Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

egalite femmes hommes

« Techno Féminisme : Comment le numérique aggrave les inégalités » : Rencontre avec Mathilde Saliou

30 Janvier 2024, 02:14am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 « Techno Féminisme : Comment le numérique aggrave les inégalités » : Rencontre avec Mathilde Saliou
Elisa Covo
 Mis à jour le 29 janvier 2024 à 20h17
  1
Publicité

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Dans un ouvrage percutant, la journaliste Mathilde Saliou revient sur les inégalités qui régissent l’espace numérique. Décryptage.
Algorithmes biaisés, violence numérique, exclusion des femmes de l’histoire du numérique : dans son ouvrage « Techno Féminisme », paru le 15 février 2023 aux Éditions Grasset, la journaliste Mathilde Saliou revient sur les mécanismes discriminants qui structurent le monde virtuel… jusqu’à infiltrer notre quotidien.

Publicité

Interview de Mathilde Saliou, autrice de « Techno Féminisme »
Madmoizelle. Les femmes ont longtemps été occultées de l’histoire de l’informatique et des nouvelles technologies. Comment l’expliquer ?
Mathilde Saliou. C’est un processus que l’on observe fréquemment dans la manière dont on (ré)écrit l’histoire. On se concentre sur certains profils qui captent davantage la lumière, et ce sont souvent des profils masculins. Dans la tech, un des mythes les plus tenaces est celui du génie, comme en art. Par exemple, on présente souvent Steve Jobs comme un génie de la technologie et du marketing. Mais cet attrait pour la figure du génie jette dans l’ombre toutes les petites mains qui ont permis d’arriver à la découverte. C’est assez parlant quand on regarde la programmation : c’est le travail invisible de l’informatique. On ne voit pas toutes les personnes qui ont travaillé dans l’ombre, donc on les oublie. 

Pourtant, vous montrez dans votre ouvrage le rôle essentiel qu’ont joué les programmatrices et ordinatrices…
En effet. Au début de la Seconde Guerre mondiale, et dans les 20-30 ans qui ont suivi, la tech et l’informatique n’étaient pas des industries aussi formalisées qu’aujourd’hui. Il y avait un certain « flou artistique » qui a permis d’aller à l’encontre de certains schémas récurrents, et donc de garder des femmes dans ces secteurs, de leur donner des rôles importants dans le développement de gros outils et langages, devenus essentiels pour l’industrie entière. Mais, dans les années 70-80, de nombreuses entreprises ont commencé à comprendre que les outils informatiques pouvaient les aider à optimiser leurs activités. Pour répondre à un besoin grandissant, on a voulu mieux structurer le secteur numérique, en ouvrant des écoles dédiées, en mettant des hommes à des postes de pouvoir, en recrutant massivement et en développant l’idée que les meilleurs codeurs sont des hommes…

Publicité

À lire aussi : Écrans et enfants : comment éduquer les jeunes au numérique et à ses risques ?

Vous parlez d’une fracture numérique de genre. De quoi s’agit-il ?
À l’échelle de la planète, les femmes ont moins accès au numérique que les hommes. En 2023, elles sont aussi moins nombreuses à savoir coder, et ne sont à l’origine que d’une part infime des contenus présents en ligne. Un exemple très concret est Wikipédia : l’écrasante majorité des biographies que l’on y retrouve sont celles d’hommes. Et cela s’explique très certainement par le fait que moins de femmes contribuent à enrichir cette encyclopédie. Mais la fracture n’est pas uniquement fondée sur le genre, on retrouve également des disparités économiques, politiques, sociales et ethniques…

Vous montrez que les algorithmes participent aussi à accentuer ces inégalités, ce qui a un impact direct sur l’expérience utilisateur. À quoi est-ce dû ?
Les algorithmes sont entraînés sur du contenu disponible gratuitement en ligne. Donc, si on entraîne un algorithme de reconnaissance du langage sur des morceaux de discussion tels que ceux que l’on retrouve sur certains forums, où les mots sont souvent violents, notamment à l’égard de toutes les minorités, alors l’algorithme ne pourra pas faire la part des choses et pensera que l’on communique ainsi. Si on l’entraîne sur une archive comme Wikipédia, où la part d’hommes est largement supérieure à celle de femmes, alors il pensera qu’il existe une inégalité de base, et il la perpétuera. 

Publicité

En vidéo Les freins au dépistage du cancer du sein #shorts

À l’échelle de la planète, les femmes ont moins accès au numérique que les hommes.

Mathilde Saliou
Vous abordez également la question du cyberharcèlement et de la misogynie qui règnent en ligne. Comment expliquer ce sentiment d’impunité qui existe dans l’espace numérique ?
De nombreuses études essaient de l’expliquer : être en ligne revient peut-être pour certains à être dans un jeu vidéo. On n’imagine pas que les gens en face sont plus que de simples avatars. On a aussi l’impression d’être anonyme, ce qui en désinhibe certains. C’est un vrai sujet, dont il faut s’emparer, car cela devient une menace démocratique, qui empêche le débat d’idées et alimente des fractures qui n’ont pas besoin de l’être. Il y a un vrai sujet, notamment pour les femmes, sur le droit à se promener librement dans l’espace numérique.

À lire aussi : 4 personnes sur 10 l’ont déjà subi : voilà la réalité du cyberharcèlement en France

Comment créer un espace numérique plus inclusif ?
Il y a un tout d’abord un travail de sensibilisation au numérique à mener, pour mieux comprendre le fonctionnement de cet espace et les logiques des réseaux sociaux. Cela passe par comprendre les responsabilités qui incombent aux plus gros comptes et à la visibilité dont ils bénéficient. Les personnes qui ont de grosses audiences devraient être plus consciencieuses. Sur l’aspect purement technique, c’est-à-dire comment on désigne ces espaces numériques, il faut instaurer plus de diversités parmi les gens qui programment les machines, pour créer des produits qui fonctionnent bien pour tous. Souvenez-vous de cette application santé commercialisée par Apple, capable des plus belles prouesses, mais oubliant d’inclure un calendrier menstruel… Il faut aussi plus de diversité dans la réflexion, que ce soit au sein de l’industrie numérique, mais aussi à l’échelle de la société : ces débats ne peuvent pas se cantonner au secteur informatique, on a besoin de faire discuter aussi bien les professionnels que le grand public, qui, à terme sera amené à utiliser ces technologies.

Légende image de Une : ThisisEngineering RAEng

Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.


https://www.madmoizelle.com/techno-feminisme-comment-le-numerique-aggrave-les-inegalites-rencontre-avec-mathilde-saliou-1493643

Voir les commentaires

De nouveaux chiffres de l’Insee et l’Observatoire des inégalités déterminent les classes sociales des foyers

8 Décembre 2023, 04:46am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 De nouveaux chiffres de l’Insee et l’Observatoire des inégalités déterminent les classes sociales des foyers
Christelle Murhula
 Publié le 04 décembre 2023 à 18h17

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Pauvre, riche et classe moyenne… Pour aider des individus à définir leur classe sociale, l’Observatoire des inégalités et l’Insee ont défini les seuils de revenus qui les déterminent.
Précaire, riche, entre les deux ? Pour de nombreux Français·es, savoir se situer dans leur classe sociale adéquate est loin d’être une chose aisée. Si certain·es minimisent leurs conditions sociales et leurs richesses, d’autres, eux, n’ont pas forcément conscience de la précarité dans laquelle ils vivent. En clair, la perception que chacun peut avoir de sa propre fortune est parfois loin de la réalité.


Alors pour y remédier, l’Insee et l’Observatoire des inégalités se sont penchés sur la question. En octobre dernier, ils ont publié un document afin de différencier les catégories sociales.

Une distinction selon les revenus des individus
Des critères distinguant les classes servent à « éviter d’appeler ‘moyennes’ des personnes dont les revenus sont parmi les 10 % les plus élevés et qui n’ont donc rien à voir avec la ‘moyenne’. », peut-on lire dans le document.

Ainsi, pour être considérée comme pauvre, une personne doit avoir un revenu disponible mensuel inférieur au seuil de pauvreté, soit 941 euros par mois. Ensuite, les classes populaires regrouperait toute personne seule dont les revenus font partie des 30 % les plus bas, soit ceux qui gagnent moins de 1 495 euros par mois.

Juste au-dessus, vient alors la catégorie des classes moyennes, comprises entre les classes populaires et les classes aisées. Ces dernières sont composées des personnes seules dont les revenus font partie des 20 % les plus hauts, soit qui gagnent plus de 3 762 euros par mois, le double du revenu médian.

En vidéo Les freins au dépistage du cancer du sein #shorts

Des chiffres qui varient selon la composition du foyer
Une distinction qui, selon les deux organismes, porte quand même un inconvénient : celui d’utiliser uniquement les revenus. Selon eux, « cela ne dit pas grand-chose du statut social des personnes. Par exemple, un jeune cadre supérieur peut avoir un salaire qui ne le situe pas parmi les mieux rémunérés, mais dispose d’une position particulière dans la hiérarchie sociale », peut-on lire.


Ainsi, les chercheurs préconisent de prendre en considération, en plus du revenu, les professions de chacun·e. Mais aussi selon la composition du foyer, selon les chiffres d’un tableau effectué par les deux organismes, publié sur Le Journal du Net. Ainsi, un couple sans enfant qui gagne moins de 1 411 euros est considéré comme précaire, tout comme un couple qui gagne moins de 3 738 euros par mois avec plus de deux enfants de plus de 14 ans.

Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.


https://www.madmoizelle.com/de-nouveaux-chiffres-de-linsee-et-lobservatoire-des-inegalites-determinent-les-classes-sociales-des-foyers-1602009

Voir les commentaires

42 % des femmes en couple occupent une position sociale inférieure à leur conjoint

25 Novembre 2023, 07:18am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 42 % des femmes en couple occupent une position sociale inférieure à leur conjoint
Elisa Covo
 Publié le 24 novembre 2023 à 14h35

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Selon l’institut de statistique, qui s’est penché sur la différence entre les catégories socioprofessionnelles au sein des couples entre 2021 et 2022, la maternité constituerait un frein à la position sociale des femmes.
Selon une étude sur le nouveau visage de la France, publiée jeudi 23 novembre par l’INSEE, 42 % des femmes hétérosexuelles en couple occupent une position sociale moins élevée que leur conjoint. À l’inverse, seul 20 % des hommes ont un statut social inférieur à celui de leur partenaire. Dans le milieu professionnel, cela se traduit par le fait d’avoir un poste à moindres responsabilités, moins reconnu, et moins bien payé.


Qui se ressemble s’assemble
Pourtant, en France, dans quatre couples sur dix, les deux conjoints appartiennent au même groupe social. Cet entre-soi porte un nom : « l’homogamie ».

« L’homogamie est globalement stable depuis le début des années 2000 » en France, résume pour Ouest-France Erwan Pouliquen, chef d’unité à la division emploi de l’Insee et co-auteur du rapport.

Dans les catégories socioprofessionnelles élevées, l’homogamie est quasiment la norme, retrace l’étude :

« Les chances des salariés relevant de la classe des emplois de niveau supérieur d’être en couple avec une personne salariée de la même classe plutôt qu’avec une autre personne sont cinq fois plus élevées que les chances des personnes relevant des autres classes. Autrement dit, une personne appartenant à la classe d’emploi salarié de niveau supérieur a plus tendance à choisir de s’unir avec une autre personne de cette même classe, reflétant un phénomène d’homogamie comportementale. »

À cela s’ajoute la tendance à s’unir avec des personnes de même niveau de diplôme ou de formation similaire.

Les freins au dépistage du cancer du sein #shorts

Veuillez fermer la vidéo flottante pour reprendre la lecture ici.

Au sein d’un couple, les positions sociales ne sont pas figées, abonde l’INSEE. Un des facteurs est notamment celui de la première maternité, qui à tendance ralentir la progression professionnelle des femmes par rapport à leur conjoint, souligne l’Insee. « Ces derniers sont susceptibles de grimper dans la hiérarchie sociale alors que leur conjointe reste au même niveau, ce qui explique une partie des différences entre sexes », résume Libération.


Au total, 38 % des Français sont dans un couple homogame.

Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !

PARTAGER 


https://www.madmoizelle.com/42-des-femmes-en-couple-occupent-une-position-sociale-inferieure-a-leur-conjoint-1599413

Voir les commentaires

Eliane Viennot : « Il faut montrer que le langage égalitaire est à notre portée » 2/2

3 Novembre 2023, 15:57pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 2 NOVEMBRE 2023
France \ Société
Eliane Viennot : « Il faut montrer que le langage égalitaire est à notre portée » 2/2

Partagez l'article !
Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on LinkedInPin on PinterestEmail this to someone
Eliane Viennot est professeuse émérite de littérature de la Renaissance, historienne spécialiste des relations de pouvoir entre les sexes en France. Elle fut l’une des fondatrices de l’Institut Emilie du Châtelet. Militante féministe depuis les années 1970, elle a milité au MLAC, pour la parité, et pour l’institutionalisation des études féministes (ou «de genre»). Elle est l’une de celles qui, en France, a le plus contribué à sortir de sortir de l’ombre des mots qui existaient au Moyen-Age, à mettre en lumière les femmes grâce à l’écriture inclusive.

Aujourd’hui, quelles grandes règles devrions-nous utiliser ?

Pour parler de façon égalitaire, il faut commencer par désigner les femmes au féminin, si possible avec des termes qui ont été formés par nos ancêtres et dont les finales permettent de savoir qu’on parle d’une femme, comme professeuse ou autrice. Il faut couper court au masculin qualifié de générique, qui en réalité n’est qu’hégémonique, en utilisant les doublets (si possible par ordre alphabétique) et varier en utilisant des périphrases. Par exemple, il faut dire «les étudiantes et les étudiants ont fait leur rentrée » ou « la communauté étudiante a fait sa rentrée », plutôt que «les étudiants ont fait leur rentrée.» Ensuite, il faut renouer avec les accords traditionnels et arrêter d’employer (et surtout d’enseigner) la règle «le masculin l’emporte sur le féminin.» Cette règle est purement sociale. L’apprendre aux enfants revient à leur apprendre que les hommes ont plus de valeur que les femmes, qu’il faut toujours leur laisser le dernier mot. Il faut absolument s’en débarrasser ! C’est une question d’hygiène politique et mentale. Enfin, il faut cesser d’utiliser le mot «homme» lorsqu’on veut parler de l’humanité, mais privilégier les mots «humains», «personnes», «population».

Vous remarquerez que ces grandes recommandations n’impliquent pas l’utilisation du point médian. Notre langage peut être totalement égalitaire sans recourir aux abréviations. Ces règles, ces mots n’ont rien de nouveau et nous n’avons pas besoin d’inventer. Il faut en revanche remobiliser des usages qui ont été volontairement effacés. Et il faut que l’école s’y mette, parce que l’école est le fer de lance du changement.
La seule chose nouvelle, qui vient du fait que nous sommes aujourd’hui dans une civilisation qui écrit énormément (journaux, blogs, tweets, sms) et qui a besoin d’écrire vite tout en étant restreinte en place, ce sont les abréviations. Les abréviations existent depuis très longtemps. Par exemple, on écrit rarement «monsieur» en toutes lettres. Et personne ne s’est jamais prononcé pour dire que «M.» c’était moche ou illisible ! C’est juste pratique. Tout le monde voit bien que dans l’expression «les étudiants et les étudiantes», la quasi totalité des deux mots est commune, et qu’on pourrait faire une abréviation. Iil n’y a pas besoin de sortir de Centrale pour avoir l’idée ! Et ce n’est d’ailleurs pas les féministes qui ont initié le mouvement. Regardons nos cartes d’identités, il y a écrit «né(e)» : c’est de l’écriture inclusive. Les parenthèses n’étant pas satisfaisantes (pour les féministes), on est passé aux traits-d’union, puis aux barres obliques, etc. On a essayé divers signes, et aujourd’hui nous utilisons le point médian, qui parait le plus neutre idéologiquement et le plus discret typographiquement.

Faut-il utiliser des points médians de façon systématique ?

Il est clair qu’il ne faut pas mettre des points médians partout ! Notre problème, c’est que le seul organisme officiel à avoir fait des propositions en la matière, le Haut Conseil à l’Egalité femmes-hommes, n’a pas préconisé les meilleures pratiques. Le HCE propose par exemple de mettre deux points dans les termes au pluriel, alors que le second est inutile. Il préconise également l’usage du point médian dans les termes qui ont plus de une ou deux lettres de différence. Or si l’abréviation est simple à lire et satisfaisante dans ce cas (étudiant·es, collégien·nes : on voit les deux termes entiers), elle devient plus complexe, et insatisfaisante dans l’autre cas (amateur·trice : le mot masculin est entier, le féminin est en morceau). Les linguistes consulté·es (en tout cas l’un, que je connais, et moi-même) avaient signalé ces distinctions, mais nous n’avons pas été entendu (d’autres ont-elles ou ils proposé autre chose ? Je l’ignore). En tout cas, pour moi, il faut écrire les deux mots quand ils sont relativement différents. : «les acteurs et les actrices».

Par ailleurs, les abréviations sont utiles si la place est restreinte, ou on est paresseus·e (je préconise de simplifier l’orthographe des adjectifs en –eux, dont le x final n’a pas lieu d’être : cette réforme avait été engagée au XVIe siècle, mais elle a été bloquée par l’Académie qui en pinçait pour « l’ancienne orthographe »). Les abréviations ne sont pas du tout nécessaires. Si les points médians nous dérangent, et que nous avons toute la place possible, on peut les oublier. Le recours aux accords de proximité permet d’en éviter un grand nombre. Par exemple, ont peut écrire «les voisines et les voisins sont arrivés, ils étaient très contents», ou «les voisins et les voisines sont arrivées, elles étaient très contentes». Bien entendu, il faut que le second cas alterne avec le premier, sinon on est dans la simple continuation du « masculin qui l’emporte ». L’usage des points médians relève de la stratégie : veut-on mettre en valeur les nouvelles formes d’écriture égalitaire ou non ? Choisit-on une «féminisation ostensible» ou une «féminisation discrète» ?

Comment rédigez-vous lorsque vous écrivez des livres ?

J’écris des livres en écriture totalement égalitaire depuis quatre ou cinq ans, et les éditeurs ou éditrices les acceptent, parce que je leur explique mes choix et qu’on n’aperçoit qu’un ou deux points toutes les deux ou trois pages. Pour les articles c’est pareil. Les médias sont producteurs de normes. Donc c’est très important ! Il faut montrer que le langage égalitaire est à notre portée, et que c’est parfaitement lisible. Ce qui va convaincre les gens pas d’accord, ou pas au courant, c’est de voir que c’est possible, et facile ! Il faut montrer que les gens qui s’affolaient, ou qui prétendaient que cela défigure notre langue avaient tort. C’est l’objectif que je poursuis. Par exemple je n’ai jamais été pour la majuscule «E», même si bien sûr je comprends que les gens le fassent dans certains contextes. Mais moi, je propose des usages pour tout le monde, pour tous les francophones, pas seulement les féministes. Je pense qu’on peut convaincre les francophones de parler et d’écrire de manière égalitaire. Il faut que les gens se réapproprient tous ces procédés et notamment celui des anciens accords. Il y a beaucoup de gens qui n’ont pas encore compris leur intérêt : ils sont révolutionnaires ! Dire «les voisins et les voisines sont arrivées, elle étaient contentes», c’est très efficace. Montaigne ou Racine écrivaient ainsi, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas le faire ! Il faut faire comprendre qu’on a plusieurs ressources à notre portée, et qu’on peut choisir, et qu’on peut s’en sortir de toutes manières !

Trouvez-vous qu’en France, dans les médias, chez les auteurs et les autrices, les choses bougent ?

Oui, les choses bougent. C’est une évidence. Sur le vocabulaire, on a beaucoup avancé et on va continuer à avancer : la bagarre du vocabulaire est en grande partie gagnée. On va de plus en plus entendre magistrate, autrice, entraineuse, etc., d’autant que l’Académie Française a rendu les armes. La plupart des gens disent aujourd’hui «Madame la ministre», et non plus «Madame le ministre», et on a même adopté sans coup férir « la première ministre » quand Theresa May est devenue cheffe du gouvernement anglais. Cela dit, il y a encore un combat à mener pour déloger les ersatz de féminins que les traditionnalistes ont fini par accepter faute de pouvoir conserver les masculin : auteure pour autrice, metteure en scène pour metteuse), coach ou entraineure pour entraineuse, etc. La partie sera vraiment gagnée quand on aura accepté d’utiliser les mots «normaux» pour ces professions.

Sur les adresses, par «Bonjour à toutes et à tous», ou le contraire, il y a des progrès tous les jours, même si on n’y est pas encore. Là où ce n’est pas gagné du tout, c’est sur le masculin dit générique. Parler au masculin semble plus simple, plus court, il faut faire un effort pour réinsérer les noms féminins. Il faut juste réaliser à quoi correspond cette paresse : à partir du moment où les hommes sont servis, nous trouvons normal que les femmes restent debout derrière, ou qu’elles se cachent dans les cuisines. Mais dès qu’on a compris, on tâche d’y remédier, et les choses progressent. A l’écrit notamment, on voit que beaucoup de personnes qui doivent communiquer avec le public progressent, le féminin s’installe dans les textes petit à petit. Enfin, il y a aussi un combat sur le terme homme pour désigner les humains. Cette lutte dure depuis plus de trente ans, mais beaucoup de gens n’ont pas encore compris de quoi il retourne.

Que répondez-vous aux personnes qui disent que la féminisation rend la lecture plus longue et la langue française «moche» ?

Dire que c’est plus long, c’est partiellement faux. «Une avocate», par exemple, est plus court que «une femme avocat». Là où c’est vrai, par exemple pour les doublets («les auditeurs et les auditrices»), je réponds que c’est la réforme la moins chère et la plus facile à mettre en œuvre qui ait jamais existé. Cela ne dépend que de notre volonté, et cela ne coûte qu’un peu de salive. Et cela fait une grosse différence. Il y a eu pas mal de travaux de psycho-linguistique sur le sujet, notamment, et tous vont dans le même sens : par exemple lorsque l’on présente aux enfants une liste de professions au masculin ou au féminin, et qu’on leur demande de dire lesquelles pourraient leur convenir, les petits garçons choisissent d’emblée les professions nommées au masculin et les petites filles celles qui sont nommées au féminin. Alors que si la liste présentée comprend les deux noms (pompier, pompière), les enfants se projettent avec beaucoup plus de liberté dans toutes les professions. Alors, est-ce que vraiment, avec toutes les preuves qu’on a que le masculin générique ne l’est pas, qu’il favorise les stéréotypes, qu’il participe de l’invisibilisation des femmes et de leur sous-estimation, on va renoncer à dire quelques mots de plus juste parce que c’est un peu plus long ?. Est-ce qu’on va conforter l’inégalité pendant encore 500 ans sous un prétexte aussi dérisoire ?

En ce qui concerne le «c’est pas beau», c’est un argument absurde, qui a été beaucoup manié par les académiciens. Mais le problème n’existe pas ! Pourquoi «autrice» serait-il plus moche que «actrice» ? Pourquoi chauffeuse (de bus) serait-il plus moche que coiffeuse (de stars) ? Des masculinistes ont lancé ce type d’arguments, d’autres les ont repris, et plein de gens répètent ça bêtement, sans réfléchir, ni si c’est vrai, ni à qui profite le crime. D’ailleurs, ça n’existe pas, un mot laid. Demandez aux personnes qui utilisent cet argument de citer d’autres mots laids, vous allez voir : elles ne vont citer que des mots désignant des femmes ! Il y a comme ça une petite batterie d’arguments fallacieux qui ont lancé dans le débat public : c’est long (c’est souvent faux, et ce n’est pas recevable), c’est moche (c’est idiot), c’est sexuel (c’est faux). Ce dernier argument est fascinant : il ne faudrait pas dire «maîtresse de conférence» ou «maîtresse des requêtes» ou dire « maitresse » à une avocate, parce que ça ferait penser au sexe. Mais ça ne fait penser au sexe que les gens qui ont envie de penser au sexe, et c’est à eux à se soigner ! Quand on demande aux enfants ce que la maîtresse leur a appris aujourd’hui, les hommes ne se mettent pas à bander, que je sache ! C’est donc juste un argument pour faire peur aux femmes : on va les prendre pour des objets sexuels. Mais en réalité c’est le contraire : en réalité, l’évocation d’une femme maitresse dans un domaine (au dessus de l’école) les ferait plutôt débander… Un autre argument : c’est dévalorisant. D’où le couplet de certaines femmes : «Je suis directeur pas directrice !». Mais ce n’est dévalorisant que si on a intégré le fait qu’une femme a moins de valeur qu’un homme. En réalité il n’y en a pas un de ces arguments qui tienne la route, qui résiste à la réflexion. Tous sont des outils d’intimidation des femmes. Il faut les balayer d’un revers de la main, affirmer ses propres principes, utiliser les mots ostracisés, délibérément, en souriant.

Voyez-vous bouger les mentalités bouger dans l’Education Nationale, est-ce que vous pensez qu’elles peuvent bouger ?

Alors, non, pour l’instant rien ne bouge. Du moins dans les niveaux supérieurs. En revanche, je pense que la base évolue. Le message selon lequel la règle du « masculin qui l’emporte » est une création relativement récente est passé largement. Des professeurs et professeuses aujourd’hui ne l’enseignent plus, en tout cas comme un dogme. Elles et ils expliquent à leurs élèves que la règle existe parce qu’elle a été mise au point un jour par des gens sexistes, mais qu’il y a d’autres manières de faire. Et les enfants comprennent très bien, vu que la société, leurs parents, eux-mêmes, n’arrêtent pas de parler d’égalité des sexes. Aux niveaux intermédiaires, il y a aussi pas mal de syndicalistes et de responsables qui sont persuadé·es qu’il va falloir changer les pratiques. Mais pour l’instant, nous avons un ministre de droite, qui refuse de mener la lutte contre les stéréotypes de sexe, et qui n’a même pas mis sur pied une commission de travail sur le sujet. C’est dire si le débat est à l’ordre du jour !

Propos recueillis par Caroline Flepp 50-50 magazine

Article déjà publié le 12 novembre 2019

 print


https://www.50-50magazine.fr/2023/11/02/64421/

Eliane Viennot : « Il faut montrer que le langage égalitaire est à notre portée » 2/2 - 50 - 50 Magazine50 – 50 Magazine | "les péripéties de l'égalité femmes/hommes"

Voir les commentaires

Eliane Viennot: « La langue d’autrefois est bien moins sexiste qu’aujourd’hui » 1/2

3 Novembre 2023, 15:53pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 France \ Société
Eliane Viennot: « La langue d’autrefois est bien moins sexiste qu’aujourd’hui » 1/2

Partagez l'article !
Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on LinkedInPin on PinterestEmail this to someone
Eliane Viennot est professeuse émérite de littérature de la Renaissance, historienne spécialiste des relations de pouvoir entre les sexes en France. Elle fut l’une des fondatrices de l’Institut Emilie du Châtelet. Militante féministe depuis les années 1970, elle a milité au MLAC, pour la parité, et pour l’institutionalisation des études féministes (ou «de genre»). Elle est l’une de celles qui, en France, a le plus contribué à sortir de sortir de l’ombre des mots qui existaient au Moyen-Age, à mettre en lumière les femmes grâce à l’écriture inclusive.

Quand et comment vous-êtes-vous intéressée à l’écriture inclusive ?

Au départ, nous ne parlions pas d’écriture inclusive, mais plutôt de «langage non sexiste.» Cette expression est très récente. Depuis toujours, en tant que féministe, je ne comprends pas pourquoi certaines femmes tiennent à se faire appeler par des titres au masculin.

Je travaille sur la littérature de l’Ancien Régime et j’ai participé à la création de la Société pour l’Etude des Femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR) en 2000, Aurore Evain nous a rejointes très rapidement. Avec elle, nous avons ouvert une rubrique sur le site de l’association : la guerre des mots. Nous y répertorions les mots qui ont disparu, tels que «autrice» ou «professeuse», avec les références des textes dans lesquels nous les avons trouvés, pour prouver que ces mots ne sont pas des néologismes… Ils figurent dans des textes du XIV, XVI ou XVIIème siècle ! Le fait de donner les références exactes permet aux gens de voir que nous ne racontons pas des salades, et d’aller chercher par eux-mêmes si la question les intéresse.

Dans notre rubrique, nous avons aussi mis des témoignages de bagarres entre intellectuel.les. Car bien des mots n’ont pas été oubliés : on leur a fait la guerre. Des grammairiens précisent dans leurs ouvrages qu’il ne faut pas les utiliser ; et ils ne les inscrivent pas dans les dictionnaires… D’où le nom de notre rubrique.

Récemment, j’ai vu que Montesquieu avait écrit dans les Lettres Persanes : «les femmes ont été motrices de cette lutte.» Alors, pourquoi dit-on que «la France est moteur de ceci ou cela» ? Non, «la France est motrice.» Si Montesquieu utilise ce mot, pourquoi ne l’utiliserions-nous pas ?

Par ailleurs, je travaille depuis 20 ans sur l’Histoire des relations de pouvoir entre les sexes, et je me suis rendue compte que l’Europe a connu une véritable guerre intellectuelle sur la place des femmes dans notre société…. guerre dont la France a été l’initiatrice. Cette «querelle des femmes» a commencé à monter vers les XIII-XIVème siècles, après la création des universités (strictement masculines). Cela a engendré des débats sur la place des femmes dans l’éducation, la famille, la politique etc. Mais on ne se dispute pas sur la langue avant le début du XVIIème siècle. Et ensuite cette querelle s’envenime, parce que la masculinisation de la langue s’accentue. Je traite de cette question dans mes livres d’histoire, mais je n’avais pas du tout prévu d’écrire un ouvrage sur ce sujet, c’est une éditrice me l’a proposé. Comme le sujet a rencontré un fort écho parmi les féministes, j’ai approfondi le sujet et deux autres livres ont vu le jour. C’est un domaine sur lequel je travaille énormément aujourd’hui.

Quels étaient les usages de la langue française au Moyen-Age ?

La langue d’autrefois est bien moins sexiste qu’aujourd’hui. Jusqu’au XVIIème siècle, les femmes ne sont jamais nommées au masculin. Alors qu’aujourd’hui, cela nous paraît normal de dire par exemple qu’une femme est «directeur» ou «entrepreneur.» Tout le monde en aurait ri, à l’époque ! Dans les langues romanes, on parle des femmes au féminin et des hommes au masculin, grâce à des finales de mots qui s’entendent. Tous les féminins s’entendaient en français jusqu’au XVIIème, parce que les gens avaient besoin de l’entendre. Par exemple, à côté des rares mots en eure (qui viennent de comparatifs latins), comme prieure (féminin de prior), on trouve «prieuresse» : c’est une logique des langues romanes. En France nous avons perdu les finales latines, que l’on retrouve en espagnol ou en italien (par exemple -a et -o), mais nous en avons forgé d’autres en gardant la même logique : les mots qui désignent les femmes sont féminins, ceux qui désignent les hommes sont masculins, et la différence s’entend.

Les anciens types d’accord sont également moins sexistes. Il y a le traditionnel accord de proximité : lorsqu’il y a plusieurs noms à accorder à un adjectif, on l’accorde avec le dernier nom énoncé ou écrit. C’est un accord complètement intuitif. Il y a également l’accord de logique, suivant lequel on accorde avec le nom qu’on estime le plus important. Par exemple, un grand intellectuel du XVIème siècle intitule un livre Le Parnasse des poétes françois modernes, contenant leurs plus riches et graves sentences, discours, descriptions et doctes enseignements, recueillies par feu Gilles Corrozet Parisien. Il écrit recueillies, et non recueillis parce qu’il estime que le plus important dans cette liste de textes, ce sont les «sentences».

En suivant ce modèle aujourd’hui, nous pourrions dire «les infirmières et le traducteur ont été retrouvées saines et sauves», parce qu’il y a plusieurs infirmières et un seul traducteur, ou «la maison et le local à poubelles se sont écroulées», parce qu’on trouve que la première est plus vitale que le second. Ce sont des accords hérités du latin et que l’on retrouve dans toutes les langues romanes. Les francophones les ont utilisés jusqu’à ce que des personnes décident qu’ils n’étaient pas corrects, et que lorsqu’il y avait un masculin dans le lot,  le «genre le plus noble» devait dominer tandis que l’autre devait s’effacer… C’est le genre d’explication que l’on commence à rencontrer au XVIIème siècle.

Mais jusqu’au début du XXème siècle, il n’y a pas d’institution capable de mettre tout le monde au garde à vous, puisqu’il n’y a pas d’école primaire obligatoire. Donc ce que peuvent dire ceux qui émettent les normes, comme les académiciens, n’a pas forcément une grande portée. Les modes d’apprentissages sont très divers. Les anciens usages se perpétuent donc très longtemps – comme les langues régionales.

Parlez nous des accords de logique et de proximité.

Les accords de logique n’ont jamais vraiment disparu, au contraire des accords de proximité qui ont fait l’objet d’un véritable combat. Les accords de logique ont été qualifiés de figures de style : on les retrouve aujourd’hui dans les ouvrages sur la rhétorique, sous le nom de «syllepse.» Il fallait bien justifier le fait que nos plus grands auteurs les pratiquent, on ne pouvait pas dire qu’ils faisaient des fautes… Donc on en a fait une espèce de machin bizarre, auquel ne recourent que ceux (inutile d’ajouter «celles»… on ne les étudie quasiment pas) qui maîtrisent vraiment la langue et qui peuvent «se permettre» de faire des «écarts» avec la norme. En réalité, c’est simplement un accord qui relève d’un choix, alors que l’accord de proximité est intuitif et mécanique.

A quel moment le terme homme a supplanté le terme humain ?

Le mot «homme», qui vient du terme homo en latin, a changé de sens entre le bas-latin et la fin du moyen-âge : homo signifiait «humain», il se différenciait de vir (l’homme) et de mulier (la femme). Cette signification (homme = mâle adulte de l’espèce humaine) s’est installée, et elle domine toujours très massivement aujourd’hui. Mais l’Académie a décidé, à la fin du XVIIème siècle, que «homme» pouvait servir pour parler de l’humanité toute entière, autrement dit que les femmes sont des hommes. Cette conclusion absurde, ils ne l’ont jamais tirée : les académiciens voulaient juste grandir «l’homme» ! Mais elle est inévitable en logique : si homme = humanité, alors homme = femme. La chose a longtemps semblé absurde à tout le monde, et en premier lieu aux juristes puisque le droit n’était pas le même pour les hommes et pour les femmes. C’est pour les hommes, les mâles, que ceux de 1789 ont fait ceux qui figurent dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (la liberté, l’égalité, le droit d’élire et d’être élu, le droit l’exercer tous les emplois…). Mais la petite manip’ a fini par réussir plus ou moins, puisque de nos jours beaucoup de gens y croient. Il faut dire que les masculinistes y travaillent : ils refusent de traduire correctement «human rights», ils ont modifié l’expression «sciences humaines» en «sciences de l’homme», ils ont couvert la France de «maisons des sciences de l’homme»… et ils ont affublé le prétentieux d’une majuscule (dans les années 60)… Que d’efforts pour maintenir une contre-vérité !

La masculinisation de la langue est une construction délibérée, que nous dé-construisons aujourd’hui. La domination du masculin sur le féminin était déjà présente, nous en avons hérité du latin et du grec, puisque les hommes ont toujours dominé la parole publique et l’écriture, mais elle était beaucoup moins prégnante, et moins absurde.

Propos recueillis par Caroline Flepp 50 – 50 Magazine

Article déjà publié le 31 octobre 2019


https://www.50-50magazine.fr/2023/11/01/eliane-viennot-la-langue-dautrefois-est-bien-moins-sexiste-quaujourdhui-1-2/

Voir les commentaires

La Première ministre Islandaise en grève... Pour dénoncer les inégalités salariales !

3 Novembre 2023, 14:24pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 La Première ministre Islandaise en grève... Pour dénoncer les inégalités salariales !
Publié le Mardi 24 Octobre 2023
Voir les 10 photos
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.

Voir les 10 photos
Les citoyennes Islandaises et la Première ministre Katrín Jakobsdóttir se sont mises en grève. L'idée ? Dénoncer les inégalités salariales. Un geste coup de poing !
À lire aussi
"Recrutez une femme, faites des économies" : la pub pour sensibiliser aux inégalités salariales
NEWS ESSENTIELLES
"Recrutez une femme, faites des économies" : la pub pour...
 
Même oscarisée, Patricia Arquette pâtit des inégalités salariales "à la con"
NEWS ESSENTIELLES
Même oscarisée, Patricia Arquette pâtit des inégalités...
 
Les inégalités salariales ? Un motif de démission pour la majorité des femmes !
NEWS ESSENTIELLES
Les inégalités salariales ? Un motif de démission pour la...
Le saviez-vous ? En Suisse, chaque année, on dit STOP le temps d'une journée. On arrête tout, à l'unisson. Les citoyennes font une grève nationale... Afin de dénoncer les inégalités salariales.

Depuis vingt-huit ans, le 14 juin, un demi million de citoyennes investissent les rues afin de dénoncer ces fortes disparités. Et si le mouvement gagnait du terrain ? En Islande, on se passe le mot en tout cas : ce 24 octobre, les citoyennes Islandaises ainsi que leur Première ministre Katrín Jakobsdóttir se sont mises en grève. L'idée ? Dénoncer ces mêmes inégalités.


Un geste coup de poing ! En vérité, il y a 48 ans, les Islandaises ont déjà refusé de travailler à ce titre. C'est donc la première fois que cette mobilisation resurgit depuis près d'un demi siècle, oui oui. Historique.

Un mouvement qui prend de l'ampleur ?
Les inégalités salariales, c'est un grand enjeu de société, économique, politique, féministe. Il nous concerne tous, quelle que soit notre nation par ailleurs.


Et un enjeu qui commence très tôt : dès l'argent de poche, en vérité. D'après une récente enquête du magazine "Julie" dédiée au sujet et menée auprès de parents d'ados entre 10 et 15 ans, les filles gagnent moins d'argent de poche que les garçons. 48% des garçons âgés de 10 à 12 ans en perçoivent alors que ce n'est le cas que pour 40% des filles du même âge.

Quand ces filles investissent, une fois adultes, la scène professionnelle, ce n'est pas vraiment mieux. Prenons l'exemple de l'Islande !

Les femmes islandaises gagnent encore au sein de certains jobs 21 % de moins que leurs homologues masculins, rappelle Le Parisien. Tant et si bien que la Première ministre n'hésite pas à suivre le mouvement : "Je ne travaillerai pas et je m'attends à ce que toutes les femmes ici en fassent autant".

Le but, comme le relate le journal, est encore de "montrer que sans les femmes, la société ne peut fonctionner, et que leur travail devait être reconnu à sa juste valeur". Un idéal qui nous est familier et porte un nom : l'égalité des sexes.

En France, où les femmes gagnent 85 centimes pour chaque euro que les hommes gagnent, les inégalités salariales représenteraient carrément un motif de démission légitime pour... trois quarts des femmes. C'est ce qu'a démontré une étude de l'ADP Research Institute, menée auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays. C'est dire si le sujet est furieusement d'actu.

Le pays en viendra-t-il à prendre exemple sur nos voisins islandais ?

En tout cas, ce sujet exige de grands changements.

C'est ce que rappelle régulièrement Rebecca Amsellem, économiste et instigatrice de la newsletter féministe Les Glorieuses : "L'heure est à la prise de conscience. Des mesures concrètes doivent être mises en place dès aujourd'hui afin d'éviter d'attendre 2234 pour voir naître l'égalité salariale".

"L'égalité est un choix moral et un choix économique"
https://www.terrafemina.com/article/la-premiere-ministre-islandaise-en-greve-pour-denoncer-les-inegalites-salariales_a370093/1

Voir les commentaires

Le cinéma européen en manque de réalisatrices, un film sur 4 est réalisé par une femme

30 Octobre 2023, 05:01am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Le cinéma européen en manque de réalisatrices, un film sur 4 est réalisé par une femme

Photographie gorodenkoff / Getty Images©

27 oct. 2023 à 16:01

1 min
Par AFP avec RTBF Culture
PARTAGER


Écouter l'article
Seulement un peu plus d’un quart des films européens sont signés d’une réalisatrice, selon l’édition 2023 d’une étude de l’Observatoire européen de l’audiovisuel, qui déplore la "sous-représentation" des femmes dans les postes de décision du 7e art.

Publicité

 

Sur la période 2018-2022, seulement 26% des longs-métrages européens (issus des pays membres de l’UE) ont été réalisés par des cinéastes femmes. C’est un progrès par rapport à la période 2017-2021, où la proportion était de 21%.

Ailleurs dans le cinéma, les femmes sont un peu plus nombreuses.

C’est chez les producteurs qu’elles sont le mieux représentées (35%), soit dans un métier peu visible mais essentiel pour l’économie du cinéma. Et chez les scénaristes, elles sont 29%.

Chez les directeurs de la photographie, métier prestigieux et historiquement prisé des hommes, les femmes sont très minoritaires : 11%.

Globalement, écrit le rapport, elles restent "sous-représentées dans les postes clés".

La proportion hommes-femmes est plus équilibrée à l’écran. Elles représentent 41% de l’ensemble des interprètes jouant au moins un rôle principal dans un long-métrage.

Ces statistiques sont issues de la base de données LUMIERE de l’Observatoire européen de l’audiovisuel, qui agrège les entrées annuelles des films sortis en salle à partir de diverses sources, notamment les agences nationales du cinéma.


https://www.rtbf.be/article/le-cinema-europeen-en-manque-de-realisatrices-un-film-sur-4-est-realise-par-une-femme-11278510

Voir les commentaires

Islande : les femmes, y compris la Première ministre, en grève pour l’égalité, comme en 1975

29 Octobre 2023, 18:57pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Islande : les femmes, y compris la Première ministre, en grève pour l’égalité, comme en 1975

© Thomas COEX – AFP / The Women’s History Archive

24 oct. 2023 à 15:17

3 min
Par Daphné Van Ossel
PARTAGER


Écouter l'article
"Vous appelez ça l’égalité ?" En Islande, les femmes sont en grève ce mardi, sous ce slogan. Même la Première ministre, Katrín Jakobsdóttir, se croise les bras. Près de 50 ans après la première grande manifestation féminine du pays, les Islandaises protestent contre les inégalités de genre, et les violences basées sur le genre.

Pour un jour, elles démissionnent, au bureau comme à la maison. "Pour cette journée, nous attendons des maris, des pères, des frères et des oncles qu’ils assument les responsabilités liées à la famille et au foyer", disent les organisatrices (une trentaine d’associations). Ils ont du boulot : la plupart des écoles sont fermées, ou en horaires réduits, vu l’absence de travailleuses. Cet après-midi, elles se rassemblent notamment au centre de la capitale, pour des concerts, des discours et des discussions sur le thème de l'égalité. 

Pour cette journée, nous attendons des maris, des pères, des frères et des oncles qu’ils assument les responsabilités liées à la famille et au foyer

C’est la sixième grève de ce genre qui a lieu en Islande. Cette fois, elle couvre une journée entière, comme la première, le 24 octobre 1975, alors baptisée "Kvennafrí", le jour de congé des femmes. Ce jour-là, nonante pourcents des femmes du pays ont cessé de travailler.

En 1975, un pays au ralenti
"La société s’est retrouvée presque paralysée, raconte un article sur le site des Archives (islandaises) de l’Histoire des femmes. Les crèches étaient fermées. Les écoles primaires et secondaires étaient fermées. Tous les grands magasins, les laiteries, les usines de l’industrie de la pêche et les théâtres étaient fermés. Le business a ralenti. Les femmes au foyer ont quitté leur maison et les maris ont dû emmener leurs jeunes enfants au travail avec eux – ou rester à la maison. Ce jour-là, la cuisine et les autres tâches ménagères étaient également entre les mains des hommes. ¨ […] Certains d’entre eux parlent toujours de ce ‘long vendredi’." L’après-midi, 30.000 femmes défilent dans les rues de Reykjavik (voir la vidéo ci-dessous).


Islande : la grève des femmes, en 1975
Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement


Connectez-vous
Cinq ans plus tard, en 1980, Vigdis Finnbogadottir, élue au suffrage universel direct, devient la première présidente de la République. Une première en Islande, et dans le monde. Elle restera au pouvoir jusqu’en 1996.

Vigdís Finnbogadóttir, le 1er juillet 1980 à Reykjavik. Elle avait été élue présidente d’Islande de justesse avec 33,6% des voix au niveau national le 30 juin 1980.
Vigdís Finnbogadóttir, le 1er juillet 1980 à Reykjavik. Elle avait été élue présidente d’Islande de justesse avec 33,6% des voix au niveau national le 30 juin 1980. © PRESSENS BILD / AFP
L’expérience du "Kvennnafri" a été répétée en 1985, 2005, 2010, 2016 et 2018. Lors des dernières éditions, les femmes arrêtaient de travailler à l’heure où elles arrêtaient théoriquement d’être payées, au regard du salaire des hommes : 14h08 en 2005, 14h25 en 2010, 14h38 en 2016 et 14h55 en 2018.


L'Islande championne
Cette fois, la grève est de 24 heures L’Islande est à la première place du classement du Forum économique mondial en termes d’égalité de genre pour l’année 2022, une place qu’elle occupe depuis 14 ans (la Belgique occupe, elle, la 10e place pour la première fois). Les écarts persistent pourtant, il y a encore des progrès à faire. La Première ministre elle-même le dit dans l’interview télévisée ci-dessous, lors de laquelle elle annonçait qu’elle ferait grève, elle aussi : "L’égalité totale n’a pas encore été atteinte en Islande. […] Nous sommes toujours confrontés à l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, nous sommes toujours confrontés à la violence basée sur le genre.”

L’égalité totale n’a pas encore été atteinte en Islande.


Grève générale des femmes en Islande: Katrín Jakobsdóttir, Première ministre islandaise (24/10/23)
Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement


Connectez-vous
Selon Statistics Iceland, l’écart salarial entre les hommes et les femmes était de 9,1 pourcents en 2022, mais il monte encore jusqu’à 26 pourcents dans certains secteurs comme celui des finances et des assurances. (Pour la Belgique, les derniers chiffres disponibles datent de 2021. L'écart salarial y était alors de 8 pourcents, il était de 10,2 pourcents en Islande la même année.)

En 2018, l’Islande votait pourtant une loi qui imposait aux entreprises d’instaurer l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, sous peine d’amende. Le gouvernement s’était alors engagé à combler l’écart salarial pour 2022.


https://www.rtbf.be/article/islande-les-femmes-y-compris-la-premiere-ministre-en-greve-pour-legalite-comme-en-1975-11276777

Voir les commentaires

Islande : la première ministre Katrín Jakobsdóttir en grève pour l'égalité salariale, auprès des Islandaises

29 Octobre 2023, 08:46am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Islande : la première ministre Katrín Jakobsdóttir en grève pour l'égalité salariale, auprès des Islandaises
PAR JULIETTE HOCHBERG PUBLIÉ LE 25/10/2023 À 16:54
Inégalité salariale en Islande


Meilleure élève en terme d'égalité salariale entre les femmes et les hommes pour la quatorzième année consécutive, l'Islande a vécu, ce mardi 24 octobre 2023, une grève historique pour les droits des femmes. Même la première ministre islandaise, l'écologiste Katrín Jakobsdóttir, a répondu positivement à cet appel à la grève.


Elle a répondu à l'appel à la grève générale, pour lutter contre les inégalités salariales entre les Islandaises et les Islandais, et les violences sexistes et sexuelles. Mardi 24 octobre 2023, la première ministre écologiste Katrín Jakobsdóttir a cessé de travailler.

SOLIDARITÉ ET "PRIORITÉ" DU GOUVERNEMENT
"Je veux avant tout faire preuve de solidarité avec les femmes islandaises", a-t-elle déclaré au média islandais mbls.is.

"Comme vous le savez, nous n’avons pas encore atteint notre objectif d’égalité totale entre les hommes et les femmes et nous nous battrons toujours contre cet écart salarial, qui est inacceptable en 2023", poursuit la femme politique de 47 ans, qui assure que la lutte contre les violences sexistes est "une priorité pour [s]on gouvernement", tout en reconnaissant que l'écart salarial entre les hommes et les femmes s'était aussi creusé au niveau de l'État et des municipalités.


La cheffe du gouvernement "ne s'acquittera pas de ses fonctions officielles (...) et la réunion du cabinet prévue aujourd'hui a été reportée à demain", a précisé le jour de la grève l'équipe de Katrín Jakobsdóttir dans un communiqué cité par l'Agence France-Presse (AFP).. L'écologiste à ce poste depuis 2017 avait enjoint les salariées de son cabinet à rejoindre le mouvement de grève.

Les grévistes furent plusieurs milliers à se rassembler à 14 heures à Reykjavik, la capitale. Une dizaine d'autres manifestations ont eu lieu sur l'île.

MONTRER CONCRÈTEMENT LA CHARGE MENTALE DES FEMMES
C'est la sixième fois depuis 1975 que l'Islande organise une telle journée de mobilisation, mais la seconde que la grève est observée toute la journée par plusieurs milliers d'Islandaises, "pour démontrer l'importance de leur contribution à la société", comme expliquent les organisatrices, relayées par l'AFP. Dont le travail non rémunéré, souvent pris en charge par les femmes.

VIDÉO DU JOUR

En 1975, 90% des Islandaises avaient refusé de travailler un jour de grève décrété, note The Guardian, qui rappelle que l'Islande campe la première place du classement mondial sur l’égalité femmes-hommes établi par le Forum économique mondial, depuis quatorze années consécutives.


https://www.marieclaire.fr/islande-la-premiere-ministre-katrin-jakobsdottir-en-greve-pour-l-egalite-salariale-aupres-des-islandaises,1462335.asp

Voir les commentaires

L'enjeu majeur derrière le prix Nobel d’Économie, sur l’écart salarial homme-femme

16 Octobre 2023, 22:32pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 L'enjeu majeur derrière le prix Nobel d’Économie, sur l’écart salarial homme-femme

Déclic et des claques
Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement


Connectez-vous
10 oct. 2023 à 14:28

3 min
Par La Première via

La Trois

La Première
PARTAGER


Écouter l'article
Claudia Goldin, professeure à Harvard, spécialiste de l’histoire de l’économie est la lauréate du prix Nobel d’Économie 2023. Une annonce hautement symbolique car ce Nobel est assez inédit : c’est la première fois dans l’Histoire qu’une femme reçoit seule, à titre individuel, ce prix Nobel d’Économie. En outre, il récompense non pas une découverte éclatante mais un travail de longue haleine. Analyse.

En fouillant de nombreuses archives, Claudia Goldin a travaillé sur deux siècles de présence des femmes sur le marché du travail et sur l’évolution de leurs revenus aux États-Unis.

Dans ses recherches, elle a vu les femmes rattraper une partie de la différence de salaire avec les hommes, mais explique-t-elle, "il existe encore des différences importantes, en termes de salaires".

C’est ce qu’elle a expliqué dès 1990, donc il y a plus de 30 ans, dans un de ses grands ouvrages Comprendre l’écart entre les sexes : une histoire économique des femmes américaines.

Une difficulté à atteindre les postes les plus rémunérateurs et des congés qui creusent l’écart
Pour comprendre ces différences de salaires persistantes entre les hommes et les femmes, Claudia Golding a décrit les mécanismes très fins qui, aujourd’hui encore, provoquent ces inégalités.

En Belgique par exemple, l’écart salarial est de 5% : cela signifie qu’en termes de salaire horaire moyen, les femmes gagnent 5% de moins par heure de travail prestée.

Une des raisons selon Claudia Goldin, c’est que les femmes ne parviennent pas à atteindre les postes le plus rémunérateurs. Elle observe qu’aujourd’hui encore, au sein des couples, ce sont majoritairement les femmes qui choisissent les métiers et les postes qui permettent d’être à la maison le matin, en fin d’après-midi et le week-end, de telle manière à pouvoir s’occuper des enfants.

Or, ces heures sont les plus rémunératrices. Ce sont celles qui permettent d’avoir des primes et des sursalaires. Ce sont ces heures aussi qui permettent de construire un statut social dans l’entreprise, dans l’administration, dans l’institution qui permettra d’accéder aux promotions.

À cette différence s’ajoutent les absences de longue durée chez les femmes pour les congés de maternité ou congés parentaux, qui surviennent à un tournant professionnel stratégique, entre 30 et 35 ans, où elles pourraient obtenir des évolutions de statut plus rémunérateur. Ces congés expliquent pourquoi l’écart salarial homme-femme augmente au fil de la vie en conclut le nouveau prix Nobel d’Économie.

Une observation qui se confirme pour la Belgique : si on compare l’inégalité salariale en Belgique, d’après les chiffres de Statbel, avant 25 ans, les femmes gagnent un tout petit peu plus que les hommes. Ensuite, elles gagnent, en moyenne, 4,5% de moins entre 35 et 44 ans, et puis 8,5% de moins entre 55 et 64 ans… juste avant la pension.


© iStock / Getty Images Plus
L’écart salarial : un enjeu économique bien plus que sociétal pour l’Académie
Ce prix Nobel met donc en lumière les chiffres concrets de la différence salariale entre les hommes et les femmes. Si cette récompense souligne que les sphères académique et économique remettent bien en cause ces mécanismes inégalitaires, elle ne bouleverse pas le fonctionnement de l’économie.

C’est-à-dire que les travaux de Claudia Goldin sont récompensés dans la perspective du Nobel, pas parce qu’ils permettraient fondamentalement de repenser l’équilibre vie professionnelle-vie privée, ou de réfléchir aux questions d’équité homme-femme dans la société.

Pour les membres de l’Académie, comme l’explique un de ses membres, le problème de la participation des femmes au marché du travail et de l’inégalité des salaires hommes-femmes, c’est une question d’efficacité économique du marché : "C’est le risque que l’on gaspille des potentiels économiques si les femmes ne participent au marché".

L’enjeu économique derrière ce Nobel est donc l’intégration des femmes au marché du travail pour que ce dernier rapporte plus d’argent.

► Retrouvez Déclic du lundi au vendredi de 17h à 18h30 en radio sur La Première et dès 22h30 en télévision sur La Trois.


https://www.rtbf.be/article/l-enjeu-majeur-derriere-le-prix-nobel-deconomie-sur-lecart-salarial-homme-femme-11269541

Voir les commentaires

1 2 3 4 5 6 > >>