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Le blog de hugo,

Le Mouvement de libération des femmes fête ses 50 ans , femmes, feminisme, histoire,

31 Août 2020, 05:11am

Publié par hugo

 Le Mouvement de libération des femmes fête ses 50 ans
Le MLF, trois lettres rentrées dans l'Histoire. Le Mouvement de libération des femmes est le mouvement féministe qui fête ses 50 ans d'Histoire. Avec à sa base, neuf femmes et un coup d'éclat à Paris devenue légendaire.
Mis à jour le 30/08/2020 | 10:36
publié le 30/08/2020 | 10:36

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26 août 1970. Sous l'Arc de Triomphe, neuf militantes féministes veulent honorer plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme. Une parodie de cérémonie officielle qui n'est pas au goût de la police, les manifestantes sont arrêtées. Cathy Berneim, 26 ans à l'époque, se souvient. "On a été très étonnées d'être reçues par la maréchaussée à l'époque. On se croirait dans un film de de Funès", raconte-t-elle. "Ça n'était pas si tendre que ça en avait l'air. Ils nous ont emmené au poste de police et ont appelé leurs supérieurs pour savoir quoi faire de nous". Le lendemain, ce coup d'éclat fait la Une des journaux. Le mouvement de libération des femmes, né deux ans plus tôt, s'impose dans la sphère publique.

Point de départ d'un vaste mouvement
"C'est aussi par ces actions que progressivement, on voit soit affluer au mouvement de nouvelles personnes, soit se créer de nouveaux groupes partout en France qui reprennent les mêmes revendications et modes d'actions", explique l'historienne Bibia Pavard. Quelques mois plus tard, en novembre, la lutte féministe rassemblera des milliers de manifestants. Elles dénoncent surtout le machisme d'une société qui tolère les violences conjugales mais tolère aussi l'avortement.

A LIRE AUSSI


https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/histoire/le-mouvement-de-liberation-des-femmes-fete-ses-50-ans_4089319.html

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DÉBATS \ Tribunes Le MLF a 50 ans , femmes, feminisme, histoire,

31 Août 2020, 05:06am

Publié par hugo

 26 AOÛT 2020
DÉBATS \ Tribunes
Le MLF a 50 ans

50 ans après et même bien plus, les féministes sont toujours là !
Elles étaient 9 le 26 août 1970 à déclarer devant l’Arc de Triomphe à Paris qui”il y a plus inconnu que le soldat inconnu, sa femme”.

Et c’est ainsi que débutait le MLF, porteur du féminisme contemporain, qui a bouleversé la société.

Nous sommes une marée irrésistible ce 26 août 2020, 50 ans après, à poursuivre ce combat pour l’égalité femmes/hommes.

Tant qu’il y aura encore une femme opprimée, exploitée, battue, violée, humiliée, nous ne nous arrêterons pas.

Ce n’était qu’un début, le combat continue.

26 août : rendez-vous à 18 heures Arc de Triomphe

On arrête toutes

50 ans de Mouvement de Libération des Femmes 1970 – 2020
Le 26 août 1970, il y a 50 ans exactement, à l’Arc de Triomphe (Paris), une poignée de féministes déposèrent une gerbe en hommage à la femme du Soldat inconnu sous l’arc de triomphe. Un Mouvement social a t-il un début  précis ? Nous ne nous prononcerons pas sur cette épineuse question. Mais cette date du 26 août  1970 marque la première action médiatisée du Mouvement de libération des femmes (MLF).  La date fût choisie en échos à la marche « Women’s Strike for Equality » aux Etats-Unis  qui avait  lieu aussi le 26 août. Les féministes américaines célébraient, elles,  le cinquantième anniversaire de l’amendement accordant le droit de vote aux femmes aux États unis, ratifié en août 1920, il y a donc 100 ans !

Pour fêter cette date anniversaire, nous vous proposons 4 supports 

Une vidéo 

Un live zoom /facebook à 16h le 26 août 

Un concours vidéo jeunesse : notre plateforme vidéo  propose aux jeunes de mêler leur histoire à l’Histoire à travers la réalisation d’une vidéo. Pour les aider,  nous mettons à leur disposition un espace dédié au 50 ans du MLF 

Une première sélection de vidéos réalisées par les jeunes sur le MLF

Matilda

 print


https://www.50-50magazine.fr/2020/08/26/le-mlf-a-50-ans/

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Antoinette Spaak: celle qui a ouvert la voie aux autres femmes politiques , femmes , feminisme, politique

31 Août 2020, 04:57am

Publié par hugo

 Antoinette Spaak: celle qui a ouvert la voie aux autres femmes politiques
Antoinette Spaak (à gauche) et Joëlle Milquet (à droite)
Antoinette Spaak (à gauche) et Joëlle Milquet (à droite) - © BENOIT DOPPAGNE - BELGA
Les plus populaires
Antoinette Spaak, première femme présidente de parti en Belgique, est décédée
Antoinette Spaak, première femme présidente de parti en Belgique, est décédée
 
Camille Wernaers
 Publié le dimanche 30 août 2020 à 14h02
Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Email528 
Antoinette Spaak est décédée à l’âge de 92 ans. Elle a été la première femme à prendre la présidence d’un parti politique en Belgique. Lorsqu’elle a pris la présidence du FDF (qui s’appelle désormais DéFI), en 1977, le monde politique était encore largement dominé par les hommes qui le lui faisaient parfois comprendre.


Petite fille de Marie Janson, qui était la première femme élue en Belgique, et fille de Paul-Henri Spaak, ancien Premier ministre belge, Antoinette Spaak disait avoir reçu la politique en héritage.

Quel héritage laisse-t-elle aujourd’hui, en particulier pour les femmes politiques ? Les Grenades ont posé la question à celles qui l’ont côtoyées.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

“Pour les femmes de ma génération, c’est vraiment un modèle, explique Laurette Onkelinx. Femme politique au parti socialiste, elle a été plusieurs fois vice-Première ministre et a quitté la politique en 2019. “A titre personnel, j’étais très proche d’elle. Quand je suis arrivée au Parlement comme députée en 1988, j’avais tout juste 30 ans et je découvrais cet univers-là. Je me souviens qu’elle est venue vers moi et qu’elle m’a accueillie dans tous les sens du terme. Elle m’a prévenue qu’il s’agissait d’un univers pas facile et que je risquais de tomber sur des hommes parfois désagréables".

"Elle m’a dit qu’elle serait toujours là pour moi, quoi qu’il arrive et même si nous n’avions pas les mêmes avis. C’était pour moi un accueil remarquable sur le plan de la sororité. Par la suite, nous avons eu l’occasion de discuter souvent ensemble, nous avons même déposé ensemble en 1993 une proposition de décret, qui est devenu un décret, sur la féminisation des noms de métiers et fonctions au sein de la Communauté française. Je retiens d’elle qu’elle était une femme libre et indépendante avec des convictions chevillées au corps. Elle ne s’en laissait pas compter”

“Je n’oublierai jamais son message”
“Il y a encore cette idée machiste selon laquelle les femmes n’aiment pas voir arriver d‘autres femmes, car cela leur fait de la concurrence. Elle est vraiment la preuve du contraire. Je n’oublierai jamais son message. J’ai été lui rendre visite il y a quelques jours. C’est une page de l’Histoire qui se tourne”, poursuit Laurette Onkelinx.

Elle m’a dit qu’elle serait toujours là pour moi, quoi qu’il arrive et même si nous n’avions pas les mêmes avis. C’était pour moi un accueil remarquable sur le plan de la sororité

“Quand je suis entrée en politique, elle n’était plus en première ligne mais elle restait, bien sûr, une figure de référence, réagit Isabelle Durant (Ecolo). “Antoinette Spaak était très engagée sur les questions féminines et féministes et je ne crois pas qu’il s’agissait d’un féminisme tiède comme on pourrait le croire à l’époque de MeToo. Il faut remettre ses combats dans le contexte de son époque, elle était très en avance sur une série de questions concernant les droits des femmes. Elle incarnait une autorité naturelle, je ne l’ai jamais vu prendre une posture dominante, ce qui est souvent le cas chez les hommes chefs de partis ou les hommes de pouvoir en général. C’est ce que j’apprécie chez beaucoup de femmes politiques”.

►►► A lire : Non, les femmes politiques ne sont pas "naturellement" plus compétentes contre le coronavirus

Aujourd’hui députée bruxelloise, Isabelle Durant a co-présidé son parti deux fois et a été vice-présidente du Parlement européen : “Je l’ai revue par après dans différents lieux pour des débats européens, elle avait un vrai engagement européen, et elle ne s’est jamais enfermée dans un discours technocratique, elle arrivait à rendre compréhensible des questions complexes. Lors de débats, elle n’avait pas besoin de casser la personne à laquelle elle s’adressait. Cela m’a beaucoup inspirée. Je constate qu’aujourd’hui, la bataille prend parfois le dessus sur le contenu”.

“Je l’ai croisée un jour à la Gare du Midi, elle revenait de Londres avec Étienne Davignon, ils marchaient ensemble comme un couple de retraités tout à fait normal. On a discuté comme si on avait revu de vieux amis. Il y avait une complicité spontanée et naturelle avec elle. Elle n’a jamais perdu cette simplicité. Je suis triste de la voir partir mais elle a définitivement laissé son empreinte”.

Je ne l’ai jamais vu prendre une posture dominante, ce qui est souvent le cas chez les hommes chefs de partis ou les hommes de pouvoir en général. C’est ce que j’apprécie chez beaucoup de femmes politiques

“Jeter des ponts”
Joëlle Milquet est une ancienne parlementaire et vice-Première. Elle a également été présidente du cdH. Elle se souvient : “Je fais partie de la génération d’après et j’ai toujours eu de l’admiration pour elle. Cela va même au-delà, j’ai de l’affection pour elle. Elle était très combative et compétente mais sans agressivité, sans les codes masculins. Elle a toujours soutenu les droits des femmes et les jeunes femmes que nous étions en politique. Je me souviendrais toujours du message qu’elle m’a envoyé quand je suis devenue présidente du cdH. J’étais la deuxième femme présidente de parti en Belgique, même si c’était longtemps après elle. Elle m’a exprimé son affection à différents moments où des injustices me tombaient dessus. Tout le monde n’est pas là dans ces moments. Elle était présente.

“Elle faisait de la politique de la même manière que je souhaite la faire : en jetant des ponts et non en divisant. Elle avait beaucoup de modération, ce qu’on connait de moins en moins, le débat est fortement clivé. Je suis très attristée et aussi pour Étienne Davignon avec qui elle vivait une histoire d’amour très touchante et surtout intéressante intellectuellement”.


“Elle a ouvert la voie”
Une grande tristesse, c’est également ce qu’exprime Sophie Rohonyi (DéFI), députée fédérale. “Je suis émue car la dernière fois que je l’ai vue, c’était lorsque François De Smet est devenu président du parti, il y a quelques mois, et j’ai été marquée par son énergie, son bagou et son humour. A ce moment-là, on s’était dit qu’on allait se revoir pour partager un café et cela ne s’est pas fait. Je sais qu’elle était fière de me voir poursuivre ses combats, notamment sur la dépénalisation de l’avortement. J’ai reçu beaucoup d’encouragement et de bienveillance de sa part. C’était une grande dame d’Etat et elle a ouvert la voie à d’autres générations de femmes en politique. Aujourd’hui, on se lance en politique dans un milieu moins hostile aux femmes qu’il ne l’était pour Antoinette Spaak. Elle était un ovni, elle a dû faire sa place”.

Elle a toujours soutenu les droits des femmes et les jeunes femmes que nous étions en politique

“Elle était une pionnière, tant dans sa position de présidente de parti que dans sa défense des francophones et de Bruxelles, elle avait la force et la volonté de se lancer dans des combats difficiles à cette époque, surtout pour une femme. Elle n’a jamais baissé les bras dans ce milieu masculin. Elle avait la volonté de soutenir et lancer les jeunes générations, elle a énormément soutenu Olivier Maingain au début de sa carrière. Elle était passionnée de politique et la transmettait à tout ceux qui avaient la chance de croiser sa route. J’ai envie de poursuivre ses combats en sa mémoire. Les jeunes générations de femmes en politique, dont je fais partie, connaissent son nom”, termine Sophie Rohonyi.

Jeune femme politique, la députée bruxelloise Marie Lecocq (Ecolo) le confirme : “Bien sûr que l’on connait le nom d’Antoinette Spaak dans ma génération de femmes politiques, même si on ne fait pas partie de la même tradition politique. C’est une femme importante qui a fait de la politique dans un monde qui lui était hostile”.

“Elle pourrait inspirer les hommes politiques !”
Également députée bruxelloise, Latifa Aït-Baala (MR) est vice-présidente des femmes MR. Elle a été candidate à l’Europe en 2004 au moment où Antoinette Spaak était suppléante sur la liste MR. “Que de bons souvenirs ! Pour moi, elle est un monument de la politique belge, explique-t-elle. “C’est très honorable qu’elle soit arrivée à la fonction de présidente de parti mais je déplore qu’elle n’ait pas pu monter plus haut. Elle n’a jamais été ministre par exemple, c’est dommage. C’était une femme qui forçait le respect, elle faisait preuve d’autorité mais aussi d’empathie. Je pense que cette empathie manque aujourd’hui en politique, Antoinette Spaak pourrait également inspirer les hommes politiques ! Je l’ai rencontrée lors des réunions de conseil MR et je l’ai regrettée lorsque le MR et le FDF se sont scindés. Elle arrivait à créer du consensus autour d’elle. La liberté était au cœur de son projet. Elle m’a aussi soutenue en tant que femme dans ce milieu, elle disait qu’il fallait travailler 10 fois plus que les hommes. J’ai un parcours différent puisque je suis issue de la diversité, comme on dit, mais elle m‘a accueillie comme elle accueillait les autres. Elle donnait sa chance à tout le monde".

D'autres femmes politiques se sont exprimées sur les réseaux sociaux, dont la Première ministre Sophie Wilmès (MR).

Une grande Dame s’est éteinte. Femme politique de 1er plan, j’ai pu rencontrer Antoinette Spaak dès mes débuts politiques. Une rencontre marquante de la 1ère femme présidente de parti. Mes condoléances à ses proches.

— Sophie Wilmès (@Sophie_Wilmes) August 29, 2020


Où sont les femmes présidentes de parti ?
Poser la question, c’est déjà y répondre. Si Antoinette Spaak a ouvert la voie en 1977, les acquis demeurent fragiles. En 2008-2009, néanmoins, 5 femmes sont présidentes de parti en même temps : Joëlle Milquet (cdH), Isabelle Durant (Ecolo), Caroline Gennez (sp.a), Marianne Thyssen (CD&V) et Mieke Vogels (Groen). On n’a plus jamais vécu ça.

Citons encore Marianne Thyssen (présidente du CD&V de 2008 à 2010), Emilie Hoyos (Ecolo, 2012-2015), Zakia Khattabi (Ecolo, 2015-2019) et Gwendolyn Rutten, présidente de l’Open-Vld de 2012 à 2019.

Actuellement, aussi bien pour la partie francophone que néerlandophone du pays, il faut aller regarder du côté des écologistes. Rajae Maouane est co-présidente d’Ecolo (le parti impose une co-présidence femme-homme, wallon.ne-bruxellois.e depuis 2007) et Meyrem Almaci est présidente de Groen.


Antoinette Spaak : une femme de conviction - JT

 

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https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_antoinette-spaak-celle-qui-a-ouvert-la-voie-aux-autres-femmes-politiques?id=10572233

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Antoinette Spaak, première femme présidente de parti en Belgique, est décédée

31 Août 2020, 04:53am

Publié par hugo

 Antoinette Spaak, première femme présidente de parti en Belgique, est décédée
Antoinette Spaak, première femme présidente de parti en Belgique, est décédée
Antoinette Spaak, première femme présidente de parti en Belgique, est décédée - © LAURIE DIEFFEMBACQ - BELGA
 
RTBF avec Agences
 Publié le samedi 29 août 2020 - Mis à jour le samedi 29 août 2020 à 14h46
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Antoinette Spaak, ancienne figure de proue du parti DéFI à l’époque où il s’appelait encore le FDF, est décédée à l’âge de 92 ans, a-t-on appris ce samedi.

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Elle était la première femme à prendre la présidence d’un parti en Belgique. Lorsqu’elle a pris la présidence du FDF, en 1977, le monde politique était encore largement dominé par les hommes qui le lui faisaient parfois comprendre.

En tant que présidente du FDF, Antoinette Spaak a fait partie des négociateurs du fameux Pacte d’Egmont, une ambitieuse réforme de l’état destinée à aplanir les conflits communautaires pour plusieurs années. Une réforme qui ne verra finalement jamais le jour.

Petite fille de Marie Janson, qui était la première femme élue en Belgique, et fille de Paul-Henri Spaak, ancien Premier ministre belge, Antoinette Spaak disait avoir reçu la politique en héritage.

"Une très grande dame"
Elle sera députée, députée européenne, présidera le conseil de la communauté française. Devenue Ministre d’Etat, Antoinette Spaak fut aussi, au tournant des années 90, l’une des artisanes du rapprochement du FDF et du PRL. Cette alliance entre les libéraux et le FDF a perduré jusqu’en 2010.

Antoinette Spaak a mis un terme à sa carrière politique en 2009. Mais elle était toujours présente pour partager sa longue expérience.

"DéFI, mais surtout l’histoire politique de notre pays, perdent une très grande dame, a réagi sur Twitter François De Smet, le président de DéFI, "descendant" du FDF. Elle incarnait au plus haut point la politique dans le sens noble du terme, entre fermeté des convictions et élégance dans le combat." 

"L'émotion est forte, a de son côté commenté Olivier Maingain, qui l'avait beaucoup côtoyée au sein du FDF. Madame Spaak avait la ténacité élégante, le sens politique aiguisé, les convictions inébranlables pour les libertés et la dignité humaine qui portaient son engagement pour l'Europe et la Francophonie. Mon affection reconnaissante pour tout ce qu'elle m'a appris".

 


"Une grande Dame s’est éteinte, a déclaré pour sa part Sophie Wilmès (MR), la Première ministre. Femme politique de 1er plan, j’ai pu rencontrer Antoinette Spaak dès mes débuts politiques. Une rencontre marquante de la 1re femme présidente de parti. Mes condoléances à ses proches."


Paul Magnette, président du PS, "salue la mémoire d’Antoinette Spaak, une femme d’Etat, engagée et combative. Première femme présidente de parti, son engagement européen ne s’est jamais démenti".


Tous soulignent l'engagement de cette "femme de combat, digne et toujours élégante", comme l'écrit notamment Bernard Clerfayt. "Madame Spaak avait la ténacité élégante, le sens politique aiguisé, les convictions inébranlables pour les libertés et la dignité humaine qui portaient son engagement pour l'Europe et la Francophonie. Mon affection reconnaissante pour tout ce qu'elle m'a appris", a de son côté rédigé l'ex-président de DéFI, Olivier Maingain.

Ils ne sont pas les seuls au sein des amarantes à lui rendre hommage. "A. Spaak est & restera mon modèle politique. Une femme courageuse, énergique, féministe, avant-gardiste", déclare notamment Sophie Rohonyi, députée fédérale.

D'autres retiendront aussi d'Antoinette Spaak "l'élégance", "l'humour", d'une femme "résolument en avance sur son temps", comme la décrit Isabelle Durant.

"Première femme présidente de parti francophone, elle m'a toujours soutenue lorsque je le devins à mon tour. J'aimais sa subtilité, sa créativité, sa finesse, son sens de l'autre et de l'Etat, sa bienveillance! ": tels sont les mots employés par Joëlle Milquet pour rendre hommage à cette "acharnée des droits des femmes, de la défense des droits des francophones".

Femme politique également, Gwendolyn Rutten a tenu à honorer "une grande dame". "Merci pour ton soutien, tes conseils, ta compréhension. Adieu Antoinette Spaak."

Jean-Marc Nollet, co-président d'Ecolo, partage lui le souvenir de quand elle l'avait reçu dans son bureau de présidente du parlement, alors qu'il représentait les étudiants francophones. "Grande écoute et grandes idées", écrit-il.


 
https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_antoinette-spaak-premiere-femme-presidente-de-parti-en-belgique-est-decedee?id=10571749

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"Louise Michel", un bateau féministe pour secourir les migrants en Méditerranée , femmes, feministe

31 Août 2020, 04:51am

Publié par hugo

 
"Louise Michel", un bateau féministe pour secourir les migrants en Méditerranée
"Louise Michel", un bateau de sauvetage féministe pour secourir les migrants en Méditerranée
"Louise Michel", un bateau de sauvetage féministe pour secourir les migrants en Méditerranée - © Compte Twitter @MVLouiseMichel
 
Ca.We. avec AFP
 Publié le vendredi 28 août 2020 à 14h17
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Un nouveau navire circule en Méditerranée pour secourir des migrant.es. Il est parti le 18 août du port espagnol de Borriana, près de Valence, selon le journal le Guardian.

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Affrété dans le plus grand secret, il a secouru 89 personnes, dont 14 femmes et deux enfants, en Méditerranée centrale ce jeudi 27 août. On ne connait pas la position exacte du bateau. L’équipage n’a souhaité communiquer qu’une fois leur premier sauvetage effectué. Il recherche désormais un port maritime sûr pour débarquer les passagers et passagères. Il est également possible de les transférer sur un navire des garde-côtes européens, selon le journal.

"Après avoir dû faire face à la déshydratation, aux brûlures de carburant et aux blessures dues aux tortures subies en Libye, ces personnes bénéficient d'un moment de répit", a déclaré l'équipage via un compte Twitter créé pour communiquer sur les sauvetages du bateau.


L'équipage du bateau appelle à l'aide
Dans la nuit du 28 août, le Louise Michel a récupéré 130 migrants à la dérive à bord d’un canot pneumatique qui prenait l’eau, ont tweeté les organisateurs de la campagne. Après le premier sauvetage du jeudi 27 août, le navire compte désormais 219 naufragés à son bord pour seulement dix membres d’équipage. "Nous avons besoin d’assistance immédiate", ont-ils ajouté en exhortant l’Union européenne et les autorités italiennes à agir.

"Il y a déjà une personne morte sur le bateau. Les autres présentent des brûlures au carburant. Ils sont restés pendant des jours en mer et maintenant ils sont laissés pour compte dans une zone de recherche et de sauvetage de l’UE", ont-ils déploré. (mise à jour du 29 août)

L'équipage est composé d'une dizaine de membres, des "activistes européens avec une longue expérience des recherches et des secours en mer". Son capitaine est Pia Klemp, une militante allemande pour les droits de l'homme, connue pour avoir conduit plusieurs autres navires de sauvetage, dont le Sea-Watch 3.

►►► A lire : La capitaine Pia Klemp risque 20 ans de prison pour avoir sauvé des migrants en mer

Le bateau est un ancien navire des douanes françaises. Avec 31 mètres de long, il est de plus petite taille mais considérablement plus rapide que les habituels navires des ONG intervenant dans la zone, lui permettant de prendre de vitesse les garde-côtes libyens.

"Ce mardi tôt au matin, Louise Michel a mené une recherche parallèle avec l'équipe de SeaWatch dans une mer agitée. En raison de sa vitesse, le Louise est arrivé le premier sur les lieux et a rapidement fourni de l'aide", a expliqué l'équipage sur Twitter.


Un bateau financé et décoré par Banksy
"ALLEZ ! un bateau sponsorisé par Banksy et peint par lui, une équipe expérimentée venue de toute l’Europe, le Louise-Michel a déjà sécurisé deux opérations de sauvetage du Sea-Watch 4 et a maintenant sauvé 89 personnes par lui-même. Nous nous réjouissons de ce renfort rose !", a quant à elle réagi l'ONG Sea-Watch sur Twitter.

Le bateau est peint en rose et blanc et est décoré d'un graffiti du célèbre street artiste Banksy, un dessin qui représente une jeune fille en gilet de sauvetage brandissant une bouée en forme de cœur.

Le projet est "d'abord anarchiste, puisqu'il entend défendre la convergence des luttes pour la justice sociale, dont les droits des femmes et des LGBTIQ, l'égalité raciale, les droits des migrants, la défense de l'environnement et les droits des animaux"

Banksy a contacté Pia Klemp en septembre 2019, explique le Guardian. La capitaine a d'abord cru à un canular. "Bonjour Pia, j'ai lu votre histoire dans les journaux. Tu as l'air d'une dure à cuire", lui a-t-il écrit dans un mail.

"Je suis un artiste du Royaume-Uni et j'ai travaillé sur la crise des migrants, évidemment je ne peux pas garder l'argent. Pourriez-vous l'utiliser pour acheter un nouveau bateau ou quelque chose comme ça? S'il vous plaît, faites-moi savoir", disait ce message, signé "Banksy".

Un projet féministe
Elle affirme s'être assurée que ce sponsor pas comme les autres se limiterait à fournir le soutien financier à l'équipée : "Banksy ne va pas faire croire qu'il peut mieux que nous diriger un bateau, et nous n'allons pas faire semblant que nous sommes des artistes". Les dix marins du navire se présentent tou.tes comme "des activistes anti-racistes et anti-facistes partisans de changements politiques radicaux".

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Selon Lea Reisner, une infirmière en charge à bord des opérations de secours, le projet est "d'abord anarchiste, puisqu'il entend défendre la convergence des luttes pour la justice sociale, dont les droits des femmes et des LGBTIQ, l'égalité raciale, les droits des migrants, la défense de l'environnement et les droits des animaux". Pour Claire Faggianelli, autre participante au projet, il s'agit de "réveiller les consciences européennes (...). Réveillez-vous!".

Il s'agit d'un projet féministe. Seules les membres d'équipage féminins sont autorisées à parler au nom du "Louise Michel", c'est le nom donné au bateau. Un nom qui ne doit rien au hasard, Louise Michel étant une figure anarchiste et féministe française du 19ème siècle. 

La Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde
Cette annonce intervient alors que l'année 2020 est marquée par une recrudescence d'embarcations en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde pour les candidats à l'exil vers l'Europe, venus pour l'essentiel de Libye et de la Tunisie voisine, selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Il s'agit de "réveiller les consciences européennes (...). Réveillez-vous"

Plus de 300 migrant.es ont péri cette année en tentant la traversée, mais ce chiffre pourrait être en fait beaucoup plus élevé, estime l’Organisation internationale pour les migrations (IOM).

Le Sea-Watch 4, un navire des ONG Médecins sans Frontières et Sea-Watch, est présent dans la zone depuis la mi-août. Il a déjà effectué plusieurs sauvetages, récupérant à son bord plus de 200 personnes. Dernier navire revenu de Méditerranée centrale, l'Ocean Viking - affrété par l'ONG SOS Méditerranée - avait débarqué en Sicile début juillet avec 180 migrants, avant d'être immobilisé par les autorités italiennes pour des "raisons techniques".

L'Ocean Viking en état d'urgence en Méditerranée avec 180 migrants à bord - Archive JT

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.
https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_louise-michel-un-bateau-de-sauvetage-feministe-pour-secourir-les-migrants-en-mediterranee?id=10571117

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L’hymne des femmes , femmes, feminisme,

30 Août 2020, 14:51pm

Publié par hugo

 L’hymne des femmes
Sur l’air du Chant des marais
Nous qui sommes sans passé, les femmes,
Nous qui n’avons pas d’histoire [1],
Depuis la nuit des temps, les femmes,
Nous sommes le continent noir [2].
 
Refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout !
 
Asservies, humiliées, les femmes,
Achetées, vendues, violées,
Dans toutes les maisons, les femmes,
Hors du monde reléguées.
 
Refrain
 
Seules dans notre malheur, les femmes,
L’une de l’autre ignorée,
Ils nous ont divisées, les femmes,
Et de nos sœurs séparées.
 
Refrain
 
Le temps de la colère, les femmes,
Notre temps, est arrivé,
Connaissons notre force, les femmes,
Découvrons-nous des milliers !
 
Refrain
 
Reconnaissons-nous, les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble, on nous opprime, les femmes,
Ensemble, Révoltons-nous !
 
Refrain

L’hymne des femmes chanté par la Compagnie Jolie Môme, 2012
L’Hymne des femmes est une chanson créée collectivement en mars 1971 par des militantes féministes à Paris. Elle est devenue un emblème du Mouvement de libération des femmes (MLF) et plus généralement des luttes féministes francophones. Les paroles sont interprétées sur l’air du Chant des marais. Écoutez aussi cette interprétation, par les Choraleuses, en 2010.

Pour en savoir plus :

Hymne du MLF (Dictionnaire personnel du féminisme), Biscuits de fortune.
« Debout les femmes ! » L’hymne féministe va devenir un tube. On parie ?, L’Obs, 2017.
[1] Invisibilisées, les femmes sont les grandes oubliées de l’Histoire. C’est au début des années 70, dans la foulée des mouvements de libération des femmes, qui chantent cet hymne, que naît la recherche en Histoire des femmes.

[2] Au sens figuré « continent noir » désigne ici cette portion inapparente ou inconnue de l’humanité que constituent les femmes. C’est en effet par cette expression que Freud désigne « la vie sexuée de la femme adulte », que la psychanalyse ne parvient pas à comprendre.

MLF 1971


 http://8mars.info/hymne-des-femmes
 

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La cause des femmes , femmes, feminisme,

30 Août 2020, 14:14pm

Publié par hugo

 La cause des femmes
INFOSCRITIQUES (7)CITATIONS (1)FORUM
La cause des femmes par Halimi
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Gisèle Halimi
EAN : 9782070384587
304 pages
Éditeur : GALLIMARD (21/02/1992)

Note moyenne : 4.02/5 (sur 62 notes)
Résumé :
Un livre de combat. Une intervention politique. Sur le front de la lutte des femmes et sur la question de l'avortement. Gisèle Halimi est écrivain en même temps qu'avocat : le livre s'ouvre sur une brève auto-biographie et débouche sur la Cause des Femmes.

Voici les faits, les chiffres, les tex-tes. Les documents fondamentaux et leur commentaire critique. Des témoignages bouleversants et le rappel de quelques « affaires » ré-centes. Bobigny et Grenoble notamment qui furent un peu le procès public des adversaires de l'avorte-ment libre...

De quoi s'agit-il au juste ? De la libération des femmes, bien sûr, et de la libre disposition de leur propre corps. Mais de la lutte des classes aussi et du passage au socialisme. Car les enjeux politiques de l'affaire sont peut-être plus décisifs qu'on ne croit. Et ce type d'action pour-rait bien annoncer une forme nouvelle de combat.


https://www.babelio.com/livres/Halimi-La-cause-des-femmes/19014

https://www.actes-sud-junior.fr/livre.php?isbn=9782330018177   

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Décès de Gisèle Halimi: un livre retrace son parcours de militante , femmes, feminisme, histoire,

30 Août 2020, 14:05pm

Publié par hugo

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Alors que plusieurs pétitions, appuyées par de nombreuses voix célèbres, circulent afin que Gisèle Halimi, décédée fin juillet, intègre le Panthéon, la rentrée littéraire nous donne à lire un ouvrage posthume, intitulé "Une farouche liberté", dans lequel l’avocate s’entretient avec son amie journaliste Annick Cojean.


Il y est évidemment question des gros procès emblématiques qui ont jalonné sa longue carrière d’avocate (à une époque où la féminisation des noms de métiers n’était pas encore acceptée et pour laquelle elle s’est battue, refusant de se faire appeler "avocat") ainsi que de sa vie politique, mais pas que.

"Rien ne pouvait m'arrêter"
Gisèle Halimi se livre, sobrement, et nous raconte son enfance brimée en Tunisie, sa lutte pour aller étudier en France, ses débuts humainement difficiles au barreau, sa vie de femme, de mère, d’amoureuse. Elle nous raconte aussi ses grandes amitiés avec des hommes et de femmes de lettres, des scientifiques et des artistes et les réunions militantes.

Il a fallu serrer les dents, s’adapter, inventer, résister. Refouler nos envies, mais pas notre imaginaire

"J‘étais née du mauvais côté. Mais c’était aussi un appel au sursaut et à l’insoumission. Oui, la révolte s’est levée très tôt en moi. Dure, violente. Mes engagements ultérieurs en sont directement le fruit. La blessure de l’injustice m’a donné une force fabuleuse, parce que désespérée. (...) C’était mon idéal, rien ne pouvait donc m’arrêter. J’étais née comme ça. Ce n’est pas de l’héroïsme, mais de la cohérence. Ma liberté n’a de sens que si elle sert à libérer les autres. "

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Dans cet entretien, nous découvrons comment cette femme de loi, autonome et indépendante, attachée à sa "farouche liberté" a vécu de l’intérieur l’affaire Djamila Boupacha, le procès-dit du viol (celui de deux jeunes femmes belges agressées et violées à Aix-en-Provence) ou encore le procès de Bobigny qu’elle transforme en procès "politique" d’envergure.

De grands combats
À la barre, elle appelle de grandes personnalités, parmi lesquelles Simone de Beauvoir, Michel Rocard, Aimé Césaire ou encore le prix Nobel de médecine Jacques Monod avec pour objectif de dénoncer la loi criminalisant l’avortement : " l existait des lois ineptes. Mon rôle était d’en faire le procès".

La révolte s’est levée très tôt en moi. Dure, violente. Mes engagements ultérieurs en sont directement le fruit

C’est par une victoire éclatante que s’est clôturé son combat juridique opiniâtre face à une justice de classe patriarcale, dont elle nous livre un extrait édifiant : "Il y eut des moments insensés, des répliques grotesques, venant des magistrats qui, si elles ne traduisaient pas leur méconnaissance abyssale du sujet, auraient pu prêter à rire. C’est le cas de cet échange entre le président du tribunal et celle qu’on considérait comme ‘l’avorteuse’ : – Comment avez-vous procédé pour faire l’avortement de Marie-Claire ? – Monsieur le président, je suis allée chez elle et je lui ai mis d’abord un spéculum. – Le spéculum, vous l’avez mis dans la bouche ? "

►►► A lire : 50 ans du MLF: quels liens avec le féminisme belge?

Le jugement a consacré l’éclatement de la loi de 1920 criminalisant l’avortement et interdisant la propagande pour les méthodes contraceptives, et l’énorme médiatisation du procès a rompu le tabou lié à l’avortement.

La blessure de l’injustice m’a donné une force fabuleuse, parce que désespérée

Parmi ses grands combats politiques, l’interdiction des enquêtes de moralité sur la victime d’un viol, le remboursement de l’IVG, la création d’un fonds de garantie pour les pensions alimentaires, l’interdiction de toute incitation au sexisme dans les publicités pour la jeunesse, entre autres.

Durant son mandat de députée, entre 1981 et 1984, elle a rédigé et déposé une dizaine de propositions de lois pour accroître les droits des femmes et améliorer leur vie. Aucune de ces propositions ne fut inscrite à l’ordre du jour, ni donc discutée. Seule sa proposition sur les quotas par sexe aux élections a fait l’objet d’un projet de loi, lequel a rapidement été censuré par le Conseil Constitutionnel.

"La politique s’est révélée un univers impitoyable pour une femme attachée à son indépendance et sa liberté. On a tenté de me ligoter, de me bâillonner, de me mettre au pas. Je me suis cabrée, parfaitement indomptable. Et j’ai fini par jeter l’éponge. Isolée, hors parti, je n’avais aucune chance d’imposer ma différence dans un univers si machiste".

Plus qu'une biographie
Mais "Une farouche liberté", c’est davantage qu’une biographie relatant les grands moments d’une carrière et d’une vie militante dense et riche. C’est aussi un ouvrage qui nous donne à voir une mère partagée entre sa vie professionnelle menée à du cent à l’heure et trois garçons qu’elle souhaite voir grandir, l’amie fidèle de Simone de Beauvoir, Louis Aragon, Claire Brétecher, Jean Rostand, Noam Chomsky, Miou-Miou ou encore Guy Bedos pour n’en citer que quelques-un·es, une cuisinière hors pair réputée pour son couscous et sa mousse au chocolat dont elle n’aura jamais dévoilé la recette.

►►► A lire : Obsèques de Gisèle Halimi, au son de "Bella Ciao" et de "l'Hymne des femmes"

"Attention : cela n’était en rien une régression de la condition de femme. J’étais à la cuisine parce que j’avais choisi de l’être. C’était un plaisir que je m’accordais. Une parenthèse délicieuse hors des prétoires et de mon cabinet".

Et puis surtout, il est l’occasion pour Gisèle Halimi de nous livrer un puissant plaidoyer pour la sororité dans lequel elle s’adresse aux jeunes femmes qui préparent le monde de demain. Elle les (nous) invite à acquérir leur indépendance économique, d’être égoïste (car non, le bien-être d’une femme ne doit pas passer après celui des autres !), de refuser l’injonction millénaire de faire des enfants à tout prix, affirmant que la maternité ne doit pas être l’unique horizon.

Au long de ces 160 pages, répondant aux questions de son amie, Gisèle Halimi retrace son parcours de militante et partage les convictions féministes qui l’ont habitée tout au long de sa vie. Alors que l’injustice demeure plus que prégnante dans notre société, et qu’elle est, selon elle, plus que jamais intolérable, elle enjoint toutes les femmes à poursuivre sa lutte au service de la justice et de la cause des femmes.

"Je suis convaincue que notre expérience de l’injustice, de l’exclusion, de la souffrance nous a conféré une richesse supplémentaire. Et que, sans en avoir conscience, nous puisons dans notre histoire de domination patriarcale des ressorts insoupçonnés. Il a fallu serrer les dents, s’adapter, inventer, résister. Refouler nos envies, mais pas notre imaginaire. Brider nos pulsions, pas notre volonté. Étouffer nos talents, pas notre sensibilité. Sans doute même s’est-elle développée, et nous donne-t-elle un sens de l’autre plus aigu, une indulgence pour la marge, une empathie pour les fragiles… Une nouvelle nature ? Je ne saurais trancher. Mais je sais que ces valeurs d’opprimés – courage, endurance, résilience – peut jaillir une formidable créativité."

Une farouche liberté – Annick Cojean, Gisèle Halimi – Grasset

 

Décès de Gisèle Halimi - JT

July Robert est traductrice et autrice.

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Sandra Benetti, la cyclo-danseuse qui fait valser les préjugés sur les femmes en situation de handicap , femmes, feminisme, handicap

30 Août 2020, 14:02pm

Publié par hugo

 Sandra Benetti, la cyclo-danseuse qui fait valser les préjugés sur les femmes en situation de handicap
Sandra Benetti, la cyclo-danseuse qui fait valser les préjugés sur les femmes handicapées
Sandra Benetti, la cyclo-danseuse qui fait valser les préjugés sur les femmes handicapées - © Tous droits réservés

 Publié le jeudi 27 août 2020 à 13h07
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En Europe, Sandra Benetti est la seule femme paraplégique en chaise roulante à donner des cours de Zumba adaptée. Et la Belge en est convaincue : tout le monde peut pratiquer la Zumba quel que soit son âge, son handicap et sa condition physique : "J’ai découvert la danse quand j’étais enfant. Après un accident à l’âge de 16 qui m’a rendue paraplégique, j’ai cru que la danse s’en était fini pour moi. Mais quelques années plus tard, grâce à ma maman, l’envie de danser m’est revenue", explique-t-elle. 

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Elle découvre alors la cyclo-danse en combi (une personne valide et une personne en fauteuil roulant qui dansent ensemble). "J’y ai pris beaucoup de plaisir, l’envie de danser était intacte", souligne la danseuse. Passionnée, elle décide de se former en 2013 pour pouvoir donner des cours de Zumba Gold, c’est-à-dire adaptés aux personnes à mobilité réduite (PMR) mais pas uniquement. 

"Les cours que je propose inclus tout le monde, ils sont adaptés à un public à mobilité réduite, aux seniors mais aussi aux personnes qui n’ont pas de situation de handicap et qui recherchent des cours un peu plus soft. La seule différence avec les cours "classiques", c’est qu’en étant assis on ne fait pas de la Zumba fitness pure et dure", déclare Sandra Benetti, qui a été vice-championne du monde 2014 et 2015 de Wheelchair.

Une Zumba inclusive depuis son salon
Durant le confinement, Sandra a l’idée de donner des cours de Zumba adaptée virtuellement sur la plateforme Zoom, depuis la maison devant un écran. Un concept qui a attiré des personnes du monde entier. "Je n’avais pas forcément anticipé un tel succès : ça a eu un écho à l’international, et particulièrement en France. En effet, j’ai eu la chance d’être mise en contact avec la Présidente de la Fédération Handisport France qui m’a proposé d’organiser des cours de zumba adaptée à distance".

Je pense que le sport (dont la zumba adaptée) permet de changer le regard qu’on porte sur les femmes handicapées

"J’ai eu envie de lancer ces cours virtuels pendant le confinement parce que je me suis dit que les gens avaient besoin de se changer les idées. La Zumba permet vraiment de penser à autre chose, elle apporte du bonheur et permet  de se défouler, cette danse a vraiment tous les bienfaits du sport ", soutient-elle.  

Comme l’explique l’association française FDFA "Femmes handicapées, citoyennes avant tout !", au-delà des bienfaits sur la santé, pratiquer un sport pour les personnes en situation de handicap est un puissant vecteur de lien social, d’estime et de bien-être. Cela permet aussi de se réapproprier son corps et son image.


"Le plus de notre démarche, c’est que ces cours sont accessibles à toutes et tous, il suffit d’avoir une chaise à disposition à la maison et tout le monde peut suivre le cours. Je pense si tant de personnes se sont inscrites c’est parce qu’elles n’avaient plus l’obstacle de l’accessibilité. C’est plus facile de le faire à la maison, l’infrastructure requise pour les personnes en chaise en roulante n’est plus une contrainte", souligne Sandra Benetti.

L’accessibilité reste encore et toujours un problème
Dans l’Union Européenne, le handicap, léger ou lourd, touche une personne sur six, soit plus de 80 millions de citoyens. Pourtant Sandra Benetti est la seule professeure paraplégique en chaise roulante à donner ce cours de sport adapté en Europe : "Je pense que si je suis la seule en Europe à donner cours de Zumba adaptée, c’est parce que les personnes en chaise roulante n’osent peut-être pas. Par exemple, moi aussi au début, je me disais que ce n’était plus possible de continuer à danser, parce que dans la danse, il faut accepter le regard de l’autre".

J’ai cru que la danse s’en était fini pour moi. Mais quelques années plus tard, grâce à ma maman, l’envie de danser m’est revenue

Le manque d’accessibilité entre également en jeu : "Personnellement quand j’ai fait la formation pour pouvoir donner cours, j’ai dû la suivre à l’étranger : à Londres et à Orlando en Floride, où se déroule chaque année des conventions internationales avec le créateur de la Zumba, Beto Perez. En fait ça n’existait pas en Belgique".

"Ça peut réellement mettre un frein à celles et ceux en chaise roulante qui veulent se lancer dans ce sport. Aussi, en étant en chaise roulante, on a toujours le fameux problème d’accessibilité aux bâtiments, on a besoin d’aide pour y accéder et pour donner des cours à des PMR, trouver une salle adaptée et accessible, c’est parfois la croix et la bannière ".


Validisme : construire une société sous le prisme des personnes valides
Ces obstacles d’accessibilité font, entre autre, partie de ce qu’on appelle le validisme. Il s’agit de discrimination basée sur le handicap qui consiste à tout considérer à travers le prisme des personnes valides. La philosophe Charlotte Puiseux explique que dans une société capitaliste un corps valide est rentable et utilisable. Ce n’est pas le cas pour un corps handicapé. Il existe donc une hiérarchie des corps.

►►► A lire : Coronavirus: les femmes handicapées s'expriment "contre leur invisibilité"

En Belgique, selon les derniers chiffres de Statbel en 2019, seulement 24% des 15-64 ans qui souffraient d’un handicap ou de problèmes de santé de longue durée avaient un emploi et ils étaient 41% d’entre eux à travailler en temps partiel.

Le culte du corps valide dans le sport
Ces notions de validité et d’invalidité des corps sont aussi présentes dans le sport, ce qui expliquerait pourquoi les femmes (handicapées) ont longtemps été laissées pour compte.

En effet, dans son mémoire en sciences politiques axé sur les femmes handicapées dans le milieu sportif de compétition, Flavie Duchassin explique que "le sport représente une institution historiquement masculine prônant la valorisation du corps valide. Ainsi, il y aurait bel et bien des facteurs rejetant les femmes handicapées. Les raisons de cette exclusion peuvent en partie être liées à l’emprise historique des hommes sur le milieu sportif".

Historiquement, les femmes ont toujours évolué dans l’ombre des hommes dans le milieu sportif. La raison invoquée était leur "spécificité biologique", à savoir celle de "porter la vie". Ce n’est que durant le 20ème siècle qu’elles finissent peu à peu à accéder à la pratique sportive compétitive. Mais, leur supposée "infériorité biologique" les contraint à concourir séparément des hommes.

Je me dis que si on nous voit sûres de nous à travers notre danse, cela pourrait avoir comme effet de se dire qu’il n’y a aucune différence entre être vues assisses ou debout

"La prégnance de ces normes dans le temps fait donc qu’aujourd’hui, les femmes, qu’elles soient valides ou handicapées, sont et resteront probablement toujours moins nombreuses que les hommes à pratiquer le sport en compétition puisque celui-ci reste un "entre-soi masculin", souligne Flavie Duchassin.

Le handicap, un enjeu féministe ?
Dominique Masson, professeure à l'Institut d'études féministes et de genre de l'Université d'Ottawa explique dans son ouvrage, que le handicap est un enjeu féministe car il est socialement construit. Le but n’étant pas de nier la matérialité des corps : certaines femmes ne peuvent se déplacer en marchant, utiliser leurs cordes vocales, leurs oreilles ou leur cerveau de la même façon que le font "les femmes du groupe majoritaire, dit "sans incapacités"", d’autres peuvent aussi éprouver des souffrances physiques ou ressentir une très grande fatigue corporelle.

L’auteure défend qu’il s’agit plutôt de dire que les sociétés interprètent les corps et leur attribuent des significations en fonction "de discours et de normes socialement construites, ce qui entraîne des conséquences pour les personnes qui dévient de la norme tout comme pour celles qui y correspondent. En effet, ce travail de différenciation produit des positions sociales et des rapports de pouvoir qui inscrivent les sujets dans une dynamique d’inclusion-exclusion ".

Le sport représente une institution historiquement masculine prônant la valorisation du corps valide. Ainsi, il y aurait bel et bien des facteurs rejetant les femmes handicapées. Les raisons de cette exclusion peuvent en partie être liées à l’emprise historique des hommes sur le milieu sportif

Le handicap serait donc un enjeu féministe : "Le handicap est une catégorie identitaire dans laquelle nous pouvons entrer à tout moment, et dans laquelle nous nous retrouverons toutes si nous vivons assez longtemps", précise la sociologue. Bref, comme l’explicite l’auteure, il est important que tout le monde, et aussi les féministes, comprennent que les femmes handicapées ne sont pas "les Autres", mais "Nous".

A sa manière, c’est ce que fait Sandra Benetti, en donnant l’accès à ses cours pour toutes et tous : "Je pense que le sport (dont la zumba adaptée) permet de changer le regard qu’on porte sur les femmes handicapées. Pour nous, les personnes handicapées, cela nous permet d’avoir plus confiance en nous. La danse en elle-même permet de se construire, de s’exprimer pour tout un chacun et peut-être que pour les femmes handicapées, cela leur permet d’être plus sûre d’elles. Je pense que ça peut apporter vraiment quelque chose de positif d’un point de vue personnel".

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"La danse peut aussi changer le regard des autres. Je me dis que si on nous voit sûres de nous à travers notre danse, cela pourrait avoir comme effet de se dire qu’il n’y a aucune différence entre être vues assises ou debout. Et je pense que ça ne peut être que positif. Ça peut nous redonner une certaine confiance".

Comme Sandra Benetti, le collectif féministe Les Dévalideuses démonte les idées reçues sur le handicap sur leur compte instagram.

A noter
Il est possible de s’inscrire aux cours de Sandra Benetti via sa page facebook

Cet article est une contribution externe.

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50 ans du MLF: quels liens avec le féminisme belge? , femmes ; feminisme, histoire,

30 Août 2020, 14:00pm

Publié par hugo

50 ans du MLF: quels liens avec le féminisme belge?
50 ans du MLF: quels liens avec les féministes belges?
50 ans du MLF: quels liens avec les féministes belges? - © AFP
 
Camille Wernaers
 Publié le mercredi 26 août 2020 à 14h19
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Ce 26 août, le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) a 50 ans. En France, ce mouvement féministe autonome et non-mixte a revendiqué la libre disposition du corps des femmes et a questionné la société patriarcale.

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Il est créé le 26 août 1970, lorsque neuf femmes essaient de déposer, sous l'Arc de Triomphe à Paris, une gerbe pour la femme du Soldat inconnu. Elles seront arrêtées par la police. C’est la première action du groupe féministe, une action médiatique. “Il y a encore plus inconnu que le soldat inconnu, sa femme” est depuis devenu un slogan… bien connu dans les milieux féministes. Elles utilisent également un slogan qui fera du bruit : "Un homme sur deux est une femme".

Libérer les femmes
“La presse prend ainsi conscience de l’existence d’un mouvement qu’elle baptise "Mouvement de libération de la Femme française". Les actrices de cette première apparition publique ne rectifieront qu’une chose : il s’agit bien d’un Mouvement de libération, mais de libération des femmes et non de la Femme et encore moins de la femme française. En ce temps-là, le langage était celui de la libération, il était celui de la révolution”, écrit la philosophe et autrice française Martine Leibovici dans un article sur le sujet.

Un homme sur deux est une femme

La nuance est importante car “la” femme n’existe pas, les femmes, dans leur pluralité, sont touchées par des discriminations sexistes. A cette époque, juste après mai 68, c’est (déjà) la non-mixité du MLF qui marque, on dit qu’elle est “une révolution dans la révolution”.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

“Durant les années 1960, des mouvements contestataires éclatent un peu partout dans le monde. Ils dénoncent les inégalités sociales, le racisme, le colonialisme, l’impérialisme ou les atteintes à l’environnement. Surtout chez les jeunes, l’espoir est grand d’un monde nouveau, libéré des anciennes relations d’autorité et des tabous liés au corps et à la sexualité. Ces remises en question stimulent les femmes à rejeter leur condition. Parti des États-Unis, un féminisme radical gagne de nombreux pays. Dénommé ‘néo-féminisme’ ou ‘féminisme de la deuxième vague’ (pour le démarquer du féminisme né au 19e siècle), il exige la “libération des femmes” et une société juste et solidaire”, écrit l’historienne belge Claudine Marissal dans un article.

Trois lettres qui en imposent
MLF, trois lettres qui vont s’imposer par la suite dans la lutte pour le droit à l’avortement et le droit à la contraception. Le 5 avril 1971, de nombreuses militantes du Mouvement de Libération des Femmes signent le "Manifeste des 343", publié dans le Nouvel Observateur. Autant de femmes, parmi lesquelles des personnalités comme Catherine Deneuve ou Simone de Beauvoir, affirment avoir avorté. L’avortement est illégal, elles s’exposent donc à des potentielles poursuites pénales.

Durant les années 1960, des mouvements contestataires éclatent un peu partout dans le monde [...] Ces remises en question stimulent les femmes à rejeter leur condition. Parti des États-Unis, un féminisme radical gagne de nombreux pays

Les militantes françaises seront également impliquées dans au moins deux procès importants, selon France Inter. Le 8 novembre 1972, à Bobigny, le Mouvement de Libération des Femmes manifeste lors du procès en correctionnelle de Michèle Chevalier dans l'affaire de l'avortement clandestin de sa fille, Marie-Claire, enceinte à la suite d'un viol. C’est Gisèle Halimi, avocate et figure féministe décédée en juillet, qui assure la défense de ce procès dit "de Bobigny". Michèle Chevalier ne sera pas condamnée. En 1973, la loi Veil légalise l'interruption volontaire de grossesse. En Belgique, il faut attendre 1990 pour une dépénalisation partielle de l’avortement.

En 1974, deux touristes belges en voyage en France, Anne Tonglet et Araceli Castellano, sont violées par trois hommes. Le procès qui s’ouvre en 1978 permet d’ouvrir largement les discussions sur le viol dans la société. Les deux femmes sont défendues par Gisèle Halimi. Le MLF se mobilise pour faire du bruit autour de ce procès. Elles sont accusées d'avoir été "consentantes" et "provocantes" durant le procès. L'un des auteurs, le meneur, est condamné à 6 ans de prison, les deux autres à quatre ans. La circonstance aggravante de crime en réunion n'est pas retenue par le jury. Deux ans plus tard, en France, une loi reconnaît le viol comme un crime passible de 15 ans de prison.

►►► A lire : Le "procès du viol" pour faire changer la honte de camp


Et en Belgique ?
Ce féminisme arrive aussi en Belgique en 1970 : de petits groupes se forment et rassemblent les femmes pour dénoncer les discriminations qu’elles subissent. "Il y a beaucoup d’échanges entre les féministes françaises et belges. Les 13 et 14 mai 1972, les Belges se rendent en bus jusqu’à Paris pour assister aux Journées de dénonciations des crimes contre les femmes, organisées notamment par le MLF. Ce qu’elles voient sur place les impressionnent : les militantes féministes dansent, chantent, hurlent leur colère. Cela a décidé les féministes belges à faire la même chose", indique Claudine Marissal, historienne au Centre belge de recherches et d'archives spécialisé dans l'histoire des femmes (Carhif), contactée par nos soins.

C’est le slogan fameux, "le privé est politique". Elles partent de l’individuel pour aller vers le collectif, le sociétal. C’est très important car le féminisme est un mouvement social

Elles invitent Simone de Beauvoir à venir en Belgique. Celle-ci n’est disponible que le 11 novembre 1972. Qu’à cela ne tienne : elles organisent la première Journée nationale des femmes ce jour-là. C’est l’une des toutes premières journées des femmes en Europe. 8000 femmes se rassemblent à Bruxelles pour écouter Simone de Beauvoir. Depuis, la Journée nationale des femmes n’est organisée qu’en Flandre chaque 11 novembre, sous le nom " Vrouwendag ". Du côté francophone du pays, on lui préfère la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.

"Elles se parlent, elles s’inspirent"
"C’est une caractéristique des féministes de la deuxième vague, elles se nourrissent les unes des autres, elles se parlent, elles s’inspirent des actions. Elles parlent de libérations des corps. Il y a, en même temps, l’invention de nouveaux modes de militances. Les féministes belges échangent aussi avec les Dolle Mina, aux Pays-Bas, ou encore avec les féministe américaines", souligne Claudine Marissal.

Les Belges se rendent en bus jusqu’à Paris [...] Ce qu’elles voient sur place les impressionnent : les militantes féministes dansent, chantent, hurlent leur colère

Les Dolle Mina hollandaises ont choisi l’humour comme moyen de militance. Elles inversent les rôles, elles draguent ouvertement les hommes, leur pincent les fesses dans la rue. Le 4 mars 1970 a lieu à Anvers la première manifestation des Dolle Mina belges : elles fument dans le hall d’une compagnie d’assurances qui interdit à ses employées, mais pas à ses employés masculins, de fumer dans les bureaux.

Dans le même temps se crée en Belgique le FLF, Front de Libération des Femmes. Trois lettres significatives, encore. En 1973, une nouvelle section du MLF est fondée à Bruxelles et "organise des réunions ouvertes à toutes chaque quatrième mardi du mois à 20h30 au Café Verscheuren, Parvis de Saint-Gilles".

Des générations de femmes
"Elles sont d’une grande radicalité, explique Valérie Lootvoet, directrice de l’Université des femmes. En 1972, les féministes belges impriment par exemple Le Petit Livre Rouge des Femmes, qui est toujours disponible en ligne. Elles créent des groupes de consciences, en s’inspirant aussi des Françaises. Ce sont des groupes en non-mixité qui permettent de partir de l’intimité des femmes, du "je", pour aller vers le collectif, le "nous". Comme elles se parlent, elles se rendent compte qu’elles vivent des discriminations communes, aussi dans l’espace privé. C’est le slogan fameux, "le privé est politique". Elles partent de l’individuel pour aller vers le collectif, le sociétal. C’est très important car le féminisme est un mouvement social".

►►► A lire : "Les femmes ne sont pas mises en valeur dans l'histoire"

L’Université des femmes est créée à cette époque en Belgique, par des femmes de ce mouvement. "Elles se rendent aussi bien compte qu’elles ne connaissent rien des femmes qui les ont précédées. Or, il n’y a pas de génération spontanée de féminisme, d’auto-entreprenariat du genre. On ne fait rien toute seule. Pour faire du féminisme, on se base forcément sur les autres générations de femmes et leurs combats. Malheureusement, souvent, on connaît mal ou pas du tout cette Histoire, car elle se perd. Elle n’est pas enseignée dans les lieux institutionnels, comme les écoles. Il est terrible ce manque de transmission, il doit encore se faire par les associations de terrain", précise-t-elle.


A voir
Jusqu'au 30 août, l'exposition "Libérer les femmes, changer le monde", créée par le Carhif, au musée BELvue.

"Au début des années 1970, les féministes sont dans la rue. Donnant un nouveau souffle à d’anciennes revendications, elles exigent pour les femmes l’égalité dans la famille, à l’école, au travail et dans la loi. Elles portent aussi un nouveau regard sur le corps, dénoncent les préjugés et les violences et réclament une sexualité épanouie et le droit de maîtriser sa fécondité. Leur militance est jeune et dynamique : elles écrivent, s’assemblent, manifestent et organisent des actions joyeuses et tapageuses dans l’espoir d’une société solidaire, égalitaire et épanouissante pour tous et toutes.

Aujourd’hui, leurs revendications et leurs analyses restent d’une brûlante actualité. Car malgré d’indéniables progrès, beaucoup reste à faire pour une société égalitaire".

 

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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_50-ans-du-mlf-quels-liens-avec-le-feminisme-belge?id=10569520

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