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Le blog de hugo,

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"Les femmes restent considérées comme des corps à disposition",femmes,

7 Juin 2020, 03:02am

Publié par hugo

 "Les femmes restent considérées comme des corps à disposition"
Camille Froidevaux-Metterie, philosophe et professeur de sciences politiques a conclu l’enquête du "Monde" sur les féminicides. Elle est l’invitée du 23h de franceinfo. 
franceinfo
France Télévisions
Mis à jour le 05/06/2020 | 10:48
publié le 05/06/2020 | 10:48
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Nous la préparons pour vous chaque matin
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Ce qui est fondamentalement en jeu dans les violences, c’est une logique qualifiée de patriarcale. "C’est un mot important à mobiliser si on veut comprendre pourquoi les violences perdurent dans nos sociétés démocratiques. Cette logique patriarcale renvoie à une logique mécanique qui fonctionne depuis l’aube des temps et structure nos sociétés de façon hiérarchisée, qui est sexuée et qui enferme les femmes dans la sphère privée, domestique, considérée comme inférieure. Ce système nourrit des représentations qui font que les femmes restent considérées comme des corps, des corps à disposition, sexuels et procréateurs, à disposition des hommes et pour certains d‘entre eux, les femmes restent enfermées dans ce statut inférieur", explique la philosophe.
"Les femmes enfermées dans la soumission"
Il y eut pourtant la révolution sexuelle dans les années 1970 et les gains pour les femmes. Comment expliquer que cela perdure ? "2 000 ans d’Histoire mais aussi le fait que la révolution féministe soit assez récente. Les mécanismes continuent de fonctionner de façon souterraine aussi. Concernant les violences conjugales, elles s’inscrivent dans continuum de violences qui va d’un côté, du simple sexisme, et à l’autre bout, les féminicides. Sur cet axe de violence, c'est cette même logique qui enferme les femmes dans la soumission. Si on veut s’en débarrasser, il faut travailler à lutter contre les féminicides, mais aussi contre les violences sexuelles et le sexisme".

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/les-femmes-restent-considerees-comme-des-corps-a-disposition_3996433.html

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Les magazines de France 3Nous, les Européens "Nous, les Européens". Parité : la longue marche,articles femmes hommes,egalite,

1 Juin 2020, 00:28am

Publié par hugo

"Nous, les Européens". Parité : la longue marche
 
France 3
France Télévisions
Mis à jour le 31/05/2020 | 12:47
publié le 14/05/2020 | 05:22
 
Nous la préparons pour vous chaque matin
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Grand reportage, invité-e et actualité européenne sont au sommaire du magazine "Nous, les Européens" (Twitter), présenté par Francis Letellier et diffusé le dimanche à 10h45 sur France 3.
Pendant la crise sanitaire inédite de la pandémie du coronavirus Covid-19, les femmes ont été en première ligne dans les métiers du soin et du commerce. A la maison, elles ont assumé une grande part des tâches et subi une lourde charge mentale. L'égalité entre les hommes et les femmes reste encore un objectif à atteindre...
Suède, un modèle d'équilibre
> LE GRAND REPORTAGE 
Direction la Suède, ce pays d'Europe du Nord pionnier en matière d'égalité entre les sexes. Les femmes y partagent le pouvoir politique et même religieux. Et le royaume de Suède a parmi ses sujets la première femme archevêque au monde...
Un reportage de François Cardona et Paul Cabanis.
> LES INSTANTANES DE FRANÇOIS BEAUDONNET
Les chiffres de la parité en Europe.
> LES INVITEES
- Anne Soupa, essayiste, journaliste et penseuse catholique, aujourd'hui candidate à l'archevêché de Lyon.
- Elvire Duvelle-Charles, journaliste, réalisatrice et activiste féministe, coautrice de Clit révolution. Manuel d’activisme féministe (éd. Des Femmes - Antoinette Fouque).
> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique "Magazines".
Les temps forts de l'émission

https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-3/nous-les-europeens/nous-les-europeens-du-dimanche-31-mai-2020_3963527.html

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Une mission sur la perception par les jeunes générations de l’égalité femmes/hommes après le confinement,femmes,egalites,

27 Mai 2020, 21:01pm

Publié par hugo

 Brèves
Une mission sur la perception par les jeunes générations de l’égalité femmes/hommes après le confinement
 
Marlène Schiappa, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, et Gabriel Attal, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, ont confié une mission au Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, en partenariat avec le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse, une mission visant à :
Analyser la manière dont les jeunes générations, en particulier les 17-18 ans, ont vécu le confinement en termes de répartition des rôles entre les femmes et les hommes et dont ils imaginent l’avenir ;
Analyser jusqu’à quel point les jeunes sont prêts à assumer une égalité des rôles domestiques et professionnels et restituer leurs propositions pour atteindre une société égalitaire dans la sphère privée comme dans les sphères professionnelle et publique ;
Formuler des propositions pour sensibiliser à l’égalité entre les femmes et les hommes dès le plus jeune âge et étudier les modalités de création d’un brevet du respect entre les sexes dans les écoles.
La crise sanitaire que nous traversons interroge notre conception de la société et la répartition des rôles entre les femmes et les hommes. Les jeunes générations sont au cœur de cette évolution. C’est l’un des objectifs du Forum génération égalité qui se tiendra en 2021 à Paris sous l’égide de UN Women (ONU Femmes), événement majeur de la diplomatie féministe française.
« Les jeunes générations ont de plus en plus conscience des inégalités entre les femmes et les hommes, leurs standards sont généralement plus élevés en la matière. Mais toute crise remet en question ces progrès et les risques de reculs en matière de droits des femmes percutent l’imaginaire collectif de ces jeunes générations. Nous avons confiance en eux pour construire la génération égalité et souhaitons mieux appréhender leurs attentes et leurs visions. », souligne Marlène Schiappa.
Gabriel Attal précise les attentes fortes vis-à-vis de la mission : « L’égalité entre les garçons et les filles s’appréhende dès le plus jeune âge. Cette question figure parmi les apprentissages essentiels de l’école. Mais qu’en est-il à l’entrée dans l’âge adulte ? L’étude de ce moment si particulier du confinement sera riche d’enseignements pour avancer, grâce à la jeune génération, sur le chemin de l’égalité femmes-hommes. »
Secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse


https://www.50-50magazine.fr/2020/05/27/une-mission-sur-la-perception-par-les-jeunes-generations-de-legalite-femmes-hommes-apres-le-confinement/?fbclid=IwAR23QE_tAZcIMaTuaWQajBCC1n47PVu7AjSylHZOZgi0xQHkAY9PH_gLAsY

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Femmes-hommes : inégaux devant la crise du coronavirus ?,femmes, egalite

22 Mai 2020, 07:11am

Publié par hugo

 Coronavirus : une épidémie mondiale
Conditions des femmes au travail
Égalité femmes-hommes
Covid-19 : femmes en première ligne
L'actualité en France
Femmes-hommes : inégaux devant la crise du coronavirus ?
 
A Paris, une bannière remercie les professionnels en première ligne dans la crise du Covid-19, le 20 avril 2020.
©AP Photo/Francois Mori
20 mai 2020
Mise à jour 21.05.2020 à 11:22 par
Lucie Monier-Reyes
A la crise sanitaire du Covid-19, s'ajoutent des crises économique et sociale qui affectent tout particulièrement les femmes. Ces dernières sont souvent en première ligne que ce soit à la maison pour s'occuper des enfants et de la gestion du quotidien, ou dans les métiers de service et de soin. Quels enseignements en tirer et quelles pourraient être les réponses adaptées ?
 
 

Aux femmes, le ménage et les enfants d'abord !
"Ce matin, j'ai laissé mon fils de 8 ans recopier des phrases pendant que je nettoyais la salle de bains, tout en réfléchissant au rapport que je devais envoyer à ma cheffe... J'ai l'impression que l'Education Nationale nous a abandonnés et que les patrons ne comprennent pas que nous soyons moins productifs". Des témoignagnes comme celui d'Anne*, chargée de communication en télétravail et mère de deux enfants, ne sont pas rares.
Avec le confinement, voilà que les termes de "travail domestique" ou "travail ménager" reviennent sur le devant de la scène. L'homme, mais surtout la femme, enfermés dans leur foyer, sont confrontés aux vastes tâches qu'il faut accomplir au quotidien : de la lessive au ménage en passant par la vaisselle, la cuisine et, lorsqu'il y a des enfants, l'école à la maison.
L'écrivaine et philosophe Simone de Beauvoir en donnait déjà une définition, à la télévision française, en 1975 : "Le travail ménager c'est ce travail qu'on extorque à la femme, un travail non salarié dans lequel il n'y a pas de fabrication de plus-value".
 
45 ans plus tard, la révolution féministe est passée par là. Les femmes sont toujours plus nombreuses sur le marché du travail mais pour ce qui de la révolution dans les ménages : la répartition des tâches n'est pas acquise.
"En temps normal, les femmes assument 70% des travaux domestiques", rappelle Amandine Hancewicz, présidente de Parents & Féministes. Avec le confinement, cette association française a multiplié les groupes de soutien téléphonique car les demandes se sont accentuées. "Ce que nous avons observé c'est que la charge scolaire est directement imputée aux mères".
C'est ce que dit aussi l'étude conjointe de Sciences Po et du CNRS, "Confinement pour tous, épreuve pour certains", parue en avril 2020. "Les inégalités entre les sexes ont été renforcées pendant le confinement : les femmes consacrent encore plus de temps à nettoyer et à prendre soin des autres..." "Plus remarquable", note l'étude,  "70% des femmes déclarent diriger quotidiennement le travail scolaire de leurs enfants, contre 32% des hommes (28% des hommes déclarent ne jamais effectuer cette tâche, contre 12% des femmes)".
La charge mentale, Coline Charpentier, créatrice du compte Instagram T’as pensé à, en parle depuis des années sur les réseaux sociaux. Durant le confinement, elle continue à livrer ses pensées quotidiennes. Et dès le début, au mois de mars, elle constate que l'enfermement du couple et de leurs deux enfants n'y change rien : elle en fait toujours plus que son partenaire.
 
Capture d'écran du compte Instagram T'as pensé à
©Coline Charpentier mars 2020
"Hier, j'ai grondé ma fille alors que c'était clairement mon patron qui me mettait à fleur de peau", témoigne Julia*. Cette mère célibataire se dit "à bout". Elle aussi a le sentiment d'avoir été "sacrifiée par les pouvoirs publics". Et ainsi les exemples se multiplient sur les réseaux sociaux de Facebook à Twitter. Des blogs se sont créés durant le confinement pour relater ces quotidiens compliqués. Des groupes de partage et d'entraide se sont constitués sur Whastapp, souvent des mamans dont les enfants vont à la même école.
 
"Le confinement amplifie la charge émotionnelle. L’école à la maison a été décrétée sans penser que ce sont des femmes qui vont assurer alors qu’elles en font déjà beaucoup", pointe Amandine Hancewicz, consultante égalité hommes-femmes.
La chaire pour l’entrepreneuriat des femmes à Sciences Po a lancé début mai une étude auprès d'un échantillon de 1 000 personnes (conjointement avec l'institut de sondage Ipsos). Elle permettra de tirer des enseignements sur la façon dont le confinement a été vécu en France, selon que l'on soit une femme ou un homme.
"Dans les couples", commente Anne Boring responsable de cette chaire, "la répartition est assez inégale. Lorsque le conjoint ne travaillait plus (chômage partiel par exemple) la répartition des tâches domestiques se faisait mieux. En revanche, concernant le soin apporté aux enfants, les femmes ont été davantage sollicitées, surtout lorsqu'elles ont des enfants en bas âge".
Mais, selon l'économiste, ce qui joue le plus c'est la situation sociale et économique du couple. "Ces huit semaines n’ont pas été vécues de la même façon selon les circonstances du confinement. Le principal déterminant c’est la surface de l’habitat. Plus le logement est petit, moins le confinement a été bien vécu," précise-t-elle.
Les héroïnes du confinement
Caissières, femmes de ménages, infirmières, assistantes-maternelles... beaucoup de professions majoritairement féminisées ont été en première ligne durant le confinement. Nouvelles règles d'hygiène, gestion des flux, rythmes décalés : "c'est dur", avoue Nadine*, caissière d'un magasin de centre-ville, en banlieue parisienne. "Avant on arrivait à gérer les humeurs des clients. Aujourd'hui avec la fatigue, le stress et le masque obligatoire, c'est plus difficile d'être positive ». Alors Nadine, la prime des 1 000 euros promise aux personnels de la grande distribution, elle espère bien l'obtenir.
Car pour certain.e.s ladite prime sera proratisée (nombres d'heures ou de jours travaillés) ou reversée sous forme de bons d'achat, comme l'a révélé une enquête menée par nos confrères de Mediapart. Une injustice qui touche particulièrement les femmes.
 
Le personnel soignant d'une maison de retraite, à Bergheim, dans l'est de la France, le 14 avril 2020. Il s'agit essentiellement de femmes. ©AP Photo/Jean-Francois Badias
En 2019, 75 % des employés sont des femmes, rappelle l'Insee dans une étude parue début mai. Chez les employés de commerce, les femmes représentent 70% des effectifs, selon l'Institut national de la statistique."La catégorie socioprofessionnelle la plus féminisée est celle des personnels des services directs aux particuliers (84 % de femmes en 2019), suivie de celle des employés administratifs d'entreprise (81 %), puis de celle des employés civils et agents de la fonction publique (80 %). Certaines professions sont quasi-exclusivement féminines : les auxiliaires de puériculture (99 % de femmes), les agents de service des écoles (98 %), les assistantes maternelles (97 %) ainsi que les secrétaires (97 %) et les employées de maison et personnels de ménage chez des particuliers (95 %)". 
 
La crise du coronavirus nous rappelle toutes les inégalités au travail qui préexistaient.
Anne Brunner, Observatoire des inégalités
Or, rappelle l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les femmes sont au coeur de la lutte contre le coronavirus. Elles représentent les eeux tiers du personnel soignant dans le monde. En France, les infirmières sont payées 6% de moins que la moyenne des travailleurs français. Et au sein de l'OCDE, la France n'est qu'à la 28e position, sur 32 pays. Ainsi, une infirmière française est moins bien payée qu'une collègue espagnole, canadienne, belge ou allemande.
Egalement, les emplois de service - en particulier l'hôtellerie-restauration, la vente en magasin ou le tourisme - sont essentiellement occupés par des femmes, note l'organisation. Et ces secteurs sont particulièrement impactés par la crise actuelle. Enfin, pour l'OCDE, les femmes sont plus exposées à la crise surtout celles qui assument des responsabilités familiales, ce qui pourrait constituer un frein à la reprise d'activité.
Inégalités : quelles solutions ?
 
Revaloriser les emplois précaires :
"La crise nous révèle que les métiers dont on a essentiellement besoin - caissiers, éboueurs, soignants, livreurs etc. - sont assurés par les catégories qui sont les plus mal rémunérées et qui ont des conditions de travail pénibles, des horaires décalés… La crise du coronavirus nous rappelle toutes les inégalités au travail qui préexistaient", analyse Anne Brunner, directrice d’études à l’Observatoire des inégalités.
Dans une tribune parue dans Le Monde, chercheurs et représentants syndicaux appellent à "revaloriser les emplois et carrières à prédominance féminine". A titre de comparaison, les signataires rappellent que la province canadienne du Québec "a rendu obligatoire, depuis vingt ans, la comparaison d’emplois à prédominance féminine ou masculine, dans l’entreprise, en analysant le contenu du travail effectué, les responsabilités, la technicité, les compétences relationnelles et les exigences du travail." Ils demandent que la France en fasse autant. "Que nos applaudissements, chaque soir, donnent enfin lieu à une réelle reconnaissance salariale de toutes ces professions, et pas à de simples primes Covid-19 !", concluent-ils.
 
Les infirmières, elles, font partie des professions les plus féminisées, qui se ressemblent par leurs faibles rémunérations en dépit souvent de la dureté de leurs conditions de travail (horaires de nuit ou décalés, charges lourdes...).
 
Accélérer la parité
Selon l'Insee, l'écart entre les salaires des hommes et des femmes, est  persistant. Il s'établit en moyenne autour de 22,8%.  Et pourtant, une loi impose l'égalité de rémunération, à travail égal, depuis 1972 !
​"Dans un monde inégalitaire, une crise sanitaire telle que celle qui nous frappe aujourd’hui a des effets délétères démesurés sur les femmes". Dès le 9 avril, tel est le plaidoyer de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes, et de Gabriela Ilian Ramos, Directrice de cabinet et sherpa de l’OCDE au G20.
"La pandémie ébranle nos économies et nos sociétés et révèle au grand jour ce qui doit changer (...) Nous appelons nos dirigeants à tenir résolument compte de la problématique femmes-hommes afin de réduire les inégalités dans les mesures à court comme à moyen terme qu’ils mettent en œuvre pour atténuer les conséquences économiques et sociales du Covid-19", demandent les autrices de cette tribune.
En France, le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes appelle à plus de mixité dans l'économie. Pour le HCE "c’est le moment ou jamais de valoriser économiquement le soin et le service aux autres" et de réparer "une injustice". Il préconise également "une campagne nationale sur le partage des responsabilités familiales comme garant de l’égalité des sexes et d’un équilibre social entre production et interdépendance".
Le gouvernement communique beaucoup sur les femmes mais il est incapable d’intégrer les problématiques des femmes dans sa politique de crise.
Amandine Hancewicz, présidente de Parents et Féministes
Repenser les politiques publiques en incluant le facteur du genre
Amandine Hancewicz, présidente de Parents & Féministe, interpelle directement le gouvernement français. Selon elle, les femmes sont les grandes oubliées de la crise du coronavirus. La Secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes,  Marlène Schiappa, est "inexistante", regrette-t-elle. "On est face à des décideurs qui ne savent pas faire respecter les droits des femmes et mettre en oeuvre une égalité réelle. Et cela se constate d’autant plus en temps de crise car tout est exacerbé". Selon elle, cela témoigne de l’incapacité des politiques à représenter la population dans son entier. "Ils ne sont pas formés aux problématiques de genre. Ils considèrent que les politiques publiques ne peuvent pas être discriminatoires. Les problématiques des femmes et des hommes ne sont pas traitées à égalité dans les politiques publiques. Fonctionner avec des stéréotypes c’est normal mais à un haut niveau de responsabilités ne pas se former sur ce sujet, c’est refuser de représenter une partie de la population", commente la consultante égalité hommes-femmes.
A en croire nos confrères de L'Express, Marlène Schiappa  plancherait sur une série de mesures pour favoriser notamment l'égalité et l'émancipation économique des femmes. Un demi-siècle après, les mots de Simone  de Beauvoir résonnent encore à nos oreilles : "les droits (des femmes) ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant." En 2020, cette crise sanitaire majeure vient nous le rappeler.
*Les prénoms ont été modifiés
 
Violences domestiques en hausse
Promiscuité, isolement, contraintes pour sortir, tensions et huis clos familial.... les violences domestiques ont explosé durant les huit semaines de confinement, en France. Dans un entretien accordé à nos confrères de Libération, Marlène Schiappa explique que "tous les indicateurs révèlent une hausse des violences conjugales".
Ainsi, la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr a enregistré cinq fois plus de signalements de violences conjugales. 2 000 victimes ou témoins ont alerté les forces de l'ordre par SMS via le 114 depuis le 1er avril.
 
Les dispositifs mis en place pour venir en aide aux victimes de violences pendant le confinement - comme l'accueil dans les pharmacies ou les permanences dans les centres commerciaux et les supermarchés - vont se poursuivre jusqu'à l'été.
 
©arretonslesviolences.gouv.fr

Aller plus loin : Violences conjugales en France : la crainte d'un effet décompensation post-confinement
https://information.tv5monde.com/info/femmes-hommes-inegaux-devant-la-crise-du-coronavirus-359036

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« La solidarité comme modèle social n’est pas une utopie »,societe,articles femems hommes,

21 Mai 2020, 05:07am

Publié par hugo

 « La solidarité comme modèle social n’est pas une utopie »
Spécialiste des questions de pauvreté et de précarité, Axelle Brodiez-Dolino souligne le caractère inédit de la crise déclenchée par le coronavirus et le rôle essentiel de la société civile en pareil moment.
L’épidémie de Covid-19 et le confinement ont mis en lumière une pauvreté et une précarité multiformes, et les associations de solidarité ont été submergées. Dans ce contexte de crise sanitaire, l’État a débloqué des aides d’urgence mais, pour lutter contre des inégalités profondes, des mesures et une vision plus globales seront vitales, explique l’historienne Axelle Brodiez-Dolino.
Quelles formes de pauvreté et de précarité cette épidémie et le confinement ont-ils révélées en France ?
Axelle Brodiez-Dolino : On peut en distinguer trois, qui étaient déjà connues mais se sont aggravées. Les personnes qui avaient très peu de ressources et dépendaient d’aides publiques et privées se trouvent confrontées à des difficultés inextricables, car, avec le confinement, la plupart des services ont été fermés ou drastiquement réduits : aides alimentaires, guichets d’accès aux droits, tutelles… Avec la fermeture des bureaux de poste, impossible pour beaucoup de retirer l’argent du RSA, et, pour ce qui est dématérialisé, la fracture numérique reste très forte.
D’autres avaient des ressources mais les ont perdues : travailleurs précaires dont le contrat (CDD, intérim, d’insertion…) n’a pas été renouvelé, personnes qui vivaient des marchés ou de récupération, sans-papiers, stagiaires en apprentissage, en formation… La France a perdu 500 000 emplois.
Il y a enfin les « travailleurs pauvres », contraints de continuer dans des conditions plus dangereuses : prendre les transports en commun, être au contact des clients, livrer…
Pour tous, il y a moins de recettes et plus de dépenses : repas de midi des enfants, hausse de la facture d’électricité, paiement des amendes pour non-présentation d’attestation… Or, 135 euros, c’est un quart du RSA !
La crise a aussi attisé les misères non monétaires. D’abord, celle du logement : 450 000 logements habités sont indignes et 935 000 personnes vivent en « surpeuplement accentué ». D’où, avec le confinement, des risques majeurs pour la santé physique et psychique, et des explosions de violence verbale et physique. Puis, quand on est à la rue ou en bidonville, comment se confiner ou respecter les règles d’hygiène et de distanciation physique ? Comment faire quand les services d’accueil de jour sont fermés, de même que les W.-C. publics et les endroits où on rechargeait son portable ?
Ensuite, vulnérabilités sociale et sanitaire s’entraînent l’une l’autre : être pauvre surexpose à la maladie psychique et physique – angoisse quotidienne, métiers pathogènes, nutrition et logement défavorables, difficultés de soins… – et être malade fait perdre des revenus. Or le Covid-19 est bien plus dangereux pour les plus fragiles (obésité, pathologies multiples, etc.).
Enfin, concernant les enfants, il est difficile de faire ses devoirs dans un logement étroit et malsain, d’autant plus quand l’équipement électronique manque et que les parents sont peu armés pour aider. Le soutien scolaire a disparu et, quand les parents continuent d’aller au travail, les grands doivent garder les petits et ne peuvent plus travailler.
Pensez-vous que cela pourrait enfin battre en brèche l’idée reçue de « pauvreté -choisie » ?
Historiquement, la pauvreté « choisie » a été de deux types : la pauvreté religieuse volontaire et le mode de vie des hippies, des marginaux ou des habitants du Larzac, qui souhaitaient vivre en marge de la société. C’est tout. L’idée que les plus pauvres se plaisent à vivre de peu, ou qu’on vit confortablement des aides sociales, relève d’une méconnaissance. Les pauvres ont toujours aspiré à travailler, pour tirer leur dignité de leur labeur. Les « vagabonds » du Moyen Âge vagabondaient précisément pour trouver du travail. Dans les bidonvilles des débuts d’ATD Quart Monde, les pères acceptaient n’importe quel emploi pour nourrir leur famille. Aujourd’hui, quantité de personnes acceptent des emplois aussi paupérisants que les allocations, simplement pour travailler.
Donc le problème n’est pas du côté de la demande de travail, mais de l’offre. De façon régulière, dans l’histoire, il y a eu des périodes où il n’y avait pas assez d’emplois pour tous : forte pression démographique sur les campagnes de l’Ancien Régime ; chômage industriel au XIXe siècle (activités saisonnières, contrats courts, mécanisation…) ; grande dépression des années 1873-1896, crise économique des années 1930, chômage de masse depuis les années 1970.
Quelle influence les crises historiques précédentes ont-elles eue sur les mentalités vis-à-vis de la pauvreté ?
Sous l’Ancien Régime, l’accumulation d’épidémies (peste, choléra, variole) et de crises économiques (mauvaises récoltes, guerres, famines…), ajoutée à la pression démographique, a conduit à un fort durcissement de la répression envers ceux qui n’avaient d’autre solution que de migrer ou de mendier pour survivre. La Révolution n’a pas rompu avec cette pratique, qui se voulait dissuasive pour les autres – à cette époque, plus de la moitié du pays était à la lisière de d’indigence. Ce n’est qu’à partir de la fin du XIXe siècle qu’on a compris l’inanité des réponses répressives. L’« invention du chômage » date de cette époque : on comprend que le chômeur n’est pas un coupable ou un fainéant, mais une victime de la conjoncture.
Cette même lecture prévaudra lors de la crise des années 1930, puis dans les années 1980 (empathie pour les « nouveaux pauvres ») et 1990 (en faveur des sans-abri). Mais plus les crises durent, plus la compassion s’use. Or, rendre coupables de leur sort des personnes victimes de la conjoncture et d’un système ne fait que déplacer la question : on ne traite pas le problème, on contribue même souvent à l’aggraver.
Les temps de crise ont-ils tendance à faire émerger ou à renforcer des formes de solidarité citoyennes ? Associations, œuvres caritatives, collectifs de solidarité et bénévolat ont-ils toujours été là pour combler les carences de l’État ?
Oui, car les personnes qui sont sur le terrain sont les premières à percevoir les difficultés, donc à y répondre. La plupart des grandes associations sont nées ainsi : les patronages et les crèches au XIXe siècle, la Croix-Rouge sur les champs de bataille de Solférino, les premiers asiles de nuit et les dispensaires antituberculeux, les centres sociaux et les assistantes sociales au début du XXe siècle, la Cimade dans les camps d’internement français pendant la Seconde Guerre mondiale… À partir de 1945, les Petits Frères des pauvres secourent les personnes âgées dans la misère ; Emmaüs, celles aux prises avec la crise du logement ; ATD Quart Monde aide les familles des bidonvilles ; les banques alimentaires, les Restos du cœur, les structures d’insertion par l’activité économique, les Samu sociaux et les accueils pour sans-abri se développent dans les années 1980-1990…
La France a une société civile très empathique et dynamique, issue de sa double matrice charitable (chrétienne) et solidariste (républicaine laïque). On compte aujourd’hui 13 millions de bénévoles dans les seules associations, et 20 millions au total ! Mais les associations ne sont pas un simple palliatif de « l’impuissance publique » : très souvent, l’État a non seulement financé ces initiatives, mais les a aussi reprises en dispositifs publics.
Un modèle social fondé sur la solidarité est-il utopique ? Des exemples concrets existent-ils dans d’autres sociétés, d’autres temps ?
Je crois très fort à la solidarité comme modèle social. Ça n’est pas une utopie, c’est notre socle depuis l’édification de la protection sociale à la fin du XIXe siècle, qui repose tout à la fois sur l’assurance (solidarité entre cotisants), l’assistance, l’impôt et les services publics : une solidarité de tous envers tous.
Ce « solidarisme » s’ancre d’ailleurs dans les avancées biologiques de l’époque, qui servent de métaphore : plus les organismes-sociétés se différencient, plus le travail se divise, mais plus les groupes deviennent interdépendants. Comme tout organisme vivant, la société constitue un tout, et toute amputation d’un membre lui porte atteinte.
La crise d’aujourd’hui nous rappelle cette interdépendance biologique et le fait que nous sommes tous vulnérables ; celui qui aide sera aidé à son tour. Mais elle nous rappelle aussi notre interdépendance économique : sans les métiers – peu considérés – exercés par les travailleurs du soin, les caissières, les livreurs, etc., le confinement aurait été tout simplement impossible.
Ce qui est fondamental, c’est que cette solidarité soit à la fois publique (locale et nationale) et privée (individuelle et collective). Si l’État se retire, c’est la loi de la jungle et l’implosion du groupe ; s’il n’y a que l’État, c’est la porte ouverte aux pires régimes. Il existe une profonde complémentarité entre les deux.
Sur quels modèles ou expériences passées faudrait-il s’appuyer pour repenser le modèle social et lutter durablement contre la pauvreté ?
Notre modèle social est fait de grandes avancées : solidarisme des années 1890, grand plan de Sécurité sociale de 1944-1946, rapport Wresinski de 1987 et lois qui ont suivi… On peut aussi s’inspirer du New Deal de Franklin Roosevelt, après la crise de 1929 aux États-Unis, parvenu en quelques années à transformer toute une économie et à l’articuler au développement local ainsi qu’à l’économie sociale et solidaire. Mais la configuration actuelle est inédite, il faut donc plutôt inventer un modèle pour recréer un monde soutenable. Que chacun dispose d’un travail et d’un revenu décents – avec des conditions de travail non pathogènes, une limitation drastique du travail précaire, un meilleur partage (élévation des bas salaires, limitation des très hauts) – et soit logé dignement. Mais il faut aussi donner plus (d’éducation, de formation…) à ceux qui ont moins: c’est le cœur des politiques d’« investissement social ».
Deux finalités sont essentielles : décence et dignité de tous, et préservation de la planète. Tout le reste est affaire de moyens. Les idées vertueuses fourmillent. Nous avons aujourd’hui une opportunité unique pour réfléchir et reconstruire le monde.
Axelle Brodiez-Dolino Historienne au CNRS, Centre Norbert-Elias.


https://www.politis.fr/articles/2020/05/la-solidarite-comme-modele-social-nest-pas-une-utopie-41910/

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Pourquoi faire l’histoire des inégalités de genre ?,articles femmes hommes,egalite,

21 Mai 2020, 04:59am

Publié par hugo

 Pourquoi faire l’histoire des inégalités de genre ?
Un laboratoire de recherche éclaire dans une série vidéo les processus qui ont conduit aux différences de traitement entre hommes et femmes, et aux injustices actuellement subies par celles-ci.
 
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L’actuelle pandémie de Covid-19 met en lumière des métiers essentiels – caissier·es, agent·es d’entretien, aides-soignant·es, parmi tant d’autres – pourtant fréquemment déconsidérés au sein de notre société. Très mal payés, ces emplois ont pour caractéristique d’être largement exercés par des femmes. Alors, inégalité naturelle face au travail ? Simple hasard statistique ou lente construction sociale ?
Faire l’histoire des inégalités de genre pour les comprendre et les questionner : tel est l’objectif d’une série vidéo intitulée « Inégales face à l’histoire. MeToo avant le hashtag ». Différents éclairages historiques sont proposés par l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC), un laboratoire de recherche en histoire qui regroupe des chercheurs et chercheuses de Paris-I, de l’École normale supérieure et du CNRS. Dans le domaine professionnel, par exemple, les fonctions occupées par les femmes ont souvent été dévalorisées au cours de l’histoire. C’est ce que Françoise Héritier nomme la « valence différentielle des sexes » : les différences entre les hommes et les femmes s’accompagnent systématiquement d’une hiérarchisation en faveur du masculin (1). Dans les fabriques de tuiles au XIXe siècle, par exemple, les femmes sont cantonnées à des tâches considérées comme subalternes : elles gagnent ainsi 25 % de moins que les hommes (2). Au cours du même siècle, les femmes sont très peu présentes sur le marché de l’art et de la vente aux enchères, à l’exception du commerce de dentelle, de lingerie et d’objets d’art asiatiques. Or ces derniers sont associés à des bibelots ayant peu de qualités artistiques : les secteurs investis par les femmes sont ainsi décrédibilisés (3).
Les vidéos montrent que les inégalités actuellement subies individuellement par les hommes et les femmes sont le reflet de processus historiques et sociologiques plus larges. Au cours du XVIIIe siècle, les femmes sont fréquemment insultées dans la rue, la plupart du temps traitées de « putain » et de « salope ». Tandis que les invectives lancées aux hommes sont davantage des atteintes à leur condition sociale ou à leur honnêteté professionnelle, à l’image des nobles qui se font traiter de « gueux ». Pour attaquer une femme, hier comme aujourd’hui, rien n’est plus efficace que de mettre en doute sa sexualité. Les insultes jouent dès lors le rôle de rappels à l’ordre, témoignant de l’impératif de la pureté sexuelle féminine (4). Bien avant l’« outrage sexiste » prévu par la loi Schiappa, qui permet aux femmes de porter plainte à la suite d’« un propos ou un comportement à connotation sexuelle ou sexiste (5) », nombreuses sont les femmes, au cours du siècle des Lumières, qui se présentent face à la justice pour dénoncer les insultes dont elles ont fait l’objet. Elles exigent une réparation symbolique, en demandant par exemple un démenti public, ou financière (6).
Les inégalités entre les hommes et les femmes s’expriment aussi dans la mémoire historique : les femmes représentent « les silences de l’histoire », pour reprendre le titre d’un ouvrage de Michelle Perrot (7), et il est bien plus facile de dresser la liste des grands hommes que celle des grandes femmes (8). Redonner aux femmes la place qu’elles avaient au sein de processus historiques divers, les réintégrer au récit historique : telle est peut-être une manière de rendre les femmes un peu moins inégales face à l’histoire. Cela nécessite de faire l’histoire des veuves de la Première Guerre mondiale tout autant que celle des criminelles de guerre nazies (9).
Marine Carcanague Doctorante à Paris-I-IHMC
(1) Masculin/Féminin. La pensée de la différence, Françoise Héritier, éd. Odile Jacob, 1996.
(2) « Inégalités salariales dans les tuileries au XIXe siècle », Cyril Lachèze, www.youtube.com
(3) « Femmes aux enchères au XIXe siècle, femmes-objets ou actrices du marché ? », Léa Saint-Raymond, www.youtube.com
(4) Les Jeunes et l’amour dans les cités, Isabelle Clair, éd. Armand Colin, 2008.
(5) « Outrage sexiste ou sexuel », sur www.service-public.fr
(6) « Inégales face à l’histoire. Présentation de la série », Marine Carcanague, www.youtube.com
(7) Les Femmes ou les silences de l’histoire, Michelle Perrot, Flammarion, 2001.
(8) Les femmes peuvent-elles être de grands hommes ?, Christine Détrez, Belin, 2016.
(9) « Les veuves de guerre après la Première Guerre mondiale », Emmanuelle Reimbold, et « Les femmes dans la dénazification de l’Allemagne et de l’Autriche », Marie-Bénédicte Vincent, www.youtube.com

https://www.politis.fr/articles/2020/05/pourquoi-faire-lhistoire-des-inegalites-de-genre-41882/

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19 mai 2020 Culture \ Livres Yvan Jablonka : Des hommes justes. Du patriarcat aux nouvelles masculinités,egalite,

21 Mai 2020, 04:51am

Publié par hugo

 19 mai 2020
Culture \ Livres
Yvan Jablonka : Des hommes justes. Du patriarcat aux nouvelles masculinités
 
Yvan Jablonka est féministe, révolté et engagé, et peut s’inscrire dans la lignée des défenseurs des droits des femmes comme Condorcet au XVIIIe siècle ou Stuart Mill au XIXe siècle. Plus qu’une explication éclairée sur l’origine du patriarcat et la hiérarchie des sexes, l’ouvrage ambitieux de Yvan Jablonka est une exhortation à changer activement et durablement le contrat social défavorable aux femmes, en revendiquant la justice de genre.
Le droit des femmes, dit Yvan Jablonka, est un impensé de la démocratie. Il est l’angle mort qui contribue à nier ou négliger les injustices liées au genre. L’homme juste doit se rendre compte qu’il est privilégié par un système qui le favorise par défaut car il est structurellement sexiste. La justice de genre consiste à comprendre et admettre cette réalité et vouloir la faire changer. Se positionner en faveur du féminisme est une attitude morale et démocratique.
Pour la faire advenir, plusieurs initiatives personnelles et collectives sont proposées. Il faut, selon Yvan Jablonka, mettre en place un travail collectif de surveillance, de vigilance et de contrôle. L’auteur suggère et détaille de véritables chartes anti-sexistes pour les entreprises et les institutions : l’instauration d’un congé paternité obligatoire est un exemple de mesure qui pourrait favoriser durablement le partage des tâches domestiques et permettre aux femmes de poursuivre leurs carrières sans interruption et aider à réduire les différences de salaires. Tous les domaines comme la culture, les médias, la législation, l’enseignement, doivent être repensés à l’aune de la justice de genre et nécessitent une réflexion individuelle et collective suivie de changements dans les lois et les comportements.
La masculinité de domination est périmée
Le modèle de la masculinité guerrière et dominatrice est périmé. Cependant, il n’a pas encore été remplacé par une masculinité juste garantissant une égalité réelle entre les femmes et les hommes. Les femmes n’ont eu de cesse de se redéfinir ces dernières décennies en cumulant travail professionnel et domestique, devant, pour certaines d’entre elles, faire des choix entre maternité et carrière et s’épuiser pour concilier tous les rôles anciens et nouveaux de la féminité supposée : l’empathie et le soin aux autres, les charges de la maison, le souci d’être belle et désirable, la carrière. Elles continuent de devoir se battre pour le partage des tâches et doivent se justifier de tout. Elles seraient trop masculines, ou trop féminines, ou trop coincées, ou autoritaires quand elles sont ambitieuses…
Yvan Jablonka dit : stop, arrêtons de mettre tout sur le dos des femmes. Elles ont conquis, à force de se battre, leurs droits civiques, leurs droits à travailler, leurs droits reproductifs et luttent encore pour une égalité à laquelle elles ont naturellement droit en tant qu’êtres humains. Dans l’introduction de son ouvrage, l’historien fait un constat implacable sur la non implication des hommes pour la défense des droits des femmes. Depuis, notamment la Révolution française, les hommes ont mené tous les combats : libérer les hommes du joug des rois, émanciper les esclaves, réhabiliter les colonisés… Aujourd’hui encore, se battre contre le racisme est une cause bien partagée, lutter contre le sexisme reste largement « une affaire de femmes ».
Les hommes ont peu avancé. À eux de rattraper leur retard sur la marche du monde, à eux de s’interroger sur le masculin. Dans la grande majorité, beaucoup ne sont pas conscients de leurs privilèges, d’autres en usent et en abusent. C’est à eux maintenant de se remettre en question et non de poursuivre leur petit bonhomme de chemin ou de carrière comme si le ménage se faisait seul, comme si les enfants se géraient seuls, comme si les épouses devaient sacrifier leur carrière au bénéfice de la leur, car les femmes sont moins bien payées. Ils devraient se demander pourquoi elles sont moins bien payées et faire en sorte qu’elles ne le soient plus. L’auteur explique : « Le défi pour les hommes n’est pas « d’aider »  les femmes à devenir indépendantes, mais à changer le masculin pour qu’il ne les assujettisse pas ». La justice de genre ne se fera pas sans un changement des masculinités. Pour ceux qui hésitent encore et pensent que la nature a distribué les rôles : reproduction pour les unes et production pour les uns, ils peuvent découvrir ou redécouvrir les causes bien répertoriées par l’auteur, de l’origine du système patriarcal et de la hiérarchie des sexes. Il est essentiel de comprendre la construction du patriarcat pour le déconstruire.
L’historien et sociologue fait un tour du monde érudit et édifiant des lois et institutions misogynes qui concourent à l’exploitation des femmes depuis des millénaires jusqu’à nos jours. #Metoo a été une sorte d’électrochoc féministe planétaire salutaire mais insuffisant car mettant l’accent sur les violences sexuelles faites aux femmes alors que tant d’autres abus doivent être dénoncés pour tendre vers une véritable justice de genre. Pour l’auteur, le sexisme imprègne la culture, les lois, les médias, les langues et les symboles et les violences de genre en découlent. Par exemple, la culture du viol est largement représentée dans les films hollywoodiens et autres, où le « non » des femmes veut dire oui ! En France comme ailleurs, malgré la déclaration de l’égalité des sexes dans la théorie, les privilèges masculins sont encore à l’œuvre, de manière évidente, au niveau professionnel où les hommes sont avantagés et mieux payés.
De façon moins mesurable mais plus pernicieuse, dans d’autres domaines, l’héritage patriarcal concourt à provoquer l’injustice de genre comme celui de l’enseignement ou les manuels scolaires restent imprégnés de schémas sexistes. Conscientiser consiste à mettre des mots sur les causes du sexisme et du machisme. On doit dire clairement que la domination masculine est intimement liée aux violences de genre. Des termes pudiques comme « violence intra-familiale » invisibilisent les violence machistes.
La justice de genre profite aux hommes et aux femmes
Yvan Jablonka attire l’attention sur le fait que la masculinité imposée est bien celle de la domination. Les autres manières d’être hommes sont marginalisées, les intellectuels sont vus comme féminisés et traités de bouffons par les jeunes, l’homosexualité est ostracisée. L’émotion et l’extériorisation des sentiments est interdite aux hommes, alors que la prise de risques est valorisée. Il en découle un appauvrissement du masculin : les garçons ont un investissement culturel moins important que les filles qui lisent plus et ont de meilleurs résultats à l’école. Les hommes meurent plus jeunes à cause de leurs conduites à risque. Ils sont poussés à un seul type de masculinité, celle de la domination et de la prédation, une masculinité toxique qui les détruit ainsi que les femmes.
À l’heure de toutes les remises en cause, concernant l’écologie, l’économie, et l’organisation mondiale, il est opportun de rééquilibrer les devoirs et les tâches de chacun·e, non pas seulement pour la justice mais pour le bonheur des deux sexes. Par ce rééquilibrage, les hommes trouveront un mieux être, un mieux vivre et gagneront des années de vie au lieu de subir la pression insensée de vouloir être les plus forts, les plus riches, les plus performants en écrasant les plus faibles. Ils pourront enfin se dégager du rôle pesant de pourvoyeurs de ressources en laissant les femmes prendre les postes qu’elles méritent et non les évincer des professions prestigieuses et de pouvoir. « Abolir le patriarcat ne se fera pas par décret mais il peut cependant être contenu, délégitimé, perturbé comme un train que l’on fait dérailler » affirme Yvan Jablonka.
Cet ouvrage est un appel aux hommes de bonne volonté pour l’utopie du XXIe siècle où le modèle n’est plus pour les femmes de ressembler aux hommes mais aux hommes de ressembler un peu plus aux femmes dont la vie est en général, plus remplie, impliquée dans la cité et utile à la communauté.
Roselyne Segalen 50-50 magazine
Yvan Jablonka : Des hommes justes. Du patriarcat aux nouvelles masculinités. Ed du Seuil 2019
 
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Étiquettes : Culture Livres Société

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AMOUR PENDANT LE COVID 19

20 Mai 2020, 05:06am

Publié par hugo

AMOUR  PENDANT   LE  COVID  19
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Fazia Diani : “J’ai prêté serment pour soigner des malades et je suis contrainte de les renvoyer chez elles/eux faute de moyens ! »,sante,

6 Mai 2020, 02:22am

Publié par hugo

 5 mai 2020
Île de France \ Société
Fazia Diani : “J’ai prêté serment pour soigner des malades et je suis contrainte de les renvoyer chez elles/eux faute de moyens ! »
 
 
L’Île-de-France est la région la plus sévèrement touchée par l’épidémie. À l’heure actuelle, on comptabilise 6 116 décès au total dans la région avec 92 morts ces dernières 24 heures. Actuellement, 1 502 personnes sont en réanimation. Pour les soignant.es en première ligne face au Covid-19, travailler tout en protégeant sa santé et celles de ses proches est une épreuve quotidienne. Rencontre avec Farah Foule, aide-soignante et Fazia Diani, docteure urgentiste. Elles expriment leurs colères, leurs peurs et leurs espoirs.
Les masques restent toujours une denrée rare pour le personnel soignant. Fazia Diani, docteure à l’hôpital Henri-Mondor, déplore le manque de moyens de protection qui menace sa santé et celle des patient.es « Les masques sont un outil indispensable pour faire face à l’épidémie, nous sommes constamment au contact de patient.es atteint.es du Covid-19 mais ne disposons que de deux à trois masques par jour, c’est insuffisant quand on sait la rapide faculté du virus à se transmettre ». Toutefois, elle s’estime chanceuse : « une de mes collègues qui exerce au sein d’un hôpital des Hauts-de-Seine s’équipe avec des masques périmés datant de 2012 à 2018 ».
Farah Foule, aide-soignante dans une clinique en Île-de-France, dénonce une « hiérarchisation » de la distribution de masques: « pour obtenir un masque, les aides-soignantes sont dans l’obligation de remplir une fiche de liaison où doit être inscrit nom, prénom, fonction, service, date du jour, heure ». Elle regrette que les masques et les gants soient en priorité réservés aux docteur.es et infirmiers.es. Révoltée, elle rappelle : « quand on aborde le milieu hospitalier, on pense aux médecins et aux infirmier.es, mais celles qui sont du matin au soir auprès des patient.es, ce sont nous : les aides-soignantes. La/le docteur.e passe une fois dans la journée pour établir un diagnostic, l’infirmière passe deux fois pour administrer les médicaments prescrits, mais l’accompagnement quotidien, c’est nous et nous ne sommes pas protégées ». Pour Fazia Diani, le gouvernement doit prendre ses responsabilités et gérer ce manque de moyens. « Il n’y aura pas de solution d’amélioration si l’Etat délivre du matériel au compte-gouttes » conclue t-elle.
« J’ai prêté serment pour soigner des malades et je suis contrainte de les renvoyer chez elles/eux faute de moyens ! »
Conséquences du flux inhabituel de patient.es aux services des urgences : elles/ils sont contraint.es d’attendre des heures avant leur prise en charge. Fazia Diani tire la sonnette d’alarme : « cette situation est scandaleuse. En raison de la saturation des urgences, je me mets à renvoyer les patient.es, faute de moyens et d’équipements. On fait avec les moyens du bord, des brancards sont mêmes installés dans les couloirs faute de places, c’est inadmissible. Les patient.es sont devenus des pions, nous n’avons plus les moyens nécessaires pour assurer la sécurité et la dignité des malades » s’insurge-t-elle. Un hôpital à bout de souffle, désorganisé, fragilisé, plongé dans un gouffre. Elle lance un cri d’alarme : « depuis le début du Covid-19, il n’y a pas eu d’organisation, on travaille dans l’improvisation. On fait tourner les équipes comme on peut. Aujourd’hui, une infirmière est amenée à faire le travail d’un.e docteur.e, une aide-soignante à faire celui d’un.e infirmier.ere… Il n’y a plus de règles, c’est l’usine, on carbure sans aucun répit, on se retrouve à faire du travail à la chaîne, et la conséquence est dramatique : nos patient.es sont déshumanisé.es. C’est décourageant ». Elle poursuit : « je n’ai pas fait médecine pour faire des choix de vie ou de mort sur quelqu’un. J’ai prêté serment pour soigner des malades et je suis contrainte de les renvoyer chez elles/eux faute de moyens ! »
 « En me rendant au travail, ma seule question n’est pas de me dire, est-ce que je vais attraper le virus, mais quand est-ce que je vais l’avoir ? »
Touché.es par le manque d’effectifs, les soignant.es sont épuisées. Le rythme de travail devient de plus en plus critique et la peur pèse lourd sur le moral. Farah Foule, angoisse chaque jour d’être porteuse du virus et de le transmettre à sa fille âgée de sept ans: « en me rendant au travail, ma seule question n’est pas de me dire, est-ce que je vais attraper le virus, mais quand est-ce que je vais l’avoir ? Lorsque je rentre chez moi, je désinfecte plusieurs fois la maison, la voiture, pour ne pas mettre en danger mon enfant. La psychose règne ».
À l’hôpital, les soignant.es ont peu de jours de repos, travaillent les week-ends, ont de très longues journées et font face à un « ennemi invisible », ces facteurs accroissent leur état de stress. Fazia Diani exprime son inquiétude : « c’est inquiétant parce qu’on est face à un virus inconnu qui évolue très rapidement sur les victimes. Un.e patient.e atteint.e du Covid-19 qui se portait bien, peut se trouver dans un état critique engageant son pronostique vitale, quelques heures après. Moralement, c’est difficile, on se dit que quelque chose nous échappe ». La doctoresse urgentiste est aussi confrontée à la détresse des patient.es et des familles : « c’est douloureux pour les personnes en fin de vie, qui n’ont pas le droit à un baiser, à un dernier au revoir ».
« Chaque attention nous touche et nous donne la force de poursuivre le combat »
Heureusement, en ces temps d’épidémie, la solidarité, l’entraide, les marques de sympathie, les messages d’encouragement aident le personnel soignant à garder le moral. Farah Foule évoque  : « les douceurs de la boulangère qui chaque matin livre croissants et pains au chocolat ». Fazia Diani, se dit émue par les dons d’équipements sanitaires, mais aussi par les dessins d’enfants reçus, les chocolats et les fleurs : « chaque attention nous touche et nous donne la force de poursuivre le combat ». Dans cette lutte, toutes les aides sont les bienvenues. Mais, Fazia Diani rappelle surtout l’importance du confinement et des gestes barrières : « le coronavirus touche toutes les tranches d’âge. Il y a encore beaucoup trop de gens dans les rues. Tout à l’heure dans un stade, j’ai pu voir 30 jeunes jouer au football, c’est compliqué de réduire massivement le virus si les citoyen.nes ne prennent pas les mesures nécessaires. Dans cette crise sanitaire, nous devons tou.tes être responsables ».
Son dernier mot : « restez chez vous ! »
Sabiha Zinbi 50-50 magazine


https://www.50-50magazine.fr/2020/05/05/des-soignantes-a-bout-de-souffle/

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SOUTENONS LES SOIGNANTS ET LES FEMMES BATTUES PENDANT LE COVID 19

3 Mai 2020, 14:41pm

Publié par hugo

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