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feminicides belgique

Le féminicide bientôt reconnu par une loi en Belgique

31 Octobre 2022, 02:16am

Publié par hugo

 Le féminicide bientôt reconnu par une loi en Belgique
La secrétaire d'Etat à l’Égalité des Genres, Sarah Schlitz (Ecolo).
29 oct. 2022 à 10:50

Temps de lecture
3 min
Par Ca. We. pour Les Grenades
Les Grenades
Belgique
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Justice
FEMINICIDE
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
JUSTICE
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Le numéro gratuit pour les victimes de violences conjugales est le 0800 30 030.

Le gouvernement fédéral a adopté vendredi un projet de loi cadre visant à doter la Belgique d’un ensemble d’instruments de protection des victimes de féminicides et de mesure de ces crimes, a annoncé samedi la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, Sarah Schlitz.

La future législation définit la notion de féminicide officiellement, permet de collecter des données statistiques, améliore les droits et la protection des victimes et prévoit de former la police et les magistrats, selon un communiqué de la mandataire Ecolo

"Une première en Europe"
Cette "loi sur la prévention et la lutte contre les féminicides, les homicides basés sur le genre et les violences qui les précèdent" constitue "une première en Europe", selon Mme Schlitz, même si le féminicide figure déjà dans le code pénal d’une dizaine de pays latino-américains, ainsi qu’en Espagne (2004) et en Italie (2013).

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Le projet de loi distingue plusieurs formes de ce type de crime : le féminicide intime (par exemple une compagne), non intime (par exemple une femme dans un réseau de prostitution), indirect (par exemple à la suite d’un avortement forcé ou d’une mutilation génitale féminine) et l’homicide fondé sur le genre (par exemple un homme transgenre).

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Recensement, code pénal : quels sont les enjeux actuels autour des féminicides ?

Différentes formes de violence
Il définit non seulement les féminicides, mais aussi les différentes formes de violence qui peuvent précéder ce type de crime, comme la violence sexuelle, la violence psychologique et le contrôle coercitif.

Pour cerner l’ampleur du problème et de ses caractéristiques, le texte prévoit la publication d’un rapport annuel reprenant les principales statistiques, les caractéristiques des victimes, des auteurs et de la relation entre la victime et l’auteur.

Une étude bisannuelle est prévue, de même qu’un travail d’analyse par un comité interdisciplinaire, afin d’identifier les manquements et de formuler des recommandations au gouvernement.

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Droits des victimes
Les victimes d’une tentative de féminicide bénéficieront en outre de nouveaux droits, par exemple celui d’être interrogées par un membre des forces de police du genre de leur choix, d’être reçues dans un local adapté offrant la discrétion nécessaire, par un policier ou une policière formé aux violences fondées sur le genre, ou encore de recevoir des informations sur les mesures de protection existantes : alarme anti-rapprochement, interdiction temporaire de résidence, interdiction de lieu ou de contact, adresse non-communicable, etc.

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Afin d’aider la police et la justice à mieux évaluer les risques encourus par une victime, ou la dangerosité des auteurs, la police et la justice devront, pendant l’enquête, utiliser un outil d’évaluation et de gestion des risques, "un procédé presque unique au monde", selon Mme Schlitz.

Une attention particulière sera accordée aux féminicides et au cycle de la violence qui les précède dans le cadre des formations existantes destinées aux policiers et aux magistrats.

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Jusqu’à présent, le fastidieux travail de recensement des féminicides était pris en charge par les associations féministes en Belgique, sur le blog StopFéminicide.

Des propositions venant de différents partis existaient sur cette question. Une proposition de résolution du PS en 2022 "visant à permettre le recensement officiel des féminicides et la création d’un observatoire des féminicides en Belgique", mais aussi les deux propositions de loi déposées fin 2019 par Défi et le PS pour l’intégration du terme féminicide dans le code pénal.

En Belgique, au moins 19 féminicides ont eu lieu rien que cette année. Le 19ème féminicide s'est produit ce jeudi. Une jeune Espagnole de 23 ans a été retrouvée morte poignardée, dans un appartement de la rue du Midi, à Bruxelles, et son ex-compagnon a été arrêté. 

Selon les statistiques de StopFéminicide, il y a eu au moins au moins 22 féminicides en 2021, 27 en 2020, 24 en 2019, 39 en 2018 et 43 en 2017.

Soit, au minimum, 174 féminicides sur ces six dernières années.

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Féminicides : Un bilan très lourd cette année – Archives JT 2021

Féminicides : Un bilan très lourd cette année
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https://www.rtbf.be/article/le-feminicide-bientot-reconnu-par-une-loi-en-belgique-11095120

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 STOP FEMINICIDE , BELGIQUE ,

21 Octobre 2022, 00:10am

Publié par hugo

 STOP FEMINICIDE
Blog consacré aux féminicides en Belgique : des femmes tuées parce qu’elles sont femmes. Pour répertorier ces crimes, mettre des visages sur ces chiffres et faire pression sur les pouvoirs publics. Nous tenons à rendre hommage à toutes ces femmes ainsi que, à travers elles, aux milliers de victimes des violences machistes qui y survivent au quotidien.

VICTIMES/SLACHTOFFERS  ACTION/ACTIE  CONTACT  RÉSEAUX/NETWERKEN
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Plateforme Féministe contre les Violences Faites aux Femmes (PFVFF) Feministisch platform tegen geweld tegen vrouwen (FPGV)
Le blog Stop Féminicide a été créé et est mis à jour par la Plateforme Féministe contre les Violences Faites aux Femmes. 

Cette plateforme regroupe des organisations indépendantes des gouvernements et des partis politiques qui souhaitent réfléchir et agir contre les violences envers les femmes en Belgique, à travers une lecture et une approche féministes.

Ces organisations se fédèrent autour de la charte commune que vous trouverez au bas de cette page.


Membres de la PFVFF
Vrouwen in het zwart Leuven
Furia
ella - kenniscentrum gender en etniciteit
Persephone
Garance
GACEHPA
Solidarité femmes et refuge pour femmes battues
Collectif contre les violences familiales et l'exclusion (CVFE)
Vie Féminine
Synergie Wallonie pour l’égalité entre femmes et hommes
SOS Viol
La Voix des femmes
Fédération laïque des centres de planning familial (FLCPF)
GAMS
Furia
Femmes et santé
JUMP
Maison Maternelle Fernand Philippe
Maison Plurielle
Le Monde selon les femmes
Intact
Intal
Arab Women's SolidarityAssociation-Belgium (AWSA-Be)
CEFA
Collectif des femmes
Bruxelles laïque
Des Mères Dont Nous
YMCA Belgium
YMCA Antwerpen


Charte de la Plateforme féministe contre les violences faites aux femmes

Les violences faites aux femmes et aux filles sont une violation de nos droits humains et une question de justice sociale. Il s'agit d'un outil clé du système de domination patriarcale et pas seulement d'une conséquence des inégalités entre les femmes et les hommes. Nous comprenons par système de domination patriarcale une préférence systématique et sociétale de la norme masculine ce qui se manifeste concrètement dans les structures de la société (famille, justice, emploi, langage, pouvoir...). La domination patriarcale est inséparable d'autres formes de domination comme le racisme, l'hétéronormativité, le classisme et le validisme.


Les violences faites aux femmes et aux filles peuvent prendre des formes psychologiques, verbales, sexuelles, physiques, spirituelles, économiques, sociales, institutionnelles, collectives... De plus, elles prennent des formes et ont des conséquences différentes par rapport à la diversité des femmes et des filles. Les violences s'articulent ainsi dans un continuum, et cela sur deux plans. D'un côté, les violences faites aux femmes et aux filles sont liées entre elles. La domination patriarcale, et avec elle les violences sexistes, traversent tous les domaines de la société et de la vie. De l'autre côté, le système de pensée dominant ne permet pas aux femmes d'identifier avec certitude des vécus comme violence et rend floues les limites entre l'acceptable et l'inacceptable. Les politiques et lois actuelles, de par leur segmentation, ne reflètent pas cette expérience de violence des femmes et des filles et, par conséquence, ne peuvent pas atteindre une efficacité optimale.

Les violences touchent les femmes et les hommes, les filles et les garçons de manière inégalitaire :
• Parmi les victimes de violence, les femmes et les filles sont surreprésentées, notamment quand il s'agit des formes de violence répétitives, sexualisées et commises par des proches. Si une personne se trouve au croisement de plusieurs systèmes de domination, cela accroît le risque qu'elle se voit confrontée à de la violence ;
• Parmi les auteurs, les hommes constituent la grande majorité, même si des femmes peuvent également être auteures de violence. Dans la société en général, et ce, même au sein du mouvement féministe, le manque d'analyse intersectionnelle mène à la discrimination, l'exclusion et la violence envers des femmes minorisées ;
• Les violences envers les femmes et les filles ont un effet sociétal différent de celles envers les hommes et les garçons (même si elles n'ont pas le même effet sur toutes les femmes et filles) : elles sont un facteur important dans la féminisation de la pauvreté, le renforcement des stéréotypes de genre et la dégradation de la santé mentale et physique des femmes et des filles ;
• Les violences faits aux femmes ont la fonction de créer et renforcer chez elles le sentiment d'insécurité, leurs stratégies d'évitement et les limitations de leurs libertés qui en découlent. Elles participent à la subordination des femmes dans tous les domaines de la société ;

Une lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles qui ne tient pas compte de ces points sera inefficace ou aura des effets pervers.
En vue de l'éradication des violences faites aux femmes et aux filles, nous demandons, entre autres :
• la (re)connaissance par les institutions et la population de la complexité des violences faites aux femmes et aux filles ;
• la prise de conscience, le positionnement catégorique et l'investissement actif de la société pour la prévention et le suivi des violences faites aux femmes et aux filles ;
• la solidarité entre toutes les femmes et les filles, dans toute leur diversité, dans la lutte contre les violences ;
• de rendre aux femmes et aux filles la capacité individuelle et collective d'action, de résistance et de lutte contre les violences ;
• le développement de stratégies de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles à partir de leurs expériences personnelles et collectives ;
• la responsabilisation des auteurs des violences faites aux femmes et aux filles à travers la réparation ;
• de déconstruire et de combattre les stéréotypes sur les (violences faites aux) femmes et (aux) filles.

Si vous souhaitez rejoindre cette plateforme, c'est-à-dire participer concrètement aux réflexions, aux prises de décisions et à l'organisation d'événements, nous vous invitons à approuver la charte et à remplir le formulaire d'adhésion en cliquant sur ce lien.


Contacts
Blog Stop Féminicide : stopfeminicide@gmail.com
PFVFF/FPGV : gtv.vff@gmail.com

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http://stopfeminicide.blogspot.com/p/qui-sommes-nous-wie-zijn-we.html

Contact (stopfeminicide.blogspot.com)

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Recensement, code pénal : quels sont les enjeux actuels autour des féminicides ?

20 Octobre 2022, 18:10pm

Publié par hugo

 Recensement, code pénal : quels sont les enjeux actuels autour des féminicides ?
Une femme marche devant un mur recensant les noms des femmes tuées à Marseille en 2021, une action du groupe Collages Feminicides Marseille. 
il y a 10 heures

Temps de lecture
6 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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La Belgique comptabilisait au moins 25 féminicides pour l’année 2020. Mais pour le blog StopFéminicide, le décompte s’élève en réalité à 26 féminicides.

Faute de statistiques officielles fournies par les institutions, ce fastidieux recensement était effectué sur ce blog par des bénévoles issues d’associations féministes telles que l’asbl Garance. Depuis trois mois, une coordinatrice a pu être engagée par la Plateforme féministe contre les violences faites aux femmes pour travailler entre autres sur le blog StopFéminicide qui revoit donc en ce moment ses chiffres à la hausse.

Un travail vient en effet de débuter à partir "des morts suspectes" de femmes ces dernières années qui n’étaient pas comptabilisées comme des féminicides : "Je redécouvre d’anciens féminicides qui n’étaient pas nommés comme tels. Cela demande pas mal de recherches que les bénévoles n’avaient pas pu faire auparavant, car elles travaillaient sur leur temps libre, avec toute la charge émotionnelle qu’implique une activité comme celle-ci. Elles ont fait un travail incroyable en 5 ans", explique Aline Dirkx. Le recensement des féminicides a commencé en 2017, année pour laquelle au moins 43 féminicides ont été comptabilisés.

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Différents types de féminicide
"Il faut dire aussi que parfois les articles des faits divers ne donnent pas assez de détails, ou qu’il faut attendre un procès pour pouvoir qualifier un meurtre de féminicide. On a seulement une vision partielle des féminicides et c’est frustrant parce que pour certaines femmes, on n’aura jamais la réponse. J’ai lu tellement d’articles", poursuit la coordinatrice.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Pour Aline Dirkx, le recensement est compliqué parce que le féminicide est encore étroitement lié – et donc restreint – à la sphère conjugale. "Oui, nombre de féminicides sont le fait d’un conjoint ou d’un ex-conjoint… mais pas tous ! Le dernier féminicide que j’ai découvert est celui de Christine qui a été brutalement violée et tuée lors d’un vol. Cela lui est arrivé parce qu’elle est une femme. C’est donc un féminicide aussi, car cela fait partie du système de domination qui pèse sur les femmes", explique-t-elle.

Il faut des chiffres officiels, et pour cela une mobilisation des autorités policières et judiciaires, afin de recenser tous les féminicides commis en Belgique

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Une publication partagée par Stop Féminicide (@stopfeminicidebelgium)

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) catégorise d’ailleurs le féminicide en 4 types, dont le féminicide intime, c’est-à-dire un crime commis par un partenaire ou un ex-partenaire (cela concerne 35% de l’ensemble des meurtres commis sur les femmes dans le monde, selon l’OMS), mais également le féminicide non intime, défini comme un crime commis par une personne qui n’a pas de lien intime ou familial avec la victime mais qui la vise de cette façon parce qu’elle est une femme.

Des exemples de féminicide non intime peuvent être trouvés lors des tueries commises par les masculinistes "Incel", ou encore plus loin dans l’histoire, en 1989, lorsque Marc Lépine entre dans l’école polytechnique de Montréal. Il abat 14 femmes et blesse 14 autres personnes car il estimait que les femmes qui apprenaient l’ingénierie volaient la place des hommes dans la société.

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Une vision plus claire
Pour avoir une vision plus claire de la réalité des féminicides, plusieurs propositions politiques ont récemment émergé en Belgique. En 2021, la secrétaire d’État à l’Égalité des Genres Sarah Schlitz (Ecolo) inscrivait le recensement officiel des féminicides dans son Plan d’action national contre les violences de genre.

Le PS de son côté a annoncé ce 23 septembre dans un communiqué vouloir un Observatoire des féminicides. Pour la députée socialiste Chanelle Bonaventure, co-autrice de la résolution, "pour mieux lutter contre les féminicides, il faut déjà bien les nommer et mieux les définir. Actuellement, c’est un blog très bien fait d’initiative citoyenne qui recense les féminicides en Belgique en se basant sur des articles de presse. Mais il faut des chiffres officiels, et pour cela une mobilisation des autorités policières et judiciaires, afin de recenser tous les féminicides commis en Belgique. Il est donc urgent, comme l’Espagne le fait, que les pouvoirs publics mettent en place un Observatoire des féminicides."

Une proposition de résolution visant à permettre le recensement officiel des féminicides et la création d’un tel observatoire en Belgique a depuis été déposée à la Chambre.

Je redécouvre d’anciens féminicides qui n’étaient pas nommés comme tels

Dans le code pénal ?
Autre dossier politique en cours : celui de l’inscription du féminicide dans le code pénal. "Nous avons été le premier parti a déposé un texte en ce sens, en 2019", réagit Sophie Rohonyi (DéFI). "Il est essentiel que le code pénal reflète que les femmes courent plus de risque d’être tuées en raison de leur sexe. Il s’agit d’un véritable phénomène qui montre que notre société est encore sexiste et patriarcale. Cela commence par des violences économiques, des coups et des blessures, jusqu’au féminicide. Il faut conscientiser sur le sujet au continuum des violences faites aux femmes", souligne la députée fédérale. "Il y a déjà eu une prise de conscience grâce au travail fondamental effectué sur le blog StopFéminicide qui a permis de visibiliser les victimes, mais c’est à l’État de faire ce travail. Cela nous est demandé par la Convention d’Istanbul, ratifiée par la Belgique en 2016. Pour recenser les féminicides de la meilleure manière, il faut prévoir un chef d’inculpation spécifique."

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Aline Dirkx, coordinatrice de la plateforme contre les violences faites aux femmes, n’en est pas convaincue. "J’ai l’impression qu’inscrire le féminicide dans le code pénal, cela signifie choisir uniquement la répression, c’est-à-dire choisir une voie individuelle contre un problème qui est sociétal, systémique. Il faut des mesures de prévention, avant que les féminicides ont lieu, c’est plus urgent. Il existe déjà une circonstance aggravante si on tue une femme en raison de son sexe. Il est important de reconnaître le féminicide au niveau institutionnel mais pourquoi nécessairement dans le code pénal ?", questionne-t-elle.

"Oui, ce n’est pas la panacée, et cela devrait être accompagné d’autres mesures plus larges, notamment de prévention comme la Convention d’Istanbul nous l’impose, mais il est également important symboliquement d’inscrire le féminicide dans le code pénal selon moi : le message de la société envers le féminicide sera plus clair et, avec la dimension statistique, cela nous permettra d’adopter des mesures plus ciblées", répond Sophie Rohonyi. "Je précise aussi que nous ne voulons pas consacrer les inégalités dans le code pénal, comme cela nous a déjà été rétorqué par des acteurs du monde judiciaire, nous voulons combattre les inégalités. Le crime de parricide et d’infanticide ont bien été ajoutés au code pénal malgré le fait qu’ils existaient sous la forme de circonstance aggravante."

Il est essentiel que le code pénal reflète que les femmes courent plus de risque d’être tuées en raison de leur sexe

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Cette inscription pourrait avoir lieu car une réforme du code pénal est en cours, "par bloc" (la partie concernant les infractions sexuelles ayant déjà été adoptée, non sans questionnements du côté des associations féministes). Cependant, "quelque chose m’embête et me fait dire que nous sommes loin d’y arriver", précise Sophie Rohonyi.

"La ministre de l’Égalité des Genres Sarah Schlitz nous a annoncé en commission que l’avant-projet de loi relatif à la prévention du féminicide allait bientôt pouvoir être discuté au parlement. De l’autre côté, le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne explique que les experts chargés de la réforme ne veulent pas de l’inscription du féminicide dans le code pénal. Je trouve qu’il faut être clair auprès des parlementaires, d’autant plus que notre proposition de loi, ainsi que celle du PS, visant à faire entrer le féminicide dans le code pénal ont été jointes aux travaux du gouvernement concernant cette réforme. Il ne faudrait pas nous prendre en otage, il faut être honnête avec nous !", explique-t-elle.

Rien que pour l’année 2022, au moment d’écrire ces lignes, on comptabilisait au moins 17 féminicides en Belgique. Le temps d’éditer cet article, le décompte a augmenté : au moins 18 féminicides sont désormais comptabilisés.

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https://www.rtbf.be/article/recensement-code-penal-quels-sont-les-enjeux-actuels-autour-des-feminicides-11089471

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