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Justin Trudeau : sa touchante leçon pour élever des enfants féministes , articles femmes hommes, egalite

3 Juin 2021, 10:30am

Publié par hugo

 Justin Trudeau : sa touchante leçon pour élever des enfants féministes
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Justin Trudeau : sa touchante leçon pour élever des enfants féministes
Justin Trudeau : sa touchante leçon pour élever des enfants féministes
Léa Drouelle 
Par Léa Drouelle
Publié le Jeudi 12 Octobre 2017
Dans une tribune de "Marie-Claire", le Premier ministre canadien Justin Trudeau livre un récit touchant sur l'éducation de ses enfants. Plus largement, il donne sa vision du féminisme dans le monde en 2017 et son combat pour accéder à une égalité hommes-femmes.
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Comment élever ses enfants en 2017 tout en leur inculquant des valeurs féministes ? C'est à cette épineuse mais passionnante question que le Premier ministre canadien Justin Trudeau a brillamment répondu dans une tribune parue dans l'édition américaine du magazine Marie-Claire. Il faut dire que le dirigeant canadien sait de quoi il parle : père de trois enfants (Hadrien 3 ans, Ella-Grace, 8 ans et Xavier, 9 ans), il veille, avec son épouse Sophie Trudeau, à élever sa progéniture en lui apprenant le respect et les valeurs des égalités entre hommes et femmes.


Pour illustrer ses aspirations et ses préoccupations en tant que père de famille, le Premier ministre parle de sa fille Ella-Grace, expliquant comment sa femme et lui estiment l'aider du mieux possible à affronter les épreuves de la vie et l'encourager à faire valoir sa voix en tant que femme, au même titre que les hommes. "J'adore Ella, et je m'inquiète qu'elle rencontre les obstacles d'inégalités auxquels les femmes et les filles doivent faire face chaque jour. C'est inacceptable pour moi de penser que ma fille, si brillante et altruiste, grandira dans un monde où, malgré toutes ses qualités, il y aura toujours des gens qui ne la prendront pas au sérieux, simplement à cause de son sexe", déplore-t-il.


"Le féminisme n'est pas seulement la croyance que les hommes et les femmes sont égaux"
Dans sa tribune, Justin Trudeau soulève un débat important : comment éviter de tomber dans les stéréotypes de genre quand on élève une fille, mais aussi des garçons ? À cette question, il répond : "Nos fils ont le pouvoir et le devoir de changer notre culture du sexisme. Je veux que mes fils Xavier et Hadrien -quand ils seront un peu plus âgés- puissent le comprendre profondément. Je veux qu'ils échappent à la pression d'appartenir au genre masculin, qui est si préjudiciable pour eux et pour les autres. Je veux qu'ils soient libres de se sentir eux-mêmes et d'être féministes. Je veux aussi qu'ils défendent ce qui est juste et qu'ils puissent se regarder dans une glace avec fierté".

Des préceptes que le dirigeant canadien entend également appliquer pour son pays : "Le féminisme n'est pas seulement la croyance que les hommes et les femmes sont égaux. C'est la connaissance que lorsque nous sommes tous égaux, nous sommes tous plus libres. C'est la conviction inébranlable que tous les gens ont les mêmes droits et libertés- que mes droits sont vos droits, et ce n'est que lorsque vos droits sont pleinement protégés que les miens le sont aussi", clame le premier ministre canadien, qui ajoute être fier de son équipe qui travaille chaque jour pour construire un pays et un monde meilleur.

"Ce monde n'existe pas encore. Mais il peut être construit par des personnes qui ont un sens aigu de la justice et de l'empathie, qui défendent les droits des autres et qui cherchent des moyens uniques pour créer des communautés plus inclusives. C'est le monde dans lequel nous voulons vivre. C'est le monde dans lequel nous voulons que nos enfants vivent. Pour élever des enfants féministes, il faut reconnaître que nous avons TOUS un rôle à jouer pour construire ce monde. Élever des enfants féministes, c'est honorer leur avenir", affirme le politicien.

Un discours plein de sagesse dont tout le monde- les parents comme les chefs d'état- devrait s'inspirer.

KIDS & CO SOCIÉTÉ CANADA MONDE INÉGALITÉS GENRE NEWS ESSENTIELLES EDUCATION ENFANTS FAMILLE
https://www.terrafemina.com/article/justin-trudeau-sa-touchante-lecon-pour-elever-des-enfants-feministes_a335932/1

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Monique Dental : “Pékin c’était un événement historique” , femmes, feminisme,

3 Juin 2021, 03:33am

Publié par hugo

Monde
Monique Dental : “Pékin c’était un événement historique”

Monique Dental se définit comme une féministe de longue date. Elle est la créatrice du collectif de pratique et de réflexion Ruptures, rebaptisé aujourd’hui Réseau Féministe Ruptures. À l’approche du Forum Génération Egalité, elle revient sur la Première Conférence de Pékin en 1995 et s’inquiète de la forme et du manque d’ambition de ce nouveau forum.

 

Propos recueillis par Chloé Cohen 50-50 Magazine


https://www.50-50magazine.fr/2021/06/01/monique-dental-pekin-cetait-un-evenement-historique/

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Égalité salariale, de quoi parle-t-on ? , articles femmes hommes,

2 Juin 2021, 09:44am

Publié par hugo

 Égalité salariale, de quoi parle-t-on ?
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Université de Paris
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Avec la participation de Séverine LEMIÈRE, Maîtresse de Conférences,
réseau MAGE - Marché Travail et Genre
Licence
Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)


https://www.youtube.com/watch?v=Ezf9h1lQHqA

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Genre et espace public, le Paris de l’égalité , femmes, feminisme,

1 Juin 2021, 09:38am

Publié par hugo

 31 MAI 2021
Île de France \ Société
Genre et espace public, le Paris de l’égalité
Genre espace public
53% des Parisiens sont des Parisiennes. Pourtant, l’espace public de Paris est majoritairement conçu par et pour les hommes. En mai 2021, la Ville de Paris publie son deuxième guide « Genre et espace public », un manuel de bonnes pratiques qui propose une approche égalitaire et mixte des politiques urbaines. C’est dans le cadre de la publication de ce guide que s’est tenue la conférence « Genre et espace publique » animée par Hélène Bidard, adjointe à la Mairie de Paris en charge de l’égalité femmes/hommes, de la jeunesse et de l’éducation populaire.

L’espace public n’est pas neutre. Il est aménagé selon les enjeux des représentations dominantes de son époque. L’objectif de Genre et espace public est de rendre la ville accessible et adaptée à toutes et tous, notamment à celles qui en sont le plus exclues : les femmes. Aujourd’hui, « la lutte des femmes pour leur place dans l’espace public s’inscrit dans la lignée des combats émancipateurs portés par les féministes », affirme Hélène Bidard. Le droit à la ville, le sentiment de sécurité, l’empowerment et la coveillance figurent comme principaux enjeux de cette démarche.

Le projet « Genre et espace public » aborde 6 thèmes centraux de la lutte contre les inégalités femmes/hommes dans l’espace public : La prise en compte systématique du genre dans les projets d’aménagement, la favorisation de la parole des femmes, le sport, l’esthétique urbaine, la sécurité et le matrimoine. Chaque thème est accompagné de préconisations et d’initiatives pour faire de la ville un espace plus égalitaire.

Prendre en compte le genre de façon systématique dans les projets

Prendre en compte le genre dans les projets d’aménagement est une étape primordiale pour créer la mixité. Les urbanistes intègrent peu, voire pas le genre dans la construction de la ville. Ainsi, l’accès à l’espace public est inégal entre les hommes et les femmes. Comment y remédier ? La Mairie de Paris prévoit plusieurs initiatives.

En 2015, la Mairie de Paris lance le projet « Réinventons nos places ! ». Pour la première fois, un projet qui prend en compte le genre dans l’aménagement de 7 places majeures de Paris voit le jour. De la place de la Bastille à la place d’Italie, les objectifs sont clairs : rééquilibrer l’espace au profit des piéton·nes et des circulations, diversifier les usages de l’espace public, en assurer l’accessibilité à toutes et à tous et améliorer le lien entre chaque place et son environnement proche. Tout cela en prenant en compte le critère du genre.

La Mairie de Paris lance aussi des initiatives pour tacler le problème de l’inégale appropriation de l’espace public dès l’enfance. Dans de nombreux établissements scolaires, les garçons s’approprient jusqu’à 80% de l’espace de la cour de récréation pour jouer au foot. En réponse, le programme Oasis vise à « transformer les cours des écoles et des collèges de Paris en îlots de fraîcheur urbains ». Créer des espaces plus agréables à vivre et mieux partagés par toutes et tous, tel est l’objectif du projet Oasis. Déjà implanté dans trois collèges parisiens, le projet Oasis permet à chaque enfant d’évoluer à sa manière au sein d’un espace inclusif.

Enrichir la concertation en favorisant la parole des femmes

Dominique Poggi, sociologue et fondatrice de l’association À places égales, est spécialiste des marches exploratoires. Celles-ci visent à renforcer la liberté de circuler des femmes dans l’espace public, à sensibiliser les actrices et acteurs de la ville aux questions de l’égalité femmes/hommes et à valoriser l’expertise d’usage quotidien des femmes en les associant au processus décisionnel de la ville. Ces marches sont de plus en plus fréquentes aussi bien à Paris que dans d’autres villes de France. Une autre manière d’intégrer les femmes dans le processus décisionnel de la ville : le projet « Embellir votre quartier ». Grâce aux concertations avec des femmes, notamment à travers des marches exploratoires, le projet a pour but d’adapter les futurs aménagements de quartiers aux usages quotidiens.

Partager les pratiques sportives dans l’espace public

Dans le programme de la Mairie figure aussi des préconisations pour mieux partager les pratiques sportives dans l’espace public. Dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques qui se tiendront à Paris en 2024, la ville souhaite favoriser la pratique du sport par les femmes. Celle-ci est encore trop différenciée entre les femmes et les hommes : chez les adultes, seules 53% des femmes atteignent les recommandations de l’OMS en matière d’activité physiques contre 70% des hommes. Pierre Rabadan, adjoint à la Mairie de Paris en charge du sport et des Jeux olympiques et paralympiques, discute des initiatives adoptées : l’installation des cours Oasis figure sur la feuille de route mais aussi l’augmentation de la visibilité du sport féminin à travers des démarches telles que La Parisienne, Foot’Elles ou Paris Sportives. L’appel à projet Paris sportives vise à proposer des activités sportives régulières pour les femmes dans les city stades de la ville grâce à un budget de plus de 100.000 euros, accordé par la Mairie de Paris

Une esthétique urbaine : quelles préconisations pour la prise en compte du genre ?

Comment l’améliorer l’esthétique urbaine pour qu’elle prenne mieux en compte le genre ? Alors que 60% des étudiant·es en architecture sont des femmes, celles-ci ne représentent que 28% des architectes. Avec l’association MEMO, Anne Labroille lutte contre les inégalités professionnelles de la maîtrise d’œuvre. Ce collectif d’architectes, de paysagistes et d’urbanistes se donne pour mission de promouvoir les femmes maîtres d’œuvre pour plus d’égalité professionnelle. Pour Catherine Guyot, le problème se situe aussi dans l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes architectes. Présidente de Women in Architecture France et secrétaire générale de l’ARVHA, elle promeut elle aussi l’égalité professionnelle dans le secteur de l’architecture.

La sécurité des femmes en tout lieu à toute heure

La Maire de Paris se concentre aussi sur la création d’un espace sécurisé pour les femmes « pour un sentiment de sécurité renforcé ». 81% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public. Au sein de la ville, le harcèlement de rue est un frein à la liberté de mouvement des femmes, affirme Céline Dubois, chargée de projet à la Fondation des femmes. En réponse, la programme Stand Up vise à lutter contre le harcèlement de rue en valorisant le rôle des témoins grâce à un programme de formation et de sensibilisation. Les espaces publics plus restreints sont aussi propice au harcèlement. 87% des usagères de la RATP sont touchées par le harcèlement dans les transports publics. Manon Marguerit travaille sur la mise en place d’un plan qui forme des salarié·es et des usager·es à la lutte contre le harcèlement.  Les forces de l’ordre doivent aussi d’adapter aux enjeux liés à l’insécurité des femmes. Une nouvelle police municipale destinée à intervenir en situation de harcèlement de rue et d’agression est en cours de création. Pour Nicolas Nordman, la spécificité de cette police est qu’elle est hyper formée au harcèlement sexiste et sexuelle. Dans un contexte de lutte contre les violences policières, ces policier·es sont aussi formés à l’exemplarité dans leur comportement

De l’importance de rendre visibles les femmes dans la ville

Inclure les femmes dans la ville implique aussi de valoriser le matrimoine. Il s’agit de rendre visible la présence des femmes dans la ville. Pour Laurence Patrice, la dénomination des rues est primordiale pour créer des role models pour les parisiennes. Aujourd’hui, seulement 2% des rues françaises portent des noms de femmes. La Mairie de Paris tend vers une mémoire collective plus égalitaire. La présence de rôle models pour les jeunes générations est aussi primordiale dans le domaine de l’art. Notre patrimoine culturel et artistique est composé à 90% d’œuvres d’hommes. Mais les femmes ne sont pas que des muses ! Cette année se tient la 7ème édition des Journées du Matrimoine. Pour Marie Guerini, cet évènement vise à « rendre à nouveau visibles les œuvres créées par les femmes qui nous ont précédé·es et réhabiliter les créatrices du passé ».

Ilana Amarsy 50-50 Magazine

Le guide Genre et Espace public

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Étiquettes : Politique Genre Ile-de-France


https://www.50-50magazine.fr/2021/05/31/paris-genre-et-espace-public/

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Chronique méditative d’une agitatrice: Ecriture inclusive, un peu de cohérence Mr Blanquer !,

1 Juin 2021, 08:50am

Publié par hugo

 28 MAI 2021
France \ Société
Chronique méditative d’une agitatrice: Ecriture inclusive, un peu de cohérence Mr Blanquer !

Monsieur le ministre,

Votre circulaire du 5 mai dernier, intitulée Règles de féminisation dans les actes administratifs du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et les pratiques d’enseignement, m’a inquiétée. Depuis près de dix ans, je sensibilise des publics à l’éducation non sexiste. Or, parmi les lieux de reproduction du sexisme, certaines pratiques langagières usuelles occupent une place forte que vous semblez défendre à tout prix.

L’écriture inclusive (ou égalitaire ou non discriminatoire) est un exercice d’examen critique, de réappropriation et de renouvellement des usages de notre langue. Elle propose des alternatives aux pratiques non inclusives, dont celles invisibilisant ou infériorisant le féminin. Comme le masculin générique, qui dissout le féminin. Ou la règle de l’accord au masculin, qui enseigne un principe de domination masculine à nos enfants. Aucune petite fille n’y échappe. Aucun petit garçon non plus. Car chaque élève aura entendu et appris (sous peine de sanction) que « le masculin l’emporte sur le féminin ». Ces règles sont transmises le plus souvent sans information ni sur l’évolution de notre langue ni sur les usages ou reformulations pratiquées (1) dans d’autres pays francophones (2). Elles paraissent immuables. Alors que c’est une entreprise unificatrice et misogyne qui a systématisé ces usages, en écartant d’autres pratiques qui existaient simultanément au 16ème siècle (3)

Dans la perspective du projet de construction de l’égalité des sexes dès l’école que vous rappelez, plusieurs de vos propos me laissent perplexe :

Puisque « l’apprentissage et la maîtrise de la langue française, au cœur des missions de l’École contribuent en effet à lutter contre les stéréotypes », il me semble que l’œuvre d’harmonisation par la masculinisation de notre langue, entreprise au 17ème siècle, devrait être enseignée à l’école. La connaissance de l’ancien accord de proximité (l’accord avec le nom le plus proche) serait par exemple une alternative égalitaire tout à fait intéressante à l’accord au masculin (qui me dérange) ou au point médian (qui vous dérange).

En confondant volontairement « l’écriture inclusive » (qui poursuit des principes) et « le point médian » (qui est un usage possible), vous décrédibilisez vos propres pratiques langagières inclusives (oui, oui, vous en avez).

Lorsque vous confortez l’accord au masculin ou le masculin dit « générique », votre défense de l’intelligibilité de la langue ne tient pas non plus. A titre personnel, je me demande souvent, en croisant un masculin pluriel, si les femmes sont concernées… Par ailleurs, rappelons que la déclaration dite « universelle » « des droits de l’homme est du citoyen » excluait les femmes. Lorsque le référent est masculin, ni l’inclusion ni l’intelligibilité ne sont donc au rendez-vous.

Vous qualifiez l’écriture inclusive de « contre-productive » pour l’égalité des sexes. D’abord, merci infiniment pour ce conseil qui nous aiderait presque à définir notre stratégie… Ensuite, votre recours à l’objection habituelle de la hiérarchie des luttes tente de balayer nos arguments ou de monter les mouvements pro-égalité les uns contre les autres. Mais vous n’y changerez rien : nous n’aurons ni un avis unique, ni des pratiques homogènes, ni les mêmes priorités, parce que nous usons de moyens pluriels dans la poursuite d’un but commun : obtenir des libertés et des valeurs égales.

Vous justifiez votre rejet de l’écriture inclusive (qui, finissez-vous par le préciser, vise la réforme de la graphie) par sa « violence ». Comme vous y allez, à parler de violence, d’injonction, de brutalité, d’arbitraire et de non concertation, tout en vous opposant, par un texte unilatéral, à de nouvelles pratiques langagières dans votre ministère (c’est-à-dire visant toute la jeune génération !). Elles visent pourtant, pacifiquement, à favoriser, de manière créative, libre, discutée et plurielle, des pratiques d’écriture plus égalitaires. Quand chaque petite fille apprend que le masculin l’emporte sur le féminin , avec toute la symbolique d’une tournure qui, même déguisée en « l’accord se fait au masculin », dit au final la même chose, quelle pratique est la plus violente ? Vos arguments et votre courroux suggèrent que, pour préserver des règles objectivement injustes mais acceptables selon vous, vous visez le rejet de l’écriture inclusive dans son ensemble et ses principes (4). Car la remise en cause du masculin qui l’emporte semble vous gêner plus que tout. Mais comment consentir facilement, pour une partie d’entre nous, à bousculer un principe qui a façonné nos identités depuis si longtemps ?

Dans « la promotion et l’usage de la féminisation de certains termes, notamment les fonctions », il manque la masculinisation d’autres termes si le but est la mixité des métiers. Car des activités sont éternellement associées aux femmes, par ex. les assistantes maternelles, dont l’appellation pose un sérieux problème d’« intelligibilité de la langue », puisqu’elle énonce le prolongement d’un rôle maternel, écartant d’office la construction d’une masculinité du soin et les hommes.

Enfin, que redoutez-vous au juste, lorsque vous insinuez que l’écriture inclusive est une « instrumentalisation » ?

Je tiens en tout cas à vous rassurer : nous n’avons pas proposé, nous, une règle générale et imposable à toutes et à tous du « féminin qui l’emporte » (5). Car nous visons l’égalité, non la suprématie d’une catégorie sexuée. Toutefois, si vous avancez de bonne foi dans cette direction, alors nous pourrons nous accorder… et qualifier d’écriture inclusive tous les usages langagiers librement choisis qui portent le masculin, le féminin, les hommes et les femmes au même niveau de valeur et de visibilité. Et donc qualifier de discriminatoire, d’excluante ou d’inégalitaire toute pratique contraire, comme l’accord au masculin ou le masculin générique. Car le masculin, comme il l’indique de façon très intelligible, n’est pas neutre : il est masculin.

Pour accompagner vos efforts et augmenter l’intelligibilité de votre propos, voici des suggestions de réécriture d’extraits de votre texte. J’ai aussi souligné les pratiques inclusives que vous maîtrisez manifestement déjà. Vous êtes à la moitié du chemin, Monsieur le Ministre. Persévérez.

Vos pratiques rédactionnelles sont-elles inclusives ?

Ce que vous semblez déjà pratiquer :

Dire les hommes et les femmes au masculin comme au féminin dans les fonctions : « Recteurs et rectrices d’académie », « directeurs et directrices de l’administration centrale ».

Utiliser un terme épicène, donc neutre : « aux personnels du ministère » et « l’ensemble des personnels ». L’usage choisi « personnels » permet en outre d’inclure les personnes, minoritaires mais existantes, qui ne se définiraient ni hommes ni femmes, ce qui est encore plus inclusif.

Ce qui est encore exprimé de façon problématique dans votre texte :

Le masculin générique « les promoteurs de l’écriture inclusive » : L’usage du masculin pluriel est inintelligible car il fait planer une doute (la citation suggère-t-elle que seuls des hommes feraient actuellement la promotion de cette écriture ?), en plus d’être inégalitaire (il affirme une suprématie des hommes sur les femmes). Proposition : ajouter « et promotrices ».

L’incohérence de l’écriture « Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel » avec vos propres consignes. Proposition : montrer l’exemple en appliquant la féminisation prescrite dans votre circulaire, donc écrire « perpétuelle ».

L’incohérence de « tous les élèves » et « tous nos élèves ». Proposition : remplacer par « l’ensemble des élèves », ou « chaque élève », ou « l’ensemble de nos élèves ».

Votre usage des accords au masculin est incohérent avec « L’égalité entre les filles et les garçons, prélude de l’égalité entre les femmes et les hommes, doit être construite, promue et garanti par l’École de la République ». Proposition 1 : remplacement de « enfants confrontés à des situations… » par « enfants vivant des situations… ». Proposition 2 : remplacement de « élèves présentant des troubles d’apprentissage accueillis… » par «élèves dont l’accueil est assuré ».)

Vous noterez, M. le ministre, que ces propositions rendent votre propos inclusif, sans toutefois recourir au point médian. Car j’entends votre argument et votre volonté louable de ne pas ajouter de gêne dans la lecture à des personnes en difficulté. Toutefois, personnellement, j’utilise régulièrement le point médian, souvent dans des mails, articles ou autres écrits : tout dépend des publics visés. Ce faisant, je me soustrais aisément à une règle grammaticale injuste qui opprime ma catégorie de sexe depuis de longues années. C’est très libérateur… et je m’en ouvre à vous et à votre empathie. Me concernant, ce n’est pas l’école qui m’a engagée dans cette critique, mais j’aurais beaucoup apprécié que pour mes filles, ce fût le cas.

Car la langue est vivante, créative. Elle véhicule des idées et des imaginaires, même par ses règles et usages. A nous de la connaître dans toutes ses dimensions et possibilités. A nous de les utiliser pour exprimer de façon juste ce que nous souhaitons dire et les valeurs que nous portons. L’école peut nous y aider. Il suffirait d’y promouvoir la reformulation, de doubler les mots pour les dire dans les deux genres, d’enseigner l’histoire de la langue et les formes alternatives (dont le point médian ou l’accord de proximité) avec leurs avantages et inconvénients. A l’école, nous pourrions comparer notre langue aux autres, ou les usages des différents pays francophones ou de diverses époques, mais aussi ceux des journalistes, des auteurs et autrices, des activistes de la langue inclusive, de l’Académie Française. Les élèves relèveraient les effets produits par tel usage, comme pour chaque niveau de langage. L’école viserait l’autonomie dans le choix d’un langage adapté au contexte, enseignerait les règles actuelles mais aussi à les situer et les critiquer, permettant leur remise en question si elles sont injustes ou illégitimes.

Si le point médian était enseigné comme une pratique possible, l’esprit critique des élèves et leur sentiment d’avoir prise sur ce qui semble immuable augmenteraient. L’école peut être ouverte, lucide, observatrice des pratiques langagières. Cela signifierait que l’école est envisagée comme un lieu d’émancipation. Ce serait gagner du temps. Car quelle que soit votre force de résistance, M. le ministre, se développeront les pratiques dont le peuple a besoin pour dire ce qu’il a à dire.

Violaine Dutrop 50-50 Magazine

1 Voici un accord de proximité, dont Ronsard n’a jamais été choqué. Il l’utilisait lui-même de temps à autre.

2 Plusieurs pays développent un usage égalitaire de notre langue. La France et son Académie Française ne détiennent pas de titre de propriété sur notre langue, qui reste un instrument relationnel vivant, reflet d’une époque, d’un lieu, d’un voire de plusieurs peuples.

3 Si c’était anodin, pourquoi ne pas le remplacer par un accord au féminin pluriel, juste pour voir ? Rassurez-vous, ce n’est pas ce que nous recherchons.

4 Même si vous le défendez pour les métiers, sauf si le maintien du masculin est plus valorisant… On s’y perd !


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https://www.50-50magazine.fr/2021/05/28/chronique-meditative-dune-agitatrice-ecriture-inclusive-un-peu-de-coherence-mr-blanquer/

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Lancement de la Campagne : #StopTalkingStartFunding , femmes, feminisme, politiques, egalite

25 Mai 2021, 21:40pm

Publié par hugo

 25 MAI 2021
DÉBATS \ Contributions
Lancement de la Campagne : #StopTalkingStartFunding
campagne stop talking
En 2021, il faut de l’argent pour lutter contre les violences basées sur le genre 

Le 30 juin, la France accueillera le Forum Génération Egalité. Les collectifs Générations Féministes et #NousToutes* lancent la campagne mondiale #StopTalkingStartFunding afin que les chef·fe·s d’Etats réuni·e·s lors de ce sommet prennent de véritables engagements financiers pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. 

Un manque criant de financements pour lutter contre les violences 

Cinq ans après la vague #MeToo et de nombreuses mobilisations partout dans le monde, les témoignages continuent de révéler l’ampleur et la nature systémique des violences basées sur le genre. Ces violences touchent particulièrement les personnes subissant des discriminations en raison de leur situation de handicap, de leur situation économique, sociale, administrative, leur origine géographique, leur identité de genre, leur âge, leur couleur de peau, leur orientation sexuelle, leur religion, leur opinion politique. 

Le 11 mai, pour les dix ans de la Convention d’Istanbul, 24 ministres européen·ne·s ont signé une tribune afin de rappeler leur attachement à ce texte historique dans la lutte contre les violences à l’égard des femmes. Le 12 mai, Emmanuel Macron a lancé un appel à la mobilisation internationale « car il nous reste beaucoup à faire, y compris en France ». Ces prises de paroles politiques sont importantes, mais elles ne sont pas suffisantes : en plus de l’action diplomatique, il est urgent que les États du monde entier augmentent de façon durable et significative les moyens financiers alloués à la lutte contre les violences. En tant que pays co-organisateur du Forum Génération Égalité, la France est doublement attendue sur ce sujet, aussi bien sur son action au niveau national qu’à l’international. 

Une campagne d’interpellation mondiale 

campagne stop talking

C’est pourquoi les collectifs Générations Féministes et #NousToutes lancent la campagne #StopTalkingStartFunding.

Elle s’articule autour de deux revendications : dédier à minima 0.1% du produit intérieur brut (PIB) de chaque État à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ; et garantir et faciliter l’accès à la justice pour les victimes. 

Les deux collectifs invitent les citoyen·ne·s à se rendre sur le site internet de la campagne : stoptalkingstartfunding.org pour interpeller les chef·fe·s d’Etat du monde entier. Le message est clair : pour mettre fin aux violences basées sur le genre, il est temps de mettre de l’argent sur la table. En d’autres termes : “Stop Talking, Start Funding” ! 

Rendez-vous le 23 juin pour le Tour du monde féministe 

La campagne culminera du 23 au 24 juin. A une semaine du Forum Génération Egalité se tiendra le Tour du monde féministe : 24h pour mettre fin aux violences. Des féministes de tous les continents s’uniront pour dénoncer l’inaction des États et exiger plus de moyens pour lutter contre les violences basées sur le genre. 

campagne stop talking
Rejoignez #StopTalkingStartFunding, interpellez dès maintenant votre gouvernement via stoptalkingstartfunding.org et rendez-vous le 23 juin et 24 juin !  

*Le Collectif Générations Féministes réunit plus de 50 associations françaises aux identités variées, à travers une approche inclusive, intergénérationnelle et intersectionnelle. Solidaire avec les mouvements féministes dans le monde, le Collectif Générations Féministes se mobilise pour que les politiques publiques adoptent une approche féministe au niveau national et international. 

#NousToutes est un mouvement français de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. En 2019, le collectif a organisé la plus grande mobilisation féministe de l’histoire du pays. Plus de 100 000 personnes ont manifesté contre les violences patriarcales. En 2020, à l’occasion du confinement en France, #NousToutes a formé 100 000 personnes en ligne contre les violences sexuelles. 

Cette campagne a été construite à travers des échanges et consultations avec des réseaux et organisations féministes dans les différentes régions du monde.

#StopTalkinStartFunding

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Étiquettes : Monde Violences Féminisme


https://www.50-50magazine.fr/2021/05/25/lancement-de-la-campagne-stoptalkingstartfunding/

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ÉGALITÉ FEMME-HOMME : LA PROPOSITION DE LOI POUR "ACCÉLÉRER L’ÉGALITÉ ÉCONOMIQUE" ADOPTÉE EN COMMISSION , femmes, feminisme, economie,

25 Mai 2021, 21:38pm

Publié par hugo

 
LA LOI À L'ÉPREUVE DE L'ÉGALITÉ FEMME-HOMME
ÉGALITÉ FEMME-HOMME : LA PROPOSITION DE LOI POUR "ACCÉLÉRER L’ÉGALITÉ ÉCONOMIQUE" ADOPTÉE EN COMMISSION
ACTUALITÉ
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par Ariel Guez, le Mercredi 5 mai 2021 à 09:32, mis à jour le Mercredi 5 mai 2021 à 17:35
Les députés de la commission des affaires sociales ont adopté mercredi 5 mai la proposition de loi visant à "accélérer l'égalité économique et professionnelle" entre les femmes et les hommes. Le texte, qui sera débattu dans l'hémicycle les 11 et 12 mai, prévoit notamment la mise en place de quotas dans les grandes entreprises. 

Sans surprise, les députés de la commission des affaires sociales ont adopté la proposition de loi portée par Marie-Pierre Rixain (LaREM) qui vise à "accélérer l’égalité économique et professionnelle" femme-homme. Un chiffre est venu éclairer les échanges  : "28,5 %, c'est l'écart de revenus entre les femmes et les hommes", a rappelé la rapporteure, élue de l'Essonne. Certains députés ont cependant regretté que tous les sujets liés à cette égalité femme-homme n'aient pu être abordés ce mercredi lors des débats : près de 70 amendements, sur les 372 qui avaient été déposés, ont en effet été considérés comme irrecevables.

La présidente de la commission des affaires sociales. Fadila Khattabi, s'en est expliqué : "Cette proposition de loi n'est pas un texte global sur l'égalité entre les femmes et les hommes. Il n'a donc pas été possible de considérer comme recevables des amendements relatifs à la politique familiale, au temps partiel, ou encore aux modes d'accueil de la petite enfance (...), sujets qui n'ont pas de liens directs avec ce texte". Une situation déplorée notamment par Valérie Six de l'UDI et Perrine Goulet du MoDem. 

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DES QUOTAS DANS LES ENTREPRISES DE PLUS DE 1.000 SALARIÉS, PAS MOINS
La proposition de loi, dont LCP vous dévoilait le contenu le 8 mars dernier, est donc exclusivement consacrée à l'égalité économique et professionnelle. La principale mesure du texte est l'instauration d'un quota dans les entreprises de plus de 1.000 salariés, par la publication obligatoire d'un "indicateur" relatif aux écarts de représentation. "Il faut compter les femmes pour que les femmes comptent", plaide Marie-Pierre Rixain. L'objectif est clair : pas moins de 30 % de femmes aux postes à plus fortes responsabilités. Dans le cas où une entreprise ne respecterait pas la loi, elle risquera une amende pouvant atteindre jusqu'à 1% de sa masse salariale.

Mais l'opposition tique. Si "les bonnes intentions du texte" ont été saluées de part et d'autre de l'échiquier, gauche et droite s'accordent pour dire que la proposition de loi ne va pas assez vite. Car en l'état, si elle était votée en juillet 2021, cette mesure phare ne serait appliquée... que cinq ans plus tard, à l'été 2026. Quant au seuil à 40 %, seconde étape de l'article 7, il ne serait mis en oeuvre que trois ans après, en 2029. Marie-Noëlle Battistel a aussi souligné aussi que davantage d'entreprises pourraient être intégrées au dispositif. La députée socialiste a plaidé pour que toutes celles ayant plus de 250 salariés soient concernées. Annie Chapelier (Agir) voulait elle un seuil à 500 salariés. Et Stéphane Viry (LR) a retiré avant discussion un amendement qui le fixait à 50 salariés. 

ABAISSER CE SEUIL, JE CROIS, FERAIT PESER UNE CHARGE TROP LOURDE SUR LES ENTREPRISES. (
MARIE-PIERRE RIXAIN)

Des demandes qui ont reçu un avis défavorable de Marie-Pierre Rixain, et qui ont été logiquement rejetées. "Le seuil [de 1.000 salariés] est à la fois ambitieux et réaliste. (...) Un effet d'entrainement se fera sur les entreprises de plus petite taille, qui seront amenées à diversifier le recrutement. Abaisser ce seuil, je crois, ferait peser une charge trop lourde sur les entreprises de 250 salariés. Notre objectif à travers ce texte n'est pas de sanctionner", a justifié la rapporteure.

Plus tôt dans la journée, la députée s'était réjouie que l'Assemblée ait ouvert "une nouvelle page dix ans après la loi Copé-Zimmerman." Adopté en 2011, le texte créait pour les sociétés cotées et les entreprises publiques un quota progressif de femmes dans les conseils d'administration et de surveillance.

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Quant à l'existence même de quotas – dont le terme a été critiqué par quelques uns sur les bancs de la droite –, la députée LREM de l'Essonne s'est appuyée, pour les défendre, sur le bilan de la loi Copé-Zimmermann. "Le principe d'objectifs chiffrés est indispensable. Nous avons vu à quel point cela a porté ses fruits." a souligné Marie-Pierre Rixain. Le texte voté il y a dix ans ne traitait que des Conseils d'administration : "Il est temps de passer une nouvelle étape", a-t-elle plaidé en conséquence. 

UNE "ACCÉLÉRATION", MAIS AVEC UN "DÉLAI D'ADAPTATION" POUR LES ENTREPRISES
En revanche, l'opposition a réussi à réduire le délai d'entrée en vigueur de l'article 1er, qui prévoit l’obligation de versement du salaire sur un compte bancaire ou postal dont le salarié est le détenteur ou co‑détenteur. Un renforcement de la loi du 13 juillet 1965 de réforme des régimes matrimoniaux, mais qui, initialement, ne devait entrer en vigueur que deux ans après la publication du texte. Les amendements de Marie-Noëlle Battistel, Stéphane Viry et Annie Chapelier proposant une période d'un an ayant été adoptés. "Le changement de compte bénéficiaire ou la création d’un nouveau compte bancaire ou postal peuvent en effet s’effectuer en quelques jours. Il n'est donc pas justifié d'attendre deux années pour mettre en œuvre de cette disposition qui favorise l’indépendance économique des femmes", écrivaient les députés.

Un argument entendu par Marie Pierre-Rixain. "La période d'un an constitue un équilibre appréciable entre la nécessité de faciliter la mise en oeuvre rapide de la mesure et en même temps le délai pour que les entreprises puissent s'adapter", leur a répondu la rapporteure. 

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FACILITER LE TÉLÉTRAVAIL
En outre, un amendement de Céline Calvez (LaRem) a débouché sur la création d'un nouvel article. Celui-ci instaure la possibilité de télétravail pour les femmes enceintes dans leur dernier trimestre, "à leur demande, et sous réserve que leurs missions puissent être exécutées hors des locaux de l’employeur," lorsque cela est possible. "Cet amendement engendrerait une flexibilité pour les futures mamans et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle", a défendu Céline Calvez. La députée a été soutenue par des élus de tous les bancs, et ce malgré l'avis défavorable de la rapporteure Marie-Pierre Rixain, qui estimait l'amendement déjà satisfait.

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Les autres articles de la proposition de loi, qui impose aussi des obligations de composition des jurys avec une représentation des femmes "a minima de 30 % dans les formations de l’enseignement supérieur" et généralise "les dispositions relatives à l’index d’égalité professionnelle adoptées en loi de finances 2021", ont été adoptés sans embûche, même s'ils ont parfois été réécrits par la rapporteure.

Le texte sera examiné dans l'hémicycle le mardi 11 et le mercredi 12 mai en vue d'une adoption définitive avant les vacances d'été.  


https://lcp.fr/actualites/egalite-femme-homme-la-proposition-de-loi-pour-accelerer-l-egalite-economique-adoptee-en

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Écriture inclusive, ou non exclusive ? , femmes, feminisme,

23 Mai 2021, 17:25pm

Publié par hugo

Écriture inclusive, ou non exclusive ?
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Une circulaire a donc proscrit le recours à l’écriture inclusive en classe, en particulier le point médian, mais préconise la féminisation des métiers et des fonctions.

Une évolution normative conduisant à privilégier le prisme masculin
Une évolution normative conduisant à privilégier le prisme masculin• Crédits : P. Juste - Maxppp
Une décision surtout symbolique puisque l’écriture inclusive n’est pas enseignée en classe. Mais le sujet apparaît très clivant politiquement, comme l’a montré le débat au Sénat. De fait, l’écriture inclusive est davantage un programme destiné à libérer le langage de l’androcentrisme et des stéréotypes de genre qu’il véhicule, et elle ne se limite pas au point médian qui pose, il est vrai, de réels problèmes à l’oral. Dans un ouvrage publié par Le Robert sous le titre Le cerveau pense-t-il au masculin ? Les psycholinguistes Pascal Gygax, Sandrine Zufferey et Ute Gabriel explorent le substrat linguistique des représentations sexistes et montrent qu’il est le résultat d’une évolution normative conduisant à privilégier le prisme masculin dans la vision du monde. Les règles d’accord, par exemple, n’ont pas toujours favorisé le masculin. La spécialiste de la Renaissance Éliane Viennot a rappelé dans un ouvrage intitulé Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin, qu’à cette époque l’accord en genre et en nombre pouvait se faire avec l’élément le plus proche, par exemple dans la phrase "les garçons et les filles se sont promenées" - é-e-s. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui, dans le cadre de l’écriture inclusive, l’accord de proximité. À noter que Le Bon usage de Grevisse le mentionne correct, en signalant qu’il s’agit d’une forme ancienne. Il est d’ailleurs resté dans des expressions comme "certaines étudiantes et étudiants". Jusqu’au XVIIe siècle, l’accord de majorité est également en usage - avec le mot qui exprime le plus grand nombre. Ou encore l’accord de choix, comme dans "les femmes et le chien se sont promenées" - é-e-s. Mais l’accord au masculin par défaut est alors soutenu par certains grammairiens "qui y voient une manière de d’homogénéiser les pratiques, mais aussi de symboliser la supériorité des hommes sur les femmes". Une tendance lourde et durable : le grammairien Nicolas Beauzée, au XVIIIe siècle, la défend sans ambages ni élégance. 

Le genre féminin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle.

Le Grand Siècle aura aussi contribué à masculiniser la langue en déféminisant des noms de métiers ou d’activités, pourtant réduits à l’époque, comme autrice, utilisé depuis très longtemps puisqu’il vient du latin auctrix, mais exclu de l’une des premières versions du dictionnaire de l’Académie. Dehors les bas-bleus, renvoyées à l’entretien domestique ou au soin des enfants !

Travailler la langue
En retour, les outils linguistiques pour neutraliser les effets de cette masculinisation des usages ne se limitent pas au point médian, comme on l’a vu. Il y a aussi par exemple la substitution par le groupe : au lieu de parler de la directrice et du directeur on peut évoquer la direction. Ou privilégier les termes épicènes, la biologiste ou la philosophe. Voire les multiplier à l’aide du mot personne : la personne compétente ou handicapée. Dans les déclarations, il y a aussi l’adressage direct, pour remplacer les salarié.e.s par vous. Tout un arsenal de solutions pratiques qui dépendent d’abord de l’usage que vous en ferez à votre guise. Et là le clivage est d’abord politique : conservateurs contre progressistes, la guerre de tranchées semble déclarée. Dans un petit livre très personnel et attachant, publié aux Éditions Intervalles sous le titre Dieu, le point médian et moi, Anne Robatel s’emploie à dépassionner le débat. Non sans le nourrir judicieusement. Féministe "perplexe", la prof d’anglais se situe à égale distance de l’Académie considérant l’écriture inclusive comme un "péril mortel", et de la secrétaire d’état chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, qui déclarait sur Slate : "Quand on est féministe, on est forcément énervée, pas épilée et pour le point médian !". Plutôt adepte du point d’interrogation avec Victor Klemperer, qui l’appliquait méthodiquement à la langue du IIIe Reich, elle "fait le pari que ce qui est inclusif, c’est l’intelligence". Et pose la question de savoir si l’adoption "officielle" du point médian serait plus utile à l’égalité des sexes que "la poésie chaotique du monde dans lequel les enfants d’aujourd’hui sont en train de grandir - pour peu que les adultes ne passent pas leur temps à attirer leur attention sur la différence des sexes, ce qui pourrait bien être un des effets pervers du point médian systématisé".

Par Jacques Munier

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Inégalité des sexes : « Liberté, Égalité, Adelphité » - #DATAGUEULE 71 , femmes, feminisme, egalite ,

21 Mai 2021, 01:36am

Publié par hugo

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Inégalité des sexes : « Liberté, Égalité, Adelphité » - #DATAGUEULE 71
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Data Gueule
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L'égalité des sexes, tout le monde est pour, bien sûr. En théorie. Si les choses ont progressé depuis les premières grèves contre le travail des femmes, au début du XXeme siècle, l'égalité réelle entre les sexes reste encore une utopie inachevée. Faisons donc le point et ouvrons un nouvel horizon : celui de l'adelphité (Qu'est-ce donc ? La réponse est dans l'épisode ;-) ).
Avec Réjane Sénac, chargée de recherche CNRS au CEVIPOF, auteure de « Les nonfrères au pays de l'égalité » : https://is.gd/KEML4L

Retrouvez toutes les sources de l’épisode 71 sur notre #wiki :
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Coproduit par IRL/Les nouvelles écritures : 


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Médias : où sont les expertes ?, femmes, feminisme, egalite ,

20 Mai 2021, 22:37pm

Publié par hugo

 20 MAI 2021
DOSSIERS
Médias : où sont les expertes ?

L’annuaire Les Expertes Genre participe à la visibilisation de l’expertise sur les questions de genre. Au cours d’un webinaire organisé par le groupe Egae, Marlène Coulomb-Gully, experte de la représentation des femmes dans les médias et Lénaïg Bredoux, responsable éditoriale de l’égalité des genres à Médiapart, ont discuté de la place inégale des expertes dans les médias.

En 2020, seulement 41% des expert·es invité·es dans les médias français étaient des femmes. Parti de ce constat, en 2015, le Groupe Égaé lance le projet Les Expertes qui propose un annuaire numérique de femmes chercheuses, cheffes d’entreprise, présidentes d’associations et responsables d’institutions en France et dans le monde. En 2021, Égaé lance Les Expertes Genre, un annuaire gratuit qui recense 1230 expertes des questions de genre et d’égalité femmes/hommes. Ce projet, financé par le Forum Génération Égalité, a pour objectif de contribuer à la médiatisation de l’expertise sur les questions de genre et d’égalité femmes/hommes.

Dans le cadre du lancement des Expertes Genre, Marlène Coulomb-Gully et Lénaïg Bredoux échangent autour de la question « Le genre dans les médias : quelle place, quels enjeux ? ».

La place du genre dans les médias français

Aujourd’hui, les sujets explicitement consacrés au genre dans les médias représentent seulement 2 à 4 % de l’ensemble des sujets traités, affirme la chercheuse Marlène Coulomb-Gully. Cette carence découle du manque de considération envers les problématiques associées à l’inégalité femmes/hommes. Les sujets liés aux femmes sont souvent perçus comme des champs de production journalistique illégitimes et sont donc disqualifiés de l’actualité.

Cependant, le problème se situe plutôt dans la manière dont les médias travaillent sur la question du genre. Les médias ne traitent pas des femmes et des hommes de la même manière. Encore aujourd’hui, les femmes sont plus que les hommes appelées par leur prénom au lieu de leur nom complet. Elles sont plus souvent présentées comme femme de, fille de ou mère de, c’est-à-dire de façon non-autonome et leur profession est moins mentionnée que s’agissant des hommes. Plus encore, « elles sont moins sollicitées pour leur savoir, mais plutôt comme témoins et pour leur expériences personnelles », explique Marlène Coulomb-Gully.

Ainsi, les médias doivent adopter une approche plus transversale du genre dans le traitement de l’information. Le genre doit être « présent de manière continue et permanente dans ce qui fait l’actu », affirme Lénaïg Bredoux. Cette pratique est appelée le gender mainstreaming (l’ approche intégrée de l’égalité). Le gender mainstreaming consiste à intégrer les concepts du genre, de l’égalité et des droits des femmes dans tous les sujets traités.

Le genre, un outil d’analyse indispensable

Pourquoi la pratique du gender mainstreaming dans les médias est-elle fondamentale ? L’objectif des médias est de porter un regard impartial sur la société. Or, sans le prisme du genre, les journalistes ne peuvent documenter avec justesse notre réalité sociale. Selon Marlène Coulomb-Gully, le genre est un outil journalistique indispensable. L’intégrer dans le traitement de l’actualité permet de transmettre un regard sur le monde plus fidèle à la réalité.

Autre obstacle, l’économie et la politique, qui constituent le cœur de l’actualité, sont des domaines encore très masculinisés. Ainsi, le traitement de l’actualité fonctionne comme un cercle vicieux. Selon la chercheuse, « Les sujets qui font le cœur de l’actualité chaude privilégient les thématiques régaliennes dans lesquelles les femmes sont marginalisées ». Or, si les médias ne présentent pas de modèles féminins, les femmes garderont la conviction que leur genre ne leur permet pas d’accéder aux positions de pouvoir. Pour cette raison, il est indispensable de repenser la définition même de l’actualité pour que celle-ci intègre des problématiques plus larges liées aux femmes.

 La crise sanitaire et le traitement du genre

La crise sanitaire est un exemple frappant de l’absence de traitement du genre dans les médias. La pandémie affecte les femmes et les hommes de manière différente. Pour Marlène Coulomb-Gully, durant la crise, les médias ont « renvoyé les femmes à leur invisibilité coutumière ». Les confinements ont favorisé les violences conjugales envers les femmes et les enfants. Le télétravail aussi, affecte majoritairement les femmes. De plus, la première ligne face au Covid est largement féminisée. Cependant, la pandémie a disqualifié les femmes de l’actualité. Les militantes activistes se sont substituées aux journalistes pour porter les combats des femmes. Cet « oubli » des femmes témoigne d’un manque de prise en compte du prisme du genre dans le traitement de l’information. Cette réalité est celle de la moitié de la population. Ne pas la prendre en compte revient à biaiser notre compréhension du monde.

Intégrer le prisme du genre dans le traitement de l’information nécessite un processus au long terme. C’est justement le travail de Lénaïg Bredoux, journaliste responsable éditoriale de l’égalité des genres à Médiapart. En charge de la production éditoriale, elle peut décider d’accorder plus de place aux sujets traitant des femmes. Son rôle est aussi de rendre certains sujets plus transversaux, pour qu’ils intègrent le prisme du genre. La présence de « gender editorialist » comme Lénaïg Bredoux est de plus en plus fréquentes au sein des médias. Elle permet d’aller vers une actualité plus égalitariste.

De la même manière, certaines écoles de journalisme proposent des formations au genre à leurs élèves. Cet apprentissage permet de former des journalistes plus conscient.es de la dimension du genre. En résulte un traitement de l’information plus juste et plus équitable. Cependant, ces formations restent rares encore aujourd’hui.

Ilana Amarsy 50-50 Magazine
 
Étiquettes : Médias
https://www.50-50magazine.fr/2021/05/20/medias-ou-sont-les-expertes/

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