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« La lutte contre les violences faites aux femmes exige la continuité » : Laurence Rossignol fustige la politique d’égalité du gouvernement

19 Septembre 2023, 00:49am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 ACTUALITÉS FRANCE
« La lutte contre les violences faites aux femmes exige la continuité » :  Laurence Rossignol fustige la politique d’égalité du gouvernement
Christelle Murhula
 Publié le 15 septembre 2023 à 13h02
MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTUALITÉS FRANCE
Ce jeudi 14 septembre, la Cour des comptes a publié un rapport sur la politique de lutte contre les violences sexistes et sexuelles du gouvernement. Selon l’institution, les mesures prises entre 2017 et 2022 n’ont pas permis d’avancées. Une analyse que partage l’ancienne ministre des Droits des Femmes Laurence Rossignol.
La lutte contre les violences sexistes et sexuelles sont-elles la « grande cause du quinquennat » ? Pas vraiment, selon la Cour des comptes, qui a étudié la politique du gouvernement en matière d’égalité hommes-femmes entre 2017 et 2022. Et selon l’institution, cette lutte n’a pas bénéficié d’une « stratégie globale ».  


Dans un rapport publié jeudi 14 septembre, si la Cour des comptes estime qu’une « mobilisation indéniable » a eu lieu, les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron n’ont obtenu que « des avancées limitées », essentiellement dues à des « erreurs de méthodes ».

Selon Laurence Rossignol, le gouvernement a « abandonné les plans »
Selon Laurence Rossignol, ces conclusions ne sont pas étonnantes : « On ne voit ici ni culture de l’évaluation, ni culture du résultat ». Dans une interview accordée à Libération, l’ancienne ministre des Droits des Femmes a fustigé une « com et du bidouillage ». Pour elle, ces avancées minimes sont notamment dues à une rupture au début de la présidence d’Emmanuel Macron en 2017.

« J’ai mis en place le cinquième plan de lutte contre les violences faites aux femmes. Depuis une quinzaine d’année, on fonctionnait avec ces plans ; les majorités changeaient, mais les ministres en charge de l’égalité femmes-hommes travaillaient à partir du plan de la précédesseure. (…) Ces plans avaient une utilité, puisqu’ils permettaient un exercice obligatoire de l’évaluation du plan précédent, avec la nécessité de partir de ce qui avait été fait, ce qui avait réussi, ce qui avait échoué, et ce qui manquait pour construire le plan d’après ».

Lauren Rossignol.
Un nouveau plan, dans la continuité des précédents, devait être mis en place en 2020. « Seulement, depuis 2017, le macronisme étant l’an I de tout, y compris de la lutte contre les violences faites aux femmes, il y a eu une rupture dans la continuité. On a abandonné les plans. Or nous sommes dans un sujet qui exige la continuité ».

Crédit photo de la une : Flickr / Philippe Grangeaud


https://www.madmoizelle.com/la-lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes-exige-la-continuite-laurence-rossignol-fustige-la-politique-degalite-du-gouvernement-1573649

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En Pologne, un test permet maintenant de détecter si une femme a pris une pilule abortive (et c’est terrifiant)

19 Septembre 2023, 00:45am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 ÉTÉ
En Pologne, un test permet maintenant de détecter si une femme a pris une pilule abortive (et c’est terrifiant)
Elisa Covo
 Publié le 15 septembre 2023 à 12h12
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  SANTÉ
Nouveau coup de massue pour les droits des femmes polonaises à disposer de leurs corps. Le pays, qui mène l’une des politiques les plus répressives en matière d’avortement, poursuit sa croisade conservatrice, avec l’utilisation, par les autorités, de tests qui détectent la prise de mifépristone et de misoprostol, alerte le New York Times.
C’est le genre d’avancées scientifiques dont on se passerait bien, surtout quand on voit l’utilisation qui en est faite : dans un article glaçant, nos confrères du New York Times affirment que des scientifiques polonais auraient mis au point un test pour détecter si les patientes ont recouru à un avortement médicamenteux. Tests qui seraient déjà utilisés par les autorités polonaises, selon le quotidien états-unien.


Le pays a l’une des régulations les plus répressives de l’Union européenne en matière d’IVG. Depuis janvier 2021, date de l’entrée en vigueur des dernières restrictions, au moins trois femmes sont décédées, faute d’avoir eu accès à un avortement sécurisé.

Les tests détectent la présence de mifépristone et de misprostol
Ces tests permettent d’identifier le mifépristone et le misoprostol, les deux molécules généralement utilisées dans le cadre d’un avortement médicamenteux. Les essais cliniques pour ce test faisaient partie d’un projet de recherche financé par le gouvernement polonais, dans le cadre duquel les chercheurs ont été capables de trouver des traces de la présence de misoprostol dans le placenta et de mifépristone dans l’échantillon de sang d’une femme.

Un porte-parole du bureau du procureur de Wroclaw a confirmé au New York Times que les autorités polonaises avaient déjà utilisé les tests pour enquêter sur l’issue de grossesses. Cet outil s’inscrit dans le sillon du registre numérique de grossesses, mis en place en 2022 pour recenser les grossesses des citoyennes polonaises et surveiller leur déroulement.

Ces nouveaux tests constituent une technologie dangereuse qui pourrait bien être exportée à d’autres pays, comme les États-Unis, s’inquiètent nos consœurs du média en ligne Jezebel. Ces derniers mois, la pilule abortive était justement au cœur d’une guerre politique et sanitaire opposant les conservateurs, qui souhaitent l’interdire, aux démocrates, cherchant à garantir son accès dans un contexte post-Roe v. Wade particulièrement fragile pour les droits des femmes.

Crédit photo de la une : Unsplash


https://www.madmoizelle.com/en-pologne-un-test-permet-maintenant-de-detecter-si-une-femme-a-pris-une-pilule-abortive-et-cest-terrifiant-1573619

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Pour Emmanuelle Béart, victime de viols pendant 4 ans, « l’inceste, c’est un acte de domination qui passe par le sexe »

19 Septembre 2023, 00:42am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Pour Emmanuelle Béart, victime de viols pendant 4 ans, « l’inceste, c’est un acte de domination qui passe par le sexe »
Maya Boukella
 Publié le 15 septembre 2023 à 12h11
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MADMOIZELLE  CULTURE
Victime d’inceste entre ses 11 et ses 15 ans, l’actrice de 60 ans signe un documentaire nécessaire sur un fléau qui touche 1 français sur 10, mais reste cloisonné dans le plus grand silence.
Le 24 septembre, M6 diffusera « Un silence si bruyant », documentaire signé par Emmanuelle Béart et co-réalisé par la réalisatrice Franco-ukrainienne Anastasia Mikova.


Dans ce film, Emmanuelle Béart brise 40 ans de silence autour de l’inceste dont elle a été victime pendant quatre ans, entre ses 11 et ses 15 ans. Si elle a précisé qu’il ne s’agissait pas de son père, le chanteur Guy Béart, l’actrice a choisi de ne pas révéler l’identité de l’agresseur. Au micro de RTL, elle a expliqué son choix : 

« Parce que ce n’est pas le sujet du film, parce que ce n’est pas un film de règlement de compte. Il n’y a pas à donner le nom de cette personne sur la place publique, c’est pas à ça que j’ai eu envie de m’attaquer. »

En 2023, son film et ses propos sont particulièrement salutaires.

À lire aussi : Des « cercles de silence » : dans un documentaire, Emmanuelle Béart révèle avoir été victime d’inceste

« Si on est très à l’écoute, on se rend compte que l’enfant parle avec d’autres mots. »
Les chiffres d’Ipsos sont sans appel. En France, environ 6,7 millions de personnes confient avoir été victimes d’inceste. Ce chiffre équivaut à 1 Français sur 10 ou à 3 élèves, dans une classe qui en compterait 30. L’inceste est un fléau collectif. C’est ce que rappelle le film d’Anastasia Mikova et Emmanuelle Béart dans sa forme même, en choisissant de suivre le parcours de trois femmes et un homme, tous victimes d’inceste dans leur enfance.


Le film est enrichi du témoignage d’Emmanuelle Béart, qui frappe par son courage et par la clairvoyance de ses propos. Prolongeant son travail de sensibilisation et de pédagogie, notamment au micro d’Amandine Bégot sur RTL, dont elle était l’invitée ce jeudi 14 septembre et où elle a livré une prise de parole nécessaire :

« Il faut imaginer que l’inceste, c’est un pouvoir sur un plus faible. L’inceste, c’est un acte de domination qui passe par le sexe. C’est une façon de nier, d’écraser le plus petit, donc l’enfant. Donc c’est bouche cousue.

Il est très très difficile pour un enfant, qui est isolé par la personne qui lui fait subir ces violences sexuelles incestueuses, isolé et silencieux la plupart du temps. Mais, l’enfant parle, moi j’en suis convaincue. Peut-être pas avec des mots qui rentreraient dans un cadre juridique, mais si on est très à l’écoute, on se rend compte que l’enfant parle avec d’autres mots. »

Hormis sa grand-mère, les proches d’Emmanuelle Béart ne l’ont pas aidée
Au micro de RTL, l’actrice de Manon des sources a raconté le double silence qui touche un enfant victime d’inceste. Même s’il surmonte l’impossibilité de parler, il peut être confronté à la passivité de ses proches. C’est ce qu’a subi Emmanuelle Béart, qui confie dans le documentaire avoir été aidée par sa grand-mère :


« Je ne suis pas sûr qu’elle comprenne, mais instinctivement, elle se dit qu’il faut en parler à mes parents et qu’il faut que je parte de l’endroit où je suis. (…) Je lui ai dit la vérité. Je lui ai dit exactement ce qui s’était passé pendant quatre ans. J’ai donné des détails. »

Mais, chez d’autres proches, Emmanuelle Béart n’a trouvé ni écoute ni soutien :

« J’ai parlé dans mon cercle intime mais je voyais que cela n’imprimait pas, j’avais l’impression que les gens n’entendaient pas et oubliaient très vite ce que j’avais dit ».

Dans ce témoignage aussi douloureux que révoltant, Emmanuelle Béart est revenue sur une vie d’adulte affectée par un profond traumatisme : « Je tombais, je tombais fréquemment », confie-t-elle, racontant un quotidien marqué par des « nuits blanches » et par la prise de « somnifères ».

Confiant avoir « eu envie d’en crever pendant longtemps », l’actrice a évoqué son documentaire comme un « outil » : « je pense que maintenant j’ai vraiment le droit d’avoir envie de vivre », affirme-t-elle.

Crédit photo de la une : Wikimedia Commons / Harald Krichel


https://www.madmoizelle.com/pour-emmanuelle-beart-victime-de-viols-pendant-4-ans-linceste-cest-un-acte-de-domination-qui-passe-par-le-sexe-1573673

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Visé par trois plaintes pour viols, Léo Grasset a été entendu par la police

19 Septembre 2023, 00:40am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Source : Wikimedia Commons
ACTUALITÉS FRANCE
Visé par trois plaintes pour viols, Léo Grasset a été entendu par la police
Christelle Murhula
 Publié le 14 septembre 2023 à 10h36
  7

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTUALITÉS FRANCE
Ce mardi 12 septembre, le youtubeur a été brièvement placé en garde à vue à Paris. Il est accusé par plusieurs femmes de nombreuses violences sexistes et sexuelles.
En juin 2022, une enquête de Mediapart secouait le YouTube français : Léo Grasset, aka Dirty Biology, youtubeur connu pour ses vidéos de vulgarisation scientifique, était accusé de violences sexistes et sexuelles de la part de nombreuses femmes : viol, emprise psychologique, ou encore comportements toxiques.


Depuis, trois femmes ont porté plainte pour « viol », qui auraient eu lieu entre 2017 et 2021. Ce mardi 12 septembre, Léo Grasset a été placé en garde à vue à Paris. Il a été relâché sans poursuite à ce stade, a révélé Le Parisien.

À lire aussi : Viol, comportements toxiques, emprise : plusieurs femmes accusent le youtubeur Léo Grasset (DirtyBiology)

Bien que la garde à vue ait été rapidement levée, la procédure judiciaire est loin d’être terminée. Le youtubeur de 33 ans pourrait soit être reconvoqué pour une audition complémentaire, soit être présenté directement à un juge d’instruction en vue de poursuites, ou alors bénéficier d’un classement sans suite. 

L’enquête avait été ouverte initialement à la suite d’une plainte pour « viol », déposée par une ancienne étudiante en journalisme. Elle affirme s’être réveillée après une soirée alcoolisée dans la chambre d’hôtel de Léo Grasset en 2017, et accuse le youtubeur de l’avoir pénétrée sans son consentement à plusieurs reprises, notamment sans préservatif.

L’enquête, diligentée par le parquet de Paris, aurait évolué depuis la plainte. Toujours selon Le Parisien, elle a été élargie à de nouveaux faits potentiels ces derniers mois. Ce sont désormais trois plaignantes qui accusent le jeune homme de viols, entre 2017 et 2021. De son côté, Léo Grasset nie la totalité des faits. En novembre 2022, il s’était longuement défendu dans une vidéo de 35 minutes.

Crédit photo de la une : Wikimedia Commons


https://www.madmoizelle.com/vise-par-trois-plaintes-pour-viols-leo-grasset-a-ete-entendu-par-la-police-1572905

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Violences, harcèlement… Deux députées lancent « Balance ton sport », une plateforme de témoignages

19 Septembre 2023, 00:38am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 course d'athlétisme
ACTUALITÉS FRANCE
Violences, harcèlement… Deux députées lancent « Balance ton sport », une plateforme de témoignages
Christelle Murhula
 Publié le 14 septembre 2023 à 12h01
MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTUALITÉS FRANCE
Alors que les témoignages de violences dans le sport se multiplient, les députées Sabrina Sebaihi et Béatrice Bellamy ont créé cette plateforme mise en ligne ce mercredi, afin de pouvoir recueillir la parole des victimes.
Ce mercredi 13 septembre a été mise en ligne la plateforme Balance ton Sport, plateforme qui vise à recueillir les témoignages de victimes de violences dans différentes fédérations sportives. Cette plateforme, créée dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur les défaillances dans le sport français qui a été lancée en juillet, se veut complémentaire.


À lire aussi : « Je faisais 21 kilos, on me disait que j’étais trop grosse » : Libération enquête sur les maltraitances subies par les gymnastes

Presque toutes les disciplines touchées par les violences sexistes et sexuelles
Les créatrices de la plateforme, Sabrina Sebaihi, députée Nupes, et Béatrice Bellamy, députée Horizons, ont rapporté à franceinfo que les révélations « de violences sexuelles et sexistes » ont touché « quasiment toutes les disciplines » sportives, du volley en passant par l’automobile, ou encore le muay-thaï.

Et pour cause. Gymnastique, échecs, tennis… Depuis plusieurs années, les révélations d’abus dans le milieu sportif se multiplient, quel que soit le sport. La dernière affaire en date concerne la joueuse de tennis Angélique Cauchy, qui, dans un récit glaçant, a révélé avoir subi durant des années des viols et agressions sexuelles de la part de son entraîneur, Andrew Geddes, alors qu’elle était mineure.

À lire aussi : Violée par son entraîneur, l’ex-joueuse de tennis Angélique Cauchy entendue par une commission d’enquête

« Nous recevons nombre de témoignages, de messages de personnes qui souhaitent s’exprimer sur des situations de violence subies au sein des clubs, licences et fédérations. C’est le signe que le besoin de parler, et de surcroît être écouté, reste urgent », a déclaré auprès de l’Agence France Presse la députée écologiste Sabrina Sebaihi, rapporteure de cette commission.


Ainsi, les témoignages de victimes déposés sur la plateforme peuvent être consultables par les trente députés membres de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale. Ces derniers feront des recommandations à l’issue de leurs travaux, qui devraient durer maximum six mois.


https://www.madmoizelle.com/des-deputees-lancent-balance-ton-sport-une-plateforme-de-lutte-contre-les-violences-1572961

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Débat sémantique, enjeu politique : comment le mot « Matrimoine » questionne la place des femmes dans l’héritage culturel

19 Septembre 2023, 00:35am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Source : Canva
CULTURE
Débat sémantique, enjeu politique : comment le mot « Matrimoine » questionne la place des femmes dans l’héritage culturel
Elisa Covo
 Publié le 14 septembre 2023 à 10h12
MADMOIZELLE  CULTURE
Chaque semaine, Madmoizelle décrypte un mot ou une expression qui fait l’actualité. Aujourd’hui, zoom sur la notion de « Matrimoine », mis à l’honneur du 15 au 17 septembre dans toute la France.
Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps pour (re)découvrir que les femmes avaient, elles aussi, participé à la création de notre héritage culturel commun ? Pourquoi emploie-t-on le terme patrimoine à tout-va, et que dit-il de la place que l’on accorde aux femmes, artistes, créatrices, scientifiques, inventrices… ?


Depuis huit ans maintenant, la Fédération inter-régionale pour l’égalité femmes-hommes dans les arts et la culture (aussi connu sous le nom de Mouvement HF) se bat pour réhabiliter le terme « matrimoine », qui, contrairement aux idées reçues, n’est pas un néologisme. De quoi ce combat sémantique et politique est-il révélateur ? Éclairage.

De quoi le débat sémantique autour du mot « Matrimoine » est-il révélateur ?
Dans un article du Monde, daté du 13 septembre 2023, la journaliste Claire Legros résume l’enjeu politique et sémantique que représente le mot matrimoine (et son effacement dans le temps) : c’est « un mot très ancien, dont l’histoire éclaire l’invisibilisation méthodique de la créativité des femmes et de leur rôle dans la culture et les arts, avant que des chercheuses ne leur redonnent vie depuis une vingtaine d’années ».

Réhabiliter le mot matrimoine, permet ainsi de visibiliser et reconnaître la contribution des femmes à l’héritage culturel du monde.

D’où vient le terme « Matrimoine » ?
Comme le retrace l’article du Monde, qui s’appuie sur les travaux de l’anthropologue américaine Ellen Hertz, la première occurrence du mot, sous la forme « matremuine » en ancien français, remonte à 1155 et désigne les « biens de la mère », « au même titre que le patrimoine se réfère à ceux du père. Du XIIIe siècle à la fin de la Renaissance, le mot « matrimoine » est couramment utilisé dans le cadre des héritages » précise la journaliste.


En 1634, l’Académie française voit le jour, et avec elle le choix d’ériger le masculin en valeur par défaut. Le mot matrimoine disparaît donc des dictionnaires, au profit de son analogue masculin. Ce n’est que dans les années 2010 qu’il signe son retour, grâce aux travaux de la chercheuse et metteuse en scène Aurore Evain : « celle qui a permis de réhabiliter l’usage du terme « autrice » fait du matrimoine l’un des étendards de la bataille pour l’égalité dans les arts et la culture » ajoute Le Monde.

Qu’est-ce-que les Journées du Matrimoine et pourquoi les célébrer ?
Le rapport 2023 de l’observatoire de l’égalité du ministère de la Culture le montre bien : aujourd’hui encore, malgré les efforts de parité mis en place dans le secteur culturel, les femmes restent minoritaires (41%) à la direction des établissements publics de la culture.

Du côté des artistes exposés, le déséquilibre est encore plus flagrant :

La représentativité des femmes dans le catalogue collectif des collections des musées de France, Joconde, est le reflet de cette histoire. Sur un total de 511.979 notices relevant de près de 35.000 artistes, les femmes artistes sont au nombre de 2.304, avec 20.575 œuvres. Elles représentent donc 6,6 % des artistes de la base de données, avec 4 % du nombre d’œuvres. Même s’ils sont très faibles, ces pourcentages de 2021 n’en sont pas moins supérieurs aux chiffres connus pour la seconde moitié du dix-neuvième siècle. En France, elles étaient alors 3.818, soit 1,74% des artistes répertoriés…

Site du ministère de la Culture, « Les Musées en France »
C’est pour cela qu’en 2015, la Fédération inter-régionale pour l’égalité femmes-hommes dans les arts et la culture a créé les Journées du Matrimoine qui visibilisent et revalorisent « l’héritage culturel des femmes, que le terme de patrimoine a tendance à invisibiliser ».


Le Mouvement a d’ailleurs lancé une pétition afin de réhabiliter ce terme, tombé en désuétude, et « (re)construire notre Matrimoine culturel ». Le but ? « Rendre à nouveau visibles les œuvres oubliées des femmes du passé en les intégrant à notre héritage global ». C’est une manière de « leur donner la place qu’elles auraient dû avoir si l’Histoire ne s’était pas écrite au masculin. Ce Matrimoine retrouvé permet aussi aux jeunes générations de se projeter dans des carrières en ayant des modèles féminins », peut-on lire sur le site de la pétition.

La fédération réclame que les Journées Européennes du Patrimoine (JEP) soient rebaptisées Journées Européennes du Matrimoine et du Patrimoine (JEMP). Si certaines villes comme Paris, Bruxelles ou Rouen célèbrent désormais le double héritage, trop de collectivités ne l’intègrent pas encore à leur réflexion :

En effet, le Matrimoine n’est pas encore inscrit dans le langage, l’espace et l’opinion publique et encore moins dans la politique culturelle nationale et locale. Pire encore, de trop nombreuses institutions culturelles ignorent le Matrimoine dans leur réflexion et action culturelles ou alors d’autres se contentent de laisser l’initiative à des collectifs militants comme le Mouvement HF. 

lematrimoine.fr, Pétition.
Crédit photo de la une : Canva


https://www.madmoizelle.com/debat-semantique-enjeu-politique-comment-le-mot-matrimoine-questionne-la-place-des-femmes-dans-lheritage-culturel-1572119

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Rose Lamy : « Le patriarcat n’a pas disparu, il a juste pris des formes différentes »

19 Septembre 2023, 00:22am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

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FÉMINISME
Rose Lamy : « Le patriarcat n’a pas disparu, il a juste pris des formes différentes »
Marie-Stéphanie Servos
 Publié le 13 septembre 2023 à 18h18
MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  FÉMINISME
La militante Rose Lamy signe un nouvel essai court et percutant sur les violences intrafamiliales et leur traitement médiatique, et brise le mythe du bon père de famille. Interview.
On la connaît depuis plusieurs années pour ses fines analyses du traitement médiatique des violences faites aux femmes, publiées sur son compte Instagram Préparez-vous pour la bagarre, qui cumule plus de 224K abonné·es. Rose Lamy, qui avait signé un ouvrage passionnant en 2021, Défaire le discours sexiste dans les médias (éd. JC Lattès), revient avec un nouvel essai court, mais percutant, qui risque bien de ne laisser aucun·e lecteur·ice de marbre.

Dans En bons pères de famille (éd. JC Lattès), elle part d’une histoire personnelle, découverte récemment autour de son père, violent envers sa mère et sa sœur. Elle se questionne alors : pourquoi parle-t-on de « bons pères de famille », alors que les chiffres montrent qu’en grande majorité, les hommes responsables de féminicides font partie de l’entourage proche de la victime ? Dès lors, elle creuse et remonte aux racines du patriarcat, et met au jour les mécanismes de défense systématisés, employés par ces « bons pères de famille » qui commettent des violences. Rencontre.


Interview de Rose Lamy, militante et autrice de « En bons pères de famille »
En bons pères de famille
Madmoizelle. Pourquoi avez-vous eu envie d’écrire ce livre ? 
Rose Lamy. Il y a maintenant deux ans, j’ai eu la révélation d’un secret de famille entourant la violence de mon père. C’était juste après la sortie de mon premier livre. Ça a été un choc, et puis, ça s’est télescopé avec la signature de mon bail à Bruxelles. On me demandait dans celui-ci de m’engager à jouir de mon bien en « bon père de famille ». Je me suis alors demandé ce que voulait dire cette formule. J’ai regardé les textes de loi, et me suis aperçue que l’expression avait été remplacée par « raisonnablement », ce qui n’empêchait que l’on continue de l’utiliser. Le paradoxe de cette formule m’a immédiatement sauté aux yeux : on parle d’un « bon père de famille » pour parler du meilleur comportement que l’on peut avoir, alors même que les chiffres des violences intrafamiliales montrent que les hommes violents, c’est monsieur tout le monde, et ces fameux bons pères de famille justement.


À la différence de votre premier livre, celui-ci est beaucoup plus personnel. Avez-vous hésité à l’écrire ?
Oui, on peut dire ça. Je suis très pudique, je parle peu de ma vie sur les réseaux, je ne me montre pas tant que ça, en période promo uniquement. Donc c’était un effort pour moi de me dire que j’allais parler d’une histoire personnelle. D’autant que cette histoire, c’est davantage celle de ma mère et de ma grande sœur que la mienne, donc il fallait aussi que je m’assure que de ce côté-là, c’était bon. Il y a eu beaucoup de discussions avec elles et de relectures, ce n’était pas un exercice simple.

Mais si je l’ai fait, c’est pour deux raisons : d’un côté, ça m’a réparée, et je pense, sans prétention, que cela va participer au début de la réparation de ma famille, je pense que ce retraitement de l’info leur sera utile. Et puis, je passe mon temps à parler des violences, à dire qu’il faut parler, libérer les témoignages… Je me serais sentie mal de ne pas m’autoriser à le faire. Je ne me suis pas non plus forcée, je me suis dit que c’était quand même cohérent.

Je suis persuadée que l’intime est politique. Et j’ai compris en faisant ce livre que ce n’était vraiment pas qu’un concept.

C’est vraiment formidable de confronter son histoire personnelle au système et de voir comment tout cela s’inscrit, ça m’a beaucoup aidée à replacer cette histoire-là dans un contexte plus grand.


La notion issue du Code civil, qui était utilisée pour parler du « meilleur comportement possible » que l’on peut avoir, a disparu en 2014. Pourtant, l’expression reste, et il arrive qu’on l’emploie dans différentes situations de la vie quotidienne. Cette expression est entrée dans les mœurs. Finalement, pour vous, c’est quoi un « bon père de famille » ?
Pour moi, le bon père de famille est un homme assez banal, statistiquement dans la norme. Ce sont des hommes qui viennent de milieux et d’univers très différents, mais qui ont comme points communs la manière dont ils traitent les femmes et les discours sur les violences sexistes et puis parfois le féminisme. En fait, ça peut aussi bien être un inconnu sur Twitter, un boulanger, son père, son frère, que des personnalités plus connues comme PPDA, Adrien Quatennens ou Johnny Depp.

Un ensemble de personnes qui n’ont, a priori, rien à voir les uns avec les autres, mis à part le fait d’adhérer à l’idée qu’il faut protéger le système en place parce qu’il leur est bénéfique.

Vous expliquez, dans votre livre, les mécanismes de défense des bons pères de famille à travers cette figure, centrale, du monstre. D’où vient-elle et comment est-elle utilisée ?
La figure du monstre est un mythe inventé pour faire diversion sur d’autres hommes que les bons pères de famille. On a tendance à raconter que les hommes violents seraient des monstres qui agissent dans l’espace public, les rôdeurs de parking, les tueurs de joggeuses… Ça rappelle un peu les contes pour enfant avec les ogres qui viennent manger les petits enfants, le petit chaperon rouge, etc.


Ce seraient vraiment ces monstres-là, qui s’en prendraient aux femmes et aux enfants, donc des gens éloignés du quotidien. Il y aurait aussi l’idée que ces violences sont extraordinaires, car c’est vraiment l’intervention d’un monstre qui vient sur une personne qui n’a rien demandé.

Pourtant, les chiffres décrivent une tout autre réalité : les hommes violents qui agressent, frappent, violent, sont majoritairement des proches de la victime, que l’on côtoie, avec lesquels on vit. On essaye de mettre à distance ces monstres-là pour de ne pas regarder la réalité en face. Une réalité douloureuse, et je l’ai vécue dans ma chair, donc je sais que c’est très difficile à admettre, pourtant c’est la seule manière d’avancer pour régler le problème.

Pour moi, les bons pères de famille ont une représentation et une lecture différente du monde.

Pour eux, ce qu’ils nous disent et ce que l’on lit dans les médias, les offres de pop culture, que l’on entend dans les discours, c’est qu’en France, la norme serait la bonne entente entre les genres, l’égalité, et que parfois, il y aurait des anomalies de deux types : soit des éléments perturbateurs qui sont les monstres et qui viennent chambouler un peu cette bonne entente. Ou alors effectivement, parfois, il y aurait des hommes bien, des bons pères de famille, qui vont commettre des violences, mais dans ce cas, il faudra considérer que c’était un accident, une maladresse, qu’ils ne pensaient pas forcément à mal.


On est là dans un processus de minimisation alors que nous, les féministes, on dit plutôt que les violences sexistes et sexuelles sont quotidiennes, de différentes sortes, avec des étapes évidemment, il ne s’agit pas de tout mettre sur le même plan, mais en tout cas qu’elles sont la résultante d’un système qui est profondément inégalitaire. Et que potentiellement tout le monde élevé dans cette société peut reproduire des violences de genre, certaines femmes aussi, donc ce sont deux visions différentes qui s’opposent. Finalement, je n’invente rien d’autre que l’idée très simple de patriarcat, sauf que c’est inaudible de parler de patriarcat en 2023 et que j’ai utilisé cette formule détournée pour le rendre un peu plus accessible.

Vous expliquez dans le livre que ce mécanisme de diversion a aussi contribué à accroitre le racisme. L’autre est aussi « l’étranger », comme le montrent les nombreux discours sécuritaires relayés sur les réseaux sociaux depuis le début de la crise migratoire, et qui tendent à présenter les personnes migrantes comme des agresseurs en puissance…
Oui, bien sûr. Cette stratégie permet, d’une part, de ne pas avoir à se remettre en question, d’autre part, de servir un agenda plus grand quand on a à l’esprit de faire passer un certain régime organisé autour de l’autorité, de la sécurité et anti-immigration. C’est très pratique, assez simple, quand on arrive à mettre les choses à plat. Ces discours remontent, et il y en a énormément en France en ce moment.


Il suffit d’aller sur Twitter dès qu’il y a un féminicide, et ça ne manque malheureusement pas. Dès que l’extrême droite réussit à obtenir le nom du mis en cause, si celui-ci semble d’origine étrangère, alors immédiatement, on en parle, on le fait monter en top trend et on construit autour tout un discours anti-immigration. En revanche, si le mis en cause a un nom à consonance française, c’est silence radio, on n’en parle pas.

C’est, là, une autre stratégie de diversion qui trouve ses racines dans les écrits de penseuses féministes musulmanes qu’il faut aller lire absolument : Sara R. Farris, qui a théorisé le fémonationalisme, Hanane Karimi, Louz… Finalement, le seul but de ces opérations cumulées est de ne jamais changer de système. L’idée est de dire, ce n’est pas nous, ce sont eux. C’est hyper basique. Tout cela semble compliqué de prime abord, j’ai voulu simplifier, pour qu’on voit bien qu’au fond, c’est une mécanique très simple.

L’exemple le plus marquant du livre est le meurtre d’Alexia Fouillot. Qu’est-ce qu’il raconte de la façon dont les médias se sont emparés de l’affaire, et qu’est-ce que cela raconte de la figure du bon père de famille et de l’importance que nous lui portons ?
J’ai lu et suivi énormément d’affaires ces dernières années, et je trouve que c’est celle qui est la plus édifiante par rapport à la figure du monstre. Dans l’affaire Daval, on a quelqu’un qui a tué sa femme, dans la cellule familiale, c’est malheureusement assez banal, quand on sait qu’il y a trois meurtres de ce type par semaine en France.


Ce qui est intéressant, c’est que lui décide d’utiliser le mythe du monstre pour essayer de s’en sortir : le rôdeur qui s’en prend aux joggeuses. Il a, quelque part, donné aux médias et à la population générale ce qu’ils avaient envie d’entendre : une explication rationnelle, un monstre, une exception au monde bienveillant.

Et il aurait eu tort de se priver, car cela a très bien fonctionné : la majorité des médias a roulé pour sa version, qui était au final son alibi, et l’a présentée comme une vérité générale. Au fond, on avait envie de croire le mari au-dessus de tous soupçons. Sauf que, comme je l’ai entendu plus tard dans de vieux Faites entrer l’accusé, les policiers chargés de l’affaire ont su, eux, presque instantanément que le meurtrier n’était autre que le mari, notamment du fait des balafres qu’il présentait sur le bras lorsqu’il s’est rendu au commissariat pour déposer plainte. Les policiers ont dit aux journalistes qu’ils commençaient toujours par le mari. Ce qui m’interroge, c’est notre réaction, à tous, d’avoir cru presque tout de suite la version du mari. C’est bien la preuve que, collectivement, les médias et le public ont roulé pour cette version, au détriment de la recherche de la vérité, pour une solution pas trop difficile.

C’est la preuve édifiante pour moi de la manière dont les mythes dont je parle empoissonnent jusqu’à la recherche de la vérité journalistique. Car on peut faire l’expérience aussi en temps réel, il suffit d’aller sur Google, de taper « meurtre de joggeuses », et des articles sortent dans lesquels Alexia Fouillot est citée. Pourtant, c’est une fausse information. Voilà ce que ces mythes peuvent créer, c’est le cas extrême d’un mécanisme qui va jusqu’à désinformer.


D’après vous, cela relève-t-il d’un déni collectif, dans la mesure où les chiffres montrent que le suspect numéro un devrait toujours être le mari ?
Oui, clairement. Les policiers, eux, ont l’expérience, et savent qu’ils doivent se diriger d’abord vers le mari. C’est terrible de faire ce constat.

Finalement, quel est votre objectif avec ce livre ?
L’humble objectif est de mettre au goût du jour le concept de patriarcat. On entend encore trop, comme le disait Emmanuel Todd dans son livre publié en 2021 [Où en sont-elles ?, éd. Points, ndlr], que le partiarcat en Occident n’existe pas. Qu’il n’a jamais existé. On entend trop que c’est le passé, que c’est derrière nous. Mais c’est faux. Il a juste pris des formes différentes aujourd’hui. C’est d’ailleurs l’une des répliques du film Barbie : Ken pose la question, en substance, il dit, « Mais, vous ne pratiquez plus le patriarcat ? ». Ce à quoi on lui répond que si, mais qu’on le fait plus discrètement. Mon humble apport est, je l’espère, de contribuer à dépoussiérer le patriarcat, et cela me semble nécessaire. Je cite souvent une étude du Baromètre sexisme 2023, qui disait que 14 % des femmes françaises n’ont jamais entendu parler de #MeToo et que 15 % ne savent pas bien ce dont il s’agit. Cela fait 29 %, au total ! Donc, à mon niveau, je veux essayer d’en parler différemment, de manière plus audible peut-être. Je le fais avec ce livre, et peut-être que dans six mois ce sera un autre livre, qui le dira différemment. Et tant mieux, on continue. Parce qu’il faut toucher le maximum de monde.

https://www.youtube.com/watch?v=MJ5R0aNSs9U


https://www.madmoizelle.com/rose-lamy-le-patriarcat-na-pas-disparu-il-a-juste-pris-des-formes-differentes-1572269

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En 2023, les journalistes se prennent encore des claques aux fesses en plein direct et il y en a marre

19 Septembre 2023, 00:09am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Source : Capture d'écran
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En 2023, les journalistes se prennent encore des claques aux fesses en plein direct et il y en a marre
Elisa Covo
 Publié le 13 septembre 2023 à 17h26
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Mardi 12 septembre, une journaliste qui effectuait un reportage dans les rues de Madrid s’est fait agresser par un inconnu en plein direct.
Encore une belle journée pour la culture du viol. Mardi 12 septembre, une journaliste espagnole, Isa Balado, effectuait un reportage en pleine rue lorsqu’un homme qui passait par là s’est permis de lui mettre une claque aux fesses en plein direct. Une preuve de plus, quelques semaines après le baiser forcé asséné par Luis Rubiales à la joueuse Jenni Hermoso, qu’en Espagne, les agresseurs ne craignent pas les caméras.

« Pardon Isa, je t’interromps, mais il t’a mis une main au cul là ? »
La scène est aussi terrible que tristement commune. La journaliste essaie simplement de faire son travail, couvrant un braquage qui s’est produit en plein cœur de Madrid, lorsqu’un homme, qui voit apparemment Madrid comme un espace de non-droit où tout lui est dû, l’interrompt d’une claque sur les fesses, comme pour lui faire comprendre que ni la rue ni son corps ne lui appartiennent.

La jeune femme lui demande poliment de la laisser travailler et poursuit tant bien que mal son reportage. En plateau, son confrère présentateur intervient : « Pardon Isa, je t’interromps mais il t’a mis une main au cul là ? ». Celle-ci acquiesce, clairement mal à l’aise. Il réclame alors de pouvoir parler à l’homme en question : « Passe-moi cet imbécile », lance-t-il.

La caméra se tourne vers l’homme, tandis qu’Isa Balado répète à son agresseur qu’elle travaille et lui demande de partir. L’homme, qui porte des lunettes de soleil, et ne voit pas le problème dans son comportement, se défend de lui avoir touché les fesses, puis lui caresse les cheveux sans son accord avant de partir.

Tous les ingrédients sont là : un homme qui se croit tout permis et a même l’air fier de lui, à en croire son sourire benêt face cam, avec en face une femme qui essaie simplement de faire son travail, reste polie et finit par se confondre en excuse comme si la situation était de sa faute. Comme si c’était elle qui avait perturbé le live et empêché les spectateurs d’avoir accès aux informations sur le braquage qu’elle couvrait : « nous l’avons filmé […]. Tu n’as pas à être désolée, toi. Tu fais ton travail et arrive cet imbécile qui te touche le cul en direct sans aucun droit » s’est insurgé son confrère en plateau.


L’agresseur a été interpellé par la police espagnole
La chaîne a indiqué sur son site avoir contacté la police au sujet de l’agression. Les forces de l’ordre ont publié plus tard dans la journée une vidéo sur X (ancien Twitter) confirmant avoir interpellé l’individu :


La ministre par intérim de l’Égalité, Irene Montero, a également réagi à l’agression et apporté son soutien à la journaliste : « Les attouchements non consentis sont des violences sexuelles et nous disons assez à l’impunité ».


Crédit photo de la une : Capture d'écran
https://www.madmoizelle.com/en-2023-les-journalistes-se-prennent-encore-des-claques-aux-fesses-en-plein-direct-et-il-y-en-a-marre-1572631

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Luis Rubiales est convoqué devant la justice espagnole pour « agression sexuelle »

19 Septembre 2023, 00:06am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Luis Rubiales est convoqué devant la justice espagnole pour « agression sexuelle » // Source : Capture d'écran YouTube
ACTUALITÉS MONDIALES
Luis Rubiales est convoqué devant la justice espagnole pour « agression sexuelle »
Christelle Murhula
 Publié le 13 septembre 2023 à 10h10

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L’ancien président de la Fédération Royale Espagnole de Football continue malgré tout de nier le caractère non consenti du baiser infligé à Jennifer Hermoso, et parle d’un « acte réciproque ».
Bien qu’il ait enfin démissionné de la Fédération Royale Espagnole de Football, l’affaire Luis Rubiales est loin d’être terminée. Sous le joug d’une plainte pour « agression sexuelle » déposée par Jennifer Hermoso, après qu’il lui a infligé un baiser non consenti lors de la finale de la coupe du monde, l’ancien joueur sera convoqué devant la justice espagnole ce vendredi 15 septembre, a annoncé le média espagnol Sexta.


Dans cette procédure, il est poursuivi, après la validation de la plainte du procureur, pour les délits d’agression sexuelle et de coercition. Il est convoqué par un juge d’instruction « pour être entendu en tant qu’inculpé ».

Luis Rubiales se défend encore
Mais Luis Rubiales continue d’évoquer un « acte réciproque » et de nier les faits. Car mardi 12 septembre, dans une interview accordée à la chaîne anglaise conservatrice Talk TV menée par Piers Morgan, l’ex-président de la fédération s’est encore défendu.

 « C’était un acte réciproque, elle est venue vers moi, très contente », raconte Luis Rubiales, oubliant sans doute que cette séquence a été vue par des millions de téléspectateurs. Avant d’ajouter : « Aucune intention [malveillante]. Et bien sûr aucune connotation sexuelle ou quelque chose de ce genre. Rien d’autre qu’un moment de bonheur, une grande joie à ce moment-là. »

Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle. Selon une porte-parole du parquet, Luis Rubiales encourt jusqu’à quatre ans de prison.


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La fin des produits « pour lui » ? Pourquoi le futur de la beauté sera non-genré

19 Septembre 2023, 00:01am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

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La fin des produits « pour lui » ? Pourquoi le futur de la beauté sera non-genré
Anthony Vincent
 Mis à jour le 15 septembre 2023 à 19h19
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Des marques beauté non-genrées sortent du lot en vantant leurs principes actifs plutôt que des promesses « pour hommes » ou « pour femmes ». Mais qu’est-ce que cela implique d’un point de vue physiologique, psychologique, et économique ?
Vous avez peut-être déjà vu passer sur TikTok, YouTube ou Instagram ce peeling à la couleur rouge sang mémorable signé The Ordinary, sans forcément retenir qu’il s’appelle AHA 30% + BHA 2%. Ce nom, façon formule de laboratoire, renvoie aux principes actifs concentrés dans le produit.


Si l’on n’y connaît rien en matière de cosmétique, cela peut sonner comme du charabia. Pourtant, The Ordinary s’inscrit dans une tendance grandissante dans l’industrie de la beauté, au côté de Paula’s Choice, Typology, ou encore SVR : celles d’un marketing émancipé des normes de genres, pour mieux vendre l’efficacité des formulations dès le nom des produits. Ce qui n’a rien de si évident pour le secteur et une partie du grand public !

Des rayons beauté séparés pour rassurer la masculinité fragile des hommes
Au rayon beauté féminine, cela ne saute pas tout de suite aux yeux : les marques incluent rarement sur leur packaging le terme « woman » car elles sont la cible par défaut de cette industrie qui brasse beaucoup d’argent — rien qu’en 2019, le groupe L’Oréal a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 30 milliards d’euros, par exemple.

Mais au rayon homme s’alignent les « for Him », « for Men », « Men Expert », « Dark Temptation » et autre « White Now Men » (oui, on n’oubliera jamais le dentifrice blanchissant spécial homme).

Cependant, cette surenchère de masculinité se ringardise, selon Bonnie Garner, fondatrice du média beauté Btyaly :

« Quand j’ai commencé, les packagings pour homme abusaient du noir et des effets métallisés, avec des formules bourrées d’alcool pour un effet se voulant revigorant et une texture qui pénètre vite, quitte à picoter. Comme si la douceur était à fuir. »

Autant de produits qui tentent de flatter au mieux la virilité des hommes à coups de senteurs boisées et d’extraits de taurine que l’épiderme humain ne saurait pourtant digérer.

Mieux réfléchir par types de peau plutôt que par genre
Car d’un point de vue physiologique, la peau des hommes et celle des femmes ne sont pas si opposées que ça, nous explique Cyrille Laurent, docteur en biologie des cellules souches :

« Leurs différences minimes me semblent moins pertinentes que de classifier en type de peau et problématiques spécifiques. Qu’on soit un homme ou une femme a moins d’importance que de savoir si l’on a la peau sèche, grasse, déshydratée, ou acnéique.

Les hommes ne sont pas programmés pour avoir une peau beaucoup plus grasse et résistante que les femmes. C’est plutôt parce qu’ils en prennent généralement peu soin qu’elle s’épaissit comme mécanisme de défense. Et celui-ci a ses limites. »

Bonnie Garner, qui a travaillé dans plusieurs secteurs de l’industrie, confirme :

« Pendant mes études cosmétiques débutées en 2000, on m’a appris que les hommes avaient une peau plus épaisse et grasse, avec un vieillissement plus tardif et soudain que les femmes. Mais quand je faisais des soins cabine aux clients et clientes, j’ai remarqué une réalité beaucoup moins binaire.

Par ailleurs, j’écris sur la beauté depuis dix ans, et mes lecteurs me posent rigoureusement les mêmes questions que mes lectrices, donc l’expérience me prouve bien que nous ne sommes pas si différents et différentes. »

Puisqu’elles ne correspondent pas à des réalités physiologiques si distinctes, ces approches genrées visent donc plutôt à répondre à des désirs psychologiques. De moins en moins opposés ?

Démystifier le marketing autour de la beauté
À travers sa chaîne YouTube sur laquelle il démystifie la beauté, Cyrille Laurent remarque qu’hommes et femmes partagent désormais un ras-le-bol des fausses promesses cosmétiques :

« On peut beaucoup plus facilement se renseigner maintenant, donc la défiance grandit vis-à-vis du marketing des marques qui survendent les effets de leurs produits.

La société a compris que prendre soin de soi n’a rien à voir avec la sexualité, et maintenant elle réalise aussi que ça n’a rien à voir avec le genre social. De plus en plus d’hommes veulent prendre soin de leur peau sans non plus vouloir acheter n’importe quoi. »

Et c’est en ce sens que certaines marques se démarquent : en arrêtant de faire croire qu’on puisse acheter de la féminité en flacon rose pastel ou de la virilité en pot gris métallisé, avec des noms à coucher dehors et de nouveaux ingrédients mystérieux.

Si The Ordinary, Typology, Cerave ou encore SVR deviennent à la mode, c’est en partie parce qu’elles se consacrent à vanter l’efficacité scientifiquement prouvée de leurs produits… Et que les jeunes en ont marre de se faire entuber.

Dégenrer la beauté contre la taxe rose
Cyrille Laurent cite également l’exemple parlant de Paula’s Choice parmi ces marques concentrées sur ce qui fonctionne cliniquement, plutôt que sur l’imaginaire :

« Même si elle propose une gamme “PC4Men”, la fondatrice a déjà admis qu’il s’agit des mêmes formulations que ses autres produits, juste packagés différemment pour plaire à ceux pour qui cela importerait. »

D’ailleurs, quand des mêmes produits sont packagés différemment au rayon masculin et féminin à des fins marketing, cela s’accompagne souvent d’un écart de prix. Au détriment des femmes. C’est ce qu’on appelle la taxe rose — frappante quand elle s’exerce au sein d’un même rayon, mais beaucoup moins visible quand tout est compartimenté par genre.

D’après une étude du département de la consommation de la ville de New York publiée en 2015, les femmes paient des produits similaires 13% plus chers que les hommes, aux rayons cosmétiques. Dégenrer la beauté pourrait supprimer cet écart de prix payé par les femmes.

Rendre la beauté plus inclusive
Bonne nouvelle, les hommes bloquent de moins en moins à l’idée de ne pas avoir des produits « pour eux » : d’après le cabinet d’étude Mintel, ⅔ des consommateurs masculins américains utilisent ou veulent utiliser des produits émancipés des normes de genre.

Signe supplémentaire de la démocratisation de cette tendance des cosmétiques gender-free, des stars ont lancé leur marque comme Rihanna avec Fenty Skin et Pharrell Williams avec Humanrace, en affirmant que tous les genres pouvaient les utiliser. Et l’on connaît bien le pouvoir d’émulation des célébrités !

Alors que 22% des Français entre 18 et 30 ans ne se sentent ni homme ni femme, d’après le controversé reportage de Zone Interdite sur la non-binarité, la beauté gender-free permettrait également de mieux inclure les personnes transgenres et non-binaires.

Du côté de l’Asie, que l’Occident regarde comme le futur de la beauté, les cosmétiques s’avèrent déjà beaucoup moins genrés, d’après Bonnie Garner :

« En Corée, les produits spécifiques aux hommes, c’est surtout le maquillage spécial service militaire. Sinon, tous les genres utilisent globalement les mêmes cosmétiques, réfléchissant plutôt en type de peau.

Je pense que c’est l’avenir du soin et que ce sera bientôt la norme pour toutes les marques de cosmétiques. »


https://www.madmoizelle.com/la-fin-des-produits-pour-lui-parfum-musc-pourquoi-le-futur-de-la-beaute-sera-non-genre-1074571

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