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Ecoutez-nous bien ! - Le manifeste de la Fondation des Femmes

4 Août 2022, 02:39am

Publié par hugo

Livres › Arts, société & sciences humaines › Philosophie, sociologie & ethnologie › Sociologie › Ouvrages généraux
Ecoutez-nous bien ! - Le manifeste de la Fondation des Femmes - Poche
Fondation des Femmes
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Ecoutez-nous bien !. Le manifeste de la Fondation des Femmes
 
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 Fondation des Femmes - Ecoutez-nous bien ! - Le manifeste de la Fondation des Femmes.Feuilleter
Un manifeste de la Fondation des femmes à l'aube de la première élection présidentielle française post #MeToo. Pourquoi, en matière d'égalité... Lire la suite
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Résumé
Un manifeste de la Fondation des femmes à l'aube de la première élection présidentielle française post #MeToo. Pourquoi, en matière d'égalité femmes-hommes, les progrès sont-ils si lents, en France comme dans le monde ? Pourquoi les violences sexistes et sexuelles sont-elles encore majoritairement impunies, en dépit des innombrables témoignages dans le sillon du mouvement #MeToo ? La thèse des autrices de ce manifeste est que toute notre société tourne encore trop autour des préoccupations et des points de vue masculins.
Les droits des femmes ont progressé, mais le patriarcat continue de régir les institutions, les mentalités, notre culture commune, laissant les problématiques des femmes et des minorités à la marge. Il est temps, alors, de considérer vraiment les femmes, d'entendre le cri planétaire qui a déchiré le silence millénaire qui accompagne les violences masculines. " Ecoutez-nous bien ", disent-elles, car elles veulent une République entière, inclusive.
Liberté, Egalité, Sororité !


https://www.decitre.fr/livres/ecoutez-nous-bien-le-manifeste-de-la-fondation-des-femmes-9782363833341.html

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Que faire pour réduire les inégalités ?

26 Avril 2022, 11:59am

Publié par hugo

 Que faire pour réduire les inégalités ?
PROPOSITIONS 4 avril 2022
Pour réduire les inégalités, commençons par faire respecter l’égalité des droits. Luttons pour plus de justice à l’école et dans l’entreprise. Modernisons les services publics. Redistribuons mieux, en réformant la protection sociale et les impôts. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

REVENUS ET PATRIMOINE ÉDUCATION LIEN SOCIAL ET POLITIQUE CATÉGORIES SOCIALES FRANÇAIS ET ÉTRANGERS
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Réduire les inégalités, c’est possible. Bientôt 20 années de travail de collecte et d’analyse de données par l’Observatoire des inégalités nous permettent de formuler quelques propositions, qui nous semblent à même de réunir une majorité assez large [1]. Le débat public est submergé par des radicaux qui hurlent le plus fort possible pour faire de l’audience via les réseaux sociaux, médiatisés par des journalistes ivres de notifications. Ces dérives nous empêchent de débattre des politiques publiques justes et adaptées aux besoins du plus grand nombre. Comment s’y prendre ?

Le respect de l’égalité des droits doit constituer le pilier de l’action publique. Les luttes féministes, LGBT et antiracistes, en particulier, ont permis d’avancer ces dernières années. On ne moque plus les femmes défendant leur cause, comme on le faisait avec les féministes il n’y a pas si longtemps. Les résistances de ceux qui cherchent à nouveau à les discréditer ne font que rendre plus évidente l’importance de leurs combats.

Pour autant, l’égalité reste lointaine pour tout un ensemble de catégories discriminées, qu’il s’agisse de femmes ou de personnes qui ne sont pas blanches, de handicapés, d’homosexuels (voir notre site discrimination.fr)… Il faut davantage de moyens pour aider les victimes de violences et à se défendre, traquer les auteurs et les sanctionner plus lourdement.

Un certain nombre de droits doivent encore être reconnus. Qui peut sérieusement soutenir qu’il est juste qu’un étranger qui vit et travaille en France depuis 20 ans ne puisse pas voter au moins aux élections locales, alors que c’est permis aux classes aisées qui placent leur fortune à l’étranger ? Qui peut comprendre qu’un emploi sur cinq soit interdit aux étrangers non européens, même lorsqu’ils résident depuis des années dans notre pays ? Il ne s’agit pas d’une question de valeurs : seule la peur de l’extrême droite et l’addiction aux sondages retiennent les partis politiques traditionnels d’avancer vers davantage d’égalité.

Ensuite, il faut s’attaquer aux inégalités au moment de leur formation. Éviter que se creusent les écarts est une meilleure idée que d’attendre de devoir les combler, c’est une évidence qu’il faut rappeler. La nécessité de réduire les inégalités d’éducation est admise dans notre pays qui se caractérise par une influence plus grande qu’ailleurs du milieu social dans la réussite scolaire. Dans ce domaine, l’hypocrisie est immense : les diplômés, de droite comme de gauche, freinent des quatre fers pour éviter toute réforme, tout en produisant d’amples discours sur « l’égalité des chances ».

Pour rendre l’école plus juste, nous devons changer son mode de fonctionnement. Au lieu de tirer vers le haut une poignée de méritants, l’urgence est de faire en sorte que personne ne reste sur le bord de la route, ce qui n’empêche nullement de sélectionner les bons élèves sur les bons critères au moment où il le faut. Au lieu de jouer sur la peur de l’échec et d’humilier les faibles, l’école devrait mettre en avant les progrès des élèves.

Cela passe, par exemple, par la réduction de l’intensité de la compétition scolaire qui abrutit les jeunes Français sous une pluie de notes. Cela demande aussi des moyens d’encadrement bien supérieurs pour éviter que des jeunes lâchent prise. Les pays où le niveau des élèves est le plus élevé, comme dans le nord de l’Europe en particulier, sont ceux qui ont compris cet enjeu. Les réformes menées depuis des décennies n’ont pas d’effet sur les inégalités parce qu’elles n’agissent pas sur le cœur du problème. Réduire la taille des classes dans une toute petite fraction des établissements au CP et au CE1 va dans le bon sens, mais ce n’est qu’une minuscule goutte d’eau [2], contrairement à ce qui a été dit.

Réformer la formation initiale ne suffira pas, il faut aussi réparer les parcours de ceux qui ont échoué. Mettre en avant des « premiers de cordée » permet de valoriser de belles réussites. Pourquoi pas ? Si l’on veut que chacun s’investisse, prenne des risques, il faut aussi défendre le droit à l’échec, à l’erreur, et donner une deuxième ou troisième chance à ceux qui ont raté leur coup. Cela aussi demande un système de formation professionnelle beaucoup plus développé qu’aujourd’hui et, dans ce but, la mise à contribution des entreprises.

Agir à la base, c’est aussi dans l’univers du travail que cela doit se faire. Notamment au niveau de la formation des inégalités de salaires. Cela implique d’abord de permettre à chacun d’avoir un salaire. Nous avons besoin de politiques plus actives de création d’emplois de qualité. Les politiques de baisse du coût du travail ont atteint leurs limites. Développer l’emploi de qualité impose de s’entendre, à l’échelle européenne, sur une relance commune de l’activité. Quand un pays stimule seul la croissance dans une économie ouverte, les autres en profitent par le biais de leurs exportations.

Ensuite, la collectivité peut agir en relevant le salaire minimum, le smic. C’est possible, sans pour autant tomber dans la démagogie de propos de campagnes électorales car dans les secteurs où les marges sont les plus réduites, les hausses ne peuvent être que modérées. Réduire les écarts dans les grilles de salaire existantes ne se décrète pas. Deux outils peuvent cependant être utilisés : les conventions collectives du privé et les grilles salariales de la fonction publique. Tout doit être discuté : la valeur des points, mais aussi les écarts entre les professions. Au vu de la faiblesse des syndicats en France, cette option a peu de chances de réussir : il faut donc une convention nationale sur la hiérarchie des salaires. À long terme, renforcer le pouvoir des salariés dans l’entreprise et dans les établissements publics aurait certainement un impact sur les inégalités au travail dans leur ensemble. Les propriétaires du capital des entreprises, comme ceux qui pilotent l’action publique, doivent, pour prendre leurs décisions, entendre l’avis de ceux qui travaillent dans ces établissements, comme c’est le cas en Allemagne par exemple.

Enfin, le droit du travail doit permettre de réduire l’insécurité des statuts d’emploi qui nourrit l’insécurité sociale. Comment articuler la flexibilité dont les entreprises ont besoin et la qualité de vie au travail, ainsi qu’un revenu suffisant pour les salariés ? Le balancier est allé trop loin au profit des premières. Qui pourrait prétendre le contraire, face aux 3,3 millions de travailleurs précaires ? Les entreprises qui exploitent à outrance la précarité doivent en payer un prix plus élevé. L’État, les hôpitaux, les collectivités locales et les associations doivent montrer l’exemple : leurs pratiques de « gestion de main-d’œuvre » sont pires que celles du privé. Dans ce domaine, ce n’est pas le « grand capital » qui est le principal responsable mais bien la recherche d’une flexibilité à outrance, qui ne tient pas compte de la vie au travail.

Agir en amont, c’est aussi faciliter l’accès de tous à un ensemble de services publics qui améliorent les conditions de vie, ce qui aurait un impact majeur sur les inégalités. Notre pays est parmi ceux qui offrent des services collectifs les plus développés, mais nous pouvons mieux faire. Transformer l’action de la police pour qu’elle soit présente dans les quartiers où les tensions sont les plus vives, c’est réduire les inégalités face à la sécurité. Mieux répartir l’offre de santé, souvent concentrée là où vivent les riches, favorise l’égal accès de tous aux soins. Agir contre le mal-logement change la vie des plus modestes. Construire des logements pour pauvres dans les quartiers riches, et non dans les quartiers les plus défavorisés, diminue la ségrégation. Investir massivement dans les transports collectifs facilite la mobilité de ceux qui ont le moins de moyens.

Redistribuer
Agir à la base n’empêche en rien de corriger après coup les écarts. La France doit engager au plus vite un débat sur le revenu minimum. Cela n’a rien à voir avec la proposition de « revenu universel » ou « de base », versé à tout le monde sans distinction, qui n’a fait qu’accroître la confusion. Avec Noam Leandri, président de l’Observatoire des inégalités, nous avons proposé la mise en place d’un revenu minimum unique équivalent au seuil de pauvreté de 900 euros par mois. La situation des jeunes, privés de minimum social ou pénalisés dans leurs études par des bourses indécentes, est particulièrement préoccupante. Par ailleurs, qui peut trouver juste que le revenu minimum pour un adulte valide âgé de 25 à 65 ans soit de 500 euros mensuels seulement (le RSA), contre 900 euros pour une personne handicapée ou âgée (après 65 ans) ? Il faut unifier cela.

Nous devons réformer notre système fiscal. On ne peut pas lutter pour l’égalité des chances en laissant les fortunes s’accumuler sans mérite. Le discours libéral sur le sujet est en contradiction complète avec la pratique qui consiste à détaxer la transmission des fortunes entre générations comme cela a encore été le cas en 2020. Notre système de fiscalité des successions doit être refondé en définissant une somme par héritier transmissible sans être taxée et, au-delà, une révision complète des taux d’imposition notamment hors des transmissions entre ascendants et descendants. La fiscalité du patrimoine elle-même ne peut se résumer, comme c’est le cas aujourd’hui, à la seule fortune immobilière, mais devrait taxer l’ensemble du patrimoine. C’est la seule manière de réduire l’inégalité économique des chances et de récompenser le véritable mérite, celui qui consiste en un effort personnel et non en profiter de celui de ses parents.

La réforme fiscale fait l’objet d’une même hypocrisie que la réforme scolaire : on s’accorde sur la nécessité de revoir le système, et on replâtre, on replâtre sans cesse depuis des années... L’impôt sur le revenu est truffé de dérogations (les fameuses « niches » fiscales) qui permettent d’y échapper, mais qui ont très peu d’impact économique, comparé à la dépense occasionnée pour l’État. Les taux d’imposition affichés peuvent être élevés, mais la réalité est tout autre. L’impôt sur le revenu est scindé en deux, entre la contribution sociale généralisée (CSG) et l’impôt sur le revenu historique. Tant que la toilette des niches fiscales n’aura pas été faite et que le mariage de la CSG et de l’impôt sur le revenu n’aura pas été opéré, on ne pourra pas avancer. Si l’on veut préserver l’égalité entre les générations d’aujourd’hui et celles de demain, une hausse des impôts doit être utilisée pour financer la transition écologique et réduire notre endettement public. Elle doit être affichée de la sorte et doit prendre en compte les « facultés » contributives de chacun, c’est-à-dire leur niveau de vie, comme le veut la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (article XIII) incluse dans la Constitution de la Ve République.

Nous en avons les moyens
L’argent public est rare, il ne faut pas le gâcher pour faire n’importe quoi. Il faut peser chaque euro dépensé par la collectivité. Mais la France est l’un des pays les plus riches du monde. La crise sanitaire a montré que nous pouvions employer les grands moyens quand l’enjeu en vaut la peine : plus de 200 milliards d’euros ont été dépensés pour amortir le choc. Depuis des années, nous consacrons des dizaines de milliards d’euros par an à réduire les cotisations sociales des entreprises, avec des effets très faibles sur l’emploi. La démagogie est immense sur les baisses d’impôts, qui ne font que plomber les recettes l’État et accroître la dette. La seule suppression de la taxe d’habitation représente environ 20 milliards de pertes annuelles pour la collectivité, dont pas moins de 45 % sont allés aux 20 % les plus riches, selon le ministère de l’Économie. Que l’on mesure bien le gâchis : cette perte de recettes équivaut à deux fois le montant des dépenses de l’État pour la police nationale.

Tant de gâchis fiscaux le montrent bien : la question des moyens est un prétexte pour éviter d’agir. Les profondes résistances au changement sont ailleurs. Une partie des fonctionnaires, il est vrai souvent échaudés par le va-et-vient de pseudo-réformes et méprisés par une partie de la classe politique, refusent de répondre à l’intérêt général. Par exemple, d’aller travailler dans les quartiers populaires, qu’il s’agisse des forces de l’ordre ou des enseignants. Plus généralement, la résistance vient surtout de tous ceux qui profitent des inégalités et refusent toute solidarité, que ce soit à l’école, dans l’emploi ou devant l’impôt. Il faut raccommoder la France en pointant où est vraiment cet intérêt général, en mettant tous les intérêts autour d’une table (patrons, syndicats, associations, représentants des usagers, agents publics, etc.), en négociant une politique de long terme et des compromis quand il le faut. Les intérêts divergents ne doivent pas nous écarter d’une communauté de valeurs, qui nous réunissent pour faire progresser notre société.

Qui en aura le courage ? La droite foule aux pieds les valeurs de la République en s’acharnant sur les plus faibles, en particulier sur les étrangers et les « assistés ». Une grande partie de ses leaders défend en conscience les intérêts des privilégiés et en réclame sans vergogne « encore plus » [3]. Une partie de la gauche se focalise sur une poignée d’hyper-riches pour mieux masquer les privilèges d’un grand nombre de ses propres électeurs. Elle défend bec et ongles son école, formatée pour faire réussir ses enfants. Elle propose un changement de système économique (« la fin du capitalisme ») dont les classes populaires et moyennes n’ont que faire. Le débat en reste là parce que, au fond, cela ne bouscule pas trop l’ordre des choses. Les deux camps semblent finalement bien s’en satisfaire. En réalité, les inégalités pourront attendre. Pourtant, de l’école au travail, l’humiliation sociale des classes populaires et moyennes ne sera pas toujours supportable et le risque est de plus en plus grand qu’une vague de dégagisme gigantesque emporte la démocratie sur son passage.

Chassons la domination de nos têtes
Les puissants n’attendent qu’une chose, que nous les laissions seuls engloutir le gâteau. Le premier travail que nous devons accomplir est de lutter contre les mécanismes qui nous conduisent à intérioriser l’ordre social établi et à laisser faire en déclarant forfait avant de jouer. Pour faire accepter les inégalités, rien de tel que de faire en sorte que ceux qui en sont les victimes s’estiment destinés à n’occuper que la place que la société leur assigne. En intériorisant ces inégalités, ceux qui les subissent collaborent inconsciemment au processus. Cela n’a rien de nouveau, c’est l’objet du Discours de la servitude volontaire écrit par Étienne de La Boétie en… 1574. Évidemment, lutter est plus facile à dire qu’à faire : de nombreux obstacles se dressent devant nous qui sont autant de bonnes raisons de nous faire baisser les bras. Il ne suffit pas de se prendre tout seul par la main pour avancer, et les discours sur la réussite individuelle sont souvent de belles paroles simplistes. Ce n’est pas une raison pour nous laisser faire.
Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Auteur notamment de Encore plus ! Enquête sur ces privilégiés qui n’en n’ont jamais assez, Plon, mars 2021.

Texte adapté de Réduire les inégalités, c’est possible ! 30 experts présentent leurs solutions, sous la direction d’Anne Brunner et Louis Maurin, Observatoire des inégalités, novembre 2021.

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Réduire les inégalités, c’est possible ! 30 experts présentent leurs solutions, sous la direction d’Anne Brunner et Louis Maurin, Observatoire des inégalités, novembre 2021.
128 pages.
ISBN 978-2-9579986-0-9
10 € hors frais d’envoi.
Également disponible en version numérique à télécharger.

En cas de difficultés financières, vous pouvez demander l’envoi gratuit de l’ouvrage.


https://www.inegalites.fr/Que-faire-pour-reduire-les-inegalites

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Les femmes ne sont pas plus discriminées à l’embauche que les hommes

26 Avril 2022, 11:57am

Publié par hugo

Les femmes ne sont pas plus discriminées à l’embauche que les hommes
DONNÉES 7 avril 2022
À profil comparable, femmes et hommes obtiennent le même taux de réponse de la part des recruteurs, selon un testing récent. Les candidates sont même plutôt favorisées quand il s’agit d’embaucher des cadres.

EMPLOI FEMMES ET HOMMES DISCRIMINATIONS FEMMES ET HOMMES AU TRAVAIL EMPLOI
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En moyenne, un tiers des femmes, mais aussi des hommes, font l’objet de l’intérêt d’un recruteur suite à une candidature en réponse à une offre d’emploi, selon un testing réalisé entre 2019 et 2021 par l’Institut des politiques publiques (IPP) et le bureau d’études ISM-Corum [1]. Selon l’étude, il n’existe pas, en moyenne, de discrimination particulière à l’encontre de l’un ou l’autre sexe lors de la première phase d’un recrutement. Le taux de réponse négative est également de même niveau (17 %) qu’il s’agisse de la candidature d’une femme ou d’un homme.

Taux de réponses moyens aux candidatures envoyées selon le sexe des candidats
Unité : %
Rappel
Réponse négative
Pas de réponse
Femmes    33,4    17,5    49,0
Hommes    33,2    16,6    50,2
Écart femmes-hommes (en % des réponses aux hommes)    0,6    5,4    - 2,4
Envoi de 4 800 lettres de candidature à un emploi entre décembre 2019 et avril 2021 (hormis mars et juin 2020). Lecture : parmi l’ensemble des candidatures envoyées, les recruteurs ont montré leur intérêt pour 33,4 % des candidatures féminines, soit 0,6 % de plus que pour les candidatures masculines.
Source : IPP et ISM-Corum – Données 2019-2021 – © Observatoire des inégalités
À l’occasion de ce testing, deux candidatures ne différant que par le sexe du candidat, ont été envoyées en réponse à 2 400 offres d’emploi pour onze types de métiers différents. Si le taux de réponse est similaire pour les femmes et les hommes en moyenne, les réponses des recruteurs s’avèrent différenciées selon les caractéristiques des métiers proposés. Les femmes sont ainsi favorisées lorsqu’il s’agit de postuler à un emploi qualifié, en particulier qui propose des fonctions d’encadrement. 28,5 % d’entre elles sont rappelées par l’employeur contre 20,4 % des hommes. Pour des métiers peu qualifiés, le phénomène est inverse : le taux de rappel est de 35,6 % pour les hommes et de 30,3 % pour les femmes. Comme l’explique le ministère du Travail, «  si les femmes ne sont pas discriminées en moyenne, elles apparaissent donc favorisées lorsqu’elles sont qualifiées et candidatent à des métiers avec fonction d’encadrement, et défavorisées lorsqu’elles sont peu qualifiées et candidatent à des métiers peu qualifiés ».

Les résultats du testing indiquent également que le taux de rappel des candidats par les employeurs est similaire pour les femmes et les hommes pour des métiers pourtant largement masculinisés (39 % pour les femmes, 38,3 % pour les hommes) tels que contrôleur de gestion ou développeur par exemple. Le même phénomène est observé pour les secteurs professionnels où les femmes sont les plus présentes (employés administratifs, chargés de recrutement, etc.), laissant à penser que les stéréotypes de genre dans le monde du travail ne jouent pas à l’occasion dans la réaction des employeurs à une candidature. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne jouent pas en amont, par exemple dans l’orientation des filles, et en aval, au cours de la carrière, par exemple en ce qui concerne les promotions.

Taux de rappel par les employeurs selon les caractéristiques du métier
Unité : %
Hommes
Femmes
Selon le niveau de qualification du métier        
Peu qualifiés    35,6    30,3
Cadres    37,2    39,0
Cadres avec des fonctions d'encadrement    20,4    28,5
Selon le niveau de féminisation du métier        
Masculinisé    38,3    39,0
Mixte    31,0    30,0
Féminisé    21,9    22,3
Envoi de 4 800 lettres de candidature à un emploi pour onze catégories de métiers entre décembre 2019 et avril 2021 (hormis mars et juin 2020). Lecture : le taux de rappel des recruteurs pour un poste qualifié avec des fonctions d’encadrement est de 28,5 % pour les candidatures féminines et de 20,4 % pour celles des hommes.
Source : IPP et ISM-Corum – Données 2019-2021 – © Observatoire des inégalités
Photo / CC Van Tay media

[1] « Discrimination à l’embauche selon le sexe : les enseignements d’un testing de grande ampleur », Dares analyses n° 26, ministère du Travail, mai 2021.


Date de première rédaction le 7 avril 2022.
© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités - (voir les modalités des droits de reproduction)


https://www.inegalites.fr/discrimination-femmes-hommes-embauche

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Le coût de la virilité

21 Avril 2022, 01:16am

Publié par hugo

 Le coût de la virilité
INFOSCRITIQUES (9)CITATIONS (35)FORUM
Le coût de la virilité  par Peytavin

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Lu
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Lucile Peytavin
EAN : 9782843379994
ANNE CARRIÈRE (05/03/2021) AUTRES EDITIONS
3.89/5   38 notes
noter :    
RÉSUMÉ EDITEURRÉSUMÉ MEMBRES
HISTORIQUEMODIFIERLIRE
En France, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux : ils représentent 84 % des auteurs d’accidents de la route mortels, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes au collège, 90% des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles, etc.
La liste semble inépuisable. Elle a surtout un coût. Un coût direct pour l’État, qui dépense chaque année des milliards d’euros en services de police, judiciaires, médicaux et éducatifs pour y faire face. Et un coût indirect pour la société, qui doit répondre aux souffrances physiques et psychologiques des victimes, et subit des pertes de productivité et des destructions de biens. Pourtant, cette réalité est presque toujours passée sous silence.
Lucile Peytavin, historienne et membre du Laboratoire
de l’égalité, s’interroge sur les raisons de cette surreprésentation des hommes comme principaux auteurs des violences et des comportements à risque, et tente d’estimer le coût financier de l’ensemble de ces préjudices pour l’État et donc pour chaque citoyen.ne. Quel est le coût, en France, en 2020, des conséquences de la virilité érigée en idéologie culturelle dominante ? L’autrice nous pose la question : n’aurions-nous pas tous intérêts à nous comporter… comme les femmes ?!

SEX
https://www.babelio.com/livres/Peytavin-Le-cout-de-la-virilite/1306188

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Couple et argent : pourquoi la proposition de réforme du quotient conjugal fait-elle débat ?

14 Avril 2022, 02:31am

Publié par hugo

 Couple et argent : pourquoi la proposition de réforme du quotient conjugal fait-elle débat ?
Réécouter Couple et argent : pourquoi la proposition de réforme du quotient conjugal fait-elle débat ?
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À retrouver dans l'émission
LA QUESTION DU JOUR par Guillaume Erner

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Le jeudi 7 avril 2022 a lancé le coup d'envoi des déclarations d'impôts sur les revenus 2021. Des déclarations qui diffèrent selon le statut conjugal. Ce principe d'une imposition liée au statut du couple est remis en question dans les programmes de certains candidats à la présidentielle.

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/• Crédits : JGI/Jamie Grill / Collection : Tetra images - Getty
Au risque d'en décevoir certains, l’amour est parfois aussi une histoire d’argent… Jeudi 7 avril 2022 sonnait le coup d’envoi de la déclaration d’impôts sur le revenu. Que vous soyez mariés, pacsés ou en union libre, votre imposition diffère. Plusieurs candidats à la présidentielle souhaitent revenir sur ce principe d’imposition liée au statut conjugal. Comment adapter la fiscalité à l’évolution des modèles de couples ? La question fait débat et est, à certains égards, éminemment féministe…

Guillaume Erner reçoit Hélène Perivier, économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) et à Sciences PO, auteure de « L’économie féministe », ed. Presses de Sciences Po.

Hélène Périvier a aussi co-écrit avec Guillaume Allègre et Muriel Pucci l’article intitulé « Imposition des couples en France et statut marital : simulation de trois réformes du quotient conjugal », Sciences PO/OFCE / 2019.

Vous pouvez écouter l'interview en intégralité en cliquant sur le player en haut à gauche de cette page.

La mutualisation des déclarations d’impôts pour les couples mariés ou pacsés
Quand on est marié, on fait une seule déclaration, explique Hélène Perivier. "Les personnes mettent ensemble leurs revenus et ont deux parts fiscales. C’est la moyenne des revenus du couple qui va être appliquée au barème". Quand les partenaires ont des revenus très différents, celui qui a le revenu le plus élevé va avoir un niveau de progressivité de l’impôt plus faible que s’il avait déclaré tout seul ses impôts.

Ce système a été pensé dans les années 50. L’idée était d’imposer non pas les revenus des foyers fiscaux mais le niveau de vie. "Dans les années 50, le plus souvent c’est Monsieur qui travaillait. Le système fiscal visait à prendre en compte que Madame était une charge pour Monsieur et que le système d’impôts devait en prendre compte en lui donnant ses deux parts fiscales et en diminuant l’impôt dont il devait s’acquitter". Ce système avantage surtout les couples mariés et pacsés dans lesquels les revenus des couples sont très inégaux, parce que c’était précisément l’objectif de ce dispositif.

Un système dont ne bénéficient pas les couples en union libre
"En union libre, chacun déclare séparément ses revenus et on applique le barème de progressivité de l’impôt sur le revenu au regard des revenus dont dispose le couple". Le pacs a été introduit à la fin des années 90 et ne bénéficiait pas tout d’abord de ce régime fiscal. "Depuis 2008, les couples pacsés ont eux aussi accès à cette imposition jointe et à ce quotient conjugal de deux parts".

Il y a quelques cas, dans les couples en union libre, où il est avantageux de se partager les parts pour enfants remarque Hélène Perivier. "Il est possible d’optimiser son montant d’impôts et de réduire le montant payé par rapport à celui d’un couple marié ou pacsé. Le plus souvent le quotient conjugal est cependant plus avantageux".

Les propositions de réforme des candidats
Emmanuel Macron veut étendre le quotient conjugal aux couples en union libre tandis que Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon veulent le supprimer tout bonnement. "Macron fait en quelque sorte la proposition miroir de celle faite en 2017 où il proposait aux couples mariés et pacsés de pouvoir accéder à l’individualisation de leurs impôts quand ça leur était favorable". Il fait maintenant la proposition inverse en proposant aux couples en union libre d’accéder à l’imposition jointe.

Pour l’économiste à l’OFCE, le problème de cette proposition est qu’elle entraînerait une disparité. "Les couples en union libre pourraient choisir entre deux options tandis que les couples mariés et pacsés seraient obligés de déclarer conjointement leurs ressources". D’autre part, cette proposition viserait à réduire les recettes fiscales. Avec deux de ses collègues de l’OFCE, Hélène Perivier a calculé que la préposition entrainerait environ 800 millions d’euros de perte de recettes fiscales.

Le quotient fiscal en question : l’équité fiscale et la problématique du genre
"Les économistes et les économistes féministes critiquent le système du point de vue de l’équité fiscale. Le quotient conjugal est d’autant plus avantageux que les couples sont riches et il a été pensé pour prendre en compte l’inactivité des femmes et encourager leur mariage". Il n’encourage pas l’activité des femmes mariées et ce d’autant plus si elles ont des jeunes enfants. Ce qui est certain pour Hélène Perivier, c’est qu’il faut le réformer.

La réduction d’impôts due au quotient conjugal est aussi un moyen d’accumuler du capital qui va se distribuer de façon genré au sein du couple. "Monsieur va plutôt rembourser l’emprunt sur le logement tandis que Madame va plutôt payer des dépenses de fonctionnement. Si le couple se sépare, Monsieur va avoir l’impression que le logement lui appartient et Madame va se retrouver à devoir se battre pour récupérer ce patrimoine".

LES DERNIÈRES DIFFUSIONS


https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/couple-et-argent-pourquoi-la-proposition-de-reforme-du-quotient-conjugal-fait-elle-debat

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LA DISPONIBILITE PATERNELLE N’EST PAS UNE OPTION, C’EST UNE RESPONSABILITE

27 Mars 2022, 05:16am

Publié par hugo

 23 MARS 2022
France \ Société
LA DISPONIBILITE PATERNELLE N’EST PAS UNE OPTION, C’EST UNE RESPONSABILITE

Affiches, panneaux, roll up fleurissent dans différents espaces publics de la ville de Nice pour inciter les futurs pères de famille à prendre, sans complexe et sans gêne, l’intégralité de leur congé paternité. Depuis juillet dernier, celui-ci est passé de 12 à 28 jours afin d’éviter les discriminations à l’embauche à l’encontre des femmes. Une démarche qui s’inscrit dans un changement sociétal. L’Espagne a, par exemple, aligné le congé paternité sur le congé maternité (16 semaines depuis le 1er janvier 2021). Plus qu’une adaptation aux changements de mentalité, c’est toute une culture patriarcale ancestrale qu’il s’agit de déconstruire car le père est aussi important que la mère dans l’éducation des enfants. L’exposition, Papa mode d’emploi – Maintenant le congé pat’ c’est 28 jours, composée de 11 panneaux a comme finalité de bousculer les mentalités.

Contrairement aux idées reçues, l’intérêt de prendre son congé paternité aussi bien dans l’intérêt du père que du nourrisson n’est pas intégré totalement dans les mentalités masculines ni dans celles des responsables des ressources humaines, des managers ou des collègues. En effet, 1 père sur 3 n’y a toujours pas recours. Près de 90 % des jeunes pères salariés en CDI le prennent partiellement contre 65 % des CDD et 33 % des indépendants. Plus on a d’ancienneté dans une entreprise, plus on active ses droits. La prise de ces 28 jours est plus faible chez les faibles revenus mais aussi chez les très hauts revenus. Ainsi le recours à ce droit est au plus bas (67 %) pour les 20 % des pères les plus modestes, il atteint un pic (98 %) pour ceux dont le revenu est compris entre 2500 et 2900 euros et chute à 73 % pour les 10 % les mieux rémunérés.

L’idée de cette exposition est de faire prendre conscience que la disponibilité paternelle n’est pas une option, c’est une responsabilité. La première situation à expérimenter est l’accueil d’une naissance, c’est un changement majeur dans la structure de la famille, qui aura un poids sur les trajectoires de vie de chaque personne concernée. Personne ne peut manquer ce moment stratégique de réorganisation interne.

 Alter-Egaux, agence niçoise en conseil et en formation à l’égalité, lance cette campagne dans un premier temps en local dans le cadre de Fonds pour l’Egalité professionnelle, avec le soutien du ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, du préfet des Alpes-Maritimes et du Conseil départemental des Alpes-Maritimes. L’exposition est destinée à voyager aussi bien dans les établissements publics que dans toutes les entreprises désireuses d’instaurer une démarche égalitaire. Pour ce faire, Anne-Gaël Bauchet, sa directrice, a choisi pour imager ses slogans, une illustratrice et un illustrateur, parité oblige.


Retour sur expérience avec l’illustratrice, Melina Panagos
Quelles fonctions avez occupées à Alter-Egaux ?

Du fait de mon parcours universitaire (doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication), j’ai d’abord eu la chance de mener à bien une mission sur la construction des stéréotypes de genre entre 0 et 3 ans en crèche. Cela m’a permis de faire un premier croisement entre représentations et stéréotypes de genre. Après cela, j’ai travaillé pendant deux ans comme chargée de mission sur les stéréotypes de genre dans les espaces publics et en milieu sportif dans plusieurs quartiers prioritaires à Nice. 

En tant qu’illustratrice, comment avez-vous vécu cette mission ?

Ce fut une expérience très enrichissante dans la mesure où cela m’a permis de découvrir d’autres réalités que la mienne et d’enrichir mon répertoire des représentations, en lui apportant davantage de diversité.

Pensez-vous que 28 jours de congé paternité soient suffisants par rapport aux 16 semaines (environ 112 jours) de congé maternité ?

Absolument pas. Ma famille s’est agrandie récemment et j’ai dû rester à la maison tandis que mon conjoint a dû retourner travailler. On ne nous a pas laissé le choix de faire autrement. Pour quelle raison ? Car je suis une femme et lui un homme. Autrement dit, les lois sont discriminantes puisqu’elles décident du rôle de chacun.e sur la base du sexe. Non seulement le congé paternité est trop court, mais aussi les parents devraient avoir davantage de possibilités d’utilisation du congé. 


Le congé Pat vu par l’illustrateur et auteur, Yannick Vicente
Pourquoi avoir rédigé le guide, Je suis papa, 28 jours pour trouver ses marques à l’intention des futurs pères ? 

Pour aider les papas à prendre leurs « re-pères ». J’aime beaucoup cette fulgurance d’Alix Lefief-Delcourt avec laquelle j’ai co-écrit ce livre. En réalité ce n’est pas un mode d’emploi, mais plutôt un recueil de conseils pratiques et de clés pour faire de son mieux, parce que lorsqu’un homme fait le choix de devenir papa, il ne s’imagine pas l’ampleur du défi auquel il devra faire face.

Pourquoi est-il si important qu’un père s’investisse dès les premiers jours de la vie d’un nourrisson ?

La théorie de l’attachement se développe dès les premiers jours. L’enfant, dès qu’il naît, éprouve un besoin vital d’être écouté, compris et rassuré. C’est en réalité une condition indispensable pour permettre un développement social et émotionnel normal de l’enfant.

Pourquoi est-il essentiel d’épauler, au mieux, la jeune maman ?

Le congé maternité en solo tend à fabriquer la charge mentale féminine. Elle s’occupe seule du foyer pendant que le papa travaille. La maman devient par la force des choses la personne référente car elle prend en charge les premières fois. Il est important de bannir les stéréotypes car aucun parent n’est plus doué que l’autre pour s’occuper d’un bébé, de le changer, de lui faire prendre un bain, faire des courses ou de la cuisine. La répartition des tâches quotidiennes en fonction des disponibilités, des appétences ou des compétences est extrêmement importante.

 En quoi cet allongement du congé paternité va-t-il rééquilibrer le couple ?

Il permet un rééquilibrage des tâches domestiques et parentales. C’est aussi clairement un premier pas vers l’égalité professionnelle femmes/hommes, et surtout vers l’abolition des écarts de salaire entre les hommes et les femmes. Le congé paternité tel qu’il est aujourd’hui, induit la passivité des hommes par rapport aux femmes au sein du foyer. Il faut permettre aux hommes qui souhaitent s’impliquer de prendre leur place. Aucun parent n’est plus doué que l’autre pour s’occuper d’un enfant.

Laurence Dionigi 50-50 Magazine

Exposition Papa mode d’emploi – Maintenant le congé pat c’est 28 jours

*Sources : Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CERAQ)


https://www.50-50magazine.fr/2022/03/23/la-disponibilite-paternelle-nest-pas-une-option-cest-une-responsabilite/

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Féminismes, égalité et convergence des luttes

27 Mars 2022, 05:09am

Publié par hugo

 23 MARS 2022
France \ Société
Féminismes, égalité et convergence des luttes

Sciences Politiques a accueilli, le 15 mars dernier, Réjane Sénac, directrice de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). À ses côtés, trois activistes, Jocelyne Adriant-Metboul, présidente de la Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes, Typhaine D, comédienne, militante féministe antispéciste, et Kiyémis, blogueuse, militante afroféministe et animatrice du podcast “Quoi de meuf”. Elles ont débattu sur la convergence des luttes et les féminismes. 

Dans les mobilisations contemporaines, il existe plusieurs formes d’activisme. Du féminisme à l’antispécisme, le militantisme trouve sa place dans plusieurs domaines. Réjane Sénac, dans son enquête pour son manifeste Radicales et fluides : les mobilisations contemporaines, a interrogé 130 femmes activistes et féministes sur leur point de vue sur la convergence des luttes. 

Le rapport à l’égalité 

Il existe, selon Réjane Sénac, deux formes de féminisme. Le féminisme “néo-libéral” souhaite l’égalité des chances de dominer, quant au féminisme dit “anti-capitaliste”, il rejette toutes les formes de domination au même titre. La recherche de l’égalité regroupe différentes luttes, au point de créer une communauté face à un oppresseur commun. 

L’égalité est un concept dont les femmes sont exclues. La célèbre devise française “Liberté, Égalité et Fraternité’ en témoigne. Selon Typhaine D, ce “fraternité” masculin résonne de telle façon qu’il rappelle sans cesse aux femmes qu’elles ne sont pas concernées par les deux premiers mots. Il serait peut-être intéressant de la reformuler avec un terme plus neutre et plus inclusif comme “adelphité”. Ce terme non-genré regroupe à la fois l’idée de fraternité et de sororité. 

Cette exclusion du féminin dans la langue française contribue largement à l’exclusion des femmes dans notre société. Pour Typhaine D, il faut “faire exister les femmes”. Si elles sont exclues de la langue française, elles le sont aussi des pensées. Cette exclusion accentue le manque d’empathie des hommes envers les femmes, ce qui engendre plus de violences contre les femmes.

Le concept d’égalité regroupe des luttes intersectionelles. Du sexisme au racisme, les injustices sont multiples. Le rapport  avec l’égalité de Jocelyne Adriant-Metboul n’a débuté que lorsque l’injustice l’y a poussé. La secondarisation des femmes, présente dans le monde entier à des échelles différentes, mérite la convergence des luttes, notamment contre les pratiques systémiques qui tendent à effacer les femmes. 

La convergence des luttes 

Comment trouver un espace de conversation commun à toutes les luttes ? Face aux violences qui existent entre activistes, la convergence des luttes fait débat. 

Être féministe, c’est aussi avoir le droit de supporter d’autres causes, comme l’antispécisme, que Typhaine D revendique. Pourtant, les différents points de vue mènent parfois à un rejet de cette convergence, pour préférer se focaliser sur une lutte plus isolée. 

Pour Kiyémis, l’afroféminisme se situe au centre des convergences et de l’intersectionnalité. Elle considère la convergence des luttes comme un projet de rencontres. Pourtant, selon elle, les féministes ne se rencontrent pas.

Si les féministes ne partagent pas tou·tes les mêmes points de vue, il semble pourtant que la convergence des luttes soit un outil pour parvenir à ce qui s’approche le plus de l’égalité. Il existe tout de même des rencontres entre féministes, bien que parfois tendues par les diverses croyances. Selon Jocelyne Adriant-Metboul “Personne n’a la vérité, elle naît dans la convergence ». Dans cette conviction que la personne seule n’a pas la vérité, elle considère la convergence des luttes comme un besoin pour l’intérêt commun.

Le combat pour l’égalité, quel qu’il soit et peu importe son échelle, mérite d’être entendu et soutenu par toutes les formes de féminisme. Des rencontres avec des femmes de l’autre côté du monde permettent de porter un regard décentré sur nos propres problématiques.

Morgane Irsuti 50-50 Magazine

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Étiquettes : Société


https://www.50-50magazine.fr/2022/03/23/feminismes-egalite-et-convergence-des-luttes/

JE NE  SUIS PAS SUR  QUE SCIENCE PO  SOIT LE MEILLEUR  ENDROIT POUR PARLER DE  FEMINISME  PUISQUE LA DEDANS  IL Y A  EU  DSK UN PORC  et bcp d agresseur la dedans 

Violences patriarcales : une étudiante interpelle la direction de ScPo Toulouse à la remise de diplômes (revolutionpermanente.fr) 

Un an après #SciencePorcs, les victimes de violences sexuelles toujours méprisées à l'IEP de Toulouse (revolutionpermanente.fr)

Affaire Duhamel. L'inceste, un crime structurel et tabou (revolutionpermanente.fr)

et    bcp d  article  sur  ce  sujet la  ,  un   autre  prof  agresseur duhamel  etc  ,  

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Télétravail : levier d’égalité ou double peine ?

27 Mars 2022, 05:07am

Publié par hugo

 22 MARS 2022
France \ Société
Télétravail : levier d’égalité ou double peine ?
télétravail
Le 15 mars s’est tenu une conférence afin de présenter  l’étude « Télétravail et égalité femmes-hommes : état des lieux, enjeux et recommandations » commandée en mai 2021 au Centre Hubertine Auclert par la présidente du Conseil Régional d’Île-de-France. 

De nombreuses et nombreux intervenant.es expert.es nous ont livré.es leurs recherches et questionnements sur ce sujet peu documenté et pourtant très actuel. En effet, la crise sanitaire de la COVID19 a permis de faire remarquer que nous manquons de données chiffrées quant aux effets du télétravail et surtout en matière d’égalité femmes/hommes. La pandémie à déclenché un télétravail massif et exceptionnel car il était imposé lors des différents confinements. Toutes les tâches réalisables à distance étaient privilégiées mais réalisées de manière précipitée et donc totalement improvisée. La vie professionnelle et la vie de famille se sont entremêlées et ont provoqué du stress, des conditions de travail non productives… 

Quelles conditions pour un télétravail porteur d’égalité ? 

Fabienne Chol, directrice générale adjointe des Ressources Humaines de la Région Île-de-France avait commencé à penser le télétravail en 2018 . Ce mode de travail hybride a nécessité une réflexion d’une année avant sa mise en place, ainsi que la création de guides, d’une grille d’évaluation des équipes par le manager, d’une enquête annuelle et de groupes de parole avec le/la psychologue du travail en distanciel. Le télétravail est, pour elle, un outil permettant une meilleure productivité, présentant aussi un avantage considérable sur le plan de la santé car une personne malade ne viendrait plus contaminer tout le bureau. Elle rappelle  que le télétravail est un mode de travail hybride qui se prépare à l’avance. Cela nécessite un encadrement spécifique, des formations et d’informer sur les risques que cela peut présenter. 

Les manageuses/managers, au lieu de réaliser un contrôle sur le travail du/de la salarié.e en l’harcelant de coups de téléphone pour voir si elle/il travaille, aurait plutôt un rôle d’accompagnateur.ice. Le but était de proposer l’égal accès aux femmes et aux hommes à disposer du télétravail en rappelant qu’il est incompatible avec la garde d’enfants. 

Il est important de noter que la mise en place du travail à distance doit être un choix et non imposé a cause d’une pandémie. Il permet de mieux organiser son emploi du temps, comme par exemple d’assister à une réunion tardive depuis la maison lorsque l’on a des enfants, de choisir son lieu de travail ou d’être dans un meilleur environnement pour se concentrer, sans bruit et sans sexisme … On ne parle pas aujourd’hui de métier réalisable totalement en télétravail mais plutôt des tâches télétravaillables. 

Mais ces bienfaits n’existent que pour un télétravail partiel de maximum deux jours par semaine. Car il pourrait y avoir des biais de non compréhension des signes corporels au travers d’une réunion en distanciel. Le retour en entreprise est nécessaire pour avoir un accès à la parole plus correct qu’en face d’un ordinateur qui peut avoir des problèmes de connexion, ou même pour éviter l’isolement. Mais comment ne pas également penser aux conséquences directes sur les femmes? Les deux jours de travail à ne pas dépasser sont aussi une règle instaurée pour ne pas pénaliser les femmes.  Car si le choix du télétravail est possible pour tout·es, on se demande bien qui choisira cette possibilité : la mère ou le père et surtout pour quelles raisons?  

Comment le télétravail renforce-t-il les inégalités de genre ?

Les maigres données à ce jour montrent que le télétravail partiel est largement plus utilisé par les femmes. C’est un miroir grossissant sur les inégalités au travail et à la maison. Ces mêmes femmes qui gardent sûrement leurs enfants à la maison en plus de leur travail pour éviter de payer des frais supplémentaires de garderie… Mais les conséquences sont multiples et questionnent pour l’avenir : la mise à distance des femmes va-t-elle participer à leur invisibilisation dans le monde du travail ? Car si elles s’éloignent des réseaux informels comme des cafétérias,  elles perdent en relations sociales. Si elles ont moins de place dans un échange en visioconférence car il est plus difficile pour une femme d’intervenir au travers d’un écran que de débattre dans une réunion. Est-ce-que leur situation professionnelle en pâtira? 

Les données manquent. Mais pensons au temps partiel apparu dans le courant des années 1970, qui à été largement choisi par les femmes. Pensons aux conséquences que ce mode de travail a eu et a encore sur de nombreuses femmes aujourd’hui… 

Les médias mettent en avant les qualités du télétravail en le présentant comme un mode de travail alternatif permettant de gagner en autonomie, de gagner du sommeil, d’avoir une meilleure qualité de vie au travail. Mais ce retour forcé à la maison pose vraiment la question des conditions de travail. D’après le rapport de 2020 du Centre Hubertine Auclert “L’impact de la crise sanitaire sur les violences faites aux femmes en IDF”, le 3919 a reçu près de 45 000 appels lors du premier confinement, avec un pic à 29 400 appels en avril, soit trois fois plus que les mois précédents. Comment travailler avec un mari violent dans l’appartement, avec des enfants qui courent partout ? Car même en dehors de la période de COVID les conditions ne changent pas vraiment, les enfants rentrent toujours de l’école et le mari dort toujours dans le lit conjugal : plus d’échappatoire, les femmes sont isolées !  Virginia Woolf dit dans son livre Une chambre à soi « Une femme, pour être en mesure d’écrire, doit avoir de l’argent et une chambre à elle (…) ». Une chambre à elle, qui dans la réalité ressemble plutôt à une cuisine… L’autonomie est-elle gagnée lorsqu’on doit réaliser à la fois les tâches du travail et les tâches domestiques ?  L’étude du Centre Hubertine Auclert sur le télétravail montre que 36% des femmes ont été concernées par la hausse de la charge de travail, à quoi s’associe une hausse de la charge mentale … Il faut aussi penser aux difficultés d’accompagnement en distanciel, aux manques de matériels. La frontière très fine entre travail et domicile rend le droit à la déconnection plus complexe pour les femmes. 

Les entreprises préconisent de penser l’adaptation des différentes plateformes utilisées contre le zoombombing (1), de permettre aux employé·es de disposer de tiers lieux près du domicile, réglés par l’entreprise avec une mise a disposition de matériel… Mais toutes ces mesures ne font-elles pas perdre de l’argent aux collectivités étant donné que les bureaux sont toujours existants ? Cet argent n’est-il pas de l’argent perdu qui pourrait être réinvesti pour l’égalité femmes/hommes? Ont-elles vraiment pensé aux conséquences de cette mise en pratique du télétravail, même partiel, qui pourrait desservir les femmes à long terme? 

Camille Goasduff 50-50Magazine

1 L’intrusion de propos sexistes dans une visioconférence par exemple

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Étiquettes : Emploi


https://www.50-50magazine.fr/2022/03/22/teletravail-levier-degalite-ou-double-peine/

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Le programme de Philippe Poutou analysé par Osez le Féminisme !

27 Mars 2022, 05:01am

Publié par hugo

 17 MARS 2022
Articles récents \ DÉBATS \ Contributions
Le programme de Philippe Poutou analysé par Osez le Féminisme !
ANALYSE CANDIDATS
A l’occasion du 8 mars, Osez le Féminisme ! présente son analyse des programmes des candidat.es à la présidentielle : certain.es font l’impasse sur les droits des femmes ou les instrumentalisent à des fins racistes, d’autres promettent des mesures ambitieuses, effet d’annonce ou véritable engagement féministe ?

Le Nouveau Parti anticapitaliste propose des mesures concrètes et détaillées pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous espérons que ces promesses seront tenues en cas de victoire !

Aujourd’hui, analyse détaillée du programme de Philippe Poutou

POUTOU
Osez le Féminisme !

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Étiquettes : Politique Présidentielle 2022


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Gérard Biard : « les droits des femmes, une thématique que Charlie Hebdo a toujours traité »

27 Mars 2022, 04:56am

Publié par hugo

 16 MARS 2022
Articles récents \ Culture \ Livres
Gérard Biard : « les droits des femmes, une thématique que Charlie Hebdo a toujours traité »

Gérard Biard est le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, également co-fondateur et porte-parole de Zéromacho. Il parle de « Charlie Hebdo libère les femmes / un demi-siècle d’articles et de dessins sur les droits des femmes ». Ce livre de plus de 300 pages retrace l’implication de Charlie Hebdo sur l’égalité femmes/hommes avec nombre de dessins et d’articles.

Qui a eu l’idée de ce beau livre ?

Il est né d’une idée plus globale. Nous voulions faire, pour les 50 ans du journal, un seul gros livre en chapitrant les grandes thématiques qu’a abordé Charlie Hebdo tout au long de son histoire et qui constituent sa colonne vertébrale éditoriale. Donc, il y a évidemment la liberté d’expression, les droits des femmes, l’écologie… En piochant dans les archives et en rassemblant des textes et des dessins, des Unes, des reportages, etc., nous nous sommes retrouvé·es avec une quantité incroyable de documents. Du coup, nous nous sommes dit que nous allions faire plusieurs bouquins.

En 2020, nous avons sorti un gros bouquin sur la liberté d’expression, 50 ans de liberté d’expression dans Charlie. Et en 2021, nous avons décidé de faire la même chose avec les droits des femmes, une thématique que Charlie hebdo a toujours traité, depuis le début. Ce qui est logique, d’ailleurs, parce que Charlie Hebdo et le MLF sont pratiquement nés en même temps ! C’étaient des sujets de société dont on débattait à l’époque. Les droits des femmes, et notamment les droits reproductifs, faisaient partie des débats des années 70. Et donc Charlie, ce journal de mecs, participait à ce débat là ! Nous nous sommes aperçue·s aussi que l’ancien Charlie Hebdo, qui avait une réputation de journal de machos… eh bien, en fait, ne l’était pas. Quand on lit les papiers, quand on regarde bien les dessins, on s’aperçoit que ce n’était pas un journal machiste.

Il avait un regard qui était celui d’une époque. Quand on s’amuse à relire les médias de ces années-là, on ne peut pas dire que c’étaient des repères de féministes… Donc Charlie avait tout simplement le regard de son époque, mais il s’intéressait à ce sujet de société, profondément politique, qu’est le féminisme, et il le faisait d’une façon humaniste. Parce que, fondamentalement, Charlie est un journal satirique, politique, de déconnade, mais c’est d’abord un journal humaniste et universaliste. Donc les droits des femmes ne pouvaient qu’être au cœur de sa ligne éditoriale.

Nous nous sommes aussi rendu·es compte que certaines questions qui ne semblent surgir qu’aujourd’hui ou seulement depuis quelques années, étaient en fait déjà abordées à l’époque. La question de l’égalité salariale, par exemple, était déjà dans les débats. Ce n’est pas ce qu’on retient le plus, parce qu’on retient essentiellement les victoires. On retient donc le droit à l’avortement… Mais les mouvements féministes se battaient déjà à l’époque pour les droits salariaux. Et toutes ces questions apparaissent évidemment dans les dessins et dans les textes de Charlie.

En cela, c’est un livre historique, parce qu’il rend compte de 50 ans de thématiques féministes et de leur évolution au sein de la société, avec le regard particulier de Charlie, qui évolue aussi. La rédaction de l’époque et la société dans laquelle elle s’insérait n’étaient pas la même, par exemple, que celle des années 90, quand Charlie est reparu sous la direction de Philippe Val et Cabu. C’est à ce moment que j’arrive au journal, en 1992, quand il s’est refondé. Je me souviens très bien que la volonté de Philippe était de féminiser la rédaction, de casser cette image de « bande de mecs ». Pour avoir été, comme moi, lecteur du journal des années 70, il savait très bien que cette réputation était peut-être un peu déformée. On confond souvent Charlie et Hara-Kiri. L’âme de Charlie, c’était Cavanna. L’âme de Hara-Kiri, c’était plus Choron, avec un côté beaucoup plus gras, on va dire, et violent. Cavanna faisait un journal politique. Évidemment qu’il y avait de la déconne, parce que c’était un journal satirique ! Seulement, même si au départ, avant qu’il ne s’appelle Charlie Hebdo, il s’appelait l’Hebdo Hara Kiri, c’était l’hebdo ! Pas le mensuel.

Quand Charlie est réapparu en 92, la société était différente. Et le Charlie de 92 n’est pas le même que celui d’aujourd’hui. Parce que les thèmes de société changent, parce que les gens qui le font changent aussi.

Aujourd’hui, la parité existe-t-elle au sein de la rédaction ?

On n’obéit pas à un souci de parité. C’est d’abord un journal d’idées composé des gens qui apportent ces idées. C’est aussi, certains diront surtout, un journal de dessinatrices et de dessinateurs. Et il y a malheureusement, même si ça change un petit peu, assez peu de dessinatrices de presse. Beaucoup de jeunes dessinatrices, comme de jeunes dessinateurs, d’ailleurs, vont vers la bande dessinée. C’est ce qu’elles/ils préfèrent. Il faut vraiment avoir un regard particulier pour faire du dessin de presse. Il faut suivre au millimètre l’actualité, il faut savoir prendre un certain recul, il faut avoir une solide culture générale, pour jongler avec les références. Ça demande un background particulier que beaucoup de jeunes dessinatrices et dessinateurs n’ont pas, ou ne veulent pas avoir. Donc nous avons deux dessinatrices : Coco, qui dessine aussi pour Libé, et Alice. Il y avait aussi Catherine, qui a choisi de partir après 2015…

En revanche, on constate que, comme la profession des journalistes se féminise de plus en plus, eh bien la majorité des journalistes sont des femmes. Je me rappelle que, dans les années 2000-2005, dans le bureau des rédacteurs, rue de Turbigo, si on applique le pluriel à la majorité, c’était le bureau des rédactrices ! Parce qu’on était deux mecs, Antonio Fischetti et moi. Toutes les autres journalistes étaient des femmes. Et Charlie n’est pas différent des autres journaux.

Et il y a le fait aussi que Charlie est un journal de débats, et de débats internes. Donc on voit les positions changer, parce que quand nous débattons, cela nous amène à réfléchir. Ainsi, des gens qui ont des positions tranchées à un moment peuvent y revenir, peuvent changer. C’est le cas notamment sur la question de la prostitution. J’anticipe la question, il n’y a pas de position officielle du journal, parce qu’on n’a pas à en avoir : il y a toujours dans la rédaction des gens qui sont réglementaristes et d’autres abolitionnistes. Mais d’une manière générale, la majorité est plutôt abolitionniste. Quand la loi d’abolition de la prostitution a été votée en 2016, nous avons eu un débat interne que nous avions d’ailleurs publié. Je connaissais la position de certain·es, mais j’avais été surpris au cours du débat de voir que beaucoup plus de gens que je ne pensais, au fond, était abolitionnistes. Et l’exprimaient. D’ailleurs, quand on relit le débat, il semble un peu déséquilibré, parce qu’on a l’impression par moment que ceux qui sont réglementaristes sont un petit peu acculés dans un coin de la salle de rédac’, sous le feu des autres… Et ce n’était pas du tout prémédité. C’est d’ailleurs un débat qui continue toujours. Mais je pense qu’il est plus ou moins réglé.

Vous faites pas mal de dessins sur les violences faites aux femmes !

Oui, c’est quelque chose qui est devenu un vrai débat de société. Et c’est tant mieux ! Nous sommes d’abord un journal de commentaires. Nous commentons l’actualité et les idées. Nous essayons aussi de produire des idées mais, avant toute chose, nous suivons les débats publics. Il n’y a donc aucune raison pour que nous ne parlions pas des violences faites aux femmes. Sur ces questions, nous sommes un journal comme les autres. C’est la manière dont nous les traitons qui est différente, beaucoup plus frontale.

Encore une fois, la question des droits des femmes a toujours été dans Charlie, tout au long de son histoire. Et nous continuons. Et c’est vrai que nous avons aujourd’hui des journalistes qui sont des militantes féministes. Nous n’avons pas, dans la rédaction, de militant·es politiques revendiqué·es. Les seul·es membres du journal qui peuvent afficher ouvertement un militantisme, sont les militant·es féministes, écologistes, et les militant·es de la cause animale.

Etes-vous pro IVG depuis toujours ? Qui a engrossé les 343 salopes en est-il un exemple ?

Oui. C’était le manifeste de l’Obs. Ce qui est drôle, c’est qu’on a d’avantage retenu le détournement et le commentaire qu’avait fait Charlie à travers la bouche de Debré, parce que c’est lui qui dit « qui a engrossé les 343 salopes ? »,  et c’est devenu le manifeste des 343 salopes ! Alors qu’au départ, c’était le manifeste des 343. Ce qui montre que Charlie avait tapé juste.

Vous parlez aussi de l’égalité professionnelle dans Charlie Hebdo

C’est un sujet assez technique. Une fois qu’on a dit « à travail égal, salaire égal », il faut avoir un bagage économique pour avancer des arguments, et démontrer que c’est vers ça qu’une société doit aller. C’est une question que Bernard Maris a traité, dans le cadre de la rubrique économique. Et nous la traitons toujours aujourd’hui dans ce cadre là. Je pense d’ailleurs que c’est compliqué pour les militantes qui portent ce sujet là, parce que, précisément, c’est un sujet économique., donc qui peut apparaître fastidieux pour le public. C’est plus facile de porter la question des violences. D’autant que le viol, le harcèlement sexuel et psychologique, même si on faisait semblant de pas les voir avant, il devient évidement, depuis la multiplication des Metoo ceci et Metoo cela, que ça touche tout le monde et tous les milieux. L’hypocrisie, c’est qu’on fait mine de le découvrir. Les violeurs et les harceleurs, ça ne se limite pas aux gros porcs comme Weinstein… On en trouve dans tous les milieux sociaux, dans tous les secteurs d’activité.

Propos recueillis par Camille Goasduff et Caroline Flepp 50-50 Magazine

Charlie Hebdo libère les femmes un demi-siècle d’articles et de dessins sur les droits des femmes Ed Les Echappés. 2021

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https://www.50-50magazine.fr/2022/03/16/gerard-biard-les-droits-des-femmes-une-thematique-que-charlie-hebdo-a-toujours-traite/

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