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"Électrons libres", le documentaire qui célèbre les femmes scientifiques

18 Février 2024, 11:01am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Électrons libres", le documentaire qui célèbre les femmes scientifiques
Sarah Baatout. 
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29 janv. 2024 à 14:24 - mise à jour il y a 3 heures

Temps de lecture5 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades

La Trois
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Ce 18 février, la Trois, rediffuse le nouveau documentaire de la réalisatrice Safia Kessas : Électrons libres. Ce film met à l’honneur six brillantes scientifiques des quatre coins de l’Europe et questionne l’histoire des STIM sous le prisme du genre. Une pépite à ne pas rater !

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Vous le savez, au sein de l’équipe des Grenades, il nous tient à cœur de visibiliser les expertes des sciences, de la tech’ ou de l’ingénierie. Et ce pour déconstruire les stéréotypes et proposer des modèles d’identification, afin que chacun·e puisse trouver la voie qui lui corresponde.

Nous nous réjouissons donc de la sortie d’Électrons Libres, un documentaire de la Safia Kessas consacré à la place des femmes dans les STIM. Un film qui sous forme de portraits croisés se révèle une véritable source d’inspiration et de matière à penser.

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Raconter les chemins et les obstacles
Sarah Baatout, Monica Gori, Tiziana Bräuer, Ieva Plikusiené, Doris Schlaffer et Anne-Marie Imafidon sont chercheuses, mathématiciennes, pros de la tech ou ingénieures. Chacune dans leur pays, elles mènent de brillantes carrières et sont reconnues à l’international pour leurs travaux.

Mais derrière les success stories, quels sont leurs chemins ? En tant que femmes dans le secteur des STIM qui reste encore trop masculin, ont-elles eu à surmonter des obstacles spécifiques à leur genre ? Comment sont-elles arrivées à prendre la place qui leur revenait ? Quelles ont été leurs modèles et quelle est leur vision de l’avenir quant à l’accessibilité de leur secteur aux jeunes filles de demain ?

C’est à ces questions, et à bien d’autres, que tente de répondre le documentaire Électrons libres réalisé par la RTBF en collaboration avec plusieurs chaines de service public européennes. "Documenter les femmes dans les STIM c’est une manière de parler des inégalités de façon plus globale. À travers ce sujet, on traite de questions sociétales, d’éducation, d’économie, d’emploi, de bien-être… Les enjeux sont multiples et concernent tout le monde" souligne Safia Kessas.

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Une histoire collective
En arrière-plan du récit des parcours et vécus de ces femmes, à travers la voix off et une narration léchée, la réalisatrice revient sur les causes systémiques des écarts de genre dans les sciences. Et ce en évoquant notamment l’éducation genrée source de stéréotypes intériorisés ou encore la charge domestique qui continue d’empiéter sur la carrière des femmes. Aussi le film revient sur différentes études et théories comme l’effet Mathilda, le syndrome d’imposteur, l’effet Solo, …

"Il m’importait de mettre en lumière les mécanismes qui ont été identifiés et objectivés tout en revenant sur leur ancrage historique. Par exemple, concernant l’effet Matilda qui consiste à la minimisation de la contribution des femmes à la recherche scientifique ; sa théoricienne Margaret W. Rossiter le fait remonter au Moyen-Âge en l’illustrant par la médecin Trotula de Salerne, autrice de l’ouvrage le Soin des maladies des femmes, dont les travaux ont été attribués à des hommes… C’est essentiel de souligner à quel point ces phénomènes sont ancrés dans notre histoire", souligne la réalisatrice.

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Une science au plus près de la société
Pour faire bouger les lignes, le film pointe notamment l’intérêt de créer des équipes diversifiées et inclusives afin de réduire les biais et coller au plus près aux besoins de la société. Sans vous spoiler le documentaire, on vous raconte quelques mots sur les profils des six scientifiques.

Les stéréotypes se sont perpétués dans l’histoire et ont renforcé les inégalités, mais raconter les histoires autrement peut changer les imaginaires

Sarah Baatout est cheffe de l’unité de radiobiologie au centre des études nucléaires à Mol, ici en Belgique. Depuis plus de 20 ans, dans son laboratoire, elle contribue à la recherche d’une médecine personnalisée tant pour les patient·es que pour les astronautes. Elle pointe entre autres l’angle mort de la médecine concernant les tests des médicaments qui ont trop longtemps été réalisés sur des hommes blancs principalement.

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Monica Gori, elle, est chercheuse à l’Institut italien de technologie de Gênes. Elle tient une place unique dans le développement des technologies du handicap pour les enfants.

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Quant à Tiziana Bräuer, elle étudie l’effet des traînées de condensation sur le climat au Centre aérospatial allemand. Pour elle, le progrès technologique se révèle un moyen clé de trouver des solutions aux enjeux de notre temps.

Monica Gori.
Monica Gori. © Tous droits réservés
Des réseaux pour gagner en force et en sororité
Dans une logique sororale, ce documentaire raconte la force du réseau et de la mise en collectif. Les scientifiques présentées s’organisent pour faire progresser d’autres femmes. Ieva Plikusiené conçoit et développe des biocapteurs optiques qui peuvent être utilisés pour détecter divers matériaux biologiquement actifs. Cette chimiste est présidente de la Jeune Académie de l’Académie des Sciences de Lituanie et a été récompensée par le prix international L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science.

Doris Schlaffer est responsable de site dans une société informatique à Vienne, en Autriche. Puisque lorsqu’elle a commencé sa carrière, elle s’est retrouvée à travailler avec une majorité d’hommes, elle a décidé de créer The New IT Girls, un réseau de femmes occupant différents postes dans le secteur des technologies de l’information.

Enfin, Anne-Marie Imafidon, informaticienne de premier plan, PDG, autrice, entrepreneuse et actrice du changement se mobilise particulièrement pour la représentation dans les STIM. À travers l’énergie qu’elle déploie, elle œuvre à élargir l’accès des femmes, des filles et des personnes non binaires au secteur afin que chacun·e puisse participer pleinement à la révolution technologique.

Anne-Marie Imafidon.
Anne-Marie Imafidon. © Tous droits réservés
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Des rôle models inspirantes
Ensemble, ces six scientifiques forment une histoire chorale. Définitivement, Électrons libres participe à renverser la tendance en proposant des rôle modèles inspirantes. "Ce film s’adresse notamment aux jeunes. À travers la narration, on a cherché à créer un processus d’identification. Les stéréotypes se sont perpétués dans l’histoire et ont renforcé les inégalités, mais raconter les histoires autrement peut changer les imaginaires. C’est important ! Le message c’est : on n’est pas seules", conclut Safia Kessas.

Le film a été projeté en avant-première dans le cadre de la Journée mondiale des Femmes et Filles de Science le 8 février 2024 au Théâtre National. Ne ratez pas sa diffusion sur la Trois ce 18 février.

Sciences et tech : elles prennent leur place : à la rencontre de Célia Sapart, 40 ans, climatologue – Un podcast Les Grenades

Sciences et tech : elles prennent leur place - A la rencontre de Célia Sapart, 40 ans, climatologue
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Alexandra Lamy, #MeTooCinéma, Gérald Darmanin,… : le récap’ info de la semaine des Grenades

17 Février 2024, 06:43am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Alexandra Lamy, #MeTooCinéma, Gérald Darmanin,… : le récap’ info de la semaine des Grenades
Alexandra Lamy.
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hier à 16:52

Temps de lecture3 min
Par Sarah Duchêne pour Les Grenades
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Chaque semaine, Les Grenades vous proposent un tour d’horizon de l’actualité sur le genre à ne pas manquer.

 

Violences sexuelles sur les campus : la ministre de l’Enseignement écarte tout cadre légal pour les combattre
Françoise Bertieaux a déclaré être contre la mise en place d’un cadre légal spécifique dans l’enseignement supérieur francophone. "Ce serait considérer les campus comme des ghettos […] Nos établissements supérieurs ne sont pas des commissariats de police ou des tribunaux", justifie-t-elle.

Une récente étude de l’UCLouvain a mis en lumière qu’une étudiante sur 5 avait déjà été victime de viol dans le cadre d’activités estudiantines.

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Pour la ministre, le "travail éducationnel" est primordial pour lutter contre les violences sexuelles dans l’enseignement supérieur. Françoise Bertieaux avait annoncé mettre en place un groupe de travail afin d’émettre des recommandations sur le règlement des études.


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#MeToocinéma : L’actrice Sarah Grappin accuse le réalisateur Alain Corneau de violences sexuelles
Inspirée par la force de courage de Judith Godrèche, et la lecture du Consentement de Vanessa Springora, Sarah Grappin a révélé dans le journal L’Obs sa relation d’emprise avec le cinéaste Alain Corneau, alors qu’elle avait 15 ans et lui 52 ans.

Elle explique que la relation a débuté après le tournage du film Le Nouveau Monde, en 1994. "Je me suis raconté une grande histoire d’amour pour survivre", déclare-t-elle.


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Un journaliste polonais présente ses excuses en direct pour les propos LGBTphobes de la chaîne
Sur l’une des premières chaînes de Pologne, le présentateur Wojciech Szelag a déclaré : "Les personnes LGBT + ne sont pas une 'idéologie', ce sont des êtres humains. Ce sont des noms, des visages, des proches, des amis. Et dans tout cela, il y a un mot que tous ces gens devraient entendre : désolé. C’est maintenant que je m’excuse."

La chaîne polonaise présentait encore il y a quelques mois les familles homoparentales comme un danger pour la société.


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Elections en Pologne : comment les femmes ont fait pencher la balance

Gérald Darmanin définitivement mis hors de cause par la Cour de cassation concernant les accusations de viol
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par Sophie Patterson-Spatz. Elle accuse Gérald Darmanin de l’avoir violée en 2009, alors qu’elle lui avait demandé son appui dans une affaire judiciaire.

S’ils ont tous les deux reconnu avoir eu un rapport sexuel, la plaignante a dénoncé y avoir été contrainte en contrepartie de l’appui de Gérald Darmanin. Sophie Patterson-Spatz a porté plainte en 2017, et après des enquêtes classées sans suite à trois reprises, une juge d’instruction a été désignée en 2020.

Le ministre de l’Intérieur n’a pas été mis en examen, et un non-lieu avait été prononcé en 2022, confirmé en appel l’année suivante.


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"Ce ne sont pas des sorcières. Ce sont des violeurs" : Alexandra Lamy répond à Anny Duperey
L’actrice Anny Duperey a réagi aux accusations de viols et violences sexuelles sur mineur visant les réalisateurs Benoit Jacquot et Jacques Doillon. "Quand même, six ans avec un réalisateur… sous emprise, je veux bien, mais quand même consentante, non ?".

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Des déclarations qui ont révolté Alexandra Lamy, qui lui a adressé un texte sur les réseaux sociaux. Par la suite, Anny Duperey a justifié ses propos "maladroits" par la volonté de "tempérer l’emballement médiatique".


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En Grèce, le mariage et l’adoption pour tous et toutes légalisés
La Grèce devient le premier pays orthodoxe à autoriser le mariage pour les couples de mêmes sexes. Le projet de loi avait été déposé par le parti conservateur, Nouvelle Démocratie, au pouvoir.

Le Premier ministre, Kyruakos Mitsotakis, avait promis de s’occuper de ce sujet lors de sa campagne, convaincu entre autres par son conseiller économique Alexis Patelis, défenseur des droits LGBT.

Mais la loi divise la société grecque : 56% sont pour, et de nombreuses manifestations contre se sont organisées à travers le pays. Devant le Parlement à Athènes, de nombreuses personnes se sont réunies pour fêter ce vote historique.


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L’image de la semaine : Sonia Devillers et Judith Godrèche après l’interview
Le cliché a été pris après l’interview durant laquelle l’actrice Judith Godrèche est revenue sur sa relation d’emprise avec le réalisateur Benoit Jacquot, et les violences sexuelles subies par le cinéaste Jacques Doillon qui "voulait la même chose".

Partagé par Sonia Devillers sur sa page Instagram, le post s'accompagne de la légende : "30 ans de silence. Et après ?"


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Annie Ernaux révoltée par les propos de Gérard Larcher sur l’IVG
"De quel droit ?", a demandé la lauréate du prix Nobel de littérature 2022 Annie Ernaux en réaction aux propos de Gérard Larcher, président du Sénat, qui avait estimé que l’IVG n’était pas menacée en France. "Je suis révoltée, parce que ça veut dire que quelque part, ce ne sera jamais acquis".

L’Assemblée Nationale a voté pour la constitutionnalisation de l’avortement, et le Sénat a annoncé "ne pas s’y opposer", malgré un "un certain nombre d’irritants", a déclaré Agnès Canayer, rapporteure du texte. "Je crois que les idéaux de l’extrême droite reviennent, dont fait partie le ventre des femmes", a estimé Annie Ernaux.

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Episode 3 - Le concentré des Grenades
Retrouvez chaque semaine le récap' info sous la forme d'un podcast !


Le concentré – Episode 3
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Theresa Kachindamoto, docteure honoris causa de l’UCLouvain : "Je ne veux plus de mariages forcés de filles"

17 Février 2024, 06:36am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 LES GRENADES

Theresa Kachindamoto, docteure honoris causa de l’UCLouvain : "Je ne veux plus de mariages forcés de filles"

© Alexis Haulot

hier à 16:17

Temps de lecture4 min
Par Juliette Vandestraete pour Les Grenades
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Ce jeudi 15 février, l’UCLouvain et la KULeuven ont décerné les prix de Docteur·es Horonis Causa à trois personnalités : la philosophe et essayiste Seyla Benhabib, le musicien et compositeur belge Bernard Foccroulle ainsi que Theresa Kachindamoto, cheffe traditionnelle d’un district du Malawi.

Cette reconnaissance offre l’opportunité de découvrir davantage l’histoire de Theresa Kachindamoto, qui œuvre depuis 21 ans contre les mariages précoces et en faveur de l’accès à l’éducation des enfants. Les Grenades l’ont rencontrée avant la cérémonie.

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Une figure au Malawi
Icône du militantisme au Malawi, Theresa Kachindamoto a fait annuler plus de 2000 mariages forcés depuis 2003, date à laquelle elle a accédé au poste de cheffe de Dezda, bousculant ainsi les traditions en devenant la première femme à diriger ce district comptant 900.000 personnes.

Le directeur de l’école m’a remerciée de lui avoir donné des étudiantes si talentueuses

Douze ans plus tard, sous son impulsion, l’Assemblée nationale du Malawi adopte une loi interdisant les mariages avant 18 ans. En collaborant avec les communautés locales, elle s’oppose aux traditions et à la résistance de certains parents pour qui marier leur fille signifie une perte de revenus.

Pour ce faire, elle cherche et propose des alternatives financières afin de permettre aux filles d’aller à l’école sans que cela ne soit trop coûteux pour la famille.

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Un changement de mentalité qui prend du temps
"Je n’étais pas d’accord avec l’idée de marier les jeunes filles à un âge précoce. J’ai réuni tous mes chefs chez moi et je leur ai dit que je refusais que ces mariages se poursuivent et qu’ils devaient me soutenir. Je voulais que ces filles aillent à l’école. Certains n’ont pas été d’accord, alors je les ai renvoyés. Trois mois plus tard, ils sont revenus en s’excusant et en m’informant qu’ils avaient bien inscrit les filles à l’école. Quand je suis arrivée à l’école pour vérifier, le directeur de l’école m’a remerciée de lui avoir donné des étudiantes si talentueuses", nous explique Theresa Kachindamoto.

Plusieurs fois remerciée par le Président, mais également par les familles et les enfants, elle estime que les mentalités sont en train d’évoluer, même si le changement mettra du temps à se mettre en place.

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L’importance de l’éducation
"Quand je me balade et que je vois des filles qui ne sont pas à l’école, je vais directement voir les parents pour leur demander pourquoi elles ne sont pas à l’école et je leur explique qu’une fille qui va à l’école a beaucoup plus de chances de pouvoir les aider dans le futur", explique-t-elle.

Theresa Kachindamoto insiste donc sur l’importance cruciale de l’éducation dans le processus de changement de mentalité, tout en étant consciente des défis financiers auxquels sont confrontées de nombreuses familles au Malawi.

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Même si les parents décident d’envoyer leurs enfants à l’école, cela reste un investissement financier considérable. La cheffe se bat donc pour trouver des solutions financières afin de garantir l’accès à l’éducation de ces enfants. Par ailleurs, elle témoigne d’un fort soutien de la part de groupes de femmes sur place, mais également d’ONG internationales.

Soutenue par UNWomen, PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) ou encore UNICEF, Theresa Kachindamoto souligne l’importance vitale de ces associations dans son combat : "De nombreux parents reconnaissent l’importance de scolariser leurs filles, mais se demandent comment ils vont pouvoir financer cela. Ils n’ont pas d’argent. Les ONG m’aident à payer leur scolarité et je leur en suis tellement reconnaissante."

Docteurs Honoris Causa 2024
Docteurs Honoris Causa 2024 © Alexis Haulot / RED 22
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Le Malawi : le pays avec un des taux de mariages d’enfants les plus élevés au monde
D’après un rapport de l’UNICEF, le Malawi figure parmi les pays affichant l’un des taux de mariages d’enfants les plus élevés au monde, avec près de la moitié des filles mariées avant l’âge de 18 ans.

Cette réalité précaire expose ces jeunes filles à des défis considérables. En effet, elles sont plus susceptibles d’être contraintes d’abandonner leurs études, ce qui limite leurs perspectives et les placent davantage en situation de vulnérabilité.

De plus, elles sont exposées à un risque accru de violences domestiques et sont confrontées aux conséquences potentiellement graves d’une grossesse précoce sur leur santé.

Ce constat alarmant s’inscrit dans un contexte plus large de pauvreté et de précarité au Malawi. En effet, le pays figure parmi les nations les plus démunies au monde, ce qui aggrave encore la situation. Le Malawi présente également l’un des taux de prévalence du VIH les plus élevés, accentuant les problèmes de santé.

À l’échelle mondiale, les chiffres demeurent également alarmants. Selon l’Unicef, aujourd’hui encore, 650 millions de femmes ont été mariées alors qu’elles étaient encore mineures. Chaque minute, 28 filles sont mariées avant l’âge de 18 ans ce qui porte le total annuel à 12 millions de mariages impliquant des filles mineures. D’où l’importance du combat de Theresa Kachindamoto, récompensé par l’UCLouvain et la KULeuven.

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Cet article a été écrit lors d’un stage au sein de la rédaction des Grenades.

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Seul bar lesbien de la capitale, le Crazy Circle à Ixelles veut continuer à exister

17 Février 2024, 06:34am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 REGIONS

Seul bar lesbien de la capitale, le Crazy Circle à Ixelles veut continuer à exister
Agathe, Marine et Cécile, les nouvelles gérantes du Crazy Circle
© Crazy Circle

hier à 15:42

Temps de lecture2 min
Par Olivier Boulenc
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Il y a des lieux qui racontent une histoire et le Crazy Circle en fait partie. L’établissement repris par deux gérantes en 2019 est devenu un endroit incontournable de la vie lesbienne et queer de la capitale. Des fêtes mémorables s’y sont tenues, des rencontres s’y sont tissées et des luttes organisées. Aujourd’hui, le lieu s’apprête à vivre une deuxième jeunesse car les gérantes qui le laissent ont lancé un appel pour que le Crazy Circle soit repris… Et trois amies se sont montrées intéressées.

50.000 euros à trouver
Marine, Agathe et Cécile ont entre 28 et 32 ans et le Crazy Circle elles le connaissent avant tout en tant que clientes : "on adorait les soirées kick (baby-foot) ! Quand on a appris que les gérantes laissaient le bar, comme beaucoup de lesbiennes de Bruxelles on s’est appelé direct en se disant "on le reprend !" sauf qu’en fait pour nous le délire est devenu réalité !" déclare Cécile. Et le projet est lancé. Les trois copines prennent rendez-vous avec la propriétaire des lieux et commencent les travaux de remise aux normes tout en coordonnant quelques réparations et coups de peinture. Tous ces frais s’ajoutent au rachat du fonds de commerce et à la caution à verser ; en tout, Marine, Agathe et Cécile ont besoin de 50.000 euros : "c’est une énorme somme d’argent et nous ne sommes pas entrepreneuses et n’avons pas à nous trois les fonds propres. Au lieu d’aller voir une banque, nous en appelons donc au don, c’est aussi le moyen de souder la communauté autour d’un projet". Le Crazy Circle fonctionnera comme une asbl et la cagnotte grossit peu à peu, fortement aidée par les partages en ligne.

Un bar comme un lieu de rencontre, de fête et d’échanges
Mais la pression est là : "nous savons que nous sommes attendus au tournant. Nous avons reçu des messages de soutien mais aussi des messages inquiets. Les personnes qui connaissent bien le Crazy Circle veulent que nous respections l’esprit du lieu et sur ce point, nous voulons les rassurer !". L’objectif des trois amies est de continuer à faire vivre l’établissement autour de plusieurs activités mêlant fête et militantisme. Le bar est lesbien et FINTA (Femme, Intersexe, Non-binaire, Transgenre et Agenre) et constitue un lieu d’échanges sur les différentes luttes féministes contre les discriminations et pour l’égalité : "On a plein d’idées d’activités. On pourrait organiser des soirées d’échange avec des intellectuelles ou des penseuses. On pourrait aussi envisager de faire quelque chose avec les élections qui arrivent" pense Cécile. A côté d’elle, Agathe rajoute qu’elle veut mettre à l’honneur le sport féminin : "Moi je joue au rugby mais je promets de rediffuser toutes sortes de sports ! On a un vidéoprojecteur pour ça et je pense qu’il est vraiment important d’appuyer sur ce point. En tout cas, vous n’échapperez pas au Tournoi des Six Nations féminin, c’est certain !".

La réouverture est prévue mi-mars
Pour les repreneuses, le Crazy Circle doit aussi rester un lieu festif et là aussi les idées ne manquent pas, notamment pour la soirée d’ouverture : "évidemment on aimerait faire une grande fête, et pourquoi pas bloquer la rue. Mais il y aura d’autres grands rendez-vous aussi, notamment pour la Marche des Fiertés. Une attention toute particulière sera mise également sur la prévention pour que le Crazy Circle soit toujours un lieu sûr" précise Cécile. Le bar, fermé depuis début février, espère rouvrir dès la mi-mars.


https://www.rtbf.be/article/seul-bar-lesbien-de-la-capitale-le-crazy-circle-a-ixelles-veut-continuer-a-exister-11330771

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"Quitter la nuit" de Delphine Girard : éclairer le parcours des victimes de violences sexuelles

17 Février 2024, 06:32am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Quitter la nuit" de Delphine Girard : éclairer le parcours des victimes de violences sexuelles

© Tous droits réservés

14 févr. 2024 à 19:28

Temps de lecture3 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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Après plusieurs courts métrages, la réalisatrice belge Delphine Girard sort un premier film attendu, Quitter la nuit, qui raconte de manière sensible et sur le temps long les séquelles des violences sexuelles.

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Le scénario se base sur celui de son dernier court métrage, Une sœur, sorti en 2018 et qui a été nommé pour l’Oscar du meilleur court métrage en 2020 : une nuit, Aly (Selma Alaoui) appelle la police parce qu’elle est en danger, en faisant semblant d’appeler sa sœur.

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Très oppressante et sous tension, la première partie du film retrace cet appel, alors qu’Aly se trouve en voiture avec son agresseur qui devient de plus en plus violent. De l’autre côté du combiné, la caméra suit au plus près le visage d’Anna (Veerle Baetens) qui témoigne à distance de ce danger et tente de l’aider.

Lorsque Dary (Guillaume Duhesme) est arrêté, le propos du film se concentre sur la difficulté de porter plainte pour des faits de violences sexuelles. D’autant que Dary assure qu’Aly était consentante… Les semaines passent, la justice cherche des preuves, et les échos de cette nuit continuent à porter à conséquences pour les trois personnages, qui représentent chacun un rôle dans la lutte contre les violences faites aux femmes : la victime, l’auteur des violences, et les potentiel·les témoins.


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Pas de victimes "parfaites"
Dans Quitter la nuit, Aly n’est pas la victime "parfaite", elle est en lutte, aussi contre la partie d’elle-même qui culpabilise d’être montée dans cette voiture (alors que l’agresseur est le seul coupable). Le film ne fait pas l’impasse sur cette culpabilité que ressentent de nombreuses victimes, ni sur les comportements destructeurs, parfois erratiques, qu’elles peuvent adopter à la suite de violences sexuelles. Anna aussi se débat avec ce qu’elle a entendu.

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Quant au personnage de Dary, il est intéressant dans le fait qu’il ne présente pas l’agresseur sexuel comme un monstre hors société (c’est pourtant souvent le cas dans les films ou les séries, notamment de fiction). Dary est, en fait, un homme normal : un ami, un voisin, un compagnon, un fils, qui a un travail, des relations sociales.

Sans excuser la violence de cet homme, qui est montrée de manière glaçante lors des flashbacks, la réalisatrice et scénariste porte là un message fort sur les auteurs de violences dans notre société.

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Quelle guérison ?
In fine, le film interroge la guérison et la reconstruction après avoir subi ces traumatismes. La justice a-t-elle un rôle à jouer dans cette guérison ? Ou faut-il trouver des chemins de traverse pour essayer de s’en sortir ?

Un très beau jeu de lumière accompagne l’avancée sur plusieurs mois des personnages, qui tentent de quitter cette nuit-là : très sombre lors des événements traumatisants qui se passent de nuit, il finit par nous emmener jusqu’à un petit matin aussi lumineux que porteur d’espoirs.

Quitter la nuit, Delphine Girard, 1h48, sortie le 21 février 2024.


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Une séance spéciale le 26 février
Nous vous proposons de découvrir ce film important lors d’une séance spéciale organisée par Les Grenades ce 26 février à 18h au cinéma Galeries, avec O’Brother et l’association Vie Féminine.

Après le film, nous aurons l’occasion de discuter des nombreux enjeux qu’il soulève avec la réalisatrice Delphine Girard et avec Léa De Ruyter, coordinatrice nationale à Vie Féminine.

Si vous avez vécu des violences sexuelles et cherchez de l’aide, le numéro de SOS Viol est le 0800 98 100. Le numéro Écoute Violences conjugales est le 0800 30 030. Il s’agit de lignes d’écoute. En cas de danger immédiat, composez le 112.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

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https://www.rtbf.be/article/quitter-la-nuit-de-delphine-girard-eclairer-le-parcours-des-victimes-de-violences-sexuelles-11329743

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Les "mères mariées célibataires", ces femmes qui doivent s'occuper de tout, toutes seules

17 Février 2024, 06:26am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Les "mères mariées célibataires", ces femmes qui doivent s'occuper de tout, toutes seules
Les "mères mariées célibataires", ces femmes qui doivent s'occuper de tout, toutes seules.
© Michael Blann

14 févr. 2024 à 10:30

Temps de lecture2 min
Par RTBF avec ETX
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Elles ont des enfants et sont mariées et pourtant, elles donnent l’impression d’être des mères célibataires. Sur les réseaux sociaux, elles sont appelées "single married moms", des mères mariées célibataires. Cet oxymore expose les difficultés de ces femmes qui doivent composer avec des conjoints peu actifs dans le ménage ou l’éducation des enfants.

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La vidéo qui illustre parfaitement cette tendance est celle de Hannah, alias healing_sadiee sur TikTok. Dans cette séquence visionnée presque 5 millions de fois, cette femme mariée et mère d'un jeune fils découvre l’état de sa maison après s’être isolée pendant une semaine à l’étage avec son enfant car ils avaient attrapé le Covid, laissant le rez-de-chaussée à son mari.

Sa vidéo s’attarde sur sa cuisine en désordre, l’évier qui déborde de vaisselle sale, des sacs et des cartons répandus sur la table et le plan de travail. Cette vidéo n'a pas tardé à susciter une indignation générale dans les commentaires, pointant du doigt le fait que son mari n’ait pas fait le ménage pendant qu’elle était malade.


Partage des tâches : loin d'être une réalité !
L'expression "single married mom" ("Mère mariée célibataire") désigne les femmes mariées qui endossent une grande partie des tâches domestiques et parentales, comme si elles étaient célibataires et sans partenaire pour les aider.

Bien que ces situations soient maintenant exposées sur les réseaux sociaux, cette inégalité des rôles est loin d'être récente. "Il s'agit d'un phénomène similaire à la discussion sur la 'charge mentale' selon laquelle la planification et l'organisation des relations incombent à la femme, de même que les tâches ménagères telles que la lessive, la cuisine, le nettoyage et la préparation des repas", explique Carly Dober, une psychologue basée à Melbourne, dans un article de news.com.au. 

La "double journée" des femmes qui travaillent
D'après l'experte, ces tâches domestiques sont souvent considérées comme un "travail de femme". En France, les deux tiers des femmes disent s’occuper des tâches ménagères en totalité (70% des femmes âgés de 35 à 65 ans) contre 39% ds hommes, selon un sondage*. Et la situation est équivalente en Belgique.

Même s’ils prônent un partage égalitaire, les hommes sont davantage considérés comme une "aide" dans le ménage.

Par rapport aux générations précédentes, de plus en plus de femmes travaillent et n’ont pas le temps de s’occuper de tout. "De plus en plus de femmes sont entrées sur le marché du travail et essaient également de naviguer entre l'éducation des enfants, la gestion d'un foyer et la recherche de temps pour leur santé et leur bien-être, ce qui est un exercice de jonglerie incroyablement difficile", explique Carly Dober. "C'est pourquoi les femmes remarquent davantage si elles ne reçoivent pas d'aide et plaident pour que cela change."

*Baromètre conduit pour Briochin par l'institut français Poll&Roll, du 4 au 8 janvier 2024, auprès de 800 personnes âgées de 18 ans et plus.


https://www.rtbf.be/article/les-meres-mariees-celibataires-ces-femmes-qui-doivent-s-occuper-de-tout-toutes-seules-11328955

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Réarmement démographique : "La définition des femmes ne s’arrête pas à leur capacité de reproduction"

17 Février 2024, 06:22am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Réarmement démographique : "La définition des femmes ne s’arrête pas à leur capacité de reproduction"

© Tous droits réservés

13 févr. 2024 à 12:10

Temps de lecture6 min
Par Juliette Vandestraete pour Les Grenades
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Le 16 janvier, le Président français Emmanuel Macron a dévoilé lors d’une conférence de presse plusieurs mesures dans le cadre d’un "réarmement démographique".

Ces initiatives émergent dans un contexte où le taux de naissances en France, n’a jamais été aussi bas depuis la Deuxième Guerre mondiale, selon les paroles du chef de l’État.

Parmi les mesures annoncées par Emmanuel Macron, le Président propose le remplacement du "congé parental" par un "congé de naissance" de 6 mois (le congé parental pouvant aller jusqu’à 3 ans) et le lancement d’un vaste plan de lutte contre l’infertilité.

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Des mots qui troublent l’opinion publique
Depuis quelques semaines, ces déclarations agitent l’opposition, les expert·es et le milieu féministe. "Je pense que c’est lunaire d’avoir un président dans un discours hyper réactionnaire, qui finit par nous dire 'réarmement démographique', c’est quoi la suite ? C’est la servante écarlate ? En tant que femme, franchement, ça m’a plongée dans un profond malaise. Je me suis dit, de quoi il se mêle ? Laisse-moi tranquille ! […]" s’exclame Marine Tondelier, Secrétaire nationale du groupe "Les Écologistes" au micro de Sud Radio le 18 janvier dernier.

Les réactions étaient également nombreuses parmi les femmes en attente de la procréation médicalement assistée (PMA), confrontées à des délais persistants.

Ces discours n’ont aucun effet, c’est une simple adresse envoyée aux conservateurs


L’univers de la maternité en Belgique s’indigne
Chez nous aussi, cette expression fait réagir. "On se croirait en période de post-guerre 40-45, où il fallait refaire des jeunes pour refaire la chair à canon", déclare aux Grenades Michèle Warnimont, sage-femme responsable du Cocon (Erasme) qui fait partie de la plateforme citoyenne pour une naissance respectée.

"La position de la plateforme est claire : les femmes sont maîtresses de leur corps et décident de ce qu’elles font. Parler de réarmement démographique, c’est vraiment réduire les femmes à un simple objet utérin. C’est aux femmes de décider et ce ne sont pas des notions démographiques qui doivent influencer les décisions dans le privé. On est instrumentalisé dans des propos pareils et le terme de réarmement n’est pas du tout adéquat. […] C’est mon corps, je décide, et je décide d’avoir un enfant ou pas. Il y a quelque chose de l’ordre du déterminisme des femmes qui n’ont d’intérêt d’existence que dans leur capacité reproductive. […] C’est un discours d’une démagogie affolante."

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Michèle Warnimont souligne également que "le véritable enjeu va au-delà d’une simple baisse de la natalité. Revoir la durée du congé de maternité est une démarche complexe. Si certaines femmes veulent revenir plus tôt au travail, il est impératif d’augmenter les places en crèche. Mais d’un autre côté, prendre des congés de maternité plus longs pose également des défis, notamment dans une société où les femmes cherchent à évoluer professionnellement de manière équitable avec les hommes. Dans notre société de compétition, si on part un an en congé de maternité, à notre retour, il y a vite quelqu’un·e qui s’est glissé·e à notre place."

La sage-femme met également en lumière le manque de soutien financier pour les familles où les deux parents prendraient un congé parental : "Quelles sont les familles qui peuvent se permettre de n’avoir que deux revenus à 60% ? Si les familles n’ont pas les moyens ou qu’elles n’ont pas mis de l’argent de côté, comment peuvent-elles vivre ?"

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Entre crises et évolutions sociales
En Belgique, le taux de natalité est de 1,6 enfant par femme en moyenne. Actuellement, nous sommes dans ce que l’on appelle une période de basse fécondité, en dessous du "seuil de remplacement de générations" qui est de 2,1 enfants en moyenne par femme.

Selon Thierry Eggerickx, docteur en démographie à l’Université catholique de Louvain (UCL) : "Divers facteurs contribuent à la diminution de la natalité en Belgique." Les périodes de crises socio-économiques tendent à influencer négativement la natalité.

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Depuis 2010, la Belgique a fait face à diverses crises, qu’elles soient économiques, liées à la pandémie ou environnementales. Ces situations anxiogènes ne poussent pas les jeunes générations à avoir des enfants.

Toutefois, Thierry Eggerickx souligne que les politiques natalistes déjà mises en place n’ont jamais réussi à produire des résultats durables.

Autour du mot "réarmement démographique"
Dans son entretien avec le média Reporterre, Isabelle Cambourakis, éditrice et fondatrice de la collection féministe "Sorcières", explique que ce discours n’est pas simplement un discours nataliste parmi tant d’autres dans l’histoire. L’éditrice souligne l’utilisation d’une connotation guerrière qui lui est insoutenable, d’autant plus que les conflits se multiplient dans le monde.

C’est aux femmes de décider

Selon elle, le chef d’État français s’érige en chef autoritaire, en autorité paternelle, voulant exercer un contrôle sur la reproduction de la population. Isabelle Cambourakis est claire : "Ces discours n’ont aucun effet, c’est une simple adresse envoyée aux conservateurs. […] Il ne s’agit pas de répondre à un éventuel problème démographique, pour peu qu’il existe, sinon l’État parierait aussi sur l’immigration et intégrerait à 'l’effort' les lesbiennes, les trans et tout ce qui sortirait du modèle hétéro. Le pouvoir défend d’abord une approche identitaire. Son projet, c’est que les femmes blanches fassent des enfants. C’est un discours raciste, impérialiste et autoritaire."

Pour elle, le discours d’Emmanuel Macron rappelle les discours nationalistes du Premier ministre hongrois, Viktor Orban et de l’Italienne Giorgia Meloni ou encore la doctrine conservatrice du président russe Vladimir Poutine qui demande aux femmes russes de ne pas avoir recours à l’avortement invoquant une chute de la natalité.

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La déclaration d’Emmanuel Macron soulève donc de nouveaux enjeux qui touchent directement le bien-être physique et mental des femmes.

La solitude, la charge mentale ou encore les violences gynécologiques, font partie des risques multifactoriels associés aujourd’hui à la maternité chez les femmes.

Au cœur des injonctions maternelles
D’après une étude menée par Vie féminine, la maternité reste un facteur de précarité pour les femmes. L’étude souligne que la pression de faire des enfants est le premier élément qui interfère avec leurs choix. Cette pression exacerbée par des normes procréatives, qui incite à choisir soigneusement les conditions dans lesquelles avoir un enfant. Et cette pression sociale s’intensifie davantage pour les femmes dans des situations de précarité.

En Belgique, dans les couples hétérosexuels, les femmes avec de jeunes enfants consacrent en moyenne 16 heures et 6 minutes par semaine aux soins et à l’éducation des enfants, soit près du double du temps alloué par les pères. Une charge mentale qui continue, voir qui empire même, si les parents décident de se séparer.

Cette charge est amplifiée par divers facteurs, notamment l’isolement maternel croissant, la surcharge d’informations culpabilisantes imposée aux mères ou encore le jugement sévère de la société sur la qualité des soins maternels prodigués aux enfants.

Ces pressions, comme le souligne le rapport, sont profondément ancrées dans le système patriarcal. Le compte Instagram et collectif féministe "Taspenséà" regroupe notamment beaucoup de témoignages de charge mentale.

Les violences gynécologiques et obstétricales
En 2021, la Plateforme des naissances respectée sortait une enquête sur l’accouchement en Belgique francophone. Cette enquête met en lumière des données alarmantes concernant les violences gynécologiques et obstétricales. Les résultats sont sans équivoque : 1 femme sur 5 a subi des actes de violence lors de sa grossesse. Ce chiffre monte à 1 femme sur 3 pour les femmes susceptibles de subir une discrimination liée à leur couleur de peau.

Les témoignages poignants inclus dans le rapport sont éloquents : "Quand ils m’ont recousue, j’ai signalé avoir très mal et on m’a répondu " Occupez-vous de votre bébé, ça vous changera les idées."

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En Belgique toujours, c’est Marie-Hélène Layahe, une juriste, féministe et lanceuse d’alerte qui est devenue une figure dans la lutte contre les violences obstétricales.

Depuis 2013, son blog "Marie accouche là" est devenu une référence, introduisant notamment le terme de "violence obstétricale" dans le monde francophone.

Les mères à vif E3 – Le regret d’être mère – Un podcast Les Grenades

Les mères à vif E3 - Le regret d'être mère
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LES FEMMES   NE SONT PAS  DES USINES  A BEBES @COPYRIGHT BERTRAND

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Folklore : derrière les masques, où sont les femmes ? Un podcast des Grenades enregistré en live à Charleroi

17 Février 2024, 06:17am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Folklore : derrière les masques, où sont les femmes ? Un podcast des Grenades enregistré en live à Charleroi

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02 févr. 2023 à 13:02 - mise à jour 12 févr. 2024 à 19:03

Temps de lecture46 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades

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La dernière escale des podcasts live des Grenades a eu lieu en février 2023 à l’Eden de Charleroi, où l’équipe des Grenades a pris ses quartiers dans la Grande Fabrique du Carnaval !

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Lors de cet un enregistrement exclusif, nous avons questionné les liens entre folklore et féminisme.


© Tous droits réservés
Folklore et matrimoine
Le folklore est-il sexiste ? Comment faire évoluer les représentations et qui sont ces nouvelles figures dites féminines ? Pourquoi l’inclusion dans le folklore est devenue une question politique ? Tant de sujets que nous avons abordés avec nos invitées.

Pour décortiquer ces illustres festivités, Safia Kessas a tendu son micro à Margaux Joachim, coordinatrice de la régionale de Charleroi du mouvement "Présence et Action Culturelles" et initiatrice du groupe Sorcières, ainsi qu’à Marie Depraetere, historienne de l’art et attachée à la Direction du patrimoine culturel de la FWB.

Un échange qui a permis de déconstruire nos idées autour de ces légendaires défilés.

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La tradition, bastion sexiste ?
Comme le rappelle Margaux Joachim dans un article d’Agir par la culture : "En Wallonie, les femmes ne participent pas équitablement à ce qui constitue l’ADN profond de la région : son patrimoine, son folklore, ses traditions."

Le constat est clair : sur 53 éléments inscrits à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 28 excluent les femmes de tout ou d’une partie de la pratique (plus de 50%). "Certaines traditions sexistes continuent à être répétées alors qu’elles ne répondent plus au système de valeurs de la société. Si identifier, préserver et transmettre un patrimoine sont le résultat de choix, il est intéressant de se demander : qui pose ce choix ?”, écrit également Marie Depraetere dans un article intitulé "Patrimoine ou matrimoine : où sont les femmes ?".

Face aux discriminations dans ses représentations, le folklore pourrait-il continuer à se transmettre dans un monde en mouvement ? Qu’en est-il des représentations jugées racistes et colonialistes ? L’occasion pour Les Grenades d’analyser les défilés avec un prisme d’intersectionnalité.

Des voies joyeuses, festives et inclusives
Alors est-ce que les mentalités évoluent ? Il semblerait en tout cas que le sexisme et l’exclusion des femmes et personnes minorisées dans le folklore commence à perdre sa place dans les cortèges, rebutant plus d’un·e à perpétuer ces formes de traditions.

Les Grenades ont laissé le sexisme au placard pour, le temps de cet enregistrement festif, tenter de dessiner de nouveaux chemins inclusifs pour nos chères traditions. Un coup de projecteur sur les initiatives locales qui font bouger les lignes !

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Le voyage des géant·es : transgresser les codes à la Biennale de Venise

17 Février 2024, 06:15am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 En marge du documentaire "Électrons libres", une rencontre inspirante entre scientifiques et élèves bruxellois·es

© Reporters

12 févr. 2024 à 14:15

Temps de lecture3 min
Par Juliette Vandestraete pour Les Grenades
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Jeudi 8 février a eu lieu au Théâtre National, l’avant-première du documentaire Électrons libres, coproduit par la RTBF et l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER).

Ce documentaire réalisé par Safia Kessas met en avant six brillantes scientifiques européennes. Il sera diffusé ce lundi 12 février sur La Trois.

Le 8 février, avant la projection, plusieurs scientifiques du documentaire ainsi qu’une dizaine d’étudiant·es d’écoles bruxelloises se sont réuni·es pour échanger sur des thèmes tels que le féminisme, les obstacles rencontrés dans le milieu scientifique, mais surtout sur les sciences en elles-mêmes.

Cette rencontre a été organisée par Wallonie Bruxelles Enseignement, partenaire du projet de documentaire.


© Reporters

© Reporters
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"Électrons libres", le documentaire qui célèbre les femmes scientifiques

Une volonté de trouver des modèles
L’ensemble des étudiant·es n’étaient pourtant pas présent·es uniquement pour parler sciences : "Je n’ai même pas spécialement envie de travailler dans les sciences mais ce qui m’intéresse ici, c’est l’idée d’avoir des images de femmes fortes", nous dit Odile, une étudiante de 6e secondaire de l’Athénée Royale de Jette.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe


© Reporters
Une envie qui se ressent aussi chez la scientifique belge Sarah Baatout, présente dans le documentaire et lors de cet échange : "Nous sommes là pour soutenir les étudiant·es à faire le meilleur choix et les encourager, car parfois, une simple conversation ou une phrase anodine peut susciter en elleux une passion qu’ils ne soupçonnaient peut-être même pas".


© Reporters
Une diversité de sujets qui touche
Lors des différentes interventions, les jeunes manifestent un intérêt pour plusieurs sujets qui les touchent de près ou de loin.

Que ce soit le cancer, les neurosciences ou encore l’informatique, les sujets abordés sont variés et permettent à chaque élève de s’identifier à une scientifique en particulier : "Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est la diversité des domaines dans lesquels elles exercent. Qu’elles travaillent dans l’informatique, la psychologie, la radiologie ou d’autres secteurs, elles sont passionnées par des sujets variés. Leur dévouement à défendre leurs travaux est admirable et inspirant", explique Odile.


© Reporters
Promouvoir les sciences : au cœur des mentalités
Selon la professeure Claire Moureaux, il est essentiel de promouvoir les sciences auprès des élèves afin qu’ils et elles comprennent les enjeux de travailler dans le domaine scientifique : "Nous encourageons activement nos élèves à participer à toutes les activités qui leur permettent de mieux visualiser le domaine scientifique. De plus, nous sommes très conscients, avec mes élèves, de l’importance de la place des femmes dans un grand nombre de métiers et de la nécessité parfois de mettre en place des mesures de discrimination positive."

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© Reporters
Pour elle, il est également intéressant que ses élèves comprennent l’origine des informations ou expériences présentes dans leurs manuels scolaires et qu’ils et elles voient les personnes qui y contribuent au quotidien.

Cet échange a donc mis en avant l’importance de la représentation des femmes dans le milieu scientifique, la nécessité de promouvoir la diversité dans ces milieux mais aussi l’impératif de promouvoir les sciences à tous·tes. C’est d’ailleurs l’un des messages du documentaire Électrons libres.

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"Sciences et tech : elles prennent leur place", une série de podcasts créée par Les Grenades

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https://www.rtbf.be/article/en-marge-du-documentaire-electrons-libres-une-rencontre-inspirante-entre-scientifiques-et-eleves-bruxelloises-11328451

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En marge du documentaire "Électrons libres", une rencontre inspirante entre scientifiques et élèves bruxellois·es

17 Février 2024, 06:12am

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12 févr. 2024 à 14:15

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Par Juliette Vandestraete pour Les Grenades
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