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Le blog de hugo,

91 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

31 Octobre 2022, 05:04am

Publié par hugo

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BONNNE ANNIVERSAIRE MON BLOG DE 11 ANS

31 Octobre 2022, 04:34am

Publié par hugo

BONNE  ANNIVERSAIRE  MON BLOG 💗💗💗💗💗💗💗💗💗💗💗💗💗😍😍😍😍😍😍😍😘😘😘😘😘

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Jennifer Lufau : “Il était temps d’agir contre les discriminations, c’est ainsi qu’Afrogameuses est née”

31 Octobre 2022, 03:17am

Publié par hugo

 10 OCTOBRE 2022
Articles récents \ DOSSIERS \ Cybersexisme : quand les femmes prennent trop de place sur Internet
Jennifer Lufau : “Il était temps d’agir contre les discriminations, c’est ainsi qu’Afrogameuses est née”
ennifer Lufau a fondé l’association Afrogameuses en 2020. Cette association a pour objectif de mettre en avant des joueuses et streameuses noires ou afrodescendantes, mais également de sensibiliser aux discriminations auxquelles elles peuvent être confrontées.  
Jennifer Lufau joue aux jeux vidéo depuis l’enfance, mais sa pratique a souvent été altérée par le sexisme et le racisme auxquels elle a été confrontée, en particulier lorsqu’elle jouait en ligne. Elle a fondé l’association Afrogameuses en 2020, avec l’objectif de mettre en avant des joueuses et streameuses, ainsi que les professionnelles de l’industrie vidéoludique noires ou afro descendantes et de sensibiliser le public aux discriminations auxquelles elles peuvent être confrontées.

Quand avez-vous fondé l’association Afrogameuses et dans quel but ?  
J’ai créé Afrogameuses en 2020 parce que je me sentais un peu isolée en tant que joueuse, plus particulièrement en tant que joueuse afro descendante. Pendant mon adolescence, on m’a souvent renvoyé à une image de fille qui n’est pas normale parce qu’elle s’intéresse à la pop culture et aux jeux vidéo. J’ai vécu plusieurs expériences négatives à cause de ces préjugés.  

Mais le déclic est arrivé à l’âge adulte, notamment avec des mouvements comme Black Lives Matter. De mon côté, j’étais dans une période assez difficile de ma vie et j’avais envie de raconter mon expérience, avec l’idée que d’autres personnes partageaient sans doute un vécu similaire au mien. J’ai d’abord créé un blog, sur lequel je parlais de mon quotidien. Le jeu vidéo avait une grande place dans ma vie et j’abordais les expériences négatives que j’avais vécu en tant que joueuse. 

J’ai souhaité aller plus loin en mettant en évidence d’autres témoignages. J’ai donc contacté quatre femmes noires pour réaliser des interviews. J’ai dû me tourner vers des joueuses d’autres pays, car je n’ai pas trouvé de participantes en France. En discutant avec elles, j’ai rapidement constaté que nous avions des vécus similaires. Malheureusement, cela incluait des comportements haineux à notre encontre, qui prenaient place lorsqu’on jouait ou streamait. C’est ce qui m’a fait réaliser que je n’étais pas la seule à vivre ça.  

Par la suite, j’ai donc créé un compte Instagram pour trouver d’autres joueuses, puis j’ai cherché des associations françaises axées sur les jeux vidéo. Il y en avait déjà plusieurs, ce qui m’a motivé à en créer une qui serait plus spécifiquement centrée sur les joueuses noires et afro descendantes. C’était une manière pour moi d’aller plus loin et de dépasser le cadre d’Instagram. Il était temps d’agir contre les discriminations, c’est ainsi qu’Afrogameuses est née. Aujourd’hui, l’association compte environ 400 membres, majoritairement francophones. Elles viennent de France, du Canada ou d’Afrique francophone. Pour certain·es, il s’agit d’une forme d’entre-soi, de communautarisme. On veut se défaire de cette image, en mettant en avant le fait que les joueuses noires et afro descendantes sont des joueuses à part entière.

L’association a plusieurs objectifs. Tout d’abord visibiliser pour s’éloigner des stéréotypes, en montrant qu’un·e joueuse/joueur pouvait aussi être une femme, une femme noire, afro descendante. Dans cette idée, nous souhaitons sensibiliser aux discriminations et aux comportements inappropriés à leur encontre. Pour lutter contre ces phénomènes, nous avons créé un safe space au sein de l’association. Tou·tes les membres ont accès à des espaces de discussion mixtes et non mixtes, pour permettre un partage des expériences et offrir du soutien à celles et ceux qui en ont besoin. Le troisième objectif est de travailler sur l’insertion professionnelle. On sait que beaucoup de personnes jouent aux jeux vidéo, mais elles n’imaginent pas nécessairement les perspectives professionnelles de ce secteur. Nous souhaitons donc mettre en avant les métiers du jeu vidéo et aider les personnes qui souhaiteraient travailler au sein de l’industrie vidéoludique. Pour cela, nous avons mis en place un programme de mentorat, ELEVATE, qui permet de mettre en relation des personnes qui souhaitent travailler dans l’industrie vidéoludique avec des professionnel·les du secteur. Enfin, nous souhaitons travailler avec les actrices/ acteurs de l’industrie vidéoludique, les studios et les autres associations pour faire en sorte de valoriser l’inclusivité au sein des équipes ou à travers les représentations proposées dans les jeux, par exemple.

Pouvez-vous donner des exemples de discriminations que vous avez pu vivre en tant que joueuse ou streameuse ?  
Le sexisme est quasi quotidien. C’était d’autant plus vrai quand je jouais régulièrement en ligne à des jeux comme League of Legends, DOTA et des MMOs comme Neverwinter ou AION. J’aimais beaucoup les jeux en ligne, mais la plupart du temps je jouais avec des personnes que je ne connaissais pas et j’avais l’habitude de créer des héroïnes noires quand j’en avais la possibilité, donc on m’octroyait souvent un rôle de soutien. Ce rôle est généralement considéré comme étant typiquement féminin, alors qu’un personnage qui a un physique masculin ou viril est souvent offensif, il prend les devants et attaque. En plus de cette place spécifique qu’on m’attitrait, j’avais souvent droit à des commentaires désobligeants en vocal ou dans le chat de la part de personnes qui avaient remarqué mon pseudo féminin. On me disait, par exemple, que je pouvais retourner à la cuisine et que je n’avais rien à faire sur un jeu vidéo.  

J’ai aussi vécu du racisme de la part de personnes avec lesquelles je jouais régulièrement qui ne connaissaient pas mon visage. J’ai eu plusieurs fois la même remarque au moment où on échangeait nos profils Facebook, quand on commençait à mieux se connaître : « Tu ne ressembles pas à ce que j’avais imaginé. Ta voix est trop douce pour que tu sois noire. » Elles/ils étaient surpris·es de ne pas avoir remarqué que j’étais noire. J’aurais dû avoir une voix un peu agressive ou des comportements différents selon leurs préjugés.  

Les discriminations prennent aussi place sur Twitch. Je me suis rendu compte que les comportements étaient les mêmes que ceux que j’avais pu rencontrer quand je jouais en ligne. Cela se traduit par des commentaires sexistes et racistes. Certaines personnes ne supportent pas qu’une personne noire soit sur Twitch. Un jour, quelqu’un m’a écrit : « va faire du mafé », ce qui me renvoie au fait que je sois une femme et cela suppose je sois d’origine africaine et que je cuisine du mafé. C’est un commentaire qui m’a beaucoup marquée et qui met en avant l’intersection entre les discriminations. Il y a également des choses bien plus virulentes comme : « Va mourir », « On n’aime pas les noir·es ».

 Les membres d’Afrogameuses ont-elles vécu des expériences similaires ?  
Oui, les membres d’Afrogameuses sont victimes des mêmes comportements. Elles me partagent quotidiennement des captures d’écran des messages insultants qu’elles reçoivent. Lorsque j’ai créé Afrogameuses, je suis partie de mon expérience et je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule, c’est ce qui m’a motivée à fonder l’association. J’ai réalisé que nous étions vraiment nombreuses à être passionnées de jeux vidéo mais que, malheureusement, nous partagions aussi des discriminations similaires. Cette haine que nous vivons nous a aussi rassemblées.  

Quelles solutions Afrogameuses propose-t-elle pour lutter contre le cyberharcèlement ?  
Une forme d’entraide se met en place sur Twitch. À chaque fois qu’une streameuse d’Afrogameuses commence son stream, il y a des personnes de l’association qui sont là pour modérer ou simplement pour être présentes. Lorsqu’il y a un raid raciste ou sexiste, on essaye aussi de venir en masse sur la chaîne pour soutenir la streameuse et être à l’écoute. On ne peut pas leur dire de passer outre, parce que c’est grave ce qui leur arrive, mais on les comprend et c’est la première étape : on comprend parce qu’on l’a aussi vécu.  

On est également en train de mettre en place un projet, The Watch, qui a été initié par l’association anglaise Melanin gamers. The Watch a pour but de dénoncer le racisme dans le jeu vidéo. On souhaite rejoindre ce projet car nous avons les mêmes objectifs et nous voulons partager les preuves de racisme qu’on a recueilli au fil du temps. Le but est de sensibiliser aux comportements discriminants à l’encontre des joueuses et des streameuses.  

Pour ce qui est de leur protection plus formelle, c’est délicat parce qu’il n’y a pas de procédure claire, notamment sur Twitch. Tout ce qu’on peut faire aujourd’hui c’est bannir, signaler et supprimer les messages. Mais nous sommes aussi en contact avec Twitch, nous avons fait remonter les informations et nous nous attendons à ce qu’elles/ils fassent plus au niveau de la modération. Twitch met des choses en place mais pour l’instant les résultats ne sont pas vraiment visibles, même si cela progresse.
Dans la même idée, on relaie aussi un guide anti-cyberharcèlement, créé par l’association Women in Games, qui est disponible sur leur site. Ce guide rappelle les règles juridiques liées au cyberharcèlement et la manière dont il impacte les femmes. Il propose aussi des moyens de se protéger mais la responsabilité repose beaucoup sur les victimes et pas assez sur les personnes qui cyberharcèlent. Pour moi, c’est là qu’il faut changer les choses. Il y a une responsabilité qui ne devrait pas être celle de la victime mais celle des personnes qui harcèlent et des plateformes qui ne modèrent pas assez. Le guide anti-cyberharcèlement de Women in Games dit aux personnes de signaler, bannir etc., parfois de reporter sur la plateforme Chorus qui permet de signaler ce type de comportements, mais il faut aller plus loin. 

Les joueuses se font parfois harceler par messages, elles sont hypersexualisées ou dénigrées. Il arrive que le cyberharcèlement dépasse le cadre d’internet. Certaines joueuses ou streameuses se font suivre dans la rue par des personnes qu’elles ont rencontré en jeu ou sur Twitch. Beaucoup de personnes vont porter plainte mais les plaintes ne sont pas recevables car les autorités n’ont pas assez d’informations ou ne prennent pas ces plaintes au sérieux. Il faut donc que tout cela soit davantage encadrer, que les procédures et protocoles soient plus clairs, pour protéger les victimes et leur enlever le poids de la responsabilité. Le cyberharcèlement a des conséquences sur la santé mentale, sur la manière dont on évolue au sein de la communauté vidéoludique.

 Propos recueillis par Emilie Gain 50-50 Magazine 

Lire aussi : Marginalisation, harcèlement et discriminations : quelle place pour les joueuses en ligne ?

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Étiquettes : Association Culture France Sexisme


https://www.50-50magazine.fr/2022/10/10/jennifer-lufau-il-etait-temps-dagir/

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Le documentaire "Amazonie, cœur de la Terre Mère" : parole aux peuples autochtones

31 Octobre 2022, 02:47am

Publié par hugo

 Le documentaire "Amazonie, cœur de la Terre Mère" : parole aux peuples autochtones

hier à 11:32

Temps de lecture
5 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades
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ECOFEMINISME
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La princesse Esmeralda de Belgique a co-réalisé le film "Amazonie, cœur de la Terre Mère" pour sensibiliser l’opinion à la déforestation de la forêt amazonienne et à la violation des droits des peuples autochtones. Les premières images du documentaire présentées au public à quelques jours des élections brésiliennes ont soulevé de nombreuses questions autour du lien entre l’urgence climatique et la protection des droits humains.

Ce dimanche 30 octobre, les Brésilien·nes éliront leur prochain président. Sous le mandant du président d’extrême droite brésilien Jair Bolsonaro, la déforestation annuelle en Amazonie a augmenté en moyenne de 75% par rapport à la décennie précédente. Le scrutin qui l’oppose à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, se révèle déterminant non seulement pour le futur des populations locales, mais aussi celui de toute la planète.

La crise climatique est aussi une crise des droits humains, des droits des peuples indigènes, des droits des femmes qui sont à la pointe du combat !

Comme l’indique l’ONU, "vivant en harmonie avec la nature, les peuples autochtones contribuent à sauvegarder 80% de la biodiversité mondiale et détiennent bon nombre des solutions à la crise climatique, bien qu’ils constituent moins de 5% de la population mondiale."

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L’urgence… depuis 60 ans
En 2021, Patricia Espinosa, secrétaire exécutive d’ONU Climat déclarait : "Les peuples indigènes doivent faire partie de la solution au changement climatique. En effet, ils possèdent les connaissances traditionnelles de leurs ancêtres. La valeur importante de ce savoir ne peut, et ne doit, pas être sous-estimée."

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C’est pour mobiliser l’opinion publique et pousser les dirigeant·es à l’action que la princesse Esmeralda de Belgique, activiste et ambassadrice WWF UK et Stop Ecocide International a co-réalisé le film "Amazonie, cœur de la Terre Mère" avec Gert-Peter Bruch engagé depuis plus de 30 ans pour la protection de la forêt amazonienne.

Leur documentaire suit cinq leaders autochtones de quatre générations différentes : le chef Raoni Metuktire du peuple Kayapo, le chef Valdelice Veron des Guarani-Kaiowa, le chef Ninawa du peuple Huni Kui, le chef Kretã Kaingang des Kaingang et la militante autochtone Val Munduruku du peuple Munduruku.

En fil conducteur, la nécessité de délimiter et de protéger l’ensemble des terres indigènes. Le récit présente un historique de ce combat vieux de 60 ans en passant de la création du parc national du Xingu en 1961, à la contribution des frères Vilas Boas, ou la visite du roi Léopold III qui a vécu plusieurs mois avec les communautés indigènes, mais aussi la tournée mondiale du chef Raoni et Sting en 1989 (qui a permis de sensibiliser et de récolter des fonds au niveau international) jusqu’à la COP26 à Glasgow en 2021.

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COP26 : focus sur les enjeux genrés du changement climatique

Ecocide et génocide
Les premières images ont été présentées au public le jeudi 20 octobre à Bruxelles. Le visionnage fut suivi d’un débat modéré par la journaliste Séverine Dieudonné où sont intervenu·es, en plus des deux réalisateur·rices, la militante brésilienne Val Munduruku, l’activiste belge Adélaïde Charlier et le représentant en charge du dossier MERCOSUR pour l’Europe, Stefaan Pauwels.

"J’ai une relation très particulière à l’Amazonie qui me vient de mon père [le roi a créé le Fonds Léopold III pour l’exploration et la conservation de la nature en 1972]. Il a noué des contacts avec le chef Raoni. J’avais envie de raconter cette lutte du peuple indigène qui continue aujourd’hui avec les jeunes leaders", a introduit Esmeralda de Belgique.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Selon elle, il est crucial que le grand public prenne conscience de la connexion entre la destruction de la forêt amazonienne et les massacres des peuples indigènes. "La crise climatique est aussi une crise des droits humains, des droits des peuples indigènes, des droits des femmes qui sont à la pointe du combat !", éclaire-t-elle.

À lire aussi
Comment les femmes indigènes se mobilisent pour sauver l’Amazonie

Val Munduruku a abondé dans ce sens : "Je me présente ici avec six autres représentant·es d’autres peuples du Brésil. Nous observons de nombreuses menaces sur nos territoires. Il y a un grand taux de déforestation dans notre pays, et ce principalement depuis ces quatre dernières années. Nous sommes les premières victimes du changement climatique, mais nous savons que nous y contribuons le moins. C’est urgent de parler de tout ça. Nous les jeunes avons compris que nous devons nous joindre à nos leaders, et ce, pour les générations futures."

Il y a un malaise, vous ne trouvez pas ? Ça fait trente ans que les jeunes alertent. Cette inertie, pourquoi ? Qu’est-ce qu’on attend ?

À lire aussi
Lidia Rodriguez Prieto : l’écoféminisme, replacer le vivant au centre de tout

Droits humains en ligne de mire
La cofondatrice du mouvement Youth for Climate, Adéalide Charlier qui a découvert l’Amazonie en 2019, après avoir traversé l’océan en bateau pour rejoindre la Cop25, a elle aussi pris la parole. "J’ai quitté les terres européennes en tant qu’activiste climatique, je suis revenue en tant qu’activiste pour les droits humains. Défendre les droits des peuples autochtones signifie défendre non seulement la forêt amazonienne, mais surtout la meilleure solution face à l’urgence climatique."

L’activiste a notamment évoqué à l’audience sa rencontre avec Anita, une jeune femme militante issue des peuples autochtones devenue l’une de ses grandes amies. "Elle se réveille aussi comme moi tous les matins avec la volonté de défendre ses idées, mais elle, elle n’a pas le choix, c’est une question de survie." Pendant son périple, elle dit avoir réalisé la responsabilité que nous portons en tant qu’Européen·nes par rapport à ces enjeux. "Non seulement une responsabilité historique par la colonisation, mais aussi celle liée aux accords commerciaux. Nous sommes, à travers notre consommation, responsables directement ou indirectement de ce maintien de la déforestation."

Nous sommes les premières victimes du changement climatique, mais nous savons que nous y contribuons le moins.

En réponse, Stefaan Pauwels a rappelé que le Parlement européen a récemment voté en faveur d’une nouvelle proposition contre la déforestation qui, pour la première fois, interdirait dans nos magasins les produits issus à la déforestation et aux violations des droits humains.


© Tous droits réservés
Un futur incertain
Dans le documentaire "Amazonie, cœur de la Terre Mère", les mots de Severn Cullis-Suzuki au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 entrent en résonance avec ceux de Greta Thunberg ou de la militante écologiste Txai Surui qui a plaidé la cause de son peuple à la COP26.

Au regard de ces archives, la princesse a interpelé le public : "Il y a un malaise, vous ne trouvez pas ? Ça fait trente ans que les jeunes alertent. Cette inertie, pourquoi ? Qu’est-ce qu’on attend ?" Elle a par ailleurs rappelé que la forêt amazonienne représente le poumon vert de la planète. "C’est notre futur à tous·tes ! Chacun·e peut avoir un impact et convaincre quelqu’un d’autre pour faire pression. La puissance du peuple force le changement."

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

L’élection de dimanche influera sans nul doute le courant de l’histoire. Au cœur des enjeux notamment la démarcation des terres amazoniennes au Brésil, la question de l’or qui reste une cause de massacre, et la déforestation causée par l’agriculture intensive. "Le président brésilien aujourd’hui ne dialogue pas avec les peuples autochtones. Lula a promis, s’il était élu de mettre en place un ministère des affaires autochtones, nous avons espoir", a conclu Val Munduruku.

Brésil : combat de coqs entre Lula et Bolsonaro – JT 29/10/2022

Brésil : combat de coqs entre Lula et Bolsonaro
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https://www.rtbf.be/article/le-documentaire-amazonie-coeur-de-la-terre-mere-parole-aux-peuples-autochtones-11095292

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In Léa Bayekula We trust, un mental d’acier pour accéder au top

31 Octobre 2022, 02:41am

Publié par hugo

 In Léa Bayekula We trust, un mental d’acier pour accéder au top

samedi dernier à 15:35

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6 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades
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Dans la série In… We Trust (en français : "Nous croyons en"), Les Grenades vont à la rencontre de femmes arrivées là où personne ne les attendait. Cette semaine, place à Léa Bayekula, championne de para-athlétisme. Armée de sa volonté hors norme cette sportive vise le haut du podium et change le regard que la société porte sur les personnes en situation de handicap.

C’est entre ses entrainements et son départ en Turquie pour un stage intensif que nous retrouvons Léa Bayekula, athlète paralympique pratiquant le 100m, 400m et 800m. Sous les rayons de soleil de ce milieu d’automne, les yeux rivés vers l’avenir, elle nous raconte son histoire.

Le plaisir de la compétition
Léa Bayekula voit le jour il y a 27 ans à Bruxelles. "Je suis née avec un développement incomplet de la colonne vertébrale", clarifie-t-elle. Durant son enfance, le regard des autres sur son handicap se révèle lourd à supporter. À l’adolescence, après un changement d’école, au fil des rencontres, la future sportive se fortifie et gagne en confiance.

En 2010, un peu par hasard, elle découvre le handisport. "J’ai été contactée par une association. À la base, les structures spécialisées pour les personnes en situation de handicap ne m’intéressaient pas parce que je ne voulais pas être mise dans une case, mais finalement j’ai accepté de rejoindre le projet." Elle commence alors le basket en fauteuil ; elle est la seule fille sur une équipe de six. "Le sexisme je le sentais par des différences de traitement. Par exemple, quand un joueur arrivait en retard, il devait faire ce qu’on appelle ‘des suicides’, c’est-à-dire des tours de salle, tandis que moi on ne me demandait rien. Je trouvais ça injuste qu’on ne me considère pas de manière égale, du coup, je faisais exprès d’arriver en retard."

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Malgré les accrocs, à travers ce sport, elle se découvre une passion pour la compétition. "J’adorais les matchs, il s’agissait des moments les plus importants pour moi."


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L’aventure de la course
En 2012, elle participe à une "journée de détection" dont l’objectif est de proposer aux sportif·ves en situation de handicap une multitude de disciplines. "C’est là j’ai découvert l’athlé fauteuil. J’ai rencontré Marieke Vervoort [championne paralympique décédée en 2019, ndlr] qui m’a beaucoup inspirée et prodigué de nombreux de conseils pour rouler."

En 2013, Léa Bayekula se lance dans cette discipline qu’elle sent faite pour elle. Elle s’inscrit au White Star Athletics à Woluwe-Saint-Lambert. "Au début, il n’y avait pas d’athlètes en situation de handicap dans ce club. Petit à petit, le lieu est devenu plus inclusif et aujourd’hui, nous sommes une quinzaine !", se réjouit la sportive. Dès le début, accompagnée de son coach François Maingain, elle évolue rapidement et s’entraine trois fois par semaine après ses cours. "On a participé à mon premier Championnat d’Europe à Berlin en 2016. Pour la première fois, je suis tombée sur de vraies concurrentes. En tant que nouvelle, je me sentais super forte et j’ai compris qu’il allait falloir bosser pour atteindre le niveau."

Et c’est ainsi qu’en plus de son cursus de graphisme puis d’éducatrice spécialisée, elle enchaine les entrainements. Elle bénéficie alors d’un aménagement adapté pour aider les sportif·ves espoir et de haut niveau à mener de front leur carrière et leurs études.

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La persévérance quoiqu’il arrive
Les années passent, elle ne lâche rien : Championnat du Monde à Dubaï en 2018, réserviste pour les jeux de Tokyo en 2020, médaille de bronze au Championnat d’Europe en 2021. Les efforts payent. Aujourd’hui, elle est reconnue comme athlète professionnelle et est classée cinquième mondiale de sa catégorie. "Là je me prépare pour le Championnat du Monde de Paris de 2023 avec le coach Claude Issorat."

La coureuse s’entraine tous les jours, notamment au centre de formation pour sportif·ves de haut niveau à Louvain-La-Neuve où s’exercent tous·tes les athlètes qui le souhaitent, valides ou pas. "Le matin, je vais à la salle, ou sur les pistes. Je réalise également des stages à l’étranger, c’est très intense."

Le sexisme, je le sentais par des différences de traitement

Calme de tempérament, Léa Bayekula mène un important travail sur elle-même en plus de ses entrainements physiques. "C’est un sport mental. Il faut une grande discipline. Aujourd’hui, je vise la première place. Je me concentre sur la réussite. J’ai de la chance de bénéficier de beaucoup de soutien de la part de mes proches et de l’équipe qui m’entoure. Le sport, ça peut être dur ; il ne faut jamais oublier ses objectifs."

Ambassadrice du handisport au féminin
La Ligue Handisport Francophone a lancé cette année une campagne de sensibilisation "Ose le handisport au féminin", car elle ne compterait que 25% de femmes parmi ses membres affilié·es. "C’est beaucoup trop peu quand on connaît les bénéfices d’une pratique sportive régulière sur la santé et le bien-être, mais également l’autonomie et l’intégration sociale des personnes en situation de handicap", explique la LHF.

Suite à son parcours exceptionnel, la championne est régulièrement sollicitée comme role model. Récemment, elle était pour la Ville de Bruxelles l’un des visages de She runs. Début 2022, on l’a aperçue dans la campagne réalisée par la COCOF "Je peux pas…#JaiSport" visant à promouvoir le sport au féminin. Mais ce n’est pas tout, depuis 2021, elle est la marraine de l’ONG Handicap internationale qui lutte pour une meilleure inclusion de la personne porteuse d’un handicap dans le monde entier.

Fan de mode et make up, la sportive est également égérie pour la marque Unrun4254 et a noué un partenariat avec Chanel. "J’aime bien le maquillage, le regard est important pour moi. Quand je cours, je me vois dans mon compteur. Je me répète des espèces de mantras pour me donner de la force."

Sur son casque de compétition, l’artiste Denis Meyers a par ailleurs écrit des termes qui inspirent la jeune femme tels que "détermination", "force" ou "lumière" et qui l’aident à se mettre en condition avant de monter sur la piste.

C’est important d’ouvrir le regard


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L’importance de la représentation
Présente sur les réseaux sociaux, la sportive reçoit de nombreux messages de son public. "J’ai l’impression d’être un modèle pour les personnes en situation de handicap. On m’envoie souvent des témoignages comme ‘tu me donnes envie de me mettre au sport’ ou ‘tu me motives’. Ça me fait plaisir de pouvoir inspirer celles et ceux qui ne voient plus la lumière…"

Si les choses bougent, selon l’experte, le handisport reste néanmoins en retrait par rapport au sport valide et ne fait pas l’objet de la même attention médiatique. "Entre sportif·ves, il n’y a pas de jugement. C’est la société qui marque les différences…"

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Ex-aequo : Léa Bayekula, para-athlète belge : "Arrêtez de nous proposer votre aide non-stop : nous voulons et pouvons être autonomes"

Outre sa carrière d’athlète, elle nourrit le rêve d’un jour devenir actrice. "J’ai toujours été attirée par le théâtre parce que depuis que je suis enfant je me demande pourquoi, quand il s’agit de jouer une personne en situation de handicap, on ne prend pas des acteur·rices vraiment concerné·es plutôt que de mettre des acteur·rices valides sur un fauteuil…"

Selon elle, la visibilité des personnes en situation de handicap évolue quand même, elle se dit optimiste. "Avant lorsque je sortais dans la rue, on me dévisageait pour mon handicap comme si la différence n’était pas acceptable. Maintenant, ça a changé, on me perçoit comme quelqu’un qui a sa place dans ce monde. Et si aujourd’hui on me faisait encore une remarque, quoiqu’il arrive, ça ne me toucherait plus. Je suis légitime."

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En interview, sur les pistes ou dans les écoles, notre interlocutrice porte son message d’inclusion. "Je souhaite promouvoir une meilleure compréhension du handicap. C’est important d’ouvrir le regard", conclut-elle.

Pour découvrir tous ses records, par ici.

Dans la série In… We Trust (Nous croyons en)
In Cécilia Ntelo-Wa-Leko We Trust, l’inclusion dès la petite enfance
In Maroua Sebahi We Trust, le foot pour décloisonner
In Sara Rezki We Trust, "la boxe m’a sauvé la vie"
In Chantal-Iris Mukeshimana We Trust, la cyclodanse comme renaissance
In Angélique de Lannoy We Trust, soulager les nœuds du corps
In Manon Collette We Trust, "mon rêve, c’était de voler et j’y suis arrivée !"
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https://www.rtbf.be/article/in-lea-bayekula-we-trust-un-mental-dacier-pour-acceder-au-top-11095161

In Léa Bayekula We trust, un mental d’acier pour accéder au top - rtbf.be

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Le féminicide bientôt reconnu par une loi en Belgique

31 Octobre 2022, 02:16am

Publié par hugo

 Le féminicide bientôt reconnu par une loi en Belgique
La secrétaire d'Etat à l’Égalité des Genres, Sarah Schlitz (Ecolo).
29 oct. 2022 à 10:50

Temps de lecture
3 min
Par Ca. We. pour Les Grenades
Les Grenades
Belgique
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Justice
FEMINICIDE
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
JUSTICE
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Le numéro gratuit pour les victimes de violences conjugales est le 0800 30 030.

Le gouvernement fédéral a adopté vendredi un projet de loi cadre visant à doter la Belgique d’un ensemble d’instruments de protection des victimes de féminicides et de mesure de ces crimes, a annoncé samedi la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, Sarah Schlitz.

La future législation définit la notion de féminicide officiellement, permet de collecter des données statistiques, améliore les droits et la protection des victimes et prévoit de former la police et les magistrats, selon un communiqué de la mandataire Ecolo

"Une première en Europe"
Cette "loi sur la prévention et la lutte contre les féminicides, les homicides basés sur le genre et les violences qui les précèdent" constitue "une première en Europe", selon Mme Schlitz, même si le féminicide figure déjà dans le code pénal d’une dizaine de pays latino-américains, ainsi qu’en Espagne (2004) et en Italie (2013).

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Le projet de loi distingue plusieurs formes de ce type de crime : le féminicide intime (par exemple une compagne), non intime (par exemple une femme dans un réseau de prostitution), indirect (par exemple à la suite d’un avortement forcé ou d’une mutilation génitale féminine) et l’homicide fondé sur le genre (par exemple un homme transgenre).

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Recensement, code pénal : quels sont les enjeux actuels autour des féminicides ?

Différentes formes de violence
Il définit non seulement les féminicides, mais aussi les différentes formes de violence qui peuvent précéder ce type de crime, comme la violence sexuelle, la violence psychologique et le contrôle coercitif.

Pour cerner l’ampleur du problème et de ses caractéristiques, le texte prévoit la publication d’un rapport annuel reprenant les principales statistiques, les caractéristiques des victimes, des auteurs et de la relation entre la victime et l’auteur.

Une étude bisannuelle est prévue, de même qu’un travail d’analyse par un comité interdisciplinaire, afin d’identifier les manquements et de formuler des recommandations au gouvernement.

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Féminicide de Delphine K. : une minute de silence pour son meurtrier organisée dans une école de Charleroi

Droits des victimes
Les victimes d’une tentative de féminicide bénéficieront en outre de nouveaux droits, par exemple celui d’être interrogées par un membre des forces de police du genre de leur choix, d’être reçues dans un local adapté offrant la discrétion nécessaire, par un policier ou une policière formé aux violences fondées sur le genre, ou encore de recevoir des informations sur les mesures de protection existantes : alarme anti-rapprochement, interdiction temporaire de résidence, interdiction de lieu ou de contact, adresse non-communicable, etc.

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Afin d’aider la police et la justice à mieux évaluer les risques encourus par une victime, ou la dangerosité des auteurs, la police et la justice devront, pendant l’enquête, utiliser un outil d’évaluation et de gestion des risques, "un procédé presque unique au monde", selon Mme Schlitz.

Une attention particulière sera accordée aux féminicides et au cycle de la violence qui les précède dans le cadre des formations existantes destinées aux policiers et aux magistrats.

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Féminicide et double infanticide à Awans : "Ne pas occulter la violence masculine"

Jusqu’à présent, le fastidieux travail de recensement des féminicides était pris en charge par les associations féministes en Belgique, sur le blog StopFéminicide.

Des propositions venant de différents partis existaient sur cette question. Une proposition de résolution du PS en 2022 "visant à permettre le recensement officiel des féminicides et la création d’un observatoire des féminicides en Belgique", mais aussi les deux propositions de loi déposées fin 2019 par Défi et le PS pour l’intégration du terme féminicide dans le code pénal.

En Belgique, au moins 19 féminicides ont eu lieu rien que cette année. Le 19ème féminicide s'est produit ce jeudi. Une jeune Espagnole de 23 ans a été retrouvée morte poignardée, dans un appartement de la rue du Midi, à Bruxelles, et son ex-compagnon a été arrêté. 

Selon les statistiques de StopFéminicide, il y a eu au moins au moins 22 féminicides en 2021, 27 en 2020, 24 en 2019, 39 en 2018 et 43 en 2017.

Soit, au minimum, 174 féminicides sur ces six dernières années.

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Féminicides : Un bilan très lourd cette année – Archives JT 2021

Féminicides : Un bilan très lourd cette année
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"La Combattante" au Mois du Doc : Marie-José Tubiana, une vie pour le Darfour

31 Octobre 2022, 02:13am

Publié par hugo

 
De l’intérim à l’état de grâce : le leadership de Sophie Wilmès à la loupe du genre

28 oct. 2022 à 14:05

Temps de lecture
5 min
Par Clémence Deswert*, une chronique pour Les Grenades
Les Grenades
Politique
POLITIQUE BELGE
FEMME
SEXISME
SOPHIE WILMES
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Cet article est le résumé d’un mémoire, ce travail de recherche universitaire est publié en partenariat avec le master Genre.

La Belgique a connu une petite révolution en matière de présence de femmes au sommet du pouvoir. Souvenez-vous : en octobre 2019, Sophie Wilmès (MR) devenait la première Première ministre de notre pays. Devenue ensuite ministre des Affaires étrangères du gouvernement De Croo, elle se met dix-huit mois plus tard en congé de ses fonctions ministérielles, pour raisons familiales, et démissionne en juillet 2022. La libérale reste cependant très populaire, particulièrement du côté francophone.

Dès 2020, Wilmès a dû gérer la crise du Covid-19. Un bousculement des codes du genre semble alors se jouer dans les médias : les qualités traditionnellement associées à la "féminité" (empathie, émotion, qualité d’écoute, altruisme, etc.) semblent particulièrement appréciées dans la façon dont Wilmès dirige le pays. Un constat étonnant qui appelle à l’analyse, ces qualités étant d’habitude considérées comme des marques de faiblesse en politique.

À lire aussi
Crise du coronavirus: Sophie Wilmès, la Première qui (r)assure

La "falaise de verre" ou le cadeau empoisonné pour les femmes politiques
La politique reste un monde masculin. Si la place des femmes y a évolué positivement, celles-ci y sont toujours minoritaires, d’autant plus aux positions les plus importantes (présidentes, premières ministres, présidentes de parti, etc.).

Par ailleurs, lorsqu’elles sont désignées à des postes de haut rang, ce n’est pas toujours au moment le plus opportun. C’est ce qu’on appelle "la falaise de verre", en référence au fameux plafond de verre qui empêche les femmes d’évoluer sur l’échelle hiérarchique. La falaise de verre, elle, désigne l’idée que les femmes auraient tendance à être nommées à des postes à responsabilité en situation de crise, donc lorsque le risque d’échec est plus élevé. Le concept a par exemple été utilisé pour évoquer la nomination de Theresa May comme Première ministre au Royaume-Uni, en pleine crise du Brexit.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Sophie Wilmès a elle aussi connu la falaise de verre. En effet, en octobre 2019, elle devient la première femme à prendre la tête du pays en pleine crise politique. Le gouvernement fédéral est alors minoritaire, depuis décembre 2018 et le départ de la N-VA de la coalition, mais également en affaires courantes depuis les élections de mai 2019. Quelques mois plus tard, Wilmès doit faire face à un autre contexte de crise : la pandémie de Covid-19 frappe la Belgique.

De plus, même si la situation s’améliore, les femmes leaders politiques sont toujours exposées à un traitement médiatique inégalitaire. Quand elles sont les premières femmes à atteindre une fonction, leur nomination est parfois traitée uniquement sous l’angle de la nouveauté, au détriment des questions de fond. De façon générale, les femmes politiques sont souvent davantage soumises aux stéréotypes de genre que leurs homologues masculins, les médias mettant l’accent sur leur apparence physique et leur vie privée.

La falaise de verre, elle, désigne l’idée que les femmes auraient tendance à être nommées à des postes à responsabilité en situation de crise, donc lorsque le risque d’échec est plus élevé

À lire aussi
Non, les femmes politiques ne sont pas "naturellement" plus compétentes contre le coronavirus

Enfin, au-delà de la question de la présence des femmes en politique, le monde politique valorise traditionnellement une manière d’exercer le pouvoir très dure, inspirée d’une "masculinité hégémonique", c’est-à-dire une forme de masculinité qui reproduit la domination des hommes sur les femmes.

On retrouve cette figure de l’homme fort de manière très stéréotypée chez des leaders comme l’ancien président des États-Unis Donald Trump ou le président brésilien Jair Bolsonaro. En bref, il faut "montrer les gros bras" pour pouvoir être pris·e au sérieux. On n’est donc loin d’un leadership politique inclusif.

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Sexisme en politique belge: les travers des travées parlementaires

Sophie Wilmès, mère de la Nation ?
Pendant les mois qui ont suivi l’émergence de la crise du Covid-19, plusieurs opinions ont soulevé l’idée que les cheffes d’État et de gouvernement auraient mieux géré la crise. Ces femmes politiques ont été mises en avant pour leur style de communication jugé empathique, humble, bienveillant : autant de caractéristiques associées aux représentations traditionnelles de la "féminité". Or, c’est aussi un enseignement des recherches sur la "falaise de verre" : les attributs considérés comme "féminins" seraient recherchés chez les leaders en temps de crise.

Les femmes leaders politiques sont toujours exposées à un traitement médiatique inégalitaire

Au début de la crise du Covid-19, cette valorisation des caractéristiques dites "féminines" est perceptible dans le discours de la presse francophone sur le leadership de Wilmès. Alors qu’au début de son mandat, sa discrétion et son manque d’expérience suscitaient des doutes sur sa capacité à diriger le gouvernement, la presse salue unanimement sa prestation durant les premières semaines de gestion de la crise. Son style empathique, sa communication "humaine", sa manière de convaincre "en douceur" lui auraient permis de s’affirmer comme leader politique.

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

En outre, la presse fait la part belle aux attributs liés au care. Ce champ de recherche a permis, entre autres choses, de souligner le fait que les femmes sont généralement sociabilisées autour de qualités relationnelles visant à prendre soin des autres, notamment des plus vulnérables. Certains articles font ainsi référence à la maternité ou à la parentalité dans leur couverture du style de communication de Wilmès. On peut se demander si la nature de la crise du Covid-19, qui a mis en exergue le besoin d’attention à autrui, n’a pas contribué à accentuer cette vision de la leader politique comme "mère de la Nation".

Néanmoins, une analyse approfondie révèle que certaines caractéristiques traditionnellement associées à la "masculinité", comme la fermeté, ont également été perçues comme nécessaires pour gérer la crise. En réalité, le discours de la presse fait état d’un nouveau style de leadership, combinant attributs considérés comme "masculins" et caractéristiques perçues comme "féminines". Par exemple, les journaux évoquent le ton "doux-dur" de Wilmès et la désignent comme une "main de fer dans un gant de velours".

Les résultats de cette analyse constituent une occasion de réfléchir au renouvellement des manières d’exercer le pouvoir du point de vue du genre. Il ne s’agit pas d’enfermer les femmes politiques dans un style présumé "féminin", mais plutôt d’interroger les conditions de possibilité, tant chez les hommes que chez les femmes politiques, d’un leadership moins dominateur, qui ne valorise pas uniquement un mode "viriliste" de gouvernance. À ce titre, la chercheuse Marie-Cécile Naves, dans son livre La démocratie féministe jette les bases d’un leadership "combatif tout autant que coopératif, déterminé, ambitieux et à la fois soucieux de prendre en compte les expériences vécues".

L’invité de Matin Première : Sophie Wilmès – Archives

L'invité de Matin Première: Sophie Wilmès
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*Clémence Deswert est doctorante en science politique au Centre d’étude de la vie politique (Cevipol) de l’Université libre de Bruxelles (ULB). Ses recherches portent principalement sur la communication politique, le genre, le leadership et la représentation politique des femmes.

 


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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.

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De l’intérim à l’état de grâce : le leadership de Sophie Wilmès à la loupe du genre

30 Octobre 2022, 23:59pm

Publié par hugo

 
De l’intérim à l’état de grâce : le leadership de Sophie Wilmès à la loupe du genre

28 oct. 2022 à 14:05

Temps de lecture
5 min
Par Clémence Deswert*, une chronique pour Les Grenades
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SOPHIE WILMES
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Cet article est le résumé d’un mémoire, ce travail de recherche universitaire est publié en partenariat avec le master Genre.

La Belgique a connu une petite révolution en matière de présence de femmes au sommet du pouvoir. Souvenez-vous : en octobre 2019, Sophie Wilmès (MR) devenait la première Première ministre de notre pays. Devenue ensuite ministre des Affaires étrangères du gouvernement De Croo, elle se met dix-huit mois plus tard en congé de ses fonctions ministérielles, pour raisons familiales, et démissionne en juillet 2022. La libérale reste cependant très populaire, particulièrement du côté francophone.

Dès 2020, Wilmès a dû gérer la crise du Covid-19. Un bousculement des codes du genre semble alors se jouer dans les médias : les qualités traditionnellement associées à la "féminité" (empathie, émotion, qualité d’écoute, altruisme, etc.) semblent particulièrement appréciées dans la façon dont Wilmès dirige le pays. Un constat étonnant qui appelle à l’analyse, ces qualités étant d’habitude considérées comme des marques de faiblesse en politique.

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La "falaise de verre" ou le cadeau empoisonné pour les femmes politiques
La politique reste un monde masculin. Si la place des femmes y a évolué positivement, celles-ci y sont toujours minoritaires, d’autant plus aux positions les plus importantes (présidentes, premières ministres, présidentes de parti, etc.).

Par ailleurs, lorsqu’elles sont désignées à des postes de haut rang, ce n’est pas toujours au moment le plus opportun. C’est ce qu’on appelle "la falaise de verre", en référence au fameux plafond de verre qui empêche les femmes d’évoluer sur l’échelle hiérarchique. La falaise de verre, elle, désigne l’idée que les femmes auraient tendance à être nommées à des postes à responsabilité en situation de crise, donc lorsque le risque d’échec est plus élevé. Le concept a par exemple été utilisé pour évoquer la nomination de Theresa May comme Première ministre au Royaume-Uni, en pleine crise du Brexit.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Sophie Wilmès a elle aussi connu la falaise de verre. En effet, en octobre 2019, elle devient la première femme à prendre la tête du pays en pleine crise politique. Le gouvernement fédéral est alors minoritaire, depuis décembre 2018 et le départ de la N-VA de la coalition, mais également en affaires courantes depuis les élections de mai 2019. Quelques mois plus tard, Wilmès doit faire face à un autre contexte de crise : la pandémie de Covid-19 frappe la Belgique.

De plus, même si la situation s’améliore, les femmes leaders politiques sont toujours exposées à un traitement médiatique inégalitaire. Quand elles sont les premières femmes à atteindre une fonction, leur nomination est parfois traitée uniquement sous l’angle de la nouveauté, au détriment des questions de fond. De façon générale, les femmes politiques sont souvent davantage soumises aux stéréotypes de genre que leurs homologues masculins, les médias mettant l’accent sur leur apparence physique et leur vie privée.

La falaise de verre, elle, désigne l’idée que les femmes auraient tendance à être nommées à des postes à responsabilité en situation de crise, donc lorsque le risque d’échec est plus élevé

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Enfin, au-delà de la question de la présence des femmes en politique, le monde politique valorise traditionnellement une manière d’exercer le pouvoir très dure, inspirée d’une "masculinité hégémonique", c’est-à-dire une forme de masculinité qui reproduit la domination des hommes sur les femmes.

On retrouve cette figure de l’homme fort de manière très stéréotypée chez des leaders comme l’ancien président des États-Unis Donald Trump ou le président brésilien Jair Bolsonaro. En bref, il faut "montrer les gros bras" pour pouvoir être pris·e au sérieux. On n’est donc loin d’un leadership politique inclusif.

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Pendant les mois qui ont suivi l’émergence de la crise du Covid-19, plusieurs opinions ont soulevé l’idée que les cheffes d’État et de gouvernement auraient mieux géré la crise. Ces femmes politiques ont été mises en avant pour leur style de communication jugé empathique, humble, bienveillant : autant de caractéristiques associées aux représentations traditionnelles de la "féminité". Or, c’est aussi un enseignement des recherches sur la "falaise de verre" : les attributs considérés comme "féminins" seraient recherchés chez les leaders en temps de crise.

Les femmes leaders politiques sont toujours exposées à un traitement médiatique inégalitaire

Au début de la crise du Covid-19, cette valorisation des caractéristiques dites "féminines" est perceptible dans le discours de la presse francophone sur le leadership de Wilmès. Alors qu’au début de son mandat, sa discrétion et son manque d’expérience suscitaient des doutes sur sa capacité à diriger le gouvernement, la presse salue unanimement sa prestation durant les premières semaines de gestion de la crise. Son style empathique, sa communication "humaine", sa manière de convaincre "en douceur" lui auraient permis de s’affirmer comme leader politique.

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Néanmoins, une analyse approfondie révèle que certaines caractéristiques traditionnellement associées à la "masculinité", comme la fermeté, ont également été perçues comme nécessaires pour gérer la crise. En réalité, le discours de la presse fait état d’un nouveau style de leadership, combinant attributs considérés comme "masculins" et caractéristiques perçues comme "féminines". Par exemple, les journaux évoquent le ton "doux-dur" de Wilmès et la désignent comme une "main de fer dans un gant de velours".

Les résultats de cette analyse constituent une occasion de réfléchir au renouvellement des manières d’exercer le pouvoir du point de vue du genre. Il ne s’agit pas d’enfermer les femmes politiques dans un style présumé "féminin", mais plutôt d’interroger les conditions de possibilité, tant chez les hommes que chez les femmes politiques, d’un leadership moins dominateur, qui ne valorise pas uniquement un mode "viriliste" de gouvernance. À ce titre, la chercheuse Marie-Cécile Naves, dans son livre La démocratie féministe jette les bases d’un leadership "combatif tout autant que coopératif, déterminé, ambitieux et à la fois soucieux de prendre en compte les expériences vécues".

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*Clémence Deswert est doctorante en science politique au Centre d’étude de la vie politique (Cevipol) de l’Université libre de Bruxelles (ULB). Ses recherches portent principalement sur la communication politique, le genre, le leadership et la représentation politique des femmes.

 


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"Cher connard", le regard de Virginie Despentes sur la société post #meToo

30 Octobre 2022, 23:52pm

Publié par hugo

 "Cher connard", le regard de Virginie Despentes sur la société post #meToo
Virginie Despentes en août 2022.
Virginie Despentes en août 2022.
©Jean François Pagat
28 OCT 2022
 Mise à jour 28.10.2022 à 14:18 par 
TerriennesFasséry Kamissoko
Rebecca était une actrice au charme fatal. Les années ont passé et son ancien admirateur, Oscar, crache sur les réseaux sociaux son mépris pour la femme qu'elle est devenue. Mais la vague #metoo est passée par-là et Rebecca, soutenue par des féministes en vogue, riposte la tête haute, avec une hargne et une sincérité sans filtre. L'auteur Margot Lachkar a confié à Terriennes ses réflexions à la lecture de Cher Connard, favori du prix Médicis.
Décerné le 7 novembre, le prix Médicis a retenu sept autrices et un auteur dans sa sélection de romans, dont la romancière française Virginie Despentes. Avec Cher connard, elle est l'une des favorites de cette consécration, également convoitée par Monica Sabolo et la jeune Diaty Diallo.

Couverture de <em>Cher connard</em>,  paru aux Editions Grasset en août 2022.
Couverture de Cher connard,  paru aux Editions Grasset en août 2022.
Le portrait d'une société
Cinq ans après la parution du dernier volet de sa trilogie Vernon Subutex (2015-2017), Virginie Despentes revient avec un nouvel ouvrage qui traite, entre autres, des relations entre les hommes et les femmes, et l’effacement des actrices de l’écran à un certain âge, par la profession.

Bien accueilli par la critique et le public à la rentrée littéraire 2022, le livre confirme l’acuité de la plume de l’autrice et sa capacité à brosser le portrait de nos sociétés contemporaines avec nuance, rigueur et lucidité. 

Trop vieille, trop épaisse... La honte ?
Pendant longtemps Rebecca Latté a eu du succès. Une actrice célébrée par le public et la profession jusqu’à ce que "les chaînes de télévision, les producteurs et les distributeurs" arrêtent de lui donner du travail "au seul motif (qu’elle) avait vieilli".

"Je me rends incapable d’être bonne employée bonne épouse bonne adulte, ponctuelle, polie, fidèle. Fiable pour un système. Je suis défectueuse. Je suis difficile à exploiter. Je suis un mauvais soldat".
Rebecca Latté dans Cher Connard

Tombée dans l'oubli, elle poursuit sans honte son chemin jusqu’à ce que Oscar la remarque à la terrasse d’un restaurant à Paris. Indigné par le corps vieilli de celle dont il était tombé amoureux plus jeune dans ses rôles de "femme tour à tour dangereuse, vénéneuse, vulnérable, touchante ou héroïque", il n’hésitera pas à faire savoir son mécontentement dans un post injurieux sur Instagram où il traitera celle-ci de femme "épaisse, négligée (…), sale et bruyante".

Ce message parviendra à Rebecca Latté, qui répondra à son tour à Oscar avec les mêmes fougue et virulence, en lui rappelant son inutilité et lui souhaitant tous les maux du monde. Ce sera le point de départ d’un long échange épistolaire entre les deux protagonistes. À leurs manières, l’un et l’autre aborderont leurs enfances, leurs désirs de s’émanciper de leurs milieux d’origine, leurs parcours respectifs d’actrice et d’auteur estimés par la profession et le public, et la belle relation amicale qu’entretenait autrefois Rebecca Latté avec la sœur d’Oscar.


Des hommes face à #metoo
À travers ces échanges, le livre montre aussi leurs réflexions sur la sexualité, et l’avènement du mouvement #metoo ayant permis de repenser les rapports entre les hommes et les femmes dans la société, après une réflexion de chacun sur son comportement et sur ce qui est tolérable ou non.

Il sera aussi question des excès d’Internet devenu un lieu de diffusion de la moindre fulgurance. Des réflexions qui résonnent particulièrement chez Oscar dont on perçoit à la fois l’incompréhension et la colère depuis qu’il a été cancellé suite au témoignage de Zoé Katana, son ancienne attachée de presse devenue une incontournable figure féministe sur son blog et les réseaux sociaux…

"Zoé Katana parle un langage que j’ai appris à écouter. Le langage des filles en colère. Il y a encore cinq ans, je n’aurais pas lu dix lignes de ses déclarations, j’aurais tout de suite pensé – elle doit être faible, il n’y a que les faibles qui se victimisent. Mais aujourd’hui, la ménopause m’a emportée ailleurs et je sais que quand tu te retrouves dans une situation de merde à laquelle tu ne peux rien changer individuellement, il faut le dire. Pour que d’autres puissent répondre – (moi aussi) et (je t’entends)."
Rebecca Latté dans Cher Connard

A tu et à toi
L’autrice écrit une langue directe, précise, débarrassée de toute retenue et de toute fioriture qui pourrait parasiter la lecture. L’emploi du tutoiement crée une intimité, fait de nous des lectrices et lecteurs actifs, capables de s’identifier aux personnages à certains moments, voire de ressentir certaines des émotions qu’ils ressentent tout au long du roman.

Entretien avec Margot Lachkar.
Co-auteur d’un ouvrage récent sur les littératures lesbiennes en France de 1900 à nos jours.

Margot Lachkar (DR)
Margot Lachkar (DR)
Terriennes : Qu’avez-vous ressenti à la lecture du livre de Virginie Despentes ?

Margot Lachkar : Comme beaucoup, et notamment beaucoup de féministes, j'attendais son nouvel ouvrage avec impatience. J'ai beaucoup apprécié la lecture, autant du point de vue "classique" que du point de vue plus universitaire.

Virginie Despentes nous a habitués à se saisir, dans ses ouvrages, des questionnements qui traversent la société française, et Cher connard ne fait pas exception. C'est entre autres pour cela que ce roman est devenu l'événement de la rentrée littéraire.

Les romans de Virginie Despentes sont autant d'inspirations et d'encouragements à continuer à se battre contre le patriarcat.

Margot Lachkar

<em>Vernon Subutex</em>, la trilogie publiée par Virginie Despentes de 2015 à 2017
Vernon Subutex, la trilogie publiée par Virginie Despentes de 2015 à 2017
Un événement, dites-vous ?

Oui, on se demandait ce que l'autrice allait avoir à dire sur notre société, cinq ans après avoir publié le dernier tome de la trilogie Vernon Subutex. Comme d'habitude, son regard acéré sur le monde et, à de nombreux égards, décalé, frappe là où ça fait mal, et pousse à la réflexion : qu'est-ce que le mouvement #metoo a changé, ou échoué à changer, tant d'un point de vue individuel, collectif que systémique ? Quel rôle les addictions jouent-elles ? Comment faire face à un événement aussi traumatique que le confinement ou au regard particulièrement sexiste posé sur les femmes qui vieillissent ?

Que représente Virginie Despentes pour vous ?

Pour moi comme pour un nombre très important de personnes LGBTI et féministes, Virginie Despentes représente une figure inspirante : elle est une icône lesbienne dans la communauté LGBTI. King Kong Théorie a inspiré la génération de féministes dont je fais partie, et chacune de ses interventions publiques et médiatiques suscite, dans ces communautés, l'enthousiasme sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, ses romans, au-delà d'être extrêmement riches et bien construits, sont aussi autant d'inspirations et d'encouragements à continuer à se battre, coûte que coûte, contre le patriarcat.

Lire aussi dans Terriennes :

► "Viril" ou la catharsis féministe de Virginie Despentes, Béatrice Dalle et Casey
► Virginie Despentes : le cinéma “une industrie inventée, manipulée et contrôlée par des hommes“
► Annie Ernaux, écrivaine de l'intime et voix féministe, prix Nobel de littérature
► Seule en sa demeure" : entretien avec l'autrice Cécile Coulon
► Festival international des écrits de femmes : à la rencontre des autrices canadiennes francophones

Retrouvez  le blog littéraire de Fassery Kamissoko ► Hans & Sandor

TerriennesFasséry Kamissoko
 Mise à jour 28.10.2022 à 14:18
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https://information.tv5monde.com/terriennes/cher-connard-le-regard-de-virginie-despentes-sur-la-societe-post-metoo-475685

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Règles, bien-être et performance : des clubs de football renoncent au short blanc

30 Octobre 2022, 23:43pm

Publié par hugo

Règles, bien-être et performance : des clubs de football renoncent au short blanc
L'Anglaise Beth Mead tente d'arrêter le ballon pendant le quart de finale de l'Euro 2022 de football féminin entre l'Angleterre et l'Espagne au stade Falmer de Brighton, le 20 juillet 2022. Trois mois plus tard, le short blanc n'est plus de mise dans certains clubs de football féminin qui veulent aider leurs joueuses à se sentier à l'aise dans la pratique de leur sport en période de règles.
L'Anglaise Beth Mead tente d'arrêter le ballon pendant le quart de finale de l'Euro 2022 de football féminin entre l'Angleterre et l'Espagne au stade Falmer de Brighton, le 20 juillet 2022. Trois mois plus tard, le short blanc n'est plus de mise dans certains clubs de football féminin qui veulent aider leurs joueuses à se sentier à l'aise dans la pratique de leur sport en période de règles.
©AP Photo/Alessandra Tarantino
27 JUIL 2022
 Mise à jour 27.10.2022 à 10:46 par 
TerriennesLiliane Charrier
C'est la petite phrase d'une footballeuse sur le short blanc imposé, "pas pratique" pour les sportives de haut niveau, qui a brisé le silence pendant l'Euro-2022. Avoir ses règles, cela peut être gênant, fatigant, voire handicapant, pour près de 9 sportives sur 10, selon un rapport de l'Institut national du sport. Les clubs commencent à prendre des mesures.
A Manchester City, les shorts de l'équipe féminine ne seront plus blancs : "Du fait des remarques faites par des joueuses et du thème sous-jacent des femmes qui ne souhaitent pas porter de shorts blancs quand elles ont leurs règles, nous avons décidé de changer les tenues à la disposition de nos joueuses... A partir de la saison 2023-24, nous ne fournirons plus de shorts blancs à nos sportives", déclare le club et son équipementier.

Ils veulent ainsi "soutenir (les joueuses) et créer le meilleur environnement possible pour qu'elles se sentent à l'aise et puissent évoluer à leur meilleur niveau".


Avant Manchester City, West Bromwich Albion et Stoke, qui évoluent au troisième échelon du football féminin, avaient annoncé, après consultation de leurs joueuses, que leurs shorts seraient désormais bleu marine et rouge.

Le short blanc, c'est très joli, mais ce n'est pas pratique quand on est dans cette période du mois.

Beth Mead, footballeuse

Le sujet a été soulevé par l'attaquante de l'équipe d'Angleterre, Beth Mead, en plein Euro féminin 2022. Début juillet, elle expliquait que la question avait été abordée avec le fournisseur des tenues de la sélection nationale. Porter un short blanc, "c'est très joli, mais ce n'est pas pratique quand on est dans cette période du mois" : avec cette phrase, la championne déclanchait une prise de conscience inédite sur un sujet jusqu'à présent peu évoqué. 

Beth Mead avait aussitôt reçu le soutien d'autres sportives, comme la capitaine des Bleues Wendie Renard, qui réagissait à la demande des Lionesses de changer de couleur de short : "C'est vrai que c'est pas mal, parce que ce n'est pas évident de jouer avec un short blanc... On s'adapte, on est des joueuses de haut niveau et malheureusement, nous avons ça. Ça fait partie de notre vie. Mais c'est vrai que c'est une bonne chose, je félicite les Anglaises d'avoir pris l'initiative. Et s'ils peuvent faire de même pour nous, ce serait cool", déclarait-elle.


Règles et sport : mode d'emploi
Au-delà de la couleur du short, la question des règles chez les sportives de haut niveau n'est désormais plus taboue : entraîneurs et instances dirigeantes se sont emparé du sujet, tant pour des questions de performance que pour des considérations de bien-être mental et physique.

L'Insep (Institut national du Sport, de l'expertise et de la performance) a ainsi publié en avril un guide de 32 pages intitulé "Les cycles, les règles, la contraception et la performance". Écrit par Carole Maître, gynécologue à l'Insep et vice-présidente de la commission médicale du CNOSF (Comité national olympique et sportif français), il répond à onze questions, dont "Suis-je moins performante lors de certaines périodes du cycle?" ou "Qu'est-ce que je risque à ne pas avoir mes règles?"

Avoir ses règles ou ne pas les avoir ?
"Les règles peuvent être un problème si elles sont négligées, mais si c'est bien géré, ce n'est pas incompatible avec une carrière de sportive, affirmait la docteure Laure Jacolot dans un entretien à Ouest-France en mars 2018. En période de règles, l'état hormonal provoque une fatigue certaine. Les règles peuvent engendrer des douleurs plus ou moins importantes qui ont des répercussions sur le jeu. C'est pour ça que certaines sportives font en sorte, en période de compétition, de ne pas avoir leurs règles", avait-elle précisé. 

Pour Virginie Nicaise, enseignante-chercheuse au laboratoire VIS (Vulnérabilité et innovation dans le sport), à l'UFR STAPS de Lyon I, "tout ça dépend des individus, de comment elles réagissent" notamment à la douleur et aux règles abondantes. Certes, ajoute l'universitaire, on peut "anticiper avant une compétition" en enchaînant les plaquettes de pilules contraceptives, mais quid de celles qui n'en prennent pas, en raison de leur jeune âge ou de leur orientation sexuelle  ?


La triade ou le syndrome RED-S
Il existe un problème plus grave, qui concerne environ 5% des sportives de haut niveau : le syndrome RED-S (Relative Energy Deficiency in Sport), ancienne "triade de la sportive". Cette pathologie découle de troubles du comportement alimentaire, constatés "dans les sports d'endurance, mais également dans ceux à catégorie de poids, comme le judo, et esthétiques, comme la gymnastique", selon la docteure Jacolot, en charge du suivi médical des skippers du Pôle Finistère.

S'ensuit une aménorrhée, soit une absence de règles, qui peut provoquer une ostéoporose, engendrant "sept fois plus de risque d'avoir une fracture de fatigue", précise la médecin du sport. Plus grave: la diminution du "profil lipidique" entraîne aussi "un risque plus important de faire un infarctus".


De l'importance de la mixité de l'encadrement
Dans les sports collectifs, les règles ont par ailleurs une conséquence sur la vie de groupe : "Durant les deux mois où les filles sont H24 ensemble, on remarque une certaine régulation et on se retrouve souvent avec des blocs de filles qui ont leurs règles en même temps", note Emmanuel Fouchet, manager de l'équipe de France féminine de volley.

Cela reste plus facile de parler tampons, serviettes hygiéniques ou douleurs menstruelles avec une femme, d'où l'importance de la mixité dans les encadrements techniques.

Virginie Nicaise, chercheuse au laboratoire Vulnérabilité et innovation dans le sport

Et il arrive parfois que la nature joue des tours. "Une joueuse marchait sur l'eau dix jours avant l'Euro-2019 et deux semaines après, elle était au fond du seau, raconte encore le patron des volleyeuses françaises. On s'est demandé si on avait mal fait pendant la préparation puis on s'est rendu compte après qu'elle était enceinte".  La grossesse "avait déréglé complètement sa biologie interne, explique-t-il. Avec le dérèglement hormonal, elle a 'surperformé' puis est tombé dans le creux de la vague".

Pour Virginie Nicaise, il est vrai que "la parole des sportives s'est libérée, et l'écoute et la sensibilité des staffs, notamment masculins, se sont améliorées". Mais, insiste-t-elle, "ça reste plus facile pour une sportive de parler tampons, serviettes hygiéniques ou douleurs menstruelles avec une femme" qu'avec un homme, d'où "l'importance de la mixité dans les encadrements techniques".
 

Lire aussi dans Terriennes : 

► Jouer au basket pour lutter contre le tabou des règles au Togo
► Rio 2016 - Quand la nageuse Fu Yuanhui brise le tabou des règles dans le sport
► Tchad : fabriquer ses serviettes hygiéniques pour pouvoir aller à l'école
► Précarité menstruelle : le défi d'une influenceuse sur Instagram, de la polémique à la bonne action
► Des tampons gratuits contre la précarité financière liée aux règles : l’Ecosse à l'avant-garde. Et ailleurs ?
► La première boutique spécialisée en menstruations ouvre ses portes en Suisse

TerriennesLiliane Charrier
 Mise à jour 27.10.2022 à 10:46
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https://information.tv5monde.com/terriennes/regles-bien-etre-et-performance-des-clubs-de-football-renoncent-au-short-blanc-465325

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