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feministes

Pourquoi regarder "Le procès du 36", le docu d'Ovidie sur le viol au 36 quai des Orfèvres

3 Mai 2022, 08:14am

Publié par hugo

Pourquoi regarder "Le procès du 36", le docu d'Ovidie sur le viol au 36 quai des Orfèvres
11Partages    
"Le procès du 36", réalisé par Ovidie
"Le procès du 36", réalisé par Ovidie
Pauline Machado 
Par Pauline Machado
Publié le Mercredi 27 Avril 2022
Diffusé mercredi 27 avril dans l'émission "Infra Rouge" sur France 2, le documentaire d'Ovidie revient sur l'affaire du "Viol du 36 quai des Orfèvres", et se penche plus précisément sur la définition du consentement sexuel, enjeu principal du procès.
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C'est une fois de plus la question du consentement, que la réalisatrice Ovidie aborde dans son dernier documentaire.

Le procès du 36, diffusé dans le cadre de l'émission Infrarouge, ce mercredi 27 avril à 22h45 sur France 2, s'articule cette fois autour de l'affaire très médiatisée du "Viol du 36", et plus précisément son procès hors norme, dont le verdict en appel a été rendu vendredi 22 avril.

Aux deux policiers accusés d'avoir violée en réunion la touriste canadienne Emily Spanton en 2014 dans les locaux de la BRI, au 36 quai des Orfèvres, la cour d'assises du Val-de-Marne a accordé l'acquittement. Et ce, 3 ans après que le tribunal les ait condamnée à 7 ans de prison en première instance. Si le long-métrage a été tourné avant ce dernier rebondissement, il reste extrêmement pertinent et d'autant plus d'actualité.

"Une histoire emblématique mais aussi universelle à l'ère post-#MeToo"
Devant la caméra, Ovidie a interrogé les journalistes Marie Barbier de L'Humanité et Thibaut Chevillard de 20 minutes, les avocat·es d'Emily Spanton Sophie Obadia et Mario Stasi, l'avocate de l'un des policiers Anne-Laure Compoint, l'avocat général Philippe Courroye, Emily Spanton elle-même, et ses parents.

Elle voulait retracer les faits de cette nuit-là, explique-t-elle auprès de Télérama, du point de vue de la victime présumée, des accusés et des témoins. Alors, elle reconstitue des images de vidéosurveillance, retranscrit les regards... "Nous ne connaîtrons jamais la vérité, c'est pourquoi j'ai voulu mettre en place une narration qui présente successivement les versions des différentes parties, sans voix off, sans commentaires", ajoute-t-elle dans les colonnes du magazine culturel.

"Une histoire emblématique mais aussi universelle à l'ère post-#MeToo", estime France 2 dans un communiqué.

De l'importance d'une réflexion collective sur le sort des violeurs
Questionnée sur la façon dont notre société traite les affaires de viol, et les progrès qu'il y a à entreprendre, la réalisatrice explique que quoiqu'il arrive, la prison ne suffit pas à ce que les hommes arrêtent de violer.

"Je comprends la colère que provoquent ces affaires, mais je n'adhère pas au féminisme carcéral qui se réjouit d'envoyer des violeurs en prison, parce que je pense que cela ne sert à rien. Je ne suis pas sûre que les condamnés se disent qu'ils ont quelque chose à se reprocher. Il y aurait une vraie réflexion collective à avoir sur ce que l'on fait des hommes qui violent. La prison n'est pas un projet de société."

Et d'interroger : "Comment fait-on pour qu'ils prennent conscience de la gravité de leurs actes ? Que fait-on pour le bien-être des victimes, pour les valider dans leur souffrance, et faire en sorte qu'elles puissent poursuivre leur vie ? La vraie rédemption, la prise de conscience véritable du problème peuvent à mes yeux davantage apaiser certaines victimes et les aider à se reconstruire."

Des mots qui amènent à réfléchir, et un documentaire à ne pas louper.

Le procès du 36, de Ovidie, diffusé mercredi 27 avril à 22h45 sur France 2


https://www.terrafemina.com/article/television-pourquoi-regarder-le-proces-du-36-le-docu-d-ovidie-sur-france-2_a363693/1

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36 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

3 Mai 2022, 01:21am

Publié par hugo

36 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022
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36 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022
36 EME  FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT  DE L ANNEE 2022
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Cancers féminins : la génétique au service du dépistage et des thérapies

3 Mai 2022, 01:11am

Publié par hugo

 Cancers féminins : la génétique au service du dépistage et des thérapies
Echantillons à tester chez Myriad Genetics, le 31 mai 2002, à Salt Lake City. Le 13 juin 2013, la Cour suprême des Etats-Unis interdisait à Myriad Genetics Inc. de breveter les gènes BRCA, testés pour détecterle risque de cancer du sein et des ovaires chez une femme.
Echantillons à tester chez Myriad Genetics, le 31 mai 2002, à Salt Lake City. Le 13 juin 2013, la Cour suprême des Etats-Unis interdisait à Myriad Genetics Inc. de breveter les gènes BRCA, testés pour détecterle risque de cancer du sein et des ovaires chez une femme.
©AP Photo/Douglas C. Pizac
02 MAI 2022
 Mise à jour 02.05.2022 à 10:33 par 
Terriennes
 
avec AFP
Près de 70 000 cancers féminins – sein, ovaires ou utérus – sont détectés chaque année en France. Pour les dépister, et pour cibler les traitements, les tests génétiques sont devenus des outils majeurs, même s'ils restent sujets à caution.
Plus de 80 gènes associés à l'émergence d'un cancer sont aujourd'hui identifiés, dont 13 sont des facteurs de prédisposition aux cancers du sein et de l'ovaire. Ils peuvent être hérités, le plus souvent de l’un des parents et se transmettre aux enfants. 

L'onde de choc Angelina Jolie
En France, environ 2 femmes sur 1000 présenteraient une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 (pour BReast CAncer). Or celle-ci augmente fortement le risque de cancer du sein ou de l’ovaire, avant même l'âge de 40 ans. L'histoire de l'actrice américaine Angelina Jolie est devenue emblématique : porteuse d'une mutation BRCA1, elle annonçait, en 2013, sa décision de subir une ablation des seins. Elle n'avait que 39 ans, mais elle savait que sa mère, sa grand-mère et sa tante étaient décédées de cancers du sein et des ovaires.

Lire aussi dans Terriennes ► Angelina Jolie : journal de campagne contre le cancer

L'oncogénétique de prévention et diagnostic
Lorsque les antécédents familiaux laissent supposer une forme héréditaire, ou si le cancer apparaît à un âge précoce, certaines femmes peuvent se voir proposer un test génétique. "On voit depuis plusieurs années une augmentation des consultations d'oncogénétique", déclare Thierry Breton, directeur général de l'Institut national du cancer. L'Inca a "développé ces consultations" et travaillé pour permettre "des délais raisonnables".

Pour une femme qui s'interroge sur une chirurgie mammaire de prévention, les tests peuvent l'aider dans sa décision.
Dominique Stoppa-Lyonnet, cheffe de service de génétique à l'Institut Curie

"Il y a une augmentation des besoins de tests BRCA et on élargit progressivement les critères pour les proposer, explique Dominique Stoppa-Lyonnet, cheffe de service de génétique à l'Institut Curie et enseignante à l’université Paris Cité. On essaye de tester en première intention certaines femmes atteintes d'un cancer du sein ou de l'ovaire", afin de pouvoir renseigner au mieux les membres de leur famille indemnes. Autre cas de figure : "S'il y a une histoire familiale très évocatrice, mais pas de certitude, et qu'une femme s'interroge sur une chirurgie mammaire de prévention, on fait les tests avec l'idée que cela l'aidera dans sa décision", ajoute la spécialiste.

Pas de cause à effet automatique
Porter une altération des gènes BRCA ne signifie pas qu'un cancer se développera automatiquement. Reste que le risque est accru, à la fois pour soi et pour d'autres membres de la famille. Inversement, un résultat négatif n'écarte pas tout risque : une mutation peut n'être pas décelée par les techniques actuelles, ou une anomalie génétique n'être pas encore connue.


L'oncogénétique pour cibler les thérapies
Au-delà de leur apport pour la prévention et le diagnostic, les tests génétiques sont, dans certains cas, intéressants pour adapter les traitements. "Impensable, désormais de traiter les cancers du sein et de l'ovaire sans les informations sur les gènes BRCA et HRD pour les cancers de l'ovaire", affirme Pascal Pujol, chef du service d'oncogénétique du CHU de Montpellier et président de la Société française de médecine prédictive et personnalisée. Ce médecin met en avant les avantages "des thérapies ciblées qui permettent de diminuer le besoin de chimiothérapie ou le risque de récidive". Il évoque notamment des médicaments qui bloquent la réparation de l'ADN dans les cellules tumorales et provoquent la mort cellulaire.

Pour "assurer à toutes les patientes (...) la meilleure thérapeutique", l'association de patientes BRCA, dont il est membre, clame qu'il y a "urgence (...) d’accéder aux tests diagnostiques génétiques et aux signatures génomiques". L'association s'inquiète d'"un système de financement à bout de souffle", dans un récent courrier au ministre de la Santé Olivier Véran.


La valeur des tests
Etant donnés les enjeux, la qualité des tests de dépistage et de diagnostic est cruciale.
"La pertinence et l'adaptation du traitement sont très importantes. Mais il faut des tests robustes scientifiquement, sinon on risque de priver certaines femmes d'une chimiothérapie dont elles auraient eu besoin", souligne le président de l'Inca. 
Dominique Stoppa-Lyonnet prône des tests "de qualité" pour "des personnes informées, accompagnées, protégées". 

Attention aux tests ADN à partir d'échantillons de salive proposés à l'étranger, via internet. Ils peuvent donner "des résultats à l'interprétation mauvaise ou des faux positifs, avertit Dominique Stoppa-Lyonnet. La personne se retrouve seule face à une information parfois faussement rassurante ou très angoissante", abonde Thierry Breton.

A lire aussi dans Terriennes : 

► Cancer du sein : un cancer pas si rose
► Angelina Jolie : journal de campagne contre le cancer
► #EggHeadChallenge : afficher "sa tête d'oeuf" contre le cancer
► "Octobre rose", lutter contre le cancer du sein : le dépistage en baisse à cause de la crise sanitaire
► "Octobre rose" au Sénégal : dépistage et prise en charge des cancers du sein
► Cancer du sein: des perruques mieux remboursées en France, la fin d'une injustice sociale ?
► "De cinq à sept" d'Olivia Koudrine, le roman qui veut briser le tabou du cancer du sein
► Vidéo - Quand les seins chantent contre le cancer et la censure
► Dépistage du cancer : les seins des hommes
► Avoir le cancer du sein à Gaza

Terriennes
 
avec AFP
 Mise à jour 02.05.2022 à 10:33
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/cancers-feminins-la-genetique-au-service-du-depistage-et-des-therapies-452859

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Deuil périnatal : lever le tabou sur l'indicible souffrance

3 Mai 2022, 01:03am

Publié par hugo

 Deuil périnatal : lever le tabou sur l'indicible souffrance
Bébé de 11 jours en couveuse, infecté par le COVID-19,  arrivé quatre jours après sa naissance à l'unité de soins intensifs d'un hôpital d'Istanbul, le19 décembre 2020.
Bébé de 11 jours en couveuse, infecté par le COVID-19,  arrivé quatre jours après sa naissance à l'unité de soins intensifs d'un hôpital d'Istanbul, le19 décembre 2020.
©AP Photo/Emrah Gurel
Bébé de 11 jours en couveuse, infecté par le COVID-19,  arrivé quatre jours après sa naissance à l'unité de soins intensifs d'un hôpital d'Istanbul, le19 décembre 2020.
27 AVR 2022
 Mise à jour 30.04.2022 à 10:29 par 
TerriennesLiliane Charrier
Pendant des siècles, on a caché, oublié, nié les bébés morts-nés. Aujourd'hui encore, la mort d'un enfant avant ou à la naissance reste entourée d'une omerta douloureuse. Difficile de lever le tabou sur le deuil périnatal, comme l'a pourtant fait le footballeur Cristiano Ronaldo. Un drame intime lourd de conséquences traumatiques pour des parents qu'il s'agit au mieux d'accompagner. Un véritable enjeu de santé publique, selon la pédopsychiatre et psychanalyste Marie-José Soubieux. Entretien.
"C'est avec une profonde tristesse que nous faisons part du décès de notre petit garçon. Pour des parents, c'est la plus grande des souffrances. Seule la naissance de notre fille nous donne la force de traverser ces moments avec un peu d'espoir et de joie. Nous tenons à remercier les médecins et les infirmières pour leurs soins professionnels et leur soutien. Nous sommes anéantis par ce deuil et souhaitons préserver notre vie privée dans ces moments très difficiles. Petit garçon, tu es notre ange et nous t'aimerons toujours." 

Le 18 avril 2022, Cristiano Ronaldo, star internationale du football évoluant à Manchester, poste ce message sur son compte Instagram. Cette annonce faite par une célébrité mondiale met la lumière sur un drame intime qui reste un tabou dans les sociétés du XXIe siècle.


Sur un compte de plus de 430 millions d'abonnés sur Instagram, le message de la star portugaise du football et de sa compagne Georgina Rodriguez a provoqué une immense onde de choc ainsi qu'une vague de soutien universel. Peut-être est-ce parce qu'ils sont venus aussi d'un homme, d'un père, et pas seulement parce qu'il est célèbre, que ces mots ont eu autant d'impact et de résonnance...  

En osant dire au monde leur souffrance, le footballeur et sa compagne révèlent le traumatisme et la douleur éprouvés par tous ces autres parents lorsqu'ils ont perdu leur enfant, soit en cours de grossesse (que son coeur ait cessé de battre naturellement ou qu'une malformation très sévère ait mené à une interruption de la grossesse), soit à la naissance ou durant les sept premiers jours de vie, puisque telle est la définition du deuil périnatal. 

Aujourd'hui, en France, le bébé est mort-né dans dix naissances sur mille. Les grossesses gémellaires sont à risque, comme le montre le drame qui a frappé la famille de Ronaldo. De quoi la mort d'un bébé est-elle le deuil ?

De la sidération au deuil
Pendant quinze ans, Marie-José Soubieux, pédopsychiatre, psychanalyste, a animé un groupe de paroles pour les parents endeuillés au sein du Centre périnatal de l’hôpital Sainte-Anne à Paris. "La mort d'un bébé est un choc et une douleur indicible pour les parents. L'impensable se produit, la terre s'effondre sous leurs pieds," explique-t-elle. De cet enfant qu'ils n'ont pas connu et dont le statut juridique n'est pas forcément clair, les souvenirs sont rares, au-delà des sensations dans le corps de sa mère.

Perdre un tout-petit, c'est faire le deuil de rêves qui ne pourront pas se réaliser, le deuil de la promesse d'une nouvelle vie qui tourne court, brutalement.

Marie-José Soubieux, pédopsychiatre, psychanalyste
Marie-José Soubieux exerce au Centre Périnatal Boulevard Brune de l’Institut de Puériculture de Paris, Centre hospitalier Saint-Anne.
Marie-José Soubieux exerce au Centre Périnatal Boulevard Brune de l’Institut de Puériculture de Paris, Centre hospitalier Saint-Anne.
Dans la sidération qu'il provoque auprès de parents brisés dans leur élan de vie, le deuil d'un enfant à naître résonne de mille échos, explique Marie-José Soubieux : "Perdre un tout-petit, c'est faire le deuil de rêves qui ne pourront pas se réaliser, le deuil de la promesse d'une nouvelle vie qui tourne court, brutalement, le deuil des projections de parentalité qui donne une nouvelle place dans la famille et dans la société, le deuil des relations rêvées parents-enfant, soit pour les reproduire, soit pour les réparer".

Pour Marie-José Soubieux, ce deuil nécessaire commence avec l'instant capital qu'est l'annonce du décès ou de la malformation qui conduira à une interruption de la grossesse. S'il n'y a pas de bonne façon pour annoncer une mauvaise nouvelle, certains mots tétanisent et font peur, alors que d'autres façons d'être sont moins traumatisantes, plus humaines et plus empathiques que d'autres. "Entre 'il n'y a plus d'activité cardiaque', si le bébé est mort in utero, et 'son petit coeur s'est arrêté', il y a la même différence qu'entre parler d'un organe et d'un humain. Ce sont les mots qui chosifient, ou pas, un bébé," précise-t-elle. Or donner une existence à ce bébé qui ne naît pas vivant est essentiel au deuil des parents, alors que les paroles traumatisantes restent et empêchent de faire le deuil. Alors l'esprit tourne en boucle sur des détails comme la couleur du carrelage ou la blouse de l'échographiste, et n'arrive pas à dépasser l'instant où le temps s'est arrêté et toute créativité pour l'avenir est anéantie.

De même, en laissant aux parents, démunis, du temps et en leur donnant matière à réflexion, insiste la pédopsychiatre, on peut éviter que leur pensée se fige à l'instant du choc extrême. "Dans le cas d'une malformation létale, par exemple, il est important de laisser aux parents le temps d'accuser le choc avant les derniers examens qui confirmeront le diagnostic, puis de prendre le temps d'expliquer clairement les détails de l'intervention et de l'accouchement en cas d'IMG, puis de l'autopsie, et d'évoquer la possibilité de voir l'enfant, ou pas, de prendre des photos, ou pas, de le déclarer à l'état civil, ou pas, de faire des obsèques, ou pas...", explique la psychanalyste. C'est aussi un temps qui permet au personnel médical d'intégrer la mauvaise nouvelle et d'adapter leurs propositions.

Interruption médicale de Grossesse (IMG) : le "non-choix"
En France, l’interruption médicale de grossesse (IMG) se pratique à tout moment de la grossesse, en cas de mise en péril grave de la santé physique ou mentale de la mère ou de forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection particulièrement grave, reconnue comme incurable au moment du diagnostic. A partir de 22 semaines d’aménorrhée, l'IMG se fait à l’aide d’un antalgique puis d’un fœticide. L’enfant est endormi in utero et son cœur est arrêté par voie médicamenteuse. Le fœtus naît sans vie.

Culpabilité, honte, solitude
A l'annonce d'une mort périnatale, certaines mères hurlent, d'autres se murent dans le silence. Toutes culpabilisent, que leur enfant soit mort à la naissance, in utero, ou à l'issue d'une IMG. "Quels que soient les avis médicaux, les femmes se sentent toujours coupables quand quelque chose déraille : elles ont trop travaillé, trop mangé, trop dansé..."

C'est encore un lien avec l'enfant perdu et une manière de se sentir parent, mais il ne faut pas que la culpabilité empêche de vivre. Pour cela, il faut qu'elle puisse s'exprimer.

Marie-José Soubieux
Il est impossible, et pas forcément souhaitable, d'abraser totalement cette culpabilité, selon Marie-José Soubieux : "C'est encore un lien avec l'enfant perdu et une manière de se sentir parent, mais il ne faut pas que la culpabilité empêche de vivre. Pour cela, il faut qu'elle puisse s'exprimer. C'est là que le suivi psychologique est utile. Les groupes de parole, notamment, car ils permettent aux femmes d'échanger et de relativiser. La parole d'une personne qui a vécu le même drame a toujours plus de valeur que celle du psy."

Parallèlement à ce cheminement psychique qui permet de ménager à l'enfant perdu une place dans l'esprit des parents s'opère aussi la transformation physique, remarque la psychanalyste, car souvent, "après la perte d'un bébé à la naissance, les femmes ont du mal à perdre du poids. Certaines sentent aussi le bébé bouger en elle, comme un amputé qui ressent encore la douleur dans un membre qu'il n'a plus."


Du choix de la sépulture
La stèle du deuil périnatal, au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, est un espace de mémoire collectif et symbolique où les familles peuvent se recueillir. 
La stèle du deuil périnatal, au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, est un espace de mémoire collectif et symbolique où les familles peuvent se recueillir. 
©Ville de Paris
Depuis la nuit des temps, les sociétés et les religions cherchent une place pour ces bébés morts avant que d'être nés, ou peu après, et canaliser la douleur des parents. Qu'est-ce qu'un ange sinon un enfant mort avant son baptême, dans les limbes pour l'éternité ? Pendant des siècles, la religion catholique accueillait ainsi les enfants morts-nés dans des "sanctuaires à répit" permettant de les baptiser .

L'omerta autour du deuil périnatal s'est installée au XIXe siècle : les morts-nés disparaissaient avec les déchets de l’hôpital, sans laisser de trace. Voici encore trente ans de cela, la plupart des parents ne savaient pas ce qu'il advenait du corps de leur enfant mort-né.

Aujourd'hui, à la naissance, le fœtus ou le bébé, que son cœur se soit arrêté en raison d’un acte médical ou spontanément, est considéré comme un bébé mort. Il est pris en charge selon un rituel similaire à celui qui accompagne un nouveau-né vivant : le personnel médical prépare le corps et l’habille pour le présenter aux parents qui, ensuite, décident de la façon dont ils préfèrent s'en séparer. "Les parents – qui, en général, n'ont jamais connu de deuil – doivent pouvoir s'approprier la mort de leur enfant en choisissant comment ils vont l'accompagner. Le chagrin est là, mais accompagner leur bébé à leur manière leur permet d'être un peu plus sereins", assure Marie-José Soubieux.
Quelle existence juridique pour un enfant mort-né ?

Depuis janvier 1993 : l'"acte d'enfant sans vie" permet de déclarer un enfant décédé s'il est né au terme de 4 mois et demi de grossesse ou si son poids de naissance est d’au moins 500 grammes (en-deça, c'est un avortement ou une fausse couche).
Depuis juin 2009 : il devient possible de déclarer un enfant décédé à l’état civil quels que soient son terme et son poids (mais après 15 semaines d’aménorrhée pour respecter le délai de l'IVG). Les parents peuvent organiser eux-mêmes les obsèques de leur bébé ou le confier à l’hôpital.
Depuis novembre 2021, les enfants morts in utero peuvent figurer à part entière sur le livret de famille – ils ne pouvaient auparavant être déclarés que par leur prénom.


Un accompagnement pédopsychiatrique nécessaire
Connue pour ses dispositions sur l'avortement, la loi Veil entrée en vigueur en 1975 comprend aussi un volet sur l'interruption thérapeutique de grossesse, devenue interruption médicale de grossesse (IMG). Une foule de questions nouvelles –éthiques, philosophiques et psychologiques – se posent alors aux équipes médicales. Paralèllement, à mesure que se perfectionnent et se généralisent les technologies d'imagerie prénatales, à commencer par l'échographie, l'Institut de puériculture et de périnatalogie de Paris met en place le premier service de diagnostic anténatal et de médecine foetale . "A l'époque, il n'était pas du tout dans l'air du temps d'avoir des psys dans une maternité, se souvient Marie-José Soubieux. Or le directeur de ce service un peu particulier a voulu s'entourer de psys pour venir en aide aux parents endeuillés. Et pour bien marquer la parentalité des personnes qui perdent un bébé, il a choisi des pédopsychiatres, non pas des psychiatres pour adultes."

Elles ont l'impression qu'elles viennent d'une autre planète, que personne ne comprendra jamais l'indicible qu'elles ont vécu, qu'aucun mot ne pourrait exprimer leur souffrance.

Marie-José Soubieux

Marie-José Soubieux était l'une de ces pédopsychiatres : "Au départ, je ne savais pas ce que j'allais faire face à des parents désespérés, raconte-t-elle. Alors je les ai écoutés et j'ai découvert que la plupart, contrairement à toute attente, venaient aux rendez-vous que je leur fixais après l'hôpital. Et qu'ils revenaient aussi lors des grossesses, normales, qui suivaient la naissance du bébé mort-né, comme pour maintenir un lien avec l'enfant perdu."


Parler, entre femmes 
Au début, Marie-José Soubieux voyait les mères seules, dans leur chambre, "et si le papa était là, et qu'il estimait avoir besoin de pleurer lui aussi, il restait, bien sûr". Le groupe de parole pour les mères endeuillées que Marie-José Soubieux et Isabelle Caillaud ont animé pendant quinze ans au Centre périnatal de l’hôpital Sainte-Anne, était lui aussi, au départ, conçu pour tous les parents en deuil d’un fœtus ou d’un très jeune bébé.

A la violence de la perte d'un bébé répond une grande violence contre les autres femmes enceintes et contre le monde entier. 

Marie-José Soubieux

Puis les psychanalystes comprennent qu'au-delà des premiers moments de choc, les mères éprouvent le besoin de rencontrer des femmes qui ont vécu la même chose qu'elles : "Elles ont l'impression qu'elles viennent d'une autre planète, que personne ne comprendra jamais l'indicible qu'elles ont vécu, qu'aucun mot ne pourrait exprimer leur souffrance." Les femmes savent elles-mêmes que le deuil a réveillé en elles des sentiments tellement profonds et intimes qu'elles ne les exprimeraient pas devant leur conjoint. "Ce qu'elles disent est parfois très cru, très violent, car à la violence de la perte d'un bébé répond une grande violence contre les autres femmes enceintes et contre le monde entier. Elles détestent leur corps, leur sexualité."


Réparer les vivants
Marie-José Soudieux évoque ces femmes qui ont porté seules le deuil d'un enfant mort-né pendant des décennies. Hier encore, leur tristesse ou leur évocation du bébé mort était taxée de pathologiques : "Elles n'avaient pas le choix, puisque personne n'en parlait, que la société ne reconnaissait pas l'enfant mort-né." 

Si elles ne sont pas seules à porter la mémoire du bébé défunt, les mamans peuvent investir la vie à venir sans renoncer à cette partie d'elle qui reste en deuil.

Marie-José Soubieux

Au fil de leurs rencontres avec les parents ayant perdu un bébé in utero ou à la naissance et de leurs travaux sur le deuil périnatal, Isabelle Caillaud et Marie-José Soubieux ont réuni leurs réflexions et témoignages dans un livre intitulé Deuil périnatal et groupe de parole pour les mères – après Le berceau vide, récemment réédité (Editions Erès).
 

Dans Deuil périnatal et groupe de parole pour les mères, une femme témoigne :

Et voilà que le drame arriva… 18 septembre 2016, naissance sans vie de mon fils Léo. Une vie qui s’écroule, des espoirs qui s’arrêtent, des rêves qui s’effondrent, le cœur qui saigne. La peur d’oublier cet enfant, la peur de le voir, des cauchemars à n’en plus finir sur ce à quoi il va ressembler. La sensation, encore aujourd’hui, de l’avoir tué pour se sauver soi-même. Le sentiment d’être incapable de faire un bébé en bonne santé. La peur de devenir folle au point de se faire enfermer en hôpital psychiatrique. Alors on accepte le suivi psychologique. Bizarrement on fait les choses avec une "force" dont on ne sait même pas d’où elle vient. Accoucher par voie basse jusqu’au bout, préparer la cérémonie pour les derniers adieux, faire tous les papiers nécessaires pour cet enfant, se lever chaque jour… comme un robot.

Aujourd'hui, les parents peuvent déclarer leur bébé disparu à l'état-civil ou lui faire des obsèques et l'inhumer dans le caveau familial avec un doudou ou en le laissant partir "avec ses copains" dans un reliquaire au cimetière : "Ainsi les mamans ne sont plus toutes seules à porter la mémoire du bébé défunt. Elles peuvent investir la vie à venir, les enfants à naître, sans renoncer à cette partie d'elle qui reste en deuil. Avant, seules face à un deuil souvent effacé par l'entourage, qui n'a jamais connu l'enfant mort, le deuil prenait le pas sur la vie." 


Epargner les autres enfants
<p><em>Autoportrait de l'artiste</em>, 1889. Vincent Van Gogh est né un an jour pour jour après un frère aîné mort né prénommé comme lui Vincent Willem.</p>
Autoportrait de l'artiste, 1889. Vincent Van Gogh est né un an jour pour jour après un frère aîné mort né prénommé comme lui Vincent Willem.

©musée d'Orsay
Ce deuil qui obscurcit la vie des parents peut aussi peser sur les enfants qui viennent après la naissance d'un mort-né ou sur le jumeau qui survit. "Autrefois, il y avait ce que l'on appelait les 'enfants de remplacement', rappelle Marie-José Soubieux, ceux qui venaient après un premier-né idéalisé. Toute leur vie, ces enfants pensent n'en faire jamais assez pour satisfaire leurs parents, même si certains ont réussi à sublimer ce fardeau, comme Vincent Van Gogh, mais à quel prix."

Dans leur livre, Marie-José Soubieux et Isabelle Caillaux citent un témoignage qui en dit long sur les conséquences du deuil périnatal sur les autres enfants de la fratrie : "Une mère en âge d’être grand-mère est venue au groupe thérapeutique des mères endeuillées pour évoquer sa fille décédée à la naissance quarante ans auparavant. Elle ne l’avait pas vue car l’enfant avait été emmenée immédiatement après l’accouchement et avait disparu à tout jamais. Autour d’elle, un silence glacial comme s’il n’y avait jamais eu de grossesse ni de bébé. Devant le mal-être de son fils, âgé alors de 40 ans et né quelques mois après sa sœur décédée, elle a décidé de rejoindre le groupe, percevant que son histoire maintenue secrète depuis quarante ans pouvait avoir un lien avec la souffrance de son cadet. Quelle émotion dans le groupe et chez cette maman lorsque l’une des deux thérapeutes a prononcé le prénom de la petite disparue que la maman avait nommée en se présentant à son arrivée dans le groupe..."

Faire un autre enfant... tout de suite ?
L'idéal, pense Marie-José Soubieux, est d'attendre que soit dépassé le terme prévu pour l'accouchement de l'enfant décédé avant d'entamer une autre grossesse. "Lorsque deux grossesses s'enchaînent trop rapidement, les femmes, souvent, ont l'impression d'une seule grossesse interminable et ne savent plus dans laquelle se situer," témoigne la thérapeute.

Souvent, la future maman parle plus de l'enfant qu'elle a perdu que de celui qui est à venir.

Marie-José Soubieux
Après un deuil périnatal, pourtant, une femme a souvent besoin d'être rassurée sur son pouvoir de procréation, tandis que son compagnon est convaincu que seul un autre bébé pourra lui rendre goût à la vie. Alors souvent, une deuxième grossesse s'enclanche dans les trois mois qui suivent la mort périnatale. Une nouvelle grossesse qui, selon Marie-José Soubieux, doit être suivie de plus près sur le plan médical pour désamorcer les inquiétudes.

L'attention psychologique est importante, aussi, pour restaurer la "rêverie maternelle", essentielle pour accueillir un bébé, et qui, après un deuil périnatal, peut rester mortifère : "Souvent, la future maman parle plus de l'enfant qu'elle a perdu que de celui qui est à venir. Elle a l'impression de l'avoir trahi et toutes les sensations corporelles qu'elle ressent la ramène à sa grossesse précédente. Elle veut être sûre qu'il ne tombera pas dans l'oubli, qu'il aura sa place ; elle veut rester une bonne mère pour lui." Ces évocations du bébé perdu sont normales et s'intègrent dans l'histoire de la maman, explique la psychanalyste, car "il n'y a rien de pire, pour une mère endeuillée, que de voir nier sa tristesse au moment d'une nouvelle grossesse. Petit à petit, les deux grossesses vont se scinder et le deuil faire place à la vie", assure Marie-José Soubieux.

Un bébé mort-né toutes les 16 secondes dans le monde

Près de 2 millions de bébés sont mort-nés chaque année dans le monde, soit un toutes les 16 secondes, selon les estimations de l'UNICEF, l'OMS, le Groupe de la Banque mondiale et la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations unies. En 2019, 3 mort-nés sur 4 sont nés en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud. la majorité des mortinaissances (bébé né sans signe de vie à 28 semaines de grossesse ou plus) auraient pu être évitées grâce à un suivi de qualité, des soins prénataux appropriés et une aide à l'accouchement qualifiée, selon l’ONU. 
Kadiatu Sama réconfortée par une infirmière à la maternité de l'hôpital d'Etat de Sierra Leone après avoir donné naissance à un enfant mort-né.
Kadiatu Sama réconfortée par une infirmière à la maternité de l'hôpital d'Etat de Sierra Leone après avoir donné naissance à un enfant mort-né.
©UNICEF
Un enjeu de santé publique
Chaque jour, Marie-José Soubieux constate que le tabou perdure autour de la mort périnatale. Forum et associations sont là pour les parents endeuillés. Un refuge à double tranchant, pour Marie-José Soubieux, car le risque existe de "tourner en rond, alors qu'il ne faut pas se nourrir de sa douleur."

Quant à l'entourage des parents en deuil, personnel et professionnel, il ne sait souvent pas comment réagir. Toute personne endeuillée est généralement entourée, alors qu'on a tendance à éviter un parent qui a perdu un bébé à la naissance : "La mort d'un bébé fait peur, souligne l'aléatoire de la vie et de la mort, nous renvoie à notre propre mort. Alors on évite, on veut passer à autre chose... Cette indifférence de façade est une grande souffrance pour les parents endeuillés. Un signe de présence et de sympathie, tout simple, peut être d'un grand réconfort."

Marie-José Soubieux souligne qu'"un deuil périnatal se répercute non seulement sur la mère endeuillée, mais sur le couple, les enfants, les grands-parents. C'est un véritable enjeu de santé publique." Beaucoup reste à faire dans les entreprises, pour accueillir les mères – et les pères – après leur perte : "Il faudrait former les ressources humaines, les infirmières et les médecins du travail à un accueil spécifique."

Avec le recul que lui confère un suivi de plusieurs années, Marie-José Soubieux mesure aussi les ressources psychiques de parents qui, au moment de la perte d'un enfant, sont anéantis : "De la sidération au moment de l'annonce au travail post-traumatique, en passant par l'accompagnement par les équipes médicales, ils développent un regard différent sur le monde, la vie, leurs relations, leur travail. Jamais je ne n'aurais pensé que des chemins aussi riches pouvaient se dégager de la tragédie", témoigne-t-elle.
 
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TerriennesLiliane Charrier
 Mise à jour 30.04.2022 à 10:29
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Maya et Pablo : le père et la fille en dessins au musée Picasso

3 Mai 2022, 01:01am

Publié par hugo

 Maya et Pablo : le père et la fille en dessins au musée Picasso
Maya à la poupée et au cheval par Pablo Picasso, Paris, 1938.
Maya à la poupée et au cheval par Pablo Picasso, Paris, 1938.
© Succession Picasso 2022
30 AVR 2022
 Mise à jour 30.04.2022 à 11:33 par 
TerriennesLiliane Charrier
Pablo Picasso adorait Maya, sa première fille. Aujourd'hui, c'est la petite-fille du peintre, Diana Widmaier-Picasso, qui propose une exposition inédite à Paris. Une plongée dans l'intime, qui donne à voir les liens qui unissaient la fille et le père à travers les oeuvres qu'ils leur a inspirées.
Huit ans après leur rencontre à la sortie des Galeries Lafayette, à Paris, Pablo Picasso et Marie-Thérèse Walter accueillent la naissance de leur fille Maya. Il a 45 ans, elle en a 28 de moins. Entre le 16 janvier 1938 et le 7 novembre 1939, Picasso peindra quatorze portraits de sa fille aînée, alors âgée de trois/quatre ans – la série "la plus impressionnante dédiée à un seul enfant", souligne l’historien d’art Werner Spies.

Maya à la poupée (1938), Maya à la poupée et au cheval (1938), Maya au costume de marin (1938), Maya au bateau (1938), Maya au tablier (1938)... Présentée jusque fin décembre au musée Picasso, à Paris, l'exposition Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo, propose un voyage inédit dans l'univers filial et familial de l'artiste. Un voyage en une dizaine de portraits déstructurés, tout en couleurs, de la fillette.

Visiter le site de l'exposition ► Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo, présentée jusque fin décembre à Paris au musée Picasso.


Dessins, peintures, poèmes, sculptures et photos de l'artiste et de sa fille témoignent de la "complicité" qui les unissait. Picasso entretenait et un lien très "fusionnel" avec "sa famille recomposée, atypique pour l'époque, mais pas pour lui... homme moderne et père aimant", raconte la petite-fille du peintre, Diana Widmaier-Picasso, commissaire de l'exposition avec Emilia Philippot, conservatrice et spécialiste de Picasso. "C'est la première fois que ces portraits, dispersés dans le monde entier, sont rassemblés", précise-t-elle. Lettres, objets intimes, vêtements, chaussons et reliques très particulières complètent cette exposition, révèlant une facette méconnue de Picasso : sa superstition et ses relations avec la mort et le monde de l'invisible. "Au point de conserver cheveux et ongles coupés pour les préserver de personnes malintentionnées", explique sa petite-fille.
La passion Maya
Un petit film présenté au début de l'exposition plonge d'emblée au coeur d'une vie de famille jalousement protégée par Picasso : "J'étais la concrétisation de la faute. Quand je suis née, mon père était marié et avait un fils. Dans les premières années de ma vie, peu de gens connaissent mon existence. Ce secret bien gardé en dit long sur la vie de mon père", explique d'emblée la narratrice. Cette dernière phrase fait écho à l'image de grand séducteur du peintre, qui n'hésitait pas à conquérir et à abuser de très jeunes femmes, selon l'autrice Sophie Chauveau dans Picasso, le Minotaure – un livre qui a suscité le débat tant il écorne l'image de l'homme derrière l'artiste.

Marie-Thérèse Walter Pablo Picasso et Maya, clinique du Belvédère, Boulogne-Billancourt, 6 septembre 1935.
Marie-Thérèse Walter Pablo Picasso et Maya, clinique du Belvédère, Boulogne-Billancourt, 6 septembre 1935.
© Archives Maya Ruiz-Picasso
Pour cette première fille, née le 5 septembre 1935 dans le plus grand secret, le peintre se découvre une passion qui finira par éclater au grand jour : ce fut un "bouleversement", une "résurrection", explique sa petite-fille, Diana Widmaier-Picasso. La naissance est difficile, pourtant, puisque Maya, dans un premier temps, ne donne aucun signe de vie lors de l'accouchement – pratiqué sous anesthésie générale de la mère. Pablo Picasso, lui aussi, était passé pour mort-né à sa naissance...

Maya est le surnom de Maria (de la Concepcion), prénom donné par Picasso à sa fille en souvenir de sa soeur décédée lorsqu'il avait 14 ans. Dans la bouche de la fillette qui a du mal à le prononcer, Maria devient Maya et le diminutif restera : "Pourtant, j’ai mis près de soixante ans avant d’avoir le droit de m’appeler Maya aux yeux de la législation française. Ainsi je suis née deux fois...", confiera-t-elle plus tard.

Eloignés, mais toujours proches
La cellule familiale éclate lorsque Picasso rencontre Dora Maar, avec laquelle les relations sont houleuses. Et puis à la fin des années 1940, Picasso et sa fille aînée s'éloignent par la distance, lorsque l’artiste s'installe dans le sud de la France auprès de Françoise Gilot, avec laquelle il aura bientôt deux nouveaux enfants, Claude et Paloma. 

Pablo Picasso, Maya et la sculpture <em>Tête de femme </em>(Dora Maar) sur le tournage du <em>Mystère Picasso</em> de Clouzot, à Nice en 1955.
Pablo Picasso, Maya et la sculpture Tête de femme (Dora Maar) sur le tournage du Mystère Picasso de Clouzot, à Nice en 1955.
©Michel Cot
Maya reste néanmoins très présente au sein de cette famille recomposée à qui elle rend visite régulièrement – vacances dans le sud, corridas, baignades... "On s’est aimées dès qu’on s’est vues, avec Françoise. On se prêtait nos vêtements, on s’entendait très bien toutes les deux ! Elle m’écoutait et me comprenait", confiait Maya à sa fille. Avec les enfants de Françoise, l'aînée se comporte d'emblée en grande soeur : "J’avais 15 ans et je voulais les protéger. Je ne voulais pas qu’il leur arrive quoi que ce soit. Je les voyais très souvent, j’allais en vacances et je jouais avec eux."

L'exposition du musée Picasso montre comment Maya, "la petite sardine" de son père, se révèle, à 20 ans, une assistante hors pair sur le film intitulé Le Mystère Picasso qu'Henri-Georges Clouzot réalise aux studios de la Victorine à Nice en 1955 pour tenter de capter le mystère de la création. Il remportera le prix du jury au festival de Cannes un an plus tard. "Tel père, telle fille. L'amour de l'art, sans doute, est héréditaire", disait le cinéaste.

Complice et confidente
Maya est longtemps restée "la complice et la confidente privilégiée de son père, seule autorisée à entrer dans son atelier" à toute heure du jour et de la nuit, se souvient Diana Widmaier-Picasso. "Il peignait souvent de 7 heures du soir à 7 heures du matin, et j’étais la seule à pouvoir assister à ces séances. J’avais tous les droits, contrairement à ma mère", racontait Maya à sa fille. Elle se souvient que, pendant la guerre, "mon père m’emmenait souvent danser sur le port, au Café de Royan. Il y avait un orchestre avec trois musiciens et je dansais dans ses bras ou sur ses pieds. On mangeait du pain avec du beurre et du chocolat, denrée rare à l'époque."

<em>Maternité, </em>Pablo Picasso,<em> </em>Paris, 22 janvier 1938.
Maternité, Pablo Picasso, Paris, 22 janvier 1938.
© Succession Picasso 2022
Marie-Thérèse Walter, la mère et la muse
La petite fille du peintre évoque avec pudeur la "représentation cryptique" de sa grand-mère dans plusieurs tableaux, puisqu'il est encore marié à Olga Khokhlova lorsqu’il la rencontre. "C'est presque le symbole d’une union mystique", confie-t-elle. L'exposition du musée Picasso convoque des moments clés de la création et les "codes" associés à la présence de cette "muse blonde au profil grec" aux "formes généreuses souvent associée aux thèmes de la lune et du soleil" que Picasso, dans les premiers temps, évoquait sous forme d'initiales.

<em>Guitare à la main blanche</em> et <em>Guitare</em>, Pablo Picasso, Paris, 1927.
Guitare à la main blanche et Guitare, Pablo Picasso, Paris, 1927.
Aux yeux de Maya, ce qui transpire des représentations de sa mère par son père, c'est la justesse et la sensualité : "Ma mère avait des courbes voluptueuses et des seins très ronds, mais elle était aussi très passionnée et très athlétique. Lorsqu’il l’a rencontrée, je crois que mon père a en quelque sorte trouvé son moule, à l’image de ces sculptures dans lesquelles les sexes féminin et masculin sont imbriqués. C’est ce qui l’a amené à la représenter si souvent, notamment en sculpture."

La paternité par le dessin 
<em>Maya au bateau</em>, Pablo Picasso, 29 octobre 1938.
Maya au bateau, Pablo Picasso, 29 octobre 1938.
© Collection particulière
Pablo Picasso, cet homme qui est aussi décrit par Sophie Chauveau, autrice de Picasso, le Minotaure, comme un homme "violent", "jaloux", "pervers", "destructeur" et "grand séducteur", est toujours resté très attentif à ses quatre enfants – Paulo, son fils aîné, né de son union avec Olga Khokhlova ; Maya ; Claude et Paloma, nés de son union avec Françoise Gilot. Il n'a eu de cesse de les observer, de les étudier, de les peindre. A commencer par Maya : "Je me souviens avoir posé pour lui à partir de 7 ans, et jusqu’à mes 18 ans. Lorsque à table, tout d’un coup, il souhaitait immortaliser une expression ou une attitude, il me disait : 'Ne bouge pas', et se précipitait pour chercher du papier, des crayons, une planche ou un carnet. Les minutes qui s’écoulaient me semblaient une éternité. Je voyais ensuite ces dessins de moi avec une serviette autour du cou partir dans des expositions… et j’avais honte..."

L'exposition présente aussi une série de dessins réalisés par le peintre pour et avec Maya, âgée de quatre ans, à Royan, pendant la guerre en 1939. On découvre des carnets de coloriage sur lesquels le père ajoutait des personnages, des dessins de nature morte notés par la fillette"10 sur 20", de petites silhouettes d'animaux et un théâtre de marionnettes découpés aux ciseaux dans du papier, ainsi que des poupées en bois.

Pablo Picasso et Maya Ruiz-Picasso Pommes, non daté.
Pablo Picasso et Maya Ruiz-Picasso Pommes, non daté.
© Succession Picasso 2022
"On passait beaucoup de temps ensemble à dessiner, surtout pendant la guerre. Il faisait des modèles dans mes cahiers. Il m’apprenait à dessiner une sauterelle, un poussin, ou encore un épervier. Il y avait aussi des personnages, des clowns, des trapézistes, des acrobates, des danseuses. On dessinait dans la cuisine, à l’encre violette, avec une plume Sergent-Major. Je ne lui demandais jamais rien, il dessinait ce qu’il voulait." Pendant la guerre, la fillette se souvient : "Je n’étais pas triste de ne pas avoir de fruits, car mon père m’en dessinait."

Picasso a beaucoup transmis à sa fille par le dessin, racontait-elle : "L’amour de la forme, de la ligne pure. Je pense notamment aux croquis d’animaux dont il recouvrait mes carnets, les pattes de pigeons que son père don José lui avait appris à faire. Il insistait sur le fait que je sache tracer un cercle parfait à main levée." De s'exprimer sur le papier, pourtant, il la laisse toujours libre.

Mais Maya veut vivre sa vie, au-delà de sa relation avec son père, qui ne comprend pas son besoin de liberté.  Peut-être pour échapper à "l'emprise irrésistible et dévastatrice du génie sur ceux qui l'aimaient", comme l'écrit Sophie Chauveau, autrice de Picasso, le Minotaure. Le mariage de Maya, en 1960, marque leur rupture définitive. Ils ne se reverront plus. A la mort du père, en 1973, il n'avait pas vu sa "petite sardine" depuis vingt ans. Maya, elle, va consacrer le reste de sa vie à protéger l'oeuvre du peintre découverte lors de sa succession : "Peut-être un moyen de poursuivre notre conversation au-delà de la mort, disait-elle. Vivre avec son oeuvre m'a permis de rester avec lui dans le monde surnaturel qu'il nous a légué."

A lire aussi dans Terriennes :

► Dora Maar, au-delà de la muse de Picasso, une artiste accomplie
► De Rouen au Boisgeloup, une saison Picasso
► "L'art du féminisme" : 180 ans de féminisme à travers les arts
► "Brûlant était le regard de Picasso", ou le fabuleux destin d'une muse métisse
► Filles de... ou la gloire de mon père

TerriennesLiliane Charrier
 Mise à jour 30.04.2022 à 11:33
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Transports routiers : des femmes pour sauver le manque de chauffeurs

3 Mai 2022, 00:58am

Publié par hugo

 Transports routiers : des femmes pour sauver le manque de chauffeurs
Marine Werck, 24 ans, l'une des élèves de la promotion 2022 d'"Agir au féminin" dans le nord de la France, impatiente de réaliser son rêve : prendre les commandes d'un de ces colosses de la route . 
Marine Werck, 24 ans, l'une des élèves de la promotion 2022 d'"Agir au féminin" dans le nord de la France, impatiente de réaliser son rêve : prendre les commandes d'un de ces colosses de la route . 
©Louise Pluyaud
23 AVR 2022
 Mise à jour 24.04.2022 à 15:11 par 
TerriennesLouise Pluyaud
En France, le secteur du transport routier ne compte que 5% de conductrices. Pour féminiser la profession et pallier une pénurie de main d’oeuvre, une agence de recrutement en partenariat avec Pôle Emploi et différents organismes de formation a lancé fin 2020 « Agir au féminin ». Une formation 100% féminine pour l'obtention du permis poids-lourd. Reportage dans le nord-est de la France.
Sur le parking du centre de formation Promotrans, l’instructeur Vincent Gourdon explique à ses élèves comment bâcher avec d’immenses rideaux coulissants en PVC le porteur d’un camion. En face de lui, le regard fixé sur ce poids lourds de 19 tonnes, long de 12 mètres et haut de 4,30 mètres, douze femmes. Toutes candidates pour obtenir leur titre professionnel conducteur Poids Lourd et devenir les futures conductrices de l’un de ces Goliath de la route.

J’ai immédiatement été à l’aise. Je me suis même sentie en sécurité à bord de ce gros véhicule.

Marine Werck, 24 ans
« Notre première journée de formation, en décembre 2021, les formateurs nous ont mises directement au volant d’un camion pour observer notre réaction, se souvient enthousiaste Marine Werck, 24 ans. J’ai immédiatement été à l’aise. Je me suis même sentie en sécurité à bord de ce gros véhicule. » Prendre de la hauteur et conduire, c’est ce que cette jeune femme blonde, aux ongles vernis aussi roses que son rouge-à-lèvres, apprécie le plus. « En tant que femme, rien ne m’a freiné pour me former au métier de chauffeur routier ! »

Trois femmes élèves de la promotion 2022 d'"Agir au féminin", toutes générations confondues, en pleine séance de formation. 
Trois femmes élèves de la promotion 2022 d'"Agir au féminin", toutes générations confondues, en pleine séance de formation. 
©LP
« Un rêve d’enfant »
Si leurs profils sont différents, les élèves de la première promotion 100% féminine, formée par l’agence R.A.S Intérim de Reims et Château Thierry, « partagent la même motivation », observe Vincent Gourdon.

Pour Sandrine Berger, 49 ans, conduire un camion était « un rêve d’enfant ». Seulement, « je n’avais jamais osé me lancer », confie d’une voix timide cette ancienne agent polyvalente en milieu scolaire. Des neveux, cousins et amis, professionnels du transport, la convainquent de se reconvertir. Pour Mélanie Moreno aussi, cette formation est une reconversion : « A 46 ans, je me suis demandé si j’étais encore capable d’appendre et de me remettre à niveau. D’autant qu’il s’agit du premier diplôme que je passe. C’est ce challenge qui me plaît ! » La période de Covid a été un déclic pour cette risque-tout aux bras tatoués : « Je voulais faire un métier qui m’intéresse vraiment. Chez Pôle Emploi, je leur ai fait part de mon grand intérêt pour les camions. Ma conseillère m’a donc mise en contact avec l’agence R.A.S Intérim de Reims qui lançait sa formation Agir au féminin. »

Notre credo n’est pas d’être en mode Girl Power

Amel Touag, responsable développement formation R.A.S Intérim
La démarche « Agir au féminin » a vu le jour en septembre 2020, à l’initiative de l’agence R.A.S Intérim de Toulouse avec un déploiement dans plusieurs villes de France : à Nantes, Lyon, Reims ou encore à Rennes. L’objectif : former plus de femmes aux métiers de la conduite et favoriser leur évolution de carrière dans le secteur du transport routier, encore majoritairement masculin.

Selon un rapport 2020 de l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique (OPTL), sur les 210 000 conducteurs routiers que compte le transport, seulement 5% sont des conductrices. « Notre credo n’est pas d’être en mode Girl Power mais d’encourager la mixité professionnelle. Un réel facteur de bien-être au travail pour tous les collaborateurs », affirme Amel Touag, responsable développement formation R.A.S Intérim.

Doit-on y voir une discrimination positive ?
Ce programme réservé aux femmes - pris en charge par R.A.S Intérim ou ses partenaires - est plutôt « un coup de projecteur sur le fait qu’elles ont parfaitement leur place au volant d’un poids lourd », soutient Amel Touag. « Cela n’a jamais dérangé personne que la majorité des groupes à former ne soient composés que d’hommes, avec parfois une ou deux femmes. » D’autant que les promotions 100% féminines présentent des avantages : « Dans un groupe mixte, les candidates se font parfois chahuter. Elles doivent aussi prouver leur légitimité en plus de leurs capacités. Ce qui est fatiguant. Agir au féminin leur permet d’éliminer un peu de cette charge mentale et de se motiver entre elles. Avec de belles réussites à la clé ! », sourit cette diplômée en management. Sur les 152 femmes déjà formées dans le cadre de la démarche, 99% ont obtenu leur diplôme de conductrices.

Vincent Bourgon, formateur, enseigne les consignes de sécurité spécifiques au maniement des poids-lourd aux élèves de la promotion.  
Vincent Bourgon, formateur, enseigne les consignes de sécurité spécifiques au maniement des poids-lourd aux élèves de la promotion.  
©LP
Faire face à la pénurie
« Nos anciennes candidates sont toutes en poste chez un transporteur », se félicite Vincent Bourgon. Quant à ses nouvelles élèves, selon leur formateur, « elles n’auront aucun mal non plus à se faire embaucher ».

Selon une étude du cabinet britannique Transport Intelligence (TI) publiée en 2021, la France recherche actuellement 50 000 chauffeurs routiers. Plus de 400 000 manqueraient à l’appel dans toute l’Europe. « Les raisons sont multiples », soulignait à l’AFP Violeta Keckarovska qui a publié l’étude TI. « La population des conducteurs vieillit, les jeunes ne sont pas attirés par le métier, les conditions de travail ne sont pas bonnes, les salaires sont bas ».

99% des 152 premières candidates ont obtenu leur diplôme de formation à la conduite Poids-lourd. 
99% des 152 premières candidates ont obtenu leur diplôme de formation à la conduite Poids-lourd. 
©LP
Pas de quoi freiner Héloïse Lanne, 22 ans, bien décidée à passer son permis Super Lourd et sauvegarder l’entreprise de transports de son grand-père.  « Je suis la seule de ma famille à avoir embrassé la passion des camions. Ce qui l’a d’abord surpris puis ravi », témoigne sa petite-fille. Les véhicules récents sont presque tous automatisés et bénéficient de nouvelles technologies qui facilitent leur utilisation. Mais ce qu’Héloïse préfère, « c’est la mécanique de l’engin ». Son plus grand rêve : parcourir les routes de l’extrême en Alaska et au Canada à bord d’un gigantesque camion à boîte manuelle.

J’aimerais découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures comme les conductrices routières de l’émission télé 'Les Reines de la route'.

Héloïse Lanne, 22 ans
« Beaucoup pensent que les femmes ne veulent pas partir à l’international ou à la semaine c’est-à-dire rentrer seulement le weekend », explique Jessica Freinet, 39 ans. Cette ancienne conductrice de bus l’envisage pourtant lorsque ses trois enfants seront plus grands. « J’aimerais découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures comme les conductrices routières de l’émission télé Les Reines de la route* », affirme cette candidate au permis Poids Lourd qui ne craint pas de dormir dans son camion la nuit sur un parking. « Il faudra penser à mettre des sangles sur les portes pour plus de sécurité. Des habitudes que les hommes ne prendront peut-être pas. » De même, lorsque leur formation commence le matin, dès 6 heures, « celles qui sont mamans envoient un sms pour vérifier qu’à la maison tout le monde est bien réveillé. » L’organisation dans le rétroviseur, une détermination motrice à l’horizon.


*Les Reines de la route suit neuf femmes, passionnées par leur métier de chauffeur poids-lourds. R.A.S Intérim est le partenaire officiel de cette émission télé diffusée depuis 2021 sur 6ter.

A lire aussi dans Terriennes : 

►Titres et métiers au féminin : l'Académie française valide
►#6novembre15h35 contre les inégalités salariales : métiers d'hommes, les stéréotypes ont la vie dure
►Féminisation des métiers : y a-t-il une pilote dans l'avion ?
►Contrairement aux anges, malheureusement les métiers gardent un sexe bien marqué
►Une campagne à l'assaut de ces nombreux métiers peu mixtes
►Etre femme ingénieure au 21ème siècle : blocages, clichés et auto-censure
►Bleu pour les filles, rose pour les garçons. En finir avec les clichés, dès l'école, grâce au concours du CLEMI
TerriennesLouise Pluyaud
 Mise à jour 24.04.2022 à 15:11
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Stagiaires étrangères au Japon : pas le droit d'être enceintes

3 Mai 2022, 00:55am

Publié par hugo

 Stagiaires étrangères au Japon : pas le droit d'être enceintes
<p>Tokyo, le 15 april, 2022. </p>
Tokyo, le 15 april, 2022. 

©AP Photo/Hiro Komae
29 AVR 2022
 Mise à jour 29.04.2022 à 09:28 par 
Terriennes
 
avec AFP
Au Japon, de nombreux "stagiaires" de la zone Asie-Pacifique viennent acquérir un savoir-faire en échange de leur main-d'oeuvre. Dans ce pays à la culture d'entreprise rigide, grossesse et maternité sont déjà mal vues dans le milieu du travail. Et quand c'est une jeune stagiaire étrangère qui est enceinte, harcèlement et discrimination pouvant aller jusqu'à la perte de l'emploi sont monnaie courante. Témoignages.
Quand Vanessa, "stagiaire technique" philippine au Japon, a dit à ses employeurs qu'elle était enceinte, ils lui ont d'abord suggéré d'avorter. Puis ils l'ont poussée à démissionner, témoigne-t-elle – une situation loin d'être inhabituelle pour les participants de ce programme controversé qui, fin 2021, comptait environ 275 000 travailleurs originaires de pays incluant la Chine et le Vietnam.

Ce dispositif japonais, dit de "stages techniques", vise à apporter aux participants étrangers de l'expérience dans un domaine qui leur sera utile de retour dans leur pays. Or pour ses détracteurs, il est surtout une source de main-d'œuvre bon marché pour des entreprises au Japon, où la population est vieillissante et les migrants peu nombreux. Ce programme a été émaillé de nombreuses polémiques, avec des accusations de discriminations et de violences. Certains stagiaires ont même été amenés à travailler sur la décontamination de la centrale nucléaire de Fukushima, ravagée par un tsunami en 2011. 

Pas de stagiaire enceinte ? 
Les femmes se retrouvent face à une pression supplémentaire car "l'idée qu'elles tombent enceintes pendant leur séjour au Japon est souvent considérée comme hors de question", explique Masako Tanaka, professeure à l'université Sophia de Tokyo, spécialisée dans les droits des migrantes. Le harcèlement psychologique lié à la maternité, qui demeure un problème aussi pour les Japonaises, touche plus durement les stagiaires techniques étrangères, plus vulnérables, bien qu'elles soient en principe couvertes par les lois interdisant le harcèlement ou la discrimination fondée sur la grossesse. 

"Avortement : le choix d'une mère"
Vanessa, 25 ans, qui a demandé à être identifiée par son seul prénom, travaillait dans un établissement de soins à Fukuoka (sud-ouest) quand elle a appris qu'elle était enceinte. Elle était au Japon depuis plus d'un an et espérait poursuivre son stage après l'accouchement. Depuis les Philippines, elle raconte qu'on l'a poussée à avorter, alors que l'interruption de grossesse est un tabou et un crime dans son pays profondément catholique. "Je me suis dit : 'comment osent-ils ?' L'avortement est le choix d'une mère". 
Finalement, ses employeurs l'ont obligée à démissionner, affirmant que sa situation "allait diminuer la 'valeur' des stagiaires philippines", dit Vanessa.

L'ampleur du problème est difficile à évaluer. Selon le ministère japonais de la Santé, 637 stagiaires techniques ont démissionné en raison d'une grossesse ou d'un accouchement entre 2017 et 2020, dont 47 ont déclaré vouloir continuer le programme. Mais selon des défenseurs des migrantes, il s'agit de la "partie émergée de l'iceberg". En 2019, l'agence d'immigration du Japon a rappelé à l'ordre les employeurs. "Nous comprenons qu'il est possible que les stagiaires techniques tombent enceintes et accouchent, et elles ne devraient pas être défavorisées" pour cette raison, déclare un responsable de l'agence. 
 

Pour certains employeurs, il est plus facile de les renvoyer chez elles et de les faire remplacer par de nouveaux stagiaires...

Un responsable de l'agence d'immigration du Japon

Mais Hiroki Ishiguro, avocat ayant représenté des stagiaires techniques, affirme à l'AFP que "pour certains employeurs, il est plus facile de les renvoyer chez elles et de les faire remplacer par de nouveaux stagiaires, plutôt que d'engager des frais supplémentaires" liés à la grossesse.

Des solutions extrêmes
La pression financière et l'endettement lié aux frais de recrutement pèsent également sur des stagiaires comme Le Thi Thuy Linh, travailleuse vietnamienne dans une ferme de Kumamoto, dans le sud-ouest du Japon, qui a découvert qu'elle était enceinte en juillet 2020. Elle craignait que sa famille au Vietnam ne soit "détruite financièrement" si elle était expulsée, explique Hiroki Ishiguro. Elle a caché sa grossesse à son employeur et a voulu avorter, mais les interruptions médicales de grossesse coûtent généralement plus de 100 000 yens (740 euros) et certaines stagiaires craignent que les cliniques ne parlent aux employeurs.

Prendre une pilule abortive est un acte très risqué qui pourrait les voir poursuivies pour foeticide

Masako Tanaka, professeure à l'université Sophia de Tokyo

Des femmes se procurent alors des pilules abortives clandestinement, un "acte très risqué qui pourrait les voir poursuivies pour foeticide", souligne Masako Tanaka. 
Peu après avoir découvert qu'elle était enceinte, la stagiaire vietnamienne a pris des pilules abortives, alors que son employeur, suspectant une grossesse, l'avait avertie de "difficultés" à venir, dit Hiroki Ishiguro. En novembre, elle a donné naissance prématurément, seule et chez elle, à des jumeaux mort-nés. Epuisée, elle les a enveloppés dans une serviette et les a placés dans une boîte en carton dans sa chambre en glissant ce mot : "Je suis désolée pour vous deux". 

Le lendemain, elle a demandé de l'aide à un médecin qui l'a signalée aux autorités. En janvier, elle a été condamnée à trois mois de prison avec sursis pour avoir "abandonné" les corps des bébés. Elle a fait appel. 

L'histoire de Vanessa s'est terminée différemment : elle a donné naissance à son fils aux Philippines, mais espère toujours retourner au Japon. "Je veux prouver qu'il est possible pour une stagiaire enceinte d'accoucher dans son pays et de retourner au Japon pour terminer son contrat".

A lire Terriennes :

► Au Japon, des femmes victimes de stérilisation forcée témoignent
► Japon : campagne pour mieux accueillir les femmes au travail
► L’avortement, un droit qui fait consensus au Japon

Terriennes
 
avec AFP
 Mise à jour 29.04.2022 à 09:28
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https://information.tv5monde.com/terriennes/stagiaires-etrangeres-au-japon-pas-le-droit-d-etre-enceintes-452566

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MATHILDE ⎟L'hymne des femmes

3 Mai 2022, 00:48am

Publié par hugo

 Hymne des femmes (L')
Nous qui sommes sans passé, les femmes
Nous qui n'avons pas d'histoire
Depuis la nuit des temps, les femmes
Nous sommes le continent noir.

Refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout !

Asservies, humiliées, les femmes
Achetées, vendues, violées
Dans toutes les maisons, les femmes
Hors du monde reléguées.

Seules dans notre malheur, les femmes
L'une de l'autre ignorée
Ils nous ont divisées, les femmes
Et de nos soeurs séparées.

Le temps de la colère, les femmes
Notre temps, est arrivé
Connaissons notre force, les femmes
Découvrons-nous des milliers !

Reconnaissons-nous, les femmes
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble, on nous opprime, les femmes
Ensemble, Révoltons-nous !

Dernier refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et jouissons sans entraves
Debout, debout, debout !
http://www.alternatifs.org/76/chorale/hymne.php

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Chilla - Si j'étais un homme (Clip Officiel)

3 Mai 2022, 00:39am

Publié par hugo

 PAROLES DE LA CHANSON SI J'ÉTAIT UN HOMME PAR CHILLA
Paroles de CHILLA, Cleo DIDIER
Musique de COOLAX, CHILLA, Cleo DIDIER
© BOMAYE MUSIK PUBLISHING LTD, NEMESIS MUSEK, SUTHER KANE FILMS, LA CHAMBRE D AMANDINE SPRL - 2018

Chanson manquante pour "Chilla" ? Proposer les paroles
Proposer une correction des paroles de "Si j'était un homme "
Paroles de la chanson Si j'était un homme par Chilla
J'te parlerai comme jamais tu n'parles à ta mère
Tu m'seras redevable si je te paie un verre
J't'harcèles avec dix potes juste pour avoir ton numéro
Il faudra que tu sois gentille si je t'emmène au restau'
Si tu me dis "non" j'te ferais changer d'avis
J'te foutrais la misère j'te pourrirai la vie
J'ferais selon mon orgueil, selon mes envies
J'te dirais qu't'es la seule, je te ferai sentir unique
J'regarderai le foot, toi tu feras la vaisselle
Je t'enverrai bien t'faire foutre quand tu me feras une scène
Si j't'achètes une chaîne, deviendras-tu ma chienne ?
Je te serai infidèle mais tu reviendras quand même


Si j'étais un homme, si on inversai les rôles
Je soulèverai ta robe, garderais-tu le contrôle ?
Si j'étais un homme, si on échangeai de peau
Je t’appellerai "salope", me tournerais-tu le dos ?
Si j'étais un homme, ah ah ouh
Si j'étais un homme, ah ah ouh
Si j'étais un homme, ah ah ouh
Si j'étais un homme, ah ah ouh


Si j'étais un homme, j'pisserai contre les murs
Je draguerais les daronnes, les ados, les nonnes et les putes
Permis d'menvoyer en l'air, valable sur la Terre entière
Pas le même jugement, le même contrat, le même salaire
Je serai ton indépendance, ton investissement à long terme
On s'est dit "Pour la vie", j'ai signé l'crédit pour la Benz
C'est dans la nature, le mâle est dominant
Si j'étais un homme, j'ferai pas de sentiments
J'ferai des promesses que je n'saurai tenir
Te couvrirai de coups juste pour te retenir
Si tu veux me plaire il te faudra souffrir
Hey, tristes aléas du désir


Si j'étais un homme, si on inversai les rôles
Je soulèverai ta robe, garderais-tu le contrôle ?
Si j'étais un homme, si on échangeai de peau
Je t’appellerai "salope", me tournerais-tu le dos ?
Si j'étais un homme, ah ah ouh
Si j'étais un homme, ah ah ouh
Si j'étais un homme, ah ah ouh
Si j'étais un homme, ah ah ouh


Aveuglée, j'ai oublié celui qui prend soin de sa mère
Je retiens celui qui se conduit comme un gentleman
Il y a des hommes de valeur, de cœur, des hommes fiers
L'ami, le bon mari, le frère et le père
Celui qui prend soin de sa mère
Qui se conduit en gentleman
Des hommes de valeur, des hommes fiers
L'ami, le bon mari, le frère et le père


Si j'étais un homme
Si j'étais un homme
Mais je ne le suis pas
https://www.paroles.net/chilla/paroles-si-j-etait-un-homme

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Chilla - #Balancetonporc (Clip Officiel)

3 Mai 2022, 00:36am

Publié par hugo

  PAROLES DE LA CHANSON #BALANCETONPORC PAR CHILLA
Paroles de Mareva RANARIVELO
Musique de Mareva RANARIVELO, Mohamed ZEGHOUDI
© SUTHER KANE FILMS, STUDIO INM PUBLISHING - 2018

Chanson manquante pour "Chilla" ? Proposer les paroles
Proposer une correction des paroles de "#Balancetonporc"
Paroles de la chanson #Balancetonporc par Chilla
Bah ouais, c'est encore Chilla
Ils ne voient pas mon art
J'résume ma musique à mon sexe
Y'a trop de machos, des sans-couilles, des porcs, des prétextes
Chaque attaque sexiste, commentaire misogyne, me rendent plus forte
Ma sœur, lève-toi et n'reste pas témoin docile devant la porte

J'déverse mon amertume
Combien de larmes ? Ma rage écume
Combien de fois ? Combien de femmes ? Combien ont succombé aux frappes du mal et son culte ? Ouais
Toi innocente et pure, loin de leurs rêves obscurs
T'as du talent, c'est sûr
Donc ferme-là et suce
T'aimerais juste une promotion ? Suce
Avoir un rôle dans un film ? Suce
Dans la misère, dans le luxe, suce
Pute, arrête de jouer la victime, suce

Y'a trop d'faux culs qui ont capitulé à la Tarantino
Les michtos baisent pour du Valentino, tu t'doutes bien qu'c'est pas l'amour qui garantit l'eau (fraîche)
Nouvelle start-up pour payer tes études, appelle l'homme mûr
Pour régler tes factures, caresse l'homme mûr
Tu seras pas comme sa fille mais son plan-cul sugar daddy papy occultes
J'les entends déjà dire "elles sont pénibles" mais de jour en jour, les langues se délient
Change ta gestuelle, chantage sexuel, au boulot t'as intérêt d’être manuelle
J'ai parfois chanté du R. Kelly, j'ai vite déchanté d'un air débile
À treize ans, je jouais Le Pianiste, la pauvre Samantha, elle rencontrait Polanski

J'ai grandi avec du Noir Désir, puis tout est parti à la dérive
De nulle part l'aigle noir surgit sur la vie, dans les foyers, dans les caves en collectif
Et j'les regarde en rire, té-ma les lyrics, y'a trop de litiges, y'a plus de limites, han
Te déshabilles pas, il te violera, pour lui t'es comme une timp en vitrine

Balance ton porc
Ouais, ma reuss, balance ton porc
Balance ouais, balance ton porc, ouais
Ma reuss, balance ton porc
Balance ton porc
Ouais, ma reuss, balance ton porc
Balance ouais, balance ton porc, ouais
Ma reuss, balance ton porc

Non, pas d'chasse aux sorcières, élève ta voix si t'as l'choix, c'est très grave c'qu'il s'passe
Derrière un mort, un cortège, tous les assassinats, les stigmates, les jugements, mitraillent
Nier les tabous, en effacer les traces
Le gourou se cagoule et n'a pas de race
On te tabasse quand tu laboures, on prend ton âme
On te sabote, même l'amour t'as brisé en quatre
"J'suis pas féministe, le vrai terme c'est humaniste"
Pas d'hiérarchies dans la souffrance, c'est pour chacune de tes peines que j'culpabilise
J'ai pas l'temps pour les machistes, j'pense à toutes celles qui n'ont pu rien dire
À Hollywood, le silence est d'argent, ta réputation dépend de ton garant

Y'a de moins en moins d’amour, de plus en plus de rejets
Quand le diable vient faire la cour, malheur au jardin des secrets
Si seulement l'harcèlement n'était qu'une légende, si seulement l'harceleur n'était qu'une erreur
On croit à la folie, tombés dans la démence, paranos dans la rue dans tous les secteurs
La vie aussi rose que l'peignoir de Strauss-Kahn
Ma fille, t'es en sécurité partout
Aucun relou, tu ne crains rien, je le jure sur la queue d'Harvey Weinstein

Balance ton porc
Ouais, ma reuss, balance ton porc
Balance ouais, balance ton porc, ouais
Ma reuss, balance ton porc

Balance ton porc
Ouais, ma reuss, balance ton porc
Balance ouais, balance ton porc, ouais
Ma reuss, balance ton porc

Quand ta routine est une symphonie de coups qui résonnent comme de l’esclavage moderne
La justice fait semblant d’être à l’écoute avec l'audition de Beethoven
L'État continue d'ignorer, laisse une fois de plus nos racines en rade
Les homosexuels déportés pendant qu'la Libye ré-amarre l'Amistad
Gros t'es pénible, range ton pénis
Pour un penny, toi tu t'exhibes
Leggings sexy, des films sexistes, les gosses t'excitent, Kevin Spacey
J'répète : Kevin Spacey (j'répète : Kevin Spacey)

Ouais, Kevin Spacey (j'répète : Kevin Spacey)

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