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#MusicToo : un an après, "au moins la peur a changé de camp"

17 Octobre 2021, 01:29am

Publié par hugo

 #MusicToo : un an après, "au moins la peur a changé de camp"
Parmi les thèmes abordés au MaMA Festival, grand rendez-vous de l'industrie musicale à Paris jusqu'à vendredi, la parité, le sexisme et la visibilité des femmes dans la musique. Un sujet qui a été largement médiatisé il y a un an avec le mot-dièse #MusicToo. Mais où en est-on aujourd'hui ?

Article rédigé par

Yann Bertrand
Radio France
Publié le 13/10/2021 06:34
Mis à jour le 13/10/2021 07:05
 Temps de lecture : 3 min.
Concert à l'Espace Julien de Marseille en 2020. Photo d'illustration. (ROBERT GEOGES / MAXPPP)
Concert à l'Espace Julien de Marseille en 2020. Photo d'illustration. (ROBERT GEOGES / MAXPPP)
Sur les images, une jeune femme danse et s'abandonne dans la musique sur la piste. Dans la foulée, des témoignages dénoncent des "colleurs, des frotteurs", tous ceux qui empêchent de passer une soirée sereine. Ainsi commence La Nuit venue, on y verra plus clair, série documentaire autour de la place des femmes dans les musiques électroniques, collaboration entre le média Le Bruit de Fond, Act Right et le collectif Provocative Women For Music (PWFM).

Le réalisateur Rayane Malki explique avoir "voulu laisser ces paroles brutes, à nu, l'idée étant d'arriver à un stade où plus personne ne pourra dire 'je ne savais pas'". Les images seront projetées cette semaine au MaMA Festival, grand événement de l'industrie musicale à Paris, réunissant quelque 6 000 professionnels, des concerts et des conférences. Parmi les thèmes qui y seront abordés : la parité, le sexisme et la visibilité des femmes dans la musique. Un sujet qui a été largement médiatisé il y a un an avec le mot-dièse #MusicToo. 

De "non-sujet" à vrai sujet
Aujourd'hui, un an après, plus personne dans l'industrie musicale ne parle de "non-sujet" à propos des violences sexistes et sexuelles. Emily Gonneau est la créatrice du hashtag #MusicToo. Elle a témoigné en novembre 2019, puis a monté la plateforme Change de Disque il y a un an.

"On n'est pas là pour réinventer l'eau chaude mais pour se dire comment on articule tout ce qui se passe sur ce sujet pour aller plus loin, c'est-à-dire l'étape d'après."

Emily Gonneau, créatrice de Change de Disque, à franceinfo
Avec Music Too France, Diva Infos ou Band She, elles mènent un travail de visibilité et d'accompagnement. Et sur le terrain les témoignages ne manquent pas. Bénédicte Froidure travaille depuis vingt ans dans la musique, dont la moitié à la tête d'une salle de musiques actuelles en région parisienne : "Elles ont permis l'expression des problématiques, elles ont permis aux femmes de se retrouver, discuter, créer des solidarités". Et pour elle, dans cette année écoulée, la nouvelle génération a montré la voie en levant le poing.


Le long et délicat combat de la parité
Partie visible de l'iceberg en matière d'inégalité, les affiches de festivals. En 2019, selon une étude présentée par le Centre national de la Musique, il y avait seulement 14% de femmes programmées. "Qui façonne la norme, et peut-on l'interroger cette norme, demande Emily Gonneau. C'est une question de volonté individuelle. Si jamais on le souhaite on se rend compte qu'il y a une offre incroyable. On ne va pas se retrancher derrière l'idée que 'je n'en ai pas vu des femmes donc il n'y en a pas'". Marion Delpech, créatrice des soirées et du collectif PWFM, fait partie de celles qui réclament l'instauration de quotas.

"Mettre en avant des femmes, ça donne de la visibilité et ça pousse de jeunes femmes à se lancer en se disant 'moi aussi je peux le faire'."

Marion Delpech, Provocative Women For Music, à franceinfo
Et en attendant une industrie musicale plus inclusive, égalitaire, moins sexiste, "au moins la peur a changé de camp, cette année a au moins produit ça", selon Bénédicte Froidure. Aujourd'hui, le Centre national de la Musique conditionne ses aides au suivi d'une formation spécifique. Un début d'étape d'après, pour une pleine prise de conscience.


https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/un-an-apres-le-lancement-de-musictoo-au-moins-la-peur-a-change-de-camp_4804883.html

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Entreprise : l'égalité femmes-hommes à la traîne dans l'Union européenne

17 Octobre 2021, 01:22am

Publié par hugo

 Entreprise : l'égalité femmes-hommes à la traîne dans l'Union européenne
écouter (4min)

Le club des correspondants
Du lundi au vendredi à 14h43, 16h43, 21h21 et 23h21

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Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui, direction l'Irlande et Bruxelles où siège la Commission pour aborder la question de l'égalité femmes-hommes dans l'Union européenne.

Article rédigé par

Emeline Vin et Pierre Bénazet - franceinfo
Radio France
Publié le 11/10/2021 16:46
 Temps de lecture : 4 min.
Illustration égalité femmes-hommes au travail. (JOHN THYS / AFP)
Illustration égalité femmes-hommes au travail. (JOHN THYS / AFP)
En entreprise, nous n'avons pas tous les mêmes perspectives. Le Medef publie lundi 11 octobre son baromètre annuel de la perception de l'égalité des chances. Une question qui se pose également à l’étranger, direction l’Irlande et Bruxelles pour parler d’égalité entre les femmes et les hommes dans l’Union européenne.

L'exemple du plafond de verre en Irlande
À première vue, l’Irlande est l’un des bons élèves de l’Union européenne quant à l’égalité entre hommes et femmes. Avec un écart de salaire de 14,4%, l’Irlande fait mieux que la moyenne européenne. Mais ce chiffre ne prend en compte que le salaire à postes et responsabilités égaux. Le fait est que les postes à responsabilité sont trustés aux deux tiers par les hommes. Moins d’une entreprise cotée en Bourse sur cinq est dirigée par une femme. Ce plafond de verre se retrouve à tous les niveaux. Un exemple à l’université où les femmes représentent la moitié des chargés de cours et seulement un quart des professeurs (le grade supérieur). Une proportion qui baisse dans les disciplines jugées masculines comme les maths ou l’informatique. 

Une situation qui s’explique tout d’abord par la charge mentale. Chaque semaine, les femmes réalisent 24 heures de travail domestique en plus par rapport aux hommes, selon l’Institut de recherche économique et social, cela inclut le ménage, la cuisine ou s’occuper des enfants. Un deuxième emploi, non rémunéré, qui conduit la moitié des femmes employées à travailler à temps partiel. Ensuite, contrairement à la France, l’Irlande n’a pas mis en place de quotas de femmes à la tête des grandes entreprises. Et puis, il faut dire qu’officiellement, en 2021, la place de la femme est toujours à la maison. L’article 41 de la Constitution, écrite en 1937, il est inscrit que “L’État reconnaît que par sa vie dans le foyer, la femme apporte à l’État un soutien sans lequel le bien commun ne peut être garanti.” L’Assemblée citoyenne sur l’égalité des genres réclame depuis des mois un référendum pour abroger cet article. Le gouvernement n’a pas encore donné suite. 

Le gouvernement, justement, a un devoir d’exemplarité et en termes de représentativité ce n’est pas terrible. Il y a seulement un quart de députées au Parlement et seulement quatre ministres féminines sur 15 au gouvernement. En fait, rien n’est fait pour les inclure. Il n’y a pas de quotas et aucune mesure n’est mise en place pour permettre aux politiciennes de prendre des congés maternité. Elles doivent alors démissionner ou compter sur la solidarité des autres élus pour respecter l’équilibre au Parlement. Le Premier ministre a admis que la législation “a besoin de changements”, après qu’une ministre a annoncé sa grossesse. C’était il y a six mois, et rien n’a encore changé.

L'égalité femmes-hommes avance lentement dans l'UE 
Les États membres sont responsables des politiques sociales et de l'emploi, mais la Commission européenne est chargée d'évaluer ce qu'elle appelle les meilleures pratiques. Et ce que l'on peut dire, c'est que l'objectif n'est pas atteint en termes d'égalité entre les femmes et les hommes. Pourtant, le principe est gravé dans le marbre dès le début, puisque cette égalité femmes-hommes est l'une des valeurs fondamentales de l'UE, depuis le traité de Rome en 1957. Dans les traités de l'Union européenne, l'article 157 contraint tous les États de l'UE à assurer l'égalité de salaires entre les hommes et les femmes. À travail égal, salaire égal. Malheureusement, l'Office européen des statistiques Eurostat note que depuis 2013, les écarts de rémunération n'ont diminué que de 1% en moyenne. De la même manière, le taux d'emploi des femmes est généralement inférieur de 11 points au taux d'emploi des hommes. Pour prendre les chiffres considérés comme significatifs, c'est-à-dire avant la pandémie, plus de 77% des hommes de 20 à 64 ans sont dans l'emploi, alors que c'était à peine 66% pour les femmes.

Il y a donc un principe d'égalité fermement établi entre les hommes et les femmes, mais le compte n'y est pas. La Commission estime que les directives européennes n'ont pas encore eu l'effet désiré. En particulier celles de 2004 et 2006, pour assurer l'égalité de traitement des hommes et des femmes dans le marché du travail. Elle a donc proposé en mars d'instaurer une transparence des salaires. D'un côté, les entreprises devront donner à leurs futurs employés potentiels des niveaux de paie moyens qu'elle pratique. Selon cette proposition, les entreprises n'auront pas le droit de demander à un ou une salarié potentiel son histoire de rémunération pour éviter un alignement à la baisse sur les salaires précédents. Parce que cela joue encore davantage en défaveur des femmes que des hommes, selon ces évaluations. En outre, les entreprises de plus de 250 salariés devront publier les différences salariales entre hommes et femmes. Dans sa stratégie lancée en 2020 en faveur de l'égalité, la Commission européenne a estimé à plus de 15% l'écart de rémunération entre les sexes, et à plus de 30% l'écart des pensions de retraite.

Mais l'écart salarial n'est pas seulement un symptôme, il est aussi une conséquence des inégalités femmes-hommes. Cette stratégie de l'UE pour l'égalité porte aussi sur l'équilibre entre le travail et la vie privée, la répartition des congés, l'accueil de la petite enfance ou l'accès aux postes à responsabilité. C'est en particulier une des vocations du Fonds social européen, avec, jusqu'en 2027, un peu moins de 5 milliards d'euros qui doivent être directement affectés à des programmes destinés à soutenir l'inclusion des femmes, en particulier dans le marché du travail.


https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-club-des-correspondants/entreprise-l-egalite-femmes-hommes-a-la-traine-dans-l-union-europeenne_4785295.html

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Prix Nobel : 6% de femmes lauréates depuis 1901

13 Octobre 2021, 04:22am

Publié par hugo

 Prix Nobel : 6% de femmes lauréates depuis 1901
L'Américaine Andrea Ghez, quatrième femme à avoir été récompensée par le prix Nobel de Physique, sourit sous son masque en découvrant le cadeau que le jury lui a envoyé : un livre de recettes de cuisine ! Les stéréotypes ont la peau dure chez les Nobel. 
L'Américaine Andrea Ghez, quatrième femme à avoir été récompensée par le prix Nobel de Physique, sourit sous son masque en découvrant le cadeau que le jury lui a envoyé : un livre de recettes de cuisine ! Les stéréotypes ont la peau dure chez les Nobel. 
©AP Photo/Marcio Jose Sanchez
L'Américaine Andrea Ghez, quatrième femme à avoir été récompensée par le prix Nobel de Physique, sourit sous son masque en découvrant le cadeau que le jury lui a envoyé : un livre de recettes de cuisine ! Les stéréotypes ont la peau dure chez les Nobel. Jennifer A. Doudna, Prix Nobel de Chimie 2020, partage sa joie avec sa soeur au téléphone.De gauche à droite, Andrea Ghez, prix Nobel de Physique 2020, 4ème femme à obtenir ce prix depuis 1901, Emmanuelle Carpentier et Jennifer Doudna, respectivement 6ème et 7ème femmes récompensées par le prix Nobel de chimie. Des Nobel qui se féminisent en cette année 2020. Trois femmes ont été récompensées dans les matières scientifiques où elles n'étaient jusqu'ici que 2% de lauréates. De gauche à droite, Andrea Ghez (Prix Nobel de physique), Emmanuelle Carpentier et Jennifer Doudna (Prix Nobel de Chimie). 
05 OCT 2020
 Mise à jour 04.10.2021 à 09:15 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
Les prix Nobel célèbrent leur 120ème anniversaire cette année. Avec 58 femmes primées depuis sa création, l'Académie Nobel compte à peine 6% de lauréates. Un chiffre qui tombe à 2% dans le domaine des sciences. Si le cru 2020 a symboliquement cherché à rattraper ce retard, le jury 2021 va-t-il confirmer cette tendance ?
"Nobel : L'énigmatique Alfred, son monde et son prix" (janvier 2021, First edition) d'Ingrid Carlberg
"Nobel : L'énigmatique Alfred, son monde et son prix" (janvier 2021, First edition) d'Ingrid Carlberg
©First edition
Cinquante-huit lauréates depuis 1901, soit à peine 6%...

"Nobel aurait été agacé par cette statistique", assure sa biographe Ingrid Carlberg (L'énigmatique Alfred, son monde et son prix), "C'était un féministe avant l'heure qui défendait les carrières des femmes, admirait les intellectuelles".

L'économie recueille le bonnet d'âne (2,3%), devant les prix scientifiques dans leur ensemble (3,7%). La littérature est largement une affaire d'hommes (13,7% de femmes), la paix fait un peu mieux (15,9%).

Bien que lentement, les choses s'améliorent: depuis le début du siècle, 28 femmes ont été récompensées, soit presque trois fois plus qu'au cours des deux décennies précédentes. En 2009, un record de cinq femmes ont reçu un Nobel, dont la première lauréate en économie, l'Américaine Elinor Ostrom. C'est aussi une femme qui est la première personne à avoir gagné le Nobel deux fois: la Française d'origine polonaise Marie Curie (physique 1903 et chimie 1911).

Avec 15,9% des lauréates, la paix est le domaine où les femmes ont le plus gagné un prix Nobel, parmi elles, mère Teresa, Malala Yousafzai, jeune militante pakistanaise pour les droits des femmes ou encore Nadia Murad, ancien captive de l'Etat islamique et militante pour le peuple yazidi. En 2021, plusieurs femmes figurent sur la liste des Nobel de la Paix, dont la Suédoise Greta Thunberg, la jeune figure de proue du combat contre le réchauffement climatique. 

La militante et survivante yazidi, prisonnière de l'Etat islamique, Nadia Murad a reçu le prix Nobel de la Paix en 2014, aux côté du docteur Denis Mukwege, l'homme qui répare les femmes et lutte contre les violences sexuelles en RDC.
La militante et survivante yazidi, prisonnière de l'Etat islamique, Nadia Murad a reçu le prix Nobel de la Paix en 2014, aux côté du docteur Denis Mukwege, l'homme qui répare les femmes et lutte contre les violences sexuelles en RDC.
©AP Photos/Christian Lutz
Un cru 2020 plus féminin
Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna ont reçu le Prix Breakthrough en 2016.
Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna ont reçu le Prix Breakthrough en 2016.
©Peter Barreras/Invision/AP
En 2020, trois femmes se sont illustrées, et dans le domaine scientifique de surcroît. 
La Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna ont été récompensées par le prix Nobel de chimie. Ces deux généticiennes ont mis au point des "ciseaux moléculaires" capables de modifier les gènes humains, une percée révolutionnaire. Les "ciseaux Crispr" permettent de couper un gène précis. Il s'agit d'un mécanisme facile d'emploi, peu coûteux, qui permet aux scientifiques d'aller couper l'ADN exactement là où ils le veulent, pour par exemple créer ou corriger une mutation génétique et soigner des maladies rares.

Cinq femmes seulement avaient remporté le Nobel de chimie depuis 1901, pour 183 hommes : Marie Curie (1911), sa fille Irène Joliot-Curie (1935), Dorothy Crowfoot Hodgkin (1964), Ada Yonath (2009) et Frances Arnold (2018). 


La veille, c'est le Nobel de physique qui, chose rare (voire rarissime), se féminisait avec le sacre d'Andrea Ghez. Cette scientifique américaine devient la quatrième femme à remporter un prix Nobel de physique, le plus masculin des six prix (moins de 2% de lauréates). Elle partage ce prix avec deux hommes : le Britannique Roger Penrose et l'Allemand Reinhard Genzel, récompensés pour leurs travaux sur les trous noirs. 

"Je suis ravie de pouvoir servir de modèle pour les jeunes femmes qui envisagent d'aller vers ce domaine", a-t-elle déclaré après l'annonce de son prix. On se permettra néammoins de sourire avec elle, même sous le masque, à la réception du cadeau du jury : un livre de recettes de cuisine (cf la photo plus haut, ndlr) ! 

De gauche à droite, Roger Penrose, Reinhard Genzel et Andrea Ghez, prix Nobel de physique 2020. 
De gauche à droite, Roger Penrose, Reinhard Genzel et Andrea Ghez, prix Nobel de physique 2020. 
©Nobel
Des comités largement masculins
Dorothy Crowfoot Hodgkin, prix Nobel de Chimie 1964 , a été la première femme à se voir décerner l'Ordre du mérite par la Reine d'Angleterre, en 1965, ici dans le département de chimie à l'université d'Oxford. 
Dorothy Crowfoot Hodgkin, prix Nobel de Chimie 1964 , a été la première femme à se voir décerner l'Ordre du mérite par la Reine d'Angleterre, en 1965, ici dans le département de chimie à l'université d'Oxford. 
©AP Photo/OPN
Des trous noirs... Si on osait dresser une comparaison, on pourrait dire qu'il reste bien des zones d'ombre à combler en terme de parité dans cette prestigieuse institution que représente l'Académie des Nobel. Car c'est bien en Suède et en Norvège, deux pays hérauts de la parité qui se targuent de guider les autres sur le chemin de l'égalité des sexes, que sont décernées ces récompenses. 

Et pourtant, seuls des hommes sont à la tête des comités Nobel. Les comités pour l'économie (deux femmes sur onze membres), la chimie (trois sur dix), la médecine (quatre sur 18), et particulièrement celui de physique (une sur sept), sont loin de la parité. Même la littérature (deux sur sept) est loin du compte.

Pour Eva Olsson, seule femme du comité de physique, l'explication est avant tout mathématique, du fait du faible nombre de femmes dans sa discipline. La physicienne reconnaît que "les modèles à suivre sont importants afin d'inspirer plus de jeunes étudiantes", même si elle assure que "le travail au sein du comité n'est pas affecté" par le manque de parité.

Si, dans les comités, la part des femmes a augmenté ces dernières années, "il est clair que la situation s'améliore progressivement, mais lentement", reconnaît Göran K. Hansson, secrétaire général de l'Académie royale des sciences.

A (re)lire, notre article >Prix Nobel ou 'Nobelle' de la paix ?

Selma Lagerlof fut la première femme à recevoir le Nobel de littérature en 1909. Ici lors de son 80ème anniversaire, entourée du Prince Wilhelm, à droite, et du Prince Eugen le 20 novembre 1938 à Stockholm. Elle est morte le 16 mars 1940. Son œuvre la plus connue est <em>Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède</em>.
Selma Lagerlof fut la première femme à recevoir le Nobel de littérature en 1909. Ici lors de son 80ème anniversaire, entourée du Prince Wilhelm, à droite, et du Prince Eugen le 20 novembre 1938 à Stockholm. Elle est morte le 16 mars 1940. Son œuvre la plus connue est Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède.
©AP Photo
27 femmes récompensées depuis 2001
A Stockholm, les comités sont majoritairement issus de leur institution de référence : l'Académie suédoise pour la littérature, l'Assemblée Nobel de l'Institut Karolinska à Stockholm pour la médecine, l'Académie royale des sciences pour physique, chimie et économie. S'ils n'ont pas le dernier mot quant au choix final des lauréats, qui revient à leur académie, c'est à ces petits groupes qu'incombe la mission de préparer la liste décisive des potentiels nobélisés.

Pour la paix, c'est au Parlement norvégien, en tenant compte du rapport de force politique, de désigner les cinq membres du comité, à la fois organe de travail et celui qui décide du ou des lauréats. C'est d'ailleurs vers la Norvège qu'il faut se tourner pour trouver le bon élève 2020 : deux femmes pour trois hommes, dont la seule présidente d'un comité.
 

Les hommes restent majoritaires dans l'Académie royale des sciences.

Eva Mörk, membre du comité Nobel sciences
Or la féminisation influe vraisemblablement sur le choix des lauréats, souligne Olav Njølstad, secrétaire du comité de la paix à Oslo : "il est naturel de penser que les deux vont de pair".

Depuis 2001, tous prix confondus, 27 femmes ont été récompensées (dont les trois nobellisées en 2020, ndlr), plus du double qu'au cours des deux décennies précédentes (11). Même s'il y a de plus en plus de femmes dans les académies, "les hommes restent majoritaires dans l'Académie royale des sciences", remarque Eva Mörk, première femme a avoir siégé au sein du comité pour le prix d'économie en 2011 et membre du comité 2020. "Les comités scientifiques traînent la tradition d'avoir eu plus de professeurs masculins hautement qualifiés jusqu'à aujourd'hui", explique Olav Njølstad. "Ce n'est peut-être qu'au cours des dix/vingt dernières années que cela a commencé à être plus équilibré" au sein du corps professoral, dit-il.

A gauche : Marie Curie première femme à recevoir un prix Nobel et la seule à en recevoir deux dans deux disciplines scientifiques différentes, physique en 1903 et chimie en 1911. Au centre: Selma Lagerlöf, première femme à recevoir le Prix Nobel de littérature en 1909. A droite : Esther Duflo, la plus jeune et la deuxième femme  récompensée par le prix Nobel d'économie en 2019. 
A gauche : Marie Curie première femme à recevoir un prix Nobel et la seule à en recevoir deux dans deux disciplines scientifiques différentes, physique en 1903 et chimie en 1911. Au centre: Selma Lagerlöf, première femme à recevoir le Prix Nobel de littérature en 1909. A droite : Esther Duflo, la plus jeune et la deuxième femme  récompensée par le prix Nobel d'économie en 2019. 
©AP photo
A (re)lire >Esther Duflo : deuxième femme et plus jeune Prix Nobel d'économie
Elu-e-s à vie
Dans des institutions toutes entières dédiées au progrès, le processus de féminisation est ralenti par un autre paramètre : dans la plupart des académies dont sont issus les comités, les membres sont élus à vie. "Ils restent en place longtemps, il y a donc un décalage temporel" avec le paysage actuel de la recherche scientifique, souligne Olav Njølstad. Les membres du comité norvégien, eux, sont nommés pour six ans.

S'il a fallu attendre 1948 pour qu'une femme y entre, dans un passé proche, le comité a compté une majorité de femmes. Jusqu'à quatre sur cinq membres entre 2000 et 2018, à tel point que des plaisanteries ont couru sur le besoin de quotas d'hommes.

Si les sciences peuvent avoir l'excuse d'être encore très masculines, pourquoi la littérature reste-t-elle à la traîne ?

Le comité ne compte que deux femmes, deux expertes dont aucune titulaire de plein droit à l'Académie suédoise, depuis le décès de l'écrivaine Kristina Lugn début 2020. "Nous nous efforçons de parvenir à un équilibre entre les sexes", assure Mats Malm, secrétaire du comité. "Lors de la constitution du comité (...) un équilibre parfait n'a pas été possible", reconnaît-il. Première femme devenue secrétaire perpétuelle de l'Académie suédoise, Sara Danius - décédée depuis - avait quitté ses fonctions en 2018 à la suite du scandale qui avait secoué l'institution. 

(Re)lire notre article >Scandale sexuel à l'académie des Nobel : Jean-Claude Arnault condamné pour deux viols en appel

Esther Duflo, prix Nobel d'Economie, invitée du 64' de TV5monde à voir ici > Coronavirus : selon la prix Nobel d'Économie Esther Duflo "si confinement il doit y avoir, il vaut mieux l’anticiper"

A retrouver dans Terriennes :
>La poétesse américaine Louise Glück, prix Nobel de Littérature 2020
>Esther Duflo : deuxième femme et plus jeune Prix Nobel d'économie
>Olga Tokarczuk, prix Nobel de littérature 2018 : une écrivaine hors normes
>Femmes 2018 : Nadia Murad, la Nobel et la bête
>Prix Nobel de la paix : le docteur Denis Mukwege et l'ex-esclave sexuelle yazidie Nadia Murad récompensés
>Janine Séchaud, femme oubliée derrière le prix Nobel suisse de chimie Jacques Dubochet
>Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature 2015
>Prix Nobel ou 'Nobelle' de la paix ?
>La Canadienne Alice Munro prix Nobel de littérature

Et aussi >Nasrin Sotoudeh reçoit le Prix Right Livelihood, prix Nobel de la paix alternatif
>Malala, prix Nobel de la Paix, diplômée à Oxford
>Aminatou Haidar, la "Gandhi du Sahara occidental", prix Nobel alternatif 2019

TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
 Mise à jour 04.10.2021 à 09:15
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/prix-nobel-peu-de-femmes-dans-les-comites-et-donc-peu-de-femmes-laureates-377977

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11 octobre, Journée internationale des filles : privées d'école et travail forcé, la double-peine, femmes , feminisme ,

13 Octobre 2021, 03:54am

Publié par hugo

 11 octobre, Journée internationale des filles : privées d'école et travail forcé, la double-peine
63 millions de filles sont contraintes de travailler dans le monde. Comme cette fillette pakistanaise, âgée de 6 ans, qui ne va pas à l'école. Après avoir travaillé la journée à la briqueterie, elle s'occupe de son petit frère. (Islamabad, Pakistan, octobre 2013). 
63 millions de filles sont contraintes de travailler dans le monde. Comme cette fillette pakistanaise, âgée de 6 ans, qui ne va pas à l'école. Après avoir travaillé la journée à la briqueterie, elle s'occupe de son petit frère. (Islamabad, Pakistan, octobre 2013). 
©AP Photo/Muhammed Muheisen
11 OCT 2021
 Mise à jour 11.10.2021 à 13:23 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Malgré la réouverture récente des écoles dans la plupart des pays, 11,2 millions de filles pourraient ne jamais y retourner, selon l'Unesco. Plus rapidement déscolarisées que les garçons, contraintes de travailler pour subvenir aux besoins de la famille, et invisibilisées dans les décomptes, les filles sont les plus impactées par les conséquences de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid. 
132 millions de filles sont privées d’école, encore aujourd'hui dans le monde.
Depuis le 15 décembre 2011, l’ONU a reconnu officiellement le 11 octobre comme Journée internationale des filles. L’éducation constitue le premier levier pour faire progresser l’égalité de genre et les droits des filles dans le monde. 
 
132 millions de filles privées d'école dans le monde, un chiffre qui a augmenté en raison de la crise sanitaire du Covid et de la hausse de la pauvreté. Ici, une petite fille montre son travail à sa maitresse dans une école située dans une favela de Rio, au Brésil.
132 millions de filles privées d'école dans le monde, un chiffre qui a augmenté en raison de la crise sanitaire du Covid et de la hausse de la pauvreté. Ici, une petite fille montre son travail à sa maitresse dans une école située dans une favela de Rio, au Brésil.
©AP Photo/Silvia Izquierdo
Les filles, premières victimes du travail forcé 
160 millions d'enfants sont actuellement contraint·e·s de travailler soit une augmentation de 8,4 millions de travailleurs ayant moins de 18 ans depuis 2016. Particulièrement affectées par ce fléau, les filles, on estime qu'elles sont 63 millions à travailler, sans qu'on leur donne vraiment le choix.
 
Souvent, ces filles sont victimes de deux ou trois exploitations.

Violaine Gagnet, Plan International France
Que ce soit au champ, à la maison, à l'usine, dans les mines, l’exploitation des filles les prive de leur enfance, de leur potentiel, de leur dignité et de leur éducation. 71% des survivantes d'esclavage moderne sont des femmes et des filles. 4,4 millions de filles sont astreintes au travail domestique informel. Plus d'une fille sur 3 astreinte au travail ne va pas à l'école. 

"Souvent, ces filles sont victimes de deux ou trois exploitations, estime Violaine Gagnet, directrice des programmes au sein de l'ONG Plan International France, Par exemple dans les mines d'or de Geita en Tanzanie, les filles extraient toute la journée des minerais extrêmement toxiques, et donc toxiques et dangereux pour leur santé, et sont aussi victimes d'exploitation sexuelle et d'abus sexuels auprès des hommes qui les entourent".

Astreintes au travail, les filles accumulent du retard scolaire et doivent souvent abandonner l'école. Les tâches dangereuses qu'elles effectuent chaque jour menacent gravement leur santé physique, mentale et sexuelle.

Jane Mrema, de Plan International Tanzanie
L'ONG publie plusieurs témoignages d'adolescentes tanzaniennes, comme celui de Daudi, 17 ans :"Je creusais des tunnels, broyais des pierres ou participais à l’extraction du minerai. Je travaillais vraiment dur, parfois 23 heures d’affilée. Ce n’est pas normal !".  "J’ai rejoint un groupe d’autodéfense pour venger la mort de mon père. J’étais convaincue que c’était la chose à faire. Ces groupes utilisent notre colère, mais n’ont rien à nous offrir. Notre futur n’est pas parmi eux", témoigne de son côté Rosalie, 16 ans.

"Astreintes au travail, les filles accumulent du retard scolaire et doivent souvent abandonner l'école. Les tâches dangereuses qu'elles effectuent chaque jour menacent gravement leur santé physique, mentale et sexuelle : exposition à des substances toxiques, manipulation d’équipements lourds, environnement de travail dangereux... Sur leur lieu de travail, elles restent aussi confrontées à des risques importants de harcèlement, d'abus sexuels et de violences de genre, qui engendrent notamment des grossesses précoces non désirées et des mariages d’enfants", ajoute Jane Mrema, de Plan International Tanzanie, spécialiste de la protection des enfants.
 
Avec la pandémie de coronavirus, les chiffres du travail des enfants devraient empirer, avec les filles en première ligne, comme ici en Inde, dans une exploitation agricole de Jammu (Inde, avril 2020).
Avec la pandémie de coronavirus, les chiffres du travail des enfants devraient empirer, avec les filles en première ligne, comme ici en Inde, dans une exploitation agricole de Jammu (Inde, avril 2020).
©AP Photo/Channi Anand
L'impact Covid
La pandémie de Covid-19 et la hausse du niveau de pauvreté ont des conséquences dévastatrices sur l’exploitation des filles. Selon les chiffres de l'Unicef,  plus de 150 millions d’enfants se sont retrouvés plongés dans l’extrême précarité. Lorsque le niveau de pauvreté augmente de 1 %, le travail des enfants augmente en moyenne de 0,7 % (OIT). Malgré la réouverture récente des écoles dans la plupart des pays, 11,2 millions de filles pourraient ne jamais reprendre le chemin de l’école (Unesco). 

À Yaoundé, 40 % de la population vit avec moins de 1 dollar par jour. Plus de la moitié des filles (57,7 %) âgées de 6 à 11 ans ne vont pas à l’école dans le quartier de la Briqueterie. En 2011, seulement 43 % des filles étaient scolarisées, contre 58 % des garçons. En raison de la pauvreté et du manque d’infrastructures, beaucoup de filles ne vont pas à l’école, n’ont pas accès aux formations professionnelles et sont confrontées au travail des enfants et aux mariages forcés.

Au Cambodge, la traite des filles a presque doublé en 2020 en raison de la pandémie, avec plus de 1 cas détecté tous les 3 jours dans certains villages (ONUDC). Enfermées chez elles en raison de la crise sanitaire, beaucoup de filles se retrouvent contraintes de travailler plus de 10 heures par jour pour aider leur famille. Privées du lieu de protection et d’apprentissage que représente l’école, les filles sont exposées aux risques d’exploitations domestiques et de violences sexuelles dans la sphère familiale. À la maison, on les oblige à effectuer les tâches domestiques comme la cuisine et le ménage. On observe également une recrudescence dramatique de l’exploitation sexuelle en ligne.
 

Le travail des filles : invisible et invisibilisé
Le travail des filles constitue une violation grave de leurs droits fondamentaux (conventions 138 et 182 de l’OIT sur le travail des enfants). 

Souvent astreintes aux tâches domestiques non régulées et informelles, les filles restent largement invisibles parmi les données collectées en la matière. En moyenne, elles y consacrent quotidiennement 40 % de temps supplémentaire que les garçons, soit 160 millions d'heures en plus par an (OIT). Horaires de travail excessifs, absence de jour de repos, salaire de misère ou inexistant façonnent leur quotidien. 

"Ces données issues de l’Organisation Internationale du Travail et de l’alliance 8.7 ne peuvent pas prendre en compte les pires formes d’exploitation des filles, notamment l’esclavage domestique, l’enrôlement dans des groupes armés, l’exploitation sexuelle à des fins commerciales ou encore le travail domestique, faute de chiffres", explique Juliette Bénet, porte-parole de l’ONG Plan International. 
 

Filles, premières exploitées dans les conflits
En contexte d’urgence, en particulier lors de conflits armés, les filles ont 2,5 fois plus de risque d’être déscolarisées que les garçons. Parfois combattantes, souvent esclaves sexuelles, elles demeurent les grandes oubliées des conflits, en dépit des nombreuses tâches qu’elles assument. Elles combattent en première ligne aux côtés des garçons, pillent, servent d’espionnes, d’esclaves sexuelles, de boucliers ou même parfois de bombes humaines. On estime à 250 000, le nombre d’enfants soldats dans le monde, dont environ 40 % de jeunes filles. La plupart de ces enfants sont enrôlées sur le continent africain.

Au Soudan du Sud, pays en proie à la guerre et à la famine, seulement 16 % des filles et des femmes âgées de plus de 15 ans savent lire et écrire. 39 % des filles qui ne vont pas à l’école déclarent ne pas pouvoir se le permettre. 

Parfois, le chemin de l'école pour les filles s'arrête tout simplement sur décision des autorités, comme le montre la triste actualité en Afghanistan. Les écoles secondaires restent fermées pour les filles. Mi-septembre, les collèges et lycées afghans ont rouvert, mais seulement pour les garçons. Le gouvernement taliban assurait alors que les filles suivraient "aussi vite que possible", mais qu'il fallait d'abord leur garantir un "environnement éducatif sûr", en accord avec l'interprétation stricte par les talibans de la charia qui prévoit la non-mixité des classes.

En 2014, Boko Haram enlevait 270 lycéennes à Chibok au Nigéria. Le groupe terroriste s’était alors attaqué aux écoles et aux filles, en les kidnappant, en les tuant, en les mutilant, en leur faisant subir des violences sexuelles, en les exploitant, en les enrôlant dans des groupes armés et en leur faisant commettre des attaques-suicides. Depuis, 2 000 autres enfants ont été kidnappé·e·s dans la région et 1,4 million d’enfants ont été déplacé·e·s. 
 
Les "filles de Chibok", enlevées par Boko Haram, ici après leur libération, et après une rencontre avec le président du Nigéria, Muhammadu Buhari, devant le Palais présidentiel à Abuja, le 28 mars 2018.  
Les "filles de Chibok", enlevées par Boko Haram, ici après leur libération, et après une rencontre avec le président du Nigéria, Muhammadu Buhari, devant le Palais présidentiel à Abuja, le 28 mars 2018.  
©AP Photo/Azeez Akunleyan
 
(Re)lire nos articles :
►Hauwa, ancienne prisonnière de Boko Haram : fragile, mais debout
►Nigeria : les filles de Chibok, réduites à une monnaie d'échange par Boko Haram
►Le calvaire d'Assiatou, 14 ans, détenue par Boko Haram
►Nigeria : femmes et fillettes, les nouvelles munitions de Boko Haram
"Libérons leur #potentiELLE"
Comme chaque année, à l'occasion du 11 octobre, l'organisation Plan International se mobilise et tire la sonnette d'alarme. Une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux avec le mot dièse "libérons leur #potentiELLE".  

 
A lire aussi dans Terriennes :

►Gogo, écolière à 94 ans pour encourager les filles à faire des études
►Au Kenya, les filles boxent pour mettre KO la discrimination et les violences de genre
►En Iran, des filles disparaissent de la couverture d'un livre de maths
►Au Liban, les filles premières victimes de la crise sanitaire du Covid-19
►Journée internationale des filles : naître fille, la malédiction qui perdure
►Education des filles en Afrique francophone : discrimination, violences de genre et mariages précoces, ces freins qui perdurent
►​Tchad : l'éducation des filles, un travail à poursuivre


https://information.tv5monde.com/terriennes/11-octobre-journee-internationale-des-filles-privees-d-ecole-et-travail-force-la-double

11 octobre, Journée internationale des filles : privées d'école et travail forcé, la double-peine (tv5monde.com)

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Quand les livres pour enfants ouvrent le champ des possibles , femmes, feministes

13 Octobre 2021, 03:48am

Publié par hugo

 Quand les livres pour enfants ouvrent le champ des possibles
 
Une chronique d'Emmanuelle Devuyst pour Les Grenades
 Publié le mardi 12 octobre 2021 à 07h57
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Cet article est le résumé d'un mémoire, ce travail de recherche universitaire est publié en partenariat avec le master Genre.


Le féminisme, c’est de ne pas croire au prince charmant.

Jules Renard

Les articles sur le genre sont de plus en plus nombreux dans la presse avec en filigrane la sempiternelle question de savoir comment faire cesser les inégalités constatées. Une piste de réponse, parmi tant d’autres, pourrait se trouver dans les livres pour enfants, ces albums colorés qui racontent le plus souvent des histoires douces ou drôles avec des personnages attachants. Surprenant ? Pas tellement quand on observe les modèles proposés aux enfants dans ce cadre, des modèles porteurs de représentations genrées qui leur apprennent ce qui est attendu d’eux par la société dans laquelle ils grandissent.

Sexiste la littérature de jeunesse ?
L’étude des représentations du masculin et du féminin dans les albums de jeunesse aboutit au constat récurrent de la supériorité du masculin. Les personnages masculins sont plus nombreux et plus fréquemment les héros des livres, ils portent des symboles associés à l’autorité ou au savoir comme une cravate, des lunettes ou un journal, là où les personnages féminins se limitent souvent à un rôle maternel et à des attributs réducteurs comme le tablier. Autant d’éléments qui contribuent à modeler la pensée enfantine dans le sens des normes de genre patriarcales et confortent la domination masculine.

Du fait de son statut particulier dans la vie des enfants, le livre joue un rôle important de transmission des normes de genre. D’autant plus puissant qu’il est confirmé par l’entourage, l’école, les vêtements, les jouets, les dessins animés, les publicités… qui forment un système omniprésent sur base duquel les enfants vont construire leur identité sexuée et appréhender la hiérarchie entre les sexes.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Les stéréotypes sexistes interdisent et prescrivent, explicitement et plus souvent implicitement, ils assignent à des rôles différenciés dès le plus jeune âge. Ces stéréotypes induisent des conséquences discriminantes réelles sur l’orientation, scolaire et professionnelle, et plus globalement dans les sphères familiale, personnelle et professionnelle. Comment se rêver pompière ou cosmonaute si cette figure n’apparait jamais au féminin, comment se penser homme au foyer ou puériculteur si ces rôles ne sont jamais conjugués au masculin ? Comment imaginer le juste partage des responsabilités parentales si celui-ci n’est pas représenté ? Comment autoriser un garçon à pleurer et une fille à s’affirmer quand ces attitudes sont connotées négativement ?

Les livres, en tant que support aux histoires, sont un outil formidable

Ces différences socialement construites entre les sexes sont à ce point omniprésentes qu’elles sont perçues comme naturalisées et innées. Observez les vêtements, pratiques et foncés pour les uns, délicats et colorés pour les autres ; les jouets favorisant d’un côté les jeux physiques ou l’imitation de professions martiales et de l’autre la dextérité fine et les tâches ménagères ou de soin ; le matériel scolaire – cartables Spider Man et Cars ou Reine des Neiges ; les déguisements – princesse ou chevalier ; les descriptifs des stages de vacances ; les personnages de dessins animés…

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Un enfant n’apprend pas la même chose en jouant au football déguisé en policier qu’en berçant une poupée dans une robe de fée. Sachant qu’un bébé est genré avant même sa naissance puisque l’attendent une chambre, des bodys, hochets, poussette et doudou colorés en fonction de son sexe, c’est tout sauf anodin.

S’il est difficile d’évaluer précisément la manière dont les enfants reçoivent et perçoivent les albums qui leurs sont lus, l’impact des stéréotypes de genre est démontré, ils influencent les comportements, les projections et la confiance en soi. Les livres sont une manière de dire et de lire le monde, d’autant plus fort qu’ils sont associés à un contexte affectif, l’histoire du soir dans les bras de papa ou de maman, ou d’autorité, à l’école ou dans une bibliothèque, qui en légitime le contenu.

Au regard de la réalité, la majorité des albums actuels sont pauvres, ils manquent furieusement à la fois de réalisme et d’imagination, un comble pour des livres. Ils parviennent à décrire une société plus sexiste encore que la nôtre ne l’est à travers des personnages féminins essentiellement mères ou cantonnés à quelques professions stéréotypées et socialement déconsidérées, qui prennent soin des enfants à domicile tandis que les pères, souvent représentés dans des fonctions valorisées, jouent avec leur progéniture, de préférence à l’extérieur. Les héroïnes des albums sont deux fois moins présentes que leur équivalent masculin et on s’étonne que les petites filles aient intégré la dévalorisation féminine dès l’âge de 6 ans et qu’une fois adulte, elles doutent d’elles et souffrent davantage du syndrome de l’imposteur ?

►►► A lire : Comment protéger ses enfants des clichés sexistes ?

Quels livres pour une société égalitaire et inclusive ?
En littérature de jeunesse, ce sont le plus souvent des adultes qui choisissent et racontent les livres aux enfants, ils portent donc une réelle responsabilité en la matière. A ce titre, il serait probablement pertinent d’envisager l’information et la sensibilisation des parents, la formation des professionnel·les de l’enfance et de l’enseignement ainsi que la responsabilisation des professionnel·les du livre. C’est leur rôle de veiller à ce que les enfants aient à disposition des modèles variés et riches, complexes et nuancés, réalistes et utopistes pour qu’ils puissent rêver et se projeter dans des personnages enthousiasmants, une société égalitaire et inclusive. Il appartient au secteur de la littérature de jeunesse de traduire les évolutions sociétales et les enjeux de genre dans des albums émancipateurs.

L’idée n’est pas de remplacer une injonction par une autre en prônant systématiquement des figures de filles fortes et de garçons doux, simplement d’élargir les possibles présentés aux enfants, indépendamment de leur sexe, de leur permettre d’être eux-mêmes, libérés des rôles sociaux de sexe. Les livres, en tant que support aux histoires, sont un outil formidable puisque tout y est permis, ce qui existent déjà et aussi ce qu’on aimerait voir advenir. Des personnages comme vous et moi, pluriels : juriste mère de famille, ingénieur en congé parental, enfant handicapée frondeuse, gamin racisé premier de classe, cosmonaute fan de tricot, fillette cheffe de clan …

D’où la nécessité de développer une littérature de jeunesse, sinon féministe, a minima non-sexiste, susceptible d’ouvrir les horizons tant des filles que des garçons et de leur permettre de développer librement leur plein potentiel indépendamment du sexe. S’il n’existe pas de consensus sur les critères de qualification de la littérature de jeunesse non-sexiste, il convient d’évaluer cette caractéristique à l’aune d’une collection, d’un fonds ou d’une bibliothèque.

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Ne censurez par la bibliothèque familiale ou scolaire sous prétexte de stéréotypes mais élargissez-la, faites-y entrer d’autres albums en prêtant attention à cette dimension des histoires. L’objectif poursuivi n’est pas la parité des personnages mais bien une réelle pluralité de rôles, personnalités, compétences, familles, sexualités et professions ainsi que l’articulation de ceux-ci ; il convient de proposer une large diversité de modèles – tant masculins que féminins - relationnels et comportementaux, ainsi que le décloisonnement des rôles sexués.

Il existe de nombreux d’albums qui combinent qualité littéraire et représentations variées du masculin, du féminin et des façons de former un couple ou une famille. Ils ont en commun de ne pas aborder frontalement la question de l’égalité et d’utiliser des stratégies créatives de contournement des stéréotypes sexistes. Ils peuvent être drôles ("Princesse Kevin"), surprenant ("Le meilleur cowboy de l’Ouest"), relire les contes traditionnels ("Princesse Inès"), présenter l’égalité comme un non-sujet ("Leni fait la grande"), illustrer l’absurdité du sexisme ("Les poupées c’est pour les filles"), s’inspirer de personnes célèbres ("La petite fille aux singes"), présenter des personnages particulièrement attachants ("La valise rose") … Ils questionnent, ébranlent de fausses certitudes et ouvrent des horizons infinis.

D’où la nécessité de développer une littérature de jeunesse non-sexiste, susceptible d’ouvrir les horizons tant des filles que des garçons

Ces livres vous les trouverez notamment via des librairies sensibilisées au genre comme Tulitu, certain·es autrices et auteurs souvent cité·es dans des bibliographies non-sexistes disponibles sur le web, vous pourrez aussi les emprunter à la bibliothèque communale de Saint-Josse qui a développé un fonds "bibliothèque en tous genres" qui propose des albums qui prônent l’ouverture et la tolérance, en espérant que ce type de projet se multiplie.

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L’essentiel est de partager le plaisir de lire et de savoir qu’il est toujours possible d’apprendre aux enfants à identifier et déconstruire les stéréotypes, pas uniquement sexistes, rencontrés lors de leurs lectures. Alors lisons, beaucoup, de tout et parlons-en.

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Emmanuelle Devuyst, féministe bruxelloise, est analyste du marché de l’emploi pour les questions de diversité et de discrimination. Juriste de formation initiale, elle est titulaire d’un master de spécialisation en études de genre dans le cadre duquel elle a rédigé un mémoire-stage sur les stéréotypes sexistes en littérature de jeunesse au sein de la bibliothèque communale de Saint-Josse. Ses enfants ont été biberonnés aux albums non-sexistes et tous les prétextes sont bons pour en offrir à leur entourage.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_quand-les-livres-pour-enfants-ouvrent-le-champ-des-possibles?id=10858346

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#DoublePeine : "Je crois que ce serait bien, maintenant, qu'on nous écoute" ,femmes, feminisme,

6 Octobre 2021, 15:21pm

Publié par hugo

 #DoublePeine : "Je crois que ce serait bien, maintenant, qu'on nous écoute"
Publié le 05/10/2021 14:22
Mis à jour le 05/10/2021 14:23
 Durée de la vidéo : 3 min.
Humiliées, culpabilisées... Avec le hashtag #DoublePeine, de nombreuses victimes d'agressions sexuelles dénoncent la façon dont elles ont été reçues dans les commissariats. Voici quelques-uns des nombreux témoignages recueillis.
Article rédigé par

Brut.
France Télévisions
Humiliées, culpabilisées... Avec le hashtag #DoublePeine, de nombreuses victimes d'agressions sexuelles dénoncent la façon dont elles ont été reçues dans les commissariats. Voici quelques-uns des nombreux témoignages recueillis.

Jeudi 30 septembre, l'activiste féministe Anna Toumazoff a reçu un témoignage qui l'a laissée sans voix. "C'est une jeune fille de 19 ans qui a été violée et qui, directement, a voulu aller porter plainte auprès du commissariat central de Montpellier et qui a été reçue par une policière qui lui a demandé si elle avait joui, si elle avait eu du plaisir, des choses assez compliquées", rapporte-t-elle. Anna décide alors de partager le témoignage sur les réseaux sociaux et en reçoit des centaines d'autres dans la foulée.

#DoublePeine, un hashtag pour dénoncer
Anna Toumazoff a lancé le hashtag #DoublePeine pour dénoncer le mauvais accueil des victimes d'agressions sexuelles dans les commissariats. "J'ai vu, au travers de différentes affaires que j'ai pu porter, que ce soit Uber, Sciences Porcs ou maintenant Double Peine, on n'est pas reçues, on n'est pas écoutées et on n'est pas considérées. Parce que c'est comme s'il y avait une espèce de rivalité entre la société civile et la société politique, et ce n'est pas censé être le cas", regrette l'activiste. Le préfet de l'Hérault a condamné ces "propos diffamatoires".

... et pour faire bouger les choses ?
Avec #DoublePeine, Anna espère obtenir plusieurs choses : le respect de l'article 15.3 du Code de procédure pénale. Ce dernier impose aux officiers et agents de police de recevoir les plaintes déposées par les victimes d'infractions à la loi pénale, y compris lorsque ces plaintes sont déposées dans un service ou une unité de police judiciaire territorialement incompétents. Puis, elle demande à ce qu'un milliard d'euros soit alloué à la lutte contre les violences sexistes. Aussi, Anna appelle à ce qu'il y ait davantage de contrôles, comme c'est le cas dans l'Éducation nationale, "qu'il y ait des contrôles avec des victimes mystères dans les commissariats, qu'on voit vraiment, de façon pratique, comment on traite les victimes de violences sexistes et sexuelles dans ces commissariats", précise Anna. Enfin, la jeune activiste imagine la création d'un réseau d'accompagnatrices "qui sont formées spécialement pour ça, dans les cas de dépôt de plainte pour viol et qui peuvent accompagner les victimes."


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https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/video-doublepeine-je-crois-que-ce-serait-bien-maintenant-qu-on-nous-ecoute_4794829.html

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En Afghanistan, les jeunes filles déscolarisées : "Les talibans les empêchent d'aller à l'école", filles, femmes,

3 Octobre 2021, 00:55am

Publié par hugo

 En Afghanistan, les jeunes filles déscolarisées : "Les talibans les empêchent d'aller à l'école"
Dans le pays, la scolarisation reste une préoccupation majeure pour les jeunes filles afghanes. Pour elles, seules les écoles primaires ont rouvert, alors que les talibans répètent à l'envi que l'éducation est une priorité. 

Article rédigé par

Valérie Crova - franceinfo
Radio France
Publié le 29/09/2021 10:27
 Temps de lecture : 2 min.
Dans l'école de filles Zarghona, en Afghanistan, en septembre 2021. (JEREMY TUIL / RADIO FRANCE)
Dans l'école de filles Zarghona, en Afghanistan, en septembre 2021. (JEREMY TUIL / RADIO FRANCE)
L'école Zarghona accueillait l'an dernier 8 000 filles. Elles ne sont plus que 2 000 aujourd'hui. Sont autorisées à venir en classe uniquement les plus jeunes, celles qui ont entre 7 et 13 ans. Pour les autres, la directrice explique qu'elle attend la décision des talibans. En Afghanistan, les collèges et lycées pour filles sont toujours fermés conformément à leurs consignes, eux qui veulent imposer la règle de la non-mixité, comme ils l’ont déjà fait dans les universités privées. Les talibans ne cessent de répéter que l'éducation est une priorité, sans toutefois annoncer des mesures claires pour la réouverture des collèges et des lycées pour filles.

"Elles ont beaucoup de rêves, elles veulent travailler, elles veulent étudier"
"Tout le pays s'inquiète de savoir pourquoi ils ne laissent pas revenir les filles à l'école", s'impatiente cette professeure de mathématiques, qui a appris l'anglais à l'université de Kaboul. "Le gouvernement nous dit qu'on doit préparer des classes séparées pour les filles et les garçons. Mais on n'a pas le temps de trouver des enseignants pour toutes les classes. Ma soeur enseignait dans une école pour garçons, mais les femmes n'ont plus la permission d'enseigner aux garçons, déplore-t-elle. Les talibans sont des gens ignorants, ils doivent donner aux filles l'opportunité d'étudier. Elles ont beaucoup de rêves, elles veulent travailler, elles veulent étudier. Mais maintenant, les talibans les empêchent d'aller à l'école."


Dans l'école de filles Zarghona, en Afghanistan, en septembre 2021. (VALERIE CROVA / RADIO FRANCE)
Dans l'école de filles Zarghona, en Afghanistan, en septembre 2021. (VALERIE CROVA / RADIO FRANCE)
Une préoccupation partagée par cette maman. Elle s'inquiète pour l'avenir de sa fille, totalement désoeuvrée depuis un mois. "Qu'est-ce qu'on peut faire ? Nos enfants ne vont pas à l'école, ma fille n'a pas terminé ses cours au lycée. Elle veut aller à l'université, mais elle ne peut pas", se désole-t-elle. 

La seule chose que le gouvernement nous apporte, c'est que nous n'avons plus d'emploi et que nos enfants ne sont plus scolarisés.

Une mère d'élève à franceinfo.
Durant leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001, la non-mixité imposée par les fondamentalistes sunnites avait empêché la quasi-totalité des filles d'aller à l'école. Après leur départ en 2001, et dans les vingt années qui ont suivi, le taux d'alphabétisation des femmes, qui composent la moitié de la population afghane, a pratiquement doublé, les rendant plus libres et plus indépendantes. Aujourd'hui, les femmes afghanes sont suspendues au bon vouloir des talibans.

Dans une école de filles en Afghanistan, écoutez le reportage de Valérie Crova et Jérémy Tuil
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https://www.francetvinfo.fr/monde/moyen-orient/en-afghanistan-les-jeunes-filles-descolarisees-les-talibans-les-empechent-d-aller-a-l-ecole_4788395.html

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Une députée britannique dénonce les inégalités des nouvelles mères au travail

1 Octobre 2021, 00:43am

Publié par hugo

 Une députée britannique dénonce les inégalités des nouvelles mères au travail
Publié le 27/09/2021 16:07
 Durée de la vidéo : 3 min.
Venue avec son bébé au Parlement britannique, la députée Stella Creasy a pris la parole pour évoquer son congé maternité et dénoncer les différences de traitement que les nouvelles mères peuvent rencontrer au travail.
Article rédigé par

Brut.
France Télévisions
Venue avec son bébé au Parlement britannique, la députée Stella Creasy a pris la parole pour évoquer son congé maternité et dénoncer les différences de traitement que les nouvelles mères peuvent rencontrer au travail.

"L'Autorité indépendante des normes parlementaires a refusé de financer correctement mon congé maternité au motif que les gens devaient pouvoir s'exprimer à la Chambre. Pourtant, aujourd'hui, afin de parler, j'ai dû abandonner mon vote par procuration sous peine d'être rappelée à l'ordre par l'Autorité de la Chambre pour avoir pris la parole ici. Ce qui fait du Parlement l'un des rares lieux de travail du pays dans lequel une nouvelle mère qui revient au travail pour une journée est blâmée au lieu d'être soutenue." À 44 ans et mère de deux enfants, la députée Stella Creasy a pris la parole au Parlement britannique pour dénoncer les différences de traitement entre les ministres et les députées sur le congé maternité.

Depuis début 2021, les ministres bénéficient d'un congé maternité de six mois avec un salaire plein, ce qui n'est pas le cas pour les députées. 


https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/video-une-deputee-britannique-denonce-les-inegalites-des-nouvelles-meres-au-travail_4786071.html

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Egalité hommes-femmes : l'Islande à l'avant-garde ,

1 Octobre 2021, 00:32am

Publié par hugo

 Egalité hommes-femmes : l'Islande à l'avant-garde
écouter (3min)

Le monde est à nous
Isabelle Labeyrie
Du lundi au vendredi à 6h53 et 8h24

s'abonner
Faux espoir : l'Islande n'est pas devenue le premier pays en Europe à se doter d'un parlement majoritairement féminin. Mais l'île reste à l'avant-garde de l'égalité hommes-femmes.

Article rédigé par

Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié le 27/09/2021 13:35
 Temps de lecture : 3 min.
La Première ministre islandaise Katrin Jakobsdottir après l'annonce des résultats partiels des élections générales du pays à Reykjavik(Islande),  le 25 septembre 2021.  (TOM LITTLE / AFP)
La Première ministre islandaise Katrin Jakobsdottir après l'annonce des résultats partiels des élections générales du pays à Reykjavik(Islande),  le 25 septembre 2021.  (TOM LITTLE / AFP)
Pendant quelques heures, le monde entier y a cru : sur les sites des journaux, sur les réseaux sociaux, partout on a vu cette photo de la première ministre islandaise, avec son nez retroussé et ses faux air de Bjork. Elle sort d'un isoloir, écharpe autour du cou, elle a les deux poings bien serrés en mode "yes ! On a gagné !" 


Il y a 63 sièges au parlement islandais. Selon les projections des résultats, 33 devaient être occupés par des députées, ce qui représentait 52,3% de l'assemblée. Bien plus que n'importe quel pays européen. Car à ce jour, aucun n'a plus de femmes que d'hommes dans sa représentation nationale. Sauf qu'après recomptage (on vous épargne les détails du complexe système électoral islandais), trois femmes ont perdu leur siège. De 52% la statistique est aussi sec redescendue à 47,6%. La minuscule île nordique et ses 371 000 habitants sont passé à un cheveu d'écrire une page d'histoire.

Au Rwanda, 61% de députées
D'autant que d'autres pays font largement mieux. Pour les trouver il faut aller loin, très loin du continent européen. Le Rwanda, qu'on cite en exemple depuis 15 ans, a aujourd'hui un parlement composé à 61% de femmes. Personne n'a jamais réussi à faire aussi bien.

À Cuba c'est 53%, au Nicaragua 51%. Tandis que le Mexique et les Émirats arabes unis affichent eux une stricte parité hommes-femmes, 50-50, selon des données de l'Union interparlementaire. On pourra se consoler en se disant que l'Islande devient championne d'Europe : elle passe devant la Suède et la Finlande, qui font toujours figure de bons élèves du classement avec respectivement 47% et 46% de femmes dans leur parlement.


Mais désormais personne en Europe ne fait mieux que les Islandais. Qui n'ont même pas imposé de quotas pour arriver à ce résultat.

La première cheffe d'État élue au monde
Car l'île a toujours été à l'avant-garde en matière des droits des femmes. En octobre 1975, elle a été le théâtre d'une grande grève féminine inédite pour de meilleurs salaires et une plus grande place dans la société. Elle a aussi été la première nation à élire une femme chef de l'État, c'était en 1980. Depuis douze ans, elle est systématiquement en tête du classement sur l'égalité hommes-femmes établi par le Forum économique mondial. Dans les entreprises de plus de 25 salariés, une loi instaurée en 2018 inverse la charge de la preuve : ce n'est plus aux femmes de démontrer elle-mêmes qu'elles sont victimes d'une discrimination salariale, c'est à l'employeur de prouver que si une femme est moins payée qu'un homme à poste égal, ça n'a rien à voir avec le genre.

Une initiative qui a aussi permis à la coalition gouvernementale d'emporter 37 sièges sur 63 et de se renforcer par rapport au Parlement sortant. Une loi dont l'Union européenne, quant à elle, ferait bien de s'inspirer pour ne pas rester à la traîne.


https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/egalite-hommes-femmes-l-islande-a-l-avant-garde_4769473.html

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"Nous sommes un des pays les plus égalitaires au monde", affirme la Première ministre islandaise au magazine "Nous, les Européens"

1 Octobre 2021, 00:28am

Publié par hugo

 "Nous sommes un des pays les plus égalitaires au monde", affirme la Première ministre islandaise au magazine "Nous, les Européens"
Publié le 26/09/2021 12:29
Mis à jour le 27/09/2021 10:10
 Durée de la vidéo : 2 min.
VIDEO. "Nous sommes un des pays les plus égalitaires au monde", affirme la Première ministre islandaise au magazine "Nous, les Européens"
Article rédigé par

France 3
France Télévisions

Nous, les Européens
Édition du dimanche 26 septembre 2021
Katrín Jakobsdóttir, Première ministre de la République d’Islande, estime que la principale raison de la capacité d’innovation de son pays réside dans son système éducatif, son investissement dans la recherche et à l’égalité entre ses habitants... Extrait du magazine "Nous, les Européens" diffusé dimanche 26 septembre 2021 à 10h40 sur France 3.

La coalition gauche-droite au pouvoir en Islande va garder sa majorité au terme des élections législatives qui se sont tenues samedi 26 septembre 2021, mais la place du mouvement de gauche écologiste de la Première ministre Katrín Jakobsdóttir ressort fragilisée par rapport à ses deux alliés de droite.

Elle avait répondu aux questions de la journaliste Eléonore Gay dans le magazine "Nous, les Européens" (replay) consacré à la "Terre de glace", devenue le premier pays au monde à bénéficier d’une énergie 100% renouvelable, grâce à l’utilisation de ses ressources naturelles (géothermie, hydraulique…), et qui vise la neutralité carbone en 2040, dix ans avant l’Union européenne…

Eléonore Gay : Pensez-vous que toutes ces innovations sont liées à un état d’esprit particulier en Islande ? On dit que vous êtes un pays pionnier dans beaucoup de domaines…

Katrín Jakobsdóttir : Je pense que nous sommes comme les autres, mais ce qui est important ici en Islande, c’est que nous avons un bon système éducatif. On investit dans la recherche fondamentale et la recherche appliquée, dans les secteurs innovants. Et investir dans un tel système, de l’éducation jusqu’à la recherche, est vraiment l’explication principale.

E. G. : Numéro un pour l’égalité entre les hommes et les femmes, pour l’électricité durable ; numéro deux pour les voitures électriques… Beaucoup de places sur le podium pour un tout petit pays…

K. J. : "Oui, et je pourrais ajouter d’autres exemples, comme l’égalité de revenus. On se débrouille pas mal par rapport à la moyenne de l’OCDE. Et je crois que tout cela se tient. Comme on est un tout petit pays, on a tous le sentiment d’être partie prenante dans la construction de la société. Je pense que c’est une des raisons qui expliquent pourquoi nous sommes aussi égalitaires, même si j’aimerais qu’on le soit encore plus. Nous sommes un des pays les plus égalitaires au monde. On le sent très fort et on l’a senti encore plus avec la pandémie [du coronavirus Covid-19], à quel point nous étions interconnectés. C’est pour cela que je dis qu’être petit peut être un atout pour prendre des décisions rapides. Et cela permet aux habitants de se sentir tous membres de la même communauté. Quand vous faites partie d’une communauté, vous pouvez réaliser de plus grandes choses que lorsque vous êtes seuls."

> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique "Magazines".


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