Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

L’égalité salariale hommes-femmes dans le sport : on avance à petits pas, et pas de façon uniforme

28 Février 2023, 17:03pm

Publié par hugo

 CYCLISME

L’égalité salariale hommes-femmes dans le sport : on avance à petits pas, et pas de façon uniforme

© Tous droits réservés

23 févr. 2023 à 17:37

Temps de lecture
3 min
Par Alice Devilez
Cyclisme
Les Grenades
Sportives
Sport
Egalité hommes-femmes
PARTAGER


Voilà longtemps que l’on en parle, mais peu de temps que cela avance enfin dans le bon sens. L’égalité salariale entre hommes et femmes dans le sport est loin d’être acquise. De plus en plus de personnalités du sport pressent les instances pour que des décisions soient prises, comme Iga Swiatek, la numéro un mondiale en tennis, l’a encore fait récemment avec la WTA. Et tous les sports sont malheureusement concernés.
 
Parmi toute cette lenteur de prises de décisions, une bonne nouvelle nous vient de l’organisateur de courses cyclistes Flanders Classics ce jeudi. L’organisation a décidé d’aligner les montants offerts aux cyclistes féminines à ceux décernés aux cyclistes masculins pour tout le circuit printanier Flanders Classics. L’UCI, quant à elle, a un plan pour parvenir à l’égalité salariale dans toutes les courses du Wold Tour, mais elle traîne à le mettre en application. Quelques courses ont déjà décidé de réduire l’écart des "price-money" hommes et femmes ou de le supprimer complètement mais elles sont encore trop rares.
Flanders Classics a donc décidé d’agir de son propre chef. Et la décision est évidemment saluée.
L’exposition accordée au cyclisme féminin, plus importante encore que les "price-money"
Ashleigh Moolman a accepté de répondre aux questions de Martin Weynants sur cette toute récente décision de Flanders Classics. La coureure Sud-Africaine de l’équipe Soudal Quick-Step connaît très bien le monde du cyclisme féminin puisqu’elle entame sa quatorzième saison dans le peloton. Elle se réjouit de toutes les avancées et considère Flanders Classics comme un pionnier dans la discipline. "Il faut avant tout remercier Flanders Classics pour leur important soutien au cyclisme féminin. Je les respecte vraiment beaucoup parce qu’ils ont été les premiers à nous donner une exposition aussi grande que celle des hommes. Ils ont même changé l’ordre traditionnel de départs des courses, avec les hommes qui partent maintenant avant les dames et ça nous permet d’avoir une opportunité d’être sous les projecteurs."

Publicité

Pour Ashleigh, si l’égalité salariale est importante, elle n’est pas la priorité pour faire avancer le sport : "Je pense que c’est une bonne nouvelle qu’ils nous offrent désormais des "price-money" égaux, même si je n’ai jamais pensé que c’était cela la priorité. Même si cela participe à notre reconnaissance. Mais pour moi le plus important c’est l’exposition que l’on reçoit parce que c’est de cette façon que l’on peut attirer les sponsors pour que notre sport prenne encore plus de valeur. Mais on avance pas à pas et c’est vraiment bien d’avoir adapté nos "price-money". C’est aussi un soutien supplémentaire pour les équipes et nos performances."

Étape après étape le cyclisme féminin prend une autre dimension : "On se rapproche de plus en plus et on le voit dans le peloton. Il y a de plus en plus de coureures qui peuvent maintenant se consacrer à temps plein au vélo et cela fait une vraie différence. Rouler aujourd’hui devient de plus en plus passionnant."

La décision de Flanders Classic n’est pas juste un symbole : "Bien sûr, ce n’est pas seulement symbolique parce que ça va créer de vraies opportunités. Ça va permettre à des jeunes filles qui regardent les courses de se rendre compte que ça pourrait bien également être une carrière pour elles. Dès le plus jeune âge elles pourront aspirer à devenir une cycliste professionnelle et je pense en effet que cela peut faire une vraie différence."

Que répondez-vous aux gens qui pensent que vous devriez gagner moins parce que vous participez à des courses plus courtes ? "Même si on pratique le même sport, il y a de grosses différences. On roule tous sur des vélos, mais je n’aime pas trop être tout le temps comparée aux hommes. Pour moi, c’est plus important d’avoir autant d’opportunités les uns que les autres, que l’égalité au sens où on l’entend souvent où tout doit être égal. Je préfère avoir les mêmes opportunités de courir des grandes courses par exemple. Et je pense que c’est important que le cyclisme féminin reste un peu différent du cyclisme masculin. C’est génial de voir que des équipes masculines développent aussi des équipes féminines, mais ce n’est pas pour autant que tout doit être pareil."

S’il n’y a pas le même nombre de kilomètres en course, cela ne rend pas l’effort moins compliqué, loin de là :"Nos courses sont plus courtes, mais ça ne veut pas du tout dire qu’on est incapable de rouler sur de plus longues distances. Mais on doit garder cela passionnant pour les fans qui regardent et on doit faire cela étape par étape. Ce n’est que depuis très récemment qu’être une coureure professionnelle est devenu un vrai choix de carrière. Il faut laisser le temps au sport et aux athlètes de grandir en profondeur et on pourra voir des étapes plus longues, ce n’est qu’une question de temps. On travaille, on s’entraîne aussi dur que les hommes le font. On s’entraîne très souvent exactement le même nombre d’heures qu’eux. On ne roule peut-être pas des courses aussi longues, mais elles sont parfois même plus intenses parce qu’elles sont plus courtes."

Ashleigh Moolman de conclure : "Mais je ne pense vraiment pas que le fait que l’on roule des distances plus courtes soit une bonne raison pour dire que l’on ne mérite pas le même price-money."


https://www.rtbf.be/article/legalite-salariale-hommes-femmes-dans-le-sport-on-avance-a-petits-pas-et-pas-de-facon-uniforme-11157413

Voir les commentaires

Une femme meurt toutes les deux minutes pendant la grossesse ou l'accouchement

28 Février 2023, 17:00pm

Publié par hugo

Une femme meurt toutes les deux minutes pendant la grossesse ou l'accouchement
Une femme meurt toutes les deux minutes pendant la grossesse ou l'accouchement (ONU).
© Belga

23 févr. 2023 à 16:00

Temps de lecture
1 min
Par RTBF avec Belga
Santé physique
Les Grenades
Santé & Bien-être
Accueil
Grossesse
Accouchement
PARTAGER


Une femme meurt encore dans le monde toutes les deux minutes de complications liées à la grossesse ou à l'accouchement bien que la mortalité maternelle ait été réduite d'un tiers en 20 ans, a alerté l'ONU jeudi.

Publicité

Des progrès dans la réduction du nombre de ces décès ont été réalisés entre 2000 et 2015 mais les acquis ont largement stagné, la situation s'inversant même dans certains cas, après cette période.

Des progrès jusqu'en 2015, puis un recul
Selon un rapport des Nations unies rédigé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le taux mondial de mortalité maternelle a reculé de 34,3% entre 2000 et 2020. Le Bélarus a enregistré le recul le plus élevé tandis que le Venezuela a enregistré la plus forte augmentation, suivi de Chypre, de la Grèce et des Etats-Unis.

Globalement, 287.000 femmes sont mortes pendant la grossesse ou l'accouchement en 2020 (environ un décès toutes les deux minutes) contre 446.000 en 2000.

Mais cela ne constitue qu'une légère baisse par rapport aux 309.000 décès enregistrés en 2016, lorsque les objectifs de développement durable de l'ONU sont entrés en vigueur.

À lire aussi
Les complications lors d'une première grossesse peuvent prédire une naissance prématurée ultérieure

La grossesse demeure "une expérience extrêmement dangereuse pour des millions de personnes dans le monde qui n'ont pas accès à des soins de santé respectueux et de grande qualité", a déploré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS, dans un communiqué.

"Ces nouvelles statistiques montrent la nécessité urgente de garantir à chaque femme et à chaque fille un accès à des services de santé essentiels avant, pendant et après l'accouchement et la possibilité d'exercer pleinement leurs droits en matière de procréation", a-t-il ajouté. Le nombre de ces décès a augmenté ou stagné dans presque l'ensemble des régions du monde au cours des dernières années à l'exception de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et de l'Asie centrale et du Sud.


https://www.rtbf.be/article/une-femme-meurt-toutes-les-deux-minutes-pendant-la-grossesse-ou-l-accouchement-11157158

Voir les commentaires

Vineta Sareika-Völkner, la première femme au poste de premier violon solo de l'histoire de l’Orchestre philharmonique de Berlin

27 Février 2023, 04:22am

Publié par hugo

 Vineta Sareika-Völkner, la première femme au poste de premier violon solo de l'histoire de l’Orchestre philharmonique de Berlin
La violoniste Vineta Sareika-Völkner
© Neda Navae

22 févr. 2023 à 15:51

Temps de lecture
2 min
Par Paula Floch
Journal du classique

Musiq3
Les Grenades
Culture & Musique
Accueil
PARTAGER


Le Berliner Philharmoniker vient d’annoncer que la violoniste lettone née en 1986 Vineta Sareika-Völkner, qui a étudié en France et en Belgique, obtient le prestigieux poste de Konzertmeister, qui n’avait jusque-là été occupé que par des hommes.

Publicité

Dans son nouveau film Tàr, le réalisateur Todd Field dresse le portrait d’une cheffe d’orchestre, Lydia Tàr, qui dirige l’Orchestre Philarmonique de Berlin avec, au premier violon, sa compagne Sharon. Et si ce parcours singulier mis en lumière par Todd Field entrait en résonance avec certaines avancées au sein des grands orchestres encore aujourd’hui ?

"Vineta Sareika-Völkner a remporté l’audition pour le poste de premier violon solo de l’Orchestre philharmonique de Berlin. La musicienne est la première femme à ce poste dans l’histoire de l’orchestre. Toutes nos félicitations !"

Annonce le Berlin Philharmoniker à l’issue du concours, ce 17 février. Une grande nouvelle pour la violoniste d’origine lettone, violoniste titulaire dans ce même orchestre depuis avril 2022. C’est la première fois qu’une femme occupe une place aussi importante au sein de cet orchestre de premier plan, depuis sa fondation il y a 141 ans.

Que veut dire "Konzertmeister" ?
Kirill Petrenko Directs Open Air Concert At Brandenburg Gate In Berlin
Kirill Petrenko Directs Open Air Concert At Brandenburg Gate In Berlin © Emmanuele Contini/NurPhoto
Pour prendre la mesure de cette nomination, il est nécessaire de préciser le rôle du premier violon. En effet, le titre de Konzertmeister (Maître de Concert) désigne bien la fonction de cet instrumentiste à part. Le Maître de concert est le responsable artistique de l’orchestre, il est le trait d’union entre l’orchestre et le chef d’orchestre, et entre l’orchestre et les solistes également. Il a en charge la ligne artistique de l’orchestre : par exemple, c’est lui qui notera sur la partition les coups d’archets, qui influent sur l’interprétation d’une œuvre. Alors que le chef d’orchestre s’absente régulièrement en tant que chef invité dans d’autres maisons, le maître de concert, lui, est toujours présent, et conditionne donc la bonne santé de l’orchestre, son unité et sa cohésion. Et c’est aussi l’exécution de solos périlleux, qui demande des recherches considérables de timbres, de couleurs, de doigtés, qui seront au service de ce que le Konzertmeiser souhaite exprimer. En l’occurrence, ce travail de recherche expressive passionne Vineta Sareîka-Völkner qui l’exprime en ces termes :

"J’aime les innombrables nuances subtiles que je peux évoquer avec le son du violon – toute la gamme des émotions humaines. Parfois, je peux exprimer beaucoup plus avec quelques notes délicates qu’avec mille mots forts."

Une grande musicienne rejoint le Philharmonique de Berlin
Vineta Sareika-Völkner commence le violon à l’âge de 5 ans, puis intègre la classe de Gérard Poulet au Conservatoire National supérieur de Musique et de Danse de Paris, et la Chapelle musicale Reine Élisabeth avec Augustin Dumay. Lors de masterclasses, elle bénéficie des conseils d’Ivry Gitlis, Ida Haendel ou encore Zakhar Bron. Elle est primée au Concours Reine Élisabeth (2009), ce qui propulse sa carrière de soliste au sein d’ensembles importants tels que l’Orchestre philharmonique et l’Orchestre de Chambre de Londres, l’Orchestre national de Belgique. A cela s’ajoute des collaborations prestigieuses avec Michel Portal, Gautier Capuçon, Alexander Lonquich. De 2011 à 2013, elle était premier violon de l’Orchestre Royal Philharmonique de Flandre, sous la direction de Philippe Herreweghe et d’Edo de Waart.

Les femmes n’ont pu intégrer le Berliner Philharmoniker qu’à partir de 1982, et c’est seulement en 1997 que l’orchestre philharmonique de Viennes a changé sa politique d’exclusivité masculine.


https://www.rtbf.be/article/vineta-sareika-volkner-la-premiere-femme-au-poste-de-premier-violon-solo-de-l-histoire-de-lorchestre-philharmonique-de-berlin-11156905

Voir les commentaires

Iga Swiatek, numéro un mondiale, presse la WTA à établir l’égalité des prize money

27 Février 2023, 04:19am

Publié par hugo

 Iga Swiatek, numéro un mondiale, presse la WTA à établir l’égalité des prize money

© AFP or licensors

22 févr. 2023 à 15:23

Temps de lecture
1 min
Par Belga (édité par Alice Devilez)
Tennis
Les Grenades
Sportives
Sport
Tennis
PARTAGER


La joueuse de tennis polonaise Iga Swiatek plaide pour l’égalité des salaires entre hommes et femmes dans les tournois. Selon la numéro un mondiale, la différence des primes est trop importante aujourd’hui.

Publicité

Elle a fait référence à un rapport du Financial Times paru en juin, qui a conclu que le circuit ATP masculin a versé 75% de plus de primes en tournois que le circuit WTA féminin. Il n’y a que dans les quatre tournois du Grand Chelem que les dotations pour les joueurs et les joueuses sont égales.

"Évidemment, j’aimerais voir la WTA se développer sur le plan commercial, devenir plus populaire, réduire la différence avec l’ATP en termes d’argent et attirer les fans", a affirmé Swiatek lors du tournoi de Dubaï, où elle a battu la Russe Ljoedmila Samsonova en huitième de finale (6-1, 6-0). "Notre tennis apporte les mêmes émotions que celui des hommes. Après avoir entendu pendant quelques années que nous n’étions pas régulières, maintenant, nous le sommes. Il y a des joueuses de haut niveau qui jouent très bien dans la plupart des tournois."


https://www.rtbf.be/article/iga-swiatek-numero-un-mondiale-presse-la-wta-a-etablir-legalite-des-prize-money-11156920

Voir les commentaires

"L’intersectionnalité n’est pas un frein, ni une menace pour le féminisme"

27 Février 2023, 04:09am

Publié par hugo

 "L’intersectionnalité n’est pas un frein, ni une menace pour le féminisme"

© Getty Images

21 févr. 2023 à 20:38

Temps de lecture
5 min
Par Noura Amer*, une carte blanche pour Les Grenades
Les Grenades
Opinions
Féminisme
Racisme
Décolonisation
Intersectionnalité
PARTAGER


Toutes les féministes ont des appartenances multiples qui modulent leurs identités, leurs visions du monde et par conséquent leurs féminismes. Qu’on soit issues des groupes majoritaires ou minoritaires, nous sommes toutes concernées par les débats tendus sur ces appartenances et qui dépassent souvent la question des droits des femmes.

Publicité

La diversité dans le féminisme est historique. Selon Laurence Klejman (1989), le féminisme est un mouvement politique, social et intellectuel qui semble irréductible aux définitions et qui a fait son chemin malgré l’absence d’un texte fondateur commun.

Pour Louise Toupin (1998), comme tout mouvement social, le mouvement féministe est traversé par différents courants de pensée. Chacun à sa façon, ces courants s’interrogent sur les causes de la subordination des femmes, les expressions de cette subordination et les stratégies de changement. Ces courants ont eu des métamorphoses en leur sein amenant une diversité encore plus grande.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Pour toutes les femmes ?
En Belgique, selon Catherine Jacques (2009), les premières féministes tentent de se positionner au-dessus des luttes des partis et de former un front susceptible d’attirer toutes les femmes. Mais cet espoir se heurte très vite aux réalités politiques et aux luttes qui s’exacerbent à la fin du 19e siècle. En dépit de ces efforts, le féminisme se divise selon les trois partis traditionnels et présente dès le début du 20e siècle un courant laïque et libéral, un courant catholique et un courant socialiste avec des changements qui ont eu lieu en leur sein évidemment et de nouveaux courants qui se sont ajoutés.

La diversité dans le féminisme est historique

Dans les années 70, et selon Louise Toupin, les grandes traditions de pensée féministes ont été ébranlées par des critiques fondamentales comme celle du Black Feminism. Ces féministes noires, fondatrices de l’approche intersectionnelle, ont expliqué que ce qui était fondamental pour elles, dans la compréhension de leur oppression, n’était pas seulement dans les classes sociales et le sexisme mais dans le racisme. Les féministes ont ainsi été poussées à sortir, dans leurs analyses de l’oppression, du duo sexe/classe au trio sexe/classe/race et ensuite, grâce à la contribution des lesbiennes noires américaines le quatuor sexe/classes/race/homophobie est formé.

De leur côté et dans la même période, les approches postcoloniale et décoloniale s’inscrivent dans la production de savoirs critiques du colonialisme et de ses effets, aussi bien matériels que symboliques. Ils apportent une compréhension de l’imbrication des différentes formes d’oppression des femmes, appréhendées dans leurs contextes sociopolitiques spécifiques (Essyad, 2018).

À lire aussi
Un peu racistes, les féministes?

L’intersectionnalité, une menace pour le féminisme ?
C’est donc cette "nouvelle" diversité dans le féminisme qui semble poser un problème. On pointe surtout du doigt l’intersectionnalité comme une menace ultime de l’unité féministe et un retour en arrière pour les droits des femmes. Mais qu’est-ce que l’intersectionnalité ?

C’est la juriste américaine Kimberlé Crenshaw qui introduit le terme en 1989. Cependant, plusieurs militantes, comme Patricia Hill Collins, bell hooks et Leila Gonzalez avaient déjà parlé de cette position particulière des femmes à l’intersection de plusieurs catégories défavorisées. L’intersectionnalité est une critique à la fois de l’antiracisme et du féminisme en montrant leur incapacité à ouvrir un espace aux sujets politiques minoritaires en leur sein.

En tant que féministes, nous gagnerons à interroger la manipulation de certains concepts par des courants identitaires et conservateurs

Pour Crenshaw, "L’impuissance du féminisme à interroger la race aboutit à des stratégies de résistance qui trop souvent reproduisent et renforcent la subordination des gens de couleur, tandis que l’impuissance de l’antiracisme à interroger le patriarcat se traduit par la reproduction trop fréquente de la subordination des femmes au sein de ce courant".

Le féminisme intersectionnel n’est donc pas le multiculturalisme, ni la diversité et encore moins la tolérance. C’est une grille de lecture qui tient compte des oppressions multidimensionnelles et simultanées et qui guide les actions pour y répondre.

À lire aussi
"Pensée féministe décoloniale" : 15 autrices d’une grande richesse

L’intersectionnalité, une approche inévitable ?
La notion d’intersectionnalité politique, avancée par Crenshaw (2005), nous éclaire sur cette position spécifique et difficile de certaines femmes à l’intersection de plusieurs appartenances et de plusieurs discriminations. C’est une position particulière dans au moins deux groupes subordonnés qui poursuivent des objectifs politiques souvent contradictoires et qui oblige l’individu à cliver son énergie politique entre deux projets parfois antagonistes.

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Selon Longman et Coene (2010), l’intersectionnalité fait ressortir la position identitaire plurielle, les conflits de loyauté et les dilemmes que génère l’émancipation des femmes des minorités. Elles doivent en effet faire face au racisme et aux discriminations de la société dominante (enseignement, emploi…), mais aussi à une oppression spécifique au genre au sein de leur propre groupe ou communauté.

Dans ce sens, l’intersectionnalité ne peut pas être un frein ni une menace pour le féminisme, au contraire, c’est une approche inévitable et utile qui donne des outils pour comprendre une situation complexe et d’y faire face. C’est une approche intéressante pour toutes les femmes car elle permet de comprendre l’égalité des genres dans une approche dynamique (Nader, 2006) en lien avec les relations intergroupes et leur conséquence sur les droits des femmes.

À lire aussi
"En finir avec la rivalité féminine" : s’approcher d’une sororité bienveillante

Pour Sonia Dayan-Herzbrun (2009), il faut sociologiser la domination des hommes sur les femmes et l’inscrire dans la complexité des rapports de hiérarchie, de soumission, de dépendance et d’exploitation qui lient les groupes humains (relations de classes, de clans ou d’ethnies, de groupes d’âge, de service ou de clientèle, et de ce qui s’est joué et se joue encore entre le Nord et le Sud depuis les entreprises coloniales).

De ce fait, en tant que féministes, nous gagnerons à interroger plutôt les tensions et les motivations qui sous-tendent le débat sur la diversité dans le féminisme actuellement et la manipulation de certains concepts par des courants identitaires et conservateurs au sein des groupes majoritaires comme minoritaires.

Notre intérêt à toutes est de garder le cap et d’unir nos forces dans la diversité des approches, chacune dans son contexte, dans ses cercles d’influence, des plus étroits aux plus larges.

À lire aussi
Michelle Perrot et Wassyla Tamzali : "Les féministes d’aujourd’hui sont formidables"

*Noura Amer est présidente d’AWSA-Be asbl et doctorante en psychologie sociale et interculturelle.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/lintersectionnalite-nest-pas-un-frein-ni-une-menace-pour-le-feminisme-11156289

Voir les commentaires

Folklore et traditions : où sont les femmes ?

27 Février 2023, 04:01am

Publié par hugo

 Folklore et traditions : où sont les femmes ?

© Tous droits réservés

21 févr. 2023 à 10:20 - mise à jour 21 févr. 2023 à 10:30

Temps de lecture
5 min
Par Maxime Maillet
Vivre ici - Gens d'ici
Regions Hainaut
Regions Liège
Regions Namur
Regions Luxembourg
Hainaut Matin
Liège Matin
Namur matin

Vivacité
Luxembourg Matin

Vivre Ici
Les Grenades
Info
Actualités locales
Accueil
Droits des femmes

Télésambre
Antenne Centre
Télé MB

Matélé
PARTAGER


En cette période de carnaval, on peut s’interroger sur la place des femmes dans nos traditions: le folklore est-il sexiste ? D’après La Libre, sur les 42 activités reconnues comme patrimoine immatériel (carnavals, marches folkloriques, etc.) en Fédération Wallonie-Bruxelles, 22 excluent totalement les femmes. Dans d’autres activités, elles sont timidement intégrées ou reléguées à des rôles subalternes ou de soutien aux hommes.

Publicité

Malgré tout, le folklore est bien vivant: il évolue et se transforme lentement, mais surement. Vivre Ici pointe certaines avancées dans la représentation des femmes dans notre patrimoine.

Ladies Binchoises (Binche)

© Tous droits réservés
Au Carnaval de Binche, les femmes n’ont pas le droit de défiler avec le cortège des Gilles, mais jouent un rôle clé – même si secondaire et privé – dans la préparation de leurs proches. "Le matin, sa place est primordiale lors de l’habillage du Gille : c’est elle qui met le grelot, la barrette et le mouchoir du cou, c’est elle qui aussi tient le masque du Gille lorsqu’il ne le porte pas" expliquait en 2020 Daniel Pourbaix, vice-président de l’association de défense du folklore binchois à la RTBF. " C’est elle qui va entretenir son Gille durant toute la journée. "

A voir : les chapeaux des dames au Carnaval de Binche (2018)

En 2017, des amoureuses du carnaval ont créé la première société composée uniquement de femmes : les Ladies Binchoises. Elles défilent le Lundi Gras – veille du jour des Gilles. "Pas pour faire de l’ombre au Gille, juste pour s’amuser entre femmes" précisait Joelle Brison, présidente de la société interrogée en 2017. Les plus conservateurs n’ont pas trop apprécié cette nouvelle société. "On peut très bien s’occuper correctement d’un Gille, mari ou enfant, et s’offrir un jour de joie le lundi gras, pour soi et pour la femme."

Les Gilles de Binche ne sont pas les seuls à refuser les femmes. Les Blancs Moussis, eux aussi, n’accueilleront " jamais " de femmes en leur rang, avait déclaré en 2019 le grand maître de la confrérie. Le motif : à la base de la tradition, on retrouve une confrérie de moines – pas de femmes donc.

A l’inverse, le carnaval de Charleroi autorise les femmes à être Gille du Pays Noir. De même, d'autres carnavals accordent aux femmes une place importante. C’est le cas au Cwarmê de Malmedy où les femmes prennent une place de plus en plus importante, en plus de revêtir le costume des stars du cortège : les Haguètes.

À lire aussi
Au carnaval de Charleroi, Nancy fait le Gille depuis 1986

Deux femmes au Doudou (Mons)

© Tous droits réservés
La Ducasse de Mons a toujours été très masculine, en particulier dans le combat entre Saint-Georges et le Dragon. Seuls les hommes peuvent jouer les rôles principaux (les Chinchins, les Diables, les Hommes blancs, etc.). En 2001, deux personnages féminins ont été introduits au sein du combat : Cybèle – incarnation de la cité originelle en noir et jaune – et Poliade – allégorie de la cité contemporaine aux couleurs de Mons (rouge et blanc).

Comme le souligne l’article de la Libre, ces rôles sont critiqués, car jugés superficiels. Leur mission est principalement de donner les armes aux autres personnages masculins. Malgré tout, cela reste une fierté pour les deux femmes choisies par la Ville. L’an dernier, Florine, 27 ans, va ainsi jouer le rôle de Poliade. "L’amour que j’ai pour la Ville, le folklore et les traditions est très fort. Je le fais notamment au quotidien dans mon travail à l’office du tourisme. Mon but est de promouvoir toute la richesse de notre patrimoine et de nos traditions. Pour moi, endosser le rôle de Poliade est donc une étape en plus. Je deviens, à ma façon, une ambassadrice de la Ville de Mons" déclare-t-elle à nos collègues de Télé Mons-Borinage.

A voirt : Télé MB a rencontré les futures Cybèle et Poliade

Pour Alisson, une juriste de 29 ans, incarner Cybèle permet de faire vivre la tradition familiale. "Je suis née dans une famille d’acteurs. La Ducasse a toujours fait partie de mon quotidien et on en parlait tout le temps à table. Nos plus belles histoires sont nos histoires de Ducasse. J’ai vraiment été élevée dans une famille où l’on m’a transmis les valeurs de ce folklore. Surtout via mon grand-père qui été l’ancien Saint-Georges. Il m’a transmis les valeurs de Ducasse et je voulais à mon tour transmettre ces valeurs". Le combat se tient le dimanche de la Trinité en matinée. En 2023, ça sera le 4 juin !

Les échasseuses (Namur)

© Margaux Guyot, RTBF.
Fin décembre 2021, les Joutes sur Echasses de Namur intègrent la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cela a été permis par un changement opéré en 2018 : après 600 ans d’une tradition réservée aux hommes, les séances d’initiation à la joute et les entraînements sont ouverts aux femmes et aux jeunes filles. En 2022, la première joute 100% féminine de l’histoire a d’ailleurs été organisée !

Alice Gobiet est l’une d’entre elles. Issue d’une famille d’échasseurs, elle rêvait depuis toute petite de devenir un jour " échasseuse" : "Enfant, j’étais porte-drapeau lors des combats d’échasse. Un jour, je suis devenue trop grande et on m’a dit voilà, c’est fini, on ne veut plus de toi. C’était une frustration. Aujourd’hui, je m’entraine avec plusieurs femmes. C’est une petite revanche " expliquait-elle sur Vivacité Namur Matin en 2021.

Des femmes dans le comité de la Saint Roch (Thuin)

© TéléSambre
Les marches folkloriques de l’Entre-Sambre-et-Meuse ont innové en 2022. L’an dernier, le comité Saint-Roch de Thuin a décidé d’élargir ses critères et d’intégrer dans ses rangs des femmes. " On ne voit pas au 21e siècle pourquoi une dame ne serait pas capable d’organiser une marche, pourquoi une dame ne maîtriserait pas les usages autant qu’un homme, il n’y a pas de raison. Les dames qui vont rejoindre le Comité Saint-Roch connaissent aussi bien le folklore thudinien voire mieux que certains", annonce Gérard Vanadenhoven, le président du Comité Saint-Roch au micro de TéléSambre.

A Gerpinnes, la place des femmes reste un sujet sensible. En 2019, trois compagnies n’avaient pas de femmes dans leurs rangs. Elles occupent surtout des postes de cantinière, de vivandière ou d’infirmière – des fonctions liées au care (le soin des autres).

La Saint-Feuillen et la première femme tambour-majeur (Fosses-la-Ville)

© Tous droits réservés
La Marche de la Saint-Feuillen se tient tous les 7 ans, chaque dernier week-end de septembre, à Fosses-la-Ville (Hainaut). La dernière édition s’est tenue en 2019 où pour la première fois une femme occupait le poste de Tambour-Major. C’est elle qui a donné le rythme !

Depuis 1984, Alexandra Collin marche avec son papa. Musicienne, elle se sentait prête à relever ce défi, mais a dû se confronter au mécontentement d’autres participants et d’abord à un refus de sa candidature avant d’être finalement sélectionnée. " Si un homme s’improvisait comme tambour major sans avoir répété, ce n’est pas grave ! Mais moi qui maîtrise les rythmes de marche, on m’a considérée comme une imposture " déplore-t-elle à nos collègues de TéléSambre.

Qu’importe ! En 2019, Alexandra songeait déjà à réitérer l’expérience lors de la prochaine édition. Rendez-vous donc le 27 septembre 2026.

Les confréries

© Matélé
Pour faire vivre les traditions — notamment gustatives, on retrouve les confréries. Certaines sont d’ailleurs 100% féminine comme celle des Damoiselles de Rochefort. Elles défendent les produits de Bouche de Rochefort, et plus particulièrement les fromages avec des bouchées apéritives inspirées des recettes authentiques des moines trappistes. Les Damoiselles font également la promotion des bières élaborées dans une brasserie locale.

A voir : les 5 ans de la confrérie des Damoiselles de Rochefort (2016)

A Herve, on retrouve aussi la confrérie de la Poule Noire. Depuis 2007, les femmes de plusieurs générations font la promotion de cette race de poule. Elles ont notamment créé un potage, un apéritif destiné aux femmes (le " pisse-poule "), un alcool pour les hommes (le " pisse-coq ") et une tarte aux œufs comme dessert.

NB : la sous-représentation des femmes dans le folklore wallon se manifeste très clairement dans les photos disponibles pour illustrer cet article : elles sont peu peu visibles sur les banques de données d’images et de photos auxquelles nous avons accès. Dans cet article consacré aux femmes, c’est paradoxalement les hommes que nous voyons…


https://www.rtbf.be/article/folklore-et-traditions-ou-sont-les-femmes-10950247

Voir les commentaires

Adelle Blackett, docteure honoris causa de l’UCLouvain : "Nous méprisons le travail le plus fondamental, celui du soin"

27 Février 2023, 03:38am

Publié par hugo

Adelle Blackett, docteure honoris causa de l’UCLouvain : "Nous méprisons le travail le plus fondamental, celui du soin"

© Tous droits réservés

16 févr. 2023 à 22:38

Temps de lecture
6 min
Par Sarra El Massaoudi pour Les Grenades
 
L’UCLouvain a décerné le titre de docteur·es honoris causa, ce 16 février, à Adelle Blackett, professeure de droit œuvrant notamment contre l’exploitation au travail, en particulier celle des travailleuses migrantes, Oleksandra Matviichuk, militante en faveur des droits fondamentaux, dont l’ONG a reçu le Prix Nobel de la paix ; et Elia Suleiman, cinéaste palestinien, dénonçant toute forme de violence.

Publicité

"Ce qui les rassemble ? Leurs combats contre toutes les formes de violences, qu’elles soient sur le lieu de travail, au cœur des guerres ou intrinsèques à la société à l’encontre des libertés individuelles", écrit L’UCLouvain dans son communiqué.

Les Grenades ont rencontré Adelle Blackett à cette occasion.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe


© Tous droits réservés
Politiser le travail domestique
Les recherches d'Adelle Blackett, professeure de droit à l’université McGill, à Montréal, ont permis d’élargir les perspectives du droit du travail aux réalités des personnes les plus vulnérables. C’est ce travail minutieux, et de longue haleine, qui lui vaut aujourd’hui le titre de docteure honoris causa de l’UCLouvain.

Son principal cheval de bataille : la reconnaissance du travail domestique comme un travail à part entière, c’est-à-dire indéboulonnable d’une série de droits sociaux, assurant des conditions de vie dignes aux travailleuses. "Je dis ‘travailleuses’ parce que 90% des travailleur·euses domestiques sont des femmes", souligne la chercheuse. En plus de ses recherches académiques, Adelle Blackett a collaboré avec l’Organisation internationale du travail (OIT) pour élaborer une convention visant à assurer un travail décent à ces travailleuses domestiques, des gardiennes d’enfants, cuisinières, femmes de ménage, etc.

"Les négociations ont duré deux ans. Ça a été un moment d’apprentissage pour tout le monde : les gouvernements, les représentantes des employeurs et des travailleuses." Et ces dernières, premières concernées, ont bien eu leur mot à dire sur la réalisation des recommandations. "Elles ont été très claires : elles voulaient un instrument fort qui reflète leurs souhaits, leurs droits, leur vie. Elles étaient présentes tout au long du processus pour veiller à ce que la convention soit à la hauteur."

À lire aussi
Grève des travailleuses domestiques sans papiers : "Je veux me battre pour mes droits"

"Les initiatives les plus créatives viennent du Sud global"
Pour être à la hauteur, Adelle Blackett et ses collègues ont dû relever un défi de taille : développer une vision internationale du travail du soin tout en respectant les réalités spécifiques de chaque état et région du monde. Leur travail a donc commencé par une analyse en droit comparé des situations régionales. "J’ai été frappée par le fait que les initiatives les plus créatives venaient du Sud global, certainement parce que c’est de là que sont issues les personnes concernées. Des personnes qui ont lutté pour la décolonisation, la levée de l’apartheid et pour que les femmes, particulièrement dans ce genre de métier, aient des conditions de travail décentes."

La chercheuse évoque entre autres l’Uruguay comme exemple intéressant en matière d’inspection du travail mais aussi l’Inde pour la sécurité sociale et la Belgique et la Suisse pour le système des titres-services. La convention internationale est ainsi construite sur base de cas pratiques concrets, à la fois de pays du Sud global et de pays occidentaux. Une méthode loin d’être anodine.

90% des travailleur·euses domestiques sont des femmes

Son objectif est de prouver le caractère applicable de l’outil. "Au début, certains membres de l’OIT pensaient que ce n’était pas possible. Ils disaient que ce n’étaient pas de vraies travailleuses et qu’on ne pouvait rien faire de concret." Aujourd’hui, presque tous les pays ont adopté la convention, soit en la ratifiant soit en modifiant leurs lois. Des changements juridiques et de pratiques sont observés sur tous les continents. "Pas assez, il y a encore beaucoup à faire", précise-t-elle.

À lire aussi
Beyrouth: la révolte des travailleuses domestiques

Si les initiatives nationales sont valorisées par la convention, elles font aussi l’objet de critiques. L’OIT propose aux États qui le souhaitent d’échanger sur leurs pratiques et de bénéficier des retours et d’un appui technique de son comité d’expert·es. "Il y a tellement à apprendre. Et l’une des façons d’apprendre, c’est d’expérimenter. On a démontré que des initiatives existent, même si elles sont imparfaites. Nombre d’entre elles excluent toujours une partie des travailleuses du soin, comme les personnes sans papier."

Le système des titres-services formalise quant à lui le travail informel des femmes de ménage, majoritairement racisées et issues de classes sociales défavorisées. En maintenant des bas salaires dans ce secteur, il tend cependant à enfermer les travailleuses dans la précarité financière.

Pour Adelle Blackett, ces dispositifs restent malgré tout indispensables pour lutter pour de meilleures conditions de travail et pour une meilleure compréhension des droits des travailleuses, notamment auprès des assistant·es sociales et des élu·es politiques. "Il ne s’agit pas de choisir entre travail formel ou informel mais de se demander quelles conditions permettent d’assurer un travail digne pour tout le monde. A ce sujet, on apprend beaucoup des mouvements féministes et antiracistes."

À lire aussi
Une expo sur les travailleuses domestiques et sans-papiers

“Ce sont des responsabilités sociétales qu’on met sur les épaules des femmes”
Un autre enjeu central de ces luttes est le choix des mots : la capacité à se définir soi et son travail, à poser ses propres mots sur son histoire. Un droit à l’autodétermination auquel n’ont pas, ou peu, accès les personnes minorisées.

La professeure de droit a ainsi d’abord dû convaincre certains de ses pairs que le travail domestique était bien un travail. Il a ensuite fallu repenser la façon de désigner ces travailleurs et travailleuses. "Une expression que j’évite, c’est le soi-disant ‘travail au noir’. Je pense que ça renforce encore un lien entre un travail sous-valorisé, fait à l’ombre et les personnes qui font ce travail et qui sont racialisées."

Il s’agit de se demander quelles conditions permettent d’assurer un travail digne pour tout le monde

Dans cette optique, le changement passe par le choix d’images et de paroles qui revalorisent ce travail, ces personnes, ces corps humains. "J’ai l’impression que même les mouvements féministes occultent cette transformation fondamentale et son impact sur nos sociétés si on y croyait vraiment."

Arrive alors la question de la responsabilité. Individuelle d’une part mais surtout collective. Actuellement, notre société valorise la production et le travail dit ‘intellectuel’. "Nous méprisons le travail le plus fondamental, celui du soin. Nous n’allons pas nous en sortir si nous ne réussissons pas à considérer ce travail à sa juste valeur."

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Et cette responsabilité-là est commune, martèle la chercheuse. "Ça demande des capacités émotionnelles, humaines, créatives, d’humour, de patience, de bienveillance." A ce titre, elle veille à garder une vision holistique dans ses propres travaux. Le secteur du soin est souvent décrit comme une relation de pouvoir déséquilibrée entre les femmes blanches des pays occidentaux qui profitent du travail des femmes racisées du Sud global. "Je refuse de m’en tenir à ça parce que ce sont des responsabilités sociétales qu’on met sur les épaules des femmes. Or, par la suite, les règles de participation dans la société ou dans l’économie imposent un modèle masculin."

Sa solution : sortir de ce prisme réducteur pour comprendre à qui sert concrètement le travail domestique.

À lire aussi
Les travailleuses domestiques reçues au Parlement bruxellois : "Leur combat est essentiel"

La force de ses recherches réside par ailleurs dans sa capacité à les inscrire dans le temps, c’est-à-dire à relier le passé au présent pour mieux comprendre ce dernier. "On est, de façon plutôt inconsciente, en train de transposer des normes qui émanent de l’esclavage et du colonialisme", explique-t-elle.

Une réalité qui renforce selon elle les préjugés selon lesquels il est normal que certaines personnes soient maintenues dans ces formes de travail précarisant. "Tout d’un coup, il y a des revendications. Certaines personnes veulent être considérées comme des êtres humains et d’autres doivent assumer tout un tas de responsabilités, ce qui demande de changer la société."

Car c’est bien cela que vise Adelle Blackett : une meilleure compréhension de l’histoire et des conditions de vie des personnes minorisées pour modifier une trajectoire qui reproduit les relations de subordination et de servitude. Pour transformer le monde.

À lire aussi
En tête à tête avec Christiane Taubira: "Ce sont les femmes qui permettent aux sociétés de fonctionner"

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.
https://www.rtbf.be/article/adelle-blackett-docteure-honoris-causa-de-luclouvain-nous-meprisons-le-travail-le-plus-fondamental-celui-du-soin-11154281

Voir les commentaires

« Face à nous, féministes, le système se défend »

26 Février 2023, 05:15am

Publié par hugo

 « Face à nous, féministes, le système se défend »
Banalisation du sexisme, violences sexuelles, affirmation du masculinisme… Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère EELV à la mairie de Paris et militante féministe, l’état des lieux du Baromètre Sexisme 2023 du Haut conseil à l’égalité est alarmant mais pas surprenant.

Zoé Neboit 
• 24 janvier 2023
Partager :
« Face à nous, féministes, le système se défend »
Raphaëlle Remy-Leleu en mars 2020, à Paris.
© Lola Loubet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP.
« Le sexisme ne recule pas en France. Au contraire, il perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent ». C’est le constat sans appel du Baromètre Sexisme 2023, cinquième édition du rapport annuel du Haut conseil à l’égalité (HCE). 

Il décrypte le « vécu terrible » des femmes dans la société : 37 % ont déjà subi des rapports sexuels non-consentis, 15 % des coups de leur partenaire ou ex-partenaire et neuf sur dix adoptent des « conduites d’évitements » pour ne pas subir du sexisme. 

Mais l’étude révèle également l’inquiétant ancrage d’une pensée et de « réflexes » masculinistes et antiféministes chez les hommes, particulièrement au sein des 25-34 ans. Insidieusement, c’est aussi dans la sphère politique que cette idéologie s’installe progressivement selon Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère EELV à la mairie de Paris et militante féministe. Entretien.

Comment comprendre cette avancée paradoxale du sexisme en France, cinq ans après #MeToo ? 

Raphaëlle Rémy-Leleu : La lecture du rapport n’a malheureusement pas beaucoup surpris les féministes. Ce recul du progressisme, nous, on le voit tous les jours. C’est douloureux parce que ça arrive au moment où le mouvement féministe se constitue, se structure, alors qu’on gagne en force, et que de plus en plus de jeunes rejoignent le mouvement. 

Avant #MeToo, on était face au grand tabou, à la chape de plomb. Il y a 10 ans, il n’y avait pas une seule parole féministe dans l’espace public. Donc la meilleure défense du patriarcat était de ne pas trop nous répondre, de faire comme si on n’existait pas ou de nous regarder comme une bande d’hystériques.

Sur le même sujet : #MeToo : tout reste à faire !
Là, on fait face au phénomène de backlash (1). En réponse à nos avancées, on n’a pas seulement du silence ou de la disqualification, mais une rhétorique sexiste et même masculiniste. On a atteint un point de cristallisation. Face à nous, le système se défend. Les hommes se défendent avec cette sorte de panique réactionnaire parce que le point de bascule est à notre portée, et c’est maintenant qu’il ne faut pas lâcher. 

1
Ou « retour de bâton ». Concept théorisé par la féministe américaine Susan Faludi dans les années 1990, selon lequel chaque avancée du mouvement est suivi d’un contrecoup réactionnaire.

Par quels vecteurs cette pensée masculiniste voire antiféminisme s’exprime ? 

Internet a vu émerger des poches idéologiques car ce sont des espaces sociaux qui sont moins contrôlés. Le forum 18-25 est bien connu pour ça en France. La structuration du mouvement des incels [ndlr: « célibataires involontaires »] en Amérique du Nord, qui est depuis arrivé en Europe, s’est fait, par exemple, via la socialisation en ligne. 

Mais il ne faut pas sous-estimer la puissance de la socialisation au quotidien, des symboles qui sont donnés, y compris dans les cadres les plus institutionnels. Il y a des hommes politiques qui, dès lors que leur camarade est accusé, portent dans la sphère publique les discours qu’ils disent combattre depuis des années. À côté, notre ministre de l’Intérieur est toujours accusé de viol malgré tout ce qui se dit sur la fin de l’impunité. Et Emmanuel Macron qui dit que ça sera encore la grande cause de son quinquennat !

Il faut voir le niveau de violence qu’on subit, sur les réseaux sociaux, les courriers qu’on reçoit.

Tout ce décalage entre le discours et les actes, ce sont autant de valises qui permettent de soutenir le discours de la violence contre les femmes. Au-delà du symbole, cela signifie que la vie des femmes compte moins que la position de pouvoir des hommes. Cela a des impacts très concrets sur la possibilité de structuration du masculinisme. Et ça fait de nous, féministes, des cibles géantes. Il faut voir le niveau de violence qu’on subit, sur les réseaux sociaux, les courriers qu’on reçoit. C’est délirant. 

Cette idéologie va-elle de pair avec un regain de conservatisme ? 

La structuration politique masculiniste va se faire avec les plus réactionnaires et conservateurs. C’est le cas actuellement aux États-Unis, mais pas besoin d’aller regarder si loin : ici elle a des relais institutionnels extrêmement puissants. Il y a aujourd’hui un groupe parlementaire conséquent qui vote très majoritairement contre les avancées pour les droits des femmes. Roberta Metsola, la très conservatrice nouvelle présidente du Parlement Européen est ouvertement anti-IVG. Elle a quand même réussi lors d’un hommage à Simone Veil, à ne jamais prononcer le mot avortement. 

Face à cette violence antiféministe, quelle riposte politique est possible ? 

Je considère qu’il ne devrait plus y avoir de différence entre féminisme et pouvoirs publics. Le pouvoir devrait être féministe, avec des féministes aux postes de responsabilité. Mais ça implique d’en dégager un certain nombre, dont ceux qui déploient des violences et des stratégies masculinistes. 

Le pouvoir devrait être féministe, avec des féministes aux postes de responsabilité.

On va continuer de mener toutes les batailles, celle de l’éducation, de la lutte contre les stéréotypes, de l’explication des violences sexistes et sexuelles. Mais on est dans un moment très dur, parce que le discours en face de nous est décomplexé, d’une violence ahurissante et les féministes qui tiennent la barre depuis plusieurs années sont épuisées. On a besoin de stratégies de masse, de riposte et d’une relève féministe

Le patriarcat, c’est un système politique qui fonctionne extrêmement bien et épuise les femmes. Les choses changent profondément. Simplement, il faut ne rien lâcher, jamais, sur aucun sujet. 


https://www.politis.fr/articles/2023/01/face-a-nous-feministes-le-systeme-se-defend/

Voir les commentaires

Transidentité : des médias approximatifs, voire hostiles

26 Février 2023, 05:08am

Publié par hugo

 Transidentité : des médias approximatifs, voire hostiles
L’association des journalistes LGBTI, l’AJL, publié une étude sur le traitement médiatique des transidentités. Elle montre que la moitié des articles en ont un traitement approximatif, erroné voire irrespectueux. Un article sur quatre se révèlerait même antitrans.

Lily Chavance 
• 24 février 2023
Partager :
Transidentité : des médias approximatifs, voire hostiles
© AJL
Face à l’augmentation des paroles transphobes dans les médias, l’association des journalistes LGBTI, l’AJL, a mené l’enquête. De fin août à fin novembre 2022, l’association a analysé quelque 21 sites de la presse nationale, soit l’équivalent de 434 articles en ligne. Si l’AJL note des progrès notables, l’association fait aussi émerger de grandes fragilités éditoriales. 

Premier constat : les deadnames [le prénom assigné à la naissance mais abandonné par la personne suite à sa transition] sont moins employés et les personnes trans sont davantage interviewées sur des sujets qui dépassent la seule question de la transidentité. Une première avancée qui dissimule pourtant une autre réalité.

De nombreux médias privilégient ainsi l’évocation des transidentités quand elles sont à l’étranger.

D’abord, les sujets de transidentités sont principalement traités quand ils n’impliquent pas directement les Français. L’étude le confirme : « De nombreux médias privilégient ainsi l’évocation des transidentités quand elles sont à l’étranger ». Les formats privilégiés sont les tribunes ou des adaptations de dépêches AFP, au détriment de reportages et d’enquêtes approfondies.

L’étude est d’ailleurs catégorique : « S’il est toujours bon que les médias français s’emparent des discriminations à l’étranger, on remarque qu’il est souvent plus facile de les observer et d’analyser les lois transphobes, et LGBTQIphobes au sens large, quand elles s’exercent dans un pays étranger que dans son propre pays. ».

Transidentité étude médias
(Source : AJL.)
Ensuite, c’est précisément en France que le bât blesse. Lorsque le sujet de la transidentité est évoqué, le lecteur doit composer avec des fautes de langage, voire des erreurs d’appréciation. Le terme « transexuel » est même préféré à celui de « transgenre », alors que « rejeté par beaucoup de personnes trans pour sa connotation médicale et pathologisante », comme l’explique le kit à l ‘usage des rédactions mis en place par l’association.

L’AJL souligne l’influence de l’AFP et salue un bon traitement des questions de transidentité. Pour autant, lorsque les brèves ne sont pas reprises, « seulement 49 % des articles sont de bonne qualité, et 31,5 % ont publié de grosses erreurs ».

Instrumentalisation et invisibilisation
Pire : l’AJL affirme que certains médias traitent des questions de transidentité pour les instrumentaliser au service d’un projet conservateur. Il s’agit pour l’association de « nier l’humanité et les droits [des personnes trans] au service d’une stratégie éditoriale réactionnaire. »

Un choix éditorial qui s’ajoute à l’invisibilisation des personnes concernées. L’étude montre en effet que sur 98 articles qui ont pour sujet principal les transidentités, seulement 36 donnent la parole à des personnes trans. Et alors que sur l’ensemble des articles, 20,9 % interviewent au moins une personne trans, 34,7% font référence à au moins une personne employant une rhétorique antitrans.

De plus en plus présente dans le débat public, la question de la transidentité s’impose tantôt comme un sujet de controverse, voire d’hostilité, tantôt comme une conquête émancipatrice.

Reste que les approximations subsistent de chaque côté, jusqu’à alimenter la transphobie : « En 2021, la transphobie a été le seul type de LGBTIphobie pour lequel SOS homophobie a relevé plus de témoignages comparé à 2020 », rappelle l’AJL dans son rapport, qui invite la profession à plus de sérieux journalistique.


https://www.politis.fr/articles/2023/02/transidentite-des-medias-approximatifs-voire-hostiles/

Voir les commentaires

Pourquoi le nouveau clip queer et cul de Bilal Hassani fait-il autant rager ?

26 Février 2023, 04:55am

Publié par hugo

 Pourquoi le nouveau clip queer et cul de Bilal Hassani fait-il autant rager ?


Publié le Mercredi 22 Février 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.

Pourquoi le nouveau clip torride de Bilal Hassani fait-il autant rager ?
Bilal Hassani fait le show aux côtés de l'ancienne pornstar gay François Sagat dans son nouveau clip torride, "Marathon". Libérateur et stylé, n'en déplaisent aux haters.
À lire aussi
Pourquoi la youtubeuse Léna Situations fait-elle autant rager les boomers ?
NEWS ESSENTIELLES
Pourquoi la youtubeuse Léna Situations fait-elle autant...
 
Pourquoi "Prey", le nouveau "Predator" au féminin, fait-il autant réagir ?
NEWS ESSENTIELLES
Pourquoi "Prey", le nouveau "Predator" au féminin,...
 
Pourquoi cette édition "imbrûlable" de "The Handmaid's Tale" compte autant
NEWS ESSENTIELLES
Pourquoi cette édition "imbrûlable" de "The Handmaid's...
Un câlin très très chaud en petite tenue, un torse musclé sur lequel le regard s'attarde, des caresses sur la bouche et les tétons, des baisers déposés au rouge à lèvres sur tout le corps... Le nouveau clip de Bilal Hassani, Marathon, quatrième titre de son album Théorème, met en scène une romance des plus torrides entre le jeune chanteur de 23 ans et l'ancienne pornstar gay François Sagat. Flamboyant.

Un clip qui tutoie l'érotisme en multipliant notamment diverses positions sulfureuses adoptées par les deux interprètes au sein d'une chambre d'hôtel. Enlacements au gré desquels Bilal Hassani arbore fièrement une culotte mais également des talons aiguilles.


Et cela n'a pas manqué, Bilal Hassani est la cible des commentaires les plus réacs et homophobes. Le clip réalisé par Alexis Langlois, qui a suscité plus de 900 commentaires sur YouTube, dont une grande quantité de soutiens et de bravos, a malheureusement généré en parallèle une abondance de jugements et de critiques en tout genre.

"Vulgaire", vraiment ?

Les commentaires engendrés par le posts Instagram du chanteur à propos du clip, s'affichant auprès de François Sagat, sont effectivement affligeants. Florilège : "C'est très osé et vulgaire", "La fin du monde approche", "Dommage, tu portais de belles valeurs, les jeunes pouvaient s'identifier, maintenant c'est le contraire", "Malaisant. On dirait un vieux porno cheap", "On appelle ça partir en vrille complètement...". N'en jetez plus.


Autant de messages très moralistes qui démontrent la réussite de ce clip provoc'. Car que reproche-t-on à Bilal Hassani ? D'être "vulgaire", de proposer un contenu sexy, à la sensualité décomplexée. En somme, de faire évoluer son image en mettant en scène son corps très librement... Ce qu'il a pour le coup toujours fait. On douterait que des commentaires aussi virulents fusent si Bilal Hassani utilisait une imagerie hétéronormée conventionnelle. Or, ce clip est délibérément queer et se joue avec facétie des codes du genre. Et le chanteur se réapproprie les signes d'une féminité sulfureuse, tout en nous racontant une romance gay. De quoi en troubler beaucoup.


Quant aux accusations de "vulgarité", elles sont courantes lorsque des artistes mettent en scène leur sexualité dans un but artistique et libérateur. On pense à WAP de Cardi B et Megan Thee Stallion (2020), clip portée par les deux rappeuses, valorisant une imagerie frontale et exacerbée, hypersexuelle et intensément badass.

Toujours est-il que Bilal a suscité l'enthousiasme de la presse queer. Le magazine des cultures LGBTQ Têtu nous l'assure ainsi : "Aucune sortie ne devrait cette semaine être aussi gay que celle-ci. Sensualité et bestialité sont les maîtres-mots de cette vidéo délicieusement provocante". Le média, qui compare Bilal à Britney Spears, voit surtout là un virage "sexy" pour l'ex-représentant de la France à l'Eurovision qui chercherait "à toucher un nouveau public".

"C'est très osé, mais j'aime bien", "Tu n'aurais pas pu faire mieux pour en mettre en valeur cette chanson. Vous êtes magnifiques François et toi", "J'adore ! Même si nous savons que ça ne va jamais passer sur les chaînes françaises", se sont enthousiasmés les fans sur YouTube. D'aucuns associent même un mot à ce clip : "slay". Un terme très employé dans l'émission RuPaul Drag Race, et qui signifie simplement : "ça déchire".


https://www.terrafemina.com/article/bilal-hassani-son-clip-torride-marathon-fait-rager-les-homophobes_a368561/1
 

VOILA   LA  REPONSE  TOUTES  SIMPLE !!!!

<<< l histoire   a le  hoquet <<<

Wo wir Bücher verbrennen, verbrennen wir am Ende Männer    PASTEUR  NIEMOLLER 

Voir les commentaires

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>