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Marie Claes : "Les chiffres sur l’anorexie en disent long sur la place des corps des femmes dans cette société"

31 Janvier 2022, 08:46am

Publié par hugo

 Marie Claes : "Les chiffres sur l’anorexie en disent long sur la place des corps des femmes dans cette société"
Marie Claes : "Les chiffres sur l’anorexie en disent long sur la place des corps des femmes dans cette société"
29 janv. 2022 à 14:21

7 min
Par Audrey Vanbrabant pour Les Grenades
Les Grenades
Societe
Littérature
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Audrey Vanbrabant est journaliste indépendante depuis quatre ans et fervente lectrice depuis toujours. Du plus loin qu’elle s’en souvienne, ce sont principalement des hommes qui ont constitué ses bibliothèques, les autrices étant souvent absentes des programmes scolaires et des remises de prix prestigieux. Il y a quelques mois, elle a constaté qu’elle ne lisait pratiquement plus que des femmes. Tous les mois, elle propose de découvrir une autrice belge et sa dernière œuvre. Bonne lecture !

L’idée la happe en un coup, un soir en allant se coucher. C’est l’évidence, une fulgurance : "C’est autrement qu’il faut manger. C’est sans sucre. C’est sans gras. C’est moins. C’est au plus près de l’essence des choses." Sans raison apparente, Annabelle se persuade que tous ces éléments seront désormais les ennemis de son bien-être.

À partir de là, elle commence à compter. Combien de calories dans un biscuit ? Combien de grammes de pâtes faut-il manger ? Quelle différence de poids entre le riz cru et le riz cuit ? Dans un carnet elle note, dans le miroir elle se scrute. Aucun écart ne sera accepté, et si c’est le cas il lui faudra une raison excellente de se l’autoriser. Lentement, sous le regard impuissant de sa mère Violette, l’adolescente plonge dans l’anorexie.

Dans Légère, son premier roman, Marie Claes raconte comment le quotidien d’une adolescente peut basculer du jour au lendemain. Lorsque, prise de ce qu’elle pense être une illumination, Annabelle décide de se "purifie " et de manger moins, vraiment beaucoup moins.

La quatrième de couverture le soulignait, le récit est raconté "sans jugement ni pathos". La promesse est tenue et c’est peut-être l’une de ces plus belles forces. Légère se construit loin des clichés que certaines fictions ont déjà pu nous servir sur cette maladie mentale. "Je voulais retranscrire cette vision sombre et mélancolique du rapport à la vie que peuvent avoir les personnes qui souffrent d’anorexie. Finalement, c’est une sorte appétit de vivre qui frappe Annabelle. Sauf qu’elle ne trouve pas l’équilibre entre ce besoin de promesses qu’offre l’adolescence et les injustices dont elle prend conscience. Cette claque qu’on prend quand on passe de l’enfance à l’adolescence, elle décide de l’affronter en se privant de nourriture."

Or, Annabelle n’a de cesse de le répéter : si elle se prive, c’est pour être en meilleure santé. Si sa famille a l’impression qu’elle va vers la mort, pour elle, ce combat contre le gras et le sucre ne sont que des élans vers la vie.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Anorexie et contrôle des corps des femmes
En Belgique, on estime qu’entre 80% et 95% des personnes qui souffrent d’anorexie sont des femmes. 90% d’entre elles sont des adolescentes. On estime que l’anorexie mentale, trouble grave des conduites alimentaires, touche environ 9.000 personnes. Entre 150 et 200 décèdent chaque année des suites de la maladie.

L’anorexie n’est pas un caprice, mais une maladie qui part d’une grande souffrance

Ce n’est certainement pas un hasard si l’écrasante majorité des anorexiques sont des femmes. Entre diktats imposés, stigmatisation des corps gros et normes aussi absurdes que dangereuses, le lien entre la maladie et le système patriarcal semble se dessiner. Au moment de choisir un personnage principal, il était, pour toutes ces raisons, évident pour Marie Claes de penser celui d’une jeune fille.


En plus d’aborder ce thème important sans misérabilisme, l’autrice bruxelloise propose une écriture poétique et prometteuse. Dans un récit court (peut-être un peu trop ?) et rythmé, elle nous invite dans la tête et les pensées les plus honteuses d’une adolescente de 16 ans que l’on connaît ou que l’on a du moins déjà croisée.

Si Marie Claes brûle parfois rapidement certaines étapes de son histoire, ce premier roman n’en reste pas moins important. Légère raconte la difficulté d’être une adolescente dans une société friande de codes et de normes. Mais c’est surtout, un récit psychologique, intime, qui donne à voir une réalité parfois difficile à comprendre pour celles et ceux qui ne l’auraient jamais vécue.

Pourquoi avoir opté pour ce thème loin d’être léger ?

Marie Claes : "Quand j’ai décidé de me lancer dans l’écriture d’un roman, il a fallu choisir un sujet et très vite celui-ci s’est imposé. Je me suis demandé si j’allais assumer le fait que cette histoire vient aussi d’une expérience personnelle. Parce que, comme Annabelle, j’ai vécu un épisode d’anorexie dans mon adolescence auquel je ne pensais plus depuis plusieurs années. Pourtant, j’ai ressenti le besoin d’écrire sur ce sujet, peut-être pour clore définitivement un chapitre. Je voulais réussir à entrer dans la tête d’un personnage et d’expliciter le fait que l’anorexie n’est pas un caprice, mais une maladie qui part d’une grande souffrance."

Ce qui est intéressant dans votre manière d’aborder l’histoire, c’est qu’il n’y a pas de raison particulière qui déclenche l’anorexie d’Annabelle. C’est vraiment comme une révélation qui la frappe un soir…

"C’est exact. Je voulais montrer que l’anorexie pouvait également exister en dehors des clichés et de l’imaginaire collectif. Oui, ça arrive quand on travaille dans l’univers de la mode, mais pas que. J’ai souvent entendu que l’anorexie était une maladie de femmes blanches privilégiées. Mais ce n’est pas correct. Historiquement, il y a eu des femmes souffrant d’anorexie à toutes les époques et dans toutes les parties du monde. Et puis, il y a quelque chose de significatif quand on voit les statistiques et que l’on constate que ce sont souvent des femmes qui sont touchées. Pourquoi, lorsqu’il y a un besoin de contrôle, c’est à la faim que touchent les femmes ? Je n’ai pas de réponse et je ne voulais pas faire de Légère un pamphlet féministe, mais ces chiffres en disent long sur la place des corps des femmes dans cette société."

Et puis, la psychiatrie a longtemps fait un lien entre l’anorexie et les mères. Elles étaient soi-disant coupables de la maladie de leur fille

L’anorexie est un sujet déjà abordé pas mal de fois en fiction, avez-vous l’impression que c’est souvent traité maladroitement ?

"Je n’ai pas lu ou vu beaucoup d’œuvres qui en parlent. Je crois que c’est moins maladroit maintenant car il y a de plus de plus de témoignages. Par contre, en l’écrivant j’essayais de rester concentrée sur ce que je voulais faire, mais je me demandais fréquemment en quoi mon livre apportait quelque chose de neuf. De là, je me suis dit qu’il était important de développer le personnage de la mère. Autant je voulais que les lecteur·trices aient de l’empathie pour Annabelle et trouvent son comportement logique, autant je voulais aussi un contrepoint. Et puis, la psychiatrie a longtemps fait un lien entre l’anorexie et les mères. Elles étaient soi-disant coupables de la maladie de leur fille. Ce lien est, comme d’habitude, sexiste."

Il y a plusieurs liens entre patriarcat et anorexie. Notamment dans cette sous-représentation de l’ensemble des corps et dans cette codification de ce que les corps des femmes doivent être. C’est un constat que vous tirez aussi ?

"Oui, bien sûr. La littérature féministe le démontre : les femmes sont réduites à leur corps depuis tellement d’années. Que ce soit par la sexualisation, l’injonction à la maternité ou autre. Je pense que c’est tout ça qui fait que, pour récupérer le contrôle sur leur corps, certaines choisissent de calculer au millimètre ce qu’elles mangent."

On peut rapidement tomber dans le pathos quand on aborde ce genre de sujet, notamment par volonté d’humanisation. Comment vous en êtes-vous prémunie ?

"Pour moi, c’était primordial de ne pas tomber dedans et d’expliquer toute la logique d’Annabelle. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai tenu à décrire toutes ses pensées, même celles les plus honteuses. Elle est control freak, presque militaire. Quand elle voit un corps gros, elle en est dégoutée, elle est aussi très jalouse de son petit frère qui a la chance d’être encore enfant. Ce n’est pas glorieux comme réflexions. Mais il fallait pouvoir oser dire ce qu’elle ressent. Je remarque que, ce qui me touche en littérature, ce sont les récits qui vont gratter à des endroits où je n’avais pas envie qu’on gratte."

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Est-ce que le féminisme contribue, dans une certaine mesure, à réduire les risques de tomber dans l’anorexie ?

"Je pense qu’il y a de ça effectivement. Notamment grâce à la mise en avant de ce qu’on considère comme "atypique", pour justement normaliser et lever les tabous sur ce que doit être un corps de femmes. J’ai dû mal à mettre l’étiquette féministe sur mon roman. En tant que personne, je revendique complètement mon féminisme, mais je n’ai pas d’opinion claire sur comment la littérature doit être politique."

Ritournelle dans cette chronique, je vais vous demander de recommander une autrice belge à votre tour !

"Je me rends compte que j’en lis très peu en réalité. Je voudrais conseiller Véronique Wautier, une poétesse décédée il y a deux ans. Je la recommande beaucoup aux personnes qui souhaitent commencer à lire de la poésie. Je préfère le dire : c’est ma mère donc je ne sais pas dans quelle mesure je suis objective ! Et du côté des autrices non belges, celle qui me marque le plus ces dix dernières années c’est l’écrivaine québécoise Nelly Arcan. Son livre Putain. Elle assume sans phare de parler de ce qui dérange et de son expérience de prostitution. C’est l’un des plus gros coups de poing de ma vie."

Légère de Marie Claes aux éditions Autrement, 16,90€, 192 pages.

 

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Adeline Dieudonné : "Faire attention à ne pas reproduire des clichés, ce n’est pas de la censure
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Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/marie-claes-les-chiffres-sur-lanorexie-en-disent-long-sur-la-place-des-corps-des-femmes-dans-cette-societe-10924405

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10 EMES FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

31 Janvier 2022, 08:40am

Publié par hugo

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10 EMES FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

31 Janvier 2022, 08:40am

Publié par hugo

 

10 EMES  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022
10 EMES  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022
10 EMES  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022
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10 EMES  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022

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Culottes menstruelles, il est temps de changer les règles !

31 Janvier 2022, 08:32am

Publié par hugo

 28 JANVIER 2022
France \ Société
Culottes menstruelles, il est temps de changer les règles !

Les protections hygiéniques comme les serviettes et les tampons existent depuis longtemps mais sont de plus en plus décriées par certaines. Elles sont polluantes, trop chères et peuvent contenir des produits néfastes pour la santé. Récemment des nouveautés se sont développées comme la cup et les culottes menstruelles.

En 1888 la première serviette jetable est créée avec une étoffe de lin accrochée avec une épingle à nourrice à une ceinture dite sanitaire. En 1920 elle est fabriquée en fibres de coton et c’est la société Kimberly Clark qui en vend de façon industrielle pour la première fois. En 1934 le premier tampon jetable avec un applicateur en carton est inventé par la société Tampax. C’est seulement en 1963 que les françaises ont enfin pu acheter en magasin des serviettes hygiéniques jetables. Dans les années 70, une bande adhésive est ajoutée. En 1991, la marque Nana invente les rabats souples qui se fixent sous la culotte et des serviettes hygiéniques spécialement conçues pour la nuit. La première serviette pour string est apparue dans les années 2000.

Les serviettes hygiéniques se sont de plus en plus développées, à présent nous pouvons en trouver de toutes les tailles, avec ou sans rabats, pour flux léger, moyen ou abondant et même avec du parfum ! Cependant, plusieurs problèmes ont commencé à être soulevés : c’est inconfortable, il peut y avoir des fuites, la serviette peut se décoller, il faut la changer régulièrement, des produits toxiques comme des pesticides et des perturbateurs endocriniens dangereux sont utilisés…

La prise de conscience écologique a aussi révélé l’impact néfaste sur l’environnement de ces produits hygiéniques. D’après l’Info Durable « chaque année, plus de 45 milliards de serviettes et tampons sont ainsi jetés dans le monde ».

Les tampons peuvent aussi provoquer le syndrome du choc toxique s’ils ne sont pas changés assez régulièrement. Bien que cela soit rare, il peut être mortel. Il se déclare chez les femmes porteuses du staphylocoque doré. Ainsi, même la cup (ou coupe menstruelle), pourtant bien plus écologique car réutilisable n’est pas sans danger. De plus, de nombreuses femmes trouvent que devoir vider cette cup toutes les quatre heures n’est pas ce qu’il y a de plus pratique.

En 2017 sont apparues en France les culottes menstruelles. C’est la marque Fempo qui les commercialise pour la première fois avant d’être suivie par Réjeanne, Marguette, Smoon, Dim, Moodz…

Qu’est-ce qu’une culotte menstruelle ?

C’est une culotte généralement composée de trois couches : une en coton, une en fibres de cellulose tirées du bois d’eucalyptus ou de fibres de bambou et une en PUL (polyurethane laminate, une matière imperméable en polyester). Elle est faite d’une première partie drainante, d’une seconde partie absorbante et d’une troisième imperméable. Lucie Soïka, une étudiante de Grenoble nous partage son avis sur les culottes menstruelles et la manière dont elle a connu ce produit qui a révolutionné la vie de nombreuses femmes : « J’ai vu une vente privée sur internet, j’ai trouvé ça cool et je me suis dit que ça pourrait être super économique donc pourquoi ne pas passer le cap. C’est aussi pour le côté pratique parce que ça change la vie. D’un point de vue santé, avec les produits qu’il y a dans les tampons nous ne sommes plus trop sûres de ce qu’on peut mettre, en plus ils ne sont pas du tout agréables alors que les culottes sont bien plus confortables. » Lili Rolland une jeune femme de 19 ans trouve que « c’est une bonne alternative, c’est beaucoup plus écologique et meilleur pour la santé, il y a beaucoup de produits toxiques dans les serviettes hygiéniques donc à long terme ce n’est pas bon pour le corps. »

Tout comme les serviettes, les culottes menstruelles sont proposées pour différents flux. Au début les culottes menstruelles étaient très sobres mais à présent des marques proposent des designs bien plus élaborés avec de la dentelle, différentes couleurs et même des versions tanga, string, culotte haute, maillot de bain, etc. Cependant, elles ne sont pas toutes de la même qualité, certaines sont made in France et/ou en coton bio, sans nanoparticules d’argent avec une certification Oekotex 100, ce qui n’est pas le cas de toutes les marques. Camille Uginet, une autre étudiante de 21 ans utilise aussi des culottes menstruelles : « La première que j’ai eu c’est ma mère qui me l’a achetée en magasin, elle était en coton bio, les autres étaient créées en partenariat avec une Instagrameuse mais je ne suis pas très contente de la qualité. » Il vaut donc mieux faire quelques recherches au préalable pour s’assurer de la provenance et de la qualité d’autant plus qu’elles serviront plusieurs années !


Lucie Soïka soulève aussi un sujet important : « Il faut vraiment être en adéquation avec son corps parce que lorsqu’il faut essorer sa culotte pour la laver, on se rend bien plus compte de la quantité de sang qu’il y a qu’avec un tampon ou une serviette ». Pour les laver il faut en effet les rincer à l’eau froide dans un premier temps avant de les laver à la main ou bien de les mettre à la machine à laver à 30° mais sans adoucissant ou produit désinfectant. Les culottes menstruelles sont aussi très pratiques car elles peuvent se porter 12 heures maximum. Néanmoins, Camille Uginet est moins enthousiaste : « Au bout d’un an d’utilisation, je suis assez mitigée. Il faut vraiment être organisée mais je bouge trop dans ma vie, plusieurs fois je me suis retrouvée dans des situations assez compliquées quand je partais en randonnée ou en ski,  je me disais qu’il fallait que je change ma culotte mais ce n’était pas possible donc ça ne correspond pas à mon style de vie. Je pense donc me tourner vers des serviettes lavables. »

Le prix d’une culotte menstruelle pourrait être un frein car il peut aller de 20 à 60 euros selon la provenance et la qualité. Cependant, en Grande-Bretagne, une enquête a démontré en 2015 qu’une femme dépense environ 20 000 euros pour ses règles au cours de sa vie. Cela comporte les produits hygiéniques, les sous-vêtements à racheter à cause des éventuelles taches et les antidouleurs. Investir dans les culottes menstruelles est donc bien plus économique car il n’y a plus le problème des taches et les culottes peuvent être utilisées pendant plusieurs années (entre 5 à 7 ans, environ).

Océane Laffay 50-50 Magazine

Lire plus : 28 jours : le documentaire qui brise le tabou sur les règles

La précarité menstruelle, un sujet tabou et un coût financier

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Étiquettes : Santé


https://www.50-50magazine.fr/2022/01/28/culottes-menstruelles-il-est-temps-de-changer-les-regles/

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Ensemble contre le Sexisme : 22 impératifs pour un quinquennat féministe

31 Janvier 2022, 08:30am

Publié par hugo

 
27 JANVIER 2022
DÉBATS \ Tribunes
Ensemble contre le Sexisme : 22 impératifs pour un quinquennat féministe

 

Le sexisme est l’obstacle majeur à l’égalité entre les femmes et les hommes. En hiérarchisant les membres de notre société selon leur sexe, il entrave la liberté des femmes et multiplie les obstacles à chaque étape de leur vie privée et professionnelle.

Nous élirons en 2022 la femme ou l’homme qui devra présider aux destinées de notre pays pour les 5 prochaines années. Pour que cette présidence soit celle de la fin des inégalités entre les femmes et les hommes, nous, collectif Ensemble contre le sexisme, appelons les candidats et les candidates à l’élection présidentielle à s’engager sur nos 22 leviers contre le sexisme.

Éducation : l’égalité de la petite enfance au baccalauréat

1. Imposer une juste représentation des femmes et des hommes dans les programmes et les manuels scolaires, notamment en rendant visibles des femmes remarquables, et poursuivre l’intégration de la question de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes dans l’enseignement primaire et secondaire, sous peine de sanctions

2. Mettre en place un brevet égalité au niveau du primaire et du secondaire certifiant l’apprentissage de la notion de consentement et de la lutte contre les inégalités entre les filles et les garçons

3. Faciliter l’accès des filles aux formations scientifiques et techniques en luttant contre les discriminations et les stéréotypes de sexe dans l’orientation, en leur garantissant une information claire sur les débouchés professionnels, et en leur réservant des places via une formule de quotas si nécessaire

4. Généraliser le dispositif des référent.es égalité dans l’ensemble des établissements d’éducation et d’enseignement supérieur, publics comme privés ; et leur donner les moyens requis à l’exercice de cette mission (par le biais d’une décharge dédiée et suffisante ainsi que par la mise en place d’une cellule d’accompagnement et de prévention des violences sexuelles et sexistes)

Lutte contre les violences patriarcales : la sécurité, un droit de toutes

5. Consacrer enfin un minimum d’un milliard d’euros à la lutte contre les violences faites aux femmes : formation des professionnel.le.s, hébergement, accueil, orientation, prévention, éloignement du conjoint violent, accompagnement juridique, médical et psychologique des victimes quel que soit leur âge, etc.

6. Organiser chaque 25 novembre un bilan gouvernemental des actions menées durant l’année écoulée afin que la politique publique soit évaluée au plus près des besoins et réadapter en conséquence les mesures en les finançant de manière suffisante

Travail : faire du monde professionnel une zone sans sexisme

7. Rendre obligatoire dans les entreprises et les fonctions publiques un programme d’actions interne contre le sexisme en milieu professionnel (formation des salarié.e.s et des agent.e.s, budget dédié) et donner sa pleine mesure à la négociation collective sur l’égalité professionnelle dans les entreprises, en liant plus étroitement cet exercice à celui de l’index sur l’égalité salariale, et en faisant progresser la mixité dans l’ensemble des métiers majoritairement occupés par les femmes ou les hommes

8.  Assurer l’égalité salariale à poste de travail et à valeur égale, en refondant le système des classifications, négociées par les branches, et fournir annuellement un rapport au Parlement sur l’équité en matière de rémunérations.

9. Exiger la parité pour tous les postes à responsabilités et instaurer des sanctions financières effectives, abondant un fonds dédié à l’égalité professionnelle, dans tous les secteurs privés comme publics (sport, culture, entreprises, etc.)

10.  Élargir à 28 jours le caractère obligatoire du congé paternité afin de favoriser dès la naissance de l’enfant le partage des tâches parentales à égalité entre les parents.

Santé : des droits spécifiques et protégés pour toutes

11. Instituer un financement dédié à la recherche sur les spécificités à raison du sexe et du genre de la santé des femmes, à la fois en matière de prévention et de traitement.

12. Rembourser intégralement toutes les contraceptions et garantir le délai d’accès de 14 semaines de grossesse pour l’IVG.

Culture : le matrimoine a droit de cité

13. Inscrire le matrimoine, au même titre que le patrimoine, dans les programmes scolaires et universitaires et dans l’espace public, et en particulier lors des journées européennes dites du patrimoine.

14. Renforcer les dispositions légales sur la lutte contre les stéréotypes et le sexisme dans l’audiovisuel (parité des expertises dans les médias, lutte contre l’âgisme et amélioration de la représentation des femmes de plus de 50 ans, en particulier dans les fictions, présence des femmes aux heures de grande écoute) et ajouter le secteur du numérique aux compétences du CSA en ce qui concerne la représentation des femmes.

Sport : des jeux olympiques égalitaires pour le sport de demain

15. Faire de la France, qui va accueillir les jeux Olympiques de 2024, la vitrine d’une politique sportive promouvant l’égalité entre les femmes et les hommes en développant la mixité dans la pratique du sport, dans l’encadrement, et dans l’accès aux responsabilités pour toutes et tous

Communication : rendre les femmes visibles

16. Utiliser l’écriture égalitaire dans toutes les communications publiques pour lutter contre l’invisibilité des femmes dans le langage

Finances publiques : généraliser le principe de l’égaconditionnalité et déconjugaliser notre système fiscal

17. Garantir que pas un centime d’argent public ne soit distribué sans contrepartie en matière d’égalité entre les femmes et les hommes : financement de la création, plans de relance, marchés publics, etc.

18. Réformer le système fiscal et social qui actuellement pénalise en particulier les femmes en couple à faibles ou sans revenus et les mères séparées (déconjugalisation de l’AAH, de l’ASF, réforme de l’impôt sur le revenu, etc.)

La France dans le monde : mettre la diplomatie et la communauté européenne au service de l’égalité

19. Inscrire le droit à l’IVG dans les droits fondamentaux de l’UE

20. Défendre la clause de l’européenne la plus favorisée

21. Augmenter le nombre et la proportion de ministères et institutions ayant décliné leur feuille de route sur la diplomatie féministe et le nombre de mesures en faveur de l’égalité et des droits des femmes adoptées dans des pays ou institutions partenaires.

Vie publique : garantir le partage du pouvoir entre les femmes et les hommes

22. Partager le pouvoir au sein de l’exécutif des collectivités territoriales en imposant l’élection d’un binôme paritaire à leur tête (maire et 1er ou 1ère adjoint.e, président.e et 1er ou 1ère vice-présidente)

Nos 22 leviers sont issus de l’expertise de notre collectif dans tous les milieux qui font la vie sociale, culturelle, associative, professionnelle et politique de notre société. Ni ambitions en l’air ni incantations, il s’agit de solutions concrètes pour faire du quinquennat 2022-2027 celui de l’éradication du sexisme. La journée nationale contre le sexisme, organisée chaque année le 25 janvier par notre collectif, permettra de les suivre et d’en évaluer l’application.

Candidates et candidats à l’élection présidentielle, nous vous invitons à affirmer votre engagement pour la cause des femmes en reprenant les 22 impératifs contre le sexisme et en soutenant la création d’une journée nationale de mobilisation annuelle contre le sexisme.

Ensemble contre le Sexisme

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« Les calculatrices humaines » de la NASA

31 Janvier 2022, 08:27am

Publié par hugo

 26 JANVIER 2022
DOSSIERS \ NUMERIQU'ELLES
« Les calculatrices humaines » de la NASA

Dans les domaines technologiques, les femmes peinent à trouver leur place. Infrastructures mal adaptées, sexisme ambiant et stéréotypes créent un plafond de verre. Pourtant, elles ont été de toutes les avancées, de la radioactivité jusqu’à la conquête spatiale. Le lancement du programme spatial a été rendu possible grâce à des femmes, la première photo d’un trou noir a été prise par une femme. A défaut des étoiles, il est temps d’explorer les relations compliquées qu’ont entretenu les femmes et la National Aeronautics and Space Administration (NASA) au cours des époques.

Au balbutiement des programmes spatiaux américains, trois femmes se sont distinguées : Katherine Johnson, Mary Jackson et Dorothy Vaughan. A cette époque, il était difficile pour une femme de se lancer dans des études de sciences, et encore plus d’aérospatial. Pourtant, ces trois femmes ont réalisé cet exploit, d’autant plus impressionnant qu’elles étaient toutes les trois Noires. En plus du sexisme, elles ont dû affronter le racisme et la ségrégation en intégrant la NASA. Pour étudier, elles devaient suivre des cours réservés aux Noir·es ou alors obtenir une autorisation de leurs responsables Blanches/Blancs.

 


Malgré le racisme omniprésent, dès 1943 Dorothy Vaughan a rejoint la NASA et elle a activement participé à la course à la lune en effectuant des calculs complexes pour le programme aéronautique américain. En 1949, elle est promue et devient la directrice de son service  West Area Computers. Elle devient ainsi l’une des premières femmes à occuper un poste de superviseuse. Ses compétences sont telles qu’elle a pu participer au programme spatial sur le lanceur Scout : une fusée utilisée pour lancer les premiers satellites américains en orbite autour de la Terre. En parallèle de ses lourdes responsabilités, elle s’est battue sans relâche pour l’égalité des droits entre les Noir·es et les Blanches/Blancs et pour l’égalité salariale entre les deux sexes. Le service dont elle est en charge deviendra l’un des premiers où Noir·es et Blanches/Blancs se mélangeront, mettant fin à la ségrégation dans l’établissement.


Katherine Johnson rejoint la NASA en 1953. Elle a simplement répondu à une offre d’emploi et vu ses capacités, l’entreprise l’a embauchée immédiatement. De 1953 à 1958, elle travaille sous la supervision de Dorothy Vaughan dans la section West Area Computers. Ensuite, pendant presque 30 ans, de 1958 jusqu’à sa retraite en 1986, elle va être technologue en aérospatiale. Elle participera au lancement du premier américain dans l’espace en 1961, de la première mission américaine envoyant un homme en orbite autour de la Terre en 1962 et en 1969 durant la mission Apollon 11, elle calculera les trajectoires des modules lunaires de la fusée afin de permettre à Neil Armstrong de poser le pied sur la lune. A l’instar de Dorothy Vaughan, elle s’était aussi engagée pour la cause des femmes afro-américaines. Elle était membre d’Alpha Kappa Alpha depuis l’université, la première association créée par et pour les Afro-Américaines.


Mary Jackson intègre la NASA en 1951, dans le même service que Katherine Johnson et Dorothy Vaughan. Elle débutera en tant que mathématicienne comme elles deux, mais elle se réorientera vers l’ingénierie. Elle suit ensuite une formation spéciale pour devenir ingénieure et des cours du soir de mathématiques et de physique. Elle doit demander à la ville de Hampton une autorisation pour suivre les cours dispensés au lycée d’Hampton, alors réservés aux Blancs. Elle réussit la formation et en 1958, elle devient la première femme noire ingénieure de la NASA. Après 34 ans de carrière à la NASA, elle atteint le plus haut grade d’ingénieure qui lui est possible sans devenir dirigeante. Cependant, elle acceptera une diminution de salaire pour se réorienter dans l’administration et l’égalité des chances. Pour cela, elle se rend au siège de la NASA afin de suivre une formation. Elle devient alors la responsable du programme pour les femmes auprès du bureau d’égalité des chances.

Mary Jackso (à titre posthume), Dorothy Vaughan (à titre posthume) et Katherine Johnson reçoivent le 11 août 2019 la médaille d’or du congrès, plus haute distinction civile décernée par le Congrès des États-Unis. La même loi (Hidden Figures Congressional Gold Medal Act) attribue la médaille d’or du congrès à toutes les femmes ayant contribué par leur travail (mathématique, informatique, ingénierie) au développement de la NASA. En France, cette récompense est équivalente à la légion d’honneur.

Leur histoire inspirera un livre : Hidden Figures de Margot Lee Shetterly. Celui-ci sera adapté au cinéma en 2016 sous le titre Les Figures de l’ombre, réalisé par Théodore Melfi.

Ces trois femmes ont pavé la route pour les femmes et en particulier les Afro-Américaines qui vont arriver après elles. Énormément d’avancées sur l’égalité salariale femmes/hommes vont être réalisées, et aujourd’hui de plus en plus de femmes sont mises sur le devant de la scène. La NASA est consciente de cet enjeu d’égalité et c’est pour cela qu’elle souhaite que le prochain équipage qui s’envolera pour la lune en 2024 soit paritaire avec 50% de femmes. En effet, si les rangs des mathématicien·nes et ingénieur·es se sont avec le temps remplis de femmes, il n’en est pas de même pour les missions spatiales. « Parmi plus de 560 personnes envoyées dans l’espace dans l’histoire de l’humanité, seulement 65 d’entre elles ont été des femmes », remarque Mary Robinette Kowal, autrice de la série de romans La Dame Astronaute, dans un entretien donné au New-York Times. Si l’envoi de la première femme dans l’espace, la cosmonaute russe et actuelle députée du parti de Vladimir Poutine, Valentina Terechkova, remonte à 1963, la première vague de sélection d’astronautes de la NASA ouverte aux femmes ne date que de 1977. Les dirigeants de l’Agence estiment alors que les femmes sont moins aptes à assumer le rôle d’astronaute.

«Ce ne sont que des excuses” déclare Dava Newman, ancienne assistante à l’administration de la NASA, “nous avons la preuve bien que basée sur peu de chiffres, compte tenu du manque de femmes, qu’il n’existe aucune différence statistique concernant l’efficacité des astronautes, hommes ou femmes». Par ailleurs, elle considère même que les différences morphologiques entre les deux sexes (taille moyenne inférieure etc) sont des atouts dans certains cas. “Une personne plus petite sera plus indiquée lorsqu’il faut effectuer des réparations dans des espaces étroits. Bien sûr, parfois, on aura besoin d’une grande amplitude de mouvement et on privilégiera une personne avec de grands bras. Mais il y a des tâches très variées à réaliser, donc au final, aucun physique ne sera moins avantageux qu’un autre” De la même façon, les hommes considéraient que le corps des femmes ne pouvait pas résister à l’atmosphère lunaire, contrairement à celui des hommes. En plus de ces stéréotypes sexistes, l ’envoi des femmes dans l’espace se heurtait à des raisons totalement incongrues. Par exemple, Sally Ride est la troisième femme à être allée dans l’espace. Elle raconte que pour un voyage d’une semaine, elle avait dû emporter avec elle 100 tampons et serviettes hygiéniques, et alors ?

Heureusement, ces conceptions erronées des femmes dans l’aérospatiale ont évolué et elles sont maintenant (presque) reconnues autant que les hommes. Des problèmes persistent mais la situation commence réellement à changer. Pour la première fois depuis sa création, trois des quatre pôles scientifiques de la NASA sont dirigés par des femmes. Nicola Fox, Lori Glaze et Candra Kauffman vont pouvoir, comme Mary Jackson, Dorothy Vaughan et Katherine Johnson, devenir des modèles pour la nouvelle génération de femmes qui voudront intégrer la NASA.

Célia Rabot 50-50 Magazine

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Le pouvoir insidieux du genre – Des histoires courtes qui en disent long

31 Janvier 2022, 08:25am

Publié par hugo

 21 JANVIER 2022
Culture \ Livres
Le pouvoir insidieux du genre – Des histoires courtes qui en disent long

Le pouvoir insidieux du genre est un livre écrit par Violaine Dutrop. Ce livre nous relate des histoires courtes mais qui en disent long, sur la société, et surtout sur les inégalités et les stéréotypes qui régissent la vie des femmes au quotidien. Chaque histoire fait état d’une situation particulièrement anodine au premier abord mais pourtant discriminante ou associée à des rôles de genre… Ce livre permet de questionner les idées ancrées depuis de nombreuses années sur les différents rôles ou caractéristiques attribuées aux femmes et aux hommes. L’accumulation d’histoires pose une lunette grossissante sur les effets que cela produit dans notre quotidien.

Les stéréotypes sont durs à déconstruire car ils sont notamment alimentés par les médias. De nombreuses images de corps musclés, retouchés et presque « parfaits » sont véhiculées par les publicités et ont durablement influencé nos comportements. Ces stéréotypes relayés par des images mettant en scène une domination masculine, mais aussi par des dispoistions légales non interrogées comme les congés parentaux inégaux, influencent le choix des métiers, les préférences, le contrôle des corps, l’éducation… Cela pose de nombreuses questions concernant le travail, le couple, la parentalité, l’organisation des rôles familiaux et professionnels, les regards différenciés sur les parents au travail ou dans leur rôle parental…

Violaine Dutrop nous invite à une réflexion collective plus approfondie qui interroge les rapports de genre. Cet ouvrage, à travers de courts témoignages, dénonce les assignations des rôles sexués, ainsi que les émotions ou indignations créées par de telles situations.

Parmi les histoires les plus marquantes, il en est une qui raconte une intervention de pompiers sur une situation de grossesse écourtée. Les pompiers de sexe masculin pourtant habitués à intervenir sur toutes sortes de situations concernant des femmes et surtout ayant pour la plupart des épouses, des enfants et sûrement vécu dans leur vie des situations de fausses couches ou d’avortements, ont trouvé que c’était plus « normal » de laisser la seule pompière présente. Bien qu’elle ait 20 ans et qu’elle soit débutante et n’ait pas d’expérience de la maternité, elle doit prendre en main la femme en situation de fausse couche pour la simple et bonne raison qu’elle était une femme ! Elle saura mieux s’y prendre, c’est sûr ! Quelle est la logique de cette situation ? Une femme d’à peine 20 ans connaît-elle tout de la vie des femmes et des avortements/fausses couches seulement parce qu’elle est une femme ? Pourquoi serait-elle plus apte à intervenir, alors qu’elle n’a aucune expérience ? Bien évidement parce que la nature d’une femme serait plus douce et que son rôle de prendre soin la renvoie a sa fonction maternelle innée… C’est pour cette raison que les femmes s’orientent vers les métiers du care, non ? Mais l’homme dans cette situation s’est senti en retrait, mal à l’aise d’être un homme.

Abordons aussi les problèmes que causent ces stéréotypes de genre aux hommes, ces assignations à la naissance à telle ou telle fonction… Ce rapport de domination et de soumission imposée… Les pères se sentent délaissés lors de la préparation de l’arrivée du bébé voire parfois pas à leur place lors de son accueil… Des pères veulent s’investir et le milieu médical et celui de l’enfance doivent donc davantage leur ouvrir la porte ! Ces stéréotypes sont encore ancrés partout, dans le milieu médical, le milieu du travail, la sphère privée et même entre femmes !

Les inégalités femmes/hommes interpellent de plus en plus notre société.

Depuis le mouvement #Metoo ou #Incesteparlonsen, la parole se libère et libère petit à petit les femmes de leur silence et de leurs peurs. Grâce aux mouvements et aux livres dénonciateurs on remarque que les femmes refusent d’être assignées à des rôles. Il est donc important de s’appuyer sur les femmes qui réussissent, qui s’imposent, qui s’affirment afin d’également trouver une place loin des cases prévues à la naissance. Les exemples de ce livre, qui montre aussi la difficulté possible de réagir en situation de choc, le montrent bien.. les femmes osent. Elles osent dire leur mécontentement quand on leur attribue un nom de métier masculin, elles prennent la parole pour porter leurs projets en entreprise… Pensez à la ministre Barbara Pompili qui dénonce une formulation sexiste en insistant pour qu’on l’appelle « Madame la Ministre » !

Ce livre, qui amène à la révolte, révèle de plein fouet les inégalités entre les femmes et les hommes dans notre société. On voit apparaître une centaine d’histoires toutes aussi marquantes. J’ai revécu chaque situation pendant ma lecture, parce que je l’avais déjà vécue, par mes propres questionnements ou par le biais de mon imagination… Je pense triste de pouvoir se reconnaître ou imaginer les autres femmes dans ces situations, parce qu’elles nous paraissent banales au fil du temps. Je me souviens qu’alors que j’étais caissière, on m’a demandé si « je » étais ouverte avec un grand sourire ou on m’a dit « je ne possède pas la carte de fidélité car je ne suis pas fidèle » comme si c’était une fierté… Je me souviens avoir vu passer des kits de balai, de serpillères à la caisse destinées à des petites filles pour Noël. Je me souviens de certaines amies qu’on questionne sur leur projet d’enfants lors d’un entretien d’embauche… Mais dans ces situations que faire.. ? Être révoltée, partir ou ne rien dire mais obtenir un poste, faire en sorte que le rendez-vous se termine bien et ne plus revenir ? Ce livre a une réelle portée, la vocation de faire réagir afin d’agir par la suite en s’engageant contre ces inégalités. Ce livre devrait être lu par tou·tes pour comprendre l’impact de ces situations que les femmes vivent quotidiennement. Chacun·e de nous pourrait finalement se reconnaître et écrire la suite de l’histoire sans fin qu’a entrepris Violaine Dutrop. C’est le livre d’une vie, c’est le livre de tou·tes…

L’autrice, pour ancrer ces propos dans une réalité plus systémique, termine son livre avec une analyse chiffrée des inégalités salariales en abordant le congé de paternité ou la possibilité d’orienter les enfants vers tous les métiers sans distinction de sexe, pour finalement tenter de trouver un modèle qui permettrait à chaque personne, quel que soit son sexe ou son genre, de se réaliser et de devenir qui elle souhaite. Ce livre est un éclairage porteur d’espoir et de confiance qui incite à cheminer vers un équilibre, en mettant en place le double mouvement d’émancipation du foyer et de la place au travail pour les femmes, qui n’est possible que grâce à l’engagement réciproque des hommes.

Camille Goasduff 50-50 Magazine

Violaine Dutrop Le pouvoir insidieux du genre, Ed Libre & Solidaire 2021

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Les oubliées du numérique

31 Janvier 2022, 08:20am

Publié par hugo

 
Matrimoine
19 JANVIER 2022
DOSSIERS \ NUMERIQU'ELLES
Les oubliées du numérique
femme
Il y a quelques années on parlait de l’informatique comme d’ « un monde de femmes », il y eut des pionnières puis les femmes ont déserté ce secteur pour aujourd’hui se ré-emparer des outils informatiques. La place des femmes dans le monde de l’informatique, c’est l’histoire d’une inversion.

Aujourd’hui quasiment tout le monde possède un téléphone portable, un ordinateur personnel ou du moins en utilise un dans le cadre scolaire ou professionnel. Le numérique fait partie intégrante de notre quotidien, il a envahi toutes les sphères. Le scrolling sans fin sur les réseaux sociaux est à la mode, les applications de rencontre sont les nouveaux lieux de discussion, le trajet des vacances est déjà tout trouvé par le GPS intégré dans la voiture… Bref, la vie est remplie de numérique ! Mais quand on pense au numérique, à qui le relie-t-on…? Quasiment toujours aux hommes comme Mark Elliot Zuckerberg créateur de Facebook, Jeff Bezos fondateur d’Amazon, Bill Gates ou encore Steve Jobs…

Jamais on ne pense à Ada Lovelace première programmeuse au monde qui en 1834 a fabriqué l’ancêtre de l’ordinateur, ni a Hedy Lamarr  qui est à l’origine de la technique de « zapping » radio calqué sur le nombre de touches d’un piano qui permet de séquencer l’information sur plusieurs fréquences entre l’émetteur et le récepteur, et qui est à l’origine du Wi-Fi, du GPS ou encore du Bluetooth ! Les femmes sont les oubliés de l’histoire, les oubliées de la musique et tout autant, les oubliées de l’informatique ! Ces pionnières, programmeuses qui ont façonné l’informatique moderne ont été écartées des grandes lignes de l’Histoire.

La NASA  employait des femmes appelées « calculatrices humaines » pour calculer les trajectoires des missiles.
Lors des guerres mondiales, les femmes ont occupé une place importante dans la société étant donné que les hommes étaient sur le champ de bataille. Elles ont affirmé leur place dans le monde du travail mais aussi et surtout dans le monde du numérique. Elles ont occupé des postes clé dans les entreprises de secteur pendant plusieurs années. Certaines ont eu de lourdes responsabilités sur leurs épaules comme par exemple la tâche de décoder le chiffrement du IIIe Reich d’après les calculs d’une machine nommée « The Bomb » créé en 1919. Lors de la seconde guerre mondiale l’histoire s’est répétée et des mathématiciennes ont étés appelées pour participer au décryptage de machines comme  par exemple « Enigma » par Joan Clarke, d’autres comme Betty Bartik, Betty Holberton, Marlyn Meltzer, Ruth Teitelbaum, Kay Mauchly Antonelli et Frances Spence ont codé des informations pour l’Electronic Numerical Integrator and Computer, le premier ordinateur numérique totalement électronique…
L’expression « bug informatique » vient de la première panne informatique provoquée par un insecte et décelée par Grace Hopper.
Quand le premier homme marchait sur la lune c’est le code informatique de Margaret Hamilton qui a permis le succès de la mission Apollo 13 en 1970.
Le premier jeu d’aventure graphique vient de Roberta Williams qui a désigné Mystery House en 1980…
Mais à l’époque, l’informatique était vu comme un « sous-métier », il ne donnait pas accès à des métiers ou à des qualifications de « prestige », ni à des hauts salaires par conséquent… Les filières pour y accéder se nommaient “calculs numériques” et correspondaient à une certaine représentation qu’on se faisait des femmes scientifiques. Encore une fois un secteur largement féminin donc inférieur !!! 

Dans les années d’après-guerre, les femmes ont continué à travailler dans le domaine du numérique et représentaient la moitié des effectifs dans les entreprises du secteur informatique. Le constat était le même dans les écoles; la moitié des étudiant.es en sciences de l’informatique étaient de sexe féminin. Les effectifs féminins augmentaient plus rapidement que ceux des hommes , et ce jusque dans les années 80.

L’arrivée du micro-ordinateur en 1980 transforme l’image de l’informatique et ses représentations.

Avec l’explosion de la micro-informatique dans les années 1980, le secteur attire de plus en plus les hommes. Après des années de parité, on constate un décrochage de la proportion des femmes dans le secteur informatique. Le marketing axé autour des nouveaux outils informatiques se met à cibler surtout les hommes et les garçons. On voit également à cette époque la naissance de l’image du « geek », un jeune homme un peu asocial, image véhiculée par les films, les romans de science-fiction et les séries TV. Ces images créent des stéréotypes visibles dès l’école, et qui font partie des causes de ce brutal décrochage féminin. Le secteur informatique devient un métier d’avenir, prometteur et voué à se développer en permanence. Le secteur de la bidouille, métier du tertiaire, se transforme progressivement en métier menant au prestige… Avant le micro-ordinateur, personne ne savait ce qu’était l’informatique.

Ce type de marketing crée même un décalage dans les connaissances entre étudiants et étudiantes. Les jeunes hommes, ciblés par les publicités, se voient offrir des ordinateurs pour leur anniversaire ce qui leur permet d’acquérir déjà certaines notions. Tandis que les jeunes femmes entrent à l’université dépourvues de ces apprentissages. Le niveau scolaire attendu augmente donc en raison de cette hausse de connaissances chez les garçons, ce qui dessert les étudiantes et qui faute d’accompagnement, décrochent voire se réorientent vers d’autres filières. Des écarts se créent, les filières numériques deviennent majoritairement masculines et les filles se retrouvent rejetées de ces bandes de garçons. Ils font désormais bande à part.

L’essor des études en informatique… sans les femmes.

Le pouvoir du marketing est impressionnant, voire dangereux pour nos représentations… De nos jours, les étudiantes en sciences de l’informatique sont moins de 10%. Soit une différence écrasante avec le début du XXe siècle… Dans le monde de l’entreprise seulement un·e employé·e sur trois du secteur est une femme. Des lois tentent de réduire ces disproportions au travail mais il faut se battre pour retrouver l’égalité. En informatique, comme ailleurs, le chemin est encore long…

Les enseignant·es découvrant en même temps que leurs élèves le numérique sont devenu·es très réticent·es au fait d’enseigner cette discipline à l’école. Ce n’est que très récemment, alors que des options existaient déjà au lycée, que les cours d’informatique sont devenus obligatoires au collège. Pourtant il est nécessaire de découvrir le code, le plus tôt possible car le blocage vient avant tout des parents. Les garçons sont surreprésentés et pourtant les filles aiment tout autant ce domaine. Il faut donner l’opportunité aux enfants de se faire leur propre avis, sans être bloqué par des stéréotypes !

Camille Goasduff 50-50Magazine

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Numériqu’elles

31 Janvier 2022, 08:18am

Publié par hugo

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Numériqu’elles 
numerique
Les femmes sont les grandes oubliées du numérique alors qu’elles en ont été les pionnières. Ada Lovelace est une figure majeure de la « préhistoire » informatique. Née en 1815,  avec Charles Babbage, elle fabrique l’ancêtre de l’ordinateur : la machine analytique.

Dans les années 70, les femmes ont été les forces vives de la NASA, elles ont permis la réussite du programme spatial américain.

Mais dans les années 80, les hommes ont pris le pouvoir car l’informatique est devenu un secteur lucratif et un espace de pouvoir.  Si 57 % de l’ensemble des diplômé.es de l’enseignement supérieur sont des femmes, seulement 25 % ont obtenu un diplôme dans les filières du numérique, et 13 % de ces diplômées travaillent dans ce secteur.  Aujourd’hui, les femmes ne représentent que 30% des salarié.es du secteur du numérique;

Dans ce dossier, nous allons parler des oubliées du numérique, des ingénieures qui ont monté des startup, des hackeuses, des Fablabs au féminin…

50-50 Magazine et l’AGECA se sont associés pour réaliser ce dossier.

 https://www.50-50magazine.fr/2022/01/19/numeriquelles/
 

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LES OUBLIÉES DES MANUELS D’HISTOIRE 3/3

31 Janvier 2022, 08:15am

Publié par hugo

  7 JANVIER 2022
Articles récents \ France \ Société
LES OUBLIÉES DES MANUELS D’HISTOIRE 3/3

Focus sur ces femmes qui ont fait l’Histoire et qui pourtant n’apparaissent toujours pas dans les manuels scolaires. Elles sont mathématiciennes, compositrices, peintresses, astronomes, doctoresses, biologistes, cheffes d’entreprise, femmes politiques, résistantes, autrices…

Gertrude Bell, espionne, diplomate, archéologue, exploratrice et autrice


Surnommée la Reine du désert, la Britannique Gertrude Bell, joua un rôle, non négligeable, dans la fondation de l’lrak au même titre que Lawrence d’Arabie. Née en 1868, Gertrude Bell est issue d’une haute famille bourgeoise anglaise et se passionne pour la culture du Moyen-Orient. Première femme à décrocher un diplôme d’histoire moderne à l’université d’Oxford, elle voyage en Perse en 1892 où elle écrira un premier ouvrage sur ce pays. Elle apprend l’arabe, le farsi et le turc. Puis, elle s’installe dans l’Empire ottoman pour y faire des fouilles. En 1915, grâce à ses connaissances linguistiques, elle devient agente de liaison au Caire et collecte des renseignements pour le compte de la couronne britannique afin de mener la grande révolte arabe contre l’empire ottoman. Elle consigne ses impressions dans ses carnets de voyage, cartographie et photographie des sites comme Pétra. Elle part à la rencontre des chefs de guerre à Alep, Jérusalem, Beyrouth, Damas et se fait même emprisonner. Elle travaillera avec Lawrence d’Arabie avec lequel elle aura une grande connivence.

Rattachée au Foreign Office en 1919, l’espionne au service de Sa Majesté, préparera le terrain pour la prise de Bagdad par l’armée britannique. En 1921, elle est chargée de dessiner les contours de l’Irak actuel et impose le roi Fayçal 1er dont elle est proche lequel lui décernera le titre de Reine sans couronne d’Irak. L’archéologue créera le musée national d’Irak et luttera pour la préservation du patrimoine perse.

Fascinés par ce personnage atypique qui ne se déplaçait jamais sans ses robes, son service en porcelaine et même sa baignoire, les journaux de l’époque diront d’elle : « Major Miss Bell est un véritable ministre des Affaires extérieures, prend soin personnellement de tout ce qui concerne les relations avec les tribus indigènes dans le royaume de l’Irak. Elle traite avec les chefs musulmans qui viennent en mission, des pays voisins, et qui préfèrent parler à Miss Bell qu’au roi Fayçal lui-même« .

Gertrude Bell devient la première femme à obtenir le poste diplomatique de Secrétaire orientale. Malade, elle meurt d’une overdose médicamenteuse à l’âge de 57 ans. Elle sera enterrée dans le cimetière anglais à Bagdad avec les honneurs militaires. On connait à Miss Bell quelques amants. Célibataire et sans enfant, elle lègue sa fortune à la British School of Archeology et laissera de nombreux témoignages à travers une abondantes correspondances et de nombreux récits de voyage.

Lida Durkidova, co-autrice des albums du Père Castor et d’une pédagogie innovante


L’idée d’un apprentissage adapté à l’âge des enfants émerge après la première guerre mondiale en France. Cependant les livres restent onéreux et réservés à une classe aisée. Ce sont les albums du Père Castor lancés en 1931 par Flammarion qui démocratiseront le goût de la lecture pour les petit·es. Les textes écrits par l’autrice Lida Durkidova et son mari connaitront ainsi un succès retentissant jusqu’à nos jours.

Lida Durkidova est née en Tchécoslovaquie en 1899. A 15 ans et tout en poursuivant ses études dans l’enseignement, la jeune fille partage son temps comme infirmière avec son père médecin auprès d’enfants démuni.es. Plus tard, elle accompagne de jeunes aveugles à la montagne, expérience qu’elle consignera dans l’ouvrage, Les enfants aux yeux éteints. Puis, elle devient la collaboratrice de l’éducateur tchèque, Frantisek Bakule, novateur en matière pédagogique pour enfants handicapé.es ou victimes de la grande guerre. Elle s’occupe également de jeunes délinquant.es et monte une chorale qui se produit au Danemark, aux USA et en France où elle rencontre, Paul Faucher, lequel est passionné par les thèses de Frantisek Bakule.

Dès 1931, Paul Faucher s’intéresse à la littérature enfantine et lance la collection Education, chez Flammarion destinée à un large public. Puis il élabore ses premiers albums en collaboration avec Lida Dukidova, sa future femme. Sous le nom de Père Castor (symbole d’un programme constructif), le couple publie une centaine d’albums sous les pseudonymes de Lida et Paul François dont les titres les plus connus restent Michka l’ourson, Poule rousse, Marlaguette ou Roule galette. Lida Durkidova propose des illustrateurs Russes ou Tchèques afin de donner une touche exotique aux histoires. Les ventes s’envolent.

En 1946, le Centre de recherche biblio-pédagogique de l’Atelier du Père Castor suivi de l’Ecole du Père Castor ouvrent leurs portes. En 1954, leur école compte une cinquantaine d’enfants. C’est une pédagogie innovante qui est proposée avec des ateliers de construction, et des matières comme la musique, de l’art ou du sport afin de donner le goût de l’apprentissage aux enfants mais aussi pour qu’elles/ils apprennent à vivre avec leurs différences. Lida Durkidova décède en 1955. En 1961, une demande de contrat avec l’Education nationale est refusée. Son mari, Paul Faucher, meurt en 1967.

De nos jours, les aventures du Père Castor, traduites dans le monde entier, sont toujours autant appréciées par les petit·es et les grand·es avec 95 millions de titres vendus depuis 1931. Cette collection est inscrite au patrimoine culturel de l’Unesco depuis 2018 dans le registre Mémoires du monde.

Henrietta Swan Leavitt, astronome, découvrit la distance entre la terre et les autres galaxies, recherches qui permirent de comprendre l’expansion de l’universHenrietta Swan Leavitt est née aux USA en 1868 dans une famille d’origine anglaise, d’un père pasteur et d’une mère au foyer. Elle a découvert la relation entre la luminosité des étoiles variables et leur période de variation, travaux qui seront repris par Edwin Hubble dans sa théorie de l’expansion de l’univers.

Henrietta Swan Leavitt étudie Society for the College Instruction for Women puis poursuit un cursus incluant l’étude du grec classique, les Beaux-arts, la philosophie, les mathématiques et l’astronomie. Elle voyage en Europe et aux Amériques, et postule à l’Observatoire de l’université de Harvard comme calculatrice, les postes plus intéressants étant fermés aux femmes. Ces calculatrices effectuaient des calculs manuellement, repéraient les étoiles ou interprétaient des photographies du ciel. Ce travail de subalterne sous-payé n’était réalisé essentiellement que par des femmes diplômées, intelligentes et motivées. Les scientifiques s’attribuaient la paternité du résultat de leurs travaux de recherche. L’Observatoire de l’université de Harvard était connu pour ses Harvard computers ou Harem de Pickering, du nom de leur directeur qui s’entourait de femmes brillantes et passionnées qu’il exploitait dans les règles de l’art du patriarcat.

Ainsi, elle examina des centaines de plaques photographiques dans le but de mesurer et de cataloguer la luminosité des étoiles. Elle était payée 0,30 dollar de l’heure. Elle classa des milliers d’étoiles dans le nuage de Magellan et publia ses recherches en 1908 qu’elle compléta en 1912. Sa découverte de la relation entre la luminosité de certaines étoiles variables et le rythme de leurs pulsations, permit de mesurer la distance entre la Terre et les autres galaxies. Elle améliora également des mesures photographiques. En 1921, elle est nommée au département de photométrie stellaire malgré sa surdité et ses problèmes de santé. Elle appartenait à plusieurs associations dont l’Union américaine d’astronomie et l’Association américaine pour l’avancement des Sciences.

Grâce aux travaux d’Henrietta Swan Leavitt qu’Edwin Hubble reprit, il prouva l’expansion de l’univers. Edwin Hubble déclara que l’astronome Henrietta Leavitt méritait le prix Nobel pour ses recherches lesquelles n’avaient pas été suffisamment reconnues et qui avaient bouleversé la vision de l’univers. En 1924, l’Académie royale des Sciences de Suède envisage de lui attribuer le Nobel de physique mais l’astronome était décédée 3 ans auparavant d’un cancer à l’âge de 53 ans.

Aujourd’hui, une Loi en astronomie porte le nom de Leavitt ainsi qu’un cratère lunaire et l’astéroïde n°5383.

                                  Jenny Saville, l’artiste féminine vivante la plus côtéeJenny Saville est née en 1970 en Angleterre. Elle étudie l’art puis décroche une bourse d’étude pour partir aux USA. Elle s’inspire de Picasso, de Lucien Freud et de Bacon. Elle appartient au mouvement YBA (Young British Artists) qui joue la carte de la provocation en reproduisant la violence étalée dans les tabloïds anglais ainsi qu’une sexualité crue.

En 1992, elle est repérée pour ses nus monumentaux dérangeants par le collectionneur et galeriste d’art contemporain, Charles Saatchi. Ses œuvres de femmes obèses sont une approche revendicative et féministe. La peintresse d’art figuratif s’est aussi beaucoup intéressée à la chirurgie esthétique qu’elle dénonce et qui la fascine à la fois. Elle monumentalise le modèle non seulement par les proportions picturales mais aussi par le traitement des masses dont ces corps excessifs et assumés sont le prétexte. Ses modèles sont souvent présentés en contre-plongée les jambes repliées, cassant ainsi les codes du nu académique. L’artiste subvertit les normes de la représentation du corps féminin à travers l’abject et le grotesque.

Jenny Saville aime aussi jouer sur l’identité en peignant des trans, le mal être, des expressions de solitude et de tristesse. La chair omniprésente, représente une vitrine et un cauchemar pour le voyeur ou la voyeuse. Sa toile la plus chère a été vendue en 2018 pour 10 Millions € ce qui lui octroie le privilège d’être l’artiste féminine vivante la plus cotée. Les œuvres de Jeff Koons sont vendues sept fois plus chères !!!

Laurence Dionigi 50-50 Magazine


https://www.50-50magazine.fr/2022/01/07/les-oubliees-des-manuels-dhistoire-3/
 

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