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Suicide : plus de 7% des 18-75 ans en ont déjà fait une tentative,sante

5 Février 2019, 17:34pm

Publié par hugo

Suicide : plus de 7% des 18-75 ans en ont déjà fait une tentative
Selon Santé publique France, près d’un Français sur 20 a pensé passer à l'acte au cours des douze derniers mois.
Par la rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP
Rédigé le 05/02/2019
 
Suicide : plus de 7% des 18-75 ans en ont déjà fait une tentative
Selon des chiffres dévoilés ce mardi à l'occasion de la journée nationale de la prévention du suicide, "4,7% des 18-75 ans (ont) déclaré avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois, 7,2% (ont) tenté de se suicider au cours de leur vie et 0,39% au cours de l'année". La plupart des adultes qui ont déjà tenté de se suicider l'ont fait entre 15 et 19 ans, et parmi les tentatives de suicide chez les femmes, 30% ont eu lieu à cet âge (contre 19,5% chez les hommes).
Plus de décès chez les hommes
Les données, publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), portent sur 2017 et sont basées sur le baromètre de l’agence sanitaire Santé publique France, pour lequel 25.000 personnes ont été interrogées. Ce bulletin ne fournit pas de nouveaux chiffres de la mortalité par suicide mais se focalise sur les pensées suicidaires et les tentatives.
S’il y a proportionnellement plus de tentatives de suicide chez les femmes (9,9% d'entre elles disent être passées à l'acte) que chez les hommes (4,4%), les hommes meurent cependant plus. "L'un des facteurs explicatifs serait l'utilisation de moyens plus létaux chez les hommes (armes à feu, pendaison) entraînant, malgré un plus faible nombre de tentatives, davantage de décès que chez les femmes", relèvent les auteurs du BEH.
Episode dépressif caractérisé : un facteur de risque majeur
Selon le bulletin, certaines caractéristiques sont associées aux comportements suicidaires : "le fait d’être une femme, les situations financières difficiles, le fait d'être célibataire, divorcé ou veuf, l'inactivité professionnelle ainsi que les événements traumatisants". Parmi ces évènements traumatisants, "les évènements de vie douloureux pendant l’enfance ou l’adolescence, tels que le décès ou la maladie d’un proche, un climat de violence familiale et surtout le fait d’avoir subi des violences sexuelles (…) semblent être des déterminants majeurs des passages à l’acte suicidaire au cours de la vie", indiquent les auteurs de l’étude. Enfin, pour les hommes comme pour les femmes, "le facteur le plus associé aux pensées suicidaires est d'avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l'année", souligne le BEH.
Les adolescents non pris en compte
Les auteurs reconnaissent toutefois une limite importante à cette étude : "l'enquête n'interroge pas la population des adolescents (moins de 18 ans), très concernée par ce problème de santé publique, notamment les jeunes filles de 15-19 ans pour lesquelles le taux d'hospitalisation pour tentative de suicide est le plus élevé".
Selon des chiffres publiés l'an dernier par l'Observatoire national du suicide (ONS), le suicide a été la cause de 8.885 morts en France métropolitaine en 2014 (6.661 hommes et 2.224 femmes).
Dans un communiqué distinct, l'association Phare Enfants-Parents déplore, elle, que le suicide "ne fasse pas plus l'objet de campagnes de prévention et d'informations du public".
Voir aussi sur Allodocteurs.fr

https://www.allodocteurs.fr/maladies/psychiatrie/suicide/suicide-plus-de-7-des-18-75-ans-en-ont-deja-fait-une-tentative_26408.html

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Les Italiennes entrent en résistance,femmes,ivg,sante

5 Février 2019, 08:00am

Publié par hugo

 Les Italiennes entrent en résistance
Publié le 31 janvier 2019 à 16h36
© Aglaë Bory
La coalition souverainiste-populiste au pouvoir menace les droits des femmes. Alors, elles s'organisent contre cette politique rétrograde.
En ce jeudi morne de janvier, Rome a mis ses habits d'hiver. Ciel cristallin, mais températures en forte baisse. Pas de quoi, pourtant, décourager les militantes de Non una di meno (« pas une de moins », en français), le mouvement fondé en 2016, qui, désormais, incarne la lutte féministe italienne face au gouvernement de coalition - La Ligue, d'extrême droite, et le Mouvement 5 Étoiles, populiste - et ses projets de loi fort inquiétants pour les droits des femmes. Ce soir-là, rendez-vous est donc donné près du quartier San Lorenzo dans une salle « occupée », sorte de squat organisé et autogéré comme il en existe des dizaines dans la ville. Objet du meeting : préparer la journée du 8 mars et mettre sur pied les modalités d'une grève. Plus d'une cinquantaine de personnes, plutôt trentenaires mais pas seulement, ont afflué dans ce hangar à peine chauffé. Très vite, l'air est saturé d'une intense fumée de cigarettes. L'ambiance est à l'AG quasi vintage, clope au bec et protagonistes assises en rond pour se distribuer équitablement la parole. Les quelques hommes présents restent en retrait : « La mixité n'est pas notre priorité », confie une participante sur une note d'euphémisme.

Simona, bénévole à la Maison des femmes Lucha y Siesta
Pendant des heures, ces jeunes femmes engagées parleront de la situation des migrants que les décrets de sécurité et d'immigration Salvini (du nom du ministre de l'Intérieur d'extrême droite, Matteo Salvini) empêchent d'accoster en Italie, créant chaque fois de nouveaux drames humanitaires. Elles échangeront aussi à propos des menaces qu'elles sentent peser sur elles, dans un pays où les luttes féministes des années 1970 ont pourtant permis la conquête de nombreux droits, tel l' IVG. « Aujourd'hui, la situation est catastrophique, note Milena Fanizza, psychologue dans un centre de Planning familial et présente à la réunion. On a l'impression que le gouvernement veut revenir en arrière. Effacer les combats et les droits des femmes. » Un sentiment d'amertume ? « Non, c'est de la rage que l'on ressent », répond posément Carla Quinto, avocate et l'une des membres fondatrices de Non una di meno. Le 24 novembre dernier, c'est cette rage, à tout le moins une détermination sans faille, qui a fait descendre les foules dans les rues de Rome. Voilà longtemps, en effet, que la capitale italienne n'avait connu de manifestation féministe aussi suivie. « C'était une fête, relate Alessandra Di Pietro, journaliste politique sur la chaîne de télévision Rai 3. Ces derniers temps, le mouvement féministe est comme une vague qui ne cesse de gonfler. »
Milena Fanizza, psychologue au Planning familial
Il faut dire que les raisons de se mobiliser ne manquent pas. Le gouvernement souverainiste-populiste a pris ses fonctions le 1 er juin dernier. Et, comme il fallait s'y attendre, la question d'une réforme du droit de la famille est très vite arrivée sur la table. À la tête de cette croisade pour rendre, notamment, le divorce plus difficile se trouve le sénateur ultra conservateur et proche des groupes de pression catholiques intégristes Simone Pillon. Son projet, actuellement discuté au Sénat, a opéré comme un détonateur pour beaucoup de femmes. Et se révèle bien dans l'esprit du temps.
Une affiche pour la grève féministe le 8 mars prochain
« Le texte vise à rendre le divorce beaucoup plus difficile car il sera plus cher à financer, décrypte Carla Quinto. Il prévoit l'obligation de recourir, avant le passage devant le juge, à un médiateur familial - payant - chargé de tout faire pour tenter de réconcilier le couple. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le sénateur Pillon est lui-même à la tête d'une entreprise privée de médiation familiale... Le projet propose également de supprimer la pension alimentaire en instaurant une garde alternée à 50/50 systématique. Sous couvert d'un texte égalitaire, ces inflexions - qui répondent en partie à une demande récurrente de lobbys de pères séparés très virulents, type 'masculinistes' - auraient pour conséquence de fragiliser et de précariser encore plus les mères. Car, sans pension, comment compenser le fossé de niveau de vie séparant un homme qui travaille à plein temps d'une femme qui s'occupe souvent plus des enfants et est forcée d'accepter davantage de temps partiel ? » Même s'il a peu de chances d'être adopté en l'état, le projet Pillon n'est que l'arbre cachant une forêt de menaces de régression.
Maria avec le manifeste de Non una di meno
La preuve ? Il est un autre point on ne peut plus noir au tableau de la condition féminine chez nos voisins transalpins : les difficultés d'accès à l'IVG. Car la loi 194 de 1978 légalisant l'avortement autorise les médecins à arguer de leur objection de conscience pour ne pas effectuer les interruptions de grossesse. Et les cas de refus se multiplient ces derniers temps. Selon la presse italienne, on peut compter jusqu'à 90 % de médecins objecteurs dans certaines régions. C'est le cas par exemple en Sicile. Par ailleurs, certaines municipalités adoptent des motions rendant l'accès à l'IVG plus difficile ou favorisant l'information pro-vie. À Rome, une proposition de ce genre a récemment été repoussée.
« Les catholiques conservateurs sont en train de mettre la main sur la santé, l'école ... et imposent donc leur vision ultra traditionnelle »
Elisabetta Canitano, gynécologue et militante des droits des femmes
Elisabetta Canitano, gynécologue proche désormais de la retraite, s'est battue toute sa vie pour le droit à l'IVG. Passionnée, engagée, enflammée : elle est de ces personnalités charismatiques qui peuvent faire bouger des montagnes - et ce fut le cas, souvent, dans son parcours militant. Mais cette fois, elle avoue que la tâche est ardue. Lorsque nous la retrouvons un soir, après sa dernière consultation, dans le petit bureau blafard qu'elle occupe à la Maison des femmes, institution féministe du Trastevere, elle est en verve mais d'humeur sombre. Elle semble même assez désespérée. Car le tableau qu'elle brosse est apocalyptique. « Avec ce gouvernement, nous n'avons plus de lignes de défense face aux lobbys de l'Église, dénonce-t-elle. Les catholiques conservateurs sont en train de mettre la main sur le secteur de la santé, de l'école... et imposent leur vision ultra traditionnelle. Dans le même temps, il n'y a plus d'argent pour le secteur public, plus de budget pour les écoles et les hôpitaux. Des universités catholiques forment les médecins, qui deviennent ensuite objecteurs. Les cliniques privées catholiques font de la propagande pro-vie. C'est un cauchemar. » Un drame, en particulier, a inquiété l'opinion l'an passé : la mort de Valentina Milluzzo est devenue pour beaucoup d'Italiennes le symbole d'un grave dysfonctionnement. « Cette jeune femme de 32 ans était enceinte de jumeaux, raconte encore Elisabetta Canitano. Elle est morte après une fausse couche et d'atroces souffrances car les médecins ne voulaient pas pratiquer l'avortement qui aurait pu la sauver. 'Tant que le coeur du foetus bat, je ne peux rien faire', aurait dit le médecin objecteur. Nous n'oublierons jamais Valentina Milluzzo. »
Réunion de Non una di meno dans un squat de San Lorenzo
La médecin lutte chaque jour, pied à pied, pour permettre aux femmes qui le souhaitent de pouvoir avorter dans de bonnes conditions, que l'IVG soit un choix ou une nécessité thérapeutique en cas de danger pour la santé de la mère ou de l'enfant. « Nous envoyons des femmes avorter en France lorsqu'elles ont passé le délai légal de vingt-quatre semaines ou qu'elles ne trouvent pas de structures », reprend-elle. Elisabetta Canitano n'abandonnera jamais, mais elle exprime toutefois une grande lassitude. Malheureusement, l'on pourrait multiplier les exemples de lois, projets de loi ou décrets menaçant la liberté des femmes, et qui sont actuellement à l'étude. C'est une réforme du congé maternité qui risque d'encourager les femmes enceintes à travailler jusqu'au terme, une proposition de loi sur la violence domestique qui entend la banaliser en parlant de « conflictualité » plutôt que de violence, des subventions en baisse pour toutes les associations féministes, etc. La liste est à donner le tournis, mais a le mérite d'éclairer de manière crue les soubassements idéologiques de ce gouvernement populiste. « La famille traditionnelle est au coeur du projet politique du gouvernement actuel », confirme la journaliste Alessandra Di Pietro.
« Les femmes sont la seule force d'opposition, elles seules descendent en nombre dans la rue »
Linda Laura Sabbadini, statisticienne spécialisée dans les questions de genre
Pour enfoncer le clou, il n’y a qu’à écouter Linda Laura Sabbadini, statisticienne spécialisée dans les questions de genre. Elle est l’une des expertes auditionnées dans le cadre des commissions organisées par le Sénat avant le vote sur le projet Pillon. De son point de vue aussi, le constat est sans appel : « La situation des femmes est critique. » Avec elle, pas de tergiversation, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Elle les assène l’un après l’autre avec calme, sûre de son effet. « Le taux d’emploi des femmes est très bas, 49 %, avec des grandes disparités entre le nord et le sud du pays. Dans le Sud, elles sont 30 % seulement à travailler. Les femmes prennent en charge 70 % des tâches domestiques et 25 % d’entre elles quittent leur job après leur premier enfant. Si la pension alimentaire était supprimée, nombre de femmes verraient leur niveau de vie baisser de 50 %. » Notre experte pourrait continuer longtemps… Mais elle se réjouit aussi de la mobilisation actuelle. « Les femmes sont la seule force d’opposition aujourd’hui, elles seules descendent en nombre dans la rue. Je suis optimiste car tout peut arriver lorsque les femmes arrivent à s’entendre ! » dit-elle en souriant.
Zoe, militante de Non una di meno, est aussi engagée auprès des migrants
Voilà pourquoi de plus en plus de jeunes Italiennes rejoignent Non una di meno. « On compte pour l’instant autour de 5 000 personnes actives, mais aussi beaucoup de soutiens », souligne Maria, membre du mouvement. Elles viennent de tous les horizons et ne veulent plus rien « laisser passer ». Ainsi, Zoe, doctorante en sciences politiques et travailleuse précaire qui se bat aussi bien pour ses convictions féministes que « pour l’accueil des migrants rendu si difficile dernièrement ». Serena est employée dans une librairie et s’intéresse à la discrimination des femmes dans le travail. Simona, crâne rasé et idées claires, est bénévole à Lucha y Siesta, une Maison des femmes dans un quartier populaire de Rome. Tatiana est avocate et engagée depuis toujours.
Maria Brighi et Loretta Bondì, de la Maison des femmes de Trastevere
Toutes sont prêtes à accomplir aujourd’hui ce que leurs aînées ont accompli hier : partir au combat. « La xénophobie et le sexisme marchent toujours ensemble », note Loretta Bondì, pétillante avocate et membre du conseil de direction de la Maison des femmes du Trastevere, lieu de mémoire des luttes féministes menacé de fermeture par la municipalité de Rome (et notamment par la très contestée maire Virginia Raggi, du Mouvement 5 Étoiles). Comme toutes les femmes rencontrées, Loretta Bondì raconte avoir constaté au quotidien qu’« une parole réactionnaire s’est libérée », qui permet de dire sans honte son homophobie, de laisser libre cours à sa misogynie ou de crier des insultes racistes dans les stades comme ce fut le cas ces dernières semaines. De quoi, effectivement, réveiller la rage militante.
> Cet article a été publié dans le magazine ELLE du 25 janvier 2019.   Abonnez-vous ici.
Simone Veil : le discours qui a bouleversé la vie de milliers de Françaises

Volume 90%
Par
 
Nathalie Dolivo
À lire également

http://www.elle.fr/Societe/News/les-italiennes-entrent-en-resistance-3752783
 

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Prise de pilule en continu : et si on laissait les femmes choisir ?,femmes,sante,

3 Février 2019, 12:30pm

Publié par hugo


Prise de pilule en continu : et si on laissait les femmes choisir ?
Le Collège des gynécologues britannique a rappelé que les pauses dans la prise de pilule n’ont aucun intérêt médical. Mais certaines femmes préfèrent ne pas enchaîner les plaquettes pour différentes raisons.
Par Maud Le Rest
Rédigé le 29/01/2019
 
© Pixabay
"Il n’y a aucun bénéfice pour la santé à stopper la prise de pilule contraceptive pendant sept jours. Les femmes peuvent arrêter la prise moins souvent – ou ne pas l’arrêter du tout – afin d’éviter des saignements mensuels, des crampes ou d’autres symptômes", a déclaré la Faculté de santé sexuelle et reproductive britannique (FSRH, l’équivalent du Collège national des gynécologues et obstétriciens français – CNGOF) dans de nouvelles recommandations publiées le 21 janvier. La FSRH a par ailleurs affirmé que réduire les pauses à quatre jours peut diminuer le risque de grossesse non désirée.
La prise de pilule empêche l’ovulation. Le cycle est en sommeil, d’où une absence de menstruations. L’arrêt de la prise entraîne des saignements, que certaines femmes confondent avec des règles. "C’est un pur leurre, un faux cycle dû à des variations hormonales", explique la Dre Marie-Laure Brival. Ces fausses règles se déclenchent donc même quand la femme est enceinte.
La pilule originellement pensée pour être prise en continu
En réaction à ces nouvelles recommandations, le quotidien The Telegraph a relayé les propos du Pr John Guillebaud, médecin et spécialiste de la contraception, qui affirme que la prise de pilule a été pensée sur une période de 21 jours "pour que le pape l’accepte". Si l’assertion peut étonner au premier abord, elle n'est pas si absurde. Le Pr Guillebaud poursuit : selon lui, dans les années 1960, l’Eglise catholique étant très influente, faire accepter le principe de la pilule contraceptive aux sociétés européennes n’était pas chose aisée. Aussi, pour ne pas "dénaturer" la femme, a-t-il été décidé de faire en sorte que celle-ci continue à saigner chaque mois. [N.B. Pour rappel, la pilule contraceptive a été pensée pour être prise en continu, mais faire une pause de quelques jours déclenche de "fausses règles" (voir encadré).]
Toutefois, l’hypothèse du Pr John Guillebaud n’est pas suffisante pour la Dre Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne et cheffe de service à la maternité des Lilas. Selon elle, si le facteur religieux est effectivement à prendre en compte, il ne doit pas éclipser les raisons d'ordre psychologique qui ont pu conduire à la commercialisation des plaquettes de 21 jours. Car certaines femmes sont "en demande" de règles". "Je vois beaucoup de patientes qui souhaitent avoir des simili-menstrues", affirme la Dre Brival. Le plus souvent d’ailleurs, les raisons avancées ne sont pas d’ordre religieux : quand celles-ci constatent une absence de règles, elles s’inquiètent. "Dans l’inconscient collectif, une femme doit saigner, se vider de son sang pour nettoyer les impuretés", explique Marie-Laure Brival.
"Une pression sur le corps des femmes"
La gynécologue revient par ailleurs sur les recommandations de la FSRH. Si celles-ci sont indiscutables sur le strict plan médical, la Dre Brival juge qu’elles sont amenées de manière trop abrupte. "On ne se demande pas ce que veulent les femmes. Encore une fois, il y a une pression sur leur corps exercée par la médecine", estime la gynécologue. Pour elle, émettre des avis sans prendre la peine de les expliquer aux principales concernées est contre-productif. Elle remet par ailleurs en cause l’un des arguments principaux de la FSRH, qui affirme que les pauses entres les plaquettes augmentent le risque de grossesse non désirée : pour la gynécologue, c’est avant tout le manque d’information et l’absence de choix qui entraînent de telles grossesses. Et pour cause : certaines femmes, inquiètent de ne pas avoir de règles, arrêtent leur contraception pour les déclencher, et tombent enceintes.
"Certaines patientes veulent cacher leur prise de contraception"
Pour la Dre Marie Msika-Razon, médecin généraliste et membre du Planning Familial, les recommandations du FSRH oublient par ailleurs de prendre en compte les raisons personnelles et physiologiques qui peuvent pousser certaines femmes à faire des pauses entre leurs plaquettes. "Certaines patientes veulent cacher leur prise de contraception car elles vivent dans un milieu familial violent, où on surveille leur cycle. D’autres ne supportent pas la prise de pilule en continu et ont des spottings", note-t-elle. Ce que la médecin constate par ailleurs lorsqu’elle anime des groupes de parole au Planning Familial, c’est qu’il y a autant de femmes qui souhaitent supprimer leurs règles que de femmes qui souhaitent les "garder".
Pour elle comme pour la Dre Brival, le principal est donc d’informer les patientes sur le fonctionnement de leur cycle, afin qu’elles puissent choisir un mode de contraception en connaissance de cause. Pour les deux médecins, en aucun cas imposer la prise de pilule en continu n’est une solution. Pourtant, à lire les recommandations du FSRH, et dans l'hypothèse qu'elles soient un jour partagées par le CNGOF, cette voie pourrait bien être envisagée. D’où un risque, pour Marie Msika-Razon, que les laboratoires finissent par imposer la plaquette de 28 jours, sans que les principales intéressées n’en aient compris l’utilité.

https://www.allodocteurs.fr/sexo/contraception/prise-de-pilule-en-continu-et-si-on-laissait-les-femmes-choisir_26346.html

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A quoi ressemblera 2084 ? Le Moment Meurice,

1 Février 2019, 09:50am

Publié par hugo

 A quoi ressemblera 2084 ? Le Moment Meurice
France Inter
Ajoutée le 31 janv. 2019

Abonné 332 k
 
Guillaume Meurice s'est rendu la Maddy Keynote 2019, organisé par le magazine Maddyness, pour savoir à quoi ressemblera une journée en 2084. Oreilles sensibles aux start-up et conf call asap, éloignez vous.
 
Le Moment Meurice - (31 Janvier 2019 - Malik Zidi)
Retrouvez « Le Moment Meurice » dans Par Jupiter ! sur France Inter et sur https://www.franceinter.fr/emissions/...
Catégorie
Humour
Moins

https://www.youtube.com/watch?v=VwSE9byMMTE

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3 bonnes raisons de regarder l’enquête d’“Envoyé Spécial” sur la GPA,femmes,sante,

1 Février 2019, 09:40am

Publié par hugo

 Télévision
3 bonnes raisons de regarder l’enquête d’“Envoyé Spécial” sur la GPA
Publié le 31 janvier 2019 à 0:30
Ce jeudi 31 janvier, Envoyé Spécial sur France 2 diffuse un reportage sur la GPA en France. L’émission d’Élise Lucet plonge dans un monde souterrain et illégal, celui des Françaises qui proposent sur Internet de porter l’enfant d’un couple qui ne peut en avoir. On vous donne trois bonnes raisons de regarder cette enquête.
 
 
© Envoyé Spécial
Alors qu’une révision des lois de bioéthique, plusieurs fois reportée, est attendue à l’été prochain, le recours à une mère porteuse continue à diviser la société française. D’un côté, les pouvoirs publics réaffirment l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA), en raison du risque de “marchandisation du corps humain”. Elle est passible de six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende. Sa légalisation n’est pas au programme du futur débat à l’Assemblée nationale. De l’autre côté, l’opinion française semble glisser doucement vers plus de souplesse au sujet des mères porteuses. Un sondage BVA pour L’Obs affirmait en mars dernier que 55% des Français se disent d’accord avec la GPA. Ces derniers temps, le cas de jumelles nées d’une mère porteuse à l’étranger et bataillant pour la reconnaissance de leur identité a défrayé la chronique.
Mais qu’en est-il des mères porteuses françaises? “Quand on a tout essayé pour avoir un enfant, quel que soit le moyen, on y va.” Marie et Jérôme, parents d’un fils, étaient prêts à tout pour avoir un second enfant, quitte à rentrer dans l’illégalité. Après l’ablation de l’utérus de Marie et face aux méandres administratifs de l’adoption, pour laquelle ils ne sont pas prioritaires, le couple s’est tourné vers la GPA. Sur Internet, ils sont entrés en contact avec une Française prête à porter leur bébé. Le projet a finalement échoué à cause de problèmes de santé de la mère porteuse. C’est sur ce témoignage que s’ouvre l’enquête d’Envoyé Spécial consacrée à la GPA en France, diffusée ce jeudi 31 janvier et intitulée Bébé sur Internet: le marché clandestin. On vous donne trois bonnes raisons de regarder ce reportage signé Matthieu Boisseau, Emmanuel Bach, Rémi Bonnefoy et Benoît Sauvage.
 
Pour découvrir un univers sous les radars médiatique et politique
Envoyé Spécial nous met face à une réalité méconnue: bien qu’illégal, il existe en France un marché pour les mères porteuses. En l’échange de plusieurs milliers d’euros, en moyenne 20 000 euros selon les journalistes, des Françaises offrent de porter l’enfant de couples hétérosexuels ou homosexuels qui ne peuvent en avoir. Comment expliquer le silence autour de cette pratique? “On n’a aucune idée de l’ampleur de ce phénomène en terme de chiffres, précise le réalisateur Matthieu Boisseau. Il n’y a aucune donnée officielle, mais je pense que ça reste des cas rares.”
Clandestine, la GPA en France reste forcément confidentielle: “Les gens qui s’engagent dans des parcours comme celui-ci informent très peu de personnes autour d’eux”, poursuit le journaliste. C’est donc sur Internet que se déploie ce marché souterrain. En quelques clics, sont accessibles sur des forums comme Doctissimo ou Auféminin des centaines d’annonces pour trouver la “fée” idéale, le surnom des mères porteuses, rédigées avec précision et sans ambiguïté. Ce qui frappe avant tout dans le reportage, c’est bien ce décalage entre le tabou public lié à l’illégalité et la facilité d’accès au sujet en ligne.
 
Teaser de l’émission Envoyé Spécial consacrée à la GPA
 
Pour entendre des témoignages rares
Outre Marie et Jérôme, le reportage va à la rencontre de différentes personnes -quasiment toutes anonymes- engagées d’une manière ou d’une autre dans une GPA en France. On entend ainsi le témoignage fort d’une femme, mère porteuse à deux reprises, pour qui cet acte “généreux” entre dans la droite ligne de son féminisme: “Pourquoi on n’aurait pas le droit d’être enceinte pour donner cet enfant à des personnes qui veulent donner de l’amour?”, défend-t-elle. D’autres discours de potentielles mères porteuses ont été récoltés en caméra cachée. “Si on se présentait toujours en tant que journaliste, on risquait d’avoir une vision édulcorée de la réalité. De ne pas savoir ce qui se dit vraiment pendant les rendez-vous (Ndlr: entre couple demandeur et mère potentielle)”, justifie Matthieu Boisseau. Ces séquences donnent à voir la difficulté à juger la sincérité de la démarche de ces femmes, entre intérêt financier et acte altruiste. Par la multiplicité des témoignages, le sujet touche du doigt la complexité du débat éthique autour de la GPA.
 
Extrait de l’émission Envoyé Spécial consacrée à la GPA
 
Pour le ton du reportage: sans complaisance ni sensationnalisme
Loin du style tapageur d’un Enquête Exclusive, le travail d’Envoyé Spécial reste fidèle à une démarche journalistique sans parti pris. Il donne la parole à des pro-GPA, notamment un gynécologue et des avocats qui s’engagent à visage découvert. Mais les journalistes n’occultent pas non plus les dangers d’une pratique hors-la-loi. Par exemple l’histoire d’Alexandre et Anthony, victimes d’une arnaque. La mère porteuse a confié le fils biologique d’Alexandre à un autre couple, hétérosexuel, à la naissance du bébé. Les deux hommes ont porté l’affaire devant les tribunaux, qui a estimé que l’enfant (âgé de 6 ans aujourd’hui) devait rester dans la famille qui l’ont élevé. Ils se sont pourvus en Cassation.
Dans le débat toujours brûlant de la GPA, cette enquête télévisée réussit à sortir de la seule thématique de “marchandisation du corps” -sans éluder la question financière- et risque bien de faire parler d’elle, tant du côté des pro que des anti-mères porteuses.
Elise Koutnouyan

http://cheekmagazine.fr/societe/envoye-special-gpa-bebe-internet-marche-clandestin/

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Pollution aux particules fines : comment la RATP met en danger la santé des travailleurs et des usagers,sante

1 Février 2019, 09:10am

Publié par hugo

 Accueil > Décrypter > Pollution aux particules fines : comment la RATP met en danger la santé des (...)
Métro
Pollution aux particules fines : comment la RATP met en danger la santé des travailleurs et des usagers
par Nolwenn Weiler 28 janvier 2019
 
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Dans le métro, ses quais, ses couloirs, l’air est chargé en particules fines. En cause : la pollution du trafic routier qui s’engouffre dans les tunnels, les systèmes de freinage des trains, ou encore les outils utilisés pour les travaux de maintenance, qui fonctionnent au diesel. Conséquence : cinq millions d’usagers respirent quotidiennement des niveaux élevés de particules fines, et une surmortalité chez certains travailleurs, plus exposés que les passagers. Les poseurs de voie, souvent des sous-traitants, sont les plus touchés. La RATP, parfaitement au courant de la situation, ne semble pas pressée d’agir, malgré les mises en garde de différentes autorités sanitaires et des syndicats. Enquête.
Certains conducteurs de métro parisiens sont inquiets pour leur santé, et pour celle de leurs voyageurs. En cause : la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines, très chargé en particules fines. Leurs collègues du RER, qui emmènent les voyageurs d’une banlieue à l’autre, partagent leur préoccupation. Une récente étude menée par la Régie autonome des transports parisien (RATP) auprès de ses agents révèle des taux moyens d’exposition aux particules fines très supérieurs aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Sur les quais et dans les couloirs du métro, ces taux oscillent entre 91 et 207 micro-grammes(µg)/m³ d’air pour les particules de diamètre inférieur à 10 microns (µ) (les PM10) [1]. Soit un niveau deux à quatre fois supérieurs au seuil critique : selon l’OMS, il ne faut pas dépasser les 50 µg/m³ plus de trois jours par an, car ces particules sont capables de pénétrer et de se loger profondément à l’intérieur du système respiratoire.
« L’exposition chronique aux particules contribue au risque de développer des maladies cardiovasculaires, respiratoires, et des cancers pulmonaires », alerte l’OMS, rappelant que les particules dont le diamètre n’excède pas 2,5 µ (les PM 2,5) sont si fines qu’elles peuvent franchir la barrière pulmonaire et se retrouver dans la circulation sanguine. La limite à ne pas dépasser – toujours plus de trois jours par an – pour ces particules encore plus fines est de 25 µg/m³. On est là encore bien au-delà dans le métro parisien, puisque 80 % des mesures effectuées auprès des agents RATP en 2017 sont comprises entre 48 et 108 µg/m³ d’air !
Les émissions s’envolent aux heures de pointe
D’où viennent de telles concentration de particules ? Elle sont d’abord issues de l’air urbain extérieur – pollué par la circulation automobile – qui pénètre dans les enceintes souterraines. Ces particules proviennent aussi du diesel utilisé lors des travaux de maintenance nocturnes. Autres sources de diffusion : les systèmes de freinage des métros et RER. « La friction entre les freins et les roues, et entre les roues et les rails libère d’importantes quantités de particules », détaille François-Xavier Arouls, conducteur de métro et secrétaire du syndicat Solidaires RATP. Aux heures de pointe, quand les trains sont chargés et leurs cadences élevées, les systèmes de freinage sont très sollicités et les émissions de particules s’envolent.
« Les chiffres que nous avons sont des moyennes, qui cachent parfois des chiffres bien plus élevés, souligne François-Xavier Arouls. Sur la ligne 8, on est à 208 µg de PM10 par m³. C’est plus de quatre fois les normes préconisées par l’OMS !  » Les conducteurs ne sont pas les seuls exposés : les agents de manœuvre – qui préparent les trains pour les départs –, les contrôleurs qui circulent entre les rames et sur les quais et les personnes aux guichets le sont pendant toute la durée de leur travail. Idem pour les agents de sécurité, ou chargés de l’organisation des transports. Soit plusieurs milliers de personnes concernées par cet environnement de travail très pollué. Sans oublier les usagers, exposés ponctuellement mais régulièrement, à ces taux élevés de particules.
« C’est la première fois qu’un gouvernement refuse de nous recevoir à ce propos »
Étrangement, « il n’existe pour l’heure aucune norme en matière de particules dans les espaces souterrains », avance la RATP, qui estime par ailleurs que la qualité de l’air dans ses espaces souterrains est « globalement bonne ». « Quand on échange avec nos dirigeants sur la qualité de l’air, ils brandissent sans cesse le code du travail qui affirme que dans les locaux « à pollution spécifique », on peut être exposés à 5000 µg/m³ pendant huit heures », proteste François-Xavier Arouls.
Pour contrer cet argumentaire, et tâcher de protéger les agents RATP, les syndicats réclament la mise en place d’une norme plus restrictive, alignée sur les recommandations de l’OMS qui défend des seuils limite 100 fois moins élevés. « Les poumons des travailleurs ne sont pas différents de ceux des autres citoyens », argumente Patrick Rossi, secrétaire fédéral santé au travail de la CFDT, engagé de longue date sur cette question de la qualité de l’air dans le métro. Du côté des autorités sanitaires nationales, on réclame une nouvelle norme depuis près de vingt ans [2]. Sans succès.
En 2016, la CFDT a même saisi le Conseil d’État pour demander l’abrogation de l’article R 4222-10 du code du travail, qui définit cette norme des 5000 µg/m³. Leur demande est rejetée, au motif que le gouvernement a commandé à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) un rapport pour lui permettre de revoir cette norme. « Le Conseil d’État a donc reconnu que l’on avait besoin d’une nouvelle norme, analyse Patrick Rossi. Mais nous sommes sans nouvelles du fameux rapport qu’est censé fournir l’Anses. Le ministère du Travail ne répond pas non plus à nos questions. D’ailleurs, c’est la première fois qu’un gouvernement refuse de nous recevoir à ce propos. »
Les personnels de maintenance plus exposés
S’il y a des pics aux heures de pointe, c’est la nuit, au moment où sont réalisées les opérations de maintenance, que les taux de particules sont les plus élevés. « La nuit, quand l’électricité est coupée, les trains de travaux qui circulent sur les voies du RER marchent au diesel », décrit Eric Sauvanet, conducteur de RER et membre de Solidaires RATP. Interrogée sur le sujet, la direction de la RATP a répondu à Basta !, par mail, que tous les trains de travaux du métro sont électriques, alors que ceux du RER sont équipés de doubles systèmes. « Mais la quasi-totalité du matériel de travaux transporté par ces trains fonctionne au diesel, proteste Eric Sauvanet. Les tirefonneuses avec lesquelles on boulonne ou déboulonne les rails, les meuleuses, les engins de soudure... » « Les systèmes de freinage émettent beaucoup de particules parce qu’ils sont très lourds et freinent très dur », ajoute de son côté François-Xavier Arouls.
Des mesures sont disponibles en ligne, pour trois stations de métro [3]. Sur la ligne 4 station Châtelet, les instruments ont par exemple mesuré un pic à 739 µg/m3 de PM10 le 22 novembre à 6h du matin, ou encore 433 µg le 29 novembre à 2h, et à nouveau 789 µg/m3 dans la nuit du 2 au 3 décembre 2018 ! Le graphique ci-dessous, réalisé par Basta ! à partir des données fournies par la RATP, montre le taux de PM10, heure par heure, sur une période de 12 jours, du 22 novembre au 4 décembre 2018 à minuit. La ligne rouge représente la recommandation formulée par l’OMS, 50 µg/m3, à laquelle une personne, selon l’organisation internationale, ne doit pas être exposée plus de trois jours par an (cliquer sur le graphique pour l’agrandir).
 
Sous-traitance des risques
En 2015, dans un rapport d’expertise consacré à la pollution de l’air dans le métro et les risques pour la santé des travailleurs, l’Anses estimait qu’environ 4000 personnes étaient chargées de la maintenance dans les tunnels du métro et du RER. La moitié d’entre elles étaient des sous-traitants. Sur le colossal chantier de renouvellement des rails du RER A, l’entreprise sous-traitante Colas rail (filiale de Bouygues) annonçait en juillet 2015 que 157 opérateurs et techniciens RATP avaient été mobilisés, ainsi que plus de 200 sous-traitants.
« Sur ce genre de chantier, les personnels RATP sont des techniciens et coordonnateurs. Ils ne sont pas tous sous terre, contrairement au personnel sous-traitant, affirme François-Xavier Arouls. Quand des conducteurs RATP amènent des trains de travaux jusqu’aux chantiers, ils ont pour mission de quitter les lieux ensuite, pour éviter d’être exposés au diesel. » Un médecin du travail, qui se souvient des conditions de vie et de travail très rudes des poseurs de voie, confirme cette sous-traitance des risques : « C’est si dur que ces activités sont désormais largement sous-traitées. C’est un peu comme dans le nucléaire. Les tâches les plus dangereuses sont confiées à des sous-traitants, qui sont surveillés et encadrés par des agents RATP. »
Diesel, amiante, silice : un cocktail explosif
« La réfection des voies, ce sont vraiment des travaux lourds, reprend Eric Sauvanet. Il faut démonter les anciens rails et traverses à coups de tirefonneuse et de meuleuses, puis retirer le ballast avec d’énormes machines, et finir parfois au marteau piqueur. Les trains remplis de cailloux émettent des nuages de poussière invraisemblables. » Les efforts physiques intenses que produisent les travailleurs peuvent multiplient par trois, quatre ou dix les volumes d’air inhalés. Aux poussières - cancérogènes - de silice qui se trouvent dans le ballast, s’ajoute parfois de l’amiante que les travailleurs de la RATP ont utilisée jusqu’en 1997, année de son interdiction en France [4].
Ce n’est pas tout : les fumées de soudage sont elles-aussi cancérogènes. « Ces expositions s’ajoutent aux autres facteurs de risques pour la santé tels que le confinement, le bruit, les délais contraints, la charge physique, la chaleur ou le travail de nuit », s’alarmait l’Anses en 2015. Les travailleurs de la maintenance, qu’ils soient agents RATP ou sous-traitants, n’ont pas été inclus dans les mesures effectuées en 2017 par la RATP auprès de son personnel. L’un des prétextes avancés était le port d’équipements de protection, censés protéger les voies respiratoires. Mais la mention de ces équipements arrache toujours un sourire de dépit aux médecins du travail, et à fortiori aux ouvriers : il est impossible de travailler normalement en les portant, tant ils gênent la respiration. A moins de revoir radicalement les cadences de travail...
Surmortalité effrayante des poseurs de voies
En 2000, la RATP a lancé une étude de cohorte, en collaboration avec l’Institut de veille sanitaire (INVS) pour analyser la mortalité des agents de la régie entre 1980 et 1999. La RATP a beaucoup communiqué sur un chiffre de sous-mortalité globale de 12%, mis en évidence par l’étude. Or, « ce résultat doit être relativisé, car il prend en compte l’effet "travailleur sain", explique un médecin du travail. Pour travailler, il faut être en bonne santé. Les gens qui travaillent se portent mieux que la moyenne de la population qui inclut les retraités, les personnes malades, les personnes inaptes, etc. » Ce biais du « travailleur sain » est particulièrement fort pour les conducteurs de train, qui sont tenus d’être en excellente santé, sécurité des voyageurs oblige.
Il ne semble donc guère étonnant que les conducteurs des rames de métro et de RER présentent une sous-mortalité de 34% par rapport à la population francilienne. « L’absence de surmortalité pour les conducteurs de train est également liée à leurs conditions de travail, poursuit notre médecin du travail. C’est un collectif de salariés actif sur ses conditions de travail. »
Pourtant, des chiffres très élevés de surmortalité apparaissent dans l’étude pour certains métiers travaillant en sous-terrain. Les agents de manœuvre présentent une surmortalité de 21%, notamment par cancers (œsophages, intestin, larynx...) et maladies cardiovasculaires. Pour les agents de station, on est à +31 %, et on passe même à +33 % pour ceux qui ont une ancienneté de 20 à 30 ans. C’est du côté des poseurs-régleurs-soudeurs que la surmortalité est la plus élevée : +38 %, en particulier à cause de cancers (+60%) ! Ces alarmants chiffres, auxquels Basta ! a pu accéder n’ont, à ce jour, pas encore été révélés.
« Il y a clairement une mise en danger des travailleurs »
Interrogée par Basta !, la RATP n’a pas répondu, préférant revenir (toujours par mail) sur la sous-mortalité de 34 % des conducteurs. Lors d’un CHSCT tenu au mois d’octobre, il a même été affirmé qu’il n’y avait « pas d’argument clinique ou épidémiologique à ce jour pour conclure à un sur-risque pour la santé du fait d’une exposition à l’air des enceintes ferroviaires souterraines ». Une affirmation qui suscite la consternation de spécialistes en santé au travail. Dans son rapport, l’Anses souligne bien, elle aussi, « un risque sanitaire respiratoire et cardiovasculaire lié à l’exposition chronique des travailleurs aux particules fines des enceintes ferroviaire souterraines ». « Il faudrait quand même nous expliquer comment est ce qu’on a d’un côté 48 000 morts par an en France à cause de la pollution de l’air, et aucun souci pour les salariés, lâche de son côté Patrick Rossi, de la CFDT. On a vraiment l’impression que la RATP fait traîner les choses. »
« Il y a clairement une mise en danger des travailleurs, qui sont soumis à un risque sanitaire fort, confirme Olivier Blond, de l’association Respire, engagée aux côtés des syndicats. C’est un peu la même stratégie que les fabricants de cigarettes. Ils prétendent qu’il manque un petit quelque chose pour réellement prouver qu’il y a danger. C’est une stratégie dilatoire qui est scandaleuse. Même si c’était vrai, l’enjeu sanitaire est tel qu’il faut prendre les devants. On ne va pas attendre qu’il y ait 200 000 morts pour agir ! » « On ne voudrait pas rejouer l’affaire de l’amiante », ajoute Patrick Rossi, qui rappelle que son syndicat demande depuis 13 ans que l’exposition à la pollution de l’air soit considérée comme une pénibilité.
« Nous savons qu’il va y avoir des effets différés. S’il faut attendre d’être malade pour avoir droit à quelque chose, c’est très problématique », insiste le syndicaliste, qui s’inquiète aussi pour les vendeurs de journaux, de fleurs, de pain et de pâtisseries qui peuplent aussi les galeries du métro et du RER. Plus de 2000 sous-traitants exercent des activités de commerce dans les couloirs et gares souterraines, auxquels s’ajoutent 1500 personnes en charge du ménage. Il y a aussi plus de 1000 agents de police qui y patrouillent régulièrement [5].
Les cadences de train élevées augmentent les émissions
La prise en compte de la pénibilité n’est évidemment pas la seule solution pour soustraire les salariés à la pollution de l’air. « La priorité, ce doit être la réduction des émissions », insiste François-Xavier Arouls, évoquant par exemple la révision des systèmes de freinage. La RATP nous précise : « Le renouvellement du matériel roulant tend véritablement à diminuer les émissions de particules à la source, notamment du fait du freinage électrique dont sont équipés les nouveaux matériels. » Quelle est la proportion de motrices équipées, et quelles sont les diminutions d’émission constatées ? Mystère. La régie n’a pas apporté de précisions pour étayer ses affirmations. Pas plus que la SNCF d’ailleurs, que nous avons également interrogée, puisqu’elle exploite 7% du réseau ferroviaire souterrain d’Ile-de-France (25 gares sur 391).
Les conducteurs, de leur côté, restent sceptiques sur l’efficacité des nouvelles motrices, notamment à cause d’une sollicitation accrue des freins, sommés d’agir sur des trains de plus en plus chargés. « Notre système d’optimisation de la vitesse – qui permet de rapprocher les trains le plus possible à leur vitesse maximale – fait que l’on freine très dur, ajoute François-Xavier Arouls. Ce qui produit beaucoup de particules. »
Les syndicats suggèrent plutôt la captation des particules à la source, à proximité immédiate des freins. Une expérimentation vient d’être lancée par la SNCF et l’entreprise Tallano, avec des financements de la région Ile-de-France qui a retenu quatre autres projets pour tâcher d’améliorer la qualité de l’air dans le métro et dans le RER. Un million d’euros ont été mis sur la table. Les résultats sont attendus d’ici deux ans.
Travailleurs et voyageurs embarqués dans le même combat ?
« Nos conditions de travail sont aussi les conditions de transport des voyageurs », souligne François Xavier Arouls. Chaque jour, cinq millions de personnes empruntent les réseaux franciliens souterrains. « Il convient de souligner que les résultats de risque chez les travailleurs ne sont pas transposables aux usagers du métro, dont l’exposition quotidienne est beaucoup plus intermittente », remarquait l’Anses en 2015. Il n’empêche, « la sécurité des voyageurs ce n’est pas seulement d’éviter de tamponner un train, c’est aussi de pouvoir respirer un air sans danger », estime Eric Sauvanet.
Lassés d’attendre que leurs directions se mobilisent, les syndicats et des associations pourraient prochainement passer à la vitesse supérieure. La CFDT prévoit le dépôt d’un nouveau référé devant le conseil d’État, et une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui pourrait aussi être engagée bientôt. Solidaires RATP y travaille également.
Nolwenn Weiler
Photo : CC Jean-Michel Galvan
Notes
[1]
Ces chiffres sont issus de mesures effectuées en 2017 aux postes de travail de 267 agents suivis sur 14 lignes de métro et des lignes A et B du RER.
[2]
Dès 2000, la Direction générale de la santé (DGS) avait saisi le conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) pour évaluer la possibilité de fixer des valeurs guides. Voir ce document de l’observatoire régional de la santé.
[3]
Le réseau Squales (Surveillance de la QUalité de l’Air de L’Environnement Souterrain) a été mis en place en 1997. Il est composé de trois sites de mesures : Franklin D. Roosevelt Ligne 1, Châtelet Ligne 4 et Auber RER A. Des mesures quotidiennes y sont effectuées.
[4]
On retrouve de l’amiante dans les dessous de caisse des trains, dans les portes des rames, dans le flocage des gares, dans les colles et revêtements, dans les plaques isolant les rails. Il y en avait aussi dans les freins, et les poussières libérées au moment du freinage, collées aux parois des tunnels, n’ont pas toutes disparu...Voir des témoignages ici et ici.
[5]
Chiffres issus du rapport de l’Anses publié en 2015.
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Argentine : les militantes pro-avortement relancent le débat pour la présidentielle,femmes,ivg

1 Février 2019, 08:25am

Publié par hugo

 Le droit à l'avortement dans la tourmente
Argentine : les militantes pro-avortement relancent le débat pour la présidentielle
 
Quartier de Tribunales, Buenos Aires, Argentine, août 2018 Une grande majorité de femmes en Argentine est pour l’avortement, mais l’influence des Églises catholiques et évangéliques sur les hommes politiques reste très importante.
©Jean-Jérôme Destouches
Toutes les heures, 41 femmes avortent clandestinement au péril de leur vie en Argentine. Certaines sont dénoncées et emprisonnées pour avoir enfreint la loi. Cinq mois après le rejet au Sénat du projet de loi de légalisation de l'IVG, les Argentines comptent bien remettre le sujet au coeur de la campagne pour l'élection présidentielle qui se tiendra le 27 octobre prochain.
 
28 jan 2019
Mise à jour 28.01.2019 à 08:04 par
Jean-Jérôme Destouches
Hans Lucas
dansAccueilTerriennesLe droit à l'avortement dans la tourmente
Le feu vient de passer au rouge. Une dizaine de jeunes femmes qui ne se connaissent pas arborant un foulard vert, symbole des pro avortement, noué à leur sac traversent sous la pluie l’avenue Callao à Buenos Aires en zigzaguant entre les voitures pressées.
À quelques mètres de là, se trouve l’imposant Congrès où les sénateurs argentins ont voté, le 8 août dernier, contre la légalisation de l’avortement. Il n’aura fallu que cinq jours pour rappeler au pays, la triste réalité.
 
Une femme des quartiers humbles de la banlieue de Buenos Aires a décidé d’interrompre sa grossesse en s’introduisant une tige de persil dans son utérus pour provoquer une infection. Une méthode d’avortement préhistorique. Elle en mourra.
 
Quartier de Tribunales, Buenos Aires, Argentin, août 2018.
Au coin d’une rue, un fleuriste vend des foulars verts pour les pro avortement, bleus pour les anti avortement et orange pour ceux qui veulent une séparation du gouvernement et de l’Église Catholique dans la Constitution.
©Jean-Jérôme Destouches
Une virgule qui change tout
Si cette femme de 34 ans avait survécu, elle aurait été passible d’une peine d’emprisonnement d’une à quatre années. L’article 86 du code pénal argentin datant de 1921 autorise l’IVG si la grossesse met en danger la vie de la mère mais sa lecture était problématique concernant le viol. La disparition de la virgule lors de la promulgation du texte, après le mot « viol » prêtait à confusion sur ce point. Cet article dit que l’IVG est autorisée :  "2° Si la grossesse provient d’un viol ou d’un attentat à la pudeur commis sur une femme idiote ou démente". Sans virgule on comprend que l’avortement est autorisé seulement pour les femmes handicapées mentales -on passera sur les termes idiotes ou démentes de l’époque- alors que le texte de départ avec la virgule permettait de comprendre que toute femme ayant été violée avait le droit d’avorter. Il aura fallu attendre 2012 pour que cette version soit ratifiée autorisant les femmes violées à avorter.
Mais encore aujourd’hui sur 24 provinces argentines seulement 9 ont adopté le Protocole National d’Avortement Non Punissable autorisant l’IVG pour les grossesses à risque ou en cas de viol. Les autres provinces résistent. 
Avortement clandestin=business
Dahiana Belfiori chez elle, à Rosario, en Argentine, août 2018.
©Jean-Jérôme Destouches
« L’interdiction ne sert à rien. Personne ne peut arrêter une femme qui veut avorter », dit l’écrivaine et militante féministe Dahiana Belfiori en buvant du maté dans son salon. Âgée de 40 ans, éduquée dans la foi catholique, elle en avait 18 quand elle a décidé de ne pas poursuivre sa grossesse.
« Mon petit-ami de l’époque était avec moi. Nous nous sommes rendus dans une clinique clandestine de la ville de Córdoba où je vivais. Quand nous sommes entrés dans la maison, qui se trouvait à côté d’un hôpital public, nous avons dû longer un long couloir avant de rentrer dans une salle d’attente. Tout était parfaitement propre. Mais j’avais très peur car on savait que c’était illégal. Une femme m’a ensuite emmenée dans une salle où se trouvait un brancard. Elle m’a invitée à me coucher et un médecin est venu pour me donner un anesthésiant. Quand je me suis réveillée, le médecin me regardait paisiblement. Il ne semblait pas me juger. Sur le moment je l’ai bien aimé car je me sentais comprise. Ce n’est que quelques années plus tard que j’ai réalisé que ce médecin avait surtout réalisé une bonne affaire avec moi » susurre encore émue Dahiana.
Issue d’une famille de classe aisée, Dahiana a eu le « privilège » de pouvoir mettre un terme à sa grossesse dans de bonnes conditions d’hygiène réalisé par des médecins professionnels. Ce n’est pas le cas de toutes les femmes en Argentine. Un avortement clandestin peu revenir à plus de 30 000 pesos (696 euros). Une fortune dans ce pays où 30% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Certaines femmes s’endettent pendant plus de 20 ans pour pouvoir réaliser une IVG dans une clinique clandestine. Celles qui ne peuvent pas payer cette intervention n’ont pas d’autres choix que d’avorter avec les pires méthodes. Tige de persil, perche en fer, aiguille à tricoter etc.
 
Selon les estimations, en 2016, 43 femmes sont mortes des suites d'un avortement clandestin.
Le Ministère de la Santé d’Argentine estime que 450 000 à 500 000 avortements sont pratiqués par an. La qualité des registres du pays ne permet pas d’obtenir un recensement précis. Du coup, les pro et les anti-avortement se livrent une véritable guerre des chiffres. Un problème urgent à résoudre.
 
Après un avortement, le poids de l’éducation religieuse fait que tu te sens comme une criminelle.
Dahiana Belfiori, militante et écrivaine féministe
« Ma famille a appris que j’avais avorté à la sortie de mon livre qui traite de ce sujet il y a trois ans », dit Dahiana en caressant son chat noir qui ronronne dans le fauteuil, « j’ai pu alors parler longuement avec ma mère qui m’a confiée à son tour qu’elle avait pensé avorter de mon frère. Cette expérience a été très importante pour moi car elle m’a permis de me livrer. Après un avortement, le poids de l’éducation religieuse fait que tu te sens comme une criminelle. Parler, c’est ne pas être soumise au silence de la clandestinité ! »
C’est en 2012 que Dahiana a décidé d’aider les autres femmes qui désirent avorter en étant une des créatrices de la Red Socorrista (Réseau des sauvetrices). Une assistance téléphonique féministe - qui, à l’époque, fonctionnait dans quatre provinces argentines - pour accompagner les femmes qui voulaient interrompre leur grossesse à l’aide de médicaments. « Si on sentait un doute chez l'une d'elles, notre travail était de respecter son choix sans la forcer, et si elle était convaincue de vouloir avorter, on lui expliquait les procédures à suivre pour pratiquer une IVG chez elle par voie vaginale avec du Misoprostol. Conseiller ces femmes par téléphone n’est pas puni par la loi ; mais la pratique de l’avortement est illégale ! Je milite fermement pour que ce droit nous soit acquis. »
Entre parole qui se libère et peur d’être dénoncée
Le débat sur l’avortement en Argentine a permis aux femmes de dépasser ce sujet tabou et de parler de leur expérience. Quelque chose d’impossible auparavant. Dans une station-service de la ville de Rosario (province de Santa Fe) à 300 km de Buenos Aires, nous rencontrons Agustina Siffredi. Elle arrive au rendez-vous à vélo. La vingtaine, petite, aux cheveux ondulés, elle me salue timidement. Agustina alors étudiante en communication visuelle tombe enceinte il y a deux ans. Son petit ami ne veut rien savoir et la laisse tomber. « Je ne voulais pas être mère et j’ai dû arrêter pendant plusieurs mois la faculté pour problèmes de santé », nous confie-t-elle. Chaque jour, Agustina doit prendre un traitement hormonal car elle est née sans tyroïde.
 
Je mourrais de peur d’être dénoncée et d’aller en prison.
Agustina Siffredi
C’est en se rapprochant de Red Soccorista, le réseau d’assistance téléphonique, qu’elle a pu réaliser l’IVG - enceinte de 9 semaines- chez elle avec du Misoprostol.  Afin de lui permettre d'acheter ce médicament, les féministes du réseau lui ont donné le contact d’un « médecin amical». Un médecin qui facilite l’accès à l’avortement sans trop poser de questions.
 
Agustina Siffredi, Rosario, Argentine, août 2018.
"Je ne regrette pas d’avoir avortée", dit l’une des affiches qu’Agustina a créée et collée sur un mur de Rosario. Agustina a avorté il y a deux ans chez elle en s’auto-administrant du Misoprostol. Elle milite depuis pour que la loi soit adoptée. Agustina sera présente en 2019 pour reclamer cette loi lors des présidentielles.
©Jean-Jérôme Destouches
La province de Santa Fé où se situe la ville de Rosario fait partie des neuf provinces à avoir adopté le protocole sur l’avortement. Il est permis d’y avorter en cas de problème de santé ou de viol. « Je mourrais de peur d’être dénoncée et d’aller en prison », dit Agustina avec un regard craintif. C’est quand le débat sur l’avortement s’est ouvert en Argentine qu’Agustina a décidé de parler de son avortement sur les réseaux sociaux. « Avant je ne pouvais même pas en parler à ma psychologue ou à mes amis car c’était un sujet totalement tabou. C’est de cette manière que mes parents ont appris que j’avais avorté. Je n’ai pas eu de problème avec eux car je pense que le contexte du débat dans la société argentine leur a permis de comprendre la situation. »
Les pauvres aussi avortent
Cette compréhension de la part des familles est avant tout l’apanage des classes sociales moyennes à riches. Dans les bidonvilles argentins où la religion est pratiquée avec encore plus de ferveur que dans le reste du pays (92% de la population argentine est catholique), il est quasi impossible de parler d’avortement. Il est très difficile d’obtenir un témoignage. Carla, nous l’appellerons de cette façon pour la protéger, vit dans le bidonville 1-11-14 de Flores à Buenos Aires. Le quartier dont le Pape François est originaire.
 
J’ai donc avorté avec la tige en fer d’une perche. J’ai eu beaucoup de chance de ne pas avoir de complications. Ici, c’est impossible d’en parler.
"Carla"
Elle a accepté de raconter son avortement de manière anonyme. Les photos et les enregistrements ne sont pas autorisés. Ce sont ses conditions. Âgée d’une trentaine d’années, elle est mère de plusieurs enfants. Elle refuse de donner le nombre exact car elle pense que cela permettrait de la reconnaître. Le salon de son appartement n’a pas de fenêtres. La lumière du jour est atténuée par des rideaux jaunes et bleus aux couleurs de l’équipe de foot Boca Junior. Carla s’approche de sa chaise avec crainte. On sent qu’à tout moment elle peut revenir sur sa décision de parler. Pendant de longues minutes, elle regarde dans le vide avant de commencer à bouger les lèvres. Une énorme télé plasma au son coupé derrière elle passe des images du journal télévisé. 
« C’est quand j’ai commencé à avoir des nausées le matin que j’ai compris. Je l’avais vécu tellement de fois » dit-elle avant de replonger dans plusieurs longues secondes de silence. « J’étais désespérée car je ne voulais pas d’un autre enfant. Mon mari et moi nous travaillons comme cartoneros (chiffonnier) dans les rues de Buenos Aires. J’ai essayé d’obtenir du Misoprostol avec l’aide de ma meilleure amie, la seule au courant de sa situation, sur le marché noir mais c’était beaucoup trop cher. J’ai donc avorté avec la tige en fer d’une perche. J’ai eu beaucoup de chance de ne pas avoir de complications. Ici, c’est impossible d’en parler. Le dimanche, je vais avec ma famille et mes voisins à l’église évangélique de notre quartier. Personne ne me comprendrait », ponctue Carla.
Si Carla raconte son expérience, c’est parce qu’elle est fatiguée d’entendre que seuls les riches avortent. « On dit que les femmes humbles des bidonvilles n’avortent pas, mais c’est faux. Nous le faisons en prenant des risques inconsidérés et depuis le débat sur l’avortement je n’en peux plus d’écouter les Eglises nous condamner pour le choix que nous avons fait. Oui, je me sens terriblement coupable et je vais devoir vivre avec cela toute ma vie. Si l’avortement était légal, je me sentirais soulagée. »
Un génocide avec des gants blancs, pour le Pape François
Pendant le débat sur l’avortement en Argentine, la mobilisation des Églises catholiques et évangéliques a été sans précédent. Le 4 août 2018, plus de 600.000 personnes se sont réunies devant l’obélisque de l’avenue 9 de Julio à Buenos Aires pour influencer les votes des sénateurs contre l’avortement. Les manifestants scandaient de nombreux slogans tels que « Jésus est le chemin » ou « Si tu votes pour l’avortement, je ne te vote pas. »
 
La plupart des avortements en Argentine sont dus à des conduites sexuelles non responsables.
Pasteur Jorge Gomez
Pour le pasteur Jorge Gomez, secrétaire général de l’Alliance Chrétienne des Églises Évangéliques Argentines (ACIERA), qui représente 15 000 églises évangéliques des 16 000 existantes dans le pays, c’est une grande satisfaction que les sénateurs aient voté contre l’avortement. « La plupart des avortements en Argentine sont dus à des conduites sexuelles non responsables. Nous désirons faire baisser le nombre d’avortements en développant l’éducation sexuelle, en accompagnant les femmes, même violées, pour qu’elles éduquent leurs enfants ou qu’elles les donnent en adoption. Nous voulons participer activement à l’amélioration de la loi d’adoption en Argentine. Des milliers de familles veulent accueillir un enfant » explique le pasteur assis dans son bureau à la décoration austère.
Dans la Constitution argentine, il n’y a pas de séparation entre l’État et l’Église catholique. Son influence dans l’hémicycle des sénateurs s’est fait ressentir.
L’écrivaine Claudia Piñeiro en a fait les frais. « Après avoir parlé devant les députés à faveur de l’avortement je devais présenter un confrère cubain lors d’une conférence organisée par une entreprise. Plus de 100 personnes anti-avortement ont appelé tous les jours cette entreprise pour que je ne fasse pas la présentation. L’Amérique latine est le dernier bastion de l’Église. Si l’Argentine légalise l’avortement comme à Cuba, en Uruguay, en Guyane et dans la ville de Mexico, elle a peur que les pays voisins suivent. »
 
L’écrivaine Claudia Piñeiro chez elle à Buenos Aires, en Argentine, août 2018.
Fervente militante pour les droits des femmes, la romancière Claudia Piñeiro analyse la situation de dichotomie que traverse le pays sur le thème de l’avortement : “Quand tu as plus d’éducation et de culture, tu as tendance à accepter plus facilement les autres. Personne ne demande aux catholiques ni aux évangéliques qu’ils avortent. Ce qu’on leur demande, c’est qu’ils donnent cette liberté aux femmes.”
©Jean-Jérôme Destouches
Pour la militante féministe et professeure d’histoire Celeste McDougal : « L’église et les conservateurs qui sont contre l’avortement s’opposent avant tout au plaisir sexuel de la femme. Sans oublier le comportement hypocrite de certains comme le sénateur anti-IVG Carlos Menem, ancien président de l’Argentine (1989-1999), qui a accompagné son ex épouse pour avorter ! » commente Celeste avec son foulard vert autour du cou dans son appartement à Flores.
 
Celeste McDougal à Buenos Aires, Argentine, août 2018.
Féministe, professeure d’Histoire et d’éducation sexuelle, Celeste participe à la Campagne Nationale pour le Droit à l’avortement légal, professionnel et sûr. “En cas d’avortement, nous ne voulons plus de pénalisation. Une jeune femme, Belen, a été incarcérée durant trois ans à Tucuman pour un avortement spontané en 2016. Elle a été dénoncée par le personel de l’hôpital. Elle ne savait pas qu’elle était enceinte.” Par chance, Belen a été libérée grâce au travail de militantes féministes.
©Jean-Jérôme Destouches
Une féministe anti-avortement
Mais toutes les féministes ne sont pas pour l’avortement. C’est le cas de Sol, âgée de 20 ans, mère d’un enfant d’un an. Elle vit avec son enfant dans la coquette maison de ses parents, située dans un quartier défavorisé de Rosario. « Quand j’ai appris que l’avortement n’allait pas être légalisé, j’ai pleuré de joie » dit-elle avec son petit garçon dans les bras. « En tant que féministe, si nous défendons les femmes, nous devons protéger toutes les femmes, même celles qui sont sur le point de naître. » Sol affirme ne pas être influencée par l’Église catholique dans ses choix. « Je suis étudiante en infirmerie. J’étudie donc pour sauver des vies, pas pour les supprimer ! »
Sol chez elle, à Rosario, Argentine, août 2018. Sol porte fièrement le foulard bleu “Salvemos las 2 vidas”, Sauvons les deux vies. Elle a 20 ans et elle fait partie d’un groupe féministe contre l’avortement. Sol est mère d’un enfant d’un an. Elle prenait la pilule lors de ses relations sexuelles avec son petit ami. Un antibiotique qu’elle a pris a annulé l’effet de la pilule et elle est tombée enceinte. “Pendant le débat nous avons reçu une liste de tous les politiques à faveur de l’avortement pour ne surtout plus voter pour eux.”
©Jean-Jérôme Destouches
En août dernier, le monde entier avait les yeux rivés sur l’Argentine pensant que l’avortement allait devenir légal. Bien que la déception fut immense pour les pro-IVG le combat ne fait que commencer : « Nous allons continuer à nous battre pour nos droits et en 2019 nous serons prêts à rouvrir le débat devant le gouvernement », s'écrie l’écrivaine Claudia Piñeiro en montrant ses ongles verts. Mais comme toutes les femmes en Argentine qui veulent la légalisation de l’avortement, elle sait que l’Église utilisera son grand pouvoir d’influence pour tenter de repousser une fois de plus l’échéance.
A lire aussi dans Terriennes :
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► Salvador : Imelda Cortez jugée pour "tentative d'avortement" a été acquittée
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Jean-Jérôme Destouches
Hans Lucas
Mise à jour 28.01.2019 à 08:04
 
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Les protections hygiéniques font leur révolution : plus écolos, plus modernes,femmes,sante,

1 Février 2019, 08:09am

Publié par hugo

Menstrues, règles, périodes, ménorrhée, le sang des femmes dans tous ses états
Les protections hygiéniques font leur révolution : plus écolos, plus modernes
 
DR @ FEMPO
Dangereuses pour la santé et l’environnement, les protections hygiéniques classiques sont de plus en plus boudées par les femmes. Parmi les alternatives proposées, la mode est plutôt à la culotte périodique et aux serviettes lavables.
30 jan 2019
Mise à jour 30.01.2019 à 17:48 par
Sarah Boumghar
dansAccueilTerriennesMenstrues, règles, périodes, ménorrhée, le sang des femmes dans tous ses états
Au cours de sa vie, une femme utilise en moyenne 10 000 à 15 000 produits hygiéniques jetables. Enfin quand celle-ci peut s'en procurer, en 2015, 500 millions de femmes n'y ont pas eu accès.
Peu écologiques, soupçonnés d'être toxiques, et donc nocifs pour les femmes, ces produits se voient concurrencés par des alternatives plus respectueuses des corps des femmes et de la planète.
Des serviettes hygiéniques écologiques et durables
 
Les serviettes lavables ApiAfrique
ApiAfrique
 
« Acheter pour jeter, c’est ridicule, surtout quand on a peu de moyens » explique Marina Gning, co-fondatrice et co-gérante d’ApiAfrique qui commercialise, entres-autres, des serviettes lavables en tissu au Sénégal. La marque propose des protections hygiéniques respectueuses de l’environnement, dans un pays qui, selon elle, «n’a pas moyen de gérer tous ces déchets ».
 
C’est scandaleux de ne pas avoir les compositions alors qu’on les exige pour n’importe quel t-shirt. C’est presque criminel de faire porter ces produits nocifs.
Marina Gning
Mais l’écologie n’est pas le seul moteur d’ApiAfrique. Pour Marina Gning,  « Les protections hygiéniques jetables ne sont pérennes ni pour la santé, ni pour l’autonomie des femmes ». Les tampons et serviettes, dont la composition reste floue, peuvent entraîner irritations et autres problèmes de santé, comme le choc toxique. « C’est scandaleux de ne pas avoir les compositions alors qu’on les exige pour n’importe quel t-shirt. C’est presque criminel de faire porter ces produits nocifs », s’indigne-t-elle.
Côté autonomie et empowerment des femmes, ApiAfrique participe à la création d’emplois au Sénégal, puisque tous ses produits sont fabriqués sur place, par des femmes. L’entreprise mise également sur une meilleure information autour des règles, qui reste un sujet tabou. Les kits de serviettes lavables « premières règles »  vendus contiennent tous un dépliant qui contiennent des explications sur le cycle menstruel.
La culotte tout terrain
La promesse est séduisante : adieu serviettes, tampons et autres coupes menstruelles (si ces dernières rencontrent un grand succès, elles ne conviennent pas à toutes). Un rêve rendu possible grâce à la culotte périodique (ou menstruelle). Récemment commercialisée en France, elle promet efficacité et confort pendant cette période encore parfois gênante et / ou douloureuse pour certaines femmes.
 
FEMPO
A première vue, elle a tout d’un sous-vêtement ordinaire. Elle est en fait conçue pour absorber le flux sanguin des menstruations sans contraindre ses utilisatrices à changer régulièrement de protection, puisqu’elle peut être portée plusieurs heures d’affilée. Simple d’utilisation, elle s’enfile comme une culotte et, une fois retirée, il suffit de la rincer et de la laver comme on le ferait avec n’importe quel autre sous-vêtement.
 
Plutôt que de vivre ses règles comme un plan galère, on voudrait en faire un moment où l’on peut s’occuper particulièrement de soi.
Fanny Abes, co-créatrice de FEMPO
Fany Abes et Claudette Lovencin sont à l’origine de FEMPO, première marque française de culottes menstruelles. L’entreprise, partie en 2017 de « bouts de ficelle », de « tutos de couture sur YouTube » et de la machine à coudre de la mère d’une des fondatrices prend vite de l’ampleur et compte aujourd’hui, deux ans après sa création, 30 000 clientes.
Selon un sondage lancé sur les réseaux sociaux par les deux co-fondatrices,  70% des femmes trouvent que les protections hygiéniques sont inconfortables. « Pour nous, la question du confort des femmes pendant la période de règles est très importante », confie Fanny Abes. « Plutôt que de vivre ses règles comme un plan galère, on voudrait en faire un moment où l’on peut s’occuper particulièrement de soi ».
 
 
La culotte menstruelle FEMPO à toutes les caractéristiques d'une culotte ordinaire.
@Terriennes
L'entre-deux
Mme L'Ovary
 Au Québec, Madame L'Ovary propose des culottes menstruelles avec  serviettes amovibles lavables. On les glisse à l'intérieur de la culotte, dans l'espace prévu à cet effet. Comme pour leurs consoeurs d'ApiAfrique et FEMPO, Erica Lebrun et Olivia Elting, co-fondatrices de la marque, ont cherché à créer produit respectueux de l'environnement, confortable et simple d'utilisation pour les femmes. "C'est mieux pour le style de vie des femmes et ça allège leur charge mentale liée à la période des règles" explique Erica Lebrun. "Les culottes menstruelles sont plus pratiques, l'autonomie des femmes est renforcée et économiquement parlant, c'est intéréssant".
Alors que les protections hygiéniques sont chères et considérées dans certains pays comme un produit de luxe, ces nouvelles protections pourraient permettre aux femmes , en plus de vivre leurs règles de manière plus naturelle et plus sereinement, de faire des économies conséquentes, et ainsi de prendre leur revanche sur la taxe rose.
À lire aussi dans Terriennes
► Le tampon hygiénique : l'ennemi intime dévoilé
► Tout sur les règles : dans "Chattologie", Klaire fait grr voit rouge
► Pédagogue menstruelle, ce métier inventé par Erika Irusta pour le bien-être des femmes
► Ces héroïnes de l’histoire qui, elles aussi, avaient leurs règles
► Des tampons gratuits contre la précarité financière liée aux règles : l’Ecosse à l'avant-garde. Et ailleurs ?

 https://information.tv5monde.com/terriennes/les-protections-hygieniques-font-leur-revolution-plus-ecolos-plus-modernes-281343

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VIDEO. Pour la Youtubeuse Charlie Danger, l'histoire des femmes, c'est aussi l'histoire de leurs règles,femmes,sante

31 Janvier 2019, 08:00am

Publié par hugo

leurs règles
Pour la youtubeuse Charlie Danger, la perception des règles dans la société est symptomatique des inégalités femmes-hommes. Brut l'a rencontrée.
 
 

BRUT
Brut.
France Télévisions
Mis à jour le 28/01/2019 | 18:06
publié le 28/01/2019 | 18:06
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"Les règles, elles ont été un gros marqueur du sexisme que l'on pouvait voir dans une société." C'est ce que constate la youtubeuse Charlie Danger. Cette passionnée d'histoire fait une analogie entre l'histoire des règles et l'histoire des femmes. Selon elle, l'évolution des méthodes de protection hygiénique au cours du temps est révélatrice du sexisme infligé à la gente féminine. Cette évolution n'est pas linéaire puisque des techniques de protection très évoluées existaient au temps de l'Égypte antique alors qu'elles étaient quasi inexistantes au Moyen Âge. Charlie Danger explique qu'"on laissait tout simplement le sang couler le long des jambes." Certaines femmes n'avaient tout simplement pas les moyens de se procurer un jupon pour cacher le sang.
La youtubeuse rappelle également que dans l'Europe médiévale, les règles étaient perçues comme quelque chose de tabou et "d'impur", le plus souvent pour des raisons religieuses. "C'était en fait le symbole du péché initial, celui de Ève", explique-t-elle. Ce n'était donc pas évident, de prime abord, qu'il faille mettre à disposition des femmes des protections hygiéniques pratiques et à bas coût.
Un sujet toujours tabou
Le 20ème siècle a connu l'émancipation des femmes et une amélioration dans le domaine de la protection des menstruations : les premières serviettes lavables et tampons jetables sont apparus.Aujourd'hui, les systèmes de protection sont plus pratiques qu'autrefois mais il reste un inconvénient majeur : le coût. Une femme achète en moyenne 2000 serviettes dans sa vie et paie environ 2000 euros. Pour Charlie Danger c'est un "impôt sur le fait de posséder un utérus" qui incommode les plus démunis. "Ce serait peut-être intéressant de commencer à réfléchir et à ouvrir un peu nos mœurs sur le sujet", propose la Youtubeuse.
A lire aussi
https://www.francetvinfo.fr/internet/youtube/video-pour-la-youtubeuse-charlie-danger-l-histoire-des-femmes-c-est-aussi-l-histoire-de-leurs-regles_3165257.html
 

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Diaryatou Bah se bat pour que les femmes ne soient plus excisées,femmes,violences,sexes,sante

30 Janvier 2019, 08:40am

Publié par hugo

 •société
En partenariat avec la Région Île-de-France
Diaryatou Bah se bat pour que les femmes ne soient plus excisées
Publié le 28 janvier 2019 à 13:26
Elles sont médecins, ingénieures, réalisatrices ou militantes. Pour la première fois cette année, la Région Île-de-France a voulu célébrer ces Franciliennes qui s’engagent et font bouger les lignes. Les trophées ellesdeFrance les ont récompensées pour leur courage, ou pour leurs actions menées dans le domaine de l’innovation, de la création, de la solidarité. Nous avons rencontré ces femmes extraordinaires: cette semaine, on vous présente Diaryatou Bah, prix du courage et présidente de l’association Excision Parlons-en!.  
 
 
© Cheek Magazine
Née en Guinée, Diaryatou Bah a été excisée à l’âge de 8 ans. Une douleur qu’elle ne pourra jamais oublier, mais dont elle a fait au fil des années une force. Aujourd’hui, la trentenaire est présidente de l’association Excision parlons-en!, créée en 2013, qui oeuvre à la disparition des mutilations sexuelles féminines par le biais de campagnes de sensibilisation et de l’éducation. Cette militante féministe a trouvé dans son engagement le chemin vers sa reconstruction. Récompensée par les trophées ellesdeFrance dans la catégorie courage, Diaryatou Bah a répondu à nos questions.
Peux-tu te présenter?
Je suis Diaryatou Bah, j’ai 33 ans et je suis la présidente de l’association Excision Parlons-en!.
Quel est le but de l’association?
On travaille sur des campagnes de sensibilisation, on a déjà mené deux campagnes, et la troisième va démarrer en 2019. Elle s’intitule “Alerte à l’excision” et l’objectif est de préparer les adolescentes qui partent en vacances dans leur pays d’origine pour qu’elles ne soient pas excisées.
Qu’est-ce qui a motivé ton engagement dans ce domaine?
Ma prise de conscience des violences faites aux femmes, mais aussi de celles que j’ai subies. Il y a des milliers de femmes qui sont confrontées à l’excision, aux mariages forcés.
 
 
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce que tu fais?
Ce qui me rend fière, c’est toutes les femmes que j’ai pu aider à vivre librement, mais aussi le rassemblement que j’ai organisé l’année dernière en Belgique, à Liège, pour rendre hommage à Oumou, qui a été tuée sous les coups de son mari et qui laisse deux enfants derrière elle.
Ta dernière grande victoire?
La naissance de ma petite fille évidemment, mais aussi les femmes que j’accompagne, notamment l’une d’elles, qui dormait dans un restaurant et qui, aujourd’hui, a un lieu d’hébergement et va être réparée suite à l’excision qu’elle a subie.
Comment pourrait-on en finir avec l’excision?
Il faut continuer les campagnes de sensibilisation, mais aussi s’appliquer sur l’éducation, car c’est la seule arme contre l’excision. Les personnes qui pratiquent l’excision sont ignorantes, elles répètent ce qu’elles ont acquis depuis des générations.
Que dirais-tu aux femmes qui veulent se lancer?
“Engagez-vous, regardez où j’en suis aujourd’hui!” Quand je me suis engagée, je ne pensais pas que j’allais vivre tout ça parce qu’avant tout, je me suis engagée pour vivre ma liberté. Aujourd’hui, je porte la voix de plusieurs femmes qui ne pourront jamais témoigner, qui ne pourront jamais parler. Donc engagez-vous, ça permettrait de libérer les autres.
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski et Julia Tissier

http://cheekmagazine.fr/societe/elles-de-france-diaryatou-bah-excision-parlons-en/
 

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