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A six mois des JO « j'allais vers le burn-out », confie la judoka Amandine Buchard

16 Février 2024, 00:17am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

A six mois des JO « j'allais vers le burn-out », confie la judoka Amandine Buchard
Publié le 9 février 2024 à 8 h 00 min
Pour celle qui a perdu son père et dont la mère avait coupé les ponts en raison de son homosexualité, le judo est tout : « Je n'ai que ça, en fait, c'est mon quotidien, mes amis, ma famille. »
Amandine Buchard en 2022Amandine Buchard en 2022 - Victor Velter / Shutterstock
« Si je ne m’arrêtais pas, j’allais vers le burn-out » : la judoka Amandine Buchard, vice-championne olympique à Tokyo en 2021, a fait l’impasse sur le tournoi de Paris pour éviter de se « détruire entièrement » à six mois des Jeux de Paris, confie-t-elle dans un entretien à l’AFP et Ouest-France.

Inscrite initialement au Grand Slam de Paris (2-4 février), Amandine Buchard a finalement renoncé à cette prestigieuse compétition – répétition générale avant les JO -, car la Française de 28 ans avait « besoin de faire une coupure avec le monde du judo ».

Après une année 2023 « très intense », avec ses médailles de bronze aux Mondiaux et d’or au Masters et aux championnats d’Europe dans sa catégorie des -52 kg, explique-t-elle, « je me suis dit qu’il ne fallait pas que j’explose trop près des Jeux ».

« Là, j’ai coupé, je suis partie à l’étranger, et quand je suis revenue en janvier je me suis rendu compte que c’était encore trop tôt pour que je remette un kimono, je n’en avais aucune envie, c’était presque me forcer », explique-t-elle dans un entretien accordé mardi 6 février à l’occasion d’un stage international au Dojo de Paris.

Du fait de son palmarès, Buchard est un grand espoir de médaille cet été : « J’habitue les gens à être une valeur sûre, les gens s’attendent toujours à ce que j’aie une médaille. Il y a beaucoup de sollicitations, beaucoup de pression par rapport aux JO-2024, ça a été un ensemble, il y avait un trop-plein. J’étais en train de plonger dans le burn-out. »

« Entonnoir »
« Vous savez, l’objectif de Paris-2024 a commencé très tôt, dès le retour de Tokyo », retrace-t-elle. « On est allés à l’Elysée, le président nous a remis nos médailles et nous a dit en gros ” C’est bien ce que vous avez fait au Japon mais on en veut plus à Paris ” ».

« Avoir la chance de faire des Jeux à Paris, c’est une chance incroyable, et d’être sélectionnée dans un monde où la concurrence est énorme aussi, mais c’est un entonnoir », image-t-elle.

Pour celle qui a perdu son père et dont la mère avait coupé les ponts en raison de son homosexualité, le judo est tout : « Je n’ai que ça, en fait, c’est mon quotidien, mes amis, ma famille. »

Alors, faire l’impasse sur un le Grand Slam de Paris n’a pas été évident : « C’est osé, mais je pense que c’était nécessaire, dit-elle. Chaque personne gère sa carrière différemment, et moi, je suis performante quand je suis bien dans ma tête. »

« Je peux être diminuée physiquement, mais si dans ma tête je suis blindée, ça peut le faire et je peux battre n’importe qui. Ce que je recherche, c’est d’être psychologiquement une machine de guerre ! », explique Buchard, qui s’entoure notamment d’une psychologue et d’un préparateur mental.

Elle assure que dans le staff des Bleues, « personne n’a été dans l’incompréhension » même si « beaucoup ne s’étaient pas rendu compte » de son état mental. « J’enlève ma carapace quand je rentre chez moi, je ne montrais rien, j’avais gagné le Masters, les championnats d’Europe. Eux se sont dit : ‘Ouais, il y en a plein qui aimeraient être à ta place’, et je leur disais qu’avec une médaille, le bonheur était parfois éphémère. Sur le coup tu es content, mais après cela redevient normal et tu te retrouves face à ton quotidien, tes doutes », avoue-t-elle.

« Les JO à tout prix »
Buchard ne voulait « pas revivre » son expérience de 2016 : « J’ai déjà voulu faire les JO à tout prix et j’y ai laissé ma santé mentale et physique », rappelle-t-elle.

Avant les Jeux de Rio, Buchard évoluait en -48 kg. Une catégorie qui l’obligeait à enchaîner des régimes, une « torture » qui l’a plongée dans la dépression. L’athlète renonce alors aux Jeux et monte en -52 kg.

« Je ne voulais pas arriver à un stade où je n’avais plus envie de mettre un kimono (…) cela aurait été un point de non-retour, ça aurait pu me détruire entièrement », poursuit-elle.

« Donc j’ai pris mes distances. La routine tue. Cela fait des années que je m’entraîne au même endroit, avec les mêmes personnes, la même pression. Là, en changeant mon quotidien, c’était une manière de redonner de la vie à mon sport. »

La native de Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, a repris l’entraînement et espère reprendre le randori, les combats d’entraînement, « d’ici deux semaines » avant sa prochaine compétition prévue début mars à Tashkent, en Ouzbékistan.

Dans cette dernière ligne droite, celle qui pourrait encore retrouver en finale la championne olympique japonaise Uta Abe rassure : « Au fil des années, j’ai toujours été performante, les années passent et je suis toujours là. Cela s’explique en partie grâce à tous ces moments-là, ils ont été nécessaires pour faire l’Amandine d’aujourd’hui. »


https://www.komitid.fr/2024/02/09/a-six-mois-des-jo-jallais-vers-le-burn-out-confie-amandine-buchard/

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Yémen : 13 personnes condamnées à mort pour homosexualité

8 Février 2024, 21:18pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

Yémen : 13 personnes condamnées à mort pour homosexualité
Publié le 8 février 2024 à 11 h 11 min
Treize personnes accusées d'homosexualité ont été condamnées à mort au Yémen par un tribunal dans une région aux mains des rebelles Houthis, a affirmé mardi 6 février à l'AFP une source judiciaire.
Justice au YémenJustice au Yémen - Mehaniq / Shutterstock
Treize personnes accusées d’homosexualité ont été condamnées à mort au Yémen par un tribunal dans une région aux mains des rebelles Houthis, a affirmé mardi 6 février à l’AFP une source judiciaire.

Le procès s’est tenu à Ibb, une province contrôlée par ces insurgés proches de l’Iran, dont les attaques contre les navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden perturbent le trafic maritime mondial.

Seize personnes au total étaient sur le banc des accusés, donc trois ont écopé de peines de prison, selon la source judiciaire qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat car elle n’est pas autorisée à parler à la presse.

Trente-cinq autres personnes ont été arrêtés récemment à Ibb pour des raisons similaires, a-t-elle ajouté.

Dans des vidéos transmises à l’AFP, dont l’authenticité n’a pas pu être vérifiée de manière indépendante, on voit un juge dans un tribunal énumérer les charges retenues contre les accusés, incluant l’homosexualité, l’« attentat à la pudeur », l’« incitation à la débauche » et la « diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs », avant de les condamner à une mise à mort en public.

Le verdict peut fait l’objet d’un appel.

Les Houthis, qui contrôlent les régions les plus peuplées du Yémen après près d’une décennie de guerre contre le gouvernement, n’exécutent pas toujours la peine capitale.

Selon un rapport publié en 2022 par l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme, 350 condamnations à mort ont été prononcées dans les zones rebelles depuis que les Houthis se sont emparés de la capitale en 2014, dont 11 ont été exécutées.

« Les Houthis multiplient les abus dans leur pays alors que le monde est occupé à regarder leurs attaques en mer Rouge », a dénoncé Niku Jafarnia, chercheuse pour le Yémen à Human Rights Watch.

En décembre, une militante yéménite des droits humains, Fatima Saleh Al-Arwali, a été condamnée à mort pour espionnage dans la capitale Sanaa.

Elle a été accusée d’avoir fourni des informations aux Emirats arabes unis, membres de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite qui appuie les forces gouvernementales depuis 2015.

Issus de la minorité zaïdite, une branche de l’islam chiite, les Houthis ont imposé des règles sociales et religieuses très strictes dans les régions sous leur contrôle, visant notamment les femmes.

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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De moins en moins de personnes mariées ou pacsées en Angleterre et au Pays de Galles

31 Janvier 2024, 03:23am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 De moins en moins de personnes mariées ou pacsées en Angleterre et au Pays de Galles
Publié le 30 janvier 2024 à 10 h 11 min
Moins de la moitié des adultes vivant en Angleterre et au Pays de Galles sont dorénavant mariés ou en partenariat civil (équivalent du pacs français), une première.
Vue d'un bus spécial mariageVue d'un bus spécial mariage - Tupungato / Shutterstock
Moins de la moitié des adultes vivant en Angleterre et au Pays de Galles sont dorénavant mariés ou en partenariat civil (équivalent du pacs français), une première, selon de nouvelles estimations de l’Office national des statistiques (ONS), a-t-on appris vendredi 26 janvier.

Selon ces données publiées jeudi et couvrant les années 2021 et 2022, 49,7 % des personnes âgées de plus de 16 ans vivaient dans le cadre d’une union légale en 2021, et encore moins (49,4 %) en 2022.

Mais malgré cette tendance globale à la baisse, de plus en plus de personnes choisissent de s’unir via un partenariat civil. Leur nombre a presque doublé en dix ans, passant de 120 000 en 2012 à 222 000 en 2022.

Les chiffres montrent également une hausse des unions entre personnes de même sexe : elles étaient 167 000 dans cette situation en 2022, contre 26 000 en 2015.

Au total, 61,3 % des personnes âgées de plus de 16 ans vivent en couple, que ce soit dans le cadre d’une union civile (mariage ou partenariat) ou d’une cohabitation.

Selon l’ONS, jamais depuis 1972 – date à laquelle remontent ses statistiques – le nombre de personnes vivant dans le cadre d’une union civile n’était tombé sous la barre des 50 %, même si les chiffres sont difficilement comparables dans la mesure où le partenariat civil n’existait pas à cette époque.

Ce dernier a été institué en 2005 pour les couples de même sexe, avant d’être étendu en 2019 aux personnes de sexe opposé.

Le mariage civil a lui été ouvert aux couples de même sexe en 2014, avec de premières cérémonies organisées à partir de 2015.

Le cabinet d’avocats Grayfords, spécialisé dans le droit de la famille, attribue la baisse du nombre de mariages à un changement dans les habitudes sociales.

« La perception sur le fait de vivre ensemble avant le mariage a radicalement changé au cours des dernières décennies », et donc « de nombreuses personnes ne ressentent tout simplement plus le besoin de se marier de nos jours », souligne-t-il ajoutant que le mariage implique aussi « des responsabilités légales en cas de séparation, que les personnes en situation de cohabitation n’ont pas ».

« Le coût peut également être un facteur », ajoute le cabinet, qui souligne que le prix moyen d’un mariage est désormais de « près de 30 000 livres » (35 000 euros).

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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Grèce : le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis veut légaliser le mariage des couples de même sexe et accorder le droit à l'adoption

15 Janvier 2024, 07:53am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Grèce : le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis veut légaliser le mariage des couples de même sexe et accorder le droit à l'adoption
Publié le 11 janvier 2024 à 11 h 20 min
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé mercredi 10 janvier vouloir légaliser le mariage pour tous·tes et accorder le droit à l'adoption aux couples de même sexe, une avancée significative dans un pays où prédomine encore un modèle de famille traditionnel.
Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec, en juin 2023, à BruxellesKyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec, en juin 2023, à Bruxelles - Alexandros Michailidis / Shutterstock
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé mercredi 10 janvier vouloir légaliser le mariage pour tous·tes et accorder le droit à l’adoption aux couples de même sexe, une avancée significative dans un pays où prédomine encore un modèle de famille traditionnel.

« Ce que nous allons légiférer, c’est l’égalité du mariage, c’est-à-dire l’élimination de toute discrimination fondée sur l’orientation sexuelle en ce qui concerne la conclusion d’un mariage », a affirmé le chef du gouvernement conservateur dans un entretien à la chaîne de télévision publique ERT.

« Qu’est-ce que le mariage au fond ? Je dirais que c’est l’aboutissement de l’amour entre deux personnes. Mais c’est aussi un contrat légal avec des droits et des obligations », a-t-il ajouté.

Kyriakos Mitsotakis n’a pas précisé quand le projet de loi serait soumis aux députés mais selon les medias grecs, cela devrait intervenir avant les élections européennes en juin.

Lire aussi : En Grèce, la légalisation du mariage des couples de même sexe au cœur des débats politiques
Depuis 2015, la Grèce dispose d’une union civile. Mais pour les couples de même sexe ayant des enfants, seul le parent biologique a des droits sur ces enfants. Ainsi en cas de décès du parent biologique, l’enfant est retiré à l’autre parent.

Kyriakos Mitsotakis a d’ailleurs insisté sur le fait que ce parent n’avait actuellement « aucun droit » sur l’enfant.

« Les couples de même sexe ont des enfants, et ces enfants ne cesseront pas d’exister, ils ne disparaîtront pas. Mais ces enfants n’ont pas les mêmes droits », a regretté le chef du gouvernement pour défendre son projet.

C’est notamment pour mettre fin à cette situation problématique qu’Athènes souhaite accorder le droit à l’adoption aux couples gays et lesbiens.

En revanche, à la différence des couples hétérosexuels, ils ne seront pas autorisés à recourir à une mère porteuse.

« Beaucoup plus prête »
Peu après sa confortable réélection en juin, le dirigeant de Nouvelle-Démocratie (ND) avait annoncé son intention de légaliser le mariage pour tous·tes, assurant que la société grecque était désormais « beaucoup plus prête et mature ».

Le gouvernement risque toutefois de se heurter à une opposition certaine dans les rangs les plus conservateurs du parti au pouvoir mais aussi dans une partie de la société.

« Je veux que cette question (du mariage pour tous·tes) ne divise pas la société grecque, mais qu’elle nous permette de trouver un terrain d’entente », a d’ailleurs insisté le Premier ministre.

Plusieurs cadres influents du parti, dont l’ancien Premier ministre Antonis Samaras, ont déjà fait part de leur rejet de tout texte légalisant le mariage des couples de même sexe.

L’Eglise orthodoxe, qui exerce une grande influence en Grèce, se montre également opposée, certains responsables se livrant à cette occasion à des diatribes homophobes.

Elle réprouve en particulier l’éducation des enfants par les couples gays et lesbiens, affirmant qu’ils sont traités comme des « accessoires » et des « animaux de compagnie ».

« Les enfants ont un besoin inné et donc le droit de grandir avec un père de sexe masculin et une mère de sexe féminin », a récemment affirmé le Saint-Synode.

« Grand péché »
Le métropolite du Pirée Séraphin, connu pour ses positions controversées, a quant à lui juré que l’homosexualité était « un grand péché (…) qui entraîne de terribles maladies, comme le cancer et la mort ».

L’évolution des mentalités au sein de la société grecque est toutefois notable notamment avec l’élection en septembre à la tête du parti de gauche Syriza de Stefanos Kasselakis, qui s’affiche ostensiblement avec son mari récemment épousé aux Etats-Unis.

Le trentenaire a également annoncé vouloir recourir à une mère porteuse.

L’un des plus proches collaborateurs du Premier ministre, son conseiller économique en chef, Alexis Patelis, a également présenté ses vœux sur X (ex-Twitter) avec son époux auquel il s’est uni en 2009 à Londres.

Les Grecs semblent encore partagés sur la question. Selon un sondage Alco pour la chaîne Alpha publié en début de semaine, 49 % des personnes interrogées se montrent opposées au mariage de persones de même sexe.

Mais selon une autre étude de Pulse pour la chaîne Skaï, 52 % des personnes interrogées ont exprimé une opinion positive vis-à-vis de louverture du mariage.

Parmi les 27 pays de l’Union européenne, quinze ont légalisé le mariage pour tous·tes et seize l’adoption par des parents de même sexe.

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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Bénédictions des couples de même sexe : le Vatican répond aux critiques
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https://www.komitid.fr/2024/01/11/la-grece-veut-legaliser-le-mariage-homosexuel-et-accorder-le-droit-a-ladoption/

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Le président burundais appelle à « lapider » les personnes homosexuelles dans un stade

3 Janvier 2024, 19:46pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Le président burundais appelle à « lapider » les personnes homosexuelles dans un stade
Publié le 2 janvier 2024 à 11 h 07 min
Le mariage homosexuel « pratique abominable », des couples gay à « lapider » car ils ont « choisi le diable » et attirent la « malédiction » divine : le président burundais Evariste Ndayishimiye s'est livré vendredi 29 décembre à une virulente diatribe contre l'homosexualité.
Evariste Ndayishimiye -creative commons Lukasz Kobus / European CommissionEvariste Ndayishimiye -creative commons Lukasz Kobus / European Commission
Le mariage homosexuel « pratique abominable », des couples gay à « lapider » car ils ont « choisi le diable » et attirent la « malédiction » divine : le président burundais Evariste Ndayishimiye s’est livré vendredi 29 décembre à une virulente diatribe contre l’homosexualité.

Le chef de l’Etat de ce pays de l’Afrique des Grands Lacs chrétien et conservateur, où les relations entre personnes de même sexe sont sanctionnées de peines allant jusqu’à deux ans de prison, s’exprimait lors d’une conférence publique dans la province de Cankuzo (est) retransmise à la radio et à télévision, répondant aux questions de la presse et de la population.

« Vous m’avez posé une question sur cette pratique abominable qui fait qu’un homme se marie avec un autre homme et une femme avec une autre femme », a-t-il déclaré, avant d’évoquer la Bible.

« Je vous dis la vérité, si vous voulez attirer la malédiction sur un pays, il faut laisser les gens de même sexe se marier. Vous vous souvenez de ce qui est arrivé à Sodome et Gomorrhe ? Dieu en est arrivé alors à dire : “Je regrette d’avoir créé l’homme” », a-t-il ajouté.

« Personnellement, je pense que si on voit ce genre d’individus au Burundi, on devrait les mettre dans un stade et les lapider avec des pierres. Et ce ne serait pas un péché pour ceux qui le feront ! », a estimé Evariste Ndayishimiye, qui avait déjà appelé cette année à « bannir » les homosexuels et à les « traiter en parias ».

Il s’en est également pris aux pays occidentaux, qui affichent régulièrement leur opposition aux violations des droits de la communauté LGBTQ+.

En Ouganda, autre pays d’Afrique de l’Est, une loi votée en mai par le parlement réprimant sévèrement les pratiques homosexuelles et la « promotion de l’homosexualité » a suscité de vives condamnations occidentales et des sanctions des Etats-Unis.

« Vous avez dit que les pays occidentaux tentent de forcer les petits pays pour qu’ils adoptent cette pratique, et qu’ils ne recevront aucune aide s’ils ne s’y conforment pas. Qu’ils gardent leur aide, qu’ils la gardent ! », a-t-il lancé.

« Celui qui a choisi le diable, qu’il aille vivre dans ces pays. D’ailleurs, je crois que ceux qui s’exilent dans ces pays y vont pour adopter ces pratiques (…) Qu’ils ne reviennent plus ! », a-t-il également déclaré.

Le Code pénal burundais réprime les relations homosexuelles, passibles d’amendes et de peines allant de trois mois à deux ans de prison.

En mars 2023, 24 personnes avaient été accusées de « pratiques homosexuelles ou incitation aux pratiques homosexuelles » et écrouées. Sept d’entre elles ont été condamnées, cinq à deux ans de prison ferme et deux autres à un an de prison.

En Afrique de l’Est comme dans de nombreux pays du continent, les personnes LGBTQ+ subissent stigmatisation et discriminations dans des sociétés conservatrices, qu’elles soient majoritairement chrétiennes ou musulmanes, où l’homosexualité est taboue.


https://www.komitid.fr/2024/01/02/le-president-burundais-appelle-a-lapider-les-homosexuels/

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Le maire d'un village du Jura est pour la deuxième fois la cible de tags homophobes

2 Janvier 2024, 10:38am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

Le maire d'un village du Jura est pour la deuxième fois la cible de tags homophobes
Publié le 2 janvier 2024 à 10 h 29 min
Les inscriptions ont été constatées lundi matin, jour de Noël, a précisé Gabriel Bremond, 72 ans, maire d'Eclans-Nenon, un village d'environ 400 habitants.
Vue du village d'Eclans-NenonVue du village d'Eclans-Nenon, dans le Jura - Google Street View
Le maire d’une petite commune du Jura a déposé plainte après avoir été la cible d’une dizaine de tags homophobes, a-t-il indiqué vendredi 29 décembre à l’AFP, un acte qui s’inscrit dans une hausse des agressions visant les élus locaux.

Les inscriptions ont été constatées lundi matin, jour de Noël, a précisé Gabriel Bremond, 72 ans, maire d’Eclans-Nenon, un village d’environ 400 habitants.

Une deuxième vague de tags a été constatée à la fin de l’année. Selon France 3 Bourgogne Franche-Comté, sur la façade de la mairie, sur les panneaux de signalisation… plusieurs graffiti injurieux ont été retrouvés dans la commune. L’édile déposera une deuxième plainte le 2 janvier 2024.

Truffées de fautes, elles ont été apposées sur les murs de la mairie, du cimetière, sur un abribus ou encore à même le bitume, a-t-il ajouté, énumérant : “Gabriel en port-jarretelles”, “pédophyle”, “maire en rute”, “travelot”… Le 1er janvier, d’autres sont venus s’ajouter et ciblent directement le maire : “Pas de fumée sans feu“, “sale pd“, “Gaby casse-toi“…

Des panneaux du camping local, racheté par M. Bremond et son compagnon en 2020, ont également été maculés, a dit l’élu.

Les premiers tags ont sans aucun doute été réalisés la nuit du réveillon de Noël, selon M. Bremond. « C’était le Père Noël », a-t-il ironisé. « Il faut tourner tout ça à l’humour et à la dérision », même si « c’est fait par des imbéciles », a ajouté M. Bremond, élu en 2022.

« J’ai appelé immédiatement la gendarmerie » et « déposé plainte », a poursuivi le maire.

« Les coupables, on va les trouver », a assuré l’élu, convaincu qu’il y a « plusieurs » auteurs.

« Je ne pense pas » qu’ils soient du village, « tous les gens de la commune que j’ai vus sont outrés (…) Ils ont eu peur que je démissionne mais je ne démissionnerai pas, ça serait (…) donner raison » aux auteurs, a-t-il insisté.

« Ça ne me blesse pas », a encore indiqué M. Bremond, se disant toutefois « gêné pour le village ».

L’élu dit avoir reçu des dizaines de messages de soutien « de toute la France », venus « d’élus » comme de « privés ». La ministre des Collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, lui a également envoyé un message de soutien, a assuré M. Bremond.

Les violences contre les élus sont un sujet sensible, qui a pris de l’ampleur ces derniers mois.

D’après le ministère des Collectivités territoriales, les atteintes verbales ou physiques à l’encontre des élus locaux ont augmenté d’un tiers entre 2021 et 2022. Selon le ministère de l’Intérieur, les agressions envers les élus devraient avoir augmenter de 15 % en 2023, après une hausse de 32 % l’année précédente (2.265 plaintes et signalements).


https://www.komitid.fr/2024/01/02/cible-de-tags-homophobes-le-maire-dun-village-porte-plainte/

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« Pour sortir l’intersexuation du seul champ de l’intime, j’ai écrit la pièce de théâtre Rocky 6 » : Alice Etienne

31 Décembre 2023, 18:26pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 « Pour sortir l’intersexuation du seul champ de l’intime, j’ai écrit la pièce de théâtre Rocky 6 » : Alice Etienne
Anthony Vincent
 Publié le 29 décembre 2023 à 09h09

MADMOIZELLE  CULTURE  ARTS & EXPOS
Comédienne et metteuse en scène, Alice Etienne a co-écrit la pièce de théâtre en partie autobiographique Rocky 6. Elle y évoque avec rage, humour, tendresse et pédagogie son intersexuation, dans une mise en scène minimaliste et créative. Alors que Rocky 6 sera rejouée du 31 janvier au 4 février 2024 à Paris, Madmoizelle l’a interviewée.
Comme beaucoup d’enfants, elle s’est d’abord rêvée chanteuse, danseuse, patineuse artistique, styliste, championne d’équitation ou encore Hannah Montana. Aujourd’hui, alors qu’elle vient d’avoir 23 ans, elle se pince encore pour vérifier qu’elle n’est pas en train de rêver qu’elle est bel et bien devenue comédienne et metteuse en scène. Avec sa compagne Lilas Roy, Alice Etienne a co-écrit la pièce de théâtre coup de poing Rocky 6. Elle y raconte, de façon romancée, son syndrome de Rokitansky, caractérisé par une absence d’utérus et de vagin, ou plutôt son intersexuation. Mais c’est aussi une histoire d’amour de soi et d’amour lesbien.

Sa protagoniste s’appelle Jo, pleine de colère et de doutes depuis le divorce de ses parents, en pleine errance médicale pour tenter de comprendre pourquoi elle n’a jamais eu ses règles. Les scènes s’enchaînent avec des médecins sibyllins et des psys intrusifs, avec des dialogues toujours plus percutants et/ou hilarants, quand il ne s’agit pas carrément d’assauts de boxe. Dans une mise en scène minimaliste, la poignée de comédiennes émeuvent, amusent, insurgent, et donnent à réfléchir à comment s’aimer et faire famille autrement, en dehors du modèle cishétéronormatif. Sur le ring de la vie de Jo, c’est finalement la binarité qu’elle met KO.

Après sa création en 2022 et quelques représentations en 2023, voilà que Rocky 6 revient du 31 janvier au 4 février 2024, au Lavoir Moderne Parisien. L’occasion pour Madmoizelle de s’entretenir avec sa co-autrice et metteuse en scène, la prometteuse Alice Etienne.

Interview d’Alice Etienne, co-autrice de la pièce Rocky 6
Alice Etienne photographiée par India Lange
La comédienne et metteuse en scène Alice Etienne, photographiée par India Lange.
Madmoizelle. Comment as-tu découvert le théâtre ?
Alice Etienne. Grâce à ma professeure de CP qui m’avait confié un rôle dans le conte Le Petit Chaperon Rouge. Sans me faire passer de casting à l’époque, et ça c’est classe ! Et aussi sûrement grâce à mon père, qui faisait (et fait toujours) du théâtre dans son temps libre avec une passion qui n’a rien d’amatrice. En ce moment par exemple, il se fait pousser la barbe pour un rôle, quitte à piquer comme un hérisson. Donc j’ai compris jeune que le théâtre méritait que l’on y donne un petit bout de soi.

À partir de quand et comment tu t’es dit que tu pouvais en faire une activité professionnelle ?
J’ai un souvenir très précis d’une représentation de fin d’année, j’avais à peine dix ans. Ma professeure de théâtre, exaspérée que l’on ne m’entende pas suffisamment, m’a tendu un bouchon en liège : « Tu diras ton texte avec ça entre les dents, ça te forcera à parler fort et à articuler pour qu’on te comprenne ». Le Jour J, j’ai débarqué sur scène flanquée de mon accessoire. J’étais seule, guindée, terrifiée, minuscule au milieu de la grande scène. Mais comme le théâtre fait toujours bien les choses, les gens ont ri. Du contraste des formes – un gros bouchon, une petite fille – a surgi une force comique et d’un coup, les proportions se sont inversées : je me suis sentie exister avec force. Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai compris que la scène, en m’étirant, en me déformant, incarnait l’espace des possibles, l’endroit où je voulais vivre. Et petit à petit, l’envie a grandi avec moi. Là, je le dis avec beaucoup de lyrisme, mais il a quand même fallu convaincre ma mère ! Et avec des arguments plus concrets ! Heureusement, mes parents savent que le jeu en vaut la chandelle… 

Pourquoi as-tu commencé à écrire ta propre pièce de théâtre, Rocky 6 ?
C’est effectivement mon premier projet. J’ai commencé à penser à Rocky 6 dans le cadre de mon diplôme de fin de formation au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris. Nous avions carte blanche pour présenter un projet d’une trentaine de minutes. J’avais envie de parler d’intersexuation de façon non pathologisante, dans la joie et l’humour, parce que j’étais en colère que le sujet soit aussi méconnu et qu’il ne soit évoqué que sous le prisme de l’anormal et de la « maladie ».


À quel point est-ce autobiographique ?
L’inspiration est autobiographique bien sûr, car je ne voulais pas m’approprier le récit de quelqu’un d’autre. Je ne peux parler que de ce que je connais : mon point de vue de personne intersexe n’ayant jamais été mutilé. Mais le tout est évidemment romancé : je n’ai jamais vécu dans le Larzac !

Est-ce que, comme Jo, tu as vraiment fait de la boxe toute ton adolescence ?
Non, j’ai essayé, et j’ai tenu deux semaines (rires) !

Madeleine Delaunay dans le rôle de Jo au sein de la pièce Rocky 6
Madeleine Delaunay dans le rôle de Jo, au sein de la pièce de théâtre Rocky 6, d’Alice Etienne et Lilas Roy. © Thibaud Deschamps.
Quand et comment as-tu compris que tu es toi-même une personne intersexe ?
On peut découvrir que l’on est intersexe à tout moment de la vie. On dit qu’une personne intersexe l’apprend en deux fois : d’abord une première fois par le corps médical qui vous annonce votre variation (qui portent toutes des noms extrêmement pathologisants et invalidants), et dans un second temps lorsque l’on apprend l’existence de la communauté intersexe. 

Pour ma part, j’avais 19 ans. Avant l’annonce « officielle », j’ai eu tout un parcours d’errance médical, souvent commun dans les récits des personnes intersexes. De mes 14 à mes 16 ans, j’ai passé des tas et des tas d’examens, pris des traitements hormonaux pour essayer de déclencher mes règles et comprendre pourquoi elles ne venaient pas. Un médecin (grand ponte de l’endocrinologie au sein d’un hôpital parisien) m’a même dit que c’était psychologique, et qu’il fallait que j’aille en parler à « quelqu’un » ! S’en est suivi ce qu’on appelle dans les cercles intersexes militants une « rupture de soins » de trois ans (encore une fois très fréquentes dans les parcours de personnes intersexes), induite par une perte de confiance dans le corps médical. C’est à 19 ans que je suis retournée consulter des médecins, motivée par un pressentiment un peu flou et par l’envie d’avoir le fin mot de cette histoire d’absence de règles. C’est là qu’on m’a annoncé que j’étais « atteinte du syndrome de Rokitansky », caractérisé par une absence d’utérus et de vagin. À la minute où le « diagnostic » fut posé, les médecins m’ont assailli de commentaires sur la maternité et m’ont exposé les différentes méthodes de vaginoplastie. Méthodes douloureuses et invasives. Mon corps n’était pas « normal » et il fallait le modifier. Or, je n’éprouvais aucun besoin ni envie de le modifier. Peu de temps après, c’est par hasard que je suis tombée sur le mot « intersexe ». Je ne l’avais jamais vu, ni lu, ni entendu.

Comment as-tu vécu la découverte de ton intersexuation ?
Ça a eu l’effet d’un choc. Je me reconnaissais dans sa définition et j’étais indignée qu’aucun médecin n’ait jugé bon de m’en parler. Je me suis alors rapprochée du Collectif Intersexe Activiste – OII France et j’ai découvert que les mutilations et la pathologisation des corps intersexués sont systémiques au sein du corps médical.

J’ai paradoxalement eu beaucoup de chance de l’apprendre à 19 ans, parce que j’étais déjà une féministe convaincue, par ailleurs sensible au lesbianisme politique. 

En vidéo Lorie : Sur un air Latino, Drag Race et des fans un peu trop proches

La communauté intersexe dont j’ai appris l’existence remet en question l’organisation de nos sociétés et de la biologie autour d’un système sexuel binaire. C’est cela la véritable information, l’annonce la plus importante finalement. 

Jeanne Ros et Madeleine Delaunay dans la pièce de théâtre Rocky 6
Jeanne Ros et Madeleine Delaunay dans la pièce de théâtre Rocky 6. © Thibaud Deschamps.
Dans quelle mesure raconter l’intersexuation sur scène est-il thérapeutique pour toi ?
Quand j’ai découvert mon intersexuation, j’étais constamment en colère, je bouillonnais non-stop. J’avais envie de crier sur tous les toits « stop arrêtez tout, la binarité sexuelle est une vaste mascarade ». Et puis ne pas pouvoir porter d’enfant quand on a été socialisée comme une fille, c’est un peu la double peine. Mais j’ai glissé cette information sur le terrain d’une colère plus politique. Donc mes frustrations intimes existent bien sûr, mais il y a un combat collectif qui me permet de me déplacer, de dépasser mon nombril, de mettre à profit ma colère. Qu’elle serve à d’autres. Rocky 6 m’a offert un espace d’expression inouï, de donner corps à ma colère politique. Depuis qu’on joue la pièce, j’ai le sentiment d’être plus apaisée qu’avant, il existe dorénavant un endroit où ma parole est entendue. Apaisée oui, pas apathique en revanche.

En quoi ta pièce Rocky 6 la pièce contribue-t-elle aussi à faire de la pédagogie auprès du grand public sur l’intersexuation ?
C’est ce qui me ravit le plus : que des gens à l’issue d’une représentation viennent me dire qu’ils ont appris quelque chose, et, qui plus est, en riant, en pleurant. À côté de la pédagogie par les émotions, il y a aussi l’esprit critique et la diversité du public ! Toustes ne sont pas queer et toustes ne sont pas raccord avec l’entièreté des convictions qui sont exprimées sur scène. En revanche, j’ai le sentiment qu’il y a une indignation partagée. Que les gens sortent de là en ne pouvant ignorer qu’en France, les mutilations et la pathologisation des personnes intersexes se poursuivent. 

De manière générale, et très heureusement, les récits s’ouvrent de plus en plus aux représentations intersexes en France : la série Chair Tendre de Yaël Langmann (première fiction française avec un personnage intersexe) ou la pièce de théâtre Libre Arbitre de Léa Girardet et Julie Bertin. Pour des ressources plus sociologiques, il existe l’ouvrage Intersexes – du pouvoir médical à l’autodétermination de Michal Raz, en collaboration avec Loé Petit, ainsi que toutes les ressources mises en avant par le Collectif Intersexe Activiste – OII France.

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Intersexes – du pouvoir médical à l’autodétermination de Michal Raz, avec la collaboration de Loé Petit — Le Cavalieu Bleu édition
Porter sur scène une partie de sa vie aussi intime, et même génitale, peut paraître impudique. Craignais-tu la réaction de tes proches et d’inconnus ?
Le plus dur pour moi aurait été de ne pas raconter cette histoire du tout. C’est précisément pour sortir l’intersexuation du champ de l’intime que j’ai voulu écrire Rocky 6 et pour participer, toutes proportions gardées, à briser un tabou. Trois condamnations de la France par l’ONU pour son traitement des enfants intersexes et toujours un silence assourdissant. Et même dans nos familles, même quand il y a beaucoup d’amour, il y a du silence. On ne dit pas « lesbienne », on ne dit pas « intersexe »… Que de fausses pudeurs justement, que de honte ! La dignité nous impose au contraire de hurler ces mots.

Dirais-tu que c’est aussi une pièce de théâtre sur l’amour de soi, de sa famille, et romantique ?
Absolument ! L’enjeu de Rocky 6 était avant tout d’écrire une fiction qui puisse être joyeuse, jouissive. Parler d’intersexuation c’est super important, mais inscrire un personnage intersexe dans une trajectoire de vie cabossée mais lumineuse, ça m’était absolument nécessaire. Jo est traversée par la question de la gestion de sa colère depuis le divorce de ses parents et de sa capacité à imaginer « faire couple » et  « faire famille » différemment. Elle rejette en bloc un modèle hétéronormatif mais elle peine à désamorcer les conflits avec sa propre amoureuse. En fait, ce que la pièce raconte en filigrane, c’est que c’est vachement dur d’être tendre, avec soi-même et avec les autres.

Jeanne Ros, Amélie Husson et Madeleine Delaunay dans la pièce Rocky 6
De gauche à droite : Jeanne Ros, Amélie Husson et Madeleine Delaunay dans la pièce Rocky 6. © Thibaud Deschamps.
Quelle est ta relation avec la co-autrice Lilas Roy, et comment vous êtes-vous partagé le travail d’écriture ?
Comme elle partage ma vie, je dirais qu’on se connait bien. On a écrit la pièce entre le bar de la cuisine et le canapé ! Disons qu’elle est la plume, et que je suis la boussole. Elle a un rapport à l’écriture très instinctif et porte une langue accessible, exigeante, parfois drôlissime. Sur Rocky 6 en particulier, je suis arrivée avec l’envie d’une construction à la manière d’un match de boxe, avec six rounds définis et avec un personnage principal à la répartie percutante, à l’humour contagieux. Plus tard, j’ai voulu élargir la fiction avec une histoire d’amour lesbienne.

D’où vient la Compagnie Lesoeurs, quelle est ta relation avec elle, et comment s’est passé le travail de distribution et de mise en scène avec elle ?
J’ai fondé la Compagnie Lesoeurs en mai 2022 pour créer des spectacles résolument inclusifs et s’inscrivant dans des dynamiques de travail collaboratives et sororales. Chaque spectacle est guidé par une question : est-ce que cette image, ce mot, ce son, cette sensation, manquent à nos imaginaires ? Nous aimons partir de sujets sensibles, tabous, marginaux, brûlants et les ramener vers la joie. Par l’humour et une approche jouissive des corps sur scène, l’idée est toujours de créer des pièces universellement touchantes. Nous cernons les contours précis de situations existantes, pour les mettre en fiction, les mettre en scène, se détachant, en toute liberté, d’impératifs d’exhaustivité ou de réalisme politique, et d’investir pleinement cette mise en lumière. Pour nous, l’intime est politique mais le meilleur moyen de déstigmatiser, dégenrer, dé-ranger, c’est de faire rire et pleurer.


Bon et à part ce laïus romantique que j’aime à partager, j’ai réuni dans la compagnie des personnes qui me sont chères et avec qui je rêvais de travailler : nous nous sommes presque toustes rencontré·e·s au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris. Je dois dire qu’on rigole beaucoup ! Et c’est précieux. Une partie de l’équipe travaillera sur le prochain spectacle de la compagnie, que nous sommes en train d’écrire avec Lilas : une comédie, grande fresque romanesque et politique, sur l’arrivée des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence en France, au début des années 1990. La création est prévue pour l’automne 2025. [NDLR : Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence sont un mouvement militant LGBT mixte et international fondé à San Francisco en 1979 pour lutter contre les LGBTIphobies et le VIH/sida.]

Pourquoi tu ne joues pas ton propre rôle dans la pièce, et dans quelle mesure est-ce un soulagement de ne pas avoir à le faire justement ?
J’aime bien qu’une expérience personnelle soit transcendée par la fiction et par la force des comédiennes. Et, honnêtement, j’avais trop peur que le spectacle se transforme en égotrip.


Qu’aurais-tu aimé savoir avant de porter sur scène Rocky 6 que tu as appris durement au fil des représentations ?
Que rien ne se passe jamais comme prévu et que le théâtre a toujours plus d’imagination que nous. Lâcher prise dans le travail, c’est dur quand on n’arrive déjà pas à rester deux minutes en chien tête en bas (rires) !

Quel est le conseil que tu aimerais donner à d’autres jeunes qui veulent porter sur scène un premier texte dramaturgique ?
De très bien s’entourer et de connaître ses limites ! Tendre la main tout simplement.

Rocky 6 sera joué du 31 janvier au 4 février 2024 au Lavoir Moderne Parisien (35 Rue Léon, 75018 Paris), du mercredi au samedi à 21h, le dimanche à 17h.

Texte : Lilas Roy et Alice Etienne 
Mise en scène : Alice Etienne
Assistanat à la mise en scène et dramaturgie : Elsa Provansal 
Jeu : Valentine Soutif, Amélie Husson, Jeanne Ros, Alice Etienne 
Lumières : Mona Marzaq 
Son : Anna Rohmer
Production : Compagnie Lesoeurs
Réserver sa place pour aller voir la pièce de théâtre Rocky 6
Rocky 6 sera joué du 31 janvier au 4 février 2024 au Lavoir Moderne Parisien // Source : Madeleine Delaunay
Rocky 6 sera joué du 31 janvier au 4 février 2024 au Lavoir Moderne Parisien // Source : Madeleine Delaunay
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.


https://www.madmoizelle.com/pour-sortir-lintersexuation-du-seul-champ-de-lintime-jai-ecrit-la-piece-de-theatre-rocky-6-alice-etienne-1609565

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Washington va restreindre les visas des Ougandais·es qui appliquent une loi anti-LGBT+

8 Décembre 2023, 05:17am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Washington va restreindre les visas des Ougandais·es qui appliquent une loi anti-LGBT+
Publié le 5 décembre 2023 à 11 h 55 min
Les Etats-Unis ont annoncé lundi qu'ils refuseront d'accorder des visas aux responsables ougandais qui appliqueraient une loi anti-homosexualité controversée, promulguée dans le pays d'Afrique de l'Est en mai et qui comprend des sanctions allant jusqu'à la peine de mort.
Drapeau LGBT et drapeau ougandaisDrapeau LGBT et drapeau ougandais - Lex0077 / Shutterstock
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré que la mesure concernerait les responsables ougandais, qu’ils soient encore en activité ou non, et les membres de leur famille, s’il s’avère qu’ils ont joué un rôle dans la « répression de membres de populations marginalisées ou vulnérables ».

« Ces groupes comprennent entre autres les défenseurs de l’environnement, les défenseurs des droits humains, les journalistes, les personnes LGBTQI+ et les responsables d’organisations civiles », dit M. Blinken dans un communiqué.

« Une fois de plus, j’encourage vivement le gouvernement ougandais à faire des efforts pour défendre la démocratie et pour respecter et protéger les droits humains, afin que nous puissions maintenir le partenariat qui existe depuis des décennies entre nos deux pays et qui a profité aux Américains comme aux Ougandais », ajoute-t-il.

Dès l’adoption de la loi, le président américain Joe Biden avait appelé à son abrogation immédiate et menacé de réduire les aides et investissements américains en Ouganda.

Le texte prévoit de lourdes sanctions allant jusqu’à la prison à perpétuité, voire la peine de mort, pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la « promotion » de l’homosexualité.

Incluse dans la législation ougandaise, la peine capitale n’est cependant plus appliquée depuis des années.

Il y a dix ans, l’Ouganda avait annulé une autre loi qui imposait la perpétuité pour des personnes ayant eu des relations homosexuelles, après que des donateurs internationaux, dont les Etats-Unis, eurent réduit leur aide financière.

Cette nouvelle décision en matière de visas, qui ne cite publiquement aucun nom, est une extension des restrictions imposées à l’Ouganda en raison d’irrégularités présumées lors de la présidentielle de 2021. Yoweri Museveni, président depuis 1986, avait obtenu un nouveau mandat lors de ce scrutin.

Parallèlement, M. Blinken a également annoncé que les Etats-Unis refuseront de délivrer des visas à toute personne ayant compromis le processus électoral au Zimbabwe en août. Ce scrutin contesté a permis la reconduction du président Emmerson Mnangagwa, dont le parti dirige le pays depuis plus de 40 ans.

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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Descentes policières dans des clubs LGBT+ de Moscou

8 Décembre 2023, 05:15am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Descentes policières dans des clubs LGBT+ de Moscou
Publié le 4 décembre 2023 à 10 h 44 min
Cela est intervenu deux jours après l'interdiction dans le pays du « mouvement international LGBT » pour « extrémisme », en pleine offensive conservatrice visant ces communautés.
Drapeau russe - drapeau Lgbt (photo d'illustration)Russie drapeau Lgbt (photo d'illustration) - Melnikov Dmitriy / Shutterstock
Des descentes policières ont eu lieu à Moscou dans des boîtes de nuit fréquentées par la communauté LGBT+ ainsi que dans un sauna pour hommes, dans ce qui semble être une opération coordonnée, ont indiqué des médias russes le 2 décembre.

Cela intervient deux jours après l’interdiction dans le pays du « mouvement international LGBT » pour « extrémisme », en pleine offensive conservatrice visant ces communautés.

Dans une boîte de nuit de la capitale russe, la police a « arrêté la musique » et a commencé à fouiller les lieux, a déclaré un témoin au média Ostorozhno Novosti.

Les agents ont photographié les passeports de personnes présentes, selon lui.

Au moins trois établissements et un sauna pour hommes ont été visés par ces descentes, selon les médias SOTA et Ostorozhno Novosti.

L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier ces informations dans l’immédiat.

Vendredi soir, la boîte de nuit Central Station, l’un des plus anciens clubs gays de Saint-Pétersbourg, a annoncé sa fermeture à cause de l’interdiction du « mouvement international LGBT ».

Une loi, dénoncée comme un instrument de répression homophobe, interdisait déjà la « propagande » de « relations sexuelles non traditionnelles », sous peine d’amende, mais l’interdiction de jeudi ouvre la voie à des peines de prison.

En Russie, la répression contre les personnes LGBT+ se durcit, le pays se posant en porte-drapeau des valeurs « traditionnelles » face à la décadence supposée de l’Occident.

La dernière décennie a vu leurs droits limités de façon draconienne, sous l’impulsion de Vladimir Poutine soutenu par l’Eglise orthodoxe.

La Rédaction avec l'AFP
La Rédaction avec l'AFP
AFP

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https://www.komitid.fr/2023/12/04/descentes-policieres-dans-des-clubs-lgbt-de-moscou-medias/

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En Russie, la Cour suprême bannit le mouvement international LGBTQI+ pour « extrémisme »

8 Décembre 2023, 04:04am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 En Russie, la Cour suprême bannit le mouvement international LGBTQI+ pour « extrémisme »
Christelle Murhula
 Publié le 01 décembre 2023 à 13h18

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTUALITÉS MONDIALES
Une nouvelle législation prévoit désormais de lourdes peines d’emprisonnement pour toute « activité publique » associée à l’homosexualité.
Une nouvelle offensive contre les personnes LGBTQI+ et leurs droits en Russie. Ce jeudi 30 novembre, la Cour suprême russe a banni le « mouvement international LGBT », pour extrémisme.

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À lire aussi : Qu’est-ce qu’Oculus, le nouvel outil déployé par la Russie pour traquer la « propagande LGBT » ?

Une interdiction entrée immédiatement en vigueur. Celle ci permet des poursuites judiciaires contre tout groupe défendant les droits LGBTQI+ en Russie, associations comprises, sans pour autant préciser quelle organisation ni quels militants sont visés.

« En pratique, les autorités pourraient commencer à ouvrir des affaires pénales contre des personnalités publiques et des militantes et militants pour instaurer un climat de peur », a estimé auprès de l’Agence France Presse Maxime Olenitchev, un juriste de l’ONG Pervy Otdel, qui vient en aide aux victimes de répressions en Russie.

Les personnes homosexuelles risquent désormais des peines de prison
Autre décision homophobe de la Cour suprême : toute « activité publique » associée à ce que la Russie considère comme des préférences sexuelles « non traditionnelles » pourrait également être sanctionnée pour « extrémisme ». Ainsi, montrer de manière publique son homosexualité est désormais un crime passible de lourdes peines de prison dans le pays.

En vidéo Le stealthing, le point du mari, la zone grise : que signifient ces mots du Q ?

Veuillez fermer la vidéo flottante pour reprendre la lecture ici.

Jusqu’à présent, les personnes LGBTI+ risquaient des amendes si elles faisaient de la « propagande », mais pas de peine d’emprisonnement.


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