Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

Les "mères mariées célibataires", ces femmes qui doivent s'occuper de tout, toutes seules

17 Février 2024, 06:26am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Les "mères mariées célibataires", ces femmes qui doivent s'occuper de tout, toutes seules
Les "mères mariées célibataires", ces femmes qui doivent s'occuper de tout, toutes seules.
© Michael Blann

14 févr. 2024 à 10:30

Temps de lecture2 min
Par RTBF avec ETX
PARTAGER

Écouter l'article
Elles ont des enfants et sont mariées et pourtant, elles donnent l’impression d’être des mères célibataires. Sur les réseaux sociaux, elles sont appelées "single married moms", des mères mariées célibataires. Cet oxymore expose les difficultés de ces femmes qui doivent composer avec des conjoints peu actifs dans le ménage ou l’éducation des enfants.

Publicité

La vidéo qui illustre parfaitement cette tendance est celle de Hannah, alias healing_sadiee sur TikTok. Dans cette séquence visionnée presque 5 millions de fois, cette femme mariée et mère d'un jeune fils découvre l’état de sa maison après s’être isolée pendant une semaine à l’étage avec son enfant car ils avaient attrapé le Covid, laissant le rez-de-chaussée à son mari.

Sa vidéo s’attarde sur sa cuisine en désordre, l’évier qui déborde de vaisselle sale, des sacs et des cartons répandus sur la table et le plan de travail. Cette vidéo n'a pas tardé à susciter une indignation générale dans les commentaires, pointant du doigt le fait que son mari n’ait pas fait le ménage pendant qu’elle était malade.


Partage des tâches : loin d'être une réalité !
L'expression "single married mom" ("Mère mariée célibataire") désigne les femmes mariées qui endossent une grande partie des tâches domestiques et parentales, comme si elles étaient célibataires et sans partenaire pour les aider.

Bien que ces situations soient maintenant exposées sur les réseaux sociaux, cette inégalité des rôles est loin d'être récente. "Il s'agit d'un phénomène similaire à la discussion sur la 'charge mentale' selon laquelle la planification et l'organisation des relations incombent à la femme, de même que les tâches ménagères telles que la lessive, la cuisine, le nettoyage et la préparation des repas", explique Carly Dober, une psychologue basée à Melbourne, dans un article de news.com.au. 

La "double journée" des femmes qui travaillent
D'après l'experte, ces tâches domestiques sont souvent considérées comme un "travail de femme". En France, les deux tiers des femmes disent s’occuper des tâches ménagères en totalité (70% des femmes âgés de 35 à 65 ans) contre 39% ds hommes, selon un sondage*. Et la situation est équivalente en Belgique.

Même s’ils prônent un partage égalitaire, les hommes sont davantage considérés comme une "aide" dans le ménage.

Par rapport aux générations précédentes, de plus en plus de femmes travaillent et n’ont pas le temps de s’occuper de tout. "De plus en plus de femmes sont entrées sur le marché du travail et essaient également de naviguer entre l'éducation des enfants, la gestion d'un foyer et la recherche de temps pour leur santé et leur bien-être, ce qui est un exercice de jonglerie incroyablement difficile", explique Carly Dober. "C'est pourquoi les femmes remarquent davantage si elles ne reçoivent pas d'aide et plaident pour que cela change."

*Baromètre conduit pour Briochin par l'institut français Poll&Roll, du 4 au 8 janvier 2024, auprès de 800 personnes âgées de 18 ans et plus.


https://www.rtbf.be/article/les-meres-mariees-celibataires-ces-femmes-qui-doivent-s-occuper-de-tout-toutes-seules-11328955

Voir les commentaires

Réarmement démographique : "La définition des femmes ne s’arrête pas à leur capacité de reproduction"

17 Février 2024, 06:22am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Réarmement démographique : "La définition des femmes ne s’arrête pas à leur capacité de reproduction"

© Tous droits réservés

13 févr. 2024 à 12:10

Temps de lecture6 min
Par Juliette Vandestraete pour Les Grenades
PARTAGER

Écouter l'article
Le 16 janvier, le Président français Emmanuel Macron a dévoilé lors d’une conférence de presse plusieurs mesures dans le cadre d’un "réarmement démographique".

Ces initiatives émergent dans un contexte où le taux de naissances en France, n’a jamais été aussi bas depuis la Deuxième Guerre mondiale, selon les paroles du chef de l’État.

Parmi les mesures annoncées par Emmanuel Macron, le Président propose le remplacement du "congé parental" par un "congé de naissance" de 6 mois (le congé parental pouvant aller jusqu’à 3 ans) et le lancement d’un vaste plan de lutte contre l’infertilité.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Des mots qui troublent l’opinion publique
Depuis quelques semaines, ces déclarations agitent l’opposition, les expert·es et le milieu féministe. "Je pense que c’est lunaire d’avoir un président dans un discours hyper réactionnaire, qui finit par nous dire 'réarmement démographique', c’est quoi la suite ? C’est la servante écarlate ? En tant que femme, franchement, ça m’a plongée dans un profond malaise. Je me suis dit, de quoi il se mêle ? Laisse-moi tranquille ! […]" s’exclame Marine Tondelier, Secrétaire nationale du groupe "Les Écologistes" au micro de Sud Radio le 18 janvier dernier.

Les réactions étaient également nombreuses parmi les femmes en attente de la procréation médicalement assistée (PMA), confrontées à des délais persistants.

Ces discours n’ont aucun effet, c’est une simple adresse envoyée aux conservateurs


L’univers de la maternité en Belgique s’indigne
Chez nous aussi, cette expression fait réagir. "On se croirait en période de post-guerre 40-45, où il fallait refaire des jeunes pour refaire la chair à canon", déclare aux Grenades Michèle Warnimont, sage-femme responsable du Cocon (Erasme) qui fait partie de la plateforme citoyenne pour une naissance respectée.

"La position de la plateforme est claire : les femmes sont maîtresses de leur corps et décident de ce qu’elles font. Parler de réarmement démographique, c’est vraiment réduire les femmes à un simple objet utérin. C’est aux femmes de décider et ce ne sont pas des notions démographiques qui doivent influencer les décisions dans le privé. On est instrumentalisé dans des propos pareils et le terme de réarmement n’est pas du tout adéquat. […] C’est mon corps, je décide, et je décide d’avoir un enfant ou pas. Il y a quelque chose de l’ordre du déterminisme des femmes qui n’ont d’intérêt d’existence que dans leur capacité reproductive. […] C’est un discours d’une démagogie affolante."

À lire aussi
In Michèle Warnimont We Trust, des maternités bienveillantes et féministes

Michèle Warnimont souligne également que "le véritable enjeu va au-delà d’une simple baisse de la natalité. Revoir la durée du congé de maternité est une démarche complexe. Si certaines femmes veulent revenir plus tôt au travail, il est impératif d’augmenter les places en crèche. Mais d’un autre côté, prendre des congés de maternité plus longs pose également des défis, notamment dans une société où les femmes cherchent à évoluer professionnellement de manière équitable avec les hommes. Dans notre société de compétition, si on part un an en congé de maternité, à notre retour, il y a vite quelqu’un·e qui s’est glissé·e à notre place."

La sage-femme met également en lumière le manque de soutien financier pour les familles où les deux parents prendraient un congé parental : "Quelles sont les familles qui peuvent se permettre de n’avoir que deux revenus à 60% ? Si les familles n’ont pas les moyens ou qu’elles n’ont pas mis de l’argent de côté, comment peuvent-elles vivre ?"

À lire aussi
Sans crèche pour son enfant, Malya craint de ne pas pouvoir reprendre le travail

Entre crises et évolutions sociales
En Belgique, le taux de natalité est de 1,6 enfant par femme en moyenne. Actuellement, nous sommes dans ce que l’on appelle une période de basse fécondité, en dessous du "seuil de remplacement de générations" qui est de 2,1 enfants en moyenne par femme.

Selon Thierry Eggerickx, docteur en démographie à l’Université catholique de Louvain (UCL) : "Divers facteurs contribuent à la diminution de la natalité en Belgique." Les périodes de crises socio-économiques tendent à influencer négativement la natalité.

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Depuis 2010, la Belgique a fait face à diverses crises, qu’elles soient économiques, liées à la pandémie ou environnementales. Ces situations anxiogènes ne poussent pas les jeunes générations à avoir des enfants.

Toutefois, Thierry Eggerickx souligne que les politiques natalistes déjà mises en place n’ont jamais réussi à produire des résultats durables.

Autour du mot "réarmement démographique"
Dans son entretien avec le média Reporterre, Isabelle Cambourakis, éditrice et fondatrice de la collection féministe "Sorcières", explique que ce discours n’est pas simplement un discours nataliste parmi tant d’autres dans l’histoire. L’éditrice souligne l’utilisation d’une connotation guerrière qui lui est insoutenable, d’autant plus que les conflits se multiplient dans le monde.

C’est aux femmes de décider

Selon elle, le chef d’État français s’érige en chef autoritaire, en autorité paternelle, voulant exercer un contrôle sur la reproduction de la population. Isabelle Cambourakis est claire : "Ces discours n’ont aucun effet, c’est une simple adresse envoyée aux conservateurs. […] Il ne s’agit pas de répondre à un éventuel problème démographique, pour peu qu’il existe, sinon l’État parierait aussi sur l’immigration et intégrerait à 'l’effort' les lesbiennes, les trans et tout ce qui sortirait du modèle hétéro. Le pouvoir défend d’abord une approche identitaire. Son projet, c’est que les femmes blanches fassent des enfants. C’est un discours raciste, impérialiste et autoritaire."

Pour elle, le discours d’Emmanuel Macron rappelle les discours nationalistes du Premier ministre hongrois, Viktor Orban et de l’Italienne Giorgia Meloni ou encore la doctrine conservatrice du président russe Vladimir Poutine qui demande aux femmes russes de ne pas avoir recours à l’avortement invoquant une chute de la natalité.

À lire aussi
En Italie, l’extrême droite de Giorgia Meloni s’empare de la crise de la natalité

La déclaration d’Emmanuel Macron soulève donc de nouveaux enjeux qui touchent directement le bien-être physique et mental des femmes.

La solitude, la charge mentale ou encore les violences gynécologiques, font partie des risques multifactoriels associés aujourd’hui à la maternité chez les femmes.

Au cœur des injonctions maternelles
D’après une étude menée par Vie féminine, la maternité reste un facteur de précarité pour les femmes. L’étude souligne que la pression de faire des enfants est le premier élément qui interfère avec leurs choix. Cette pression exacerbée par des normes procréatives, qui incite à choisir soigneusement les conditions dans lesquelles avoir un enfant. Et cette pression sociale s’intensifie davantage pour les femmes dans des situations de précarité.

En Belgique, dans les couples hétérosexuels, les femmes avec de jeunes enfants consacrent en moyenne 16 heures et 6 minutes par semaine aux soins et à l’éducation des enfants, soit près du double du temps alloué par les pères. Une charge mentale qui continue, voir qui empire même, si les parents décident de se séparer.

Cette charge est amplifiée par divers facteurs, notamment l’isolement maternel croissant, la surcharge d’informations culpabilisantes imposée aux mères ou encore le jugement sévère de la société sur la qualité des soins maternels prodigués aux enfants.

Ces pressions, comme le souligne le rapport, sont profondément ancrées dans le système patriarcal. Le compte Instagram et collectif féministe "Taspenséà" regroupe notamment beaucoup de témoignages de charge mentale.

Les violences gynécologiques et obstétricales
En 2021, la Plateforme des naissances respectée sortait une enquête sur l’accouchement en Belgique francophone. Cette enquête met en lumière des données alarmantes concernant les violences gynécologiques et obstétricales. Les résultats sont sans équivoque : 1 femme sur 5 a subi des actes de violence lors de sa grossesse. Ce chiffre monte à 1 femme sur 3 pour les femmes susceptibles de subir une discrimination liée à leur couleur de peau.

Les témoignages poignants inclus dans le rapport sont éloquents : "Quand ils m’ont recousue, j’ai signalé avoir très mal et on m’a répondu " Occupez-vous de votre bébé, ça vous changera les idées."

À lire aussi
Une enquête révèle la réalité des violences obstétricales en Belgique : "L’arrivée de ma fille n’est pas un beau moment"

En Belgique toujours, c’est Marie-Hélène Layahe, une juriste, féministe et lanceuse d’alerte qui est devenue une figure dans la lutte contre les violences obstétricales.

Depuis 2013, son blog "Marie accouche là" est devenu une référence, introduisant notamment le terme de "violence obstétricale" dans le monde francophone.

Les mères à vif E3 – Le regret d’être mère – Un podcast Les Grenades

Les mères à vif E3 - Le regret d'être mère
Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement


Connectez-vous
Cet article a été écrit lors d’un stage au sein de la rédaction des Grenades.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/rearmement-demographique-la-definition-des-femmes-ne-sarrete-pas-a-leur-capacite-de-reproduction-11328889

LES FEMMES   NE SONT PAS  DES USINES  A BEBES @COPYRIGHT BERTRAND

Voir les commentaires

Folklore : derrière les masques, où sont les femmes ? Un podcast des Grenades enregistré en live à Charleroi

17 Février 2024, 06:17am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Folklore : derrière les masques, où sont les femmes ? Un podcast des Grenades enregistré en live à Charleroi

Bas les masques, un podcast des Grenades (LIVE)
Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement


Connectez-vous
02 févr. 2023 à 13:02 - mise à jour 12 févr. 2024 à 19:03

Temps de lecture46 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades

Vivre Ici
PARTAGER

Écouter l'article
La dernière escale des podcasts live des Grenades a eu lieu en février 2023 à l’Eden de Charleroi, où l’équipe des Grenades a pris ses quartiers dans la Grande Fabrique du Carnaval !

Publicité

Lors de cet un enregistrement exclusif, nous avons questionné les liens entre folklore et féminisme.


© Tous droits réservés
Folklore et matrimoine
Le folklore est-il sexiste ? Comment faire évoluer les représentations et qui sont ces nouvelles figures dites féminines ? Pourquoi l’inclusion dans le folklore est devenue une question politique ? Tant de sujets que nous avons abordés avec nos invitées.

Pour décortiquer ces illustres festivités, Safia Kessas a tendu son micro à Margaux Joachim, coordinatrice de la régionale de Charleroi du mouvement "Présence et Action Culturelles" et initiatrice du groupe Sorcières, ainsi qu’à Marie Depraetere, historienne de l’art et attachée à la Direction du patrimoine culturel de la FWB.

Un échange qui a permis de déconstruire nos idées autour de ces légendaires défilés.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

La tradition, bastion sexiste ?
Comme le rappelle Margaux Joachim dans un article d’Agir par la culture : "En Wallonie, les femmes ne participent pas équitablement à ce qui constitue l’ADN profond de la région : son patrimoine, son folklore, ses traditions."

Le constat est clair : sur 53 éléments inscrits à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 28 excluent les femmes de tout ou d’une partie de la pratique (plus de 50%). "Certaines traditions sexistes continuent à être répétées alors qu’elles ne répondent plus au système de valeurs de la société. Si identifier, préserver et transmettre un patrimoine sont le résultat de choix, il est intéressant de se demander : qui pose ce choix ?”, écrit également Marie Depraetere dans un article intitulé "Patrimoine ou matrimoine : où sont les femmes ?".

Face aux discriminations dans ses représentations, le folklore pourrait-il continuer à se transmettre dans un monde en mouvement ? Qu’en est-il des représentations jugées racistes et colonialistes ? L’occasion pour Les Grenades d’analyser les défilés avec un prisme d’intersectionnalité.

Des voies joyeuses, festives et inclusives
Alors est-ce que les mentalités évoluent ? Il semblerait en tout cas que le sexisme et l’exclusion des femmes et personnes minorisées dans le folklore commence à perdre sa place dans les cortèges, rebutant plus d’un·e à perpétuer ces formes de traditions.

Les Grenades ont laissé le sexisme au placard pour, le temps de cet enregistrement festif, tenter de dessiner de nouveaux chemins inclusifs pour nos chères traditions. Un coup de projecteur sur les initiatives locales qui font bouger les lignes !

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/folklore-derriere-les-masques-ou-sont-les-femmes-un-podcast-des-grenades-enregistre-en-live-a-charleroi-11146576

Voir les commentaires

Le voyage des géant·es : transgresser les codes à la Biennale de Venise

17 Février 2024, 06:15am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 En marge du documentaire "Électrons libres", une rencontre inspirante entre scientifiques et élèves bruxellois·es

© Reporters

12 févr. 2024 à 14:15

Temps de lecture3 min
Par Juliette Vandestraete pour Les Grenades
PARTAGER

Écouter l'article
Jeudi 8 février a eu lieu au Théâtre National, l’avant-première du documentaire Électrons libres, coproduit par la RTBF et l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER).

Ce documentaire réalisé par Safia Kessas met en avant six brillantes scientifiques européennes. Il sera diffusé ce lundi 12 février sur La Trois.

Le 8 février, avant la projection, plusieurs scientifiques du documentaire ainsi qu’une dizaine d’étudiant·es d’écoles bruxelloises se sont réuni·es pour échanger sur des thèmes tels que le féminisme, les obstacles rencontrés dans le milieu scientifique, mais surtout sur les sciences en elles-mêmes.

Cette rencontre a été organisée par Wallonie Bruxelles Enseignement, partenaire du projet de documentaire.


© Reporters

© Reporters
À lire aussi
"Électrons libres", le documentaire qui célèbre les femmes scientifiques

Une volonté de trouver des modèles
L’ensemble des étudiant·es n’étaient pourtant pas présent·es uniquement pour parler sciences : "Je n’ai même pas spécialement envie de travailler dans les sciences mais ce qui m’intéresse ici, c’est l’idée d’avoir des images de femmes fortes", nous dit Odile, une étudiante de 6e secondaire de l’Athénée Royale de Jette.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe


© Reporters
Une envie qui se ressent aussi chez la scientifique belge Sarah Baatout, présente dans le documentaire et lors de cet échange : "Nous sommes là pour soutenir les étudiant·es à faire le meilleur choix et les encourager, car parfois, une simple conversation ou une phrase anodine peut susciter en elleux une passion qu’ils ne soupçonnaient peut-être même pas".


© Reporters
Une diversité de sujets qui touche
Lors des différentes interventions, les jeunes manifestent un intérêt pour plusieurs sujets qui les touchent de près ou de loin.

Que ce soit le cancer, les neurosciences ou encore l’informatique, les sujets abordés sont variés et permettent à chaque élève de s’identifier à une scientifique en particulier : "Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est la diversité des domaines dans lesquels elles exercent. Qu’elles travaillent dans l’informatique, la psychologie, la radiologie ou d’autres secteurs, elles sont passionnées par des sujets variés. Leur dévouement à défendre leurs travaux est admirable et inspirant", explique Odile.


© Reporters
Promouvoir les sciences : au cœur des mentalités
Selon la professeure Claire Moureaux, il est essentiel de promouvoir les sciences auprès des élèves afin qu’ils et elles comprennent les enjeux de travailler dans le domaine scientifique : "Nous encourageons activement nos élèves à participer à toutes les activités qui leur permettent de mieux visualiser le domaine scientifique. De plus, nous sommes très conscients, avec mes élèves, de l’importance de la place des femmes dans un grand nombre de métiers et de la nécessité parfois de mettre en place des mesures de discrimination positive."

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici


© Reporters
Pour elle, il est également intéressant que ses élèves comprennent l’origine des informations ou expériences présentes dans leurs manuels scolaires et qu’ils et elles voient les personnes qui y contribuent au quotidien.

Cet échange a donc mis en avant l’importance de la représentation des femmes dans le milieu scientifique, la nécessité de promouvoir la diversité dans ces milieux mais aussi l’impératif de promouvoir les sciences à tous·tes. C’est d’ailleurs l’un des messages du documentaire Électrons libres.

À lire aussi
"Sciences et tech : elles prennent leur place", une série de podcasts créée par Les Grenades

Cet article a été écrit lors d’un stage au sein de la rédaction des Grenades.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/en-marge-du-documentaire-electrons-libres-une-rencontre-inspirante-entre-scientifiques-et-eleves-bruxelloises-11328451

Voir les commentaires

En marge du documentaire "Électrons libres", une rencontre inspirante entre scientifiques et élèves bruxellois·es

17 Février 2024, 06:12am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 En marge du documentaire "Électrons libres", une rencontre inspirante entre scientifiques et élèves bruxellois·es

© Reporters

12 févr. 2024 à 14:15

Temps de lecture3 min
Par Juliette Vandestraete pour Les Grenades
PARTAGER

Écouter l'article
Jeudi 8 février a eu lieu au Théâtre National, l’avant-première du documentaire Électrons libres, coproduit par la RTBF et l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER).

Ce documentaire réalisé par Safia Kessas met en avant six brillantes scientifiques européennes. Il sera diffusé ce lundi 12 février sur La Trois.

Le 8 février, avant la projection, plusieurs scientifiques du documentaire ainsi qu’une dizaine d’étudiant·es d’écoles bruxelloises se sont réuni·es pour échanger sur des thèmes tels que le féminisme, les obstacles rencontrés dans le milieu scientifique, mais surtout sur les sciences en elles-mêmes.

Cette rencontre a été organisée par Wallonie Bruxelles Enseignement, partenaire du projet de documentaire.


© Reporters

© Reporters
À lire aussi
"Électrons libres", le documentaire qui célèbre les femmes scientifiques

Une volonté de trouver des modèles
L’ensemble des étudiant·es n’étaient pourtant pas présent·es uniquement pour parler sciences : "Je n’ai même pas spécialement envie de travailler dans les sciences mais ce qui m’intéresse ici, c’est l’idée d’avoir des images de femmes fortes", nous dit Odile, une étudiante de 6e secondaire de l’Athénée Royale de Jette.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe


© Reporters
Une envie qui se ressent aussi chez la scientifique belge Sarah Baatout, présente dans le documentaire et lors de cet échange : "Nous sommes là pour soutenir les étudiant·es à faire le meilleur choix et les encourager, car parfois, une simple conversation ou une phrase anodine peut susciter en elleux une passion qu’ils ne soupçonnaient peut-être même pas".


© Reporters
Une diversité de sujets qui touche
Lors des différentes interventions, les jeunes manifestent un intérêt pour plusieurs sujets qui les touchent de près ou de loin.

Que ce soit le cancer, les neurosciences ou encore l’informatique, les sujets abordés sont variés et permettent à chaque élève de s’identifier à une scientifique en particulier : "Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est la diversité des domaines dans lesquels elles exercent. Qu’elles travaillent dans l’informatique, la psychologie, la radiologie ou d’autres secteurs, elles sont passionnées par des sujets variés. Leur dévouement à défendre leurs travaux est admirable et inspirant", explique Odile.


© Reporters
Promouvoir les sciences : au cœur des mentalités
Selon la professeure Claire Moureaux, il est essentiel de promouvoir les sciences auprès des élèves afin qu’ils et elles comprennent les enjeux de travailler dans le domaine scientifique : "Nous encourageons activement nos élèves à participer à toutes les activités qui leur permettent de mieux visualiser le domaine scientifique. De plus, nous sommes très conscients, avec mes élèves, de l’importance de la place des femmes dans un grand nombre de métiers et de la nécessité parfois de mettre en place des mesures de discrimination positive."

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici


© Reporters
Pour elle, il est également intéressant que ses élèves comprennent l’origine des informations ou expériences présentes dans leurs manuels scolaires et qu’ils et elles voient les personnes qui y contribuent au quotidien.

Cet échange a donc mis en avant l’importance de la représentation des femmes dans le milieu scientifique, la nécessité de promouvoir la diversité dans ces milieux mais aussi l’impératif de promouvoir les sciences à tous·tes. C’est d’ailleurs l’un des messages du documentaire Électrons libres.

À lire aussi
"Sciences et tech : elles prennent leur place", une série de podcasts créée par Les Grenades

Cet article a été écrit lors d’un stage au sein de la rédaction des Grenades.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/en-marge-du-documentaire-electrons-libres-une-rencontre-inspirante-entre-scientifiques-et-eleves-bruxelloises-11328451

Voir les commentaires

Cinq autrices à découvrir pour explorer la richesse de la littérature afro-descendante

17 Février 2024, 06:06am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Cinq autrices à découvrir pour explorer la richesse de la littérature afro-descendante

© Tous droits réservés

11 févr. 2024 à 19:12

Temps de lecture4 min
Par Mélissa Diantete·, une chronique pour Les Grenades
PARTAGER

Écouter l'article
Chaque année en février, le Black History Month ("le mois de l’histoire des noir·es") célèbre l’histoire des Afro-descendant·es. Lancée officiellement aux États-Unis dans les années 70, cette commémoration est désormais répandue dans de nombreux pays.

Publicité

Cet événement a pour but de mettre en lumière la contribution des noir·es américain·es dans l’histoire américaine (qui jusque-là les excluait du récit national). Cette manifestation est considérée comme l’occasion de célébrer les réussites des noir·es américain·es dans différents domaines à travers l’histoire.

Dans tout le pays et pendant tout le mois de février, différentes activités sont organisées telles que des expositions, des conférences ou encore des projections de films et documentaires,…

A cette occasion, Les Grenades mettent en valeur les récits et essais d’autrices afro-descendantes.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Pourquoi célébrer le Black History Month dans le secteur culturel et littéraire ?
Dans un monde où les injustices raciales et les inégalités persistent, le Black History Month (BHM) est un acte de résistance et de réappropriation de l’histoire pour de nombreuses personnes.

Dans le domaine de la littérature le permet de mettre en avant la diversité des voix et des récits différents et de contourner les représentations stéréotypées ou discriminatoires.

En France et en Belgique, où les initiatives restent encore discrètes, le BHM offre une occasion précieuse de mettre en lumière les talents et les voix souvent sous-représentées.

La diversité des voix littéraires afro-descendantes
En ce mois de février, nous vous invitons à découvrir ou redécouvrir cinq autrices talentueuses d’origine africaine ou afro-américaine. À travers leurs œuvres, elles explorent une multitude de thèmes tels que l’identité, la colonisation, le féminisme ou encore les luttes raciales.

Leurs voix enrichissent le paysage littéraire et nous invitent à réfléchir à nos propres expériences.

À lire aussi
"Je vous parle ici de ce qui n’existe pas" : les femmes asio-descendantes, maîtresses de leur propre histoire

Zora Neale Hurston (États-Unis)
Née en 1891, Zora Neale Hurston a grandi dans une communauté noire au sein de laquelle on vivait protégé de la violence raciale endémique répandue dans le reste du sud des États-Unis.

Figure majeure de la Renaissance de Harlem, elle explore dans ses récits des personnages de femmes libres. Son travail inspirera notamment Alice Walker (l’autrice de La Couleur Pourpre) ainsi que la très renommée Toni Morrison, qui dira d’elle qu’elle est "l’une des plus grandes écrivaines de notre époque".

Œuvre majeure : Their Eyes Were Watching God (1937).


© Tous droits réservés
À lire aussi
Les femmes, la colonisation, et ce qu'il en reste…

bell hooks (États-Unis)
bell hooks, de son vrai nom Gloria Jean Watkins, est une autrice née en 1952. Intellectuelle, féministe, et militante engagée, c’est avec une vision issue du black feminism qu’elle remet en question les systèmes de dominations et d’oppressions présents au cœur de la société nord-américaine.

Ses ouvrages sont considérés parmi les plus importants de sa génération sur les questions de race, de genre et de classe. Son travail a connu un tel engouement ces dernières années que les éditions Divergences ont publié plusieurs ses ouvrages encore trop peu connus chez nous ; dont La volonté de changer et À propos d’amour, ou encore en novembre 2023, Rage Assassine.

Œuvre majeure : Ne suis-je pas une femme (1981).


© Tous droits réservés

© Tous droits réservés
À lire aussi
In Marcelle Kom We Trust, œuvrer pour la visibilité des femmes afro-descendantes, en Wallonie aussi…

Roxane Gay (États-Unis)
Née en 1974, Roxane Gay est l’une des figures contemporaines incontournables de la littérature afro-américaine. À la fois essayiste, romancière, éditrice et professeure d’université, elle aborde dans ses écrits des thèmes tels que le féminisme, le racisme ou encore les conflits de classes sociales.

Elle qui se décrit comme une femme, noire, obèse et bisexuelle utilise sa plume pour revendiquer le droit à la différence.

Œuvre majeure : Bad Feminist (2014).


© Tous droits réservés
À lire aussi
In Sandrine Essoka We Trust, décoloniser la perception de la beauté

Maryse Condé (Guadeloupe)
Maryse Condé est née en Guadeloupe en 1937. Son œuvre, riche et diverse, explore une multitude de thèmes tels que l’esclavage, la question de l’identité créole, les relations entre hommes et femmes ou encore la condition féminine.

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

En plus de ses nombreux prix (Grand prix littéraire de la Femme en 1987, Prix Puterbaugh en 1993 ou encore le Nobel de littérature alternatif en 2018), Maryse Condé a été nommée membre de l’Académie française en 2018.

Œuvre majeure : Moi, Tituba, sorcière noire de Salem (1986).


© Tous droits réservés
À lire aussi
Laura Nsafou : "Mes livres jeunesse sont des réponses pour les enfants et les parents"

Eva Kamanda (Belgique)
Fruit du métissage belgo-congolais, Eva Kamanda est née en 1991 à Bruxelles. Eva Kamanda fait ses armes en tant présentatrice et actrice.

En 2023, elle co-écrit avec Kristof Bohez un livre retraçant le parcours de son arrière-grand-père d’origine congolaise du temps de la colonisation.

Construit comme une quête de la vérité, ce livre permet de lever le voile sur un pan de l’histoire de la colonisation belge au Congo.

Œuvre majeure : Une vie sous silence. Notre histoire congolaise en Belgique.

À lire aussi
Quelle place pour les mannequins noires dans les défilés de mode ?


© Tous droits réservés

© –
En célébrant ces autrices talentueuses et en partageant leurs histoires, nous contribuons à faire entendre des voix trop souvent ignorées et à construire un monde plus juste et plus inclusif.

Pour poursuivre la découverte personnalités issues des diasporas noires ou des Afro-Américain·es, n’hésitez pas à vous plonger dans l’ouvrage d’Audrey Célestine, qui commémore les combats menés par ces femmes (Des vies de combat. Femmes, noires et libres).

Dans le même registre, la maison d’édition Anacaona qui a à cœur de mettre en avant les minorités, raciales ou socio-économiques, propose une grande variété de livres écrits par des Afro-descendant·es.

*Mélissa Diantete anime un compte Instagram qui promeut la diversité et la valorisation des femmes (@nzobadila). Vous pouvez y trouver ses partages lectures mettant en avant les autrices mais aussi les ouvrages portant sur les questions de représentation des personnes noires dans les sociétés occidentales.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/cinq-autrices-a-decouvrir-pour-explorer-la-richesse-de-la-litterature-afro-descendante-11327006

Voir les commentaires

Plus de parité en science-fiction pourrait orienter plus de femmes vers les filières scientifiques

17 Février 2024, 06:03am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Plus de parité en science-fiction pourrait orienter plus de femmes vers les filières scientifiques
Le manque de parité hommes femmes dans les films sur l’IA renforce l’idée selon laquelle ce champ de recherche est réservé aux "geeks" : ici, une image du film "Ex Machina" en 2014
Photographie Courtesy of Universal Pictures©

11 févr. 2024 à 14:58

Temps de lecture3 min
Par AFP Caroline Drzewinski
PARTAGER

Écouter l'article
Chaque année, le 11 février est consacré aux femmes et aux filles de science. Cette journée internationale est l’occasion d’encourager les jeunes femmes à s’orienter vers un secteur encore très masculin, que ce soit dans la réalité ou dans la fiction. D’après une étude, les films et séries contribuent à renforcer les inégalités de genre dans les filières scientifiques et technologiques.

Publicité

Des chercheurs de l’université de Cambridge ont analysé plus de 1400 films sur l’intelligence artificielle sortis entre 1920 et 2020. Ils en ont sélectionné 142 qui étaient, à leurs yeux, les plus marquants dans cette thématique. L’équipe de recherche a constaté que la plupart de ces longs-métrages mettent en scène des ingénieurs, datascientists et autres professionnels du secteur des "sciences, technologies, ingénierie et mathématiques", plus connus sous l’acronyme anglophone STEM. Au total, 116 spécialistes de l’IA apparaissent dans des films tels que "I, Robot", "Iron Man" ou encore "Ex Machina".

Mais Stephen Cave et ses collègues ont constaté que la quasi-totalité de ces rôles sont interprétés par des hommes (92%). En effet, ils n’ont pu identifier que neuf professionnelles de l’IA dans leur corpus de films et séries, dont cinq travaillent pour un confrère plus expérimenté ou entretiennent une relation intime avec lui (enfant ou compagne). La preuve avec Frau Greta Farbissina, cette scientifique allemande incarnée par Mindy Sterling dans la trilogie "Austin Powers". Le grand public la connaît plus pour sa relation ambiguë avec le diabolique Dr. Evil que pour ses découvertes scientifiques, même si elle a conçu une armée sophistiquée d’androïdes pour arrêter Austin Powers.

Ce manque de parité hommes femmes dans les créations audiovisuelles sur l’IA renforce l’idée selon laquelle ce champ de recherche est réservé aux "geeks". Un cliché que perpétuent des films comme "Iron Man" et "Ex Machina", en mettant en scène des génies solitaires aux capacités intellectuelles hors du commun.


Mais le concept même de "génie" n’est pas neutre, selon Stephen Cave, directeur du Leverhulme Centre for the Future of Intelligence de l’université de Cambridge et coauteur de l’étude. "Le génie est une idée fondée sur des notions sexuées et racialisées de l’intelligence, historiquement façonnées par une élite masculine blanche. Certains technologues influents, tels qu’Elon Musk, ont délibérément cultivé des profils de 'génie' explicitement basés sur des personnages de cinéma tels qu’Iron Man", a-t-il expliqué dans un communiqué.

Pénurie de femmes dans la tech
Cette invisibilité des chercheuses et autres professionnelles des STEM dans les films et séries autour de l’IA peut être liée à l’absence de femmes derrière la caméra. En effet, l’équipe de recherche de l’université de Cambridge a remarqué qu’aucun long-métrage de leur corpus n’avait été réalisé uniquement par une femme. "Captain Marvel" a, par exemple, été co-réalisé par Anna Boden et Ryan Fleck.

D’un point de vue culturel, cette pénurie de réalisatrices pose problème. Car les films et les séries reproduisent les biais de ceux qui les réalisent ou les écrivent. "Les films grand public sont une source et un amplificateur extrêmement influents de stéréotypes culturels qui contribuent à déterminer qui est apte à faire carrière dans l’IA", a déclaré Kanta Dihal, l’une des coautrices de l’étude.

Alors qu’elle est un secteur d’avenir, la tech accuse un retard colossal en matière de parité hommes femmes. Ces dernières représentent moins de 30% des salariés du secteur numérique, tous postes confondus, d’après l’American Association of University Women. Un phénomène encore plus accentué dans le domaine de l’intelligence artificielle où elles ne comptent que pour 22% de la main-d’œuvre mondiale.

Il y a donc urgence à agir dans la réalité comme dans la fiction, pour Eleanor Drage, chercheuse au Leverhulme Centre for the Future of Intelligence de l’université de Cambridge. "La marginalisation des femmes pourrait contribuer à la création de logiciels d’IA ouvertement discriminants pour les femmes, comme nous l’avons vu dans le passé", a-t-elle affirmé dans le même communiqué. "Étant donné que la science-fiction façonne la réalité, ce déséquilibre a le potentiel d’être dangereux aussi bien qu’injuste".

https://www.rtbf.be/article/plus-de-parite-en-science-fiction-pourrait-orienter-plus-de-femmes-vers-les-filieres-scientifiques-11327168

Voir les commentaires

In Valentina Lucania We Trust, lutter contre les discriminations dans le secteur de la construction

17 Février 2024, 05:59am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 In Valentina Lucania We Trust, lutter contre les discriminations dans le secteur de la construction

© Tous droits réservés

10 févr. 2024 à 12:08

Temps de lecture6 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades
PARTAGER

Écouter l'article
Dans la série In… We Trust (en français : "Nous croyons en"), Les Grenades vont à la rencontre de femmes arrivées là où personne ne les attendait. Dans cet épisode, nous retrouvons Valentina Lucania, initiatrice de L Trans Form, une association qui promeut la mise en place de chantiers participatifs à destination de personnes minorisées par la société.

33 rue Dony, Liège. En arrière-cour, un vaste bâtiment géré par le Comptoir des Ressources Créatives. Ici, une multitude d’artisan·es se partagent les lieux et les outils. À l’étage, un grand atelier. "Là, c’est une panneauteuse pour couper les panneaux, ça, c’est une dégauchisseuse et derrière, il y a une raboteuse", lance Valentina Lucania (que tout le monde appelle Val’) en nous faisant la visite.

C’est au cœur de cette fourmilière que cette pro de la construction qui vit à 100 à l’heure a installé l’association L Trans Form qu’elle a initiée il y a quelques années.

Mais pour l’heure, le travail attendra. Entre deux chantiers et une restauration de portes endommagées par les inondations, elle prend le temps de confier aux Grenades son parcours tissé de résilience et de combativité.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe


© Tous droits réservés
"Les filles doivent servir"
Valentina Lucania voit le jour dans un village de Sicile en 1984. "Je suis la quatrième fille de la lignée tandis que mon père rêvait d’un garçon. Nous sommes arrivé·es en Belgique en 1990 en quête de meilleures conditions de vie ; les débuts ont été très précaires." La famille s’installe à Liège.

Cet exil impacte fortement Valentina, qui n’est alors encore qu’une enfant. Elle grandit en recevant une éducation très genrée. Elle garde son intérêt pour le foot et son esprit bagarreur pour les secrets de la cour de récré, tandis qu’à la maison, avec ses sœurs, elle est sommée de bien se tenir et d’être aux petits oignons pour son père. "Il était très sévère et répétait souvent ‘j’ai fait des filles, des fourchettes et elles doivent servir’ !"

Malgré ces rapports complexes, la jeune fille cherche à tisser des liens avec lui en le suivant partout dans ses travaux de construction et de mécanique. "Je lui passais les outils. Plus tard, mon petit frère est né, mais pendant longtemps, je crois que d’une certaine manière j’ai voulu incarner le fils qu’il rêvait d’avoir. Il m’appelait d’ailleurs ‘mon petit lion’."

C’est comme ça que depuis sa place "d’acolyte", au fil du temps, elle observe les gestes de son père dans le garage, sur les chantiers et tente de retenir dans son corps et son cœur son savoir-faire.

Pas de femmes en mécanique !
En secondaire, ses parents l’inscrivent en section professionnelle. Face aux choix d’options, l’adolescente se décide pour la mécanique, on lui refuse sous prétexte que "la mécanique, c’est pour les hommes". "J’ai alors proposé d’étudier l’électricité, mais mon père a répondu ‘non, couture' !"

Valentina Lucania se retrouve donc en couture, avant de pouvoir changer et de se diriger vers le cursus d’aide-soignante. Elle s’épanouit dans cette nouvelle formation, jusqu’à ce qu’au cours d’un stage en maison de repos, elle prenne conscience des violences dues au manque de moyens alloués aux soins. "Les effectifs étaient beaucoup trop réduits par rapport au nombre de personnes. Je me faisais réprimander par les chef·fes si je prenais un moment pour discuter avec les gens. On n’avait pas assez de temps pour réaliser les toilettes correctement et ça pouvait entraîner de la maltraitance. Il m’était impossible de travailler dans ces conditions. J’ai décidé d’arrêter mes études et de quitter le secteur."

À lire aussi
In Kate Houben We Trust : soigner les morts, accompagner les vivants

Les chantiers pour se relever
Alors qu’elle est en plein questionnement quant à son futur professionnel, en 2005, en apprenant son homosexualité, son père la met à la porte. "Pendant trois ans, j’ai vécu de petits boulots à gauche à droite. Je me débrouillais, mais j’étais franchement précaire et sans horizon d’avenir."

Elle retape un camion avec sa compagne, et elles prennent la route direction le sud de la France. "On a débarqué dans une ferme collective. Je suis devenue éleveuse de poules et maraîchère." Après cette période de calme, le couple se sépare. "Cette rupture a été difficile. J’avais besoin de soins médicaux, je suis rentrée en Belgique, mais je n’étais plus du tout en ordre administrativement. Ça a été une galère pas possible pour récupérer mes droits, parce qu’en plus je n’ai pas la nationalité belge, je suis italienne…"

Après cette période de troubles, mais encore dans une situation fragile, elle est embauchée pour des petits contrats. "C’est à ce moment-là que j’ai commencé à comprendre que ma voie c’était le bâtiment. J’ai été prise sur des chantiers où j’appliquais ce que j’avais intégré plus jeune en observant mon père. Un jour, un homme de métier, Albert Thomas a vu comment je bossais et m’a proposé de venir travailler avec lui. Pendant deux ans et demi, il a vraiment été un père de chantier ! Il m’a appris les techniques, m’a encouragée à m’autonomiser et à acheter mes propres outils."


© Tous droits réservés
T’es capable, t’es certaine ?
Si elle trouve sa place dans le secteur de la construction, Valentina Lucania est néanmoins victime de sexisme, et ce au quotidien. "C’était la folie ! Quand je débarquais, on me disait ‘vous, si petite ?’. Ou des mecs me regardaient faire, en me répétant ‘T’es certaine que tu vas y arriver ?’.  Aussi, les client·es s’adressaient souvent à mes collègues hommes plutôt qu’à moi, alors même que j’étais plus expérimentée."

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Un jour, elle entend parler d’un chantier participatif en mixité choisie en France et décide d’y prendre part. "Dès le début, je me suis sentie complètement déstabilisée : personne ne me regardait travailler, personne n’était derrière moi pour remettre en question mes compétences et pourtant nous étions soixante ! Il y avait aussi des espaces pour réfléchir ensemble, échanger."

Après ces deux semaines qui lui offrent une autre vision sur le secteur, retourner sur chantier en tant que seule femme au milieu de dizaines d’hommes lui fait l’effet d’une claque. "Directement, ils ont à nouveau mis mes compétences en doute. Les discriminations dans le bâtiment ont véritablement commencé à me peser."


© Tous droits réservés
À lire aussi
In Célia Torrens We Trust : "Il faut arrêter de faire croire aux femmes qu’elles sont des petites choses fragiles"

L Trans Form, la force du collectif et de l’inclusion
Petit à petit germe en elle l’idée de créer une association pour permettre plus d’inclusion dans le secteur de la construction. "Pour les femmes et les personnes trans, c’est super compliqué de se faire engager dans des équipes. Et sans accès au terrain, impossible d’apprendre, or le secteur est porteur et en pénurie de main-d’œuvre. Je voulais combattre les discriminations ; j’ai rassemblé des ami·es queers et nous avons réfléchi ensemble."

Les discriminations dans le bâtiment ont véritablement commencé à me peser

En 2019, L Trans Form naît et des partenariats sont créés avec différentes associations. L’objectif du projet ? Mettre en place des chantiers participatifs, safe, inclusifs, pour permettre à qui le souhaite de s’essayer au métier de la construction. "On veille à ce que personne ne retire les outils des mains d’une autre personne", souligne Valentina Lucania. "On a à cœur d’expliquer au maximum le fonctionnement des choses. On tente également de veiller à ce que chacun·e se sente inclus·e et qu’il n’y ait pas de blagues graveleuses."

Récemment, L Trans Form a notamment géré le chantier des Grands Carmes, l’espace pluridisciplinaire LGBTQIA +. "Nous avons aussi travaillé avec le Collectif contre les Violences Familiales et l’Exclusion ou le Fondation Ihsane Jarfi qui lutte contre l’homophobie. On collabore également régulièrement avec la coopérative immobilière à finalité sociale Les Tournières."

Autant de lieux où le choix de faire appel à L Trans Form se révèle un acte éthique et politique. "L Trans Form m’a fait grandir, sa vocation collective me porte. Il y a eu des périodes fragiles dans mon parcours, mais je suis contente de moi. L’association me donne confiance pour construire d’autres projets…. Mais ça, ce sera pour une autre histoire…", souffle-t-elle.

Dans le reste de la série In We Trust
In Laura De Pauw We Trust, "en tant que femme mécano, je dois constamment prouver ma légitimité
In Madeleine Dembour We Trust, changer de vie à 55 ans pour devenir mécanicienne vélo
In Sandrine Kelecom We Trust, "en tant que femme dans le bâtiment je dois en faire deux fois plus"
In Odile Gérard We Trust, la chauffagiste qui dézingue les stéréotypes
In Véronique Wouters We Trust, cheffe féministe d’une entreprise de menuiserie
In Chantal-Iris Mukeshimana We Trust, la cyclodanse comme renaissance
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/in-valentina-lucania-we-trust-lutter-contre-les-discriminations-dans-le-secteur-de-la-construction-11326558
 

Voir les commentaires

Judith Godrèche, Balance Ton Bar, Bertrand Cantat,… : le récap’ info de la semaine des Grenades

17 Février 2024, 05:56am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Judith Godrèche, Balance Ton Bar, Bertrand Cantat,… : le récap’ info de la semaine des Grenades

© Tous droits réservés

09 févr. 2024 à 13:37

Temps de lecture4 min
Par Sarah Duchêne pour Les Grenades
PARTAGER

Écouter l'article
Chaque semaine, Les Grenades vous proposent un tour d’horizon de l’actualité sur le genre à ne pas manquer.

Balance ton bar : le sorteur du El Café condamné à 50 mois de prison ferme en appel
Le videur du bar ixellois avait été reconnu coupable en juin 2022 pour des faits de viol commis en 2019. Le sorteur avait forcé une cliente de 20 ans à lui faire deux fellations dans les toilettes du bar.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

La peine a été confirmée en Cour d’appel, et il devra également verser 8500€ à la victime.

En 2021, d’autres témoignages d’agressions sexuelles avaient émergé, concernant de nombreux bars, et le mouvement #Balancetonbar est né.

En janvier 2023, le “El Café” fermait définitivement ses portes.


© Tous droits réservés
À lire aussi
Inauguration de plusieurs cellules EVA à Bruxelles : "Offrir un accueil correct aux femmes qui franchissent la porte des commissariats"

Bertrand Cantat, coupable du féminicide de Marie Trintignant, lance une cagnotte participative pour son nouvel album : en quelques heures, elle s’élève à près de 120.000€
En 2003, le chanteur Bertrand Cantat a été condamné pour le féminicide de Marie Trintignant. Depuis sa libération en 2007, il est banni des maisons de disques. Avec son groupe Détroit, ils ont lancé un appel aux financements sur la plateforme Ulule.

La cagnotte a atteint le double de son objectif de départ, avec près de 2000 contributeurs. La plateforme, qui s’est excusée, n’a pas fermé la cagnotte en raison de l’absence de "contenus à caractère illégal", mais a annoncé ne pas donner de visibilité au projet.

La commission que perçoit la plateforme sera reversée à une association d’aide aux victimes de violences conjugales, indique Ulule dans un communiqué.


© Tous droits réservés
Affaire Gérard Miller : une cinquantaine de nouveaux témoignages visent le psychanalyste, un mode opératoire émerge
Dans le sillage de l’enquête du magazine Elle, publié le 31 janvier dernier, le journal Mediapart a révélé 10 nouveaux témoignages, dont 3 de mineures, d’agressions sexuelles ou de comportements inappropriés visant le psychanalyste Gérard Miller.

De son côté, le magazine Elle révèle que 41 nouvelles femmes se sont manifestées après avoir lu l’enquête. Au fil des récits, un mode opératoire se dresse : Gérard Miller aborde des femmes, souvent très jeunes, dans le public d’émissions dans lesquelles il était chroniqueur. Il les invite chez lui (où se trouve son cabinet) et leur propose des séances d’hypnose.

Le psychanalyste nie toujours les accusations mais reconnaît l'existence d'un "rapport de pouvoir".


© Tous droits réservés
Judith Godrèche porte plainte contre le réalisateur Jacques Doillon pour viol lorsqu’elle était mineure
Le #MeToo du cinéma français continue. L’actrice Judith Godrèche avait révélé avoir déposé plainte contre le cinéaste Benoit Jacquot, avec qui elle avait vécu une relation d’emprise, pour "viols et violences sur mineur de moins de 15 ans".

Ce jeudi 8 février, elle a également accusé Jacques Doillon, également réalisateur. Judith Godrèche explique qu’il "voulait la même chose que Benoît Jacquot".


© Tous droits réservés
La directive européenne sur les violences faites aux femmes n’inclura pas une définition commune du viol, faute d’accord entre les Etats membres
La première directive européenne visant la lutte contre les violences faites aux femmes a finalement abouti après plusieurs mois de discussions.

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Et, bien qu’elle comporte des avancées en matière de mariages forcés, de mutilations génitales féminines ou de harcèlement sexuel, c’est l’absence d’article concernant le viol qui interpelle.

Plusieurs États-membres, dont la France, ne sont pas d’accord avec la définition proposée par la Commission qui place l’absence de consentement au centre.


© Tous droits réservés
À lire aussi
Vers une définition commune du viol en Europe ?

Civiise : la nouvelle vice-présidente, Caroline Rey-Salmon, visée par une plainte pour agression sexuelle lors d’un examen gynécologique
La nouvelle Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), a été lancée ce lundi 5 février, avec Caroline Rey-Salmon comme vice-présidente.

Mais une jeune femme de 25 ans l’accuse de l’avoir agressée lors d’un examen gynécologique, il y a 4 ans, pratiqué dans le cadre d’une enquête pour inceste.

La plaignante témoigne avoir eu le déclic pour porter plainte lorsqu’elle a découvert la nouvelle équipe dirigeante de la Ciivise. Caroline Rey-Salmon conteste les accusations.


© Tous droits réservés
À lire aussi
"Triste Tigre" de Neige Sinno : un livre marquant pour dire les conséquences de l'inceste

"Si elle me quitte, je la tue" : les propos choquants de Pierre Arditi au sujet de sa femme, Evelyne Bouix
Invité sur le plateau de l’émission Quelle époque, sur France 2, l’acteur Pierre Arditi a évoqué sa relation avec sa femme, Evelyne Bouix. "C’est mon héros (…) Si jamais elle me quitte, je la tue. Mais elle ne me quittera pas, car grâce à Dieu, je partirai avant elle", explique-t-il.

La séquence a énormément choqué et fait le tour des réseaux sociaux, mais sur le plateau, les mots de Pierre Arditi ont fait rire. Plusieurs téléspectateurs ont signalé le passage à l’ARCOM.

Pour rappel, en 2023, les associations ont recensé 118 féminicides en France.


© Tous droits réservés
À lire aussi
Féminicides : la maison, "lieu de tous les dangers" pour les femmes, alerte l’ONU

Des supportrices de l’Union Saint-Gilloise dénoncent des attouchements sexuels lors d’un match
Dans une lettre envoyée à la direction du club bruxellois, plusieurs supportrices ont dénoncé avoir été témoins de "gestes déplacés, d’attouchements sexuels et d’agression physique auprès d’une jeune supportrice par un homme d’âge mûr", le 21 janvier dernier.

"Nous avons été consternées de nous rendre compte que ce monsieur n’en était pas à son coup d’essai", peut-on lire. Elles réclament une "prise de position ferme sur le sexisme et la misogynie" de la part du club.

La direction, qui a montré son soutien envers les supportrices, a affirmé qu’une enquête policière était en cours.   


© Tous droits réservés
L’expulsion d’une trentaine de femmes sans-papiers repoussée à Woluwe-Saint-Lambert, une centaine de personnes se sont mobilisées
Le 20 janvier dernier, une trentaine de femmes sans-papiers, dont certaines avec des enfants, s’étaient installées dans un ancien hôtel inoccupé de la commune de Woluwe-Saint-Lambert pour se réfugier du froid.

Le propriétaire a entamé une procédure unilatérale afin de les expulser, malgré des négociations en cours avec le bourgmestre de la commune et les occupantes.

Ces dernières, qui font partie du Comité des Femmes sans-papiers, ont fait appel de cette expulsion qui était prévue ce lundi 5 février. Le bourgmestre, Olivier Maingain, a annoncé attendre la procédure d’appel.


© Tous droits réservés
À lire aussi
"Nous sommes la Belgique aussi" : le mal logement des personnes sans-papiers

Episode 2 - Le concentré des Grenades
Retrouvez chaque semaine le récap' info sous la forme d'un podcast !


Le concentré – Episode 2
Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement


Connectez-vous
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/judith-godreche-balance-ton-bar-bertrand-cantat-le-recap-info-de-la-semaine-des-grenades-11327020
 

Voir les commentaires

"Daddy" au Théâtre National : mettre les points sur les i

17 Février 2024, 05:52am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Daddy" au Théâtre National : mettre les points sur les i

© Tous droits réservés

09 févr. 2024 à 12:53

Temps de lecture4 min
Par Virginie Jortay*, une chronique pour Les Grenades
PARTAGER

Écouter l'article
Attention, ce texte parle de pédocriminalité.

Il est de ces pièces non identifiées qui d’un seul coup surgissent et vous laissent sans voix. C’est le cas de Daddy de Marion Siéfert. Une plongée de trois heures dans un univers théâtral captivant où l’impressionnante qualité de jeu des acteur·ices n’a d’égale que la puissance du sujet dont ils s’emparent : l’abus pédocriminel.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Daddy, Sugar Daddy… les potes, ça dépote
Cela commence par la projection, de la taille du rideau de scène d’un grand plateau du Théâtre National, d’un jeu vidéo actuel où deux avatars se démènent pour mener combats et explorations : sauts d’obstacles, roulé-boulé, évitements d’obus le temps de recharger en munitions… le tout commenté par l’intarissable jargon de deux jeunes 2024 bercé·es de Tiktok et consorts.

Deux ados, une fille, un garçon, décident de briser l’anonymat de leur complicité et de lâcher leurs manettes pour se rencontrer enfin dans la vraie vie. Formidable, ils vont se faire une visio.

C’est donc par l’intermédiaire des réseaux que nous participons à la rencontre de Mara (13 ans) et de Julien (27 ans). Sur l’écran, gros plan sur les visages. Chez elle, on sent l’attrait de l’interdit, ce moment où on s’éloigne de la platitude du foyer pour trouver autre chose, sans forcément en mesurer le danger, et encore moins le prix.

Alors que le son de leur voix ne laissait présager une telle différence d’âge, on assiste aux prémices opératoires d’un prédateur en puissance. On sait que ça va mal se passer.

À lire aussi
"La loi des pères", le livre-enquête de Patric Jean dénonce le déni face à l'inceste et à la pédophilie

Guetter
Tout gentil, on voit Julien être prévenant, poli. On le voit venir de loin ce pervers si propre sur lui. Mais le pire est le personnage de cette jeune fille, ouverte à la découverte, une ado si entière, si sincère… Elle est en train de se faire emmieller devant nous.

Ferrer sa proie
Julien se sert des possibilités enchanteresses qu’offre le monde virtuel pour repérer sa cible et, tel l’araignée, il tisse sa toile. Mara, naïve comme le sont bon nombre de ces ados biberonnées aux mythes véhiculés par les réseaux sociaux, résiste mais séduisant, le charmant convainc sa protégée.

Il lui propose de saisir la chance de sa vie – mais seulement si elle le souhaite ! Elle accepte.

À lire aussi
Le combat de Yael Mellul contre l'emprise

Double injonction
Il la propulse dans le Game ; le jeu s’appelle Daddy. Julien sera son Daddy. C’est donc de sa propre responsabilité que la jeune fille devient l’objet de son maître. Magistral en coach de type variétés, il use de tous les poncifs d’animateur télé : "Montre-nous ton talent, N’aie pas honte de ta singularité, Sois toi…"

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Prédicateur à ses heures, il harangue non les foules mais les cliqueurs de like pour faire monter la valeur de sa protégée. Grâce à l’argent qu’il mise virtuellement sur elle, elle peut grandir dans le jeu et faire grimper la cote de son personnage qui n’est autre qu’elle-même.


© Matthieu Bareyre
Succes story ?
Après tout, pourquoi pas ? "Sois sincère, montre-nous qui tu es !" Mara plonge dans un monde de strass et de paillettes, en plein dans le metaverse. Mais dans ce monde, la rivalité est rude et les stars subissent le pouvoir des puissants.

Car ceux-là, les Daddy, ils peuvent décider de tout et s’octroyer le droit d’abuser, de réduire l’être à n’être là que pour eux, à jouir de leur chair qu’ils ont, après tout, "façonné".

Le spectacle Daddy est d’une richesse infinie. Passant par une succession de codes différents, passant de l’humour au désespoir, du rire au silence, on est captivé par son pouvoir d’évocation.

On pense à la perversité de Solal dans Belle du seigneur, on pense à l’abîme dans lequel plonge Tony, le personnage féminin de Mon roi réalisé par Maïwenn, mais on pense aussi à la cruauté de Hans Landa dans Inglourious Basterds de Tarantino.

Résolument politique
La profondeur et la variété de la composition du texte (écrit par Marion Siéfert et Matthieu Bareyre) fait appel à une série de références conscientes et inconscientes dans lesquels nous baignons ante et post #Metoo.

Et si le spectacle pose un regard intransigeant sur l’abus et ses ravages, il ne nous prive jamais des profondeurs et de la complexité.

En voyant les incroyables performances des acteur·ices choisi·es par Marion Siefert – Emilie Cazenave, Lou Chétien-Février, Jennifer Gold, Lila Houel, Louis Peres et Charles-Henri Wolff – on ne peut s’empêcher de constater que c’est à tout niveau que l’ensemble de l’équipe de création a peaufiné ce spectacle hors sol, aussi fascinant que le sont certains chefs-d’œuvre où les mots ne seront jamais à la hauteur de l’émotion qui vient de nous être offerte. Bouleversant.

A voir au Théâtre National Wallonie-Bruxelles jusqu’au 10 février.

*Touche à tout dans le domaine des arts de la scène, Virginie Jortay a réalisé des spectacles de théâtre, des mises en voix et en espace, des décors sonores. Enseignante à l’INSAS et à l’ESAC, elle a décidé en 2013 de mettre de côté sa pratique artistique pour diriger le cursus de formation supérieure en arts du cirque de l’ESAC à Bruxelles. Elle enchaîne la fin de son mandat avec la direction des études et de l’insertion professionnelle au Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne. C’est en 2021 qu’elle publie son premier roman, Ces enfants-là, aux Impressions Nouvelles. Depuis, elle décide de consacrer son temps à ses propres projets et retrouve le plaisir de ses activités artistiques passées.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/daddy-au-theatre-national-mettre-les-points-sur-les-i-11327002
 

Voir les commentaires