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Déconstruire les masculinités toxiques (3/4): "On ne naît pas homme, on le devient", articles femmes hommes,

29 Juillet 2020, 23:45pm

Publié par hugo

 Déconstruire les masculinités toxiques (3/4): "On ne naît pas homme, on le devient"
Déconstruire les masculinités toxiques (3/4): "On ne naît pas homme, on le devient"
Déconstruire les masculinités toxiques (3/4): "On ne naît pas homme, on le devient" - © Christopher Furlong - Getty Images
 
 
Déconstruire les masculinités toxiques (3/4): "On ne naît pas homme, on le devient"
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Jehanne Bergé
 Publié le mercredi 29 juillet 2020 à 12h02
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Cet été, Les Grenades décortiquent les stéréotypes de genre qui engendrent des comportements masculins toxiques. Quatre articles pour creuser le sujet et faire valser les étiquettes. Parce que l'égalité femmes-hommes passe aussi par une remise en question des rôles sociaux qu’endossent ceux qui forment la moitié de la population. Pour ce troisième article, on s’intéresse à la base de la construction : l’éducation.


Premier article - "Sois fort, ne pleure pas"

Deuxième article - "Je suis un monstre qui vous parle"

Que ce soit au niveau intra-familial ou dans la cour de récré, l’éducation des petits garçons est un enjeu majeur pour une société plus égalitaire. Comme l’indique la Déclaration de Pékin, une éducation et un enseignement non-discriminatoires sont dans l’intérêt de l’humanité tout entière.

"Tu seras viril, mon fils"
L’enfant évolue dans un foyer, il n’y a pas de secret, ses premiers modèles de genres sont ses parents. Il ou elle est ensuite confronté·e e à toute une série d’autres modèles dans ses activités de socialisation. Il peut y avoir de grandes différences en termes d’étiquettes de genre entre ce qui est proposé à la maison et à l’extérieur. Pour permettre à l’enfant de se construire une identité propre, il est important (si possible) de mener la lutte contre les stéréotypes au sein de la famille.

Noah Gottlob est psychologue clinicien et spécialisé dans les questions liées au genre. Il accompagne et fait le suivi psychologique des enfants, adolescent·e·s et leur famille. Il nous explique : "En règle générale, l’enfant grandit dans une famille et y construit un noyau de sécurité qui lui permet d’aller explorer le monde et de revenir, de faire des allers-retours entre sécurité de base et l’extérieur. Il faut réfléchir aux clés pour donner suffisamment de sécurité, construire un socle fort pour ne pas que l’enfant puis l’adulte se sente angoissé·e quand la société le fait ne pas se sentir pas à sa place."


Les injonctions multiples de la société poussent les individus à se corriger pour qu’ils ou elles correspondent à "la norme". "Par exemple, si quelqu’un qui se genre masculin croise ses jambes dans le métro, quand sa position suscite des regards, il ressentira probablement de l’inconfort et de l’angoisse et il changera de posture."

Pour le psychologue, l’enjeu de l’éducation est de permettre à l’enfant de se sentir quand même en sécurité en apportant d’autres réponses à l’angoisse que la correction de son comportement. "Pour ça, il faut avoir une sacrée base de confiance, d’estime de soi et de sécurité pour pouvoir parvenir à se dire que le problème est lié aux injonctions."

Aux hommes la technique, les qualifications bien définies de l'industrie et les propédeutiques du pouvoir ; aux femmes, la relation personnelle, quasi privative, les qualifications moins définies du tertiaire, et de bien moindres garanties pour percer le "plafond de verre" du pouvoir

Noah Gottlob est le co-fondateur de l’asbl Transkids "les enfants qui se posent des questions ou en situation de transidentité viennent souligner l’absurdité des injonctions. Mais il ne faut pas être en situation de transidentité pour aller à l’encontre des injonctions. On peut essayer de transmettre l’esprit critique et la remise en question des injonctions liées au genre à tous les enfants. Il n’y a jamais de vérité par rapport aux catégories même si les stéréotypes sont nécessaires au bon fonctionnement du développement psychique."

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

"Les garçons sont plus forts en math"
S’il n’est pas toujours simple d’avoir une emprise sur le comportement des parents, l’école occupe une place stratégique en termes d’apprentissage, de construction et de transmission des rôles sexués. Comme le rappelle l’Université des femmes, les pratiques éducatives qui prennent place dans les établissements scolaires contribuent à forger et figer le genre des enfants et des adolescent·e·s au sein de notre société.

À travers l’Histoire, l’école a joué un rôle très important dans le combat pour l’égalité femmes-hommes. Il y a eu de grandes avancées, mais malheureusement, la bataille est loin d’être gagnée. Dans une analyse, l’UFAPEC souligne que les parcours et les chances d’émancipation sociale des filles et garçons sont largement déterminés par leur genre et les inégalités qui leur sont inhérentes.

"Les garçons sont forts en sciences, les filles sont douées en poésie." La phrase est clichée, certes, mais quand on voit le nombre d’inscrit·e·s en première en romane et en ingénieur, il y a de quoi faire de gros yeux. "L’effet Pygmalion" avance que les attentes des professeurs quant aux résultats de leurs élèves sont des prophéties auto-réalisatrices. Si l’enseignant.e croit en la capacité d’un enfant de bien réussir, celui-ci a de plus grandes chances d’améliorer ses aptitudes.

"C’est au niveau inconscient, mais le ou la professionnel·le va investir ou désinvestir tel profil d’élève et les stimulations vont être différentes et donc les capacités vont-elles aussi être différenciées", explique Noah Gottlob. On le voit, les biais cognitifs inconscients ont un impact important sur le futur des élèves, filles comme garçons. Selon le sociologue Roger Establet : "aux hommes la technique, les qualifications bien définies de l'industrie et les propédeutiques du pouvoir ; aux femmes, la relation personnelle, quasi privative, les qualifications moins définies du tertiaire, et de bien moindres garanties pour percer le "plafond de verre" du pouvoir."

Les garçons ont plus tendance à prendre la parole sans lever la main, à se sentir légitimes. Les filles sont timides et suivent mieux les consignes, quand elles prennent la parole, on ne les entend pas

Au niveau de l’enseignement technique aussi, l’orientation scolaire a un immense impact sur le futur des jeunes, malheureusement, les choix sont souvent dictés par le genre.

►►► À lire : Étudiante en mécanique auto, Anissa a essuyé 20 refus avant de trouver un stage

Dans la salle de classe, ils prennent beaucoup de place
Outre les orientations, les inégalités s’opèrent aussi au sein de la classe. Les garçons prennent plus de place. Près de quarante ans après l’introduction de la mixité scolaire en Belgique (décision du Conseil des ministres du 1er octobre 1982 de rendre la mixité obligatoire dans tous les réseaux à partir de l’année scolaire 1983-1984), les filles sont toujours plus discrètes sur les bancs de l’école.

Sur le plan quantitatif, les filles et les garçons, en primaire, ont plus ou moins le même nombre d’interactions avec le corps enseignant mais en secondaire, de grandes disparités sont observées concernant la prise de parole en classe et l’occupation de l’espace sonore.

Dans ma formation de prof, on ne nous a pas parlé de genre. Tout ce que j’ai découvert sur le terrain, je ne l’ai pas vu à l’agrégation

Morgane Someville est prof d’art plastique dans plusieurs écoles, elle témoigne : "les garçons ont plus tendance à prendre la parole sans lever la main, à se sentir légitimes. Les filles sont timides et suivent mieux les consignes, quand elles prennent la parole, on ne les entend pas."

Le patriarcat, en tant que système de domination s’installe dès le plus jeune âge, légitimant la parole des uns et réduisant celles des autres. Comme le rappelle de nombreuses études, les programmes scolaires comportent peu de femmes que ce soit au niveau des sciences, de la politique ou de l’histoire. Les enfants ont trop peu de rôles modèles féminins auxquels s’identifier.

Souvent, dans les énoncés des exercices, les femmes dans des rôles stéréotypés. "Les stéréotypes – et particulièrement les stéréotypes sexués - induisent des comportements à celles et ceux à qui ils s’appliquent et forgent le regard des autres ; attribuent des compétences, des qualités ou défauts en niant l’expression de l’individualité ; projettent des représentations et des attentes liées au masculin ou au féminin sur les enfants, les jeunes, les adultes", indique les CEMEA dans une analyse des manuels scolaires et stéréotypes sexués.

Aussi, on enseigne actuellement le "masculin neutre" aux enfants, répéter que "le masculin l’emporte sur le féminin" n’est pas neutre, cette affirmation a un impact sur la construction identitaire.

Former celles et ceux qui forment
La question de la formation des enseignant·e·s est au cœur de nombreux débats. Comme l’explique la Ligue de l’Enseignement et de l’Éducation, il faut mettre en place, au sein de la formation initiale et continue, des cours théoriques et pratiques autour de la notion de genre, ce qui fait, aujourd’hui, particulièrement défaut en Fédération Wallonie-Bruxelles. "Dans ma formation de prof, on ne nous a pas parlé de genre. Tout ce que j’ai découvert sur le terrain, je ne l’ai pas vu à l’agrégation. Moi, je suis féministe et je fais attention au quotidien, mais je ne sais pas si les profs masculins se rendent compte pourtant, c’est trop évident la différence de comportements dans la manière dont les enfants interagissent en fonction de leur genre", confie Morgane Someville.

Comme dans d’autres systèmes de domination, la première étape est la prise de conscience. Isabelle Collet a beaucoup travaillé sur la question du genre dans les sciences et techniques, elle explore et élargit les questions de mixité à l'école et la manière dont les différents rapports sociaux s'entrecroisent dans le domaine de l'éducation et la formation. "La pédagogie de l'égalité s'apprend et ne va pas de soi, car nous avons tous et toutes été élevé·e·s à l'inégalité. Elle commence par une prise de conscience : accepter une remise en cause de ses pratiques et parfois même une remise en cause de son identité professionnelle, voire personnelle. Elle nécessite de constater que le genre s'invite de manière transversale dans tous les espaces de l'école et d'en déduire que le genre est un analyseur supplémentaire pour comprendre les situations scolaires", écrit-elle.

On enseigne actuellement le "masculin neutre" aux enfants, répéter que "le masculin l’emporte sur le féminin" n’est pas neutre, cette affirmation a un impact sur la construction identitaire

Gaëlle Chapelle est experte en éducation et réfléchit à la question du genre dans la formation initiale des enseignants, elle nous explique : "Il y a un déséquilibre entre hommes et femmes dans l’enseignement. 95 % des instits maternelles sont des femmes et on compte aussi 80 % d’institutrices en primaire. Les stéréotypes se construisent très tôt. Plus l’enfant est petit, plus les hommes sont absents. En termes de construction de l’identité masculine et féminine, ça ne peut pas ne pas avoir d’impact, en effet, le cerveau se construit par interactions avec son environnement." Une proportion qui s’inverse dans le monde académique. "Les femmes ont beau être de plus en plus nombreuses parmi les diplomé.e.s, les fonctions académiques restent principalement masculines."

Alors, oui, il y a encore beaucoup de travail, mais les choses bougent (un peu), l’éducation des adultes de demain est questionnée, les constructions sociales sont remises en question. La prise de conscience est encore timide, mais qu’on se réjouisse, elle est bien réelle.

Que ce soit à l’école ou autour de la table du salon, il est important que chaque enfant puisse trouver la place qui lui convient pour qu’il ou elle puisse s’exprimer librement. Construire de nouveaux systèmes de pensée, tel est le défi des parents et des pros du système éducatif pour établir des rapports égalitaires et des chances égales d’émancipation sociale pour les filles et les garçons…

A la semaine prochaine pour le dernier épisode de cette série. Au programme, la masculinité toxique dans les rapports sexuels.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_deconstruire-les-masculinites-toxiques-3-4-on-ne-nait-pas-homme-on-le-devient?id=10551329

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Pourquoi écrire "AOC" pour Alexandria Ocasio-Cortez n'est ni sexiste, ni réducteur , ARTICLES FEMMES HOMMES ,

29 Juillet 2020, 23:40pm

Publié par hugo

 Pourquoi écrire "AOC" pour Alexandria Ocasio-Cortez n'est ni sexiste, ni réducteur
 Pourquoi écrire "AOC" pour Alexandria Ocasio-Cortez n'est ni sexiste, ni réducteur 
Pourquoi écrire "AOC" pour Alexandria Ocasio-Cortez n'est ni sexiste, ni réducteur - © Chip Somodevilla - Getty Images
 
Une chronique de Rosanne Mathot
 Publié le mardi 28 juillet 2020 à 11h24
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Remarque nous a été faite qu’user de l’acronyme "AOC" pour évoquer la femme politique américaine Alexandria Ocasio-Cortez, dans notre article "USA: Alexandria Ocasio-Cortez, ou l'allumette craquée dans la grotte", était "réducteur", "chosifiant" voire "inapproprié".


Ce faisant, d’aucuns ont établi un état des lieux aussi succinct qu’inexact, estimant que – même dans une chronique féministe – les femmes restent toujours à la queue, réduites à la trop simple expression d’un acronyme, chétive suite de majuscules qui les réduit à une "chose" ou à un "concept". Rien ne saurait être moins pertinent, en ce qui concerne la 2e personnalité politique dont l’Amérique parle le plus, après le Président Trump.

"L’acronyme remonte à la plus haute Antiquité"
L’usage de l’acronyme, comme pourrait le dire le merveilleux écrivain Alexandre Vialatte, précurseur historique de la chronique de presse, "remonte à la plus haute Antiquité" et n’a jamais eu pour vocation de sentir la haine, la méchanceté ou le combat de rats dans une poubelle. De fait, le plus ancien acronyme connu est "INRI", acronyme dit "titulus crucis" qui émane de la formule latine "Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm", le plus souvent traduit par : "Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs". Sa première trace archéologique date du IVe siècle, avec une inscription à la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem, à Rome.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

"I’m a bitch, I’m a boss" ("Je suis une salope, je suis une boss")
S’il est vrai que résumer quelqu’un.e à ses initiales peut parfois être perçu comme une familiarité excessive, voire comme la marque d’un certain manque de respect, force est de constater que c’est loin d’être le cas, en ce qui concerne "AOC". De fait, la députée américaine Alexandria Ocasio-Cortez use elle-même volontiers de cet acronyme qui constitue d’ailleurs son pseudo sur Twitter.

Depuis bientôt deux ans, que ce soit dans la culture populaire américaine, dans les médias ou encore dans le milieu politique, gauche, droite et centre usent tous de ce même acronyme, sans que ce dernier ne soit porteur de la moindre trace de moquerie, de sexisme ou de quoi que ce soit de négatif

Très présente sur les réseaux sociaux, la femme politique démocrate retweete ainsi elle-même des messages comportant le hashtag #AOC, mot-dièse qui domine très souvent les tendances nationales américaines sur Twitter.

Le 21 juillet dernier, sur son compte Instagram, elle a tenu à répondre à l’insulte de "fucking bitch" ("putain de salope") émanant de son confrère républicain Ted Yoho, par cette story, sur laquelle elle se filme sur la musique de la rappeuse Doja Cat, “Bitch Boss” ("Salope Boss "), un post repris sur Twitter par le profil @itsbecrose et likée plus de 266 000 fois.


Depuis bientôt deux ans, que ce soit dans la culture populaire américaine, dans les médias ou encore dans le milieu politique, gauche, droite et centre usent tous de ce même acronyme, sans que ce dernier ne soit porteur de la moindre trace de moquerie, de sexisme ou de quoi que ce soit de négatif.

JFK, BHL, PPDA & Co. :  tous  "chosifiés" ?
Viendrait-il à l’esprit de quelqu’un.e de dire que l’on "chosifie" le président Kennedy en l’appelant JFK ? Quid alors de PPDA, de BHL, NKM, VGE ou encore de MAM ? En général, lorsqu’un acronyme désigne une personne, c’est que ladite personne est dotée d’une grande notoriété et que l’acronyme qui lui est associé est agréable à l’oreille ou encore qu’il constitue une référence positive fortuite avec un acronyme existant.

De fait, jusqu’à l’arrivée de l’ouragan politique Alexandria Ocasio-Cortez, l’acronyme "AOC", aux États-Unis (extrêmement laudatif) devait se comprendre comme "Architect Of the Capitol" (Architecte du Capitole). Nommé.es par le Président des États-Unis, confirmé.es par le Sénat, il n’y a eu que onze architectes du Capitole dans l’histoire des États-Unis. L’on comprend aisément qu’Alexandria Ocasio-Cortez n’en ait pas pris ombrage. Bien au contraire.

De tout temps, les reines et les rois, les empereurs et hommes d'Eglise ont usé d’acronymes pour armer leur blason ou sceller leurs édits. L’on retrouve ainsi le "CM" (Carolus Magnus) de Charlemagne ou encore le  "EIIR" (Elizabeth II Regina) d'Elizabeth Windsor.

L’acronyme dans le champ journalistique
Par ailleurs, dans le cadre du champ journalistique, l’acronyme a indiscutablement une utilité dans le procédé narratif. Il permet de donner du rythme à un récit, d’en alléger le poids. Si les articles de presse recourent aux acronymes "UE", "OTAN" ou encore "FBI" ou "OMS", c’est à des fins de confort de lecture. Ni plus, ni moins.

L’article de presse qui a fait l’objet de critiques cite bien le nom de la députée, in extenso, dès son titre, dès sa première phrase, et elle le reprend, plusieurs fois, dans le corps même de son texte. S’il existe des gens qui fourbent pour le plaisir de fourber, d’insulter pour le plaisir d’insulter, de chosifier pour le plaisir de chosifier, les journalistes de l’équipe des Grenades n’en font et n’en feront - par essence - jamais partie.

Alexandria Ocasio-Cortez, la tornade du monde politique américain

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_pourquoi-ecrire-aoc-pour-alexandria-ocasio-cortez-n-est-ni-sexiste-ni-reducteur?id=10550660

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Tinder Surprise , articles femmes hommes, AMOURS ,

29 Juillet 2020, 23:37pm

Publié par hugo

 Tinder Surprise
Tinder Surprise 
Tinder Surprise - © Tous droits réservés
 
Une chronique de Cindya Izzarelli
 Publié le samedi 25 juillet 2020 à 09h50
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Cette chronique a été écrite pour l'émission radio "Les Grenades, série d'été", à retrouver chaque samedi de l'été sur La Première, de 9h à 10h.


Épisode 4 : sommes-nous tous égaux, toutes égales face aux applications de rencontre ?

Toutes les machines ont un cœur, paraît-il. Nous, en tout cas, ça fait un bail qu’on a sous-traité les nôtres, de cœurs, aux machines...

Les machines, c’est pas toujours ce qu’on croit. Celle dont je vous parle aujourd’hui ont des courbes douces, de tendres sentiments, et de jolis noms tout ronds : Fruitz, Lovoo, Badoo, Bumble, Meetic, Happn. Des noms qui glissent en bouche comme des bonbons. Je les ai à peu près tous goûtés, au cours des 20 dernières années. C’est pas ma faute à moi si j’ai reçu la puberté en même temps que l’ADSL.

Quand les apps de rencontre ont débarqué, 10 ans plus tard, me proposant la même chose, en mieux, j’étais déjà mûre à point pour y croquer à pleines dents

C’était l’époque où il fallait prendre le bus et être rentré avant minuit, l’époque où on n’avait pas encore le monde dans sa poche et où internet n’était encore qu’un vaste territoire non cartographié, un champ des possibles où on avançait masqué ou à découvert, et où la mise en scène permanente de nos avatars n’était pas encore de mise. C’est dans ce tiède océan d’anonymat que je cherchais l’amour. Ou plutôt “de l’amour”. C’est à dire qu’à 17 ans, chercher de l’amour revient à chercher quelqu’un qui vous entend, qui vous comprend, qui vous ressemble, qui vous espère, depuis la solitude de sa chambrine personnelle, sous les mêmes posters que vous.

J’ai excellé dans le flirt épistolaire, la romance à distance, l’amourette anonyme. Ce faisant, toutes à mes passions virtuelles, j’ai loupé quelques rendez-vous, persuadée que les gens qui m’aimaient étaient forcément ailleurs, loin, je n’ai jamais songé à répondre aux œillades discrètes de Boris, Wesley, Quentin, Laura ou Giancarlo. Tout ça pour dire que quand les apps de rencontre ont débarqué, 10 ans plus tard, me proposant la même chose, en mieux, j’étais déjà mûre à point pour y croquer à pleines dents.

L'arrivée de Tinder, un point de bascule
Dans l’histoire encore récente de la rencontre amoureuse sur internet, on note un point de bascule clair dans les rapports: c’est l’arrivée de Tinder en 2012...

Tinder, c’est la lanterne magique qui a déchaîné nos cœurs et libéré nos culs, l’entremetteur 2.0, le pourvoyeur de bonne compagnie, sorte de catalogue Neckermann de la drague qui, d’un simple effleurement du doigt quasiment reptilien, te permet de te procurer une dose d’amour à usage unique sans sortir de chez toi.

“Usage unique” ou pas en fait, vu qu’il y en a même qui disent qu’ils connaissent quelqu’un qui connaît quelqu’un qui a trouvé le grand amour sur internet. En attendant, ça marche: Tinder, c’est plus de 10 millions d’utilisateurs journaliers qui, pris dans la valse infernale du choix infini, mus par l’espoir d’un baiser, d’un orgasme du cœur, d’un élan du cul, effectuent 850 millions de “swipe” par jour.

La performance n'est pas sans risques, car une IA n'est jamais neutre. Elle se nourrit des bases de données qu'on lui fournit, qui peuvent comporter des biais que l'algorithme va ensuite généraliser. Dans une société régie par le Big Data et les algorithmes, une IA pourrait par exemple déduire une situation socio-économique d'un code postal et ne proposer que des profils issus du même milieu à ses utilisateurs 

Beaucoup s’y perdent aussi, pris dans la multipotentialité de ce dédales de corps et d’âmes présélectionnées pour toi, oui rien que pour tes yeux, parce que cette sublime blonde aux yeux bleux ou ce grand brun plein d’humour ne feront jamais le poids face au fantasme de la photo suivante, celle qui est peut-être encore mieux, encore plus sur mesure, cachée en dessous de la pile qui ne se réduit jamais.

►►► A lire : Les femmes et Tinder : Je t'aime moi non plus

Nous sommes toujours aussi seul.es
Et en tout cas, ça paie: Tinder aujourd’hui c’est plus de 6 millions d’utilisateurs premium, donc payants, et c’est aussi, depuis 2015, une action cotée en Bourse...

Oui, célibataire en goguette, depuis 2015, on a part de marché sur ta lune ! C’est même la tête de gondole qui fait battre pavillon aux actions du groupe Match depuis plus de 5 ans. Cette entrée en Bourse nous montre surtout que le marché de la solitude se porte bien.

France Gall chantait la solitude dans les villes de l’an 2000. 20 ans plus tard, on est toujours aussi seuls, mais on a moins de temps à consacrer à régler le problème, et on tolère de moins en moins l’incertitude, celle de devoir, peut-être, sortir de sa zone de confort physique et mentale, de s’ajuster à la différence de l’autre, à l’inconnu, à l’incertain. Alors, on sous-traite nos vies aux intelligences artificielles, sans vraiment assumer. Parce que swyper, ça reste un peu tricher.

Cette entrée en Bourse nous montre surtout que le marché de la solitude se porte bien

Pas sans risque
Plus romantique, l'app de rencontre française Happn se démarque en proposant à ses utilisateurs et utilisatrices de faire un premier pas virtuel avec des personnes croisées "dans la vraie vie". Mais, il y a forcément un mais...

Contrairement à ce que l'app affirme officiellement, elle ne peut pas géolocaliser les rencontres qui ont lieu à moins de 250 mètres, pour des raisons évidente de sécurité et de respect de la vie privée. C’est surtout l’algorithme derrière Happn qui, gavé de nos multiples faits et gestes géolocalisés, se charge de trianguler des corrélations qui dépassent l’entendement de nos petits cerveaux humains pour nous proposer des gens, pas loin de chez nous, qui ont tout pour nous plaire et s’insérer clé sur portes dans le programme de nos petites vies bien remplies. Parce que rencontrer quelqu’un OK, mais décaler ma session de crossfit, ça jamais ! 

Si on a inventé l’hyperchoix, on n’a pas encore mis la main sur l’hypertemps qui irait avec. Je t’engagerais donc, grand explorateur des multipotentialités romantiques, à poser ton téléphone et à ouvrir les yeux et les oreilles

Évidemment, la performance n'est pas sans risques, car une IA n'est jamais neutre. Elle se nourrit des bases de données qu'on lui fournit, qui peuvent comporter des biais que l'algorithme va ensuite généraliser. Dans une société régie par le Big Data et les algorithmes, une IA pourrait par exemple déduire une situation socio-économique d'un code postal et, constatant un phénomène d'endogamie dans ses bases de données, ne proposer que des profils issus du même milieu à ses utilisateurs.

►►► A lire : Quand les algorithmes reproduisent les stéréotypes sexistes


Des machines stupides
Idem, par exemple, avec la couleur de peau. C’est déjà ce qui se passe régulièrement. Et cela nous force à un constat un peu décevant pour nos imaginaires complotistes: les machines, ne sont pas malveillantes, elles sont juste stupides, trop limitées par leur logique pour saisir la pleine mesure d’un système aussi complexe et irrationnel que les envies et les attirances humaines. Dans la grande soupe des probabilités, parfois ça marche.

Mais ça prend du temps. Et si on a inventé l’hyperchoix, on n’a pas encore mis la main sur l’hypertemps qui irait avec. Je t’engagerais donc, grand explorateur des multipotentialités romantiques, à poser ton téléphone et à ouvrir les yeux et les oreilles. A te reconnecter avec ton voisin ou ta voisine de table avant que les gestes barrières, les confinements à répétition et les apps de rencontre n’atrophient définitivement nos mœurs. Parce que je pense sincèrement que le plus beau des profils ne remplacera jamais un face à face, si imparfait soit-il.

Épisode 4 : sommes-nous tous égaux, toutes égales face aux applications de rencontre ?

 

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_tinder-surprise?id=10546620

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Déconstruire les masculinités toxiques (2/4): "Je suis un monstre qui vous parle" , article femmes hommes, egalite,

29 Juillet 2020, 20:56pm

Publié par hugo

 Déconstruire les masculinités toxiques (2/4): "Je suis un monstre qui vous parle"
Déconstruire les masculinités (2/4): "Je suis un monstre qui vous parle" 
Déconstruire les masculinités (2/4): "Je suis un monstre qui vous parle" - © Tous droits réservés
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Une chronique de July Robert
 Publié le mercredi 22 juillet 2020 à 09h42
Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Email217 
Cet été, Les Grenades décortiquent les stéréotypes de genre qui engendrent des comportements masculins toxiques. Quatre articles pour creuser le sujet et faire valser les étiquettes. Parce que l'égalité femmes-hommes passe aussi par une remise en question des rôles sociaux qu’endossent ceux qui forment la moitié de la population. Pour ce deuxième article, intéressons-nous à l'auteur Paul B. Preciado qui critique la binarité qui nous enferme.

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Premier article - Déconstruire les masculinités toxiques: "Sois fort, ne pleure pas"

Né Béatriz Preciado en 1970 dans une Espagne encore franquiste, Paul B. Preciado est diplômé de la prestigieuse université américaine de Princetown. Philosophe, chercheur associé à l’université Paris VIII, il est aujourd’hui une des voix reconnues du mouvement féministe queer à travers le monde francophone. Mais ses réflexions portent bien au-delà de la seule question du genre.

S’affirmant longtemps comme lesbienne, Béatriz Preciado fut la compagne de Virginie Despentes avant d’entamer un long processus de ce qu’il nomme aujourd’hui une libération. Creusant un long tunnel, il a tracé sa voie vers la liberté et l’affirmation de sa transsexualité en s’injectant de la testostérone afin de sortir de la "cage politique" dans laquelle la société hétéro-patriarcale l’avait enfermé. Une démarche salvatrice.

Puisque dans le cirque du régime binaire hétéro-patriarcal, les femmes ont alternativement le rôle de belle et celui de la victime, et puisque je n’étais et ne me sentais pas capable d’être l’une ou l’autre, j’ai décidé de cesser d’être une femme. (…) Je sentais que, à force d’être écrasé entre les deux murs de la masculinité et de la féminité, je finirais par crever, inévitablement

Une binarité qui n'est plus d'actualité
"Je suis un monstre qui vous parle" est la retranscription de sa récente prise de parole devant 3500 psychanalystes réuni.es à Paris à l’initiative de l’École de la cause freudienne. La thématique de la journée était "Femmes en psychanalyse".

Régulièrement coupé, interrompu et hué, ce jour-là, Paul B. Preciado n’a pas eu l’opportunité d’aller au bout de son discours. Au cours de celui-ci, il affirme avoir fait le choix conscient de faire de sa vie une légende littéraire, un show biopolitique, plutôt que de laisser la psychiatrie, la pharmacologie ou encore la médecine construire une représentation de lui en tant qu’homosexuel ou de transsexuel.

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Et c’est précisément cette prise de position qui lui vaut d’être conspué par une grande majorité du monde académique. Ayant toute sa vie étudié les "différents types de cages sexuelles et de genres" dans lesquelles les humains s’enferment, il dénonce la société actuelle fondée sur des principes (opposition femme/homme, noir/blanc, etc) forgés et imaginés il y a des dizaines d’années. Il affirme que la binarité sur laquelle elle se base n’est plus d’actualité et qu’il est grand temps de la remettre en question.

Le temps est venu de sortir les divans sur les places et de collectiviser la parole, de politiser les corps, de débinariser la sexualité et de décoloniser l’inconscient

Quatre éléments fondateurs
Dans cette démarche, il pointe quatre éléments fondateurs de ce changement de paradigme : l’apparition de la bombe atomique qui constitue l’apparition, pour l’humain, de la possibilité de détruire la totalité de la vie sur la planète ; l’invention de la notion de genre par un pédopsychiatre américain lorsque ce dernier comprend qu’une part importante de nouveaux nés ne correspond pas au système binaire ; l’invention de la pilule contraceptive comme un système de contrôle et de régulation de la sexualité (selon Preciado, la pilule contraceptive marque l’arrivée de l’industrie pharmacologique à l’intérieur de ce système, elle qui fut introduite avec pour objectif de stopper la reproduction des races non blanches selon la pensée raciste de l’époque. Elle est donc, à l’origine, un outil d’eugénisme et de contrôle racial) ; et enfin la pornographie, devenue culture de masse après la Seconde Guerre Mondiale.

Ces quatre événements constituent pour Paul B. Preciado les jalons de ce changement sociétal auquel le monde de la psychanalyse est incapable de faire face aujourd’hui.

"Ce que je dénonce, c’est la fidélité de la psychanalyse, élaborée au cours du 20ème siècle, à l’épistémologie de la différence sexuelle et à la raison coloniale dominante en Occident", affirme-t-il dans son essai. Il y fait le parallèle, voire assimile, le processus de binarisation des corps à celui des frontières nationales et qualifie ainsi la transition de genre comme un processus de décolonisation du corps dont un des objectifs, moins personnel, est donc pour lui la déconstruction du patriarcat hétéro-colonial.

►►► A lire : Colonisation: aux origines de l'hypersexualisation des femmes noires

Enthousiaste face aux mutations actuelles de la différence sexuelle, le philosophe se positionne comme "un lanceur d’alerte de la violence épistémologique de la différence sexuelle et comme chercheur d’un nouveau paradigme". Selon lui, cela ne peut se faire que par une mutation révolutionnaire de la psychanalyse et un dépassement des présupposés patriarcat-coloniaux.

Empêché de prononcer l’entièreté de son discours à l’époque, Paul B. Preciado entend aujourd’hui par la publication de son texte dans son intégralité, élargir le débat car pour lui "Le temps est venu de sortir les divans sur les places et de collectiviser la parole, de politiser les corps, de débinariser la sexualité et de décoloniser l’inconscient".

Je suis un monstre qui vous parle ; Grasset ; 10 juin 2020

Corps en transition, corps mutilés avec Paul B. Preciado et Paul Rocher

July Robert, traductrice et autrice.

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Ma vie d'après. Le juge aux affaires familiales

29 Juillet 2020, 00:03am

Publié par hugo

 Ma vie d'après. Le juge aux affaires familiales
Ces petits riens, ces petits touts, la preuve que rien ne sera plus comme avant, que le "monde d'après" est déjà là. Vendredi, Neila Latrous est le juge aux affaires familiales, très sollicité après le confinement.


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Neila Latrous
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Mis à jour le 24/07/2020 | 11:46
publié le 24/07/2020 | 11:46

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Le blason de la justice et sa balance représentés sur le fronton du Palais de justice de Paris.Le blason de la justice et sa balance représentés sur le fronton du Palais de justice de Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)
On m’appelle le JAF, je suis le juge aux affaires familiales, pas ou peu de vacances pour moi les prochains mois. Il y a ces audiences reprogrammées en début d’année en raison de la grève des avocats. Et puis en mars, la pandémie de Covid-19 m’a contraint à revoir encore mon calendrier. Pendant le confinement le couple a été mis à rude épreuve. Et plus d’un sur dix envisage désormais de se séparer, selon une enquête de l’Ifop.  Une chose est sûre : je ne vais pas chômer.
 
Les avocats et les notaires non plus, leurs cabinets sont déjà pris d’assaut... comme ceux des psychanalystes. Pascal Anger est spécialisé dans les thérapies de couple : "Pour certains, ça a été un ciment ce confinement, et pour d'autres ça a été une prison. Il y a des couples qui se sont précipités sur l'idée qu'il fallait très vite se séparer parce qu'ils avaient été enfermés." Et puis s’ajoute la perspective d’une seconde vague, d’un second confinement, avec le ou la même partenaire. Tant et si bien qu’en Chine, depuis fin mai, une loi contraint ceux qui souhaitent divorcer à l’amiable de s’accorder un mois supplémentaire de réflexion pour être sûr de sa décision.

Un divorce prononcé en six semaines 
En France, le délai est de 15 jours pour les divorces par consentement mutuel. Depuis 2017, la séparation à l’amiable se fait sans juge, si le couple est d’accord sur absolument tout. Il suffit alors d’une convention entre avocats, signée après ces 15 jours de réflexion. La convention est déposée chez le notaire. Et le divorce peut être enregistré en six semaines, dans le meilleur des cas, s’il n’y pas de patrimoine complexe à partager. Ça, c’est ce que proposent des sites spécialisés. Les délais réduits, c’est l’une de leur promesse. L’autre, c’est un prix défiant toute concurrence et donc une séparation plus sereine, comme l'explique Me Emily Juillard, cofondatrice de We Divorce :"Quand vous êtes en cabinet ça coûte entre 2 000 euros et 3 000 euros par personne, et nous, un divorce sans biens et  sans enfants coûte 690 euros frais compris. Le fait que notre procédure soit très simple et peu coûteuse les incite à trouver un accord entre eux. C'est tellement simple et ça peut être tellement rapide que beaucoup de couples qui au départ avaient quelques points d'achoppement finissent assez rapidement à se mettre d'accord, sans drame, sans guerre."
 
Une nouvelle réforme prévoit de simplifier cette fois la procédure de divorces contentieux. Elle devait entrer en vigueur le 1er septembre, ce sera finalement janvier 2021. Vraisemblablement en raison de l’engorgement justement des tribunaux.
 

La sélection de franceinfo sur le coronavirus


https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/ma-vie-d-apres/ma-vie-d-apres-le-juge-aux-affaires-familiales_4033105.html

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L’égalité se joue pendant l’enfance articles femmes hommes, egalite

22 Juillet 2020, 01:12am

Publié par hugo

 21 JUILLET 2020
France \ Société
L’égalité se joue pendant l’enfance

L’enfance est une étape majeure de la vie, pendant laquelle se réalise une grande partie de la construction de l’identité. C’est une période de découverte, d’apprentissage, de questionnement. Comment ouvrir dès l’enfance une discussion sur le genre, le sexisme et la sexualité, des sujets qui posent parfois problème même aux adultes ? Héloïse Pierre, fondatrice de Topla, a une solution à proposer : le jeu.

L’aventure Topla commence en 2014, lorsque l’entrepreneuse Héloïse Pierre, alors âgée de 25 ans, décide de créer des jeux pour aider les enfants à comprendre les mathématiques. Passionnée d’éducation, elle s’inspire du principe de la pédagogie active : on retient 10 % de ce que l’on lit et 20 % de ce que l’on entend, contre 90 % de ce que l’on fait. Elle se rend vite compte de l’influence que les jeux, ces outils pour apprendre autrement, peuvent avoir sur le développement des enfants, de leurs valeurs et de leur personnalité.

Normaliser la parité

Les enfants intègrent vite les codes sociaux, y compris les injonctions et les préjugés sexistes. Quelques chiffres suffisent pour s’en rendre compte. Dès six ans, les filles se pensent moins intelligentes que les garçons. En primaire, 77 % des enfants pensent que pilote est un métier d’homme. Alors pourquoi ne pas mettre les jeux au service de l’égalité ? Quatre ans après la création de Topla, Héloïse Pierre lance la gamme The Moon Project, constituée de six jeux de cartes originaux et ludiques, pour sensibiliser les enfants à l’égalité entre femmes et hommes, dès l’âge de quatre ou six ans.


Mémo des métiers © Topla

Le Mémo de l’égalité, par exemple, existe en deux versions, qui revisitent le jeu du Memory en abordant les sujets de l’égalité professionnelle et des émotions. Le Mémo des métiers comporte 24 paires à reconstituer : la policière et le policier, la danseuse et le danseur, la footballeuse et le footballeur… Il permet de normaliser la parité, et de montrer aux enfants qu’aucun métier n’est réservé aux femmes ou aux hommes. Dans le Mémo des émotions, il s’agit de réunir la fille ambitieuse et le garçon ambitieux, la fille amoureuse et le garçon amoureux… Le jeu déconstruit les stéréotypes en rappelant que les émotions n’ont pas de sexe, et que les garçons ont aussi le droit de pleurer. Topla détourne aussi le jeu des 7 familles pour mettre les grandes femmes à l’honneur avec des figures exclusivement féminines : le but est de reconstituer les familles des entrepreneuses, des sportives, des artistes, des aventurières, des écrivaines, des femmes engagées et des scientifiques. Les enfants se familiarisent ainsi avec George Sand, Laura Flessel, Frida Kahlo, Alexandra David-Néel ou encore Ada Lovelace.


Les 7 familles inspirantes – grandes femmes © Topla

La sexualité sans tabous et sans idées reçues

La découverte de la sexualité représente une étape majeure du développement des enfants. Il s’agit de connaître et comprendre son corps, mais aussi d’intégrer les notions de respect et de consentement, de s’informer sur la contraception, ce qui en fait un point clé de l’éducation à l’égalité femmes/hommes. Depuis 2001, la loi française impose aux établissements scolaires de dispenser au moins trois séances d’information ou d’éducation par an. C’est pourtant loin d’être le cas, puisqu’un quart des établissements déclare ne mettre en place aucune action de sensibilisation.

La gamme Sexploration, lancée en 2019, est née d’un partenariat avec la graphiste Claire Vimont, qui avait élaboré des prototypes de jeu pendant ses études. Les cinq jeux destinés aux 12-18 ans ont été soumis à la validation de médecins, et permettent d’aborder en douceur les questions relatives à la sexualité, comme les IST, le consentement, l’anatomie, les privilèges et la contraception. Topla propose par exemple le Vrai ou Faux des IST pour sensibiliser les jeunes (et les moins jeunes) à l’importance des protections et du dépistage. Dans le jeu de plateau C’est pas Tabou !, le but est de faire deviner à son équipe le plus de mots possibles en un temps limité, sans les prononcer. Pour cela, encore faut-il savoir ce qu’ils signifient ! Les cartes donnent quelques pistes pour guider les joueuses/joueurs et leur permettre de définir « périnée » ou d’expliquer ce que veut dire « jouir ».


C’est pas Tabou ! © Topla

Les jeunes générations construiront le monde de demain. Les jeux Topla permettent d’offrir aux enfants une éducation non sexiste, de leur inculquer dès l’enfance des valeurs d’égalité et de leur permettre de comprendre le monde qui les attend et qu’elles/ils vont transformer. Les enfants intègrent ainsi en douceur et de manière ludique des principes fondamentaux qui les guideront dans leur vie d’adulte.

Lou Cercy 50-50 magazine

Image de Une : © Topla

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Le jeu pour tous : l’égalité commence avec les jouets

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Étiquettes : Education Egalité pro Sexisme Stéréotypes Société sexualité


https://www.50-50magazine.fr/2020/07/21/legalite-se-joue-pendant-lenfance/?fbclid=IwAR10qkdSC7nhRGBmg0JysISyZ8n5vsqps-nAWseyzXpU_f-TYndyMQKCC8c

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Fin de la trêve hivernale : l’inquiétude pour les plus précaires , articles femmes hommes, societe,

22 Juillet 2020, 00:58am

Publié par hugo

 20 JUILLET 2020
Brèves
Fin de la trêve hivernale : l’inquiétude pour les plus précaires
Le 10 juillet dernier, des milliers de personnes en situation de grande précarité se sont vues indiquer qu’elles devraient quitter leur solution d’hébergement ou de logement, suite à la fin de la trêve hivernale.

Pour l’année 2020, le gouvernement avait fait le choix de prolonger cette trêve hivernale en raison de la crise du Covid-19. Les personnes les plus précaires avaient pu être temporairement hébergées dans des logements et hôtels sociaux. Cette décision était nécessaire, puisqu’elle répondait à une urgence sociale et sanitaire massive. Les annonces de la ministre déléguée au Logement le 12 juillet permettent aux associations de rassurer les personnes suivies et mises à l’abri, mais pas de leur proposer une solution pérenne et satisfaisante, car à ce stade, le 115 reste toujours inaccessible.

En effet, la crise sanitaire a plus durement touché les plus précaires, par de fortes baisses, voire des suppressions, de revenus. Si le plus fort de la crise sanitaire semble derrière nous, ses conséquences économiques, sociales et humanitaires rendent catastrophique la situation des personnes et familles en grande précarité.

Agir pour la santé des femmes (ADSF) alerte sur les difficultés que rencontrent les femmes à trouver une simple mise à l’abri, un hébergement ou encore un logement et pour avoir accès à leur droit au logement. Sans solution d’hébergement ou de logement, elles ne peuvent pas recevoir leurs convocations à des rendez-vous médicaux, leurs résultats à des tests de dépistages et/ou d’examens médicaux ; elles ne peuvent pas suivre de traitement de manière adéquate. Dans la rue, elles sont surexposées à toutes formes de violences.

La question de la mise à l’abri des personnes en situation de grande précarité est donc aussi un enjeu de santé publique. Alors que les signaux d’une reprise de l’épidémie se multiplient, l’ADSF tient à souligner l’importance pour ces femmes de se protéger elles-mêmes du virus, mais aussi de protéger les autres : leur famille, leur entourage, et la société dans son ensemble.

Si la crise du Covid-19 n’aura pas permis d’avancée ou de prise en compte par le gouvernement de la santé comme prérequis à l’amélioration des conditions de vie des plus précaires, les associations auront néanmoins travaillé à une articulation moins cloisonnée et moins dysfonctionnelle de la santé et du social, dans leurs actions en réponse à la crise sanitaire.

L’ADSF se tient donc à dispositions des autorités sanitaires pour réfléchir à une solution globale, pour agir sur les conditions de vie et la situation de santé des femmes en grande précarité.

ADSF – Agir pour la santé des femmes


https://www.50-50magazine.fr/2020/07/20/fin-de-la-treve-hivernale-linquietude-pour-les-plus-precaires/?fbclid=IwAR2TmX5hiRd-Sv8Bq5I9wAnBoCFbi9m_UnEhl_STs0hMuTYcypKTsMWr7JU

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Déconstruire les masculinités toxiques (1/4): "Sois fort, ne pleure pas" ,articles femmes hommes, societe,

20 Juillet 2020, 05:09am

Publié par hugo

 Déconstruire les masculinités toxiques (1/4): "Sois fort, ne pleure pas"
Déconstruire les masculinités toxiques: "Sois fort, ne pleure pas"
Déconstruire les masculinités toxiques: "Sois fort, ne pleure pas" - © Getty Images 

 Publié le mercredi 15 juillet 2020 à 11h46
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Cet été, Les Grenades décortiquent les stéréotypes de genre qui engendrent des comportements masculins toxiques. Quatre articles pour creuser le sujet et faire valser les étiquettes. Parce que l'égalité femmes-hommes passe aussi par une remise en question des rôles sociaux qu’endossent ceux qui forment la moitié de la population. Pour ce premier article, plongeon au cœur des émotions.


Un homme doit être fort, dur, protecteur. Un homme ne pleure pas, ne demande pas d’aide, ne craque pas. Rien de pire que les injonctions à être de "vrais hommes" bien solides, bien sexistes.

Rien de pire et pourtant, depuis très longtemps (et encore maintenant) on enseigne aux petits garçons à réprimer leurs émotions, à ne pas montrer leurs faiblesses sous peine d’être "traités de filles". Ce phénomène entretient le patriarcat et la masculinité toxique.

Timidement, les choses commencent à changer, depuis quelques années, un nouvel équilibre entre la part du masculin et du féminin est proposé. De plus en plus d’individus déconstruisent les rôles de genre prédéfinis. La Pop culture, qui a longtemps mis en avant le modèle du mec sauveur ou gros macho est en train de prendre un autre tournant.

Les choses changent, que ce soit sur Netflix avec par exemple The mask you live in , sur Youtube avec Entre mecs ou encore à travers les podcasts  Mansplaining ou le génial Les couilles sur la table. Et ça fait du bien (il était temps) !


Déposer le sujet (et les couilles) sur la table
Le patriarcat, ce n’est bon pour personne, ni pour les femmes, ni pour les hommes. Comme l’explique la journaliste Suzannah Weiss , la construction culturelle de la masculinité - en particulier lorsqu'elle devient toxique - a de nombreuses conséquences problématiques comme la misogynie, la perpétuation de la culture du viol, l’homophobie, l’encouragement à la violence, la suppression des émotions et le découragement à demander de l’aide.

Rien de pire et pourtant, depuis très longtemps (et encore maintenant) on enseigne aux petits garçons à réprimer leurs émotions, à ne pas montrer leurs faiblesses sous peine d’être "traités de filles". Ce phénomène entretient le patriarcat et la masculinité toxique. 

La réappropriation de la question des masculinités est essentielle pour un changement de société. De plus, comme le rappelle le poisson sans bicyclette dans son outil pédagogique "construire une approche féministe des masculinités" :  "Il est important d’aborder la question des masculinités afin de ne pas la laisser aux seuls masculinistes, qui portent un discours victimaire et conservateur vis-à-vis des relations femmes-hommes et de leur place dans la société."

En effet, les masculinistes, méprisent les femmes, regrettent le patriarcat et se victimisent par rapport au féminisme. Issu d’un travail de veille et de déconstruction des discours masculinistes, "Contre le masculinisme, guide d’autodéfense intellectuelle" est un outil de résistance à l’offensive actuelle des militants de la cause des hommes. L’objectif est de diffuser une autre parole sur leurs thèmes de prédilection : droits des pères, violences faites aux hommes, crise de la masculinité.

►►► A lire : Les communautés misogynes (la manosphère) et leur haine des femmes explosent sur internet

Masculinité hégémoniste
Un article intitulé ‪‪Les émotions à l’épreuve du genre‪‪ paru dans la revue Clio, Femmes, Genre, Histoire, souligne que les émotions sont souvent considérées comme un puissant marqueur de genre et jouent un rôle central dans les délimitations culturelles et sociales du masculin et du féminin. Dans le monde occidental, on considère aussi que les émotions sont davantage féminines et que la raison est plutôt masculine.

Comme l’explique l’autrice Olivia Gazalé dans l’ouvrage Le Mythe de la virilité : un piège pour les deux sexes, pour marquer sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Une bonne grosse construction sociale qui perdure depuis des millénaires…

Ça fait du bien aux hommes de questionner ce modèle de masculinité, les hommes aussi peuvent être vulnérables, être dans le soin aux autres. [...] C’est très important, on a une responsabilité en tant qu’homme de déconstruire cette masculinité hégémonique, dans une dimension plus politique. Comment on agit en tant qu’homme au sein de notre propre groupe ? 

La thématique des masculinités a largement été ignorée jusqu’au début des années 1970.  Le renforcement des théories critiques féministes de la deuxième vague a permis l’émergence des études sur les hommes. Au cœur de celles-ci, le concept de masculinité hégémonique développé par la sociologue australienne Raewyn Connell qui définit le type de masculinité mis en avant dans nos sociétés.

Comme l’explique le poisson sans bicyclette : "L’idée principale est que la masculinité hégémonique produit des rapports de dominations externes (la domination des hommes sur les femmes), mais qu’elle produit également des rapports de dominations internes (c’est-à-dire entre hommes). Il s’agit ainsi d’un concept relationnel, qui se définit dans sa relation avec d’autres."

Selon l’outil genre et masculinités du Monde selon les femmes , "l’anthropologue David Gilmore, étudiant les masculinités en Espagne, caractérise la masculinité hégémonique (qu’il appelle masculinité traditionnelle) par une série de traits qu’il nomme "la règle des trois P" : pourvoir (l’homme est celui qui rapporte l’argent au foyer), protéger (l’homme est celui qui se responsabilise pour les membres de son foyer et leur apporte aide et protection), puissance (l’homme est celui qui est actif dans la relation sexuelle)."

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Des comportements violents
Les conséquences de ces constructions sociales sont multiples et les comportements violents en font partie. En supprimant les émotions, la réceptivité, l’empathie et la compassion, qui sont associés à la féminité, l’image du "vrai homme" repose sur une affirmation de soi fondée sur la violence mais sans pouvoir exprimer sa souffrance. Cette aliénation de soi et l’isolation qu’elle procure alimente le mécanisme de la violence.  

Une étude suédoise a prouvé que les garçons soutenant les clichés autour de la masculinité avaient quatre fois plus de risques d’être violents. Les femmes sont victimes de de cette violence qui se concrétise en harcèlement sexuel, violences conjugales, agressions sexuelles, sexisme, féminicides…

►►► A lire : 12 féminicides en Belgique en 2020

Une violence qui se cristallise aussi en un profond mal-être. Selon le centre de prévention du suicide, la différence la plus flagrante dans l'analyse des taux de suicide est la différence hommes - femmes. Ceux-ci se suicident environ trois fois plus que les femmes.

Enfin, la plupart des meurtriers de masse sont des hommes. Comme le rappelle Le Devoir, dans 94 des 97 cas de tueries aux USA entre 1982 et février 2018, le tueur était un homme.

Des ateliers pour réparer
Encore assez subversive, la mise en place de " cercles d’hommes " ou d’ateliers prend, néanmoins de l’ampleur.

Ces espaces permettent d’accéder aux émotions. Pour beaucoup d’hommes, ça a changé la perception qu’ils avaient d’eux même et la façon dont ils vivaient leur masculin

Alex Govers Pijoan a étudié l’anthropologie, c’est pendant son Master qu’il a commencé à s’intéresser de plus près aux questions de genre.  "J’ai effectué un travail de terrain, c’est là que j’ai commencé à questionner ma position en tant qu’homme et les privilèges qui en découlent. Je me suis interrogé sur le rôle des alliés. Ce sont des questionnements que j’ai prolongé dans mon travail au Monde selon les femmes où je donne des formations, j’y anime aussi des groupes de paroles et je mène une recherche action autour de la déconstruction de la masculinité hégémonique."

Selon lui, il faut agir au niveau individuel et collectif. "Le mouvement #metoo a amené beaucoup d’hommes à réaliser que les violences sexuelles n’étaient pas un phénomène individuel mais une des conséquences du modèle de masculinité hégémonique produit par la société. De plus en plus d’hommes veulent s’impliquer. Ça fait du bien aux hommes de questionner ce modèle de masculinité, les hommes aussi peuvent être vulnérables, être dans le soin aux autres. Cette démarche libère la parole mais surtout, ça les responsabilise. C’est très important, on a une responsabilité en tant qu’homme de déconstruire cette masculinité hégémonique, dans une dimension plus politique. Comment on agit en tant qu’homme au sein de notre propre groupe ? C’est ça aussi l’enjeu."

Le poisson sans bicyclette a également organisé un travail de déconstruction et de réflexion créative avec un groupe de dix hommes d’octobre à novembre 2018. A travers des ateliers d’écriture, Marie Leprêtre les a amenés à plonger dans leurs vécus et leurs connaissances pour livrer des textes sincères qui mettent à jour et défient la masculinité hégémonique.

De son côté Jérôme de Béthune est actif dans plusieurs réseaux de réconciliation entre le masculin et du féminin. "On organise des cercles d’hommes et parfois on va à la rencontre de cercles de femmes. J’avais un rapport difficile aux hommes, ça m’a ouvert un nouvel espace. Pour moi, à côté, des grands enjeux comme l’écologie et l’éducation, les relations entre femmes et hommes sont l’un des piliers de l’évolution du monde si on veut tendre vers l’harmonie." A travers ces rencontres, il explique avoir entendu des histoires bouleversantes. "Ces espaces permettent d’accéder aux émotions. Pour beaucoup d’hommes, ça a changé la perception qu’ils avaient d’eux même et la façon dont ils vivaient leur masculin."

Et si la déconstruction commençait par l’éducation ?

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


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Parité dans le théâtre belge francophone : chantier en cours , articles femmes hommes, egalite,

20 Juillet 2020, 04:43am

Publié par hugo

 Parité dans le théâtre belge francophone : chantier en cours
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Parité dans le théâtre belge francophone : chantier en cours - © Getty Image
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JT 19h30 (Boucle de nuit)
19.07.2020 -
28 min restantes

Une chronique de Lisa Cogniaux
 Publié le dimanche 12 juillet 2020 à 11h29
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Le secteur théâtral n’échappe pas à la règle : la majorité de ses institutions sont dirigées par des hommes. Une étude récente commandée par Elsa Poisot et la compagnie Ecarlate, dirigée par l’ULIEGE en collaboration avec la Bellone et la Chaufferie Acte I, fait le bilan sur les chiffres de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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Elle analyse les proportionnalité hommes-femmes à tous les niveaux : directions mais aussi instances d’avis, CA, répartition des subventions, emplois administratifs, techniques et artistiques.

Des chiffres révélateurs
Les premières statistiques qui ont été rendues publiques sont éclairantes : environ 70 % des institutions subventionnées, qui reçoivent 86 % du budget complet alloué au secteur théâtral, sont dirigées par des hommes. 20 % sont dirigées par des femmes et 10 % par des directions mixtes.

L’étude s’est déroulée de septembre à avril 2019 à avril 2020 et les résultats complets seront communiqués lors de trois journées d’étude à la Bellone les 5, 6 et 7 octobre 2020.

Environ 70 % des institutions subventionnées, qui reçoivent 86 % du budget complet alloué au secteur théâtral, sont dirigées par des hommes

Interpellant : c’est la première étude qui se penche sur des résultats chiffrés en termes d’égalité hommes-femmes dans le théâtre belge francophone. Elsa Poisot et la compagnie Écarlate aimeraient continuer ce travail de recherche en se penchant sur la situation les personnes aux intersections des discriminations et les personnes les plus précaires, mais pour l’instant les financements ne sont malheureusement pas garantis.

Constat récent
Pour l’instant, il n’existe aucun quota ferme qui obligerait les institutions à employer/programmer un certain pourcentage de femmes, et nous avons dit que la première étude transversale sur le sujet vient d’être achevée. Le chantier est donc vaste…

C’est seulement depuis quelques années, et notamment sous l’impulsion du groupe F(s), dont l’autrice de cet article fait partie, que la presse, les politiques et les acteur.rice.s du milieu commencent à prendre conscience de l’anormalité de cet état de faits.

Pour rappel, F(s) est une association militante née spontanément le 4 mai 2018 suite à l’énième nomination d’un homme à la tête d’une institution, alors que de nombreuses femmes étaient candidates. Le ras-le-bol et la colère face au sexisme "inconscient" et jamais nommé du milieu a donné lieu à la formation d’un groupe en non-mixité de personnes s’identifiant comme femmes.

►►► A lire : "Moins de cravates, plus de chattes": les militantes féministes dénoncent le sexisme au festival Ars Musica

Le groupe milite pour qu’il y ait plus de femmes aux postes de pouvoir : dans les directions mais aussi les instances d’avis et CA, afin d’atteindre petit à petit une parité autant dans les employés administratifs que dans les artistes programmés.

Pour l’instant, il n’existe aucun quota ferme qui obligerait les institutions à employer/programmer un certain pourcentage de femmes, alors que la première étude transversale sur le sujet vient d’être achevée. Le chantier est donc vaste…

Fissures dans le plafond de verre théâtral ?
2020, 2021 et 2022 sont des années de renouvellement dans le secteur théâtral. Les directions du Varia, de la Balsamine, du Théâtre de Namur changeront pour la saison 2021-2022 ; l’atelier Théâtre Jean Vilar à Louvain-la-Neuve annoncera sa nouvelle direction d’ici peu ; et enfin, l’atelier 210 et le Rideau, théâtres situés à Bruxelles, viennent d’annoncer qu’ils ont choisi leurs nouvelles… directrices. Au 210, l’artiste Léa Drouet succède à Isabelle Jonniaux, qui a dirigé la programmation artistique du lieu durant 15 ans. Au Rideau de Bruxelles, Cathy Min Jung succède à Michaël Delaunoy, qui vient de terminer son second mandat de 5 ans. Notons que Cathy Min Jung est la première femme racisée nommée à la tête d’une institution théâtrale, dans un milieu où celles-ci sont doublement sous-représentées et discriminées.

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Le Varia, La Balsamine, l’atelier Jean Vilar sont déjà dirigés par des femmes (respectivement Sylvie Somen, Monica Gomès, Cécile Van Snick), le Théâtre de Namur par un homme (Patrick Colpé) : espérons que la proportionnalité de femmes nommées aux postes de pouvoir ne sera pas renversée dans les prochaines nominations.

Des femmes compétentes aux multiples atouts
Léa Drouet et Cathy Min Jung peuvent se prévaloir d’un parcours artistique singulier et riche. Les deux femmes ont en commun d’être polyvalentes, aux croisements de plusieurs disciplines et socialement engagées.

Cathy Min Jung, nouvelle directrice du Rideau de Bruxelles
Cathy Min Jung, nouvelle directrice du Rideau de Bruxelles - © Beata Szparagowska
Cathy Min Jung est metteuse en scène, autrice, comédienne, réalisatrice, directrice de sa compagnie Billie on stage ; elle a réalisé un documentaire, écrit trois pièces de théâtre (Les Bonnes intentions – qui a reçu un prix de la critique pour le texte et la scénographie – , Sing my life et récemment La cour des grands, dont la diffusion a été interrompue par le COVID-19), joué pour le théâtre, la télévision et le cinéma.

Elle a également une vision politique proche du féminisme et des mouvements décoloniaux, ainsi qu’une volonté de défendre des politiques culturelles diversifiées et humaines.


Léa Drouet, nouvelle coordinatrice de l’atelier 210
Léa Drouet, nouvelle coordinatrice de l’atelier 210 - © Bea Borgers
Léa Drouet est une metteuse en scène qui aime travailler aux croisements des arts : musique, performance, arts visuels, théâtres. Elle fonde et dirige la structure de production Vaisseau. Notamment programmée aux Kunstenfestivaldesarts en 2018 (avec la performance Boundary Game) et en 2020 (avec le spectacle Violences), c’est une artiste engagée.

Dans ses œuvres, elle mêle les questionnements propres aux sciences humaines à la création artistique. Pour l’atelier 210, elle souhaite une vision pluridisciplinaire : on peut donc s’attendre à ce que la danse, théâtre, musique ou performance se croisent et se répondent dans les saisons à venir. Tant dans son travail que dans son projet pour le 210, elle veut aussi s’interroger sur les rapports de classes, de genres, de races.

Ce qui est réjouissant dans leur nomination n’est pas qu’elles soient des femmes, même si c’est un signe d’avancement positif. Leurs projets, bien distincts, se rejoignent par une réflexion d’inclusion et de diversité qui, peut-être ?, nait aussi de l’expérience singulière d’être en position minoritaire.

Légitimité des "femmes de pouvoir"
L’imposition de quotas permettrait que la parité devienne une habitude ancrée et qu’il soit possible à tou.te.s, homme ou femme, de s’imaginer dans une position de leadership, que ce soit pour diriger une entreprises ou une institution culturelle, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui.

Dans un contexte de backlash féministe, lorsqu’une femme est nommée à un poste de pouvoir il y a toujours un soupçon : et si c’était pour "faire bien" ? Pour "les quotas" ? à l’inverse, on n’imagine rarement qu’un homme soit nommé parce que c’est un homme. Pourtant, dans l’inconscient collectif, la masculinité et la compétence vont encore de pair : beaucoup d’hommes sont donc probablement à des postes de pouvoir parce que ce sont des hommes.

L’imposition de quotas permettrait que la parité devienne une habitude ancrée et qu’il soit possible à tou.te.s, homme ou femme, de s’imaginer dans une position de leadership, que ce soit pour diriger une entreprises ou une institution culturelle, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui. Et quand je parle de parité, je parle également de représentations égales de toutes les classes sociales et de toutes les origines.

Les perspectives et les subjectivités sont multiples et déterminées par nos positionnements sociaux. Si c’est toujours le même type de profil aux postes dirigeants, nous sommes enfermés dans une subjectivité, une perspective qui ne rassemble qu’une poignée de personnes.

Nommer des femmes, des personnes queers, des personnes ayant l’expérience de la précarité à des postes de pouvoir permettra/it l’émergence de nouveaux récits et trajectoires pour les institutions culturelles. Et peut-être, qui sait ?, de réinventer les modes hiérarchiques de gouvernance…

Au début de son dossier "Visions" pour le Rideau de Bruxelles, Cathy Min Jung écrit un poème en prose qui évoque le soin qu’il faudra apporter aux équipes qui travaillent pour le théâtre, au public.

Cette forme, qui part de l’intime pour s’ouvrir sur le sociétal, me semble éminemment féminine, voire féministe. Pas parce que les femmes sont essentiellement plus empathiques ; mais parce qu’elles ont appris, pendant des siècles, à prendre soin. Institutions culturelles, artistes, spectat.eur.rice.s : dans un contexte précaire, fragile, nous avons besoin plus que jamais de personnes qui tissent des liens et prennent soin des relations.

Lisa Cogniaux est dramaturge et passionnée par les enjeux politiques soulevés dans les questions de représentations.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_parite-dans-le-theatre-belge-francophone-chantier-en-cours?id=10540436

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•SOCIÉTÉ POURQUOI LE CONFINEMENT VA LAISSER LONGTEMPS DES TRACES SUR NOTRE SANTÉ MENTALE , sante, societe,

20 Juillet 2020, 04:01am

Publié par hugo

 
 
•SOCIÉTÉ
POURQUOI LE CONFINEMENT VA LAISSER LONGTEMPS DES TRACES SUR NOTRE SANTÉ MENTALE
Publié le 20 juillet 2020 à 2:02
Urgence sanitaire, confinement, crise économique: l’année 2020 restera dans les mémoires comme celle de tous les bouleversements, et n’aura pas épargné la santé mentale des Français·e·s, en particulier des femmes et des jeunes. 
 

"Un Divan à Tunis" © 2019 PROKINO Filmverleih GmbH / Carole Bethuel


Vous sentez-vous déprimé·e, perdu·e, triste depuis l’émergence du sujet Covid-19 dans vos vies? Bonne nouvelle: vous n’êtes pas seul·e·s. Mais ne vous réjouissez pas trop vite, le stress et l’angoisse risquent d’accompagner notre quotidien pour un moment. “Pendant longtemps, nous allons devoir vivre avec les conséquences de ce virus sur notre santé mentale, révèle le manifeste de la Fondation FondaMental, dédiée à la lutte contre les troubles psychiatriques. Les peurs liées à la maladie, aux incertitudes pour l’emploi et l’inquiétude pour l’avenir seront durables.” Dans le texte publié fin mai, les spécialistes réclament une mise à disposition de moyens pour faire face à “l’inévitable accroissement du besoin de prise en charge”.

D’après l’analyse des appels reçus par CovidEcoute, la plateforme de téléconsultations psy gratuite lancée par la fondation le 15 avril, il y a effectivement de quoi être inquiet·e. Les plus de 1400 appelant·e·s ont auto-évalué leur niveau de stress ou de tension à 7,3 sur 10 et 28% d’entre eux·elles ont affirmé avoir pensé au suicide pendant le confinement. Si on compte parmi ces personnes des patient·e·s déjà suivi·e·s avant la crise liée à la Covid, une grande majorité (65%) déclare n’avoir jamais consulté de psychiatre ou de psychologue auparavant. On a discuté avec Anne Giersch, chercheuse à l’Inserm, psychiatre au pôle de Psychiatrie du CHU de Strasbourg et membre de la Fondation FondaMental pour faire le point.

 

Quel impact a eu le confinement sur la santé mentale des Français·e·s?

On a pu noter une augmentation nette du stress et de l’anxiété. Au-delà du confinement en lui-même, c’est le contexte général qu’il a fallu gérer pour les Français·e·s. Les repères ont changé. L’épidémie est soudainement devenue une réalité et nous avons compris qu’il existait un risque pour nous et nos proches de tomber malades. Tout le monde n’a pas vécu ce moment de façon identique. Les effets du confinement ont varié selon la capacité de chacun·e à supporter l’ennui, selon la présence d’une activité professionnelle ou non, selon l’environnement de confinement, ou encore selon l’existence ou non de violences intrafamiliales.

On parle aujourd’hui d’un risque de deuxième vague psychiatrique. De quoi s’agit-il?

Celles et ceux qui se sont retrouvés en état de sidération pendant le confinement voient des conséquences majeures arriver aujourd’hui concernant leur santé mentale. Pour beaucoup, cela se manifeste par un syndrome de stress post-traumatique, qui apparaît parfois des mois après un choc. C’est le cas des soignant·e·s par exemple. Même si faire face à la mort fait partie de leur métier, ils et elles ont parfois dû remplacer la famille au chevet des mourant·e·s et donc s’impliquer personnellement. Le syndrome de stress post-traumatique peut également toucher celles et ceux qui ont vécu des violences intrafamiliales ou qui ont perdu un proche. Les concerné·e·s ressentent un stress aigu, une anxiété majeure et font parfois face à une impossibilité à retourner sur leur lieu de travail.

Les femmes, en première ligne lors de la pandémie, risquent-elles d’être particulièrement concernées par cette vague psychiatrique?

Étant donné qu’elles ont été plus exposées, on peut effectivement s’attendre à ce que cette vague touche particulièrement les femmes, mais pas forcément sous la forme de stress post-traumatique si elles n’ont pas été confrontées à un choc. Elles pourraient souffrir de crises de panique, de dépression, d’anxiété persistante ou associer leur métier avec la peur de mourir.

“Il a fallu se confronter à l’idée de la mort à un âge où l’on imagine que l’on ne mourra jamais.”

Combien de temps risque de durer cette vague psychiatrique?

C’est impossible à évaluer aujourd’hui. La durée de cette vague n’est pas uniquement liée à l’évolution de l’état psychiatrique des Français·e·s. Elle dépendra aussi du contexte culturel, social et économique.

La population jeune a-t-elle particulièrement souffert du confinement?

La période entre 18 et 30 ans est une période de construction de l’identité personnelle. Les jeunes doivent faire face à une redéfinition de leurs repères. Ils et elles ont dû se mettre à distance des autres et n’ont pas pu profiter de tout ce qui leur paraissait normal: retrouver son insouciance dans un bar, rigoler ensemble, aller au cinéma, voir des spectacles. Il a fallu se confronter à l’idée de la mort à un âge où l’on imagine que l’on ne mourra jamais.

Quelles conséquences cela engendre-t-il?

Il est encore trop tôt pour savoir comment les jeunes vont intégrer ces réflexions dans leurs histoires personnelles. L’effet pourra être positif comme négatif. On peut faire preuve de résilience pendant et après cette période, qui peut permettre de donner un but à sa vie, de faire naître des vocations d’infirmier·e ou de soignant·e par exemple. L’effet est négatif quand il remet en cause un projet préexistant et qu’il créé une incapacité à se projeter dans l’avenir. Lorsqu’on évolue dans un cadre, on définit le but de sa vie avec des repères, en fonction de notre vision de nous-même et de nos valeurs. La pandémie peut avoir fragilisé ce cadre ou l’avoir modifié, ce qui peut amener à tout remettre en question.

Qui sont les jeunes pour lesquels cela pourrait être le plus difficile?

Comme dans la population en général, les individus qui ont une vulnérabilité pré-existante sont ceux qui risquent de développer une psychose s’ils sont exposés à un stress important. Un ensemble de symptômes risqueront alors de se manifester comme des délires ou hallucinations.

“S’il y a souffrance, il faut trouver de l’aide.”

Quel rôle ont joué les réseaux sociaux dans le confinement chez les jeunes adultes?

Les études montrent que les réseaux sociaux ont permis aux jeunes de rester connecté·e·s à leurs familles, plus qu’avec leurs ami·e·s. Ce contact semble les avoir beaucoup aidé·e·s.

Que reste-t-il à mettre en place pour venir en aide à celles et ceux qui souffrent?

La Fondation FondaMental travaille sur une plateforme interactive qui permettra aux patient·e·s de s’autotester pour mieux les orienter. S’il y a souffrance, il faut trouver de l’aide, malgré les peurs encore associées au monde de la psychiatrie. Nous avons également besoin de meilleures structures pour accueillir les patient·e·s, mais ça vient tout doucement.

Propos recueillis par Margot Cherrid

 

https://cheekmagazine.fr/societe/confinement-covid-coronavirus-psy-traumatisme-sante-mentale/

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