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La pilule abortive bientôt interdite aux États-Unis ?

12 Avril 2023, 14:03pm

Publié par hugo

Aux États-Unis, la pilule abortive est menacée de suspension // Source : Manny Becerra / Unsplash
SOCIÉTÉ
La pilule abortive bientôt interdite aux États-Unis ?
Elisa Covo
 11 avril 2023 à 12h18

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTU MONDIALE
Vendredi 7 avril, un juge fédéral texan a prononcé la suspension de la mifépristone, l’un des deux médicaments utilisés dans les IVG médicamenteuse aux États-Unis, pour l’ensemble du pays. L’Agence américaine du médicament et le ministère de la Justice ont annoncé lundi 10 avril faire appel.
Son verdict était attendu depuis février. Vendredi 7 avril, le juge texan Matthew Kacsmaryk a tranché : la mifépristone sera temporairement retirée du marché. Une décision lourde de sens, qui s’ajoute à la longue liste des restrictions en matière de droits reproductifs et sexuels qui s’abattent sur les États-Unis depuis l’abrogation, en juillet dernier, de l’arrêt Roe v. Wade. Ce dernier garantissait jusqu’alors le droit à l’avortement sur le sol américain. Agréée depuis plus de vingt ans, la mifépristone est utilisée chaque année par un demi-million d’Américaines.


La pilule abortive, bête noir des ultra-conservateurs
Les pilules abortives sont dans le viseur des anti-IVG, dès lors qu’elles sont à l’origine de 53 % des avortements aux États-Unis. En novembre dernier, une coalition de médecins et d’organisations hostiles à l’avortement, baptisée l’« Alliance pour la médecine hippocratique » a déposé une plainte contre la Food and Drug Administration, l’accusant d’avoir bâclé la procédure d’approbation de la mifépristone en 2000 pour des raisons purement politiques, au détriment de la sécurité et de la santé des patientes : « Il y a des preuves indiquant que la FDA a fait face à d’intenses pressions politiques pour renoncer à ses précautions de sécurité afin de promouvoir l’objectif politique d’élargir l’accès à l’avortement ». Ce recours avait stratégiquement été déposé à Amarillo, au Texas, où le seul juge fédéral, Matthew Kacsmaryk, est connu pour ses positions ultraconservatrices.

Après plus d’un mois de délibération, ce dernier a donc décidé de leur donner raison, en dépit du consensus scientifique, suspendant la mise en vente de la mifépristone, le temps que l’Agence américaine du médicament revoit toute sa procédure. Ce verdict intervient quelques jours seulement après la décision de l’ État du Wyoming d’interdire la pilule abortive, et vaudrait pour l’ensemble du territoire américain.

L’Agence américaine du médicament et le ministère de la Justice font appel
Mais le gouvernement de Joe Biden n’a pas dit son dernier mot. Lundi 10 avril, il a saisi une cour d’appel fédérale en lui demandant de garantir l’accès à la pilule abortive aux États-Unis, tant que la bataille légale sur son autorisation se poursuit. Dans un communiqué, le gouvernement insiste sur le fait que la mifépristone est « sûre et efficace », rappelant que, contrairement aux dires du juge fédéral, « les effets secondaires graves sont extrêmement rares ».

Comme le relate l’AFP, « une coalition d’États démocrates avaient saisi la justice fin février pour tenter de préserver cette pilule », en anticipation du verdict conservateur de Matthew Kacsmaryk qu’elle sentait venir. Une heure après l’annonce de la suspension, le juge Thomas Rice, siégeant dans l’État de Washington, a interdit à l’agence sanitaire de prendre « toute mesure visant à retirer la mifépristone du marché ou à réduire la disponibilité du médicament » dans les 17 États démocrates qui l’avaient saisi, a précisé le New York Times.

Suite au recours déposé par le gouvernement fédéral, l’affaire doit être examinée par la cour d’appel de la Nouvelle-Orléans, elle aussi connue pour son conservatisme. Dans l’éventualité où la décision retenue serait la même que celle du juge texan, ce sera donc à la Cour suprême de trancher. Or, six des neuf juges qui y siègent ont été nommés par des présidents républicains…

À lire aussi : Comment l’interdiction de l’IVG aux États-Unis pourrait augmenter le taux de naissances prématurées


Face à ce micmac légal, de nombreux états ont commencé à faire des stocks de pilules abortives. Comme le précisent nos confrères du Monde, « l’État de Washington a commandé 30 000 doses de mifépristone, celui de Massachusetts en a acheté 15 000 doses. En Californie, le gouverneur, Gavin Newsom, a annoncé avoir constitué un stock de deux millions de cachets de misoprostol ». Actuellement, ce médicament est utilisé avec la mifépristone pour une plus grande efficacité et moins de douleurs, mais il reste possible de l’utiliser seul, comme certains pays le font déjà. Plusieurs cliniques se prépareraient donc à modifier leurs protocoles, pour administrer uniquement cette substance, dans l’éventualité où la mifépristone venait à être totalement interdite. Les prochaines semaines risquent d’être décisives.

Crédit photo de la une : Manny Becerra / Unsplash


https://www.madmoizelle.com/la-pilule-abortive-bientot-interdite-aux-etats-unis-1517135

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Le biopic sur Simone Veil qui évoque l'IVG et un film sur l'homosexualité censurés dans un lycée catholique

9 Avril 2023, 17:57pm

Publié par hugo

Marie Claire Société Actu société
Le biopic sur Simone Veil qui évoque l'IVG et un film sur l'homosexualité censurés dans un lycée catholique
Par LR Médias pour marieclaire.fr Publié le 07/04/2023 à 11:03
Eleves au lycée


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Le 31 mars 2023, une enquête de "Mediapart" a révélé que l'institution Jean-Paul II de Compiègne était accusé de censure par ses propres enseignants. La direction avait interdit le visionnage de films sur l'IVG et l'homosexualité. Une inspection académique va être menée ce mardi 11 avril 2023.

"Il nous est devenu difficile de nous rendre sereinement dans ce lycée que nous aimons tant." Voilà ce qu'affirment plusieurs enseignants de l'école privée Jean-Paul II de Compiègne, dans une lettre ouverte consultée par le Parisien ce jeudi 6 avril 2023. La direction du lycée privé catholique est accusé d'avoir censuré des films traitants de l'interruption volontaire de grossesse et de l'homosexualité.

Les élèves et les enseignants mobilisés
Ce jeudi 6 avril 2023, une cinquantaine d'élèves de l'établissement ont organisé une mobilisation "pour le respect d'un enseignement pluriel et ouvert". Ils ont reçu le soutien de plusieurs de leurs enseignants, qui affirment : "Nous voulons résister à ce que nous pensons être une dérive grave, inadmissible, dans la manière d’envisager notre mission éducative."

À l'origine de cette mobilisation, des faits dévoilés dans une enquête de Mediapart, le 31 mars 2023 : la direction de cet établissement catholique de 3 200 élèves (du primaire au BTS) a empêché plusieurs classes de visionner des films sur l’IVG et l’homosexualité. Les œuvres en questions ? Simone, le voyage du siècle, consacré à Simone Veil, et Rafiki, qui raconte l'histoire de deux lycéennes lesbiennes dans une société kényane conservatrice." Des enseignants rapportent que la cheffe d'établissement aurait affirmé "que l’on doit tout de même 7 millions d’embryons morts à Simone Veil". Et de préciser : "Nous sommes un établissement qui prône la vie et pas la mort."

Nous voulons résister à ce que nous pensons être une dérive grave, inadmissible, dans la manière d’envisager notre mission éducative.

Lire aussi :
Le Planning familial lance son tchat en ligne contre la désinformation sur l'IVG
Vidéo du jour :

Une inspection académique au programme
En ce qui concerne le film portant sur l'homosexualité, le coordinateur du lycée, Étienne Ancelin, aurait affirmé : "L’homosexualité dans notre société est trop banalisée. Heureusement que les homosexuels sont une minorité car sinon, quid de notre humanité ? L’homosexualité n’est pas l’avenir de l’humanité !" Un discours "sidérant", selon les enseignants présents, qui affirment : "Cette seconde censure ne passe pas."

Face à l'inquiétude des enseignants, qui dénoncent une "banalisation du racisme" et le "poids de plus en plus fort de l'extrême droite" au sein de l'établissement, le rectorat a annoncé une inspection de l'institution Jean-Paul II de Compiègne. Cette dernière aura lieu le 11 avril 2023, menée par cinq inspecteurs pédagogiques régionaux. "La situation a été prise en compte. Il s’agit d’être au clair avec ce qu’il se passe. Nous sommes tout particulièrement attentifs au respect du contrat d’association", confirme l’académie d’Amiens.

Suspendre le ciblage publicitaire Adyoulike

Lire aussi : 


https://www.marieclaire.fr/censure-de-films-sur-l-ivg-et-l-homosexualite-dans-un-lycee-une-inspection-academique-va-etre-menee,1449421.asp

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"Environnement toxique" de Kate Beaton : immersion suffocante d’une jeune femme dans une compagnie pétrolière

9 Avril 2023, 17:34pm

Publié par hugo

Environnement toxique" de Kate Beaton : immersion suffocante d’une jeune femme dans une compagnie pétrolière

© Tous droits réservés

02 avr. 2023 à 13:11

Temps de lecture4 min
Par Fanny De Weeze*, une chronique pour Les Grenades
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Lorsqu’on pense aux compagnies pétrolières, on imagine aisément une communauté d’hommes casqués travaillant sur d’énormes étendues à perte de vue.

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Il est rare, dans notre imaginaire commun, de penser que des femmes puissent y travailler, et encore moins des jeunes femmes. C’est pourtant l’expérience que va vivre la canadienne Kate Beaton pendant deux ans. Dans Environnement toxique, elle relate son vécu hors du commun et hors du temps dans une compagnie qui exploitent les sables bitumineux.

Partir de Cap Breton
Kate Beaton est née à Cap Breton, une petite ile de la Nouvelle Écosse au nord-est du Canada. Deuxième d’une famille de quatre sœurs, elle décide à 21 ans de partir de chez elle. Sur cette ile, la splendeur des paysages contraste terriblement avec le niveau de vie de ses habitants et habitantes.

Le taux de pauvreté y est accablant et bon nombre de jeunes étudiantžes fraichement diplômées se résignent, comme Kate, à partir pour se rendre sur le continent pour trouver un travail décent. Comme partout ailleurs, on est parfois amené à se rendre dans des environnements extrêmes pour renflouer ses comptes, accepter de s’isoler et parfois endurer des boulots pénibles. Environnement toxique raconte les deux années que Kate va vivre à 5200 kilomètres de sa terre natale.

Sonder l’inconnu

"Pour comprendre Cap Breton, il faut savoir qu’on y vit deux expériences contradictoires qui sont profondément ancrées en nous. On est très attachés à notre ile… mais on sait aussi qu’il faut souvent la quitter pour trouver du travail. Être pauvre, ce n’est pas seulement une situation économique. C’est aussi un état d’esprit." C’est par ces mots que l’autrice met en lumière la pauvreté de l’ile et le besoin impérieux pour la jeune génération de partir pour survivre. La jeune Kate quitte ses parents et ses sœurs avec ce rapport ambivalent et se retrouve dans une compagnie pétrolière.

Assignée à un poste de gestion du stock d’outillage, elle se retrouve confrontée à un univers inconnu. Grâce à un récit détaillé de ce nouveau monde, l’immersion est complète et presque suffocante…

Comment une jeune femme peut survivre dans cet environnement malsain ?

Les travailleurs et travailleuses vivent en vase clos une bonne partie de l’année et ne sont que peu en contact avec le reste du territoire. A l’époque où Kate se rend dans cette région, l’ère des téléphones portables et internet n’était pas encore à son apogée. Dès lors que les personnes débarquent dans la compagnie, le reste n’existe plus. C’est avec toutes ces inconnues que Kate va essayer de tisser des relations afin de ne pas sombrer dans une solitude mortifère.

Territoire d’hommes
Avec effroi et naïveté, Kate se rend compte qu’elle a mis les pieds dans un milieu masculin. Rien n’échappe à ces hommes qui voient arriver, non sans une certaine curiosité, cette jeune femme de 21 ans. Qu’ils soient jeunes ou vieux, tous auront envers elle des comportements inadéquats, parfois à la limite du harcèlement. Kate Beaton ne nous épargne pas les phrases misogynes et gestes déplacés subis.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Impuissante, Kate évoque l’ambiance lourde qui pèse sur son moral en proie à une grande solitude. Car alors qu’elle pensait que les femmes travaillant avec elle, allaient être des alliées, elle comprend que certaines sont engluées dans un sexisme intériorisé et qu’elles ignorent, ou feignent d’ignorer, les dangers qui rodent. Quand elle évoque le sentiment de n’être qu’une viande fraiche à disposition des hommes en clamant : "Ici, il suffit d’être une femme. J’ai l’impression que je ne suis même pas un être humain !", Kate ne reçoit, de la part de ses consœurs, que des remarques qui l’enfoncent encore davantage.


© Tous droits réservés
Si la misogynie et les violences sont légion, un autre phénomène plus insidieux et tout aussi tabou est présent. La question du bien-être mental des travailleurs et travailleuses n’est jamais abordée par les responsables. Les personnes gèrent comme elles peuvent leurs difficultés sans pouvoir en référer à leur hiérarchie. Il est question d’alcoolisme et de drogue en guise d’échappatoire sans pour autant que cela n’inquiète outre mesure leurs supérieurs.

Comment une jeune femme peut survivre dans cet environnement malsain ? Mais Kate, avec ses ressources internes presque inépuisables, a trouvé la parade en répondant avec humour et sarcasme aux commentaires déplacés de ses collègues qui n’arrivent pas à rétorquer et la laissent dès lors tranquille.

À lire aussi
Genre et santé mentale (2/3): le cumul des violences

Le choix pertinent du noir et blanc amène une atmosphère particulière à cette bande dessinée sans pour autant alourdir le sujet. Les dessins, assez simples, illustrent clairement l’environnement de travail ainsi que les personnages qui gravitent autour de la jeune femme.

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Environnement toxique est une bande dessinée dense, tant au niveau de son volume que du propos qui peut paraitre plombant. Mais comme souvent avec ce genre de récit, il est utile et nécessaire de s’y pencher pour comprendre toute l’étendue d’un système qui broie les êtres humains.

Environnement toxique de Kate Beaton, Traduit par Alice Marchand, Editions Casterman, mars 2023, 440 p., 29,95 €.

*Fanny De Weeze est une lectrice passionnée qui tient un blog littéraire (Mes Pages Versicolores) depuis 2016 sur lequel elle chronique des romans, des essais et des bandes dessinées.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/environnement-toxique-de-kate-beaton-immersion-suffocante-dune-jeune-femme-dans-une-compagnie-petroliere-11177071

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Cette mesure importante permettra-t-elle de lutter contre les violences gynécologiques ?

1 Avril 2023, 15:48pm

Publié par hugo

 Cette mesure importante permettra-t-elle de lutter contre les violences gynécologiques ?
Publié le Vendredi 31 Mars 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.

Cette mesure importante permettra-t-elle de lutter contre les violences gynécologiques ?
"Un consentement explicite de la patiente". C'est ce que prescrit le Comité consultatif national d'éthique dans un nouveau rapport important. L'idée ? Lutter contre le fléau des violences gynécologiques, de plus en plus dénoncées.
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Les violences gynécologiques, ou violences obstétricales, sont de plus en plus dénoncées ces dernières années. L'an dernier encore, quinze femmes dénonçaient les violences présumées d'un praticien déjà condamné pour agression sexuelle en 2016, opérant alors dans une clinique privée d'Antony (Hauts-de-Seine) : absence de consentement ,suture à vif... Et déploraient l'impunité dont font l'objet certains professionnels dans le milieu médical.

Comment agir, du coup ? Le Comité consultatif national d'éthique a fait de cette question l'un des points centraux d'un nouveau rapport qui fait couler beaucoup d'encre. Dans cet avis publié le 29 mars dernier, le conseil tient à ce que soit redéfinie la notion de consentement. Plus précisément, celui-ci devra désormais être "explicite" au cours des examens médicaux. En somme, que le consentement médecin/patiente ne soit plus tacite.


Vice-présidente du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), la professeure Karine Lefeuvre détaille la chose du côté de franceinfo : "On recommande que le consentement soit explicite, différencié, qui se recueille en plusieurs temps. Donc un consentement 'exprès'. Dans certains États, notamment aux États-Unis, un consentement écrit est exigé....".

"Cela s'adresse à l'ensemble des citoyens"
Cette nouvelle préconisation, exigeant des précautions particulières, remet donc au coeur de l'examen médical un enjeu fondamental : le consentement. Un terme qui dans une période de libération de la parole et de sensibilisation face aux violences - notamment incarnée depuis 2014 par le hashtag #PayeTonUtérus - se doit encore d'être assimilé, et c'est notamment ce que propose l'éducation à la sexualité.


Cependant, le terme n'est pas toujours employé lorsqu'il est question de consultations gynécologiques. Il l'est même d'ailleurs bien trop peu. Et Karine Lefeuvre veut corriger cela. A franceinfo toujours, celle-ci s'explique : "À partir du moment où on touche à l'intimité, on a senti, par rapport à cette zone très particulière de l'extrême intime, qu'il fallait redoubler d'attention, encore plus vis-à-vis des personnes les plus vulnérables. Il ne faut surtout pas minimiser la souffrance évoquée par certaines patientes".

"Cet avis s'adresse aux professionnels de santé, mais aussi à l'ensemble des citoyens et des patients et patientes qui sont concernés par ces questions", assure encore la professeure. Et pour cause, puisque le consentement est un mot qui nous concerne tous et toutes.

SOCIÉTÉ NEWS ESSENTIELLES VIOLENCES OBSTÉTRICALES VIOLENCES


https://www.terrafemina.com/article/violences-gynecologiques-le-comite-consultatif-national-d-ethique-prescrit-un-consentement-explicite_a369065/1

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Justyna Wydrzyńska, condamnée en Pologne pour avoir fourni des pilules abortives : "Nous forcerons les politiciens à changer la loi"

29 Mars 2023, 04:08am

Publié par hugo

 Justyna Wydrzyńska, condamnée en Pologne pour avoir fourni des pilules abortives : "Nous forcerons les politiciens à changer la loi"

Pologne / Condamnée pour avoir donné une pilule abortive
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23 mars 2023 à 21:00

Temps de lecture2 min
Par Alain Lechien avec Eric Destiné
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Pologne
Elle s’appelle Justyna Wydrzyńska, elle est Polonaise et, il y a quelques jours, elle a été condamnée à 8 mois de travaux d’intérêt général en Pologne. Son crime : avoir fourni des pilules abortives à une femme qui souhaitait interrompre volontairement sa grossesse. C’est une première dans un pays qui a adopté un cadre légal extrêmement restrictif sur l’avortement. Justyna Wydrzyńska dénonce un procès politique.

A Bruxelles, Justyna Wydrzyńska témoigne : "Plus les jours passent, plus je suis en colère par rapport à ce qui s’est passé, par rapport à la manière dont j’ai été traitée par le système judiciaire polonais. Et par rapport au comportement du juge".

En Pologne, Justyna Wydrzyńska milite depuis 16 ans pour le droit à l’avortement en donnant des informations aux femmes qui font face à des grossesses non désirées. Pour elle, son procès n’est pas dû au hasard : "C’était une manière de nous menacer pour qu’on arrête nos activités. C’était comme s’ils nous disaient d’être silencieuses. Nous savons que la société civile est plus progressiste que les politiciens. La société veut que la loi change. Je crois en la société civile et je sais que nous forcerons les politiciens à changer la loi. Mais cela n’arrivera pas en un an".

Justyna Wydrzyńska compte faire appel de sa condamnation.


https://www.rtbf.be/article/justyna-wydrzynska-condamnee-en-pologne-pour-avoir-fourni-des-pilules-abortives-nous-forcerons-les-politiciens-a-changer-la-loi-11172333

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 Congé menstruel : ça avance aussi en France

29 Mars 2023, 00:40am

Publié par hugo

 Congé menstruel : ça avance aussi en France
St Ouen, dans le nord de Paris, est la première ville de France à instaurer un congé menstruel destiné à ses employées. L'association Règles élémentaires lance une pétition pour la création d'un émoji "règles" pour lutter contre le tabou et rendre visible les douleurs menstruelles.
St Ouen, dans le nord de Paris, est la première ville de France à instaurer un congé menstruel destiné à ses employées. L'association Règles élémentaires lance une pétition pour la création d'un émoji "règles" pour lutter contre le tabou et rendre visible les douleurs menstruelles.
Capture d'ecran internet
27 MAR 2023
 Mise à jour 27.03.2023 à 12:35 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec afp
Instauré en Espagne depuis plusieurs mois, petit à petit, le congé menstruel fait son chemin aussi en France. Si le monde de l'entreprise a déjà commencé à prendre en compte les douleurs des femmes pendant leurs règles, une municipalité donne le coup d'envoi. Dans le nord de Paris, la ville St Ouen devient la première ville à instaurer un congé de deux jours ou un aménagement de travail.
La ville de St Ouen devient ce 27 mars 2023 la première à instaurer en France un congé menstruel pour les employées municipales qui souffrent de règles douloureuses ou d’endométriose.

Les femmes concernées pourront aller chez le médecin, obtenir un certificat médical et bénéficier d’une autorisation spéciale d’absence de deux jours ou encore d’un aménagement de leur temps et de leur poste de travail (télétravail notamment), aucune journée de carence ne sera décomptée, précise Le Parisien.
 

Sur les 2 000 agents de la mairie de Saint-Ouen, plus de 1 200 sont des femmes. Cette mesure pourrait concerner 500 d’entre elles.

Karim Bouamrane, maire de St Ouen
Cette annonce avait été faite par le maire socialiste de la commune, Karim Bouamrane, le 8 mars dernier lors de la Journée internationale des droits des femmes. "C’est en échangeant avec les agentes de la Ville que je me suis rendu compte que beaucoup souffraient en silence", a confié l’élu au quotidien, "Sur les 2 000 agents de la mairie de Saint-Ouen, plus de 1 200 sont des femmes. Cette mesure pourrait concerner 500 d’entre elles." 

"Jusque-là, quand j’avais mal, je venais mais je n’étais pas opérationnelle. Les antidouleurs n’ont aucun effet. Mais je ne peux pas me permettre de m’absenter et de perdre 70 euros (l’équivalent d’une journée de travail)", confie l'une des employées municipales de St Ouen dans Le Parisien, se réjouissant de cette "très belle initiative".


Un an déjà dans une petite entreprise toulousaine
Mis en place il y a un an dans l'entreprise Louis, fabrique de meubles à Labège, dans le sud-ouest de la France, le congé menstruel s'est imposé comme une évidence et une fierté.

"Je trouve ça super!", lance Margot Racaud, 24 ans. "Avant je me forçais à venir, mais je n'étais pas efficace. Je restais accroupie de douleur derrière mon atelier (...) et je finissais par poser un jour" de repos, se souvient-elle.

Rien que le fait de savoir que cela existe et qu'on peut, si on ne se sent pas bien, le poser, nous fait du bien.

Clothilde Soulé, employée chez Louis
La mesure est née à l'initiative d'une employée. "Elle s'était rendu compte qu'une de ses collègues travaillant en production posait tous les mois une demi-journée ou une journée de congé car elle souffrait", explique le directeur, Thomas Devineaux. "Chaque femme a la possibilité tous les mois de poser une journée de congé payé ou de télétravail menstruel si elle le désire" avec anticipation ou pas et sans justificatif médical, précise-t-il à l'AFP.


L'enjeu n°1 pour nous, c'était de casser le tabou des menstruations (...) qui est autant un tabou pour les hommes que pour les femmes, autant à la maison qu'en entreprise.

Thomas Devineaux, directeur de l'entreprise
Un an après, "on voit que ça marche", salue Clothilde Soulé, responsable de l'équipe production. "Personne ne veut en abuser (...) Rien que le fait de savoir que cela existe et qu'on peut, si on ne se sent pas bien, le poser, nous fait du bien", expose-t-elle, précisant que seulement 11 journées de congé menstruel ont été posées dans l'année. "Cela m'a beaucoup aidé à ne pas culpabiliser car avant ça me frustrait énormément, j'avais l'impression d'abandonner l'équipe", expliquede son côté Margot Racaud, qui constate même une diminution des crises de douleur: "J'en ai moins, je vomis moins et je m'évanouis moins".

"L'enjeu n°1 pour nous, c'était de casser le tabou des menstruations (...) qui est autant un tabou pour les hommes que pour les femmes, autant à la maison qu'en entreprise", souligne le directeur. "Cela m'a permis d'en parler autour de moi, dans ma vie perso (...) Jamais je n'avais parlé de règles avant avec des collègues", confirme Clothilde Soulé. Les hommes aussi en ont discuté entre eux et avec leurs proches, ajoute Hugo Vabre, ébéniste de 24 ans. "Ma grand-mère m'a dit qu'elle aurait bien aimé avoir ça aussi à l'époque", sourit-il.

Si d'autres entreprises se sont montrées intéressées par le projet, des critiques ont aussi été émises, et beaucoup dans l'équipe se disent dubitatifs quant à une éventuelle généralisation du dispositif.


Avancée ou "fausse bonne idée" ?
Dans le quotidien Le Monde, Ophélie Latil, la cofondatrice du collectif Georgette Sand, qualifie le congé menstruel de "fausse bonne idée". Réagissant à la création de ce congé à St Ouen, la militante féministe estime qu'il s'agit d'"une mesurette qui occulte la nécessité d’une vision d’ensemble concernant la santé des femmes au travail, un chantier bien plus vaste". 


En 2020, dans un manifeste pour la révolution menstruelle, Elise Thiebaut, autrice du livre précurseur en France Ceci est mon sang dénonçant le tabou sur les règles écrivait : "Toute entreprise devra désormais prévoir un congé menstruel (aussi appelé journées lunaires) de douze jours par an, quel que soit le sexe de la personne salariée, susceptible d’être pris ou capitalisé en vue d’une activité si possible non productive et relaxante. Ce congé pour indisposition ne devra pas faire l’objet d’un justificatif. Il pourra être offert ou partagé au même titre que les RTT. Tous les lieux de travail devront par ailleurs prévoir une salle de détente et des pauses adaptées aux besoins des personnes qui ont leurs règles".


Au lendemain du vote en Espagne, en décembre 2022, des députés écologistes français ont annoncer vouloir lancer une "concertation" avec les organisations féministes et syndicales. 

Si l'unanimité n'est pas acquise sur le congé menstruel, la priorité reste la lutte contre le tabon des règles. Règles élémentaires, une association qui lutte contre la précarité menstruelle, a lancé une pétition en ligne pour qu'un nouvel émoji règle soit créé pour "normaliser, et rendre visible aux yeux de tous et toutes que oui les règles existent et ont des conséquences directes dans la vie de millions de personnes". 


À lire aussi dans Terriennes :

►"Ceci est mon sang", un livre d'Elise Thiébaut pulvérise le tabou des règles
►Congé menstruel, vraie ou fausse bonne idée ?
►Endométriose : on en parle enfin à mots ouverts
►Que faire contre l'endométriose, une maladie encore mal connue ?
►Manifeste pour la révolution menstruelle, d'Elise Thiébaut
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec afp
 Mise à jour 27.03.2023 à 12:35
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/conge-menstruel-ca-avance-aussi-en-france-493293

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Avortement : le Salvador poursuivi pour "torture" devant la Cour interaméricaine des droits humains

29 Mars 2023, 00:28am

Publié par hugo

TERRIENNES
Le droit à l'avortement, entre avancées et reculs
Avortement : le Salvador poursuivi pour "torture" devant la Cour interaméricaine des droits humains
Forte mobilisation au Salvador pour réclamer justice pour "Beatriz", une jeune femme empêchée de mettre fin à une grossesse à risque au Salvador. Elle est décédée depuis dans un accident de la route. 
Forte mobilisation au Salvador pour réclamer justice pour "Beatriz", une jeune femme empêchée de mettre fin à une grossesse à risque au Salvador. Elle est décédée depuis dans un accident de la route. 
©DR
Forte mobilisation au Salvador pour réclamer justice pour "Beatriz", une jeune femme empêchée de mettre fin à une grossesse à risque au Salvador. Elle est décédée depuis dans un accident de la route. Les femmes exigent que le gouvernement libère les prisonnières qui purgent des peines de 30 ans de prison pour avoir avorté, devant un tribunal de San Salvador en décembre 2017. Ce pays d'Amérique centrale possède l'une des lois les plus restrictives du continent en matière d'avortement. Les femmes qui pratiquent une IVG risquent de 8 ans à 30 ans de prison. 
23 MAR 2023
 Mise à jour 23.03.2023 à 10:06 par 
Terriennes
 
avec AFP
"Violation des droits humains", "torture" : le Salvador comparait devant la Cour interaméricaine des droits de l'homme après avoir empêché une jeune femme d'avorter, malgré une grossesse à risque. Une première historique dans ce pays d'Amérique centrale où l'avortement est interdit depuis 1908. 
"Ce combat est pour Beatriz et pour toutes" les femmes, "Le jugement de la Cour peut rendre justice à Beatriz et changer l'avenir des femmes d'Amérique latine", voici ce qu'on pouvait lire sur les pancartes brandies par les militantes féministes rassemblées devant le siège costaricain de la Cour interaméricaine des droits humains à San Salvador.

Les médecins lui avaient dit qu'elle ne pouvait pas poursuivre sa grossesse.

Maman de "Beatriz"
Pendant deux jours, le Salvador doit s'expliquer devant la représentation costaricaine de la Cour interaméricaine des droits de l'homme après avoir forcé une femme, identifiée sous le prénom fictif de "Beatriz", à porter un foetus non viable en dépit de risques pour sa vie. Ce pays d'Amérique centrale est accusé de "violation présumée des droits humains et  de "torture". 

Son jugement devrait être rendu dans environ six mois. En 2022, cette même cour avait  jugé que le gouvernement salvadorien avait violé les droits d'une femme, Manuela qui a été arrêtée en 2008, soupçonnée d'avoir enfreint la loi sur l'avortement d'El Salvador après avoir subi une obstétrique urgence. Elle est décédée d'un cancer en 2010 alors qu'elle purgeait une peine de 30 ans pour homicide aggravé. La Cour des droits de l'homme avait ordonné de verser des dommages et intérêts à ses deux fils devenus orphelins.


Devant la Cour, la mère de "Beatriz", dont l'anonymat n'a pas été levé, a expliqué que "les médecins lui avaient dit qu'elle ne pouvait pas poursuivre sa grossesse" mais qu'ils n'avaient pas le droit de pratiquer une interruption de grossesse. 

En face, de l'autre côté de la rue, une vingtaine de militants opposés à l'avortement manifestent aussi, en silence ou en priant à voix basse.

L'audience de la Cour interaméricaine des droits humains à San Salvador est retransmise en direct, un épisode inédit dans le combat pour le droit à l'avortement dans ce pays d'Amérique centrale.
L'audience de la Cour interaméricaine des droits humains à San Salvador est retransmise en direct, un épisode inédit dans le combat pour le droit à l'avortement dans ce pays d'Amérique centrale.
capture d ecran/internet
Notre article ►​Au Salvador, une fausse couche peut mener en prison

Condamnées à la prison pour avoir avorté
Le Salvador interdit formellement l'avortement depuis 1998 sous peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 8 ans. Les tribunaux du pays condamnent même souvent les femmes qui avortent pour homicide aggravé et leur infligent des peines pouvant aller jusqu'à 50 ans de prison.

"Le fait que la Cour ait accepté d'entendre cette affaire indique clairement que le refus de tout service de santé, y compris ceux qui sont controversés comme l'avortement, constitue une violation des droits humains", estime Maria Antonieta Alcalde, de l'ONG de défense des droits génésiques Ipas, qui figure parmi les plaignants.

Beatriz, décédée dans un accident de la route en 2017, souffrait d'une maladie auto-immune lorsqu'elle est tombée enceinte pour la deuxième fois en 2013, à l'âge de 20 ans, après un premier accouchement compliqué.

Le fœtus s'est avéré non viable en raison d'une grave malformation congénitale et, selon des documents judiciaires, Beatriz a été informée qu'elle risquait de mourir si elle menait à terme la grossesse. La jeune femme s'est alors tournée vers la justice afin d'être autorisée à avorter mais sa demande a été rejetée par la Cour constitutionnelle. Elle est entrée en travail prématurément, a subi une césarienne et le fœtus est mort cinq heures après l'accouchement. 

Jesús tient une photo d'un dessin de sa mère, Manuela, qui a été arrêtée en 2008, soupçonnée d'avoir enfreint la loi sur l'avortement d'El Salvador après avoir subi une obstétrique urgence. Sa mère est décédée d'un cancer en 2010 alors qu'elle purgeait une peine de 30 ans pour homicide aggravé. La Cour interaméricaine des droits de l'homme a récemment jugé que le gouvernement salvadorien avait violé les droits de Manuela et lui a ordonné de verser des dommages et intérêts à ses deux fils devenus orphelins.
Jesús tient une photo d'un dessin de sa mère, Manuela, qui a été arrêtée en 2008, soupçonnée d'avoir enfreint la loi sur l'avortement d'El Salvador après avoir subi une obstétrique urgence. Sa mère est décédée d'un cancer en 2010 alors qu'elle purgeait une peine de 30 ans pour homicide aggravé. La Cour interaméricaine des droits de l'homme a récemment jugé que le gouvernement salvadorien avait violé les droits de Manuela et lui a ordonné de verser des dommages et intérêts à ses deux fils devenus orphelins.
©AP Photo/Jessie Wardarski
Une forme de torture
La famille de la jeune femme, originaire de La Noria Tierra Blanca, à une centaine de kilomètres au sud-est de la capitale San Salvador, a décidé de poursuivre l'affaire en justice après sa mort afin "qu'aucune autre femme ne vive ce qu'elle a vécu", selon son frère Humberto, 30 ans, qui a requis l'anonymat pour préserver celui de sa soeur.

Les souffrances auxquelles elle a été soumise, sachant que son droit à la vie était menacé, constituent une forme de torture.

Gisela de Leon, du Centre pour la justice et le droit international
Gisela de Leon, du Centre pour la justice et le droit international (Cejil), une ONG de défense des droits humains qui figure également parmi les plaignants, estime que l'Etat salvadorien a "violé son droit à la vie et à l'intégrité personnelle" en l'obligeant à porter le fœtus pendant 81 jours, sachant qu'il ne pourrait pas vivre. "Les souffrances auxquelles elle a été soumise, sachant que son droit à la vie était menacé, constituent une forme de torture", assure-t-elle. 

"Le fait que la Cour ait accepté d'entendre cette affaire indique clairement que le refus de tout service de santé, y compris ceux qui sont controversés comme l'avortement, constitue une violation des droits humains", estime Maria Antonieta Alcalde, de l'ONG de défense des droits génésiques Ipas, qui figure parmi les plaignants.

Début 2022, plusieurs femmes qui purgeaient de lourdes peines de prison pour avoir avorté avaient été libérées. 

De gauche à droite, Elsy, Kenia, Evelyn et Karen posent pour une photo lors de leur conférence de presse à San Salvador, El Salvador, le mardi 22 février 2022. Elsy, Kenia, Evelyn et Karen sont quatre des cinq femmes qui ont été libérées après avoir purgé de longues peines de 30 ans de prison pour avoir prétendument interrompu leur grossesse, dans un pays qui interdit l'avortement en toutes circonstances.
De gauche à droite, Elsy, Kenia, Evelyn et Karen posent pour une photo lors de leur conférence de presse à San Salvador, El Salvador, le mardi 22 février 2022. Elsy, Kenia, Evelyn et Karen sont quatre des cinq femmes qui ont été libérées après avoir purgé de longues peines de 30 ans de prison pour avoir prétendument interrompu leur grossesse, dans un pays qui interdit l'avortement en toutes circonstances.
©AP Photo/Salvador Melendez
En Amérique latine, l'avortement est autorisé en Argentine, en Colombie, à Cuba, en Uruguay et dans certains Etats du Mexique. Dans d'autres pays, comme au Chili, il est autorisé dans certaines circonstances telles que le viol, les risques pour la santé de la mère ou dans les cas de malformation du foetus, tandis que des interdictions totales s'appliquent au Salvador mais aussi au Honduras, au Nicaragua et en République dominicaine, ainsi qu'en Haïti.
 

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Terriennes
 
avec AFP
 Mise à jour 23.03.2023 à 10:06
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Interdiction de la pilule abortive : "un scandale" selon son inventeur Etienne-Emile Baulieu

28 Mars 2023, 23:27pm

Publié par hugo

TERRIENNES
Droit des femmes à l'avortement aux Etats-Unis : une affaire publiqueLe droit à l'avortement, entre avancées et reculs
Interdiction de la pilule abortive : "un scandale" selon son inventeur Etienne-Emile Baulieu
Des manifestantes viennent défendre la pilule abortive devant le tribunal fédéral d'Amarillo, au Texas, où un juge fédéral conservateur doit étudier la demande d'un groupe chrétien cherchant à annuler l'autorisation, vieille de plus de deux décennies, de la RU-846.
Des manifestantes viennent défendre la pilule abortive devant le tribunal fédéral d'Amarillo, au Texas, où un juge fédéral conservateur doit étudier la demande d'un groupe chrétien cherchant à annuler l'autorisation, vieille de plus de deux décennies, de la RU-846.
©AP Photo/David Erickson
22 MAR 2023
 Mise à jour 22.03.2023 à 18:47 par 
Terriennes
 
avec AFP
Vous ne connaissez sans doute pas son nom, mais son invention est au coeur de la nouvelle bataille sur l'avortement aux Etats-Unis. Il y a quarante ans, Etienne-Emile Baulieu a mis au point la pilule abortive. Sa récente interdiction par l'Etat du Wyoming aux Etats-Unis est scandaleuse, s'insurge le biologiste français. 

Elle est au coeur de la nouvelle bataille qui fait rage aux Etats-Unis autour du droit à l'avortement. Alors que la liste des Etats interdisant la pratique de l'IVG s'allonge depuis l'annulation de l'arrêt Roe V. Wade, c'est maintenant la pilule abortive qui se retrouve dans la ligne de mire des pro-vie. Ces derniers viennent d'enregistrer une nouvelle victoire. Le 17 mars dernier, le Wyoming est devenu le premier Etat à interdire la pilule abortive.


En même temps, au Texas, le juge fédéral d'Amarillo doit bientôt rendre sa décision concernant une demande d'interdiction de cette pilule déposée par un groupe d'ultra-conservateurs chrétiens. 

Notre article ►​La pilule abortive : dernier enjeu pour le droit à l'avortement aux Etats-Unis

C'est un recul pour la liberté des femmes, surtout pour les plus précaires qui n'auront pas les moyens d'aller dans un autre Etat pour se la procurer.

Etienne-Emile Baulieu
"C'est un recul pour la liberté des femmes, surtout pour les plus précaires qui n'auront pas les moyens d'aller dans un autre Etat pour se la procurer". Etienne-Emile Baulieu ne mâche pas ses mots, lui qui a consacré une bonne partie de sa vie à l'exact opposé : "accroître la liberté des femmes".

Une femme tient une pancarte lors d'une manifestation contre un projet de vente de pilules abortives devant le siège de Walgreens Deerfield à Deerfield, Illinois, le mardi 14 février 2023.
Une femme tient une pancarte lors d'une manifestation contre un projet de vente de pilules abortives devant le siège de Walgreens Deerfield à Deerfield, Illinois, le mardi 14 février 2023.
©AP Photo/Nam Y. Huh
Accroître la liberté des femmes
Etienne-Emile Baulieu, aujourd'hui âgé de 96 ans, est l'inventeur de la pilule abortive, en 1982.
Etienne-Emile Baulieu, aujourd'hui âgé de 96 ans, est l'inventeur de la pilule abortive, en 1982.
©wikimedia
Fils d'un néphrologue qui meurt alors qu'il n'a que 3 ans, élevé par sa mère, féministe, il est résistant à 15 ans. Ce "médecin qui fait de la science", comme il aime se définir, se spécialise dans l'étude des hormones stéroïdes.

Invité à travailler aux Etats-Unis, il est remarqué en 1961 par Gregory Pincus, le père de la pilule contraceptive, qui le convainc de travailler sur les hormones sexuelles.

De retour en France, il conçoit une anti-hormone, qui permet de s'opposer à l'action de la progestérone, essentielle à l'implantation de l’œuf dans l'utérus. "Je voulais en faire un contragestif", explique-t-il à l'AFP, c'est-à-dire un moyen de contrer la gestation.

"La pilule de la mort" selon les pro-vie
La molécule RU-846, mise au point en 1982 avec le laboratoire Roussel-Uclaf avec qui il s'est associé, est une alternative médicamenteuse à l'avortement chirurgical, sûre et peu onéreuse.

Mais la bataille pour sa commercialisation sera rude, les puissantes ligues américaines anti-avortement l'accusant notamment d'avoir inventé une "pilule de la mort".

"Vous, juif et résistant, on vous a accablé des plus atroces injures et on vous a comparé aux savants nazis (...) Mais vous avez tenu bon, par amour de la liberté et de la science", a rappelé début mars le président Emmanuel Macron en lui remettant la Grand-Croix de la Légion d'Honneur.

"L'adversité glisse sur lui comme l'eau sur les plumes d'un canard, il est extrêmement solide", confie la productrice Simone Harari Baulieu, qui partage sa vie depuis plus de 30 ans.

Des boîtes de médicament misoprostol sont posées sur une table du West Alabama Women's Center, le 15 mars 2022, à Tuscaloosa (Etats-Unis). De plus en plus difficiles à se procurer, un réseau de femmes s'est mis en place pour fournir la pilule abortive à celles qui le souhaitent, par correspondance, ou via un médecin, et qui ne peuvent pas pratiquer l'IVG dans l'Etat où elles habitent. 
Des boîtes de médicament misoprostol sont posées sur une table du West Alabama Women's Center, le 15 mars 2022, à Tuscaloosa (Etats-Unis). De plus en plus difficiles à se procurer, un réseau de femmes s'est mis en place pour fournir la pilule abortive à celles qui le souhaitent, par correspondance, ou via un médecin, et qui ne peuvent pas pratiquer l'IVG dans l'Etat où elles habitent. 
©AP Photo/Allen G. Breed, File)
Un retour en arrière entre fanatisme et ignorance
Ce "retour en arrière" décidé aux Etats-Unis trahit, selon lui, "fanatisme et ignorance".

Dans son bureau de l'unité 1195 de l'Inserm au CHU du Kremlin-Bicêtre près de Paris, qu'il continue d'occuper trois fois par semaine, et où s'entassent photos, diplômes, classeurs renfermant "le travail de toute une vie", ou encore des sculptures offertes par son amie Niki de Saint-Phalle, il a encore envie d'"être utile".

S'il arbore discrètement sa récente décoration sur son costume bleu, il assure n'avoir "jamais espéré sérieusement recevoir de tels honneurs": "ça m'a fait plaisir mais ce qui m'intéresse c'est d'améliorer la santé des gens".
 

Ses chevaux de bataille : les femmes, la santé cérébrale, la longévité.
Dans son labo, ses équipes poursuivent les recherches qu'il a entamées il y a des années pour prévenir le développement de la maladie d'Alzheimer mais aussi pour traiter les dépressions sévères: un essai clinique chez l'homme se déroule jusqu'à l'été dans une dizaine de CHU et à l'AP-HP (hôpitaux de Paris).


"Il n'y a pas de raison qu'on ne trouve pas de traitements", avance ce grand optimiste. "Ça fait du bien de trouver quand on fait ce métier", complète-t-il, énumérant ses chevaux de bataille: "les femmes, la santé cérébrale, la longévité".

"Toujours enthousiaste, il est un moteur pour nous; quand il vient on discute de nos avancées", livre Julien Giustiniani, chef d'équipe à l'Institut Baulieu, créé pour financer les recherches sur les démences séniles.

S'il doit s'aider d'une canne pour marcher, Etienne-Emile Baulieu semble infatigable. Cet utilisateur de la DHEA, une hormone naturelle dont il pense qu'elle peut retarder le vieillissement et dont il avait décrit la sécrétion par les glandes surrénales en 1963, va encore régulièrement assister à des spectacles, et avoue, l'oeil rieur, être "stimulé par les sujets difficiles". "Si je ne travaillais plus, je m'ennuierais je crois", souffle-t-il.
 

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►La pilule abortive : dernier enjeu pour le droit à l'avortement aux Etats-Unis
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►De plus en plus d'entreprises américaines s'engagent pour défendre le droit à l'avortement, un choix à double tranchant
►Le Chili rate l'occasion d'inscrire le droit à l'avortement dans sa Constitution


https://information.tv5monde.com/terriennes/interdiction-de-la-pilule-abortive-un-scandale-selon-son-inventeur-etienne-emile-baulieu

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Rien que ça : en Caroline du Sud, on souhaite la peine de mort aux femmes qui avortent

20 Mars 2023, 05:08am

Publié par hugo


Rien que ça : en Caroline du Sud, on souhaite la peine de mort aux femmes qui avortent
Publié le Jeudi 09 Mars 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.

Rien que ça : en Caroline du Sud, on souhaite la peine de mort aux femmes qui avortent
Une proposition de loi réclamant la peine de mort pour les femmes qui avortent ? C'est ce qu'a déployé un élu ultra conservateur de la Caroline du Sud, et ce dans une nation largement marquée par la répression des droits des femmes.
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Depuis la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de révoquer le droit à l'avortement l'an dernier, la répression anti-IVG ne cesse pas outre-atlantique. Et plus encore, on constate une banalisation des prises de position anti-avortement, comme des mesures les plus extrêmes. Et ce, dans des Etats qui ont largement fait la part belle à ce type "d'initiatives" à l'époque de la présidence Trump - qui leur était très favorable.

Par exemple ? On pense à la Caroline du Sud, qui en 2022 déployait une proposition de loi afin de rendre illégale "toute diffusion d'informations à propos de l'IVG", sur le web notamment. Tout un programme. Un refus du droit à l'information qui allait de pair avec un mépris des droits les plus fondamentaux des femmes. Mais la Caroline du Sud n'était pas au bout de ses idées. Et nous, au bout de notre déprime.


En ce mois de mars 2023, un législateur républicain a effectivement défendu au sein de l'Etat ultra-conservateur un texte de loi... proposant de punir pénalement, et très sévèrement, toutes les femmes qui ont recours à l'IVG. Les punir... Jusqu'à la peine de mort. Oui, rien que ça.

Une mesure particulièrement répressive
"Si on appelle un foetus une vie, qu'on le définit comme une vie, pourquoi quiconque, pas juste les mères, pourraient ôter cette vie ? Si c'est une vie, elle doit être protégée comme toute autre. Un foetus, puis une personne, devrait être protégée de la fécondation à la mort naturelle", a déclaré le 4 mars dernier l'élu républicain en question, Bob Harris, représentant du 36e district de Caroline du Sud, comme le rapporte le magazine Marie Claire, précisant que la mesure est actuellement examinée par un comité judiciaire.


A son examen par le comité judiciaire pourrait succéder son vote au sein de la Chambre des représentants. Rien n'est encore écrit donc. Mais cela ne nous ne rassure pas pour autant. Car cela fait des années que des Etats comme la Caroline du Sud poursuivent une sorte de lutte "pro-vie". En 2021 déjà, une loi du Texas particulièrement répressive interdisant l'avortement dès six semaines de grossesse, même en cas de viol ou d'inceste... Et recevait l'aval de la Cour suprême des Etats-Unis.

Bien des représentants de la Caroline du Sud, du Texas et d'autres états ultra conservateurs règlent leurs pas sur ceux de la législation dite du "heartbeat", interdisant l'avortement dès qu'une échographie peut détecter un "battement du coeur" du foetus. Un terme "trompeur à ce stade du développement de l'embryon", rappelaient à raison les professionnels de la médecine. Cela fait déjà des années que le droit à l'IVG est mis en péril, dans une société qui ressemble de plus en plus... A la série télévisée The Handmaid's Tale.


https://www.terrafemina.com/article/ivg-en-caroline-du-sud-on-souhaite-la-peine-de-mort-aux-femmes-qui-avortent_a368810/1

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La pilule abortive : dernier enjeu pour le droit à l'avortement aux Etats-Unis

20 Mars 2023, 04:52am

Publié par hugo

 TERRIENNES
Droit des femmes à l'avortement aux Etats-Unis : une affaire publiqueLe droit à l'avortement, entre avancées et reculs
La pilule abortive : dernier enjeu pour le droit à l'avortement aux Etats-Unis
La mifépristone (RU 486), est une des deux pilules utilisées pour les interruptions médicamenteuses de grossesse, elle a été autorisée il y a 23 ans par l'Agence fédérale du médicament américaine. Ce que contestent des anti-avortements auprès d'un juge texan. Sa décision pourrait lancer la voie à une interdiction de la pilule abortive sur l'ensemble du territoire américain. <br />
 
La mifépristone (RU 486), est une des deux pilules utilisées pour les interruptions médicamenteuses de grossesse, elle a été autorisée il y a 23 ans par l'Agence fédérale du médicament américaine. Ce que contestent des anti-avortements auprès d'un juge texan. Sa décision pourrait lancer la voie à une interdiction de la pilule abortive sur l'ensemble du territoire américain. 
 
©AP Photo/Allen G. Breed, Fichier
15 MAR 2023
 Mise à jour 16.03.2023 à 11:55 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
La pilule abortive bientôt interdite sur l'ensemble du territoire américain ? Des anti-avortement demandent à un juge de suspendre sa légalisation. Pendant ce temps, dans la clandestinité et malgré les risques, un réseau de femmes s'organise à travers le territoire pour permettre à celles qui le souhaitent d'accéder à ce "dernier" moyen d'avorter, une pilule de plus en plus difficile à se procurer. 
"Nous sommes clairement très inquiets, comme toute la communauté médicale devrait l'être. Cela serait une première très dangereuse", estime la présidente de l'organisation de planning familial Planned Parenthood, Alexis McGill Johnson.

La bataille se joue au Texas, l'un des premiers Etats à avoir interdit le droit à l'avortement aux Etats-Unis, dès septembre 2021. De là à craindre qu'une possible interdiction de la pilule abortive s'étende à l'ensemble du territoire... Il y a de quoi. 

(Re)-lire notre article ►​Avortement : le parcours de combattantes des Texanes

C'est un magistrat ultra-conservateur d'Amarillo qui est appellé à statuer sur une demande d'opposants à l'avortement qui réclament de suspendre l'autorisation de ce moyen d'avorter, l'un des derniers encore possibles, (et encore faut-il pouvoir s'en procurer). À l'origine de ce dossier, une coalition de médecins et de groupes anti-avortement qui a porté plainte en novembre dernier contre l'Agence américaine du médicament (FDA). Ils lui reprochent d'avoir autorisé il y a 23 ans la Mifépristone (RU 486), une des deux pilules utilisées pour les interruptions médicamenteuses de grossesse. Un produit chimique susceptible selon eux de créer des complications.


[Selon le Washington Post, le juge Kacsmaryk a prévu une audience mercredi dans l'affaire des pilules abortives et a tenté de la garder secrète, invoquant des problèmes de sécurité. Il est très inhabituel de retarder intentionnellement l'affichage d'une audience au rôle public.]

La décision du juge Kacsmaryk pourrait avoir un impact aussi retentissant que l'arrêt de la Cour suprême des Etats-Unis ayant dynamité, en juin 2022, le droit à l'avortement. Depuis, une quinzaine d'Etats conservateurs ont interdit tous les avortements sur leur sol, et d'autres comme la Floride sont en voie de restreindre fortement l'accès aux IVG.


[En raison de siècles de discrimination systémique, l'interdiction de l'avortement frappe le plus durement les Noirs, les Latinas, les Autochtones et les autres personnes de couleur. Ensemble, nous devons tous nous battre. Une femme sur 3 en âge de procréer n'a plus accès à l'avortement. Au total, cela pourrait toucher à l'avenir 36 millions de personnes.]

Lire la vidéo
"Plan C" : un réseau de femmes pour résister
Elles n'avaient pas attendu la décision couperêt de la Cour suprême pour organiser la résistance. Depuis des années déjà, un groupe de femmes tente, malgré les risques, et par tous les moyens de permettre à toutes les Américaines d'avoir accès à une méthode sûre d'avortement, en cas de besoin, que constitue la pilule abortive.

Plan C est à la fois le nom d'un documentaire projeté cette semaine au grand festival South by Southwest à Austin, aux Etats-Unis, et de l'organisation au centre du film. Il retrace les montagnes russes vécues durant plus de trois ans par ces femmes engagées, entre 2019 et 2022.

Malheureusement, les anti-avortements ont en partie gagné (...) Mais de plus en plus de gens entrent en résistance et font en sorte qu'il y ait un accès aux pilules abortives. Donc il y a une alternative, il y a une réponse possible.

Tracy Droz Tragos, réalisatrice du documentaire Plan C
"Malheureusement, les anti-avortements ont en partie gagné", a déclaré à l'AFP la réalisatrice, Tracy Droz Tragos. Et "nous n'avons pas encore touché le fond aux Etats-Unis", craint-elle. "Mais de plus en plus de gens entrent en résistance et font en sorte qu'il y ait un accès" aux pilules abortives, dit-elle. "Donc il y a une alternative, il y a une réponse possible."


L'avortement médicamenteux, l'ultime solution ?
Le plan A, c'est la contraception. Ensuite, il y a le plan B, plus connu sous le nom de pilule du lendemain. Et puis, en cas de grossesse non désirée, le plan C : l'avortement médicamenteux. C'est pour mieux diffuser l'information autour de cette méthode que deux femmes, Francine Coeytaux et Elisa Wells, fondent l'association Plan C en 2015.

Elles commencent par tester les pilules pouvant être achetées sur le marché noir, sur internet, pour vérifier qu'il s'agit du vrai produit. Si oui, elles les répertorient sur leur site. Puis, durant la pandémie, face aux difficultés grandissantes pour trouver ces pilules, elles passent un appel pour recruter des médecins acceptant de les prescrire via télémédecine, et de les envoyer par la poste aux patientes.

"Après avoir parlé à environ 150 médecins, on a fini avec cinq", à la mobilisation "héroïque", raconte Elisa Wells. Plan C les aide à couvrir les coûts d'installation d'un service de téléconsultation, ou encore de licences médicales pour exercer dans plusieurs Etats. Ces femmes médecins opèrent alors malgré un flou juridique, jusqu'à ce que l'Agence américaine des médicaments (FDA) ne clarifie la situation: oui, les pilules peuvent bien être postées.

De nombreux services de téléconsultations naissent alors. Mais en juin 2022, séisme dans le pays: la Cour suprême rend aux Etats leur liberté de légiférer sur l'avortement, qui devient illégal dans une vaste partie du pays.


[Comment la réalisatrice de "Plan C" Tracy Droz Tragos prévoit de faire du bruit sur l'accès à l'avortement au Festival du film de Sundance]

Notre article ►Au Canada, la pilule abortive finalement autorisée

Un réseau sous-terrain, dans la peur
"C'est comme faire tourner un cartel de drogue, mais pour aider les gens", déclare une des femmes anonymes du documentaire. Alors que l'accès est peu à peu drastiquement restreint, un fournisseur accepte de continuer à poster les pilules vers les Etats républicains, notamment le Texas. Un réseau sous-terrain s'organise.


La peur envahit chaque scène: peur pour les femmes utilisant les pilules, peur pour celles qui les aident. Mais aussi peur que tout s'arrête, et qu'elles se retrouvent sans solution.

"J'espère que nous en avons fait assez, et que ces gens resteront en sécurité", dit la réalisatrice, en regrettant qu'un médicament autorisé depuis plus de 20 ans aux Etats-Unis se retrouve à susciter de telles opérations clandestines. "C'est une tragédie", dit-elle.

Les détails du fonctionnement mis en place ne sont pas révélés dans le film, à dessein. Les visages sont floutés, les voix déformées, les pistes brouillées concernant les lieux filmés.

Ici l'équipe du film et du réseau Plan C lors de la projection au festival de Sundance aux Etats-Unis ►


Un film trop politique ?
Trouver une plateforme qui accepte de diffuser le documentaire se révèle aujourd'hui ardu. Les interlocuteurs trouvent le film "trop politique", disent devoir rester "neutres", explique Tracy Droz Tragos, dont un premier documentaire sur l'avortement avait été acclamé par la critique. Il donnait la parole aux militants des deux bords.

Nous restons optimistes sur le fait que même face à ces restrictions injustes, l'accès à la pilule abortive continuera à être possible.

Elisa Wells, l'une des organisatrices de Plan C
Elle espère que Plan C porte un message d'espoir pour les personnes qui le verront: qu'elles sachent "qu'elles ne sont pas seules, qu'il y a un réseau qui existe".

Face à la menace du jugement attendu au Texas sur la pilule abortive, les femmes de Plan C veulent garder espoir. "Nous restons optimistes sur le fait que même face à ces restrictions injustes, l'accès à la pilule abortive continuera à être possible", martèle Elisa Wells. "Nous pensons qu'il s'agit d'une forme de résistance, et qu'elle l'emportera."
 


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►Faut-il se méfier de la pilule du lendemain ? [à vrai dire]


 

TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
 Mise à jour 16.03.2023 à 11:55
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