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Un "coach en séduction" a tué son ex à coups de couteau : oui, le masculinisme tue

8 Février 2023, 23:01pm

Publié par hugo

 
Un "coach en séduction" a tué son ex à coups de couteau : oui, le masculinisme tue
Publié le Mardi 07 Février 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.

Un "coach en séduction" a tué son ex à coups de couteau : oui, le masculinisme tue
La condamnation à la réclusion à perpétuité du youtubeur autoproclamé "virtuose de la séduction" Mickaël Philétas, pour l'assassinat de son ex-compagne Mélanie G. et une double tentative de meurtre, nous rappelle que le masculinisme tue. Glaçant.
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Le youtubeur Mickaël Philétas, 41 ans, a été condamné à la réclusion à perpétuité avec peine de sûreté de 18 ans par la cour d'assises des Yvelines le 25 janvier dernier. Le quadragénaire a été condamné pour l'assassinat de son ex-compagne Mélanie G., 34 ans. Mais également, pour double tentative de meurtre envers le nouveau compagnon de la victime et sa petite soeur, âgée de 20 ans, ainsi que d'atteinte sexuelle sous la menace d'une arme à l'encontre de cette dernière.

Ce procès a créé l'émoi notamment par l'horreur des actes : la victime a reçu près de 80 coups de couteau. Mais également par le profil du coupable : un YouTubeur et professeur de zumba autoproclamé "expert en séduction" et en "masculinité", s'adressant sur la plateforme de vidéos à une audience masculine.


Mickaël Philétas est considéré comme un adepte du masculinisme, cette idéologie et mouvement misogyne qui prône la haine des femmes, désignées comme des individus manipulateurs et inférieurs. Un mouvement auxquels sont notamment associés les Incels, célibataires "involontaires" déversant leur haine des femmes, selon eux responsables de leur frustration sexuelle car elles n'ont pas voulu d'eux.

Le YouTubeur se désignait comme un "virtuose de la séduction". Au gré de ses vidéos, il expliquait aux hommes comment mener à la baguette leurs conquêtes féminines, considérées comme des proies.


Ce procès est une nouvelle preuve que le masculinisme tue.

Une misogynie meurtrière
Mickaël Philétas avait assassiné son ex à coups de couteau au domicile de cette dernière la nuit, en janvier 2020, en étant "obsédé par l'idée de savoir si elle fréquentait un autre homme", comme le souligne 20 Minutes.

La cour d'assises des Yvelines a insisté sur le "rapport aux femmes inquiétant" entretenu par le vidéaste et "coach", et sa relation entretenue avec "une idéologie masculiniste", le mouvement américain MGTOW ("Men going their own way", qui rassemble "des hommes jugeant néfastes toute relation avec les femmes", comme le détaille Franceinfo. Dans ses vidéos, Philétas assurait notamment que les femmes "castraient" les hommes.

"Il est clair que Mickaël Philétas ne tolère pas qu'une femme lui tienne tête", a affirmé en ce sens l'avocate générale dans son réquisitoire. Et cette idéologie est assassine : le "masculinisme" a notamment inspiré des auteurs d'attentats comme Elliot Rodger, qui a tué sept personnes et blessé 14 autres en 2014 et Alek Minassian, qui a fait 10 morts et 16 blessés dans une attaque à la voiture bélier à Toronto en 2018.

"Le masculinisme prône le rétablissement d'une société imaginaire qui reposerait sur une dominance totale des valeurs masculines. La masculinité y est considérée comme constamment menacée", explique auprès de TV5 Monde la chercheuse au CNRS Mélanie Gourarier, qui lie les masculinistes, dont font partie les coachs en séduction, à "une société dont les valeurs se masculinisent de plus en plus à travers d'autres pendants politiques : le populisme, la montée des extrêmes droites, une politique raciste, sexiste, homophobe".

Mickaël Philétas a fait appel de sa condamnation. "Je déplore cet appel qui ne manquera pas d'infliger à une famille digne et courageuse une nouvelle épreuve difficile", a déclaré à l'AFP l'avocat des parents et des soeurs de Mélanie G., Me Frédéric Rousses.


https://www.terrafemina.com/article/masculinisme-le-coach-en-seduction-mickael-philetas-a-tue-son-ex-a-coups-de-couteaux_a368264/1

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Depuis cinq ans, #MeToo bouscule la société

29 Septembre 2022, 23:13pm

Publié par hugo

 Depuis cinq ans, #MeToo bouscule la société
Publié le 29 septembre 2022 à 12h16
Un rassemblement #MeToo, à Los Angeles (Californie, Etats-Unis), le 12 novembre 2017.
Un rassemblement #MeToo, à Los Angeles (Californie, Etats-Unis), le 12 novembre 2017. - ©Ronen Tivony / NurPhoto / NurPhoto via AFP

SAUVEGARDER
En 2017, la vague #MeToo déferlait sur la société, changeant durablement notre rapport aux violences sexistes et sexuelles.

Tout a commencé le 15 octobre 2017. L'actrice américaine Alyssa Milano publie un message invitant les femmes victimes de harcèlement sexuel à témoigner sur Twitter en utilisant le hashtag « #MeToo ». Quelques jours plus tôt, la presse américaine sortait deux enquêtes explosives sur les agressions et les viols commis par le producteur de cinéma Harvey Weinstein, en toute impunité pendant des années.

À lire également >> Dans les coulisses de l'enquête à l'origine de la révolution #MeToo

En l’espace de quelques heures, les témoignages s’accumulent et des manifestations s'organisent dans différents pays. Un séisme, dont les secousses continuent de résonner mais il reste un long chemin à parcourir pour éradiquer les comportements sexistes et les violences sexuelles.

UN MOMENT « HISTORIQUE », MAIS ENCORE BEAUCOUP DE TRAVAIL 
« L'ampleur du mouvement est extraordinaire », s'enthousiasme auprès de l'AFP Florence Rochefort, chercheuse au Centre national français de la recherche scientifique (CNRS), spécialiste de l'histoire des féminismes. C’est un moment « historique », qui a permis de « rendre visible l'étendue de ces violences » que subissent les femmes. Commentaires déplacés au travail, agressions sexuelles dans les transports ou en soirée… « #MeToo a montré la quotidienneté de ces violences sexuelles et sexistes, leur caractère banal », appuie Sandrine Ricci, sociologue spécialiste du sujet, de l'université du Québec à Montréal. « Le mouvement a permis aux gens, notamment aux victimes avérées ou potentielles, de mieux saisir de quoi il s'agit. »

Cinq ans plus tard, des « préjugés persistent » et la société a tendance encore à « déresponsabiliser les agresseurs, surtout quand ils sont en position de pouvoir » – et comme l’actualité des dernières semaines l’illustre. « Nous sommes loin d'avoir mis en place des solutions » pour remédier à la situation, insiste également Florence Rochefort. Entre crises économique et climatique, « la période n'est pas très faste pour résoudre les problèmes sociaux ». Dès son apparition et encore aujourd'hui, ce mouvement suscite également de vives discussions et critiques, notamment parmi les hommes, qui le considèrent parfois comme exagéré.

DES COMPORTEMENTS MOINS TOLÉRÉS ?
Le constat est partagé par Fabienne El-Khoury, co-porte-parole de l'association française Osez le féminisme. « On a toujours beaucoup d'empathie envers les hommes agresseurs et on ne croit pas les victimes quand ça nous arrange. » Lors du récent procès en diffamation opposant Johnny Depp à son ex-femme, l'actrice Amber Heard, l'acteur américain a reçu un fort soutien du public alors qu'elle a été dénigrée, cite-t-elle en exemple.

Le mouvement #MeToo a donné « un coup de pouce » à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, mais elle est loin d’être terminée, relève Fabienne El-Khoury. Toujours présentes dans le quotidien de nombreuses femmes, ces violences sont cependant moins tolérées par une partie de la société. Depuis #MeToo, « c'est plus facile de parler de harcèlement sexuel et c'est considéré désormais comme un problème structurel plus qu'individuel », souligne auprès de l'AFP Hillevi Ganetz, professeure spécialisée en genre et médias, à l'université de Stockholm.

LES ENTREPRISES ET LES GOUVERNEMENTS POUSSÉS À RÉAGIR 
Le mouvement a également poussé les entreprises à réagir. Elles sont plus nombreuses à organiser des formations sur le harcèlement sexuel et à mettre en place des référents.

Aux Etats-Unis, « les employeurs prennent plus au sérieux les accusations de harcèlement ou d'agressions sexuelles, ils appliquent des mesures disciplinaires ou licencient les employés accusés de ces comportements », indique à l'AFP Camille Hébert, professeure de droit à l'université de l'Ohio. Cette fermeté accrue « fait évoluer la culture d'entreprise », bien que les lois restent les mêmes.

Du côté des pouvoirs publics, quelques nouvelles lois ont vu le jour dans certains pays. La Suède en 2018 et l'Espagne à l'été ont par exemple durci leur législation sur le viol.

80 affiches pour dénoncer les violences faites aux femmes


https://www.elle.fr/Societe/News/Depuis-cinq-ans-MeToo-bouscule-la-societe-4065474

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Le genre du capital

18 Novembre 2022, 23:23pm

Publié par hugo

 Edition la découverte
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Accueil > Sociologie > Le genre du capital
Le genre du capital - Sibylle Gollac, Céline Bessière
Le genre du capital
Comment la famille reproduit les inégalités
Sibylle Gollac, Céline Bessière
On sait que le capitalisme au XXIe siècle est synonyme d’inégalités grandissantes entre les classes sociales. Ce que l’on sait moins, c’est que l’inégalité de richesse entre les hommes et les femmes augmente aussi, malgré des droits formellement égaux et la croyance selon laquelle, en accédant au marché du travail, les femmes auraient gagné leur autonomie. Pour comprendre pourquoi, il faut regarder ce qui se passe dans les familles, qui accumulent et transmettent le capital économique afin de consolider leur position sociale d’une génération à la suivante. Conjointes et conjoints, frères et sœurs, pères et mères n’occupent pas les mêmes positions dans les stratégies familiales de reproduction, et n’en tirent pas les mêmes bénéfices. Fruit de vingt ans de recherches, ce livre montre que le capital a un genre.
Céline Bessière et Sibylle Gollac enquêtent sur les calculs, les partages et les conflits qui ont lieu au moment des séparations conjugales et des héritages, avec le concours des professions du droit. Des mères isolées du mouvement des Gilets jaunes au divorce de Jeff et MacKenzie Bezos, des transmissions de petites entreprises à l’héritage de Johnny Hallyday, les mécanismes de contrôle et de distribution du capital varient selon les classes sociales, mais aboutissent toujours à la dépossession des femmes. Ce livre analyse ainsi comment la société de classes se reproduit grâce à l’appropriation masculine du capital.

Version papier : 21 €
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SIBYLLE GOLLAC
Sibylle GollacSibylle Gollac est sociologue et chercheuse au CNRS.
Le genre du capital
CÉLINE BESSIÈRE
Céline BessièreCéline Bessière est sociologue et professeure à l’université Paris-Dauphine.
Le genre du capital
ACTUALITÉS
RTS - Tribu
Journée internationale des droits des femmes : notre sélection
BINGE AUDIO - Les couilles sur la table
RTS Première - Six heures Neuf heures le Samedi
BFM TV - La librairie de l'éco
WEB TV - Metropolitiques
REGARDS - La Midinale
[VIDÉO] Le genre du capital
FRANCE 5 - C à vous
BFM TV - Good Morning Business
FRANCE INTER - Pas son genre
FRANCE INTER - On n'arrête pas l'éco
EUROPE 1 - Europe matin
FRANCE CULTURE - Entendez-vous l'éco
FRANCE CULTURE - Entendez-vous l'éco ?
ARTE - Twitch


https://www.editionsladecouverte.fr/le_genre_du_capital-9782348044380

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 Le genre du capital
INFOSCRITIQUES (5)CRITIQUES PRESSE (2)CITATIONS (14)FORUM
Le genre du capital par Bessière
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LIRE UN EXTRAIT
Céline Bessière
Sibylle Gollac
EAN : 9782348075803
328 pages
LA DÉCOUVERTE (22/09/2022) AUTRES EDITIONS
4.39/5   19 notes
RÉSUMÉ EDITEURRÉSUMÉ MEMBRES
HISTORIQUEMODIFIERLIRE
On sait que le capitalisme au XXIe siècle est synonyme d’inégalités grandissantes entre les classes sociales. Ce que l’on sait moins, c’est que l’inégalité de richesse entre les hommes et les femmes augmente aussi, malgré des droits formellement égaux et la croyance selon laquelle, en accédant au marché du travail, les femmes auraient gagné leur autonomie. Pour comprendre pourquoi, il faut regarder ce qui se passe dans les familles, qui accumulent et transmettent le capital économique afin de consolider leur position sociale d’une génération à la suivante. Conjointes et conjoints, frères et sœurs, pères et mères n’occupent pas les mêmes positions dans les stratégies familiales de reproduction, et n’en tirent pas les mêmes bénéfices. Fruit de vingt ans de recherches, ce livre montre que le capital a un genre.
Céline Bessière et Sibylle Gollac enquêtent sur les calculs, les partages et les conflits qui ont lieu au moment des séparations conjugales et des héritages, avec le concours des professions du droit. Des mères isolées du mouvement des Gilets jaunes au divorce de Jeff et MacKenzie Bezos, des transmissions de petites entreprises à l’héritage de Johnny Hallyday, les mécanismes de contrôle et de distribution du capital varient selon les classes sociales, mais aboutissent toujours à la dépossession des femmes. Ce livre analyse ainsi comment la société de classes se reproduit grâce à l’appropriation masculine du capital.


https://www.babelio.com/livres/Bessiere-Le-genre-du-capital/1206249

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"Sexe, genre et sexualités" d’Elsa Dorlin : bousculer nos certitudes

18 Mai 2023, 00:57am

Publié par hugo

 "Sexe, genre et sexualités" d’Elsa Dorlin : bousculer nos certitudes
Elsa Dorlin présente son livre "Se défendre – Philosophie de la violence" à l’UPOP Marseille en février 2020.
© Tous droits réservés

14 mai 2023 à 12:29

Temps de lecture3 min
Par Fanny De Weeze*, une chronique pour Les Grenades
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Féminisme
Livres
Elsa Dorlin
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Quand on pense avoir tout lu ou presque sur le féminisme, il est des livres comme celui d’Elsa Dorlin qui viennent bousculer nos certitudes et qui amènent son lot de connaissances nouvelles et de questionnements sur un sujet définitivement intarissable.

Une philosophie féministe

Elsa Dorlin est une philosophe française connue et reconnue pour ses essais autour de la question du genre. En 2009, elle a d’ailleurs été récompensée de la médaille de bronze du CNRS pour l’ensemble de ses travaux et recherches.

Avec Sexe, genre et sexualités, dont c’est ici la seconde version, elle ouvre un champ de recherches et de réflexions autour d’une introduction à la philosophie féministe. Lors de la première édition, sortie en 2008, elle mettait en avant la théorie féministe sans employer le mot "philosophie" en sous-titre.

Dix ans après, ce terme apparait, un changement qu’elle explique par ces mots : "Le corpus des philosophies féministes est indissociablement lié à l’histoire des mouvements féministes. Il se caractérise en propre par le fait que ces philosophies problématisent, […] le rapport que tout savoir entretient avec une position de pouvoir toujours matériellement située, instituée et intéressée ; qu’il la renforce, la renverse ou la modifie en retour."

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Elsa Dorlin creuse l’entièreté de ce que représentent les trois mots Sexe, genre et sexualités. Les parties qui composent l’essai sont tout autant diversifiées qu’imbriquées l’une dans l’autre. On ne peut en lire une sans passer par le premier chapitre dans lequel est énoncée la pensée de l’autrice.

Si cet essai peut paraitre ardu (et il l’est assurément), c’est qu’il impose d’avoir a minima certains acquis de connaissances sur le sujet afin de le lire de manière parfaitement éclairée. Si cela n’est pas le cas, il est conseillé de prendre le temps entre chaque partie pour assimiler et s’approprier les concepts décrits.

Aucun sujet n’est laissé au hasard et c’est peu dire qu’on sort de cette lecture différentež de ce qu’on était avant de la commencer

Elsa Dorlin ne se contente pas d’exposer ses recherches et celles d’autres allant dans son sens. À maintes reprises, elle compare ses pensées à celles qui lui sont opposées et poussent à la réflexion et à la critique. Elle analyse également certaines pensées philosophiques surannées et démontre leur côté tronqué par la vision patriarcale.

À lire aussi
"Pleine et douce" de Camille Froidevaux-Metterie : douze héroïnes pour explorer la condition féminine

La diversité des thèmes
En se basant sur ces trois notions, Elsa Dorlin brasse large et donne à cet essai un côté novateur. En six chapitres, elle arrive à nous projeter dans des systèmes de pensées qui égratignent les préceptes connus et qui proposent de mettre en lumière des faits peu connus, comme lorsqu’elle évoque les premiers cas d’intersexualité.

De ce fait, elle retrace avec précision l’histoire du genre et ses avancées, tout en montrant que le féminisme est un sujet politique. Elle estime d’ailleurs qu’il doit être présent dans toutes les sphères de la société. Dans cet essai, le genre est introduit à travers tout ce qu’il représente, au sein de l’intersexualité, des drags, du lesbianisme mais aussi de la pornographie. Aucun sujet n’est laissé au hasard et c’est peu dire qu’on sort de cette lecture différentež de ce qu’on était avant de la commencer.

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Le droit à l'intégrité physique des mineurs intersexes est reconnu

Intelligibilité et accessibilité
Bien que ce livre soit complexe, il ne peut rester confiné dans des sphères de niche par crainte de ne pas avoir assez de bagages philosophiques ou psychologiques pour l’aborder.

Prenez donc cet essai à bras-le-corps, emparez-vous de ces nouveaux "savoirs", pour non seulement vous les approprier mais également pour que vous puissiez, à votre tour, les transmettre.

Sexe, genre et sexualité, introduction à la philosophie féministe – 2e édition, Elsa Dorlin, Editions PUF, collection Philosophie.

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

*Fanny De Weeze est une lectrice passionnée qui tient un blog littéraire (Mes Pages Versicolores) depuis 2016 sur lequel elle chronique des romans, des essais et des bandes dessinées.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/sexe-genre-et-sexualites-delsa-dorlin-bousculer-nos-certitudes-11197466

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Épisode 9 : Laurence Gourret : "Ali Bhutto a très vite compris que Benazir était la plus douée, qu'elle lui succèderait"

2 Avril 2022, 15:14pm

Publié par hugo

Épisode 9 : Laurence Gourret : "Ali Bhutto a très vite compris que Benazir était la plus douée, qu'elle lui succèderait"
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Dans "Une Vie, une œuvre" en 2012, Françoise Estèbe proposait un portrait de la femme politique pakistanaise Benazir Bhutto, qui retraçait toute la complexité de cette personnalité au courage immense mais dont l’image fut entachée par de nombreuses affaires de corruption et d’abus de pouvoir.

Benazir Bhutto, lors d'une conférence de presse à l'Hôtel Carlton à Cannes, le 7 novembre 1985
Benazir Bhutto, lors d'une conférence de presse à l'Hôtel Carlton à Cannes, le 7 novembre 1985• Crédits : Christophe Simon - AFP
Fille du fondateur du Parti du Peuple Pakistanais, Ali Bhutto, qui avait dirigé le pays de 1971 à 1977, Benazir Bhutto devenait à trente-cinq ans Premier Ministre du Pakistan en 1988 et, du même coup, la première femme à avoir été élue démocratiquement à la tête d'un pays musulman. Destituée après moins de deux ans, elle reviendra au pouvoir en 1993, avant d'en être chassée à nouveau en 1996.

En 2007, après un long exil, elle était de retour au Pakistan pour une reconquête du pouvoir quand elle fut assassinée dans des circonstances qui n’ont jamais été totalement éclaircies. En 2012, France Culture consacrait un numéro de Une Vie, une œuvre à celle qui avait incarné un rêve de modernité et de démocratie pour beaucoup de Pakistanais, retraçant l’ensemble de son parcours. Au micro de Françoise Estèbe, Laurence Gourret évoquait l’éducation de Benazir Bhutto, très probablement désignée par son père dès son plus jeune âge pour lui succéder.

Elle a eu la chance de pouvoir faire des études et d’avoir cette ouverture à l’international. En général les jeunes femmes Bhutto étaient peu éduquées, portaient la burqa, vivaient recluses dans leur propriété et n’avaient guère de chance d’avoir une vie occidentale. Ali Bhutto a très vite compris que Benazir était la plus douée de la fratrie, qu’elle serait son successeur.

Un rêve de modernité et de démocratie qui, comme le rappelait cette émission, ne résista pas à la complexe et violente réalité de la vie sociale et politique du Pakistan. Un rêve à la hauteur duquel n'aura d'ailleurs peut-être jamais été Benazir Bhutto, issue d’une famille extrêmement riche et plutôt conservatrice, comme l’évoquait Christophe Jaffrelot.

On dit qu’il n’y a qu’une famille qui a plus de terres que les Bhutto dans le Sind. Ce sont des milliers d’hectares avec des paysans par légion, très peu payés. Le Sind reste l’une des provinces les plus en retard de ce point de vue-là. Dans le Sind on est encore avec une aristocratie d’un autre âge, et Ali Bhutto en est parfaitement le représentant. Une fois au pouvoir, il ne fera pas la réforme qu’il a promise, il sera d’un grand conservatisme social.

Maladresse politique, népotisme, corruption et même intelligence avec une puissance étrangère… en regard de l'icône séduisante et rassurante que les occidentaux adorèrent adorer, sans minimiser son courage, l'adversité qu'elle dut affronter et les douleurs qu'on lui infligea, le portrait qui était proposé de Benazir Bhutto paraîtra moins rose, comme le résumait Laurence Gourret au cours de cette émission.

Elle a eu des moments d’une extrême cruauté, d’une grande autorité, elle a fait peu de choses pour les femmes qui espéraient tant, les gens étaient très durs avec elle et la traitaient de dictateur.

Malgré les nombreuses accusations à son égard, en matière de corruption et de détournement de fonds notamment, Christophe Jaffrelot saluait le courage de cette femme qui, durant toute sa vie, dut se confronter à une opposition particulièrement violente, incarnée entre autres par le Président du pays qui bénéficiait du soutien de l’armée.

On peut tout lui reprocher, qu’elle a été corrompue, manipulatrice, etc. Mais elle a eu un courage immense, celui de batailles électorales et de relèves face à un opposant qui n’était pas seulement un opposant dans les urnes. C’est un opposant qui a tué les vôtres. Vous devez en permanence être capable d’affronter des séries d’attentats, des manifestations violentes, des cocktails Molotov, et que sais-je encore. Vous savez déjà que des gens ont fini assassinés près de vous et que vous avez de bonnes chances de finir assassinée dans un attentat.

Ce portrait rendait sans doute compte honnêtement d'une existence qu'elle-même présentait ainsi dans la préface de la dernière version de Fille de l'Orient, son autobiographie : "Je n'ai pas choisi cette vie, c'est elle qui m'a choisie. Née au Pakistan, ma vie est le reflet des turbulences, des tragédies et des triomphes du pays".

Par Françoise Estèbe
Avec Laurence Gourret, Christophe Jaffrelot, Sophie Bastide-Foltz, Gilles Cohen-Solal et Emmanuel Pierrat
Avec en archives, la voix de Benazir Bhutto
Réalisation : Anne Secheret
Une vie, une œuvre – Benazir Bhutto (1ère diffusion : 27/10/2012, France Culture)
Indexation web : Etienne Rouch, Documentation sonore de Radio France
Archive Ina-Radio France
Voir tous les épisodes
DANS LA MÊME SÉRIE
INTERVENANTS
Christophe Jaffrelot
Chercheur au CERI-Sciences Po/CNRS
Emmanuel Pierrat
avocat au Barreau de Paris.
Benazir Bhutto
femme politique pakistanaise


https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/une-vie-une-oeuvre-benazir-bhutto-1ere-diffusion-27-10-2012

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Corps et genres en démocratie. Avec Giulia Sissa et Abel Quentin ,

23 Octobre 2021, 21:07pm

Publié par hugo

 LE 20/10/2021
Corps et genres en démocratie. Avec Giulia Sissa et Abel Quentin
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L'INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner

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Trop froid, trop humide, trop mou et donc trop bête : comment l’étude du corps des femmes a permis de discrédité leur pouvoir ? Nous en parlons avec Giulia Sissa.

Le corps d'une femme vu à travers un matériau transparent.
Le corps d'une femme vu à travers un matériau transparent.• Crédits : Bernd Friedel - Getty
Le corps est-il encore un instrument pour discréditer la femme ? C’est ce qui a été dénoncé lorsque Sandrine Rousseau a été qualifiée de « sorte de Greta Thunberg ménopausée » par Guillaume Bigot sur CNews, et c’est déjà ce que prônait Aristote en son temps : la femme est trop faible physiquement pour être forte intellectuellement. Il serait donc fou de la laisser participer à la politique. 

Ce syllogisme tenace a perduré avec la pensée de Thomas d’Aquin et de Rousseau notamment. Giulia Sissa le déconstruit dans Le Pouvoir des femmes, ouvrage paru chez Odile Jacob, et révèle ses répercutions sur l’intégration des femmes dans le pouvoir politique, encore aujourd’hui. 

Elle est rejointe par Abel Quentin, romancier, auteur de Sœur (Editions de l'Observatoire, 2019), et de Le Voyant d’Etampes (Editions de l'Observatoire, 2021).

C'est une longue histoire, celle que j'ai essayé de retracer. Elle commence dès l'Antiquité gréco-romaine, durant laquelle on pense que les femmes n'ont pas ce roi homérique de l'intérieur capable de trancher dans un processus délibératif. Avec l'arrivée de la chrétienté, c'est pire : on perd la raison. Tout cela, c'est l'héritage avec lequel nous vivons. Giulia Sissa

Je suis plutôt optimiste concernant le projet interminable des Lumières, de la démocratie libérale. Et une des transformations à laquelle on assiste, c'est la transférabilité des caractéristiques associées au féminin ou au masculin. Giulia Sissa
Le Voyant d'Etampes
Abel Quentin
Les Editions de l'Observatoire, 2021
.
Le Pouvoir des femmes
Giulia Sissa
Odile Jacob, 2021
INTERVENANTS
Giulia Sissa
chercheuse au CNRS et professeure à UCLA, historienne et philosophe
Abel Quentin
Romancier, auteur de "Sœur" (Editions de l'Observatoire, 2019), et de "Le Voyant d’Etampes" (Editions de l'Observatoire, 2021).
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Stagiaire
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https://www.franceculture.fr/emissions/l-invite-e-des-matins/l-invite-des-matins-du-mercredi-20-octobre-2021

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Inégaux face au vélo : ce que cache la polémique sur les « pistes cyclables non genrées »

9 Juin 2022, 19:03pm

Publié par hugo

 SOCIÉTÉ
Inégaux face au vélo : ce que cache la polémique sur les « pistes cyclables non genrées »
Maëlle Le Corre 09 juin 2022 7

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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
ÀLyon, les déclarations d’un élu écologiste sur des « pistes cyclables non genrées » réveille la droite. Derrière l’expression, il est grand temps de comprendre que les inégalités de genre s’exercent aussi dans la mobilité et dans l’espace urbain.
Tout est parti d’un tweet, un seul tweet certes, mais qui contient les mots magiques, ceux qui font bondir à tous les coups les réactionnaires.

Ce dimanche 5 juin, l’élu écologiste et vice-président de Lyon-Métropole Fabien Bagnon, rappelait sur Twitter les fondamentaux de son plan vélo, mais a aussi répondu à une interpellation de l’association Femmes en Mouvement, qui promeut la mobilité des femmes, concernant l’enjeu des inégalités femmes-hommes dans la pratique du vélo.

Il a alors évoqué la conception de « pistes non genrées et inclusives » à Lyon.


Évidemment, il n’en fallait pas davantage pour que l’opposition lyonnaise monte en épingle une polémique, accusant Fabien Bagnon et la métropole de verser dans l’idéologie, et arguant que tout le monde est égal dans la pratique de la bicyclette et que par conséquent, il n’y a pas de traitement particulier à imaginer, ni d’infrastructures spécifiques à mettre en place.

Vraiment ?

Il s’agirait d’aller un peu au-delà de la controverse et de voir si, concrètement, penser le vélo avec une approche de genre peut améliorer le quotidien.

Déjà qu’entend-on par « pistes non genrées et inclusives » ? Il s’agit de la réflexion autour des aménagements pour permettre à tout le monde de pratiquer le vélo en toute sécurité.

Fabien Bagnon a pris le temps de développer sur Twitter et de répondre à la journaliste Emmanuelle Ducros qui n’avait pas manqué de troller la proposition par un tweet acide « Ne me demandez pas ce que c’est, je cherche comment une route peut être sexiste. » :

« Quand on parle d’aménagement non genré, on cherche à identifier ce qui peut freiner son utilisation par un genre. Est-ce un problème d’éclairage nocturne ? Est-ce que la piste est monopolisée pour des usages sportifs principalement masculins ? »

C’est notamment le sociologue Florent Schmitt qui a posté plusieurs ressources pour comprendre l’intérêt et même la nécessité de penser l’aménagement de l’espace urbain, les transports, sous le prisme du genre et des inégalités.


« C’est toujours après avoir tenté de réduire les effets d’exclusion qu’on voit que l’exclusion était un phénomène réel », souligne-t-il.

Homme ou femme, on ne fait pas du vélo de la même façon
Dans une étude du CNRS de 2018 réalisée à Bordeaux, on découvre plusieurs données qui montrent à quel point la pratique du vélo est modelée par le genre et qu’hommes et femmes ne la vivent pas de la même manière :

« La pratique du vélo en ville dans Bordeaux Métropole reste plus faible chez les femmes (elles ne sont que 38 % des cyclistes), malgré une augmentation globale de trafic de 40 % entre 2013 et 2018.

Les femmes utilisent le vélo en plus grand nombre en fin d’après-midi alors que les hommes sont plus nombreux aux heures correspondant aux loisirs (matin, soirées, dimanche après-midi). L’écart se creuse la nuit et par temps de pluie : 78 % des cyclistes sont alors des hommes. Le pourcentage d’hommes ne passe jamais en dessous de 56 % des cyclistes, toutes places, horaires et jours d’observations confondus. »

L’étude observe aussi la capacité des femmes à être « plus chargées » et « mieux équipées ». Leur conduite est aussi plus prudente. On note aussi « un décrochage de la pratique cycliste chez les femmes à chaque naissance d’un nouvel enfant, non compensée par une reprise chez les femmes plus âgées. »

marc-kleen-unsplash- femme velo
Marc Kleen via Unsplash
Les femmes cyclistes ont aussi des demandes spécifiques qui viennent valider les propos de Fabien Bagnon : elles « préconisent des pistes cyclables en site propre et éclairées, des arceaux et des garages à vélo au domicile, à l’école et au travail, de la signalétique, des aides financières pour les vélos électriques. »

Une polémique pour rien ?
Fabien Bagnon a regretté la polémique auprès du média local Lyon Capitale :

« Ce que je voulais simplement signifier c’est que des aménagements sont mis en place pour toutes et tous. Il y a une conception de l’aménagement qu’on veut faire convenir à tout le monde car il s’agit d’un usage qui doit se destiner à tous nos concitoyens. Il ne s’agit pas d’un terme que j’ai mis en avant, c’est suite à une réponse, à une interpellation, que je l’ai utilisé. »

La faute à une expression qui a automatiquement fait sortir la droite du bois, au point de ne presque plus parler du sujet de départ. « J’ai indiqué que les femmes étaient bien prises en compte dans les voies lyonnaises. Et c’est là que j’ai employé le terme de non genré. C’est la première et dernière fois que je l’emploie » a-t-il déploré, toujours auprès de Lyon Capitale.

Espérons que la polémique, une de plus du côté des municipalités écologistes après celle sur le foie gras, les sapins de Noël, ou les menus végétariens à l’école, fasse au moins un tout petit peu réfléchir sur la façon dont les dynamiques de genre s’exercent dans l’espace public ou dans les loisirs…

À lire aussi : Pourquoi le vélo doit devenir un véhicule prioritaire après le confinement

Crédit photo : Blubel via Unsplash


https://www.madmoizelle.com/inegaux-face-au-velo-ce-que-cache-la-polemique-sur-les-pistes-cyclables-non-genrees-1393345

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Inégalités salariales entre hommes et femmes : "Il faut revenir à de vrais accords d'égalité dans l'entreprise", selon une économiste

7 Novembre 2021, 21:48pm

Publié par hugo

 Inégalités salariales entre hommes et femmes : "Il faut revenir à de vrais accords d'égalité dans l'entreprise", selon une économiste
Alors que les femmes ont commencé à "travailler gratuitement" mercredi à 9h22 du fait des inégalités salariales, l'économiste Rachel Silvera estime que la question de l'égalité des rémunérations doit être "réellement suivie" avec "sanctions à l'appui".

Article rédigé par

franceinfo
Radio France
Publié le 03/11/2021 17:22
 Temps de lecture : 3 min.
Une manifestante tient une pancarte en faveur de l'égalité salariale, lors d'une manifestation à Metz (Moselle), le 8 mars 2019 (illustration). (CLÉMENT LHUILLIER / MAXPPP)
Une manifestante tient une pancarte en faveur de l'égalité salariale, lors d'une manifestation à Metz (Moselle), le 8 mars 2019 (illustration). (CLÉMENT LHUILLIER / MAXPPP)
Selon le collectif féministe Les Glorieuses, les femmes ont symboliquement commencé à "travailler gratuitement" mercredi 3 novembre à 9h22 du fait des inégalités salariales. En effet, l'écart salarial entre les hommes et les femmes est de 16,5% selon ce collectif. "Le chiffre retenu minimise une partie de l'écart. La situation est encore plus grave que cela", se désole sur franceinfo Rachel Silvera, économiste et chercheuse au Centre national de recherche scientifique (CNRS), spécialiste des questions de genre et d’emploi.

L'économiste estime qu'il faudrait "revenir à de vrais accords d'égalité dans l'entreprise", "avec des sanctions à l'appui" et un suivi réel de la question.

franceinfo : En 2015, l'écart salarial entre les femmes et les hommes était de 15%. Pourquoi les écarts de salaires se creusent-ils encore ?

Rachel Silvera : Le chiffre retenu minimise une partie de l'écart. En réalité, la situation est encore plus grave que cela. On est, à mon sens, au-delà de 25%. La première chose qui joue dans cet écart, et qui n'est pas prise en compte dans la mesure retenue par Les Glorieuses, c'est le temps de travail. Le temps partiel pénalise encore de nombreuses femmes. Si on prend en compte tout le temps de travail, le salaire moyen mensuel et non pas le salaire horaire, l'écart est encore plus important. La dernière étude de l'Insee, qui est pourtant réalisée sur des données d'il y a deux ans, établit l'écart - tout confondu - à 28,5%. Il ne s'agit pas de comparer une heure de travail d'une femme et d'un homme, c'est trop théorique. Il faut regarder ce que touchent les femmes et les hommes à la fin du mois et cet écart reste important.

Y a-t-il d'autres raisons ?

Oui, une autre raison - à mon sens essentielle - est le fait que les hommes et les femmes n'occupent toujours pas les mêmes emplois. Quand on regarde de près les emplois les plus féminisés, on constate une dévalorisation extrêmement forte de tous ces métiers, qui pourtant ont été salués il y a peu avec la crise sanitaire. On a remercié, applaudi ces métiers du lien et du soin aux autres comme étant essentiels. Pourtant, on continue à moins les rémunérer, quand on les compare à des métiers équivalents mais occupés en grande majorité par des hommes. Les aides à domicile, les agents d'entretien... tous ces métiers essentiels à nos vies restent dans l'ombre et sont dévalorisés dans leur construction, historiquement. C'est ici qu'il faut mettre tous nos efforts désormais.

Le Sénat vient d'adopter une proposition de loi qui prévoit d'intégrer 30% de femmes parmi les cadres et les dirigeants dans les entreprises de plus de 1 000 salariés. Les quotas sont-ils importants ?

Je ne suis pas très favorable à cette mesure. Elle est nécessaire car il est très important que l'égalité se fasse à tous les niveaux dans l'entreprise mais mettre l'accent, comme on l'a fait avec l'index d'égalité salariale et aujourd'hui avec cette nouvelle proposition de loi, sur les quotas de femmes dirigeantes, c'est l'arbre qui cache la forêt des inégalités. Ce n'est pas parce qu'on aura la parité au sommet qu'il y aura moins de précarité dans les entreprises, moins de temps partiels imposés et moins de dévalorisation de ces métiers, qui occupent des millions de femmes.

Quelles sont les pistes sur lesquelles il faut alors travailler ?

Quand on revalorise le Smic, on peut aussi favoriser les bas salaires et de nombreuses femmes. C'est un outil indirect. Plus globalement, il faut revenir à de vrais accords d'égalité dans l'entreprise, dans lesquels la question de l'égalité des rémunérations est réellement suivie, avec sanctions à l'appui. L'index d'égalité partait dans le bon sens mais il a malheureusement été totalement vidé de son contenu. Il y a tellement de conditions à réunir qu'aujourd'hui la plupart des entreprises ont une très bonne note. Il y a donc un souci, puisque les écarts de salaires sont toujours là.


https://www.francetvinfo.fr/economie/disparites-salariales/inegalites-salariales-entre-hommes-et-femmes-il-faut-revenir-a-de-vrais-accords-d-egalite-dans-l-entreprise-selon-une-economiste_4831571.html

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La droite rétrograde s'attaque à l'allongement du congé paternité , articles femmes hommes, egalite ,

12 Novembre 2020, 10:49am

Publié par hugo

La droite rétrograde s'attaque à l'allongement du congé paternité
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Allongement du congé paternité
Allongement du congé paternité
Louise  Col 
Par Louise Col
Publié le Mardi 10 Novembre 2020
Alors que la réforme sur l'allongement du congé paternité avait été adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale, des sénatrices et sénateurs LR ont déposé des amendements pour restreindre le texte. Et les arguments avancés sont lunaires.
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L'avancée était certes a minima, mais au moins, elle avait été actée. Le 23 octobre dernier, l'Assemblée nationale avait voté en première lecture à la quasi-unanimité le doublement du congé paternité, le faisant passer de 14 à 28 jours. Mais cette réforme sociétale très attendue, qui devrait entrer en vigueur à partir du 1er juillet 2021, ne plaît pas à tout le monde, et notamment à une poignée de sénateurs LR (Les Républicains), déterminés à "assouplir" (comprendre miner) le texte, allant donc à l'encontre de leurs collègues députés qui y étaient favorables.

Ainsi, alors que le projet de loi de finances de la Sécurité sociale est examiné au Sénat depuis ce lundi (9 novembre), Le Parisien révèle que le groupe LR part à l'attaque en déposant des amendements visant notamment le caractère obligatoire des 7 jours du congé parental. L'un de ces amendements est porté par une femme, la sénatrice d'Eure-et-Loir Chantal Deseyne, et soutenu par 39 signataires.

"L'enfant a besoin de ses parents dans la relation d'attachement qu'il noue lors des premiers jours de sa vie. Toutefois, le congé obligatoire peut être compliqué à mettre en oeuvre dans certaines entreprises, notamment les TPE et les PME", expliquent les signataires de ce texte parfaitement réactionnaire, pointant le financement des trois premiers jours du congé paternité par les entreprises.

"Ce caractère obligatoire peut mettre en difficulté les entreprises mais aussi les jeunes pères qui n'ont pas envie de prendre ce congé", développe la sénatrice LR Chantal Deseyne auprès du Parisien. "A titre personnel, je trouve ça bien que les pères prennent ce congé, mais il n'y aura aucun bénéfice si c'est imposé. Certains pères sont très disposés à donner du temps à leurs enfants qui viennent de naître, d'autres n'en ont pas envie. Mes enfants et les vôtres sont-ils moins bien éduqués ou épanouis parce que leur père n'était pas avec eux lors des premiers jours de leur vie ?"


"Une nouvelle forme de discrimination à l'embauche pour les nouveaux pères"
Un argumentaire rétrograde qui va à l'encontre des aspirations de la jeune génération de pères. Comme le rappelait Christine Castelain Meunier, sociologue au CNRS, "l'immense majorité souhaite prendre un congé de paternité et cela fait partie de la hiérarchie de valeurs des jeunes générations masculines, avec cette volonté de ne pas sacrifier sa famille au travail." Car si actuellement, seuls 67 % des hommes y ont recours, "il y a une nouvelle hiérarchie de valeurs, la recherche de la qualité de vie et du mode de vie, des transformations dans les rapports femme-homme. Les hommes s'interrogent plus sur le ressenti dans les relations sexuelles, intimes, dans les rapports à l'enfant", expliquait-elle à Terrafemina.

Un changement de mentalité que ne semblent pas entendre les sénatrices et sénateurs Les Républicains. Ainsi, une autre parlementaire, la sénatrice de l'Isère Frédérique Puissat, qui a cosigné l'amendement Deseyne, en a déposé un autre visant à "restreindre l'allongement du congé paternité aux salariés en CDI ou d'un CDD minimum de six mois", relève Le Parisien.

La raison (lunaire) ? "Pour une TPE ou une PME, il est particulièrement nécessaire de pouvoir anticiper l'absence d'un de ses collaborateurs. De plus, pour éviter qu'il y ait une nouvelle forme de discrimination à l'embauche pour les nouveaux pères salariés de l'entreprise, il faudrait instaurer une présence minimale dans l'entreprise pour pouvoir bénéficier de ce congé."

Alors que la réforme du congé parental vise justement à éviter les discriminations à l'embauche des femmes, les sénatrices et sénateurs LR y voient une menace de discrimination pour les jeunes pères. Pour l'égalité femmes-hommes au travail, on repassera.

Des voix discordantes se font cependant entendre au sein du groupe. "Si on veut que les choses changent vraiment dans les pratiques, c'est nécessaire pour que l'activation du droit ne repose pas sur les individus", justifie ainsi la sénatrice des Alpes-Maritimes Alexandra Borchio-Fontimp, favorable aux 7 jours obligatoires.

A voir si ces amendements réactionnaires, reposant sur un visione outrancièrement patriarcale (Papa travaille/Maman pouponne), trouveront un écho au sein du Palais du Luxembourg.

SOCIÉTÉ CONGÉ PARENTAL NAISSANCE NEWS ESSENTIELLES


https://www.terrafemina.com/article/conge-paternite-la-droite-retrograde-s-attaque-a-l-allongement-du-conge-parental_a355838/1

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Le vélo, autre miroir des inégalités femmes-hommes , articles femmes hommes, egalite

13 Mars 2021, 02:56am

Publié par hugo

 Le vélo, autre miroir des inégalités femmes-hommes
A woman rides a bicycle past motorcyclists in Paris, on September 23, 2020.
A woman rides a bicycle past motorcyclists in Paris, on September 23, 2020.
afp.com - Christophe ARCHAMBAULT
07 MAR 2021
 Mise à jour 08.03.2021 à 11:32 
Par Sarah BRETHES et Fanny LATTACH
 AFP 
© 2021 AFP
La pandémie de Covid a lâché des flopées de néo-cyclistes dans les rues des villes françaises mais le vélo reste très majoritairement pratiqué par les hommes. Obstacles culturels et sociétaux, aménagements urbains inadaptés, insécurité : les freins pour atteindre la parité sont encore puissants.

En 2018, le géographe Yves Raibaud réalisait une vaste étude sur Bordeaux et sa métropole. Verdict : seuls 38% des cyclistes étaient des femmes. La nuit et par temps de pluie, leur proportion dégringolait à 22%.

Parmi les désagréments cités par ces cyclistes : le fait d'être chargée (courses, enfants), la peur de l'accident ou d'un problème technique, le sentiment d'insécurité face au harcèlement et aux agressions sexuelles (équivalent à celui ressenti à pied), la tenue parfois exigée au travail (jupes, talons, tailleurs).

"Le +sexe+ du vélo, c'est aussi la virilité de la chute, du risque, de la performance", les hommes représentent "86% des morts en France, notamment chez les livreurs à vélo, nouveau dangereux métier d'+homme+", souligne le géographe dans un article publié dans le journal du CNRS.

Pour Chris Blache, co-fondatrice de "Genre et Ville", "le problème est que les conditions dans lesquelles on peut faire du vélo aujourd'hui freinent les femmes". En France comme dans de nombreux pays européens, à l'exception de ceux du Nord.

La consultante en socio-ethnographie, qui vient de réaliser une enquête auprès des usagères de Vélib, souligne auprès de l'AFP l'importance de "créer un environnement sécurisé pour accéder au vélo" (éclairage public, garages), "de mettre en place la continuité des pistes cyclables et de les élargir pour permettre aux vélos-cargos de circuler, mais aussi de ralentir la circulation".

"La révolution du vélo sera menée par les femmes! Dans une ville qui est dessinée par les hommes et pour les hommes, nous devons faire que les rues ne soient pas un environnement hostile", twittait fin février la sociologue et maire EELV du XIIe arrondissement parisien, Emmanuelle Pierre-Marie.

Chris Blache, qui a beaucoup travaillé sur les quartiers prioritaires de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), où seuls les balcons peuvent faire office de garage, pointe aussi du doigt des questions de "praticité".

- "Masculinité dominante" -

De fait, plusieurs études montrent que la pratique féminine du vélo est encore plus faible dans les quartiers populaires.

Parmi elles, la thèse de David Sayagh, chercheur à l'Ecole de l'aménagement durable des territoires, consacrée "au clivage sexué des pratiques du vélo durant l'adolescence", notamment dans les quartiers prioritaires des métropoles de Montpellier et Strasbourg.

"Dans ces quartiers, on voit qu'il y a des normes sexuées, genrées : il n'est pas bienvenu pour une jeune femme d'afficher son corps en mouvement en train de faire du vélo, surtout si c'est seule", relate-t-il.

"Le vélo, notamment dans les milieux populaires, sert de support à la construction à la masculinité, et à une masculinité dominante puisqu'on parle d'occupation et de prise de risque dans l'espace public", poursuit-il.

Représentations et croyances jouent aussi : "Dans des centres socio-culturels, des éducatrices m'ont dit que certaines mères de famille avaient peur que leurs filles perdent leur virginité à vélo. Il y a encore ce genre de croyances dans certaines familles avec un capital scolaire peu important".

A ses yeux, pour pouvoir "parler d'égalité", il faudrait "que les femmes se sentent aussi libres de rouler au sein du trafic motorisé, d'adopter l'itinéraire le plus rapide sans faire de détour pour éviter certaines zones, qu'elles se sentent libres de se pencher sur leur vélo quelle que soit leur tenue vestimentaire, ou encore de pratiquer seules la nuit."

Cennet, qui enfourchait vendredi un destrier fluo lors d'un "atelier vélo" à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), n'en est pas encore là.

A 47 ans, grâce à l'association des Femmes des Francs-Moisins, une cité de cette ville populaire, elle a réalisé un de ses rêves : apprendre à faire du vélo. "J'en avais envie depuis toute petite. Mais, comme pour les études, je n'avais jamais pu le faire", sourit cette mère de famille qui a grandi en Turquie.

Comme une demi-douzaine d'habitantes de son quartier, elle décrit "le bonheur" et "le sentiment de liberté" éprouvé en pédalant. Son apprentissage terminé, elle avoue craindre de se lancer seule dans la circulation, dans une ville où les pistes cyclables sont rares.

"La prochaine étape est de leur permettre d'acquérir des vélos d'occasion", explique Simon Gaudin, chargé de mission pour l'association Ufolep, qui accompagne plusieurs ateliers de ce type en Seine-Saint-Denis. Mais aussi d'apprendre à ces femmes à réparer leur vélo. Pour être, vraiment, autonomes.

Par Sarah BRETHES et Fanny LATTACH
AFP
© 2021 AFP
 Mise à jour 08.03.2021 à 11:32
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https://information.tv5monde.com/Terriennes/le-velo-autre-miroir-des-inegalites-femmes-hommes-399385

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