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« Sois belle avant tout » : un rapport épingle le sexisme dans la publicité , femmes, feminisme, sexisme

26 Janvier 2021, 03:45am

Publié par hugo

CONSUMÉRISME

« Sois belle avant tout » : un rapport épingle le sexisme dans la publicité
PAR SOPHIE CHAPELLE 21 JANVIER 2021

La diffusion de stéréotypes et d’injonctions sexistes persiste en France. C’est ce que montre le rapport de l’Observatoire de la publicité sexiste publié ce 21 janvier.

« Sois belle avant tout », « les femmes ne savent pas conduire », « les femmes, ces êtres si fragiles »... Autant d’injonctions et de stéréotypes sexistes qui continuent d’être quotidiennement véhiculés par les publicités. C’est ce que montre le dernier rapport de l’Observatoire de la publicité sexiste publié ce 21 janvier par l’association Résistance à l’agression publicitaire (R.A.P.) [1].

À travers une plate-forme collaborative en ligne, chaque citoyen a pu soumettre des exemples de publicités jugées sexistes, diffusées sur différents supports en France durant l’année écoulée [2]. Résultat ? Les secteurs de l’habillement-parfumerie et de l’hygiène-produits de beauté représentent plus de la moitié de ces publicités jugées sexistes. Ces dernières utilisent principalement les injonctions à la beauté (54 %), à la jeunesse (47 %) et à la minceur (42 %), souvent cumulées dans une même publicité. Il ressort une sexualisation exacerbée des corps féminins, à travers notamment des bouches entrouvertes, jambes écartées...


« Le publisexisme est d’autant plus frappant quand on compare des publicités ciblant les femmes à leur équivalent adressé aux hommes, pour une même marque et un même produit ou service », souligne le rapport. Il prend l’exemple de deux publicités pour un club sportif. Outre le stéréotype du code couleur – rose pour les femmes, bleu pour les hommes – l’objectif pour les femmes est d’avoir un « Summerbody toute l’année » quand celui des hommes est d’« Oser le 42 km ». Les auteurs du rapport rappellent que de nombres recherches mettent en avant le lien entre la diffusion massive d’images de corps féminins et la progression des troubles obsessionnels compulsifs ainsi que des troubles alimentaires chez les femmes.


« Dans 89 % des campagnes, ce sont les hommes qu’on présente comme des experts »
Le rapport revient sur la représentation des femmes depuis les années 1920 dans les publicités. « Les femmes furent très tôt représentées comme assistantes des hommes. Les rares fois où des femmes sont représentées en expertes, c’est pour enseigner les tâches ménagères à leur fille, ou pour dire aux hommes comment les séduire », rappellent les auteurs.

Tout au long du 20ème siècle, les femmes apparaissent comme obsédées par les objets, perdant aisément le contrôle de leurs émotions et de leur corps, comme en atteste cette publicité d’un vendeur de hi-fi français, présentant une paire de fesses surtitrées « Toutes... ça les prend là... »


Des femmes étourdies par les objets, perdant le contrôle de leur corps pour une chaîne hi-fi (1975), un parfum (1986) et une voiture (1937).
La publication de ce rapport rappelle que les publicités sexistes ont peu évolué, voire se sont renforcées au fil des décennies. Mais depuis 2019, des femmes publicitaires s’élèvent contre les inégalités et agressions sexistes dont elles sont victimes sur leur lieu de travail. En 2020, le compte Instagram « Balance ton Agency » a commencé à rassembler les témoignages de comportements et propos sexistes vécus ou entendus par les femmes au sein des agences. Christelle Delarue, fondatrice de l’association Les lionnes, figure de ce mouvement, témoignait en 2019 : « Dans les spots télé, les femmes sont six fois plus dénudées que les hommes. Et dans 89 % des campagnes, ce sont les hommes qu’on présente comme des experts ».


Répartition des figures d’expertise dans des publicités des années 1920, 1950 et 1960 pour des produits de réfrigérateur, tabac, aspirateur et nettoyage.
Inscrire dans la loi l’interdiction du sexisme dans la publicité
La plupart des pays ont choisi de confier la régulation des contenus publicitaires au secteur lui-même, consacrant le principe d’autorégulation. En France, c’est l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité qui en a la charge (ARPP). Or, l’analyse des plaintes récentes démontre l’inefficacité de l’ARPP, dénonce l’association Résistance à l’agression publicitaire. « Au mieux, elle condamne une campagne publicitaire par un "avis défavorable" publié sur son site bien après la fin de cette dernière ; au pire, elle ne fait rien du tout », déplorent les auteurs du rapport.

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Certaines publicités traitées par le jury de déontologie publicitaire – l’une des trois instances de l’ARPP – ont ainsi été épinglées par les contributions de l’Observatoire de la publicité sexiste. C’est le cas de la publicité d’une marque de vêtements pour une campagne nommée « liberté, égalité, beau fessier ». Dans son avis du 20 mai 2019, le jury a estimé que cette plainte n’était pas fondée, le message n’étant pas à son sens « outrageant ou dénigrant ». Les recommandations de cette instance demeurent par ailleurs peu respectées par le milieu publicitaire. La société d’affichage qui a diffusé une publicité pour du parquet se demandant « qui a la plus grosse…offre du moment » avec un visuel présentant des hommes nus, a indiqué début 2020 « sa totale indifférence à l’égard de l’action menée par le Jury de déontologie publicitaire ».


La France reste donc très timide sur la régulation des contenus publicitaires. « Les quelques obligations qu’elle fait figurer dans la loi pour éviter tout excès ne sont clairement pas suffisantes, considère l’association R.A.P. Seules des sanctions et la création d’une instance de régulation réellement indépendante du secteur publicitaire est nécessaire pour mettre fin à ces pratiques avilissantes. » L’association recommande aussi d’inscrire dans la loi l’interdiction du sexisme dans la publicité, et de ne plus utiliser les corps dans les campagnes. « Il est plus juste de mettre en avant le produit plutôt qu’une personne censée nous séduire », précise R.A.P. Pour Jeanne Guien, chercheuse et porte-parole de l’association, « sur le terrain du genre comme sur celui de l’écologie, il est urgent de poser des limites et de réguler les discours publicitaires ».

Sophie Chapelle

Nos précédents articles sur le sujet :
- Encadrer la pub et l’influence des multinationales : un impératif écologique et démocratique (12 juin 2020)
- Affiches violentes et sexistes à Béziers : une pétition exige leur retrait (20 septembre 2017)


https://www.bastamag.net/Sois-belle-avant-tout-femmes-venales-ou-fragiles-un-rapport-epingle-le-sexisme-dans-la-publicite-francaise

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Un nouveau rapport accablant épingle le "publisexisme" , femmes, sexisme

23 Janvier 2021, 21:00pm

Publié par hugo

Un nouveau rapport accablant épingle le "publisexisme"
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Un rapport accablant épingle le "publisexisme"
Un rapport accablant épingle le "publisexisme"
Pauline Machado 
Par Pauline Machado
Publié le Vendredi 22 Janvier 2021
L'asso Resistance à l'agression publicitaire vient de diffuser le rapport de son Observatoire de la publicité sexiste. Il dévoile les injonctions et stéréotypes de genre fréquemment véhiculés, dénonce un manque d'autorégulation et propose quelques solutions.
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Pendant un an, du 25 mars 2019 au 25 mars 2020, l'association Résistance à l'agression publicitaire (RAP) permettait à chaque citoyen·ne d'accéder à son formulaire de l'Observatoire de la publicité sexiste, et d'y inscrire quel affichage extérieur, spot télévisuel, page de magazine, annonce radio... il·elle jugeait exposer des stéréotypes de genre nocifs, ou véhiculer des injonctions tout aussi dangereuses.

L'objectif : "inclure la société civile dans le débat sur la régulation de la publicité, pour contrebalancer et compléter l'action de l'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité" (ARPP), qui ne serait pas à la hauteur, explique l'organisme. Le 21 janvier, les résultats ont été dévoilés dans un rapport édifiant.

Des messages destructeurs
Au total, la plateforme collaborative a reçu 165 contributions venant de 20 villes différentes, 48 % issues d'internautes parisien·ne·s. Sur les 110 marques épinglées problématiques, Dior, Le Temps des Cerises, Nasty Gal, Treatwell et WeCasa en représentent à elles seules 15 %, et 86 % des supports mis en cause proviennent d'affichages extérieurs (panneaux publicitaires, mobiliers urbains, vitrines...). Surtout, 81 % des contributions ciblent le genre féminin, les secteurs de l'esthétique et de l'apparence incarnent la moitié de ces publicités, révèle la RAP. Et les conséquences de ce "publisexisme" sont nombreuses.

"Les injonctions observées sont multiples : beauté, jeunesse, minceur, consécration au soin et à la domesticité, soumission à l'expertise et au regard masculin, etc", analyse plus en profondeur l'association dans les colonnes de Mediapart. "Les principaux ressorts sont la sexualisation à outrance du corps féminin et l'objectivation des femmes. Avec des effets normatifs et sanitaires dramatiques : discriminations, troubles de l'alimentation et de la consommation, banalisation de la culture du viol, mésestime de soi, etc."

"Le publisexisme est d'autant plus frappant quand on compare des publicités ciblant les femmes à leur équivalent adressé aux hommes, pour une même marque et un même produit ou service", poursuivent dans le rapport ses auteur·rice·s, qui confronte deux affiches pour un même club sportif. L'une, destinée aux femmes, est rose, l'autre, pour les hommes, est bleu. La première lance "summerbody toute l'année ?", se concentrant sur l'apparence des adhérentes, la deuxième encourage ses adhérents à "oser le 42 km", ciblant plutôt la performance.

Deux pubs pour femmes et pour hommes comparées par l'Observatoire de la publicité sexiste.
Deux pubs pour femmes et pour hommes comparées par l'Observatoire de la publicité sexiste.
Impossible à éviter
Tout aussi problématique : la façon dont ces pubs nous sont imposées dans la rue, inscrivant dans nos esprits des clichés ravageurs et perpétuant des rôles dépassés. Un affichage "perçu de manière particulièrement agressive par les passant·e·s", explique la RAP, tant il nous empêche de "faire le choix de l'éviter, et ne nous permet donc pas d'exercer notre 'liberté de réception'".

"Les publicités sexistes ont peu évolué, voire se sont renforcées", déplore encore l'association. "La déformation et la sexualisation du corps féminin, la récupération du féminisme, la mise en scène des femmes comme des êtres faibles et ignorants persistent". Son analyse juridique démontre enfin que la législation en vigueur serait insuffisante. La pub est en effet régulée par le secteur lui-même (la fameuse ARPP), "à la fois juge et parti".

Afin de faire bouger ces lignes, l'Observatoire de la publicité sexiste évoque trois propositions concrètes. D'abord, celle de mettre fin à l'"autorégulation" publicitaire en créant une instance de régulation indépendante et dotée de pouvoirs de sanction. Car selon la RAP, "au mieux, [l'ARPP] condamne une campagne publicitaire par un 'avis défavorable' publié sur son site bien après la fin de cette dernière ; au pire, elle ne fait rien du tout".

Ce fut notamment le cas pour la campagne "liberté, égalité, beau fessier" signée Le Temps des Cerises, largement mentionnée par les contributions. Cible d'une plainte auprès du jury de déontologie publicitaire (l'une des instances de l'ARPP), celui-ci finira par la juger non fondée.

Ensuite, agir d'un point de vue législatif, en inscrivant clairement dans la loi l'interdiction du sexisme dans la publicité. Et enfin, en n'utilisant plus de corps (entiers ou morcelés, humains ou humanoïdes) dans la publicité. Des pistes dont certains voisins européens se sont déjà emparés. En 2019, le Royaume-Uni interdisait par exemple toute publicité sexiste. De ce côté de la Manche, si la ville de Paris a déjà lancé plusieurs actions en ce sens ces dernières années, les esprits rétrogrades des concepteurs semblent lui résister. Espérons que ce rapport change la donne.

SOCIÉTÉ SEXISME PUBLICITÉ STÉRÉOTYPES NEWS ESSENTIELLES


https://www.terrafemina.com/article/sexisme-un-nouveau-rapport-epingle-le-sexisme-dans-la-pub_a356690/1

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Affaire Kaat Bollen : la pudibonderie et l'hypocrisie à son comble , feùmmes, feminisme, patriarcat ,sexisme

20 Janvier 2021, 16:12pm

Publié par hugo

Affaire Kaat Bollen : la pudibonderie et l'hypocrisie à son comble
Affaire Kaat Bollen : la pudibonderie et l'hypocrisie à son comble
Affaire Kaat Bollen : la pudibonderie et l'hypocrisie à son comble -  
 
 Publié le dimanche 17 janvier 2021 à 10h03
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L’affaire Kaat Bollen en Flandre est venue secouer les divans et fauteuils des psys. En 2021, après les #metoo, la victoire des Argentines et les luttes des Polonaises, après le geste fort d’Adèle Haenel, après les#BalanceTonPorcTonPsyTonProf ; une décision, d’un sexisme digne des années 50, est prise par le Conseil disciplinaire de la Commission belge des psychologues.

La décision en appel est tombée. La psychologue Kaat Bollen serait sortie du cadre strict de sa profession et mérite un avertissement. Son tort ? Des photos et vidéos jugées inappropriées, incongrues, trop “sexys” pour une psychologue. Nous sommes abasourdies qu’une clinicienne soit disqualifiée pour des faits qui relèvent de sa vie privée. Nous sommes davantage en colère d’apprendre que la Commission Belge des Psychologues n’ait pas protégé, soutenu son affiliée, ni entrevu le caractère sexiste de la plainte. Nous sommes inquiètes qu’un collègue, psychologue, se prête à la délation.

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►►► A lire aussi : Flandre : Kaat Bollen, trop sexy pour être psychologue, selon ses confrères

Car à en croire le Conseil disciplinaire de la Commission des psychologues, une psychologue devrait être posée, discrète, et de bonnes mœurs. Ce jugement contre Kaat Bollen représente, en fait, une injonction supplémentaire à la bienséance imposée aux femmes. Bienséance au nom de laquelle un pair s’est permis de dénoncer et de juger moralement une collègue femme. Un censeur qui s’octroie le droit de rappeler à l’ordre moral les “mauvaises” professionnelles. Le Conseil disciplinaire lui aura donné raison… Ce même Conseil qui joue aux abonnés absents quand il s’agit de combattre le sexisme au sein de la profession. Preuve que nous avons ici affaire à une justice à deux vitesses.

Déjà qu’on nous inculque, depuis le berceau universitaire, l’idée qu’une “bonne” psychologue est attentive, compréhensive, empathique et “bien dans sa tête”. Mais en plus, à l'arrivée sur le marché de l’emploi plus que saturé, nous découvrons vite que la psychologue, aussi bonne soit-elle, va devoir accepter le temps partiel sans broncher tout comme un CDD. Car la psychologue est convenable, elle est réfléchie. Elle est aussi tenue à la "neutralité bienveillante". Une psychologue ne pourrait pas, dans sa vie privée, déroger à la norme, au "bon sens", à la “loi de Papa” ? Elle ne pourrait pas avoir un corps trop visible, une sexualité "piquante" ?

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Nous sommes psychologues et psychothérapeutes. Notre expérience clinique nous conduit à veiller à proposer à nos patient·es des espaces thérapeutiques qui considèrent la marge et questionnent la soi-disant neutralité de notre profession. Parce que nous ne vivons pas hors du monde, nous rencontrons nos patient·es dans notre vie privée, parfois en milieu festif ou militant, parfois nous les croisons en présence de nos proches.

Nous nous interrogeons sur ce qu’il est pertinent de dire de nous-même à nos patient.e.s, ce que nous pouvons laisser entrevoir, faire apparaître de nos parcours respectifs. L’objectif est toujours de les accompagner dans leur propre cheminement introspectif. A ces moments de collision entre le privé et le professionnel, nous ne pouvons pas répondre de manière uniforme.

Ce jugement contre Kaat Bollen représente, en fait, une injonction supplémentaire à la bienséance imposée aux femmes

Avec les réseaux sociaux, la frontière entre privé et public est devenue poreuse, floue, et cela impacte la relation thérapeutique. Le privé est politique, notre profession l’est aussi, inévitablement : elle nous convoque au croisement de l’intime et du secret, du dehors et du public. En cela, c’est notre travail de proposer un cadre thérapeutique suffisamment solide et sécurisant à nos patient·es, cadre soutenu par la confidentialité et le secret professionnel qui en sont indissociables.

Nous tentons d’offrir un espace qui permette aussi que des éléments de nos vies privées, si nos patient·es y ont accès, puissent être évoqués, élaborés, afin de ne pas interférer le travail thérapeutique ni empêcher la parole. C’est notre travail d’en faire quelque chose, d’utiliser tout cela dans l’analyse du transfert et du contre-transfert. C’est notre travail de nommer et de nous positionner pour aider nos patient·es à faire de même pour eux et elles-mêmes.

►►► A lire aussi : Genre et santé mentale : une approche féministe en psychologie

Aujourd’hui plus que jamais, il nous brûle de nous désaffilier de la Commission des Psychologues à laquelle nous sommes obligées de nous inscrire et qui est loin de nous représenter. Mais nous ne nous désinscrirons pas. Du moins pas tout de suite. Car d’une part, il nous serait interdit de porter le titre de psychologue. D’autre part cela pénaliserait nos patient·es. Annuellement, seule notre affiliation à la Commission permet aux bénéficiaires de soins psychologiques de percevoir un maigre remboursement, selon leur mutuelle (notre diplôme ne suffit pas).

Aujourd’hui plus que jamais, il nous brûle de nous désaffilier de la Commission des Psychologues à laquelle nous sommes obligées de nous inscrire et qui est loin de nous représenter. Mais nous ne nous désinscrirons pas

Le système actuel nous soumet à un organisme qui prend nos patient·es les moins nanti·es en otage. Rappelons qu’en cette période de COVID, l’inégalité en matière d’accès aux soins de santé mentale a été largement dénoncée. Le coût d’une thérapie est bien souvent un frein majeur pour les personnes qui en auraient le plus besoin. Si notre profession se veut indépendante du médical, elle ne l’est visiblement pas d’une institution bien installée dans son fauteuil patriarcal qui ne semble pas s’interroger sur les questions de genre qui traversent notre profession alors qu’elle est l’une des plus féminisée qui soit (près de 85% de femmes, juste après les sage-femmes et les aides-soignantes).

Institution qui ne s’interroge pas sur les conséquences de cette féminisation sur les trajectoires professionnelles des cliniciennes. Qui établit le Neutre comme critère objectif, or, nous savons, comme l’ont si souvent démontré de nombreuses auteures féministes que la Neutralité a pour modèle l’homme, blanc, hétérosexuel et de classe sociale élevée.

Dès lors, nous préférons nous dénoncer nous-mêmes avant qu’un collègue ne se permette de nous juger sur base de notre marginalité, de nos points de vue, de nos apparences, de nos appartenances. Pour être psychologue et thérapeute, c’est vrai, il faut tenter d’être bien avec soi-même et cela nécessite parfois de déroger aux normes dominantes. L’important, n’est-ce pas d’en avoir conscience ?


*Une carte blanche co-rédigée par Isabelle Gosselin, psychologue et psychothérapeute analytique ; Myriam Monheim, psychologue et Psychothérapeute systémique ; Roxanne Chinikar, psychologue.

Pour les contacter : psycontrelesexisme@gmail.com

Les signataires
Colman Sarah, Psychologue et psychothérapeute ;

Perotti Mélanie, psychologue clinicienne et psychothérapeute ;

Le Cavorzin Léonie, Psychologue ;

Vermeesch Sarah, Psychologue ;

ZeghliSonia, Psychologue ;

Dussart Marie,Psychologue et psychothérapeute ACP (Approche Centrée sur la Personne) ;

Hervouet Justine, Psychologue ;

Kissine Mikhail,Professeur de linguistique (ULB) ;

Chouater Marine, Psychologue ;

Kabbedijk Sara, Psychologue ;

Barthélemy Ariane, Psychologue ;

Gully Elisa, Psychologue et sexologue ;

Mathieu Gaelle, Psychologue et psychothérapeute ;

Vanhoolandt Marie-Eve, Psychologue ;

Batselaere Emilie, Psychologue clinicienne et psychothérapeute systémique ;

Jarjoura Maya, Psychologue ;

Dufrasne Aurore, Psychologue, sexologue, psychothérapeute systémique et formatrice ;

Verbist Candice, Psychologue et psychothérapeute ;

Claes Thierry, psychologue ;

Pinto de Novais-Paiva Nathalie, Psychologue et psychothérapeute systémique ;

Petiau Annick, Psychologue, psychothérapeute ;

Gerber Morgane, Psychologue ;

Tortolano Sophie, Psychologue ;

Masson Isabelle, Psychologue clinicienne indépendante ;

Denis Jennifer, Dr en psychologie et psychothérapeute ;

Chenevière Cécile, Psychologue et psychothérapeute ;

Giovagnoli Ornella, Psychologue Clinicienne et psychothérapeute systémique ;

Quenon Deborah, Psychologue clinicienne ;

Bourlet Laurette, Psychologue ;

Delforge Kristel, Psychologue et psychothérapeute ;

Lamarche Aurelia, Psychologue et psychothérapeute systémicienne ;

Henri Christel, Psychologue ;

Grandjean Nathalie, Philosophe ;

Legrand Sylvie, Psychologue ;

Lemaître Stéphanie, Psychologue ;

Danloy Céline, Psychologue et psychothérapeute ;

Bonfond Caroline, Psychologue psychothérapeute systémicienne ;

Berquin Myriam, Psychotherapeuthe ;

Casini Annalisa, Psychologue (académie) et Co-Présidente de Sophia, Réseaux belge des études de genre ;

Mélotte Patricia, Psychologue ;

Bertels Julie, Enseignante - chercheuse en psychologie et neurosciences cognitives ;

Maroquin Laurence, Psychologue et psychothérapeute ;

De Ridder Pascale,Psychologue ;

Krikorian Manon, Psychologue clinicienne ;

Price Sandra, Psychologue clinicienne et psychothérapeute ;

Mispelaere Benedicte, psychologue ;

Fargeat Maegan, Psychologue et sexologue ;

Lafarge Isabelle, Psychologue et psychanalyste ;

Coladan Elisende, Sexothérapeute féministe ;

Van Beckhoven Patrick,Psychothérapeute ;

Crame Nathalie,Psychologue ;

Mordant Veronique, Infirmière ;

Struelens Jacqueline, Aide soignante ;

Lempereur Ingried, Psychologue ;

Thilmant Ludivine, Psychologue et Sexologue ;

Claerbout Caroline, Psychologue psycholotherapeute ;

Desnouck Geneviève, Psychologue et psychothérapeute analytique ;

Jacquet Edouard, Neuropsychologue ;

Vermeulen Julie, Psychologue et psychotherapeute ;

Leroux Françoise, Psychologue et psychothérapeute systémicienne ;

Campus Zoé, Psychologue et thérapeute du développement ;

Krikorian Manon, Psychologue clinicienne ;

Vrancken Joy, Neuropsychologue ;

Doutrepont Émilie, Psychologue et psychothérapeute ;

Dispaux Béatrice, Instructrice de pleine conscience, psychologue et psychothérapeute ; SnyersGisèle, Psychologue ;

Roulin Marie-Thérèse, ex-ingénieur ;

Danloy Gérard, Ex-ingénieur ;

Pirson Aloytia, Étudiante en psychologie ;

Faure Marianne, Psychologue ;

Colin Cécile, Psychologue ;

Luyckfasseel Sophie, Psychologue psychothérapeute ;

Stuer Yvanne, Psychothérapeute et future psychologue ;

Rousseau Dorothée, Psychologue ;

Dupuis Samuelle, Psychologue, thérapeute du développement ;

Rastelli Sandrine, Psychologue clinicienne et psychothérapeute ;

Bourhaba Samira, Psychologue ;

Kremer Donatienne, Neuropsychologue ;

Salama Lia Nicole, Psychologue et psychothérapeute ;

Guion Sarah, Mémorante Psychologie Clinique ;

Tellin Mathilde, Étudiante en psychologie sociale et interculturelle ;

Leonard Audrey, Psychologue ;

Bolssens Eric, Psychologue /psychotherapeute ;

Végairginsky Catherine, Psychothérapeute ;

Van Wijnendaele Rodolphe, Psychiatre et psychothérapeute ;

Brike Xavier, anthropologue ;

Lechevin Marie, Psychologue et psychothérapeute ;

De Knoop Manon, Étudiante en psychologie ;

Wilputte Charlotte, Psychologue et psychotherapeute ;

Rennotte Christine, Psychologue ;

Gunes Cihan, psychologue ;

Trentesaux Manon, Psychologue Clinicienne ;

Busana Charlotte, Psychologue clinicienne ;

Umbreit Olivia, Psychologue et psychotherapeute ;

Lempereur Emmanuelle, psychologue clinicienne ;

Vankerckhoven Catherine, Psychologue ;

Leclercq Alice, Étudiante psychologue ;

Pennewaert Delphine, Psychologue ;

Brocca Ludivine, psychologue ;

Oesau Maude, Future psychologue ;

Caels Youri, Psychologue ;

Sandron Emmanuèle, Psychothérapeute ;

Nackers Emmanuelle, Psychologue et psychothérapeute ;

Kusters Laurence, Psychothérapeute ;

Foucart Jennifer, Psychologue et professeure d’Université ;

Hatte Camille, Psychologue psychothérapeute ;

Mitri Elena, psychologue et psychothérapeute ;

Vandenborre Nathalie, Psychiatre et Psychotérapeute systémique ;

Lalla Rosetta, Psychologue et psychothérapeute ;

David Marine, Psychologue ; Naranjo Cecilia, Psychiatre ;

Pala Sabiha, Étudiante en MA1 de psycho clinique ;

Hakkarainen Suvi, Psychologue ;

Filleul Bernard, Licencié en Psychologie Clinique, Psychothérapeute systémicien ;

Henriquet Marie-Cécile, Psychologue et psychothérapeute ;

Vandueren Marie, Psychologue ;

Rousseau Dorothée, Psychologue ;

Spapen Patrick, Psychologue ;

Schreiber Sonia, Psychologue clinicienne, psychothérapeute ;

Pollak Sophie, Psychologue psychothérapeute ;

Detandt Sandrine, Professeure de psychologie ULB - psychologue ;

Chausteur Sylvie, Psychologue ;

Delcroix Alexandra, Psychologue ;

Jacques Ismérie ;

Glineur Cécile, Responsable des psychologues au CHU St Pierre et psychologue clinicienne ;

Marteaux Alain, Psychothérapeute ;

Gonzalez Marta, Psychologue et psychothérapeute ;

Delruelle Mathilde, Etudiante en psychologie clinique ;

Lempereur Emmanuelle, psychologue clinicienne ;

Teuwissen Nathalie, Psychothérapeute de Familles et de Couples ;

Batardy Claire, étudiante en psychologie ;

Roman Celia, Infirmière sociale ;

Cordi Florence, Psychologue et psychothérapeute ;

Degée Sarah, Professeure de psychologie ;

Jacobs Eva, Psychologue ;

De Maere Stephanie, Psychologue et psychothérapeute ;

Van Meerbeek Emmanuelle, Psychologue clinicienne ;

Graulus Pascal, Psychologue et psychothérapeute ;

Maroquin Laurence, Psychologie et psychothérapeute ;

Delier Matilda, Psychologue sociale ;

Bailly Jacqueline, retraitée ;

Caulier Carine, Psychologue et psychothérapeute ;

Artus Julie, Psychologue ;Diricq Catherine, Psychologue clinicienne ;

Trillet Sarah, Psychologue ;

Hitter Lisa, Étudiante en psychologie clinique ;

Breto Isabelle, psychologue ;

Di Rupo Nicole, Psychologue ;

Machiels Nathalie, Thérapeute en santé mentale et pédagogue ;

Tharenos Despina, Psychologue ;

Duret Isabelle, Psychologue ;

Ferrara Maurizio, Psychologue et Psychothérapeute ;

Jammaer Valentine, Enseignante et future sexologue ;

de Hepcee Céline, Psychiatre ;

Danloy Céline, Psychologue et psychothérapeute ;

Nokin Lucie, Étudiante en psychologie et agent d'insertion dans un CPAS ;

Price Sandra, Psychologue clinicienne et psychothérapeute ;

Kilzer Louisa, Psychologue ;

Carbonnelle Catherine, Éducatrice ;

Somville Marie, étudiante en psychologie clinique ;

Kauffman Damien, Psychologie et psychothérapeute ;

Balut Carolina, Psychologue sexologue ;

Bailly Elsa, Psychologue ;

Slosse Olivier, Commissaire Divisionnaire ;

Vander Vorst Claire, psychologue et psychothérapeute ;

Seifert Amandine, psychologue et psychothérapeute ;

Wirgot Christelle, Assistante sociale psychiatrique ;

Tahri Anissa, Psychologue ;

Couvreur Yasmina, Etudiante ;

Lavaux Julie, Psychologue et thérapeute familiale ;

Delperdange Christel, Psychologue et psychothérapeute ;

Semah Hassina, Psychologue ;

Van Cleemput Doris, Psychologue psychothérapeute systémicienne ;

Berré Louise, Psychologue en formation systémique ;

Dekeuleneer Zelie, Étudiante en psychologie ;

De Smedt Anne-Cécile, Psychologue ;

Volral Valérie, Psychologue et psychothérapeute ;

Pinault Laetitia, Psychologue ;

Jacquemin Jordan, Psychologue ;

Beauloye Nicolas, Psychologue ;

Vanden Broucke Ria, Psychologue et psychothérapeute ;

Christodoulou Théodora, Psychologue ;

Moens Fabienne, Psychologue et psychothérapeute ;

Malghem Laurence, Psychologue ;

Bachimont Justine, Psychologue ;

Schreiber Mélodie, Neuropsychologue ;

Epis Nina Étudiante ;

Feremans Felix, Étudiant ;

Leclipteur Martin, Étudiant en psychologie ;

Trentesaux Manon, Psychologue et psychothérapeute ;

Castro Noémie, Psychologue et psychothérapeute ;

Oliveira Bastos Rafael, Etudiant en psychologie ;

Borderon Cécile, Psychologue clinicienne et psychothérapeute ;

Mainguet Catherine, Psychologue – psychothérapeute ;

Coduys Eliza, Étudiante en bachelier de psychologie ;

Bomans Valérie, Psychologue et psychothérapeute ;

Acquisto Severine, Psychologue et sexologue ;

Clerebaut Elodie, Psychologue et psychothérapeute ;

Hafiz Sofia, étudiante en psychologie,

Tran Cam Thuy, Étudiante en Psychologie clinique ;

Humblet Jennifer, Psychologue ;

Matagne Julie, Psychologue, orthopédagogue et psychothérapeute ;

Lecomte Lise, Psychologue ;

Asscherickx Julie, Enseignante ;

Penelle Stéphanie, Psychologue et psychothérapeute systémique ;

Lepot Aurélie, Psychologue ;

Doom Lauranne, Étudiante en psychologie ;

Gassavelis Christina, Psychologue et psychothérapeute ;

Ndamage Losine, Étudiante en Psychologie ;

Claus Camille, Étudiante ;

Pinte Léopoldine, Étudiante en psychologie ;

Morreale Angelina, Psychologue et sexologue ;

Slangen Anne-Catherine, Psychologue et sexologue ;

Lai Aurora, Psychologue, en formation pour devenir psychothérapeute systémique ;

Gladsteen Yannik, Psychologue, psychothérapeute systémique ;

de Jong Sarah, Psychologue ;

Bragard Violaine, Psychologue ;

Beerten Jérôme, Psychologue et psychothérapeute ;

Thibaut Morgan, Co-gérante d'asbl, chorégraphe, professeure, performeuse, cinéaste ;

Jacoby Violette, Étudiante en psychologie ;

Thiry Florence, Psychologue clinicienne ;

Udovenko Ksenija, Assistante en psychiatrie ;

Buchet Mélanie, Experte psychologue ;

Antoine Florence, Conseillère psychopédagogique ;

Georget Emma, Étudiante en psychologie ;

Trillet Sarah, Psychologue et orthophoniste ;

Da Silva Nair, étudiante en psychologie ;

Pauwels Arnaud, Psychologue et Psychothérapeute ;

Schreiber Mélodie, Neuropsychologue ;

Boseret Elise, Étudiante en psychologie ;

Janssen Doriane, Étudiante en psychologie ;

Herrmann Adèle, Psychologue et psychothérapeute systémicienne ;

Le Bouedec Gaëlle, Psychologue et psychothérapeute systémicienne ;

Brun Marie-Cécile, Psychologue ;

Dubois Magali, Psychologue et psychothérapeute ;

Devos Océane, Étudiante en psychologie ;

Grosman Carole, Psychologue et Psychothérapeute ;

Blocry Eléonore, Psychologue clinicienne ;

Lauwers Odile, Psychologue et psychothérapeute systémique ;

Dero Gauthier, Neuropsychologue ;

Croisé Mina, Psychologue clinicienne ;

Gillon Christine, Psychologue ;

Cecere Régine, Psychologue et psychothérapeute ;

Raucy Clara, Psychologue ;

Thill Marie Thérèse, Psychologue ;

Carnevale Mauro, Psychologue ;

Hillewaert Esteban, Étudiant en psychologie,

Gilon Sophie ; Psychologue et psychothérapeute ;

Segura Victoria, Étudiante en psychologie à l'ULB ;

Bruwier Céline, Psychologue ;

Jacques Bertrand, Sexologue ;

Tekes Selin, Étudiante en psychologie ;

Vanden Abeele Amandine, Psychologue et psychothérapeute ;

Louissaint Ludovic, Psychologue clinicien et psychothérapeute ;

Roussaux Jeanne, Psychologue ;

Mert Patricia, Étudiante en psychologie ;

Destrebecqz Arnaud, Professeur de psychologie ;

Dodémont Amandine, Neuropsychologue clinicienne ;

Destrebecq Sara, Psychologue ;

Amato Irina, Psychologue ;

Arcq Audrey, Psychologue clinicienne ;

Besserer Pascale, Psychologue ;

Bero Julia, Psychologue ;

Alcaide Pozo Marco, Agent de sécurité ;

Mierzynska Justyna, Psychologue ;

Gilbert Dominique, Étudiante en psychologie ;

Pasaro Coline, Psychologue ;

Bolomé Séverine, Psychologue et Hypnothérapeute ;

Cailleau Françoise, Psychologue, thérapeute et formatrice ;

Hautermann Eric, Licencié en sciences psychologiques et de l'éducation ;

Bobrowska Julita, Psychologue et psychothérapeute ;

Docquier Caroline, Psychologue ;

Maszowez Xénia, Artiste féministe ;

Valbuena Estelle, Psychologue ;

Blieck Léa, Étudiante en Psychologie ; 

Martin Nathalie, Psychologue

Une psy sanctionnée suite à des photos sur Instagram

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Pourquoi le rose ne serait que pour les filles ? Une série animée déconstruit les stéréotypes de genre , filles , femmes, sexisme

20 Janvier 2021, 02:37am

Publié par hugo

 Pourquoi le rose ne serait que pour les filles ? Une série animée déconstruit les stéréotypes de genre
Diffusée sur six chaînes de télé depuis le 13 janvier, "Chouette, pas chouette" est destinée aux 4-6 ans, mais fortement recommandée à tous.

Mis à jour le 19/01/2021 | 16:24
publié le 19/01/2021 | 15:16

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\"Série pour les 4-6 ans \"Chouette, pas chouette\". En 16 épisodes."Série pour les 4-6 ans "Chouette, pas chouette". En 16 épisodes. (CAPTURE D'ECRAN YOUTUBE)
"Une fille ne peut pas devenir pilote d’avion", "Un garçon ne peut pas faire de la danse classique". Voilà deux des 16 préjugés sexistes auxquels s’attaque la mini-série  Chouette, pas chouette diffusée dans les programmes jeunesse de plusieurs chaînes de télé. Des épisodes d’une minute trente qui mettent en scène des animaux anthropomorphes et invitent chacun à réaliser l’absurdité de certains clichés véhiculés souvent inconsciemment. "Loin d’une campagne institutionnelle traditionnelle, on voulait une série distrayante et civique. On ne se rend pas compte de tous les stéréotypes qu'on instille à nos jeunes enfants au quotidien", déplore la productrice Sandrine Arnault.

L’idée est partie d’une consultation citoyenne sur la plateforme Make.org dans le cadre plus vaste de la lutte contre les violences faites aux femmes. Le Clemi (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information) est ensuite entré dans la boucle et plusieurs chaînes ont accepté de diffuser en même temps la série : TF1, France Télévisions, Gulli, Piwi+, Disney Channel, Disney Junior et Nickelodeon Junior, ainsi que l’appli ludo-éducative Bayam.

Créée pour les élèves de maternelle, Chouette, pas chouette vise en fait un public plus large : "Nous avons développé des outils pédagogiques qui peuvent être discutés avec des élèves de 6e" dit Sandrine Arnault. Ils sont téléchargeables sur le site du Clemi.


A LIRE AUSSI


https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/info-medias/pourquoi-le-rose-ne-serait-que-pour-les-filles-une-serie-animee-deconstruit-les-stereotypes-de-genre_4244927.html

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Toulouse. Le CHU condamné pour avoir ignoré le harcèlement sexuel dénoncé par une salariée , femmes, feminisme, sexisme, violences

12 Janvier 2021, 15:04pm

Publié par hugo

 SEXISME AU TRAVAIL
Toulouse. Le CHU condamné pour avoir ignoré le harcèlement sexuel dénoncé par une salariée
Victoire pour une salariée du CHU de Toulouse victime de harcèlement sexuel ! Alors que la direction avait décidé de fermer les yeux sur la situation malgré les nombreuses alertes de la victime et de la CGT, le Tribunal Administratif de Toulouse a condamné le CHU de la ville.

Avis Everhard

Rozenn Kevel, CGT Chronodrive

jeudi 7 janvier
 

Le 4 janvier, la CGT CHU Toulouse publiait un article annonçant que le Tribunal Administratif de Toulouse avait condamné le CHU de la ville à verser une indemnité à une salariée victime de graves agissements de harcèlement sexuel de la part d’un responsable.

Malgré les nombreuses alertes de la victime et la CGT du CHU, la direction n’a pas pris la situation au sérieux. Le CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) avait voté l’ouverture d’une expertise indépendante par le cabinet Socio-scoop. Ces experts agrées par le ministère du travail élaborent alors une enquête afin de déterminer si le comportement de l’encadrement tient lieu du harcèlement sexuel. Selon l’article de la CGT, le rapport établi plusieurs constats confirmant les plaintes de la victime comme des « pratiques professionnelles et managériales sur le registre sexuel » alimentées des commentaires sur la tenue, des propos et allusions sexuelles allant parfois qu’aux attouchements, des jeux et des blagues et des formes de drague qui perduraient en dehors du cadre du travail. Un comportement qui, obligatoirement, créait un sentiment de persécution et d’envahissement jusque dans la vie privée de la salariée. Mais aussi, l’humiliation par le dénigrement du métier de secrétaire et des injonctions à se taire : « Toi, tu es là pour prendre des notes et pas prendre la parole ».

Alors que la victime avait envoyé plusieurs mails racontant des faits d’agressions sexuels fait par son cadre durant les mois d’avril à juillet 2016, la direction ne réagit pas et ferme les yeux sur la gravité de la situation. Ainsi, une représentante de la direction des ressources humaines à la cellule harcèlement aurait dit à la salariée : « des bisous, c’est pas un crime ». Le directeur général, lui, n’a pas accordé la protection fonctionnelle obligeant la salariée a payer elle-même les frais de son avocate.

C’est cette inaction de la direction qui conduit l’agente à signaler aussi le harcèlement dont elle était victime à la CGT, qui, suite au rapport rendu par le cabinet Socio-scoop, a donc attaqué en justice le CHU de Toulouse pour n’avoir rien mis en place pour « qu’elle ne subisse plus ce harcèlement », comme l’explique Julien Terrié de la CGT.

Finalement dans un rendu datant du 17 décembre 2020, le tribunal administratif de Toulouse condamne le CHU à verser une indemnité à la victime. Mais la direction du CHU en a profité pour redorer son blason en disant qu’il n’y aurait pas d’appel à la décision car « la lutte contre les harcèlements et les discriminations » est « une priorité institutionnelle ». Pourtant, cette affaire et la lenteur administrative est emblématique du fait que les lois contre le harcèlement sexuel au travail sont bien souvent ignorées par les directeurs et les patrons, qui préfèrent limiter au maximum les dépenses et le bruit que cela peut occasionner en minimisant les faits, voire en les ignorants.

La CGT CHU Toulouse déclare qu’ « il s’agit d’une victoire pour toutes les victimes de harcèlement au CHU de Toulouse et ailleurs ». Car le harcèlement de cette salariée n’est pas un cas isolé et les nombreux témoignages de travailleuses qui dénoncent le sexisme dans leur lieux de travail en témoignent. Comme à Macdonald, à H&M, à la RATP , dans la restauration et l’éducation nationale ou encore à Chronodrive où des femmes ont elles aussi décidé de ne plus se taire et de ne plus avoir à subir ces agissements sexistes et sexuels.

Nous savons que nous ne sommes pas seules et nous savons que ces actes doivent cesser. Mais ce ne sont ni nos DRH, ni nos directeurs, ni le gouvernement qui vont pouvoir répondre réellement à la situation. Car celles qui ont le plus intérêt à stopper ce sexisme, ceux sont celles qui le subissent tous les jours. Celles qui sont le plus à même de savoir quoi et comment mettre en place de réelles solutions sont celles qui connaissent leur conditions de travail, ce sont celles qui savent qu’est ce qui va et qu’est ce qui ne va pas.

Ce sont aux salariées elles-mêmes de s’organiser pour leurs conditions de travail face au sexisme et plus largement, aux côtés de tous leurs collègues, se battre pour un travail et une vie digne débarrassés de toute oppression et de toute exploitation.

MOTS-CLÉS CHU    /    harcèlement sexuel   /    Santé   /    CGT   /    Toulouse   /    Du Pain et des Roses


https://www.revolutionpermanente.fr/Toulouse-Le-CHU-condamne-pour-avoir-ignore-le-harcelement-sexuel-denonce-par-une-salariee
 

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"Les petits garçons jouent autant que les petites filles à la poupée" : la lente évolution des fabricants vers des jouets mixtes , articles femmes hommes, sexisme

23 Décembre 2020, 06:17am

Publié par hugo

 "Les petits garçons jouent autant que les petites filles à la poupée" : la lente évolution des fabricants vers des jouets mixtes
Pour en finir avec le jouet rose pour les filles et bleu pour les garçons, il y a un peu plus d'un an, les professionnels se sont engagés à proposer des jouets mixtes, tout simplement pour enfant. 

Article rédigé par

Sophie Auvigne
Radio France
Publié le 21/12/2020 16:27
Mis à jour le 21/12/2020 16:40
 Temps de lecture : 1 min.
Le 25 novembre 2004, au rayon jouets d'une grande surface du Calvados (MYCHELE DANIAU / AFP)
Le 25 novembre 2004, au rayon jouets d'une grande surface du Calvados (MYCHELE DANIAU / AFP)
Les poupées ont fait des progrès. Elles ne savaient dire que "maman", maintenant le dernier né des modèles de chez Hasbro a un message enregistré : "Coucou papa, merci papa". "Derrière la nuque on a un petit bouton qui nous permet de choisir si on veut que la poupée nous appelle papa ou maman", détaille Florence Gaillard, chef de groupe chez Hasbro France.

Une charte pour une représentation mixte des jouets
Elle explique que "c'est quelque chose qu'on ajoute parce qu'on sait aujourd'hui que les petits garçons autant que les petites filles jouent à la poupée, en tous cas ont le droit d'y jouer. Donc c'est normal quand on est un petit garçon qui joue à la poupée, on n'ait pas forcément envie qu'elle nous appelle maman". 

Il y a un peu plus d'un an, en signant une charte pour une représentation mixte des jouets, les professionnels ont promis de faire des efforts. Cela commence par le choix des couleurs, comme chez Globber Templar qui fabrique draisiennes, trottinettes et tricycles et dont Pascal Chaillou est le directeur commercial et marketing : "Nous y sommes très attentifs, nous lançons un nouveau tricycle turquoise par exemple. Mais à côté on a aussi toujours une demande de coloris plus classiques. Du rose et du bleu." 

On sent qu'il y a une véritable évolution, on nous demande des coloris mixtes.

Pascal Chaillou à franceinfo
Vendeurs et vendeuses de JouéClub reçoivent désormais une formation spécifique, pour éduquer à leur tour les clients : "Pour mettre fin aux stéréotypes sexistes il est préférable de parler de 'parents' plutôt que de 'maman' ou de 'papa', ou bien d'utiliser la formulations 'pour faire comme les grands'."

Des progrès indéniables pour Cécile Marouzé, directrice de l'association "Le jeu pour tous" dans le Val-d'Oise, et signataire de la charte. C'est mieux, mais pas dans tous les rayons : "Sur les déguisements c'est extrêmement flagrant. Aux petites filles on ne propose que de jouer à la princesse et d'être jolies. Alors que les garçons on va leur proposer pompier, policier, des métiers valorisants."


https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/les-petits-garcons-jouent-autant-que-les-petites-filles-a-la-poupee-la-lente-evolution-des-fabricants-vers-des-jouets-mixtes_4228181.html
 

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Cyberharcèlement, insultes: le monde du vin n'est pas épargné , femmes, feminisme, SEXISME

19 Décembre 2020, 07:17am

Publié par hugo

 Cyberharcèlement, insultes: le monde du vin n'est pas épargné
Cyberharcèlement, insultes: quelle place pour les femmes dans le monde du vin?
Cyberharcèlement, insultes: quelle place pour les femmes dans le monde du vin? - © Ababsolutum - Getty Images/iStockphoto
 
 
Une chronique de Sandrine Goeyvaerts
 Publié le mardi 15 décembre 2020 à 18h21
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Des micro-agressions, au dénigrement caractérisé, jusqu’à la violence physique ou sexuelle, tout est en place pour que ces comportements non seulement se produisent mais également perdurent dans le petit monde du vin. Il y a deux semaines, des femmes ont été menacées et harcelées après la publication d'un dessin jugé dégradant et sexiste.

Toutes des commères
Un jeudi de novembre, festif, a été l’occasion pour l’interprofession du Beaujolais de communiquer avec un clip de promotion.

A peine distinguera-t-on vaguement quelques femmes vendangeant avant de refaire la place aux hommes : arpentant les vignes, croisant les bras dans le resto en patron, goûtant du raisin, puis du vin, trinquant... Les mots renforcent encore le pouvoir de l’image : pas une seule fois on n’entendra le terme vigneronne.

Isabelle Perraud, justement vigneronne en Beaujolais a tout de suite réagi à ce clip. Ce qu’elle a récolté en échange ? Un coup de fil très énervé émanant de cette interprofession, et une réponse par presse interposée où elle est qualifiée de "commère". On peut toujours prétendre que c’est de la maladresse, du manque de moyens mais ce qui est intéressant de noter, c’est la réaction de l’interprofession qui balaie les critiques en disqualifiant son autrice et en utilisant des femmes pour porter son discours.

Bien sûr, on peut entendre l’argument "covid" et du montage d’anciens rushs pour faire un clip. Cela veut donc dire qu’il n’y a pas d’images exploitables de femmes dans leurs archives ? On rappelle à toutes fins utiles que les interprofessions sont financées par les vigneronnes et les vignerons, et censées les représenter dignement.

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Ou des emmerdeuses
On pourrait penser que ces deux affaires n’ont pas de lien entre elles, que c’est juste une affreuse coïncidence : des femmes s’érigent contre le sexisme ou l’absence de représentativité féminine, et elles subissent en retour mépris ou attaques personnelles. Pire, on leur dénie même le droit essentiel d’émettre une critique.

Il est intolérable, qu’en 2020, pour avoir émis un avis, une femme soit méprisée, vilipendée, harcelée ou menacée

Dénoncer ces attitudes vous donne le rôle de l’emmerdeuse, de celle par qui vient "la polémique", autrement dit une critique agressive. Le problème est aussi là : n'importe quel propos qui va un poil à contre-sens du communément admis est qualifié de "polémique".

Un modèle de société basé sur le mâle dominant
Les prises de bec sont fréquentes sur les réseaux sociaux entre hommes  mais elles ne résultent pas du même mécanisme et ne produisent pas les mêmes effets. Quand des femmes interrogent une attitude ou une publication sexiste, la nature même des insultes est différente : pour les femmes, elles ont trait le plus souvent à la sexualité, et à la santé mentale : la fameuse "hystérie féminine" revisitée. Ce que cela suggère ici, c’est le sentiment de pouvoir absolu qu’ont ces hommes et de l’impunité qui va avec. Le monde du vin, son industrie, est encore et toujours formée sur l’idée du mâle dominant : ils ont, ils croient avoir l’ascendant et cela se manifeste par leur refus absolu de remettre en question ce qui pour eux constitue le monde. 

►►► A lire aussi : Genre et santé mentale : Bande d'hystériques!

Si considérer que les femmes n’ont pas à être traitées comme des bouts de viande, réifiées ou insultées est de la pudibonderie, alors pudibondes de tous pays, levons-nous et cassons-nous  

Les clichés méprisants, sexistes que l’industrie du vin véhicule à propos des femmes continuent d’être utilisés sans vergogne. Les micro-agressions sont permanentes, et c’est tout le problème. Prises de manière isolées, elles ne semblent pas bien "méchantes", mais c’est l’addition de ces insultes qui use.

Certains hommes se permettent encore d’écrire de tels articles, reflétant leur vision de la femme : il ne peut exister que deux types de femmes, vendeuse d’amours tarifées ou canons décérébrées. "Des putes blondes, il y en a des centaines dans le Mondovino", écrit en toute décontraction ce même blogueur.

Et les réactions autour ? On se gausse de la "nouvelle pudibonderie" : soit, si considérer que les femmes n’ont pas à être traitées comme des bouts de viande, réifiées ou insultées est de la pudibonderie, alors pudibondes de tous pays, levons-nous et cassons-nous.  

Le masculin neutre
Les femmes sont en permanence sexualisées au travers des objets que sont les bouteilles de vin et leurs étiquettes. Combien contiennent des femmes à poil, des références aux mœurs légères féminines, combien des jeu de mots hasardeux?

Le langage du vin, indubitablement participe également à l’oppression systémique des femmes et des minorités. De même que toutes ces "blagues" permanentes, sur les aptitudes, la compétence, le goût des femmes, les prétendues promotion canapé … Le nombre de femmes présentes dans le monde du vin n’y change rien : il ne fait pas la position.

►►► A lire aussi : Sexiste, le langage du vin?

Si de plus en plus de femmes travaillent dans le milieu, elles n’ont pour autant pas encore autant de "poids médiatique" ou de voix au chapitre que leurs homologues masculins. Comme dans beaucoup de domaines, l’Homme est vu comme la valeur par défaut. Si dans un domaine, la ou les femmes ne sont pas clairement identifiées, on considérera que c’est un vigneron.

Il est encore incongru de voir à l’heure actuelle des campagnes de communication utilisant le mot "vigneronne" : c’est presque partout – et dans nombre de régions - le terme "vigneron" qui englobe toutes les réalités du terrain. Peu importe que de nombreuses femmes soient cheffes d’exploitation, viticultrices en solo, ou en duo (masculin/ féminin ou féminin/ féminin d’ailleurs) : elles sont effacées derrière ce masculin neutre.

Cela participe à entériner l’idée que les femmes dans le milieu sont rares puisqu’on ne les voit pas ou peu, et contribue à assoir l’idée que c’est un monde dur, où elles n’ont pas leur place. Travailler sur la représentativité permettrait déjà d’équilibrer la balance, et rétablirait dans l’imaginaire des gens ce qui est une vérité de terrain.

Les femmes du vin sont nombreuses et ceci, quels que soient les secteurs. On connait tous et toutes des sommelières, des vigneronnes, des cavistes, des critiques brillantes : certaines se sont hissées à des niveaux de "pouvoir" important. Ces femmes influentes sont utilisées régulièrement comme "paravent antisexiste" : si elles ont réussi, si elles obtiennent certaines récompenses, alors c’est la preuve que le monde du vin n’est pas misogyne.

►►► A lire aussi : Femmes et alcool: une longue histoire de stéréotypes

De la différence culturelle au sexisme systémique
Le sexisme n’est pas une exception culturelle : en guise d’excuses, certains évoquent l’esprit gaulois cher aux francophones. Mais il s’agit de tout autre chose de systémique et quasi universel. Même la contreculture du vin nature s’est nourrie de la culture sexiste et du patriarcat :  il suffit de lorgner du côté des étiquettes voire d’écouter certains de leurs vignerons.

Dans le monde anglo-saxon, le sexisme s’exerce avec les mêmes mécanismes, les mêmes pressions et le même immobilisme: lire à ce sujet la tribune de Vinka Danitza. La goutte d’eau a peut-être fait déborder le vase avec une affaire sensiblement dans la même veine que celle qui me concerne : le WineBitch.  Ce hashtag devenu viral a une explication : un célèbre critique vins a partagé – avec un cercle restreint d’amis semble-t-il – des "blagues" sur Whatsapp, toutes portant atteinte à la "génération montante du vin", et à d’autres représentants hommes et femmes.

Ici, ce n’est pas seulement de la misogynie qui s’exerce, mais aussi ce sentiment qu’ont certains hommes du vin d’être légitimes à juger d’autres personnes, particulièrement leurs subalternes. Il a beaucoup été question dans ce cas de "satire" : mais la satire en soi est censée être un levier permettant de dénoncer ceux et celles qui exercent et possèdent le pouvoir, pas l’inverse.

Ce critique a abusé de sa position de "dominant" pour rudoyer d’autres personnes, sans absolument aucune raison valable : c’est inadmissible. Tim Atkin s’en est fait l’écho. D’autres femmes ont relayé, comme Laura Donadoni ont dit enfin tout haut ce qu’en secret on est très nombreuses à espérer. Stop. It’s not okay.

Les clichés méprisants, sexistes que l’industrie du vin véhicule à propos des femmes continuent d’être utilisés sans vergogne

Porter plainte ? Ignorer ?
"Ferme internet, coupe tes réseaux, ignore-les". "Porte plainte". "Ne judiciarise pas tout !". " Dénonce-le. As-tu des preuves ? Montre-les !". "Es-tu sûre d’avoir bien compris ? N’est-ce pas toi qui l’a provoqué ?". "Ça ne doit pas être débattu en place publique". "Publie-les ces menaces".

Quelques-unes des injonctions contradictoires que l’on fait peser sur les femmes victimes, au point qu’elles finissent par douter à la fois de ce qu’elles ont vécu, et du bien-fondé de leur réaction. As-tu employé les bons mots ? Ne l’as-tu pas un peu cherché ? A force, on en vient à douter et à se demander si on ne voit pas des choses qui n’existent pas. La rhétorique est la même que dans des affaires plus graves : interroger la forme avant le fond, et ainsi déstabiliser les femmes. 

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C’est absolument injuste : pourquoi devrait-on se taire et éviter de "provoquer un conflit" alors qu’en réalité, tout ce que nous demandons – et auquel nous avons droit – c’est le respect ? Pouvoir simplement travailler, évoluer, émettre des critiques sans craindre pour notre intégrité, tant mentale que physique.

C’est précisément cet état d’esprit, de remise en question de la parole des femmes qui conduit à des actes bien plus graves. Une affaire a défrayé le monde de la sommellerie anglophone, impliquant des sommeliers à très haut niveau. Le résultat ? Des hommes écartés, une cour renouvelée mais guère de progression au niveau représentativité.

Combien sont les femmes à avoir dû quitter le monde du vin après le rendu d’un jugement dans une affaire de harcèlement, même si ledit jugement les a reconnu victimes ?

Après l’affaire Sibard, toutes les femmes concernées ont quitté soit le monde du vin, soit le pays dans lequel elles travaillaient. Un prix à payer très élevé, n’est-ce pas ? Les micro-agressions quant à elles, si elles ont bien un impact psychologique énorme, sont très difficiles à prouver.

Installer la rivalité entre femmes
La violence est aussi là : dans le manque de réactions ou de soutien, massif et inconditionnel des professionnels et professionnelles du vin. Nous devons relayer, soutenir, porter la voix d’autres femmes. Peu importe que nous ayons parfois quelques divergences d’opinion : la sororité doit primer.

Encourageons-nous les unes les autres. Et peut-être que ce Vieux Monde du vin deviendra plus respectueux envers les femmes et toutes les minorités qui en font aussi partie.

Le témoignage de Sandrine Goeyvaerts
Les Grenades ont récolté le témoignage de la sommelière, directement concernée par l'affaire de cyberharcèlement.

"Je suis caviste depuis plus de 10 ans, professionnelle du vin depuis 20 ans et autrice, et j’ai été victime d’une véritable campagne de cyber-harcèlement il y a une quinzaine de jours pour avoir pointé le sexisme du dessin paru dans un magazine du vin. Ce n’est pas si étonnant que ça : des micro-agressions, au dénigrement caractérisé, jusqu’à la violence physique ou sexuelle, tout est en place pour que ces comportements non seulement se produisent mais également perdurent ", explique-t-elle.

"Tapin", "psychotique", "paranoïaque aiguë", "Féministérique", "boulet", elle raconte avoir reçu toutes ces insultes. "En public, et quasi en toute impunité. On m’a aussi attaquée sur mes compétences professionnelles, tant de journaliste que de caviste, sur mon apparence… Cette tentative de décrédibilisation et d’intimidation a rapidement pris des proportions inouïes".

Elle poursuit : "Au tout début, un des comptes auxquels je suis abonnée partage ce dessin que je retweet avec un commentaire, pointant son sexisme évident. Julien Fouret me répond. Le parallèle avec l’agente en vins pour moi est évident, comme pour de nombreuses personnes connaissant bien le milieu du vin, parisien et/ou nature. L’autrice du tweet initial me confie l’avoir envoyé au compte instagram Paye-tonpinard qui relaie également".

"En ce qui me concerne, je diffuse ce dessin, sur Facebook avec mon compte perso. C’était ouvrir la boite de Pandore. Durant la soirée, je reçois d’un numéro inconnu une série de SMS : il s’avère qu’ils proviennent du rédacteur en chef de cette revue".

Si tu cherches la bagarre, tu sais que je ne me dérobe jamais, et je ne manque pas de moyens pour ce faire 

"Ces SMS, désagréables puis menaçants ensuite sont doublement violents : par les mots qu’ils contiennent et par le contexte dans lequel ils s’inscrivent. Je les perçois comme une violation de mon intimité", précise Sandrine Goeyvaerts.

Les choses évoluent rapidement : le magazine poste un droit de réponse ; puis des journalistes du magazine, son rédacteur en chef, ou des sympathisants écrivent des posts, concentrés sur quelques comptes, où les insultes et allusions fusent. "Cette campagne de harcèlement a connu un pic d’une bonne semaine durant laquelle il m’était impossible d’ouvrir le réseau sans tomber sur ou l’autre de ces attaques. Elle est très bien racontée dans un article.

"A noter que d'autres journalistes féminines ont été prises à partie, et attaquées sur leurs compétences ou leur probité comme Ophélie Neiman. "Arriviste", lui écrit ainsi Michel Bettane, par SMS. "Tu en assumeras les conséquences". Le ton de la conversation suinte à la fois de condescendance et de mépris. Depuis les insultes et allusions, si elles se sont faites plus discrètes n’ont pas vraiment cessé".

"Double effet pervers : certains hommes du vin se sont emparés de l’histoire pour la raconter par le menu, ils sont eux-mêmes devenus cibles d’insultes et donnent donc l’impression que cette histoire n’est qu’un règlement de compte entre hommes de milieu du vin différents, effaçant ainsi la dimension sexiste de l’affaire", conclut-elle.

Le magazine En Magnum a été contacté et n'a pas donné suite.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_cyberharcelement-insultes-le-monde-du-vin-n-est-pas-epargne?id=10653468
 

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Genre et santé mentale (1/3): Bande d'hystériques! , femmes, feminisme, sexisme,

19 Décembre 2020, 03:20am

Publié par hugo

 
 Genre et santé mentale (1/3): Bande d'hystériques!
Genre et santé mentale (1/3): Bande d'hystériques!2 images 
Genre et santé mentale (1/3): Bande d'hystériques! - © Francesco Carta fotografo - Getty Images
 
Jehanne Bergé
 Publié le mardi 15 décembre 2020 à 11h40
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Cet hiver, Les Grenades décortiquent la santé mentale sous le prisme du genre. Biais cognitifs des soignant·es, violences structurelles, charge mentale, gestion des émotions… Trois articles pour creuser ce sujet particulièrement sensible en ces temps sombres. Pour ce premier article, on s’intéresse au terreau historique et aux stéréotypes.


Incertitude, peurs, manque de vie sociale, précarité la crise sanitaire pèse lourd sur la santé mentale des Belges. Les études montrent que les personnes les plus touchées par les troubles anxieux pendant cette période, sont les femmes et les jeunes de 16 à 24 ans. Crise sanitaire ou pas, selon l’OMS, les femmes ont plus de risques de souffrir de dépression que les hommes et elles consomment plus de psychotropes que les hommes.

Alors, sont-elles intrinsèquement plus fragiles ? Bien sûr que non. Sont-elles victimes de stéréotypes genrés ? Bien sûr que oui.

L’Histoire écrite par les hommes
Si vous tapez "hystérie" ou "névrosé" dans un célèbre moteur de recherche, que voyez-vous ? Des femmes. Sur Internet ou dans la vraie vie, il n’est pas rare que des femmes se fassent traiter "d’hystériques" parce qu’elles donnent leur avis, expriment une émotion ou marquent leur désaccord avec la pensée dominante. Le mot a disparu des livres de médecine, mais pas du langage courant, signe que les stéréotypes sont plus longs à déloger que les théories scientifiques…

Genre et santé mentale (1/3): Bande d’hystériques!
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Un peu d’Histoire pour commencer : l’hystérie a pour étymologie le mot grec "usteria", utérus. Pour Hippocrate, l’utérus de la femme hystérique se déplaçait dans son corps et faisait apparaître différents types de symptômes. Pour traiter cette maladie typiquement féminine, le médecin préconisait deux solutions : les rapports sexuels et la maternité.

"Quelques centaines d’années plus tard, Freud lie l’hystérie à un événement psychosexuel vécu de manière traumatique durant l’enfance. Il modifiera ensuite sa théorie : le trouble trouvera alors sa cause dans un fantasme de séduction aboutissant à un traumatisme psychique. L’hystérie a toujours été un diagnostic "fourre-tout", rattaché à la femme et à la peur que la société a de sa sexualité. Les traitements ont été divers, passant de l’exorcisme à l’utilisation du vibromasseur", peut-on lire dans une analyse des Femmes Prévoyantes Socialistes. Le terme a finalement disparu des manuels de psychiatrie en 1952, les symptômes ont été catégorisés sous différentes autres formes comme par exemple "trouble de la personnalité histrionique".

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Stéréotypes et gestion des émotions
La socialisation des rôles concerne aussi les émotions. Comme nous l’indiquions dans notre série consacrée aux masculinités, dès l’enfance, la société apprend aux petits garçons "qu’un vrai homme ça ne pleure pas".  Les petites filles, elles, peuvent exprimer certaines émotions avec plus de facilité. Mais pas toutes les émotions : la peur ou la tristesse oui, tandis que la colère, non. Cette dernière est plutôt encouragée chez les garçons. Ça peut paraître caricatural, malheureusement les études prouvent que le stéréotypes sont encore bien ancrés, même si les mentalités évoluent…

Cette identification au genre masculin ou féminin a une grande influence sur les états psychologiques des individus. Selon l’OMS, les hommes sont plutôt touchés par des problèmes comme le trouble de la personnalité antisociale (3 fois plus que les femmes) ou de l’usage de l’alcool (1 homme sur 5), alors que les femmes sont plus susceptibles de souffrir de dépression et/ou d’anxiété (1 femme sur 3).

L’hystérie a toujours été un diagnostic "fourre-tout", rattaché à la femme et à la peur que la société a de sa sexualité

Alter Echos s’est aussi penché sur la question : "La prévalence des dépressions chez les femmes s’explique aussi par l’accès aux soins. Les hommes ont moins recours aux services de santé mentale que les femmes", observe Xavier Briffault, chercheur en sciences sociales et épistémologie de la santé au CNRS, cité par le magazine.

Concernant le suicide, les jeunes et les femmes essayent plus souvent de mettre fin à leur jour, les hommes et les personnes âgées y parviennent plus souvent. Attention, les épidémies aggravent les inégalités existantes pour les femmes et les filles. Au Japon, le nombre de suicides en octobre de cette année était 83% plus élevé chez les femmes qu'au même mois l'année dernière, 22% pour les hommes. 

La pilule du bonheur
Comme nous l’avons vu, le cliché de la "femme folle" qui ne sait pas se contenir a traversé les époques. Ce contexte a été le terrain parfait pour la surmédicalisation des femmes. Dans son texte Are We Medicalizing Women's Misery?, la chercheuse Jane Ussher explique que la vie des femmes est pathologisée. 

Dans une étude que nous avons repéré via Slate, les chercheurs Metzl et Angel ont examiné les publicités pour les antidépresseurs sur la période 1985-2000. Selon eux, les publicités sur les antidépresseurs ont renforcé un scénario d'hétéronormativité, la femme pré-médicamentée étant souvent décrite comme incapable de trouver un homme ou malheureuse avec son mari, tandis que la femme post-médicamentée arrive à être en couple et heureuse. 

Dans le même temps, les antidépresseurs ont été présentés comme un médicament "féministe" qui transforme les femmes légèrement déprimées en super woman entrepreneuse de leur vie à tous les niveaux. Ces représentations ont pour effet d'étendre les limites de la "dépression" pour y inclure l'insatisfaction dans les relations hétérosexuelles ou le manque de réussite au travail, la solution étant un remède chimique.

Sexisme + psychophobie
"J’ai toujours eu des émotions très intenses et difficiles à gérer, mais j’ai mis en place des mécanismes pour faire semblant que je fonctionnais normalement. J’ai été diagnostiquée récemment du trouble de la personnalité borderline. Je me renseigne, j’ai essayé de trouver une communauté, je n’ai pas honte d’en parler mais ça me terrorise que ça puisse être utilisé contre moi pour invalider des émotions ou des propos", confie Clémence*, 33 ans.

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Nous avons récolté plusieurs témoignages dans ce sens. La psychophobie, les stigmatisations à l'encontre de personnes atteintes de troubles psychiques (à découvrir le compte insta @payetapsychophobie), est renforcée par le sexisme et vice versa. "Une femme qui exprime sa souffrance, d’autant plus si elle est racisée peut être soupçonnée d’exagérer. Les femmes ont tendance à ne pas exprimer la souffrance par peur d’être jugée comme hystériques", éclaire Roxanne Chinikar, psychologue et membre du réseau Psyfem.

L’homophobie, la transphobie, le racisme, le sexisme, le classisme, chaque discrimination renforce la peine des personnes vivant ces troubles. Chaque couche est une source de stigmatisation supplémentaire, qui entraine le risque potentiel de non-reconnaissance des souffrances.

J’ai été diagnostiquée récemment du trouble de la personnalité borderline. Je me renseigne, j’ai essayé de trouver une communauté, je n’ai pas honte d’en parler mais ça me terrorise que ça puisse être utilisé contre moi pour invalider des émotions ou des propos

Aussi, on ne peut aborder la question de la santé mentale sans parler du handicap. Nicole Diederich est l’autrice du premier écrit sociologique francophone sur la question de la sexualité des personnes en situation de handicap, elle indique que "le sort d’une femme "handicapée mentale" n’est pas identique à celui d’un homme".

Comme elle l’explique dans l’article Handicap, genre et sexualité : "On observe les mêmes discriminations que pour la population générale, mais considérablement exacerbées, car une femme handicapée, surtout lorsque sa famille est inexistante ou défaillante, a très peu de valeur sociale."

De l’utérus mouvant à la super woman sous prozac, les stéréotypes ont traversé les siècles. Des images véhiculées qui invisibilisent les questions de violences systémiques et leur impact sur la santé mentale. Nous aborderons ce sujet dans le prochain épisode.

*le prénom est modifié

Pour aller plus loin
TROISIÈME ENQUÊTE DE SANTÉ COVID-19 Résultats préliminaires, Sciensano
La santé des femmes, OMS.
Les femmes : Sexe faible de la santé mentale ?, analyse FPS.
Chiffres suicide, prévention suicide
Compte Instagram @payetapsychophobie
Réseau Psyfem
Covid : la santé mentale usée par la deuxième vague - JT

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Euphonik : « Le rap est à l’image de la société : il y a du sexisme et il y a des gens qui luttent contre » , femmes, feministes , sexisme

18 Décembre 2020, 16:29pm

Publié par hugo

  18 DÉCEMBRE 2020
Culture \ Musique
Euphonik : « Le rap est à l’image de la société : il y a du sexisme et il y a des gens qui luttent contre »

Euphonik a enchaîné mixtapes, opus et morceaux, avant de sortir son premier album « Amour » en 2013. Fin 2019, son album « Thérapie » a pour fil conducteur le statut des femmes dans la société et les violences sexistes et sexuelles qu’elles subissent. De la dénonciation de l’image du violeur qui attend dans une ruelle sombre, jusqu’à l’hommage rendu à Muniba Mazari, ambassadrice nationale du Pakistan auprès de l’ONU… Euphonik fait partie des rappeurs qui déconstruisent l’idée selon laquelle sexisme et misogynie sont inhérents au rap.

Vous avez d’abord dédié de nombreux sons à l’amour, notamment au prisme d’expériences et de sentiments. Comment expliquez-vous votre cheminement artistique et l’évolution de vos prises de position, dont votre dernier album « Thérapie » serait l’aboutissement ?

Je dirais que cela s’est fait plutôt naturellement, le rap est pour moi l’une des seules manières d’exprimer librement mes émotions, mon ressenti et ma façon de penser. Avec le temps, notre vision de nous-même et du monde gagne en maturité. A cela s’ajoutent des idées, des combats sociétaux que nous avons besoin d’exprimer, de défendre et qui vont parfois au-delà de notre propre personne. Le rap est un prisme qu’on peut utiliser pour véhiculer n’importe quel message, c’est sa force.

Dans « Deuxième sexe », vous finissez par la phrase : « Dis-toi qu’il y a des hommes qui luttent pour le deuxième sexe ». Vous considérez-vous comme étant l’un de ces hommes alliés de la cause féministe ? Comment en êtes-vous venu à écrire « Deuxième sexe » ? 

Oui, bien entendu. Cela me semble juste naturel à vrai dire d’être dans la considération de l’autre (de sa condition, sans prendre en compte son genre ou quoi que soit d’ailleurs). J’ai eu beaucoup de réflexions, de remises en question, de doutes sur la « légitimité » en tant qu’homme à aborder le sujet. 

J’ai longuement discuté, échangé, avec de nombreuses femmes, de tous âges, de tous milieux sociaux, avant de me lancer dans l’écriture. Je voulais déjà appréhender et comprendre le sujet de manière assez large. J’ai aussi tenté de comprendre les choses par moi-même. Enfin, je l’ai écrit rapidement : je dirais qu’en deux jours, le morceau était né. Ce sont toutes les étapes d’avant qui ont pris du temps, notamment la réflexion sur le sujet.

Que répondez-vous aux gens qui disent que le rap est sexiste ? A votre avis, pourquoi le rap est-il plus taxé de sexiste que d’autres types de musique ? 

Je dirais que c’est comme dans n’importe quel domaine, artistique ou non. C’est évident qu’il peut y avoir du sexisme mais c’est pas parce qu’il y a quelques pommes pourries qu’ il faut tomber dans une généralité.

Je dirais que c’est sûrement à cause de certains textes, certains clips. Le rap est tout simplement à l’image de la société : il y a du sexisme et il y a des gens qui luttent contre cela. Personnellement, je trouve qu’il y a de plus en plus de rappeuses et c’est vraiment une bonne chose sur le plan artistique et humain. Je crois qu’il faut du temps pour que les mentalités changent, mais je pense que le rap est sur la bonne voie.

Dans « Vierge folle », vous décrivez un homme « banal » qui commet un viol : « Je t’assure que c’est réel, c’est peut-être autour de toi. L’être humain est cruel, c’est juste qu’il ne le montre pas » Pourquoi insister sur la banalité du violeur, le décrire comme pouvant être « n’importe qui » ?

Tout simplement parce que j’ai le sentiment que les violences se banalisent. Commencer à en parler c’est peut-être commencer à appréhender, anticiper, dénoncer, arrêter ce genre de drame mais, malheureusement, c’est un sujet encore trop tabou.

Dans « Muniba », vous faîtes le portrait de Muniba Mazari, ambassadrice nationale du Pakistan auprès de l’ONU, mariée de force à l’âge de 18 ans, paraplégique à 21 ans à la suite d’un accident de voiture. Pourquoi cet hommage ?

J’aime beaucoup faire du storytelling. Un jour, je suis tombé sur sa conférence TEDx et ses combats, ses valeurs m’ont particulièrement touché. Elle m’a vraiment inspiré alors j’ai voulu raconter son histoire à ma manière et lui dédier un son. Suite à cela, j’ai même eu la chance d’échanger avec elle, c’est vraiment une femme inspirante.

Propos recueillis par Maud Charpentier et Chloé Vaysse 50-50 Magazine.

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Étiquettes : Culture Société


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Sexisme et entreprenariat: des difficultés sur tous les fronts ,femmes, feminisme, emplois sexisme,

10 Décembre 2020, 15:06pm

Publié par hugo

 Sexisme et entreprenariat: des difficultés sur tous les fronts
L'entreprenariat pour les femmes: des difficultés sur tous les fronts
L'entreprenariat pour les femmes: des difficultés sur tous les fronts - © MoMo Productions - Getty Images
Les plus populaires
 
Jehanne Bergé
 Publié le jeudi 03 décembre 2020 à 12h06
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L’entreprenariat au féminin, un vaste sujet. Rien que la formule pose question. Quelle est la réalité des femmes dans ce maxi boys club ? Stéréotypes, biais de genre, initiatives politiques et freins d’ascension. Décryptage.


"Développer son business quand on est une femme n’est pas une chose aisée. Elles n’ont pas souvent été éduquées pour prendre les choses en mains, prendre des risques, se mettre en avant, affirmer qui elles sont, oser affirmer leurs désirs, leurs ambitions." On pourrait croire à une blague mais non, cette citation provient de l’intitulé d’une formation de Beci.

De nombreuses internautes ont dénoncé cette pépite sexiste à l’instar de Tatiana, autrice du blog "Chroniques d'une maman débordée" a la très large communauté. "J’ai écrit un post Facebook sous couvert d’humour pour faire prendre conscience aux femmes que c’est quelque chose qui ne doit plus être écrit, même si ça part d’une bonne intention."

Du côté de Beci, c’est le malaise. "Ça a été maladroit de notre part, nous nous sommes excusés. On a récupéré du contenu de l’oratrice. C’était une erreur", commente une des employées de BECI avant de continuer : "C’est clair que c’est une bataille d’être une femme dans ce milieu. Pour les séminaires, c’est difficile de trouver des femmes, il y a plus d’hommes. Ce problème dépasse la Chambre de Commerce, c’est la société entière qui est remplie de préjugés."

Ce bad buzz prouve encore une fois que les stéréotypes sont bien ancrés. Le patriarcat en modèle d’organisation sociale dans lequel le pouvoir et l’autorité sont aux mains des hommes est particulièrement prédominant dans les milieux masculins comme l’entreprenariat.

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Un monde d’hommes
"De mon expérience de petite indépendante, une femme aura à tous les coups affaire à du mansplaining, à de la condescendance, à des préjugés tenaces sur le fait de pouvoir tenir une comptabilité, de faire son administration, de rentrer un dossier de subsides ou d'offres. Les banques également vont la prendre pour une perruche, même chose en réunion. La société va d'office partir du principe qu'elle va mal gérer, qu'elle fait ce choix pour être flexible pour sa famille, ce qui est un gros piège parce que les femmes font des doubles journées", témoigne Marie.

Selon les chiffres du 1819, en 2018, les hommes étaient 2,5 fois plus nombreux que les femmes à exercer une activité professionnelle en tant qu’indépendant à titre principal. Aussi, seulement 13,7% des fondateurs de start up en Belgique sont des femmes et 8% des start-ups innovantes à fort potentiel de croissance en Région de Bruxelles-Capitale sont dirigées par une femme. Des chiffres à la hausse (oui on vient de loin !) mais la parité reste bien loin.

On est dans une culture et une société patriarcale où il n’est pas toujours bien vu qu’une femme prenne les rênes

Les freins à la création d’entreprenariat ou au statut d’indépendant par les femmes sont multiples. Isabella Lenarduzzi, la fondatrice de Jump est l’une de pionnière en la matière en Belgique : "Je ne dis plus entreprenariat féminin mais entreprenariat des femmes. Je me suis battue pour qu’on mesure. Mais il faut prendre les chiffres avec un certain recul." En effet, 38,6% des indépendantes bruxelloises ont un revenu inférieur à 5.000 € par an, soit 10 points de pourcentage de plus que la proportion des indépendants bruxellois disposant d’un tel revenu. "Les femmes créent leur emploi, pas l’emploi des autres", continue-t-elle.

►►► A lire aussi : Des quotas dans les comités de direction des entreprises publiques belges?

Des réseaux féminins
Julie Foulon est créatrice de Girleek, un blog dédié aux nouvelles technologies et au code, cofondatrice de l’incubateur Molengeek et l’un des visages de Start Up Vie, un nouveau media dédié à l’écosystème : "Ce qui ressort de mes observations de terrain de Girleek, c’est que les femmes ont moins accès aux infos et à la formation. En tant que femme, tu ne peux pas faire les formations le soir ou de petits déjeuners de networking à 7h30 parce que tu as les enfants."


De plus en plus de réseaux féminins voient le jour. Grâce à ceux-ci, des femmes peuvent trouver un espace d’échange et de réseautage qui étaient complètement inexistant auparavant.

"J’ai lancé un start-up tech a 21 ans avec deux amis en Wallonie en 2011. Nos interlocuteurs étaient de grosses boites informatiques et des entrepreneurs via les incubateurs. Que ce soit au niveau business ou dans le coaching, il n’y avait que des hommes partout. Nous étions invités à des galas parce qu’on était jeunes et les gens ne comprenaient pas ce qu’une femme de 20 piges faisait là. Aujourd’hui, il y a plein de réseaux féminins et ça a fait évoluer la situation", explique Margaux.

Les femmes vont surtout entreprendre dans tout ce qui est service à la personne, l’esthétique, le food. Ce n’est pas bien considéré, pas pris au sérieux

Ces programmes spécifiques permettent aux entrepreneuses de se lancer plus facilement. "Quand on veut entreprendre, il faut vendre "son produit" au plus grand nombre, le marché est composé d’hommes et de femmes. Il faut donc aussi aller vers les cercles plus masculins, mais ce qui est intéressant avec les cercles féminins c’est qu'ils préparent les femmes aux marchés. Ce sont des soutiens et des réseaux spécifiques", avance Loubna Azghoud coordinatrice de Women in business, la plateforme de Hub.brussels autour de l’entreprenariat féminin créée en 2014 par le gouvernement bruxellois.

"On est dans une culture et une société patriarcale où il n’est pas toujours bien vu qu’une femme prenne les rênes. Pour oser se lancer il faut du cran, du caractère, oser dire non, être passionnée trois fois plus qu’un mec et supporter le regard que les gens vont poser sur toi", explique Coralie Doyen, cheffe de projet pour l’accélérateur (mixte !) Engine.

Il est primordial, que les hommes prennent conscience de la question de genre dans leur réalité et cesse avec l’excuse "ce n’est pas notre faute s’il n’y a pas de femmes." "Dans les PME, il n’y a pas encore de place pour les femmes. Si tu restes dans l’écosystème que tu connais, tu ne vas inviter que des hommes", continue-t-elle.

Double charge mentale
"L’un des principaux freins est la conciliation entre vie privée et professionnelle. Les femmes continuent à exercer plus de tâches ménagères et de soins à la famille", explique Loubna Azghoud.

Selon les chiffres de la ligue des familles, les femmes s’occupent du ménage et des enfants en moyenne 8,5 heures de plus que les hommes par semaine. 8,5 heures de travail non-rémunéré, laissant donc aux hommes 8.5 heures de plus pour exécuter du travail rémunéré. Selon Stabel, près de la moitié des travailleuses ayant de jeunes enfants (46%) adaptent leur organisation de travail, contre seulement 22 % des hommes dans la même situation.

En plus de ces multiples casquettes, Julie Foulon est maman solo d’une petite fille, elle explique : "Quand un homme seul s’occupe de son fils, tout le monde trouve ça admirable "pourquoi moi je ne serais pas admirable aussi ?" L’image de la femme entrepreneuse, c’est l’image de la femme parfaite qui gère toutes les facettes de sa vie. Si tu es célibataire, on te juge, on te dit "tu ne veux pas être en couple, tu ne penses qu’à ta carrière.""

Les études comme les professionnel·le·s du secteur s’accordent sur ces questions cruciales de la charge mentale et de congés de naissance comme enjeux majeurs de la place des femmes dans le secteur. Ces problématiques sont réfléchies dans les cercles dits féminins, mais encore trop peu abordée dans les réseaux mixtes ou masculins. Face à notre étonnement, Coralie Doyen s’exclame : "Ça pourrait être intéressant d’intégrer ces questions de genre au programme de levée de fonds où participent un plus grand nombre d’hommes."

L’image de la femme entrepreneuse, c’est l’image de la femme parfaite qui gère toutes les facettes de sa vie. Si tu es célibataire, on te juge, on te dit "tu ne veux pas être en couple, tu ne penses qu’à ta carrière."

Accès au financement
"Un autre gros frein est l’accès au financement. Les femmes ont de plus importants taux de refus de crédits que les hommes. Dans le cadre de levées des fonds en capital risque, elles sont très peu à en bénéficier. Les milieux financiers restent encore à l’image des boys club même si certaines initiatives commencent à voir le jour. Aussi, elles ont souvent un capital de départ moins important dû à des conditions de vie plus difficiles, comme être mère solo", continue Loubna Azghoud.

Le baromètre SISTA/Boston Consulting Group (BCG) sur les inégalités de financement entre dirigeants et dirigeantes de startups montre qu’en France (la situation est comparable à la Belgique), les startups fondées par des femmes ont, en moyenne, 30 % moins de chance que celles fondées par des hommes d’être financées par les principaux fonds de capital-risque. Pourtant, les startups fondées ou co-fondées par les femmes rapportent 2,5 fois plus que celles fondées par des équipes exclusivement masculines.

"Les femmes vont être beaucoup plus attentives à ce qu’elles vont demander, elles sont beaucoup plus réalistes. Tout est vu à l’aune d’un certain comportement masculin. Y compris au niveau des secteurs qui sont valorisés. Les femmes vont surtout entreprendre dans tout ce qui est service à la personne, l’esthétique, le food. Ce n’est pas bien considéré, pas pris au sérieux. Elles n’ont pas accès au capital alors que ces secteurs nécessaires pour la société", appuye Isabella Lenarduzzi.

►►► A lire aussi : Femmes dans l'Horeca: la double peine

Amy Aminuki, est comportementaliste pour animaux et entrepreneuse, elle témoigne de ces attitudes sexistes et paternalistes dans le cadre de la women entrepreneurship campaign : "Il y a un an et demi quand j’ai monté ma société, j’avais un très bon dossier. J’y croyais, j’avais à chaque fois un très bon retour en première ligne mais quand on arrivait à la question des investissements, j’ai souvent eu droit à des sous-entendus "ah et vous allez gérer ça toute seule ?""

Les milieux financiers restent encore à l’image des boys club même si certaines initiatives commencent à voir le jour

Sans oublier la place des femmes dans les conseils d’administration, entre 17% et 19% selon la taille de l’entreprise. "Dans les CA de start up et de PME, je suis toujours la seule femme", témoigne Myriam Malou, cheffe d’entreprise pendant 25 ans, elle est devenue coach en entreprenariat et exerce plusieurs mandats auprès de startup, PME, coopératives...

►►► A lire aussi : Où sont les femmes dans le monde de la finance?

Déconstruire les stéréotypes et mettre en avant les rôles modèles
Toutes ces observations, ces chiffres sont le résultat d’idées reçues, de constructions sociales, de biais de genre.

"En tant que femme entrepreneure dans les TIC, d’une entreprise de 90 consultants (en informatique) et revendue à un groupe paneuropéen en 2012, je suis d’une ancienne génération où il y avait encore moins de femmes entrepreneures qu’aujourd’hui. J’étais sous les radars sans trop me rendre compte que mon statut de femme rendait la situation compliquée même si la charge familiale complexifiait ma vie d’entrepreneure. Je suis devenue un modèle malgré moi", explique Myriam Malou. "Je n’ai pas l’impression d’avoir été victime de sexisme mais oui, au niveau systémique, il y a un souci.

"Il y a plein de stéréotypes, sans oublier l’entourage qui te répète "oh mais t’es sûre, tu ne vas jamais y arriver"", ajoute Julie Foulon.

Tout ce qui est dit sur les entrepreneurs de succès c’est qu’ils doivent avoir une culture de pirates. Les mots utilisés sont des mots de guerrier

"Il faut former tous les intermédiaires à l’entreprenariat qui n’ont pas conscience des biais, des stéréotypes. Tout ce qui est dit sur les entrepreneurs de succès c’est qu’ils doivent avoir une culture de pirates. Les mots utilisés sont des mots de guerrier", éclaire Isabella Lenarduzzi.

Loubna Azghoud abonde également dans ce sens : "Il faut changer les représentations qu’on a du milieu de l’entreprenariat. La question des rôles modèles est fondamentale."

Enfin, même quand on devient cheffes d’entreprises, que le projet fonctionne, il faut encore se justifier d’être à cette place… Marine a co-fondé avec une autre jeune femme deux épiceries zéro déchet à succès à Liège et à Namur, elle témoigne : "Presque tous ceux qui nous démarchent par téléphone ou sur place commencent par "est-ce que je peux parler au patron s’il vous plaît ? "."

Alors, on fait quoi ? On continue de militer pour une répartition plus égalitaire des tâches domestiques, on met en avant les exemples de réussites, on forme les professionnel·les de terrain aux biais de genre, on brise les stéréotypes à travers les médias, on encourage le leadership des petites filles comme des petits garçons, on éduque, on informe, on fait de l’égalité un véritable projet de société. Pour qu’on puisse tou·te·s se lancer avec la même chance dans la vie dans l’aventure entrepreneurial ou ailleurs…

Les clés de l'info : enquête sur le sexisme (archives JT du 06/03/2018)

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