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Résultat pour “ CNR”

Comment devient-on féministe ?,femmes,feminisme,

24 Février 2017, 01:29am

Publié par hugo

Comment devient-on féministe ?
04/02/2017 | 12h52
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Manifestation féministe à Bordeaux en solidarité avec la Marche des femmes à Washington contre Trump le 21 janvier (© Mehdi Fedouach/AFP)
La politique, les médias, la mode, la culture, l’art, la santé ou l’espace public, le féminisme semble s’être insinué dans tous les domaines de la société. Mais si cette parole se libère, les raisons qui poussent les féministes à s’autoproclamer comme telles demeurent souvent ignorées. Plusieurs d’entre elles nous expliquent leur cheminement entre déconstruction et contradictions.
Le papa sexiste et la super mamie

“J’ai toujours connu ma mère à la maison”, raconte Julie Couplez, membre du collectif La Barbe depuis sept ans. “Petite, je ne comprenais pas pourquoi ma mère était la seule qui s’occupait de nous, de la cuisine, de nos chagrins.” Sentiment d’injustice précoce face à un père sexiste (même si on ne comprend pas encore le concept), haine absolue des serre-têtes qui grattent et des robes à fleurs façon meringues ?

Dès le berceau, et sans surprise, la future féministe se construit en opposition ou en adhésion avec le discours parental. “On m’a inscrite en club de ski dès l’âge de 3 ans”, explique Réjane Sénac, chercheuse CNRS au Cevipof. “Dans un contexte pyrénéen, avec le modèle d’Isabelle Mir, le fait de faire du ski pour une fille, même en compétition, était perçu comme moins transgressif que pour d’autres sports considérés comme des terrains de jeu virils comme le foot, le vélo ou le rugby.”

Mais une autre figure tutélaire, indépendante et bienveillante, peut parfois apporter des réponses et du réconfort. “Ma grand-mère m’a appris qu’il était impératif de tout faire pour avoir les moyens de sa liberté et donc de l’égalité. J’ai eu un mal fou à avoir mon permis de conduire et elle me disait : ‘Tu vas l’avoir, tu n’as pas le choix, car il ne faut pas que tu aies, comme moi, à demander à quiconque de te conduire quelque part.’ ”

Alors que Camille Emmanuelle, auteure de Sexpowerment, se souvient avoir entendu le mot “féminisme” pour la première fois dans la bouche de sa grand-mère, Julie Couplez voit en son aïeule une inspiration et une raison à ses engagements présents : “Elle a été victime de violences : séquestration (voire inceste, mais on ne saura jamais) par mon arrière-grand-père. Quelque part, c’est un peu pour elle que je mène ce combat aujourd’hui.”

La fac et les premières manifs

A la fac, tout se bouscule. La féministe en herbe plonge avec délice dans des montagnes d’ouvrages référents et vit son “dépucelage” militant. Dans les années 1990, Marie Donzel fait son coming-out féministe alors qu’elle milite au sein de Act Up : “A l’époque, la réflexion, la discussion et l’engagement sur les questions de genre étaient essentiellement le fait des associations de lutte contre le sida.”

De son côté, Fatima Benomar, membre des Effronté-e-s, découvre le syndicalisme étudiant avant de rejoindre Osez le féminisme, sur l’invitation de sa camarade de l’Unef Caroline de Haas. “C’était une délivrance orgasmique, les mots me touchaient là où il faut ! J’ai dévoré tout ce qui pouvait me passer entre les mains, notamment les travaux de Françoise Héritier.”

Alors qu’elle baigne dans une culture politique et militante d’extrême gauche depuis l’enfance, Camille Emmanuelle trouve féminisme à son pied à travers des rencontres dans le milieu queer et sex positive, sur des blogs ou dans le magazine en ligne Bustle.

“Avant internet, ma culture féministe était limitée aux classiques (De Beauvoir, Badinter et Butler). En étudiant l’histoire des sexualités ou du porno, j’ai aussi compris que tant qu’on ne se débarrasserait pas des stéréotypes sur la sexualité féminine et masculine, on ne ferait pas avancer le féminisme.”

Le choc du couple hétérosexuel

Si un féminisme assumé fait fuir un bon nombre de représentants de la gent masculine, terrifiés à l’idée (fausse) de se faire émasculer, la première relation hétérosexuelle constitue souvent un moment charnière de la “révélation” féministe. Un moyen empirique d’éprouver la domination masculine et tout ce qu’elle véhicule : archétypes de séduction, rôles figés, sexualité codifiée… Et de déchanter. “Comme je l’ai appris avec mon premier petit ami, la relation “de base” entre homme et femme est sexiste et sexuée”, commente Alice Pfeiffer, rédactrice en chef du magazine Antidote et spécialiste des questions de genre.

“J’ai eu le sentiment que je pouvais passer des années sans jouir, ça n’avait pas trop d’importance tant que j’acceptais de me faire prendre en levrette. Cette expérience m’a éveillée à tout un fonctionnement social, où l’intime et le politique sont synonymes. Les Gender Studies sont venues de là : quand on parle de cul, on parle souvent de tout sauf de cul.”

C’est en remettant en cause ce schéma et après avoir décidé de se séparer du père de son fils pour vivre avec une femme que l’auteure Eli Flory commence à creuser les questions féministes. “Je me suis d’abord intéressée au féminisme en tant que mouvement politique d’émancipation, parce que je me suis plongée dans l’histoire de l’homosexualité. Que des trucs qu’on ne t’apprend pas à l’école !”

Des sexistes repenties ?

Pas facile de se départir de schémas ressassés depuis le landau. Quoique le féminisme soit souvent présenté comme une sorte d’absolu qui sous-entend d’avoir pensé, mangé, respiré “droits des femmes” depuis toujours, la féministe est née dans la même société patriarcale que tout le monde et a parfois reproduit ses codes avant de les déconstruire.

“Petite, je voulais faire comme les garçons, confie Fatima Benomar. Avec mon cousin, on se lançait des défis physiques pour savoir qui arriverait à grimper dans tel arbre, à telle hauteur… Ce féminisme primitif passait par un grand mépris pour l’identité de genre féminine.”

Marie Donzel reconnaît également avoir mis du temps à abandonner certaines conceptions essentialistes, notamment sur les prétendus liens entre féminité et maternité, et à reconsidérer son rôle social. “Je m’accordais avec les garçons sur le fait que les autres filles étaient des connes. J’ai pas mal méprisé mon genre, en fait, renvoyant très souvent les femmes à leur séduction plutôt que reconnaissant leurs qualités personnelles. Avec le recul, je pense que je voulais faire partie des mecs.”

Et la fameuse jalousie, présentée comme l’apanage du sexe féminin, n’est jamais très loin. “Si un mec me quittait pour une autre meuf, elle devenait la salope de service”, admet Camille Emmanuelle. “C’était violent. Je n’avais pas développé de sororité, ce que m’a appris le féminisme.”

“Tu recraches ce que tu entends toute la journée et tu crois que c’est ça penser”, résume Eli Flory. “Je sortais des phrases à la con du type : la femme idéale, c’est celle qui suce et qui fait bien la bouffe…”

Féministes tant qu’il le faudra

Heureusement, chausser des lunettes féministes offre une tout autre approche ! Bien plus qu’une simple passade ou une rébellion adulescente, le féminisme, c’est pour la vie. “C’est comme la pilule rouge dans Matrix, estime Fatima Benomar. Quand on choisit de l’avaler et qu’on s’extraie de la Matrice, de la vie vue et défendue par les mythes patriarcaux, on ne peut plus revenir en arrière.”

“Ma question n’est pas : serai-je encore féministe jusqu’à la fin de ma vie ?”, mais plutôt “quelle féministe je vais être dans les prochaines étapes de ma vie et dans les prochains contextes (personnels, sociaux, ou carrément historiques) que je vais rencontrer ?”, précise Marie Donzel. Si Camille Emmanuelle se voit bien en “mamie féministe”, Julie Couplez tente de rester positive face à un contexte socio-politique inquiétant pour les droits des femmes. “Beaucoup d’inégalités sont devenues insidieuses et invisibles et j’aimerais qu’il y ait moins de clivages sur ces sujets au sein des différents mouvements. Féministe tant qu’il le faudra comme on dit !” Éloïse Bouton

http://www.lesinrocks.com/2017/02/04/actualite/devient-on-feministe-11908834/

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Les hommes ont tout intérêt à être féministes et l’ont bien compris,,articles femmes hommes,femmes,feminisme,parite,egalite,

28 Février 2017, 03:10am

Publié par hugo

Les hommes ont tout intérêt à être féministes et l’ont bien compris
25/02/2017 | 10h33
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Un militant féministe lors de la marche des femmes, à Washington, le 21 janvier 2017. Sa pancarte indique "Fais confiance aux femmes" (© AFP/Robyn BECK)
Par convictions profondes ou déconstruction (parfois inachevée), de plus en plus d’hommes se revendiquent féministes. Mais qu’ont-ils vraiment à y gagner ?
Homme et féminisme, dès 1977, Christine Delphy abordait la question dans un article intitulé “Nos amis et nous“, paru dans la revue Questions féministes. La féministe, sociologue et chercheuse au CNRS y désigne les hommes alliés de la cause comme des obstacles à l’émancipation des femmes, uniquement prompts à défendre les collectifs féministes si ces dernières leur laissent la parole et prennent leur avis en compte. Alors qu’en est-il quarante ans plus tard ? “Certains hommes ont évolué, surtout parmi les jeunes”, explique aujourd’hui Christine Delphy. “Le mouvement féministe les a interpellés. Ils n’ont pas envie d’avoir des relations fausses à autrui et sont humanistes, c’est-à-dire qu’ils considèrent les femmes comme des êtres humains et essayent d’agir selon leurs principes.”

“Féministes”, vraiment ?

Dans les années 1970, certaines militantes considèrent le féminisme comme une politisation de l’expérience de la position sociale de femmes. Pour elles, les hommes ne peuvent pas se dire féministes car ils ne sont pas les premiers concernés par cette oppression. “De ce point de vue, les hommes ne peuvent pas, par définition, se dire féministes sous peine d’être accusés de vouloir récupérer le féminisme“, décrypte le sociologue et politiste Alban Jacquemart, Maitre de conférences à l’Université Paris-Dauphine, IRISSO et auteur de Les hommes dans les mouvements féministes : Socio-histoire d’un engagement improbable (PU Rennes, 2015).

Au milieu des années 1990, le terme pro-féministe émerge en Amérique du Nord, puis en France, pour désigner le rôle premier des femmes dans le féminisme et le rôle de soutien des hommes. “Un homme ne devrait pas dire qu’il est féministe ou pro-féministe, il devrait le vivre”, considère D, responsable associatif. “Tout comme je pense qu’un Blanc ne devrait pas avoir à dire qu’il est antiraciste, ses actes et ses prises de positions devraient parler pour lui.” Bien que cette expression ne fasse pas consensus, elle est généralement adoptée par la majorité des intéressés. “Notre démarche est très différente”, estime le réalisateur Patric Jean. “On marche vers le même but, l’égalité, mais on arrive en sens inverse.”

Pour d’autres, ce débat terminologique est dépourvu d’intérêt et sous-entendrait que femmes et hommes ne partagent pas les mêmes objectifs. “Jouer sur les mots me paraît vraiment superflu, et peut même faire perdre du sens aux engagements”, considère Julien, qui se définit comme un féministe humaniste.

Le camp des oppresseurs vu de l’intérieur 

De nombreux hommes, humanistes avant tout, se sentent concernés par toutes les formes d’inégalités, qu’elles touchent les femmes ou d’autres. “Le féminisme n’est pas une affaire de femmes, comme la lutte contre l’homophobie n’est pas une affaire de LGBT ou le racisme l’affaire des Noir.e.s et des Arabes…” analyse Antoine, journaliste. Pour Fred Bladou, activiste anti-sida, “la lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la négrophobie, l’islamophobie, ne peut être dissociée de la lutte contre le sexisme”.

Côté féministes, ces hommes s’avèrent des soutiens car ils permettent une autre lecture de la domination. “Ils apportent un éclairage différent sur l’oppression des femmes, car ils connaissent le camp de oppresseurs de l’intérieur”, indique Christine Delphy.

De prime abord, les hommes ont pourtant tout à perdre à se remettre en cause et à renoncer à leurs privilèges. Mais cette déconstruction peut aussi présenter ce que Patric Jean nomme des “bénéfices secondaires” : “Quand j’ai fait mon film La Domination Masculine, il y a dix ans, j’ai eu beaucoup de difficultés à trouver des financements, mais le fait que je sois un homme qui s’intéresse à ces questions a joué en ma faveur. Si j’avais été une femme, il n’aurait jamais vu le jour.”

“Pécho” de la féministe

Néanmoins, ils découvrent parfois avec amertume que se revendiquer féministe peut porter préjudice, notamment dans le cadre professionnel. “Demander un congé paternité, un temps partiel, vouloir quitter le travail plus tôt pour des raisons familiales, ou même prendre des jours ‘enfants malade’, est plutôt mal vu”, déplore Didier, qui se définit comme un “féministe pratiquant”.

La question de l’orientation sexuelle rentre également en jeu. Logiquement, l’homme hétérosexuel pro-féministe peut être potentiellement attiré par des féministes et avoir envie de les séduire. A l’instar de tout collectif, les groupes féministes sont aussi des lieux de relations amicales, amoureuses et/ou sexuelles. Mais comme le précise Alban Jacquemart, “les convictions sincères ne protègent pas du sexisme” et il n’est pas rare d’y croiser des hommes venus “pécho” de la féministe.

“Le problème c’est que certains, et j’en connais, sont dans la drague lourde et ne comprennent pas que ce n’est ni le lieu ni le comportement adéquat”, commente Patric Jean. “Un homme en réflexion sur ces questions sait qu’une femme qui veut séduire sera en mesure de le faire, alors automatiquement il essayera de se mettre ailleurs, afin de ne pas être intrusif”, juge D.

Princes charmants et non-mixité

Mais parfois, c’est tout le contraire qui se produit. Auprès de femmes qui ne s’intéressent pas plus que ça à la question, la carte du féminisme ne passe pas forcément. “Je me suis fait plusieurs fois jeter en annonçant que j’étais féministe”, témoigne Didier. “Beaucoup de femmes attendent que nous soyons le prince charmant que l’on voit dans les films.” “Certaines ne vont rien y comprendre et pensent qu’on se prend la tête pour rien”, ajoute Julien.

Pour se prémunir de ces comportements, certaines organisations optent pour la non-mixité. Ce choix politique a tendance à en rebuter certains qui s’inscrivent dans une forme de “d’accord pour être féministe, mais avec nous !“. Pourtant, les inclure signifie parfois s’exposer à la reproduction des schémas de domination. “Les gens se font une idée très bizarre de la non-mixité”, constate Christine Delphy. “On peut discuter avec des hommes quand on veut en dehors d’un mouvement. L’univers est mixte. Alors pourquoi ne pas avoir quelques heures de non-mixité face à des millions d’heures de mixité ?”

Se retrouver dans une forme d’entre-soi

Même quand les hommes comprennent ce besoin, il n’est pas toujours simple à accepter. “J’y ai été confronté il y a plus de vingt ans avec les Marie Pas Claire [un groupe féministe très actif dans les années 1990, ndlr.]”, se souvient Antoine. “Elles faisaient le constat qu’elles n’avaient pas la parole dans les réunions politiques. Ça me faisait mal au cul de le reconnaître, mais c’était vrai.”

Alors que Fred Bladou ne voit là “aucune exclusion mais plutôt une volonté d’échanger entre paires sans avoir à modifier son discours ou à le limiter”, Julien émet des réticences : “fermer un espace à l’autre me semble toujours potentiellement dangereux. Mais je comprends tout à fait qu’à certains moments on ait besoin de se retrouver dans une forme d’entre-soi.”

Et Alban Jacquemart de conclure : “si des hommes souhaitent s’engager, il faut rappeler qu’un nombre important de collectifs mixtes existent et qu’ils peuvent faire preuve de leur attachement au féminisme dans leurs pratiques professionnelles, familiales, conjugales ou sportives”.

http://www.lesinrocks.com/2017/02/25/actualite/hommes-ont-interet-a-etre-feministe-lont-bien-compris-11917023/

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Notre société doit être inclusive et solidaire, pour les personnes handicapées aussi,handicap,societe,

2 Mars 2017, 21:11pm

Publié par hugo

LES BLOGS
Notre société doit être inclusive et solidaire, pour les personnes handicapées aussi
Du souffle. C'est ce dont a besoin notre pays pour réussir la métamorphose dans laquelle il est désormais engagé.
 21/02/2017 18:45 CET | Actualisé 22/02/2017 00:27 CET

Luc Gateau Président de l'Unapei

FATCAMERA VIA GETTY IMAGES
Notre société doit être inclusive et solidaire, pour les personnes handicapées aussi.
Nous souhaitons une société où accéder à l'éducation, à la santé, au logement, au travail ne soit plus un privilège réservé aux uns et interdit aux autres. Nous souhaitons une société sans privilèges et qui lutte contre toutes les formes persistantes d'exclusion. Une société inclusive et solidaire.

Du souffle. C'est ce dont a besoin notre pays pour réussir la métamorphose dans laquelle il est désormais engagé. Comment passer d'une société dont la mécanique nous montre chaque jour qu'elle est enrayée, à une société inclusive et solidaire? Une nouvelle nuit révolutionnaire d'abolition des privilèges? Non, un lent processus de transformation où chacun de nos concitoyens joue son rôle en pleine responsabilité.

Aujourd'hui en France malgré la loi de 2005, les personnes handicapées qui représentent le cinquième de nos concitoyens, sont toujours victimes de discrimination. Cette loi, à vocation universelle, a posé deux principes simples qui forment les piliers d'un nouveau contrat social: l'accessibilité généralisée pour tous les domaines de la vie sociale - éducation, emploi,.. - et la compensation des conséquences du handicap qui peuvent tous nous concerner.

Depuis 10 ans, nous avons progressé à petits pas, sans que les moyens consentis par l'État soient à la hauteur des ambitions collectives et des promesses formulées. La dernière rentrée scolaire a encore montré que l'école, premier lieu d'égalité, est capable de laisser des enfants handicapés devant sa porte. Pourquoi face à deux enfants, l'un handicapé et l'autre pas, notre société choisit-elle d'investir uniquement sur le deuxième et pas sur le premier? Est-ce vraiment une affaire de moyens?

Aux enfants handicapés, comme à tous les autres, la société devrait permettre un plein accès à l'éducation. Une éducation inclusive représenterait finalement un coût financier et humain moindre qu'une exclusion définitive décrétée dès le plus jeune âge. Pourquoi décide-t-on, a priori, que la vie d'un enfant handicapé est une vie mineure? Le handicap n'interdit pas de faire de grandes choses de sa vie, pour soi-même et pour autrui.

Pour parvenir à une société inclusive et solidaire, l'Unapei accompagne au quotidien des égéries improbables: les personnes handicapées dont les fonctions intellectuelles sont affectées et qui, pour la plupart de nos concitoyens, sont des "bizarres", des "débiles", des "légumes", des "moches".

Il ne faut pas croire qu'une société inclusive et solidaire soit une utopie. Elle s'amorce à travers des milliers d'initiatives et de projets portés par les associations et les professionnels du médico-social. Depuis près de 60 ans, des hommes et des femmes se mobilisent. Grâce à eux, les modèles éducatifs et économiques classiques ont été bouleversés pour créer ce qu'on appelle aujourd'hui: l'accompagnement.

Accompagner, c'est permettre à chaque individu d'aller au plus loin de ses capacités pour mettre en œuvre ses propres choix, et ce, tout au long de la vie. Accompagner, c'est investir tôt sur l'avenir du collectif d'hommes et de femmes d'un pays. Cet accompagnement, nous en avons tous besoin à un moment de notre vie. Certains d'entre nous en ont plus besoin que d'autres. La réalité d'une vie humaine n'est possible que dans l'interdépendance. La société doit bien accompagner les personnes vulnérables pour que ces personnes puissent vivre avec tout le monde.

Nous croyons qu'une société inclusive et solidaire est nécessaire. Comment y parvenir? Ne pensons plus catégoriel: les pauvres, les vieux, les handicapés, les femmes, les autres. Nous devons faire en sorte que la loi de 2005 soit effectivement appliquée, mais également que chaque loi à venir soit pensée et construite de façon universelle, c'est-à-dire qu'elle réponde à l'ensemble des citoyens.

Et plutôt que de se demander comment réparer les maux que notre société engendre inéluctablement au quotidien, demandons-nous plutôt comment chacun d'entre nous peut contribuer à réaliser cette société inclusive et solidaire, véritable marqueur de la fraternité républicaine?

Faisons ensemble campagne pour une société inclusive et solidaire!

1. L'application de la loi de 2005 :

Pour appliquer la loi de 2005 il faut plus d'argent.

Il faut aussi montrer et parler des solutions nouvelles.

Partout en France des associations et des professionnels motivés travaillent pour les personnes handicapées et leurs proches.

Ces associations et ces professionnels trouvent des solutions nouvelles.

2. D'autres lois pour tous :

Les lois doivent aider tous les citoyens, handicapés ou pas.

Quand on fait une loi qui prend en compte tout le monde, on dit qu'on fait une loi universelle.

Les nouvelles lois doivent êtes universelles.

3. Une société qui accompagne les personnes vulnérables :

Pendant longtemps on a mis les personnes vulnérables dans des établissements à part.

On pensait que les murs de ces établissements protégeaient les personnes vulnérables.

Maintenant nous avons compris que la meilleure façon de protéger les personnes vulnérables, ce ne sont pas les murs.

C'est bien accompagner les personnes vulnérables qui protège ces personnes.

Unapei, association représentante des personnes handicapées et de leurs familles, vous y invite en partageant avec vous ces propositions. Elles sont « faciles à lire et à comprendre*».
*Facile à lire et à comprendre : Langage universel simplifié qui permet la compréhension d'un texte par tous, y compris les personnes handicapées cognitives.

Liste des signataires

Yves Agid, Professeur Emérite de Neurologie, membre de l'Académie des sciences ; Jean-Louis Bancel, président du groupe Crédit coopératif ; Philip Boëffard, producteur de cinéma ; Thomas Bourgeron, membre de l'académie des Sciences, professeur à l'Université Paris Diderot et chercheur à l'Institut Pasteur ; Roger-Pol Droit, philosophe et écrivain, chercheur au CNRS ; Serge Ebersold, Sociologue, professeur titulaire de la chaire Accessibilité au Cnam ; Vincent des Portes, chef du service de neuro-pédiatrie à l'Hôpital Femme-Mère Enfant à Lyon et professeur de pédiatrie à l'Université Claude Bernard Lyon I ; Eglantine Eméyé, journaliste, réalisatrice du documentaire " mon fils un si long combat" et auteure du " voleur de brosses à dents" ; Charles Gardou, anthropologue, Professeur à l'Université Lumière Lyon 2 ; Luc Gateau, Président de l'Unapei ; Serge Guérin, sociologue, directeur du MBA "Directeur des établissements de santé", Inseec Paris ; Marcel Jaeger, Professeur du Cnam, Chaire de Travail social et d'intervention sociale ; Marion Leboyer, Professeur de Psychiatrie, Université Paris Est-Créteil ; Philippe Lefait, journaliste à France Télévisions ; Jean-François Mattei, Membre de l'Académie nationale de médecine et Président honoraire de la Croix-Rouge française ; Henry Noguès, Professeur émérite, Université de Nantes ; Christel Prado, Présidente d'honneur de l'Unapei ; Christophe Rossignon, producteur de cinéma ; Christian Sanchez Président d'ARPEJEH ; Elisabeth G. Sledziewski, Philosophe, Espace Éthique Région Île-de-France / Université Paris Sud-Saclay ; Benoît Thevenet, présentateur et rédacteur en chef du Magazine de la santé sur France 5 ; Serge Thomazet , Maître de conférences en sciences de l'éducation.

Lire aussi :

• Cette application veut faciliter la vie sociale des personnes handicapées

• A l'occasion de la présidentielle, j'ai présenté aux candidats ma "charte nationale handicap"

• Le handicap, grand oublié de la campagne présidentielle

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Femmes amazighes du Maroc: le travail et la vie en osmose avec la nature,femmes,

28 Mars 2017, 00:51am

Publié par hugo

Femmes amazighes du Maroc: le travail et la vie en osmose avec la nature
L'une des rencontres dans la région de Ouarzazate, Boutaghar, Amejgag, et Amassin où Christine Léger-Dumont a cotôyé les femmes amazighes.
L'une des rencontres dans la région de Ouarzazate, Boutaghar, Amejgag, et Amassin où Christine Léger-Dumont a cotôyé les femmes amazighes.
(c) Christine Dumont-Léger
« Les femmes amazighes, Chants et gestes de travail des femmes » raconte le ciment des Marocaines du Haut-Atlas à leur travail. A l’occasion du salon du livre de Paris, Christine Dumont-Léger revient sur la genèse du livre, et sur son histoire singulière avec ces Berbères. Rencontre
28 MAR 2017
 Mise à jour 28.03.2017 à 11:36 par    
Bintou Diarra
dansAccueilTerriennesFemmes au travail
« Je vous invite à sillonner ensemble sur le chemin des femmes, au cœur de l’Atlas marocain… » Christine Dumont-Léger, 50 ans, les yeux rieurs, partage sa rencontre avec des femmes marocaines autour d’un livre intitulé : « Les femmes amazighes. Chants et gestes de travail des femmes de l’Atlas marocain, à la source du féminin. » S’y trouvent réunis textes, illustrations et photographies, parfois accompagnées de poèmes amazighs. Un CD de chants, vient enrichir l’œuvre.

La région montagneuse abrite les premiers habitants du Maghreb, plus connus sous le nom de Berbères. Cette dénomination gréco-romaine signifie « barbare ». Le peuple autochtone lui préfère l’appellation Amazigh(e) : « homme/ femme libre »

Les Femmes amazighes, détentrice d’un patrimoine culturel vieux de 5000 ans, accueillent Christine Dumont-Léger dans leurs villages de la région de Ouarzazate, Boutaghar, Amejgag, et Amassin, en 2011 sur sa demande. Dans le premier hameau, l’auteure tisse, entre autres une relation particulière avec Lalla Sofya Aït Moulay et Hra Ozmane Aït Mordan.
 
189 pages, Editions La Croisée Des Chemins, Maroc, 48 €<br />
 
189 pages, Editions La Croisée Des Chemins, Maroc, 48 €

  
Hra Ozmane Aït Mordan amazighe, nomade
Hra Ozmane Aït Mordan, 65 ans, porte fièrement les traces du temps sur son visage. Elle confie à Christine Dumont-Léger son amour de la montagne datant de sa prime jeunesse, bien avant son mariage : « Un Amazigh, nomade, a demandé la main de Hra lors d’une cérémonie de mariage. La jeune fille a accepté afin de concrétiser son rêve de montagne. »

Aujourd’hui, son mari n’est plus. « Devenu “ fou “ de solitude et de désespoir. Il partait des jours et des lunes avec le troupeau. Toujours plus loin, encore, pour trouver à paître.» À Sa mort, la sédentaire devenue nomade retourne parmi les siens, dans le village en contrebas. Son fils, qu’elle élève seule, l’accompagne.

Avec pudeur et respect, Christine Dumont-Léger témoigne de l’existence, en diapason avec la nature, choisie par Hra Ozmane Aït Mordan, dans les montagnes roses du Haut-Atlas. « Un jour que nous cheminions ensemble, Hra s’est précipitée sur un tas de charbon, sous une voûte de roche. Elle a accompli des gestes, concis, précis, rapides : soufflé dans ses mains, mis des brindilles. Le bois visiblement éteint s’est rallumé. Elle détient l’intelligence de l’humain reliée directement à la nature. » Cet attachement à la terre marque le point de départ de ce livre.  
Sœurs de Terre et de chants
En 2009, Christine Dumont-Léger met sa carrière de chorégraphe entre parenthèses, retourne dans le monde rural de sa naissance, aux alentours de La Rochelle. « Le lien avec mon parcours de chorégraphe s’est coupé. J’ai ressenti une perte de sens » explique l’auteure.

Mère d’une petite fille de trois ans, elle cultive elle-même sa terre au milieu des marais sauvages. « J’aimais jardiner, être en contact direct avec les éléments. Une fois, peu avant l’aube, à l’instant de bascule entre la nuit et le jour, pendant mon travail un chant monodique a jailli de mon corps. » Une question la taraude : « qui chante de cette manière dans le monde ? »

Christine Dumont Léger auteure, photographe à la rencontre des femmes amazighes<br />
 
Christine Dumont Léger auteure, photographe à la rencontre des femmes amazighes

  
(c) Bintou Diarra
Christine Dumont-Léger part à la recherche de ces « femmes de tous les jours » qui chantent, et travaillent à l’unisson. « J’étais en quête de témoignages de femmes de la campagne, pratiquant ce genre de chant. Je ne savais pas que j’allais écrire ce livre. J’ai suivi mon chemin.  Ce besoin vital m’a guidé vers les Amazighes. Je voulais trouver des sœurs de terre ».

Une symphonie vibrante de chants de femmes à l'ouvrage dans le vent

Christine Dumont-Léger
Une amie documentaliste au Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) joue un rôle prépondérant dans cette rencontre avec les femmes amazighes. « Un jour elle m’a déposé des documents sur l’Atlas marocain avec des chants : elle m’a fourni la bonne pièce du puzzle. Cela a été comme un tremblement de terre intérieur. Je me suis dit que c’était là que je devais aller. »  En 2011, « son épopée » dans le grand Ouarzazate commence.  

En terre amazighe, Christine Dumont-Léger découvre « une symphonie vibrante de chants de femmes à l’ouvrage, dans le vent, dans le bruissement du feuillage, dans le ruissellement de la rivière… »

Elle se considère modestement comme simple « porte-parole des femmes qui résonnent avec l’être qu’elle est », en immortalisant les instants vécus dans cet ouvrage.

Les photographies du livre décrivent la vie des Amazighes dans leur quotidien. Comme ce gros plan de Lalla Sofya Aït Moulay, déjà grand-mère, foulard rose jusqu’aux sourcils, oreilles découvertes. Des plantes lui cachent une partie du visage. Elle fauche au bord de la rivière, de l’herbe pour les brebis. Plus loin dans l’ouvrage, des clichés de Lalla Sofya Aït Moulay afférée à la préparation du petit déjeuner. Sur un autre cliché, assise à même le sol, elle élague des bambous pour réparer le toit écroulé d’une voisine pendant la nuit. Tous ces gestes participent également à la culture amazighe.

Le tissage constitue l'un des aspects importants du travail des femmes amazighes.
Le tissage constitue l'un des aspects importants du travail des femmes amazighes.
(c) Christine Dumont-Léger
La renaissance du Tifinagh
Une culture qui « reste principalement orale », estime Christine : « A Boutaghrar, Hra Aït Lkhassh me dit :  Toi, tu sais écrire. Je lui réponds : Toi, tu sais tisser.  Alors, pour cette femme, et pour les autres, j’écris. Je les raconte pour continuer de vibrer avec elles. » Les textes du livre apparaissent en trois langues grâce à l’Institut Royal de la Culture Amazighe Marocaine (l’IRCAM) : français, anglais et néo tifinagh, une version récente de transcription du tamazight, la langue des Amazighs. Ce n’est qu’en 2011, que le tamazight est reconnu, au Maroc, en tant que langue officielle aux côtés de l’arabe.

Le tifinagh, alphabet de la langue tamazight, est tombé dans l’oubli jusque dans les années 1960. Depuis peu, une version moderne s’enseigne dans certaines villes. L’Agence Nationale de Lutte Contre l’Analphabétisme (ANLCA) indique dans son rapport de 2015 que plus d’un tiers de la population du royaume est analphabète. Une réalité dans ces régions reculées du Maroc.

De nombreuses femmes amazighes, à l’image de Hra Ozmane Aït Mordan et Lalla Sofya Aït Moulay, ne savent, ni lire, ni écrire l’arabe marocain. Elles ne maitrisent pas non plus l’alphabet amazigh. Pourtant, dans le passé, les femmes amazighes ont su développer plusieurs moyens de communication.
Garder le lien avec les siens et sa culture
Des signes codés, tissés en secrets dans leurs tapisseries, racontaient leurs intimités. A l’époque, les jeunes filles fraîchement mariées, éloignées de leur village d’origine, relataient leur vie intime sur des tissages. Les bergers rapportaient alors les ouvrages à leurs mères. Elles les dépliaient et les déchiffraient comme autant de pages d’écritures.

Christine Dumont-Léger ne légende pas ces symboles amazighs disséminés à différents endroits du livre. À l’inverse, un texte explicatif accompagne les illustrations qui représentent les signes, comme la récolte ou les animaux : « Le bestiaire ».

Comme une aventure de la mémoire des sens

Christine Dumont-Léger
Les femmes Amazighes ont réussi à préserver leur patrimoine culturel. Elles se sont racontées à travers leur artisanat : poterie, tissage, chants, et décoration murales... Une culture qui découle d’une vie en osmose avec la nature et de ses cycles. Dumont-Léger offre à travers son livre, le ressenti de cette rencontre avec les femmes amazighes : « comme une aventure de la mémoire des sens. »

Elle envisage à présent de recueillir directement leur parole dans un film documentaire.

D'autres femmes berbères à retrouver dans dans Terriennes :
> Tisserandes berbères en Tunisie : quand le féminisme tient à un fil

> Les femmes berbères du Maroc au coeur d'une exposition à Paris

> La plume de Maha Jouini, trempée dans la vie des Tunisiennes et des Berbères

> Inas Miloud, berbère, libyenne et féministe : un triple combat au quotidien

> Maghreb-Orient Express - Les femmes dans les révolutions arabo-berbères

http://information.tv5monde.com/terriennes/femmes-amazighes-travail-et-vie-en-osmose-avec-la-nature-161100

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La sexualité en 9 lettres : A comme Amour,articles femmes hommes,couples,amours,

5 Août 2017, 02:34am

Publié par hugo

  La sexualité en 9 lettres : A comme Amour
 
Cette semaine, la sexualité se pare des couleurs de l'Amour, grâce à la lettre A. Transcendant, enchanteur, vibrant, l'amour est une drogue douce grâce à un cocktail d'hormones produites par notre cerveau. Mais sexe et sentiments entretiennent une liaison chaotique et les deux ne sont pas forcément liés. Alors, le sexe est-il meilleur quand on aime ? Se déchaîne-t-on davantage sans sentiments ?
Par Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le 04/08/2017
 
Le cœur qui bat la chamade, le corps chaviré de désirs, l'esprit tourné vers un seul être… Nul doute, l'amour est là ! Contrairement aux idées reçues, le cœur n'est pas au cœur de la bataille amoureuse, c'est le cerveau, et plus précisément l'hypophyse, qui dirigent la danse. Ce chef d'orchestre de toutes les glandes du corps commande la production des hormones, dont celles de l'amour.
Un véritable "shoot"
La première hormone à entrer en jeu est la dopamine ; qualifiée d'hormone de la motivation, c'est elle qui motive l'envie de revoir celui ou celle que l'on vient de rencontrer. Une voix grave qui fait battre le cœur plus vite, un sourire qui fait craquer, deux inconscients qui se rencontrent et se comblent… si l'amour est magique, la magie se trouve dans cette inconnue : personne ne sait expliquer pourquoi il est tombé amoureux de cette personne précise… Mais on sait désormais expliquer comment. Avec en premier lieu, la dopamine, qui intervient dans les sensations de plaisir. Elle est produite par le "système de la récompense" dans le cerveau, un système mis en cause dans les addictions. C'est elle qui est responsable de la dépendance ; le plaisir est tellement bon que l'on craque à nouveau pour ce qui le produit ! Ainsi l'amour s'apparente-t-il à une drogue douce : les endorphines, les "hormones du plaisir" font baigner le cerveau dans un bain de bonheur, à l'écoute de la voix aimée, après un moment ensemble, ou encore après l'orgasme où le corps subit un véritable "shoot" ! Elles confortent l'action de la dopamine, pour rendre encore plus amoureux et dépendant. La sérotonine, elle, est secrétée pour donner cette impression délicieuse de bien-être. Autre ingrédient du cocktail hormonal : l'ocytocine. Celle-ci est primordiale pour assurer l'attachement entre deux êtres : les amants la produisent lorsqu'ils passent du temps ensemble, se caressent ou s'embrassent. Dans le cerveau, les zones de la critique sont désactivées un certain temps et ceci explique la tolérance béate aux défauts de l'autre.
Un cocktail à durée limitée
Mais l'action de ces différentes hormones ne dure pas et la passion amoureuse n'a qu'un temps. Frédéric Beigbeder n'avait pas tort lorsqu'il intitulait son cynique roman "L'amour dure 3 ans", Lucy Vincent*, chercheur au CNRS, chiffrait cette période entre 18 et 36 mois en moyenne.
Plus le temps passe, plus l'on s'habitue à ce qui nous transportait auparavant… Les courbes sensuelles, le regard revolver ou la voix de velours font de moins en moins d'effet. Tout simplement parce que le système de récompense se lasse est produit moins de dopamine. Les récepteurs aux endorphines se désensibilisent, les zones de la critique se réveillent peu à peu et un regard plus lucide amène parfois des remarques acerbes ! Heureusement, l'ocytocine est là pour compenser… Si la passion diminue, l'attachement s'accentue. La relation amoureuse évolue, fondée sur la tendresse, la complicité, les points communs, l'humour, ou encore les projets ensemble. Si ce cap est fatal à certains couples, d'autres le transforment en une relation mature, qui n'est pas forcément moins riche en plaisirs…
*La chimie de l'amour. Lucy Vincent. Editions 22,90 € (7,90€ en poche)
Quand les sentiments enrichissent les ébats…
Un couple se définit habituellement par la sexualité et par les sentiments. Le terme "relation sexuelle" implique d'ailleurs ces deux aspects, même si aujourd'hui l'aspect sexuel est souvent plus fort que l'aspect relationnel (en dehors du mariage et des relations "installées"). Mais les deux amants ne partagent pas une partie de tennis ou un café… Ils s'imbriquent l'un dans l'autre, échangent des fluides intimes, produisent des hormones qui les lient l'un à l'autre. Que l'échange avec l'autre dure 2 heures, 1 an ou 20 ans, il peut être vécu dans une grande intensité, en conjuguant corps et esprit. Toutefois, il est certain que l'attachement et l'amour naissent davantage avec le temps qu'en une nuit, le coup de foudre étant rare !
Les sentiments sans le sexe…
Il est possible d'aimer sans avoir de sexualité. C'est notamment le cas de certains couples, qui se connaissent depuis longtemps : le désir s'est éteint et ils ne savent plus comment l'embraser à nouveau, ou n'en ont plus envie… L'amour et l'attachement sont présents, mais la sexualité se refuse. Lorsque l'un (ou les deux) souffre(nt) de ce manque, une thérapie avec un thérapeute de couple ou un sexologue est intéressante. Elle peut aider à comprendre les tenants et aboutissants de la situation, à mieux se connaître et à clarifier les envies de chacun et à faire un pas l'un vers l'autre...
Une libération apaisante
Nombreux sont ceux qui cherchent celui ou celle qui comblera ses manques, qui le complètera. Dans ce cas, lorsque le sexe est vécu dans les sentiments, il se révèle vraiment meilleur. Les sentiments les apaisent et les libèrent ; ils offrent une relation plus globale et plus complète. C'est la rencontre de deux corps, deux inconscients, deux parcours de vie. La mise en commun de toutes ces facettes, physiques, émotionnelles et intellectuelles fait toute la richesse d'une relation.
Accepter une certaine vulnérabilité et une certaine dépendance est alors nécessaire pour en jouir pleinement. Le partage des émotions, des envies, des pulsions et des plaisirs renforce la relation mais il expose aussi à l'autre, au risque d'être jugé, de ne pas être aimé, de souffrir. Un risque que certains ne veulent pas prendre et que les autres voient comme une richesse. Les couples apprennent alors à se connaître et à évoluer à deux. Sur le plan sexuel, ils apprennent à connaître leurs corps, découvrent les façons de faire jouir l'autre, de lui offrir ces extases si précieuses, qui consolident la relation grâce à la production d'ocytocine. La boucle est bouclée et le couple de plus en plus attaché…
Besoin d'un conseil médical ?
 
Le sexe sans les sentiments : la jouissance sans l'amour
Les relations entre hommes et femmes ont énormément évolué depuis une vingtaine d'années : il est fini le temps, où une seule option était reconnue, le mariage. Désormais, du sexfriend sans engagement au pacs ou au mariage, la relation se décline suivant toute une palette de couleurs, plus ou moins intenses ou satisfaisantes.
Le syndrome de la madone et de la putain
A l'excès, l'amour encombre parfois la sexualité et la limite sérieusement. C'est parfaitement illustré dans le syndrome de la maman et de la putain (ou syndrome de la madone et de la putain). Il est assez fréquent chez certains hommes, qui réservent à leur femme un classique missionnaire et tout leur respect, mais qui se déchainent dans leurs fantasmes ou avec une maîtresse. La mère de leurs enfants est sacralisée tandis que l'amante est charnelle et libérée. Dans le couple, le comportement de dissocier le sexe des sentiments existe donc aussi, mais avec une 3ème personne, la maîtresse…
Certains choisissent alors de dissocier le sexe des sentiments, à la recherche les bienfaits de l'étreinte sans les "contraintes" de la relation sentimentale. Le plaisir charnel sans la passion amoureuse… Il s'agit parfois de nuits sans lendemain, favorisées par les applications du type de Tinder. Le désir y est assouvi en toute liberté, sans faire intervenir l'amour. L'être humain a besoin de contacts et de faire l'amour… L'anglicisme "sexfriend" peut s'y apparenter ; il a envahi le vocabulaire relationnel : le sexe, est doublé d'une certaine amitié. On s'appelle quand on a envie, le soir, pour une soirée ou une nuit et le mot "amitié" désigne la régularité de ces nuits. Mais en général, les sexfriends ne partagent que leur désir et leur plaisir, et non les dîners au restaurant, concerts ou séances de cinéma.
On dit souvent que les hommes se retrouvent davantage dans ce type de relations, car ils auraient davantage peur de l'attachement et de l'engagement ; or ce n'est pas forcément limité au sexe masculin. Certaines femmes se sentent plus libres dans leur sexualité, sans le regard d'un homme qui les aime et sans courir le risque de leur jugement. Elles donnent libre cours à leurs envies et vont au bout de leur plaisir. Il est parfois plus facile d'offrir son corps que son cœur, la situation présentant moins de danger émotionnel : avoir des orgasmes avec des sentiments, augmente le risque de dépendance, physique comme affective… De plus, le lit est aussi le lieu du pouvoir, au sens de domination et de soumissions pour certains. Certains offrent à l'autre la jouissance, avant de se préoccuper de leur propre plaisir, pour rester maître du jeu et ils ne s'abandonnent pas ou peu… Ou à l'inverse, ils ne se préoccupent que de leur plaisir, sans tenir compte de celui de l'autre (un moyen de faire de celui ou un celle qui partage son lit, un simple objet)
Pourquoi dissocier le plaisir de l'amour
L'évolution de la société a favorisé l'émergence du mariage d'amour mais aussi de l'épanouissement personnel. Désillusion d'un mariage soldé par un divorce éprouvant, déceptions amoureuses répétées aboutissant à la perte de l'idéalisme, contraintes professionnelles trop importantes pour s'investir dans une "vraie" relation, mauvaises rencontres ou mauvais timing… Les raisons qui motivent ce genre de comportement sont nombreuses et elles sont parfois inconscientes. Certains idéalisent tellement l'amour qu'ils le réservent à certaines relations non sexualisées, comme leurs enfants ou leurs parents (la relation au parent de sexe opposé influence souvent les rapports dans le couple : une relation sécurisée rend plus confiant tandis qu'une mère castratrice, étouffante ou au contraire absente perturbe le relationnel amoureux). Ils attendent une personne qu'ils sacralisent et réservent leurs pulsions sexuelles à des rencontres éphémères, sans engagement et sans souffrance. Mais même une étreinte uniquement charnelle se révèle parfois tellement plus intense que prévue et perturbante. Certaines aventures provoquent ainsi un vrai déclic et ouvrent la porte à une relation plus globale et d'autant plus intense.


http://www.allodocteurs.fr/sexo/la-sexualite-en-9-lettres-a-comme-amour_23026.html
 ARTICLE  DU JOURNAL  DE LA SANTE

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Les vendeurs des boutiques Hollister dénoncent l'envers du décor,emploi,racisme,

14 Août 2014, 02:32am

Publié par hugo

RH / Management
Les vendeurs des boutiques Hollister dénoncent l'envers du décor
Par Lentreprise.com, publié le 19/04/2013 à 12:31


Atteintes à la vie privée, discrimintaions, dépassement du temps de travail et pratiques manageriales abusives : les vendeurs du géant américain de vêtements sportswear (Abercrombie&Fitch) brisent l'image "cool" de la marque.


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Les vendeurs des boutiques Hollister dénoncent l'envers du décor
Les employés des magasins de vêtements Hollister, marque du groupe américain Abercrombie&Fitch, dénoncent leurs conditions de travail et la pression subie au quotidien.
Mousse/ABACA
Derrière le décor "so cool", les employés de la marque américaine de vêtements sportswear débarquée en France fin 2011 dénoncent des pratiques managériales abusives.


La liste des récriminations des employés d'Hollister, marque du groupe américain Abercrombie & Fitch, est longue. Elle va du cadre de travail dangereux pour la santé, aux atteintes aux libertés personnelles et à la vie privée, en passant par les dépassements du temps de travail autorisé ou les discriminations.


Des enquêtes en cours de l'inspection du travail dans plusieurs magasins pourraient conduire à des poursuites aux prud'hommes et au pénal d'Hollister en France.


Obsession du look
Dès l'embauche, l'enseigne californienne marque son obsession pour le "look". La majorité des vendeurs, appelés "modèles", sont repérés dans la rue puis convoqués à un entretien collectif. "On nous pose trois questions mais surtout, on nous prend en photo sous toutes les coutures", décrit Maxime, 20 ans, recruté à l'ouverture du magasin Hollister à Lyon (centre-est) en avril 2012, et qui préfère prendre un prénom d'emprunt.


"J'ai vu faire la directrice du magasin: elle regarde les photos sur son ordinateur et dit oui ou non sans jeter un oeil au CV", ajoute-t-il. Résultat selon lui: tous les vendeurs de la boutique du centre commercial Confluence sont très jeunes, les filles ont toutes les cheveux longs, les dents très blanches, et sont minces; les garçons "la mâchoire carrée et le corps bien baraqué".La direction d'Abercrombie & Fitch a refusé de répondre.


Plaintes pour discrimination aux Etats-Unis
Le groupe américain a déjà été condamné à plusieurs reprises pour discrimination à l'embauche aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. En 2004, il avait notamment accepté de payer 50 millions de dollars à un collectif d'employés et de personnes issues de minorités ethniques qui affirmaient avoir été dissuadées par l'entreprise de poser leur candidature.


"Alors qu'aux Etats-Unis, la discrimination à l'embauche a été soulevée par des groupes qui estimaient être écartés de l'emploi par la politique de management, il est intéressant de constater que les plaintes en France portent plutôt sur les conditions de travail difficiles et les entraves au respect du droit du travail français, ce qui s'explique par des contextes culturels et juridiques différents", décrypte la sociologue Aude Lejeune, chargée de recherche au CNRS/CERAPS.


Les vendeurs "publicités ambulantes"
Une fois embauché, l'employé continue de faire l'objet d'un contrôle permanent de son look, au point de devenir "une publicité ambulante", selon les employés qui se sont rebellés. "J'ai vu une vendeuse se faire réprimander parce qu'elle avait mis trop de mascara", raconte Morgane, 19 ans, grande blonde filiforme qui souhaite rester anonyme. Le règlement intérieur du magasin stipule notamment que "l'eye-liner est interdit", ainsi que le rouge à lèvres.


Le document définit aussi une longueur standard des ongles des doigts, des teintes autorisées pour le vernis des ongles des pieds, ou encore une longueur maximale des "pattes" sur les tempes des hommes. "Il y a même des photos dans la salle du personnel avec les coiffures que nous sommes autorisés à porter", précise Morgane. Pour Loïc Lerouge, juriste spécialiste des risques psycho-sociaux, "l'ensemble de ces restrictions pourrait constituer une atteinte assez forte à la liberté de se vêtir". Il rappelle que le code du travail prévoit un "principe de proportionnalité" entre les limitations aux libertés individuelles imposées par l'employeur au salarié et le but recherché.


En 1994, Disneyland Paris, qui imposait à ses salariés des règles très strictes venues d'outre-Atlantique en termes de "look", avait été condamné pour atteintes aux libertés individuelles et discrimination à l'embauche.


Interdit de "fraterniser"
La "pression" que décrivent tous les salariés interrogés passe aussi par d'autres mesures en apparence anodines, comme la musique très forte diffusée en permanence dans le magasin. Dès 5 heures du matin, assure Maxime, une playlist "électro, très rythmée", est poussée au maximum "pour la productivité". Interdiction de "fraterniser". L'étudiant dénonce en outre l'interdiction de "fraterniser", détaillée dans le formulaire remis à tout nouvel employé, qui doit "éviter d'avoir des interactions sociales ou romantiques en dehors du lieu de travail".


Obligation de consommer dans le magasin
A Lyon, les jeunes employés d'Hollister ont commencé à protester contre leurs conditions de travail en décembre 2012, sur un point bien précis: leur tenue de travail. A peine leur contrat signé, les employés sont en effet priés de s'acheter des vêtements dans le magasin, parmi deux ou trois modèles imposés. Yoann Fiston, 25 ans, embauché pour un CDD d'été, s'en rappelle: "Je trouvais ça étrange, on n'avait pas encore gagné d'argent qu'on nous demandait déjà d'en dépenser, mais j'étais persuadé qu'on serait remboursés". L'étudiant s'indigne quand, deux semaines plus tard, on lui demande d'acheter un nouvel ensemble à 150 euros, une charge lourde sur le budget d'un employé en contrat de 10 heures hebdomadaires. "Beaucoup n'ont rien osé dire parce qu'ils considèrent que c'est un honneur de travailler chez Hollister", remarque-t-il.Yoann constate rapidement que, bien que rien ne soit précisé dans le contrat de travail, des salariés se sont vus renvoyés chez eux pour avoir osé se présenter sans la fameuse tenue.


D'autant plus incompréhensible que son équipe, qui prépare le magasin de 05H00 à 10H00, n'a pas de contact avec la clientèle. Il lance alors une pétition pour exiger le remboursement de la tenue. "La directrice était hors d'elle quand je lui ai remis, elle ne voulait même pas discuter", se souvient-il.


La directrice du magasin lyonnais, une jeune Américaine non-francophone, a refusé de répondre aux questions, assurant que "seul le siège dans l'Ohio est habilité à communiquer".


"Le droit français, ils s'en foutent"
La direction américaine d'Abercrombie & Fitch, n'a pas non plus souhaité répondre aux accusations des employés français.Pour Yoann Fiston, "chez Hollister, le droit français, ils s'en foutent". Lui qui avait un contrat de 10 heures par semaine travaillait en réalité souvent "jusqu'à 50 heures" hebdomadaires. Des heures qui ne figuraient pas sur la feuille de paye.


La sociologue Aude Lejeune considère que la précarité des contrats de travail chez Hollister (job d'étudiant, à temps partiel, de très courte durée) a certainement contribué, jusqu'ici, à dissuader les travailleurs de se mobiliser pour faire valoir leurs droits.


Hollister a ouvert sa première boutique en France dans le centre commercial Carré-Sénart en Seine-et-Marne, près de Paris, en septembre 2011. D'autres ont vu le jour depuis en région parisienne ainsi qu'à Strasbourg (est) et à Rouen (ouest).




En savoir plus sur http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/les-vendeurs-des-boutiques-hollister-denoncent-l-envers-du-decor_1513835.html#vFBkJ5cOto6rglA4.99

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La mémoire de l'humanité en danger,protestant,reforme,

22 Avril 2015, 22:40pm

Publié par hugo

LA CITÉ D’HATRA, VIEILLE DE 2 000 ANS, ET SITUÉE DANS LE NORD DE L’IRAK, A ÉTÉ VANDALISÉE PAR LE GROUPE ÉI© DIDIER SAULNIER/MAXPPP
MONDE 8 AVRIL 2015
Auteurs
Louis Fraysse
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La mémoire de l'humanité en danger


Depuis 2011, les destructions de sites et de biens culturels se multiplient au Moyen-Orient. L’Unesco, impuissante, appelle à la mobilisation de la communauté internationale.


À lire et à noter


Histoire de la Mésopotamie
Véronique Grandpierre
Gallimard, 2010.
La destruction du patrimoine culturel à Alep :
banalité d’un fait de guerre ?
Jean-Claude David et Thierry Boissière
Confluences Méditerranée, 2014.
Le patrimoine culturel,
cible des conflits armés
Vincent Négri (dir.), Bruylant, 2014.
Le site Internet de l’Unesco :
https://fr.unesco.org
Le site de la campagne Unite4Heritage
(en anglais) :
www.unite4heritage.org
En Irak, le chapelet des destructions volontaires perpétrées par les djihadistes de l’État islamique (ÉI) ne cesse de s’allonger. Samedi 4 avril, l’ÉI a publié une vidéo mettant en scène la destruction de l’antique cité parthe d’Hatra. Étape obligée sur la route de la soie, Hatra avait résisté par deux fois aux légions de l’Empire romain.Les mois précédents, l’État islamique avait ravagé le musée de Mossoul et entrepris de démolir au bulldozer les imposants vestiges de Nimrud – la Kalah biblique ­– ancienne capitale de l’Empire assyrien.


Ces destructions n’ont rien de nouveau. Lorsqu’ils étaient maîtres du nord du Mali, en 2012, les djihadistes d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) s’étaient « distingués », outre leurs exactions envers la population, par la destruction de plusieurs mausolées de saints musulmans, vieux de plusieurs siècles, témoignages du passé prestigieux de la ville. Et qui ne se souvient des bouddhas de Bamiyan ? En mars 2001, sous les yeux d’une communauté internationale médusée, les talibans afghans et leurs alliés d’Al-Qaida dynamitaient ces gigantesques statues de pierre, représentantes exceptionnelles de l’art gréco-bouddhique.


La « pureté » d’un dogme


Dans tous les cas, la raison évoquée par les djihadistes est la même : détruire des « idoles contraires à l’islam » et, ce faisant, prouver aux yeux du monde la « pureté » de leur dogme. Mais ces destructions ont une autre visée, d’ordre politique celle-là. En saccageant, au nom de leur religion, des sites protégés par l’Unesco, les djihadistes font œuvre de propagande. C’est une garantie pour eux d’occuper l’espace médiatique, et de se poser en adversaires résolus d’un Occident honni.


« Nous sommes pris dans un cercle vicieux, rapporte Jean-Claude David, géographe et chercheur associé au Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo). Plus l’Unesco et les médias parlent des destructions, plus cela attise l’ardeur des destructeurs, ravis que l’on parle d’eux. Et c’est leur but. »


Le choix des cibles n’est jamais innocent, et les édifices musulmans sont loin d’être à l’abri des destructions. En Irak, l’ÉI n’a pas hésité à dynamiter les mosquées qui s’élevaient sur les tombes des prophètes Jonas et Seth, toujours au nom de l’islam. L’influente mosquée Al-Azhar, au Caire, l’une des plus importantes autorités de l’islam sunnite, a condamné ces attaques, parlant de « crime majeur contre le monde entier ». Mais rien n’y fait.


En Syrie, où la guerre civile amorcée en mars 2011 a déjà causé la mort de plus de 215 000 personnes, la situation est quelque peu différente, puisque le très riche patrimoine culturel est la cible à la fois de l’armée loyaliste et des insurgés. « Comme l’Irak, la Syrie a toujours été un carrefour, remarque l’historienne Véronique Grandpierre, spécialiste de la Mésopotamie. Les places fortes d’hier – le Krak des Chevaliers, Palmyre – conservent encore aujourd’hui un fort intérêt stratégique. » Un intérêt réel, puisque de nombreux combats s’y sont déroulés.


La vieille ville d’Alep, l’une des plus anciennes au monde, a elle été presque anéantie depuis 2012. Dans cette ville, où la lutte entre partisans du régime et insurgés est à couteaux tirés, « toute destruction est bonne », rappellent Jean-Claude David et l’anthropologue Thierry Boissière dans un article universitaire. « Pour le régime, il s’agit de détruire les rebelles et la population qui les héberge, et pour les rebelles de détruire la présence et les soutiens locaux du régime et de son armée », détaillent les chercheurs. Pourquoi le patrimoine n’est-il pas épargné ? « Il s’agit, en détruisant l’espace matériel de la vie quotidienne, […] de couper les racines, […] pour rendre difficile ou impossible le retour. »


En théorie, les atteintes au patrimoine, qu’elles soient le fait d’États ou d’individus, sont interdites par le droit international. L’article 8 de la Cour pénale internationale (CPI), dont les statuts ont été établis en 1998, les inclut dans sa liste de « crimes de guerre ».


« C’est en 1899 qu’un article de la Convention concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre interdit spécifiquement, et pour la première fois, la destruction “d’édifices historiques et d’œuvres d’art et de science” », rapporte Vincent Négri, chercheur à l’Institut du politique du CNRS. Après la création en 1919 de la Société des nations, l’ancêtre de l’ONU, l’Institut de coopération intellectuelle – l’équivalent de l’Unesco actuel – mène une intense activité afin de définir des normes de protection du patrimoine culturel. Un combat qui, peu à peu, porte ses fruits. Au début de l’année 1939, en pleine guerre d’Espagne, républicains et franquistes signent un accord pour évacuer les biens artistiques espagnols vers Genève.


Après le carnage de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement poursuit son cours. En 1954, la Convention de l’Unesco pour la protection des biens culturels en cas de conflits armés requiert des belligérants qu’ils respectent les biens culturels, un principe inscrit dans le droit international par les protocoles additionnels I et II de 1977 aux Conventions de Genève de 1949.


En 2004, un commandant de l’Armée populaire yougoslave est condamné par un juge du Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie pour avoir ordonné le bombardement de la vieille ville de Dubrovnik, en Croatie. C’est la première fois qu’un chef militaire est condamné pour avoir détruit du patrimoine culturel lors d’un conflit.


Passeports culturels


La guerre en ex-Yougoslavie est symptomatique à plus d’un titre. L’article 16 de la Convention de l’Unesco de 1954 prévoyait ainsi que les « biens culturels » soient marqués d’un « signe distinctif », afin qu’ils soient épargnés par les tirs et les bombardements. « Lors de ce conflit, de nombreux bâtiments ont été ciblés parce qu’ils arboraient ce signe, comme le pont de Mostar, la bibliothèque de Sarajevo ou la vieille ville de Dubrovnik, relate Vincent Négri. C’est tout le problème des conflits liés à l’identité des belligérants : quand on nie l’identité de l’autre, on cherche à détruire ce qui l’incarne, comme le patrimoine. »


L’Unesco, elle, n’agit pas sur le terrain. Son action ne peut être relayée que par les États. Depuis sa création, l’organisation insiste sur l’importance de l’éducation et de la sensibilisation pour protéger le patrimoine. Au Mali, en 2013, elle a distribué des « passeports culturels » aux soldats français, afin que ces derniers veillent à préserver les biens culturels. Mais lorsque des groupes décident de s’en prendre sciemment au patrimoine, l’Unesco ne peut que sonner l’alarme. Et laisser faire, impuissante. « On ne pourra rien obtenir tant que l’on n’aura pas fait la paix dans la région, indique le géographe Jean-Claude David. La question du patrimoine ne peut pas être isolée du reste, de l’humain. »


L’Unesco met néanmoins en avant la nécessité de lutter contre le trafic de biens culturels, qui a explosé ces dernières années, en appelant à la mise en œuvre de la résolution 2199, adoptée le 12 février dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU. Cette dernière vise également à renforcer les mesures afin de « tarir les sources de financement » des groupes djihadistes.


« Détruire le patrimoine d’une nation, c’est anéantir la mémoire et la richesse d’un pays, d’un peuple, d’une identité », explique-t-on au Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, joint par courriel. Le plus gros défi est de réveiller la conscience collective de son importance, sur sa valeur en tant que témoin de la créativité humaine. »


Pour cela, l’organisation vient de lancer la campagne Unite4Heritage (« S’unir pour le patrimoine ») : les citoyens du monde entier sont invités à prendre une photographie de leur site culturel préféré, et la partager sur les réseaux sociaux. Ce faisant, l’Unesco cherche à contrer l’offensive de propagande de l’ÉI, qui pour une large part se joue sur Internet.


Véronique Grandpierre souligne certaines initiatives courageuses prises par les populations locales (lire p. 10). À Tombouctou, au Mali, 80 % des manuscrits anciens, témoignant de l’âge d’or de cette cité, ont été sauvés par plusieurs familles, lors d’une épopée rocambolesque qui les a menées jusqu’à Bamako. À Mossoul, prise par l’ÉI en juin 2014, c’est une chaîne humaine qui a permis de sauver le célèbre minaret penché de la mosquée d’Al-Nuri, que voulaient dynamiter les djihadistes.


« L’histoire de l’Irak et de la Syrie se compte en millénaires, rappelle Véronique Grandpierre. Cette région est un berceau de civilisations, mais aussi des trois monothéismes. C’est de Babylone que les Hébreux ont entamé la rédaction de la Bible, et c’est de Ur qu’est parti Abraham. Dans cet endroit du monde, on touche véritablement à l’universel. »

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Modèle social. La Macronie veut supprimer la Sécu de la Constitution,lois,droits,histoire,histoire de france

4 Juillet 2018, 08:09am

Publié par hugo

 Modèle social. La Macronie veut supprimer la Sécu de la Constitution
Mercredi, 4 Juillet, 2018
Aurélien Soucheyre, avec Stéphane Guérard et Audrey Loussouarn
Les députés LREM ont voté en commission des Lois la transformation de la « sécurité sociale » en « protection sociale ». L’objectif est de rompre avec la doctrine du « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins » et de brader la solidarité publique.
Un mot, dans une Constitution, ça compte énormément. Les fondamentaux d’un pays peuvent être balayés en s’attaquant à quelques lettres. La Macronie s’y emploie : elle a décidé de supprimer toute référence à la Sécurité sociale dans la Constitution. Comme si de rien n’était, la commission des Lois a profité du chantier de la réforme constitutionnelle pour faire disparaître l’un des piliers de notre République et de notre modèle social de la loi fondamentale. L’amendement 694 en question a été adopté en catimini, dans la nuit de jeudi à vendredi. Défendu par le député Olivier Véran (LREM), il s’attaque au moindre article, phrase et alinéa de la Constitution faisant référence à la Sécurité sociale, pour remplacer le mot « sécurité » par le mot « protection ».
« Cela prépare la fin de l’universalité de la protection sociale à la française. Le gouvernement veut détruire notre système de haut niveau financé par la cotisation pour ouvrir la porte au modèle anglo-saxon. Non content de s’attaquer aux territoires et à la démocratie avec cette réforme, l’exécutif cherche à faire péter le socle de la Sécurité sociale. à la veille d’une réforme des pensions et des retraites, c’est ouvrir une boîte de Pandore pour le modèle social français », s’indigne le député Sébastien Jumel (PCF). Comme souvent, ce n’est pas comme cela que la majorité a présenté les choses. Passée maîtresse dans l’art de travestir les mots, les idées, les concepts et même les valeurs, elle a encore bluffé à tour de bras. Olivier Véran a expliqué sans rire que son amendement « vise à étendre le champ de la loi de financement de la Sécurité sociale », un peu comme on ferme des hôpitaux pour « garantir l’accès aux soins ». Le député, soutenu par le rapporteur Richard Ferrand, a même argumenté avoir « besoin de cette modification constitutionnelle pour (…) intégrer demain le risque dépendance au sein de la protection sociale ». Mais pourquoi remplacer le mot « sécurité » par « protection » ? Et ce alors même que l’actuelle rédaction de la Constitution n’interdit en rien une prise en charge de la dépendance par la Sécu ?
Le travail de sape a démarré fin 2017
Sans doute parce qu’il faut parfois modifier le nom des choses pour les détruire : le gouvernement prépare depuis des mois l’enterrement maquillé de la Sécurité sociale. Son travail de sape a démarré dès le premier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Fin 2017, le budget de la Sécu était amputé de 4,2 milliards d’euros, dont 1,2 milliard rien que pour l’hôpital public déjà exsangue. « Alors même que patients, soignants et gestionnaires nous alertent sur l’état critique des services, votre budget organise une catastrophe industrielle qui aboutira à une Sécurité sociale suffisamment indigente pour que ceux qui en ont les moyens s’en détournent et que ceux qui n’ont pas le choix la subissent », dénonçait alors Adrien Quatennens (FI).
En plus de ces coupes drastiques – tant pis si l’espérance de vie en bonne santé diminue et si un Français sur deux renonces à se soigner faute de moyens –, le gouvernement avait bouleversé le mode de financement de la Sécu, supprimant les cotisations maladie et chômage, et augmentant la CSG. Soit la fin du « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins », qui faisait tout le sens de la création d’Ambroise Croizat. Depuis, l’assurance-chômage a elle aussi été dénaturée. Et la réécriture constitutionnelle voulue par l’exécutif constitue « une condition indispensable à la création d’un système universel de retraite à points, distinguant les droits contributifs et les éléments de solidarité », s’alarme Catherine Perret, du bureau confédéral de la CGT. En somme, la boucle est presque bouclée. « Ça y est. Ils l’ont fait. Ils ont réussi à absorber la loi de finances de la Sécurité sociale dans la loi de finances tout court. C’est le graal de tous les dirigeants du Trésor depuis Raymond Barre. Et c’est un ancien inspecteur des finances, Macron, qui le fait. Cela montre à quel point sa politique date du giscardisme », mesure Frédéric Pierru. Le docteur en sciences politiques, sociologue et chargé de recherche au CNRS y voit un changement de paradigme : « Le but est de stabiliser la part des dépenses sociales par rapport au PIB. C’est purement budgétaire. On passe d’une logique de droits associés au travail à une logique de solidarité qui passe par l’impôt. »
Dès lors, les droits sont officiellement soumis aux aléas économiques. Plus rien n’est tenu. « Imaginons une crise qui baisse mécaniquement les recettes de l’État : les pensions diminueront automatiquement. Pour les dépenses de santé, vivra-t-on ce qu’ont vécu les Anglais il y a peu ? Des opérations ont dû y être annulées car les budgets étaient tous dépensés », prévient Frédéric Pierru, qui considère que le « privé lucratif » pourra « s’engouffrer » dans l’espace laissé. Un retour à avant 1945. Olivier Véran ne s’en émeut pas. Pour lui, les « défis sociaux et sanitaires auxquels nous sommes confrontés ne sont plus ceux de l’après-guerre ». Pourtant, comme le rappelait Fabien Roussel (PCF) lors du dernier PLFSS, « la Sécu, d’une incroyable modernité, a été mise en place dans une France en ruines. Nous sommes aujourd’hui dans une France riche. Nous avons donc les moyens de garantir la santé gratuite pour tous, à 100 % ». L’objectif du gouvernement est tout autre. Mais sa réforme constitutionnelle est encore loin d’être votée.
L’histoire de la sécurité sociale
S’il existe depuis le Moyen Âge des caisses d’assistance ou de secours mutuel, essentiellement gérées par des corporations, il a fallu attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, pour voir apparaître un projet porté par Pierre Laroque, directeur général de la Sécurité sociale, et le communiste Ambroise Croizat, ministre du Travail, d’après le programme du Conseil national de la Résistance. La « Sécu » telle qu’on la connaît aujourd’hui était née : un système « visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail », financé par les cotisations des employeurs et des salariés, et géré paritairement par les syndicats de travailleurs et les organismes patronaux.
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Ce que la charge mentale fait à la santé des femmes (et comment lui faire face)

31 Octobre 2023, 10:39am

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Ce que la charge mentale fait à la santé des femmes (et comment lui faire face)
Publié le Vendredi 13 Octobre 2023
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Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.

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La charge mentale est un phénomène qui en dit long sur les problèmes d'égalité au sein du couple... Tout en accablant la santé physique et psychologique des femmes. Gros plan à l'occasion de la Semaine de la santé mentale.
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A l'occasion de la Semaine de la santé mentale, il est bon de rappeler le lien étroit qui unit les enjeux de notre santé physique et psychologique, et ceux de la société dans laquelle nous vivons, notamment en terme d'égalité des sexes. C'est ce que démontre très bien le concept de charge mentale.

Ce concept désigne la fatigue éprouvée au sein du foyer par les femmes, en ce qui concerne l'inégale répartition des tâches domestiques.

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Citée par le Journal du Centre national de la recherche scientifique, ou CNRS, la chercheuse Nicole Brais (Université Laval, Québec), à l'origine de la théorisation de ce phénomène, le définit de cette manière : "La charge mentale est un travail de gestion, d'organisation et de planification, intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectif la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence".

Un concept qui semble se formaliser au quotidien. Selon un sondage réalisé par l'Ifop en 2022 auprès de 1992 personnes, 57% des Françaises affirment à ce titre "en faire plus" à la maison que leur conjoint. Deux ans plus tôt, en plein confinement, une autre étude chiffrée de l'Institut français d'opinion publique affirmait que 73 % des conjointes confinées déploraient s'occuper de la majorité des tâches durant cette période spécifique.

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Quand le moment est crucial, nous vous aidons à aller plus loin.

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Lorsque l'on parle de charge mentale, précise le Centre national de la recherche scientifique, "il s'agit davantage de la charge cognitive associée à la gestion propre des tâches domestiques que de la réalisation de ces tâches", charge cognitive qui a pour origines "la répartition inégale des tâches domestiques, à laquelle s'ajoute l'activité professionnelle".

En découle une fatigue mentale : d'où le qualificatif.

Un concept vulgarisé et popularisé en France en 2019 par la dessinatrice féministe Emma dans sa bande dessinée très relayée sur les réseaux sociaux Un autre regard (au sein de l'histoire "Fallait demander !") : "La charge mentale, c'est le fait de devoir toujours penser à ce travail d'organisation et même d'en exécuter une grande partie", précise Emma. En outre, au poids de ces inégalités s'ajoute une vie professionnelle déjà bien chargée.

Mais quels sont les effets de cette charge sur la santé mentale ?

De quoi la charge mentale est-elle le nom ?
Faïza Bossy est médecin généraliste, médecin vasculaire et journaliste médicale. Elle est également médecin du travail et dirige des conférences en ce sens, notamment dans le cadre de la prévention. La professionnelle tient d'abord à nous rappeler dans un premier temps que la charge mentale est "un concept assez flou, que l'on a du mal à définir, et donc à mesurer".

Pour notre interlocutrice, "on le confond volontiers avec le stress", défini depuis les années trente comme "l'ensemble des manifestations de réactions physiques et physiologiques sous l'influence de facteurs externes". Cependant, la professionnelle, lors de ses consultations, a déjà pu témoigner de patientes abordant ces enjeux, sujettes à ces contraintes du quotidien, et aux incidences sur la santé qu'elles engendrent.

La médecin détaille : "Ces témoignages concernent avant tout une grande problématique : l'équilibre compliqué entre vie personnelle et vie professionnelle. Durant la pandémie, on pu observer une inégale répartition des tâches dans le couple comme source de fatigue et de mal être. On va davantage parler de charge mentale de type ménagère quand cela a trait aux tâches ménagères - cuisine, repassage, devoirs des enfants".

Dévouement et sacrifices au quotidien, le quotidien des "femmes-Cendrillon"
Judith Loeb Mansour est médecin généraliste depuis vingt ans. La professionnelle de la santé tient à nous préciser à ce sujet : "La charge mentale ce n'est pas simplement l'équilibre 'vie pro et vie perso', c'est aussi le souci quotidien que l'on porte à ses enfants (s'en occuper, demander de leurs nouvelles quand ils sont rentrés à la maison...), mais également à son conjoint ou à sa conjointe, et, quand on prend de l'âge, à ses propres parents !".

C'est donc une problématique plus globale qu'on ne pourrait l'envisager.

Pour la médecin généraliste, la charge mentale en dit long sur les pressions que subissent les femmes : "Aujourd'hui on demande beaucoup aux femmes. Elles doivent travailler avec ambition, être active dans la vie associative, faire du sport, être épanouies, mais aussi s'occuper de leur vie conjugale".

"Les femmes ont tendance à s'exprimer plus facilement sur cette notion d'épuisement et de charge que les hommes, mais cela ne veut pas dire qu'elles sont forcément plus nombreuses à en souffrir statistiquement", tient cependant à relativiser à ce propos la médecin du travail Faïza Bossy.

"Mais il est vrai qu'on ne peut ignorer cette pression qu'elles se mettent, qui est une hyper exigence. Cette idée d'être à la fois une mère de famille, une super professionnelle, belle et ambitieuse. C'est quelque chose que l'on doit aussi remettre en question dans notre société".

Pour quelles conséquences sur la santé mentale ?
On le constate, la charge mentale est aussi une charge sociale.

Mais quelles en sont les incidences ?

Faïza Bossy éclaircit notre interrogation : "Si l'on entend charge mentale à la fois professionnelle et ménagère, les impacts peuvent être réels, physiques et psychologiques : avant tout la fatigabilité, premier symptôme que l'on observe, une notion d'épuisement, lorsque l'on arrive plus à faire face"

"On peut également observer une forme d'irritabilité (trouble de l'humeur, surinvestissement), une anxiété, ainsi que des conséquences de type digestives (trouble du transit), cognitives (difficultés de concentration en raison du manque de repos) et des troubles cardio vasculaires - l'épuisement pouvant induire le stress, lequel est un facteur de maladies cardiovasculaires - ainsi qu'une perte d'appétit ou une prise de poids, du diabète..."

Les femmes en ont assez de gérer les tâches ménagères
"S'il s'agit d'une charge mentale ayant trait au cadre professionnel, cela peut également aboutir à un burn out", précise la médecin du travail, qui n'exclut pas le fait qu'un "symptôme dépressif" puisse émaner de cette fatigue mentale.

Comme le rappelle le Dr Bossy, on entend précisément par l'appellation spécifique de burn out "un syndrome d'épuisement professionnel, physique et psychique, qui est la résultante de conditions de travail, et se définit comme un stress chronique au travail qui n'a pas été traité correctement".

Comment y faire face ?
Mais comment faire face à la charge mentale ?

La professionnelle de la santé explique :

"Lorsque le patient vient nous voir, on traite les symptômes dont il témoigne. On va orienter ces patients en fonction de leurs symptômes vers les spécialistes qui s'occuperont d'eux, nos collègues psychologues ou psychiatres si le problème est avant tout psychologique par exemple"

"Mais quoi qu'il en soit, on les enjoint tout d'abord à prendre du recul et à se reposer même si cela n'est pas toujours évident. Tout le monde n'est pas en égalité face à la charge mentale, tout dépend de l'environnement familial ou social. Ca peut aussi passer par un lâcher prise du patient ou de la patiente. On peut être amené à poser un arrêt maladie le cas échéant".

Judith Loeb Mansour nous prescrit à l'unisson quelques recommandations à ce sujet : "L'important c'est la notion d'égalité, d'acceptation de l'existence de l'autre. Il y a énormément à faire pour l'égalité des sexes. Or il y a encore beaucoup à faire dans la répartition des tâches même si cela évolue".

"En outre, face à quelqu'un souffre, la base reste évidemment de l'écouter et de reconnaitre sa souffrance. Lui dire : j'entends que tu souffres. Et lui rappeler également qu'il est légitime à souffrir".

"Cela exige tout un travail de communication au sein du couple. L'important enfin, c'est toujours de prendre du recul face aux situations subies et à l'épuisement. Car ce n'est jamais quand l'on est vulnérable psychologiquement que l'on est au mieux pour décider de quelque chose".

Un travail aussi médical que relationnel, donc.

Judith Loeb Mansour est médecin généraliste depuis vingt ans.

Faïza Bossy est médecin généraliste, médecin vasculaire et journaliste médicale. Elle est également conférencière sur la santé au travail.

Les résultats du sondage de l'Ifop à propos de la répartition des tâches domestiques.

Les résultats du sondage de l'Ifop à propos de la répartition des tâches domestiques et de ses incidences au sein du couple durant le confinement de 2020.

Pour plus d'informations sur la Semaine de la santé mentale, rendez-vous sur la page de sensibilisation dédiée de Webedia.


https://www.terrafemina.com/article/ce-que-la-charge-mentale-fait-a-la-sante-des-femmes-et-comment-lui-faire-face_a370006/1

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Manif du mariage pour tous : succès et rendez-vous le 27 janvier

17 Décembre 2012, 02:30am

Publié par hugo

DANS LA RUE16/12/2012 à 15h06
Manif du mariage pour tous : succès et rendez-vous le 27 janvier

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Entre 60 000 et 150 000 manifestants combatifs ont défilé dans la bonne humeur ce dimanche à Paris.


Manifestation pour le mariage pour tous, le 16 décembre 2012, à Paris (Rémy de La Mauvinière/Sipa)

Des homos, des hétéros, du Front de gauche, du PS, de l’Unef, d’Aides, des poussettes, quelques élus municipaux, beaucoup de jeunes et une ministre, Cécile Duflot. La manifestation du dimanche 16 décembre, à Paris, a rassemblé60 000 manifestants selon la préfecture de police, entre 150 000 à Paris et 200 000 selon les organisateurs.

Samedi, dans plusieurs villes de province, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont également rassemblées.

Le 17 novembre, les opposants au « mariage pour tous » avaient réuni 70 000 personnes à Paris selon la préfecture de police. Cette démonstration des « anti » a motivé plus d’un manifestant aujourd’hui, venu « contre la discrimination » , « contre la haine homophobe » plus que pour le mariage ou le projet de loi, qui a toutes les chances de passer.


Oui au mariage, à l’adoption, à la PMA (Blandine Grosjean)

L’amendement élargissant l’assistance à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples homosexuels, en revanche, risque d’avoir moins de succès auprès des députés. Une nouvelle manifestation est donc organisée le 27 janvier, deux jours avant l’examen du projet de loi – qui n’a pas intégré cette promesse du candidat Hollande – pour mettre la pression. Et deux semaines après celle des « anti » qui ont prévu de se retrouver le 13 janvier....

« Je suis hétéro, je veux l’égalité pour ma soeur »

La manifestation de ce dimanche en a surpris plus d’un, notamment à gauche : quel besoin de soutenir un projet de loi qui a toutes les chances d’être voté ?


Une affiche proposée aux participants de la manifestation en faveur du mariage pour tous(DR)

Mais dans l’esprit des organisateurs, il s’agissait surtout de montrer que la revendication du mariage pour tous n’est pas qu’une cause des homosexuels mais une aspiration plus large à une égalité de tous devant la loi, comme en témoignent les slogans proposés pour la manifestation :

« Hétéros, nous soutenons le mariage pour tous. »

« Je suis hétéro, je veux l’égalité pour ma soeur. »

« Tous égaux. »

 


Revivez la manifestation grâce aux reporters de Rue89.

17h30. Familles et associations ont répondu présentes pour cette manif.


Une maman et son enfant en poussette (Pierre Haski/Rue89)

Humoristiques ou politiques, les slogans sont légions.


« Même l’UMP a deux papas » (Pascal Riché/Rue89)


Um message à Christine Boutin (Blandine Grosjean/Rue89)


Le cortège d’Act Up (Blandine Grosjean/Rue89)

17h15. Les Sœurs de la perpétuelle indulgence sont au rendez-vous.

LES SOEURS DE LA PERPÉTUELLE INDULGENCE

(P.R.)

17h15. Emilie, dont le père est pacsé avec un homme. P.R.


Emilie et sa pancarte (Pascal Riché/Rue89)

 

EMILIE EXPLIQUE POURQUOI ELLE MANIFESTE (P.R.)

17h10. Jane Birkin est là, devant le Luxembourg, terminus de la manif. Désolé pour la photo ratée, je ne ferais pas un bon paparazzi. Musique dans les hauts parleurs : « We are familly. » P.R.

17h10. L’ambiance était plus à « rire et chansons » françaises qu’à la techno. Mon fils ma bataille de Daniel Balavoine, gros hit. B.G.


Albert, 72 ans, retraité (Elsa Fayner/Rue89)

16h45. Albert, 72 ans, retraité, vivant à Paris :  « Je suis communiste et j’estime qu’il n’y a pas de reforme économique possible sans reforme sociétale. Si on n’est pas capable de respecter l’humain, quelles que soient ses orientations sexuelles ou son mode de vie, on ne peut pas le replacer au cœur de l’économie. Des mouvements fascistes se sont attaqués aux homosexuels, et je trouve qu’il y a un retour à des valeurs que je considére comme fascistes. » E.F.


Dominique (Elsa Fayner/Rue89)

Dominique (homme), 50 ans, prof d’université, vivant à Paris : « Le mariage, je m’en fous. Je me suis marié et j’ai divorcé. C’est quand même initialement une cérémonie religieuse... Mais je suis là pour l’égalité des droits, quelle que soit l’orientation sexuelle. Le code civil est un monument d’inégalité, à commencer par les inégalités entre hommes et femmes. Je crois aussi que, s’il y a autant de monde aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu tout ce battage autour des anti. » E.F.


Claude (Elsa Fayner/Rue89)

Claude, 80 ans, retraité, habite dans le IVe arrondissement de Paris et regarde passer la manif : « C’est pas ma manif, moi j’y serai le 13 janvier, pour une opposition à tout ce que les gens demandent aujourd’hui. C’est un choix de société, je crois que c’est important. On mélange tout, là. Revendiquer des droits pour avoir des enfants quand on est deux pères ou deux mères, ça débouche sur des problèmes éthiques. Par exemple si une femme se fait féconder par quelqu’un qu’elle ne connaît pas, allez expliquer ça aux enfants... Mais c’est un point de vue. On est en démocratie. » E.F.


Chris et Joao (Elsa Fayner/Rue89)

Chris, 48 ans, chercheur en linguistique au CNRS, Néerlandais, etJoão de Deos, 38 ans, doctorant en psychanalyse au CNAM, Brésilien : « Nous nous sommes mariés la semaine dernière aux Pays-Bas.Mais en France, notre mariage ne vaut rien. Si nous voulons nous pacser – seule option –, il nous faut même prouver notre relation ! Un recul pour nous... C’est étonnant quand même : notre couple change qu’on soit en Hollande ou en France. Et si nous allons nous installer au Brésil, Chris ne sera pas autorisé a rester plus de deux mois... Se marier, pour nous, c’est aussi une subversion, de la normalité “hétéroxiste” dans un pays catholique comme le Brésil ! » E.F.

16h50 : Paola et Elie, 16 ans, sont là car ils ne veulent pas que « Paris appartienne aux homophobes ».


Paola et Elie (Blandine Grosjean/Rue89)

16h35. Slogans, déguisements, les manifestants font preuve de beaucoup de créativité. La preuve en images :


Un père noël (Camille Polloni/Rue89)


Marge Simpson (Renée Greusard/Rue89)

 


Une affiche « Parisot avec nous ? » (Blandine Grosjean/Rue89)

 


Une pancarte « Dieu aime les hommes » (Blandine Grosjean/Rue89)

 


Slogan : « François ne sois pas frigide » (Blandine Grosjean/Rue89)

16h25. Ambiance festive dans le cortège. R.G.

AMBIANCE DE CORTÈGE

16h20. Autre slogan vu pendant la manif : « Les listes de mariage des homos vont renlancer l’économie. » P.H.


Slogan de manif (Pierre Haski)

16h. Encore du monde à la Bastille. B.G.

15h50. Parmi les slogans : « On veut le mariage, l’héritage et le veuvage, on veut l’adultère, la pension alimentaire. » B.G.

15h45. Des représentantes des Femen acclamées. B.G.

15h20. Je viens de voir passer Mélenchon comme une fusée sur un trottoir. C.P.


Melissa manifeste en faveur du mariage pour tous (Elsa Fayner)

15h20. Mélissa, 23 ans, originaire du Vexin, étudiante en ethno a Nanterre :

« Je ne sais pas si je veux me marier ni avoir des enfants, mais je veux pouvoir avoir le choix. Je n’ai pas trop de crainte, je pense que le projet de loi va passer, mais j’aimerais qu’il passe avec le droit à la PMA[procréation médicale assistée, ndlr] et à la filiation.

Je voudrais que le conjoint n’ait pas à faire une adoption pour être reconnu comme parent de son enfant dans les couples lesbiens. Je suis en couple avec une Suédoise et, si j’ai un enfant avec elle en Suède, je serai reconnue comme étant la mère en Suède. Mais si nous rentrons en France, je ne serai plus reconnue comme telle ! »


Bianca (Elsa Fayner)

Bianca, 29 ans, habitant Paris, travaille dans la musique :

« Je suis ici parce que mon papa est homo. Même si le mariage ne m’intéresse pas d’un point de vue personnel. Mais c’est important que tout le monde ait le choix. Je pense aussi qu’il faut que les homos puissent être reconnus comme parents : aujourd’hui si le parent officiel décède, le parent qui reste peut être écarté s’il n’est pas en bons termes avec sa belle famille. Et je ne suis pas sûre que le projet de loi passe. »


Solange (Elsa Fayner)

Solange, 57 ans, secrétaire juridique, et Michel, 63 ans, travaillant dans l’éducation nationale, venus de Chartres :

« On n’est pas forcément pro mariage mais on est contre la discrimination. Je ne suis pas certaine que pour les homo le mariage soit la meilleure solution, c’est très conformiste le mariage – nous, on n’est pas mariés – mais c’est un droit à défendre. Nous sommes de gauche, on a sabré le champagne en 81, mais nous ne manifestons pas toujours. Nous n’avons pas manifesté contre la rigueur par exemple. Mais là, c’est une question fondamentale. Le code civil doit changer. »

15 heures. Une journaliste de Rue89 Strasbourg a passé la matinée dans un bus, direction Paris et la manif, avec des participants de la manifestation. Le bus a quitté Strasbourg a 5h10 ce dimanche matin. L’occasion de répéter les slogans pendant le trajet avant d’arriver à 11h30 près de la place de la Bastille.Ecouter le reportage son.

14h30. La manif va s’ébranler en riant. A la sono, un jeune homme massacre la chanson « Voyage voyage » de Desireless avec comme parole « Mariage, mariage »B.G.

13h53. Bertrand Delanoë, le maire de Paris, est prêt pour le départ.

 

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