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De plus en plus de femmes choisissent de faire un bébé toutes seules

5 Février 2022, 03:28am

Publié par hugo

 De plus en plus de femmes choisissent de faire un bébé toutes seules
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De plus en plus de femmes choisissent de faire un bébé toutes seules
De plus en plus de femmes choisissent de faire un bébé toutes seules
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Vendredi 04 Février 2022
En France, nombreuses sont les femmes célibataires à procéder à une procréation médicalement assistée (PMA). C'est ce que démontre une nouvelle enquête de l'Agence de biomédecine.
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Le 29 juin 2021, la PMA pour toutes était définitivement votée à l'Assemblée nationale. L'article 1 de la nouvelle loi de bioéthique autorise les femmes seules et les couples de femmes à avoir accès à cette pratique. Et c'est justement aux femmes célibataires que s'intéresse une nouvelle enquête de l'Agence de biomédecine.

Selon l'agence publique nationale de l'État, celles-ci seraient aujourd'hui plus nombreuses que les couples de femmes à recourir à la PMA. Comme le souligne ce rapport, les femmes concernées seraient en majorité trentenaires. Entre le 1er août et le 15 octobre 2021, sur près de 2 800 demandes de premières consultations enregistrées dans les centres de don de spermatozoïdes, 1 316 émanaient de femmes célibataires.

Un chiffre éloquent.

"Vieillir sans conjoint mais pas sans enfant"
"Certaines de ces femmes célibataires attendaient la loi depuis longtemps et les délais sont extrêmement critiques pour elles. Tout est plus compliqué. Elles ont en moyenne un âge plus avancé que les femmes en couple, sont donc moins fertiles, et savent très bien que ces parcours sont très longs et pénibles. Nombreuses d'ailleurs sont dans un double parcours : elles essayent à la fois en France et à l'étranger", détaille dans les pages du Parisien Marion Forveille, porte-parole de l'association Mam'enSolo, créée en 2018.

De son côté, Dominique Mehl, sociologue au CNRS, autrice de l'ouvrage Maternités solo analyse : "Elles ont souvent plus de 35 ans. Sans avoir tout sacrifié à leur carrière professionnelle, elles ont en général repoussé leur projet de maternité pour les études." Selon l'observation de la sociologue, "une phrase revient souvent dans leur bouche, elles disent qu'elles acceptent de vieillir sans conjoint mais pas sans enfant".

Marion Forveille observe également une évolution dans les données : "Depuis que la loi est passée, on voit arriver un nouveau public de femmes plus jeunes, dans la petite trentaine. Pour elles, le fait que cette maternité soit légale en France rend le projet plus accessible".

SOCIÉTÉ NEWS ESSENTIELLES PMA PMA POUR TOUTES FEMMES CÉLIBATAIRE GROSSESSE MATERNITÉ SANTÉ


https://www.terrafemina.com/article/pma-de-plus-en-plus-de-femmes-celibataires-choisissent-de-faire-un-bebe-toutes-seules_a362283/1

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Femmes scientifiques : une charte contre le plafond de verre,femmes,sexisme,

22 Mars 2018, 03:17am

Publié par hugo

 
Femmes scientifiques : une charte contre le plafond de verre
Par P.P. avec AFP, 21 mars 2018 | 17h06
Cédric Villani, Axel Kahn ou encore Pascal Picq se sont engagés.
En sciences, le « plafond de verre » qui limite l’accession des femmes aux hautes fonctions académiques est particulièrement résistant. Des chercheurs de premier plan ont décidé de s’engager pour aider à le briser.
 
À l’occasion de la 20e édition du prix L'Oréal-Unesco « Pour les femmes et la science », qui se tiendra ce jeudi à Paris, 26 hommes de diverses nationalités ont signé une charte pour aider les femmes dans leur carrière dans leur « sphère d’influence ».
 
Parmi ces premiers signataires, on trouve côté français le mathématicien et député Cédric Villani, le spécialiste du cerveau Stanislas Dehaene, le patron du CNRS Antoine Petit, le physicien Etienne Klein, le généticien Axel Kahn, le paléoanthropologue Pascal Picq. Des scientifiques travaillant aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Norvège, en Israël, au Liban, au Qatar notamment ont également apporté leur soutien à cette initiative lancée par la Fondation L'Oréal et l’Unesco.

 
« La charte d’engagement vise à faire davantage de place aux femmes à différents niveaux comme l’accès égal aux bourses, au recrutement, à la publication et aux droits d’auteur, ou à la récompense de l’excellence », explique à l’AFP Jean-Paul Agon, PDG de L'Oréal et président de la fondation.
 
Seulement 30% de chercheuses
 
En vingt ans, la part des femmes scientifiques a certes progressé d’environ 12 % mais elles ne représentent encore qu’environ 30 % des chercheurs dans le monde, selon un rapport de l’Unesco de 2015. Elles n’occupent que 11 % des hautes fonctions académiques en Europe. Et seulement 3 % des prix Nobel scientifiques leur ont été attribués.
 
« On touche là du doigt la réalité du plafond de verre dans les sciences. Ce n’est pas une question de compétences », relève Jean-Paul Agon. « Les carrières des femmes en science n’avancent pas au même rythme que celles de leurs homologues masculins ».
 
Dans la charte « pour les femmes et la science », les hommes s’engagent à « nominer autant d’hommes que de femmes pour les prix ». Les hommes sont invités à « nommer des femmes à des postes de responsabilité », à « proposer davantage d’interventions publiques aux femmes scientifiques », à « parrainer chaque année au moins une femme pour l’aider à gravir un échelon supplémentaire dans son plan de carrière ».
 
La question des publications est « extrêmement sensible »
 
Parvenir à se faire publier est indispensable pour bâtir sa carrière scientifique. La charte suggère de « recommander des femmes dans les comités de lecture pour atteindre un meilleur équilibre ».
 
La question des publications est un « sujet extrêmement sensible », note Cédric Villani. « Autant il faut se donner des objectifs clairs de représentation équilibrée quand il s’agit de composer un conseil d’administration ou une direction d’institut, autant en matière de publications, il faut, je crois, résister à la tentation du quota et ne retenir que la qualité scientifique », estime le député (LREM) de l’Essonne. « C’est en amont qu’il faut davantage soutenir, accompagner, encourager les femmes. Il faut aussi les inciter à publier régulièrement ».
 
Quant à Ernesto Fernandez Polcuch, chef de la section des politiques scientifiques à l’Unesco, il considère que « le combat pour l’égalité des genres en sciences a trois raisons d’être ». « Non seulement, c’est un droit humain mais la société a besoin de davantage de scientifiques donc de plus de femmes. Qui plus est, la science sera de meilleure qualité si les femmes sont pleinement engagées ».
leparisien.fr

http://www.leparisien.fr/laparisienne/actualites/societe/femmes-scientifiques-une-charte-contre-le-plafond-de-verre-21-03-2018-7621266.php

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Inégalité des sexes : à l'adolescence, 65% des filles considèrent "qu'elles ont moins de droits que les garçons",articles femmes hommes,egalite

12 Novembre 2018, 08:29am

Publié par hugo


 Inégalité des sexes : à l'adolescence, 65% des filles considèrent "qu'elles ont moins de droits que les garçons"

Une enquête menée par Unicef France montre que les filles se sentent "exclues" et "rejetées" des espaces publics par les garçons. Cela commence dès l'école.
Une petite fille dans une cour de réacréation, lors de la rentrée scolaire, à Paris.
Une petite fille dans une cour de réacréation, lors de la rentrée scolaire, à Paris. (LUC NOBOUT / MAXPPP)
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Mis à jour le 08/11/2018 | 17:44
publié le 08/11/2018 | 17:44
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L'inégalité des sexes s'installe dès l'enfance, selon une enquête d’Unicef France, publiée jeudi 8 novembre et réalisée auprès de 26 000 enfants et adolescents. Les filles "ont le sentiment de ne pas avoir les mêmes droits. Un sentiment qui va s'accroître au fil de l'âge. Il est déjà très fort à la préadolescence. À l'adolescence, les filles sont 65% à considérer qu'elles ont moins de droits que les garçons", a expliqué sur franceinfo jeudi Serge Paugam, sociologue, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), coauteur de l’étude.

franceinfo : Les filles se sentent-elles exclues des espaces publics ?

Serge Paugam : Oui. Dans les cours de récréation, par exemple, il y a une séparation des sexes assez radicale. Les garçons jouent d'un côté, les filles de l'autre. Les filles d'ailleurs aimeraient participer davantage aux jeux des garçons mais elles sont tout à fait rejetées. Elles ont le sentiment de ne pas avoir les mêmes droits. Un sentiment qui va s'accroître au fil de l'âge. Il est déjà très fort à la préadolescence. À l'adolescence, les filles sont 65% à considérer qu'elles ont moins de droits que les garçons. Le fait que les filles pensent que leurs droits sont inférieurs est lié au fait qu'elles doivent se contenir davantage que les garçons, faire attention, parfois même rester plus enfermées dans la sphère domestique pour éviter d'être agressées. Les inégalités commencent là, quand elles n'ont pas les mêmes droits et les mêmes libertés que les garçons.

L'école est tout particulièrement concernée ?

Il faut souligner aussi que, dans le cadre scolaire, il y a beaucoup de moqueries, beaucoup d'attaques blessantes. Les filles n'en sont pas forcément plus victimes que les garçons. On entre par la scolarité dans un monde assez agressif. À 7 ou 8 ans, on a un enfant sur deux qui dit être victime de ces moqueries et de ces attaques blessantes. On voit que ce ne sont pas n'importe quels enfants, ceux qui spécifiquement vivent dans des quartiers difficiles. Les enfants qui ont des parents au chômage sont beaucoup plus victimes des moqueries que les autres. Il y a donc des rapports sociaux tendus. Il se superpose des inégalités entre les filles et les garçons et des inégalités sociales.

La tenue vestimentaire en est-elle un symbole ?

La tenue vestimentaire est une forme de discrimination dont les filles se disent plus victimes que les garçons. A la préadolescence, les filles cherchent davantage à affirmer leur féminité. La tenue vestimentaire devient un instrument par lequel elle tentent de se valoriser. Mais dans ce jeu de démonstration, il y a des formes de discrimination et des moqueries, parfois même du harcèlement. Dans ce moment de prise d'autonomie pour les filles, elles vont aussi faire l'objet d'un harcèlement qui prend une forme sexuelle. Être touchées, interpellées sexuellement, agressées sexuellement, embrassées de force. Et les filles évidemment sont beaucoup plus victimes que les garçons de ces formes de harcèlement.

A lire aussi


https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/inegalite-des-sexes-a-l-adolescence-65-des-filles-considerent-qu-elles-ont-moins-de-droits-que-les-garcons_3024525.html

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Augmentation des actes antisémites: derrière les chiffres, quelle réalité?,racisme,france,

9 Décembre 2014, 02:25am

Publié par hugo

Augmentation des actes antisémites: derrière les chiffres, quelle réalité?
Par Caroline Politi publié le 08/12/2014 à 17:55, mis à jour à 18:08


Une semaine après la violente agression d'un couple juif à Créteil, le ministre de l'Intérieur a affirmé dimanche sa volonté d'ériger la lutte contre le racisme et l'antisémitisme en "cause nationale". Depuis le début de l'année, le nombre d'actes contre la communauté juive a augmenté de 91%.


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Augmentation des actes antisémites: derrière les chiffres, quelle réalité?
Le gouvernement a annoncé que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme serait érigée en cause nationale.
REUTERS/Zoubeir Souissi
Les cambrioleurs ont ciblé leur appartement "parce que les Juifs, ça garde l'argent chez eux". Une semaine après la violente agression de Jonathan et sa compagne à Créteil, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a affirmé dimanche sa volonté d'ériger la lutte contre le racisme et l'antisémitisme en "cause nationale". "Derrière ce crime, il n'y a pas seulement un acte lâche, crapuleux et antisémite. Derrière ce crime, il y a un mal qui ronge la République et que nous devons combattre à tout prix", a-t-il déclaré devant plusieurs centaines de personnes.


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Cette agression s'inscrit dans un contexte de hausse de l'antisémitisme en France. Selon le service de protection de la communauté juive, qui s'appuie sur les données collectées par le ministère de l'Intérieur, le nombre d'actes antisémites a augmenté de 91% au cours des sept premiers mois. Entre janvier et septembre, 527 actes ont été enregistrés. Contre 423 pour toute l'année 2013. Cause notamment de cette augmentation: l'interdiction des spectacles de Dieudonné et la manifestation Jour de colère. Ainsi, pour le seul mois de janvier, 85 actes antisémites ont été recensés. Soit plus que tout au long de l'année 1999 (82 actes). Un deuxième pic de violence a été enregistré cet été, au moment du conflit israélo-palestinien. "Il y a une corrélation directe entre le contexte international et l'antisémitisme, assure Laurent Mucchielli, sociologue au CNRS. Depuis la 2e Intifada, chaque fois que le conflit reprend, on observe des répercussions immédiates sur les chiffres de l'antisémitisme."




Aussi inquiétante soit-elle, cette hausse nécessite cependant d'être relativisée. Ces chiffres recoupent en effet des réalités très diverses. Sur les 527 actes antisémites enregistrés depuis le début de l'année, seuls 15% mesurent des violences effectives. Ainsi, une seule tentative d'homicide à caractère antisémite a été enregistrée en 2013 et aucune depuis le début de l'année. Seule exception notable: 2012, avec notamment les quatre meurtres perpétrés par Mohamed Merah dans une école juive à Toulouse. L'immense majorité des actes enregistrés sont des menaces, des insultes, des dégradations telles que des tags racistes.




Par ailleurs, si l'on se fie aux statistiques du ministère de l'Intérieur, les actes racistes seraient particulièrement marginaux en France. En 2012, "seuls" 1539 actes ou menaces à caractère raciste, antisémite ou xénophobe ont été recensés alors qu'en Grande-Bretagne 46 678 incidents de ce type ont été signalés à la police. "La différence n'est pas dans le comportement mais dans l'enregistrement de ces comportements, assure Laurent Mucchielli. Les chiffres sont largement sous-estimés: les gens ne se déplacent pour signaler les actes racistes que dans les cas les plus graves. Les faits bénins sont passés sont silence."


En France, seuls ceux ayant fait l'objet d'une plainte sont comptabilisés. Or, en la matière, "le nombre de dépôt de plaintes est largement en deçà du nombre de faits effectivement commis", pointe la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNDH). Ainsi, "seuls 8 % des faits seraient signalés aux services de police et de gendarmerie et 3% des faits seulement seraient enregistrés au titre de plaintes". Pour tenter d'y remédier, Bernard Cazeneuve a publié en juillet une circulaire demandant aux préfets de signaler systématiquement aux parquets ces faits en vue de poursuite.


Les préjugés ont la peau dure
S'il est difficile d'évaluer précisément le nombre d'actes antisémites en France, la CNDH note cependant une montée de l'intolérance envers cette communauté. Ainsi, en 2009, seuls 7% des personnes interrogées pensaient que les Juifs n'étaient pas "des Français comme les autres". Ils sont désormais 14% à avoir cette opinion. Les stéréotypes liés au pouvoir et à l'argent continuent d'avoir la peau dure. L'idée que cette communauté a trop de pouvoir est partagée par 11% des personnes interrogées, soit 4 points et demi de plus qu'en 2005.


Mais cette crispation identitaire est loin de toucher uniquement la communauté juive. Les actes visant les musulmans sont également en hausse de 12% entre janvier à septembre 2014, selon l'Observatoire national contre l'islamophobie. "Le rejet de l'islam est beaucoup plus répandu, assure Laurent Mucchielli. Mais il y a une sensibilité très forte des Français sur la question de l'antisémitisme. Pour des raisons historiques évidentes [la déportation des juifs pendant la seconde guerre mondiale, ndlr] mais également pour des raisons politiques. Les représentants de la communauté juive sont plus organisés et savent mieux communiquer sur ces questions que ceux des autres communautés." Ainsi, selon la CNDH, "ce sont les Arabo-musulmans qui focalisent l'essentiel des crispations, à l'exclusion de quasiment toutes les autres 'minorités', excepté des Roms, qui font également l'objet de propos très agressifs".


"Les Juifs sont de loin la communauté la plus acceptée"
"Les Juifs sont de loin la communauté la plus acceptée en France", assurait en mai dernier à L'Express Nonna Mayer, sociologue spécialiste du racisme et de l'antisémitisme au CNRS. "Si l'indice d'acceptation des Juifs a baissé de six points depuis 2009, où il atteignait un niveau record de 85 sur 100, il reste de très loin supérieur à celui de tous les autres groupes. Six points au-dessus des noirs, 21 points au-dessus des Maghrébins et 28 points au-dessus des musulmans", écrit la chercheuse dans un article. Un constat partagé par la CNDH: "Au total, l'antisémitisme est donc ultraminoritaire dans notre échantillon. Il n'en demeure pas moins réel", écrit l'organisme dans son dernier rapport.











Avertissement de modération. Merci de ne pas tenir de propos discriminatoires, racistes ou islamophobes dans les commentaires de cet article. Compte tenu du sujet, nous serons particulièrement attentifs à la bonne tenue des débats et tout auteur de propos enfreignant notre charte de modération sera banni.




En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/augmentation-des-actes-antisemites-derriere-les-chiffres-quelle-realite_1630112.html#uCvJadWx71Svg7c7.99

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/augmentation-des-actes-antisemites-derriere-les-chiffres-quelle-realite_1630112.html

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Marylène Patou Mathis : L’HOMME PREHISTORIQUE EST AUSSI UNE FEMME Une histoire de l’invisibilisation des femmes. femmes, feminisme,

16 Décembre 2020, 05:54am

Publié par hugo

 
  
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10 DÉCEMBRE 2020
Culture \ Livres
Marylène Patou Mathis : L’HOMME PREHISTORIQUE EST AUSSI UNE FEMME Une histoire de l’invisibilisation des femmes.

Marylène Patou Mathis est préhistorienne, directrice de recherche au CNRS, rattachée au département préhistoire du Musée de l’Homme. Son dernier ouvrage L’homme préhistorique est aussi une femme , destiné aussi bien aux expert·es qu’au grand public, couvre une période plus importante que son titre ne le laisse présager, il en est d’autant plus éclairant.

Dans un premier temps l’autrice explique deux mille ans de notre passé misogyne depuis les débuts de la civilisation européenne. Elle met en lumière les assertions des philosophes de l’antiquité, repris par les dogmes de l’Eglise et par les scientifiques qui se sont efforcés de prouver ces dires. Elles permettent de mieux comprendre l’interprétation biaisée de la préhistoire, développée dans un deuxième temps.

Marylène Patou Mathis a choisi de thématiser la misogynie et d’en classer les manifestations: elle passe en revue les affirmations de Platon ou d’Aristote et autres philosophes qui ont amené aux croyances sur la femme inférieure, la femme coupable, la femme subordonnée, la femme comme être inachevé, gouvernée par son sexe, éternelle malade, prédestinée à la maternité.

Elle cite les pépites misogynes qui ont tracé le sillon de l’inégalité des sexes de l’antiquité grecque à nos jours.  Platon : “la femme est dirigée par son utérus “, Aristote : ” seuls les mâles sont des êtres humains complets. Une femelle est femelle en vertu d’une incapacité particulière, St Thomas d’Aquin : ” La femme est un homme raté ” Epiphane : ” Les femmes constituent une race faible, à laquelle on ne peut faire confiance, et d’intelligence médiocre. “

Marylène Patou Mathis résume l’essence de ces affirmations : « La femme est une extension des hommes, qu’ils rejettent et convoitent, une esquisse ratée. D’essence incertaine, animale sans doute, inquiétante, possédant des pouvoirs et possédée par ses sens, toujours fondamentalement coupable. Il faut la surveiller et la punir. » Elle montre clairement que l’Eglise et la plupart des textes sacrés largement propagés dans les principales religions ont repris ces affirmations en les amplifiant, et en se demandant même si les femmes avaient une âme. Ces assertions ont été ressorties et recyclées, au Moyen âge par exemple par les pères de l’Eglise et jusqu’au 20ème siècle, pour « remettre les femmes à leur place de procréatrices » quand elles s’en éloignaient.

Extrêmement documenté, ce livre ajoute de précieux éléments à ce que l’histoire féministe nous avait déjà appris.

L’autrice nous fait découvrir des personnes positives des deux sexes qui ont œuvré pour l’égalité des sexes et ceci dès l’appropriation du pouvoir par les hommes. On apprend par exemple que dès le IIème siècle, les femmes se sont rebellées contre le système du pater familias donnant tous les droits à l’homme sur sa famille, et que tout au long de l’histoire, de nombreuses femmes ont refusé la domination masculine. Elles ont été invisibilisées par l’histoire officielle. Certains hommes, moins nombreux, se sont également érigés contre le sort réservé aux femmes, mais la misogynie a toujours triomphé dans les lois, us et coutumes.

Pourtant, et c’est une partie de la nouveauté qu’apporte cet ouvrage, Marylène Patou Mathis parle des mythes de la déesse-mère qu’on trouve dans beaucoup d’anciennes civilisations. Elles sont peu ou pas du tout évoquées dans l’histoire traditionnelle.

De grandes guerrières et des cheffes de clan

Le mythe grec de Gaïa est le plus vulgarisé mais est loin d’être le seul, affirme l’autrice, et des récits de déesse-mère ont existé partout dans le monde. Les Celtes aussi croyaient en la grande déesse appelée Dana, principe féminin régissant le monde. En Egypte, la déesse Isis est également celle qui sauve l’humanité et c’est son frère Seth qui commet le péché originel. Marylène Patou Mathis ajoute que ce ne sont pas des accidents de l’histoire ou des anecdotes. Cependant l’histoire a été écrite par les hommes et ils ont préféré omettre ces croyances ou les minorer. Ils ont choisi de privilégier le récit de notre histoire à partir de l’institution du pater familias née à l’ère romaine, au premier siècle, alors que l’histoire de l’humanité a commencé il y a des millions d’années.

Le même traitement de la part des historiens et préhistoriens masculins précise l’autrice, a été réservé aux sociétés matrilinéaires ou matriarcales considérées comme des inventions, des accidents de l’histoire ou dans le meilleur des cas comme des exceptions. Cependant, nous savons désormais que ces sociétés ou la transmission des noms et des biens se faisaient de mères en filles ont très vraisemblablement existé au néolithique et au paléolithique. Les dernières découvertes archéologiques démontrent clairement l’importance du rôle social des femmes dans certaines parties du monde. De plus, ce type de sociétés existe encore de nos jours.

La chercheuse explique comment les préjugés les plus tenaces sur les femmes ont été renforcés au 19ème siècle et reposent sur des données pseudo-scientifiques. Le médecin/neurologue Paul Broca affirmait que la taille plus petite du cerveau des femmes impliquait leur infériorité. Les savants de l’époque baignaient dans cet esprit : les nouvelles disciplines comme l’archéologie et l’anthropologie sont nées à ce moment-là et ont été imprégnées par ce sexisme exacerbé. Ces chercheurs ont donc projeté leurs convictions sur leurs découvertes, ce qui en a faussé l’interprétation.

L’autrice démontre qu’il a fallu attendre que les femmes deviennent elles aussi anthropologues pour que la préhistoire soit éclairée différemment. On sait maintenant que « les femmes ne balayaient pas la grotte pendant que les hommes chassaient » mais qu’elles participaient à la chasse, à la cueillette, qu’elles ont développé un savoir sur les plantes et participèrent à l’art rupestre.

Grâce aux techniques nouvelles, on peut mieux identifier le sexe des squelettes et on peut désormais dire avec certitude que certaines tombes contenant des armes, étaient celles de femmes et non d’hommes comme on l’avait affirmé auparavant. On sait à présent avec certitude qu’il y avait de grandes guerrières et des cheffes de clan.

Toutes les affirmations misogynes nous semblent absurdes aujourd’hui dit Marylène Patou Mathis, pourtant, elles ont été entérinées par les gouvernements depuis l’antiquité jusqu’au début du 20ème siècle : les lois ont institutionnalisé l’infériorité des femmes. Le code Napoléon, édité en 1804 est le plus misogyne de tous, souligne t’elle, désappropriant les femmes des quelques droits acquis. Ce code dont nous avons hérité leur donne un statut d’éternelles mineures.

L’autrice de ce livre fourmillant d’informations et d’exemples démontre brillamment que le patriarcat repose sur des affirmations mensongères, des pseudo-vérités scientifiques qui ne sont que des projections du narcissisme des mâles et la répétition permanente de préjugés véhiculés et recyclés de siècles en siècles.

L’anthropologue et chercheuse Marylène Patou Mathis contribue à réhabiliter un récit féministe de l’humanité depuis la préhistoire et démontre que les femmes ont bel et bien participé, à toutes les époques, aux progrès de l’humanité.

Pascal Picq, paléo anthropologue, qui apparaît aujourd’hui dans tous les médias comme le découvreur et synthétiseur de ces connaissances ne fait que reprendre à sa manière, des chemins que les chercheuses féministes avaient déjà emprunté.

Roselyne Segalen 50-50 Magazine

Marylène Patou Mathis : l’homme préhistorique est aussi un femme. Une histoire de l’invisibilisation des femmes Ed. Annary 2020

Lire plus : Claudine Cohen Femmes au temps de la préhistoire Ed. Belin 2016


https://www.50-50magazine.fr/2020/12/10/marylene-patou-mathis-lhomme-prehistorique-est-aussi-une-femme-une-histoire-de-linvisibilisation-des-femmes/

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L’égalité n’a pas à être « performante »,egalite,

13 Mars 2018, 03:59am

Publié par hugo

 L’égalité n’a pas à être « performante »
Points de vue 6 mars 2018
Plus de femmes ou d’immigrés, c’est « bon pour la croissance » ? Défendre l’égalité au nom de la « performance » est une démission politique. L’égalité doit rester un principe sans conditions, non soumis à la loi du marché. Une analyse de Réjane Sénac, chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po - Cevipof.
Lien social et politique Femmes et hommes Français et étrangers
   
« Plus de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises, c’est une valeur ajoutée. », « La diversité, c’est bon pour le business. », « Plus d’immigrés, ça améliore la croissance. ». Ces arguments sont de plus en plus fréquents, à gauche comme à droite. Peut-on encore, en France, défendre l’égalité sans conditions, comme un principe fondamental, sans avoir besoin de prouver son « utilité » ? Que se passera-t-il si le coût de l’égalité est prouvé ? Cela justifierait-il les discriminations sexistes, racistes et/ou la fermeture des frontières ?
La survie de l’Etat-providence [1] et des politiques d’égalité semble reposer sur la démonstration que l’égalité est « meilleure pour tous » pour reprendre le titre de l’ouvrage des britanniques Kate Pickett et Richard Wilkinson [2], qui a connu un franc succès dans notre pays. Dans un récent rapport [3], l’OCDE montre par exemple que les politiques de redistribution et d’égalité femmes-hommes sont nécessaires pour augmenter la croissance économique, en particulier parce qu’elles permettent que l’éducation soit un investissement rentable pour tou.te.s et pas seulement pour les plus aisés. De nombreux rapports [4] légitiment ainsi les politiques d’égalité comme un investissement coûtant moins qu’il ne rapporte si l’on tient compte de leur « performance » économique et sociale sur le moyen - long terme.
Il est naïf et/ou cynique de croire que des arguments de justice et d’utilité peuvent cohabiter, sans que les premiers soient conditionnés par les seconds. Dépassons l’attrait de formules telles que le « gagnant-gagnant » ou « la fin justifie les moyens » : il faut assumer qu’une victoire pour certain.e.s est une perte pour d’autres. Il est urgent de dépasser une lecture enchantée où la lutte contre le néolibéralisme justifierait d’avoir recours à la marchandisation de l’égalité. Promouvoir l’égalité entre femmes et hommes [5], la diversité ou l’immigration, comme une démarche économiquement rationnelle et rentable, c’est les mettre sous conditions de la démonstration de leur performance. En demeure de prouver leur « utilité ».
Le risque est alors double. Si la performance de l’égalité est prouvée, le premier risque est d’enfermer les inégaux dans une mise en scène de leur « plus-value ». Loin de remettre en cause leur assignation à une singularité sexuée ou/et racialisée, il les « modernise ». Concrètement : justifier l’inclusion des femmes ou des « non-blancs » au nom de la rentabilité de la mixité, c’est attendre d’elles/d’eux qu’ils soient et demeurent des compléments rentables (le trop fameux « management au féminin » ou « capital féminin ») et non des égaux. Le second risque est que l’égalité de principe devienne une option sous conditions de performance. Les recherches sur les rapports entre mixité et performance [6] montrent que leur lien de causalité est discuté et discutable. Dans cette logique, s’il est prouvé que les inégalités sont performantes, les politiques discriminatoires et d’exclusion sont légitimées. S’il est démontré que la sortie des femmes de l’emploi et la préférence nationale pourraient contribuer à résorber le chômage, que ferons-nous ?
En procédant à ce type d’argumentation, nous acceptons implicitement d’indexer les choix politiques à des variables économiques. La brèche est ouverte au questionnement sur la « rentabilité » des dépenses publiques de solidarité et de redistribution, en particulier dans le domaine de la santé et de l’éducation. Est-on sûr que les bourses sur critère social « rapportent » plus qu’elles ne coûtent ? Que la gratuité de l’école soit un « plus » pour la croissance ? Qu’il soit économiquement fondé d’héberger des SDF l’hiver ?
Les débats sur les coûts ou les bénéfices liés à l’immigration [7] constituent une bonne illustration de cette évolution idéologique. Le lien entre performance et mixité, et celui entre performance et immigration participent d’une même logique de soumission du politique à l’économique. Quand arrêtera-t-on de justifier les entrées de migrants par leur « apport » à l’économie ou inversement de les refuser du fait de leur coût pour le pays, pour l’Europe ?
La tentation est forte de défendre l’égalité comme une valeur dans laquelle on investit, sans prendre conscience qu’elle est ainsi sacrifiée, en tant que principe de justice, à la valorisation et à la performance de la différence. Finalement, tout se passe aujourd’hui comme si les tenant.e.s de l’égalité abandonnaient la bataille idéologique pour s’en remettre aux thèses néolibérales qu’ils contestent. Pour que l’égalité retrouve un sens et une épaisseur politiques, il faut dénoncer cette ruse de la raison néolibérale, qui consiste à la paralyser, voire à l’empoisonner, en l’exaltant à son profit.
Afin de ne pas être contraint.e de participer à un arbitrage cynique entre les inégalités coûteuses et les inégalités rentables, les politiques d’égalité « performantes » et celles qui ne le sont pas, il faut politiser le principe d’égalité en le libérant de son conditionnement à la performance. C’est accepter de passer par la porte étroite d’un principe de justice d’égalité qui n’a jamais été appliqué pour celles et ceux qui ne font pas partie de la « fraternité républicaine » : les femmes et les « non-blancs ». C’est remettre en cause un mouvement historique et théorique qui les a exclu.e.s au nom de leur prétendue « moins-value » naturelle et qui les inclut aujourd’hui au nom de leur prétendue « plus-value » culturelle, sociale et économique et non en tant que pair.
Pour cela, proclamons « l’égalité est morte, vive l’égalité ! » pour dire la nécessité de faire le diagnostic de l’incompatibilité entre l’application du principe républicain d’égalité et sa justification par son efficacité, qu’elle soit politique, sociale et/ou économique. Loin d’être accessoire, cette justification participe d’un processus de soumission du principe d’égalité aux « valeurs du marché » [8] à travers une sorte de modernisation du mythe de la complémentarité sexuée et raciale.
Réjane Sénac, chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po - CEVIPOF. Auteure de « L’égalité sous conditions. Genre, parité, diversité », Paris, Presses de Sciences Po, 2015.
Photo : affiche réalisée par Fane Mahamat-Hisseine, Caroline Plard, Océane Mirleau dans le cadre du prix « Jeunesse pour l’égalité » 2015.

[1] Etat providence : ensemble des interventions économiques et sociales de l’Etat. Notre « modèle social ».
[2] Editions Les petits matins, 2013. Préface de Pascal Canfin, alors ministre en charge du développement.
[3] « Tous concernés. Pourquoi moins d’inégalités profite à tous », OCDE, mai 2015.
[4] Rapport IPP n°12 « Féminisation et performances économiques et sociales des entreprises », décembre 2015 - Thomas Breda. Etude réalisée dans le cadre d’une convention entre l’IPP et le Secrétariat d’Etat chargé des Droits des Femmes ; Bruno Palier, « La stratégie de l’investissement social », Rapport du Conseil économique social et environnemental, février 2014 ; CONSEIL ECONOMIQUE SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL, L’ Apport économique des politiques de diversité à la performance de l’entreprise : le cas des jeunes diplômés d’origine étrangère, avril 2014.
[5] http://www.oecd.org/fr/parite/ ; Adema, Willem, « L’égalité hommes-femmes peut stimuler l’économie », L’Observateur de l’OCDE n°298, T1 2014, Éditions OCDE.
[6] Cf. en particulier Julie A. Nelson, “Not-So-Strong Evidence for Gender Differences in Risk Taking”, Feminist Economics, Jul. 2015
[7] Cf. en particulier les rapports de l’OCDE, ainsi que pour le cas français Xavier Chojnicki, « Bénéfices et coûts de l’immigration : les perspectives macroéconomiques d’une politique d’immigration active », e-migrinter, n°12, 2014 ; Hippolyte d’Albis, Ekrame Boubtane, Dramane Coulibaly, Immigration Policy and Macroeconomic Performance in France, Documents de Travail du Centre d’Economie de la Sorbonne, 2015.23.
[8] Wendy Brown, Les Habits neufs de la politique mondiale, Éditions Les Prairies ordinaires, 2007.

https://www.inegalites.fr/L-egalite-n-a-pas-a-etre-performante

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LE PROGRAMME DU CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

3 Mars 2013, 19:18pm

Publié par hugo

couvertures des premiers tirages du programme du CNR

 

LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

 

 

Le CNR se réunit pour la première fois le 27 mai 1943, clandestinement, dans un appartement parisien, sous la présidence de Jean Moulin, représentant en France occupée du Général de Gaulle (installé à Londres puis à Alger comme chef de la France libre). Jean Moulin sera arrêté par les nazis en juin de la même année. Lui ont succédé Georges Bidault, démocrate chrétien, puis, à la Libération, le 15 septembre 1944, Louis Saillant, CGT.

Le CNR regroupait :

  •  
    • huit mouvements de RÉSISTANCE intérieure : "Combat", "Libération zone Nord", "Libération (Sud)", "Francs-tireurs partisans (FTP)", "Front national" (rien à voir avec le Front national actuel), "Organisation civile et militaire" (OCM), "Ceux de la Résistance" (CDLR), "Ceux de la Libération" (CDLL),
    • les deux grandes confédérations syndicales de l'époque : CGT (réunifiée) et CFTC,
    • six représentants des principaux partis politiques reconnaissant la France Libre, dont le parti communiste, le parti socialiste, les radicaux, la droite républicaine et les démocrates-chrétiens.

 

 

Le CNR a défini son programme prévisionnel pour la Libération le 15 mars 1944. Comme vous pourrez le constater, on y trouve des objectifs d’une troublante actualité.

 


 

LE PROGRAMME DU CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

Née de la volonté ardente des Français de refuser la défaite, la RÉSISTANCE n'a pas d'autre raison d'être que la lutte quotidienne sans cesse intensifiée.

 

Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la Libération. Ce n'est, en effet, qu'en regroupant toutes ses forces autour des aspirations quasi unanimes de la Nation, que la France retrouvera son équilibre moral et social et redonnera au monde l'image de sa grandeur et la preuve de son unité.

 

Aussi les représentants des organisations de la RÉSISTANCE, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R. ,

délibérant en assemblée plénière le 15 mars 1944, ont-ils décidé de s'unir sur le programme suivant, qui comporte à la fois un plan d'action immédiate contre l'oppresseur et les mesures destinées à instaurer, dès la Libération du territoire, un ordre social plus juste.

 

 

I - PLAN D'ACTION IMMÉDIATE

Les représentants des organisations de RÉSISTANCE, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.

 

Expriment leur angoisse devant la destruction physique de la Nation que l'oppresseur hitlérien poursuit avec l'aide des hommes de Vichy, par le pillage, par la suppression de toute production utile aux Français, par la famine organisée, par le maintien dans les camps d'un million de prisonniers, par la déportation d'ouvriers au nombre de plusieurs centaines de milliers, par l'emprisonnement de 300.000 Français et par l'exécution des patriotes les plus valeureux, dont déjà plus de 50.000 sont tombés pour la France.

 

Ils proclament leur volonté de délivrer la patrie en collaborant étroitement aux opérations militaires que l'armée française et les armées alliées entreprendront sur le continent, mais aussi de hâter cette libération, d'abréger les souffrances de notre peuple, de sauver l'avenir de la France en intensifiant sans cesse et par tous les moyens la lutte contre l'envahisseur et ses agents, commencée dès 1940.

 

Ils adjurent les gouvernements anglais et américain de ne pas décevoir plus longtemps l'espoir et la confiance que la France, comme tous les peuples opprimés de l'Europe, a placés dans leur volonté d'abattre l'Allemagne nazie, par le déclenchement d'opérations militaires de grande envergure qui assureront, aussi vite que possible, la libération des territoires envahis et permettront ainsi aux Français qui sont sur notre sol de se joindre aux armées alliées pour l'épreuve décisive.

 

Ils insistent auprès du Comité Français de la Libération Nationale pour qu'il mette tout en oeuvre afin d'obtenir les armes nécessaires et de les mettre à la disposition des patriotes. Ils constatent que les Français qui ont su organiser la RÉSISTANCE ne veulent pas et d'ailleurs ne peuvent pas se contenter d'une attitude passive dans l'attente d'une aide extérieure, mais qu'ils veulent faire la guerre, qu'ils veulent et qu'ils doivent développer leur RÉSISTANCE armée contre l'envahisseur et contre l'oppresseur.

 

Ils constatent, en outre, que la RÉSISTANCE Française doit ou se battre ou disparaître; qu'après avoir agi de façon défensive, elle a pris maintenant un caractère offensif et que seuls le développement et la généralisation de l'offensive des Français contre l'ennemi lui permettront de subsister et de vaincre.

 

Ils constatent enfin que la multiplication des grèves, l'ampleur des arrêts de travail le 11 Novembre qui, dans beaucoup de cas, ont été réalisés dans l'union des patrons et des ouvriers, l'échec infligé au plan de déportation des jeunes français en Allemagne, le magnifique combat que mènent tous les jours, avec l'appui des populations, dans les Alpes, dans le Massif Central, dans les Pyrénées et dans les Cévennes, les jeunes Français des maquis, avant garde de l'armée de la Libération, démontrent avec éclat que notre peuple est tout entier engagé dans la lutte et qu'il doit poursuivre et accroître cette lutte.

 

En conséquence, les représentants des organisations de RÉSISTANCE, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.

 

Déclarent que c'est seulement par l'organisation, l'intensification de la lutte menée par les forces armées, par les organisations constituées, par les masses, que pourra être réalisée l'union véritable de toutes les forces patriotiques pour la réalisation de la libération nationale inséparable, comme l'a dit le Général De Gaulle, de l'insurrection nationale qui, ainsi préparée, sera dirigée par le C.N.R, sous l'autorité du C.F.L.N, dès que les circonstances politiques et militaires permettront d'assurer, même au prix de lourds sacrifices, son succès.

 

Ils ont l'espoir que les opérations de la Libération du pays, prévues par le plan de l'état major interallié, pourront ainsi être, le cas échéant, avancées grâce à l'aide apportée par les Français dans la lutte engagée contre l'ennemi commun, ainsi que l'a démontré l'exemple glorieux des patriotes corses.

 

Ils affirment solennellement que la France qui, malgré l'armistice, a poursuivi sans trêve la guerre, entend plus que jamais développer la lutte pour participer à la libération et à la victoire.

 

***

 

Pour mobiliser les ressources immenses d'énergie du peuple français, pour les diriger vers l'action salvatrice dans l'union de toutes les volontés, le C.N.R décide :

 

D'inviter les responsables des organisations déjà existantes à former des comités de villes et de villages, d'entreprises, par la coordination des formations qui existent actuellement, par la formation de comités là où rien n'existe encore et à enrôler les patriotes non organisés.

 

Tous ces comités seront placés sous la direction des comités départementaux de la libération (C.D.L). Ils seront soumis à l'autorité des C.D.L qui leur transmettront, comme directives, la plate-forme d'action et la ligne politique déterminée par le C.N.R.

 

Le but des ces comités sera, à l'échelon communal, local et d'entreprise, de faire participer de façon effective tous les Français à la lutte contre l'ennemi et contre ses agents de Vichy, aussi bien par la solidarité et l'assistance active à l'égard des patriotes sous l'impulsion et le soutien donnés aux revendications vitales de notre peuple. Par dessus tout, leur tâche essentielle sera de mobiliser et d'entraîner les Français qu'ils auront su grouper à l'action armée pour la Libération.

 

Ces comités devront, selon les circonstances et en se conformant aux instructions données par les C.D.L, appuyer et guider toutes les actions menées par les Français contre toutes les formes d'oppression et d'exploitation imposées par l'ennemi, de l'extérieur et de l'intérieur.

 

Ces comités devront :

1) Développer la lutte contre la déportation et aider les réfractaires à se cacher, à se nourrir, à se vêtir et à se défendre, enlevant ainsi des forces à l'ennemi et augmentant le potentiel humain de la RÉSISTANCE ;

 

2) Traquer et punir les agents de la Gestapo et de la Milice de DARNAND ainsi que les mouchards et les traîtres ;

 

3) Développer l'esprit de lutte effective en vue de la répression des nazis et des fascistes français ;

 

4) Développer, d'une part, la solidarité envers les emprisonnés et déportés; d'autre part, la solidarité envers les familles de toutes les victimes de la terreur hitlérienne et vichyssoise ;

 

5) En accord avec les organisations syndicales résistantes, combattre pour la vie et la santé des Français pour une lutte quotidienne et incessante, par des pétitions, des manifestations et des grèves, afin d'obtenir l'augmentation des salaires et traitements, bloqués par Vichy et les Allemands, et des rations alimentaires et attributions de produits de première qualité, réduites par la réglementation de Vichy et les réquisitions de l'ennemi, de façon à rendreà la population un minimum de vital en matière d'alimentation, de chauffage et d'habillement ;

6) Défendre les conditions de vie des anciens combattants, des prisonniers,des femmes de prisonniers, en organisant la lutte pour toutes les revendications particulières ;

 

7) Mener la lutte contre les réquisitions de produits agricoles, de matières premières et d'installations industrielles pour le compte de l'ennemi ; saboter et paralyser la production destinée à l'ennemi et ses transports par routes, par fer et par eau ;

 

8) Défendre à l'intérieur de la corporation agricole les producteurs contre les prélèvements excessifs, contre les taxes insuffisantes, et lutter pour le remplacement des syndicats à la solde de Vichy et de l'Allemagne par des paysans dévoués à la cause de la paysannerie française.

 

Tout en luttant de cette façon et grâce à l'appui de solidarité et de combativité que développe cette lutte, les comités de villes, de villages et d'entreprises devront en outre:

 

a) Renforcer les organisations armées des Forces Françaises de l'Intérieur par l'accroissement des groupes de patriotes : groupes francs, francs-tireurs et partisans, recrutés en particulier parmi les réfractaires ;

 

b) En accord avec les états majors nationaux, régionaux et départementaux des F.F.I, organisées milices patriotiques dans les villes, les campagnes et les entreprises, dont l'encadrement sera facilité par des ingénieurs, techniciens, instituteurs, fonctionnaires et cadres de réserve, et qui sont destinés à défendre l'ordre public, la vie et les biens des Français contre la terreur et la provocation, assurer et maintenir l'établissement effectif de l'autorité des Comités départementaux de la Libération sur tout ce qui aura été ou sera créé dans ce domaine pour le strict rattachement aux F.F.I dont l'autorité et la discipline doivent être respectées par tous.

 

Pour assurer la pleine efficacité des mesures énoncées ci-dessus, le C.N.R prescrit de l'état major national des Forces Françaises de l'Intérieur, tout en préparant minutieusement la coopération avec les Alliés en cas de débarquement, doit :

 

1) Donner ordre à toutes les formations des F.F.I de combattre dès maintenant l'ennemi en harcelant ses troupes, en paralysant ses transports, ses communications et ses productions de guerre, en capturant ses dépôts d'armes et de munitions afin d'en pourvoir les patriotes encore désarmés ;

 

2) Faire distribuer les dépôts d'armes encore inutilisés aux formations jugées par lui les plus aptes à se battre utilement dès à présent et dans l'avenir immédiat ;

 

3) Organiser de façon rationnelle la lutte suivant un plan établi avec les autorités compétentes à l'échelon régional, départemental ou local, pour obtenir le maximum d'efficacité ;

 

4) Coordonner l'action militaire avec l'action de RÉSISTANCE de la masse de la nation en proposant pour but aux organisations régionales paramilitaires d'appuyer et de protéger les manifestations patriotiques, les mouvements revendicatifs des femmes de prisonniers, des paysans et des ouvriers contre la police hitlérienne, d'empêcher les réquisitions de vivres et d'installations industrielles, les rafles organisées contre les réfractaires et les ouvriers en grève et défendre la vie et la liberté de tous les Français contre la barbare oppression de l'occupant provisoire.

 

***

 

Ainsi, par l'application des décisions du présent programme d'action commune, se fera, dans l'action, l'union étroite de tous les patriotes, sans distinction d'opinions politiques, philosophiques ou religieuses. Ainsi se constituera dans la lutte une armée expérimentée, rompue au combat, dirigée par des cadres éprouvés devant le danger, une armée capable de jouer son rôle lorsque les conditions de l'insurrection nationale seront réalisées, armée qui élargira progressivement ses objectifs et son armement.

 

Ainsi, par l'effort et les sacrifices de tous, sera avancée l'heure de la libération du territoire national ; ainsi la vie de milliers de Français pourra être sauvée et d'immenses richesses pourront être préservées.

 

Ainsi dans le combat se forgera une France plus pure et plus forte capable d'entreprendre au lendemain de la libération la plus grande oeuvre de reconstruction et de rénovation de la patrie.

 

 

II - MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE

 

Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre ce but qui est la Libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques, groupés au sein du C.N.R. proclament qu'ils sont décidés à rester unis après la Libération :

 

1 ) Afin d'établir le gouvernement provisoire de la République formé par le Général de Gaulle pour défendre l'indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;

 

2 ) Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l'éviction dans le domaine de l'administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l'ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration ;

 

3 ) Afin d'exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir, l'établissement d'un impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la nation pendant la période d'occupation, ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis l'armistice par les gouvernements de l'Axe et par leurs ressortissants dans les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable ;

 

4 ) Afin d'assurer :

  • l'établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
  • la pleine liberté de pensée, de conscience et d'expression ;
  • la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l'égard de l'État, des puissances d'argent et des influences étrangères ;
  • la liberté d'association, de réunion et de manifestation ;
  • l'inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
  • le respect de la personne humaine ;
  • l'égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;

 

5) Afin de promouvoir les réformes indispensables :

 

a) Sur le plan économique :

 

  •  
    • l'instauration d'une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l'éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l'économie ;
    • une organisation rationnelle de l'économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l'intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l'image des États fascistes ;
    • l'intensification de la production nationale selon les lignes d'un plan arrêté par l'État après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;
    • le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurances et des grandes banques ;
    • le développement et le soutien des coopératives de production, d'achats et de ventes, agricoles et artisanales ;
    • le droit d'accès, dans le cadre de l'entreprise, aux fonctions de direction et d'administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l'économie.

b) Sur le plan social :

 

  •  
    • le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l'amélioration du régime contractuel du travail ;
    • un rajustement important des salaires et la garantie d'un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d'une vie pleinement humaine ;
    • la garantie du pouvoir d'achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
    • la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d'un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l'organisation de la vie économique et sociale ;
    • un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l'État ;
    • la sécurité de l'emploi, la réglementation des conditions d'embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d'atelier ;
    • l'élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l'expérience de l'Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu'aux salariés de l'industrie, par un système d'assurance contre les calamités agricoles, par l'établissement d'un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d'accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d'un plan d'équipement rural ;
    • une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
    • le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.

 

c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.

 

d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l'instruction et d'accéder à la culture la plus développée quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.

 

Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires l'efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation. Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de l'action gouvernementale.

 

L'union des représentants de la RÉSISTANCE pour l'action dans le présent et dans l'avenir, dans l'intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourraient freiner leur action et ne servir que l'ennemi.

 

En avant donc, dans l'union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de son président, le général De Gaulle !

 

En avant pour le combat, en avant pour la victoire, afin que VIVE LA FRANCE !

 

 

 

 

LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE


Une grande partie de ce programme a été effectivement appliquée après la guerre (sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des féodalités économiques à la Libération, droit à la culture pour tous, presse écrite délivrée de l'argent et de la corruption, lois sociales agricoles, etc). Ce programme de mars 1944 constitue encore de nos jours le socle des conquêtes sociales aujourd'hui menacées et méthodiquement démantelées.

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Pourquoi autant de femmes en gilets jaunes ?femmes,societe,

8 Décembre 2018, 23:00pm

Publié par hugo

Pourquoi autant de femmes en gilets jaunes ?
 
Des manifestantes au sein du cortège des gilets jaunes, le 17 novembre 2018 à Marseille.
APphoto/ClaudeParis
 
Impossible de ne pas les voir. De tous âges, de toutes conditions, elles sont nombreuses ces femmes à avoir enfilé le gilet jaune, donnant de leur voix et de leur temps dans les manifestations ou sur les barrages routiers. Qu'est-ce qui les rassemble ou les divise et pourquoi sont-elles là ? Nous avons posé la question à des observatrices avisées depuis la France, la Belgique et l'Italie.
07 déc 2018
Mise à jour 07.12.2018 à 18:27 par
Isabelle Mourgere
dansAccueilTerriennesConditions des femmes au travailFemmes : résister autrementFemmes en lutte pour leur travail
C'était quelques semaines avant que le jaune fluo ne vienne percer la grisaille hivernale des villes et des ronds-points de France. Un coup de gueule, celui d'une femme. Fin octobre, Jacline Mouraud poste une vidéo sur Facebook. Elle est en colère, et dit avec ses mots son ras-le-bol face à l'augmentation du prix de l'essence, des taxes et des radars, s'adressant directement au président Macron. En quelques jours, ces images deviennent virales et affichent près de 5 millions de vues (plus de 6 millions à ce jour, ndlr).
 
Je crois que si le message passe, c’est peut-être parce que j’ai les cheveux gris et que je suis une femme.
Jacline Mouraud
"Je viens faire une petite vidéo coup de gueule. J’ai deux petits mots à dire à M. Macron et son gouvernement : on en a plein les bottes." Depuis, elle a reçu des milliers de témoignages. " J’ai mis le feu aux poudres mais la mèche était allumée depuis bien longtemps. Je crois que si le message passe, c’est peut-être parce que j’ai les cheveux gris et que je suis une femme", explique-t-elle dans les médias.
Plusieurs semaines ont passé. Comme il fallait sans doute s'y attendre, en marge des soutiens, lorsqu'elle se propose d'aller discuter à Paris avec le Premier ministre, Jacline Mouraud fait face à un déluge de commentaires violents, allant même jusqu'aux menaces de mort, la poussant à supprimer sa page Facebook baptisée "Porte-Voix de la France qui souffre", le 3 décembre 2018. 

Autre visage féminin des gilets jaunes, celui de Priscillia Ludosky, 32 ans, qui vit en banlieue parisienne à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne). Le 29 mai 2018, elle a lancé en ligne la pétition dénonçant la hausse des tarifs du carburant, qui a recueilli aujourd'hui un million de signatures. Mi-novembre, elle publie sur sa page Facebook une foire aux questions expliquant l’origine du mouvement, ses motivations et ses demandes. De nombreux articles la mentionnent dans la presse française, et elle est apparue aussi sur certains plateaux télé. Reçue par François de Rugy, le ministre de la Transition écologique, et déçue par cette entretien, elle avait appelé à manifester le 1er décembre.
 
Prêtes pour un Noël en jaune
Au delà de ces visages médiatisés, sur le terrain, sur les barrages ou au sein des cortèges de manifestants, en marge des casseurs, et bagarres avec les forces de l'ordre, impossible de ne pas les voir, ces femmes en gilet jaune. Les nombreux témoignages recueillis par les médias, sont ceux de femmes le plus souvent issues de la classe moyenne, avec ou sans emploi, avec enfant ou pas, et parfois à la tête de famille monoparentale.
Un reportage de nos confrères de France 3 nous emmène à la rencontre d'une dizaine d'entre-elles, unies par les mêmes revendications. Elles se relayent chaque soir sur un rond-point près de Rouen (Seine-Maritime, nord-ouest de Paris). Sabrina Vandeville et Christelle Bouchard sont parmi les plus assidues, elles sont présentes depuis près de trois semaines. Même les interventions de la police ne les découragent pas.
 
J'ai du mal à dormir c'est pour ça que je suis motivée à aller manifester chaque soir après le travail, malgré la fatigue.
Une manifestante gilet jaune
La première est divorcée, elle a un fils ado. Aide-soignante en maison de retraite, elle gagne 1 500 euros par mois et ne s'autorise aucune dépense superflue. La deuxième a trois enfants, elle travaille comme aide à domicile. "J'ai du mal à dormir c'est pour ça que je suis motivée à aller manifester chaque soir après le travail, malgré la fatigue", témoigne-t-elle. Au petit matin, une autre vient prendre la relève. Sonia Lemaître, assistante maternelle, est debout depuis le milieu de la nuit, mais, chargée de l'intendance du barrage, elle sera présente jusqu'en début d'après-midi. Aucune de ces femmes n'avait manifesté jusqu'ici, mais toutes se disent déterminées, prêtes à passer Noël en jaune.
 
 
 

France3/
Une visibilité des femmes inédite
"C'est assez inédit de voir les femmes aussi présentes sur des lieux, types barrages routiers et blocages, qui jusqu'à présent, dans d'autres mouvements sociaux étaient exclusivement masculins. D'ailleurs, elles y apportent leur propre touche et leur propre style, on en a vu certaines danser et faire danser dans les ronds-points, le madison ou la country, je ne crois pas avoir vu cela auparavant !", nous explique Magali Della Sudda, chargée de recherches au CNRS et à Sciences-Po Bordeaux. Avec plusieurs dizaines de consoeurs et confrères chercheurs, 70 environ au total à travers la France, elle a décidé de lancer une enquête sur cette visibilité forte des femmes au sein des gilets jaunes.
"Nous avons mené des centaines de questionnaires au sein des manifestant.es, parfois de manière isolée ou bien comme avec le laboratoire de l'Université de Montpellier, avec des étudiant.es en master ou en doctorat. Selon nos premiers résultats, il n'y a pas plus de femmes que d'hommes, les hommes semblent même être un peu plus nombreux, mais c'est presque moitié-moitié. La différence, c'est qu'on voit plus les femmes cette fois-ci. Il y a sans doute un effet réseaux sociaux, qui n'existait pas lors des précédents mouvements de contestation, cela nous rend plus attentif à leur présence. Et puis il y a eu des visages féminins qui se sont démarqués aussi au tout début du mouvement, comme Jacline Mouraud ou encore Priscillia Ludosky", ajoute la chercheure, spécialiste en question de genre.
Même si le mouvement est très disparate, les femmes ont pour la plupart les mêmes revendications, il s'agit pour elle d'arriver à boucler leurs fins de mois, à nourrir leur famille
Magali Della Sudda, CNRS
Selon elle, "Même si le mouvement est très disparate, les femmes ont pour la plupart les mêmes revendications, il s'agit pour elle d'arriver à boucler leurs fins de mois, à nourrir leur famille, d'ailleurs, cela demande encore à être totalement vérifié, mais il semblerait que les mères mono-parentales soient très nombreuses voire majoritaires parmi ces femmes gilets jaunes."
 
 
Autre image vue sur les barrages, des femmes venant ravitailler les troupes, notamment l'une d'elle, qui vient nourrir les manifestants d'un couscous : "ça nous dit plusieurs choses. Une fois de plus la femme se retrouve dans son rôle classique de nourricière, mais en plus le couscous, cela a une valeur symbolique, de solidarité et ça montre aussi l'extrême diversité de ce mouvement. Avec des militant.e.s d'extrême droite, d'extrême gauche, des dérapages et violences racistes, mais pas seulement", poursuit l'universitaire.
 
"L'attente maintenant, c'est de voir si les femmes vont suivre ou non encore le mouvement. Justement par rapport aux débordements et aux actes de violence, là aussi, elles sont visiblement les plus nombreuses à se déclarer contre ces violences et à dire qu'elles quitteraient leur gilet jaune si cela devait perdurer, ne se reconnaissant pas dans ces actes.", nous dit encore la chercheure du CNRS. "Et aussi peut-être qu'il pourrait y avoir une jonction entre les gilets jaunes et les militants écologistes, en tout cas, nous voyons beaucoup de militantes écolo plaider en ce sens, à l'occasion de la marche pour le climat du 8 décembre". "Il y a aussi des militantes féministes, qui avaient défilé pour la marche contre les violences le 24 novembre, et qui sont aussi des gilets jaunes. On a pu entendre l'hymne des femmes chanté dans un cortège!", conclut Magali Della Sudda.
 
En jaune et/ou en violet
Le 24 novembre, certain.e.s avaient craint que la manifestation des gilets jaunes prévue à Paris ne vienne perturber la grande marche violette organisée par le collectif NousToutes contre les violences faites aux femmes. Cela n'est pas arrivé. Un confrère journaliste nous a même raconté avoir assisté à une rencontre amicale entre militantes féministes et femmes en gilet jaune en fin de journée place de la République, la cause de certaines trouvant écho dans celle des autres.
 
Retrouvez nos articles Terriennes :
> #NousToutes: les marches contre les violences faites aux femmes, grandes oubliées des médias
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Un bémol cependant, (pour ne pas dire scandale, sic), si la marche des femmes a mobilisé bien plus de monde que les gilets jaunes ce jour-là, elle n'a pas fait "l'ouverture" des jt sur les chaînes nationales ou d'info en continu. Le mouvement contestataire en a occupé la plus grande partie. Voilà qui est d'autant plus navrant, à l'aune des nombreuses scènes d'agression de femmes sur certains barrages ou lors de rassemblements de gilets jaunes.
 
Des vidéos font le tour des réseaux sociaux, on y voit une jeune femme contrainte de quitter son voile, une autre, afrodescendante, subir des insultes racistes et molestée. Le quotidien Le Parisien et le site actu.fr rapportent qu'une manifestante des gilets jaunes de 23 ans a été victime d'un viol en marge du rassemblement parisien du 1er décembre. L'agresseur présumé a été mis en examen.
 
 
Une mobilisation légitime ? Regards d'Italie et de Belgique
Pour la journaliste italienne Eva Morletto, co-fondatrice du site Davincipost.info, qui suit de près pour les médias italiens le mouvement des gilets jaunes, cette mobilisation des femmes peut rappeller celle des Italiennes au tout début du mouvement 5 étoiles, les revendications étaient les mêmes, en revanche, "Ce qui est 'drôle' c'est qu'elles, elles manifestaient surtout pour défendre l'écologie, ce qui n'est pas vraiment le cas en France, où elles se battent pour faire baisser le prix du carburant".
"Le problème c'est que le mouvement citoyen qu'était à l'origine le mouvement 5 étoiles était tellement dispersé qu'il est ensuite devenu politique et récupéré par les mouvements extrêmistes, ce qui risque aussi d'arriver en France, et cela peut ouvrir les portes vers le pouvoir comme c'est le cas aujourd'hui en Italie", ajoute la journaliste. Pourtant, au cours de ses reportages chez les gilets jaunes, beaucoup se revendiquent d'aucun parti, "En tout cas moi, c'est ce que j'ai pu constaté. Je pense notamment à cette Parisienne, retraitée, de 75 ans, m'expliquant qu'elle manifestait en gilet jaune, sans étiquette politique, mais pour toutes ces femmes qui n'arrivent pas à boucler les fins de mois, dont elle-même en raison de sa minuscule retraite, pour toute cette classe populaire qui se fait écraser, et par peur de l'avenir pour ses petits-enfants."
 
 
Depuis la Belgique, la forte mobilisation de femmes au sein de gilets jaunes ne surprend pas la militante féministe Hafida Bachir Mrabet de "Vie Féminine". "En Belgique plusieurs femmes qui ont pris la parole dans les médias parlent de leurs difficultés à joindre les deux bouts, parlent de leurs enfants, de ne pas pouvoir payer les factures... discours dans lequel je me retrouve en tant que membre d'un mouvement travaillant avec les femmes des milieux populaires, dont des femmes seules avec enfants. On le sait, et les statistiques le confirment, ce sont les familles monoparentales (dont plus de 80 % ont des femmes à leur tête) qui sont dans les catégories des plus pauvres. A un moment donné elles n'en peuvent plus et ça ne m'étonne pas qu'elles finissent par rejoindre des mouvements comme les gilets jaunes. La question de l'autonomie économique est incontournable dans le combat féministe", nous confie-t-elle.
Si ces raccourcis ne sont pas acceptables, ils illustrent néanmoins à quel point l’aggravation des inégalités, la mise au ban de la société et l’absence de ressources contribuent à détricoter de manière féroce les solidarités entre les femmes.
Hafida Bachir Mrabet, Vie Féminine
Que dire alors des débordements racistes, dont plusieurs femmes ont été victimes ? Pour la secrétaire politique de l'association Vie féminine, ces actes sont évidemment à dénoncer, "En même temps, la situation inédite que nous connaissons met à mal les solidarités. Nous remarquons parmi les femmes et tout particulièrement celles vivant des réalités extrêmement compliquées, une croyance, forte et ancrée, que c'est "l'autre", l'étranger qui est à la source de leurs difficultés. Si ces raccourcis ne sont pas acceptables, ils illustrent néanmoins à quel point l’aggravation des inégalités, la mise au ban de la société et l’absence de ressources contribuent à détricoter de manière féroce les solidarités entre les femmes."
 
Sous le gilet jaune, cherchez la féministe ? Sur les réseaux sociaux, un appel au rassemblement a été lancé pour le samedi 8 décembre à l'occasion de la marche pour le climat organisée à Paris, alors qu'une nouvelle mobilisation des gilets jaunes est annoncée. A l'origine, une militante féministe, indépendante et non rattachée à un mouvement féministe officiel. Emma Lan nous confie avoir décidé de cet appel en raison de sa sensibilité de gauche, tout en étant affiliée à aucun parti. Cette auto-entrepreneure est actuellement en période de reconversion professionnelle. A 48ans, cette Parisienne a repris des études de psychologie à Bruxelles.
 
(c)captureecran/FB
"Nous, féministes, appelons toutes les personnes féministes à rejoindre le mouvement des gilets jaunes féministes, anti-racistes, anti-capitalistes et anti-fascistes pour la Justice Sociale et la marche pour le climat le 8 décembre à Paris. Parce que 4,7 millions de femmes vivent sous le seuil de pauvreté. Parce qu'on demande le maintien et le développement des services publics dans tous les secteurs. Parce qu'on demande la titularisation de tou.te.s les personnes précaires. Parce qu'on demande la transformation des contrats à temps partiel en temps complet. Parce qu'on demande la suppression des écarts salariaux entre les femmes et les hommes", lit-on dans le communiqué.
Emma Lan se dit un peu décue du peu d'écho à son appel pour l'instant. Le mouvement Attack qui lutte contre l'évasion fiscale a dit vouloir s'associer à cet appel. "J'ai juste envie de réclamer plus de justice sociale. Ce sont les femmes qui se retrouvent toujours dans les situations les plus précaires. Et pour moi, c'est logique de manifester contre la politique actuelle du gouvernement ", ajoute-t-elle. Comme signe de ralliement, elle a choisi le gilet violet, muni d'un brassard jaune.
 
En colère et en gilet jaune, impossible donc de ne pas les voir. Même si cela peut encore en surprendre certains. Et comme souvent, les rappels historiques s'avèrent nécessaires. Merci donc à ce twittos, historien, de souligner que de tous temps, les femmes ont été sur les barricades, et même parfois les premières.
 
 
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Isabelle Mourgere
Mise à jour 07.12.2018 à 18:27
 

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https://information.tv5monde.com/terriennes/pourquoi-autant-de-femmes-en-gilets-jaunes-274434
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P.S   P.S
C ETS  SIMPLE   LA  REPONSE   DU PRESIDENT  DE LA  REPUBLIQUE   EST  AUGMENTER  LE  SMIC   A  1800   1900   EURO 
IL DOIT LE  FAIR E EN  TRES PEU DE TEMPS 

P.S   P.S  


C ETS  SIMPLE   LA  REPONSE   DU PRESIDENT  DE LA  REPUBLIQUE   EST  AUGMENTER  LE  SMIC   A  1800   1900   EURO 
IL DOIT LE  FAIR E EN  TRES PEU DE TEMPS 

ON NE PEUT  PAS AUGMENENTER  LE PRIX DE LA  BOUFFE   LE PRIX   DES LOYERS   LE PRIX    DE  LESSENCE  LE PRIX  DE LELECTRICITE ET ASSURANCE  BAGNOLE ETC  SANS AUGMENTER LE  SMIC   

 

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Féministes du monde francophone, unissez vous ! 1500 chercheuses et militantes au 8ème CIRFF à Nanterre,femmes,feminisme,

31 Août 2018, 11:30am

Publié par hugo

 Féministes du monde francophone, unissez vous ! 1500 chercheuses et militantes au 8ème CIRFF à Nanterre
 
L'université de Nanterre - Paris Ouest accueillait la 8ème édition du Congrès International de Recherches Féministes dans la Francophonie (CirFF) du 27 au 31 août 2018 .
© Nadia Bouchenni
Le 8ème Congrès international de recherches féministes dans la Francophonie (CIRFF) avait choisi l'université de Nanterre (Paris Ouest), du 27 au 31 août 2018, autour du thème « Espaces et enjeux des savoirs féministes : réalités, luttes, utopies». Conférences, tables rondes, ateliers, expositions photos et projection de films, ces rencontres sont d'une édition à l'autre une véritable usine à réflexions féministes.
30 aoû 2018
Mise à jour 30.08.2018 à 17:45 par
Nadia Bouchenni
dansAccueilTerriennesFéminismesFemmes, artistes, défricheusesFemmes photographes, un autre regard
Cette été 2018, la pré-rentrée universitaire est féministe ! Le campus de Nanterre (autrefois Paris X, aujourd’hui Paris Ouest), terrain de jeu des étudiant.es révolutionnaires, s'est transformé le temps d’une semaine en temple de la recherche féministe. Plus de 1500 personnes, dont moi-même se pressaient toute la semaine du 27 au 31 août pour participer, ou assister à ce congrès, le CIRFF 2018.
L'événement a pour moi des airs de voyage dans le temps et me renvoie à mes années fac. Dans le grand hall du bâtiment principal du campus se tiennent les stands d’inscription au congrès, ainsi que les diverses maisons d’édition spécialisées. Il y a comme une ambiance de rentrée à Nanterre, où spécialistes du féminisme francophone côtoient des étudiants venus faire leur pré-inscription.
 
Durant une semaine des dizaines de bénévoles accompagnent les participants au congrès pour les aider à retrouver les salles de conférence, leur donner des informations sur les plannings, et les conseiller.
© Nadia Bouchenni
Comme pour les cours, une fois l'étape inscription et frais d'inscription réussie, il s’agit de faire le choix le plus judicieux possible, parmi toutes les conférences données au même moment (plus de quinze à la fois, en fonction des sessions), tout comme c'était le cas au moment de choisir les cours auxquels on doit s'inscrire. Tote bag (sac en toile souple à deux anses) offert par le congrès à l’épaule, contenant le lourd programme de plus de 300 pages de la semaine, direction les différentes salles de cours.
 
 
Plus que jamais les souvenirs des années estudiantines sur ce même campus refont surface, et rendent service pour se repérer. De nombreux bénévoles sont là, uniquement pour guider les participants égarés dans les couloirs de l'université.
 
Trois sessions de plusieurs conférences en parallèle pour une seule journée de congrès, avec en plus ateliers pratiques, expositions, et projection de film.
© Nadia Bouchenni
Féminisme en Afrique Subsaharienne, Féminismes et croyances, Violences faites aux femmes dans la région Euro-Méditerranéenne, L'art du portrait comme arme militante, autant d'exemples de thèmes de conférences ou d'ateliers abordés durant ces quelques jours. Le féminisme dans toute sa diversité envahit l'Université de Nanterre.
Comme ces Catalanes enthouiastes : "Les Dones pel Futur (Femmes et présents pour le futur, Barcelone) participent à la huitième édition du CIRFF, espace privilégié d'échanges et de débats entre chercheurs de toutes sortes, étudiantes, militantes et acteurs sociaux impliqué.es dans la production de connaissances féministes en français, dans le contexte des études féministes, de genre et des femmes."
 
Initialement créé pour un public essentiellement universitaire et associatif, ce congrès reste assez scientifique dans sa démarche, mais est ouvert au grand public. Étudiantes, chercheuses, journalistes, mais aussi militantes, activistes et artistes de tous âges, de tous horizons et d’origines diverses sont présentes pour échanger, s’informer, et apprendre.
Les Québécoises et les Sénégalaises à l'origine des premières éditions du CIRF : de 100 à 1500 inscrites
Delphine Naudier, directrice de recherche au CNRS (Cultures et genres), et travaillant au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA) fait partie du comité scientifique en charge de l’organisation de ce congrès, à l’université de Nanterre. Elle nous rappelle l’historique de ce projet : “ La toute première édition du congrès a eu lieu en 1996 (à l'Université Laval à Québec, ndlr), après une rencontre en 1995 au Brésil qui réunissait des féministes francophones. Les collègues du Québec étant exposées au monde anglophone se sont alors demandées si la pensée féministe pouvait aussi être discutée entre femmes francophones. Regroupant des universitaires venant de disciplines très diverses, un premier colloque était alors organisé en 1996, intitulé : “La recherche féministe dans la francophonie ”. Ensuite s’est posée la question de la date et du lieu de l'édition suivante. Fatou Saw, une chercheuse du CNRS en poste au Sénégal, a suggéré que le deuxième colloque se passe à Dakar, car finalement l’Afrique était le continent où l’on trouvait le plus de personnes francophones. Le deuxième colloque eut bien lieu en 1999 à Dakar, avec l’idée de continuer à organiser le congrès dans des pays francophones, mais en changeant de continent à chaque fois."
Après Québec et Dakar, le congrès vient en Europe, à Toulouse plus particulièrement, en 2002. Puis Ottawa, Rabat, Lausanne, et à nouveau Québec, en 2015. La 8ème édition a donc choisi Paris, ou plutôt la banlieue parisienne, et pas en Afrique, comme on aurait pu s’y attendre : “On aurait aimé que ça revienne en Afrique mais il était difficile pour nos collègues d'organiser cela pour des raisons économiques, politiques. Elles n'étaient pas en mesure de proposer une telle organisation pour cette édition. C’est vrai qu’on est passé d’une centaine de  personnes lors du premier colloque à Québec à près de 1500 personnes inscrites cette année à Paris.”
La durée de chaque congrès peut être variable tout comme les sujets proposés. “Certaines éditions ont des thématiques très ciblées et parfois comme cette année à Nanterre, les thèmes abordés sont bien plus vastes”.
Il y a toujours cette opposition entre d’un côté les militantes, et d’un autre côté les scientifiques, qui est en fait une fausse opposition dans la mesure où les scientifiques sont aussi des militantes.
Delphine Naudier, directrice de recherches au CNRS
"Autant que possible on essaye de créer des liens avec les associations présentes. Elles peuvent faire des conférences, proposer des choses. La sélection est très ouverte, surtout quand la thématique générale est large, comme cette année." Delphine Naudier, membre du Comité scientifique du CIRFF pour cette édition.
© Nadia Bouchenni
Le public est composé en majorité de chercheuses-enseignantes mais pour Delphine Naudier, l’essentiel est de varier les intervenantes : “C’est à dominante universitaire, avec énormément de jeunes. Il y a une vocation scientifique mais aussi une vocation militante, pour se socialiser au(x) féminisme(s), ils sont divers et variés et parfois conflictuels. Il y a toujours cette opposition entre d’un côté les militantes, et d’un autre côté les scientifiques, qui est en fait une fausse opposition dans la mesure où les scientifiques sont aussi des militantes. C’est vrai qu’il demeure difficile de faire en sorte que les militantes de terrain aient la même place que celle occupée par les universitaires. Autant que possible on essaye de créer des liens avec les associations présentes. Elles peuvent faire des conférences, proposer des choses. La sélection est très ouverte, surtout quand la thématique générale est large, comme cette année. De façon générale on essaye d’ouvrir à un plus grand nombre.”
Aujourd’hui je me demande si effectivement il ne faudrait pas décoloniser la recherche et le monde académique français.
Malika Hamidi, sociologue, spécialiste du féminisme musulman
La sociologue Malika Hamidi, auteure d’une thèse et d’un ouvrage sur le féminisme musulman (Un féminisme musulman, et pourquoi pas ? aux éditions de l'Aube) est très souvent confrontée à cette opposition.
Le livre Un féminisme musulman, et pourquoi pas ? de Malika Hamidi est paru en aout 2017. Elle y revient sur les méthodes de relecture des textes sacrés de l'Islam sous un prisme féministe.
© Éditions de l'aube
Il est fréquent qu’on tente de décrédibiliser ses recherches, et que certain.e.s taxent ses travaux d’idéologie.
Lors de son intervention pendant ce congrès elle est revenue sur ce point : “Parler d'idéologie alors que je viens avec des références scientifiques, académiques, alors que j’ai fait une thèse sur le sujet, je trouve cela vraiment déplacé. Si ma casquette de militante pose problème, moi, je l’assume. Aux États-Unis, ce genre d’intellectuel.le.s militants sont appelé.es "Scholar activists", et ne posent aucun problème. Dans un contexte français, celles-ci, surtout quand il s’agit de musulmanes ont encore une fois énormément de mal à faire leur place. Aujourd’hui je me demande si effectivement il ne faudrait pas décoloniser la recherche et le monde académique français.”
Une source d'inspiration transcontinentale
Ce congrès est justement également l’occasion de découvrir d’autres points de vue, et pourquoi pas de créer des vocations ou inspirations. Ines et Sharie ont la vingtaine et sont de jeunes étudiantes originaires d’Amérique du sud. Elles tiennent le stand des cahiers du CEDREF, revue annuelle pluridisciplinaire féministe, qui traite des questions intersectionnelles et décoloniales, pendant ce congrès.
Naturellement intéressées par ces questions elles profitent de l’événement pour en apprendre plus sur ces thèmes avec ce congrès.  Sharie nous raconte les différentes questions qu'elle se pose sur le féminisme : “On alterne pour essayer d’aller aux conférences à tour de rôle et continuer à tenir notre stand. Il faut toujours se poser des questions sur les courants dominants dans le monde académique, comme l’universalisme. Il existe différentes façons de se poser des questions sur les oppressions et parfois on peut tomber dans de l’essentialisme."
 
"Je me dis qu’en Amérique latine, on pourrait faire la même chose sur tout le continent." Ines, étudiante mexicaine en recherches sur le genre.
© Nadia Bouchenni
Je suis vraiment étonnée que ça soit si grand et qu’il y ait autant de conférences et de participantes, alors bien entendu c’est aussi grâce à la francophonie, mais je me dis qu’en Amérique latine, on pourrait faire la même chose. C’est impressionnant et passionnant.
Ines, étudiante mexicaine
Pour Ines, sa camarade, c'est surtout l'envie d'avoir ce type d'événement dans son pays d'origine qui l'anime : "Moi je suis Mexicaine et mon amie est du Pérou, et on se demandait justement s’il y avait de tels événements dans nos pays. Il y en a peut être dans quelques universités mais pas de cette taille là. Là, je suis vraiment étonnée que ça soit si grand et qu’il y ait autant de conférences et de participantes, alors bien entendu c’est aussi grâce à la francophonie, mais je me dis qu’en Amérique latine, on pourrait faire la même chose sur tout le continent. C’est impressionnant et passionnant. Nous sommes dans un master de recherches sur le genre et c’est très important dans les recherches qu’on fait. Je suis vraiment ravie d’être venue ici."
"Dans mon domaine, celui des femmes immigrantes, je veux faire en sorte qu’il y ait plus de recherches en collaborant avec nous, afin de soulever les vraies questions. Ça peut faire avancer la question des femmes en général."
Régine Alende Tshombokongo, directrice générale du centre d’encadrement pour jeunes femmes immigrantes (CEJFI) à Montréal au Canada.
© Capture d'écran
Les femmes Africaines ou originaires d’Afrique sont présentes en nombre à cette 8ème édition. Parmi elle, Régine Alende Tshombokongo, directrice générale du centre d’encadrement pour jeunes femmes immigrantes (CEJFI) à Montréal au Canada.
Les femmes immigrantes sont toujours laissées en arrière par les femmes issues de la majorité. Nous voulons occuper des places, nous voulons l'égalité des chances, et pour cela il faut que les femmes avancent ensemble.
Régine Alende Tshombokongo, directrice générale du centre d’encadrement pour jeunes femmes immigrantes, Montréal
Cette activiste de terrain est venue créer des liens avec le monde de la recherche universitaire pour faire avancer sa cause : “Le meilleur moyen pour changer les choses, c’est la recherche. Par mon association je travaille avec le milieu universitaire, et je souhaite qu’il y ait un pont entre les communautés et les universités. Le terrain n’a pas toujours accès aux recherches qui se font et qui ne prennent pas souvent en compte ces femmes (actrices de terrain, nldr). Il y a un manque d’information là-dessus. Il n’y a déjà pas beaucoup de recherches qui se font dans ce sens. S’il y a collaboration entre universitaires et organismes communautaires c’est bénéfique pour toutes. Par exemple dans mon domaine, celui des femmes immigrantes, je veux faire en sorte qu’il y ait plus de recherches en collaborant avec nous, afin de soulever les vraies questions. Ça peut faire avancer la question des femmes en général. Les femmes immigrantes sont toujours laissées en arrière par les femmes issues de la majorité. Nous voulons occuper des places, nous voulons l'égalité des chances, et pour cela il faut que les femmes avancent ensemble. Je trouve que des événements comme celui là sont importants. Nous sommes en contact avec le savoir, et nous réfléchissons ensemble pour améliorer nos démarches.”
Nous manquons de statistiques, nous ne savons pas quels sont les problèmes auxquels les femmes scientifiques font face, et pourquoi elles n’émergent pas beaucoup.
Joséphine Guidy Wandja, agrégée en mathématiques
La professeure Joséphine Guidy Wandja, agrégée en mathématiques en Côte d’Ivoire, est invitée à ce congrès pour la première fois. Malgré la fatigue après une journée éreintante, elle profite d’une pause café pour se confier sur ses impressions : “C’est mon premier CIRFF, et je suis agréablement surprise de voir la diversité des champs d’interrogations du monde féminin.
Joséphine Guidy Wandja, première femme africaine ayant obtenu un Doctorat de 3e cycle en mathématiques, accumule les diplômes, les disctinctions et les fonctions
(c) First Facebook
Quand on est un peu fermé dans notre monde scientifique, on ne voit pas le reste, et j’en suis ravie. J’ai participé à des tables rondes sur le sujet de la démocratie du Nord au Sud, et de telles recherches peuvent avoir aussi des répercussions dans nos pays. Je viens d’assister à une table ronde sur les femmes scientifiques dans l’Afrique francophone. Il y a beaucoup de choses que nous n’avons pas évaluées, nous les Francophones. Je trouve que nous ne sommes pas aussi avancées que les Anglophones. Nous manquons de statistiques, nous ne savons pas quels sont les problèmes auxquels les femmes scientifiques font face, et pourquoi elles n’émergent pas beaucoup. C’est déjà une très bonne chose de se rencontrer. Chacune peut faire le point sur son pays. Finalement nous avons les mêmes résultats. Pays Africain ou Européen, le pourcentage des femmes dans les domaines scientifiques est très faible. Quelles actions devons-nous mener ? Nous faisons face à de nombreux stéréotypes qui sont autant d’obstacles. La femme est brillante partout. Mais quand il s’agit des études supérieures, les femmes s’orientent plutôt vers le social, et pas vers l’informatique, ou la science. Or, ce sont des métiers porteurs pour l’avenir en Afrique. Tous les défis du monde actuels (changements climatiques par exemple) ne peuvent trouver une solution que dans la science. Il faut que nous encouragions les femmes à aller vers les sciences, et que nous puissions mobiliser des fonds pour les aider. Le probleme du financement est majeur. Il y a une évolution quand même, elles sont plus nombreuses. J’ai vu qu’en Afrique du Nord elles sont plus nombreuses à se diriger vers des carrières scientifiques, en particulier les mathématiques, qu’en Afrique subsaharienne. Elles auraient pu faire plus avec de meilleurs moyens.”
L'art au service du féminisme
Fouzia Assouli (au centre, en rouge), présidente de la Fondation Euro-Méditerranée pour les femmes, entourée des lauréates du concours photo "Briser les stéréotypes" : Nora Noor, Nassima Baziz, Fatima Essabar, et de Maria Angel Roque Alonso et Zohra Sahdik.
© Nadia Bouchenni
Un peu à l’écart du tumulte, dans un autre bâtiment du campus, se tient l’exposition photo des dix finalistes du concours de la Fondation des femmes de l'euro-méditerranée lancé à l’hiver 2017/2018. L’occasion pour Fouzia Assouli, juriste et activiste marocaine, présidente de la Fondation de revenir sur les liens entre art et militantisme féministe : “Il est primordial de donner de la visibilité à l’art dans le féminisme. Que ce soit par le biais de photos, comme ici avec l’exposition des oeuvres des lauréates de notre concours, ou que ce soit par la danse, le théâtre, les films, comme on peut le voir pendant ce congrès.” Elle ajoute que “le monde universitaire et le milieu associatif devraient créer plus de passerelles avec les artistes pour amener le féminisme par l’art”.
Message entendu par les participantes qui se sont ruées en fin de journée, ce mardi 28 août 2018, pour aller profiter de la projection du documentaire à succès “Ouvrir la voix” d’Amandine Gay dans un des amphithéâtres rénovés du campus de Nanterre, complet pour la projection.
 
A retrouver sur tous ces sujets dans Terriennes :
> Un concours photo pour casser les stéréotypes liés au genre, le pari de la Fondation des femmes de l'Euro-méditerranée
> "Ouvrir la voix" un film d'Amandine Gay : mots et maux de femmes noires francophones
> Angela Davis en France pour évoquer son "héritage" de Mai 68
> Afro-féminisme : par et pour les femmes noires
> Femmes, artistes, défricheuses
Nadia Bouchenni
Mise à jour 30.08.2018 à 17:45
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https://information.tv5monde.com/terriennes/feministes-du-monde-francophone-unissez-vous-1500-chercheuses-et-militantes-au-8eme-cirff

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Les obsèques de Stéphane Hessel se dérouleront le 7 mars à Paris

6 Mars 2013, 01:17am

Publié par hugo

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Les obsèques de Stéphane Hessel se dérouleront le 7 mars à Paris
Publié le 28/02/2013 à 12H26, mis à jour le 28/02/2013 à 14H21
Stéphane Hessel en juin 2012, à Paris

Stéphane Hessel en juin 2012, à Paris

 © NIVIERE/SIPA
Stéphane Hessel, décédé mercredi à Paris à l'âge de 95 ans, sera inhumé le jeudi 7 mars au cimetière Montparnasse, a-t-on appris jeudi dans son entourage.
L'inhumation devrait être précédée d'une cérémonie d'honneurs militaires aux Invalides, a-t-on ajouté de même source. La famille de l'ancien résistant de la France Libre n'était pas en mesure de préciser jeudi les horaires de la cérémonie aux Invalides et de l'inhumation.

Cette cérémonie aux Invalides est à l'initiative de l'Elysée, a-t-on précisé de même source, soulignant que Stéphane Hessel n'avait pas laissé de "consignes" sur l'organisation de ses obsèques.

Plusieurs personnalités politiques demandent l'entrée d'Hessel au Panthéon

Plusieurs personnalités politiques ont demandé mercredi que Stéphane Hessel, décédé dans la nuit à l'âge de 95 ans,  fasse son entrée au Panthéon, dans une pétition adressée à François Hollande et  publiée sur Libération.fr et sur le site Avaaz.

"Le message de Stéphane Hessel, cet appel à l'indignation, ce refus de toutes les formes d'injustices doit désormais faire partie de notre héritage commun. Nous demandons donc au président de la République que Stéphane Hessel  entre au Panthéon, pour que la République rende à ses combats l'hommage qui leur est dû", affirme cette pétition.

L'ancienne candidate à la présidentielle pour Europe Ecologie-Les Verts Eva  Joly, le député PS Pouria Amirshahi, l'ancien député UMP Etienne Pinte, les historiens Pascal Blanchard et François Durepaire figurent parmi les premiers signataires. "Le parcours de Stéphane Hessel fait en effet de lui un grand Républicain, bien au delà des clivages partisans", écrivent-ils.

"Son engagement dans la Résistance, son courage jamais démenti, sa droiture dans le service de la France, sa défense de la démocratie, son acharnement à promouvoir les valeurs des droits de l'Homme, son souci constant des plus démunis, donnent au mot de citoyenneté tout son sens", jugent-ils aussi.

Mélenchon n'aurait "rien contre" une entrée d'Hessel en Panthéon 

Le coprésident du Parti de Gauche Jean-Luc  Mélenchon a déclaré jeudi qu'il n'aurait "rien contre" l'entrée de Stéphane  Hessel  au  Panthéon , qui permettrait, à travers lui, de rendre hommage au Conseil National de la Résistance (CNR). "On pourrait lui rendre cet hommage. Si c'était proposé, je ne dirais rien contre. C'est vrai que le Panthéon peut nous permettre de mettre en scène cet  homme et, à travers lui, le Conseil National de la Résistance", a déclaré  l'eurodéputé sur BFMTV/RMC. "Quand on est de gauche ou de droite, ce que l'on doit retenir de Stéphane  Hessel c'est d'aimer assez la France pour la vouloir comme elle doit être, c'est-à-dire égalitaire", a-t-il ajouté.

Un hommage national

Plus tôt dans la journée, six députés socialistes, Patrick Mennucci (Bouches-du-Rhône), Alexis Bachelay (Hauts-de-Seine), Yann Galut (Cher),  Jean-Louis Touraine (Rhône), Jérôme Lambert (Charente) et déjà M. Amirshahi  (Français de l'Etranger), avaient demandé un "hommage national" pour Stéphane  Hessel, par une lettre au président de la République.

"Nous avons maintenant une mission : celle de transmettre sa mémoire, ses  valeurs et sa pensée qui doivent à tous, et particulièrement aux jeunes générations, nous servir de modèle pour l'avenir", écrivent ces députés. "L'hommage que la République rendra à Stéphane Hessel doit être du niveau de ce que cet homme a donné à la France", ajoutent-ils.

"C'était un homme simple", selon Jean-Marc Ayrault

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, interrogé par Europe 1, a estimé que "d'une façon ou d'une autre, il faudra lui rendre hommage, mais déjà tous ceux qui ont souhaité s'exprimer l'ont fait. Je pense que c'est important dans les périodes où l'on doute de l'avenir, de l'avenir d'un pays, de l'avenir de l'Europe, qu'il y ait des hommes comme Stéphane Hessel qui soient des références et qui donnent confiance". Son corps aurait-il sa place au Panthéon ? "Il faut laisser un peu le temps des choses. Je ne suis pas sûr d'ailleurs qu'(il) aurait souhaité ça, c'était  un homme simple", a ajouté Jean-Marc Ayrault.

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