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Le blog de hugo,

GOTTFRIED KELLER , LE TEMPS N AVANCE PAS , poesie , allemande,

30 Septembre 2019, 02:59am

Publié par hugo

GOTTFRIED KELLER

LE  TEMPS   N AVANCE   PAS 
 
Le  temps  n avance  pas , il  est tout  arrete,
C  ets nous qui passons par lui ;
Le  temps est un caravanserail ,
Ou nous sommes  les pelerins.
 
UN quelque  chose sans  forme ni couleur,
Qui  ne prend une figure
QUE lorsque vous en emergez ou y plongez
Avant  de  vous  dissoudre encore.
 
Une  goutte de rosee etincelle
Dans le  rayon de soleil du matin;
Un jour  peut etre  une perle
Et  un siecle n etre  rien .
 
C  est un parchemin blanc ,
Le  temps , sur  quoi chacun ecrit
Quelque chose avec  son sang  rouge,
Jusqu a ce  fleuve l emporte.
 
A  toi , merveilleux monde,
O beaute sans aucune  fin,
Moi aussi j ecris ma  lettre  d amour
Sur  ce  parchemin.
 
Je  suis heureux d  avoir  fleuri
Dans ta  couronne ronde ;
Merci , je  ne troublerai pas la  source,
Et louerai ta plendeur.
 

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A quoi ressemble une relation équilibrée ?,articles femmes hommes couples

28 Septembre 2019, 01:29am

Publié par hugo

 
A quoi ressemble une relation équilibrée ?
Des couples heureux après plusieurs années de vie commune sont des exemples assez rares. Pourtant, nous pouvons tirer des enseignements de leurs expériences, et apprendre à construire notre propre relation idéale, basée sur la gratitude, l’appréciation, et la "paranoïa positive".
© iStock
Si vous vous demandez à quoi peut bien ressembler une relation de couple saine et équilibrée, c’est probablement parce que vous n’avez pas beaucoup d’exemples à portée de main. Les couples encore amoureux et heureux après plusieurs années de mariage sont rares. Même si vous avez déjà vécu plusieurs histoires d’amour, vous êtes peut-être en admiration devant un certain degré d’intimité, de confiance, de respect et d’humour partagés.
La bonne nouvelle est que vous pouvez apprendre de ces couples équilibrés la formule pour votre propre bonheur. Il peut être difficile d’imaginer ce genre de relation pour soi, mais vous pouvez vous inspirer de ces exemples pour développer et maintenir un état d’amour sur le long terme. Comme le rappelle le site Psychology Today, même la science a prouvé l’effet bénéfique de certains types d’échanges au sein du couple. Voici quelques astuces qui peuvent vous aider.
Pratiquer la gratitude
Les couples aimants et heureux s'apprécient et sont reconnaissants les uns envers les autres. Ils ont conscience que rien n’est acquis, et que la vie réserve parfois des surprises. Chaque partenaire apprécie sa moitié, et ce qu’elle lui apporte. Certains se laissent des petits mots pour se le rappeler par écrit. La recherche montre d’ailleurs que l'appréciation et la gratitude mènent au bonheur.
En poursuivant cette réflexion, les partenaires ont également tendance à se focaliser sur les qualités positives de l’autre, plutôt que les négatives. Chaque personne a des défauts, mais les couples heureux préfèrent ne pas trop s’y concentrer.
Un bon à priori
Les couples heureux vivent la plupart du temps dans un état de "paranoïa positive". Il s'agit d'accorder à sa·on partenaire le bénéfice du doute lorsqu'elle·il fait quelque chose de décevant ou de blessant. Ces partenaires arrivent à se mettre à la place de l’autre personne, à identifier leurs bonnes intentions ou leurs maladresses, au lieu de s’arrêter aux critiques ou aux rejets.
Quand l’équilibre d’un couple est perturbé, chaque geste de gentillesse est accueilli par une "paranoïa négative". Le partenaire se méfie des intentions sous-jacentes et pense qu’un acte d’amour n’est qu’un piège destiné à le décevoir ou le blesser une fois de plus.
S’apprécier soi-même
Que faire si l’autre personne se comporte de façon méchante, froide ou distante ? Vous vous sentez, à juste titre, rejeté, seul, déçu et abandonné. Il n’est pas vraiment facile dans cette situation de voir les qualités de l’autre, et de lui montrer son appréciation.
Le site Psychology Today conseille d’adopter le lâcher prise dans ce type de situation. Le fait de vouloir avoir raison, d'être moralisateur et de laisser libre cours à la colère va vous faire souffrir. Créez des moments d'appréciation où vous énumérez quelques-unes de vos plus belles caractéristiques. Commencez à vivre dans l'appréciation de qui vous êtes et le reste suivra.
À lire aussi

https://www.santemagazine.fr/psycho-sexo/psycho/psycho-couple/a-quoi-ressemble-une-relation-equilibree-426985?utm_source=Newsletter&utm_campaign=Newsletter_quotidienne&xtor=EPR-106-[Newsletter_Quotidienne]-20190927

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Une caissière d'Auchan sanctionnée après une fausse couche au travail,femmes,

28 Septembre 2019, 00:51am

Publié par hugo

 Une caissière d'Auchan sanctionnée après une fausse couche au travail
Par Katia Fache-Cadoret
 

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La nouvelle absurde et choquante est tombée hier soir et a fait le tour des réseaux sociaux.
L'histoire a été rendue publique par la CGT. À l'Auchan City de Tourcoing, une jeune caissière embauchée en contrat de professionnalisation a fait une fausse couche en caisse, n'ayant pas été autorisée à quitter son poste.
Âgée de 23 ans, la jeune femme avait démarré son contrat en novembre dernier, en tant qu'hôtesse de caisse, pour une durée de six mois. Il y a quelque temps, elle avait été dans l'obligation d'être arrêtée en raison de malaises, avant de découvrir sa grossesse. Elle en a ainsi informé son employeur en lui demandant des autorisations à quitter son poste en cas de nausées. Ce dernier ne lui a pas accordé, justifiant que s'il lui autorise, il devra l'autoriser à tout le monde.
Après une semaine d'arrêt, la jeune caissière reprend son travail, mais ne se sent toujours pas bien. Elle ressent des douleurs au niveau de son ventre qui s'amplifient avec le temps. Interdite de quitter son poste, elle se verra faire une fausse couche à la caisse, devant les clients. Emmenée à l'hôpital par les pompiers, le personnel d'Auchan n'aurait pas daigné prendre de ses nouvelles.
Mais l'inhumanité de cette situation ne s'arrête pas là : le lendemain, sa supérieure lui demande un justificatif après son départ contraint de la veille. Si la CGT a mis en lumière cette affaire, c'est avant tout pour le manque certain de compassion et l'horreur des conditions de travail que subissent ces employés dans le magasin.
Par ailleurs, la CGT a précisé que c'est dans ce même Auchan que l'été dernier une caissière a été licenciée pour une erreur de 85 centimes...
La vidéo du jour :
Face à la médiatisation de l'histoire, le magasin Auchan a déploré "l'instrumentalisation des faits", mais n'a pas réellement démenti l'histoire...
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https://www.marieclaire.fr/,une-caissiere-d-auchan-sanctionnee-apres-une-fausse-couche-au-travail,836993.asp

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Loire : un adolescent de 13 ans roué de coups et violé dans les toilettes de son collège,femmes,violences,viol

28 Septembre 2019, 00:43am

Publié par hugo

 Loire : un adolescent de 13 ans roué de coups et violé dans les toilettes de son collège
Par Juliette Hochberg Mis à jour le 26/09/2019 à 10:45
 

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Trois collégiens s'en sont violemment pris à un de leurs camarades, dans les toilettes de leur établissement scolaire, à Rive-de-Gier (Loire), le 16 septembre dernier. La victime a été tabassée, agressée au compas et au couteau, avant d'être violée. Le collège n'a pas prévenu ses parents.
L'adolescent a 13 ans, comme trois camarades de quatrième, qui lors de la récréation du matin le 16 septembre dernier, l'ont tabassé dans les toilettes du collège François Truffaut à Rive-de-Gier, dans la Loire.
Lynchage public
Le collégien qui souffre de dyslexie (et dont le prénom n'a pas été dévoilé) a été violemment agressé : coups, compas planté dans le menton et couteau sous la gorge. Le garçon a aussi été forcé à baisser son pantalon, puis, a pris "un doigt dans le rectum". Une pénétration anale, donc un viol, juridiquement, rappelle son avocat, Me Sannier.
La directrice n'a pas jugé bon de prévenir ni la famille, ni la police, ni même d'appeler un médecin.
Le lynchage est public : "Une vingtaine de personnes aurait assisté à la scène", indique Me Sannier, au correspondant local du Parisien. Il s'indigne : "La directrice n'a pas jugé bon de prévenir ni la famille, ni la police, ni même d'appeler un médecin alors qu'il avait manifestement besoin de soins."
Au lieu de quoi, la victime a été "placée à l'isolement", jusqu'à midi, pause à laquelle il a pu retrouver sa famille à la sortie du collège.
Escalade de violences en quelques jours
Trois jours auparavant, l'adolescent s'était fait "violemment insulter en classe par camarade à qui il venait de demander de recopier un cours suite à une absence. Puis dans la cour de l'école, il reçoit, gratuitement, un coup de poing dans la figure de la part d'une jeune fille", détaille l'avocat.
Rien n'a été fait pour protéger mon fils suite au premier incident.
"Rien n'a été fait pour protéger mon fils suite au premier incident", s'insurge la mère de la victime qui a porté plainte pour viol aggravé et violences volontaires aggravées.
La vidéo du jour :
La victime, elle, a dû être déscolarisée, par peur de représailles de ces collégiens avec qui "il assure n'avoir jamais eu aucun problème" auparavant, puisqu'il ne les connaissait pas. Dix jours d'ITT lui ont été prescrits après auscultation par le médecin légiste du CHU de Saint-Étienne. Quant à ses agresseurs, ils seront entendus par le juge pour enfants après le mois de novembre.

https://www.marieclaire.fr/loire-un-adolescent-de-13-ans-roue-de-coups-et-viole-dans-les-toilettes-de-son-college,1324874.asp

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Sandra Muller, à l'origine de #balancetonporc, condamnée pour diffamation,femmes,violences,

28 Septembre 2019, 00:29am

Publié par hugo

 Sandra Muller, à l'origine de #balancetonporc, condamnée pour diffamation
Par Morgane Giuliani Mis à jour le 25/09/2019 à 16:37
 

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Créatrice du hashtag #balancetonporc en octobre 2018, Sandra Muller a été condamnée, mercredi 25 septembre, à 15.000 euros d'amende pour diffamation envers l'homme qu'elle avait dénoncé à l'époque sur Twitter. Il s'agit d'Eric Brion, ancien patron de la chaîne "Equidia". Elle a annoncé faire appel.
Un symbole. Mercredi 25 septembre, la journaliste Sandra Muller a été reconnue coupable de diffamation envers Eric Brion, et condamnée à lui verser 15.000 euros d'amende, sur les 50.000 réclamés. Dans un tweet publié en octobre 2017, elle relatait ces propos qu'il avait tenus à son encontre au Festival de Cannes, en 2012 : "Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit".
Ce n'est pas un signal positif que la justice envoie.
Lors d'une conférence de presse, son avocat, Me Francis Szpiner, a d'emblée annoncer qu'il fera appel. "Pour la cause des femmes [...], alors qu'on parle du Grenelle et de la fin des violences faites aux femmes, ce n'est pas un signal positif que la justice envoie."
Initiatrice de #balancetonporc
Ce patron de médias, ex-patron de la chaîne Equidia, avait porté plainte pour diffamation contre la journaliste de La Lettre de l'Audiovisuel début 2018.
Le tweet de Sandra Muller avait lancé le mouvement #balancetonporc en France, encourageant à dénoncer des faits de harcèlement ou agression sexuelle subis par les femmes, au moment des premières révélations sur l'affaire Weinstein, et peu de temps avant que le hashtag #MeToo connaisse un nouveau souffle aux États-Unis grâce à l'actrice Alyssa Milano.
En novembre 2018, Sandra Muller avait raconté la genèse de #balancetonporc dans un essai éponyme publié chez Flammarion. Le mois suivant, elle était en Une du Time en tant que personnalité de l'année, avec une couverture consacrée à des femmes, certaines célèbres comme Taylor Swift, qui se sont impliquées dans le mouvement #MeToo.
La vidéo du jour :
"Lourdingue"
Après une tribune dans Le Monde où il avait présenté ses excuses en décembre 2017, Eric Brion avait finalement décidé de porter plainte pour diffamation, en janvier 2018. Au mois d'octobre suivant, à l'antenne d'Europe 1, il avait dit "regretter" ses paroles, mais s'était défendu de harcèlement, disant avoir été simplement "lourdingue" envers la journaliste.
J'ai choisi de reconnaître que j'avais tenu certains des propos qu'elle met dans ma bouche.
"J'aurais pu nier les faits, comme beaucoup de gens ont pu le faire avant, parole contre parole. Mais j'ai choisi de reconnaître que j'avais tenu certains des propos qu'elle met dans ma bouche", expliquait-il alors. Eric Brion avait notamment reconnu avoir lancé à la journaliste, qui avait repoussé ses avances : "Dommage, je t'aurais fait jouir toute la nuit."
"[Il] y a juste eu des paroles déplacées lors d'une soirée arrosée, avait-il aussi déclaré. Ça s'est transformé dans son tweet comme du harcèlement sexuel à caractère professionnel. Or, [...], je n'ai jamais été son patron, je n'ai jamais été son collaborateur, je n'ai jamais travaillé avec elle."
Un procès attendu
Lors du procès, qui s'est tenu en mai 2019, les avocats d'Eric Brion avaient qualifié Sandra Muller de “menteuse”, d’“usurpatrice” et de “journaliste en mal de notoriété”, avait rapporté le HuffPost.
De son côté, François Baroin, l'un des avocats assurant la défense de l'accusée, avait plaidé : “Soit vous condamnez Madame Muller et c’est le bâillon supplémentaire pour toutes les autres femmes, soit vous serez sur le chemin de l’évolution de la société par la reconnaissance de la capacité aux plus faibles de se défendre”.

https://www.marieclaire.fr/sandra-muller-a-l-origine-de-balancetonporc-attaquee-en-justice-pour-diffamation,1250285.asp

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Fabrice Nicolino : "Nous sommes devenus des décharges chimiques ambulantes",sante

28 Septembre 2019, 00:09am

Publié par hugo

 Fabrice Nicolino : "Nous sommes devenus des décharges chimiques ambulantes"
Par Catherine Durand Publié le 25/09/2019 à 11:10
 

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Alors que des maires, partout en France, tentent d’interdire les pesticides et que des citoyens, inquiets de leur dangerosité, les soutiennent, Fabrice Nicolino, auteur de "Le crime est presque parfait"*, une enquête choc sur les pesticides, appelle à la révolte citoyenne.
Journaliste, cofondateur du mouvement "Nous voulons des coquelicots" à l’origine d’une mobilisation massive en France, Fabrice Nicolino est l’auteur de plusieurs best-sellers dont Bidoche et Qui a tué l’écologie ? L’industrie chimique, ses lobbies puissants, les ravages des pesticides, il connaît. Et pourtant, il va découvrir une nouvelle forme de pesticides, les SDHI qui, dans un silence assourdissant, sont déjà présents sur 80% des surfaces de blé, des semences, des tomates, des arbres fruitiers, des terrains de sport au gazon vert intense.
Or ces tueurs de champignons et de moisissures dans les récoltes s'attaquent aussi vers de terre, aux abeilles et aux humains, ils ne font pas la distinction. Cela a été prouvé in vitro. Mais malgré l’alerte d’éminents scientifiques, les autorités sanitaires jurent qu’ils ne posent aucun problème. Alors, Fabrice Nicolino a mené l’enquête dans ce monde où règnent le déni et la désinformation. A lire dans Le crime est presque parfait, aux éditions Les liens qui libèrent. Entretien.
Marie Claire : Dans votre livre Le crime est presque parfait, vous racontez l’histoire des pesticides et l’enthousiasme qu’ils ont soulevé après la seconde guerre mondiale…
La vidéo du jour :
Fabrice Nicolino : Les pesticides de synthèse ont été inventés, grosso modo, entre la fin des années 30 et le milieu des années 40. Dans les laboratoires par assemblages de molécules, on a créé ce qu'on appelle des chimères, c'est à dire des structures qui n'ont jamais existé dans l'histoire de l'évolution de la vie sur terre. Par exemple, le DDT découvert en 1870 a été oublié avant qu’un chimiste suisse, Paul Hermann Müller, ne s’y intéresse de nouveau en 1939, et constate avec stupéfaction que c’est un insecticide extraordinaire. Si j’avais vécu à cette époque, je n'aurais pas été plus malin que les autres, j’aurais été enthousiaste à l'idée que ces pesticides modernes règlent enfin le problème de la dévoration des récoltes par les ravageurs que sont les insectes, les moisissures, les champignons pathogènes, les herbes folles etc.
Aujourd’hui alors que l’on pense connaitre la toxicité de beaucoup d’entre eux, vous découvrez qu’une nouvelle forme de pesticides, les SDHI, inconnus du grand public sont épandus partout…
Les pesticides modernes, ce sont des insecticides, des herbicides et des fongicides. Mais une forme nouvelle de pesticides, les SDHI (Inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), qui ciblent les champignons pathogènes dans les récoltes notamment de blé ont déferlé en France vers 2013. Très efficaces, ils n'ont cessé depuis de s'étendre. Il y en aurait aujourd’hui sur 80% des surfaces de blé, à peu près autant sur les surfaces d'orge, les pommes de terre, les semences, les arbres fruitiers, la vigne, et les terrains de foot et de golf pour maintenir un gazon bien vert.
Votre enquête choc démontre comment on empêche la vérité sur leur dangerosité d’éclater.
C’est un scientifique de réputation mondiale dans le domaine des maladies mitochondriales, Pierre Rustin, qui a donné l’alerte. Il a découvert que les SDHI tuent les champignons en inhibant leur fonction respiratoire. Or cette fonction respiratoire existe chez tous les êtres vivants, du plus petit vermisseau jusqu'à la baleine bleue. Il a pu prouver in vitro que les SDHI s'attaquent aussi aux cellules des vers de terre, des abeilles et des humains, ils ne font pas la distinction. Selon lui, le risque de voir apparaître à terme, d’ici 10, 15, ou 20 ans, des pathologies très graves chez les humains est évident. Il a donc contacté la direction de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), puisque c'est elle qui donne les autorisations de mise sur le marché des pesticides. C'est elle qui a donné le feu vert. Il serait donc normal que dans l'attente de compléments d'information, elle retire du marché au moins provisoirement ce qui paraît être une bombe sanitaire.
Étrangement, l’Anses se tait pendant six mois. Rejoint par huit autres scientifiques, certains de son laboratoire de l'Inserm, deux toxicologues de l'Inra, des cancérologues réputés, il rend cette alerte publique le 15 avril 2018. L’Anses les reçoit enfin le 14 juin 2018 mais comme s’ils étaient porteurs de la peste. On se moque d'eux, on tape du pied, on lève les yeux au ciel. Ces scientifiques réputés en sortent écœurés, "rincés", disent-ils. L’Anses forme un GECU, un groupe d’expertise collective en urgence, avec quatre experts extérieurs. Pierre Rustin demande à en faire partie pour apporter ses connaissances. Refus. Parmi ces experts extérieurs, une personne qui a travaillé sous contrat pour Syngenta, a des liens nombreux et variés avec l'industrie des pesticides. Le 15 janvier 2019, ils rendent leur rapport qui dit, grossièrement résumé, que tout va bien. Tout est sous contrôle. On ne va pas toucher aux SDHI en France. Le groupe des scientifiques fera une réponse diplomatiquement tournée, certes, mais qui dit que l'Anses s'est "foutu de leur gueule" et qu’elle ne répond pas aux questions posées. J’ai publié Le crime est presque parfait où je raconte par le menu ce qui s'est passé.
Lire aussi :
Pesticides, nanoparticules... En quoi sont-ils dangereux pour notre santé ?
Il existe donc bien un lobby des pesticides ?
Après 1945, il s’est constitué en France un lobby des pesticides qui avait d'excellentes raisons de les défendre, à l'époque on ne connaissait pas leur toxicité. Le problème est qu’il a survécu à toutes les mises en cause. Quand on a commencé à savoir qu'ils étaient extrêmement toxiques, notamment grâce en 1962, au fameux livre Printemps silencieux de l'Américaine Rachel Carson, la messe était dite. A partir de là, ce lobby verse dans la désinformation, la manipulation d'opinion, le mensonge et n'en est jamais sorti jusqu'à aujourd'hui. Ce lobby est constitué de toutes sortes de personnes mais aussi de services essentiels de l’État français, comme celui de la protection des végétaux au sein du ministère de l'Agriculture.
Héritière de cette histoire confuse, l’Anses pour des raisons historiques et politiques, a privilégié d'une façon tout à fait scandaleuse les intérêts industriels au détriment de la santé publique. Il existe une sorte de consanguinité, de porosité entre tous les décideurs du lobby des pesticides, ce n'est pas un fantasme mais une réalité, qui fait que l'on ne protège plus correctement la société française contre de vrais dangers sanitaires.
Des maires ont pris des arrêtés anti-pesticides et demandent qu’une certaine distance sépare les habitations des champs ou des vignes traités. Mais les pesticides contaminent la nappe phréatique ou sont pulvérisés dans l’air quelle que soit la distance, non ?
Ces maires jouent un rôle très utile en mettant les pieds dans le plat. Mais je vous donne 100% raison : les pesticides sont des produits extrêmement volatiles. Ce sont des grands voyageurs que rien n'arrête. Répandus sur un champ, une partie lutte contre les ravageurs mais une autre poussée par le vent, s’évapore, remonte jusqu'aux nuages, pollue l’eau de pluie au dessus de Paris, Lyon ou Rennes. Des villes où des études ont démontré avec clarté que l'eau de pluie contient des molécules de pesticides. Elles retombent sur vous sans que vous le sachiez. Ce problème concerne donc toute la France. Elever un mur ridicule de 5 ou 10 mètres n’a aucun sens.
L'eau de pluie contient des molécules de pesticides
À Marie Claire, nous avons testé les enfants de la rédaction via le test Toxseek , ils se sont révélés tous contaminés par des composants chimiques. C’est préoccupant…
Je vous le dis : le jour où on testera non seulement les cheveux mais aussi le sang des enfants, on prendra une décharge électrique. L'expérience a été tentée aux États-Unis en 2005 : on a testé le sang du cordon ombilical de nouveaux nés. On y a trouvé en moyenne 200 composés chimiques différents ! Dont du DDT, des dioxines, des PCB C’est une vérité dure à entendre : nous sommes devenus des décharges chimiques ambulantes. Pourquoi ? À cause de la toute puissance de l'industrie chimique. On estime que la production de produits chimiques dans le monde est passée d’environ 1 million de tonnes en 1930 à 700 millions de tonnes aujourd'hui !
La solution est d’interdire les pesticides mais on nous dit qu’il serait alors impossible de nourrir 7 et bientôt 9 milliards d'habitants ?
C'est la phrase de propagande des lobbies : "On ne peut pas faire autrement". C’est faux. Aujourd’hui, l’essentiel de la production alimentaire mondiale est produite sans pesticides. D'autre part, des discussions passionnées et passionnantes sont menées dans les milieux économiques mondiaux, y compris au sein de la FAO, la grande agence de l’ONU pour l'alimentation et l'agriculture pour savoir comment nourrir 10 milliards d'humains à l'horizon 2050. Certains des plus grands agronomes de la planète expliquent que le seul moyen d'y parvenir c'est précisément de renoncer à l'agriculture industrielle et à l'utilisation massive de pesticides. Cela signifie certes des changements importants comme manger moins de viande. Des débats devraient avoir lieu devant la totalité de la société française parce que cela conditionne notre avenir commun.
Que pouvons-nous faire concrètement ?
C'est une situation effarante. La seule voie que je considère réaliste est de se révolter via la mobilisation citoyenne. De façon pacifique. On peut signer l’appel des coquelicots pour la fin de tous les pesticides de synthèse sur mouvementdescoquelicots.org. On a déjà récolté 890.000 signatures. Depuis un an, chaque mois, ce mouvement met devant les mairies de France jusqu'à 850 rassemblements simultanés où des milliers de citoyens déclarent, "on ne veut plus de pesticides". Une étude de l'Ifop réalisée en mai dernier, révélait que 89% des Français sont pour une sortie des pesticides sur 5 ans. Il faudrait une volonté politique inexistante aujourd'hui mais l'opinion est avec nous et les scientifiques démontrent chaque jour un peu plus leur extrême nocivité.
Le crime est presque parfait : L'enquête choc sur les pesticides et le SDHI 20,00 € sur Amazon

https://www.marieclaire.fr/fabrice-nicolino-livre-pesticides,1324728.asp

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Maroc : 490 personnes signent un manifeste contre les lois entravant la liberté sexuelle,femmes,sexes,sante

27 Septembre 2019, 23:57pm

Publié par hugo

 Maroc : 490 personnes signent un manifeste contre les lois entravant la liberté sexuelle
Par Juliette Hochberg Mis à jour le 24/09/2019 à 15:37
 

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Contre le contrôle des mœurs, pour la légalisation de l'avortement, 490 Marocaines se rangent derrière la plume de Leïla Slimani, rédactrice de la tribune publiée ce 23 septembre dans "Le Monde". Ensemble, ils se déclarent hors-la-loi et s'indignent que de telles lois existent encore dans leur pays.
La tribune a été rédigée par la romancière Leïla Slimani et la réalisatrice et auteure Sonia Terrab, alors que la journaliste Hajar Raissouni fait actuellement l'objet de poursuites pour "avortement illégal" et "relations sexuelles hors mariage".
Des lois "liberticides et inapplicables"
Symboliquement, le texte porte 490 signatures, en référence à l’article 490 du Code pénal marocain qui punit de prison les relations sexuelles hors mariage. Parmi les signataires : l'animateur Ali Baddou, la militante Zineb El Rhazoui, mais aussi des centaines d'autres femmes, "cheffes d’entreprise, universitaires, femmes de ménage, artistes, professeures de lycée, mères de famille, banquières"...
Des lois injustes, obsolètes, qui n'ont plus lieu d'être
Toutes et tous déclarent être hors-la-loi, puisqu'elles et ils ont eu des relations sexuelles hors mariage, et/ou ont "subi, pratiqué ou été complice d'un avortement." Toutes et tous ont violé "des lois injustes, obsolètes, qui n'ont plus lieu d'être", des lois que la tribune publiée ce lundi 23 septembre dans Le Monde qualifie de "liberticides et inapplicables".
Ces lois sont comme "une épée de Damoclès qui nous menace et nous rappelle que notre vie ne nous appartient pas", décrivent Leïla Slimani et Sonia Terrab. Elles affirment, clairement : "Mon corps m’appartient, il n’appartient ni à mon père, ni à mon mari, ni à mon entourage, ni aux yeux des hommes dans la rue, et encore moins à l’État."
La vidéo du jour :
Entre 600 et 800 avortements clandestins quotidiens
"Nous avons appris à feindre, à composer, à faire semblant. Pour combien de temps encore ?", s'insurgent les "hors-la-loi". La démarche, se présenter comme hors-la-loi pour faire évoluer celle-ci, rappelle le manifeste des 343, cette pétition française parue le 5 avril 1971 dans Le Nouvel Observateur. 343 Françaises (parmi lesquelles Agnès Varda, Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, Catherine Deneuve...) avaient signé le manifeste titré “Je me suis fait avorter”, s'exposant ainsi à des poursuites pénales pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement, car l'avortement en France était illégal à l'époque.
En 2018, 14.503 personnes ont été poursuivies au regard de ce fameux article 490 du Code pénal. Autre chiffre alarmant : chaque jour, au Maroc, entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués.
Lire aussi :
"Much Loved" de Nabil Ayouch : "Au Maroc, on peut tout faire, mais il ne faut rien dire"
La BD de Leila Slimani brise les tabous sexuels au Maroc

https://www.marieclaire.fr/maroc-490-personnes-signent-un-manifeste-contre-les-lois-entravant-la-liberte-sexuelle,1324708.asp

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Yvelines : il reconnaît avoir tué sa femme d'un coup de poignard,femmes,violences,

27 Septembre 2019, 23:56pm

Publié par hugo

Yvelines : il reconnaît avoir tué sa femme d'un coup de poignard
Par Juliette Hochberg Mis à jour le 23/09/2019 à 10:36
 

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Ce dimanche 22 septembre, Christophe, 34 ans, a été mis en examen et incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes pour homicide volontaire. Deux jours auparavant, il avait poignardé au cœur son épouse et mère de sa fille.
"Il est resté mutique tout au long de sa garde à vue et n'a pas expliqué son geste", relate une source proche de l'enquête. Christophe, un homme de 34 ans, a été mis en examen et incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes, ce dimanche 22 septembre, pour homicide volontaire.
Coup de couteau dans le cœur
Vendredi 20 septembre au matin, vers 9h15, les policiers alertés par des voisins, ont découvert dans le jardin du pavillon à Maisons-Laffitte (Yvelines), sa femme Janice, grièvement blessée. Aux alentours de 10h30, Janice décède, peu après l'arrivée des secours, des suites d'un coup de couteau dans le cœur, comme le révèle l'autopsie.
Le mari, interpellé sur place, "a confirmé qu'il avait bien porté le coup de couteau mortel dans le cœur de son épouse", confie une source proche de l'affaire au Parisien.
Leur petite fille de 18 mois présente au moment des faits
La victime était mère d'une petite fille de dix-huit mois. Le couple marié depuis quatre ans et leur enfant, présent au moment du drame, venaient de s'installer dans cette maison, ils étaient rentrés en juin dernier d'un tour du monde à trois.
La maison est celle des parents du mari, partis le matin du drame en vacances et "rappelés par les policiers de la police aux frontières (PAF) depuis l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne) alors qu'ils s'apprêtaient à monter dans l'avion", selon une source proche du dossier interrogée par le Parisien.
Lire aussi :
Yael Mellul : "Les suicides dus à des violences conjugales sont des féminicides"
"Papa, il a tué maman" : des messages choc anti-féminicides fleurissent dans Paris
Janice est la 109e femme tuée par un joint ou ex-conjoint depuis le début de l'année 2019, comme l'indique le groupe Facebook qui recense les féminicides. Souvenons-nous. Elle s'appelait Janice, elle était philippine et elle avait trente ans.

https://www.marieclaire.fr/yvelines-il-reconnait-avoir-tue-sa-femme-d-un-coup-de-poignard,1324605.asp

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"On voulait juste jouer sur un terrain correct" : dans le Tarn, une centaine de footballeuses quittent leur club pour dénoncer des comportements sexistes,femmes,sexisme

27 Septembre 2019, 04:03am

Publié par hugo

 
"On voulait juste jouer sur un terrain correct" : dans le Tarn, une centaine de footballeuses quittent leur club pour dénoncer des comportements sexistes
S'estimant victimes de discrimination, une centaine de joueuses tarnaises, âgées de 7 à 45 ans, ont quitté leur club. Sanctionnées, elles sont aujourd'hui privées de compétition.
Un ballon de football, lors de la Coupe du monde féminine de football, à Paris, le 6 juin 2019. (THIERRY LARRET / MAXPPP)
Alain Gastal
Radio France
Mis à jour le 26/09/2019 | 14:48
publié le 25/09/2019 | 18:22
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EN IMAGES. Des centaines d'anonymes affluent à l'Elysée pour rendre hommage à Jacques Chirac
"On voulait juste des vestiaires propres et pratiquer sur un terrain correct", explique Julie Druard, ancienne footballeuse du FC Saint Sulpice dans le Tarn. Avec une centaine d'autres joueuses, elle se retrouve aujourd'hui privée de compétition. Leur tort ? Avoir changé de club à l'intersaison pour rejoindre un club du canton voisin, parce qu'elles s'estimaient discriminées.
Vestiaire à nettoyer
Ce sont quasiment toutes les joueuses du FC Saint Sulpice qui ont décidé de partir pour montrer leur ras-le-bol. Elles racontent que le minibus du club et les bons terrains étaient réservés aux garçons, que les survêtements féminins ne sont arrivés qu'en fin de saison et qu'il fallait qu'elles nettoient leur vestiaire avant d'y entrer. "Quand on fait un bilan sur l'année, on se rend compte de l'accumulation des différences qui sont faites entre les garçons et les filles", explique Julie Druard, ancienne membre de l'équipe une du club.
Je ne pense pas qu'on ait des exigences qui soient vraiment démesurées
Julie Druard
à franceinfo
"Les choses ne pouvant évoluer, on a pris la décision commune de partir. On en a aussi discuté avec les parents, parce qu'il y a aussi les petites sections. On va de 7 à 45 ans", poursuit-elle. Les filles ont trouvé un nouveau club dans le canton voisin du FC Vignoble, un groupement de trois villages autour de Gaillac. Elles y ont été bien reçues et traitées à égalité avec les garçons.
Amendes et matches perdus
La mauvaise nouvelle, c'est que leur départ massif ayant été synonyme de plus de six mutations par équipe dans leur ancien club, elles sont victimes d'un règlement visant à protéger l'amateurisme. Il leur inflige tous les matches perdus sur tapis vert, c'est-à-dire que quel que soit le résultat sur le terrain, elles seront données perdantes par sanction. Pour le président du district de football du Tarn, Raphaël Carrus, il n'y aura pas d'exception.
Je pense qu'il y a des tords des deux côtés.
Raphaël Carrus
à franceinfo
"Si cette équipe est partie ailleurs, c'est sûrement qu'elle a peut-être des reproches à faire aux dirigeants de là où elles étaient. Mais il y a des règlements, ils sont faits pour être appliqués, explique le président du district, Que voulez-vous que je puisse faire ?". Le nouveau club qui a accueilli les joueuses va également devoir payer des amendes à chaque match, parce qu'il aligne trop de joueuses mutées.
Le reportage franceinfo d'Alain Gastal
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https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/on-voulait-juste-jouer-sur-un-terrain-correct-dans-le-tarn-une-centaine-de-footballeuses-quittent-leur-club-pour-denoncer-des-comportements-sexistes_3631757.html

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Condamner l’initiatrice de #BalanceTonPorc, c’est réduire les femmes au silence,femmes,violences,

26 Septembre 2019, 23:44pm

Publié par hugo

 Du Pain et des Roses
Justice patriarcale
Condamner l’initiatrice de #BalanceTonPorc, c’est réduire les femmes au silence
L’initiatrice de #BalanceTonPorc avait été assignée en justice par Éric Brion, qu’elle accusait de harcèlement sexuel dans un tweet. La justice a aujourd’hui donné raison à Éric Brion, à qui elle devra verser 15 000 euros de dommages et intérêts en réparation de son « préjudice moral », ainsi que 5 000 euros de frais d’avocats.
Inès Rossi
jeudi 26 septembre
 

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#BalanceTonPorc, écho français de #MeToo
En octobre 2017 éclate la désormais célèbre affaire Weinstein ; de nombreuses actrices accusent le très influent producteur américain de harcèlement et d’agressions sexuelles. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #MeToo prend de l’ampleur, d’abord aux États-Unis, puis dans le monde entier. Partout, les femmes témoignent du harcèlement dont elles ont, elles aussi, été victimes sur leurs lieux de travail. Les actrices, grâce à la plateforme dont elles disposent, mettent en lumière des rapports de genre qui existent dans tout le monde du travail.
En France, en réaction à ce mouvement, joignant son témoignage à des milliers d’autres, la journaliste Sandra Muller lance un hashtag en France dans le tweet suivant : « #balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends. ». Quelques heures plus tard, elle ajoute : « “Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit” Eric Brion ex-patron de Equidia #balancetonporc ».
Le hashtag se répand comme une traînée de poudre. Une expression publique et massive de la violence sexiste subie par des millions de femmes dans nos sociétés patriarcales. Maître Francis Szpiner, son avocat, dira plus tard : « Sandra Muller, lorsqu’elle fait ce tweet, est une inconnue. Pourquoi le compte d’une inconnue ayant un nombre de followers limités a pris cette ampleur ? S’il a pris cette ampleur, c’est qu’il a trouvé une résonance chez de nombreuses femmes ».
Trois mois après le tweet, Éric Brion l’attaque en justice pour diffamation. Il ne nie pas les faits, mais la qualification de porc et de harceleur porte selon lui atteinte à son honneur. Et aujourd’hui, Sandra Muller est condamnée à lui verser 15 000 euros de dommages et intérêts. Le tribunal a considéré que Sandra Muller n’avait aucune preuve des paroles qu’elle dénonçait dans le tweet, et que l’épisode en question ne pouvait être qualifié de harcèlement, n’étant ni répété, ni une « pression grave ».
« On aurait voulu que les femmes se taisent, on ne s’y serait pas pris autrement. »
Symboliquement, cette décision est lourde de sens. L’avocat de Sandra Muller dénonce une volonté de faire taire les femmes. « Ce n’est pas un signal positif que la justice envoie. On leur dit, Mesdames, retournez sept fois votre langue dans votre bouche avant de tweeter, sinon vous serez asphyxiées financièrement. »
Ce qu’on reproche à Sandra Muller, c’est d’avoir révélé le nom d’Éric Brion sur les réseaux sociaux. Mais quelle solution reste-t-il alors aux femmes victimes de violences sexistes ?
Faut-il qu’on se taise, sous peine de devoir payer des fortunes à ceux qu’on accuse ? À qui cette décision de justice profite-t-elle ? Car bien souvent, l’assignation en justice pour diffamation ou calomnie est une arme pour les hommes accusés de violences sexistes. En retournant la dynamique, ils se positionnent en victime et accablent les femmes qui les dénoncent… Une stratégie de défense rendue possible par une justice patriarcale, bien plus prompte à museler les femmes qui osent sortir du silence qu’à condamner les hommes qui les ont harcelées, agressées ou violées, d’autant plus s’ils sont issus des classes dominantes.
À titre d’exemple, en 2016, plus de 7 poursuites judiciaires sur 10 pour violences sexuelles ont fait l’objet d’un non-lieu. On sait déjà que seules un cinquième des victimes de viols portent plainte, en raisons de nombreux facteurs dissuasifs. Une part non-négligeable des cas de viols sont requalifiés en agressions sexuelles par la justice ; entre 2012 et 2013 par exemple, 46 % des procès pour agressions sexuelles au tribunal de Bobigny étaient des cas de viols requalifiés. En tout, seul un dixième des plaintes pour viol aboutit à une condamnation.
On sait aussi que le nombre de femmes portant de fausses accusations est minime, et que le processus pour porter plainte est un véritable parcours du combattant, au regard du nombre de plaintes classées sans-suites. Loin d’être un recours pour les femmes, la justice les réduit au silence.
L’impasse des institutions patriarcales
La condamnation de Sandra Muller met aujourd’hui en lumière le rôle joué par la justice dans un système patriarcal, véritable maillon qui banalise et légitime les violences subies par les femmes, et dont l’ampleur et le caractère systémique ont été révélés par les vagues #MeToo et #BalanceTonPorc. La lutte contre les violences de genre ne sera pas victorieuse si elle est déléguée à une justice patriarcale dans une logique exclusivement punitive.
De plus, le gouvernement Macron, dans une tentative de coopter la colère contre les violences de genre, a fait de l’égalité femmes-hommes une « grande cause du quinquennat », créant notamment un nouveau délit supposé sanctionner le harcèlement de rue. Ce n’est rien d’autre qu’une mesure cosmétique, qui ne changera rien à la réalité des rapports de domination que subissent les femmes à l’égard de leur patron, supérieur hiérarchique ou employeur, dénoncés par les tweets #BalanceTonPorc.
Car le sexisme est structurel, possède de nombreux visages, et il s’agit de s’organiser collectivement, indépendamment des institutions, pour le combattre.
Crédit photo : KEYSTONE
 
Mots-clés justice patriarcale   /    #MeToo   /    #balancetonporc   /    Féminisme    /    harcèlement sexuel   /    Violences faites aux femmes   /    Droits des femmes   /    Du Pain et des Roses
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