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feministes

Christine Delphy (1/5) Se dire féministe

19 Janvier 2019, 04:06am

Publié par hugo

 Christine Delphy (1/5)
Se dire féministe
14/01/2019
Podcast  Exporter
Théoricienne et militante féministe historique, Christine Delphy a œuvré à la création du MLF, à l'introduction des concepts de genre, de patriarcat, de travail domestique, et ne cesse de rappeler l'importance des luttes et de la pensée féministe pour parvenir à un changement radical de société.
Christine Delphy• Crédits : Thomas Samson - AFP
Très tôt, Christine Delphy perçoit les inégalités dans la répartition du travail domestique entre son père et sa mère. Elle ne comprend pas non plus pourquoi les femmes « cirent les chaussures de leurs maris ». Rebelle, elle osera le dénoncer, mais commencera longtemps ses phrases par : 
Je ne suis pas féministe mais...
En 1962, elle part étudier trois ans aux États-Unis. Elle y découvre le racisme et participe à la lutte pour les droits civils. C'est aussi là-bas qu'elle sera victime de harcèlement sexuel de la part de son supérieur. Ce qui forgera chez elle l'envie profonde de créer, à son retour en France, un mouvement de femmes. 
Mais à cette époque-là, je n'osais pas le dire. On m'aurait pris pour une folle.
Pour prolonger...
Bio et bibliographie de Christine Delphy sur le site Je ne suis pas féministe, mais…, un site autour du documentaire réalisé par Sylvie Tissot sur Christine Delphy.
Blog de Christine Delphy
Site de la revue Nouvelles Questions Féministes fondée en 1981 par Simone de Beauvoir, Christine Delphy, Claude Hennequin et Emmanuèle de Lesseps.
De nombreux articles de Christine Delphy sont en ligne sur le site archives-ouvertes.fr.
Intervenants
Christine Delphy
chercheuse au CNRS

https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/christine-delphy-15-se-dire-feministe

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Je veux un bébé : quel est le bon moment pour tomber enceinte ?,femmes,grossese,bebe

18 Janvier 2019, 03:46am

Publié par hugo

Je veux un bébé : quel est le bon moment pour tomber enceinte ?
par the editorial team
le 16 janvier 2019
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Vous souhaitez démarrer une grossesse et les questions fusent dans votre tête. Ce qui vous manque, ce sont les réponses précises à des questions concrètes comme : quand arrêter la pilule ? Quand peut-on tomber enceinte ? Comment savoir si vous êtes en train d'ovuler ? Quand s'inquiéter si ça ne marche pas ? Pour vous aider, nous répondons directement à vos interrogations.
A quel moment du cycle peut-on tomber enceinte ?
On n'est pas fertile tout le temps ! Notre capacité à tomber enceinte ne se produit qu'une fois durant notre cycle menstruel, de 3 à 5 jours avant et 1 jour après l'ovulation.
Mais comment sait-on qu'on ovule ?
L'ovulation se déroule 14 jours avant les règles suivantes, soit autour du 14° jour pour un cycle de 28 jours, vers le 21e jour pour un de 35 jours. Certaines femmes ressentent des congestions dans le bas-ventre ou ont une émission de glaire abondante… Mais elles constituent une minorité, car en général, on ne le sait pas intuitivement. Pour vous aider à déterminer le moment le plus favorable pour tomber enceinte, il existe plusieurs méthodes :
- Le calcul pour les cycles réguliers, méthode simple et efficace (14 jours avant les règles suivantes).
- Les test d'ovulation : ils détecte la présence de l'hormone LH (hormone lutéinisante) dans les urines. C'est cette hormone qui provoque la libération de l'ovule chaque mois. Vous pouvez procéder à ce test quelques jours avant le milieu de votre cycle.
- L'observation de la glaire cervicale, dont la consistance devient de plus en plus fluide et filante lorsque l'ovulation approche
- La courbe des températures : méthode contraignante, elle consiste à prendre votre température tous les matins. Après l'ovulation, elle augmente légèrement. Mais de nombreux facteurs peuvent parasiter la courbe et seules 40% à 50% des courbes sont exploitables.
Quelle est la période la plus favorable pour tomber enceinte ?
La bonne période pour tomber enceinte, c'est celle où vous vous sentez en forme et où, si possible, vous n'avez aucun traitement en cours. Car certains médicaments agissent sur les hormones impliqués dans l'ovulation mais aussi sur l'utérus et sur la qualité des ovocytes. Si vous prenez un traitement et que vous souhaitez démarrer une grossesse, demandez conseil à votre médecin.
Autre chose à savoir, pour les hommes, sachez que la fécondité varie au long de l’année. Les spermatozoïdes sont plus mobiles à partir de la fin de l’été jusqu'au début de l’hiver. C'est donc à ce moment là que la conception serait la plus propice...
Voir aussi : Position pour tomber enceinte
 

 
© Istock/aufeminin
La pilule empêche-t-elle d’être enceinte rapidement ?
Normalement, vous pouvez tomber enceinte sans problème après l'arrêt de la pilule. Pour cela, il faut arrêter la pilule en fin de plaquette. Des règles artificielles apparaîtront, puis un nouveau cycle naturel se mettra en place, avec une possibilité de fécondation dès la première ovulation.
Cependant, il faut être patiente : si certaines femmes sont enceintes dès qu'elles arrêtent la pilule (même après des années de contraception), d'autres doivent attendre pendant des mois sans que ce délai ne soit anormal.
Attendre d'être réglée régulièrement
Comme vos cycles menstruels ont été gérés artificiellement pendant un certain temps, votre corps a peut-être besoin de quelques mois pour rétablir ses cycles naturels. D'ailleurs, les premiers cycles après l'arrêt de la pilule peuvent être anarchiques, et vous pouvez saigner un peu en dehors de vos règles. Pour cette raison, les spécialistes conseillent d'attendre au moins 1 mois, le temps que le corps soit réglé correctement, et que la muqueuse de l'utérus retrouve ainsi son épaisseur normale.
Voir aussi : Booster sa fertilité : 80 aliments à privilégier
 

 
© Istock
Comment savoir si on est enceinte ?

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Comment savoir si on est stérile ?
90 % des femmes sont enceintes au bout d'un an. Inutile de vous inquiéter si vous ne tombez pas enceinte dans les mois qui suivent l'arrêt de tout contraceptif.
Quand consulter ?
​Au bout d'un an d'essais infructueux, vous pouvez envisager de consulter un médecin. Consultez un médecin au bout de 6 mois si vos cycles sont très irréguliers, si vous souffrez d'une maladie chronique ou si vous avez plus de 35 ans (chez la femme, la fécondité est maximale à 24 ans et diminue ensuite).
Les causes d'infertilité sont nombreuses. Et d'autres facteurs peuvent expliquer la difficulté à tomber enceinte : l'âge des partenaires, la fréquence des rapports sexuels… Si le praticien pense qu'il y a un risque de stérilité, il procédera à différents examens.
Pour détecter la stérilité chez la femme :
- Echographie pour examiner l'utérus et les ovaires.
- Dosages hormonaux.
- Analyse de la glaire cervicale.
- Test de Hünher (examen de la glaire cervicale après un rapport sexuel) pour étudier la vitalité des spermatozoïdes dans la glaire.
- Analyses de sang (pour détecter d'éventuelles infections).
- Radiographie de l'utérus et des trompes (hystérosalpingographie).
- Frottis du col pour détecter des anomalies éventuelles…
- Examens sérologiques, pour détecter d'éventuelles infections
Pour détecter la stérilité chez l'homme :
- Spermogramme pour étudier le volume et la qualité des spermatozoïdes.
- Spermoculture pour rechercher d'éventuels germes.
- Dosages hormonaux
- Examens sérologiques
Au terme de ces différentes analyses, votre médecin diagnostiquera ou non une infertilité possible chez vous ou votre compagnon. Il vous renseignera sur les diverses marches à suivre pour y remédier.
Découvrez aussi :
- Calculez simplement votre date d'ovulation
- Comment s'avoir si j'ovule ? les signes à connaître
- Ovulation et période de fertilité : savez-vous les reconnaître ?
- La glaire cervicale : à quoi ça sert ?
 

- Un couple sur deux essaie de concevoir au MAUVAIS MOMENT
https://www.aufeminin.com/vouloir-un-enfant/quand-tomber-enceinte-s2215457.html
 
 

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"Les Invisibles", quand les femmes SDF passent de l'ombre à la lumière

17 Janvier 2019, 19:26pm

Publié par hugo

 "Les Invisibles", quand les femmes SDF passent de l'ombre à la lumière
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France 3 Hauts-de-France
 
Ajoutée le 8 janv. 2019

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Interview Brut : Corinne Masiero,femmes,sdf

17 Janvier 2019, 19:09pm

Publié par hugo

Interview Brut : Corinne Masiero
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Brut
 
Ajoutée le 7 janv. 2019

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"Quand t’es une gonzesse à la rue, c’est la double peine."
Dans le film "Les Invisibles", elle incarne une assistante sociale qui vient en aide aux femmes sans-abri. Dans sa vie, Corinne Masiero aussi a connu la rue. Elle raconte.
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Actualités et politique
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https://www.youtube.com/watch?v=Yx4RWPgyuIs

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La pub qui fait du bien… mais qui agace les machos

17 Janvier 2019, 04:02am

Publié par hugo

 
Elle>Société>Actu société

La pub qui fait du bien… mais qui agace les machos
Publié le 16 janvier 2019 à 11h04
Quand la publicité suit les évolutions sociétales, on peut s’en réjouir. C’est le cas avec la marque américaine Gillette qui après l’avènement de #MeToo a su revoir des codes… et ça fait du bien ! L’idée de ce spot d’un nouveau genre ? Mettre fin à une masculinité « toxique » et à des comportements d’un autre âge. En 48 heures, la vidéo diffusée ce week-end a été visionnée plus de 4 millions de fois, et décriée - vous vous en doutez - par les masculinistes.
Un homme devant sa glace, mais aucune image de rasoir. Le nouveau spot publicitaire de Gillette a été révélé ce week-end aux Etats-Unis, et il créé déjà la controverse. Pourtant, il casse les codes et c’est précieux. « Cela dure depuis trop longtemps. On ne peut pas juste en rire. Répéter les mêmes excuses : "ah, les garçons..." Nous ne reviendrons pas en arrière. Car nous, nous croyons en ce que l’homme a de bon. Qu’il peut dire de bonnes choses, bien agir. Certains le font déjà, à leur échelle. Mais pour certains, ce n’est pas assez. Parce que les garçons qui nous regardent aujourd’hui seront les hommes de demain. » Ces mots, on les entend en voix off, alors qu’à l’écran s’enchaînent des extraits d’émissions télé ou radio. Le sujet ? Les conséquences de l’affaire Weinstein et la naissance du mouvement #MeToo, mais des images rappelant aussi une trop grande violence. Harcèlement sexuel, blagues sexistes ou homophobes. Regard lubrique et main aux fesses. Bref, il y en a assez ! Dans ce spot, on découvre des hommes qui s’interposent face à une agression, prennent position dans une discussion qui dévie ou mettent fin à une bagarre. Ce que font déjà des milliers d’hommes, on en conviendra, mais qui semble tout bonnement impensable pour certains masculinistes qui ont pour thèse d’imaginer que leurs droits auraient été mis à mal avec l’émancipation des femmes et qui véhiculent une image archaïque de la virilité. Ce spot résolument féministe est intitulé « Believe » et a été réalisé par une femme, Kim Gehrig. La réalisatrice a déjà travaillé en 2015 au lancement d’une campagne novatrice pour Sport England - « This Girl Can » (« Cette fille en est capable) » - que vous pouvez (re)découvrir ci-dessous. Des femmes de tous âges et de toutes morphologies faisant du sport et s’éclatant sur ce slogan : « il va falloir vous en remettre ». Percutant, non ?

Un slogan revisité
Dans la nouvelle campagne pour Gillette, place à un slogan très 2019 puisqu’on passe de « the best a man can get » (« le mieux qu’un homme puisse avoir ») à « the best a man can be » (« le meilleur qu’un homme puisse être »). Aux Etats-Unis, il fallait s’en douter, cette publicité agace forcément les plus conservateurs. Certains appellent au boycott de la marque, comme l’acteur James Wood. Au Royaume-Uni, le présentateur de la BBC Piers Morgan a lui aussi poussé un coup de gueule. Pour rappel, c’est lui qui avait traité Daniel Craig d’émasculé parce qu’il portait son bébé… Les adeptes des sorties sexistes tirent la tronche. Les masculinistes sont (très) en colère. Du côté de la marque, hors de question en tout cas de présenter des excuses (pourquoi des excuses d’ailleurs, on se le demande ?) « En soutenant les comportements responsables vis-à-vis des autres, en éliminant les excuses pour les mauvais comportements, en supportant une nouvelle génération qui cherche à s’améliorer, nous pouvons aider à créer un changement positif qui sera important dans les années à venir », a ainsi déclaré Gary Coombe, le président de Procter & Gamble (qui détient Gillette). Nous, on dit oui !

http://www.elle.fr/Societe/News/La-pub-qui-fait-du-bien-mais-qui-agace-les-machos-3745757

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Pub Gillette: Mais pourquoi le féminisme dans les médias énerve-t-il autant certains hommes?,femmes,societe

16 Janvier 2019, 12:40pm

Publié par hugo

AccueilEntertainmentMédias
Pub Gillette: Mais pourquoi le féminisme dans les médias énerve-t-il autant certains hommes?
INTERVIEW « 20 Minutes » a contacté Laélia Véron, Christine Bard et Valentine Leroy pour répondre à cette épineuse question…
Propos recueillis par Jean-Loup Delmas
Publié le 16/01/19 à 12h30 — Mis à jour le 16/01/19 à 12h30
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Extrait de la pub Gillette qui s'attaque à la «masculinité toxique». — PROCTER & GAMBLE
La nouvelle publicité de Gillette, dénonçant une « masculinité toxique », a suscité de très vives réactions. Le clip a été vu près de dix millions de fois en seulement deux jours sur Youtube, avec plus de deux fois plus de pouces rouges que de pouces bleus. Sans compter les appels au boycott de la marque, les critiques véhémentes du spot publicitaire ou l’affirmation de la « virilité » de nombreux hommes.
Mais pourquoi un spot à tendance féministe provoque un tel tollé, et surtout qu’est ce qui rend les hommes si sensibles à ces questions ? Bon autant dire que faire ce sujet, c’est marcher sur des œufs atomiques tout l’article, du coup, pour s’assurer de faire les choses bien, on a convoqué un trio de choc du féminisme :
Laélia Véron, maîtresse de conférences en langue française à l’université d’Orléans, travaillant en socio-stylistique et en linguistique sur l’écriture inclusive, que vous avez peut-être croisée sur Twitter sous l’un de ses nombreux threads.
Christine Bard, historienne, spécialiste du féminisme et de l’antiféminisme ayant dirigé le Dictionnaire des féministes et qui prépare un nouveau livre Antiféminismes et masculinismes d’hier et d’aujourd’hui.
Valentine Leroy, journaliste spécialisée en droits des femmes, connue sur Twitter comme JournaLust, aux punchlines sur les masculinistes toujours bien senties. ​
Que vous inspirent les réactions provoquées par la publicité Gillette ?
Christine Bard : C’est un indice de la vigueur des thèmes masculinistes en ce moment : l’homme victime criant à l’androphobie, dévirilisé, culpabilisé, empêché de laisser libre cours à ses « instincts », à sa nature profonde… Un indice également de plus du niveau de violence verbale que l’on atteint dans les échanges anonymes sur le web. Les réactions sont passionnelles, souvent haineuses et délirantes. Le boycott exprime le rejet de ce qui est perçu comme du « politiquement correct », comme un discours liberticide.
Valentine Leroy : Ce que cette publicité questionne, c’est également ce qui énerve les masculinistes dans le féminisme : questionner la masculinité, c’est faire tomber des différences socialement construites, et demander à chacun de faire sa part en société pour faire tomber les inégalités qui subsistent. Ces privilèges que beaucoup d’hommes pensent que nous voulons « ravir », constituent en fait le niveau d’égalité vers lequel le féminisme souhaite tendre. On ne veut pas « enlever des droits aux hommes », on souhaite être sur un pied d’égalité, se hisser au même niveau en matière de droits.
 
En quoi le féminisme énerve tant certains hommes ?
Christine Bard : Il traduit l’idée de la perte du pouvoir. Une vieille histoire. Des hommes énervés qui avaient le sentiment d’être dévirilisés et d’avoir perdu leurs privilèges, il y en avait déjà beaucoup au XIXe siècle alors que les femmes étaient opprimées par le code civil et privées de citoyenneté !
Toutes les avancées de la cause des femmes provoquent de la colère et réactivent des plaintes très répétitives. Nous sommes pourtant encore loin de l’égalité réelle, mais la ruse des antiféministes est de prétendre que non seulement l’égalité a été réalisée mais que le rapport de pouvoir s’est inversé au détriment des hommes. Le fantasme de la femme dominatrice, toute puissante, fatale, hante l’imaginaire antiféministe depuis très longtemps.
Est ce que ces réactions s'accentuent du fait que le féminisme est de plus en plus présent dans les médias ?
Laélia Véron : Tout à fait. C’est quelque chose que nous avons senti au moment de « Balance ton porc » et de «  Me Too ». Il y avait une libération de la parole comme jamais, la question de la domination masculine, de l’oppression vécue par les femmes était au premier plan, mais nous pressentions que le retour de bâton allait être violent. Cela a été le cas rapidement, quand on a accusé les femmes d’aller trop loin, et que certains se sont permis les comparaisons les plus insultantes, comme la comparaison entre le fait de dénoncer les « porcs » et les dénonciations des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale…
Valentine Leroy : En termes de quantité, je pense qu’il y a de moins en moins de masculinistes. C’est en matière d’« audimat », qu’ils se rattrapent. Entre les réseaux sociaux, où leurs interventions provoquent généralement des polémiques, et les tribunes qui leur sont accordées dans les médias, on ne risque pas de cesser d’entendre leurs discours. Ce que je redoute, c’est la réaction de ces hommes en face-à-face. Leur haine des femmes est si forte, c’en est parfois vraiment glaçant.
Avec ce genre de spot de publicité, peut-on justement parler d’une démocratisation du féminisme ?
Laélia Véron : On parle davantage de ces sujets, c’est certain, et cette publicité est très encourageante. Mais en même temps, nous devons prendre garde à ce que ne soit pas qu’un « feminism washing » comme on dit, soit un discours marketing, soit un discours de façade. D’abord, il faudrait faire preuve de cohérence, certaines personnes n’hésitent pas à se dire féministes quand ça les arrange (notamment quand cela permet de taper sur les Arabes et les musulmans par exemple) mais laissent de côté leur féminisme quand cela remet un peu trop leurs habitudes et leurs conforts en question.
Ensuite, le féminisme ne doit pas devenir un discours marketing, ou rester un vœu pieu. Le féminisme n’implique pas seulement un changement des mentalités, hommes ou femmes (comme le montre la pub Gillette) mais un changement de système, qui ne peut être que collectif et politique.
 
Christine Bard : Il y a toujours eu des hommes féministes. Une bonne partie des associations féministes est mixte, avec, il est vrai, des hommes en minorité. Mais les hommes peuvent se sentir davantage concernés qu’avant par un féminisme qui analyse le genre – la construction sociale de la féminité, mais aussi de la masculinité. En n’enfermant pas les filles dans les robes de princesse et les garçons dans l’uniforme du soldat, par exemple. Il y a dans les têtes, surtout du côté conservateur, comme la nostalgie d’un âge d’or où les rôles étaient distribués de manière à créer une parfaite et harmonieuse complémentarité des sexes. C’est un mythe. Cette société-là n’a jamais existé.
Ma conviction profonde est que les hommes aussi ont intérêt à sortir de la domination masculine, ont intérêt aux relations égalitaires avec les femmes pour vivre mieux, plus librement.
Comment les hommes peuvent être de bons alliés ?
Laélia Véron : De plusieurs manières. Tout d’abord, en se formant, sachant que se former passe par écouter, par reconnaître le fait qu’on ne sait pas. Par exemple, sur l’écriture inclusive, j’ai été frappée par le nombre d’hommes qui m’ont fait la leçon sur le sujet, alors qu’ils partaient sur des définitions fausses (en réduisant l’écriture inclusive aux points médians par exemple), des a priori erronés, parce qu’ils pensaient savoir, sans avoir un seul moment de doute.
Ensuite, en soutenant : ça peut être en relayant, en mettant en avant des prises de parole de femmes, ça peut être en soutenant des combats (des manifestations, des actions), mais aussi des associations (par exemple en adhérant au Planning Familial). Enfin, en en parlant, quelquefois publiquement, quelquefois avec des femmes, mais aussi entre eux. Personnellement, j’ai demandé à des amis si, au moment de « Me too » et de « Balance ton porc », ils en avaient parlé entre hommes, et j’ai été assez déçue d’être souvent confrontée à une réponse négative.
Le féminisme doit-il justement prendre soin d'écarter les hommes de ce combat pour ne pas le dénaturer ?
Laélia Véron : Le féminisme a tout à gagner à voir les hommes investir la lutte… s’il prend soin de ne pas laisser les hommes prendre la première place. Le changement politique, le changement de mentalités doit être collectif, mais une véritable émancipation doit impliquer d’abord les personnes les plus directement concernées. Le slogan « Ne me libère pas, je m’en charge ! » est plus que jamais d’actualité.
Valentine Leroy : Je pense que c’est une question « de dosage ». Avoir les hommes comme alliés, c’est une belle chose. Reste à savoir s’ils veulent être nos alliés, ou simplement une place sous les projecteurs. En général, lorsqu’un homme s’offusque qu’on lui refuse le terme de « féministe », c’est qu’il souhaite la notoriété donnée aux hommes s’appropriant le mouvement, plus que l’égalité en elle-même.
Le féminisme, ce n’est pas une récompense individuelle, c’est un combat collectif qui, s’il est mené convenablement par toutes les parties, profite à toutes et à tous.

https://www.20minutes.fr/arts-stars/medias/2424723-20190116-pub-gillette-pourquoi-feminisme-medias-enerve-autant-certains-hommes

https://www.20minutes.fr/arts-stars/medias/2424723-20190116-pub-gillette-pourquoi-feminisme-medias-enerve-autant-certains-hommes

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Discrimination envers les femmes de 50 ans: «On vit dans une société qui n’accepte pas les vieilles»,femmes,sexisme

15 Janvier 2019, 11:31am

Publié par hugo

Discrimination envers les femmes de 50 ans: «On vit dans une société qui n’accepte pas les vieilles»
VOUS TEMOIGNEZ Avec l'âge, les inégalités hommes-femmes se creusent...
Pierre Cloix
Publié le 10/01/19 à 09h35 — Mis à jour le 10/01/19 à 15h24
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Après 50 ans, les femmes subissent de nouvelles discriminations. — Illustration Pixabay
« Plus de vieilles ». Des mots forts, moins médiatisés que peuvent l’être les sorties sur le corps des femmes de 50 ans de Yann Moix, mais bien plus représentatifs de ce qui peut se dérouler dans le quotidien de beaucoup de quinquagénaires.
Nous avions lancé un appel à témoignages pour donner la parole à ces femmes qui subissent (ou non) des discriminations dans le monde du travail du fait de leur âge. Catherine*, 53 ans, fait partie de celles-ci. Infirmière en entreprise, elle enchaîne les CDD : « Il y a un an j’ai été en entretien. Ça s’est très bien déroulé mais je n’ai pas été retenue. Cinq jours plus tard on me rappelle pour commencer un CDD, car l’autre (jeune) infirmière avait refusé le poste. Avec le temps, je me suis liée d’amitié avec la secrétaire médicale. Je lui ai demandé pourquoi ma responsable ne m’avait pas retenue dans un premier temps. Elle m’a répondu : "Surtout ne le répète pas, mais notre directrice RH ne veut plus de vieilles." »
Manque de formation ?
Dès le recrutement, l’âge est perçu comme un défaut. Elise Moisson, de l’association Force Femmes qui accompagne les démarches des femmes de plus de 45 ans, l’explique par une sorte de jeunisme silencieux : « Les recruteurs sont formés à la différence en termes de handicaps et de mixité, mais pas sur l’aspect intergénérationnel. » La déléguée générale ajoute : « A cela, il faut coupler les clichés et stéréotypes liés au genre que l’on peut retrouver partout. »
« J’envisage un petit lifting »
Le fait est que si, dans l’imaginaire collectif, vieillesse rime souvent avec sagesse pour les hommes, on n’accorde pas forcément le même crédit aux femmes et l’âge agit parfois comme un « interrupteur à intérêt ». Catherine explique : « Je pensais que c’était un mythe. A 46, 47 ans, je recevais plein d’offres d’emploi, à 49, ça a commencé à ralentir et, maintenant, c’est presque le néant. Je mets un peu d’argent de côté, et j’envisage un  lifting à 6.000 euros, histoire de me donner un coup de fraîcheur. On en est là ! On vit malheureusement dans une société qui n’accepte pas la vieillesse des femmes. »
Un problème majeur
Sur Facebook, vous êtes nombreuses à vous être insurgées sur les remarques de Yann Moix à propos du physique des femmes cinquantenaires. Mais vous avez aussi pointé du doigt un problème plus profond. Une autre femme nommée Catherine explique : « Dans cette société basée sur le paraître, évidemment que d’avoir 50 ans est rédhibitoire. Autant sur le physique que sur le mental on vous range dans la catégorie des vieux inutiles et incapables. Dommage… Je pense que je pourrais apporter encore pas mal de choses à la société. Mais bon maintenant je l’assume et je ne me teins plus les cheveux… »
« Surtout bon pour la procréation et les soins du ménage »
La société dans laquelle nous évoluons porterait ainsi en elle-même des « caps d’utilité » ou non. Françoise, une autre internaute, ajoute : « Beaucoup de cultures traditionnelles ou archaïques estiment que le corps féminin est désirable entre 12 et 18 ans environ ; après il est surtout bon pour la procréation et les soins du ménage. La médecine et les technologies modernes ont [simplement] permis de gagner quelques années ». Très concrètement, la femme​, déjà stigmatisée en tant que telle, se retrouverait encore plus bas dans l’estime sociale lorsqu’elle n’est plus en capacité de procréer. Un constat tristement réel, et même si « tôt ou tard la vie rattrape tout le monde ! » selon le commentaire de Nathalie sur Facebook. Reste qu’il semblerait qu’on en tienne bien plus rigueur aux filles d’Eve qu’aux fils d’Adam.
SociétéSexismeFemmeégalité hommes-femmesEntrepriseDiscrimination
 
https://www.20minutes.fr/societe/2411623-20190110-discrimination-envers-femmes-50-ans-vit-societe-accepte-vieilles#xtor=CS1-194

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Espagne : les féministes face à la contre-attaque de l'extrême droite

14 Janvier 2019, 20:37pm

Publié par hugo

 Espagne : les féministes face à la contre-attaque de l'extrême droite

ÉCLAIRAGE - Alors que la lutte contre les violences faites aux femmes fait consensus en Espagne depuis des années, Vox, le parti d'extrême droite nouvellement élu, s'attaque à ces mesures et au mouvement féministe.
Une femme lors de la manifestation contre les violences faites à l'égard des femmes, le 25 novembre 2018 à Barcelone, en Espagne
Crédit : Josep LAGO / AFP
 
Arièle Bonte 
et AFP
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publié le 11/01/2019 à 12:52
"Ce qu'ils portent, c'est un coup d'arrêt brutal aux avancées des femmes. Nous ne ferons pas un pas en arrière !" Ana Maria Pérez del Campo, figure historique du féminisme en Espagne, fulminait mercredi 11 janvier contre le parti d'extrême droite Vox.
Décisif pour faire investir le candidat du Parti populaire (PP, droite) Juan Manuel Moreno à la tête de la région, Vox lui a posé comme première exigence l'abandon de mesures contre les violences faite aux femmes. Ce dernier les juge "idéologiques" et "discriminatoires" envers les hommes.
En réponse, plusieurs associations féministes ont annoncé une série de mobilisations contre ce parti entré pour la première fois dans un parlement régional après les élections du 2 décembre en Andalousie.
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Si la condition de Vox n'a finalement pas été incluse dans l'accord d'investiture entre les deux partis, Maria Silvestre, sociologue de l'université Deusto de Bilbao, estime que Vox a envoyé le message "si vous ne votez pas avec moi, on verra clairement que la droite qui veut faire changer les choses, c'est moi", dit-elle à l'AFP.
Plus globalement, Vox réclame dans son programme national l'exclusion des IVG du système de santé publique, la suppression des quotas paritaires sur les listes électorales et des "organismes féministes radicaux subventionnés", l'allongement des congés maternité et l'augmentation des allocations familiales pour les mères.
Les droits des femmes, une cause loin d'être acquise
Avant sa remise en cause par Vox, la lutte contre les violences sexistes, cause nationale, faisait consensus en Espagne : la loi pionnière contre ce phénomène qui tue, selon les statistiques officielles, environ 50 femmes par an (47 en 2018) avait été adoptée en 2004 à l'unanimité par le parlement.
Chaque meurtre de femme par son conjoint ou ex-conjoint est largement couvert dans les médias et condamné par la classe politique. "Ils ont réussi à faire en sorte que quelque chose qui ne se discutait pas soit à nouveau débattu", observe Silvia Claveria, politologue spécialiste du féminisme à l'université Carlos III de Madrid interrogée par l'AFP.
N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question
Simone de Beauvoir Partager la citation 
 
Maria Silvestre de son côté estime que ce retour de bâton est "une réaction à l'action, et à l'écho, qu'a eu le mouvement féministe". En 2018 en effet, les Espagnoles se sont massivement mobilisées pour les droits des femmes, dans le sillage du mouvement #MeToo.
Des dizaines de milliers de femmes sont également sorties dans les rues, indignées par la condamnation, jugée trop clémente, de cinq Sévillans surnommés "la Meute" à neuf ans de prison pour avoir abusé en groupe d'une jeune femme en filmant leurs actes. Un tribunal a décidé début janvier de les laisser en liberté conditionnelle.
"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant", disait Simone de Beauvoir. Une phrase on ne peut plus d'actualité.
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"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."

https://www.marieclaire.fr/,droits-des-femmes-10-citations-de-simone-de-beauvoir-a-ne-jamais-oublier,807596.asp

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Vox : la tentative de l'ultra-droite contre les droits des femmes en Espagne,femmes,feminisme,

11 Janvier 2019, 14:30pm

Publié par hugo

 Égalité femmes-hommes
Les femmes politiques
L'actualité en Espagne
Vox : la tentative de l'ultra-droite contre les droits des femmes en Espagne
 
Rassemblement de Vox à Madrid le 1er décembre 2018.
(AP Photo/Paul White)
Profitant de sa position d'appoint après sa récente percée aux élections régionales andalouses, le parti espagnol d'ultra-droite Vox a fortement tenté de remettre en question les droits spécifiques des femmes reconnus dans le royaume depuis 2004. Pour cette fois, il semble ne pas y être parvenu.
10 jan 2019
Mise à jour 10.01.2019 à 08:38 par
Pascal Priestley
dansAccueilTerriennesÉgalité femmes-hommesLes femmes politiquesL'actualité en Espagne
Les femmes d’Espagne menacées par une vague brune ? Nous en sommes certes encore loin dans l’un des pays d’Europe les plus légalement « féministes ». Pourtant, la pression aux allures de chantage exercée en Andalousie par le nouveau venu de la droite sur ses alliés a, durant plusieurs semaines, ébranlé le paysage politique d'un royaume habituellement fracturé par d’autres clivages.
Le fâcheux s’appelle Vox. Une formation de la droite de la droite espagnole née en 2014, jusqu’à présent marginale. Des slogans simples, a priori : vive le roi, vive la police, vive l’Espagne. Ses scores confidentiels, jusqu’à une date récente, font sourire : 0,2 % aux législatives de 2016.
L’effet Catalogne
Manifestation pour l'unité de l'Espagne à Barcelone, le 18 mars 2018.
(AP Photo/Emilio Morenatti)
Tout change à partir de 2017, lorsque l’onde de choc de la crise catalane vient bouleverser la distribution habituelle. Une part croissante des Espagnols s’exaspère d’une revendication nationaliste jugée outrancière, victimaire et insultante pour les autres composantes du pays. Beaucoup s’alarment de la menace d’éclatement du royaume.
Le Parti Populaire (PP, conservateur) discrédité par la corruption et chassé du pouvoir en mai dernier, son alter ego libéral Ciudadanos profite en grande partie de la réaction loyaliste, mais il reste dans un registre classique et relativement modéré. A leur droite, le petit Vox sent venir son heure.
Elle sonne à l’automne dernier. L’Andalousie, première région du pays est amenée, par un éclatement de sa coalition dirigeante, à une élection régionale particulière. Dotée comme toute région d’Espagne d’une importante autonomie, elle en est aussi la plus peuplée.
C’est le bastion depuis 36 ans du vieux PSOE (Parti socialiste, revenu à la tête du pays en juin dernier). Sa présidente, Susana Diaz incarne l’aile droite du parti, opposée à Pedro Sanchez jusqu'à ce que celui-ci l’emporte avec l’appui de la base et devienne, contre toute attente, le chef du gouvernement.
Malgré son retour national, le PSOE perd le 2 décembre dernier l’élection régionale andalouse. Les deux partis de droite classiques (Ciudadanos, PP) progressent, mais pas suffisamment pour former à eux seuls une majorité. Vox, cependant, rafle 400 000 voix  ; 11 % des suffrages, 12 sièges sur 109.
Seul son appoint peut permettre à la droite de gouverner la région. Alliance délicate mais politiquement tentante. La classe politique espagnole, où nulle extrême-droite n’a jamais percé depuis la mort de Franco, découvre un sujet – et un piège – qui mine la vie politique française depuis trente-six ans.
De quoi Vox est-il le nom ?
Vox est-il d’ailleurs d’extrême-droite ? Ses adversaires de gauche ou le quotidien centriste libéral El Pais l’affirment mais d’autres médias ou forces politiques de droite évitent ce qualificatif. Sa tête de liste andalouse Francisco Serrano le rejette : « Nous ne sommes pas d’extrême droite ni excluants. Nous sommes d’extrême nécessité ».
Les dirigeants de Vox le 2 décembre 2018 à Séville. Au centre, son président Santiago Abascal. Son secrétaire général Javier Ortega (à gauche). Sa tête de liste régionale Francisco Serrano (à droite).
© AP Photo/Gogo Lobato
Fort légalistes, ses principaux dirigeants – dont son président, Santiago Abascal – sont d’abord des déçus du Parti Populaire de Mariano Rajoy et Jose Maria Aznar.
Et son second allié - potentiel ou de fait - en Andalousie, Ciudadanos, est le même parti qui soutient pour sa conquête de la mairie de Barcelone un certain Manuel Valls (opposé pour sa part au compromis avec Vox).
Vox n’est ni la version espagnole du mouvement italien « 5 étoiles » ni celle du Rassemblement national français, même si Marine le Pen s’est réjouie de son succès. Plus réactionnaire qu’anti-système ou même « populiste », il se distingue surtout par ses valeurs conservatrices mâtinées de relents franquistes. Il propose d’ailleurs l’abrogation de l'unique loi de la mémoire historique reconnaissant les victimes de la guerre civile et de la dictature.
Contre les autonomies et les forces indépendantistes qui, selon eux, déchirent le pays et doivent être mises hors la loi, ses principaux dirigeants – souvent originaires du Pays Basque ou de Catalogne - célèbrent la grandeur à reconquérir de l’Espagne éternelle, le culte de son drapeau, de son unité, de sa langue, de ses traditions.
Si son idéologie reste à part cela brumeuse, ses orientations pratiques ou combats sont précisés dans sa plateforme « 100 mesures pour une Espagne vive ». Principal point commun avec des extrêmes-droites européennes : une propension assumée à la xénophobie, sur un modèle au demeurant plus « trumpiste » que raciste.
Contre l’immigration légale ou illégale (plus de 60 000 nouveaux arrivants en Espagne l’an dernier), un « mur infranchissable » doit, selon Vox, être érigé à Ceuta et Mellila (villes espagnoles enclavées sur la côte marocaine déjà gardées par un dispositif digne du Rideau de fer). Outre l’expulsion des clandestins, la formation réclame l’interdiction à vie de leur régularisation.
Cibles de choix
C’est sur le plan sociétal, pourtant, que les prétentions de Vox posent le plus de problèmes à ses partenaires potentiels, dépassant largement le conservatisme de bon aloi. Parmi ses projets : l’abrogation du mariage homosexuel, du droit à l’avortement et des principales dispositions légales spécifiquement favorables aux femmes.
Manifestation contre les violences faites aux femmes à Pampelune le 25 novembre 2018.
(AP Photo/Alvaro Barrientos)
Ce dernier point est particulièrement sensible. Pionnière en Europe, l’Espagne s’est dotée en 2004 – sous le gouvernement socialiste de Jose Luis Zapatero - d’une loi novatrice contre les violences faites aux femmes, renforcée par un maillage de bureaux d’aides aux victimes et de tribunaux spécialisés civils et pénaux. Un « Pacte d’État contre la violence machiste » assorti de 200 mesures vient en 2017 renforcer le dispositif, signé par l’ensemble des partis politiques (sauf Podemos, qui souhaitait aller plus loin).
Une région en tant que telle, fût-elle l’Andalousie, n’est évidemment pas qualifiée pour abolir des lois nationales. Mais son gouvernement peut en limiter, dans les faits, l’application ou réduire des subventions déterminantes.
En l’occurrence, Vox s'est efforcé durant des semaines d'y conditionner son soutien à un exécutif régional PP-Ciudadanos au retrait de leur programme du point prévoyant « de financer de façon adéquate la lutte contre les violences faites aux femmes ». Le sujet a fait d’autant plus tollé en Espagne que le cas andalou, emblématique, peut en préfigurer d’autres ou servir d’amorce à des marchandages nationaux si la poussée de Vox vient à se confirmer.
La cause des femmes...
Ce dernier se garde de justifier son exigence par un principe machiste ou une volonté de retour à un ordre patriarcal, mais il invoque le principe d’égalité. Son président Santiago Abascal dénonce les « lois sexistes de genre, qui ne protègent pas la femme et poursuivent l’homme en tant qu’homme. » «  En politique sociale, tout le monde suit avec soumission les commandements de la dictature de genre » affirme en écho Francisco Serrano.
Aujourd’hui, il existe un certain féminisme suprémaciste qui impose le discours de l’idéologie de genre.
Rocio Monasterio, dirigeante de Vox à Madrid
La dirigeante madrilène de Vox Rocio Monasterio imitant Rosie-la-riveteuse, icône populaire de la culture américaine symbolisant les six millions de femmes qui travaillèrent dans l’industrie de l’armement durant la Seconde Guerre mondiale.
(capture d'écran de son compte Tweeter)
Dirigeante de Vox à Madrid, 44 ans, architecte, Rocio Monasterio ne craint pas même de se déclarer féministe. « Je suis avec ces femmes qui se sont vraiment battues pour la liberté de tous, affirme-t-elle dans un entretien au quotidien El Mundo.
Aujourd’hui, il existe un certain féminisme suprémaciste qui impose le discours de l’idéologie de genre  (…) Même si nous devons continuer à nous battre dans certains domaines comme la maternité pour ne pas faire l’objet de discriminations, nous n’avons pas besoin que l’État nous traite comme si nous étions faibles. » Elle dénonce les politiques de quotas « humiliantes » pratiquées en Espagne qui, selon elle, « nous font parvenir à la télévision par le fait d’être une femme ».
Avec son parti, Rocio Monasterio met en doute les statistiques officielles sur les violences faites aux femmes. Celles-ci indiquent que depuis 2003, 972 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en Espagne, dont 44 en 2018.
« Il existe une violence et un mépris spécifiques contre les femmes et les filles dans le monde entier, ça s'appelle le machisme et le patriarcat. Personne ne peut masquer cette réalité », a tweeté Carmen Calvo, vice-présidente du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez.
Retrouvez notre article Terriennes:
► Espagne, le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez à l'épreuve de la parité : 11 femmes et 6 hommes !
Fin de manche
Provocation ou ballon d’essai, l’offensive de Vox sur le sujet met un instant en péril l’alliance des droites andalouses. Embarrassé, le chef du Parti Populaire Pablo Casado se dit prêt à étendre aux hommes les aides aux victimes de violences domestiques.
Lutter contre les violences faites aux femmes est pour nous une obligation.
Albert Rivera, président du mouvement Ciudadanos
En quête d’une reconnaissance européenne, Ciudadanos mesure davantage le danger politique d’un infléchissement aussi voyant : « Lutter contre les violences faites aux femmes est pour nous une obligation », déclare son président Albert Rivera.
Tweet annonçant l'accord du 9 janvier entre le PP et Vox
(capture d'écran)
Après tergiversations, c’est finalement cette position qui prévaut. Ce 9 janvier, Parti Populaire et Ciudadanos d'une part, Parti Populaire et Vox d'autre part parviennent à un accord. Au programme : la lutte contre l’immigration, la défense de la tauromachie ou celle de la Semaine sainte.
Des femmes, il n’est plus question. Après Ciudadanos, Vox promet de voter néanmoins le 16 janvier prochain pour porter à la tête de l’Andalousie Manuel Moreno, candidat du PP. Observation de Santiago Abascal : l’accord permettra « d’appliquer une part importante du programme de Vox ».
Au vu des sondages qui, l’un après l’autre, confirment l’émergence de Vox sur la scène politique espagnole, il promet de nouvelles offensives sur de multiples terrains. L’appétit vient en mangeant et le sien est déjà considérable.
A lire aussi, nos autres articles Terriennes :
► En Espagne, la requalification d'un viol en abus sexuel fait descendre des foules de femmes dans les rues
► En Espagne, une mobilisation massive le 8 mars. Feu de paille ou tournant féministe ?
► En Espagne, les femmes aussi sont « indignées » et marchent contre la violence machiste
Pascal Priestley
Mise à jour 10.01.2019 à 08:38
 
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https://information.tv5monde.com/terriennes/vox-la-tentative-de-l-ultra-droite-contre-les-droits-des-femmes-en-espagne-279078

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Les femmes de 50 ans et Yann Moix : encore et toujours le corps en question,femmes,

11 Janvier 2019, 12:42pm

Publié par hugo

Les femmes de 50 ans et Yann Moix : encore et toujours le corps en question
 
Les Trois Âges de la femme de Gustav Klimt (1905)
En affirmant son mépris pour le corps des femmes de son âge, le quinquagénaire Yann Moix a réussi à provoquer le buzz sans doute recherché. Si certains louent le franc-parler de l'écrivain et réalisateur français, d’autres questionnent les normes sociales qui invisibilisent les corps féminins de plus de 35 ans. Le point de vue de Bernard Andrieu, philosophe du corps.
10 jan 2019
Mise à jour 10.01.2019 à 07:46 par
Terriennes
Avec notre partenaire suisse Le Temps
dansAccueilTerriennesBeauté des femmes, normes, sacrifices
En affirmant dans le magazine Marie-Claire sa préférence pour "le corps des femmes jeunes", parce qu’un "corps de femme de 25 ans, c’est extraordinaire", l’écrivain Yann Moix, 50 ans, a sans doute réussi ce qu'il cherchait à provoquer : beaucoup de bruit (pour rien ?) et du "buzz" sur les réseau sociaux . Il formule pourtant une réalité : de Donald Trump à Vincent Cassel, certains hommes se tournent vers des femmes beaucoup plus jeunes quand pointe la vieillesse. La quête de l'éternelle jeunesse, un sujet sur lequel travaille le philosophe des corps Bernard Andrieu, philosophe du corps, professeur à l’Université Paris-Descartes, et auteur de Rester beau (Editions Le Murmure). Entretien signé Le Temps.
Entretien avec Bernard Andrieu :
Bernard Andrieu
©parisdescartes.fr
En affirmant sa préférence pour le corps des femmes de 25 ans, Yann Moix ne formule-t-il pas ce que la société pense tout bas : le corps d’une femme ne serait désirable que jeune, voire très jeune…
Le corps de la femme de 25 ans ou moins, c’est celui de la femme qui n’a jamais été mère, un idéal qui traverse la société depuis toujours. Ce corps est déjà représenté dans la statuaire grecque, et nous sommes encore dans le modèle érotique de la femme avant la maternité : un corps tendu, dynamique, qui n’a pas été  "abîmé" et qu’il faut "posséder". Ce fantasme de la jeune femme qui n’a pas procréé s’inscrit dans une mythologie du bain de jouvence, pour se baigner dans le temps d’une jeunesse pure, vierge et sans histoire ; comme si, en se trempant dans l’eau de cette jeunesse, un rajeunissement devait se produire, la confusion des âges étant favorisée par la fusion des corps.
Se "dévieillir" consisterait donc à trouver dans le corps de la jeune femme la chair fraîche, mais aussi l’image d’un corps mythique : celui de la statuaire d’Athena, qui est sorti de la tête de Zeus et a donc toutes les qualités de son créateur. Ce "complexe d’Athéna" transgresse le tabou de l’inceste en faisant de la figure du père et de celle de la fille une union plus vive, et cette vivacité serait conquise par l’excès de vitalité de la jeune fille, comme si la jeunesse opérait une "viagrisation" de la vieillesse. Souvent, ces hommes mettent en avant leur femme jeune comme source de représentation de soi, comme si c’était un prolongement de leur corps.
 
Yann Moix, 50 ans, affirme également qu’il ne peut désirer une femme de 50 ans, qui est l’âge de la ménopause.
Il confond ménopause et sexualité : on sait que les femmes aujourd’hui ont une sexualité au-delà de la ménopause. Mais derrière cette affirmation, il pose une question : est-ce qu’une femme de 50 ans, ridée, me fait bander? Ce qu’il souhaite, c’est une femme sans reproduction, une sorte d’amour stérile avec des rapports de sexe.
Mais lui, à quoi ressemble son corps de 50 ans ? Les hommes sont confrontés au même vieillissement que les femmes, mais certains veulent continuer à désirer des corps jeunes, sans tache ni vergeture, afin de ne pas remettre en cause l’illusion de leur virilité. Et les normes érotiques et pornographiques, à force de représenter toujours le même corps féminin, aboutissent à une modélisation du désir où, pour qu’il soit légitime, la femme doit rester jeune, et peu importe l’âge de l’homme. Ce que raconte Yann Moix n’est que la projection très machiste de la société.
 
Les corps féminins jeunes ne sont pas seulement dans le porno mais partout dans l’espace public, où l’on voit des filles d’à peine 16 ans quasi nues pour vendre tout et n’importe quoi…
Oui, nous sommes dans une "nubilisation" de la société, qui nous impose, de la pornographie à la publicité, le même modèle de la jeune fille nubile et disponible comme standard érotique. Sur Instagram, c’est le même continuum, et l’on voit des jeunes femmes reproduire ce standard en se mettant elles-mêmes en scène, dans un assujettissement autant qu’une subjectivation qui peut se résumer par : j’existe en tant que sujet puisque je rentre moi-même dans le standard.
Ce complexe d’Athéna n’est pas seulement le fait que des hommes sortent des femmes jeunes de leur tête, mais que le mythe devienne une image à laquelle certaines femmes cherchent à ressembler pour se sentir reconnues, dans le système. Les femmes sont également incitées à se soumettre à cette négation de leur vieillissement à travers tout un marché du rajeunissement et de l’étirement de la peau. Sauf qu’à un moment, cette cosmétique ne fonctionne plus et la peau vieillit. A partir de là, il y a une cristallisation de certains hommes, bien sûr pas tous, autour d’un modèle standard de la femme jeune.
Pour riposter à Yann Moix, certaines femmes ont brandi sur Twitter des photos d’actrices de 50 ans, certes superbes, mais qui ressemblent surtout à des femmes de 25 ans. Ce qui confirme que les femmes elles-mêmes semblent avoir du mal avec le vieillissement.
Il y a une libération des femmes, mais pas des normes, et tout le monde veut rester jeune à tout prix en modifiant son apparence, parce que les corps qui ont vécu sont rendus invisibles. Ces corps d’actrices de 50 ans représentent rarement la réalité, mais l’on perpétue le mythe de jouvence en affirmant qu’une femme peut avoir le même corps à 20 ans et à 50 ans. L’objectif est de reproduire la même image, à trente ans d’écart. Pourtant le corps n’est absolument pas le même à l’intérieur et il existe un défaut de représentation de la réalité. Et les femmes ne peuvent pas s’identifier à des corps de leur âge.
 
On ne représente jamais non plus la sexualité des personnes qui vieillissent…
Effectivement, on valorise une sexualité jeune, en prétendant qu’elle est la plus épanouie. Je pense, au contraire, que le fait d’avoir du recul permet de déconstruire les normes et d’aller chercher d’autres types d’expériences : plus on est jeune, plus on est assujetti aux normes et aux injonctions sociales. Mais l’on continue pourtant de valoriser une sexualité jeune, qui est celle des corps jeunes.
On voit également des femmes de 50 ans désirer des hommes beaucoup plus jeunes. Ce désir de jeunesse traverse toute la société.
Les hommes sont à leur tour devenus un objet de marché à partir des années 1990, sommés de se maintenir en forme, à travers des services d’entretien et de maintien de la tonicité. C’est ce qu’évoque Michel Houellebecq dans son dernier livre en affirmant qu’il va vers des femmes jeunes parce que les femmes de son âge ne veulent plus d’un vieux, sauf s’il est riche ou a du pouvoir, mais qu’un vieux standard ne les intéresse pas. L’invisibilisation des corps vieux dans la question de l’attractivité est un problème global dans la société, qui cache les corps vieux.
En quoi les hommes sont-ils confrontés à cette même injonction jeuniste?
Ils doivent se maintenir en forme et avoir une silhouette musclée, dynamique ; se teindre les cheveux quand ils en ont encore. Cette exigence d’attractivité ne concerne pas seulement la sexualité, mais aussi le marché du travail et les relations sociales, avec l’idée qu’il ne faudrait pas se laisser aller.
Lire aussi Beauté des femmes, normes, sacrifices ► Quand le conformisme aux canons de beauté, et les diktats des industries de la cosmétique, entraînent des conséquences parfois fatales pour les femmes.
Cette fameuse condamnation du "laisser-aller", n’est-elle pas la condamnation du vieillissement naturel du corps, finalement?
En vieillissant, le corps prend effectivement ses dispositions, que l’on refuse en trichant sur l’esthétique du corps des femmes ou des hommes de 50 ans. C’est d’ailleurs un âge où beaucoup de gens dépriment, divorcent, refont leur couple, leur corps. Nous sommes entrés dans l’ère du "body telling" : la reconstruction du récit de son corps, avec la possibilité d’aller à l’encontre de la logique des corps vivants. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, on peut ressembler à une personne de 45 ans quand on en a 60 puisqu’en société, on ne montre jamais que son visage ou sa silhouette, et que 90% de notre existence est basée sur l’apparence. Mais nu dans sa chambre avec son partenaire, c’est une autre réalité qui s’exprime.
Comment sortir de cette éternelle injonction à la jeunesse ?
Il y a actuellement un mouvement que l’on appelle l’éco-beauté. C’est une beauté alternative, féministe et écologique, où les femmes refusent cette normalisation et redéfinissent la beauté en assumant d’avoir un corps qui va moins vite, plus flasque. C’est une démarche plus spirituelle, qui se tourne vers la beauté intérieure. Après le "body positivity", où les femmes rondes ont décidé de poser nues pour briser les normes, des quinquagénaires assument leurs cheveux blancs et racontent leur sexualité après la ménopause. C’est un mouvement qui accepte le cycle des corps vivants, et donc le vieillissement du corps, en rappelant qu’il peut y avoir une autre forme de sexualité que cet éternel standard.
► Retrouvez l'intégralité de l'article de Julie Rambal sur le site de notre partenaire suisse Le Temps
Terriennes
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Mise à jour 10.01.2019 à 07:46
 
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