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Je suis bisexuelle, et j’en ai assez des idées reçues sur la bisexualité

24 Septembre 2023, 06:44am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Je suis bisexuelle, et j’en ai assez des idées reçues sur la bisexualité
Une madmoiZelle
 Mis à jour le 23 septembre 2023 à 19h34
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MADMOIZELLE  LIFESTYLE  PSYCHO-SEXO  SEXO
Être bisexuel ou bisexuelle est souvent considéré comme une zone floue, coincée entre hétérosexualité et homosexualité. À l’occasion de la Journée de la bisexualité, ce témoignage montre bien qu’il s’agit d’une orientation sexuelle tout aussi légitime.
— Article publié le 26 juillet 2013

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Je tiens tout d’abord à dire que je ne parle que de mon expérience propre et ne généralise en aucun cas mon ressenti à l’ensemble des personnes bisexuelles.

Être bisexuel ou bisexuelle, c’est quoi d’abord ?
Je ne peux pas vous parler de la façon dont les autres vivent ce que certaines mauvaises langues appelleront le fait « d’avoir le cul entre deux chaises ».

Cela dit, comme beaucoup d’hétéros et d’homos me posent régulièrement la question, je me suis dit que ce ne serait peut-être pas une si mauvaise idée que ça de parler de ce que peut signifier le fait d’être bisexuelle quand on a 22 ans.

Selon moi, ça signifie être potentiellement attiré•e par (mais aussi tomber amoureuse de, avoir envie de sauter sur, vouloir se marier avec…) chaque être humain de plus de 18 ans vivant sur la planète (non, je n’ai pas le sens de l’exagération, c’est faux !).

En somme, c’est surtout ne pas avoir de barrière liée au sexe et/ou au genre.

Figurez-vous que ça peut surprendre !

On me dit souvent qu’être bisexuel, c’est être bipolaire, c’est ne pas savoir ce qu’on veut, ne pas savoir choisir, que ce serait même à la limite du dédoublement de personnalité pour certains (rien que ça).


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Moi, j’ai toujours vu ça comme des milliers d’opportunités en plus : être bi, c’est justement avoir le choix non pas d’un sexe mais d’une personne, et ce choix est bien plus large pour moi que pour les hétéros et les homos.

Encore une fois, cette remarque est purement subjective, je ne veux froisser personne dans l’assistance !

En général, c’est là qu’on te regarde avec de grands yeux en te disant « Haaaan mais en fait c’est génial d’être bi ! » et bizarrement, c’est la fille hétéro sur laquelle tu as craqué par erreur — ou pas, parce que t’es un peu con et que tu craques toujours sur des meufs hétéros — qui te dit ça.

Si elle veut ouvrir son esprit, c’est quand elle veut !

atomic blonde bisexualite
Atomic Blonde – Universal Pictures International France
Être bisexuelle : comment ça nous tombe dessus, ce truc ?
Précision importante : je me fiche éperdument de savoir si le fait d’être hétéro, bi, gay ou trans, vient du père, de la mère ou du Saint Esprit.


Je pense vraiment que ça nous tombe dessus, peut-être que c’est le destin, peut-être que c’est dans notre ADN, je n’en sais rien, et le débat ne m’intéresse guère parce que personne n’est jamais d’accord et que de toute façon, on ne saura jamais qui a raison ou tort.

Je ne vais donc pas entrer dans le récit — pourtant hautement passionnant — de ma vie mais je peux vous dire que je ne l’avais pas vue venir, celle-là !

Je pense être un cas particulier parce que j’ai été physiquement attirée par une jolie brune avant de tomber raide dingue d’une autre (brune aussi, quand je vous dis que ma vie est passionnante).

Le cas, dit « classique », serait plutôt celui d’avoir des sentiments pour une personne du même sexe avant de se rendre compte que c’est bien plus que de l’amitié ou de l’admiration.

Du moins, c’est ce que j’ai pu constater chez les autres et par « autres », j’entends surtout mon entourage à tendances déviantes (ceci est une blague) !

Être bisexuelle, comme si ma vie n’était pas assez compliquée !
L’une des premières choses dont je me souviens quand j’ai compris que j’étais aussi attirée par les filles, c’est m’être dit :

« Putain, dans quel merdier tu t’es encore foutue ? Tu trouvais que ta vie n’était pas assez compliquée et t’as voulu en rajouter une couche ? ».

Bon… peut-être pas avec ces termes exacts, mais il faut bien avouer que même si j’ai la chance d’avoir une famille gay-friendly qui m’a élevée dans le respect de chacun, dans ce cas de figure, on sait d’avance qu’on part dans la vie avec des complications en plus !


Je tiens cependant à dire que c’est quelque chose que je ne pense absolument plus. J’avais 17 ans quand ça m’est tombé dessus sans crier gare et l’adolescence mélangée à tout le reste m’ont fait voir le côté négatif de la chose en premier lieu.

Heureusement, j’ai rapidement vu tout ce que ça pouvait m’apporter. C’est peut-être même la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie !

Être bisexuel ou bisexuelle : mais alors… je deviens homo ?
J’ai d’abord cru à une transition de l’hétérosexualité vers l’homosexualité.

J’ai grandi avec les amis gays de ma mère, mais voilà, ils étaient gays ! Tous ! Pas un bisexuel à l’horizon ! Pour moi (comme encore pour beaucoup), il n’y avait pas d’entre-deux : soit on est hétéro, soit on est homo, point barre.

Du coup, quand je voyais que j’étais toujours attirée par les mecs malgré tout, j’ai vraiment cru que j’étais dans une sorte d’évolution, genre celle des Pokémon lorsqu’ils clignotent d’une forme à l’autre avant de devenir la nouvelle et d’abandonner pour toujours l’ancienne (noooon Salamèèèèche, reviiiiiens !).

Eh bien non ! Je suis heureuse de vous annoncer que je clignote toujours, et ce même des années ans après !


Accepter et apprivoiser le fait d’être bisexuelle
N’ayant aucun modèle réel à qui me référer, j’ai appris sur le tas ce qu’être bisexuelle pouvait vouloir dire. Je sortais d’une relation d’un an et demi avec un mec, que j’avais aimé et j’étais sur le point de tomber amoureuse d’une fille.

La transition n’est pas si étrange que ça : je pense qu’il faut le vivre (ou être convaincue par l’expérience des autres) pour comprendre à quel point être avec l’un ou l’autre n’est pas si différent.

C’est moi qui n’agis pas exactement de la même manière si je suis face à un homme ou une femme mais ça pourrait ne pas être le cas. On s’adapte à la personne qu’on a en face je pense. Et c’est tout.

Alors oui, évidemment, l’un comme l’autre n’est pas exaaaactement « fait » de la même manière mais d’un : c’est tant mieux ! Et c’est aussi pour ça que la bisexualité existe, hein, on est un peu des explorateurs qui s’ignorent en fait.

Encore une fois, on s’adapte ! On s’adapte au caractère comme au physique, comme tout un chacun le fait finalement.

les chansons d’amour
Les Chansons d’amour – Bac Films
Être bisexuelle : « Et sinon, toi t’es du genre 50/50, 25/75, comment ça se passe ? »
La grande question qu’on me pose souvent est la suivante : « As-tu des préférences ? » : OUI ! J’en ai ! Voilà, c’est dit ! Mais — trois fois « mais » — elles sont variables.


Parfois je vais principalement regarder des mecs, parfois ce sera plus des filles, un jour elles seront brunes et bien en chair et le lendemain rouquines et minces, un jour ils seront blonds et bodybuildés et le lendemain bruns et l’air intello…

Vous avez compris l’idée : ça dépend de mon humeur du moment ! Encore une fois, cela ne tient qu’à moi mais je pense qu’on est quelques•un•es à se retrouver dans ce schéma.

« ÊTRE BISEXUEL, ÇA N’EXISTE PAS ! »
Évidemment, je suis souvent confrontée à cette fameuse affirmation.

Je vous arrête tout de suite, ce n’est pas parce que Julien préfère les garçons aux filles qu’il en n’est pas moins bi. À dire vrai, je n’aime pas mettre les gens dans des catégories. Je pense qu’être bi, c’est couvrir un peu toutes les diversités sexuelles.

Ce n’est pas purement du 50/50 (même si ça existe pour de vrai) et ce n’est pas forcément passer vraiment à l’acte. Je pense que Morgane peut être bi si elle fantasme sur une fille. Nul besoin de passer à l’acte pour savoir qu’on peut être attiré par le même sexe.

Après, être bi, selon moi et plus exactement selon mon vécu, englobe le fait de pouvoir tomber amoureux de n’importe qui — pas forcément de n’importe quoi, on va s’arrêter à deux catégories si vous le voulez bien, ça fout déjà assez bien le bordel comme ça ! — et de pouvoir être attiré•e par n’importe qui.


Je trouve très con — et encore, je suis polie — que des gens, homos et hétéros confondus, tiennent à mettre des barrières partout : parce que j’ai été en couple avec une femme pendant trois ans et demi, je suis devenue lesbienne, maintenant que je « sors » presque qu’avec des mecs, je suis « peut-être redevenue hétéro finalement ».

MAIS BIEN SÛR.

Vous l’avez compris, c’est quelque chose qui m’énerve. Et les « oui mais si tu restes avec ta copine pendant 20 ans, tu seras lesbienne » ont tendance à me donner des envies de meurtre plus qu’autre chose.

Je suis bisexuelle, c’est tout !
Cette « dualité », c’est un peu mon équilibre à moi — et non, ce n’est pas parce que je suis avec un mec pendant 10 ans que les filles vont me manquer, et inversement.

Je hais cordialement ceux qui me disent qu’être bisexuel ou bisexuelle, c’est être inconstante : j’ai 22 ans, je suis restée pendant 3 ans et demi avec mon ex, je pense qu’il y a pire dans la vie comme inconstance (et non, je ne l’ai pas trompée) !

À mes yeux, être bi, c’est aimer l’être humain tout simplement. Peu importe comment, pourquoi, ou pendant combien de temps on préférera un genre à l’autre.

Ce n’est pas mieux que d’être d’un seul bord sexuel mais ça offre encore plus de surprises et d’aventures (à mon sens). Je sais bien que ça sonne un peu comme une chanson Disney mais je le pense vraiment et surtout, je le vis chaque jour de cette manière là.


Oh et pour finir sur une note moins gnangnan et plus réaliste : pouvoir baver sur Henry Cavill avec ses amies et sur Olivia Wilde avec ses amis, franchement, ça n’a pas de prix !

À lire aussi : Entre relations à distance et invisibilisation, les lesbiennes et les bisexuelles galèrent Cpour draguer à la campagne

Crédit photo : Emma Rahmani via baseimage (Canva)


https://www.madmoizelle.com/bisexuelle-temoignage-181960

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Violaine de Filippis-Abate : « Notre système juridique est toujours sexiste »

24 Septembre 2023, 06:42am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Violaine de Filippis-Abate : « Notre système juridique est toujours sexiste »
Pauline Leduc
 Publié le 23 septembre 2023 à 15h34

MADMOIZELLE  CULTURE  LIVRES
Avec Classées sans suite, Violaine de Filippis-Abate – avocate et porte-parole d’Osez le féminisme – livre un essai aussi révoltant que constructif mettant à jour le parcours du combattant des femmes portant plainte pour violence, et les ressorts d’un système judiciaire défaillant, encore rongé par la misogynie.
On a beau connaître ces chiffres, ils provoquent toujours le même vertige : selon le Haut Conseil à l’égalité (HCE), 80% des plaintes pour viols sont classées sans suite. Moins d’1% d’entre elles aboutissent à une condamnation. Et selon une étude de l’inspection générale de la justice, les victimes de féminicides ayant déjà signalé des violences ont vu leur plainte classée sans suite dans 80% des cas.


Comment expliquer ces statistiques indignes ? Et que faire ? Avec Classées sans suite – paru la semaine dernière chez Payot- Violaine de Filippis- Abate, apporte une réponse édifiante à ces deux questions.

Jour après jour, cette avocate et porte-parole d’Osez le féminisme, se bat contre un système judiciaire dont elle mesure sur le terrain combien il broie les femmes victimes de violences physiques ou sexuelles. Infligeant souvent à ces dernières une double peine, la violence de l’absence de prise en charge adaptée, s’ajoutant aux violences déjà subies. 

L’autrice a décidé de mettre sa colère et son usure au service d’un essai glaçant mais salvateur. Elle y dénonce les rouages systémiques qui aboutissement à ces classements sans suite, le parcours du combattant de celles qui souhaitent déposer plainte – martelant ce faisant qu’il s’agit d’un droit et non d’un devoir !  -, les défaillances d’un système encore profondément sexiste. Et avance des pistes d’action à mettre en œuvre de toute urgence pour qu’enfin, justice soit faite. Précis, intense et imparable, ce livre d’utilité publique vient combler un vide éditorial sur un sujet pourtant essentiel. On vous recommande évidemment de le lire – comme l’entretien avec son autrice – mais aussi d’en profiter pour découvrir les deux autres titres, aussi essentiels, qui constituent la série « Silenciée » proposée par les éditions Payot : Trois mois sous silence de Judith Aquiem et La reprise de Thi Nhu An Pham.

Interview de Violaine De Filippis-Abate, autrice de « Classées sans suite »
Capture d’écran 2023-09-22 à 18.10.23
Madmoizelle. Qu’est-ce qui vous a décidé à écrire ce livre ? 
Violaine de Filippis-Abate. J’ai toujours été révoltée par le traitement réservé aux femmes par la justice. Cet ouvrage est né de l’épuisement et de la colère qui s’installent à force de se battre contre le système judiciaire. Jour après jour, j’assiste au cumul des classements sans suite des plaintes de femmes pour violences. Et je dois annoncer cette décision aux victimes en leur expliquant que certes, elles peuvent la contester mais que cela implique de se battre encore. Ce que je constate sur le terrain correspond aux analyses des associations mais aussi du ministère lui-même. En effet, en 2019, le rapport de l’Inspection générale de la justice sur les féminicides pointait que dans 80% des cas l’affaire avait été classée lorsque la personne avait déjà signalé des violences. Dans ce livre, j’ai voulu dénoncer la réalité crue de ces classements sans suite et ce que cela signifie concrètement pour ces femmes. Une réalité qui contraste complètement avec les discours politiques ambiants invitant les femmes à aller porter plainte ou se félicitant de budgets débloqués.


À lire aussi : Rose Lamy : « Le patriarcat n’a pas disparu, il a juste pris des formes différentes »

Comment expliquer que 80% des plaintes des femmes pour violence sont classées sans suite ?
Violaine de Filippis-Abate : La première explication, admise par tout le monde, c’est le manque de moyens budgétaires et donc humains. On classe autant d’affaires parce qu’on ne peut pas tout investiguer correctement. Mais ce manque d’argent est généré par une absence de volonté politique forte d’instaurer des solutions pour les agressions qui sont considérées comme « petites » ou « pas si graves ». Dans l’inconscient collectif, il y a encore cette distinction entre les vraies et les fausses agressions. Pas plus tard que ce matin, je lisais dans un dossier d’expertise médicale d’une femme victime de violences : « contexte de conjugopathie ». Ce terme montre à quel point il existe encore dans les mentalités l’idée selon laquelle certaines agressions ne seraient « pas si graves », « pas de vraies », parce qu’elles arrivent au sein du couple et que le couple générerait nécessairement des crises (ce qui est faux, bien sûr : la relation amoureuse ne doit pas être nocive, violente, que ce soit psychiquement ou sexuellement). Ainsi, à cause d’une grille de lecture sexiste, certaines infractions sont classées par le parquet, qui doit, faute de moyens, faire des choix dans les dossiers qui vont être investigués. Evidemment cela aboutit à des affaires classées par manque de preuves puisqu’on ne les cherche même pas ! 

Vous décrivez un véritable parcours du combattant qui attend les victimes lors de leur prise en charge. On peut parler de double peine ? 
Violaine de Filippis-Abate. La première peine, évidemment, c’est l’agression. Mais à cela s’ajoute l’absence de prise en charge efficace par l’appareil judiciaire, social et médical. C’est-à-dire que non seulement on est victime d’une agression mais on va en plus être victime une deuxième fois d’une violence faite par l’État qui n’est pas en mesure de nous proposer des solutions. La double peine c’est de se retrouver au commissariat ou en gendarmerie pour expliquer qu’on a été agressée mais dans des conditions qui sont, dans la plupart des cas, inhumaines. On peut notamment citer l’absence de confidentialité des échanges puisqu’on doit raconter les faits, entourée de gens qui vont et viennent dans des bureaux non individuels ; l’absence, le plus souvent, de considération pour la victime avec cette idée consciente ou inconsciente que ce qu’elle raconte n’est pas si grave, qu’elle ne va pas si mal et qu’elle en fait trop. Mais aussi l’abandon pur et simple des victimes. Après avoir déposé plainte, on rentre chez soi sans savoir ce qui va se passer, si on va nous rappeler et aucune plateforme ne permet de suivre en ligne l’avancée de la plainte. Souvent, on ne propose pas d’accompagnement psychologique non plus. Les femmes sont donc obligées de se renseigner seules sur tous ses volets. En tant qu’ancienne victime, j’ai dû comprendre toute seule ce qui m’arrivait et le fonctionnement de la mémoire traumatique. C’est même moi qui ai dû expliquer de quoi je souffrais à un psy…  


Malgré ce parcours du combattant, les injonctions à porter plainte restent très fortes avec leur cortège de culpabilisation. Or, rappelez-vous, il s’agit d’abord d’un droit et non d’une obligation.
Violaine de Filippis-Abate. Je trouve que cette injonction à porter plainte permet à l’État de se dédouaner. Je pense par exemple à Elisabeth Borne disant, en 2022 autour de l’affaire Damien Abad, : « j’invite les femmes à déposer plainte ». On explique aux victimes que tant qu’elles n’ont pas déposé plainte, on ne peut rien faire mais en réalité le sous-titre devrait être : « et quand vous aurez plainte, on ne pourra toujours rien faire ! ».  Oui, théoriquement, les agressions physiques ou sexuelles sont condamnées par la loi mais on se rend bien compte sur le terrain qu’elles ne sont pas sanctionnées. Cette injonction à déposer plainte cache complètement cette réalité.  Dire « il faut porter plainte », c’est donc malhonnête. Et personne n’est forcé de le faire.  La plainte permet de sortir les violences de l’invisibilisation et en ça, c’est un geste important et citoyen.  Mais si on le fait, il faut avoir conscience que c’est plus pour la cause – montrer que les dépôts de plainte augmentent dans les statistiques et que c’est un problème sociétal et systémique – que pour obtenir une réelle réparation judiciaire. Il faut vraiment être préparé psychologiquement à ne pas avoir de réponse judiciaire à la hauteur de l’agression subie sinon cela peut devenir une triple peine… 

Est-ce qu’il y a d’autres conseils que vous pourriez donner à une personne qui veut porter plainte ?
Violaine de Filippis-Abate. Il est important de savoir qu’on a le droit d’être assisté par un avocat ou un tiers, comme une association par exemple. Et ce dès le dépôt de plainte. Même si vous entendez que cela ne sert à rien, il ne faut vraiment pas hésiter à insister pour être accompagné. La personne qui vous accompagne permet de sécuriser juridiquement et psychologiquement cette étape parce que quand on est là, les choses se passent souvent mieux et l’attitude des policier(e)s n’est pas la même.  On ignore aussi souvent qu’on peut déposer plainte par courrier adressé au procureur, cela permet d’être dans un cadre moins désagréable pour expliquer ce qui s’est passé. Maintenant, il faut savoir que si cela permet d’avoir une première trace écrite, vous allez être convoquée dans tous les cas en physique. Et souvent, la lettre n’aura pas été lue donc il faudra reraconter à nouveau. Mais cela peut être une bonne option pour avoir déjà une base écrite ou si on ne se sent pas capable d’aller sur place dans l’immédiat. Je conseillerais aussi de réfléchir à la possibilité d’être accompagnée sur le volet psychologique par un(e) psy spécialisé(e) en mémoire traumatique. Parfois on a l’impression d’aller bien (et tant mieux) mais cela peut aussi être des mécanismes mis en place par le cerveau pour survivre. C’est un parcours très long et éprouvant, il peut donc être vraiment utile d’être suivie et soutenue.


A vous lire, on réalise que si la parole des femmes s’est libérée ces dernières années, notre système juridique ne semble pas capable de prendre en compte leurs voix. S’agit-il d’abord d’un problème de moyens et de formation ou bien est-ce le symptôme d’un système patriarcal ?  
Violaine de Filippis-Abate. En réalité tout est imbriqué et il faut agir sur ces trois volets en même temps : moyens et formation, ainsi que lutte contre les stéréotypes sexistes et contre le système patriarcal (par l’éducation). Tout est lié. Par exemple, pour avoir plus de formations il faut plus de budget et pour ce faire, il faut une volonté politique importante qui sous-entend de prendre en compte toutes les agressions et donc de sortir d’un schéma sexiste… Jusqu’en 1975, le féminicide pouvait être légal en France : si l’homme surprenait « sa » femme en train de le tromper au domicile conjugal, le code pénal prévoyait que la justice pouvait l’excuser. Malgré les tentatives de nombreux acteurs pour sortir de cet héritage lourdement patriarcal, notre système juridique est aujourd’hui toujours sexiste. Et on le voit jusque dans l’exercice même des professions judiciaires. Par exemple, lorsqu’on est une avocate femme qui n’est pas encore considérée comme ayant un âge mature, il est habituel que des magistrats nous parlent comme à des enfants. Il y a beaucoup de paternalisme. D’ailleurs dans la pratique déontologique des avocats, il existe encore une sanction qui s’appelle l’ « admonestation paternelle ». C’est un peu comme si papa venait vous rappeler que vous n’avez pas été assez polie… cela a failli m’arriver un jour quand j’exerçais au Barreau de Bordeaux, j’ai été convoquée et on m’a dit « attention, tu pourrais avoir une admonestation paternelle » ! (Désormais, j’exerce au Barreau de Paris).


À lire aussi : Dans « Nos absentes », la journaliste Laurène Daycard redonne une voix aux victimes de féminicides

La justice espagnole est souvent considérée comme pionnière en matière de lutte contre les violences sexuelles avec notamment la mise en place de tribunaux spécifiques dédiés aux violences faites aux femmes dans le cadre intrafamilial. Est-ce un exemple à suivre en France ? 
Violaine de Filippis-Abate. Je pense en effet qu’il faudrait mettre en place,  au plus vite, des juridictions spécialisées qui permettraient de traiter les violences sexistes et/ou sexuelles faites aux femmes, incluant les violences conjugales. L’aspect symbolique d’une telle mesure – qui sous-entend une reconnaissance du caractère systémique et spécifique des violences faites aux femmes- enverrait un message fort à l’opinion publique qui pourrait infuser dans les mentalités. Au-delà, c’est aussi la garantie pour les victimes d’avoir un parcours simplifié en étant accueillies dans un lieu unique où seraient pris en charge les volets médicaux, sociaux et judiciaires. Sans oublier que les magistrats, avocats ou psys qui travailleraient avec ces juridictions pourraient être contraints de suivre des formations continues beaucoup plus lourdes autour des violences faites aux femmes.  En Espagne aujourd’hui, il y a un tribunal spécialisé sur les violences intrafamiliales qui a permis, depuis sa création, de faire baisser d’environ 25% les féminicides. Certaines féministes espagnoles réclament d’ailleurs son élargissement aux violences faites aux femmes en dehors du cadre familial. Malheureusement, on n’en est pas là en France. La piste actuellement envisagée est celle de petits pôles spécialisés au sein des juridictions, avec éventuellement la mise en place d’un guichet unique, qui tiennent plus de l’effet d’annonce qu’autre chose… 


Quelle autre piste d’action vous semble essentielle ? 
Violaine de Filippis-Abate. L’éducation ! Il faudrait introduire un enseignement obligatoire sur l’égalité fille-garçon afin de combattre à la source le sexisme ordinaire pour que demain, les futurs citoyen(ne)s mais aussi les acteurs et actrices judiciaires ne soient plus ancré(e)s dans ces biais. Avec à la clé, peut-être moins de violences. Aujourd’hui les 3 séances d’éducation annuelles à la sexualité censées être dispensées ne le sont souvent pas. Le planning familial a d’ailleurs récemment poursuivi l’Etat pour l’obliger à faire respecter par les établissements scolaires, leur obligation de dispenser ces séances. Quant à l’enseignement moral et civique (EMC) qui est censé évoquer aussi les problématiques d’égalité, il semble ne pas être systématiquement dispensé dans pas mal d’établissements. Je n’ai pas de statistique là-dessus mais en tout cas, c’est ce que m’ont confié des anciennes lycéennes, désormais étudiantes. C’est peu dire qu’il reste beaucoup à faire…


https://www.madmoizelle.com/violaine-de-filippis-abate-notre-systeme-juridique-est-toujours-sexiste-1576081

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94 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2023

24 Septembre 2023, 04:10am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

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Violences dans les transports en commun : les passagères victimes de violences sexuelles, toujours plus nombreuses

24 Septembre 2023, 03:44am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Violences dans les transports en commun : les passagères victimes de violences sexuelles, toujours plus nombreuses
PAR GARANCE FRAGNE PUBLIÉ LE 22/09/2023 À 12:59
violences sexuelles transports


Jeudi 14 septembre 2023, le ministère de l’Intérieur a publié son rapport annuel du service statistique de l’Intérieur (SSMSI) sur les violences enregistrées dans les transports en commun. L'étude révèle qu’en 2022, le nombre de victimes de violences sexuelles enregistré a augmenté de 13%. Précisions.

Des chiffres alarmants. Jeudi 14 septembre 2023, le ministère de l’Intérieur a publié son rapport annuel du service statistique de l’Intérieur (SSMSI) sur les violences enregistrées dans les transports en commun (bus, tramway, métro, RER et TER) en 2022. Et le nombre de victimes de violences sexuelles est en forte augmentation.

42 % DES VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES DANS LES TRANSPORTS SONT DES MINEURES
Selon ce rapport, les violences sexuelles dans les transports représentent 3 % des affaires recensées au niveau national. En 2022, le nombre de victimes de violences sexuelles dans les transports en commun enregistré a augmenté de 13 % sur un an et va jusqu’à 19% en Île-de-France. Il y a, note le rapport, une augmentation de 12% dans "l'ensemble des autres lieux".


Parmi les victimes, 86 % ont moins de 30 ans, dont 42 % sont mineures, précise le ministère de l’Intérieur. En 2020 et 2021, ces violences avaient augmenté de 32 %. À noter qu'à cette époque, un confinement lié à la pandémie du Covid-19 avait été mis en place. Aussi, depuis #MeToo les femmes dénoncent davantage les violences sexuelles qu’elles subissent.

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87 % DES AUTEURS DE VIOLENCES SONT DES HOMMES
En 2022, 124 570 victimes de vols et de violences ont été enregistrées dans les différents transports publics en France, ce qui correspond à une hausse de 2% par rapport à l’année 2021. Et plus de la moitié, soit 52%, sont des femmes. Dans les transports en commun, 27 % des victimes sont plus souvent étrangères "particulièrement venant d’ailleurs que d’Europe".

VIDÉO DU JOUR

La délinquance majoritaire concerne les vols sans violence, soit la fauche et les pickpockets, avec 82% des victimes. Toutefois, on constate une baisse de 24% des vols violents et de 16% pour les outrages et violences contre les dépositaires de l’autorité publique.

Les auteurs "impliqués dans des vols ou des violences dans les transports en commun" sont à 87% des hommes, dont 29% sont mineurs. L’étude précise que ce dernier chiffre est important, car il existe des "filières de criminalité organisée exploitant notamment des mineurs isolés".

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Qu'est-ce que le harcèlement de rue et comment le combattre ?
DES DISPOSITIFS POUR PROTÉGER LES VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES
Cette année, plusieurs actions ont été mises en place afin de protéger les passagères des violences sexistes et sexuelles. Depuis le 1er septembre, une femme peut s’arrêter entre deux arrêts de bus afin de se rapprocher de sa destination.


La RATP a aussi mis en place un nouveau dispositif "safe place". En lien avec l’application Umay, qui permet d’informer ses proches de l’endroit où on se trouve en cas de harcèlement ou d’agression et de trouver refuge dans un lieu "safe", des enseignes dans le métro parisien sont prêtent à accueillir des personnes en danger, leurs salariés ayant été formés à cela. Les salariés sont formés. Les premières stations à tester ce dispositif sont Auber et Opéra.

Un numéro d'urgence pour signaler des faits de violences ou de harcèlement ou alerter d'un potentiel danger à bord des trains a été instauré par la SNCF. Si vous êtes victime ou témoin, le 31177 (par appel, SMS, ou sur l'application) est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.


https://www.marieclaire.fr/violences-dans-transports-en-commun-les-passageres-victimes-de-violences-sexuelles-toujours-plus-nombreuses,1460374.asp

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In Amal Boualga We trust, la voix des allophones face à la justice

24 Septembre 2023, 03:21am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 

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hier à 10:40

6 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades
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Écouter l'article
Dans la série In… We Trust (en français : "Nous croyons en"), Les Grenades vont à la rencontre de femmes arrivées là où personne ne les attendait. Dans cet épisode, nous nous entretenons avec Amal Boualga. Interprète judiciaire, elle traduit devant les autorités les propos des prévenu·es et victimes d’origine étrangère. Si sa profession est encore trop méconnue du grand public, elle se révèle pourtant clé dans l’exercice de la justice. Avec elle, plongeons dans le monde particulier des interprètes juré·es.

Amal Boualga nous accueille dans son bureau de la place du Champ de Mars. Depuis le douzième étage, la vue sur Bruxelles est saisissante. "Là-bas à gauche, il y a le Palais de Justice, un peu plus bas, le parquet fédéral. D’ici, je peux me rendre partout rapidement", introduit-elle.

Interprète judiciaire, notre interlocutrice du jour travaille au quotidien dans des environnements particulièrement masculins : commissariats, prisons, tribunaux… Habituée à se muer dans la parole d’autrui, aujourd’hui, pour Les Grenades, c’est elle qui se raconte tout en levant le voile sur son métier de l’ombre.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Les premiers pas vers l’interprétariat
Née en 1981, Amal Boualga grandit entre la France et l’Angleterre. "À l’école, je galérais un peu, je ne me sentais pas toujours à ma place et mes notes en pâtissaient. Heureusement, à l’université, j’ai trouvé ma voie." Hésitant entre des études de droit et de sciences politiques, elle se dirige finalement vers un cursus en traduction et interprétariat. "J’ai tout de suite adoré. Je me suis concentrée sur l’italien, l’arabe et l’anglais. J’avais grandi dans un milieu bilingue arabe/français, donc c’était mes deux langues maternelles, l’anglais je le pratiquais déjà couramment et l’italien, je l’ai appris."

Même si le métier de l’interprétariat a été développé dans le contexte du procès de Nuremberg, sur les bancs de la fac, la jeune femme est alors très loin d’imaginer qu’elle collaborera un jour avec la Justice…

Une fois son diplôme en poche, installée à Manchester, elle travaille comme traductrice freelance pour différentes entreprises. En 2011, son compagnon accepte une opportunité d’emploi en Belgique et le couple déménage à Bruxelles. "En arrivant, je me suis inscrite en tant qu’indépendante. J’ai commencé à faire de la traduction interne dans une banque. On m’a demandé de me faire assermenter. Cela consiste à prêter serment devant les autorités judiciaires afin de recevoir une habilitation qui permet d’effectuer des traductions dans un contexte légal ou officiel et surtout de traiter des informations à caractère confidentiel."

Les coulisses du SPF Justice, un nouveau monde
Une fois assermentée, Amal Boualga s’inscrit sur un registre reprenant les interprètes juré·es. Très vite, le SPF Justice commence à lui faire parvenir des demandes de missions. Un nouvel univers s’offre alors à elle. "Ma première mission, je m’en souviendrai toujours, c’était pour une audition dans le service de lutte contre les mariages blancs et les mariages dissimulés. J’avais été convoquée, mais je n’avais aucune idée du contexte de mon intervention. C’est une fois sur les lieux qu’on m’a expliqué la situation. Tout d’un coup, je suis entrée dans un autre monde."

Souvent, on sent que les personnes s’apaisent en comprenant qu’elles peuvent enfin communiquer dans leur langue

Lors d’une procédure de police ou au tribunal, toute personne a le droit de se faire assister d’un·e interprète s’il ou elle ne comprend pas ou ne parle pas la langue employée par les autorités. Aux côtés des inspecteur·rices ou des magistrat·es, les traducteur·rices expert·es judiciaires tiennent dès lors une place importante, bien que souvent discrète. "Mon rôle est d’assister la justice. Il faut pouvoir tenir. Ce sont quand même des personnes qui sont passibles de sanctions. Il s’agit toujours de paroles très sensibles, donc il est primordial de pouvoir transmettre les nuances. Il y a une grande responsabilité morale et légale."

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Être là sans être là
Ses missions sont variées : il peut s’agir de traductions de documents pour instruire un dossier judiciaire, de traductions de preuves lors d’une enquête, d’interprétariat en interrogatoire au commissariat, lors d’une comparution, au cabinet du juge d’instruction… "Pour la police, on peut se faire appeler à toute heure du jour ou de la nuit. J’ai travaillé longtemps de garde, aujourd’hui, je suis maman de deux enfants donc mes horaires sont moins flexibles."

Dans les affaires, l’interprète juré·e arrive très rapidement. "Nous sommes vraiment les primo-intervenant·es, les premier·ères à recevoir les récits avant de pouvoir les retransmettre, les retraduire. Souvent, on sent que les personnes s’apaisent en comprenant qu’elles peuvent enfin communiquer dans leur langue. Parfois, parce qu’on les comprend, les gens ont l’impression que l’on connait leur histoire, alors que pas du tout."

Les interprètes judiciaires sont des passeur·euses. "Nous sommes la bouche des autorités qui interrogent, mais aussi celle des suspects ou victimes qui répondent. Les mots nous traversent, nous reproduisons les intonations pour coller le plus justement possible aux propos. Nous nous fondons dans les paroles pour nous faire oublier ; nous sommes là sans être là."

À savoir, les traductions lors des interrogatoires se déroulent de manière constitutive, un passage après l’autre tandis que durant les audiences, c’est en simultané. "Au tribunal, on chuchote tout en direct à l’oreille de la personne."

Des réalités parfois choquantes
En première ligne de la justice, les interprètes n’ont aucune formation psychologique spécialisée. Au cours de sa carrière, Amal Boualga a entendu nombre d’histoires et est intervenue dans quantité de dossiers extrêmement lourds. "On entend parfois des situations terribles, choquantes, mais nous ne pouvons pas laisser transparaitre nos émotions. Malgré tout, nous sommes humain·es, et puisque nous travaillons comme indépendant·es, nous ne faisons pas partie d’une équipe auprès de laquelle on peut décharger quand c’est trop difficile à porter. Nous devons nous protéger avec nos propres méthodes."

Pour se prémunir du stress vicariant qui peut se développer lorsqu’un·e professionnel·le est exposé·e de manière répétée et continue à des personnes en souffrance, et ce, sans mesures de protection, Amal Boualga a appris à prendre distance. "Au début, tout est impressionnant, et avec le temps, comme pour toute chose, on finit par s’habituer. Aussi, je pense que ce qui nous sauve en tant qu’interprète, c’est notre ‘mémoire de poisson rouge’ : en effet, quand on interprète on sollicite principalement la mémoire à court terme…"

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Faire reconnaitre le métier
Depuis 2021, Amal Boualga est la première femme à la présidence de l’UPTIJ (l’Union professionnelle des traducteurs et interprètes jurés). Une association créée en 2014, à la suite des scandales des retards de payements du SPF Justice. "La justice a besoin de nous, mais nous ne nous sentons pas toujours assez reconnu·es. Nous nous rassemblons en collectif, car seul·e en tant qu’indépendant·e, nous sommes plus vulnérables."

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L’un des combats de l’UPTIJ repose notamment sur la protection des interprètes judiciaires. "Nous pouvons être amené·es à traduire des documents dans une enquête en cours d’instruction. Une fois que l’affaire est clôturée, le dossier est accessible et chacun·e peut savoir qui est intervenu. Il y a déjà eu des représailles. Nous militons pour qu’on puisse travailler sous un numéro anonyme dans certaines affaires particulièrement dangereuses."

À propos de dangers, il est déjà arrivé que les requérant·es préfèrent des interprètes hommes pour certaines affaires de grande violence. "C’est rare et c’est sans doute une crainte liée aux biais. Pour d’autres dossiers, par exemple quand il s’agit de viols ou de mineur·es, une femme sera favorisée. Quoi qu’il arrive, dans ce métier, pour moi, l’important est de rester la plus discrète possible ; c’est une profession de l’ombre. Aussi, je ne porte aucun signe distinctif et je ne parle jamais de mes origines, car ça pourrait changer l’image que les personnes ont de moi et il est essentiel que chacun·e se sente à l’aise de raconter tout ce qu’il ou elle veut raconter", conclut-elle.

Dans le reste de la série In we trust
In Selma Benkhelifa We Trust, défendre les droits des opprimé·es
In Stéphanie Blondeau We Trust, accompagner les mères incarcérées et soutenir le lien avec leur enfant malgré les murs de la prison
In Audrey Adam We Trust, la défense des journalistes contre le cyberharcèlement
In Marie-Claire Desmette We Trust, les récits pour affirmer sa place
In Joanna Peczenik We Trust, lutter contre le patriarcat et le racisme sous toutes leurs formes
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/in-amal-boualga-we-trust-la-voix-des-allophones-face-a-la-justice-11260226

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Ce week-end, on vous conseille les Rencontres féministes organisées par le collectif Georgette Sand

24 Septembre 2023, 02:55am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Ce week-end, on vous conseille les Rencontres féministes organisées par le collectif Georgette Sand
Charlotte Arce
 Publié le 23 septembre 2023 à 10h31

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  FÉMINISME
Pour la deuxième année, le collectif féministe Georgette Sand organise ce samedi 23 septembre à Richelieu (Indre-et-Loire) ses rencontres féministes de la Teinturerie, pour redonner toute leur place aux femmes oubliées de l’Histoire.
Remplacer le temps d’une journée le slogan de la ville de Richelieu « Une ville, un homme » par la formule « Une ville, des femmes » : voici la mission que s’est donné le collectif Georgette Sand. 


Fondé en 2013, ce dernier s’attache depuis sa création à déconstruire les stéréotypes de genre et à améliorer la visibilité des femmes dans l’espace public. Ce n’est donc pas un hasard s’il pose une nouvelle fois ses valises à Richelieu, en Indre-et-Loire, dont toute l’histoire tourne autour du célèbre ministre de Louis XIII, qui a d’ailleurs donné son nom à la ville qui l’a vu naître. 

Un festival féministe en milieu rural
Après le succès de sa première édition l’an dernier, Georgette Sand organise à nouveau ce samedi 23 septembre ses rencontres féministes. Elles auront lieu à la Teinturerie, un tiers-lieu créatif et culturel de Richelieu. 

« L’objectif est de créer un moment de convivialité et de réflexion autour des enjeux de l’égalité entre les femmes et les hommes. Deux thématiques prioritaires orientent l’édition 2023 du festival : les inégalités économiques et la santé des femmes », explique le collectif dans son communiqué. 

Collectif Georgette Sand
Au programme du festival : un atelier « empowermeuf » pour « apprendre à manier des techniques féministes d’affirmation de soi », un atelier d’auto-défense et d’aïkido animé par Myriam Boussaboua, ceinture noire 4e dan, une sieste poétique avec la poétesse Blanche Baudouin, une chasse au trésor, une table-ronde sur la santé des femmes et l’accès aux soins en milieu rural ou encore une conférence de la sociologue Sibylle Gollac, autrice du livre Le genre du capital. Une exposition sur la santé affective et sexuelle à destination des ados prêtée organisée le Planning familial 37 est aussi prévue toute la journée, ainsi qu’un concert du groupe féministe Les Petites Lèvres. 


« Ce festival est résolument ancré dans les territoires ruraux et ses problématiques. Il célèbre nos luttes en décentralisant la discussion féministe, très présente dans les grandes métropoles, afin de dynamiser et multiplier les lieux d’échanges sur ces questions », souligne le collectif Georgette Sand. 

Collectif Georgette Sand
Vous souhaitez vous rendre aux Rencontres féministes de la Teinturerie ? Voici toutes les infos nécessaires : 

Rencontres féministes de la Teinturerie, 19 Rue des Écluses, 37120 Richelieu.

Entrée libre et gratuite.

Soirée festive à partir de 21 heures, 10 € l’entrée.

Crédit photo de la une : Georgette Sand


https://www.madmoizelle.com/ce-week-end-on-vous-conseille-les-rencontres-feministes-organisees-par-le-collectif-georgette-sand-1575771

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Transidentités : « Avant Be Who You Are, il n’existait pas de marques de sous-vêtements d’affirmation de genre en France »

23 Septembre 2023, 15:10pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Transidentités : « Avant Be Who You Are, il n’existait pas de marques de sous-vêtements d’affirmation de genre en France »
Anthony Vincent
 Publié le 22 septembre 2023 à 20h20
MADMOIZELLE  LIFESTYLE  MODE  CONSEILS MODE
Fondée en 2018, la petite marque française indépendante Be Who You are propose des sous-vêtements gender-affirming comme des tucking panties (pour masquer un pénis), des binders et des transtape (pour compresser la poitrine). Interview de son fondateur et son chargé·e de communication pour en finir avec les mythes autour des sous-vêtements compressifs.
« Il est absolument nécessaire aujourd’hui de faire de la pédagogie et d’aider la jeunesse trans », clame Charly, chargé·e de communication de Be Who You Are, auprès de Madmoizelle. Bien plus qu’une marque française qui propose des sous-vêtements d’affirmation de genre inclusifs (dans différentes couleur de carnation, et des tailles XS au 4XL, ainsi que la possibilité de faire des modèles quasi sur-mesure en cas de besoin), cette entreprise fondée en 2018 par Aleksy fait aussi beaucoup de pédagogie et d’action en faveur des personnes trans et queer. Notamment en distillant plein de bons conseils sur leur compte Instagram, mais aussi en organisant des ateliers drag king, des moments d’essayage-vente dans des lieux communautaires comme le bar lesbien La Mutinerie, ou encore des cagnottes pour financer l’envoi de binders et de tucking panties à des personnes qui n’ont pas les moyens de s’en procurer. À l’heure où la transphobie explose en France, Madmoizelle a posé quelques questions à Aleksy et Charly de Be Who You Are.

Interview de l’équipe de Be Who You Are, marque de sous-vêtements d’affirmation de genre pour les personnes trans et queer
Madmoizelle. Quel a été votre parcours avant de créer Be Who You are ?
Aleksy (fondateur) : À la base, mon parcours n’a aucun rapport avec la couture ou la création de vêtement. J’ai fait un cursus STAPS à la fac (licence entrainement sportif et management métiers de la forme), j’ai toujours travaillé en parallèle de mes études, et ayant identifié un manque d’accessibilité aux produits destinés aux personnes trangenres, je me suis toujours dit qu’il y avait certainement quelque chose à faire. En 2eme année j’ai donc créé la marque Be Who You Are et ai commencé à me former dans les différents domaines (création de site web, com, design, couture etc).

Quelle est votre relation personnelle aux transidentités ?
Aleksy (fondateur) : Je suis moi-même transgenre, ayant rencontré des difficultés pour acquérir les produits nécessaire à mon bien-être quotidien (les binders) je me suis dit qu’il fallait venir en aide à la communauté queer en France pour répondre à un besoin en rendant ses produits accessibles en France.

Charly (chargé·e de communication) : Quand j’ai fait mon “coming-in”, que je me suis rendu compte que j’étais trans, j’ai fait comme tout le monde : j’ai tapé des questions sur Google. Même s’il existe des supers ressources comme le Wiki Trans et Fransgenre par exemple, on se rend vite compte avec le peu de résultats disponibles qu’on doit avoir le sens de la débrouille pour trouver le contenu trans dont on a besoin, qui nous aide et fait du bien. C’est ce que j’essaye de créer avec les réseaux sociaux de Be Who You Are. Nous sommes un des très rares comptes français à créer du contenu informatif sur les transidentités.

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Comment avez-vous décidé de créer votre marque Be Who You Are ?
Aleksy (fondateur) : J’ai créé la marque en 2018 en 2ème année de fac, j’avais pour ma part fini mon parcours de transition, mais avec toujours cette incompréhension de pourquoi il n’y avait aucune marques proposant des produits destinés aux personnes trans/ queer * en France / Europe.

C’était important pour moi de répondre à un besoin, celui de soulager la dysphorie de genre qui a un impact très important sur la santé mentale des personnes trans. Je voulais faciliter et améliorer le quotidien de personnes trans et queer ainsi que contribuer à éduquer et informer la communauté. Surtout la jeunesse trans.

J’ai donc pris contact avec des connaissances, travaillant dans le milieu de la couture. Elles m’ont aidé à créer mes premiers patronnages, puis je me suis adressé à des couturières indépendantes pour lancer les premières collections.

Il n’y avait vraiment aucune marque française de sous-vêtements gender-affirming avant vous ?
Charly (chargé·e de communication) : Avant la création de Be Who You Are, il n’existait pas de marques de sous-vêtements d’affirmation de genre en France. Il était nécessaire de commander sur internet et de les faire importer depuis les États-Unis, ce qui posait principalement deux problèmes : celui de ne pas pouvoir les essayer (or sur un sous-vêtements compressant, il est rassurant de pouvoir trouver la bonne taille dans laquelle on est confortable), ni de favoriser leur accessibilité financière (les frais de ports étant bien plus cher d’un continent à l’autre).

Il y a également des avantages écologiques, humains et sanitaires à faire fabriquer ces sous-vêtements en France : le coût environnemental du transport est moindre, nous pouvons choisir un atelier de couture qui respecte les droits de ses travailleur·ses. Nous en profitons également pour créer des modèles inclusifs en terme de couleur (adaptés aux peaux claires et foncées), de taille (du XS au 4XL), de besoin spécifique (en cas de situation de handicap qui nécessite un modèle sur mesure par exemple) et pour nous assurer du confort de ces sous-vêtements. En effet, certaines formes de binder ne sont pas « safe » pour le corps (à cause des agraphes sur le côté par exemple) et sont pourtant proposés par certaines marques low cost.


Les binders ont la mauvaise réputation de trop compresser les chairs quand ils sont portés trop longtemps. Mais d’où vient vraiment ce sous-vêtement ?
Charly (chargé·e de communication) : Le fait que ce sous-vêtement soit compressif a effectivement tendance à faire peur. À ce sujet, il est intéressant de regarder du côté de l’histoire de la création du binder par exemple.

Comme beaucoup d’éléments permettant la modification corporelle utilisés par les personnes trans (les hormones, certaines opérations chirurgicales comme la mammectomie, etc.), le binder est à l’origine un dispositif médical prescrit pour certaines pathologies comme le syndrome d’Elhers-Danlos. C’est un syndrome qui implique un dérèglement du collagène dans le corps et rend nécessaire le port de sous-vêtements compressifs afin d’éviter de se déboiter une partie du corps lors d’un mouvement trop brusque par exemple. À l’origine, le binder est donc pensé par des médecins pour répartir la compression équitablement sur le torse, et rendre ainsi son port « safe ». Les premiers binders étaient ainsi vendus par des marques spécialisées dans le médical.

Quels conseils donnez-vous pour une bonne répartition de la compression par un binder, et ainsi éviter qu’il n’abime les chairs ?
Il existe quelques règles à suivre pour que la compression ne devienne pas néfaste pour le corps :

Ne pas porter son binder plus de 8h d’affilée, penser à faire des pauses en le retirant parfois dans la journée si le besoin se fait sentir et ne pas le porter toute la semaine (alterner avec des jours sans port de binder).
S’assurer de prendre un binder à sa taille, car si celui-ci est trop petit, il risque d’être trop compressif.
Positionner sa poitrine correctement dans le binder, afin qu’elle soit comprimée de manière centrée, et non sur les côtés.
Bien s’hydrater, car les vêtements moulants ont tendance à faire davantage transpirer.
S’étirer le dos après avoir porté son binder.
Ne pas dormir ou faire un sport intense en le portant.
Qu’en est-il pour les transtapes : qu’est-ce que c’est vraiment, d’où est-ce que ça vient, et quels sont vos conseils pour s’en servir au mieux ?
Charly (chargé·e de communication) : Le transtape est un dérivé très proche des bandes de kinésiologies. Et oui, encore du matériel médical ! Il a donc les mêmes avantages et les mêmes inconvénients.

Ce sont des bandes élastiques adhésives qui permettent de maintenir une partie du corps en place (ici, la poitrine ramenée sur le côté pour rendre le torse plus plat) tout en accompagnant les mouvements, sans limiter la mobilité du corps.

Cependant, comme pour toute matière adhésive, certaines personnes supportent mal la matière. C’est pourquoi il est important de tester une petite partie du transtape sur le dos de sa main avant d’en appliquer sur son torse. Si la peau devient rouge et irritée, alors il vaudra mieux se tourner vers d’autres techniques de binding, comme les binders.

Il est également très important de bien imbiber le transtape d’huile végétale avant de le décoller, et de tirer doucement afin de ne pas arracher la peau. Hydrater sa peau entre chaque port de transtape est également une bonne manière de préserver sa souplesse.

Le port de transtape étant une technique de binding, il est également conseillé de respecter les mêmes règles de sécurité que pour le port du binder (notamment en terme de temps de port, etc).


Quels sont vos conseils pour pratiquer le tucking au mieux ?
Charly (chargé·e de communication) : Les principes restent les mêmes que pour les autres sous-vêtements compressifs :

Ne pas porter sa tucking panty plus de 8h, penser à faire des pauses en la retirant parfois dans la journée si le besoin se fait sentir et ne pas la porter toute la semaine (alterner avec des jours sans port de tucking).
S’assurer de prendre une tucking à sa taille.
Ne pas dormir ou faire un sport intense en la portant.
Ne pas superposer les techniques de tucking (pas de bande adhésive + port de tucking par exemple).
Contrairement aux idées reçues, le tucking n’est pas mauvais pour la santé si ces règles de sécurité sont respectées. En aucun cas cette technique ne pourrait rendre stérile par exemple, comme on peut entendre parfois. La technique qui consiste à faire remonter les testicules dans les canaux inguinaux peut sembler dangereuse, mais en réalité elle ne l’est pas du tout. En effet, au cours de la vie, les testicules viennent régulièrement se loger naturellement dans les canaux inguinaux, comme par exemple avant la puberté, ou encore au moment de l’éjaculation.


Entre vos sous-vêtements couleur chair et ceux à motifs, qu’est-ce qui se vend le mieux ?
Charly (chargé·e de communication) : Les binders couleurs chairs sont ceux qui sont le plus demandés. Ce n’est pourtant pas faute de créer des binders jaunes, violets, aux couleurs du drapeau trans et LGBT+ [rires]. On peut dire qu’il existe deux cas de figure : celui des personnes qui ne souhaitent pas que leur binder soit visible, et celui des personnes qui portent également leur binder comme un haut (en été par exemple).

Cela reflète la diversité des profils trans : certaines personnes souhaitent tendre vers le fait d’avoir un passing, c’est à dire le fait d’être identifié en un coup d’oeil comme une personne cisgenre appartenant au sexe opposé de celui qui a été attribué à la naissance, et ne souhaitent donc pas que leur sous-vêtements compressant soit visible.

D’autres personnes trans ne sont pas gênées par le fait d’être identifiées comme tel et peuvent aimer porter leur binder de manière visible, avec des couleurs, des motifs… Certaines personnes non-binaires ressentent également de l’euphorie à afficher une volonté d’aller vers une expression de genre plus androgyne en affichant leur binder.

À lire aussi : Kelsi Phụng, artiste non-binaire : « La non-binarité n’est pas un phénomène de mode »

Pensez-vous que les inquiétudes autour des sous-vêtements gender-affirming peuvent aussi venir de transphobie ? Les personnes cis semblent beaucoup plus s’inquiéter des binders que des talons hauts qui peuvent pourtant causer des problèmes de pieds et posturaux par exemple…
Charly (chargé·e de communication) : Il est clair que le sujet des modifications corporelles dans le cadre d’une transidentité soulève beaucoup plus d’inquiétude que les modifications corporelles davantage banalisée. Pourtant, comme vous le mentionnez, les talons hauts causent de manière prouvée des problèmes médicaux par exemple. On pourrait également parler des soutien-gorges qui sont rarement portés à la bonne taille, par un manque d’éducation des adolescent·es à connaître leur corps notamment, qui peuvent également compresser la poitrine et le torse.

De la même manière, la prise d’hormones ou les opérations relevant de la transidentité créent beaucoup plus d’inquiétudes, voir d’indignation, que les mêmes dispositifs utilisés ou réalisés sur des personnes cisgenres.

Nous faisons effectivement face à un vrai manque d’éducation sur le sujet de la transidentité, ce qui en fait une pente glissante parfaite pour les discours transphobes. Cette confusion crée un climat propice à une inquiétude voire une méfiance sur ce sujet, et c’est le serpent qui se mord la queue.

Plus que vendre des sous-vêtements, vous faites aussi beaucoup de pédagogie autour des transidentités et contribuez aussi à la visibilité des personnes trans dans leur diversité, et à l’entraide communautaire. Quels sont vos événements et initiatives les plus marquantes à vos yeux ?
Charly (chargé·e de communication) : Nous aimons particulièrement organiser la levée de fonds vers les fêtes de fin d’année qui permet de financer l’envoi de binders et de tucking panties à des personnes qui n’ont pas les moyens de s’en procurer. Ces sous-vêtements sont parfois d’une importance capitale pour soulager la dysphorie de genre et la santé mentale des personnes trans. C’est toujours un très beau moment de voir affluer les dons, et d’envoyer les colis vers celles et ceux qui en ont le plus besoin. Un cadeau de fin d’année spécialement pour elleux, quoi.

Nous nous sommes également rendu·es plusieurs fois dans des universités, ou des associations pour permettre aux jeunes personnes trans d’essayer ces sous-vêtements, de nous poser toutes leurs questions, de se sentir accompagné·es, aidé·es moins seul·es, quoi. Il est absolument nécessaire aujourd’hui de faire de la pédagogie et d’aider la jeunesse trans.


À lire aussi : Pourquoi Lizzo et sa marque Yitty s’attirent la colère des personnes trans derrière la griffe Urbody

Lizzo et sa marque Yitty ont récemment été accusées de plagier les designs gender-affirming de la marque Urbody pour capitaliser sur les personnes trans afin de se donner une image progressiste. Est-ce une récupération qui vous semble devenir de plus en plus courante ?
Charly (chargé·e de communication) : Il ne nous semble pas qu’il soit possible de dire ça. Tout simplement parce que le sujet des sous-vêtements adaptés aux personnes trans est étranger au grand public en réalité. La transphobie est très présente dans notre société, et il y a encore de grands progrès à faire en termes de pédagogie. Les bases sont à peine acquises, et la réalité concrète de nos vies trans est encore très méconnue, alors vous imaginez bien que le grand public n’est pas du tout familier avec les binders ou les tucking panties. Il n’y aurait ainsi pas grand chose à « récupérer » pour en faire du rainbow-washing.


On assiste surtout à un déferlement de haine transphobe. En quoi la visibilité est-elle toujours à double tranchant ?
Charly (chargé·e de communication) : Vous savez ce qu’on dit : quand tu commences à avoir tes premiers « haters », c’est que tu as réussi. Évidemment, notre compte suscite régulièrement des déferlements de haine transphobe, mais cela veut également dire que notre discours atteint une large cible et ça, c’est une victoire, surtout avec les algorithmes qui ont tendance à « punir » les comptes progressistes.

Notre but sur les réseaux sociaux est de rendre le plus accessible possible des ressources éducatives pour aider les personnes trans, notamment celles qui sont jeunes et/ou isolées. Vous imaginez ce que ça fait d’avoir 15 ans, de ne pas se sentir bien dans son genre et d’avoir peur d’en parler autour de soi ? On reçoit tous les jours des messages de ce genre de profil qui demandent de l’aide. C’est pour elleux qu’on crée ce contenu, tant pis s’il faut passer du temps à supprimer et bloquer de la haine transphobe. Il faut absolument plus de visibilité des vies trans, si l’on veut éviter de vivre les drames qui découlent de la transphobie. 40% des personnes trans ont fait une tentative de suicide dans leur vie, et ce chiffre concerne notamment les jeunes personnes.

À lire aussi : Tal Madesta, auteur de La fin des monstres : « La transphobie, c’est la véritable monstruosité »

Quelles sont les futures actualités de Be Who You Are ?
Aleksy (fondateur) : L’ouverture d’un lieu d’accueil inclusif (café-boutique) pour échanger, accueillir, permettre aux personnes de voir, de questionner, d’essayer.


Nous aimerions aussi développer une association pour former les entreprises, intervenir dans les écoles, les lycées, proposer des temps de paroles et d’information pour les parents, organiser des voyages pour les ados aussi par exemple.

Nous aimons aussi être à l’écoute des besoins des personnes trans et développer notre gamme de produit en ce sens, puis travailler avec des partenaires locaux dans la mesure du possible pour ce qui concerne nos autres partenaires.

Ce serait également génial de voir nos produits dans d’autres boutiques en France et dans ses pays limitrophes afin de faciliter l’accès à ces sous-vêtements. Lorsque l’on est une personne trans mineur·es, ce n’est pas toujours aisé de trouver une carte bancaire pour se procurer un binder par exemple (lorsque les parents refusent d’en commander un), et c’est impossible d’aller le chercher en sex-shop.

Quelle est la question qu’on ne vous pose pas assez sur Be Who You Are ?
Charly (chargé·e de communication) : J’aimerais parler de notre pin’s en métal « iel », qui est le seul qui existe en vente en France aujourd’hui. Ça peut sembler ne pas être grand chose, mais voir son pronom exister physiquement quelque part, pour encourager à le porter fièrement, ce n’est pas du tout anodin.

Le site de Be Who You Are
Crédit photo de la une : pixelshot


https://www.madmoizelle.com/transidentites-avant-be-who-you-are-il-nexistait-pas-de-marques-de-sous-vetements-daffirmation-de-genre-en-france-1576677

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« On ne peut cautionner une justice qui inverse les culpabilités » : dans une tribune, des personnalités demandent la libération de Priscilla Majani

23 Septembre 2023, 15:02pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 inceste
ACTUALITÉS FRANCE
« On ne peut cautionner une justice qui inverse les culpabilités » : dans une tribune, des personnalités demandent la libération de Priscilla Majani
Christelle Murhula
 Publié le 22 septembre 2023 à 16h16
MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTUALITÉS FRANCE
Dans une tribune publiée dans Politis plusieurs artistes, intellectuels ou encore militants, demandant la libération de cette mère de famille, incarcérée pour non-présentation d’enfant à un père présumé incestueux.
« En s’attaquant aux mères protectrices, la justice prouve, malgré le discours officiel, qu’elle dénie le droit à dénoncer l’inceste et à protéger les enfants et qu’elle manque à son devoir. »


Dans une tribune publiée dans Politis vendredi 22 septembre, nombreux militants, intellectuels ou encore artistes demandent la libération de Priscilla Majani, mère de famille incarcérée depuis janvier dernier pour avoir voulu protéger son enfant de l’inceste.

À lire aussi : « J’aurais fait comme elle » : Priscilla Majani condamnée à deux ans et neuf mois de prison ferme

Parmi les signataires, on compte la journaliste Giulia Foïs, le militant pour les droits des enfants Lyes Louffok, ou encore Emmanuelle Béart, qui a elle-même récemment témoigné avoir été victime d’inceste.

« L’inceste et la pédocriminalité ne sont pas des crimes de classe »
Initié par les avocates de Priscilla Majani, le texte dénonce « l’aveuglement insupportable de la justice engluée dans le déni) ». Pour rappel, en janvier dernier, Majani avait été condamnée en appel à plus de deux ans de prison pour « soustraction et non-représentation d’enfant ». Il y a onze ans, après que sa fille, âgée de cinq ans au moment des faits, avait accusé son père de viol et agression sexuelle, et le classement sans suite de sa plainte en seulement quelques jours, elle a fui en Suisse pour la protéger.

Ainsi, le texte, qui d’abord, revient largement sur les chiffres alarmants de l’inceste et les méthodes qui poussent au silence des victimes, dénonce : « Mais qui peut raisonner ainsi ? Qui admet de dire : ‘votre fille a peut-être été violée par son père mais dans le doute remettez lui votre enfant’ ? Pas Priscilla Majani. Et quel choix s’offrait à elle, face à cette injonction paradoxale ? C’est pourquoi nous avons introduit un recours devant la Cour de cassation pour contester sa condamnation et la disproportion de la peine », peut-on lire dans le texte.


À lire aussi : Selon la Ciivise, seuls 8 % des victimes d’inceste ont été crues et protégées quand elles ont parlé

Pour les signataires, une « prise de conscience doit être collective et elle doit être égalitaire : l’inceste et la pédocriminalité ne sont pas des crimes de classe et il faut arrêter de croire qu’ils ne concernent que certains milieux ».

« On ne peut cautionner une justice qui inverse les culpabilités et condamne une mère qui a agi comme tout parent aurait le souffle de le faire : Priscilla Majani n’est pas la seule à être sanctionnée pour avoir simplement cru son enfant et voulu la protéger », peut-on encore y lire. Pour rappel, en cas d’inceste, 73% des plaintes sont classées sans suite, avait alarmé en 2022 la Ciivise.


https://www.madmoizelle.com/on-ne-peut-cautionner-une-justice-qui-inverse-les-culpabilites-dans-une-tribune-des-personnalites-demandent-la-liberation-de-priscilla-majani-1576479

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Un homme porte plainte pour des « attouchements sexuels » sur sa fille de 11 ans à l’école, le rectorat le menace

23 Septembre 2023, 14:48pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Un homme porte plainte pour des « attouchements sexuels » sur sa fille de 11 ans à l’école, le rectorat le menace
Christelle Murhula
 Publié le 22 septembre 2023 à 12h12
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Après avoir porté plainte pour des faits d’attouchements sur sa fille de 11 ans, un père a reçu un courrier de menaces de la part du rectorat de Versailles. Un courrier quasi identique à celui reçu par les parents de Nicolas, qui s’est suicidé au début du mois de septembre 2023.
C’est une information qui provoque inquiétude et scandale. Alors que le rectorat de Versailles est déjà vivement critiqué à cause d’une lettre menaçante envoyée aux parents de Nicolas, adolescent de 15 ans victime de harcèlement scolaire qui a mis fin à ses jours début septembre, une autre affaire met cette même institution en cause.


Selon BFMTV, le père d’une enfant âgée de 11 ans a porté porté plainte contre X pour des faits « d’attouchements sexuels » d’un animateur périscolaire sur sa fille à l’école. Près de deux mois après, le rectorat lui aurait envoyé une lettre menaçante, dont la moitié est quasi identique à celle envoyée aux parents de Nicolas.

Le père a d’abord rencontré la directrice de l’école qui était « sur la défensive »
Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à début mars 2023. La jeune fille victime d’attouchements sexuels aurait été envoyée en larmes chez la directrice. Cette dernière n’aurait pas prévenu les parents, mais le responsable municipal en charge du périscolaire. La jeune fille met alors en cause un animateur, qui dépend de la mairie, et s’occupait des enfants durant la pause déjeuner.

Ainsi, le responsable municipal aurait alors interrogé la pré-adolescente avant d’appeler ses parents pour les prévenir de la situation. Lorsque ceux-ci arrivent pour chercher leur enfant, « pas de trace de la directrice », explique le père. 

Quelques jours plus tard, les parents de la petite fille obtiennent un rendez-vous avec le directeur municipal périscolaire. Ils décident de porter plainte, ce qui conduit le parquet de Versailles à ouvrir une enquête. Le père tente de contacter la directrice, sans aucune réponse.

Il la rencontre le jour suivant. Il rapporte à BFMTV avoir en face de lui une personne « vraiment sur la défensive », qui refuserait de s’expliquer. Le père la menace de porter plainte, ce qui conduit la directrice à demander la protection fonctionnelle (le service public définit la protection fonctionnelle ainsi : « si vous êtes victime d’une agression dans le cadre de votre travail ou si vous êtes poursuivi en justice en raison de votre activité professionnelle, votre administration employeur doit vous protéger et vous assister »).


Une lettre de menaces identique à celle envoyée aux parents de Nicolas
Le père rédige alors un mail à l’attention de la directrice et met en copie la mairie, ainsi que le rectorat de Versailles. Il y dénonce « la non-prise en compte de la très grave situation rencontrée » par son enfant, « suite aux attouchements répétés qu’elle a subis ».

Il ajoute également : « Je suis profondément choqué, mais encore plus sidéré de la légèreté et désinvolture dont vous faites preuve, pas seulement vis-à-vis de ma fille mais également vis-à-vis de l’ensemble des élèves de l’établissement et des associations de parents d’élèves », l’établissement n’ayant pas prévenu la police après les premiers signalements, comme le veut la procédure en cas d’infraction.

Aucune réponse. Au bout de quelques jours, le maire de la ville finit par lui annoncer que l’animateur a été suspendu.

À lire aussi : Lutte contre le harcèlement scolaire : l’implication des parents peut-elle faire bouger les lignes ?

Le père obtient une réponse début mai de la part du rectorat. Si ce dernier affirme « que la procédure en vigueur dans ce cas de figure a été entièrement respectée », le ton du courrier est loin d’être agréable. On peut y lire : « Aussi, dans l’intérêt de votre enfant et par souci d’exemplarité à son égard, je vous enjoins d’adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative et plus largement tout personnel de l’Éducation nationale qui œuvrent à la prise en charge de votre fille et agissent au mieux à son égard ».


Selon le père, ce paragraphe, ainsi que plus de la moitié de la lettre serait identique à celle envoyée aux parents de Nicolas : « C’est directement la menace, copié-collé. En fait, ils font ça à la chaîne », explique-t-il.

Un courrier qu’a condamné Gabriel Attal, ministre de l’Éducation Nationale. Il va d’ailleurs se rendre dès lundi prochain au rectorat de Versailles pour « faire le point avec le nouveau recteur récemment nommé ».

Crédit photo de la une : Pexels


https://www.madmoizelle.com/un-homme-porte-plainte-pour-des-attouchements-sexuels-sur-sa-fille-de-11-ans-a-lecole-le-rectorat-le-menace-1576253

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Stéphane Plaza dément les violences conjugales dont l’accusent 3 ex-compagnes : « Des accusations diffamatoires »

23 Septembre 2023, 14:42pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Stéphane Plaza dément les violences conjugales dont l’accusent 3 ex-compagnes : « Des accusations diffamatoires »
Christelle Murhula
 Publié le 22 septembre 2023 à 11h24
MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTUALITÉS FRANCE
Dans une enquête de Mediapart, trois anciennes compagnes de l’agent immobilier ont témoigné des violences conjugales qu’elles ont subies. L’animateur de M6 dément.
Dans une enquête parue dans Mediapart jeudi 21 septembre, l’animateur-star de M6 Stéphane Plaza est accusé par trois de ses anciennes compagnes de violences physiques et psychologiques.


À lire aussi : Stéphane Plaza accusé de violences physiques et psychologiques par trois femmes dans Mediapart

Il n’aura pas fallu longtemps pour que l’agent immobilier s’en défende. Un communiqué, publié par ses avocats le même jour, dénonce « des accusations diffamatoires et injurieuses » envers l’animateur.

« Mediapart s’est fait le relais de trois femmes qui portent atteinte à la dignité » de Stéphane Plaza, « se rendant ainsi complice du dénigrement public à l’encontre de ce dernier, alors qu’elles sont visées par une plainte pénale qu’il a déposée (contre elles) pour harcèlement et cyberharcèlement », peut-on encore lire.

De son côté, M6 a régi sur X (ex-Twitter), affirmant prendre « acte de la contestation formelle de Stéphane Plaza des faits qui lui sont reprochés et des contestations juridiques qu’il a engagées ».

Violences physiques et menaces de mort
Dans les témoignages recueillis par Mediapart, l’une de ses ex-compagnes, Jade*, a révélé qu’une fois, l’animateur aurait attrapé sa main et lui aurait tordu les doigts, provoquant une « fracture de l’annulaire avec arrachement osseux ». À un autre moment, il l’aurait plaquée contre un mur, avec « son avant-bras en travers de sa gorge ». Il lui aurait asséné un coup de poing à l’épaule, qui l’aurait fait tomber à la renverse. Tandis que deux autres, Éva* et Julia*, témoignent d’avoir subi des menaces de mort pour la première, et de multiples intimidations pour la seconde.


Les témoignages recueillis dénoncent des faits d’humiliation, de dénigrement, et de menace. À cela s’ajoute, pour deux des femmes interrogées, des agressions physiques.

*Les prénoms ont été modifiés

Violences conjugales : les ressources
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :

Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
Crédit photo de la une : Capture d'écran Youtube


https://www.madmoizelle.com/stephane-plaza-dement-les-violences-conjugales-dont-laccusent-3-ex-compagnes-des-accusations-diffamatoires-1576191

ENCORE UN 🐷🐷🐷🐷🐷🐷  comme  depardieu ,  abad , roman polanski , et le d erniere pas possible d e citer   sinon  ;;;;;;;;;;;;;;;;;;

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