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Le blog de hugo,

"Lettres aux jeunes poétesses", un recueil qui dépoussière la poésie , femmes, feminisme, poesie,

30 Août 2021, 21:14pm

Publié par hugo

"Lettres aux jeunes poétesses", un recueil qui dépoussière la poésie
   
Tiphaine Counali, pour Les Grenades
 Publié à 11h25
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Qu'écririez-vous à une jeune poétesse ? C’est à cette question que 21 écrivaines ont répondu dans l’ouvrage Lettres aux jeunes poétesses, sorti le 20 août. 21 lettres, qui parlent de politique, de sexe, d’écriture, de ce que c’est d’être une femme poète... 21 sensibilités qui interrogent les codes de la poésie contemporaine.


“On est à peu près à l’exact opposé de la poésie avec une muse passive”. Aurélie Olivier est la directrice de l’association Littérature, etc. Elle a dirigé l’écriture de l’ouvrage Lettres aux jeunes poétesses. Présenté le 30 septembre prochain aux Midis de la Poésie, l'œuvre rassemble les lettres de ces auteures francophones, centrées sur la question: qu'écririez-vous à une jeune poétesse ? A l’occasion de la sortie de l’ouvrage, cinq d'entre elles, Claire Finch, Lisette Lombé, Michèle Métail, Aurélie Olivier et  Milady Renoir se retrouveront pour présenter le livre à 19h au Rideau de Bruxelles. 

La jeune femme décrit le livre comme un “recueil collectif qui invite toute personne qui souhaite écrire à ne pas céder sur son désir”. Elle souhaitait un livre hors des représentations traditionnelles de la poésie, “poussiéreuse et masculine”.

De l'événement à l’ouvrage
“Quand je travaillais pour le centre Pompidou, j’avais eu accès aux archives poétiques et je m’étais rendue compte que ce n'était pas très représentatif. [...] Il y avait majoritairement des hommes blancs”. De ce constat, Aurélie Olivier décide d’organiser en septembre dernier une soirée de lecture de poèmes sur le thème Lettres à une jeunesse poétesse, clin d'œil au poème de Rainer Maria Rilke. L’objectif est de visibiliser le travail d’écrivaines. Neuf lettres de poétesses sont commandées pour l’événement. "Quand j’ai reçu les textes, je les ai trouvés tellement importants que je voulais qu’ils soient diffusés plus largement". L’idée du livre est née.

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L’ouvrage vise à reproduire le moins possible les inégalités du monde littéraire. Dans le choix des auteures, Aurélie Olivier “voulait quelque chose de représentatif, de réaliste”.  Les poétesses ont de 30 à 75 ans et répondent toutes à la question de manière très singulière. “C’est des partages d’expériences, des parcours d’écriture”. Les lettres abordent la question du corps, du jugement sur l’autre, du partage de quotidien et “de ce qu’il peut y avoir de difficile selon son milieu social et le sexisme dans lequel on évolue”.

RER Q, une écriture collective et sexuelle
"Chère autrice gouine, inconnuX à venir, vos poèmes

et vos regards moites dans ce bar où on se retrouvera

encore.

Avec tendresse,

écrivain gouine"

Ce texte est un court extrait de la lettre de Claire Finch et du collectif dont elle fait partie, le RER Q. Écrit à douze mains, le texte utilise la littérature érotique pour “jouer avec les codes d’autorité” explique l’écrivaine. “Quand je voulais devenir autrice, pleins d’hommes cis plus âgés m’ont donné le livre de Rilke Lettres aux jeunes poètes, comme statut d’autorité en disant ‘je vais t’aider’. Ils te donnent des outils dont tu n’as même pas besoin”.

Sous formes d’une multitude de mini lettres et de répétition, leur poésie détourne le concept du livre de Rilke et interroge la légitimité littéraire. Qui à le droit de parler? Qui est en position pour donner des conseils d’écriture? Qui est le maître de l’art littéraire? Pour les six auteures du collectif, participer à l’ouvrage permet de visibiliser l’écriture collective et d’ouvrir la voie à d’autres auteur.es queers et non-binaires, de “créer l’espace qu’il nous manquait il y a quelques années”.

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Claire Finch, l’une des auteure du collectif RER Q qui a écrit un lettre pour l’ouvrage © Tous droits réservés
Milady Renoir, un hommage aux femmes
"Comment être au monde ? Sur ou sous le monde ? Les NON affament. Les OUI creusent. L’habitude du cri et de son impossibilité de sortir. Crier dedans. L’écriture , cette insularité qui concède à nos raz-de-marée."

Milady Renoir est une poétesse, performeuse et militante “anti-sexiste, anti-raciste et anti-capitaliste, et anti-....iste”. Ses écrits sont centrés sur les “corps sous-estimés, les esprits encombrés et les relations en tensions”. Sa lettre s’adresse aux poétesses de tout âge, de tout temps, “aux copines, aux jeunes mais surtout, je parle aux vieilles”.

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Autoportrait de la poétesse Milady Renoir intitulé Chardonne © Tous droits réservés
Elle écrit aussi aux mortes, les remercie, car sans elles, l’autrice n’aurait “pas été assurée, affinée, autorisée et par la suite, émancipée de leurs influences”. Elle a voulu retracer ces héritages poétiques.

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Aux vivantes, elles les invitent “à y aller, quitte à se planter, à déchirer des pages mais en meute, en troupe, en horde, y aller”. L’autrice, à l’instar des vingt autres poétesses, veut donner du soutien à toute écrivaine en herbe, ou confirmée, car comme l’explique Aurélie Olivier, le problème c’est qu'aujourd'hui, “vu le monde dans lequel on vit, c’est toujours un peu les mêmes personnes qui se sentent autorisées à écrire".

Cet article a été écrit dans le cadre d'un stage au sein des Grenades-RTBF.

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Des femmes en résistance face à la destruction de l'environnement , femmes ,

30 Août 2021, 21:05pm

Publié par hugo

Des femmes en résistance face à la destruction de l'environnement
    
Une chronique de Camille Wernaers, pour Les Grenades
 Publié à 08h22
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Cette chronique a été écrite pour le neuvième épisode des Grenades série d’été, saison 2, diffusée tous les dimanches de 17h à 18h sur La Première.


Plantes et femmes : forcément cette association nous fait penser aux sorcières. La figure de la sorcière est importante pour les féministes, en tant que figure politique à se réapproprier.

Cela me rappelle une phrase de l’écoféministe et sorcière américaine Starhawk quand je l’ai interviewée en 2017 lors de sa venue en Belgique pour le magazine axelle : "On doit apprendre à reconnaître que c’est un grand pouvoir de s’occuper d’un enfant ou d’un jardin, bien plus que de tirer sur quelqu’un". Elle compare cela avec la figure ultra médiatisée de Wonder Woman, cette super héroïne qui reprend des codes badass très masculins. En résumé : c’est une guerrière qui tabasse tout le monde autour d’elle et est considérée comme puissante.

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Déconstruire la notion de pouvoir
Les écoféministes nous invitent à déconstruire cette notion de pouvoir et à nous intéresser au grand pouvoir qu’est celui de faire pousser des plantes pour nous nourrir ou nous soigner. On rappelle qu’au Moyen Age, certaines femmes considérées comme sorcières et tuées pour cette raison utilisaient librement la nature pour soigner. C’était des guérisseuses plutôt que des guerrières et c’est cela qui dérangeait.

►►► A lire aussi : L'écoféminisme et la revalorisation du care pour changer le monde

Ce qui nous amène à la question des agricultrices ! On a cette image de l’agriculteur sur son tracteur, mais si on décentre un peu son regard, on se rendra compte que, dans ce qu’on appelle les "pays du Sud", 80 % des personnes qui collectent l’eau, connaissent les semences et les cultivent, sont des femmes, alors que les terres sont principalement détenues par des hommes ou par des grandes entreprises… Les femmes ont donc également cette connaissance, elles sont surtout invisibilisées.

Résistances
Citons encore quelques mouvements de résistance de femmes face à la destruction de l’environnement. On fait généralement remonter la naissance de l’écoféminisme au mouvement Chipko en 1970 en Inde qui lutte contre la déforestation. Concrètement, des femmes enlaçaient des arbres pour empêcher qu’ils soient coupés. Le mouvement de la ceinture verte, lui, se passe au Kenya, des femmes plantent des arbres tout autour de leur village ou de leur ville. Depuis 1977, on estime que 51 millions d’arbres ont été plantés, rien que ça.

En Amérique, à Détroit plus précisément, la D Town Farm est une ferme gérée par des femmes afro-américaines qui proposent des jardins partagés. Il s’agit de donner accès à de la nourriture saine et accessible aux communautés de la ville. Il y a aussi le concept de la Belge Astrid Genette dans son Jardin des Mycorhizes. : "C’est presque un acte militant que de vouloir cultiver selon les principes de l’agriculture paysanne : revenir à une culture à échelle humaine, en prenant compte de la faune et de la flore indigène et en incluant dans notre paysage les familles qui nous font confiance. [...] Le Jardin des Mycorhizes est cultivé sur une très petite surface : 40 ares. Il a pour objectif de nourrir une soixantaine de familles", explique-t-elle.

►►► A lire aussi : In Astrid Genette We Trust, maman solo et maraîchère

Ecoutez l'émission dans son intégralité

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Femmes noires au cinéma : aller "au-delà des histoires d’immigration, de gangs et de prostitution" ,

30 Août 2021, 20:20pm

Publié par hugo

 Femmes noires au cinéma : aller "au-delà des histoires d’immigration, de gangs et de prostitution"
 
Tiphaine Counali, pour Les Grenades
 Publié le dimanche 29 août 2021 à 09h29
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En mars dernier, sortait le film Regard noir, co-réalisé par l’actrice Aïssa Maïga. Le documentaire questionne les origines du racisme à l’encontre des noirs dans le cinéma.

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Le long-métrage interroge les origines du racisme du cinéma français, américain et brésilien. La comédienne avait déjà mis en lumière la problématique en publiant, en 2018, Noire n’est pas mon métier. L’ouvrage est un essai collectif co-rédigé par seize actrices françaises noires et métisses dont Firmine Richard, Shirley Souagnon et Karidja Touré.

Dans l’ouvrage, les comédiennes dénoncent les discriminations à l’encontre des femmes noires et métisses dans le cinéma français, à la télévision, au théâtre et dans le milieu culturel plus largement. Moment marquant : pour promouvoir le livre et son message, les seize contributrices  ont monté ensemble les marches du Festival de Cannes, point levé.

Mis en lumière en 2018 déjà, la question de la place des actrices noires a depuis peu évolué. Stéréotypes historiquement ancrés, manque de visibilité ou rôles creux, les rôles complexes se font toujours rares.


"Si l’on demande à des gens de donner le nom d’une actrice ou d’un acteur noirs, ils buguent. À part Omar Sy, les gens vont dire : 'aah mais oui, c’est celui qui joue dans ce film…'". Priscilla Adade est actrice et comédienne depuis presque dix ans. Belge d’origine béninoise, ghanéenne et togolaise, elle remarque que dans l’industrie du cinéma francophone, en tant que personne noire, "On a pas de nom et d’identité comme ont les acteurs blancs. C’est le cas de tous les non-blancs".

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Pour Djia Mambu, journaliste et blogueuse, il y a certes aujourd’hui "une volonté d’ouvrir le débat, mais dans les faits, rien n’est mis en place pour changer". L’auteure de Peaux noires, médias blancs, affirme que "même en prenant en compte le contexte minoritaire en France et en Belgique [...], les personnages noirs au cinéma sont sous-représentés". Les femmes noires, stigmatisées du fait de leur sexe et de leur couleur de peau, sont encore moins visibles au cinéma.

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Priscilla Adade lors d’un filage de la pièce « Fire will become ashes but not now » de Pitcho Womba © Nafi Yao
"Légère, prostituée, victime, immigré, fragile"
Priscilla Adade constate une évolution dans l’industrie, mais un peu superficielle. Les personnages de couleurs sont certes présents, mais souvent invisibles car accessoirisés. "Ce n’est pas l’histoire principale du film, ni le protagoniste central. C’est l’un des potes. Aujourd’hui on va toujours mettre un noir à un moment, mais parce qu’il ‘faut’ et le personnage n’est pas élaboré, creusé, défini". 

Lorsqu’ils ne sont pas invisibles, les personnages noirs sont stéréotypés. L’actrice remarque que beaucoup de castings sont "soit un rôle secondaire, on le voit peu et on va mettre une personne de couleur mais dont l’origine a très peu d’importance, soit tu es un gangster, un immigré, une prostituée, une aide-soignante".  En France, la plupart des rôles pour les acteurs et actrices noir·es se passent en milieu urbain. En Belgique, les rôles tournent souvent autour de l’immigration et la prostitution décrit Priscilla Adade. Djia Mambu cite le film “Black” d’Adil El Arbi et Bilall Fallah, comme l’un des seuls long-métrages belges avec plusieurs rôles principaux de femmes de couleur. "Il y a un personnage ou deux de femmes noires, mais là aussi ça concerne des luttes entre communautés ethniques".


Djia Mambu affirme que dans le paysage cinématographique, la femme noire, soit "on la montre légère, prostituée, victime, immigrée, fragile", soit "elle est mystérieuse, sauvage". Cette représentation de la femme noire comme exotique et hypersexualisée s’ancre dans le passé colonial belge et français et le mythe du “bon sauvage”.

►►► A lire aussi : Colonisation: aux origines de l'hypersexualisation des femmes noires

Le rôle de Joséphine Baker dans Zouzou l’illustrait déjà en 1934. Zouzou y est est sensuelle et clownesque. Le personnage a une identité ethnique ambigüe : Zouzou est née en Polynésie, elle est jouée par une américaine, qui revient de Martinique et chante "Qui me rendra mon pays, Haïti". Le personnage est écrit comme un personnage “noir”, sans identité définie. La journaliste et activiste Rokhaya Diallo explique que dans le cinéma français, les personnages noirs sont historiquement des "supports de diffusion des préjugés".

Le cinéma américain, un idéal ?
Le cinéma américain est cité comme un exemple à suivre par les deux femmes. Priscilla Adade a grandi avec ce cinéma. "Je me suis demandée pourquoi. C’est parce qu'il y a plus de personnages noirs auxquels je peux m’identifier". L’industrie a commencé une prise de conscience après la lutte pour les droits civiques dans les années 1950 et 1960.

Aujourd’hui de nombreux studios accueillent davantage de producteurs, d’acteurs et de réalisateurs non-blancs. Des chaînes communautaires destinées à une audience noire permettent à la population d’exister dans l’espace médiatique, à l’instar de BET.

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Jackie Robinson et Louise Beavers dans une scène du film The Jackie Robinson Story. 1950 © Tous droits réservés
Mais ce cinéma n’est pas  non plus exempt de toute critique.  Aux Etats-Unis et en France, l’industrie fait preuve de colorisme. "On voit une distinction des femmes noires selon la carnation de leur peau. La femme la plus noire est la méchante, la moins jolie", explique la journaliste.

Un autre phénomène, particulièrement présent aux Etats-Unis, irrite Djia Mambu: la super-black woman. "Celles qu’on va mettre en avant, sont celles qui sont déjà confirmées dans un autre art". Lorsqu’on a commencé à voir des rôles importants de femmes noires dans des films à destination d’un public international, ils étaient alors joués par des stars internationales. Whitney Houston dans Bodyguard, Janet Jackson dans Poetic Justice, et récemment Rihanna dans Ocean’s 8 liste Djia Mambu. "On a tendance à aller chercher une personnalité à la place de comédiennes de métier [...]. On a peur de miser sur une comédienne noire non-confirmée, on se dit qu’il faut prendre une star pour que ça marche".

►►► A lire aussi : Le racisme dans les médias, un fait divers plutôt qu'un phénomène de société ?

Les femmes noires dans le cinéma américain n’échappent pas aux rôles stéréotypés. Trois représentations, issues de l’histoire esclavagiste du pays, reviennent historiquement. La Mammy maternelle et servile, la Jezebel sexualisée et amorale et la Sapphire, forte et agressive. Ces stéréotypes à l'écran renforcent les clichés dont sont victimes les femmes noires. Michelle Obama et Serena Williams ont, par exemple, été à de nombreuses reprises taxées d’ "angry black woman" (femmes noires en colère).


Un manque de personnes non-blanches dans l’écriture
Priscilla Adade est catégorique, le fond du problème se trouve au niveau de la création artistique. "Tant qu’on n’aura pas plus de réalisateurs, de scénaristes, de producteurs noirs, les choses ne changeront pas". Djia Mambu précise que les créateurs de contenus audiovisuels ont tendance à créer des choses qui leur ressemblent. "On est les meilleurs pour créer ce à quoi on est habitué. C’est humain". Les créateurs et créatrices noir·es n’ont pas assez accès aux positions où ils pourraient créer des personnages et du contenu qui leur parle et leur ressemble.

Si c’est pour parler de gangs à Matongé, là on donne de l’argent, là c’est une histoire ‘de noirs’. Par contre, si c’est plus subtil, c’est plus compliqué

Comment ouvrir l’industrie à davantage de personnes non-blanches ? En la démocratisant. "Il faut être riche pour être producteur. C’est un truc d’homme bourgeois blanc, comme dans beaucoup de milieux où il y a de l’argent". L’actrice estime qu’il faut plus d’aides comme la Commission du cinéma, qui finance des projets de longs et courts-métrages.

Des fonds avec un système d’anonymisation des œuvres, pour éviter aux mêmes scénaristes connus d’être sélectionnés chaque année grâce à leur nom. La comédienne recommande également l’imposition de quotas dans les membres du jury dans un premier temps. ""La raison pour laquelle certaines histoires ne sont pas racontées [...] c’est que le jury n’est pas diversifié. Il aime un certain genre d’histoires. [...] Si c’est pour parler de gangs à Matongé, là on donne de l’argent, là c’est une histoire ‘de noirs’. Par contre, si c’est plus subtil, c’est plus compliqué".

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Du changement à venir ?
Depuis 2018, l’industrie du cinéma a-t-elle évolué ? "Je ne vois pas de progrès en Belgique", assure Djia Mambu. "Ça me fait plaisir quand je vois des actrices comme Babetida Sadjo dans une série Netflix, mais c’est encore insuffisant". Pour Priscilla Adade aussi, "ça n’a rien changé. Babetida et moi on a été touché par ça, clairement c’est exactement la même situation ici". 

Priscilla Adade pense que le nombre réduit d’actrices noires en Belgique est une raison, le manque de rôles aussi. "On a pas encore eu de mouvements comme ça ici. On y pense. J’étais surprise de voir qu’il n’y avait pas beaucoup de liens entre les actrices noires, comme il avait très peu de rôles. C’est moins unifié que maintenant". Mais la comédienne assure que le changement n’est pas fini: "On est prêtes à tout faire péter !"

"Ce qu’on ne voit pas n’existe pas"
Mais pourquoi la question de la représentation est-elle si importante? "Parce que ce qu’on ne voit pas n’existe pas", répond Djia Mambu. Le cinéma, comme d’autres médias audiovisuels, peut donner l’illusion de représenter le réel. Les représentations communiquées peuvent alors nourrir les clichés et stéréotypes préexistants sur la population noire.

"Moi on m’a demandé plusieurs fois comment ça se fait que je n’ai pas l’accent! [...] Peut-être parce que la personne, l’image qu’elle a de la femme noire, elle a un accent d’une partie de l’Afrique prononcé", précise Djia Mambu.

Priscilla Adade, quant à elle, milite pour "qu’on arrête de dire un noir, une noire. Que cela soit aussi difficile de réduire un personnage à ça que ça l’est pour un personnage blanc".

Cet article a été écrit dans le cadre d'un stage au sein des Grenades-RTBF.

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Jeux Paralympiques : comment les médias marquent des points

30 Août 2021, 19:02pm

Publié par hugo

Jeux Paralympiques : comment les médias marquent des points
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L'athlète belge Joyce Lefevre lors des Jeux Paralympiques de 2016. © Belga

Tiphaine Counali
 Publié le jeudi 26 août 2021 à 11h40
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Mardi 24 août 2021, les Jeux paralympiques d'été ont démarré à Tokyo. Des sportifs et sportives en situation de handicap physique, visuel ou mental du monde entier vont s’affronter pendant deux semaines. Les athlètes sont dans les startings blocks, mais les médias, eux, le sont-ils ?


"Je crois que j’en ai marre […] car se congratuler, se dire qu’on fait du bon travail, alors pas un seul journaliste français […] n’était présent aux derniers championnats du monde de paraathlétique (sport n°1 paralympique) à Dubaï, en dit long sur nos intentions". L’année dernière, Arnaud Assoumani, un champion paralympique français s’est insurgé contre le journal sportif l’Equipe et le manque de visibilité des Jeux paralympiques. Alors que les conséquences du report des Jeux olympiques avaient été analysées dans tous les médias français, celles des Jeux paralympiques ont été reprises dans peu d’articles. La couverture médiatique des Jeux paralympiques est historiquement moins importante que celle des Jeux olympiques. Mais pourquoi une telle différence de médiatisation ?


Géraldine Letz est chercheuse en sciences de l'information et de la communication à l’université de Lorraine. Elle est spécialisée sur la question du sport et du handicap. Selon l’universitaire, la visibilité réduite des Jeux paralympiques s’explique en partie par leur émergence tardive.

La première session s’est, en effet, tenue à Rome en 1960. Un suivi médiatique s’est ensuite progressivement mis en place, mais de manière sporadique. C’est à partir des années 2010 que les médias commencent à porter un réel intérêt aux Jeux paralympiques. Davantage de moyens sont mis en œuvre pour relayer l’actualité des Jeux.

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Deuxième frein à la visibilité médiatique de l’événement : l’aspect économique, explique Géraldine Letz. Les Jeux olympiques et paralympique s’inscrivent dans une logique de sport spectacle, par conséquent, les médias investissent de l’argent et attendent qu’il y ait un retour sur investissement. Les industries médiatiques craignent un désintérêt du public, du fait du manque de connaissance sur certaines disciplines ou du manque de connaissance sur le handicap. Pour la chercheuse, la problématique centrale des médias est : "Comment mettre en avant des corps qui ne répondent pas aux moules normatifs de la société ?". L’enjeu est de permettre une visibilité "accessible et compréhensible par tous".

Trouver l’angle juste 
Autre enjeu médiatique : mettre en scène et filmer les personnes en situation de handicap sans tomber dans le pathos. "Lorsqu’on voit des reportages à la télévision, ça peut vite aller dans le pathos si le handicap fait suite à un accident", détaille l’universitaire. Pour les Jeux de Londres en 2012, le Royaume-Uni a décidé de filer la métaphore du super-héros. Avec la chaîne publique Channel 4, le pays a organisé une campagne de publicité massive sur la thématique “Meet the Superhumans”.

En 2016, le modèle est repris pour les Jeux de Rio en ajoutant une ouverture sur la vie quotidienne. Pour la chercheuse, l’objectif est de montrer "que l’approche capacitaire n’est pas seulement dans le stade, mais que l'athlète est une personne comme une autre".


Le fait de montrer les athlètes et de les identifier avec cette étiquette de héros permet de créer un modèle compréhensible par tous. "On connait tous un super-héros ou une super-héroïne et on sait ce que ça cache derrière, sur les blessures et la vie stigmatisée". Mais la métaphore est ambigüe : elle permet certes une identification du public aux athlètes, cependant cela réduit les sportifs en situation de handicaps à ce statut. "Les athlètes avec qui j’ai discuté ne se considèrent pas comme des super-héros. Ils veulent être considérés comme des athlètes à part entière. Comme les athlètes valides, ils s’entraînent dur, sans forcément avoir les mêmes moyens derrière". 

Guillaume Gobert, le porte-parole du Belgian paralympic commitee (BPC) pointe également du doigt une couverture parfois inégalitaire des sportifs. "On voit que si l’athlète n’est pas connu, beaucoup dépend de son histoire : d’où il a eu son handicap etc. Si l’histoire n’est pas très spectaculaire, il est vite moins intéressant".

Le communicant se souvient de Marieke Vervoort. "L’athlète avait une histoire particulière, et donc des performances qui n'étaient peut-être pas importantes pour elle étaient médiatisées comme si elle avait gagné le championnat du monde". Le BPC prépare et envoie les athlètes aux Jeux paralympiques, aux compétitions internationales et aux championnats du monde. L’organisation s’est aussi fixée comme objectif de visibiliser le handisport en Belgique, afin que "toute personne en situation de handicap puisse pratiquer un sport à son niveau et inspirer autour de lui ou elle".

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Une visibilité accrue
En 2012, alors que les Jeux olympiques sont largement diffusés, les Jeux paralympiques fin août attirent moins les caméras. De nombreuses contestations éclatent et dénoncent le manque de couverture médiatique. "La cérémonie d’ouverture et de clôture ainsi qu’un match de cécifoot avaient été les seules diffusions sur France Télévision", précise Géraldine Letz. Pour les Jeux suivants à Rio, il y a un effort médiatique. Plusieurs centaines d’heures des Jeux sont diffusées sur la chaîne publique française.

On n’est plus pris comme des handisportifs, on est pris pour des sportifs

En Belgique, les Jeux ont commencé à être suivis à partir des Jeux de Londres, retrace Guillaume Gobert. Aujourd’hui, il remarque une vraie évolution dans la couverture des Jeux. Les moyens mis en place augmentent : on envoie davantage de journalistes. "On voit une très grande différence entre Londres [...] et Tokyo. La dernière update, c’est qu’on aura huit équipes de télévision à Tokyo".

Les dispositifs mis en place par les médias aussi ont évolué. " La RTBF va faire des directs chaque jour, pendant plusieurs heures. La VRT prépare plusieurs directs en télévision et en ligne. [...] Ils font beaucoup plus qu’avant". Le porte-parole remarque également une meilleure médiatisation du handisport en dehors des périodes de Jeux. Bien qu’en télévision, cela soit encore rare, de plus en plus de directs en ligne diffusent des compétitions de handisport.

Joachim Gérard, est classé troisième au ranking mondial de tennis en chaise. En août, il participera aux Jeux paralympiques pour la quatrième fois. Avoir de la visibilité médiatique est primordial pour l’athlète. "C’est un cercle vertueux. Ça me permet d’avoir des sponsors, les sponsors permettent d’avoir de l’argent, l’argent permet d’avoir des résultats et les résultats permettent d’avoir de la médiatisation".

Comment mettre en avant des corps qui ne répondent pas aux moules normatifs de la société ?

Mais ce même cercle peut devenir vicieux : sans médiatisation, il y a un accès plus difficile aux sponsors. Il a observé l’évolution de sa couverture médiatique et celle du handisport. "On n’est plus pris comme des handisportifs, on est pris pour des sportifs. On voit le changement dans les médias mais aussi dans le regard des spectateurs". Satisfait de sa médiatisation, il déplore tout de même un manque d’intérêt pour le handisport plus largement. "Je pense que la couverture médiatique pourrait être beaucoup plus répandue à d’autres athlètes qui ont d’aussi bons ou de meilleurs résultats que moi. Sur ce point, je suis déçu. La médiatisation s’arrête à un ou deux sportifs, alors que tous le mériteraient". 

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Joachim Gérard, joueur de tennis en chaise, participe à ses 4èmes Jeux Paralympiques à Tokyo © Tous droits réservés
Et les femmes ?
Une étude de l’UNESCO en 2018 révèle qu’en sport, les femmes ne reçoivent que 4% de la couverture médiatique. Les Jeux olympiques est l’un des rares moments où les sportives valides font la une. Mais quelle une !

Le rapport montre également que leur médiatisation est stéréotypée et sexiste. Les articles se focalisent sur leur apparence et leur vie privée. Ils valorisent le physique des sportives au détriment de leurs performances. Cette couverture complique l’héroïsation de ces athlètes. Les termes les plus souvent associés aux sportives valides dans les médias sont "âgée", "enceinte" ou "mariée", selon une étude de Cambridge de 2016 sur les médias anglophones. Quant aux hommes, ce sont les termes "fort", "grand" ou "rapide".

On joue encore un peu sur les clichés attachés au corps féminin. On joue sur l’érotisation du corps féminin, sur la féminité. L’image de la mère aussi. Les articles et les photos vont s’attacher à ça

Les para-athlètes féminine cumulent les problématiques médiatiques liés à leur statut de femme, ainsi que ceux liés à leur statut d’athlète en situation de handicap. A l’instar des athlètes paralympiques hommes, ces sportives sont sujettes à une visibilité médiatique moindre ; et comme les athlètes valides femmes, elles rencontrent une couverture médiatique centrée sur leur vie quotidienne et leur physique.

Pour Géraldine Letz, "on joue encore un peu sur les clichés attachés au corps féminin. On joue sur l’érotisation du corps féminin, sur la féminité. L’image de la mère aussi. Les articles et les photos vont s’attacher à ça. Pour beaucoup d’athlètes avec prothèse, on est dans la mise avant de la féminité. Dans les photos, la prothèse est soit façonnée de façon artistique ou soit gommé par la mise en scène".

La chercheuse a étudié le cas de Marie-Amélie Lefur, para-athlète et aujourd’hui présidente du Comité paralympique et sportif français. Elle explique que la sportive "avait un tatouage papillon sur le ventre et de nombreuses photos étaient centrées sur ça". Mais l’universitaire convient que l’érotisation de l’athlète est moins présente depuis les Jeux de Tokyo.

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Catherine Vanden Perre est productrice dans la section sport de la RTBF. Elle explique qu’en termes de couverture médiatique, effectivement le média "est un peu en déficit de diversité. On couvre cérémonie d’ouverture, de clôture et des directs, mais il faut avouer qu’il y a peu de femmes dans les élites paralympiques. Celle qui a le plus de chance de médaille, c’est Michèle George et elle évidemment on va couvrir". Deux directs sont prévus pour la cavalière handisport.

Au total, 32 athlètes belges prendront part à ses Jeux paralympiques 2020 durant une semaine et demie. Et la première médaille a été décrochée pour la Belgique ce jeudi  : dans le contre-la-montre (1000 mètres) en tandem pour les malvoyantes, Griet Hoet et sa pilote Anneleen Monsieur décroche le bronze en cyclisme sur piste.

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Une logique d’entraide 
Une meilleure visibilité du handisport est primordiale parce que le sport est "vecteur d’intégration", conclut Géraldine Letz. Cela permet de faire une place dans la société à des personnes stigmatisées ou mises à part. 

Le BPC voit les Jeux paralympiques comme une vitrine. C’est l’occasion pour les athlètes de changer la perception des personnes en situations de handicap. L’objectif n’est pas de faire rivaliser Jeux olympiques et paralympiques. Géraldine Letz affirme que l’idée est "de jouir du statut des Jeux olympiques, pour avoir la même dynamique aux jeux paralympiques". On remarque en Belgique que les sports populaires chez les valides pendant les Jeux olympiques, comme l’athlétisme ou le cyclisme, sont des sports de plus en plus suivis au niveau paralympique. 

Le porte-parole du BPC va plus loin. "Les sports valides aident à développer le sport pour tous et le sport paralympique de haut niveau. […] L’inclusion est devenue importante au niveau du sport valide. Dans la politique et dans les structures, il y a de plus en plus une intégration du handisport. Par conséquent, il y a de plus en plus de possibilités pour les personnes en situation de handicap de trouver un sport qu’elles aiment, près de chez eux".

Jeux paralympiques : un autre regard !

Jeux paralympiques : revivez les meilleurs moments de la 1ère journée


Cet article a été écrit dans le cadre d'un stage au sein des Grenades-RTBF.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_jeux-paralympiques-comment-les-medias-marquent-des-points?id=10830075

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4 festivals féministes pour poursuivre la lutte dès la rentrée

29 Août 2021, 11:05am

Publié par hugo

4 festivals féministes pour poursuivre la lutte dès la rentrée
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4 festivals féministes pour poursuivre la lutte dès la rentrée
4 festivals féministes pour poursuivre la lutte dès la rentrée
Pauline Machado 
Par Pauline Machado
Publié le Jeudi 26 Août 2021
Familiaux, inclusifs, intersectionnels, écolos : les festivals féministes de la rentrée 2021 nous réjouissent. On dresse la liste de 4 d'entre eux, à ne pas louper. Et ça démarre dès ce samedi 28 août.
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La rentrée ne rime pas uniquement avec nostalgie d'été et envie de tout quitter : c'est aussi le moment de planifier ses prochaines sorties culturelles et engagées. Tant mieux, à défaut de soleil, ces prochaines semaines seront chargées en festivals féministes passionnants. Des rencontres, des concerts, des conférences où nombreux thèmes nécessaires seront abordés. Bouillonnant.

"Sortir de l'hétérosexualité est-il essentiel pour abolir le patriarcat" chez WeToo Festival, rapport entre genre et alimentation au Très Gros Festival ou encore "Le féminisme : un mouvement de libération des femmes... et des hommes ?" lors du Festival Impulsions, autant de problématiques qui prêteront à débattre et à déconstruire nos pensées. On vous dresse la liste (non-exhaustive) de 4 événements à booker.

1- Le Très Gros Festival, le 28 août

Le Très Gros Festival aura lieu ce samedi 28 août, de 12h30 jusqu'à minuit. Quasi douze heures d'activités, de vide-dressing grande taille, de collecte solidaire, de marché des créateurices. Du yogras, aussi, du nail-art, de la pétanque et des podcasts, avec l'enregistrement live de deux épisodes de C'est compliqué, une création de l'activiste et journaliste Lucile Bellan, produite par Slate.

Au programme, la diététicienne Ariane Grumbach, la chercheuse en sociologie Solenne Carof et Anouch du collectif Gras Politique (qui organise l'événement) discuteront du rapport entre Genre et Alimentation. Puis, ce sera au tout de la poétesse et activiste afro-féministe Kiyémis, du co-fondateur de Handi queer Dave Pereira et de Nicolas Maalouly, président de l'association les Ours de Paris, "une discussion franche et sans complexe sur la place du corps gros dans les relations intimes", décrit Gras Politique.

Une journée qui se ponctuera en beauté par la Très Grosse Soirée, à partir de 21 heures, avec un drag show des soeurs de la Perpétuelle Indulgence du Couvent de Paname, Madame de Grognasse et Jésus la Vidange. Un "moment de militantisme et de performances" mis en scène par la journaliste Marie de Brauer, réalisatrice du docu La grosse vie de Marie, suivi d'un DJ set de Grandpamini. On y court.

Le Très Gros Festival, le 28 août au Wonderland, Paris 20e. Entrée gratuite. Tarif pour l'enregistrement des podcasts : 10 euros l'un, 18 euros les deux épisodes.

2- WeToo Festival, du 9 au 12 septembre

"Un festival féministe, familial et inclusif qui s'adresse aux femmes, hommes et personnes non binaires, de 0 à 107 ans". C'est ainsi que le site présente le projet, qui lance du 9 au 12 septembre prochain sa deuxième édition. Mais attention, si "familial" signifie bien qu'on peut y trimballer nos gosses sans problème, c'est surtout à des fins politiques et anti-patriarcales que l'équipe du WeToo Festival a décidé d'orienter son événement autour de ce pilier sociétal.

"La famille, lieu de l'intime et du privé, est un espace hautement politique. Elle est un des principes les plus solidement ancrés de notre société. Lieu refuge ou de douceur, c'est aussi là où s'exercent une redoutable violence et de grandes inégalités", dissèquent ses organisateur·ice·s. "Envisager un festival féministe ET familial, c'est donc se confronter d'emblée à un hiatus quasi irréconciliable. Et pourtant. Si la famille est un des terreaux de la domination patriarcale, économique, sexuelle, c'est précisément là où il nous faut agir."

Pour agir, justement, iels proposent spectacles, podcasts, tables rondes autour d'axes divers et pertinents. On retient déjà, entre autres, Les fées pètent l'écran, ciné-concert détournant les contes et dessins animés pour enfants en se jouant des clichés sexistes, l'atelier Chevaliers en tutu, princesses en baskets, pour questionner les stéréotypes de genre dès l'enfance, et la table ronde Identités de genre, ouvrir nos familles à tous les possibles.

WeToo Festival, du 9 au 12 septembre 2021, au Ciné 104 et à la Cité Fertile de Pantin. 15 euros le premier spectacle, 7 euros les suivants.

3- Festival Impulsions, du 15 au 19 septembre

"Be A Man", de Cédric Doumbé
Cette année, le Festival Impulsions met en avant l'impact du patriarcat sur les masculinités, et l'impact des masculinités telles qu'elles sont façonnées par le patriarcat sur le quotidien des femmes. "Parler de cette pression, c'est aussi évoquer les conduites à risques, les addictions qui peuvent être la conséquence de ce que l'on impose aux hommes sur la domination", explique ainsi Bénédicte Brandet, présidente d'Impulsions Femmes, à La Nouvelle République.

Pour le décrypter, l'association culturelle, féministe et d'éducation populaire a demandé à la gynécologue-obstétricienne et fondatrice de la Maison des Femmes Ghada Hatem, ainsi qu'au champion du monde de kick-boxing Cédric Doumbé, d'être les marraine et parrain de l'événement.

Une collaboration qui s'illustre, entre autres, par la réalisation du court-métrage Be A Man, véritable fil rouge du festival. On y retrouvera ainsi une intervention de Lucile Peytavin, historienne et autrice du livre Le coût de la virilité, à l'occasion d'une table ronde sur le thème "féminisme et virilité", la projection du documentaire Dans le noir, les hommes pleurent, de Sikou Niakaté ou encore un atelier organisé par le Planning Familial intitulé "contraception : ça va faire mâle". A booker sans hésiter.

Festival Impulsions, du 15 au 19 septembre 2021, dans différents lieux de Niort. A partir de 5 euros.

4- Empow'her, du 17 au 19 septembre

Là aussi, il s'agit de la deuxième édition et là aussi, la longue liste d'ateliers, de conférences et de talks prendra place à la Cité fertile de Pantin. A l'origine du festival Empow'her, l'asso éponyme qui oeuvre depuis 2013 pour l'autonomisation sociale et économique des femmes en renforçant leur liberté et leur capacité à entreprendre.

Sur scène et dans chaque format proposé, plus de 200 intervenant·e·s. On retrouvera notamment les journalistes et autrices Lauren Bastide, Jennifer Padjemi, Grace Ly, les membres du collectif Les Louves et Entre nos lèvres, la cheffe d'orchestre Claire Gibault, ou encore la lanceuse d'alerte et fondatrice du mouvement "Réchauffons nos SDF" Sarah Frikh. Chacun des trois jours durant lesquels se déroulera le festival sera rythmé de conversations autour de vastes et essentiels sujets (convergence des luttes, burn-out, management féministe, économie circulaire...), afin de penser un monde plus durable et inclusif.

Et d'un slogan : "Célébrons les femmes qui façonnent le monde". Puissant.

Empow'her, du 17 au 19 septembre 2021, à la Cité Fertile de Pantin. Prix libre.


https://www.terrafemina.com/article/rentree-2021-4-evenements-feministes-a-ne-pas-louper_a359460/1

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En Afghanistan, la détresse des femmes, premières cibles des talibans ,

28 Août 2021, 23:54pm

Publié par hugo

 En Afghanistan, la détresse des femmes, premières cibles des talibans
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17 AOÛ 2021
 Mise à jour 23.08.2021 à 17:03 par 
TerriennesLiliane Charrier
Les femmes font partie des cibles prioritaires de la doctrine des talibans. Celles qui, depuis vingt ans, ont peu à peu acquis des droits, ont vu en quelques heures les nouveaux maîtres du pays réduire à néant les progrès effectués. Elles craignent de ne plus pouvoir travailler ni étudier et d'être forcées au mariage ; certaines ont peur pour leur vie.

Sa première nuit sous le régime des talibans, Aisha Khurram, 22 ans, l'a passée sans fermer l'oeil. Entre le bruit des balles et des avions évacuant des étrangers, elle n'est pas prête d'oublier cette journée qui "a brisé nos âmes et nos esprits", dit-elle.

C'est un cauchemar pour les femmes qui ont fait des études, qui envisageaient un avenir meilleur pour elles-mêmes et les générations futures.

Aisha Khurram, étudiante
"Pour toute la nation, voir ainsi tout s'effondrer en un instant, c'était la fin du monde", confie cette étudiante afghane, quelques heures après l'entrée des talibans dans Kaboul. Aisha Khurram, qui représentait la jeunesse afghane auprès des Nations unies, devait être diplômée de l'université de Kaboul dans les mois à venir. Mais le 15 août, elle et ses camarades n'ont pas pu accéder au campus ; leur avenir est désormais plus qu'incertain. "Le monde et les dirigeants afghans ont laissé tomber la jeunesse afghane de la manière la plus cruelle que l'on puisse imaginer, tempête-t-elle. C'est un cauchemar pour les femmes qui ont fait des études, qui envisageaient un avenir meilleur pour elles-mêmes et les générations futures".

La peur, comme un oiseau noir 
Aujourd'hui, alors que les magasins de burqas ne désemplissent pas, des jeunes femmes disent avoir caché leurs diplômes et pièces d'identité - on ne sait jamais... Dans certaines régions, toutefois, des filles retournent à l'école. Voilées, en tuniques noires, mais trop heureuses de reprendre la classe. Mais la peur est là, indéracinable : "la peur reste en vous comme un oiseau noir, explique Muska Dastageer, maîtresse de conférences à l'Université américaine d'Afghanistan, inaugurée cinq ans après le départ des talibans. Il déploie ses ailes et vous ne pouvez plus respirer."

L'histoire qui se répète ?
Lorsqu'ils dirigeaient ce pays, entre 1996 et 2001, les talibans avaient imposé leur version ultra-rigoriste de la loi islamique. Les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier. Le port de la burqa était obligatoire en public et elles ne pouvaient quitter leur domicile qu'accompagnées d'un mahram, un chaperon masculin de leur famille. Les flagellations et les exécutions, y compris les lapidations pour adultère, étaient pratiquées sur les places des villes et dans les stades.

S'il avait soulagé les Afghanes du joug de la charia, le départ des talibans du pouvoir n'avait pourtant pas forcément amélioré la vie de toutes les femmes, surtout dans les régions rurales, isolées et démunies.

(Re)lire notre article ► Afghanistan : donner la vie reste un acte à hauts risques pour les Afghanes

Le 15 août 2021, déjà, quelques heures après leur arrivée dans la capitale afghane, les talibans et leurs sympathisants s'employaient à effacer l'image des femmes dans l'espace public. "Des hommes se sont mis à arracher les images de femmes aux devantures des salons de beauté", témoigne Sonia Ghezali, correspondante de TV5MONDE. Depuis l'ambassade de France où elle s'est réfugiée, elle témoigne de la tension et l'effroi qui se sont emparés de la population :

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Invisibiliser les femmes
Les talibans ont affirmé à plusieurs reprises qu'ils respecteraient les droits humains s'ils revenaient au pouvoir en Afghanistan, en particulier ceux des femmes, mais en accord avec les "valeurs islamiques". Les Afghanes ont le plus grand mal à croire à ces promesses, à commencer par celles qui, pendant deux décennies, sont allées à l'université, ont occupé des postes à responsabilité, notamment en politique, dans le journalisme et même au sein de la magistrature et des forces de sécurité. 

De fait, la présentatrice de télévision Shabnam Dawran s'est vu interdire l'accès à la chaîne publique RTA pour laquelle elle travaille depuis six ans : "Je suis allée à mon bureau, mais malheureusement on ne m'a pas laissée entrer, même si j'ai montré ma carte de bureau. Les employés masculins avec des cartes professionnelles ont été autorisés à entrer, mais on m'a dit que je ne pouvais pas continuer à exercer mes fonctions, car le système a changé," explique cette journaliste bien connue dans une video. Pour toute explication à ce refus, elle s'est entendu dire qu'elle devait attendre que les talibans statuent sur son sort. "Ceux qui m'écoutent, si le monde m'entend, s'il vous plaît aidez-nous car nos vies sont en danger," ajoute-t-elle dans la video.


Parmi celles et ceux qui ont partagé la vidéo figure Miraqa Popal, un rédacteur en chef à la chaîne d'information en continu afghane Tolo News. "Les talibans n'ont pas autorisé mon ancienne collègue (...) Shabnam Dawran à travailler aujourd'hui", écrit-il le 18 août dans un tweet partagé des milliers de fois.

Depuis l'arrivée des talibans à Kaboul, d'autres femmes en vue se sont exprimées sur les réseaux sociaux pour témoigner de leur peur et de leur tristesse en voyant leur pays et toute leur vie tomber à nouveau aux mains des talibans. "J'ai commencé ma journée en regardant les rues vides de Kaboul, horrifiée pour les habitants, écrit Fawzia Koofi, une militante des droits des femmes et ancienne vice-présidente du Parlement afghan. L'histoire se répète si vite... En Afghanistan, écrit-elle encore, les femmes constituent la population la plus menacée et la plus exposée du pays" :

"Cachez vos visages, cachez vos yeux"
Lors d'une conférence de presse à Kaboul, le 17 août, le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, déclare que le port de la burqa, un voile intégral, ne sera pas obligatoire pour les femmes, et qu'"il existe différents types de voile". Dans le même temps, un mollah local, Assadullah Akhond Baradar, donne un tout autre ton au retour des talibans et ne laisse aucun doute sur l'intransigeance avec laquelle seront appliquées les règles dans sa région. Il met les femmes en garde : "Vous serez en sécurité, mais vous devez cacher vos visages, cacher vos yeux. Vous pouvez aller travailler, nous pardonnons à tout le monde... Mais si l'on vous voit avec les ongles des mains ou des pieds vernis, si l'on vous voit les lèvres maquillées, alors on sera en colère, on va tout couper et on va tout jeter. Faites attention."

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Libertés perdues
Le compte Twitter de Rada Akbar, une artiste de 33 ans, est rempli d'émoticônes "coeur brisé". "Mon Afghanistan bien-aimé s'est effondré sous mes yeux", écrit-elle dans un message.


Sur un autre tweet, une photo devenue virale montre un homme recouvrant de peinture la photo d'une mariée souriante affichée sur la vitrine d'un magasin. Car désormais, les images de femmes dans l'espace public sont proscrites. Alors que les talibans n'étaient encore qu'aux portes de la capitale, les Kaboulis, déjà, blanchissaient les vitrines pour cacher les publicités sur lesquelles des femmes, en tenue de mariage, affichaient un large sourire. 

Image diffusée sur Twitter
Image diffusée sur Twitter
Dès le lendemain de l'arrivée des rigoristes, les devantures des instituts de beauté étaient couvertes de peinture noire afin de dissimuler les visages des mannequins. Souvent, un combattant taliban patrouillait devant, fusil d'assaut en bandoulière. Ces instituts de beauté qui, en vingt ans, ont fleuri par centaines à Kaboul, et qui proposaient des séances de maquillage ou de manucure à ces femmes ayant grandi avec une burqa dissimulant tout leur corps jusqu'aux yeux. En juillet, déjà, la gérante d'un salon de beauté de Kaboul s'attendait à devoir le fermer si les talibans revenaient au pouvoir. "S'ils reviennent, nous n'aurons jamais la liberté que nous avons maintenant", redoutait la jeune femme de 27 ans, demandant à rester anonyme. "Ils ne veulent pas que les femmes travaillent", assurait-elle.


Pour Rada Akbar, ces gestes montrent qu'il faut désormais "effacer les femmes de l'espace public", puisque les talibans ne tolèrent pas de reproduction d'images des femmes. Cette peintre et photographe au physique altier et austère est connue pour ses autoportraits à la Frida Kahlo qui constituent sa déclaration d'indépendance et la revendication de son héritage, au nom des Afghanes. Cette année, elle a été contrainte d'organiser son exposition, qui rendait hommage à des personnalités féminines afghanes, en ligne, après avoir reçu des menaces. Désormais, sa peur est palpable : "Je veux devenir invisible et me cacher du monde", écrit-elle  sur Twitter.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres s'est dit "horrifié"  de "voir que les droits durement acquis par les filles et les femmes afghanes sont en train de leur être enlevés". Comme dans cette université privée, dont les employées ont été rayées des cadres du jour au lendemain, témoigne le journaliste Jamaluddin Mousavi :


Anticiper le pire et partir 
Sahraa Karimi, autrice de films sur la condition féminine, et l'une des réalisatrices afghanes les plus connues, a, dans un premier temps, assuré ne pas avoir l'intention de quitter l'Afghanistan. Le 16 août, elle publiait une lettre urgente appelant à l'aide pour protéger le peuple afghan, les femmes, les enfants, les cinéastes, les artistes face aux menaces des talibans - une lettre dont la traduction est publiée sur le site de nos confrères de L'Humanité. "Jusqu'au bout, je n'abandonnerai pas mon pays, déclarait-elle alors dans une vidéo publiée sur Twitter, essuyant des larmes. Peut-être, beaucoup penseront que c'est de la folie. Mais la folie, c'est ce qu'ont fait ceux qui ont abusé de notre patrie (...) La bêtise, c'est ce que le monde a montré en nous tournant le dos".

Quelques heures plus tard, elle renonçait à rester à Kaboul, craignant pour sa vie.


Le 17 août, elle annonce sur les réseaux sociaux qu'elle a réussi a quitté l'Afghanistan, avec l'aide de personnes et de pays étrangers :


Toutes ne peuvent pas en dire autant, comme cette jeune femme de 20 ans, dont le frère, Hashon Hassani, 21 ans, est réfugié en France depuis 2019, où il étudie la psychologie à l'université de Villetaneuse, en région parisienne. Il espérait que sa soeur, qui a déposé une demande de passeport à Kaboul il y a deux semaines, puisse le rejoindre bientôt : "Elle ne l'a pas reçu à temps... Là où ils passent, les talibans prennent les filles et les femmes. A partir de 12 ans, elles peuvent être mariées. Et si ma soeur était mariée de force ?"

Enlevées et mariées de force
Président de l'association Enfants d'Afghanistan et d'ailleurs, Reza Jafari confirme ces craintes sur le plateau du 64' de TV5MONDE le 17 août. Dans les zones reculées, la réalité est très éloignée des discours officiels tenus à Kaboul par des talibans en quête de légitimité, explique-t-il : "Dans les villages, les talibans enlèvent les filles âgées de 12 à 40 ans et les obligent à se marier avec eux. Les veuves et les célibataires ne peuvent plus sortir seules, elles doivent se marier. On est dans les années 1990".

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Ils vont venir chercher des gens comme moi et ils me tueront

Zarifa Ghafari, mairesse de Maidan Shar

Visée par des menaces et des tentatives d'assassinat depuis son élection, en 2018, à la mairie de Maidan Shar, une ville de 50 000 habitants près de Kaboul, Zarifa Ghafari semblait, elle, s'être résignée : "Ils vont venir chercher des gens comme moi et ils me tueront pour se venger", confiait-elle au media britannique en ligne inews.


Inquiétudes de par le monde
Dans une tribune publiée dans le quotidien américain New York Times, Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix 2014, dresse un parallèle entre le futur des femmes afghanes et sa propre situation, elle qui avait survécu en 2012 à un attentat des talibans au Pakistan : "Comme beaucoup de femmes, j'ai peur pour mes sœurs afghanes", écrit-elle. Ciblée d'une balle dans la tête pour avoir promu l'éducation des jeunes filles, l'adolescente de 15 ans avait été évacuée entre la vie et la mort vers un hôpital de Birmingham au Royaume-Uni, où elle avait repris conscience six jours plus tard.


Aujourd'hui âgée de 24 ans, elle vit au Royaume-Uni avec sa famille, diplômée de la prestigieuse université d'Oxford : "Je n'ose pas imaginer tout perdre - revenir à une vie dictée par des hommes en armes, écrit Malala. Les filles et les jeunes femmes afghanes se retrouvent encore une fois dans la situation où je me suis moi-même trouvée - désespérées à l'idée qu'elles ne vont peut-être jamais être autorisées à revenir dans une salle de classe, ou à tenir un livre".

De son côté, Chékéba Hachemi, première Afghane diplomate auprès du gouvernement provisoire en 2001, puis nommée première secrétaire de l'ambassade d’Afghanistan auprès de la Communauté européenne en 2002, confirme sur France24 que "toutes les femmes sont susceptibles de se faire assassiner, enlever ou violer" et que "l'enlèvement des petites filles au-delà de dix ans est la plus grande panique des familles dans les villages". Elle est convaincue que les talibans n'ont pas changé. Ils sont les mêmes, en plus riches, plus puissants, plus revanchards, plus hargneux. Dès que les caméras des médias internationaux se seront détournées, dit-elle, "les femmes vont être emmurées vivantes."


Les propos de Waheedullah Hashimi, un ancien commandant taliban et partie prenante dans les prises de décision talibanes, viennent confirmer ces craintes. A l'agence de presse Reuters, il décrit une volonté de mettre en place un pouvoir similaire à celui que les talibans ont appliqué lorsqu'ils étaient au pouvoir de 1996 à 2001 : "Il n'y aura pas de système démocratique du tout parce qu'il n'y en a jamais eu dans notre pays, déclare-t-il. Nous ne débattrons pas du type de système politique que nous devrions appliquer en Afghanistan parce que c'est clair. C'est la charia, c'est tout."


Le 17 août, dans une déclaration commune, l'Union européenne et les Etats-Unis se sont dits "profondément inquiets" de la situation des femmes en Afghanistan, appelant les talibans à éviter "toute forme de discrimination et d'abus" et à préserver leurs droits. A travers le monde entier, des manifestations sont chaque jour organisées en soutien aux Afghans, à commencer par les femmes et les jeunes filles, comme les féministes turques qui, le 22 août, devant le consulat d'Afghanistan à Istanbul, se sont réunies pour exprimer leur solidarité avec les femmes afghanes. Une semaine après la prise du pouvoir par les talibans, elles craignent une régression prévisible des droits des femmes afghanes. Les féministes turques ont également appelé le président Erdogan à ne pas reconnaître le nouveau pouvoir afghan.


Alors que les évacuations se poursuivent depuis Kaboul. En France de nombreuses associations se mobilisent pour rapatrier le maximum de femmes afghanes :

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Juges, avocates, magistrates en première ligne
Le principal syndicat français de la magistrature, l'Union syndicale des magistrats (USM), demande pour sa part au président Emmanuel Macron d'accorder l'asile aux juges afghanes : "Certaines se refusent à fuir mais la plupart souhaiteraient malheureusement quitter le pays, à contre-coeur parce qu’elles ont contribué à construire cette démocratie, elles espéraient une amélioration de la situation dans ce pays et malheureusement elles voient qu'aujourd'hui ce ne sera pas possible et qu'un retour en arrière va être extrêmement brutal et rapide, explique Céline Parisot, présidente de l'USM. En fait les femmes qui exercent un métier de pouvoir, pour les talibans c'est tout à fait intolérable. Elles reçoivent des menaces. Nos collègues sont déjà pour certaines décédées dans des attentats. Il n’y a pas que les femmes, il y a évidemment des hommes, mais en plus être une femme vis-à-vis des talibans c’est encore pire". 

 
 A lire aussi dans Terriennes :


https://information.tv5monde.com/terriennes/en-afghanistan-la-detresse-des-femmes-premieres-cibles-des-talibans-420837

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En Haïti, les femmes dans la crainte de violences sexuelles depuis le séisme ,

28 Août 2021, 23:52pm

Publié par hugo

 En Haïti, les femmes dans la crainte de violences sexuelles depuis le séisme
En Haïti, les femmes et les fillettes réfugiées dans des camps craignent d'être la cible de violences sexuelles, terriblement fréquentes après le séisme de 2010 qui avait dévasté Haïti.
En Haïti, les femmes et les fillettes réfugiées dans des camps craignent d'être la cible de violences sexuelles, terriblement fréquentes après le séisme de 2010 qui avait dévasté Haïti.
©AP Photo/Matias Delacroix
26 AOÛ 2021
 Mise à jour 27.08.2021 à 11:35 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
Outre les 2200 victimes et les destructions, le séisme du 14 août en Haïti a plongé des centaines de femmes dans une grande situation de fragilité. Dans les camps de fortune où elles sont réfugiées, la promiscuité fait craindre une recrudescence de violences sexuelles, comme à l'issue du tremblement de terre de 2010. 
"On n'est pas en sécurité." Dans un camp de fortune qui lui sert de refuge depuis l'effondrement de sa maison, Vesta Guerrier exprime une peur commune à de nombreuses Haïtiennes, que le séisme du 14 août a rendues extrêmement vulnérables.


Sous un fragile assemblage de draps et de bâches en plastique, elle vit avec son mari et leurs trois enfants dans le dénuement le plus total sur la pelouse d'un stade de football appelé Gabions, dans la ville des Cayes.

Le soir surtout, n'importe quelle personne entre sur le terrain.

Vesta Guerrier, sinistrée du séïsme
Déjà traumatisée par la destruction de sa maison sous l'effet de la secousse de magnitude 7.2 qui a ébranlé ce pays pauvre des Caraïbes, elle ne se sent pas protégée. "N’importe quoi peut nous arriver", lâche Vesta Guerrier, 48 ans. "Le soir surtout, n'importe quelle personne entre sur le terrain." Plus que tout, elle craint d'être victime de violences sexuelles, terriblement fréquentes après le séisme de 2010 qui avait dévasté Haïti, et forcé des centaines de milliers de personnes à se réfugier dans des camps.

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©Amnesty International
Regain de violences sexuelles à la suite du séïsme de 2010, selon Amnesty International

Dans les 150 jours ayant suivi le séisme, au moins 250 femmes avaient été violées dans les camps, selon un rapport d'Amnesty International publié en 2011. A la suite de cette catastrophe, les besoins spécifiques des femmes et jeunes filles  concernant la prévention des violences liées au genre et les mesures à prendre pour y faire face dans les camps n’avaient pas été suffisamment pris en compte, dénonçait le rapport.

"Les risques de viols et d’autres formes de violences liées au genre dans les camps haïtiens ont atteint des proportions effrayantes au cours de l'année qui a suivi le séïsme. Le présent rapport met en évidence la nécessité d’assurer la protection des femmes et jeunes filles vivant dans les camps en s’appuyant sur les recherches menées par Amnesty International et d’autres organisations sur les violences faites aux femmes et jeunes filles après le séisme" peut-on lire encore.

Voici les principaux facteurs qui augmentent les risques de violence liée au genre dans des camps selon les femmes interrogées par Amnesty International: le manque de sécurité et de maintien de l’ordre à l’intérieur des camps et la réponse inadéquate apportée par les policiers aux victimes de viol; le manque d’éclairage la nuit; les abris non sécurisés et inadéquats dont disposent les personnes déplacées, comme des tentes, des bâches et parfois seulement des couvertures et des draps; des toilettes/latrines et des installations sanitaires inadéquates à l’intérieur et autour des camps ainsi que le manque de mesures de protection pour les victimes de violence sexuelle, ce qui les expose à une victimisation secondaire.
Deux femmes blessées dans le tremblement de terre de magnitude 7,2 sont soignées à l'hôpital Immaculée Conception à Les Cayes, le 19 août 2021. 
Deux femmes blessées dans le tremblement de terre de magnitude 7,2 sont soignées à l'hôpital Immaculée Conception à Les Cayes, le 19 août 2021. 
©AP Photo/Joseph Odelyn
Danger et promiscuité 
Dans le camp Gabions, où 200 réfugiés doivent vivre dans la promiscuité, préserver son intimité relève de l'impossible. Vesta Guerrier confie ne jamais se dénuder totalement pour se doucher, et toujours attendre que le soleil soit couché pour faire sa toilette. Mais "il se peut qu'une lumière vienne se projeter sur moi et là je ne sais pas si la personne qui m'éclaire est quelqu'un qui vit ici avec nous ou si c'est quelqu’un de l'extérieur qui veut faire ce qu'il veut", témoigne-t-elle avec pudeur.

Nous les femmes et les petites qui sont sur le terrain, on souffre beaucoup.

Vesta Guerrier, sinistrée du séïsme
Alors que les quatre toilettes installées sont devenues inutilisables faute d'entretien, Vesta Guerrier dit "souffrir même si on veut uriner, parce que tout le monde nous regarde de tous les côtés". "Seules les filles peuvent comprendre ce que je vous dis : nous les femmes et les petites qui sont sur le terrain, on souffre beaucoup", soupire-t-elle, les traits tirés.

Ayant entendu des bribes de son témoignage, deux jeunes hommes se déclarant membres d'un comité d'organisation du camp s'empressent de déclarer que Vesta Guerrier ne comprend pas la situation.

On a peur, on a vraiment peur pour nos enfants. On a besoin de tentes pour retourner vivre chez nous en famille.

Une autre jeune femme sinistrée
Mais loin des oreilles de ces dirigeants auto-déclarés, d'autres sinistrées du camp Gabions témoignent elles aussi de leurs craintes. "On a peur, on a vraiment peur pour nos enfants. On a besoin de tentes pour retourner vivre chez nous en famille", demande Francise Dorismond, enceinte de trois mois.


Une brigade de vigilance nocturne
A quelques dizaines de mètres à vol d'oiseau du terrain de foot, un autre camp de fortune s'est formé, en réponse à ces risques de violence. Dans les ruines d'une ancienne boîte de nuit détruite par le passage du cyclone Matthew en 2016, des dizaines de personnes tentent de s'organiser un quotidien entre des draps tirés par de simples ficelles attachées aux murs.

Une femme au milieu des ruines d'un hôtel dans le village Les Cayes, dévasté par le séïsme, le 14 août 2021. 
Une femme au milieu des ruines d'un hôtel dans le village Les Cayes, dévasté par le séïsme, le 14 août 2021. 
©AP Photo/Fernando Llano
Au milieu de ce petit labyrinthe de tissus, une jeune mère essaie, avec une petite couverture, de rendre aussi confortable que possible l'endroit où allonger son bébé de 22 jours. "Le soir du séisme, j'allais aller dormir sur le terrain de foot à côté mais on m'a dit qu'avec mon bébé, ça n'était pas correct donc on m'a accueillie ici", témoigne Jasmine Noël. "Certains cherchent toujours à profiter de pareils moments pour faire ce qu’il ne faut pas", se désole la jeune mère tout en faisant téter son nouveau-né.

Depuis le séisme, elle assure n'avoir pas l'impression de "vivre vraiment". "Nos corps sont ici, oui, mais nos âmes ne sont pas là", confie Jasmine Noël en attendant le retour de sa mère, commerçante de rue, qui a peut-être réussi à gagner de quoi leur préparer un repas pour la journée.

On a instauré une brigade de vigilance qui circule toute la nuit et veille à ce qu'aucun jeune garçon ne commette de violences sur les femmes.

Pasteur Milfort Roosevelt
Le pasteur Milfort Roosevelt explique avoir déplacé  dans ce camp de fortune "les plus vulnérables". Pour ce religieux de 31 ans, c'est la nuit que le risque de violence sexuelle est le plus grand,"On protège les jeunes filles. Le soir, on a instauré une brigade de vigilance qui circule toute la nuit et veille à ce qu'aucun jeune garçon ne commette de violences sur les femmes".


Plus de 2200 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers de maisons ont été endommagées ou totalement détruites lors du tremblement de terre. Plusieurs pétitions ont été lancées en ligne pour récolter des fonds afin de venir en aide aux femmes et aux enfants d'Haïti, car outre la menace de violences sexuelles, les conséquences pour la prise en charge de la santé des femmes s'annoncent lourdes. 

A lire aussi dans Terriennes:


https://information.tv5monde.com/terriennes/en-haiti-les-femmes-dans-la-crainte-de-violences-sexuelles-depuis-le-seisme-421780

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L’hymne des femmes ,

28 Août 2021, 22:50pm

Publié par hugo

 L’hymne des femmes
Sur l’air du Chant des marais
Nous qui sommes sans passé, les femmes,
Nous qui n’avons pas d’histoire [1],
Depuis la nuit des temps, les femmes,
Nous sommes le continent noir [2].
 
Refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout !
 
Asservies, humiliées, les femmes,
Achetées, vendues, violées,
Dans toutes les maisons, les femmes,
Hors du monde reléguées.
 
Refrain
 
Seules dans notre malheur, les femmes,
L’une de l’autre ignorée,
Ils nous ont divisées, les femmes,
Et de nos sœurs séparées.
 
Refrain
 
Le temps de la colère, les femmes,
Notre temps, est arrivé,
Connaissons notre force, les femmes,
Découvrons-nous des milliers !
 
Refrain
 
Reconnaissons-nous, les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble, on nous opprime, les femmes,
Ensemble, Révoltons-nous !
 
Refrain


http://8mars.info/hymne-des-femmes

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Gisèle Halimi, un hommage national en attendant le Panthéon ?

28 Août 2021, 22:36pm

Publié par hugo

 Gisèle Halimi, un hommage national en attendant le Panthéon ?
Manifestation pour la "panthéonisation" de Gisèle Halimi, 11 octobre devant le Panthéon, à Paris.<br />
Image extraite du compte Twitter de Claire Charlès @ClaireCharls1
Manifestation pour la "panthéonisation" de Gisèle Halimi, 11 octobre devant le Panthéon, à Paris.
Image extraite du compte Twitter de Claire Charlès @ClaireCharls1
13 OCT 2020
 Mise à jour 27.08.2021 à 10:30 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
Par son action en faveur de la décriminalisation de l'avortement et la criminalisation du viol, l'avocate Gisèle Halimi a marqué son temps et changé la vie des femmes. Des dizaines de milliers de personnes réclament la "panthéonisation" de l'autrice de la plaidoirie de Bobigny. La France a prévu de rendre un hommage national à la militante début 2022 aux Invalides, tout en poursuivant l'étude de son entrée "Place des Grands hommes". 
Un "hommage national" sera rendu début 2022 aux Invalides à l'avocate Gisèle Halimi: les associations féministes se félicitent de cette décision annoncée par l'Elysée, mais beaucoup auraient préféré une entrée au Panthéon de la militante pour les droits des femmes, décédée en juillet 2020 à 93 ans.

"Sa farouche liberté, elle l'utilisa pour libérer les autres. Par ses combats pour l'égalité, Gisèle Halimi changea et change encore la vie de millions de femmes. En accord avec sa famille, la Nation lui rendra hommage début 2022 aux Invalides", a précisé Emmanuel Macron dans un tweet.


"Nous sommes très heureuses de cet hommage national. Cependant, reconnaître que des millions de femmes lui doivent beaucoup et ne pas considérer que c'est une raison valable pour entrer au Panthéon, c'est dommage", a commenté Violaine Lucas, présidente de l'association "Choisir la cause des femmes", que Gisèle Halimi cofonda avec Simone de Beauvoir en 1971. Cette association a lancé il y a plusieurs mois une pétition en ligne - signée à ce jour par plus de 35.000 personnes - pour demander l'entrée au Panthéon de Gisèle Halimi, qui oeuvra à la criminalisation du viol, et à la légalisation de l'avortement et de l'homosexualité.

L'annonce de l'Élysée a d'autant plus surpris qu'elle est arrivée au lendement de l'annonce de l'entrée au Panthéon de Joséphine Baker (1906-1975), artiste franco-américaine et résistante. Certain-e-s ont cru y voir un lien: "On accueille une femme noire à l'engagement et au parcours remarquables pour cacher le fait qu'on refuse celle qui a été dans le combat anticolonial", a ainsi fustigé dans Le Monde le député (ex-LREM) Aurélien Taché.

Contacté par l'AFP, Jean-Yves Halimi, l'un des fils de Gisèle, affirme cependant avoir reçu des assurances, de la part des conseillers du chef de l'Etat, que les deux dossiers n'avaient aucun lien. "La panthéonisation de Joséphine Baker n'a jamais été pour l'Élysée une solution alternative" (à celle de Gisèle Halimi), a-t-il dit, soulignant n'avoir "pas de raison de remettre en cause" ces assurances.

Retrouvez notre article >Le Panthéon va accueillir Joséphine Baker

"Une figure d'opposition à la guerre d'Algérie"
En janvier 2021, le rapport rendu par Benjamin Stora à l'Élysée sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie commandé par Emmanuel Macron, l'historien recommande de faire entrer Gisèle Halimi au Panthéon, comme "figure d'opposition à la guerre d'Algérie".


Mais selon des informations de France Inter, du 13 mai 2021, cette panthéonisation pourrait être compromise :"Il y a de fortes chances qu'Emmanuel Macron y renonce. En cause, l'engagement de Gisèle Halimi pendant la guerre d'Algérie". "La panthéonisation de l'emblématique combattante féministe et anticolonialiste est toujours en cours d'examen par la commission "Mémoire et vérité" mise en place par l'Élysée dans la foulée du rapport Stora", lit-on sur le site de la radio. Selon un conseiller, cité dans l'article, "L'entrée au Panthéon de Gisèle Halimi serait pourtant l'occasion d'envoyer au passage un message à la gauche" à quelques mois de l'élection présidentielle, et de "mettre en lumière la grande cause du quinquennat", l'égalité entre les femmes et les hommes.

Une rebelle obstinée (...) qui a marqué l'histoire du féminisme et de notre pays.

Elisabeth Moreno, ministre à l'Egalité femmes-hommes
"La réflexion est en cours. C'est une décision qui exige que de nombreuses parties prenantes soient consultées. Auprès des acteurs, témoins ou dépositaires de tous les combats où Gisèle Halimi s'est engagée", commente une source proche de l'exécutif au lendemain des informations révélées par France Inter. La ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, rappelle de son côté qu'elle "militait" pour l'entrée au Panthéon de Gisèle Halimi, cette "rebelle obstinée (...) qui a marqué l'histoire du féminisme et de notre pays". "Je reste déterminée dans cet objectif, même si je sais que les processus de panthéonisation peuvent être longs et complexes car ils nécessitent dialogue et consensus", ajoute la ministre.

Le procès de Bobigny, procès pour l'histoire
Mercredi 11 octobre 1972. Des militantes du Mouvement de libération des femmes manifestent devant le Tribunal de Grande Instance de Bobigny où va s'ouvrir le procès de Marie-Claire Chevalier, 16 ans, et de sa mère Michèle, qui a aidé sa fille à avorter suite à un viol. Défendue par l'avocate Gisèle Halimi, avec sa célèbre "plaidoirie de Bobigny qui a ouvert la voie à la légalisation de l'avortement en France, la jeune fille sera acquittée.


Dimanche 11 octobre 2020. Des militantes féministes d'associations de lutte pour le droit à l'IVG et les droits des femmes sont rassemblées devant le Panthéon, à Paris, pour demander l'entrée de Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet à 93 ans, dans le célèbre monument : "Nous sommes ici en ce jour anniversaire du procès de Bobigny car Gisèle Halimi, cette avocate et militante infatigable a changé nos vies; parce qu'elle a contribué à changer nos lois et de façon déterminante à écrire notre histoire, lance au porte-voix Danielle Simonnet, conseillère de Paris, écharpe bicolore en bandoulière. Nous souhaitons que cette grande femme entre au Panthéon. Nous sommes ici pour la remercier d'avoir combattu pour notre liberté, pour notre émancipation, et nous souhaitons que la République la remercie". Ecoutez Danielle Simonnet :


"Aux grandes femmes, la matrie reconnaissante"
"Notre histoire aussi a besoin de parité !", "Contre le racisme, le néocolonialisme, Gisèle on continue !", "Aux grandes femmes, la matrie reconnaissante !" scandent les militantes, alignées, en robes ou tenues noires, debout et portant des pancartes, devant une large banderole noire affichant le hashtag #GisèleHalimiAuPanthéon.


Elles rappellent tour à tour le combat de celle qui fut avocate et imperturbable combattante pour la cause des femmes et le droit à l'avortement, la criminalisation du viol ainsi que la cause anticoloniale, mais aussi députée et autrice. Paroles et refrains retentissent en fin de matinée à l'ombre du célèbre monument qui affiche sur son fronton : "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante".


Claire Charlès pour l'association féministe les Effronté-e-s, rappelle que "seules cinq femmes pour 73 hommes reposent au Panthéon, ce qui n'est pas le reflet de la réalité car les femmes sont nombreuses à avoir fait l'histoire de France et toutes aussi nombreuses à être restées dans l'ombre... Il est temps de rétablir l'équilibre en faveur des femmes mais aussi des racisés et des Français d'Outre-Mer, il est temps de sortir de l'illusion d'une histoire uniquement faite par des hommes blancs... Nombreuses ont été les erreurs du gouvernement à l'égard des femmes, difficiles à pardonner, c'est l'occasion de les réparer, ce que vous ne manquerez-pas de faire en lui accordant cette distinction", dit-elle à l'adresse d'Emmanuel Macron - faute de l'hommage national promis par le président début septembre.


Une manifestation en ligne "ouverte à toutes et tous" se déroulait parallèlement à cette action toute la journée de dimanche "pour inonder les réseaux sociaux du hashtag #GisèleHalimiAuPanthéon". La pétition en ligne lancée pour réclamer la "panthéonisation" de Gisèle Halimi s'achemine désormais vers les 35 000 signatures.

Echos outre-Manche de cette journée d'action en faveur de l'inhumation de Gisèle Halimi au Panthéon :


En 2018, Simone Veil était la cinquième femme inhumée au Panthéon, après Sophie Berthelot, inhumée aux côtés de son mari le chimiste Marcellin Berthelot ; la physicienne Marie Curie ; les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz en 2015. Le dimanche 22 août 2021, Emmanuel Macron annonçait l'entrée au Panthéon de l'artiste franco-américaine Joséphine Baker. D'autres noms sont sur la liste des candidates, comme la révolutionnaire féministe Olympe de Gouges ou Lucie Aubrac, grande résistante pendant la seconde guerre mondiale. 

A lire aussi dans Terriennes : 
►Le Panthéon va accueillir Joséphine Baker
► Décès de Gisèle Halimi, inlassable avocate des droits des femmes
► L'hommage de la Nation française à Simone Veil, une femme au Panthéon, dans le temple des grands hommes
► Simone Veil au Panthéon : Les temps forts de la cérémonie
► Simone Veil : une histoire de France
► Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, deux résistantes au Panthéon
► Condition féminine : attention, réparations en cours !
► Elles réclament un Tribunal pénal international pour la RDC

TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
 Mise à jour 27.08.2021 à 10:30
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https://information.tv5monde.com/terriennes/pantheon-gisele-halimi-une-grande-femme-chez-les-grands-hommes-379168

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Le Panthéon va accueillir Joséphine Baker ,femmes , feminisme ,

28 Août 2021, 22:13pm

Publié par hugo

 Le Panthéon va accueillir Joséphine Baker
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Joséphine Baker, le 1er janvier 1970, lors d'un entretien avec des journalistes à Roquebrune dans le sud de la France.
18 MAI 2021
 Mise à jour 22.08.2021 à 08:11 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Joséphine Baker va rejoindre la place des "Grands hommes" pour devenir la 6ème femme, première artiste et première femme noire, à y reposer. Objectif atteint pour les auteurs de la pétition "Osez Joséphine au Panthéon". Danseuse, meneuse de revue, mais aussi militante contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis, engagée dans l'armée française pendant la seconde guerre mondiale, cette femme à la personnalité volontiers provocatrice et ambiguë a porté bien des luttes. 
"C'est oui !", a dit le chef de l'Etat à l'issue d'un entretien avec un groupe de personnalités venu plaider pour la panthéonisation de Joséphine Baker, comprenant notamment "le romancier Pascal Bruckner, le chanteur Laurent Voulzy, l'entrepreneuse Jennifer Guesdon, l'essayiste Laurent Kuperman et surtout Brian Bouillon-Baker, un des fils de Joséphine Baker".  L'artiste franco-américaine, figure de la résistance, de la paix, de l'émancipation des femmes de l'entre-deux-guerres et de la lutte antiraciste, entrera au Panthéon le 30 novembre, selon le quotidien Le Parisien.


Pour Jennifer Guesdon, membre du collectif "Osez Joséphine", l’entrée au Panthéon de Joséphine Baker est le résultat du "parcours d’une femme exceptionnelle, universaliste et engagée. C’est un modèle de courage et de détermination pour les génération à venir".

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Pour l'essayiste Laurent Kupferman, initiateur de la pétition "Osez Joséphine" lancée pour l'intronisation de Joséphine Baker au Panthéon, qui a recueilli près de 38 000 signatures, c'est la consécration pour "une profonde et grande humaniste, un modèle de courage" :

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Au-delà de l'artiste, la femme engagée
Joséphine Baker danse <em>The Conga</em> sur la scène du Winter Garden Theater à New York, février 1936.
Joséphine Baker danse The Conga sur la scène du Winter Garden Theater à New York, février 1936.
©AP Photo
Certain-e-s n'auront sans doute gardé d'elle que l'image d'une danseuse aux pieds et seins nus, ceinturée de bananes, la peau brillante et pailletée et au déhanché "sauvage" suggestif. Une image perçue comme "exotique" en son temps, celle d'une femme noire hypersexualisée, incarnation d'un fantasme colonial qui aujourd'hui ne passeraient pas...

Et surtout, Joséphine Baker a revêtu bien d'autres costumes dans le vestiaire de sa vie, en marge de sa carrière d'artiste. 
 
Je n’ai pas la prétention d’être jolie. J’ai les genoux pointus et les seins comme un garçon de dix-sept ans. Mais si mon visage est maigre et laid, si les dents me sortent de la bouche, mes yeux sont beaux et mon corps intelligent.
Joséphine Baker, Marseille-Matin, 1931

Militante des droits civiques
D'origine métissée afro-américaine et amérindienne des Appalaches, née Freda Josephine McDonald le 3 juin 1906 dans un quartier pauvre de Saint-Louis, dans le Missouri, abandonnée par son père et peu aimée par sa mère, Joséphine Baker a été bien plus que cela : une femme qui s'est faite toute seule, à la personnalité généreuse, complexe et au destin unique, voire icônique. Chanteuse, danseuse, actrice et meneuse de revue, ce qu'on sait moins, c'est qu'elle fut aussi une militante engagée dans la lutte contre le ségrégationnisme face aux cagoulés du Klux Klux Klan, marchant aux côtés de Martin Luther King lors de la Marche vers Washington pour le travail et la liberté en 1963. Elle prendra même la parole à la tribune pour rendre hommage à Rosa Parks et Daisy Bates.

Une lutte entamée dès les années 1950 lorsqu'elle écrit des articles pour soutenir le mouvement afro-américain des droits civiques, et intervient publiquement pour condamner le verdict d'un procès acquittant deux hommes blancs jugés pour le meurtre d'une femme noire, Emmet Till. 
Son deuxième pays, la France
Affiche du spectacle de Joséphine Baker aux Folies Bergères.
Affiche du spectacle de Joséphine Baker aux Folies Bergères.
©capture d ecran/ twitter
Après des débuts d'habilleuse, elle fait ses premiers pas de danse sur scène à Broadway, notamment dans la comédie musicale Shuffle Along, premier spectacle intégralement interprété par des artistes noirs à New York.

Son premier rendez-vous avec la France se produit en 1925. Joséphine Baker embarque pour Paris pour participer à la Revue nègre, un spectacle véhiculant bien des clichés sur les Noirs. Sur scène, affublée de son désormais célèbre pagne à bananes, accumulant les grimaces et faisant rouler ses yeux, elle s'accompagne de son léopard, Chiquita, qui a la mauvaise habitude de s’échapper dans la fosse, ce qui, on l'imagine, a le don d'appeurer le public et de faire sensation. La même année, elle se lance dans la chanson et le cinéma. Sa célèbre chanson J’ai deux amours rencontre le succès en 1931.
 
C'est la France qui m'a fait ce que je suis. Je lui garderai une reconnaissance éternelle.

Joséphine Baker
Devenue le sex-symbol des années folles, elle entame une tournée en Europe et fait scandale partout où elle va, surtout dans les pays où l'église catholique se dit choquée par la nudité et "l'obscénité" de ses chorégraphies. Elle devient également la cible d'attaques racistes d'un certain public qui la boycotte. En 1934, elle chante l’opéra de Jacques Offenbach La créole. Ce sont les Folies Bergère qui la consacrent reine du music-hall. 

Son premier amour, son pays, elle le retrouve en 1936. Mais ce retour aux Etats-Unis se solde par un échec cinglant. Sa tournée n'attire pas les foules, elle y subit de nombreuses critiques et se sent rejetée. Elle se refugie et se console alors auprès de son deuxième amour, Paris, et s'y marie.
Espionne pour l'armée française
Joséphine Baker, lieutenant dans l'armée de l'air française. 
Joséphine Baker, lieutenant dans l'armée de l'air française. 
©capture twitter
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le service de renseignements de l’armée française, le fameux Deuxième Bureau, recrute Joséphine Baker. Voyageant souvent pour ses spectacles, elle peut, sans se faire remarquer, récolter des informations. "Les douaniers lui demandaient des autographes au lieu de vérifier ce qu'elle transportait comme documents." raconte Laurent Kupferman, initiateur de la pétition "Osez Joséphine au Panthéon". Engagée au sein de la Croix-Rouge, la légende rapporte qu'elle faisait passer des messages secrets cachés dans ses partitions, écrits à l'encre invisible. Plus tard, elle ira chanter pour soutenir les troupes françaises engagées sur le front d'Afrique du Nord. 

Pour saluer cet engagement, le Général de Gaulle lui remet la Légion d'honneur, elle est aussi décorée de la Croix de guerre et de la Médaille de la résistance.
 

Des tas d'amours et une famille arc-en-ciel
Joséphine Baker a été mariée quatre fois. Son premier mariage remonte à 1920, elle n'avait alors que 13 ans, une union de courte durée, tout comme la seconde, avec Willie Baker, dont elle gardera le nom. Avec son troisième mari, français, elle obtient sa nationalité française. Son quatrième et dernier mari est le chef d'orchestre Jo Bouillon. C'est avec lui qu'elle a achète le domaine des Milandes, en Dordogne. On lui prête aussi de nombreuses aventures, avec Simenon, Hemingway, Colette ou Frida Kahlo...

Suite à une fausse couche durant la guerre, elle subit une ablation de l'utérus. Puisqu'elle ne peut devenir maman, elle va chercher à accomplir un rêve : celui d'adopter des enfants de toutes les origines. Sa tribu "arc-en-ciel", comme elle l'appelle elle-même, sera composée de 12 enfants, deux filles et dix garçons. Un idéal de fraternité universelle, une manière selon elle de lutter contre le racisme. 
 
Ce qui est sûr, c’est qu’elle dérange toujours ceux qui combattent ses idéaux.

Akio Bouillon, fils de Joséphine Baker
"Normalement, les enfants découvrent leurs cadets à la maternité. Moi, je les rencontrais à la gare de Souillac  ! La famille était un véritable projet pour maman. Elle voulait créer des oppositions  : le juif et le musulman, le chrétien et l’animiste, etc. ", confie son fils Akio Bouillon lors d'un entretien au magazine people France Dimanche. "Pour éviter des attirances charnelles plus tard, maman et papa avaient décidé de se cantonner à un sexe - raconte l'un de ses autres fils, Brian- pour Marianne, puis Stellina, elle a transgressé la règle."  Tous deux s'accordent à dire qu'elle avait "un sacré caractère". Si les enfants vivaient en pension la semaine, leurs week-ends et vacances semblent dignes d'un film hollywoodien durant lesquels ils cotoyaient Tito, Fidel Castro ou Jackie Kennedy. "Ce qui est sûr, c’est qu’elle dérange toujours ceux qui combattent ses idéaux.", écrivent-ils encore. 

En 1969, elle finit par payer cher ses nombreuses largesses et son train de vie dispendieux. Elle perd le chateau et connaît la ruine. Elle et sa tribu sont alors accueillis quelques temps et grâcieusement à l'hôtel Scribe, près de l'Olympia. Dans un couloir du 2e étage, baptisé "étage Joséphine Baker", trône une grande fresque de la star. A la fin de sa vie, elle trouve avec sa famille asile dans une villa prêtée par une amie chère, Grâce de Monaco.
 
Joséphine Baker et son mari, en 1956, entourés de leurs enfants. De gauche à droite : Luis, Jean-Claude, Jeannot, Jarry, Moses et Akio.
Joséphine Baker et son mari, en 1956, entourés de leurs enfants. De gauche à droite : Luis, Jean-Claude, Jeannot, Jarry, Moses et Akio.
©AP Photo/Pierre Godot
Pendant les années 1970, Joséphine reprend du service à l'Olympia, et aussi à Londres et ailleurs en Europe, mais le temps a passé et l'époque a changé. Le succès n'est pas à la hauteur de celui qu'elle avait connu. En avril 1975, au lendemain d'un spectacle, Joséphine Baker est victime d’une attaque cérébrale. Transportée à l’hôpital, elle y meurt deux jours plus tard, le 12 avril, à l'âge de 69 ans. Elle aura droit à des funérailles quasi nationales en présence de nombreux ministres et officiels mais surtout d'une immense foule. Elle repose désormais aux côtés de son mari au cimetière de Monaco. 
"Osez Joséphine au Panthéon"
Joséphine Baker repose aux côtés de son époux Jo Bouillon, au cimetière de Monaco. 
Joséphine Baker repose aux côtés de son époux Jo Bouillon, au cimetière de Monaco. 
©DR
"Nous pensons que Joséphine Baker, 1906-1975, a sa place au Panthéon",  lit-on sur le site de la pétition Osez Joséphine au Panthéon, adressée au président français Emmanuel Macron. A l'origine de ce projet, l'essayiste Laurent Kupferman. "Sa panthéonisation serait un puissant symbole d’unité nationale, d’émancipation et d’universalisme à la française", explique-t-il sur France Inter. "C'est toujours compliqué de regarder le passé avec les lunettes du présent et même si nous n'étions pas dans la tête de Joséphine Baker, je ne crois pas qu'elle ait voulu faire la promotion de la vision tribale africaine d'une femme. D'ailleurs, quand on la voit danser sur les images, c'est plus une forme de charleston fou qu'une danse tout à fait tribale. On est loin de l'exposition coloniale", répond-il quand on l'interroge sur l'image et les clichés réducteurs voire racistes de ses premiers spectacles. 
 

Une initiative relayée par la Licra, et son président Mario Stasi, et soutenue par plusieurs personnalités, dont Stephane Bern, Nicoletta, Pierre Souchon,  Rachel Khan, Marie-Paule Belle... L' idée avait déjà été initiée en 2013 par l'écrivain et philosophe Régis debray qui avait écrit une tribune dans le Monde.

Maman était profondément reconnaissante à la France d'avoir pu accéder à une certaine notoriété et surtout à une liberté d'opinion. Ça a servi de socle pour promouvoir ce droit à la différence.

Akio Bouillon, fils de Joséphine Baker
"L'intérêt c'est de rassembler des artistes, des politiques et des anonymes surtout. Quoi qu'il arrive, ce sera de toute manière une réussite pour célébrer la mémoire de ma mère", expliquait Brian Bouillon-Baker sur France 3 Aquitaine. "Maman était profondément reconnaissante à la France d'avoir pu accéder à une certaine notoriété et surtout à une liberté d'opinion. Ça a servi de socle pour promouvoir ce Droit à la différence", évoque de son côté son frère, Akio. 

Joséphine Baker a écrit plusieurs ouvrages dont Mon Sang dans tes veines, réflexion sur l’injustice de la discrimination raciale. "Ils ont tous une race différente, mais pourtant ils ont tous le même sang et s'aiment profondément", disait-elle lorsqu'on l'interrogeait sur ses enfants, comme le rappelle Angélique de St-Exupéry, propriétaire actuelle du Château des Milandes, et conservatrice du musée qui s'y trouve, consacré à "la plus parisienne des Américaines, la plus sulfureuse des danseuses de music hall, la plus grimaçante des icônes", la décrit France musique... 


 
A cette heure, seules cinq femmes sont devenues des "Grands hommes, la Patrie reconnaissante" et reposent dans la crypte parmi 75 hommes : Simone Veil, Sophie Berthelot, Marie Curie, Geneviève De Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion.
 

Plusieurs comités militent pour que d'autres femmes les rejoignent et rétablissent, un peu, l'équilibre, comme l'avocate et défenseure du droit à l'avortement Gisèle Halimi, la résistante Lucie Aubrac ou encore l'écrivaine et militante féministe de la Révolution Olympe De Gouge. Selon une enquête réalisée sur Internet en 2013, quelques autres figures majeures sont aussi pressenties : Louise Michel, Simone de Beauvoir, George Sand ou encore Sœur Emmanuelle. 

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TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 22.08.2021 à 08:11
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