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Ce lundi à 11h25, les femmes "travaillent gratuitement" en France, ont calculé des féministes

8 Novembre 2023, 12:22pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 
ECONOMIE

Ce lundi à 11h25, les femmes "travaillent gratuitement" en France, ont calculé des féministes
Une employée travaille sur la ligne de production de masques chirurgicaux dans une usine du fabricant d’équipements de sécurité et de protection individuelle, Paul Boyé Technologies, le 25 janvier 2021 à Labarthe-sur-Leze, près de Toulouse.

© GEORGES GOBET / AFP

06 nov. 2023 à 11:22

1 min
Par La rédaction Info avec AFP
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Écouter l'article
Les femmes commencent à "travailler gratuitement" à partir de 11h25 ce lundi, et ce, jusqu’à la fin de l’année, selon la lettre d’information féministe "Les Glorieuses" qui dénonce les inégalités salariales persistantes entre les femmes et les hommes.

Concrètement, les femmes "pourraient s’arrêter de travailler le 6 novembre à 11h25 si elles étaient payées avec un taux horaire moyen similaire aux hommes tout en gagnant ce qu’elles gagnent aujourd’hui, toujours en moyenne, à l’année", relève la newsletter dans un communiqué.

Cette date et cette heure symboliques ont été calculées à partir de statistiques européennes sur l’écart de salaire entre les femmes et les hommes en France. Cette année, les femmes gagnent en moyenne 15,4% de moins que les hommes.

L’an dernier, l’écart salarial atteignait 15,8%, ce qui avait amené "Les Glorieuses" à déterminer la date symbolique au 3 novembre à 09h10.

"Cela fait huit ans qu’on fait ce calcul, ça varie très peu, il y a une vraie stagnation", observe auprès de l’AFP Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter à l’origine d’une pétition qui réclame la mise en place de trois politiques publiques visant à favoriser l’égalité salariale.

"C’est un vrai sujet qui a fait l’objet de beaucoup de lois et on se rend compte que les résultats ne sont pas à la hauteur, il est temps de passer la seconde", a pour sa part commenté lundi matin sur France Inter Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT.


https://www.rtbf.be/article/ce-lundi-a-11h25-les-femmes-travaillent-gratuitement-en-france-ont-calcule-des-feministes-11282577

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En France, un ancien haut fonctionnaire face à la justice : il forçait les femmes à uriner devant lui

5 Février 2023, 20:10pm

Publié par hugo

 En France, un ancien haut fonctionnaire face à la justice : il forçait les femmes à uriner devant lui
Image d'illustration. 
© Getty Images

01 févr. 2023 à 11:01

Temps de lecture
5 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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Ce 20 janvier s’est tenue une audience au tribunal administratif de Paris relative à l’affaire Christian N., du nom de cet ancien haut fonctionnaire du ministère de la Culture, en France. De 2009 à 2018, en tant que responsable des ressources humaines, il a administré des médicaments diurétiques à des candidates reçues en entretien d’embauche avant de les isoler loin des toilettes lors d’une promenade à l’extérieur qu’il imposait pour qu’elles soient obligées d’uriner devant lui, ou parfois même sur elles.
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Il les photographiait également à leur insu et a tout consigné dans un fichier Excel qu’il conservait sur son ordinateur, intitulé "Expériences". Selon Mediapart, au moins 250 femmes sont concernées.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Fin 2018, Christian N. a été dénoncé après avoir photographié les cuisses d’une sous-préfète. Il a été révoqué et une enquête a été ouverte en janvier 2019 par le parquet de Paris. Il a reconnu une partie des faits, et a été mis en examen pour "administration de substance nuisible", "agression sexuelle" et "atteinte à la vie privée". Cette enquête, en vue de la procédure pénale, est toujours en cours.

Une deuxième procédure, qui a mené à l’audience de janvier 2023 au tribunal administratif, visait à examiner la responsabilité de l’administration du ministère de la Culture. Plusieurs femmes ont en effet expliqué avoir dénoncé ces agissements auprès de la hiérarchie de Christian N., sans qu’il n’y ait eu de réactions.

Les victimes, pour certaines encore employées au ministère, expliquent également avoir reçu peu de soutien ou un soutien très défaillant de la part du ministère. Une victime a elle-même dû jouer le rôle de coordinatrice et conseiller les autres femmes concernées.

"Il n’y a qu’à moi que ça arrive"
Sophia (prénom d’emprunt) est l’une de ces femmes. Elle a confié son histoire aux Grenades. En 2016, après avoir accouché de son deuxième enfant, elle cherche un nouveau travail dans le milieu culturel. Elle passe un entretien d’embauche dans le bureau de Christian N., qui lui offre un café. Elle remarque qu’il consulte son téléphone (en fait, il est en train de prendre des photos d’elle).

Il lui propose ensuite de sortir à l’extérieur pour continuer l’entretien. Elle ne fait pas attention au chemin, car elle doit répondre à de nombreuses questions précises. Sophia commence alors à avoir une envie de plus en plus pressante. Gênée, elle interrompt l’entretien pour expliquer qu’elle a besoin d’aller aux toilettes. Elle comprend qu’ils sont loin du centre-ville et qu’il n’y a pas de toilettes dans les environs. Christian N. se montre désolé et fait mine d’en chercher une avec elle.

Cependant, l’entretien continue… Sophia commence à avoir mal physiquement et finit par s’uriner dessus. Voyant qu’elle va mal, Christian N. lui propose de la cacher derrière sa veste pendant qu’elle urine parterre. Sophia accepte, expliquant ne pas avoir le choix car le besoin était trop fort. Elle précise qu’il reste très près d’elle, il ne détourne pas le regard. "Je me suis dit qu’il n’y a qu’à moi que ce genre de choses arrive". Elle n’aura plus de nouvelles du poste pour lequel elle avait postulé.

Fin 2018, Sophia est contactée par une policière. Dans le fichier Excel de Christian N., l’enquête a découvert des photos d’elle, accompagnées de son nom et de son prénom. Elle comprend alors qu’elle a été piégée et qu’il y existe de nombreuses autres victimes. Sophia a immédiatement porté plainte.

C’est considéré comme une histoire de femmes qui font pipi… alors que pour moi, c’est une agression sexuelle

Elle fait aussi partie des femmes qui ont amorcé la deuxième procédure, auprès du tribunal administratif. "Même si j’ai hâte que la procédure pénale avance, cela fait des années qu’on l’attend, pour moi cette procédure-ci est très importante car elle interroge l’institution. Ils devaient être au courant en interne, au vu du nombre de femmes concernées pendant 10 ans. On sait aussi qu’on le surnommait ‘le photographe’ au sein du ministère et qu’on disait aux femmes de porter un pantalon près de lui", souligne Sophia. "Il faudrait interroger la société tout entière pour que cela n’arrive plus ! C’est tout un système qui a protégé cet homme", continue-t-elle.

À lire aussi
Des fonctionnaires brisent le silence sur des faits de harcèlement sexuel au sein d'une administration bruxelloise

La force du collectif
Le 20 janvier, elle assistait à cette première audience. "J’étais présente en soutien. Nous sommes venues en nombre, de toute la France, avec l’aide de l’association La Fondation des femmes qui nous soutient depuis le début, parce que certaines ont été découragées de porter plainte (notamment en utilisant l’excuse de la prescription, ndlr). On était tellement nombreuses qu’on a dû changer de salle d’audience ! Nous avions déjà échangé virtuellement mais c’était la première fois qu’on se rencontrait. C’est aussi la première fois de ma vie que j’ai senti la force du collectif. Les cinq avocates qui représentaient sept plaignantes ont aussi plaidé collectivement, c’était un moment puissant", raconte Sophia.

Pour Sophia, cette audience a néanmoins été "éprouvante". "La justice est une machine, qu’on ne connait pas bien avant d’y être confrontée. Par exemple, les preuves de la procédure pénale ne peuvent pas être utilisées dans cette procédure administrative. Il y a peut-être des témoignages qui manquent et qui seraient important pour comprendre la responsabilité du ministère. Je me suis aussi rendu compte de l’aspect sériel de son modus operandi, nous racontons toutes presque la même histoire. Cela m’a replongée dans mon traumatisme, et j’ai même ressenti une douleur physique similaire à ce jour-là."

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Au Conservatoire de Bruxelles, l’accusation d’agression sexuelle portée contre un étudiant provoque des remous

Des violences minimisées
Comme d’autres victimes, Sophia garde des conséquences de sa rencontre avec Christian N. "Je suis toujours en thérapie à la suite de cette affaire. J’ai du mal à avoir un suivi gynécologique, je m’effondre. Les médicaments avec lesquels il nous a intoxiquées ne sont pas faits pour qu’on se retienne. C’est une grande douleur psychologique mais aussi physique et cela s’apparente à de la torture", explique-t-elle. "Il avait une volonté d’humilier ses victimes, aussi dans les commentaires qu’il consignait dans son document Excel. Il s’agit d’abus de pouvoir. Nous venions le voir dans le cadre d’un entretien d’embauche, à un moment clef de nos vies !"

On était tellement nombreuses qu’on a dû changer de salle d’audience !

Malgré la gravité des faits, "tout cela est minimisé", renchérit Sophia. "In fine, c’est considéré comme une histoire de femmes qui font pipi… alors que pour moi, c’est une agression sexuelle. Je trouve qu’il y a un certain désintérêt, notamment des médias. Cela s’est produit dans une institution publique et concerne beaucoup de femmes, pourtant !"

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Lors de l’audience, Olivier Magnaval, l’avocat du ministère de la culture, a expliqué aux victimes que l’institution se tenait "à leur côté" et qu’il ne "fallait pas se tromper de procès". "Cela ne me convient pas, et ne me convainc pas", réagit Sophia.

D’après Mediapart, le ministère dément avoir tardé à réagir et rappelle avoir suspendu puis révoqué le responsable des ressources humaines dès que son comportement a été dénoncé en 2018. Le ministère estime également que l’information relative aux dispositifs d’accompagnement des victimes mis en place a été largement diffusée.

En 2020, Sophia a raconté son histoire dans un podcast de Slate

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/en-france-un-ancien-haut-fonctionnaire-face-a-la-justice-il-forcait-les-femmes-a-uriner-devant-lui-11145846

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81% des Français favorables à l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution

8 Juillet 2022, 05:06am

Publié par hugo

 81% des Français favorables à l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution
Par Juliette Hochberg Publié le 06/07/2022 à 10:47
Avortement IVG
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Après la révocation du droit constitutionnel à l'avortement par la Cour suprême des États-Unis, plus de 8 Français·es sur 10 se positionnent en faveur de l'inscription de l’accès à l'IVG dans la Constitution de notre pays, selon un sondage Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès, publié mardi 5 juillet 2022.
Plus de 8 Français·es sur 10. Ce mardi 5 juillet 2022, la Fondation Jean-Jaurès a publié les résultats de son étude commandée à l'Ifop. Celle-ci, menée en ligne du 28 au 29 juin 2022 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 009 personnes âgées de 18 ans et plus, révèle que 81% des Français·es sont favorables à l'inscription dans la Constitution française du droit à l'avortement.

La crainte que ce droit soit remis en cause comme aux États-Unis
77% d'entre eux estiment même que cette sanctuarisation serait utile.

Alors que la Cour suprême américaine a annulé le droit constitutionnel à l'avortement et permis ainsi à chaque État de l'interdire, le 24 juin 2022, 31% des Français·es jugent possible que le droit à l’avortement puisse être remis en cause dans un avenir proche dans notre pays, selon cette même enquête.

Si ce pourcentage n'est pas élevé, il a tout de même augmenté de trois point par rapport à 1995, selon une étude réalisée cette année là par notre magazine Marie Claire.

La crainte de voir ce droit fondamental fragilisé est plus haute aujourd'hui : en juin 2022, 56% des interrogé·es estime

nt qu'une révocation de ce droit est impossible, contre 64% il y a 27 ans, dans le sondage Marie Claire, cité par l'Ifop.

Lire aussi :
"Dans quel genre de pays malade vivons-nous ?" : interdites d'IVG, les Américaines témoignent de situations dramatiques
Droit à l'avortement dans la Constitution : "Il est de notre devoir de ne pas attendre qu'il soit menacé pour le protéger"
Une proposition qui dépasse les clivages politiques
D'abord, 83% de Français·es jugent positivement l’autorisation de l’IVG par la loi française depuis la loi Veil de 1975, rappelle l'enquête.

Celle-ci détaille ensuite qui sont ces 81% qui approuvent cette idée de consitutionnalisation.

91% des électeurs·ices de Yannick Jadot à la Présidentielle 2022 sont favorables, 87% des sympathisant·es d'Emmanuel Macron et 85% de Jean-Luc Mélenchon.

Vidéo du jour :

Les électeurs·ices de Marine Le Pen se disent pour à 80%, de Valérie Pécresse à hauteur de 77%, et chez Éric Zemmour, à 59%.

Une procédure lourde 
La Nupes, ainsi que la coalition présidentielle à l'Assemblée nationale, ont déposé une proposition de loi pour sécuriser ce droit en le marquant dans la Constitution. 

Mais pour qu'une loi constitutionnelle soit entérinée, la procédure est complexe et long.

 Il faut que l'Assemblée nationale et le Sénat votent dans les mêmes termes ce texte, puis, qu'il soit soumis par référendum aux Français·es.

Pour éviter un référendum, le gouvernement pourrait passer par un projet de loi constitutionnelle et non par une proposition.

Dans ce cas, seul un vote du Congrès - Assemblée national et Sénat réunis - aux trois cinquièmes permettrait alors de la promulguer.

Lire aussi :


https://www.marieclaire.fr/81-des-francais-favorables-a-l-inscription-du-droit-a-l-avortement-dans-la-constitution,1430385.asp

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Au nom de la mère : en France et en Europe, la loi s'ouvre aux matronymes

2 Juillet 2022, 21:40pm

Publié par hugo

 Au nom de la mère : en France et en Europe, la loi s'ouvre aux matronymes
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©dandelion tea via pixabay
01 JUIL 2022
 Mise à jour 01.07.2022 à 09:43 par 
TerriennesLiliane Charrier
Aujourd'hui encore, la plupart des enfants portent le nom de leur père – le patronyme. C'est un parcours de combattant qui, jusqu'à présent, attend celles et ceux qui souhaitent en changer pour leur matronyme – le nom de famille de leur mère. Une nouvelle loi, en France, permet de simplifier cette procédure. Elle fait écho à plusieurs décisions de justice un peu partout en Europe.
Pouvoir changer de nom une fois dans sa vie : cela deviendra possible le 1er juillet 2022 à la faveur d’un texte adopté au début de l'année par le Parlement français. Une nouvelle loi qui permet de remplacer plus facilement le nom reçu à la naissance par celui de l'autre parent – la mère, le plus souvent. En effet, 8 enfants sur 10 nés en 2020 en France portent encore le nom de leur père après la loi de 2005 qui permet aux parents de choisir le nom qu'ils transmettent à leur enfant (celui du père, celui de la mère ou les deux).
Fin de démarches fastidieuses
Grâce à la nouvelle loi, un majeur pourra demander à prendre, ou à ajouter, le nom de son autre parent, par une simple démarche en mairie, sans avoir à formuler de justification. Ce matronyme, il ou elle pourra ensuite le transmettre à ses propres enfants. Jusqu’à présent, la procédure, complexe, exigeait une publication payante de la demande au Journal officiel et une décision du ministère de la Justice devant  être strictement motivée dans une lettre explicative. "Je trouve  injuste que ce soit payant, public et qu'on questionne la légitimité", commente une jeune femme qui, découragée par la complexité de la procédure, a repris espoir en découvrant la proposition de loi.

En 2020, 4293 demandes de changement de nom ont été déposées pour "motif légitime" : patronyme discrédité ou à consonance péjorative, désir de franciser son nom ou empêcher l'extinction d'un patronyme rare... Les motifs dits "affectifs", pour ceux désirant abandonner le nom d'un parent violent, incestueux, absent ou toute autre raison personnelle, étaient soumis aux mêmes démarches, aléatoires et pouvant durer plusieurs années.

Réparer l'injustice, apaiser les souffrances
Le ministre de la Justice lui-même, Eric Dupond-Moretti, explique que ce texte de loi le touche personnellement : "Mon père est mort quand j’étais petit garçon. J’ai été élevé seul par ma mère, confiait-il au magazine Elle en décembre 2021. J’ai donc souhaité accoler à mon nom le sien. Les choses ont été facilitées parce que j’étais un avocat connu sous le nom Dupond-Moretti... C’est une injustice pour tous ceux qui ne sont pas dans ma situation et qui n’ont pas connu la notoriété. Ce texte répare une injustice".

Je suis victime d'un père incestueux et je ne souhaite plus porter le nom de mon bourreau. Je souhaite porter celui de la femme qui m'a faite, et c'est ma mère.

Aina Kuric, députée

La députée Aina Kuric, du groupe parlementaire Agir, a elle aussi évoqué son cas personnel dans l'hémicycle. "Je suis victime d'un père incestueux (...) et je ne souhaite plus porter le nom de mon bourreau. Je souhaite porter celui de la femme qui m'a faite, et c'est ma mère", lance-t-elle, déplorant la complexité des démarches pour y parvenir.
Pour l'auteur du texte,  le député LREM Patrick Vignal, cette loi "de liberté" donnera "un choix sans l'imposer" et "permettra de faire cesser des souffrances, d'apaiser des familles".


Faciliter le quotidien
La loi sur la simplification du changement de nom de famille vise aussi à faciliter la vie des parents dont les enfants ne portent que le nom de l'autre parent. Cette situation, fréquente, touche majoritairement les femmes, surtout après un divorce ou une séparation du père dont ses enfants portent le nom. Elles doivent alors recourir au livret de famille pour prouver leur lien avec leurs enfants et pouvoir agir en cas de démarches scolaires, administratives, médicales... Cette contrainte génère des situations ubuesques où la mère ne peut pas partir en vacances à l'étranger avec son enfant ni décider d'une urgence médicale si elle n'a pas, sur elle, tous les formulaires et justificatifs requis.


Ainsi le nouveau texte permet-il aux enfants de porter, en plus du nom de famille donné à la naissance, le nom de l'autre parent au titre de "nom d'usage", et ce sans autorisation du père, difficile à obtenir lors d'une séparation. Une disposition qui répond à une demande du collectif @portemonnom, à l'origine de la nouvelle loi, appuyé par d'autres collectifs féministes. "Cela n'enlèverait rien à l'acte de naissance, rien à la filiation, c'est du bon sens", défend la fondatrice du collectif, Marine Gatineau-Dupré, mère de deux enfants qui ne portent pas son nom, une situation à l'origine de souffrances au quotidien, notamment à l'école ou lors de voyages. 


Un état civil à la carte ?
Selon l’Ifop, 22 % des Français souhaiteraient changer de nom, mais même si elle rend la procédure beaucoup plus aisée, la nouvelle loi ne permet de changer que pour le nom de l'autre parent, et ce une seule fois dans la vie. A travers le nom et sa transmission, la nouvelle loi touche néanmoins à un fondement de l'état civil et de l'identité individuelle. Au Sénat comme à l'Assemblée, les détracteurs de la nouvelle loi jugent trop facile le changement de nom au regard du poids social, personnel et symbolique considérable du patronyme. En première lecture, le député de droite Marc Le Fur avait dénoncé une dérive vers un "état civil à la carte, au risque d'affaiblir la notion même de filiation".
Le nom du père, celui que l’on voit
Les noms de famille sont apparus en France au Xe siècle, à une époque où le foisonnement des homonymes dû à l'accroissement de la population rendait nécessaire une différenciation supplémentaire entre les individus. Le nom de famille était au départ un surnom individuel inspiré du prénom du père, d’un lieu, d’un métier ou encore d’une caractéristique physique ou morale. Puis vers les XIIe et XIIIe siècle, ce surnom est progressivement devenu héréditaire.

Aucune loi n'a édicté quoi que soit à propos des noms de famille.

Marie-Odile Mergnac, généalogiste

"Les noms de famille sont nés spontanément, ce sont des dénominations populaires qui ont fini par prendre force d'habitude, explique à l'AFP la généalogiste Marie-Odile Mergnac. Aucune loi n'a édicté quoi que soit à propos des noms de famille". Le nom du père, du chef du famille, s'est imposé car "dans les villages où tout le monde était agriculteur, c'était celui qui sortait, qu'on voyait, les femmes restaient à la maison avec les enfants", précise Marie-Odile Mergnac, autrice des Noms de famille en 100 clins d'oeil (Ed. Archives & Culture). Ainsi la tradition du patronyme s'est-elle imposée dans la plupart des pays européens, qui l'ont exportée dans les régions colonisées.

Le matronyme, l’exception qui confirme la règle
La généalogiste relève toutefois une exception : en Normandie, notamment en Basse-Normandie, au Moyen Âge, une veuve pouvait, à la mort de son époux, endosser le rôle de cheffe de famille et intégrer la sphère publique. Là, dans le nord-ouest de la France, se sont alors transmis des matronymes comme Catherine, Marie, Nicolle, Ozenne…

D’autres matronymes apparaissaient lorsqu’une femme seule donnait le jour, ou lorsqu’il fallait distinguer les enfants nés d'un même père, mais de mères différentes, ou encore pour distinguer un fils de son père en cas d’homonymie. Le nom de la mère était également retenu, et pour cause, lorsque le père appartenait au clergé.


Un vent de liberté ?
En France, la loi du 4 mars 2002 applicable aux enfants nés à compter du 1er janvier 2005 permettait déjà aux parents de transmettre à leur descendance le nom du père, celui de la mère ou les deux, dans l'ordre de leur choix. Les pratiques, toutefois, ont peu évolué : 82,4% des enfants nés en 2017 portent le nom de leur père, selon l'Institut national d'études démographiques.

"On ne change pas un système qui existe depuis huit siècles en quelques années, c'est un processus lent", commente l’anthropologue et historienne Agnès Fine, coautrice du Nom dans les sociétés occidentales contemporaines. Elle souligne néanmoins qu'"une aspiration à la liberté dans le choix du nom" se développe de nos jours, à mesure que"le nom devient plus une manière pour l'individu d'affirmer ses appartenances".
 

"Il faut se rendre compte de à quel point c'est important d'avoir un nom qui nous correspond", estime Ludovic qui, à la trentaine, veut ajouter à ses papiers le nom de sa mère. Il utilise déjà depuis plusieurs années, tant ses liens avec sa famille maternelle sont forts, alors qu'il n'a aucun contact avec celle de son père. "C'est le nom qui a une histoire et un sens pour moi", explique-t-il.

Europe : l'attribution automatique du patronyme jugée discriminatoire
Fin octobre 2021, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) jugeait discriminatoire l'attribution automatique, en cas de désaccord des parents, du nom du père suivi de celui de la mère. La Cour était saisie par une Espagnole, séparée de son compagnon au cours de sa grossesse. A la naissance de son enfant, en 2005, la législation espagnole avait tranché : l’enfant porterait le nom de famille du père, suivi par celui de la mère.

Selon les juges de la CEDH, la "différence de traitement" subie par la plaignante n’est pas justifiée et constitue donc une violation de la Convention. S’ils estiment que la règle d'attribution à l'enfant du nom du père, suivi de celui de la mère, en cas de désaccord des parents, "peut se révéler nécessaire en pratique et n’est pas forcément en contradiction" avec la Convention, les magistrats européens qualifient néanmoins "l’impossibilité d’y déroger excessivement rigide et discriminatoire envers les femmes.Dans certains cas, précisent-ils, comme celui de la jeune mère espagnole, les circonstances justifient une dérogation : l'enfant de la plaignante n'avait pas été reconnu immédiatement par son père et avait donc porté uniquement le nom de famille de sa mère "pendant plus d'un an", jusqu'à la reconnaissance de paternité.

L'Espagne a été condamnée à verser 10 000 euros à la plaignante pour "dommage moral". Entre temps, la situation a évolué en Espagne où, depuis une loi datée de 2011 et en cas de désaccord des parents, il revient au juge chargé de l’état civil de décider de l’ordre d’attribution des noms de famille, en prenant comme critère principal "l'intérêt supérieur de l’enfant".

En Italie, le 27 avril 2022, la Cour constitutionnelle italienne a décidé que les normes prévoyant l’attribution automatique du nom du père aux enfants étaient illégitimes. Ainsi, les fils et filles des couples transalpins porteront désormais les patronymes des deux parents, à défaut d’un accord différent entre eux. Les juges ont tenu à préciser qu’en “l’absence d’accord sur l’ordre d’attribution du nom de famille, il reviendra aux juges de statuer”.


Selon le journal de centre gauche La Repubblica, c’est une sentence qui était “attendue depuis des décennies”, et qui confère aux femmes italiennes “un droit historique”.

A lire aussi dans Terriennes : 

►Mariées, elles disent "oui" avec leur nom de jeune fille
► En Suisse, les femmes mariées ont intérêt à garder leur nom de célibataire au travail
► #WhereIsMyName : le nom absent des femmes afghanes

TerriennesLiliane Charrier
 Mise à jour 01.07.2022 à 09:43
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/au-nom-de-la-mere-en-france-et-en-europe-la-loi-s-ouvre-aux-matronymes-430737

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MadPrime : on décrypte les conséquences de Roe vs Wade

1 Juillet 2022, 02:02am

Publié par hugo


1:04:20 / 1:30:18


Députés RN à l'Assemblée Nationale : une menace pour l'IVG ?


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MadPrime : on décrypte les conséquences de Roe vs Wade
262 vues30 juin 2022

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00:38:57 Extrait de l'itv de Sarah Durocher du Planning familial
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00:49:52 La téléconsultation : une avancée récente
00:51:29 Accès à l'IVG : sous quelles conditions ?
01:00:00 Députés RN à l'Assemblée Nationale : une menace pour l'IVG ?
01:08:31 Comment aider les Américaines ?
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17 Avril 2022, 02:10am

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En matriarcate n’en déplaise

On parlerait… française.

Bonjour à toutes ! Les enfantes leçon de grammaire. En française, la féminine l’emporte sur la masculine. Ah Grégoire recommence pas à jacter ! Pourquoi pourquoi… Bas parce que c’est comme ça ! si on dans une salle on met… 100 000 hommes et… mettons… une bougie, on dit ils sont brillants ou elles sont brillantes ? Brillante car quelque soit le nombre de sujets masculins dans le groupe nominal, si elle y a ne serait-ce qu’une sujète féminine dans le lot, et même si c’est une objecte, elle l’emporte sur eux tous. C’est pour ça que j’ai dit bonjour à toutes en arrivante ! Et les hommes ne s’en sont pas senti lésés, n’est-ce pas ?  J’aurais pu dire bonjour à toutes et à tous, mais enfin, on ne va pas doubler tous les mots ! Ne vous laissez pas influencées les enfantes par l’idéologie woke inclusive ! Ces gens sont une Pérille Mortelle pour la langue !


https://www.50-50magazine.fr/2022/04/08/chronique-elle-etait-une-fois-lactue/

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Présidentielle 2022 : Marine Le Pen dans la course finale

15 Avril 2022, 03:13am

Publié par hugo

 Présidentielle 2022 : Marine Le Pen dans la course finale
Marine Le Pen, jumelles tournées vers l'Elysée ? La présidente du Rassemblement national se présente à la présidentielle française pour la troisième fois, faisant partie des 5 femmes candidates de ce scrutin. 
Marine Le Pen, jumelles tournées vers l'Elysée ? La présidente du Rassemblement national se présente à la présidentielle française pour la troisième fois, faisant partie des 5 femmes candidates de ce scrutin. 
©AP Photo/ Jeremias Gonzalez
26 MAR 2017
 Mise à jour 10.04.2022 à 21:00 par 
TerriennesFrantz VaillantIsabelle Mourgere
Un scrutin au gout de revanche pour Marine Le Pen. Qualifiée avec un peu plus de 23% des voix pour le second tour face à Emmanuel Macron (28%), la candidate du Rassemblement national retrouvera donc celui qui l'avait battue en 2017. Un entre deux-tours au cours duquel elle cherchera à rassembler l'électorat d'extrême droite chez ceux qui lui ont préféré Eric Zemmour au premier tour. Retour sur le parcours d'une "fille de" qui a dû se faire un prénom. 
C'était il y a deux ans : le 16 janvier 2020, Marine Le Pen annonce qu'elle sera à nouveau dans la course. En 2012, arrivée en 3ème position avec 17,9% des voix, elle est éliminée dès le 1er tour. En 2017, elle se qualifie pour le second tour mais échoue face à Emmanuel Macron, après notamment un duel télévisé qualifié par tous de catastrophique. Au soir de ce 10 avril 2022, pour sa troisième tentative présidentielle, elle gagne son pari en obtenant son ticket pour la course finale. L'occasion enfin pour elle de tenter de prendre sa revanche face au même adversaire. 
 

La "remontada" malgré Eric Zemmour
Et pourtant, elle revient de loin après une campagne marquée par de multiples rebondissements, et surtout par les défections et trahisons de ses plus anciens lieutenants. Celle qui rêve d'Elysée a dû compter avec un adversaire de taille en la personne de l'ancien journaliste Eric Zemmour, venu rebattre les cartes sur l'échiquier de l'extrême-droite. Une personnalité clivante, comme elle, et un programme dans les grandes lignes similaire. La bataille débute à coup de petites phrases dans les médias, sur le ton "Je t'aime, moi non plus". Estimant dans un premier temps que le candidat Zemmour pourrait faire un bon Premier ministre, le ton se fait ensuite plus aigre pour ne pas dire guerrier. Marine Lepen voit quelques-uns parmi les plus fidèles de ses soutiens rejoindre le camp "ennemi" (Gilbert Collard entre autres). Alors une réconciliation est-elle possible ? En politique tout semble toujours possible... Pour preuve, le candidat Zemmour arrivé en 4è position le 11 avril (7%), a appelé ses électeurs-trices à voter pour Marine Lepen face à Emmanuel Macron au second tour. Ce qu'avait fait quelques minutes plus tôt sur un plateau tv l'une de ses figures de proue surprise, Marion Maréchal, appelant à voter pour sa tante . 


Marion Anne Perrine, la cadette
Marion Anne Perrine Le Pen est née le 5 août 1968, à Neuilly-sur-Seine. Elle est la cadette des trois enfants de Jean Marie Le Pen et Pierrette Lalanne. Marine Le Pen
Marine Le Pen enfant
Marine Le Pen enfant
(DR)
 fréquente l'école publique: "Tant qu'à subir un enseignement communiste", assure leur père, Jean-Marie, "autant le faire sans la caution de la religion catholique".
Lors de ses études de droit, à l'université Panthéon-Assas, l'étudiante adhère au Cercle national des étudiants de Paris, un mouvement proche du Front national. Dès lors, on la retrouve régulièrement aux côtés de son père lors d'apparitions publiques.
 
En mars 1985, elle confie à un journaliste du Monde : "Demain, il y aura la queue devant le Front national pour les adhésions ; c'est devenu un des plus grands partis de France, parce que le PC..." Et si le journaliste évoque les soupçons de torture qui pèsent sur son père, elle rétorque : "C'est horrible. Je sais que ce n'est pas vrai. Bien sûr que je réagis quand j'entends des choses comme ça. Mais on s'y attendait. Ils ont tout essayé. Ils ont essayé Pordea. [M. Gustave Pordea, député au Parlement européen, accusé par le Matin de Paris d'être un agent de la Roumanie ndlr ], puis, évidemment, comme papa a fait l'Indochine et l'Algérie, on l'a traité de nazi, de tortionnaire. Cela devient ridicule. Ils devraient s'arrêter !" .

Pas touche au papa !  Marine Le Pen ne supporte pas qu'on puisse mettre en cause son père. Un jour d'avril 2004, elle s'exclame sur le plateau de TF1 : "On naît la fille de Le Pen, on meurt la fille de Le Pen. C'est l'homme de ma vie. Il a construit la femme que je suis !"

Marine Le Pen, avocate. Elle a prêté serment le 22 janvier 1992 à la cour d'appel de Paris, en présence de son père.
Marine Le Pen, avocate. Elle a prêté serment le 22 janvier 1992 à la cour d'appel de Paris, en présence de son père.
(DR)
L'ombre du père
L'Indochine ! L'Algérie ! Qu'en a-t-elle entendu parler au cours de son enfance ! Jusque pendant les vacances. C'était l'époque heureuse où toute la famille embarquait sur le Général Cambronne, le bateau paternel, un langoustier de 17 mètres reconverti pour les plaisirs nautiques. Le navire comptait parmi ses hommes d'équipage un certain Olivier de Kersauzon, alors adolescent. C'était, on peut l'imaginer, l'occasion de refaire le monde et l'occasion d'évoquer l'époque guerrière où, forcément, les souvenirs abondent.

"Le père fondateur"
Jean-Marie Le Pen sous les drapeaux en 1954
Jean-Marie Le Pen sous les drapeaux en 1954
(DR)
En 1954, Jean-Marie le Pen était sous-lieutenant dans le 1er bataillon étranger de parachustiste, puis, deux ans plus tard, en octobre 1956, on le retrouve comme chef de section à la bataille d'Alger et officier de renseignements. Celui qui fut l'un des plus jeunes députés de France, à l'âge de 27 ans, a-t-il ou non torturé ? Dans le journal Combat, en novembre 1962, on peut lire ces propos : "Je n'ai rien à cacher. Nous avons torturé parce qu'il fallait le faire. Quand on vous amène quelqu'un qui vient de poser vingt bombes qui peuvent exploser d'un moment à l'autre et qu'il ne veut pas parler, il faut employer des moyens exceptionnels pour l'y contraindre" .(...) puis, cette mise au point dans le même journal  le lendemain : "Les méthodes de contrainte utilisées pour démanteler les réseaux terroristes FLN, qui s'attaquaient exclusivement à la population civile dans le but d'y faire régner la terreur, n'ont, dans les unités que j'ai personnellement connues, jamais pu être assimilées à des tortures."
Marine le Pen sait que son père compte de fidèles soutiens. Elle apprend également à ses dépends que ses ennemis n'hésitent pas à employer les grands moyens pour exprimer leur haine envers lui. Ainsi, lors de la nuit de la Toussaint, le 1er novembre 1976, dans leur immeuble du 9 avenue Poirier (Paris, 15ème arrondissement), une charge de 20 kg d'explosifs souffle le bâtiment où elle se trouve en famille.

Miraculeusement, cet attentat — jamais revendiqué —  ne fera que des blessés légers. Douze appartements ont été détruits. Le Parisien titrera : "Le miracle de la Toussaint". Dans son autobiographie, "A contre flots", Marine le Pen écrit le véritable impact de cet attentat : "Il a fallu cette nuit d'horreur pour que je découvre que mon père faisait de la politique. Et c'est là, à l'âge des poupées, que je prends conscience de cette chose terrible et incompréhensible pour moi : mon père n'est pas traité à l'égal des autres, nous ne sommes pas traités à l'égal des autres".

Une enquête menée par France 2 rencontre le détective privé, Antoine Méléro, alors engagé par l'avocat de Jean-Marie Le Pen afin de connaître la vérité sur le ou les commanditaires de cet attentat. Le détective, qui retrouvera l'artificier poseur de bombe,  est formel : "C'était à 100 % une affaire de vengeance, suite à un récent héritage".

L'héritage en question est celui de Hubert Lambert.

Le 27 septembre 1976, à l'âge de 42 ans, meurt d'une cirrhose Hubert Lambert, militant d'extrême-droite ... et millionnaire. Il a légué sa fortune à Jean-Marie le Pen qui l'avait nommé membre du comité central du Front national. Dans son ouvrage, A contre flots, Marine le Pen indique que cet homme jeune, alcoolique, ne s'est jamais remis du décès de sa mère survenu quelques mois plus tôt.

Hubert Lambert (1934-1976). En 1958, le journal  <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde" title="Le Monde">Le Monde</a></em>  le définiera comme un "théoricien fort lié aux néo-fascistes italiens et qui rêve de devenir un nouveau Drieu La Rochelle "
Hubert Lambert (1934-1976). En 1958, le journal  Le Monde  le définiera comme un "théoricien fort lié aux néo-fascistes italiens et qui rêve de devenir un nouveau Drieu La Rochelle "
(DR)
Elle précise : "Vivant dans une totale fusion avec sa mère, Hubert Lambert n'a en effet pu supporter le chagrin causé par ce décès. Il se laisse littéralement mourir dans la maison de Montretout où ils vivaient tous les deux. Il refusera même de se faire hospitaliser".

Le testament sera contesté par un cousin, Philippe Lambert, mais un accord sera finalement trouvé. La famille Le Pen conservera la maison de Montretout à Saint-Cloud et les deux tiers de la fortune d’Hubert Lambert, estimée à environ 100 millions de francs. Le dernier tiers sera pour le cousin du défunt. Avec cet argent, l'avenir prend quelques couleurs encourageantes. Celle qui se veut la représentante des petites gens, des sans voix, des floués et des opprimés ne connaîtra jamais des fins de mois difficiles.

Pierrette ex-Le Pen, dans Play-Boy
Quel rapport Marine entretient-elle avec sa mère, Pierrette ? Dans son autobiographie, elle écrit : "Le couple passait avant les enfants : elle était d'abord la femme de Jean Marie Le Pen et après seulement la mère de Marie-Caroline, de Yann et de Marine". Pour comprendre l'origine de ces mots un peu acides, il faut sans doute remonter au 10 octobre 1984.
Pierrette le Pen et Jean Marcilly sur le plateau de Thierry Ardisson en 1988
Pierrette le Pen et Jean Marcilly sur le plateau de Thierry Ardisson en 1988
(capture écran Ina)
Ce jour-là, sa mère quitte sans prévenir le domaine de Montretout avec Jean Marcilly, chargé d'écrire une biographie sur... Jean-Marie Le Pen.
Abandon de domicile conjugal.
En guise de bagages, son sac à main et quelques affaires.
Le choc est terrible pour les filles Le Pen. Comme le père refuse tout espèce d'arrangement, notamment financier, Pierrette Le Pen se répand auprès des journalistes. Elle menace de faire des révélations scandaleuses sur la fortune de son mari. Le linge sale promet d'être lavé en public. Son avocat est le très médiatique  Gilbert Collard, qui sera en 2012 le Président du comité de soutien de Marine Le Pen, candidate à l'élection présidentielle de 2012 (celui-là même qui décide de rejoindre le candidat Zemmour en 2022, ndlr).

Mais le clan Le Pen réagit.
 Le 6 janvier 1986, les trois filles Le Pen (Marie-Caroline, 25 ans, Yann, 22 ans, et Marine, 17 ans) signent un communiqué solidaire avec le chef de famille :  "Nous témoignons que les allégations de notre mère sont un tissu d'affabulations calomnieuses. (...) Face à ces attaques, notre père a conservé une attitude stoïque et digne, au risque de laisser beau jeu à ses ennemis. Nous lui exprimons publiquement notre admiration et notre amour."

En avril 1987, Le Pen accorde une interview au magazine Playboy. Dans ce magazine érotique, le patron du FN indique qu'il n'y a rien d'infamant à faire des ménages quand on a besoin d'argent. Pierrette le prend au mot. En guise de droit de réponse, elle pose au trois quart nue, vêtue d'un simple tablier de soubrette. A l'Assemblée nationale, où Le Pen a été élu en 1986, les députés se gondolent, et avec eux, la France entière. Pour Marine, le choc est rude. Elle mettra une quinzaine d'années avant de reprendre contact avec sa mère.

"GénérationS Le Pen ?"
Au plan politique, elle a déjà un nom. Restait à se faire un prénom.
Sa première candidature, elle la formule lors des législatives de 1993 en tentant de ravir sa circonscription parisienne à Bernard Pons. Elle remportera 11 % des suffrages. Cinq ans plus tard, elle parvient à se faire élire conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais, sur la liste de Carl Lang. Elle prend ensuite la tête de l'association Génération Le Pen, qu'elle rebaptise GénérationS Le Pen. Un "s" pour
Marine Le Pen et Vladimir Poutine le  24 mars 2017
Marine Le Pen et Vladimir Poutine le  24 mars 2017
(capture écran images télévision russe)
 sortir des vieux cercles historiques du Parti. L'ambition affichée est en effet de "dédiaboliser" l'image du Front national. Désormais, fini (ou presque) les dérapages verbaux incontrôlés lors de prises de parole, sur Facebook ou Twitter.

Le père, poussé doucement vers la sortie, se débat mais il intronise Marine vice-présidente du FN et la place au comité exécutif du parti. En 2004, la liste frontiste obtient 5,39% des voix aux élections européennes. Voici Marine, tête de liste FN en Ile-de-France, propulsée au Parlement européen. Elle sera réélue eurodéputée en 2009 dans le Nord-Ouest. Mais sa vraie victoire, sa consécration, elle l'obtient le 16 janvier 2011, au Congrès de Tours :  Marine Le Pen remporte la succession de son père avec 67,65% des voix, face à Bruno Gollnisch.
Nouveau parti, vraiment ?
Depuis son arrivée à la tête du parti, Marine Le Pen a-t-elle vraiment proposé quelque chose de nouveau ? Beaucoup de journalistes politiques s'interrogent. Le FN devient RN, certes, mais si tout cela n'était qu'un maquillage censé faire illusion... Comme son père, elle continue de dénoncer l’immigration, présentée comme le problème numéro 1 en France. Elle affirme que cette "invasion" étrangère verra, à terme, "le  remplacement pur et simple de la population française par les immigrés" . Elle tempête sur "l'islamisation rampante" de la société et propose la "priorité nationale à l’emploi". Lors du fameux débat du 20 mars 2017, elle précise : "Il est aussi urgent de remettre en place l’intégrité du territoire (…), pour lutter contre les filières des fondamentalistes islamistes qui pullulent et représentent pour les Français un danger absolument majeur."
 
Le simple fait de naître en France ne doit pas obligatoirement vous donner vocation à devenir Français. Je suis pour la suppression du droit du sol.

Marine Le Pen, France Inter, janvier 2022
Son programme si elle est élue en 2022 ? Encore et toujours, en priorité la lutte contre l'immigration. "Je pense que la nationalité française s’hérite ou se mérite. Le simple fait de naître en France ne doit pas obligatoirement vous donner vocation à devenir Français. Je suis pour la suppression du droit du sol.", déclare-t-elle sur France Inter le 19 janvier 2022. Et toujours dans une tentative de dédiabolisation, elle insiste : "Je ne suis pas à l'extrême-droite, je défends des idées nationales, rien dans ce que je propose n'est extrême."
Objectif 2022
Plusieurs affaires sont venues semer quelques embûches sur le parcours de la candidate, notamment l'affaire des emplois fictifs au Parlement européen, le parti est accusé d'avoir puisé sur les fonds parlementaires pour payer des collaborateurs dissimulés sous le statut d'"assistants".

 
<p>Image rare de la tante et sa nièce, côte à côte, lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attaque terroriste de Nice, le 14 juillet 2016. </p>
Image rare de la tante et sa nièce, côte à côte, lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attaque terroriste de Nice, le 14 juillet 2016. 

©Eric Gaillard, AP
Autre épine dans le pied de Marine Le Pen, familiale cette fois : le ralliement inattendu de sa nièce, Marion Maréchal, au nouvel "ennemi", Eric Zemmour.

Selon The Spectator, cet engagement de Marion Maréchal dans la campagne d’Éric Zemmour pourrait mettre à mal les ambitions de sa tante. Pour le magazine conservateur britannique, l’ex-députée serait même en position d’arbitrer le match qui se joue à l’extrême droite de la vie politique française.

Cette "trahison familiale" a eu pour effet de provoquer la colère de Marine Le Pen, cachant à peine son émotion sur un plateau de télévision : "J’ai avec Marion une histoire particulière parce que je l’ai élevée avec ma sœur pendant les premières années de sa vie, donc évidemment c’est brutal, c’est violent, c’est difficile pour moi".

L'heure est désormais à la réconciliation et au rassemblement à l'extrême-droite, c'est en tout cas l'appel lancé par Marine Le Pen au soir de sa qualification pour le second tour. Le dimanche 24 avril, elle sera à nouveau au rendez-vous de son histoire. L'histoire fera le reste, ou pas. 

 
A lire aussi sur le site info : 
►Présidentielle 2022 en France : qui sont les candidats déclarés ?

Dans Terriennes :
►Présidentielle française : Valérie Pécresse, candidate de la droite républicaine
►Anne Hidalgo, maire de Paris : une ambition présidentielle (janvier 2019)
 
 
TerriennesFrantz VaillantIsabelle Mourgere
 Mise à jour 10.04.2022 à 21:00
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/marine-le-pen-portrait-en-creux-155356

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"Le charme douloureux des ébauches", un spectacle pour faire revivre l’œuvre de la poétesse Renée Vivien

2 Mars 2022, 22:41pm

Publié par hugo

 LES GRENADES

"Le charme douloureux des ébauches", un spectacle pour faire revivre l’œuvre de la poétesse Renée Vivien
"Le charme douloureux des ébauches", un spectacle pour faire revivre l’œuvre de la poétesse Renée Vivien
aujourd’hui à 10:03

5 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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Comment oublier le pli lourd

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De tes belles hanches sereines,

L’ivoire de ta chair où court

Un frémissement bleu de veines ?

 

Et comment jamais retrouver

L’identique extase farouche,

T’oublier, revivre et rêver

Comme j’ai rêvé sur ta bouche ?

Ce poème a été écrit par Renée Vivien, dans son recueil Études et Préludes. De son vrai nom Pauline Mary Tarn, cette poétesse britannique de langue française a vécu à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Elle est bientôt mise à l’honneur dans un spectacle, joliment intitulé Le charme douloureux des ébauches, du projet artistique bruxellois Thalie envolée. Ce nouveau projet entend rendre la poésie accessible aux spectateurs et spectatrices modernes, sous forme d’enregistrements ou de spectacles.

"Quand on m’a proposé de faire un spectacle au sein de ce projet, j’ai décidé de rendre, à nouveau, visible Renée Vivien. Je l’ai découverte à mes 19 ans, je n’avais jamais entendu parler d’elle auparavant", explique Eve Louisa Oppo, metteuse en scène du spectacle. "Après avoir mené des recherches, j’ai compris qu’elle était assez bien considérée à son époque, qu’elle écrivait des vers du niveau de ceux de Baudelaire pour ses contemporains. Il s’agit également d’une femme privilégiée, grâce à un héritage, qui n’avait pas de mari, ni d’enfant et pouvait se consacrer entièrement à l’écriture. Cela se sent dans la manière dont elle écrit. Elle parle très librement de la société, de ses sentiments, de ses amours."

Eve Louisa Oppo poursuit : "Renée Vivien était lesbienne et c’est pour cette raison qu’elle a été invisibilisée. Sa vie privée a été critiquée et on l’a accusée de débauche."

A 32 ans, alors que la femme qu’elle aime la quitte pour un homme, Renée Vivien se laisse mourir de faim. "A sa mort, en 1909, elle a été oubliée. Ce n’est pas un accident, cela est dû à la lesbophobie, au sexisme." Il faudra attendre plusieurs dizaines d’années avant que son travail ne soit redécouvert, notamment grâce à l’éditrice militante Régine Deforges qui travaille sur le matrimoine et réédite les poèmes de Renée Vivien en 1986. "Ces éditions ont vite été épuisées et j’ai quand même bien galéré pour réussir à lire certains textes", souligne Eve Louisa Oppo.

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De Sappho à Renée
"Elle a vécu peu de temps mais elle a beaucoup écrit. Elle parlait aussi le grec ancien et elle a traduit Sappho elle-même", continue-t-elle. Sappho est une poétesse grecque de l’Antiquité qui a vécu aux 7e et 8e siècles av. J. -C., sur l’île de Lesbos. Elle était célèbre durant l’Antiquité, malheureusement son œuvre poétique ne subsiste plus qu’à l’état de fragments.

Sappho écrivait également, dans ses vers, son attirance pour les femmes, le mot "lesbienne" vient d’ailleurs du nom de l’île de Lesbos où elle a vécu. "Selon moi, Renée Vivien est une précurseure du female gaze, qu’on connaît bien au cinéma. Sappho n’avait jamais été traduite par une femme avant elle. Dans ses propres vers, Renée Vivien écrit sur les femmes sans passer par le prisme masculin", observe Eve Louisa Oppo. A l’époque où Renée Vivien compose ses vers, on voit proliférer les écrits féminins, Anna de Noailles et Lucie Delarue-Mardrus par exemple, certaines d’entre elles décrivent également leur amour pour les femmes.

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Au cinéma, le regard féminin est "révolutionnaire"
Lesbos aux flancs dorés, rends-nous notre âme antique,

Ressuscite pour nous les lyres et les voix,

Et les rires anciens, et l’ancienne musique

Qui rendit si poignants les baisers d’autrefois,

Toi qui gardes l’écho des lyres et des voix,

Lesbos aux flancs dorés, rends-nous notre âme antique

Renée Vivien, A l’heure des mains jointes.

Prendre le contre-pied
Quand il a fallu imaginer la scénographie du spectacle, Eve Louisa Oppo n’a pas souhaité essentialiser Renée Vivien en recréant une ambiance de boudoir des années 1900. Elle a pris le contre-pied de ces représentations.

"Avec Estelle Labes, qui a créé l’ambiance visuelle et sonore du spectacle, nous avons beaucoup parlé de Bruxelles, cette ville si laide et bruyante dont il émerge pourtant des instants éminemment poétiques. On peut y capter des échos de conversation, certains bruits métalliques, etc. C’est pour cela que nous avons décidé de placer le spectacle au milieu d’un chantier, avec des bruits de tôle. C’est plus qu’un habillage de texte, l’acte poétique est divisé entre l’aspect textuel et la partie sonore qui a une vraie importance. Il y aura aussi des images de Bruxelles, en pleine gentrification, qui seront projetées. Cela permet de faire résonner les textes de Renée Vivien avec le public d’aujourd’hui. Nous avons aussi décidé de travailler sur la manière dont on déclame les poèmes car on ne parle plus de cette façon en 2022. Nous jouons sur l’interaction entre les trois comédiennes – Elsa Rollat, Julie Verleye, Rosalie Vandepoortaele – et moi, ainsi qu’avec Estelle Labes qui mixe les sons en direct. Nous jouons sur le fait de transformer l’acte déclamatoire de poésie en action. Le public ne va entendre ces mots qu’une seule fois, il va pouvoir les analyser dans l’ambiance qui sera créée", indique la metteuse en scène.

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Quant au titre du spectacle, Le charme douloureux des ébauches, il s’agit du premier vers du poème Les Ébauches de Renée Vivien. "On l’a choisi parce que ce qui est en chantier est encore une ébauche, ce n’est pas fini. Il y a aussi la notion de construction et de déconstruction. Le spectacle ne sera pas propre et léché. On laisse de la place pour la rudesse de l’instant et pour la confrontation entre les matériaux et les personnes qui seront sur le plateau", explique Eve Louisa Oppo.

Le charme douloureux des ébauches m’attire

Comme un gardénia qu’une haleine meurtrit.

La Beauté chastement entrevue y sourit,

Harmonieusement, de son demi-sourire.

 

Les visages fuyants et les frêles contours

S’estompent sur la toile irréelle du rêve,

Ne laissant au regard qu’une vision brève

Dont la divinité se dérobe toujours.

 

Car l’Ébauche est la sœur fragile des Ruines

Qui mêlent leur hantise et leur pâleur au soir,

Évoquant la lumière ancienne d’un pouvoir

Sombre dans le palais que voilent les bruines.

 

Et l’on sent défaillir le vouloir entravé

Dans la ténuité morbide de l’esquisse…

Sa grâce fugitive, où le regret se glisse,

À l’infini du vague et de l’inachevé.

Renée Vivien, Les Ébauches.

Informations pratiques
Le charme douloureux des ébauches sera joué les 10, 11 et 12 mars au centre culturel Bruegel à Bruxelles.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/le-charme-douloureux-des-ebauches-un-spectacle-pour-faire-revivre-loeuvre-de-la-poetesse-renee-vivien-10946322

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La vie sexuelle des Françaises

23 Février 2022, 01:45am

Publié par hugo

 La vie sexuelle des Françaises
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Trois femmes racontent un épisode de leur vie sexuelle : conquête du plaisir, fiasco et autres expérimentations.

Selon un sondage Ifop, en 2021, 35% des Françaises ne sont pas satisfaites de leur vie sexuelle.
Selon un sondage Ifop, en 2021, 35% des Françaises ne sont pas satisfaites de leur vie sexuelle.• Crédits : Laurence Mouton - AFP
Trois femmes racontent un épisode de leur vie sexuelle : conquête du plaisir, fiasco et autres expérimentations.

"C'était un coup de foudre sexuel"
La première histoire se passe au Maroc, à Zagora, et celle qui la raconte s’en souvient trente ans après. Elle est en voyage avec sa famille. Son regard croise celui d’un jeune homme Touareg qui la séduit immédiatement. Tout arrive très vite, et elle en est la première surprise.

"J'étais une jeune femme très normale, et là, j'étais prise dans autre chose. Quelque chose qui était comme une vague, j'ai choisi de la suivre."

Néanmoins, après l’émotion première, la déception n’est jamais bien loin. Alors que le deux jeunes gens se retrouvent seuls dans une voiture, tout ne se passe pas comme dans le fantasme de notre héroïne.

"D'avoir voulu être libre, ne rien refuser de ce qui semblait mériter d'être vécu, je me suis dit que j'étais punie, et je me suis rajustée avec une espèce de désespoir tranquille."

"Je suis tout de suite tombée amoureuse de sa voix"
Toutefois, il arrive que les fantasmes trouvent un écho dans le réel. Dans notre deuxième histoire, le moment où les lèvres de cette femme ont touché celle d’une autre a été “comme une révélation”. Elle attend depuis dix ans de concrétiser son attirance saphique. “Je me suis mariée trop jeune”, explique cette mère de trois enfants. “Je me suis trompée d’orientation”. Elle a donc pris son mal en patience, pour le bien de sa famille, mais s’est préparée pour le grand jour.

“Avec mon mari, sexuellement, c'était vraiment pas le top. Je pensais que les orgasmes, c'était quelque chose qu'on lisait dans les romans. Avec mes amies, on s’échangeait des recettes pour se débarrasser au plus vite du devoir conjugal !”

Quand le grand jour en question est arrivé, elle n’a pas été déçue. Elle qui n’avait jamais eu d’orgasme, elle découvre à trente ans un bonheur inattendu, qui la bouleverse...au point d'avoir un accident !

"J'avais l'impression d'avoir quatorze ans, de ne rien connaître. Je l'ai laissée faire, c'était vraiment merveilleux, elle m'a fait découvrir des endroits de mon corps que je ne connaissais pas."

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"C'est une révolution de pouvoir avoir du plaisir"
"Tout le monde en parle comme d'une chose extraordinaire, mais est-ce qu'on pourrait dire qu'en réalité, c'est hyper compliqué ? Les trois quart du temps, c'est douloureux, c'est pas génial, on sait pas quoi faire de soi-même ?"

Elle décide alors d'aller chez le médecin, mais sans succès.  Quand on lui dit que ses douleurs sont probablement psychologiques, elle se sent désespérée. Elle pense devoir renoncer définitivement à la sexualité.

"J'ai complètement démissionné. Pendant une année, les engueulades avec mon copain ont continué. Je lui disais, merde, t'as qu'à prendre une maîtresse. Je comprenais pas pourquoi j'avais mal comme ça."

Un jour, elle comprend que ses douleurs ne sont pas du tout dans sa tête… Elle avait été victime d'une erreur de diagnostic, et son problème a en réalité une solution bien concrète.

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LES PIEDS SUR TERRE
Les boules de geisha
Merci à toutes les auditrices qui nous ont écrit, et surtout à celles qui ont accepté de nous raconter un instant de leur vie sexuelle en témoignant anonymement.

Première diffusion : 06/01/2015

Reportage : Delphine Saltel

Réalisation : Annabelle Brouard et Emily Vallat

Musiques : “Daylight” de Peder ft. Signe Marie Schmidt-Jacobsen et "Who Wears the Pants?" par Soko

Pour aller plus loin :

La série "La Clinique de l'amour" de Delphine Saltel pour les Pieds sur Terre
La série "Le sexe comme objet" de Delphine Saltel pour LSD, La Série Documentaire


https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/la-vie-sexuelle-des-francaises-r

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6 EMME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

16 Janvier 2022, 15:39pm

Publié par hugo

 

6 EMME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE  2022
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