales confondues, 87 % des victimes d’actes sexistes, enregistrées par les forces de l’ordre, sont des femmes et 91 % des mis en cause sont des hommes. 

Pourquoi les choses ne changent-elles pas, ou du moins si -trop- lentement ? Manifestations contre les violences faites aux femmes, collages des noms des victimes de féminicides sur les murs de nos villes, hashtags MeToo conjugués à la sauce politique, ainsi que dans tous les secteurs de la société, procès, scandales médiatiques etc ... Comment parler du sexisme pour mieux le combattre ? Rencontre avec Camille Froidevaux-Metterie, philosophe féministe, professeure de science politique.


Terriennes : quelle est votre définition du sexisme ? 

Camille Froidevaux-Metterie : le sexisme c'est le fait de subir des discriminations et/ou des violences en raison de son sexe, de son genre ou de sa sexualité. Ce qui signifie que si les femmes sont les premières cibles, elles ne sont pas les seules, il y a aussi les personnes LGBTQI qui sont aussi englobées par cette notion. 
 
Le sexisme ordinaire ce sont de petites choses qui semblent sans conséquences, mais qui s'enracinent dans la même source qui est la définition des femmes comme des corps objets, comme des corps disponibles.

Camille Froidevaux-Metterie, philosophe, professeure de science politique
Quand on parle de sexisme ordinaire, de quoi parle-t-on ? 

Le sexisme, il faut le penser comme un continuum. Il y a un long fil qui commence par des faits en apparence anodins, comme de petites réflexions sur sa tenue ou un sifflement dans la rue. Le sexisme ordinaire ce sont de petites choses qui semblent sans conséquences, mais qui s'enracinent dans la même source qui est la définition des femmes comme des corps objets, comme des corps disponibles. Tant et si bien que c'est en partant de ces premiers signes de sexisme que se déroulent ensuite tous les autres comportements et actes qui vont passer par du harcèlement, des propos injurieux, jusqu'à l'agression, et jusqu'au viol.
Ce qu'on ne dit pas assez souvent, c'est que le sexisme en réalité c'est un terreau dans lequel s'enracine toute une série de faits, de méfaits, qui n'ont de différences que de degré mais pas de nature, et qui appartiennent à cette même constellation de tout ce que l'on fait, dit, aux femmes et aux personnes LGBTQI en les considérant comme des corps disponibles mais aussi des individus inférieurs. 
 

Aujourd'hui, on ne dit plus "sale macho" mais "sale sexiste", c'est quoi la différence ? 

Le machisme c'est beaucoup plus rudimentaire, si je puis dire, c'est tout simplement la détestation des femmes. On remarquera au passage qu'il n'y a pas d'équivalent féminin. C'est intéressant de le souligner. Le sexisme, il ajoute l'agissement qui traduit cette détestation donc l'injure, le geste agressif allant jusqu'à des violences plus graves. Là pour le coup, il y a une différence de nature entre le "simple" machisme et le sexisme. 
 
Le terme de sexisme n'est pas si jeune que cela. (...) Il a été défini par homologie avec le racisme. Il est vrai que pendant très longtemps il ne faisait pas partie du langage courant.

Camille Froidevaux-Metterie
Peut-on dire que le terme de sexisme est devenu courant, ce qui n'était pas le cas il y a 10 ans ? 

Le terme de sexisme n'est pas si jeune que cela. Il a été théorisé dans les années 70 par les militantes féministes de la deuxième vague. Il a été défini par homologie avec le racisme. Il est vrai que pendant très longtemps il ne faisait pas partie du langage courant. Il a fallu cette séquence tout à fait contemporaine qui s'est ouverte dans le début des années 2010 que j'appelle la bataille de l'intime où une nouvelle génération de féministes s'est emparée de toutes les thématiques corporelles jusqu'au plus intimes. Et parmi ces thématiques, il y avait la question des violences faites aux femmes, violences conjugales, sexistes, et sexuelles. C'est cette ressaisie de ces thématiques de violences par les féministes qui a permis de populariser la notion de sexisme et qui a même abouti à une certaine forme d'institutionnalisation puisqu'on parle désormais des violences sexistes et sexuelles avec l'acronyme VSS. Cette expression est aujourd'hui utilisée dans le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche comme un champ d'action des différents établissements pour lutter contre ces violences. 
 
Les grands théoriciens de la démocratie, les penseurs de l'égalité ont continué de raisonner dans ce shéma sexiste, notamment Rousseau au premier chef.

Camille Froidevaux-Metterie
C'est le corps des femmes qui est à l'origine du sexisme ?
 
Un corps à soi, de Camille Froidevaux-Metterie
©Seuil/editions

A l'origine du sexisme, il y a la définition de l'existence des femmes au seul prisme de leur corps. C'est parce qu'elles ont été réduites à leurs deux fonctions sexuelle et maternelle qu'elles ont été enfermées dans la sphère domestique et privées de tous les bénéfices et privilèges associés à la vie sociale et politique. Cette définition fonctionnaliste de l'existence des femmes, elle est très ancienne, elle remonte à l'Antiquité grecque, elle a traversé toute l'Histoire. Et ce qui est frappant, c'est qu'elle a survécu à la révolution moderne. Les grands théoriciens de la démocratie, les penseurs de l'égalité ont continué de raisonner dans ce shéma sexiste, notamment Rousseau au premier chef. Ce qui est choquant c'est qu'ils l'ont fait en donnant de nouveaux arguments à cette définition fonctionnaliste et en faisant de l'assignation des femmes à la vie domestique la condition même de l'existence de la société démocratique.

Ce qui est encore plus frappant c'est que le sexisme et le système patriarcal dans sa globalité a survécu aussi à la première grande révolution féministe des années 70, qui a été un moment intense et paroxysistique d'investissement de ces questions corporelles, sur le versant négatif des violences mais aussi sur le versant plus positif de l'épanouissement et de la libération sexuelle. Mais curieusement -et peut-être pas tant curieusement que cela (sourires)- la conquête des droits procréatifs, qui a été la grande conquête de la deuxième vague et qui a permis aux femmes de prendre le contrôle sur leur nature procréatrice, n'a pas débouché sur la libération annoncée. 
 
Campagne du collectif "Ensemble contre le sexisme", menée dans les médias en  France en 2019.
Campagne du collectif "Ensemble contre le sexisme", menée dans les médias en  France en 2019.
©Ensemble contre le sexisme
Qu'est-ce-qui a changé au cours de ces dix dernières années ? 

Ce qui est certain c'est qu'il y a eu un moment paroxystique, qui est le mouvement MeToo, qui a braqué les projecteurs sur le phénomène sexiste, les faits de harcèlement et de violences sexistes et sexuelles que subissent les femmes dans tous les milieux depuis toujours, quelles que soient leur origine sociale, la couleur de leur peau, leur âge, montrant cette dimension incroyablement intense et enracinée du sexisme.

Mais ce n'est pas tout, car au moment de MeToo, il y a toute une série d'initiatives qui concernent d'autres sujets par exemple les violences gynécologiques et obstétricales, qui montrent que le sexisme vient se loger dans le plus quotidien des femmes par exemple dans leur parcours de maternité où leur corps devient une sorte de chose entre les mains des médecins, où elles perdent la maitrise de ce moment le plus important de leur vie, quand elles souhaitent avoir des enfants bien sûr. Cela a permis aussi de montrer que le sexisme n'était pas réservé à la sphère de l'intime. Evidemment s'il reste le premier lieu du sexisme, mais au dela de cette vie de couple et de famille, ce qui a été mis au jour c'est qu'il se déploie dans tous les domaines, et notamment professionnels. On a vu un par un, ou presque, tous les champs professionnels s'ouvrir à cette problématique grâce à la mobilisation des féministes qui ont décliné le #MeToo dans toute une série de hashtags. 

Avec la campagne présidentielle est apparu le #Metoopolitique. Le sexisme en politique, ce n'est pas vraiment nouveau, de quoi relève-t-il, serait-il lié à la culture dite à la française ? 

Il y a un phénomène générique pour ne pas dire universel qui est le fait de considérer que les femmes sont des corps disponibles. Il y a peut-être une spécificité française dans une certaine conception, qui est d'ailleurs plus une mythologie qu'une conception, des relations entre les femmes et les hommes. Cette idée d'une forme de doux commerce entre les femmes et les hommes, d'une forme de civilité amoureuse, de galanterie à la française qui nourrit cette mythologie qu'il y aurait une forme pacifiée des relations entre les femmes et les hommes.

On sait très bien qu'il s'agit là d'un registre mythologique ou littéraire, et que évidemment les Françaises n'échappent pas à la façon dont le sexisme se manifeste de manière courante dans à peu près tous les contextes. Ce que cela a produit c'est tout de même un phénomène de résistance, c'est singulier.
Ce qu'on observe, et cela me frappe beaucoup, c'est qu'il y a des femmes en France qui s'expriment et qui écrivent pour remettre en question cette notion de sexisme, ainsi que les modalités de la lutte contre le sexisme telles qu'elles se manifestent aujourd'hui voire pour défendre une certaine alternative à cette question. C'est quelque chose que nous féministes françaises avons à réfléchir de manière tout à fait particulière. 
 
Retrouvez notre article ►Metoo politique : sexisme et violences sexuelles, les candidats à la présidentielle face au miroir
Si on avait une baguette magique, comment pourrions-nous combattre le sexisme ?

Pour rester dans le registre de la magie, on pourrait imaginer un monde où la parole des femmes ne susciterait aucun doute ni suspicion, où elle serait entendue, sue et crue dans une première intention. On permettrait aux femmes de s'exprimer sans qu'on leur renvoie, comme on le fait aujourd'hui de manière systématique aujourd'hui, une forme de préjugé de culpabilité.
 
Ce qu'on leur renvoie immédiatement, c'est quelque chose qui d'une certaine façon les implique dans ce que ce qu'elles subissent.

Camille Froidevaux-Metterie
Il y a quelque chose de très scandaleux, c'est que lorsque les femmes rendent compte des faits de sexisme ou de violences qu'elles subissent, ce qu'on leur renvoie immédiatement, c'est quelque chose qui d'une certaine façon les implique dans ce que ce qu'elles subissent, comme si elles ne pourraient pas ne pas avoir contribué d'une manière ou d'une autre à ce qu'elles ont subi.

C'est par exemple demander à une jeune fille qui s'est fait agresser comment elle était habillée, ou si elle avait bu, ou si elle avait une relation personnelle avec son agresseur. C'est considérer que les hommes ont des besoins impétueux et irrépressibles qui font qu'ils ne peuvent pas se retenir, ou que les femmes sont à la fois très ambigues, c'est à dire qu'elles souhaiterait et qu'elles ne souhaiteraient plus... Il y a toute une forme de brouillard qui entoure la parole des femmes, donc, si d'un coup de baguette magique, on pouvait le dissiper et laisser cette parole s'exprimer d'une façon la plus pure et la plus directe, la plus évidente, ce serait une bonne chose. 
 
Le centre Hubertine Aucler a réalisé de courtes vidéos éducatives traitant de diverses thématiques dont le sexisme, à partager et à diffuser largement ►

Dans dix ans, que peut-on imaginer, espérer ? 

J'aimerais que dans dix ans les garçons soient aussi informés, sensibles et impliqués sur ces questions que le sont les filles aujourd'hui. L'enjeu, c'est l'éducation par laquelle on doit faire comprendre aux garçons la responsabilité des hommes dans la perpétuation du sexisme mais aussi les mécanismes qui les entraînent et les maintiennent dans cette posture sexiste. Et notamment, tous ces moments dans la socialisation et de l'éducation lors desquels les stéréotypes genrés sont appris ou même inculqués aux garçons et aux filles, parce que c'est là que s'enracine le sexisme, dans une multitude de représentations très communes, très banales de la vie quotidienne.

Il suffit de dire aux filles que les garçons courent plus vite et ça y est...  On a insinué, inséminé ce petit germe de sexisme, cette idée qu'il y aurait une forme de supériorité des garçons sur les filles, des activités proprement masculines ou féminines, et qu'il y aurait des incapacités féminines. Tout cela n'est pas si compliqué je crois, à déconstruire, il faut simplement avoir le courage politique d'élaborer des politiques de lutte contre les stéréotypes genrés qui soient généralisés à l'échelle nationale, c'est là que tout doit se jouer. 
 
Camille Froidevaux-Metterie, sur le plateau de TV5monde.
Camille Froidevaux-Metterie, sur le plateau de TV5monde.
©TV5monde
Philosophe féministe, professeure de science politique et chargée de mission égalité-diversité à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, Camille Froidevaux-Metterie est née le 18 novembre 1968 à Paris.

Dans La Révolution du féminin (Réédition Folio Essais, 2020), Camille Froidevaux-Metterie montre comment la division entre un domaine féminin de la vie conjugale et familiale et un domaine masculin de la vie civile et politique a traversé l'histoire par-delà la rupture de la pensée démocratique.
Après des essais Le Corps des femmes (Philosophie Magazine Editeur, 2018), Seins : en quête d’une libération (Anamosa, 2020), elle publie Un corps à soi (Seuil, 2021), dans lequel elle propose de passer du corps comme lieu d'aliénation au corps comme vecteur d'émancipation. Camille Froidevaux-Metterie a été la conseillère scientifique du documentaire Les mâles du siècle disponible sur lesmalesdusiecle.com.

(Re)lire Camille Froidevaux-Metterie dans Terriennes  ►Féminisme et confinement, du pire vers le meilleur
Notre dossier spécial anniversaire 10 ans ►TERRIENNES : DIX ANS D'ENGAGEMENT ET D'INFORMATION
Nos autres articles :
►"Le sexisme en archéologie, ça n'existe pas !" : une exposition dénonce discriminations et inégalités
►"Il est où le patron ? Chroniques de paysannes" : une BD qui défriche le sexisme dans l’agriculture
►Au Sénégal, la surfeuse Khadjou Sambe défie les vagues du sexisme
►"Avoir mal quand on est une femme, c’est normal" : le sexisme derrière la fibromyalgie
►Le #MeToo du jeu vidéo : sexisme, harcèlement, scandales, un secteur voué à la remise en question
TerriennesIsabelle Mourgere
 
Margot Hutton
 Mise à jour 29.12.2021 à 13:02
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/s-comme-sexisme-avec-camille-froidevaux-metterie-435402

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ARTICLES SUR LES FEMINICIDES BELGIQUES ALLEMAGNE

31 Décembre 2021, 18:17pm

Publié par hugo

ARTICLES SUR LES  FEMINICIDES BELGIQUES  ALLEMAGNE
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113 EME FEMMES TUEES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2021

31 Décembre 2021, 18:10pm

Publié par hugo

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113 FEMMES TUEES DE¨PUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2021

31 Décembre 2021, 18:00pm

Publié par hugo

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F comme féminicide avec Francine Descarries

31 Décembre 2021, 17:59pm

Publié par hugo

 F comme féminicide avec Francine Descarries
"On ne nait pas femme... mais on en meurt", une manifestante participant à la marche du 20 novembre 2021 à Paris contre les violences faites aux femmes, reprend la célèbre phrase de Simone de Beauvoir et la prolonge pour dénoncer les féminicides. 
"On ne nait pas femme... mais on en meurt", une manifestante participant à la marche du 20 novembre 2021 à Paris contre les violences faites aux femmes, reprend la célèbre phrase de Simone de Beauvoir et la prolonge pour dénoncer les féminicides. 
©IM
27 DÉC 2021
 Mise à jour 29.12.2021 à 13:06 par 
TerriennesCatherine FrançoisIsabelle Mourgere
 
Margot Hutton
Féminicide. Ce mot s'est imposé et s'est inscrit dans une terrible réalité un 6 décembre 1989, le jour de la tuerie de l'Ecole polytechnique de Montréal, premier féminicide de masse. Un homme âgé de 25 ans ouvre le feu sur 28 personnes, tuant 14 femmes. Des femmes tuées parce que femmes. L'analyse de Francine Descarries, sociologue.
De quoi féminicide est-il le nom ? 

En France, une page Facebook rend compte, jour après jour, de la mort de femmes, sous les coups d'un compagnon ou ex-conjoint. A Paris, le collectif des "Colleuses" a érigé un mémorial au nom des victimes, plus d'une centaine par an. En Amérique latine, le mouvement "Ni una menos" (Pas une de plus) descend dans la rue à chaque nouvelle disparition ou assassinat. En Amérique du nord, les communautés des Premières nations recensent les disparitions de femmes autochtones. 
 

 
A (re)lire nos articles : 
►Un mémorial parisien pour rendre hommage aux victimes de féminicides
►#Justiciaparatodas, #Niunamenos : colère et indignation au Mexique après deux féminicides, de plus ...
Féminicides, mortes parce que femmes
Au cours de cette dernière décennie, impossible de ne pas connaitre le sens du terme féminicide, tant il fait les titres de l'actualité. Quelles en sont les origines ? Les causes ? Nous avons posé ces questions à Francine Descarries, sociologue, professeure de sociologie à l'Université du Québec à Montréal, figure de proue des études féministes au Québec.
 

Terriennes : F comme féminicide : quelle est votre définition ?

Francine Descarries : Le mot féminicide désigne le meurtre ou les meurtres de femmes parce qu’elles sont des femmes. C’est un assassinat qui résulte, on peut le penser, de la misogynie, de la haine des femmes. C’est aussi lié au fait que les hommes, car il y a plusieurs types de féminicides, pensent avoir le droit de propriété sur les femmes.
 
On s’aperçoit à ce moment-là qu’il y a là une incidence fatale de ce que le patriarcat reproduit comme système de pensée et d’appropriation.

Francine Descarries, sociologue et professeure à l'UQAM
Il y a deux grands types de féminicides. Il y a le féminicide intime et familial et il y a aussi le féminicide que j’appelle politique ou social. Je pense qu’il est important de distinguer les deux. Le terme est apparu ici, au Québec et au Canada, au moment où on a pris conscience des assassinats qui visaient spécifiquement les femmes. Puis il s’est popularisé au Québec au moment du drame de Polytechnique. Et plus récemment, on l’a utilisé vraiment à travers tout le Canada pour désigner les meurtres de femmes autochtones qui, elles, sont visées à la fois parce qu’elles sont femmes et parce qu’elles sont autochtones. Voilà pour la dimension sociale et politique du féminicide.
 

Il y a aussi la dimension intime, conjugale, où ce terme désigne ces assassinats de femmes perpétrés de manière répétée, malheureusement, et qui touchent le plus souvent des femmes en instance de divorce ou qui ont quitté le domicile conjugal. On s’aperçoit à ce moment-là qu’il y a là une incidence fatale de ce que le patriarcat reproduit comme système de pensée et d’appropriation. Les hommes se disent "Si tu ne veux plus être avec moi, tu ne vivras pas". Ce que révèlent ces féminicides-là, dans une certaine mesure, c'est que certains hommes ont encore le sentiment que "la" femme leur appartient.  C'est inscrit dans notre code culturel patriarcal, dans les religions, dans les systèmes politiques... C'est quelque chose qui existe depuis toujours. Ce qui est le plus important, maintenant, c'est qu'on le nomme.
 

 
Nos articles :
►Québec : la tuerie de Polytechnique, 30 ans plus tard
►Le Québec toujours sous le coup de la tuerie masculiniste de Polytechnique du 6 décembre 1989
Cela a pris du temps pour que ce mot-là soit défini, employé, et qu'il rentre dans le "vocabulaire courant". Qu'est-ce qui a changé entre le "avant" et le "maintenant" où l'on n'a plus peur d'employer ce mot ?

Le mot féminicide fait passer du fait divers au fait social. Il rend public ce qui a toujours été considéré comme de l'intime. Il rend politique ce qui a toujours été considéré comme du privé. Reconnaître le féminicide, c'est reconnaître qu'il y a, dans notre société, des assassinats qui sont commis au seul motif que les femmes sont des femmes. En nommant cet assassinat, en lui donnant un nom précis, on reconnaît l'existence d'un phénomène construit dans un système patriarcal, on lui donne une réalité et on amène une prise de conscience.
 
Il y a une connotation politique très large au féminicide, comme il y a une connotation sociale très marquée dans nos sociétés où des femmes n'ont pas le droit d'exister parce qu'elles sont femmes ou, pire encore, parce qu'elles sont femmes et minorisées.

Francine Descarries
Je vous rappelle qu'il y a quelques décennies encore, le féminicide était nommé crime passionnel. On valorisait presque l'homme qui voulait défendre son honneur. Le féminicide, depuis les années 1970, lorsque le terme est apparu une première fois grâce à une anthropologue sud-africaine, a été créé pour montrer qu'il y a une distinction, une assymétrie entre un meurtre de femme et celui d'un homme. Féminicide ne désigne pas tous les meurtres de femmes, mais ceux où les femmes ont été tuées parce qu'elles étaient des femmes. On peut penser qu'il y a féminicide, par exemple, dans les sociétés où l'on tue les foetus femelles ou en temps de guerre lorsque l'on outrage les femmes de manière à punir le guerrier.

Il y a une connotation politique très large au féminicide, comme il y a une connotation sociale très marquée dans nos sociétés où des femmes n'ont pas le droit d'exister parce qu'elles sont femmes ou, pire encore, parce qu'elles sont femmes et minorisées, femmes et racisées ou parce qu'elles sont femmes autochtones.
 
Les familles de victimes de féminicides joignent leurs forces pour réclamer justice et pour qu'on ne les oublie pas, comme ici lors de la marche du 20 novembre 2021 à Paris. 
Les familles de victimes de féminicides joignent leurs forces pour réclamer justice et pour qu'on ne les oublie pas, comme ici lors de la marche du 20 novembre 2021 à Paris. 
©IM
Quels sont vos espoirs par rapport à cette problématique ?

Le seul fait que cette violence soit nommée est déjà une avancée importante. Cela fait prendre conscience à nos sociétés qu'il y a un phénomène de violence à l'égard des femmes, dont le féminicide est le point culminant. C'est reconnaître les crimes qui sont commis à l'égard des femmes parce qu'elles sont des femmes. Dès lors, la société peut commencer à corriger cette situation et amener certaines transformations.

Surtout, je pense que le fait de nommer le féminicide, notamment à travers les médias de masse, amène les femmes à prendre conscience qu'elles sont encore en tensions, qu'elles sont encore dans des rapports de conflit et qu'il est possible que la situation qu'elles vivent soit partagée par d'autres femmes.

Mes espoirs sont les mêmes depuis cinquante ans dans la lutte pour l'égalité : que la société, tranquillement, avance. Le principe de la violence conjugale est maintenant reconnu, c'est-à-dire qu'on n'accepte plus la violence conjugale. Je souligne que nos institutions, jusque dans les années 1970, reconnaissaient dans une certaine mesure cette violence en donnant aux hommes l'autorité sur les femmes - et qui dit autorité dit souvent violence. Nous sommes une société en marche, qui n'a pas encore réalisé tous ses objectifs en matière d'égalité et d'équité, mais nous somme une société qui, parce qu'elle reconnaît qu'il y a un problème et que ce problème est une injustice sociale profonde, est peut-être en mesure de le corriger.
 
Surtout ne tolérer aucune manifestation de violence à l'égard des femmes, quelle qu'elle soit. Le féminicide en est le point culminant.

Francine Descarries
Et pourtant, c'est un problème inscrit dans la culture, inscrit dans les relations internationales, avec le viol de guerre... Le chemin est encore long, mais j'ai tendance à penser que les changements qui ont eu lieu ces cinquante dernières années sont d'une importance capitale. C'est ce que j'appelle la révolution la mieux réussie du 20ème siècle, même si elle est encore en marche et qu'elle ne sera pas tout à fait réussie tant que les conditions structurelles ne seront pas là pour que les femmes soient reconnues comme des êtres à part entière, dans une véritable conception de l'égalité entre hommes et femmes.

L'égalité, ça n'existe pas dans la nature, c'est un projet politique, c'est une chose pour laquelle il faut se battre, mais j'ai bon espoir qu'on y arrivera. Il faut être très patient et surtout ne tolérer aucune manifestation de violence à l'égard des femmes, quelle qu'elle soit. Le féminicide en est le point culminant, mais il y a toute une démarche qui y mène. Et c'est la non-acceptation de ces gester, de ces pratiques, de ces discours qui va finir par porter ses fruits.
 
Francine Descarries, une pionnière des études féministes.
Francine Descarries, une pionnière des études féministes.
©Émilie Tournevache
Spécialiste de l'histoire du mouvement des femmes, des discours féministes contemporains et des rapports maternité-famille-travail, Francine Descarries s'est intéressée également aux représentations et à la construction sociale du féminin et du masculin ainsi qu’au rôle et à la place des femmes dans divers secteurs professionnels.

La professeure a mis sur pied le premier cours de sociologie de la condition féminine, dispensé à l’Université de Montréal en 1978. Elle a fait œuvre de pionnière en faisant paraître, en 1988, Le mouvement des femmes et ses courants de pensée: essai de typologie, une référence incontournable pour l'enseignement et la recherche féministe universitaire.

Francine Descarries a reçu, en 2019, le prix du Québec Marie-Andrée-Bertrand, l'une des plus hautes distinctions attribuées par le gouvernement du Québec, elle a aussi obtenu le prix Ursula-Franklin pour l’étude du genre de la Société royale du Canada, en 2012, et le Prix d’excellence en recherche et création, volet Carrière, de l’Université du Québec, en 2011. 

Retrouvez dans Terriennes notre dossier spécial anniversaire 10 ans :
►TERRIENNES : DIX ANS D'ENGAGEMENT ET D'INFORMATION

Deux autres dossiers :
►VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : FÉMINICIDES, COUPS, VIOLS ET AUTRES AGRESSIONS SEXUELLES
►LE MASCULINISME, CETTE HAINE MEURTRIÈRE DES MÂLES CONTRE LES FEMMES

Et nos articles :
►Lutter contre les viols et féminicides : des Sud-Africaines passent aux armes
►Algérie : artistes mobilisées contre les féminicides après la mort de Chaïma
►Un mémorial parisien pour rendre hommage aux victimes de féminicides
►"Féminicides" : le documentaire qui démonte les mécanismes du crime
►Féminicides par compagnons ou ex : une page Facebook pour recenser les meurtres de femmes
►Viols et féminicides au Sénégal : "Dafa Doy !" - plus jamais ça !
TerriennesCatherine FrançoisIsabelle Mourgere
 
Margot Hutton
 Mise à jour 29.12.2021 à 13:06
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https://information.tv5monde.com/terriennes/f-comme-feminicide-avec-francine-descarries-434933

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Que veut dire "Allyship", mot de l'année 2021 ?

31 Décembre 2021, 16:46pm

Publié par hugo

 Que veut dire "Allyship", mot de l'année 2021 ?
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Que veut dire "Allyship", mot de l'année 2021 ?
Que veut dire "Allyship", mot de l'année 2021 ?
Louise  Col 
Par Louise Col
Publié le Vendredi 31 Décembre 2021
"Allyship" était le mot de l'année 2021 selon le site Dictionary.com. Un terme qui semble entremêler mille luttes en une.
Le site de référence Dictionary.com a choisi son mot de l'année 2021, et il s'agit du terme anglophone "Allyship". Autrement dit ? Alliance. Et, à travers cela, tout ce qu'un tel terme peut signifier aujourd'hui, notamment sur les réseaux sociaux et au gré de l'activisme digital.

"Allyship" désigne la justice sociale, l'inclusion et la défense des droits humains par les membres d'un groupe, en faveur d'un groupe externe "opprimé ou marginalisé", comme l'énonce la définition du terme. Ce sont notamment les enjeux de diversité et d'inclusion, au sein des entreprises, des médias et de la société en général, qui sont sous-entendus à travers ce terme.

"En 2021, nous avons vu de nombreuses entreprises et organisations très en vue, publiquement, entreprendre des efforts pour promouvoir la diversité, l'équité et l'inclusion", a détaillé à ce titre John Kelly, directeur associé des contenus du site Dictionary.com, comme l'a relevé Mashable.

Un mot important et actuel donc.

Un mot, des luttes
Cette réflexion de John Kelly nous renvoie au soutien - plus symbolique qu'autre chose hélas - de nombreuses grandes entreprises et personnalités médiatiques envers Black Lives Matter, le mouvement de protestation et de lutte fustigeant les violences policières et les discriminations que subissent les personnes afroaméricaines.

Par-delà cela, c'est l'idée plus vaste encore de "justice sociale" que cristallise cette notion à la fois vague et fédératrice "d'Alliance". Comme le rapporte Mashable, le terme "Allyship" est apparu il y a plus de deux siècles (oui, ça date) mais c'est son usage plus contemporain qui l'a progressivement associé à cette notion de justice sociale, enjeu qui a engendré bien des mouvements (féministes, antiracistes) ces dernières années.

Que veut dire "Allyship", mot de l'année 2021 ?
Que veut dire "Allyship", mot de l'année 2021 ?
Selon Dictionary.com, "Allyship" désigne donc le rôle d'une personne qui "milite et travaille activement pour l'inclusion d'un groupe marginalisé ou politisé dans tous les domaines de la société, non pas en tant que membre de ce groupe mais en solidarité avec sa lutte", mais également la "relation entre des personnes, des groupes ou de nations s'associant et coopérant les uns avec les autres pour une cause ou un objectif commun". Autrement dit, c'est un qualificatif progressiste visant un ailleurs - une nette égalité des individus.

Et cela ne se fait pas sans mal. Comme nous le rappelle le Guardian, la notion qui nous intéresse est associée, dans un autre dictionnaire (le très connu Merriam Webster) à une citation éloquente de la militante autochtone Hallie Sebastian : "Un mauvais allié est quelqu'un qui parle aux personnes marginalisées en s'attribuant tout le mérite des arguments que les non privilégiés ont répétés pendant toute leur vie".

A bon entendeur.

Un dictionnaire plus inclusif ?
On le devine, ce terme entremêle en lui mille et uns combats, comme l'idéal de sororité, cette solidarité entre femmes renversant le préjugé sexiste de compétition féminine. Des notions qui semblent plus essentielles que jamais pour débuter la nouvelle année. Cela étant, John Kelly tient également à rappeler que ce "travail" est constamment "in progress". Autrement dit, que l'engagement est en constante édification et évolution.

La mise en avant du terme "Allyship" témoigne d'une plus nette valorisation des expressions de lutte et d'inclusivité ces dernières années au sein des ouvrages encyclopédiques digitaux et physiques, des manuels aux dictionnaires, français ou anglophones. Des mobilisations comme Black Lives Matter et #MeToo ont favorisé cette évolution et cette importance redoublée accordée aux mots. Les mots importent pour dire les "alliances" justement, mais également les nuances des notions de genre, comme la non-binarité.

"Les manifestations de soutien en 2021 démontrent comment le terme d'alliance englobe des idées de plus en plus nuancées et s'étend à des contextes de soutien par-delà la couleur de peau, le genre et la sexualité, comme le handicap et la précarité économique", développe Dictionary.com. Pour le site, "l'alliance" rend compte d'une conscientisation globale, qui a autant trait aux marches pour le climat qu'à la sensibilisation à la santé mentale des individus - comme a pu le défendre Simone Biles en 2021.

Un terme à retenir donc. Et qui comptera plus que jamais en 2022.

SOCIÉTÉ NEWS ESSENTIELLES SORORITÉ INSOLITE FEMINISME


https://www.terrafemina.com/article/sororite-que-veut-dire-allyship-mot-de-l-annee-2021_a361620/1

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En Inde, le phénomène des "avortements sélectifs" pour ne pas avoir de filles

31 Décembre 2021, 16:37pm

Publié par hugo

 
En Inde, le phénomène des "avortements sélectifs" pour ne pas avoir de filles
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En Inde, le phénomène des "avortements sélectifs" pour ne pas avoir de filles
En Inde, le phénomène des "avortements sélectifs" pour ne pas avoir de filles
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Mercredi 29 Décembre 2021
Des "avortements sélectifs", cela existe. Cela perdure en Inde, pays où certaines femmes doivent avorter pour ne pas avoir de filles. Un phénomène inquiétant et sexiste.
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En Inde, il est encore trop courant que des femmes avortent pour ne pas avoir de fille. Et ce malgré l'illégalité de la pratique. De nombreuses recherches démontrent que le taux de "non-naissances", autrement dit d'avortements selon le genre, s'accroit au fil des années et des décennies. Un phénomène ouvertement sexiste.

Car comme l'énonce la militante féministe Prem Chowdhry, "le modèle traditionnel du mariage et les coutumes imposent une position inférieure aux femmes dans les sociétés indiennes". Stigmatisation et discriminations qui vont jusqu'à l'effacement pur et simple desdites femmes. En Inde, relate encore le magazine en ligne Slate, le nombre de naissances féminines observé serait quasiment deux fois moindre au nombre mondial moyen.

Pas si étonnant dans un pays où les filles et les femmes sont les cibles de toutes sortes de violences, physiques, psychologiques et sexuelles. Des violences genrées auxquels s'ajoute un critère dans le cas présent : dans la culture nationale, les filles sont considérées comme une charge économique superflue.

Un phénomène qui perdure
Pourtant, poursuit Slate, cette pratique de l'avortement en fonction du sexe du foetus est interdite depuis près de trente ans en Inde - et certaines études gouvernementales récentes avancent que l'Inde compterait pour la première fois plus de femmes que d'hommes. Mais c'est notamment la facilité accrue de l'accès aux cliniques privées qui a fait perdurer ce triste phénomène. 60 millions d'avortements sélectifs ont eu lieu en Inde ces dix dernières années.

Et la militante pour les droits des filles et directrice de l'organisation ADF Inde Tehmina Arora de fustiger : "Le déséquilibre dans le ratio hommes/femmes montre qu'en tant que pays, nous avons mis les filles en échec. Elles sont soit avortées soit, une fois nées, victimes de différentes formes de violences. L'avenir de l'Inde est étroitement lié à la vie des filles et des femmes dans notre pays. Quiconque pense que les filles doivent avoir les mêmes droits que les garçons ne peut fermer les yeux sur ce qu'il se passe aujourd'hui en Inde."

SOCIÉTÉ NEWS ESSENTIELLES AVORTEMENT DROITS DES FEMMES ENFANTS HOMMES / FEMMES INDE MONDE


https://www.terrafemina.com/article/inde-des-avortements-selectifs-se-produisent-pour-ne-pas-avoir-de-fille_a361596/1

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10 moments où les femmes nous ont fait vibrer en 2021

31 Décembre 2021, 16:33pm

Publié par hugo

 10 moments où les femmes nous ont fait vibrer en 2021
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La réalisatrice Julia Ducournau avec sa Palme d'Or le 17 juillet 2021
La réalisatrice Julia Ducournau avec sa Palme d'Or le 17 juillet 2021
Catherine Rochon 
Par Catherine Rochon
Publié le Mardi 28 Décembre 2021
Après cette deuxième année bousculée par le Covid, il restera des moments de grâce, des instants de vérité douloureux, des soulagements, des victoires. Petit coup d'oeil dans le rétro pour apprécier les petits symboles et grandes avancées portées par les femmes.
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Elles ont donné de la voix, livré leurs mots, ouvert la voie. Lors de cette année 2021 encore chamboulée, ces femmes nous ont offert des moments d'émotion, d'espoir, de force collective. Des instants grappillés pour construire ou se reconstruire. Et avancer.

Quand Simone Biles s'est présentée devant le Sénat
Audition de Simone Biles devant le Sénat
"Je m'appelle Simone Biles et je suis une survivante de violences sexuelles". Emue, la gorge serrée, la gymnaste américaine Simone Biles s'est présentée le 15 septembre face à la commission du Sénat américain pour faire entendre sa voix, mais aussi celles des autres victimes.

Un témoignage puissant pour démonter l'institution complice et les dysfonctionnements de l'enquête du FBI qui auront permis à l'ancien médecin de l'équipe féminine américaine de gymnastique Larry Nassar, 58 ans, d'agresser durant deux décennies plus de 250 jeunes athlètes, souvent mineures. Si le bourreau croupit aujourd'hui en prison, les mots de Simone Biles résonnent fort. "Je rends responsable Larry Nassar et je rends responsable un système entier qui a permis et perpétré ces abus."

Quand les réalisatrices ont brandi des trophées
Audrey Diwan et son Lion d'or pour "L'événement" le 11 septembre 2021 à la Mostra de Venise
Audrey Diwan et son Lion d'or pour "L'événement" le 11 septembre 2021 à la Mostra de Venise
Un Oscar, une Palme, un Lion... En cette année 2021, les réalisatrices ont brandi des trophées dorés, enfin récompensées pour des films forts, atypiques, engagés. Chloé Zhao est ainsi devenue la deuxième femme à remporter l'Oscar de la meilleure réalisatrice (en 93 ans d'existence) pour son superbe Nomadland, Julia Ducournau a régné sur la Croisette, succédant à Jane Campion, seule réalisatrice à avoir été distinguée d'une Palme d'or (qu'elle avait dû partager ex-aequo avec... un homme) pour son abrasif Titane et Audrey Diwan a chamboulé la Mostra de Venise avec son adaptation magistrale du roman d'Annie Ernaux, L'événement.

Des prix réjouissants qui n'éludent pas la triste réalité des chiffres : seuls 25 % des films réalisés en 2020 en France l'ont été par des femmes selon le CNC. Mais ouvrent de nouvelles perspectives. Comme l'a malicieusement souligné Audrey Diwan lors de la remise de sa récompense : "Plus on laisse de femmes faire des films, plus il y a de chances qu'elles reçoivent des prix". CQFD.

Quand les foulards verts ont flotté au Mexique

Les Mexicaines attendaient ce moment depuis si longtemps. Le 8 septembre 2021, la Cour suprême du Mexique a jugé inconstitutionnelle la criminalisation de l'avortement. Une avancée historique pour les droits des femmes dans ce pays très catholique. Et un pas de plus pour le droit à l'avortement (après sa légalisation en Argentine en 2020) dans une Amérique latine toujours très à la traîne.

Quand Kamala Harris a enfilé son manteau violet
La vice-présidente Kamala Harris (aux côtés de son mari Douglas Emhoff) prête serment le 20 janvier 2021
La vice-présidente Kamala Harris (aux côtés de son mari Douglas Emhoff) prête serment le 20 janvier 2021
Le moment était historique : une femme devenait vice-présidente pour la première fois de l'Histoire des Etats-Unis. Habituée à faire de ses tenues des symboles, Kamala Harris est apparue lors de son discours d'investiture le 20 janvier à Washington vêtue d'une robe et d'un manteau d'un violet éclatant, imaginés par le styliste afro-américain Christopher John Rogers. Une couleur qui ne devait rien au hasard puisque depuis la fin du 19e siècle et le mouvement historique des Suffragettes, le violet est devenu un emblème des droits des femmes. Un clin d'oeil sororal également à Shirley Chisholm, première femme noire élue au Congrès des États-Unis et ancienne candidate à la présidence en 1972, qui avait pour habitude de porter cette teinte iconique.

Flamboyant dans ses habits pourpres, Kamala Harris, 57 ans, l'a promis aux futures générations : "Je suis peut-être la première femme à occuper ce poste, mais je ne serai pas la dernière."

Quand elles ont libéré la parole pour confronter PPDA et Hulot

Le témoignage de Sylvia dans "Envoyé Spécial"
Elles ont brisé l'omerta. PPDA et Nicolas Hulot sont deux des figures médiatiques les plus puissantes de ces 20 dernières années. Et ces femmes ont osé parler, dire les agressions sexuelles, les viols, le harcèlement, le silence qui a scellé l'inacceptable. En témoignant, parfois à visage découvert, les victimes ont déboulonné la chape de plomb. Grâce à cette parole précieuse et leur courage, deux enquêtes ont été ouvertes.

Quand Corinne Masiero s'est mise à nu
Corinne Masiero nue aux César le 12 mars 2021
Corinne Masiero nue aux César le 12 mars 2021
Elle s'est dépouillée de sa peau d'âne et a offert sa nudité crue aux yeux du public de la Cérémonie des César. Au-delà de son message de soutien aux intermittent·e·s, le happening subversif de Corinne Masiero aura servi de révélateur aux fléaux qui gangrènent l'industrie (et par extension la société).

Attaquée sur ce corps politique, la comédienne a adressé un réjouissant pied de nez (pour ne pas dire un gros "fuck") aux sexistes, aux partisans du jeunisme, aux réacs sclérosés qui font tant de mal aux femmes. Un message (dé)culotté qui entrait en résonnance avec la sortie rageuse d'Adèle Haenel lors de la précédente édition des César. Ca bouge (enfin) ?

Quand Adele a pulvérisé les records
Adele au SNL
Adele au SNL
Elle est enfin sortie de son silence et il faut croire qu'elle était attendue. Six ans après l'incroyable succès de son album 25 (album le plus vendu dans le monde en 2015, écoulé à 22 millions d'exemplaires), Adele a fait son grand come-back avec 30, sorti en novembre. Et la diva britannique a pulvérisé tous les records. En quelques semaines, son nouvel opus est devenu le plus vendu de l'année 2021 aux Etats-Unis et dans pas moins de 20 pays du monde. La reine a plié le game.

Quand Joséphine Baker est entrée au Panthéon
Joséphine Baker sur la façade du Panthéon le 30 novembre 2021
Joséphine Baker sur la façade du Panthéon le 30 novembre 2021
"Aux grandes femmes, la Patrie reconnaissante". Le 30 novembre, la chanteuse, actrice, militante antiraciste et résistante Joséphine Baker a fait son entrée au Panthéon. Elle devenait ainsi la première femme noire à reposer au coeur de ce temple républicain. Un beau symbole qui est toutefois venu rappeler l'amère réalité de la (non-)parité : sur 80 personnalités demeurant au Panthéon, elles ne sont que six femmes.

Quand Britney a été "libérée"
Manifestation pour la "libération" de Britney Spears le 12 novembre 2021 à New York
Manifestation pour la "libération" de Britney Spears le 12 novembre 2021 à New York
Le 12 novembre dernier, le tribunal de Los Angeles a révoqué la tutelle qui maintenait Britney Spears en captivité depuis 13 ans. Une victoire pour la chanteuse qui a enfin pu raconter les abus et les traumatismes après des années d'emprise et de silenciation.

"Tout ce que je veux, c'est posséder mon argent, que ça s'arrête, et que mon petit ami puisse me conduire dans sa voiture", avait-elle confié face à une juge. Aujourd'hui, la popstar, devenue un symbole féministe, peut reprendre la parole, le contrôle de son corps, de son argent et de sa vie. Elle est libre, Brit-Brit.

Quand les mots-clés ont porté
Marche #NousToutes le 20 novembre 2021
Marche #NousToutes le 20 novembre 2021
Le président de la République Emmanuel Macron l'appelle "l'Inquisition", d'autres "le tribunal médiatique". Cette parole qui fâche parce qu'elle dit la violence et l'innommable, ces mots qui accusent, sont pourtant nécessaires, salutaires, libérateurs. Dès janvier et l'onde de choc provoquée par le livre de Camille Kouchner, La Familia grande, un large mouvement s'est mobilisé autour du fléau de la pédocriminalité. Ce puissant #MeTooInceste et les innombrables témoignages de victimes auront mené à la création de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise).

De la même façon, le mouvement #DoublePeine aura mis la pression sur le gouvernement afin que des mesures soient enfin prises pour un meilleur accueil des victimes dans les commissariats et gendarmeries. La parole se libère aussi du côté de la sphère politique. Et les pancartes violettes de #NousToutes sont redescendues dans la rue pour marteler le ras-le-bol. En 2021, on aura parlé, écrit, crié, donné de la voix. Et on s'est soutenu·e·s, encore et encore.

SOCIÉTÉ FEMINISME FÉMINISTES NEWS ESSENTIELLES FEMMES ENGAGÉES EMPOWERMENT FEMMES

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Noël vous rend malade ? Vous souffrez peut-être de "christougenniatikophobia"

31 Décembre 2021, 16:27pm

Publié par hugo

Noël vous rend malade ? Vous souffrez peut-être de "christougenniatikophobia"
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Souffrez-vous de phobie de Noël ?
Souffrez-vous de phobie de Noël ?
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Mercredi 08 Décembre 2021
Deux personnes sur cinq souffriraient de la phobie de Noël. Pas étonnant quand l'on sait tout ce que la période implique en termes de charge mentale, de pressions sociales et de mal-être. Un problème bien moins insignifiant qu'on ne le croit.
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L'esprit de Noël : derrière la magie, la panique ? C'est ce que suggère le nom d'un trouble de plus en plus étudié : la phobie de Noël. Selon des enquêtes relayées par le média britannique The Saxon, deux personnes sur cinq souffriraient d'anxiété prononcée, de stress et de colère à l'approche des fêtes de fin d'année.

Autant de signaux d'une phobie carabinée d'après le média en ligne, qui révèle qu'en 2020, le pourcentage de consultations avec des thérapeutes aurait augmenté de 25 % durant la période tant redoutée des fêtes, source de "conflits émotionnels". Pas si surprenant. Les femmes et mères de famille, notamment, savent bien à quel point ces célébrations, et les préparatifs qu'ils impliquent (dîners, cadeaux, voyages, courses) sont sources de charge mentale redoublée. On comprend donc aisément les phobiques.

Et si c'était votre cas ?

Grinch et anxiété
Il n'y a pas que le Grinch, le ronchon verdâtre du Dr Seuss, qui déteste Noël et veut y mettre un terme. Les raisons d'appréhender avec angoisse cette période sont plus légitimes qu'on ne pourrait le croire. Dans Gremlins déjà (1984), conte macabre parmi les plus célèbres de notre enfance, le personnage de Kate (Phoebe Cates) résumait l'époque au décès de son père – mort dans la cheminée, déguisé en Santa Claus.

A l'unisson, bien des personnes souffrent d'anxiété, de solitude ou de burn out social (repas de famille interminables oblige) quand viennent ces célébrations toutes de vert et de rouge rayonnantes.

Souffrez-vous de phobie de Noël ?
Souffrez-vous de phobie de Noël ?
La phobie de Noël porte même un nom : la natalophobie (ou christougenniatikophobia chez nos amis anglophones). La peur de Noël, développe le Wikipédia des phobies, débuterait généralement pendant la petite enfance, à la suite de mauvais événements associés à Noël (c'est donc le cas de Kate dans Gremlins). L'évocation du Père Noël, l'ouverture de cadeaux et la neige peuvent tous vous conduire à la natalophobie, et engendrer nausées, accélération du rythme cardiaque, voire même, évanouissements. Rien de féérique là dedans vous en conviendrez.

"Les fêtes de Noël sont généralement chargées d'émotion car elles impliquent des célébrations, des rencontres, du brouhaha. Cela peut amener à une certaine instabilité émotionnelle, qui peut prendre la forme d'anxiété, de frustration et d'insatisfaction personnelle", décrypte The Saxon.

Si Noël provoque chez vous un peu plus que de l'ennui, de la lassitude ou de la fatigue (la faute au champagne certainement), peut-être est-ce là une preuve de votre vécu phobique de la chose. D'autant plus si vous éprouvez des problèmes émotionnels, familiaux ou économiques, soucis divers auxquels Noël vous renvoie fatalement.

Comment traiter cette phobie ?
Mais une fois envisagée l'étendue de cette phobie, comment y faire face ? Pour le site Marshall News, la phobie de Noël est avant tout un signe d'anxiété sociale, anxiété dont souffriraient pas moins de quinze millions d'adultes. Prendre ses distances, se reposer et s'isoler apparaît donc comme une alternative limpide : dire non au rush des fêtes, quitte à apparaître comme une voix marginale, pour mieux préserver sa santé mentale.

Souffrez-vous de phobie de Noël ?
Souffrez-vous de phobie de Noël ?
Consulter un thérapeute ou un médecin demeure cependant la plus importante des solutions. "J'ai des patients qui ne viennent qu'à cette période. Entre 5% et 8% de mes consultations et téléconsultations concernent Noël à l'arrivée des fêtes. Deux ou trois consultations avec un psychologue peuvent déjà aider les personnes qui en ont besoin", affirme en ce sens Fanny Jacq, médecin psychiatre, au magazine Maxisciences.

La pression que peut représenter Noël, période de jugements qui peut vriller à l'auto-dépréciation voire à la dépression, n'est donc pas à prendre à la légère. Il est donc recommandé d'être attentif à l'anxiété des nombreux phobiques de Noël, leur vulnérabilité, et leur envie de se recentrer sur soi en pleines célébrations. Cette anxiété sociale, la pandémie l'a d'ailleurs volontiers exacerbée. Aujourd'hui, la phobie de Noël semble d'autant plus légitime. La natalophobie n'a donc rien d'une fantaisie.

PSYCHO SANTÉ SANTÉ MENTALE NOEL NEWS ESSENTIELLES


https://www.terrafemina.com/article/psycho-souffrez-vous-de-natalophobie-la-phobie-de-noel_a361323/1?fbclid=IwAR2zLnRx-YSJ5aY3v2VK-qz2M2e_icRK0GUwBwc_25Yi8uCj2F-RuU8TySg

MOI J AI PASSER  LES  FETES  DE  FIN D ANNEE  SANS COPINE 😭 JUSTE  AVEC MES  PARENTS  ,   snif  snif  snif 

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