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Affaire Cauet : la victime témoigne, "Je me suis empêchée de vivre réellement ma vie"

27 Novembre 2023, 03:44am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Affaire Cauet : la victime témoigne, "Je me suis empêchée de vivre réellement ma vie"

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23 nov. 2023 à 15:44

Temps de lecture3 min
Par Sarah Duchêne pour Les Grenades
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Attention, cet article parle de violences sexuelles.

La victime, nommée Julie, qui accuse l’animateur radio Sébastien Cauet de deux viols, dont un lorsqu’elle était mineure, a témoigné anonymement sur BFMTV.


La jeune femme de 25 ans avait déjà dévoilé fin octobre sur X (ex-Twitter) des captures d’écran d’une conversation WhatsApp entre elle et Sébastien Cauet.

L’animateur de NRJ lui envoie une dizaine de messages d’affilée à caractère sexuel et très explicites. "J’arrête là. Je ne veux pas que d’autres soient victimes de tes pulsions", écrit-elle, précisant qu’elle était mineure au moment des messages.

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Ces tweets ont été vus plus de 3 millions de fois. Sous sa publication, de nombreux témoignages similaires visant le comportement de Cauet sont apparus. La victime affirme aussi en avoir reçu par la suite plusieurs en privé.

Une plainte déposée
Ce samedi 18 novembre, Julie a déposé plainte pour deux viols, dont un en 2014, lorsqu’elle était mineure, et l’autre en 2022. Aujourd’hui âgée de 25 ans, la victime a livré un témoignage poignant sur BFMTV.

Elle explique avoir 16 ans et lui 42 lorsqu’elle rencontre Cauet pour la première fois, afin de lui faire écouter sa maquette radio. "Je le considérais presque comme mon idole". Accompagnée de sa sœur et de son beau-frère, Julie raconte que l’animateur s’est arrangé pour l’emmener seule dans sa chambre d’hôtel, pour écouter ses essais radios.

Arrivé dans la chambre, il s’est installé à côté d’elle, sur un canapé, et a baissé son pantalon. "C’est à ce moment-là qu’il m’a dit : c’est comme ça qu’on réussit dans la radio, il faut que tu le fasses", poursuit la victime. "Je l’ai regardé droit dans les yeux et je lui ai dit ‘je ne peux pas’". Seulement, après insistance de Cauet, Julie explique s’être "exécutée", rappelant qu’elle n’avait que 16 ans. L’animateur s’est ensuite arrêté, voyant les nombreux appels téléphoniques de la sœur de la victime. "C’est ce qui m’a sauvée", dit-elle.

Elle raconte avoir encore de lourdes séquelles, et avoir tenté de mettre fin à ses jours. Toujours sous antidépresseurs, près de 10 ans après, Julie "veut juste que justice soit faite", regrettant s’être "empêchée de vivre réellement" sa vie depuis tout ce temps. "Je crois que c’est le plus terrible", dit-elle.

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Les plaintes pour viol, entre "victim blaming" et classement sans suite

Julie émet toutefois des réserves, étant donné la notoriété de Cauet. "Je n’espère pas grand-chose, parce que face à ce genre de personnage, on ne peut pas espérer énormément. J’espère juste être reconnue comme victime."

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D’autres témoignages
Le magazine L’Obs a recueilli six autres témoignages révélant des comportements inappropriés, des agressions et du harcèlement sexuels au sein de l’équipe de Cauet. Les récits témoignent d’une véritable "ambiance hypersexualisée", relate l’hebdomadaire.

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Depuis le début des accusations à l’encontre de Cauet, de nombreuses autres affaires ou séquences de ses émissions radios ont en effet ressurgi sur les réseaux sociaux. En 2007 notamment, l’animateur reçoit la chanteuse Yelle dans son studio. En 2022, elle avait confié qu’il lui avait tendu la joue pour qu’elle lui fasse une bise, mais qu’il avait brusquement tourné la tête et l’avait embrassée.

Cauet écarté de NRJ
"Profondément choqué", Sébastien Cauet a dénoncé des allégations "totalement fausses et montées de toutes pièces". Il a notamment déposé deux plaintes pour "harcèlement". Par la voix de son avocat, il a annoncé poursuivre "systématiquement les médias qui publieraient des propos diffamatoires à son encontre."

Ce mercredi 22 novembre, NRJ a annoncé le "retrait provisoire de ses antennes" de Cauet. De son côté, l’animateur nie toujours les accusations, et assure avoir "les preuves de son innocence."

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https://www.rtbf.be/article/affaire-cauet-la-victime-temoigne-je-me-suis-empechee-de-vivre-reellement-ma-vie-11291094

DANS LA MEME  LIGNE IL YA  DEPARDIEU ABAD  DAR.................... CAUET  moi je les  crois victimes 

 

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Le nombre de femmes assassinées dans le monde à un niveau record depuis 20 ans, annonce l'ONU

27 Novembre 2023, 03:42am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Le nombre de femmes assassinées dans le monde à un niveau record depuis 20 ans, annonce l'ONU
Des manifestants participent à une manifestation à la lueur des bougies contre les violences sexuelles à l'encontre des femmes et pour la paix dans le cadre des violences ethniques en cours dans l'État indien du Manipur, au nord-est du pays, à Guwahati, l
© AFP

23 nov. 2023 à 07:40

Temps de lecture1 min
INFO
Par La rédaction Info avec Belga
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Le nombre de femmes et de filles assassinées dans le monde a atteint en 2022 son plus haut niveau depuis 20 ans, selon un décompte des Nations unies.

Environ 89.000 femmes et filles ont été délibérément tuées l'année dernière, ont annoncé mercredi Onu Femmes, l'entité des Nations unies consacrée à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes, et l'ONUDC, l'organisation des Nations unies chargée des drogues et de la criminalité.

Plus de la moitié de ces meurtres, soit environ 55%, ont été commis par des membres de la famille ou des partenaires, ont-elles ajouté. La plupart des meurtres de femmes et de filles (20.000 cas) ont eu lieu en Afrique, suivie de l'Asie.

"Le nombre alarmant de féminicides nous rappelle à quel point l'humanité est toujours aux prises avec des inégalités et des violences profondément enracinées à l'encontre des femmes et des filles", a commenté Ghada Waly, directrice exécutive de l'ONUDC, dans un communiqué. "Chaque vie perdue est un appel à l'action, un appel à s'attaquer d'urgence aux inégalités structurelles, à améliorer les réponses de la justice pénale, afin qu'aucune femme ou fille ne craigne pour sa vie en raison de son sexe."

Féminicide : sujet JT du 21/11/2023


https://www.rtbf.be/article/le-nombre-de-femmes-assassinees-dans-le-monde-a-un-niveau-record-depuis-20-ans-annonce-l-onu-11290847

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La Louvière : la lutte contre les violences faites aux femmes s’empare de la rue

27 Novembre 2023, 03:32am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 La Louvière : la lutte contre les violences faites aux femmes s’empare de la rue

© RTBF

22 nov. 2023 à 17:41

Temps de lecture1 min
INFO
Par Clément Glesner
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Une trentaine de femmes se sont rassemblées au cœur de La Louvière pour chanter, faire du bruit et investir l’espace public. L’événement, organisé par le Conseil consultatif Louviérois pour l’Egalité entre Femmes et Hommes, voulait sensibiliser contre les violences faites aux femmes.

Les tonalités de "Frangines", chanson d’Anne Sylvestre, résonne sur la place Mansart. Un pas de danse, pour montrer leur force, leur solidarité. Un moment pour se prendre dans les bras, et pour certaines femmes l’occasion de se sentir toujours vivantes après avoir connu le pire. "Je me sens humaine. Cela me donne de la force", confie Roberts. Durant dix ans, elle a connu un véritable calvaire. Son mari l’insulte, la bat, la dénigre… "Puis un jour il m’a tenue au sol. Je me sentais partir. J’ai dû rassembler mes dernières forces pour lui demander de me lâcher. Pour lui dire que je ne parvenais plus à respirer."

Se voir partir pour toujours, Corine l’a aussi vécu. "Mon compagnon me renfermait à la maison. Il m’a frappée au visage, m’a tapée la tête au mur. J’ai cru que c’était la dernière fois."

Aujourd’hui, Corine et Roberts se reconstruisent. Elles ont tout quitté pour rejoindre le foyer de femmes victimes de violences conjugales de La Louvière. "J’y ai trouvé de l’écoute. J’ai compris que je n’étais pas seule", poursuit Corine.

Grâce à ce genre de rassemblement symbolique, ces femmes meurtries retrouvent de la force, de la solidarité, de la "sororité", comme elles le scandent.

La journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes se teindra ce 25 novembre. Mais toute l’année, un numéro gratuit permet à des centaines de victimes de trouver une issue à cet enfer. Le numéro 0800.30.030 offre une écoute attentive assurée par des professionnels à toutes les victimes de violence conjugale.


https://www.rtbf.be/article/la-louviere-la-lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes-sempare-de-la-rue-11290666

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"Je vous parle ici de ce qui n’existe pas" : les femmes asio-descendantes, maîtresses de leur propre histoire

27 Novembre 2023, 03:24am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Je vous parle ici de ce qui n’existe pas" : les femmes asio-descendantes, maîtresses de leur propre histoire

© Acia Yang

22 nov. 2023 à 15:19

Temps de lecture3 min
Par Sarra El Massaoudi pour Les Grenades
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"En fait, t’as pas d’emprise sur ton histoire." En quelques mots, Hoang Anh définit le nœud du problème : ne pas avoir de prise sur sa propre histoire. Une histoire constituée à la fois de vécus personnels et d’expériences collectives, celles de personnes asio-descendantes en Belgique. Une histoire très peu racontée et, lorsqu’elle l’est, uniquement sous le prisme occidental.

Conséquences : les personnes concernées sont privées de leur voix au chapitre et enfermées dans une case, celle de la minorité modèle. Modèle car silencieuse. Ou plutôt silenciée.

Briser le silence
C’est pour briser ce silence imposé que Mélanie Cao a récolté des témoignages, celui de Hoang Anh et d’une quinzaine d’autres personnes asio-descendantes, principalement des femmes et des minorités de genre. Elles ont toutes un point commun, celui d’avoir grandi dans la solitude, c’est-à-dire sans modèle qui leur ressemble, sans personne pour mettre des mots sur leurs réalités, sans espace où se retrouver. Bref, sans représentation.

"On a l’impression d’être seule quand on grandit comme Asiatiques en Occident mais quand on creuse, on s’aperçoit qu’il y a toujours eu des militantes, chercheuses et artistes d’origine asiatique qui ont parlé de racisme, de sexisme et de classisme, souligne Mélanie Cao. Elles ont été invisibilisées, sans doute parce qu’elles ne correspondent pas au concept de minorité modèle qui vise à faire taire nos revendications politiques et à hiérarchiser les populations minorisées entre elles.”

Forte de ce constat, son objectif est clair : créer des archives, des endroits où consigner ces récits. Elle se lance d’abord dans la réalisation d’une cartographie sonore des vécus de femmes asio-descendantes. Le projet, Asiofeminism Now !, lui permet de récolter une première série de témoignages et de donner des conférences pédagogiques sur les spécificités du racisme anti-asiatique.

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"Il y a une vraie demande"
Un racisme encore peu reconnu. "J’ai entendu tellement de fois des gens dire que le racisme anti-asiatique n’existe pas." Début 2023, elle décide de réaliser un podcast pour rendre les témoignages accessibles à toustes, y compris en dehors de ses conférences. Et son titre est tout trouvé : "Je vous parle ici de ce qui n’existe pas."

Cette série documentaire, toujours en cours de réalisation, se veut plus poétique et sensible. Elle aborde plusieurs thématiques, de l’intime à la nourriture, en passant par les masculinités subalternes et le monde culturel et artistique. "Les témoignages n’ont pas vocation à être des réactions aux agressions que les personnes ont pu vivre. Le but est de sortir du regard blanc et orientaliste, d’aller vers les personnes concernées et de créer nos propres récits."

Une démarche qui vaut aussi pour l’identité sonore et visuelle du projet : Mélanie Cao a fait appel à Lee Lebens pour l’habillage musical et à Acia Yang pour la création visuelle.


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Le podcast a rencontré un premier succès au moment des enregistrements. "Il y a une vraie demande de parler, par exemple sur les masculinités asiatiques. Beaucoup de personnes ont répondu à mon appel à témoignages, à tel point que je n’ai pas pu donner suite à toutes les demandes."

Des demandes qui l’ont menée à poser son micro à la fois en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles. "J’ai aussi dû aller en France car il y a un manque flagrant d’études sur ces questions en Belgique."

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Sororasie, unies pour dénoncer l'invisibilisation et la stigmatisation des femmes asiatiques

La réalisatrice confie avoir parfois été étonnée par les témoignages récoltés : "L’épisode sur l’intime était pour moi l’occasion de parler d’amour, de notre manière de relationner en amour et en amitié. J’ai été surprise de voir à quel point c’est finalement la question de la santé mentale qui est revenue dans les discussions."

Il y a une vraie demande de parler, par exemple sur les masculinités asiatiques

Autre besoin régulièrement évoqué : celui d’espaces où se retrouver entre personnes concernées. Ces dernières années, des collectives pour personnes asio-descendantes – et parfois uniquement pour femmes et minorités de genre asio-descendantes – se sont développées chez nous. "Ça m’a rappelé l’importance de la mixité choisie. Ce sont de véritables lieux d’intimité politique qui permettent de se (re) trouver et de réfléchir ensemble, de matérialiser la sensation de communauté. Ce sont aussi avant tout des espaces joyeux."

Et c’est peut-être là toute la puissance du documentaire "Je vous parle ici de ce qui n’existe pas" : remettre, là où il y avait de la solitude, du soin et de la joie.

Le podcast est disponible sur toutes les plateformes d’écoute.


Mon nom n’est pas "Ni Hao"

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#TousUnisContrelaHaine : ce que dit la loi | Gouvernement.fr

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Violences faites aux femmes : Marie-Colline Leroy présente un nouvel outil de protection des victimes

27 Novembre 2023, 03:20am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Violences faites aux femmes : Marie-Colline Leroy présente un nouvel outil de protection des victimes

L'invité de Matin Première
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21 nov. 2023 à 09:28

Temps de lecture11 min
INFO
Par Eva Seker d'après une interview de Thomas Gadisseux via

La Première
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La lutte contre les féminicides a été une priorité du gouvernement. Notamment avec le vote en juin de la Loi Féminicide, un vote historique en Belgique et en Europe. À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes ce 25 novembre, Marie-Colline Leroy, secrétaire d’Etat à l’Égalité des genres et de la Diversité, présente un nouvel outil qui permet aux victimes de violences d’alerter les forces de l’ordre en cas de situation de danger.

Ce dispositif, c’est en fait une alarme antirapprochement, téléchargeable via une application sur le téléphone. "C’est très concret, c’est un bouton sur le téléphone, qu’on peut activer dès qu’une victime se sent en insécurité, se sent en danger parce que son ex-partenaire, violent, est à proximité", explique Marie-Colline Leroy. Lorsque l’alarme est activée, la zone de police est alertée, le risque est considéré comme imminent et les forces de l’ordre peuvent intervenir rapidement. C’est en tout cas la volonté de la secrétaire d’État à l’Égalité des genres.

Alarme antirapprochement, un projet pilote qui s’est montré efficace
Pour Marie-Colline Leroy, ce dispositif d’alarme est une solution efficace contre les personnes qui ne respectent pas les mesures d’éloignement demandées par le parquet à leur encontre. "Sur les 120 alarmes délivrées à des victimes, pendant la phase test, 40 appels ont été comptabilisés et ils ont mené à dix arrestations. En termes de proportions, on voit que ce système fonctionne et que la police peut réagir très vite", explique-t-elle.

Depuis le début de l’année, 24 féminicides ont été commis. Le gouvernement désire faire baisser ce chiffre. Pour cela, tout un dispositif a été mis en place. "L’objectif c’est de travailler sur trois points : détecter le problème, protéger de potentielles victimes et puis réparer toute victime qui aurait subi des violences physiques, psychologiques ou sexuelles", poursuit la secrétaire d’État à l’Égalité des genres.

Avec la Loi Féminicide, le but est de former les différents acteurs de terrain (police, magistrats…) à la prise en charge de ces types de violences mais aussi de développer des outils qui permettent d’analyser les mécanismes de la violence. "Ce sont des outils très concrets qui vont être proposés aujourd’hui pour pouvoir analyser ce qu’une victime va venir dire dans un commissariat pour pouvoir dire là il y a un risque, il faut agir au plus vite pour la protéger". Ces outils, dont l’alarme, seront dévoilés aujourd’hui lors d’un colloque organisé par la secrétaire d’État à l’Égalité des genres. D’autres organismes, dont l’Institut national de criminologie, vont analyser chaque situation de violence ou féminicide, pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné dans le processus de protection des victimes.

La secrétaire d’État à l’Égalité des genres souligne aussi le travail sans relâche du secteur associatif et la collaboration entre les différents acteurs. "Tout le monde travaille dans le même sens. Aujourd’hui, c’est une réalité, plus personne ne trouve ça anodin. On ne parle pas de faits divers. Les violences faites aux femmes, c’est un phénomène de société et tout le monde doit s’en emparer".

Une campagne nationale pour informer sur l’existence des centres de prise en charge des violences sexuelles
L’accueil des victimes de violences sexuelles a aussi été une priorité du gouvernement. De nombreux centres d’accueil ont ouvert un peu partout dans le pays. Et ce qui ressort des premiers chiffres, c’est l’âge des personnes qui s’y rendent. Ce sont essentiellement des jeunes femmes qui arrivent dans ces centres. "La moyenne d’âge est entre 18 et 23 ans. […] Pour nous, c’est important d’avoir ces dispositifs un peu partout pour chaque parquet en Belgique", poursuit Marie-Colline Leroy. Elle ajoute que bientôt il y aura au total treize centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles dans tout le pays.

Une grande campagne nationale a d’ailleurs été lancée pour informer sur ces centres. "C’est très important que les jeunes sachent que s’il y a le moindre problème, il y a un endroit où aller. Un centre où on sera prise en charge, où on sera accueillie, où on sera crue et où la victime sera au centre du dispositif psychologique, médical et policier", ajoute-t-elle.

Une autre priorité, veiller à la cohésion de la société
L’autre matière à la charge de Marie-Colline Leroy, c’est la diversité. Le conflit actuel entre Israël et Gaza divise énormément au sein de la société. Des tensions et débats intenses qui questionnent aussi la secrétaire d’État à la Diversité. Plusieurs leviers ont été activés, comme le mécanisme de lutte contre l’antisémitisme mais aussi l’organisation d’une table ronde avec différents experts pour comprendre et expliquer le contexte géopolitique de cette guerre mais aussi mettre en place des perspectives de dialogue et d’échange à ce sujet afin d’éviter le repli sur soi et l’instrumentalisation du conflit.

La secrétaire d’État à l’Égalité des genres et à la Diversité s’est aussi exprimée au sujet de la démission de Conner Rousseau à la tête de Vooruit, le parti socialiste flamand, partenaire d’Ecolo à la Chambre. Selon elle, "des propos racistes doivent être assumés", se rattachant à l’avis de Caroline Gennez, ministre Vooruit de la Coopération au Développement.


https://www.rtbf.be/article/violences-faites-aux-femmes-marie-colline-leroy-presente-un-nouvel-outil-de-protection-des-victimes-11289752

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"We are coming : chronique d’une révolution féministe", un regard intime sur une décennie d’évolution

27 Novembre 2023, 03:04am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

"We are coming : chronique d’une révolution féministe", un regard intime sur une décennie d’évolution

© Les films les deux rives

20 nov. 2023 à 08:00

Temps de lecture2 min
Par Clara Hoyos Mora-Cuevas via

La Trois
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Découvrez "We are coming : chronique d’une révolution féministe" de Nina Faure et Yelena Perret, un documentaire filmé en cinéma direct qui décrypte depuis l’intérieur l’évolution du mouvement sur dix ans, ce samedi 25 novembre à 23h30.

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Le long-métrage documentaire s’ouvre sur la voix de Nina Faure avec en toile de fond elle et ses anciennes colocataires, dont Yelena Perret, à Toulouse vers 2010. Une première vidéo qui rendait déjà compte du début de leur "révolution féministe"…

Après avoir découvert une vidéo en ligne sur l’anatomie du clitoris, l’idée d’un film sur le plaisir féminin a commencé à germer dans l’esprit de Nina Faure jusqu’à devenir le film "We are coming : chronique d’une révolution féministe". Les réalisatrices, Nina Faure et Yelena Perret, ont donc entrepris ce documentaire pour dévoiler la réalité vécue par les femmes, loin des représentations traditionnelles souvent idéalisées. Après de nombreuses discussions entre elles et en groupes de parole, elles ont observé que la sexualité ne correspond pas à l’image toute rose que ces représentations suggèrent.

Il manquait cette parole qu’on n’entendait nulle part. Et puis on a trouvé des archives du cinéma féministe des années 1970. Je suis tombée des nues en voyant à quel point les prises de position de certaines militantes étaient actuelles : elles avaient déjà discuté de ces mêmes problèmes et réfléchi à tout ça. Et pourtant, elles ont été complètement invisibilisées.

 

Où sont les hommes dans le documentaire ?
Les deux réalisatrices ont tenté d’engager des hommes dans cette conversation, mais aucun d’entre eux n’a accepté de participer. Les seules interactions possibles ont eu lieu par téléphone, les hommes refusant de montrer leur visage par crainte de s’exprimer sur le sujet ou estimant qu’ils ne devraient pas le faire.

La valeur essentielle des groupes de parole
Les groupes de parole ont tenu une place d’importance dans l’écriture et la réalisation du documentaire. Le partage d’expériences similaires au sein de ces groupes favorise la verbalisation et la prise de conscience pour déconstruire la domination masculine dans leurs vies sexuelles. Ces interactions cruciales entre de nombreuses personnes toutes différentes ont mis en lumière la puissance du soutien collectif. Lors d’une interview avec la journaliste Mathilde Blézat, Nina Faure s’est exprimée au sujet de ces groupes : "assumer publiquement leurs histoires pour qu’elles sortent du silence et que d’autres puissent les reconnaître. Pour ne pas avoir à tout reprendre à zéro à chaque génération." Ainsi, le long-métrage explore sur une décennie l’itinéraire des femmes dans la société avec comme quête une émancipation collective et l’abolition du patriarcat.

Suivez ces dix années avec Nina Faure et Yelena Perret dans "We are coming : chronique d’une révolution féministe", ce samedi 25 novembre à 23h30. 

 
https://www.rtbf.be/article/we-are-coming-chronique-dune-revolution-feministe-un-regard-intime-sur-une-decennie-devolution-11288092

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"Mangeuses" de Lauren Malka : la gourmandise serait-elle l’apanage des hommes ?

26 Novembre 2023, 06:22am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Mangeuses" de Lauren Malka : la gourmandise serait-elle l’apanage des hommes ?

© Tous droits réservés

19 nov. 2023 à 11:35

Temps de lecture4 min
Par Fanny De Weeze*, une chronique pour Les Grenades
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Il aura fallu attendre septembre 2023 pour voir une femme être consacrée comme la meilleure pâtissière au monde. " saluée par ses pairs, est la première femme française à recevoir ce prix prestigieux.

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Bienvenue dans le monde de la gastronomie, où les plafonds de verre existent depuis des siècles pour les femmes qui oseraient s’aventurer dans ce domaine presque exclusivement masculin. Cependant, ne vous y trompez pas, certaines réussissent à se démarquer et sont prêtes à faire bouger les lignes.

A travers Mangeuses, Lauren Malka explore ce qui fait que le monde de la gastronomie reste largement dominé par les hommes et tente de tisser des liens entre féminisme et nourriture, qu’elle soit source de plaisir ou de douleur.

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Au départ était la gourmandise
Si l’on examine des œuvres cinématographiques ou littéraires avec une attention particulière aux repas échangés, on constatera rapidement que ceux-ci sont souvent, voire toujours, partagés entre hommes. Les femmes, quant à elles, sont soit confinées à la cuisine, soit présentées en train de faire disette. La gourmandise serait donc l’apanage des hommes ? La dégustation de mets fins et délicats ne pourrait-elle pas être à la portée des femmes ? C’est ce que Laura Malka tente de démontrer.

En remontant aux origines et en s’appuyant sur des ressources documentées, l’autrice développe des analyses qui démontrent que, de tout temps, le duo gastronomie et femme a été systématiquement dissocié. Il s’agit d’un véritable travail de recherche et de lectures de sources anciennes que l’autrice a entrepris afin de mettre en lumière les raisons de cette gourmandise interdite aux femmes et les conséquences qu’elles ont engendrées au fil des siècles pour des millions de femmes.

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Il est utile, pour comprendre l’historique et le lien entre la nourriture et les femmes, de rappeler que la gourmandise fait partie des sept péchés capitaux dictés par la religion chrétienne. Bien qu’elle soit considérée comme la moins grave, elle est néanmoins scrutée chez chaque individu, en particulièrement chez les femmes, considérées comme les premières pécheresses de l’histoire chrétienne pour avoir mangé la pomme de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Cet acte qui a conduit à l’expulsion du premier homme et de la première femme du Paradis.

Mais est-ce que tout découle de là ? Dans la religion chrétienne, sans aucun doute. Lauren Malka analyse, dans le premier chapitre, l’histoire de la gourmandise au féminin et la manière dont celle-ci a façonné le rapport à la gourmandise et à la nourriture de manière plus générale.

Pour comprendre comment les femmes sont bannies de la littérature culinaire, il faut d’abord s’intéresser à leur exclusion des cuisines, c’est-à-dire à l’impossibilité pour elles de prétendre au statut de grandes cheffes

"Les femmes font de la cuisine, mais elles ne font pas la cuisine". Cette phrase a été prononcée en 1975 dans une émission de Bernard Pivot par le chroniqueur Christian Guy.

En mettant en lumière cet extrait, Lauren Malka invite les lecteurs et lectrices de son essai à explorer le monde fascinant et encore légèrement fermé du monde la critique gastronomique et de la haute gastronomie.


© HARMONIA MUNDI LIVRE -
L’autre revers
L’autrice ne pouvait pas aborder un essai sur la nourriture et la gourmandise sans traiter un point essentiel, celle des femmes qui se privent à l’excès. En allant à la rencontre de certaines d’entre elles, elle leur a posé des questions sur leur relation avec la nourriture et en a tiré des points communs parfois glaçants.

Parmi les réponses des personnes interrogées, qu’il s’agisse de jeunes filles adolescentes ou de femmes adultes, se retrouvait souvent cette peur de céder à la gourmandise et de prendre du poids simplement pour avoir osé manger.

Ce besoin de nier son ventre, de le transcender, de le contrôler, de le torturer, ne cristallise-t-il pas l’indocilité la plus ancienne vis-à-vis des chaînes patriarcales

Ces réflexions apportent un éclairage édifiant sur les troubles alimentaires dont les chiffres donnés par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) seraient que les femmes représenteraient 80% des personnes boulimiques et 90% des personnes anorexiques.

À lire aussi
Marie Claes : "Les chiffres sur l’anorexie en disent long sur la place des corps des femmes dans cette société"

Se questionner
Tout au long de cet essai, on ne peut que ressentir l’implication personnelle de l’autrice. En dévoilant des fragments de sa vie personnelle, Lauren Malka accorde sa confiance pour explorer avec nous ce sujet complexe. Intégrer des aspects intimes dans cette étude contribue à amener une humanité et une complicité particulière avec les lecteurs et lectrices.

Ce que ce livre apporte, au-delà des nouveaux éléments historiques et sociologiques fascinants, c’est une approche plus réflexive sur notre propre rapport à la nourriture et à la gourmandise.

S’il ne propose pas de recette miracle pour éviter les travers qui nous poussent à contrôler notre poids et notre apparence, il offre sans aucun doute la possibilité d’apprendre d’où viennent ces contraintes et de découvrir des sentiers inexplorés pour se libérer de ces injonctions qui pourrissent bien plus qu’elles ne nourrissent.

Mangeuses, histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès de Lauren Malka, édité aux éditions Les Pérégrines, 6 octobre 2023, 20€.

*Fanny De Weeze est une lectrice passionnée qui tient un blog littéraire (Mes Pages Versicolores) depuis 2016 sur lequel elle chronique des romans, des essais et des bandes dessinées.

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Noëlla anime des cercles de parole : "Qui parle de féminisme aux hommes ?"

26 Novembre 2023, 06:19am

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 Noëlla anime des cercles de parole : "Qui parle de féminisme aux hommes ?"

Noëlla propose de la pédagogie féministe à destination des hommes
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19 nov. 2023 à 07:59

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Par Sarah Devaux et Malick Majid via

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"Nos_allies_les_hommes", c’est le nom du compte Instagram qu’a créé Noëlla en mai 2020, en pleine crise COVID. Elle y propose du contenu pédagogique féministe à destination des hommes. Trois ans et demi plus tard, le compte rassemble près de 52.000 abonnés, dont plus d’un tiers d’hommes. Un succès qui a poussé Noëlla à franchir une étape supplémentaire : animer des cercles de parole pour hommes avec son association "NOUS SOMMES".

Ils sont cinq installés dans les canapés d’une salle intimiste du centre de Bruxelles. Cinq hommes venus questionner leur masculinité. Avec eux, une médiatrice et Noëlla donc. "J’étais en colère à l’époque. J’avais besoin de m’exprimer parce que je subissais non seulement le sexisme ordinaire, mais que j’avais aussi été victime d’agression sexuelle. Avec la page ‘nos_allies_les_hommes’, je suis parvenue à apaiser cette colère, à trouver les mots pour expliquer cette colère aux hommes et à leur parler sans agressivité, juste dans l’espoir d’instaurer un dialogue."

Rapidement, Noëlla se rend compte qu’il y a une vraie demande pour ce type de contenu. "J’ai eu beaucoup de retours d’hommes, soit pour me remercier, soit pour poser des questions sur des concepts incompris, soit pour pousser plus loin la réflexion." À tel point que Noëlla fonde sa propre association "NOUS SOMMES". Elle met sur pied des cercles de parole dans plusieurs villes françaises, mais aussi en Belgique, à Bruxelles. "Je demande aux participants de venir avec des questions autour d’une thématique et on en discute." Ce jour-là par exemple, il est question de paternité. "Il y a parfois de la maladresse et c’est OK. Il y a la place pour ça, comme il y a la place pour les émotions aussi. Il arrive que certains se mettent à pleurer parfois."

L’étape suivante, c’est d’inviter ces hommes à militer. "Ce n’est pas parce qu’ils viennent aux cercles de parole qu’ils vont subitement prendre en charge leur contraception, la charge mentale ou qu’ils vont reprendre des potes ou des collègues qui ont des propos ou comportements problématiques. Mais le fait de faire bouger les lignes individuellement, ça me donne un peu d’espoir. Mon but, c’est que ces hommes se mobilisent petit à petit parce qu’ils ont été amenés en douceur vers ces remises en question, qu’ils aient envie de lutter et de changer."


https://www.rtbf.be/article/noella-anime-des-cercles-de-parole-qui-parle-de-feminisme-aux-hommes-11286962

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In Annette Vande Gorne We Trust, faire entendre l’espace du son

26 Novembre 2023, 06:17am

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 In Annette Vande Gorne We Trust, faire entendre l’espace du son

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18 nov. 2023 à 14:27

Temps de lecture6 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades
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Dans la série In… We Trust (en français : "Nous croyons en"), Les Grenades vont à la rencontre de femmes arrivées là où personne ne les attendait. Aujourd’hui, nous entrons dans l’univers d’Annette Vande Gorne, pionnière de la musique acousmatique en Belgique et fondatrice de l’association Musiques & Recherches.

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C’est dans sa maison transformée en différents studios et centre de documentation qu’Annette Vande Gorne nous accueille. Quand elle ne compose pas, elle reçoit ici, des étudiant·es, des musicien·nes ou de simples curieux·euses. "L’acousmatique est à la musique ce que la poésie est à la littérature", introduit-elle. Ce matin d’automne, la musicienne nous conte son art en partageant son histoire…

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"Plus tard, je serai pianiste"
Annette Vande Gorne nait en 1946 à Charleroi. Enfant, elle se met au piano dès l’âge de 7 ans. "Quand on me demandait ce que je souhaitais faire comme métier plus tard, je répondais toujours ‘pianiste’. Je ne viens pas vraiment d’une famille de mélomanes, mais directement en entrant à l’Académie, j’ai senti que la musique était mon monde."

On fait en sorte de toucher la mémoire et l’imaginaire, un imaginaire qui va bien au-delà d’une culture, car on trouve dans cette musique l’utilisation d’archétypes qui parlent à tout le monde

En grandissant, en plus des cours de solfège et de piano, à travers l’école, elle découvre toutes sortes d’ateliers artistiques. "On appelait ça ‘les jeunesses’ : les jeunesses théâtrales, poétiques…. Grâce à ces jeunesses, j’ai pu acquérir un capital culturel ; j’ai appris à analyser des tableaux, pu voir des pièces de théâtre et eu accès à la poésie que j’ai adorée."

Si elle développe une grande curiosité artistique, en dehors des cours de français et d’histoire, l’école ne lui plait guère. Elle s’y ennuie et ne songe qu’à une chose : devenir musicienne. Dès lors, quand on lui annonce qu’elle doit recommencer son avant-dernière année de secondaire, l’adolescente demande à ses parents de quitter l’école pour s’inscrire au Conservatoire. Son père accepte à condition qu’elle passe son jury central. Chose promise, chose due.

Une fois son diplôme en poche, la jeune femme rejoint les bancs rêvés du Conservatoire royal de Bruxelles, puis de Mons.

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In Zofia Wislocka We Trust, cheffe d'orchestre à la baguette libre

Une musique qui parle à l’imaginaire
En marge de ses études de piano, dès l’âge de 19 ans, elle enseigne l’histoire de la musique en Académie et dirige des chœurs. Ella a dans la vingtaine quand elle s’inscrit à un stage de perfectionnement de direction chorale à Vichy, en France ; un événement qui va changer sa vie. "Je marchais dans les couloirs et soudain derrière une porte j’ai entendu des sons que je ne connaissais pas. J’étais très timide à l’époque, mais je suis entrée et j’ai vu des gens assis devant deux haut-parleurs, les yeux fermés. Je me suis assise et moi aussi j’ai fermé les yeux. D’un coup, je me suis retrouvée dans un univers totalement différent ; je me sentais flottante avec des images défilant dans ma tête. Cette musique nouvelle et expérimentale que j’écoutais parlait directement à l’imaginaire, je me suis dit ‘c’est ça que je veux faire’."

L’acousmatique est à la musique ce que la poésie est à la littérature

À Vichy, dans cette classe, ce jour-là, Annette Vande Gorne découvre la musique acousmatique, un genre né quelques années plutôt en 1948 et impulsé par le français Pierre Schaeffer, fondateur du Groupe de Recherches Musicales (GRM). "Pierre Schaeffer travaillait à la radio d’Essai à Paris. Un jour, il est tombé par hasard sur un disque rayé avec la voix de Sacha Guitry. Un technicien aurait mis ça à la poubelle, mais lui a alors eu une espèce d’étincelle en se disant c’était un phénomène musical. Ce faisant, il a découvert qu’il y avait moyen de faire de la musique avec autre chose que des instruments, avec des sons captés par micro ou synthétisés", explique notre interlocutrice.


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Entendre l’espace
À 28 ans, Annette Vande Gorne s’inscrit au Conservatoire national supérieur de Paris pour suivre les enseignements de Pierre Schaeffer tout en continuant à donner cours à Bruxelles et à poursuivre des études de musicologie à l’ULB. À Paris, en 1980, elle intègre le GRM pour créer un catalogue de toutes les compositions enregistrées au sein du studio-laboratoire depuis 1948. "Et puis, s’est posée la question de mettre les deux pieds à Paris ou de revenir à Bruxelles… J’ai finalement décidé de rentrer, j’avais envie d’apporter cette musique dans mon pays."

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En Belgique, en 1982, elle fonde l’association Musiques & Recherches et le studio Métamorphoses d’Orphée au sein duquel elle compose. Très vite, elle commence à enseigner la musique acousmatique pour le Conservatoire royal de Liège, puis de Bruxelles et de Mons. En 1984, elle organise une première édition du festival acousmatique international L’espace du son.

En concert, la musique acousmatique est spatialisée par un·e interprète grâce à différents haut-parleurs installés dans une salle ou à l’extérieur. "Cette musique permet d’entendre l’espace, les déplacements, les profondeurs. Des phénomènes qu’on n’entend pas dans une musique traditionnelle."

Jusqu'en 1996, l’association d’Annette Vande Gorne a fonctionné sans subside. À force de volonté, Musiques & Recherches et le festival ont gagné en reconnaissance institutionnelle et cette année, L’espace du son a même fêté en octobre sa trentième édition.

Une fondation pour le futur
À savoir, contrairement à un concert de musique instrumentale, la musique acousmatique s’affranchit du visuel (il n’y a rien à voir sur scène à part des haut-parleurs) afin de libérer les images mentales. "On fait en sorte de toucher la mémoire et l’imaginaire, un imaginaire qui va bien au-delà d’une culture, car on trouve dans cette musique l’utilisation d’archétypes qui parlent à tout le monde."

En effet, comme l’indique le site de L’espace du son, l’acousmatique se base sur les instruments électroacoustiques en studio et sur une écriture des sons sur support (comme celle d’un film sans image). Les musicien·nes composent à partir de sons électroniques, mais aussi de sons naturels comme le bruit du vent, de la mer, de deux bois ou coquillages qui se cognent.

Ces objets sonores sont ensuite métamorphosés à l’aide d’outils technologiques en une composition musicale. Âgée de 77 ans, Annette Vande Gorne prépare le terrain pour les générations futures. "J’ai créé une fondation qui recevra l’ensemble des bâtiments et studios et qui aura pour mission de soutenir mon œuvre et les jeunes compositeur·rices de musique acousmatique. Je tiens d’ailleurs à souligner que les femmes sont nombreuses dans ce domaine." Mercredi 29 novembre au Senghor, est programmé un événement hautement symbolique pour la musicienne puisque ce sera le concert inaugural de la fondation Annette Vande Gorne. Avant de se quitter, la compositrice nous installe dans son studio. Au plafond, une multitude de haut-parleurs. Nous fermons les yeux, elle lance la piste. Et comme elle, à Vichy fin des années 70, nous voilà à flotter dans un monde d’images et de mémoire…


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Mercredi 29 novembre au Senghor, est programmé un événement hautement symbolique pour la musicienne puisque ce sera le concert inaugural de la fondation Annette Vande Gorne.

Avant de se quitter, la compositrice nous installe dans son studio. Au plafond, une multitude de haut-parleurs. Nous fermons les yeux, elle lance la piste. Et comme elle, à Vichy fin des années 70, nous voilà à flotter dans un monde d’images et de mémoire…

Infos pratiques
Concert inaugural de la fondation Annette Vande Gorne : mercredi 29 novembre 2023 à 20 : 00 au Senghor, 366 chaussée de Wavre – 1040 Bruxelles.

Dans la série In… we trust
In Raphaële Green We Trust, donner de la voix pour des scènes d’opéra plus inclusives
In Zofia Wislocka We Trust, cheffe d’orchestre à la baguette libre
In Yasmine Laassal We Trust, porter son histoire sur scène pour en finir avec les secrets
In Gia Abrassart We Trust, créatrice de synergies et de rencontres
In Marcelle Kom We Trust, œuvrer pour la visibilité des femmes afro-descendantes, en Wallonie aussi…
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/in-annette-vande-gorne-we-trust-faire-entendre-lespace-du-son-11288711

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« Je ne me considérais pas comme victime » : Céline raconte les conséquences du viol qu’elle a subi et son combat pour revivre

26 Novembre 2023, 05:57am

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 « Je ne me considérais pas comme victime » : Céline raconte les conséquences du viol qu’elle a subi et son combat pour revivre
Charlotte Arce
 Mis à jour le 25 novembre 2023 à 15h32
MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  FÉMINISME
Il y a 5 ans, Céline a vécu un viol lors d’une soirée. Après être passée par le déni, la culpabilité et la dépression, elle partage désormais sur Instagram son retour à la vie et dénonce la culture du viol.
Le 3 février 2018, après une soirée où je fêtais mon anniversaire, j’ai vécu un viol ainsi que des faits de voyeurisme avec l’enregistrement de vidéos, ainsi que la diffusion du contenu.

Le lendemain, en état de choc, je me suis confiée à une copine. Je n’oublierai jamais ses mots employés, comme un poignard : « Tu ne te respectes pas ». Cette phrase a résonné en moi des années et je m’identifiais comme une femme qui ne se respecte pas et qui mérite cette situation.

J’ai également subi des intimidations pour que je ne parle pas de cette nuit-là. Ce qu’il s’était passé avait été banalisé. J’avais tellement honte que je ne voulais plus en parler.

La culture du viol, c’est justement ça : l’environnement social qui se permet de normaliser et de justifier les violences sexuelles, alimenté par les inégalités persistantes entre les sexes et les attitudes à l’égard des femmes.


La vidéo de Céline la Surivante pour Madmoizelle
Le déni et la culpabilité
Je n’avais pas été entendue ni reconnue dans mes souffrances alors que j’avais besoin d’aide ! À la place, je me suis retrouvée enfermée dans la culpabilité.

Je n’ai pas porté plainte directement puisque je ne me considérais pas comme une victime de viol. J’avais si peur à propos des vidéos. Je me sentais sale, coupable et je voulais à tout prix oublier.

Je suis alors entrée dans le déni et dans des conduites dissociantes pour tenter d’apaiser mes maux. J’ai rapidement développé du stress post-traumatique, des troubles du comportement alimentaire, ainsi qu’une fibromyalgie.


Le déclic et la dépression
Un an après les faits, c’est en discutant avec une copine que j’ai réalisé la violence que j’avais subie. C’est la première fois que le mot viol était associé à mon histoire. Ce fut un choc pour moi, à vrai dire, je ne sais même plus la réaction que j’ai eue car le traumatisme altère ma mémoire.

Suite à cela, j’ai réussi à demander de l’aide psychologique. Cela m’a aidée à sortir du déni. Ce qu’on ne dit pas, c’est que le déni est confortable. Une fois que tu ouvres la porte, c’est le début d’une longue descente aux enfers : le repli sur soi, la dépression, les crises d’angoisses, les pensées suicidaires…

Après un long parcours du combattant, j’ai finalement déposé plainte le 9 mars 2021, soit 3 ans après cette nuit-là. C’était tellement énorme pour moi d’avoir franchi cette étape.

À ce moment-là, je n’avais pas d’attente, je voulais surtout dénoncer les faits. Je ne m’attendais pas à ce qu’une enquête soit menée, car on m’avait déjà préparée au pire. Quand l’inspecteur de police m’a vivement conseillé de prendre un avocat, je me suis sentie entendue et de l’espoir est né en moi.

Un an plus tard, ma plainte a été classée sans suite. Désespérée par cette situation d’injustice, j’ai tenté de mettre fin à mes jours.

Pour rebondir, j’ai dénoncé anonymement les faits sur les réseaux sociaux et cela s’est mal passé. Je fais l’objet de plusieurs plaintes pour calomnies, diffamation et harcèlement. Convoquée par la police pour être entendue en tant que suspecte, j’ai vécu une audition violente et culpabilisante.

Reprendre le pouvoir sur ma vie
Avec l’accumulation des violences et des injustices que je vis, mes peurs se sont transformées en colère. Pour ne pas être consumée par ce feu, j’ai décidé de parler publiquement de mon histoire. J’avais ce besoin vital de me libérer et de reprendre le contrôle de ma vie.

Copie de [Image intérieure] Carré (7)
Le 30 décembre 2022, j’ai ouvert une page Instagram pour raconter mon histoire. Dans un premier temps en restant anonyme.

Le stealthing, le point du mari, la zone grise : que signifient ces mots du Q ?

Veuillez fermer la vidéo flottante pour reprendre la lecture ici.

Mais plus le temps passait et plus je me demandais pourquoi c’est à moi d’avoir honte, de me cacher alors que le véritable coupable c’est le violeur ?

Je me suis débarrassé de mes peurs et c’est pour cela que 5 ans après les faits, j’ai participé à une séance photo symbolique. Le soir même, j’ai publié une photo de moi pour dévoiler mon identité. C’est ainsi que j’ai choisi de renaître tel un papillon.

Cette séance photo était une manière pour moi de me réapproprier mon corps que j’ai tant détesté et maltraité ces dernières années. Comment l’aimer après ce qu’il s’est passé ? Je l’ai déserté, lui qui m’a trahie en ne résistant pas à la violence du choc. 

J’espère un jour être totalement en paix avec mon enveloppe corporelle et avec moi-même. La guérison n’est pas linéaire, mais le premier pas est l’acceptation de ces maux. J’accepte que mon corps a changé, qu’il n’a plus les mêmes capacités. J’apprends à être plus douce envers lui, à l’écouter et à le regarder avec amour et bienveillance.

Survivante, pas victime
Avec mon pseudo @celine_la_survivante, je balaie le terme de victime dans lequel je ne veux pas être enfermée. Je suis une survivante car j’ai décidé de reprendre le dessus et de me battre pour faire valoir mes droits.

Aujourd’hui, j’ai trouvé du sens à ce que j’ai vécu. C’est un travail de prévention et de réparation que je mène en libérant ma parole.

À travers ma page, j’accompagne les personnes survivantes de violences sexuelles dans leur parcours de reconstruction grâce à mes compétences d’assistante sociale et de coach de vie. Je sensibilise aux violences sexuelles, à la santé mentale et je dénonce les violences institutionnelles que nous pouvons rencontrer.

Mon but est d’en faire mon activité principale en proposant mes services dans l’accompagnement individuel, mais aussi en proposant des interventions dans les écoles et les lieux socioculturels.

De nature peu à l’aise en société, c’est un défi pour moi, car je sors de ma zone de confort en prenant la parole face caméra et en menant des actions de prévention et de sensibilisation sur le terrain, en allant à la rencontre des citoyennes et citoyens.

J’aborde des sujets tels que le consentement, la santé mentale, les ressources d’aides en cas de violences sexuelles, accepter ses maux et les soigner, la réappropriation de son corps, etc.


Éveiller la société
C’est important d’en parler, pour ne plus que ces sujets restent tabous. Il faut éveiller la société, déconstruire les idées reçues pour aider d’autres personnes survivantes à se libérer et avancer vers la résilience. Alors parlons-en tant que possible, car la honte doit changer de camp.

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Crédit photo de la une : Doris Michel


https://www.madmoizelle.com/survivante-de-violences-sexuelles-jutilise-mes-souffrances-pour-cheminer-vers-la-resilience-1513689

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