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Au moins 267 000 personnes victimes d’agressions sexuelles dans les transports en commun par Helena Ergisi le 30 décembre 2017,femmes,violences,

31 Décembre 2017, 16:20pm

Publié par hugo


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 © Getty Images
Société
Au moins 267 000 personnes victimes d’agressions sexuelles dans les transports en commun
par Helena Ergisi le 30 décembre 2017
 
Une enquête menée par l'Observatoire de la délinquance révèle le nombre effarant de victimes d’atteintes sexuelles dans les transports en commun. Un phénomène qui touche majoritairement les femmes.
Selon un rapport de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, 267 000 personnes ont été victimes d’atteintes sexuelles dans les transports en commun entre 2014 et 2015. Un chiffre alarmant qui lève le voile sur un phénomène pourtant bien réel dans notre société, mais qui n’avait encore jamais été quantifié jusqu’aujourd’hui. Baisers forcés ou caresses pour près de 160 000 victimes, exhibitions pour près de 110 000 personnes, elles sont 44% à avoir subi des actes de même nature. 85% d’entre elles affirment également avoir déjà été la cible de frotteurs. Et dans 26% des cas, l'agression survient dans une gare ou une station de métro. Pire encore, 160 000 personnes interrogées disent avoir été victimes d’attouchements, de rapports sexuels ou de tentatives de rapports sexuels non désirés. L’enquête met également en lumière de nouvelles pratiques qui pourraient prendre de l’ampleur. C’est le cas de l’upskirting qui consiste à prendre des photos sous les jupes des femmes.
Les jeunes femmes et celles vivant en Ile-de-France sont les plus touchées
L’enquête nous fait part de deux autres constats. Le premier : les femmes les plus touchées sont jeunes. "Les jeunes femmes sont nettement plus exposées que leurs aînées. Le taux de victimisation des métropolitaines ayant de 18 à 21 ans atteint 2,3%. Jusqu'à 30 ans, le taux est relativement stable. Après 30 ans, il diminue régulièrement pour atteindre 0,3% pour les femmes de plus de 45 ans", indique le rapport. Le deuxième : elles habitent surtout en Ile-de-France. 7,6% des jeunes femmes franciliennes âgées de 18 à 21 ans ont reconnu avoir été victimes de harcèlement ou d'agression dans les transports. 13% des victimes étaient mineures au moment des faits. Ces atteintes concernent encore 4 à 5% des femmes âgées de moins de 35 ans. Seulement 1% des femmes de 45 ans et plus ont été victimes d'atteintes sexuelles durant la période concernée. Si les chiffres donnent des frissons dans le dos, ce phénomène "pourtant traumatisant pour les victimes" reste encore beaucoup trop sous silence.
Voir aussi : Victimes de violences conjugales, ces stars brisent le silence
 
   http://www.aufeminin.com/news-societe/267-000-personnes-victimes-d-agressions-sexuelles-dans-les-transports-s2459247.html

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Parité : les ministères de la Justice et des Armées sanctionnés,,articles femmes homme,parite

31 Décembre 2017, 02:33am

Publié par hugo

 Parité : les ministères de la Justice et des Armées sanctionnés
Les ministères des Armées et de la Justice devront respectivement payer 120.000 et 60.000 euros pour avoir manqué à la parité.
 La Justice et les Armées sanctionnées pour avoir fauté en terme de paritéCrédit : iStock / Getty Images Plus
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publié le 29/12/2017 à 09:53
C'est une grande cause nationale qui n'a pas réussi à s'imposer dans deux ministères de la République française. L'égalité entre les femmes et les hommes n'a pas été respectée au sein des ministères de la Justice et des Armées.
En cause : les deux instances n'ont pas assez nommé de femmes aux postes de hauts cadres de la fonction publique, peut-on lire dans un article du Monde. La Justice devra donc payer une amende de 60.000 euros, tandis que les Armées débourseront le double. Selon Le Monde, trois autres collectivités territoriales devront également passer à la caisse pour un montant de 240.000 euros.
 
Si ces collectivités et ministères ont été sanctionnés, c'est dans le cadre de la loi Sauvadet. Cette dernière prévoit, dans le cadre de la lutte contre les inégalités et discriminations dans l'accès à l'emploi de la fonction publique, qu'il ne peut y avoir moins de 40% de femmes dans les conseils d'administration, de surveillance ou les organes équivalents de certains établissements publics et ce, à compter de 2017.
À lire aussihttp://www.rtl.fr/girls/identites/chilla-j-espere-qu-un-jour-l-egalite-femmes-hommes-sera-une-evidence-7791476785 http://www.rtl.fr/girls/identites/chilla-j-espere-qu-un-jour-l-egalite-femmes-hommes-sera-une-evidence-7791476785interview
Chilla : "J'espère qu'un jour l'égalité femmes-hommes sera une évidence"
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En 2016, seules 34,9% des hauts cadres de la fonction publique étaient des femmes. Le gouvernement français doit rattraper son retard dans les douze prochains mois. Auquel cas, "les sanctions financières seront moitié plus élevées", selon Le Monde.
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http://www.rtl.fr/girls/identites/parite-les-ministeres-de-la-justice-et-des-armees-sanctionnes-7791621832

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Travail : quand la charge mentale et l'hostilité touchent plus les femmes,femmes,emploi,sexisme

31 Décembre 2017, 02:30am

Publié par hugo

 Travail : quand la charge mentale et l'hostilité touchent plus les femmes
Même si la charge mentale au travail est en baisse, les femmes s'estiment plus victimes que les hommes de comportements hostiles au travail, que ce soit de mépris ou d'atteintes dégradantes, selon une étude de la Dares publiée en décembre 2017.
 Les femmes victimes de comportements hostiles au travail se plaignent d'une charge mentale trop importanteCrédit : iStock / Getty Images Plus
 
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publié le 28/12/2017 à 14:16
La "charge mentale" au travail, une affaire de bonne femme ? Détrompez-vous. Une étude de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) publiée en décembre 2017 dévoile les conséquences des tensions subies au travail sur les perceptions psychologiques que peuvent avoir les femmes comme les hommes sur la charge de leur travail.
L'étude de la Dares nous apprend en effet qu'en 2016, 44 % des salariés déclarent "devoir penser à trop de choses à la fois" contre 49 % en 2013. Cette baisse de la "charge mentale" au travail est généralisée dans toutes les catégories socioprofessionnelles des ouvriers aux cadres en passant par les professions dites "intermédiaires". Une (semi) bonne nouvelle, pourrait-on dire !
 
Cependant, vous nous voyez venir, à catégorie identique, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à ressentir ce sentiment : elles sont 47% contre 40% des hommes à "devoir penser à trop de choses à la fois".
⦁ À lire aussihttp://www.rtl.fr/girls/love/en-france-la-pilule-contraceptive-est-legale
S'agit-il d'un comportement soit-disant féminin ? Les femmes auraient-t-elles tendance à trop se mettre la pression ? Pas si sûr... "Selon une analyse préliminaire (...) l’évolution de la charge mentale, des exigences émotionnelles et des conflits de valeurs est très liée à celle des comportements hostiles", peut-on lire dans le rapport de cette étude de la Dares.
Parmi ces comportements qualifiés d'"hostiles", on retrouve le mépris, le déni de reconnaissance du travail ou les atteintes dégradantes dont fait par exemple parti le sexisme.
En 2016, 22% des salariés (contre 28% en 2013) signalent avoir été victime d'au moins l'un de ces comportements. Une baisse qui fait du bien mais qui n'épargne cependant pas les femmes.
De meilleures conditions de travail pour les cadres
Car si toutes ces situations sont en baisse, ce sont (en 2016 comme en 2013) toujours les femmes (31%) qui signalent plus souvent que les hommes (28%) avoir subi au moins de l'un de ces comportements.
En se plongeant un peu plus dans les données, on constate également que les salariées des grandes entreprises et des secteurs du commerce-transports, des activités scientifiques et de l'administration publiques subissent moins ces violences psychologiques que trois ans auparavant.
Dans les professions intermédiaires et à temps partiel, mais aussi dans le secteur agricole ou ouvrier, les chiffres n'ont en revanche pas (ou très peu) baissé entre 2013 et 2016.
Le sexisme et son effet sur la santé
"Le recul global de ces risques résulte peut-être d’une plus grande attention des managers et des salariés aux conflits interpersonnels au travail, dans le cadre d’une sensibilisation médiatique et politique au harcèlement moral et aux risques psychosociaux", tente d'expliquer le rapport de l'étude.
Une sensibilisation à transposer dans l'ensemble des secteurs pour permettre aux femmes de se sentir mieux sur leur lieu de travail et de garantir l'égalité entre elles et leurs homologues masculins.
Selon une autre étude du ministère des Familles, de l'Enfance et des droits des femmes publiée en 2016, 74% des femmes non-cadres et 80% des femmes cadres déclaraient à l'époque penser que "les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou à des décisions sexistes au travail".
Tandis que 83% des femmes non-cadres pensaient que "le sexisme peut avoir des effets sur la santé". Le sexisme au travail, un problème de santé publique ?
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La "charge mentale", ou quand les femmes sont épuisées de tout gérer
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http://www.rtl.fr/girls/identites/travail-quand-la-charge-mentale-et-l-hostilite-touchent-plus-les-femmes-7791607767

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PETIT MOT DU BLOGGEUR, BONNE  ANNEE  2018   2019  !!!!!!!!!!!!

31 Décembre 2017, 02:23am

Publié par hugo

JE  VOUS  SOUHAITE   UNE  BONNE  ANNEE  AVEC QUELQIE  HEURE D AVANCE  ,  PRENEZ  LA  RESOLUTION D ETRE GENTIL TOUTE  L ANNEE  , et  d aider  son  prochain lpendant  l annee moi cela me parait  bien  

 

BONNE  ANNEE  2018   2019  
PETIT MOT  DU  BLOGGEUR,  BONNE  ANNEE  2018   2019  !!!!!!!!!!!!

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  "On s’habitue à cacher nos formes, à baisser la tête" : des habitants de la Chapelle livrent leur sentiment sur ce quartier accusé de harcèlement,femmes,violences

31 Décembre 2017, 02:19am

Publié par hugo

 
"On s’habitue à cacher nos formes, à baisser la tête" : des habitants de la Chapelle livrent leur sentiment sur ce quartier accusé de harcèlement

Une question passionnée." Depuis la parution d'un article du Parisien sur le harcèlement des femmes dans le quartier de la Chapelle, une chape de plomb s’est levée dans ce coin du nord-est de Paris. Dans cet article, publié le 18 mai, certaines femmes assurent qu’elles ne peuvent plus sortir seules dans les rues, "porter une jupe ou un pantalon trop près du corps" sans se faire insulter et agresser. Deux associations du quartier, SOS La Chapelle et Demain La Chapelle, ont lancé une pétition pour dénoncer la situation de ces femmes, qu'elles décrivent comme "une espèce en voie de disparition au cœur de Paris". Le 6 juin, la pétition totalisait près de 20 000 soutiens.
Depuis, dans les cafés, les commerces, à la sortie des écoles, sur les panneaux d’affichage, les appels à résister à une description "caricaturale" du quartier font face aux louanges d’une "vérité" que l’article aurait "enfin" exprimée.
Mais le constat est unanime : le quartier de la Chapelle n’est pas comme les autres. De la place centrale saturée et surplombée par le métro aérien à la halle Pajol récemment inaugurée, un condensé de cultures et de misère s’entrecroise. Franceinfo a passé une semaine dans ce quartier de Paris pour rencontrer ceux qui le font vivre. Voici leurs témoignages.
 Lucie dans le jardin des Halles Pajol à Paris, mercredi 31 mai 2017. (ELISE LAMBERT/FRANCEINFO)
"Je me suis sentie sale"
Lorsqu’elle a lu "Des femmes victimes de harcèlement dans les rues du quartier Chapelle-Pajol" dans le journal, Lucie, 30 ans, s’est sentie soulagée. Enfin, un article mettait le doigt sur un problème qui la travaille depuis longtemps. Contrairement à de nombreux riverains ou associations de quartier, Lucie "n’a pas été choquée par l’article" et a même signé la pétition lancée par SOS La Chapelle et Demain La Chapelle pour alerter les autorités sur la situation des femmes dans ce quartier.
Mais quand elle a vu que les signataires étaient taxés de racisme, que certains les accusaient de lier le sexisme à la présence de migrants, cette habitante de la rue Pajol s’est sentie attaquée. Sur son compte Twitter anonyme, elle écrit : "Si dénoncer ce qui se passe dans un quartier comme la Chapelle dérange, eh bien je continuerai à déranger."
D’ailleurs, lorsqu’on cherche à la rencontrer, Lucie est plutôt méfiante et tente de savoir si l’on n’est pas du côté de “ceux qui ont manifesté” contre la pétition. Assise sur un banc rouge de la halle Pajol, elle ne cesse de tourner un porte-clé en peluche dans sa main : "Entendre que tout va bien dans ce quartier de manière globale, c'est du mensonge et c'est écœurant pour les femmes, comme moi, qui ne peuvent sortir dans la rue sans se prendre une insulte, une remarque ou autre."
Lucie est lasse de voir la parole des femmes remise en question. Depuis son installation dans le quartier, il y a deux ans, cette chargée de communication ne compte plus le nombre de fois où elle s’est fait insulter ou siffler. "Ça va de l’interpellation – 'eh coquine', 't’es charmante' – à l’insulte – 'baisse les yeux salope', raconte-t-elle. Au début, je répondais, je leur disais 'ta gueule', 'espèce de connard', mais en fait, ça ne servait à rien. Le lendemain, un autre recommençait." Il y a aussi les gestes, les regards, les souffles dans le cou ou les murmures qu'elle seule peut entendre. "Les hommes ne crient pas quand ils agressent. Ils font bien en sorte que seule la femme visée puisse entendre, c'est très pervers. Je me suis sentie sale plusieurs fois", décrit-elle.
Depuis un an, Lucie contourne la place de la Chapelle lorsqu’elle rentre chez elle. "C’est une pression psychologique, même mon conjoint ne se sent pas en sécurité là-bas." Alors, quand certains assimilent son attitude à du racisme déguisé, elle explose : "Le harcèlement, il y en a partout, mais ici, il y en a plus. Ce ne sont pas des communautés particulières qu'on vise, mais les hommes qui font ça. C’est une question de densité de population et de misère sociale."
C’est choquant de dire que des femmes sont chassées, mais lorsqu’on évite de passer à un endroit parce qu’on ne se sent pas en sécurité, implicitement, on l'est.
Lucie
 (ELISE LAMBERT / FRANCEINFO)
"On nous traite de fachos, de racistes, mais on est juste impuissants"
Laurence a le regard perdu. "Quatorze ans que je vis ici et c’est la première fois que j’ai peur. J’ai peur qu’on cherche à me faire taire, souffle cette femme frêle aux cheveux blonds. Je suis écœurée par tout ce qui se passe, de voir des affiches qui dénoncent une 'lepénisation des esprits'. Avec tout ce qu’on vit, c’est insultant."
Habitante d’un immeuble donnant sur la place de la Chapelle, Laurence prend sur elle, mais sa voix douce tremble entre deux phrases. "On ne peut pas prendre plaisir à se promener ici quand on est une femme. Depuis près de deux ans, notre immeuble est le territoire de bandes de trafiquants. Chaque jour, à partir de 16 heures, des gamins forcent la porte d’entrée et s’installent dans le hall pour dealer. Ils nous menacent, ils fument du shit, ils nous défient."
Bien sûr, cette situation n’est pas nouvelle. La Chapelle a toujours été le quartier privilégié des trafics en tout genre. Constitué de quelques rues prises en étau entre la gare du Nord et les voies ferrées menant à la gare de l’Est, la Chapelle est un carrefour enclavé. Les restaurants du monde entier côtoient les immeubles haussmanniens. Les arrière-cours abritant des gourbis se cachent derrière des immeubles tout juste rénovés où vient s'installer une nouvelle classe moyenne. Sur ses trottoirs, des migrants venus chercher un document administratif, des vendeurs de cigarettes à la sauvette, et quelques dealers qu'on reconnaît à l'habitude…
 Un texte sur la situation des habitants du quartier de La Chapelle rédigé par Laurence en mai 2017. (ELISE LAMBERT/FRANCEINFO)
"A partir de 14 heures, la place se remplit d’hommes, de vendeurs à la sauvette. Puis, à 16 heures, c’est au tour des dealers d’arriver. Les gamins ont parfois 10-12 ans." Au début, Laurence a essayé de leur parler, de leur dire d’aller ailleurs, mais la situation s’est aggravée. "Un jour, je suis rentrée chez moi, l’un d’entre eux m’a clairement menacée et a voulu me frapper. Maintenant, je ne sors plus chez moi certains jours, ou je m’organise avec mes voisins."
Puisque la porte d’entrée est défoncée, les habitants se prêtent un boulon spécial pour la fermer. Puisque les pouvoirs publics ne "font rien", ils ont embauché un vigile entre 17 heures et 23 heures pour surveiller leur hall d’entrée. Laurence s'inquiète aussi pour sa fille, scolarisée à l'école Pajol, quelques mètres plus loin. "J'essaye de la rassurer, d'éviter la foule quand je vais la chercher à l'école, mais à son âge, elle comprend très bien que ce qui se passe n'est pas normal. Je vois bien qu'elle s'inquiète." Laurence se remémore les insultes essuyées un soir où les habitants de l'immeuble avaient organisé un pique-nique pour dénoncer la situation. Des militants proches des "antifa" les ont traités de "fachos".
Ma fille a vomi à 2 heures du matin, elle n'a pas compris pourquoi des gens nous avaient insultés.
Laurence
"On nous traite de fachos, de racistes, mais on est juste impuissants." Sur la porte de son immeuble, Laurence a d'ailleurs collé un texte où elle dénonce "ces habitudes". "On s’habitue à cacher nos formes, à baisser la tête, surtout quand on rentre tard, et puis... tout le temps en fait." "Le problème, ici, c'est une surpopulation d'hommes et de trafiquants. Quelle femme s'y sentirait bien ?"
Quand l’article du Parisien est sorti, Laurence l’a trouvé caricatural mais salutaire. "La façon dont la droite a récupéré l'affaire est dégueulasse, mais au moins, ça a fait réagir les responsables politiques." Lorsque la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s'est rendue sur place, Laurence lui a parlé parce que c'était une élue, pas pour son étiquette politique. "On nous a reproché d'être de droite, mais on aurait fait pareil avec Anne Hidalgo, la maire de Paris. Seul problème : elle n'est jamais venue."
 Gaëlle Krikorian photographie X, le (GAELLE KRIKORIAN)
"Je ne me suis jamais interdit de circuler ici"
Gaëlle Krikorian n'a pas été choquée que des femmes dénoncent le harcèlement sexuel qu'elles subissent. "En tant que féministe, je ne remettrai jamais en question ces témoignages", assure-t-elle. En revanche, "implicitement, l'article du Parisien fait le lien entre la présence de migrants dans le quartier et le harcèlement des femmes. Du coup, les habitants du quartier s'écharpent sur ce sujet plutôt que de questionner les racines du sexisme", décrit cette sociologue de 44 ans, habitante de la rue Jacques-Kablé, à 300 mètres de la place de la Chapelle.
"J'habite dans le quartier depuis 1998 et je ne me suis jamais fait insulter ou cracher dessus. Je ne vis pas ce que ces femmes décrivent et je ne me suis jamais interdit de circuler ici, dit-elle d'une voix ferme. Ce qui est sûr, c'est que le harcèlement est un fléau global." Dans les rues, dans le métro, en entreprise, à l'Assemblée, les femmes se font agresser, argumente-t-elle. Par des hommes de tous âges, de tous milieux sociaux. "Croire que c'est lié à un quartier ou une population est une erreur."
Alors, pourquoi cette question a-t-elle émergé à la Chapelle ? "Pour moi, c'était une belle accroche pour dénoncer la présence de populations indésirables dans les rues. Ce quartier concentre un paquet de misères et a été totalement abandonné par les pouvoirs publics. Accuser les maillons faibles quand on est même pas capable d'installer ne serait-ce que des toilettes pour permettre aux gens d'être dignes, c'est insupportable", enrage Gaëlle Krikorian. Surtout, depuis la publication de l'article, les polices municipale et nationale patrouillent dans tout le quartier. Des véhicules des forces de l'ordre bordent la place de la Chapelle et un car de CRS occupe la petite place au croisement de la rue Pajol et de la rue Philippe-de-Girard, là où autrefois des habitants distribuaient des repas aux migrants. Les biffins ont déserté et les déchets qui stagnaient dans les caniveaux ont été ramassés.
"Quand je vois qu'on envoie la police pour 'apaiser' le quartier mais qu'on délaisse toute politique sociale ou d'aménagement de la place, ça me met en colère, surtout en période électorale, s'indigne Gaëlle Krikorian. Pour elle, le malaise des femmes dans ce quartier pourrait être allégé par des politiques simples, à commencer par rouvrir les espaces communs comme le square Louise-de-Marillac, fermé depuis six mois pour dératisation, ou la promenade sous le métro aérien, grillagée pour éviter que les migrants ne s'y installent. "On nous dit de faire barrage au FN en votant Macron, mais c'est exactement ce genre d'attitudes qui divise et finit par profiter à l'extrême droite."
La place de la Chapelle est un endroit détestable pour tous ceux qui y passent, enfants, adultes, hommes et femmes.
Gaëlle
 (PHOTOGRAPHER: ELODIE DAGUIN)
"Un traumatisme qu'on garde tout au long de sa vie"
Lorsque Clémence Vazard, 31 ans, a commencé à travailler sur le harcèlement sexuel au centre d'animation de la Chapelle en janvier, elle n'imaginait pas que son action serait au cœur de l'actualité cinq mois plus tard. "Je suis venue ici parce que le centre a bien voulu m'accueillir, c'était par opportunité, pas un choix", raconte-t-elle d'une voix candide. "Je trouve qu'il n'y a pas plus de harcèlement à la Chapelle qu'ailleurs. C'est un sujet qui concerne les quartiers dits 'populaires' comme les plus aisés", affirme la jeune femme au carré blond. "En revanche, c'est sur qu'ici on a moins d'espace pour circuler, on se frôle en permanence, on marche sur des trottoirs étroits... Mais cette situation concerne les hommes comme les femmes."
Depuis plus d'un an, cette habitante du 10e arrondissement récolte des témoignages sonores de femmes victimes de harcèlement sexuel. "En septembre, je les exposerai au centre d'animation avec les portraits des femmes qui ont témoigné, raconte-t-elle. Lorsqu'on rentrera dans la salle, on entendra toutes ces paroles en brouhaha. Je vais essayer de reproduire le sentiment d'oppression qu'elles ressentent dans les lieux et au moment où elles se font agresser." Pour le moment, Clémence Vazard a recueilli le témoignage de sept femmes âgées de 18 à 53 ans. "C'est très difficile d'en parler et je ne suis pas psychologue, alors je ne veux brusquer personne. Dans de nombreux cas, se remémorer une agression peut être très traumatique", glisse-t-elle.
L'objectif de cette artiste spécialisée dans le collage, dont le travail a toujours tourné autour de la place des femmes dans la société, est de montrer comme le harcèlement sexuel a un impact tout au long de la vie. "Parfois, certaines femmes sont victimes de harcèlement très jeunes. Elles vont ensuite développer des stratégies qu'elles jugent protectrices, comme ne plus mettre de jupe, ne plus se maquiller, ou encore prendre le bus à certains moments précis où il y a moins de monde. Le harcèlement n'est donc jamais anodin."
S'il est loin d'être anodin, le harcèlement des femmes est aussi "universel et sans frontières", affirme Clémence Vazard. "Ce n'est pas en se focalisant sur la Chapelle qu'on va régler le problème, on va stigmatiser le quartier, l'isoler. Je me suis déjà fait agresser, frapper, et c'était dans le 7e arrondissement de Paris."
Le harcèlement sexuel est à la fois intime et universel.
Clémence
 (ELISE LAMBERT / FRANCEINFO)
"Il faut repenser le partage de l'espace public"
A chaque fois, c'est la même histoire, "c'est vraiment typique de la France de transformer en identitaire ce qui ne l'est pas forcément", constate Pedro José Garcia Sanchez, habitant de la rue Caillié, perpendiculaire au boulevard de la Chapelle. Originaire du Venezuela, ce sociologue et ethnographe habite depuis près de six ans dans le quartier et a eu maintes fois l'occasion de l'analyser lors de ses "balades urbaines" avec ses étudiants.
Pour cet universitaire à la silhouette ronde, si l'article du Parisien est "caricatural", il souligne une question essentielle : le partage de l'espace public. "Un partage encore plus délicat dans un quartier comme la Chapelle, largement éprouvé depuis des années", explique-t-il. "Ici se concentrent pauvreté, précarité, deals et vente de rue. En un an, les habitants ont vécu près d'une trentaine d'évacuations violentes de campements, de Stalingrad aux jardins d'Eole. N'importe quel quartier qui aurait à vivre cela serait perturbé."
Pour éviter que les migrants ne se réinstallent, tous les interstices proches des bouches de métro ont été fermés, "en contradiction totale avec ce qui définit aussi l'espace public, c'est-à-dire le passage, la circulation". Ajoutez à cela un "cosmopolitisme éprouvé comme n'importe où ailleurs dans Paris", et vous avez tous les éléments pour créer "un sentiment de malaise et de trouble, ajoute le sociologue. Car le propre de la mixité, c'est d'être problématique. Mais ce n'est pas forcément une peine, ça peut aussi être une ressource."
Assis dans un café iranien flambant neuf du boulevard de la Chapelle, Pedro José Garcia Sanchez sirote un jus de fruits. Il explique qu'il préfère analyser le harcèlement comme la conséquence de "situations" plutôt que d'actes propres à certains hommes. Aux heures de pointe, à 8 heures du matin et à 18 heures, lorsque vendeurs et passants se concentrent sur la petite place de la Chapelle, "si vous êtes une femme parmi beaucoup d'hommes, vous êtes plus vulnérable et fragile, c'est certain, explique-t-il. Vous l'êtes sans doute encore plus si vous paraissez 'perméable' à l'extérieur, plutôt que si vous avez des écouteurs sur les oreilles, ou si vous passez en vitesse lors d'un jogging."
De la même façon, "si tu es une femme et que tu passes à côté de trafiquants en plein travail, tu déranges. On va peut-être t'insulter, te brusquer. Mais c'est difficile d'évaluer si c'est pour ton genre ou pour ta simple présence. Dans certains cas, il faut faire attention aux mots : comment départager les présomptions des menaces ou des agressions ? Le malaise est aussi là." En tout cas, dans des lieux où la densité est mal encadrée, "c'est une question d'imposition de son corps sur un autre, de domination" dit-il en mimant une confrontation.
Et en termes de domination, hors de question de minorer ce que les femmes subissent. "Ma mère de presque 80 ans contourne souvent la place de la Chapelle pour aller chercher les enfants à l'école, raconte-t-il. Je sais que certaines femmes mettent en place de véritables stratégies épuisantes pour éviter les remarques, regards et contacts déplacés." Pour le chercheur, il faudrait donc repenser des villes adaptées à toutes les identités, femmes, enfants, personnes âgées... Et si des efforts d'urbanisme sont faits, comme la rédaction d'un premier livret "Genre et ville" à l'initiative de la mairie de Paris fin 2016, Pedro José Garcia Sanchez rappelle qu'ils ne peuvent produire leurs effets sans urbanité : "L'apprentissage par tous du partage de l'espace public."
Sur le principe, qu'il y ait beaucoup d'hommes dans un endroit, ce n'est pas le problème. C'est ce qu'ils font ou ce qu'on imagine qu'ils peuvent faire qui dérange.
Pedro José Garcia Sanchez
 (ELISE LAMBERT / FRANCEINFO)
"La Chapelle, c'est la nouvelle frontière"
Il n’y a pas de grille de lecture simple pour un carrefour où se heurtent des trajectoires si variées et des vitesses si contrastées", écrit Anna-Louise Milne sur le site The Conversation, le 24 mai. Depuis vingt ans, cette chercheuse d'origine écossaise habite la rue Marx-Dormoy, perpendiculaire à la place de la Chapelle. Vingt ans qu'elle observe le quartier avec "ses hauts et ses bas".
Récemment, c'est donc la question du harcèlement des femmes qui a brusquement surgi dans le quartier. D'une voix teintée d'un léger accent, elle explique : "Cette médiatisation a peut-être l’utilité d’avoir déclenché un débat. C’est toujours bien d’entendre des paroles fortes, surtout dans un quartier qui vit des transformations rapides. Mais à condition d’écouter la complexité de ce qui se dit." Il est vrai qu'Anna-Louise Milne, comme sans doute de nombreuses autres femmes, a déjà dû expliquer à sa fille de 13 ans comment éviter un regard trop insistant, en bas de chez elle comme dans le métro, et comment trouver sa place dans la rue. "Je fais la même chose, je cherche à m’adapter à l’environnement et, oui, j'évite de prendre tel trottoir quand on vend des cigarettes, j'ai rien à gagner à une éventuelle confrontation, donc si je peux, je n'y vais pas", dit-elle en cherchant sa fille du regard, en train de jouer un peu plus loin.
Mais pour cette chercheuse d'une quarantaine d'années, la situation ne peut pas se comprendre sans penser ce quartier au croisement de plusieurs phénomènes nationaux et internationaux, dont l'immigration : "La Chapelle, c'est une nouvelle frontière. C'est très clair depuis un moment." Depuis deux ans, la densité urbaine s'est amplifiée et la circulation dans le quartier s'est dégradée. "Pas parce que des hommes seuls sont arrivés, mais parce que les misères se sont multipliées, diversifiées. Et on a réduit l’espace de circulation en fermant des squares et l’espace sous le métro. Je refuse l'idée qu'ont certains de voir la situation comme un conflit de civilisation. Les jeunes garçons qui arrivent ici sont tout aussi vulnérables que les femmes."
Depuis deux ans, sur la route de l’école, il arrive à Anna-Louise Milne de devoir enjamber des couchages, des bouteilles et des barquettes vides de nourriture, et de voir des policiers secouer des hommes endormis pour les faire dégager quelques mètres plus loin. "Dans ce quartier, les migrants sont réduits à être des 'corps-obstacles' qu’on force à se déplacer, et des femmes sont parfois réduites aussi à des 'corps-objets'", décrit-elle par de petits gestes.
Au-delà de ce carrefour de misères propre à la Chapelle, la chercheuse britannique voit aussi les conséquences d'une culture politique propre à la France : "Ce républicanisme qu'ont affiché certains élus pour défendre les femmes alors qu'on n’arrive même pas à évoquer la question du genre, de l'identité sexuelle dans le débat politique… Il est aussi là le nœud du problème." Elle fait une pause et reprend : "Et c'est une question qui dépasse largement les enjeux de la Chapelle."
Il faut rattacher ce quartier et sa misère actuelle à des processus nationaux et transnationaux.
Anna-Louise Milne

https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/on-shabitue-a-cacher-nos-formes-a-baisser-la-tete-des-habitants-de-la-chapelle-livrent-leur-sentiment-sur-ce-quartier-accuse-de-harcelement_2218575.html

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Pénurie de gynécologues : "Les compétences des sages-femmes sont sous-utilisées",femmes,sante

31 Décembre 2017, 02:14am

Publié par hugo

 
Pénurie de gynécologues : "Les compétences des sages-femmes sont sous-utilisées"
Franceinfo a interrogé Marie-Anne Poumaer, présidente de l'Union nationale et syndicale des sages-femmes.
 Une sage-femme libérale se prépare à poser un stérilet, à Ham (Somme), le 7 mars 2017. (PASCAL BACHELET / BSIP / AFP)
/journaliste/camille-caldini /journaliste/camille-caldini
Camille CaldiniFrance Télévisions
Mis à jour le 28/12/2017 | 19:00
publié le 28/12/2017 | 18:39
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Trouver un gynécologue est de plus en plus compliqué. Pénurie de praticiens, difficulté à prendre rendez-vous rapidement et importants dépassements d'honoraires peuvent dissuader les femmes de consulter ces spécialistes. Comment combler ce vide ? Il faut "former des médecins", en ouvrant le numerus clausus, expliquait à franceinfo Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof), mercredi 27 décembre. Une option que le ministère de la Santé ne semble pas envisager. Mais les sages-femmes peuvent, en partie, pallier le manque de gynécologues, comme l'explique Marie-Anne Poumaer, présidente de l'Union nationale et syndicale des sages-femmes, à franceinfo.
franceinfo : Que peuvent faire les sages-femmes pour pallier la pénurie de gynécologues médicaux en France ?
Marie-Anne Poumaer : Depuis la loi de santé de 2009, les sages-femmes ont le droit de pratiquer les consultations gynécologiques de prévention. Elles réalisent les frottis et peuvent dépister un cancer, prescrire des examens. Elles ont aussi la possibilité de prescrire tous les moyens de contraception, et même de poser et retirer un stérilet ou un implant contraceptif. Depuis 2016, elles ont aussi le droit de prescrire et pratiquer les IVG médicamenteuses. Les sages-femmes sont aussi habilitées à faire des vaccins. Avec un diplôme universitaire supplémentaire, elles peuvent en outre devenir échographistes. Nous sommes donc parfaitement capables d'assurer le suivi gynécologique des femmes en bonne santé, même quand elles ne sont pas enceintes.
A quel moment les sages-femmes passent-elles le relais aux gynécologues ?
La limite, c'est la maladie. Les sages-femmes ont la connaissance de la pathologie, mais pas la compétence pour la traiter. Nous sommes des spécialistes de la santé des femmes, en premier recours, mais à partir du moment où une patiente présente une pathologie, même non gynécologique, ou si une sage-femme reçoit par exemple un résultat de frottis anormal, elle adresse la patiente à un spécialiste, comme le font les généralistes. La plupart du temps, nous travaillons main dans la main avec les gynécologues, et nous avons des référents à qui adresser nos patientes. Il existe d'ailleurs des maisons de santé et des cabinets médicaux où sages-femmes, généralistes et gynécologues travaillent ensemble.
Pourtant, les sages-femmes sont encore souvent considérées comme des spécialistes de la grossesse et sont peu consultées par les femmes qui n'ont jamais été enceintes. Comment l'expliquez-vous ?
C'est un déficit de communication. Le public n'est pas informé de nos compétences. Nous nous battons depuis longtemps pour que les publications officielles mentionnent notre profession, pendant les campagnes de lutte contre le cancer, par exemple. La Sécurité sociale précise pourtant que nous pouvons réaliser les frottis de dépistage du cancer du col de l'utérus, mais avec d'autres organismes nous devons toujours nous battre pour être reconnues. C'est dommage, cette sous-utilisation des compétences des sages-femmes est désolante. D'autant que d'un point de vue de l'accès aux soins, les sages-femmes sont nombreuses, en cabinet, et ne pratiquent pas de dépassements d'honoraires.
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" Si les hommes avaient leurs règles, il n’y aurait pas de taxe sur les tampons" : l’accès aux protections périodiques, le combat d’une jeune britannique,femmes,sante

31 Décembre 2017, 02:09am

Publié par hugo

 " Si les hommes avaient leurs règles, il n’y aurait pas de taxe sur les tampons" : l’accès aux protections périodiques, le combat d’une jeune britannique
Amika George, jeune britannique de 17 ans, a fait de l’accès aux protections périodiques pour les jeunes filles de milieux modestes, son combat.
http://videos.francetv.fr/video/NI_1152021@Info-web
 
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publié le 28/12/2017 | 10:51
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" Je pense que si les hommes avaient leurs règles, il n’y aurait pas de taxe sur les tampons et tout ça ne serait pas un problème ", c’est l’avis d’Amika George, 17 ans. Lorsque cette dernière a lu en avril dernier des articles de presse sur le sujet, elle est piquée à vif: " Des filles âgées de 10 ans parfois même plus jeunes, qui devaient manquer l’école parce qu’elles n’avaient pas les moyens de se payer des protections périodiques, ou qui allaient à l’école en utilisant des chaussettes, des mouchoirs en papier ou des morceaux de vieux T-shirts à la place de serviettes ou de tampons, ça a juste été un énorme choc pour moi. "
"Avoir accès à des protections périodiques c’est quelque chose que je prenais pour acquis. "La jeune britannique décide alors de lancer une pétition nommée "#FreePeriods " pour alerter les pouvoirs publics. "Avoir accès à des protections périodiques c’est quelque chose que je prenais pour acquis ", explique Amika. "Je pensais qu’il y avait déjà un système mis en place où on avait une liste des filles avec les moyens les plus modestes qui reçoivent des repas gratuits à l’école et qui seraient donc éligibles à l’accès gratuits aux protections périodiques ", ajoute-t-elle.Après plus de 100 000 signatures, le mouvement "#FreePeriods " a pris de l’ampleur et s’est rassemblé à Londres le 20 décembre pour manifester dans le but de demander à la Première ministre Theresa May un accès gratuit aux protections périodiques pour les jeunes filles aux moyens modestes.
D’après l’ONG Plan International, au Royaume-Uni, une fille sur dix n'a pas les moyens d'acheter des protections périodiques.
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Cinq questions sur la pénurie de gynécologues en France,femmes,sante,

31 Décembre 2017, 02:04am

Publié par hugo

   Cinq questions sur la pénurie de gynécologues en France
Ces spécialistes sont de moins en moins nombreux, alors que le nombre d'obstétriciens continue d'augmenter, selon une enquête du "Monde". Un déséquilibre qui complique le parcours de soin des patientes.
 Consultation dans un cabinet de gynécologie, à Nice, le 15 mai 2017. (A. NOOR / BSIP / AFP)
/journaliste/camille-caldini /journaliste/camille-caldini
Camille CaldiniFrance Télévisions
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publié le 28/12/2017 | 07:02
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La pénurie ne concerne pas que les déserts médicaux. Même dans les grandes villes où les médecins sont installés et les hôpitaux accessibles, les gynécologues se font rares. C'est ce que révèle une enquête du Monde, publiée mercredi 27 décembre, qui évoque "la grande galère" des femmes, pour trouver un spécialiste qui assure le suivi de leur santé, de la demande de contraception à la ménopause, en passant par l'éventuel diagnostic d'une maladie gynécologique.
Franceinfo répond à cinq questions sur cette pénurie de gynécologues qui concerne tout le territoire français.
Y a-t-il vraiment une pénurie de gynécologues ?
Il faut différencier les spécialités qui composent la gynécologie. D'un côté, la gynécologie médicale, qui prend en charge toutes les questions gynécologiques qu'une femme peut rencontrer au cours de sa vie : contraception, dépistage des maladies sexuellement transmissibles, dépistage des cancers, traitement des troubles hormonaux, ménopause, stérilité, interruption volontaire de grossesse… De l'autre, la gynécologie-obstétrique, qui s'intéresse principalement aux femmes enceintes et aux enfants à naître. Les obstétriciens peuvent en plus se spécialiser dans la chirurgie.
Selon l'enquête du Monde, c'est la gynécologie médicale qui connaît une pénurie de praticiens. En 2017, "ils ne sont plus que 1 136 pour près de 28 millions de femmes âgées de plus de 16 ans", détaille le quotidien, citant les données de l'Ordre des médecins. "Six départements n’ont aucun gynéco med, ajoute Le Monde, et certaines grandes villes de la grande couronne parisienne ne comptent aucun gynécologue libéral." Ce déficit risque de se creuser, à en croire les projections de l'Ordre des médecins : les "gynécos med" pourraient n'être plus que "531 en 2025, contre 1 648 en 2010".
Il y a des coins de France où la situation est catastrophique, où des femmes ne sont plus suivies ou doivent changer de département pour l’être.
Anne Gompel, professeure de gynécologie à l’université Paris-Descartes
Le Monde
La France compte toutefois 1 148 gynécologues dits "mixtes" et 4 464 gynécologues-obstétriciens, qui peuvent aussi assurer le suivi des patientes, mais ne le font pas tous. "Moi, je suis gynécologue-obstétricien, je fais de la chirurgie. Si je suivais en consultation les patientes que je vois dans ce cadre-là, je n'aurais plus de temps pour la chirurgie et la cancérologie", explique à franceinfo Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof). En outre, "ce sont aussi des gens qui vont partir en retraite d'ici cinq ans".
Comment expliquer la rareté des gynécologues médicaux ?
C'est une pénurie "annoncée, planifiée, depuis longtemps", explique Bertrand de Rochambeau. En 1987, la filière de formation des "gynéco med", qui menait à l'obtention d'un Certificat d'études supérieures (CES) a été fermée, dans le cadre d'une directive européenne. "Pour une question de coût", rétorque le président du Syngof. Cette filière, parallèle à l'internat, qui forme toujours aujourd'hui les gynécologues obstétriciens, a "permis de former le bataillon de gynécos encore en activité aujourd'hui, mais ceux-ci commencent à prendre leur retraite", poursuit le médecin. Après une mobilisation du Comité de défense de la gynécologie médicale (CDGM), "une soixantaine de ces spécialistes sont de nouveau formés chaque année, mais c’est insuffisant pour compenser les départs à la retraite", explique Le Monde.
La situation a pu en outre créer une crise des vocations. "Les gynécos sont tellement maltraités, qu'ils abandonnent les tâches les plus difficiles du métier", selon Bertrand de Rochambeau. Dans les petits hôpitaux, les gynécologues enchaînent les gardes. "Les jeunes ne veulent plus travailler comme ça, cela renforce la pénurie", estime-t-il. "Attention, les médecins ne meurent pas de faim, il ne s'agit pas ça, mais ils travaillent beaucoup, dans des conditions parfois difficiles, même si leur métier est passionnant", poursuit-il.
Généralistes et sage-femmes peuvent-ils se substituer aux gynécos ?
"Ni les médecins généralistes, ni les sage-femmes ne sont suffisamment formés pour assurer le suivi gynécologique des patientes", assure Bertrand de Rochambeau. Les étudiants qui choisissent de devenir généralistes "doivent choisir, au cours de leur formation, entre un stage en gynécologie ou un stage en pédiatrie, c'est-à-dire qu'au mieux ils ont passé six mois dans un service de gynéco à l'hôpital public", détaille-t-il. Certains peuvent toutefois passer des diplômes universitaires, souvent coûteux, pour compléter leur formation.
Qui prendra en charge les femmes ménopausées ces prochaines années ?
Laurence Mougenot, gynécologue
Le Monde
Quant aux sages-femmes, l'Ordre liste sur son site les enseignements suivis : "bases de la physiologie obstétricale, gynécologique et pédiatrique", "apprentissage du diagnostic et à la connaissance de la pathologie obstétricale, gynécologique et pédiatrique", "modules relatifs à la contraception, l’échographie, l’Aide médicale à la procréation". Les sages-femmes ont ensuite le droit d'assurer un suivi de prévention, mais pour Bertrand de Rochambeau, "on ne peut pas faire supporter aux sages-femmes l'absence de gynéco", car selon lui, ce sont surtout des spécialistes de "l'accouchement dans des conditions normales, qui ne sont pas assez formés à la maladie et aux autres événements de la vie des femmes".
Quelles sont les conséquences pour les patientes ?
Pour Le Monde, la principale conséquence de la raréfaction des gynécologues médicaux est que "les femmes renoncent à se soigner". Dans son article, le quotidien raconte comment prendre un rendez-vous est devenu une "grande galère" : longs mois d'attente, refus des spécialistes qui ne reçoivent plus que les patientes adressées par un généraliste, abandon total des tentatives de prendre un rendez-vous…
"Je vois désormais des patientes qui arrivent avec des pathologies beaucoup plus avancées, raconte Bertrand de Rochambeau à franceinfo, parce que leur parcours de soin s'allonge." Le gynécologue évoque "l'errance, le désespoir de trouver un gynéco médical" de certaines patientes. Elles se tournent alors vers un généraliste, "qui peut parfois tourner en rond un moment avant de mettre le doigt sur une pathologie". "Ce généraliste adresse le plus souvent la patiente à l'hôpital public, où il y a de longues listes d'attente, et, en dernier recours, aux urgences, souvent le pire des choix", déplore l'obstétricien. "Les urgences sont souvent submergées, les patientes ne peuvent bien entendu pas y être reçues dans les mêmes conditions que chez un spécialiste qui les suivrait", admet encore le médecin. "Et même là, il n'est pas certain que leur problème soit réglé."
Les patientes n'ont "plus le choix entre le privé et le public", ajoute le président du Syngof, et "ce parcours de soin rallongé a aussi un coût pour la société". "Un passage aux urgences coûte 120 euros, que l'on en sorte avec un diagnostic et un traitement ou pas", explique-t-il.
Y a-t-il un moyen d'endiguer la pénurie ?
"Si les femmes ne réclament pas des gynécologues, elles devront se débrouiller avec les généralistes et les sages-femmes, constate Bertrand de Rochambeau. C'est comme ça que ça se passe en Angleterre."
Les Françaises doivent manifester leur souhait d'être soignées d'égal à égal avec les hommes, sinon rien ne bougera.
Bertrand de Rochambeau
à franceinfo
Noëlle Mennecier, coprésidente du CDGM, interrogée par Le Monde, plaide pour des "mesures vigoureuses en termes de nombre de postes d’internes ouverts, et ce sur des années, pour rattraper le retard". "Il va falloir former des médecins", confirme Bertrand de Rochambeau. Pour cela, il "faut ouvrir le numerus clausus", qui limite le nombre d'étudiants en médecine, "mais il faut aussi que les hôpitaux soient en capacité d'accueillir plus d'étudiants".
Selon lui, les étudiants en gynécologie devraient pouvoir également effectuer des stages dans le privé pendant leur internat, ce qui est aujourd'hui impossible dans cette spécialité, "alors que ça se fait pour la chirurgie de la main". Pourquoi ? "C'est une question de partage de pouvoir, que le public refuse", tranche le spécialiste.
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#MeToo : un rappeur prend position en faveur des femmes ,femmes,feminisme

31 Décembre 2017, 01:46am

Publié par hugo

 #MeToo : un rappeur prend position en faveur des femmes
Le rappeur Vin’S a choisi de prendre part au mouvement #MeToo en publiant un morceau du même nom. Ne se revendiquant par forcément féministe, l’artiste a surtout voulu mettre en lumière les "abus" qui sont "banalisés". Brut a voulu comprendre la démarche du rappeur.
http://videos.francetv.fr/video/NI_1151537@Info-web
 
Brut.France Télévisions
Mis à jour le 27/12/2017 | 13:14
publié le 27/12/2017 | 13:14
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LA NEWSLETTER ACTUNous la préparons pour vous chaque matin  
" Si tant d’entre elles balancent des porcs, c’est qu’il y a longtemps qu’le vase déborde ", ainsi débute le morceau de Vin’S. Dans le clip, pas de jeunes femmes dénudées ou de pluie de billets mais seulement plusieurs hommes qui acquiescent les propos de l’artiste.
Pourquoi avoir écrit ce morceau ?
Vin’S : J’ai écrit MeToo parce que c’était déjà un thème que je voulais traiter depuis un moment, pas forcément MeToo en soit, mais le fait que les femmes aient un espace dans cette société qui soit très injuste, très dénigré. Moi, quand j’ai fait écouter ce morceau à des amies femmes qui sont proches de moi, c’est marrant, elles m’ont dit : " Tu sais tout ce que tu racontes là, en fait nous, c’est banal pour nous. C’est normal. " Elles ne s’en rendent plus compte parce que carrément on a accepté le monde tel qu’il était : " Après tout c’est bon ". Mais non ! Il faut sortir de tout ça.
" T’as rien compris. La salope dans cette histoire, c’est surtout toi et ta connerie. "
Vin’S : Encore une fois, toi qui est dans le jugement bête et méchant, bah c’est toi la salope parce qu’en fait c’est ça, encore une fois, c’est comme celui qui est méchant et qui va se moquer, c’est toi le bouffon, en fait, à te moquer comme ça. C’est facile." Etouffée par son étreinte, rares sont celles qui portent plainte. Au final au tribunal, on dira qu’elle le voulait peut-être un peu. "
Vin’S : J’ai entendu bon nombre d’histoires qui n’ont jamais été jusqu’à la plainte, beaucoup, beaucoup, beaucoup… Je pense qu’entre le nombre de viols déjà qui sont mal jugés et qui finalement vont jusqu’au tribunal et que voilà : « Elle le voulait peut-être un peu ». Finalement, il y en a beaucoup des plaintes qui ne sont jamais déposées.
" Son homme l’a mis au pied du mur, cette nuit ce n’est pas ce dont elle rêvait, car le viol c’est pas que dans la rue, même en couple ça peut arriver. "
Vin’S : J’ai parlé avec un certain nombre de femmes dans ma vie et j’ai souvent entendu des choses qui étaient récurrentes et d’entendre cette récurrence chez autant de femmes je me suis dit : " Mais c’est pas possible, c’est pas possible que ce soit aussi grave et aussi silencieux comme souffrance. "
" Tu ne me crois pas viens voir les chiffres, la vérité secoue. Il y a plus de femmes qui tombent sous les coups que de maris qui tombent sous les écrous. "
Vin’S : Une femme meure sous les coups de son mari tous les trois jours, si je ne dis pas de bêtise, c’est ça les chiffres. Donc y’a un moment, c’est une réalité c’est tout. Le morceau conclut : " Donc oui j’ai peur qui ma fille trime dans un monde voudra l’objetiser, monétiser son corps jusqu’à le mettre en vitrine. Ici être une femme est un combat. Et si leur courage m’empêche de dire le mot victime, sache qu’on est tous un peu coupables. "
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Au moins 267 000 personnes ont été victimes d'atteintes sexuelles dans les transports en commun en 2014 et 2015
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En Inde, chez les Khasis, société matriarcale, les hommes réclament l'égalité,femmes,egalite

30 Décembre 2017, 23:34pm

Publié par hugo

En Inde, chez les Khasis, société matriarcale, les hommes réclament l'égalité
Reportage de Thomas Gerbet pour Radio Canada, durée : 4'25"
La province du Meghalaya, celle des Khasis, dans le nord-est de l'Inde, est une région de 3 millions d'habitants, au carrefour du Tibet, du Bangladesh et du Myanmar. Un point minuscule au regard de l'immensité de l'Inde, le "sous-continent" comme on l'appelle et ses plus de 1 milliard 300 000 habitants. Une enclave où les femmes mènent la société, dans la plupart des secteurs.
30 déc 2017
Mise à jour 30.12.2017 à 10:13 par
Sylvie Braibant
avec Thomas Gerbet - Radio Canada
dans
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Terriennes
Féminismes
C'est un endroit improbable où ce sont les hommes qui exigent la parité, et qui revendiquent de ne pas être discriminés. L'une des très rares sociétés matrilinéaires au monde. Et cela dans un pays, l'Inde, qui fait plus souvent l'actualité pour ses horreurs faites aux femmes que pour une harmonie égalitaire entre les sexes, même si des femmes issues des hautes castes y ont occupé (et occupent encore) des positions puissantes, en politique, à l'université, en littérature ou encore au cinéma.
Sur tous ces sujets en Inde, à retrouver dans Terriennes :
> L'Inde face aux viols
> Divorce, vie privée, droits des femmes : en Inde, les juges pourfendent les traditions
> Interdiction des mères porteuses en Inde: entre éthique et marché noir
> En Inde et en Mongolie, des lutteuses combattent aussi pour les femmes
> Au Rajasthan, les femmes Dalits prennent leur avenir en main
> Quand Sofia Ashraf, rappeuse indienne, fait vaciller la multinationale Unilever
> Les Khasi, société matrilinéaire, dans l'objectif de Karolin Klüppel
> Ces femmes qui prennent le pouvoir en Inde
> Kamala Das, féministe et poètesse
Le système matrilinéaire remonte à une époque où les Khasis avaient plusieurs partenaires
Valentina Pakyntein, anthropologue à l'Université de Shillong
Dans un article très complet, le Guardian nous apprend que : "Les Khasis, qui sont environ un million dans l'État indien du nord-est de Meghalaya, perpétuent la tradition matrilinéaire. La fille cadette hérite, les enfants prennent le nom de famille de leur mère et, une fois mariés, les hommes vivent chez leur belle-mère. Les hommes constituent le sexe faible au Meghalaya, mais aujourd'hui ils se révoltent parce que, comme l'explique l'un d'entre eux, 'Les hommes sont doués de leadership naturel. Ils doivent protéger les femmes, qui en retour doivent les soutenir'. Selon Valentina Pakyntein, anthropologue à l'Université de Shillong, le système matrilinéaire remonte à une époque où les Khasis avaient plusieurs partenaires et donc il était difficile de déterminer la paternité des enfants. Mais les militants d'un renversement de tendance au profit des hommes ont une autre explication, et affirment que leurs ancêtres étaient loin de chez eux pendant trop longtemps à faire la guerre pour pouvoir s'occuper de leurs familles."
Les Khasis ou la domination féminine
 
En jaune, tout au Nord-Est de l'Inde, le Meghalaya, capitale Shillong, où toutes les femmes règnent.
Wikicommons
Le reporter de Radio Canada a constaté la même chose : "De nombreuses femmes dans la rue qui n'ont pas peur d'occuper l'espace public. Des femmes à la tête de commerces. Des femmes qui conduisent sans leur mari. Tout un contraste avec le reste de l’Inde. Ici, les jeunes filles s’habillent comme elles le veulent, sans crainte d’être agressées. « On est conscientes d’être en sécurité ici. On sait que les hommes ont plus de respect chez nous que dans d’autres sociétés », confie une adolescente.
Au prorata de la population, une femme a quatre fois moins de risques de se faire agresser ici que dans la capitale New Delhi et 10 fois moins de subir un attentat à la pudeur, selon les chiffres du National Crime Records Bureau. « Je suis contente d'être une fille, dit une autre adolescente. J'ai toujours été très contente. Comme femme, on a un rôle important à jouer, alors ça me plaît. » Pour comprendre l’importance des femmes dans la culture khasi, il faut commencer par une visite à la maternité.
« À la maternité, on entend des cris de joie quand c'est une fille qui vient au monde, raconte l'infirmière en chef, Fabulous Lynden. Quand c'est un garçon, les parents sont quand même contents, mais on ne les entend pas. » Les parents khasi prient pour mettre au monde une fille, en raison du droit coutumier. Dans les familles khasi, la lignée se fait de mère en fille. C’est la plus jeune des filles qui hérite de la propriété et des biens. À défaut d'avoir une fille, l'héritage revient à une nièce. Les enfants prennent aussi le nom de leur mère. Les parents qui n'ont eu que des garçons ont de la pression de leur famille pour avoir une fille. Dans le reste de l’Inde, les filles sont considérées comme une charge financière et où il arrive encore trop souvent qu’elles soient éliminées avant la naissance."
A retrouver sur ces naissance sélectives
> 7 milliards d'êtres humains, mais combien de femmes ?
Comme le tweete une jeune chercheuse indienne, à l'aide de deux clichés bien choisis, en décembre 2017 : "Le matriarcal et matrilinéaire système khasi maintient les hommes à la maison et transfère les richesses aux filles. Le système patriarcal et patrilinéaire des Korwas (Uttar Pradesh au Nord de l’Inde également, ndlr) enferme les femmes à la maison et fait hériter les fils. Ces systèmes différents entraînent des résultats démographiques différents." On ne saurait mieux résumer.
La conjuration d'hommes Khasis pour aller vers la domination masculine
Alors des hommes de cette région hors du monde se sont associés pour renverser leur monde. Ils mènent campagne via leur association Syngkhong Rympei Thymai (SRT) - environ 1000 membres, dont beaucoup sont des personnalités influentes etanonymes de peur d'être ostracisés par la communauté et leur belle-famille -, pour qu'enfin leur enclave rejoigne la tradition patriarcale à l'oeuvre partout sur la planète, cet universalisme de domination masculine que décrivait si bien l'anthropologue Françoise Héritier, disparue en novembre 2017, ou encore le sociologue Pierre Bourdieu. Ces hommes khasis ne militent pas pour l'égalité ou la parité mais pour aller au delà et prendre leur tour de cette hégémonie de mâle qu'ils estiment "naturelle" et qu'ils veulent enfin rejoindre. On espère qu'ils n'y parviendront pas...
Et on leur conseillera de revoir les oeuvres complètes de Fearless Nadia (Intrépide Nadia), héroïne adulée du cinéma "bollywoodien" des années 1940. Mary Ann Evans, indienne d'origine australienne, bien en chair et audacieuse, avait appris à monter à cheval, à chasser, à pêcher le poisson (et les hommes), à se battre, à tirer plus vite que son ombre, à sauter de trains lancés à pleine vitesse, etc. Actrice, son mari et producteur de Bollywwod lui offrit un film où sous le nom de Fearless Nadia, elle interprétait une prbncesse partie en croisade contre toutes les injustices... commises par des hommes.
"Hunterwali", autrement dit la "dame au fouet" la propulsa au sommet du box office indien et Fearless Nadia devant un personnage récurrent du cinéma bollywoodien.
 
L'héroïne adulée Fearless Nadia
Wikicommons
En Inde, des héroïnes dominantes, réelles ou de fiction
Fearless Nadia incarna toute sa vie, malgré sa blondeur, des héroïnes indiennes inspirées par des personnages réels de l'histoire de l'Inde, en particulier contemporaine, des femmes Robin des bois se lançant à l'assaut des corrompus et autres escrocs politiques. Comme la fameuse Phoolan Devi (1963 - 2001), surnommée "reine des brigands". Violée dans son enfance, chef de gang, condamnée en vertu de quarante-huit chefs d'accusation, dont assassinats, pillages, incendies, enlèvements contre rançon, emprisonnée, elle poursuivit ses combats pacifiquement comme députée socialiste du Parlement indien. Avant d'être assassinée à New Delhi en 2001.
La littérature indienne regorge de femmes d'une telle trempe. Il serait temps que les écrits déteignent sur les actes, au delà du Meghalaya des Khasis, terre benie pour les femmes.
 
Fearless Nadia (à gauche) et la reine des bandits Phoolan Devi (à droite), deux femmes, deux modèles de femmes conquérantes en croisade contre les puissants, l'une par le cinéma, l'autre par les armes, à deux époques de l'Inde moderne, post indépendance.
Wikicommons et AP-Photo/Sondeep ShankerSuivez Sylvie Braibant sur Twitter > braibant1
Sylvie Braibant
avec Thomas Gerbet - Radio Canada
Mise à jour 30.12.2017 à 10:13
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