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sexisme

Safia Kessas sur la place des femmes dans la technologie : "En tant que média, on a la responsabilité de mettre ce genre de profils en avant"

10 Mars 2023, 03:58am

Publié par hugo

 Safia Kessas sur la place des femmes dans la technologie : "En tant que média, on a la responsabilité de mettre ce genre de profils en avant"

© Olivia Droeshaut

08 mars 2023 à 08:00 - mise à jour 08 mars 2023 à 09:47

Temps de lecture
4 min
Par Elise Vander Goten
Droits des femmes

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Àl’occasion de la journée internationale des droits des femmes, découvrez sur La Une "Casser les codes", un documentaire réalisé par Safia Kessas sur la place des femmes dans le secteur de la technologie.

Alors même que la technologie est de plus en plus prégnante dans nos vies, seulement 14 pourcents des postes dans ce secteur sont occupés par des femmes. À travers le documentaire "Casser les codes", Safia Kessas nous explique quelles sont les causes de cette disparité et pourquoi c’est important d’y remédier.

Plusieurs facteurs discriminants
À la suite des différents entretiens qu’elle a pu avoir avec des femmes ayant fait carrière dans le secteur de la technologie, Safia Kessas a identifié plusieurs types d’obstacles qui avaient pu se dresser sur la route des intervenantes.

À la racine du problème, on trouve les stéréotypes de genre, reposant sur la croyance présente dans l’inconscient collectif que les femmes auraient des compétences davantage tournées vers le care, c’est-à-dire le soin à la personne. "Ces stéréotypes vont faire qu’on ne va pas soi-même se projeter en tant que femme dans ces métiers-là, ou qu’un employeur potentiel ne va pas forcément se tourner vers une femme pour ce genre de postes" explique la réalisatrice.

De même, l’école influence énormément les choix d’orientation. Si les garçons se tournent davantage vers des filières scientifiques, c’est parce qu’ils sont encouragés dès leur plus jeune âge à le faire, ce qui n’est pas forcément le cas des petites filles.

À cela s’ajoute la difficulté pour une femme de concilier vie privée et vie professionnelle. À l’heure actuelle, les femmes continuent en effet d’assurer 80 pourcents des tâches ménagères. De plus, les charges de famille reposant principalement sur les épaules des femmes, il peut arriver que les horaires soient incompatibles, comme dans d’autres secteurs, avec le fait de déposer et d’aller rechercher ses enfants à l’école. Cette réalité structurelle n’est pas toujours prise en compte par les entreprises et engendre parfois une fuite des talents.

Certaines font également la douloureuse expérience du sexisme sur leur lieu de travail. Loin d’être anodines, les remarques misogynes dont elles sont la cible installent alors au sein de l’entreprise un climat hostile vis-à-vis de ces femmes, parfois même contraintes de démissionner pour ne plus avoir à les subir.

Un enjeu essentiel pour une société plus inclusive
S’il est si important que les femmes se fassent une place dans le secteur des technologies, c’est parce que ces dernières prennent de plus en plus de place dans nos vies et qu’elles pourraient, d’ici quelques années, remplacer des métiers souvent occupés par des femmes (caissières, secrétaires, etc.). L’avènement des nouvelles technologies pourrait donc précariser davantage les femmes si la situation n’évolue pas.

Au-delà de ça, intégrer les femmes à ce marché présenterait bien des avantages, relatifs à l’inclusivité et à la qualité des produits digitaux développés. "Au plus une équipe est diversifiée en termes de genres et d’origines, au plus les produits seront efficaces, visionnaires et adaptés. La technologie est partout aujourd’hui dans nos vies, donc on ne peut pas imaginer une société qui serait pensée uniquement par une certaine catégorie de la population et qui au final en exclurait une autre partie" défend ainsi Safia Kessas.

Pour illustrer son propos, elle mentionne notamment les assistants vocaux, incapables pour la majorité d’entre eux de répondre à la question "où puis-je acheter des tampons ou des serviettes périodiques ?", ainsi que l’application santé d’Apple, qui au départ ne prenait pas en considération les menstruations des femmes.

"Souvent, quand une nouvelle application émerge sur les marchés, il arrive qu’elle ne soit pas suffisamment inclusive et qu’on n’ait pas pensé à la question des femmes et des minorités" déplore-t-elle avant de conclure "c’est important pour l’ensemble de la société de s’accaparer cet enjeu de la place des femmes dans la technologie, car tout le monde va y gagner".

Des solutions pour faire bouger les lignes
Loin de s’arrêter au triste constat des inégalités de genre encore présentes dans le monde digital, Safia Kessas souhaite avant tout mettre en évidence à travers ce documentaire les solutions qui permettraient d’instiller un changement effectif dans la société.

Elle insiste ainsi sur l’importance de mettre davantage en avant des role models, qui susciteront chez les jeunes filles de nouvelles vocations. "En tant que média, on a la responsabilité de mettre ce genre de profils en avant" déclare-t-elle. C’est d’ailleurs l’objectif principal de "Casser les codes", puisque "c’est un film qui s’adresse aux femmes de façon générale, et à celles qui n’envisageaient pas ce type de carrière, pour bien montrer que ce sont des métiers qui sont accessibles et qui sont à la portée de toutes en réalité".

Une autre solution envisagée serait de sensibiliser les entreprises aux questions d’inclusivité. À cet égard, certaines mettent déjà des actions en place, "soit avec du mentorat, ou en tenant compte de certains horaires ou en faisant attention à l’équilibre vie privée/vie professionnelle, par exemple, en évitant de mettre des choses trop importantes le mercredi après-midi".

Si la route est encore longue pour atteindre l’égalité, de nombreuses initiatives peuvent donc être prises pour faire reculer les barrières qui dissuadent les femmes d’emprunter ce type de carrière.

"Casser les codes", à voir ce mercredi 8 mars à 23h10 sur La Une et disponible pendant 30 jours sur Auvio.


https://www.rtbf.be/article/safia-kessas-sur-la-place-des-femmes-dans-la-technologie-en-tant-que-media-on-a-la-responsabilite-de-mettre-ce-genre-de-profils-en-avant-11161482

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« Face à nous, féministes, le système se défend »

26 Février 2023, 05:15am

Publié par hugo

 « Face à nous, féministes, le système se défend »
Banalisation du sexisme, violences sexuelles, affirmation du masculinisme… Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère EELV à la mairie de Paris et militante féministe, l’état des lieux du Baromètre Sexisme 2023 du Haut conseil à l’égalité est alarmant mais pas surprenant.

Zoé Neboit 
• 24 janvier 2023
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« Face à nous, féministes, le système se défend »
Raphaëlle Remy-Leleu en mars 2020, à Paris.
© Lola Loubet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP.
« Le sexisme ne recule pas en France. Au contraire, il perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent ». C’est le constat sans appel du Baromètre Sexisme 2023, cinquième édition du rapport annuel du Haut conseil à l’égalité (HCE). 

Il décrypte le « vécu terrible » des femmes dans la société : 37 % ont déjà subi des rapports sexuels non-consentis, 15 % des coups de leur partenaire ou ex-partenaire et neuf sur dix adoptent des « conduites d’évitements » pour ne pas subir du sexisme. 

Mais l’étude révèle également l’inquiétant ancrage d’une pensée et de « réflexes » masculinistes et antiféministes chez les hommes, particulièrement au sein des 25-34 ans. Insidieusement, c’est aussi dans la sphère politique que cette idéologie s’installe progressivement selon Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère EELV à la mairie de Paris et militante féministe. Entretien.

Comment comprendre cette avancée paradoxale du sexisme en France, cinq ans après #MeToo ? 

Raphaëlle Rémy-Leleu : La lecture du rapport n’a malheureusement pas beaucoup surpris les féministes. Ce recul du progressisme, nous, on le voit tous les jours. C’est douloureux parce que ça arrive au moment où le mouvement féministe se constitue, se structure, alors qu’on gagne en force, et que de plus en plus de jeunes rejoignent le mouvement. 

Avant #MeToo, on était face au grand tabou, à la chape de plomb. Il y a 10 ans, il n’y avait pas une seule parole féministe dans l’espace public. Donc la meilleure défense du patriarcat était de ne pas trop nous répondre, de faire comme si on n’existait pas ou de nous regarder comme une bande d’hystériques.

Sur le même sujet : #MeToo : tout reste à faire !
Là, on fait face au phénomène de backlash (1). En réponse à nos avancées, on n’a pas seulement du silence ou de la disqualification, mais une rhétorique sexiste et même masculiniste. On a atteint un point de cristallisation. Face à nous, le système se défend. Les hommes se défendent avec cette sorte de panique réactionnaire parce que le point de bascule est à notre portée, et c’est maintenant qu’il ne faut pas lâcher. 

1
Ou « retour de bâton ». Concept théorisé par la féministe américaine Susan Faludi dans les années 1990, selon lequel chaque avancée du mouvement est suivi d’un contrecoup réactionnaire.

Par quels vecteurs cette pensée masculiniste voire antiféminisme s’exprime ? 

Internet a vu émerger des poches idéologiques car ce sont des espaces sociaux qui sont moins contrôlés. Le forum 18-25 est bien connu pour ça en France. La structuration du mouvement des incels [ndlr: « célibataires involontaires »] en Amérique du Nord, qui est depuis arrivé en Europe, s’est fait, par exemple, via la socialisation en ligne. 

Mais il ne faut pas sous-estimer la puissance de la socialisation au quotidien, des symboles qui sont donnés, y compris dans les cadres les plus institutionnels. Il y a des hommes politiques qui, dès lors que leur camarade est accusé, portent dans la sphère publique les discours qu’ils disent combattre depuis des années. À côté, notre ministre de l’Intérieur est toujours accusé de viol malgré tout ce qui se dit sur la fin de l’impunité. Et Emmanuel Macron qui dit que ça sera encore la grande cause de son quinquennat !

Il faut voir le niveau de violence qu’on subit, sur les réseaux sociaux, les courriers qu’on reçoit.

Tout ce décalage entre le discours et les actes, ce sont autant de valises qui permettent de soutenir le discours de la violence contre les femmes. Au-delà du symbole, cela signifie que la vie des femmes compte moins que la position de pouvoir des hommes. Cela a des impacts très concrets sur la possibilité de structuration du masculinisme. Et ça fait de nous, féministes, des cibles géantes. Il faut voir le niveau de violence qu’on subit, sur les réseaux sociaux, les courriers qu’on reçoit. C’est délirant. 

Cette idéologie va-elle de pair avec un regain de conservatisme ? 

La structuration politique masculiniste va se faire avec les plus réactionnaires et conservateurs. C’est le cas actuellement aux États-Unis, mais pas besoin d’aller regarder si loin : ici elle a des relais institutionnels extrêmement puissants. Il y a aujourd’hui un groupe parlementaire conséquent qui vote très majoritairement contre les avancées pour les droits des femmes. Roberta Metsola, la très conservatrice nouvelle présidente du Parlement Européen est ouvertement anti-IVG. Elle a quand même réussi lors d’un hommage à Simone Veil, à ne jamais prononcer le mot avortement. 

Face à cette violence antiféministe, quelle riposte politique est possible ? 

Je considère qu’il ne devrait plus y avoir de différence entre féminisme et pouvoirs publics. Le pouvoir devrait être féministe, avec des féministes aux postes de responsabilité. Mais ça implique d’en dégager un certain nombre, dont ceux qui déploient des violences et des stratégies masculinistes. 

Le pouvoir devrait être féministe, avec des féministes aux postes de responsabilité.

On va continuer de mener toutes les batailles, celle de l’éducation, de la lutte contre les stéréotypes, de l’explication des violences sexistes et sexuelles. Mais on est dans un moment très dur, parce que le discours en face de nous est décomplexé, d’une violence ahurissante et les féministes qui tiennent la barre depuis plusieurs années sont épuisées. On a besoin de stratégies de masse, de riposte et d’une relève féministe

Le patriarcat, c’est un système politique qui fonctionne extrêmement bien et épuise les femmes. Les choses changent profondément. Simplement, il faut ne rien lâcher, jamais, sur aucun sujet. 


https://www.politis.fr/articles/2023/01/face-a-nous-feministes-le-systeme-se-defend/

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Ce compte Instagram dénonce les messages sexistes reçus par les femmes politique

24 Février 2023, 04:04am

Publié par hugo

 Ce compte Instagram dénonce les messages sexistes reçus par les femmes politiques
Elisa Covo
 21 février 2023 à 14h30
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Balance ton intimidation : les députées écologistes s’emparent d’Instagram pour recenser les messages de haine qu’elles reçoivent au quotidien.
Comme un sentiment de ras-le-bol. Le 8 février, Marion Nadaud, directrice de la communication du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, a créé le compte Instagram @balancetonintimidation. L’objectif ? Recenser les messages haineux reçus par les députées quotidiennement sur les réseaux sociaux. Au programme : insultes racistes, propos sexistes, menaces de mort, de viol (ou les deux)… Bref, un charmant condensé de violence, visant à museler les femmes qui auraient le malheur de faire de la politique.

À lire aussi : Qui veut faire taire le mouvement #MeTooPolitique ?

Dénoncer et dissuader
« C’est une toute petite action mais c’est pour leur montrer qu’on ne va pas se laisser faire », a expliqué Marion Nadaud à l’AFP. À ce jour, le compte dénombre 19 publications, toutes plus agressives les unes que les autres. Dans le viseur de ces cyberharceleurs, on retrouve principalement des élues écologistes arrivées à l’Assemblée l’année dernière : Cyrielle Chatelain, Lisa Belluco, Marie-Charlotte Garin, Julie Laernoes et Sandrine Rousseau.


Cependant, « les insultes et menaces envers les femmes sont loin d’être réservées aux écologistes. [Elles] touchent bien tous les partis politiques », précise Marion Nadaud, qui n’exclut pas que cet « outil de dénonciation » soit étendu à tous les partis politiques. C’est aussi un moyen pour les femmes visées de ne plus se sentir seules face aux insultes : « Les réseaux sociaux ne protègent pas les femmes des messages violents. Tant que la justice n’est pas adaptée, dépassée par la rapidité des réseaux, on ne peut pas attendre qu’il se passe quelque chose. »

À lire aussi : Rachel Keke et Ersilia Soudais : La tenue des femmes à l’Assemblée nationale, toujours criblée de sexisme

« Il y a un pic à chaque fois que je parle féminisme »
Sandrine Rousseau, visée à maintes reprises par de violentes campagnes de cyberharcèlement l’année dernière, note le caractère sexuel des insultes qu’elle reçoit, notamment dès qu’elle évoque le féminisme : « Ce que je trouve frappant, c’est à quel point les insultes sont sexualisées […] On est profondément dans la domination. Ça montre aussi la culture du viol. Dès qu’une femme ne leur plaît pas, ça part sur des “je vais te baiser” », déplore la députée à l’AFP.


Le 15 novembre 2022, 285 femmes politiques publiaient dans Le Monde une tribune appelant à « écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes » de la vie politique. Vastement relayée, cette tribune avant déclenché une vague de témoignages sur les réseaux sociaux, réunis sous le Hashtag #MeTooPolitique. Mais le chemin reste encore long, comme en témoignent les échanges tenus jeudi dernier dans l’hémicycle.


Image de Une : Frederic Köberl


https://www.madmoizelle.com/ce-compte-instagram-denonce-les-messages-sexistes-recus-par-les-femmes-politiques-1499629

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Rachel Keke et Ersilia Soudais : La tenue des femmes à l’Assemblée nationale, toujours criblée de sexisme

24 Février 2023, 04:02am

Publié par hugo

 Photos de profil Twitter de Rachel Keke et Ersilia Soudais.
ACTUALITÉ MODE
Rachel Keke et Ersilia Soudais : La tenue des femmes à l’Assemblée nationale, toujours criblée de sexisme
Anthony Vincent
 21 février 2023 à 11h44
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MADMOIZELLE  MODE  ACTUALITÉ MODE
Depuis la robe à fleurs de Cécile Duflot sifflée à l’Assemblée nationale en 2012, vous pensiez qu’on avait avancé contre le sexisme ? Que nenni, comme le prouvent coup sur coup les attaques sexistes contre les députées LFI / NUPES Rachel Keke et Ersilia Soudais.
Au cas où nous n’étions pas encore assez atterrés par les sifflements sexistes contre Cécile Dufflot en 2012 ou les débats sur l’éventualité de rendre obligatoire le port du costume-cravate à l’Assemblée nationale en juillet 2022, voilà que l’hémicycle s’agite maintenant autour des tenues de Rachel Keke et Ersilia Soudais.


La tenue de la députée Rachel Keke, attaquée par le syndicaliste d’extrême droite Bruno Attal
La première, ancienne gouvernante, médiatisée parmi les porte-parole de la grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles entamée en 2019, a tristement l’habitude d’être ciblée par des attaques sexistes et/ou racistes. Le 14 février 2023, le syndicaliste d’extrême droite Bruno Attal (secrétaire général adjoint du syndicat France Police et référent police-justice de Reconquête, le collectif d’Eric Zemmour) a ainsi tweeté pour attaquer celle qui est devenue députée NUPES de la 7e circonscription du Val-de-Marne. Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-roses, Rungis, Thiais :

« La députée @KekeRachel s’habille à l’occidentale quand elle est reçue par l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire en France. Et à l’africaine à l’Assemblée Nationale.
Quel message veut-elle faire passer ? »

Ce à quoi a brillamment répondu Rachel Keke, entre deux manifestations contre la réforme des retraites qui pénalisera particulièrement les femmes et les métiers précaires :

« Aucun message, vous savez tous les matins il faut bien que je m’habille… Mais si vous voulez un message : que les femmes du monde entier puissent s’habiller comme elles le veulent, sans avoir à supporter ce genre de commentaires racistes et machistes. Mon corps, mon choix »


Suite à cet échange sur Twitter, on aurait pu espérer que ce genre de micro-polémiques disparaissent à tout jamais. Mais que nenni. À peine cinq jours plus tard, c’est au tour d’une autre députée NUPES d’être attaquée sur sa tenue vestimentaire, Ersilia Soudais, de la 7e Circonscription de Seine-et-Marne et fraîchement nommée vice-présidente du groupe d’études sur l’antisémitisme à l’Assemblée nationale.

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La tenue de la députée Ersilia Soudais, attaquée par l’avocat Alain Jakubowicz, ancien président de la LICRA
C’est l’avocat Alain Jakubowicz, anciennement président de la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, qui a récemment attaqué Ersilia Soudais…) de 2010 à 2017, qui s’est permis de tweeter le 19 février 2023 :

« Tenue d’hiver d’une députée. On redoute l’été… »


Outre de la misogynie crasse, difficile de ne pas lire dans le vil tweet d’Alain Jakubowicz de l’amertume quant à la nomination d’Ersilia Soudais à la vice-présidence du groupe d’études sur l’antisémitisme à l’Assemblée nationale, d’une part, et quant à ses positions contre l’occupation de la Palestine, d’autre part. Même la LICRA s’est désolidarisée des propos d’Alain Jakubowicz, rapporte le Huffington Post. Notons au passage que ce tweet est constitutif d’une injure publique sexiste, punissable d’amende et d’emprisonnement.


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La jeune députée n’a pas réagi publiquement, ce qui est tout à son honneur, tandis que de nombreux confrères et consœurs lui ont témoigné leur soutien, comme Clémentine Autain ou Sandrine Rousseau.

À lire aussi : Seulement 37% de femmes élues députées : pourquoi la parité recule-t-elle à l’Assemblée nationale ?

Bref, alors que les débats publics pourraient se focaliser sur la réforme des retraites, la sécheresse alarmante des nappes phréatiques, et donc l’écocide accéléré que nous traversons actuellement et qui menace la survie des générations futures, encore trop d’hommes préfèrent s’écharper sur la tenue des femmes. Et ce, surtout si elles sont jeunes, engagées politiquement, et fédératrices comme Rachel Keke ou Ersilia Soudais. Une agitation qui en dit long sur combien ils se sentent menacés ?

Crédit photo de Une : Photos de profil Twitter de Rachel Keke et Ersilia Soudais.

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https://www.madmoizelle.com/rachel-keke-et-ersilia-soudais-la-tenue-des-femmes-a-lassemblee-nationale-toujours-criblee-de-sexisme-1499565

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« Face à nous, féministes, le système se défend »

15 Février 2023, 23:23pm

Publié par hugo

 « Face à nous, féministes, le système se défend »
Banalisation du sexisme, violences sexuelles, affirmation du masculinisme… Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère EELV à la mairie de Paris et militante féministe, l’état des lieux du Baromètre Sexisme 2023 du Haut conseil à l’égalité est alarmant mais pas surprenant.

Zoé Neboit 
• 24 janvier 2023
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« Face à nous, féministes, le système se défend »
Raphaëlle Remy-Leleu en mars 2020, à Paris.
© Lola Loubet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP.
« Le sexisme ne recule pas en France. Au contraire, il perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent ». C’est le constat sans appel du Baromètre Sexisme 2023, cinquième édition du rapport annuel du Haut conseil à l’égalité (HCE). 

Il décrypte le « vécu terrible » des femmes dans la société : 37 % ont déjà subi des rapports sexuels non-consentis, 15 % des coups de leur partenaire ou ex-partenaire et neuf sur dix adoptent des « conduites d’évitements » pour ne pas subir du sexisme. 

Mais l’étude révèle également l’inquiétant ancrage d’une pensée et de « réflexes » masculinistes et antiféministes chez les hommes, particulièrement au sein des 25-34 ans. Insidieusement, c’est aussi dans la sphère politique que cette idéologie s’installe progressivement selon Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère EELV à la mairie de Paris et militante féministe. Entretien.

Comment comprendre cette avancée paradoxale du sexisme en France, cinq ans après #MeToo ? 

Raphaëlle Rémy-Leleu : La lecture du rapport n’a malheureusement pas beaucoup surpris les féministes. Ce recul du progressisme, nous, on le voit tous les jours. C’est douloureux parce que ça arrive au moment où le mouvement féministe se constitue, se structure, alors qu’on gagne en force, et que de plus en plus de jeunes rejoignent le mouvement. 

Avant #MeToo, on était face au grand tabou, à la chape de plomb. Il y a 10 ans, il n’y avait pas une seule parole féministe dans l’espace public. Donc la meilleure défense du patriarcat était de ne pas trop nous répondre, de faire comme si on n’existait pas ou de nous regarder comme une bande d’hystériques.

Sur le même sujet : #MeToo : tout reste à faire !
Là, on fait face au phénomène de backlash (1). En réponse à nos avancées, on n’a pas seulement du silence ou de la disqualification, mais une rhétorique sexiste et même masculiniste. On a atteint un point de cristallisation. Face à nous, le système se défend. Les hommes se défendent avec cette sorte de panique réactionnaire parce que le point de bascule est à notre portée, et c’est maintenant qu’il ne faut pas lâcher. 

1
Ou « retour de bâton ». Concept théorisé par la féministe américaine Susan Faludi dans les années 1990, selon lequel chaque avancée du mouvement est suivi d’un contrecoup réactionnaire.

Par quels vecteurs cette pensée masculiniste voire antiféminisme s’exprime ? 

Internet a vu émerger des poches idéologiques car ce sont des espaces sociaux qui sont moins contrôlés. Le forum 18-25 est bien connu pour ça en France. La structuration du mouvement des incels [ndlr: « célibataires involontaires »] en Amérique du Nord, qui est depuis arrivé en Europe, s’est fait, par exemple, via la socialisation en ligne. 

Mais il ne faut pas sous-estimer la puissance de la socialisation au quotidien, des symboles qui sont donnés, y compris dans les cadres les plus institutionnels. Il y a des hommes politiques qui, dès lors que leur camarade est accusé, portent dans la sphère publique les discours qu’ils disent combattre depuis des années. À côté, notre ministre de l’Intérieur est toujours accusé de viol malgré tout ce qui se dit sur la fin de l’impunité. Et Emmanuel Macron qui dit que ça sera encore la grande cause de son quinquennat !

Il faut voir le niveau de violence qu’on subit, sur les réseaux sociaux, les courriers qu’on reçoit.

Tout ce décalage entre le discours et les actes, ce sont autant de valises qui permettent de soutenir le discours de la violence contre les femmes. Au-delà du symbole, cela signifie que la vie des femmes compte moins que la position de pouvoir des hommes. Cela a des impacts très concrets sur la possibilité de structuration du masculinisme. Et ça fait de nous, féministes, des cibles géantes. Il faut voir le niveau de violence qu’on subit, sur les réseaux sociaux, les courriers qu’on reçoit. C’est délirant. 

Cette idéologie va-elle de pair avec un regain de conservatisme ? 

La structuration politique masculiniste va se faire avec les plus réactionnaires et conservateurs. C’est le cas actuellement aux États-Unis, mais pas besoin d’aller regarder si loin : ici elle a des relais institutionnels extrêmement puissants. Il y a aujourd’hui un groupe parlementaire conséquent qui vote très majoritairement contre les avancées pour les droits des femmes. Roberta Metsola, la très conservatrice nouvelle présidente du Parlement Européen est ouvertement anti-IVG. Elle a quand même réussi lors d’un hommage à Simone Veil, à ne jamais prononcer le mot avortement. 

Face à cette violence antiféministe, quelle riposte politique est possible ? 

Je considère qu’il ne devrait plus y avoir de différence entre féminisme et pouvoirs publics. Le pouvoir devrait être féministe, avec des féministes aux postes de responsabilité. Mais ça implique d’en dégager un certain nombre, dont ceux qui déploient des violences et des stratégies masculinistes. 

Le pouvoir devrait être féministe, avec des féministes aux postes de responsabilité.

On va continuer de mener toutes les batailles, celle de l’éducation, de la lutte contre les stéréotypes, de l’explication des violences sexistes et sexuelles. Mais on est dans un moment très dur, parce que le discours en face de nous est décomplexé, d’une violence ahurissante et les féministes qui tiennent la barre depuis plusieurs années sont épuisées. On a besoin de stratégies de masse, de riposte et d’une relève féministe

Le patriarcat, c’est un système politique qui fonctionne extrêmement bien et épuise les femmes. Les choses changent profondément. Simplement, il faut ne rien lâcher, jamais, sur aucun sujet. 


https://www.politis.fr/articles/2023/01/face-a-nous-feministes-le-systeme-se-defend/

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Madonna s’insurge contre le sexisme et l’âgisme dont elle est une nouvelle fois victime

14 Février 2023, 23:38pm

Publié par hugo

 Madonna sexisme âgisme Grammys
MUSIQUE
Madonna s’insurge contre le sexisme et l’âgisme dont elle est une nouvelle fois victime
Anthony Vincent
 09 février 2023 à 12h00
  10
MADMOIZELLE  POP CULTURE  MUSIQUE
La chanteuse de 64 ans a fait une apparition remarquée aux Grammy Awards pour remettre un prix à Sam Smith et Kim Petras. Sauf que les réseaux sociaux et médias se sont focalisés sur son apparence, à grand renfort de commentaires sexistes et âgistes que la reine de la pop dénonce.
Ç’aurait dû être une nouvelle réjouissante : l’artiste non-binaire Sam Smith et la chanteuse trans Kim Petras ont remporté le prix de la meilleure prestation vocale pop d’un duo pour leur titre « Unholy ». Sauf qu’au lieu de célébrer ce grand moment de visibilité trans lors des 65e Grammy Awards le 5 février 2023 à Los Angeles, réseaux sociaux et médias se sont focalisé sur l’apparence physique de Madonna qui remettait ce prix.

Madonna voudrait qu’on célèbre Kim Petras et Sam Smith plutôt que de se focaliser sur son apparence
La reine de la pop a reçu, une nouvelle fois, un torrent de commentaires tous plus sexistes et âgistes les uns que les autres, ce qu’elle dénonce dans une publication Instagram le 7 février 2023 :

« Ce fut un honneur pour moi de vous présenter. Kim Petras et Sam Smith aux Grammys. Je voulais décerner le dernier prix qui était l’album de l’année, mais j’ai pensé qu’il était plus important que je présente la première femme trans qui se produit aux Grammys — un moment historique !! Et en plus elle a gagné un Grammy !!

Au lieu de me concentrer sur ce que j’ai dit dans mon discours qui consistait à remercier pour l’intrépidité d’artistes comme Sam et Kim — Beaucoup de gens ont choisi de ne parler que de photos en gros plan de moi prises avec un appareil photo à objectif long par un photographe de presse qui déformerait le visage de n’importe qui !! »


Madonna dénonce le sexisme et l’âgisme dont elle est une nouvelle fois victime
Madonna, aujourd’hui âgée de 64 ans poursuit pour s’insurger contre l’âgisme et le sexisme de l’industrie musicale mais aussi du grand public :


« Une fois de plus, je suis assaillie par l’âgisme et la misogynie qui imprègnent le monde dans lequel nous vivons. Un monde qui refuse de célébrer les femmes de plus de 45 ans et ressent le besoin de la punir si elle continue à être volontaire, travailleuse et aventureuse.

Je ne me suis jamais excusée pour aucun des choix créatifs que j’ai faits ni pour mon apparence ou ma tenue vestimentaire et je ne vais pas commencer. J’ai été dégradée par les médias depuis le début de ma carrière, mais je comprends que tout ceci n’est qu’une épreuve et je suis contente de faire office de pionnière pour que toutes les femmes derrière moi puissent avoir plus de facilité dans les années à venir.

Dans les mots de Beyonce, « You won’t break my soul » [citation d’un titre de Beyoncé, ndlr]

Je compte bien poursuivre de nombreuses années mon comportement subversif – repousser les limites – tenir tête au patriarcat – et surtout profiter de ma vie.

Bow down bitches [« Inclinez-vous, les salopes », citation d’un titre de Beyoncé, ndlr] »


« Le monde est menacé par ma puissance et mon endurance. Mon intelligence et ma volonté de survivre. Mais ils ne me briseront jamais. Ça fait partie du test. »
Faut-il que les femmes popstars se cachent pour vieillir ?
Notons au passage que citer à deux reprises Beyoncé peut apparaître comme une façon de la présenter comme sa successeuse au titre officieux de « reine de la pop ». Queen Bey subit d’ailleurs de plus en plus d’attaques sur son âge (elle a 41 ans) et son physique : nombreuses sont les personnes à la juger trop âgée pour chanter des paroles sexy, s’habiller ou se maquiller de certaines manières.


À lire aussi : Beyoncé marque l’Histoire en devenant l’artiste la plus récompensée des Grammy Awards

Qu’on apprécie ou non la musique et l’apparence physique de Madonna, difficile de lire autre chose que de l’âgisme et de la misogynie dans le torrent de commentaires négatifs déversés contre elle, qui n’a rien fait d’autre qu’exister en ses termes et conditions, sans faire de mal à personne. Opprobres qui apparaissent comme autant de rappel à l’ordre patriarcal qui voudrait que les femmes se cachent pour vieillir, en leur martelant sans cesse qu’elles seraient trop vieilles pour s’habiller ou se maquiller comme elles l’entendent.

À lire aussi : « Que dois-je faire ? Arrêter de vieillir ? » : Sarah Jessica Parker dénonce l’âgisme visant les femmes

Quand bien même on pourrait y lire l’intériorisation de normes sexistes, mieux vaut chercher à déconstruire l’ensemble du patriarcat que de s’attaquer aux femmes. Même chose pour la question de la chirurgie et médecine esthétique : rien ne sert d’accuser les femmes qui y ont recours pour des raisons qui ne les regardent qu’elles, ou de les infantiliser comme des victimes inconscientes de la classe des hommes, comme si elles étaient complètement dépourvues d’esprit critique et d’agentivité. Mieux vaut mettre cette énergie à démanteler le patriarcat à la racine, plutôt qu’à la cime esthétique.

Crédit photo de Une : Instagram de Madonna.


https://www.madmoizelle.com/madonna-sinsurge-contre-le-sexisme-et-lagisme-dont-elle-est-une-nouvelle-fois-victime-1492815

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Victoire pour le collectif Ensemble contre le Sexisme La journée du 25 janvier est déclarée « Journée nationale contre le sexisme »

9 Février 2023, 11:53am

Publié par hugo

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26 JANVIER 2023
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Victoire pour le collectif Ensemble contre le Sexisme La journée du 25 janvier est déclarée « Journée nationale contre le sexisme »

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Le collectif Ensemble Contre le Sexisme (ECLS) est constitué d’associations, d’instances en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes, de réseaux de femmes et d’hommes d’entreprises engagé.e.s pour la mixité, la défense de l’égalité professionnelle et des droits des femmes, toutes et tous mobilisé.e.s pour lutter contre le sexisme sous toutes ses formes et dans tous les secteurs. Rendre visibles ses manifestations partout où elles se trouvent est l’objectif premier de l’association.

Depuis 2017, Ensemble contre le Sexisme organise chaque année, le 25 janvier, « la journée nationale contre le sexisme » et demande que cette journée soit inscrite dans l’agenda du pays comme « Journée nationale ». La 6e édition vient de se dérouler . À cette occasion, Ensemble contre le Sexisme a organisé le procès du sexisme devant une audience très large (près de 1 000 personnes en présentiel et distanciel).

Le jury était appelé à se prononcer sur trois questions : 

Le sexisme tue-t’il le talent, la créativité et le désir ?

Les hommes sont-ils engagés dans la lutte contre le sexisme ? 

Les institutions peuvent-elles et veulent-elles lutter contre le sexisme ?

Témoins et expertes se sont succédé à la barre afin d’éclairer la Cour et les juges, procureures et avocates de la défense, toutes bénévoles, issues du collectif. Les célèbres avocates du sexisme étaient Maîtres Phallocrata Patriarchos, Macha Misogyno et Désirée de Naguère. (Replay sur Facebook et sur le site d’Ensemble contre le Sexisme)

La Journée nationale contre le Sexisme est enfin institutionnalisée le 25 janvier Hier, lors de sa rencontre avec le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Emmanuel Macron, Président de la République, a officialisé la création d’une Journée nationale contre le Sexisme à la demande de Sylvie Pierre-Brossolette, Présidente du HCE. Cette reconnaissance officielle est l’aboutissement de la démarche entreprise par l’association Ensemble contre le Sexisme depuis la création de cet événement annuel.

 » L’institutionnalisation d’une Journée nationale contre le Sexisme est défendue par notre collectif depuis sa création. C’est une mise à l’agenda indispensable pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes, rendre visibles toutes les humiliations et les violences que le sexisme inflige aux femmes au quotidien. Le mouvement féministe saura faire bon usage de cette journée pour éradiquer le sexisme ! » explique Yseline Fourtic-Dutarde, co-présidente d’Ensemble contre le Sexisme.

« Nous nous réjouissons de cette reconnaissance de notre engagement face au sexisme. Nous saluons la décision du chef de l’État et le remercions de son soutien. C’est pour notre association une avancée considérable qui permettra de mobiliser chaque année un plus large public dans cette lutte indispensable contre le sexisme à mener dans tous les secteurs de la société : écoles, universités, collectivités territoriales, administrations, entreprises, associations, syndicats, tribunaux, partis politiques… Nous remercions par ailleurs Madame Isabelle Rome, Ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité, pour sa présence en clôture de notre procès et son soutien constant à nos actions. » ajoute Catherine Ladousse, co-présidente d’Ensemble contre le Sexisme.

Suite au verdict et à la condamnation du sexisme au bannissement, le procès s’est conclu par une démonstration de solidarité et de sororité à l’attention des femmes qui se révoltent contre le sexisme dans le monde, et en Iran en particulier sous la bannière FEMME VIE LIBERTÉ. 

Ensemble contre le sexisme

Les membres  du collectif

AAFA-Tunnel des 50 – Administration Moderne – Assemblée des femmes – Astrea – BECOMTECH – BPW France – CentraleSupélec au Féminin – Cercle InterElles – Chiennes de garde – COM EGALITE – Conseil national des Femmes Françaises – Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF) – Dans le genre Egales – Excision, parlons-en ! – Femmes à la Une – Femmes de justice – Femmes du monde et réciproquement – Femmes ici et ailleurs – Femmes pour le Dire Femmes, pour Agir (FDFA) – Femmes Ingénieures – Femmes solidaires – Fédération Nationale des CIDFF (FN-CIDFF) – Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) – Fondation des Femmes – Global Contact – Grandes Ecoles au Féminin – Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) – JUMP – Laboratoire de l’Egalité – Mouvement HF – Mouvement français pour le Planning familial – Observatoire de la qualité de vie au travail – ONU Femmes France – Sciences-Po au féminin – Social Builder – Women in Networking (WIN), Women Safe

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Étiquettes : Politique Sexisme

2 COMMENTS
RÉTROLIENS POUR CE BILLET
HCE – Rapport annuel 2023 sur l’état des lieux du sexisme en France – Entre les lignes entre les mots dit :
31 janvier 2023 à 8 h 30 min
[…] https://www.50-50magazine.fr/2023/01/26/victoire-pour-le-collectif-ensemble-contre-le-sexisme-la-jou… […]

25 Janvier : Procès contre le sexisme organisé par ECLS - FDFA dit :
1 février 2023 à 13 h 45 min
[…] Voir l’article de 50/50 […]


https://www.50-50magazine.fr/2023/01/26/victoire-pour-le-collectif-ensemble-contre-le-sexisme-la-journee-du-25-janvier-est-declaree-journee-nationale-contre-le-sexisme/

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Le HCE en campagne contre le sexisme

8 Février 2023, 23:34pm

Publié par hugo

 
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Le HCE en campagne contre le sexisme

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À l’occasion de son 10ème anniversaire et de la journée nationale de lutte contre le sexisme, le Haut Conseil à l’Egalité publie son 5ème rapport annuel sur l’état du sexisme en France et lance une grande campagne de sensibilisation.

Le sexisme ne recule pas en France. Au contraire, il perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent. Tel est le constat alarmant du rapport annuel 2023 du HCE sur l’état du sexisme en France, qui s’appuie à la fois sur les derniers chiffres officiels et sur les résultats du baromètre réalisé par l’institut Viavoice auprès de 2500 personnes représentatives. Ce sondage rend compte des perceptions de la société face aux inégalités entre les femmes et les hommes, évalue le degré de sexisme de la population, restitue le vécu des femmes et mesure l’adhésion aux outils de lutte existants. Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du HCE, remet ce rapport au Président de la République, Emmanuel Macron, mercredi 25 janvier. 

Principal enseignement : en dépit d’une sensibilité toujours plus grande aux inégalités depuis Me Too, les clichés et les stéréotypes sexistes perdurent. L’opinion est paradoxale : elle reconnaît et déplore l’existence du sexisme mais ne le rejette pas en pratique, majoritairement chez les hommes. La persistance du sexisme dit « ordinaire » est d’autant plus préoccupante qu’elle peut conduire aux manifestations les plus violentes.

Parmi les hommes de 25 à 34 ans, près d’un quart estime qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter, et tous âges confondus 40% trouvent normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants. En ce qui concerne les femmes, 80% estiment être moins bien traitées que les hommes en raison de leur sexe et 37% disent avoir déjà subi des rapports sexuels non-consentis.

En même temps, ils estiment ensemble, à une écrasante majorité, que l’action des pouvoirs publics est insuffisante.

Le HCE propose un plan d’urgence global contre toutes les manifestations du sexisme et ses causes. L’effort doit non seulement porter sur la protection et la répression mais aussi sur la prévention en agissant sur les mentalités dès le plus jeune âge. Parmi les mesures clés, la régulation des contenus du secteur numérique pour lutter contre les stéréotypes, les représentations dégradantes et les scènes de violences désormais banalisées sur internet, en particulier dans les vidéos pornographiques.

Une grande campagne de sensibilisation et une semaine événementielle

“Le sexisme on ne sait pas toujours quand ça commence mais on sait comment ça se termine”, tel est le slogan de la campagne menée par le HCE diffusée sur les ondes et les écrans du 23 au 27 janvier 2023. Plusieurs dizaines de passages télévisés et spots radio antisexistes pensés par extra l’agence seront diffusés à titre gracieux par France Télévisions, TF1 et Radio France. Rendez-vous également sur www.onsaitcommentcasetermine.fr un site expérientiel qui propose notamment une fiction sonore en cinq séquences pour illustrer le continuum des violences, du sexisme ordinaire au féminicide.

Sylviane Agacinski, Giulia Foïs, Julia Kristeva, Titiou Lecoq, Anna Mouglalis, Leïla Slimani, ou encore Michelle Perrot, des femmes de tout âge et de tout horizon, ont accepté de prêter leur voix au HCE pour apporter leur éclairage sur les combats passés et à venir en matière de lutte contre le sexisme. A écouter sur France Inter et sur nos réseaux sociaux.

Le HCE se déplace à Strasbourg, Lyon et Saint-Denis

Chaque jour de la semaine, le HCE met à l’honneur ses différentes commissions lors de tables rondes organisées avec des actrices et acteurs locaux et nationaux.

Mardi 24 janvier, la ville de Strasbourg accueille le HCE en présence de Mme la maire Jeanne Barseghian, Christelle Wieder et Véronique Bertholle, élues à la mairie de Strasbourg. La commission Stéréotypes et rôles sociaux du HCE présentera le rapport annuel 2023 sur l’état du sexisme en France. Les invité·es assisteront ensuite à la table ronde sur l’inscription de la diplomatie féministe dans l’action extérieure de la France, animée par les coprésident·es de la commission Diplomatie féministe, enjeux européens et internationaux du HCE.

Mercredi 25 janvier, le collectif Ensemble contre le sexisme bouscule les codes et organise le procès du sexisme, en partenariat avec le HCE, à 14h à l’auditorium du 20 avenue de Ségur à Paris. En présence d‘Isabelle Rome, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances.

Jeudi 26 janvier, Grégory Doucet, maire de Lyon, reçoit le HCE à 17h à l’Hôtel de Ville pour une table ronde sur le thème de la parité économique, sociale et politique animée par la présidente de la commission Parité du HCE. Les échanges porteront sur les conditions de mise en œuvre de la parité en analysant les obstacles rencontrés et en proposant des solutions concrètes pour réduire les inégalités.

Vendredi 27 janvier, le HCE termine sa semaine événementielle en région parisienne, à l’Hôtel de Ville de Saint-Denis en présence d’Oriane Filhol, maire-adjointe chargée des droits des femmes. Les coprésident·es des commissions Santé, droits sexuels et reproductifs et Violences faites aux femmes animeront une table ronde sur les ateliers d’éducation à la vie affective et sexuelle comme une solution pour repérer les victimes, lutter contre le sexisme et promouvoir la santé sexuelle.

Haut Conseil à l’Egalité


https://www.50-50magazine.fr/2023/01/23/le-hce-en-campagne-contre-le-sexisme/

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Evincée du Vendée Globe après sa maternité, la skippeuse Clarisse Crémer dénonce le sexisme

8 Février 2023, 22:59pm

Publié par hugo

 Evincée du Vendée Globe après sa maternité, la skippeuse Clarisse Crémer dénonce le sexisme
Publié le Samedi 04 Février 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.

Evincée du Vendée Globe après sa maternité, la skippeuse Clarisse Crémer dénonce le sexisme
La skippeuse Clarisse Cremer a été abandonnée par son sponsor Banque Populaire et donc évincée du Vendée Globe 2024. Et ce, de retour de congé maternité. Une situation qui crie le sexisme et que la sportive a largement dénoncé sur les réseaux sociaux.
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"J'ai appris vendredi dernier que Banque Populaire avait finalement décidé de me remplacer. Par leur décision, et malgré ma volonté constante, je ne serai pas au départ du Vendée Globe 2024". Voilà ce qu'a gravement déclaré la navigatrice Clarisse Cremer sur son compte Instagram l'espace d'une publication accablante.

Un post qui en dit long sur le sexisme dont sont encore trop victimes les sportives. La skippeuse rembobine le fil : "J'ai donné naissance en novembre 2022 à une petite fille. Alors que rien ne m'y obligeait, j'avais informée mon sponsor, la Banque Populaire, dès février 2021, de mon projet d'enfant. Ils m'ont tout de même choisie pour ce nouveau Vendée Globe et ont communiqué sur notre engagement mutuel à l'automne 2021. Mais ils ont finalement décidé de me remplacer". Un témoignage scandaleux pour la sportive et bien des internautes.


"Les règles du Vendée Globe pour l'édition 2024 imposent à tous les skippers une concurrence basée sur le nombre de milles parcourus en course. Sur ce critère, j'ai bien sûr pris du retard face aux autres concurrents au départ, cette maternité m'ayant empêchée d'être présente sur les courses qualificatives pendant un an. Aujourd'hui Banque Populaire décide que cela représente pour eux un 'risque' qu'ils ne souhaitent finalement pas courir. Je suis sous le choc... ", déplore encore la navigatrice sur Instagram. Et elle n'est pas la seule...

"Ils sont prêts à assumer tous les risques mais pas celui de la maternité"


Et Clarisse Cremer de poursuivre cet état des lieux critique : "Je suis dans l'incompréhension totale face à l'histoire que ce sponsor fait le choix de raconter aujourd'hui. Ils sont prêts à assumer le risque d'un trimaran géant, et tous les aléas naturels, techniques et humains liés à la course au large, mais visiblement pas celui de la maternité. Au 21e siècle, à qui veut-on faire croire que de telles règles seraient équitables ? On a beau jeu de déplorer, ensuite, le faible nombre de femmes sur les lignes de départ. Je pense à toutes les femmes, les sportives et les autres, qui traversent des difficultés similaires sans avoir cette opportunité de prendre la parole".

"Que signifie l'égalité pour les femmes ? Se comporter en tout point comme les hommes et donc surtout ne pas être enceinte ? Si je m'exprime ce n'est pas par vengeance, pour attirer l'attention ni me faire plaindre, mais pour susciter la réflexion, et dans l'espoir de faire progresser notre société", a encore fustigé la sportive.

Une société qui met bien du temps à bouger. Effectivement, les cas d'injustices vécues par les sportives ne manquent pas, d'autant plus lorsqu'il est question de maternité.

"Cette discrimination est juste incompréhensible en 2023"
Le coup de gueule de Clarisse Cremer risque de faire du bruit dans le monde de la voile, et dans celui du sport en général. Et a déjà fait réagir les dirigeants de la Team Banque Populaire. Lors d'une conférence de presse donnée le 2 février 2023, ceux-ci se sont exprimés : "On est dans une situation très complexe en termes d'émotion. On a essayé de trouver beaucoup de solutions avec elle pour convaincre le Vendée Globe, trouver des solutions réglementaires mais on n'a pas été entendu. On n'a rien à reprocher à Clarisse. C'est déchirant pour nous...".

Une affaire qui a même fait réagir la ministre des Sports Amélia Oudéa-Castéra : "J'ai échangé avec le président du Vendée Globe Alain Leboeuf, qui reconnaît que le règlement de la course devra impérativement évoluer pour permettre aux navigatrices de vivre sereinement leur maternité. Pour 2024, les chances de Clarisse ne sont pas éteintes".

"Cette discrimination est juste incompréhensible en 2023... ", "Cette décision est une honte et un grand pas en arrière pour les droits des femmes", "Les hommes partent sur le tour du monde alors qu'ils sont pour certains pères depuis quelques semaines ou mois à peine. C'est inacceptable de ne pas impulser le changement pour un challenge qui se veut être humain et solidaire", ont effectivement réagi les internautes sous ce post.

Les sportives sont régulièrement confrontées à la frilosité des sponsors quand il s'agit de grossesse, enjeu source de ruptures professionnelles et de discriminations. On pense par exemple au géant Nike, qui avait suspendu un contrat avec la championne nationale américaine du 800 mètres Alysia Montaño, alors enceinte. La sportive avait finalement été soutenue par la marque de chaussures de sport Altra Running.

En janvier dernier encore, la footballeuse internationale islandaise Sara Björk Gunnarsdottir accusait par exemple son ancien club, l'Olympique lyonnais (OL), de ne pas lui avoir versé l'intégralité de ses salaires durant son congé de maternité.


https://www.terrafemina.com/article/vendee-globe-l-eviction-sexiste-de-la-navigatrice-clarisse-cremer-scandalise_a368225/1
 

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En France, un ancien haut fonctionnaire face à la justice : il forçait les femmes à uriner devant lui

5 Février 2023, 20:10pm

Publié par hugo

 En France, un ancien haut fonctionnaire face à la justice : il forçait les femmes à uriner devant lui
Image d'illustration. 
© Getty Images

01 févr. 2023 à 11:01

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5 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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Ce 20 janvier s’est tenue une audience au tribunal administratif de Paris relative à l’affaire Christian N., du nom de cet ancien haut fonctionnaire du ministère de la Culture, en France. De 2009 à 2018, en tant que responsable des ressources humaines, il a administré des médicaments diurétiques à des candidates reçues en entretien d’embauche avant de les isoler loin des toilettes lors d’une promenade à l’extérieur qu’il imposait pour qu’elles soient obligées d’uriner devant lui, ou parfois même sur elles.
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Il les photographiait également à leur insu et a tout consigné dans un fichier Excel qu’il conservait sur son ordinateur, intitulé "Expériences". Selon Mediapart, au moins 250 femmes sont concernées.

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Fin 2018, Christian N. a été dénoncé après avoir photographié les cuisses d’une sous-préfète. Il a été révoqué et une enquête a été ouverte en janvier 2019 par le parquet de Paris. Il a reconnu une partie des faits, et a été mis en examen pour "administration de substance nuisible", "agression sexuelle" et "atteinte à la vie privée". Cette enquête, en vue de la procédure pénale, est toujours en cours.

Une deuxième procédure, qui a mené à l’audience de janvier 2023 au tribunal administratif, visait à examiner la responsabilité de l’administration du ministère de la Culture. Plusieurs femmes ont en effet expliqué avoir dénoncé ces agissements auprès de la hiérarchie de Christian N., sans qu’il n’y ait eu de réactions.

Les victimes, pour certaines encore employées au ministère, expliquent également avoir reçu peu de soutien ou un soutien très défaillant de la part du ministère. Une victime a elle-même dû jouer le rôle de coordinatrice et conseiller les autres femmes concernées.

"Il n’y a qu’à moi que ça arrive"
Sophia (prénom d’emprunt) est l’une de ces femmes. Elle a confié son histoire aux Grenades. En 2016, après avoir accouché de son deuxième enfant, elle cherche un nouveau travail dans le milieu culturel. Elle passe un entretien d’embauche dans le bureau de Christian N., qui lui offre un café. Elle remarque qu’il consulte son téléphone (en fait, il est en train de prendre des photos d’elle).

Il lui propose ensuite de sortir à l’extérieur pour continuer l’entretien. Elle ne fait pas attention au chemin, car elle doit répondre à de nombreuses questions précises. Sophia commence alors à avoir une envie de plus en plus pressante. Gênée, elle interrompt l’entretien pour expliquer qu’elle a besoin d’aller aux toilettes. Elle comprend qu’ils sont loin du centre-ville et qu’il n’y a pas de toilettes dans les environs. Christian N. se montre désolé et fait mine d’en chercher une avec elle.

Cependant, l’entretien continue… Sophia commence à avoir mal physiquement et finit par s’uriner dessus. Voyant qu’elle va mal, Christian N. lui propose de la cacher derrière sa veste pendant qu’elle urine parterre. Sophia accepte, expliquant ne pas avoir le choix car le besoin était trop fort. Elle précise qu’il reste très près d’elle, il ne détourne pas le regard. "Je me suis dit qu’il n’y a qu’à moi que ce genre de choses arrive". Elle n’aura plus de nouvelles du poste pour lequel elle avait postulé.

Fin 2018, Sophia est contactée par une policière. Dans le fichier Excel de Christian N., l’enquête a découvert des photos d’elle, accompagnées de son nom et de son prénom. Elle comprend alors qu’elle a été piégée et qu’il y existe de nombreuses autres victimes. Sophia a immédiatement porté plainte.

C’est considéré comme une histoire de femmes qui font pipi… alors que pour moi, c’est une agression sexuelle

Elle fait aussi partie des femmes qui ont amorcé la deuxième procédure, auprès du tribunal administratif. "Même si j’ai hâte que la procédure pénale avance, cela fait des années qu’on l’attend, pour moi cette procédure-ci est très importante car elle interroge l’institution. Ils devaient être au courant en interne, au vu du nombre de femmes concernées pendant 10 ans. On sait aussi qu’on le surnommait ‘le photographe’ au sein du ministère et qu’on disait aux femmes de porter un pantalon près de lui", souligne Sophia. "Il faudrait interroger la société tout entière pour que cela n’arrive plus ! C’est tout un système qui a protégé cet homme", continue-t-elle.

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La force du collectif
Le 20 janvier, elle assistait à cette première audience. "J’étais présente en soutien. Nous sommes venues en nombre, de toute la France, avec l’aide de l’association La Fondation des femmes qui nous soutient depuis le début, parce que certaines ont été découragées de porter plainte (notamment en utilisant l’excuse de la prescription, ndlr). On était tellement nombreuses qu’on a dû changer de salle d’audience ! Nous avions déjà échangé virtuellement mais c’était la première fois qu’on se rencontrait. C’est aussi la première fois de ma vie que j’ai senti la force du collectif. Les cinq avocates qui représentaient sept plaignantes ont aussi plaidé collectivement, c’était un moment puissant", raconte Sophia.

Pour Sophia, cette audience a néanmoins été "éprouvante". "La justice est une machine, qu’on ne connait pas bien avant d’y être confrontée. Par exemple, les preuves de la procédure pénale ne peuvent pas être utilisées dans cette procédure administrative. Il y a peut-être des témoignages qui manquent et qui seraient important pour comprendre la responsabilité du ministère. Je me suis aussi rendu compte de l’aspect sériel de son modus operandi, nous racontons toutes presque la même histoire. Cela m’a replongée dans mon traumatisme, et j’ai même ressenti une douleur physique similaire à ce jour-là."

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Des violences minimisées
Comme d’autres victimes, Sophia garde des conséquences de sa rencontre avec Christian N. "Je suis toujours en thérapie à la suite de cette affaire. J’ai du mal à avoir un suivi gynécologique, je m’effondre. Les médicaments avec lesquels il nous a intoxiquées ne sont pas faits pour qu’on se retienne. C’est une grande douleur psychologique mais aussi physique et cela s’apparente à de la torture", explique-t-elle. "Il avait une volonté d’humilier ses victimes, aussi dans les commentaires qu’il consignait dans son document Excel. Il s’agit d’abus de pouvoir. Nous venions le voir dans le cadre d’un entretien d’embauche, à un moment clef de nos vies !"

On était tellement nombreuses qu’on a dû changer de salle d’audience !

Malgré la gravité des faits, "tout cela est minimisé", renchérit Sophia. "In fine, c’est considéré comme une histoire de femmes qui font pipi… alors que pour moi, c’est une agression sexuelle. Je trouve qu’il y a un certain désintérêt, notamment des médias. Cela s’est produit dans une institution publique et concerne beaucoup de femmes, pourtant !"

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Lors de l’audience, Olivier Magnaval, l’avocat du ministère de la culture, a expliqué aux victimes que l’institution se tenait "à leur côté" et qu’il ne "fallait pas se tromper de procès". "Cela ne me convient pas, et ne me convainc pas", réagit Sophia.

D’après Mediapart, le ministère dément avoir tardé à réagir et rappelle avoir suspendu puis révoqué le responsable des ressources humaines dès que son comportement a été dénoncé en 2018. Le ministère estime également que l’information relative aux dispositifs d’accompagnement des victimes mis en place a été largement diffusée.

En 2020, Sophia a raconté son histoire dans un podcast de Slate

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/en-france-un-ancien-haut-fonctionnaire-face-a-la-justice-il-forcait-les-femmes-a-uriner-devant-lui-11145846

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