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Grèce : l'Eglise orthodoxe « totalement opposée » au mariage des couples de même sexe Publié le 24 janvier 2024 à 12 h 25 min Le Saint-Synode de la puissante Église orthodoxe grecque s'est déclaré mardi 23 janvier « totalement opposé » au projet d'Athènes de légaliser le mariage des couples de même sexe.

25 Janvier 2024, 02:13am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Grèce : l'Eglise orthodoxe « totalement opposée » au mariage des couples de même sexe
Publié le 24 janvier 2024 à 12 h 25 min
Le Saint-Synode de la puissante Église orthodoxe grecque s'est déclaré mardi 23 janvier « totalement opposé » au projet d'Athènes de légaliser le mariage des couples de même sexe.
La marche des fiertés devant le Parlement de Grèce, à Athènes, en 2014La marche des fiertés devant le Parlement de Grèce, à Athènes, en 2014 - Kostas Koutsaftikis / Shutterstock
Le Saint-Synode de la puissante Église orthodoxe grecque s’est déclaré mardi 23 janvier « totalement opposé » au projet d’Athènes de légaliser le mariage des couples de même sexe qui doit être soumis au parlement le mois prochain.

« L’Etat légifère, mais ce paramètre ne prive pas l’Église de la liberté d’expression, ni ne la décharge du devoir d’informer le peuple (…) Si elle se tait, elle porte une lourde responsabilité », a estimé le Saint-Synode à l’issue d’une réunion extraordinaire de plus de 5 heures.

« Notre Sainte-Église est totalement opposée au projet de loi proposé », ajoute-t-il dans un communiqué.

Les métropolites de l’Église orthodoxe grecque ont également décidé d’envoyer des lettres exprimant leur position aux 300 députés de la Vouli, de s’adresser aux fidèles dans toutes les églises de Grèce le 4 février et de les informer avec des dépliants sur leur opposition au projet de loi qui doit être adopté dans les jours qui viennent en conseil des ministres.

Selon eux, le projet de loi va promouvoir « l’abolition de la paternité et de la maternité » et « la disparition des rôles de genre au sein de la famille ».

« Cette initiative législative condamne les futurs enfants à grandir sans père ou sans mère dans un environnement de confusion des rôles parentaux », ajoutent-ils.

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a récemment annoncé que le projet de loi devrait être examiné au parlement d’ici mi-février malgré l’opposition de l’Eglise qui exerce une grande influence sur la société et une partie du camp conversateur dont il est issu.

« Nous écouterons les opinions de l’Église, mais l’État légifère, il ne co-légifère pas avec l’Église », avait insisté M. Mitsotakis en présentant son projet.

Les Grecs semblent encore partagés sur la question, deux sondages publiés récemment donnant respectivement, l’un 49 % d’avis opposés au mariage de personnes de même sexe, l’autre 52 % d’opinions favorables.

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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https://www.komitid.fr/2024/01/24/grece-leglise-orthodoxe-totalement-opposee-au-mariage-homosexuel/

QUEL  EST LE PROBLEMES  DE MARIER  DES GENS  DE MEME  SEXES  ????  l eglise en general et les  religions  en general n ont pas  a donner  leur   avis  sur le  couple  LGBTQIA  JE VEUX  DIRE LE COUPLE LESBIEN GAYS TRANS , les  religions  doivent  revoir et  re  ecrire  leur  religions car  tout  cela  a  ete  ecrit  il ya de  cela 2000 ANS  DONC  C EST POUSSIEREUX 

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A Montreuil, le square Jean Le Bitoux est-il laissé à l'abandon ?

25 Janvier 2024, 02:09am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 A Montreuil, le square Jean Le Bitoux est-il laissé à l'abandon ?
Publié le 24 janvier 2024 à 10 h 42 min
Inauguré en 2014 par la maire de Montreuil, en présence de nombreuses personnalités et militant·es LGBT, le square en hommage au militant gay et fondateur de Gai Pied Jean Le Bitoux est aujourd'hui laissé à l'abandon. Photos à l'appui.
Le square Jean Le Bitoux semble à l'abandon, sur cette photo prise le 18 janvier 2024Le square Jean Le Bitoux semble à l'abandon, sur cette photo prise le 18 janvier 2024 - Christophe Martet pour Komitid
C’est une image bien triste qui nous attend lorsque on se rend sur place, à l’angle de la rue Paul Bert et de rue Etienne Marcel. Nous ne sommes pas loin de la Porte de Montreuil, dans un quartier en pleine rénovation. Ce qui était le square Jean Le Bitoux (1948-2010) est visiblement aujourd’hui à l’abandon.

L’espace du square est fermé par une grille de plus de deux mètres de haut, dont l’unique porte est verrouillée. Le sol qui était autrefois clair est désormais recouvert par les mauvaises herbes et comme les bancs, l’ensemble ne paraît pas du tout entretenu.

Lorsqu’on compare les photos que nous avons prises il y a quelques jours à celles du reportage réalisé le 15 mars 2014 par Xavier Héraud pour Yagg, la différence saute aux yeux.

Signe le plus évident de cet abandon ? La plaque, signée de la Mairie de Montreuil, qui avait été dévoilée ce jour-là. Cette plaque a tout bonnement disparue, comme arrachée des poteaux sur laquelle elle avait été fixée et qui eux restent bien visibles dans le square. On peut le voir sur les deux clichés ci-dessous, pris à dix ans d’intervalle. A gauche, la plaque telle qu’elle apparaissait lors de l’inauguration, à droite, ce qu’il en reste. C’est à dire… rien.

La plaque le jour de l'inauguration, le 15 mars 2014, a aujourd'hui disparu La plaque le jour de l’inauguration, le 15 mars 2014, a aujourd’hui disparu… ne reste que les poteaux – Photos Xavier Héraud (2014) et Christophe Martet (2024)
Même sort pour la plaque qui était posé sur l’enceinte d’origine. Sur ces autres clichés de Google Street View, pris en 2022 et en 2021, on voit bien que la dénomination du square à l’entrée ainsi que l’autre plaque sur la droite.

Square Jean Le Bitoux - Capture d'écran Google Street ViewSquare Jean Le Bitoux – Capture d’écran Google Street View (2022)
 

Sur cette vue plus ancienne, datant d’avril 2021, des logements passerelles provisoires, qui avaient été installés en 2014, on distingue aussi la mention “Salle Jean Le Bitoux” sur un des conteneurs.

Square Jean Le Bitoux – Capture d’écran Google Street View (2021)
 

Jean Le Bitoux, l’un des plus grands militants LGBT des années 70 à 90, créateur entre autres du magazine Gai Pied, est donc effacé de l’espace public. Certes modeste, le petit square honorait celui qui a beaucoup œuvré pour la mémoire de la déportation homosexuelle et que l’auteur de ses lignes avait connu alors que Le Bitoux travaillait, au début des années 90, comme rédacteur en chef du Journal du sida.

Se retrouver aujourd’hui devant ce square désormais inaccessible et sans plus aucune mention laisse une impression de malaise et de grande injustice.

Jusqu’à une période récente, à côté du square avait été installé des logements passerelles pour les Roms. Ceux-ci ont également disparu.

Pourtant, l’inauguration du 15 mars 2014 ne s’était pas faite en catimini. Comme on peut le voir sur les photos de Xavier Héraud, de très nombreuses personnalités et des militant·es LGBT avaient fait le déplacement. On reconnaît entre autres aux côtés de la maire de Montreuil et ancienne ministre de l’environnement Dominique Voynet, Hussein Bourgi, actuel sénateur de l’Hérault, un représentant des Oublié·es de la mémoire ou encore Pierre Serne.

De plus, durant cette journée, deux autres jardins avaient été célébrés, comme l’indique ce flyer de la Mairie, arborant la photo de Jean Le Bitoux. L’un au nom du musicien Django Reinhart et l’autre au nom de la réalisatrice Alice Guy Blâché.

Le tract de la Mairie arborant la photo de Jean Le Bitoux et mentionnant les deux autres jardins Le tract de la Mairie de Montreuil daté de 2004, arborant la photo de Jean Le Bitoux et mentionnant les deux autres jardins
Pour quelles raisons le square Jean Le Bitoux est-il laissé à l’abandon et pourquoi même les plaques ont été supprimées ?

Contactée, la Mairie nous répond : « Sur le square Jean-Le-Bitoux, il s’agissait bien d’un premier aménagement sommaire et précaire, réalisé à l’époque de Dominique Voynet en même temps qu’était créé un espace d’accueil de modulaires pour l’hébergement de familles roms dans le cadre d’une Maîtrise d’oeuvre urbaine et sociale (MOUS) et d’une salle de convivialité modulaire. Lors de la fin de la MOUS, le terrain a été libéré de toute occupation et partiellement clos en attente d’un aménagement paysager définitif en lien avec le projet de la ZAC Fraternité de résorption de l’habitat ancien et dégradé. »

Dans son explication, la mairie ne précise cependant pas pourquoi toute mention du nom du square a été supprimée. On pouvait très bien laisser le nom du square (tout en signalant les aménagements en cours). L’effet est que sur les plans sur internet, la référence au square n’existe plus. Faites le test sur Google Maps…

Interrogé en marge d’une discussion sur les suites de sa proposition de loi sur la reconnaissance de la discrimination homophobe, le sénateur Hussein Bourgi, qui a très bien connu Jean Le Bitoux et était présent à l’inauguration, se dit attristé  : « Je forme le vœu que la mairie se saisisse pour réparer cette destruction. Je vais écrire au maire pour lui faire part de mes regrets et lui demander que la plaque soit replacée sans attendre. »

Christophe Martet
Christophe Martet
 @MartetChristoph

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Données médicales publiées : des travailleuses du sexe font condamner la Grèce par la CEDH

25 Janvier 2024, 02:06am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 
 Données médicales publiées : des travailleuses du sexe font condamner la Grèce par la CEDH
Publié le 23 janvier 2024 à 15 h 21 min
La Grèce a été condamnée mardi 23 janvier par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour avoir imposé des tests VIH et diffusé les identités et les données médicales de travailleuses du sexe.
La Cour européenne des droits de l'hommeLa Cour européenne des droits de l'homme - Botond Horvath / Shutterstock
La Grèce a été condamnée mardi 23 janvier par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour avoir imposé des tests VIH et diffusé les identités et les données médicales de travailleuses du sexe, la CEDH concluant à une « ingérence disproportionnée » dans leur vie privée.

Athènes devra payer au total 70 000 euros au titre du dommage moral aux quatre requérantes, a indiqué dans un communiqué la Cour, concluant « à l’unanimité » des sept juges à la violation de l’article 8 de la Convention européenne des sauvegarde des droits de l’homme (droit au respect de la vie privée).

Les requérantes, des ressortissantes grecques, avaient été arrêtées lors d’une opération policière en 2012 et soumises « à un examen médical de dépistage de maladies sexuellement transmissibles », notamment une prise de sang « qui confirma leur séropositivité », rappelle la juridiction européenne, basée à Strasbourg.

Elle furent accusées de tentative « d’infliction d’un préjudice corporel grave avec intention » et un procureur a ordonné la publication de leurs noms, photos ainsi que la mention de leur séropositivité, de même que le motif des poursuites pénales les visant, poursuit la CEDH.

L’ordonnance du procureur fut mise en ligne et la publication de ces données fit alors l’objet d’une couverture médiatique intense, rappelle la Cour.

Dans son arrêt, la Cour estime que la prise de sang réalisée pour le test VIH constituait une « ingérence dans la vie privée » des deux requérantes, « aucune des dispositions légales » invoquées par le gouvernement grec ne justifiant ce test qui leur a été imposé.

Les juges européens ont également conclu qu’Athènes avait également violé la Convention en publiant les identités et les données médicales de l’ensemble des quatre prostituées, le procureur n’ayant « pas recherché si d’autres mesures, propres à assurer une moindre exposition des requérantes, pouvaient être prises ».

En outre, les requérantes ne pouvaient à l’époque pas faire appel de l’ordonnance du procureur, la possibilité de la contester n’ayant « été introduite dans la législation (grecque) qu’à la suite des évènements ayant donné lieu aux présentes requêtes », a encore pointé la CEDH.

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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Les évêques catholiques du Sénégal refusent de bénir les couples de même sexe

25 Janvier 2024, 02:04am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

Les évêques catholiques du Sénégal refusent de bénir les couples de même sexe
Publié le 23 janvier 2024 à 10 h 09 min
Les évêques catholiques du Sénégal ont dit leur refus de bénir des couples de même sexe, comme l'a récemment autorisé le Vatican sous conditions.
Une messe dans une église au Sénégal en 2019Une messe dans une église au Sénégal en 2019 - Nowaczyk / Shutterstock
Les évêques catholiques du Sénégal ont dit leur refus de bénir des couples de même sexe, comme l’a récemment autorisé le Vatican sous conditions.

Dans un document publié le 18 décembre et approuvé par le pape François, le dicastère (ministère) pour la Doctrine de la Foi a autorisé la bénédiction des couples « irréguliers » aux yeux de l’Eglise, incluant les couples remariés et les couples de même sexe, à condition qu’elle soit donnée en dehors des rituels liturgiques.

Ce qui est largement considéré comme un changement doctrinal majeur a provoqué la réprobation de nombreux dignitaires catholiques en Afrique, à laquelle se joignent ceux du Sénégal.

« Dans le contexte actuel d’une légitimation ou légalisation progressive et insidieuse de l’homosexualité et d’autres déviations morales, nous, vos pasteurs, évêques du Sénégal, affirmons clairement que, dans nos diocèses, aucune forme de bénédiction liturgique ou extra-liturgique ne peut être administrée à deux personnes de même sexe qui en feraient la demande expresse en tant que couple », écrivent l’archevêque de Dakar et les évêques du Sénégal dans un communiqué daté de jeudi et transmis vendredi à l’AFP.

L’homosexualité y est qualifiée de « déviation morale de notre temps ». « Les déviations morales, de manière générale, et en particulier l’homosexualité en ses diverses expressions, sont considérées, dans l’Eglise, comme une abomination à l’encontre de la volonté de Dieu », disent les évêques, tout en soulignant la nécessaire « sollicitude de l’Eglise à l’égard de toute personne… quels que soient son choix et son orientation de vie ».

Quant aux couples de concubins ou divorcés remariés, « il ne faut en rien altérer la doctrine de l’Eglise », disent-ils.

Le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), qui représente les évêques catholiques du continent, a déjà déclaré le 11 janvier que la bénédiction des couples homosexuels « n’était pas appropriée » en Afrique. Une telle bénédiction « serait en contradiction directe avec l’éthos culturel des communautés africaines », disait le SCEAM.

Une trentaine de pays d’Afrique, sur une cinquantaine au total, criminalisent l’homosexualité, selon l’Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexes (ILGA). Elle est punie très sévèrement dans certains d’entre eux.

Au Sénégal, l’homosexualité est largement considérée comme une déviance. La loi y réprime d’un emprisonnement d’un à cinq ans les actes dits « contre nature avec un individu de son sexe ».

La communauté catholique du Sénégal vit dans une grande concorde avec la population musulmane ultra-majoritaire.

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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Interview long format de Sonia Tir pour son essai « Sortir du placard, LGBT en politique »

23 Janvier 2024, 00:24am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Interview long format de Sonia Tir pour son essai « Sortir du placard, LGBT en politique »
Publié le 22 janvier 2024 à 14 h 25 min
Qu'est-ce qui a motivé le choix des politiques de sortir du placard ? Pourquoi les femmes lesbiennes restent encore si peu visibles et paient parfois un prix plus fort ? Dans son essai passionnant, « Sortir du placard, LGBT en politique » (Fayard), Sonia Tir analyse les évolutions du personnel politique sur la visibilité et sur les droits des personnes LGBT. Interview.
Sonia Tir (photo Clémence Louise Biau) est l'autrice de « Sortir du placard - LGBT en politique » aux éditions FayardSonia Tir (photo Clémence Louise Biau) est l'autrice de « Sortir du placard - LGBT en politique » aux éditions Fayard
C’est un essai d’une ampleur exceptionnelle que publie en ce début d’année Sonia Tir avec Sortir du placard, LGBT en politique (Fayard). Non seulement par le grand nombre des interlocuteur·rices qu’elle fait parler sur ce sujet encore à haut risque, mais aussi par la diversité des personnalités politiques rencontrées. A l’exception des Républicains, qui lui ont dit non d’emblée, les principaux partis représentés au Parlement s’expriment dans ce livre, à travers un·e ou plusieurs représentant·es. Sonia Tir a circonscrit son analyse aux dix dernières années, en gros depuis le débat puis l’adoption de la loi dite du « mariage pour tous », en 2013, parce que cette séquence a selon elle marqué un tournant, une accélération dans la visibilité des personnes LGBT au sein du personnel politique.

Comment les politiques “out” s’en sortent-ils et pourquoi ont-ils et elles fait le choix de la visibilité ? Pourquoi les femmes lesbiennes restent encore si peu visibles et paient parfois un prix plus fort ? Depuis le coming out en 1998 de l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, vécu par beaucoup comme un acte fondateur, nombre de personnalités politiques LGBT ont émergé et Sonia Tir leur donne la parole pour tenter de comprendre ce qui a motivé leur sortie du placard et ce que cela a pu modifier (ou pas) dans leurs pratiques politiques.

Hasard du calendrier, cet essai passionnant, écrit par une ancienne journaliste et aujourd’hui conseillère politique, sort alors que la France est pour la première fois gouvernée par un Premier ministre gay, Gabriel Attal. Ce qui rend encore plus intéressant les résultats du sondage exclusif qu’elle publie en fin d’ouvrage avec l’Ifop.

Sonia Tir a accepté de répondre aux questions de Komitid.

Komitid : Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour écrire ce livre ?
Sonia Tir : Ce qui a été le plus difficile, c’est que j’ai commencé à écrire pendant la période de la réforme des retraites. Et trouver du temps disponible pour les politiques qui acceptent de répondre, ça a été vraiment la croix et la bannière. Il fallait vraiment qu’ils aient au moins une heure de libre pour pouvoir me parler de leur vie intime, de leur choix politique. Ce ne sont pas des interviews qui se font en 20 minutes. Donc ça a été assez compliqué. Quasiment tous ont joué le jeu de me caler vraiment une grosse heure dans leur agenda. J’ai le souvenir de Clément Beaune que je vois un dimanche en pleine grève et il prend deux heures et demie pour me parler. La deuxième difficulté a été de trouver des femmes politiques lesbiennes qui acceptent de témoigner.

Est-ce que vous pensez qu’un livre comme celui-ci aurait été possible il y a 10 ou 20 ans ?
Je ne pense pas qu’un tel livre aurait été possible. C’est un peu ce que j’explique et ce que le sondage aussi permet de montrer. Il y a eu un vrai basculement de l’opinion à ce sujet. Avant, il n’y avait pas beaucoup de personnalités politiques qui étaient “out”. Celles qui l’étaient faisaient le travail. Je pense à Jean-Luc Romero, qui s’est toujours exprimé, a toujours pris la parole, a pris les coups quand il fallait prendre les coups. Mais ils se comptaient sur les doigts des deux mains. Maintenant, c’est vrai qu’il y a plus de personnes “out”. Ça ne veut pas forcément dire qu’elles parlent toutes. C’est possible dix ans après le mariage pour tous, parce qu’il y a plus de gens, en fait, tout simplement.

La moindre visibilité des femmes lesbiennes, vous venez de l’aborder. Mais quand on lit dans votre essai, le destin d’une femme comme Laurence Vanceneubrock, on constate que c’est peut-être encore plus difficile pour elle, en tant que femme et en tant que lesbienne, d’évoluer dans un monde politique qui reste quand même très masculin et très dur…
Totalement. Laurence, elle est montée très haut et elle est redescendue très bas, en fait, politiquement. Parce que, justement, elle a été trop marquée, trop étiquetée par rapport à son combat pour la PMA. Et on est encore dans des milieux politiques qui sont très masculins, où il y a une sorte de lesbophobie latente, qu’on ressent comme ça. Et Laurence, en fait, elle s’est donnée corps et âme pour la PMA parce qu’elle était ultra concernée. Et je pense vraiment que ça l’a perdu dans son parti. Elle n’a pas eu le temps, parce qu’un mandat, c’est très court, de pouvoir se positionner assez sur d’autres sujets. Et ça lui a été reproché.

« Pour moi, Alice Coffin est un peu un ovni dans le milieu politique, parce qu’elle est à la fois très militante et très politique »

Vous citez régulièrement la militante et conseillère de Paris Alice Coffin. Est-ce que vous pensez que son positionnement est liée à une nouvelle génération uniquement ou plutôt une autre façon de faire de la politique ?
Alice Coffin, elle est souvent citée parce qu’encore une fois, elle, c’est un peu la Jean-Luc Romero de 2024 (rires). C’est elle qui prend les coups. C’est elle qui parle de ce sujet. Alors, il y a d’autres femmes qui s’expriment aussi, mais Alice, c’est celle qui est la plus en avant. Alice, c’est une autre approche. Pour moi, Alice Coffin est un peu un ovni dans le milieu politique, parce qu’elle est à la fois très militante et très politique. En politique, on est quand même censé faire beaucoup de diplomatie. Alice, elle n’est pas comme ça, elle rentre dans le tas et ses sujets, c’est les femmes lesbiennes et la lutte contre les violences sexuelles. Et je pense que ce n’est pas pour rien qu’en plus, elle porte la voix des lesbiennes, parce que c’est dans la radicalité et dans le fait d’être seule, très seule, qu’elle doit se faire entendre.

L’année 2023 a été marquée par la réforme des retraites et par la loi sur l’immigration  mais on a vu aussi pas mal de politiques marqués à droite faire leur mea culpa sur le mariage pour tous, voté dix ans plus tôt. Ces repentis de droite, est-ce qu’ils étaient sincères ou est-ce que c’était un peu le passage obligé ?
En fait, ce n’est pas à moi de dire si on leur accorde le pardon ou pas. C’est aux personnes insultées pendant cette période d’accorder leur pardon ou pas. Ce que j’analyse dans le livre, c’est que leur repentance arrive à point nommé. Ça arrive comme par hasard pour les dix ans du mariage pour tous, comme par hasard quand ils décident tous de quitter leur ancien parti, les Républicains, pour rejoindre le macronisme. Et je pense vraiment qu’une personne comme Gérald Darmanin ou une personne comme Catherine Vautrin, ce sont des animaux politiques au sens propre du terme. Ce sont vraiment des gens qui sont nés dans l’arène politique et ils savent très bien ce qu’ils font. Mais ça ne peut pas gommer le mal qu’ils ont fait. Ils ont agi à l’époque par calcul politicien et maintenant, leur repentance, elle est similaire, en fait. Chaque fois, ce sont des coups de com’ pour moi. C’est un peu ce que Caroline Cailleux me répond dans le livre. Elle fait aussi œuvre de repentance. Mais ce que je précise après, c’est qu’en fait, depuis qu’elle a dit ça, elle n’a rien fait pour les droits LGBT. Elle n’a pas participé à l’ouverture d’un centre LGBT à Beauvais, par exemple. Elle ne s’est pas engagée là-dessus. Elle ne s’est pas exprimée. Moi, je dis que c’est super de dire des mots, mais il faut des actes.

« Xavier Bettel est un homme exceptionnel, vraiment engagé sur ces sujets. En plus, il incarne avec son mari un couple tellement mignon… »

J’aimerai avoir votre avis sur la phrase, que j’ai trouvé un peu étrange de Ian Brossat qui dit dans votre livre qu’il est « communiste avant d’être gay »…
C’est vrai que lorsque Ian m’a dit ça, je lui ai fait répéter deux fois. Je lui ai fait même relire pour être sûre. Ce qu’il veut dire, c’est qu’évidemment, le fait d’être homosexuel appartient totalement à sa vie personnelle, à son engagement politique, et on pourra toujours trouver un soutien en lui. Mais par contre, son engagement politique profond, c’est le communisme. C’est un peu ce qui se passe au Parti communiste, en plus. On préfère y avoir une approche intersectionnelle de tous les sujets. Avec toujours, en fait, le même prisme, le prisme social. Si on parle à Ian Brossat des droits LGBT, il va tout de suite parler carence dans les retraites, inégalités de salaire, difficultés pour les personnes trans de trouver un travail.

Votre livre montre que de plus en plus de personnes, en particulier des hommes gays, font leur coming-out. Mais la phrase d’après, c’est : “je ne veux pas être porte-parole” ou “je ne veux pas être porte-drapeau” Comment vous interprétez cela ?
C’est le grand tabou qui existe dans notre société française en 2024. On a une évolution positive de la société, comme le montre le sondage dans mon livre. Mais à quel prix ! Au prix de renier les engagements, de ne pas se montrer partout, de ne pas se positionner sur ces sujets. C’est Mathieu Magnaudeix (journaliste à Mediapart, ndlr) qui avait cette formule : ” gay, mais pas trop”. C’est OK de faire son coming-out, c’est bien de le faire, voilà, de communiquer avec les Français sur sa vie privée, de donner des clés pour mieux comprendre un personnage. Mais par contre, on a l’impression que quand même, l’opinion des Français, c’est : on ne veut pas Gabriel Attal sur un char de la Marche des fiertés. C’est quelque chose qui me met toujours un peu mal à l’aise. Je prends l’exemple de Xavier Bettel dans le livre, qui est le vice-premier ministre du Luxembourg. Il n’est pas plus militant, mais en même temps, ça fait partie de son engagement. Quand il est au Conseil européen ou quand il est à la Ligue arabe, il parle du fait qu’il est gay. Et je n’ai pas l’impression que Xavier Bettel soit regardé comme un alien par les autres.

Xavier Bettel, vous lui vous consacrez un long chapitre. Est-ce un exemple pour vous ?
J’avais découvert Xavier Bettel, en fait, par des vidéos qu’on m’avait envoyés en me disant, c’est intéressant ce qui se passe au Luxembourg, c’est un petit pays, mais c’est un grand homme politique. Et je n’ai pas du tout été déçue ! Xavier Bettel est un homme exceptionnel, vraiment engagé sur ces sujets. En plus, il incarne avec son mari un couple tellement mignon, c’est un couple role model en fait. Ce sont deux hommes qui s’aiment et qui s’aiment à travers une vie politique aussi, qui n’ont pas peur d’aller ensemble, main dans la main, de casser le protocole. Xavier Bettel, il fait du bien à la vie politique européenne et mondiale. Il a complètement réglé les problèmes de l’opinion. Lui, il est comme ça et il l’explique. Et en fait, c’est assez intéressant parce que, quand il me dit qu’il voudrait que ce soit un non-sujet, je le crois. Et c’est par ses actions, à lui, que ce sera à un moment un non-sujet. Et je pense vraiment que le Premier ministre français pourrait prendre l’exemple sur Xavier Bettel !

« La droite a vraiment tout perdu à partir du moment où elle s’est réfugiée dans la Manif pour tous »

Dans votre livre, vous analysez la position de la droite. Pensez-vous que son opposition au mariage et autres avancées des droits a pu jouer dans ses défaites, en 2012 et en 2017 ?
Je pense que la droite a vraiment tout perdu à partir du moment où elle s’est réfugiée dans la Manif pour tous. Avant de consulter sa base politique, donc ses élu·es de tous les territoires, elle a commencé à ruer dans les brancards pour aller glaner quelques voix. Et ça a créé une grosse scission. Ils ont perdu déjà de leur âme chiraquienne… Chirac, je n’en parle pas parce que le livre commence en 2013, mais ce n’était pas quelqu’un qui était un opposant aux droits LGBT. Ce n’était pas non plus un militant acharné, mais on n’était pas sur des paroles comme le “lobby LGBT” qu’on peut entendre chez Eric Ciotti (président des Républicains, ndlr). La droite s’est noyée en 2017 avec François Fillon, qui a complètement basculé dans une droite réactionnaire. Ce n’était pas une surprise, car Fillon a un passif électoral sur ce sujet. Il a, dans son bateau, emmené des gens qui sont au gouvernement maintenant, comme Darmanin et Lecornu. En 2017, c’est la Bérezina quand il décide de mettre à côté de lui, dans des meetings, des gens de la Manif pour tous, de Sens commun, quatre ans après la loi, c’est la gifle ! La tête de liste aux européennes, François-Xavier Bellamy, opposé à la PMA, opposé à la GPA, opposé au mariage pour tous, qui faisait partie des Veilleurs à Versailles… Enfin, vraiment, ils n’ont rien compris. Et c’est triste, parce que, dans leur parti, il y a un député, Maxime Minot, qui n’est pas très connu, mais qui a le mérite d’exister, et qui, lui, je pense, doit être très mal à l’aise avec ce genre de prises de position. Et même pire, ce positionnement provoque la fuite de cadres qui vont au Rassemblement national et à l’extrême droite. Je trouve ça délirant que, politiquement, ils ne comprennent pas qu’ils sont censés incarner un arc républicain, encore une fois, et qu’ils laissent des gens partir pour ces raisons-là, et partir plus à droite qu’eux, en fait. Et je trouve ça vraiment dommage.

Si on avait des doutes ou si on se posait des questions sur le positionnement du RN par rapport aux questions LGBT, le chapitre vraiment passionnant,  que vous consacrez à un meeting du RN, est glaçant. Comment avez-vous réagi lors de ce meeting ?
Je pensais savoir où je mettais les pieds puisque quand j’étais journaliste, j’avais l’habitude de couvrir l’extrême droite. Mais là, franchement,
ce qui m’a frappée, d’abord, c’est le lieu. On est sous les ors de la Maison de l’Amérique latine, on est dans un quelque chose de très pompeux, à deux pas du Sénat et de l’Assemblée. Et puis, le deuxième élément, c’est cette ferveur avec Bardella. On a l’impression d’être au gospel. Ce qui m’a effaré, c’est la multitude de fausses informations que j’ai pu entendre sur les personnes trans. Je suis sortie de ce truc-là assez secouée et  je le raconte. Mais je n’ai pas vu énormément de papiers à ce sujet alors qu’il y avait beaucoup de journalistes. Ils n’ont pas traité ce sujet en fait.

Dans votre livre, un membre du RN fait son coming out, il s’agit de Thomas Ménagé, député du Loiret. Est-ce que vous vous y attendiez ?
Je ne m’y attendais pas du tout. J’avais prévu mes interviews avec deux députés du RN “out”, Sébastien Chenu et Jean-Philippe Tanguy et c’est par eux que je suis entrée en contact avec Thomas Ménagé. Ce que je raconte dans le livre, c’est qu’au début, je ne sais pas qu’il n’a pas fait son coming out. Moi, je sais qu’il est gay.Et je me retrouve embarquée dans un truc où il commence à me raconter qu’il était porte-parole de la Manif pour tous, que ses premiers émois sexuels il les a eus lors des manifestations, que son père n’est au courant que depuis six mois. Quand tu lui mets le nez dans les votes de l’extrême droite, il n’a pas l’air de trop comprendre. Donc c’est ça qui est assez intéressant chez lui. Je pense que c’est un garçon qui se pose plein de questions et qui a plein de paradoxes aussi. Mais quand il me dit pourquoi pas ouvrir un centre pour réfugiés LGBT dans sa circonscription, on n’y croit pas et on se dit que ce n’est pas possible. Il a un aréopage autour de lui qui fait que ça ne se passera jamais. Trois députés RN sont “out” à l’Assemblée. Ils font beaucoup de bruit parce que ce sont des porte-paroles, ils sont invités sur les plateaux. Marine Le Pen les aime beaucoup et les protège beaucoup. Mais le reste derrière, ce ne sont pas des copains. Donc, méfiance quand même sur le RN. Même si, je suis désolée de le dire encore une fois, par rapport aux Républicains, il y a un tout petit peu plus peut-être de travail qui est fait. Ils ont répondu en tout cas et ils prennent les coups qu’on leur met. On peut discuter.

« Je ne pensais pas qu’il y aurait 35 % des Français·es qui seraient opposés à voter pour un président gay »

Avez-vous été interpellée ou surprise par certains résultats du sondage ?
Je ne pensais pas qu’il y aurait 35 % des Français·es qui seraient opposés à voter pour un président gay. Ça peut ne pas paraître beaucoup pour certaines personnes. Ça représente plus de 17 millions d’inscrits qui considèrent que l’orientation sexuelle d’un candidat est un frein à un vote. Je trouve ça terrible. Et c’est assez paradoxal, parce qu’en même temps, effectivement, Macron vient de nommer un Premier ministre de la République qui est gay.  Ce chiffre m’a vraiment interpellée. Puis quand on se plonge dans les détails, ces 35 %, ils sont à la fois chez Zemmour, chez les personnes âgées, mais aussi chez les religieux, les évangélistes, les musulmans. Il y a une vraie fracture. Ce qui m’a aussi surpris dans le sondage, c’est quand on a testé les personnalités politiques. Il y a quelque chose que je n’arrive pas à m’expliquer, et je pense que c’est l’exception française, c’est d’avoir Emmanuel Macron et Gabriel Attal très haut et d’avoir Mélenchon et Rousseau, qui les talonnent. Et puis Marine Le Pen, qui n’est pas si bas, en fait. Je n’arrive pas à comprendre comment des gens peuvent considérer que Yannick Jadot, par exemple, est moins pro-LGBT que Marine Le Pen. Il y a un vrai sujet aussi, c’est que la gauche est un peu flemmarde sur ces questions. J’en parlais avec les Insoumis quand j’ai fait mes interviews. Ils ont abandonné ce sujet. Alors, abandonner, c’est un peu fort, peut-être comme mot, parce qu’ils sont présents dans les manifestations, ils sont en soutien quand il faut faire des choses, mais c’est assez mou, quoi.

C’est aussi peut-être parce que la gauche n’a pas fait son devoir d’inventaire sur son attitude, qu’on a pu juger trop laxiste face à la montée de l’homophobie durant les débats sur  le mariage pour tous…
Je pense que oui, il y a un vrai retour de bâton de la mollesse de certaines personnalités de gauche à l’époque des débats, et puis surtout, le fait d’avoir abandonné la PMA aussi. Je pense que c’est quelque chose, et mes interlocuteurs m’en parlent, qui a marqué à gauche.

On a parlé de l’éventualité de voter pour un candidat gay à la présidentielle. Est-ce qu’on n’y est pas avec la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre et peut-être futur candidat en 2027 ?
En fait, Gabriel Attal, c’est un personnage très intéressant. Je pense que ça met mal à l’aise pas mal de personnes, pas mal de militants, mais c’est un symbole. En fait, on est que la septième puissance mondiale mette à Matignon un homme gay. Moi, je trouve ça super.
Symboliquement, c’est génial. C’est exactement ça la visibilité. Mais à quel prix ! Quand on voit le gouvernement qui a été nommé, quand on voit la manière dont Attal défend bec et ongles Catherine Vautrin (anti-mariage pour tous.tes, ndlr). C’est quelqu’un qui n’est pas à l’aise avec ça. Il faut rappeler qu’il a été outé et que ce n’est pas lui qui a fait la démarche. Il l’aurait peut-être faite, on ne sait pas. Il n’a d’ailleurs pas voulu me répondre parce qu’il considère qu’il ne veut pas être “marketé” LGBT. Pour lui, c’est un sujet très particulier et je ne pense pas qu’il le prendra à bras le corps. Après, si sa nomination peut permettre à d’autres hommes ou d’autres femmes “out” de mener campagne et de se positionner sur des fonctions comme Président ou Premier ministre, tant mieux, il aura servi au moins à ça. Bertrand Delanoé, en faisant son coming out (en 1998, ndlr) a ouvert la porte du placard. Je le vois quand je discute avec des militant·es ou avec des gens qui s’en réclament. Beaune, Attal, Dussopt, ils ont tous Delanoë à la bouche ! Même des écolos, même David Belliard, il parle de Delanoé. Je pense qu’on doit au moins lui reconnaître ça.

Mais globalement, qu’est-ce que ça pourrait changer dans nos relations internationales que Gabriel Attal soit gay ?
En fait, c’est ce que j’explique au début du livre et ce que je raconte de mon histoire personnelle. J’ai grandi dans un milieu très homophobe, très religieux, très compliqué. Et en fait, je pense vraiment que si mes parents, à la télé, ou si on leur avait demandé d’aller voter pour une personne LGBT qui en parlait, qui posait avec son compagnon dans Paris Match, ça aurait déjà permis d’apaiser les choses. Je pense que ça sert à ça, un chef d’État. Un chef d’État, c’est dans la représentation, c’est un symbole. Il faut qu’à l’international, les gens puissent adorer avoir un premier ministre gay. Je trouverais ça super, moi. Et surtout dans des pays où c’est compliqué, où il y a encore des personnes LGBT qui meurent. C’est vraiment très fort, en fait, qu’il en parle. Par exemple, quand il a été élu, il y a eu la une horrible d’un média au Sénégal. Dans un monde idéal, on aurait voulu une condamnation de la part du Premier ministre. Et ça, on l’a pas eu.

Quelles seraient selon vous les chantiers prioritaires pour les personnes LGBT en général et pour les personnes LGBT en politique ?
Je pense que les deux sont liés. Une urgence, c’est de l’argent pour les centres LGBT et encore plus de centres LGBT. On a dû supprimer des chapitres, mais j’avais commencé un chapitre sur les territoires ultramarins. C’est terrible, en fait, ce qu’il s’y passe mais ça intéresse moins les gens. On y parle clairement de “thérapies de conversion”. De gens qui sont en train de fuguer, dans des situations vraiment déplorables, en fait, par rapport à leur orientation sexuelle. Il faudrait qu’il y ait un centre LGBT par département, qu’il y ait une porte qui soit ouverte, que tout le monde puisse la pousser, que les profs puissent donner cette adresse à des élèves. Ce n’est pas normal qu’un enfant de 16 ans qui habite à Mulhouse doive aller à Strasbourg pour pouvoir parler. Le deuxième sujet, et c’est un militant écolo qui me raconte cette histoire : il a peur d’aller porter plainte au commissariat. Ce n’est pas normal. C’est la même chose pour les femmes. Ce n’est pas normal que les personnes LGBT aient peur d’aller pousser la porte d’un commissariat. Et c’est super de faire des conférences comme Darmanin l’a fait. C’est super de nommer un officier de liaison mais, en fait, il faut des formations, des formations, et encore des formations. Il faut réconcilier les gens. Donc, le sujet de la sécurité, pour moi, c’est un sujet majeur. Et le troisième sujet, qui est un sujet dantesque, c’est sur l’Education nationale. Des profs aimeraient pouvoir parler de ces sujets, aborder le questionnement de leurs élèves trans. Exemple dont on m’a parlé : un élève vient voir un prof et lui dit : « Je vais faire ma transition quand je serai majeure. Je ne veux plus qu’on utilise mon prénom, mon dead name, mon prénom de naissance. Est-ce que vous pouvez m’appeler comme ça ? ». Le prof est OK parce qu’il est ouvert là-dessus. Et la hiérarchie lui dit non. Il y a aussi un vrai sujet de désintox à faire là-dessus. A entendre l’extrême droite, il y a des méchantes personnes qui attendent des enfants dans les toilettes des collèges pour les mutiler… C’est au gouvernement de lutter contre ça. C’est aux personnalités politiques de démentir. Enfin,  politiquement, si on parle d’une action au niveau des politiques stricto-sensu, je pense que les partis doivent se poser et se demander pourquoi il n’y a pas de personnes LGBT dans nos têtes de liste, de la même manière que des personnes noires ou arabes. Sans vouloir cocher des cases mais pour essayer de créer une émulation pour que les partis politiques soient une safe place pour les gens qui veulent se lancer. Il y a une grosse action politique à faire là-dessus.

« Sortir du placard – LGBT en politique », de Sonia Tir, Fayard, 300 p., 20 euros
 

Christophe Martet
Christophe Martet
 @MartetChristoph

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Homophobie : quels sont vos droits en tant que victime ?

22 Janvier 2024, 23:54pm

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 Homophobie : quels sont vos droits en tant que victime ?
Vérifié le 20 octobre 2020 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

La loi punit de manière particulière les injures, la diffamation, la violence et la discrimination, lorsqu'elles basées sur l'orientation sexuelle réelle ou supposée de la victime. On parle d'injure, de diffamation, de violence et de discrimination homophobes. Si vous êtes victime ou témoin de ces faits, vous pouvez alerter les services de secours et signaler les faits. Si vous êtes victime, vous pouvez porter plainte.

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Etablissement scolaire privé Stanislas à Paris : enquête en cours pour injures sexistes et homophobes

22 Janvier 2024, 11:28am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

Etablissement scolaire privé Stanislas à Paris : enquête en cours pour injures sexistes et homophobes
Publié le 22 janvier 2024 à 10 h 29 min
Une enquête a été ouverte à l'automne 2023 notamment pour injure publique en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre.
Vue de l'établissement scolaire StanislasVue de l'établissement scolaire Stanislas - vidéo promotionnelle Collège Stanislas
Une enquête a été ouverte à l’automne 2023 notamment pour injure publique en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, après un signalement de l’Inspection générale de l’Education nationale visant l’établissement scolaire privé Stanislas à Paris, a indiqué vendredi 19 janvier le parquet, sollicité par l’AFP.

Ce signalement s’appuie sur un rapport, dévoilé par Mediapart, qui fait état de « dérives » homophobes et sexistes dans ce prestigieux établissement privé sous contrat situé dans le VIe arrondissement de Paris, qui accueille quelque 3.500 élèves de la maternelle aux classes préparatoires.

La veille, jeudi 18 janvier, on apprenait que la ministre de l’Education Amélie Oudéa-Castéra avait demandé au Premier ministre de se dessaisir du rapport sur l’établissement privé catholique Stanislas, où sont scolarisés ses enfants, et du suivi de ses recommandations.

Elle a demandé à « se déporter des actes relatifs » à Stanislas. Le chef du gouvernement Gabriel Attal a accepté cette demande, a précisé l’entourage de la ministre, confirmant une information de BFMTV.

Cette décision « intervient à la suite d’une préconisation formulée par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) », précise une source proche.

Le rapport de l’Education nationale publié mardi dernier par Mediapart relève notamment « des dérives dans l’application du contrat d’association » de l’établissement avec l’Etat, comme par exemple l’obligation de suivre des cours de catéchisme, ce qui est contraire à la loi.

« Dérives » également dans la teneur de ces cours, selon le rapport, qui souligne que « certains catéchistes expriment des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l’Église catholique, par exemple sur l’IVG » ou « susceptibles d’être qualifiées pénalement sur l’homosexualité ».

Pour sa défense, la nouvelle ministre de l’Education a assuré que ce rapport avait « été commandé en février 2023, et bouclé début août 2023 ». « Et aussitôt Gabriel Attal (alors ministre de l’Education) a demandé au rectorat et à l’inspection générale de suivre un plan d’action qui fait presque 15 mesures », a-t-elle déclaré sur France 2.

La direction de cet établissement huppé et le diocèse de Paris jugent eux que ce rapport ne valide pas les graves reproches relayés dans plusieurs récentes enquêtes journalistiques.


https://www.komitid.fr/2024/01/22/etablissement-scolaire-prive-stanislas-a-paris-enquete-en-cours-pour-injures-sexistes-et-homophobes/

 Homophobie : quels sont vos droits en tant que victime ?
Vérifié le 20 octobre 2020 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

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11 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2024

21 Janvier 2024, 07:51am

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IVG EN DANGER : LA MENACE DES RÉSEAUX SOCIAUX

21 Janvier 2024, 07:50am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 IVG EN DANGER : LA MENACE DES RÉSEAUX SOCIAUX
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À l’occasion de l’anniversaire de la promulgation de la loi Veil, la Fondation des Femmes présente son nouveau rapport co-publié avec l’Institute for Strategic Dialogue (ISD) et soutenu par Luminate “Mobilisation anti-avortement en France : quand les réseaux sociaux menacent le droit à l’IVG”. 

Ce rapport démontre des conclusions sans appel : les mouvements anti-IVG se sont emparés avec efficacité des réseaux sociaux pour perpétrer leurs entreprises de dissuasion. Pire encore, les testings effectués par l’ISD montrent le rôle actif des réseaux sociaux dans la propagation des contenus anti-IVG : les algorithmes de recommandation et autres fonctionnalités favorisent la circulation de ce type de contenu, y compris à l’égard des mineur.es. 

JE TÉLÉCHARGE LE RAPPORT
UN RAPPORT NÉCESSAIRE FACE À LA RECRUDESCENCE DES DISCOURS ANTI-IVG
Ce 16 janvier 2024, le Président Macron alimentait un discours belliqueux, faisant le lien entre la guerre, les armes et les enfants. Ce discours nataliste semble valider les théories dangereuses des mouvements anti-avortement qui prétendent que la natalité, supposée trop faible, serait encouragée par l’accès à l’IVG et à la pilule – alors que ceux-ci sont plus que jamais actifs sur les réseaux sociaux.

La Fondation des Femmes s’inquiète des mots utilisés par le Président Macron, alors que les mouvements anti-avortement sont plus vigoureux que jamais. La présence de ces contenus, et leur diffusion massive, témoigne des menaces faites contre le droit à l’avortement en France.

LA MENACE NUMÉRIQUE DES MOUVEMENTS ANTI-IVG
La menace directe au droit à l’avortement dans notre pays, sur les réseaux sociaux, c’est 

Un bénéfice estimé à 43 750 euros, par Meta, grâce à 199 publicités Facebook liées à des contenus anti-IVG, la grande majorité émanant de la page “IVG : Vous hésitez ? venez en parler !”. Ces publications ont généré environ 9,4 millions d’impressions, entre mai 2022 et juin 2023
Sur 135 publications de contenus dissuasifs sur l’IVG sur Facebook France, presque 40%  ont atteint des 13-17 ans. 
Sur Instagram, un cinquième des “reels” les plus recommandés sur l’avortement contiennent : des fausses informations, des contenus promouvant des styles de vie « tradwife » et des contenus de santé alternatifs (fausses informations sur la pilule contraceptive par exemple). 
Le rapport offre également une cartographie identifiant les principales mouvances actives dans la propagation de fausses informations. Si les pages anti-avortement ont été identifiées comme les principales émanatrices le rapport démontre que d’autres communautés d’intérêt – particulièrement coordonnées dans l’amplification de leurs messages – sont très actives. 

À l’issue du rapport, l’ISD et la Fondation des Femmes proposent 10 recommandations à l’égard des plateformes comme des pouvoirs publics pour une meilleure régulation et réactivité à l’égard de ces contenus attentatoires aux droits des femmes.


https://fondationdesfemmes.org/actualites/ivg-en-danger-la-menace-des-reseaux-sociaux/

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“Réarmement démographique”

21 Janvier 2024, 07:37am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 18 JANVIER 2024
DÉBATS \ Tribunes
“Réarmement démographique”  

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L’inquiétant vocabulaire d’Emmanuel Macron  alors que les mouvements anti-avortement  sont plus vigoureux que jamais en France (RAPPORT) 

Le lendemain de l’anniversaire de la promulgation de la loi Veil, la Fondation des Femmes s’inquiète des mots utilisés par le Président Macron lors de sa conférence de presse, alors que les mouvements anti-avortement sont plus vigoureux que jamais. Preuve en est, le nouveau rapport de la Fondation des Femmes et de l’Institute for Strategic Dialogue (ISD) “Mobilisation anti-avortement en France : quand les réseaux sociaux menacent le droit à l’IVG”.

Les mots ne sont pas neutres

La Fondation des Femmes rappelle que selon les spécialistes la baisse de natalité reste relative, qu’il n’y a pas de raison de s’en inquiéter. En revanche, les politiques publiques doivent permettre aux femmes de mener des maternités choisies, et sacraliser le droit à l’IVG dans la Constitution, en sécurisant son accès et celui à la contraception en menant des politiques ambitieuses pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous attendons également qu’elles œuvrent à créer les conditions d’accueil de nos enfants, dans un monde en paix, dans lequel leurs droits seraient respectés, sur une planète vivable.

Les enfants ne sont pas des armes au service de la nation. Le choix des mots du Président de la République alimente un discours belliqueux, faisant le lien entre la guerre, les armes et les enfants. Ce discours nataliste semble valider les théories dangereuses des mouvements anti-avortement qui prétendent que la natalité, supposée trop faible, serait encouragée par l’accès à l’IVG et à la pilule – alors que ceux-ci sont plus que jamais actifs sur les réseaux sociaux.

C’est ce que vient révéler une étude publiée ce jour par la Fondation des Femmes et l’ISD sur les méthodes des mouvements anti-avortement et l’utilisation des réseaux sociaux pour diffuser, amplifier et monétiser des contenus anti-avortement visant à dissuader les personnes d’y avoir recours. Une menace directe au droit à l’avortement dans notre pays.

Des conclusions sans appel : les mouvements anti-IVG se sont emparés avec efficacité des réseaux sociaux pour perpétrer leurs entreprises de dissuasion. 

Ces pages qui se présentent de manière trompeuse comme officielles diffusent des fausses informations visant à dissuader d’avorter (témoignages non vérifiables, graphiques et études bidons, photos et vidéos culpabilisantes).

L’étude démontre que ces contenus sont diffusés sans aucune difficulté, même sur YouTube qui dispose pourtant d’une politique claire pour lutter contre la désinformation sur l’avortement (contrairement à Instagram, X et Facebook). Pire encore, les testings effectués par l’ISD montrent le rôle actif des réseaux sociaux dans la propagation des contenus anti-IVG : les algorithmes de recommandation et autres fonctionnalités favorisent la circulation de ce type de contenu, y compris à l’égard des mineur.es. 

Ainsi, les testings effectués par l’ISD pour le rapport montrent que :

entre mai 2022 et juin 2023, Meta a réalisé en France un bénéfice estimé à 43 750 euros grâce à 199 publicités Facebook liées à des contenus anti-IVG, la grande majorité émanant de la page “IVG : Vous hésitez ? venez en parler !”. Ces publications ont généré environ 9,4 millions d’impressions; 
sur 135 publications de contenus dissuasifs sur l’IVG sur Facebook France, presque 40%  ont atteint des 13-17 ans; 
l’algorithme de YouTube a recommandé à plusieurs reprises des vidéos propageant de fausses informations sur l’avortement à des utilisat.eur.rices qui n’avaient pourtant regardé aucun contenu anti-avortement auparavant, y compris à des mineur.es ; 
sur Instagram, un cinquième des “reels” les plus recommandés sur l’avortement contiennent : des fausses informations, des contenus promouvant des styles de vie « tradwife » et des contenus de santé alternatifs (fausses informations sur la pilule contraceptive par exemple) ; 
Alors qui sont les mouvements anti-IVG en France et quels sont leurs réseaux? 

Le rapport offre également une cartographie identifiant les principales mouvances actives dans la propagation de fausses informations. Si les pages anti-avortement ont été identifiées comme les principales émanatrices le rapport démontre que d’autres communautés d’intérêt – particulièrement coordonnées dans l’amplification de leurs messages – sont très actives comme certaines organisations de défense des personnes handicapées, les mouvements chrétiens, royalistes et collectifs d’extrême-droite (notamment les pages soutenant le parti Reconquête d’Eric Zemmour).

A l’issue du rapport, l’ISD et la Fondation des Femmes proposent 10 recommandations à l’égard des plateformes comme des pouvoirs publics pour une meilleure régulation et réactivité à l’égard de ces contenus attentatoires aux droits des femmes.

Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes : “Les outils qu’offrent aujourd’hui les réseaux sociaux deviennent des armes entre les mains des anti-IVG. Il est temps que les pouvoirs publics réagissent face à ces menaces réelles que représentent les mouvements anti-IVG. Ce travail commun avec l’ISD établit clairement la stratégie de ces acteurs, y compris à l’égard des plus jeunes.”

Cécile Simmons, chargée de recherche à l’ISD et rédactrice du rapport : “Les acteurs anti-IVG déploient des techniques de plus en plus variées pour atteindre de nouvelles audiences. Si des contenus ouvertement anti-IVG sont facilement identifiables, cette étude montre que ces acteurs produisent des contenus dissuasifs et choquants et déguisent parfois habilement leurs intentions. Amplifiés par les algorithmes des plateformes, ces contenus soulignent à quel point l’accès des internautes à une information fiable sur l’IVG n’est aujourd’hui pas garanti.”

La Fondation des Femmes


https://www.50-50magazine.fr/2024/01/18/rearmement-demographique/

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