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feministes

"Huit battements d’ailes" de Laura Trompette : 24h dans la vie de huit femmes

23 Avril 2022, 23:13pm

Publié par hugo

 "Huit battements d’ailes" de Laura Trompette : 24h dans la vie de huit femmes
"Huit battements d’ailes" de Laura Trompette : 24h dans la vie de huit femmes
hier à 11:59

5 min
Par July Robert, une chronique pour Les Grenades
Les Grenades
Culture
Culture & Musique
Vingt-quatre heures dans la vie de huit femmes dans huit pays du monde en période de confinement quasi-généralisé, c’est le cadre posé par l’autrice Laura Trompette dans son dernier roman "Huit battements d’ailes".

Kirsten est enfermée avec son bourreau de mari dans leur petit appartement, Lucia, 91 ans, vit seule à Rome entourée d’une famille aimante mais infantilisante, Magali, conductrice de poids lourds, découvre une femme victime de la traite des êtres humains cachée à l’arrière de sa cabine… et puis il y a aussi Judy, Rafaella, Sahana Kumar, Hayley et numéro 9072.

Au fil des pages, nous les accompagnons dans leurs combats respectifs ou leurs engagements personnels. Qu’ils soient profondément humanistes, sensiblement égoïstes ou vitaux, ceux-ci sont d’une telle force qu’ils nous maintiennent en haleine de la première à la dernière page. La construction dramaturgique évoque ces scénarios des séries à suspens où l’on peine à reprendre son souffle entre les épisodes.

L’écriture permet en outre l’utilisation de procédés littéraires entre les chapitres, et Laura Trompette les utilise magnifiquement pour garder notre esprit en éveil et maintenir les lecteur·trices en lien avec ses héroïnes entre les "épisodes" au point que ce roman pourrait sans peine trouver place dans les rayons des thrillers.

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Ouvrir des fenêtres sur leur vie
La temporalité joue un rôle essentiel dans cette trame haletante. L’autrice a choisi d’aller ouvrir de petites fenêtres sur les vies de ses héroïnes et d’aller les ouvrir en une seule et même journée. D’un point de vue narratif, cela permet de faire lien entre chacune des femmes malgré la distance qui les sépare. Mais dans le même temps, dit-elle aux Grenades, "Je voulais qu’on ressente à travers ces personnages, leur vie, leur passé, leurs engagements, ce drame de la violence envers les femmes par de multiples biais. La dernière femme qui apparaît est enfermée avec son bourreau et, le but, c’était de traiter ça et cette urgence-là. Les sujets s’imbriquent et il y en a d’autres que celui de la violence, mais j’ai imposé ce rythme infernal pour faire saisir l’urgence de la situation pour toutes."

Son récit, ancré dans la pandémie, aurait tout aussi bien pu ne pas l’être. Mais la situation de confinement a provoqué, chez l’autrice, un profond sentiment de colère par rapport à cette politique de "la même règle pour tout le monde".

"J’avais la conviction que ça n’aurait pas du tout le même impact sur les gens, selon qu’ils soient riches ou pauvres, jeunes ou vieux, seuls ou à plusieurs, nés ici ou là… Et cette colère, elle devait s’exprimer. Et j’ai tout de suite pensé aux Kirsten de la planète et je me suis demandé comment ça se passait pour elles. Déjà, d’ordinaire, elles ne sont pas écoutées. Comment ça allait donc se passer là, pour elles qui se retrouvent confinées en permanence avec leur bourreau ? Et c’est en ça que pour moi, c’était encore plus fort de le mettre dans ce cadre-là", nous explique-t-elle.

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L’enfermement imposé aux êtres humains était aussi l’occasion de mettre en avant une cause qui lui tient à cœur, celle des ours lune en Chine, capturés pour leur bile, dont la pharmacopée traditionnelle chinoise défend les vertus. La mise en parallèle de ces situations ne peut que provoquer un malaise… Toutes ces situations font de "Huit battements d’ailes" un roman engagé.

Néanmoins, l’autrice ne souhaite "pas faire de ce livre quelque chose de politique, donc je m’exprime peu là-dessus. Le but, ce n’est pas de dire ce que les gouvernements ont fait de bien ou de mal, je ne suis pas là pour ça. Mais au fond, je trouve que cette période qui a distendu les liens entre les gens et au sein des familles, c’est dramatique. Parce que, finalement, il y a des gens qui sont morts de tristesse et de solitude. Et pas qu’un peu. Et ça, pour moi, c’est terrible."

Mais plus qu’un récit ancré dans son époque troublée, le roman de Laura Trompette est d’abord et avant tout un livre qui parle des droits des femmes et de leur place dans la société. Il est question de sororité, de soin aux autres, de solidarité entre les Suds globaux et le Nord, de bien-être animal.

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Lorsqu’on lui demande ce que lui évoque l’écoféminisme auquel toutes ces thématiques renvoient, l’autrice préfère parler de valeurs humaines. "Je ne suis pas quelqu’un qui porte des étendards. Les appellations, tous les noms qu’on met sur des concepts, je les entends, c’est absolument passionnant de lire, notamment sur l’écoféminisme. Mais je m’intéresse moins aux appellations et aux concepts qu’à la vérité qui se cache derrière. C’est elle qui m’intéresse. J’aime porter des causes qui me sont chères dans mes romans, comme la cause animale entre autres, le droit de mourir dans la dignité dans mon précédent livre La révérence de l’éléphant, le droit des femmes dans le monde, mais je ne me donne aucune étiquette. Je suis juste une femme qui rêvait d’être écrivaine lorsqu’elle était enfant, et qui trempe sa plume dans son cœur pour défendre ce qui lui semble juste et fondamental."

Déjà, d’ordinaire, elles ne sont pas écoutées. Comment ça allait donc se passer là, pour elles qui se retrouvent confinées en permanence avec leur bourreau ?

Ce récit est féministe, écoféministe, engagé, mais peut être lu par toustes… "Je pense que selon le type de personne que tu es, lorsque tu lis le livre, soit tu te dis en lisant les propos de Rafaella, qui sont toujours des propos plus inclusifs, non, ce n’est pas un roman féministe mais plutôt un roman humaniste qui inclut tout le monde, soit tu as un regard sur le féminisme avec une forme de recul et de compréhension des choses et tu te dis que c’est un roman féministe, voire écoféministe."

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Vu sous cet angle, ce puissant roman peut sembler sombre, dur, voire pessimiste, mais les apparences sont trompeuses. De sa plume fine, l’autrice raconte une histoire, huit histoires emplies d’espoir, de sororité et de célébrations de la vie envers et contre tout.

Au milieu de ces vies confinées, on décèle un puissant appel à la solidarité entre les êtres humains, mais aussi avec les êtres vivants non humains. Les thématiques difficiles qui construisent le récit sont prétexte à une invitation au mieux vivre ensemble et c’est extrêmement inspirant.

Huit battements d’ailes, Laura Trompette, les éditions Charleston.

 
L’Incontournable – Laura Trompette pour son roman "Huit battements d’ailes"

July Robert est traductrice et autrice.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

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https://www.rtbf.be/article/huit-battements-dailes-de-laura-trompette-24h-dans-la-vie-de-huit-femmes-10979902

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Ethel Smyth, la musicienne – et militante – la plus acclamée de toute la Grande Bretagne au tournant du XXe siècle

23 Avril 2022, 23:07pm

Publié par hugo

 Ethel Smyth, la musicienne – et militante – la plus acclamée de toute la Grande Bretagne au tournant du XXe siècle
Ethel Mary Smyth
vendredi dernier à 12:14

3 min
Par Hélène Michel
L'atelier des muses
Musiq3
Les Grenades
C’est une très grande compositrice anglaise, sans doute la musicienne la plus acclamée de toute la Grande Bretagne au tournant du XXe siècle. Dame Ethel Smyth, à moitié française par sa mère, possédait dès l’enfance un caractère bien trempé.

Compositrice ou rien
Initiée très tôt à la musique par sa gouvernante, elle décide toute seule à l’âge de 12 ans de devenir compositrice, contre l’avis de ses parents. Mais sa vocation est si forte, qu’elle fait la grève de la faim pour obtenir ce qu’elle veut. Son militaire de père finit par céder devant sa volonté, et l’envoie quelques années plus tard à l’école de musique de Leipzig. Elle vient de fêter ses 19 ans et commence à prendre des cours auprès de Carl Reinecke. Par la même occasion, elle devient officiellement la première femme à entrer en classe de composition à Leipzig. Elle y rencontre Brahms, qui la taquine un peu car elle ne maîtrise pas encore parfaitement le contrepoint, elle croise aussi Edvard Grieg, Clara Schumann et Tchaïkovski, ce dernier la soutient, l’encourage à persévérer et lui conseille de suivre aussi des cours d’orchestration. Il se souviendra d’Ethel Smyth aussi plus tard lorsqu’il écrira dans ses mémoires : "Mademoiselle Smyth est l’une des quelques compositrices qui comptent parmi les personnes qui travaillent dans le domaine de la musique… Elle a composé plusieurs œuvres intéressantes, dont j’ai entendu la meilleure, une sonate pour violon, extrêmement bien jouée par la compositrice elle-même. Elle a donné la promesse pour l’avenir d’une sérieuse et talentueuse carrière."

Ses études terminées, elle retourne en Angleterre, et sa carrière démarre. Ses œuvres prennent vie, et commencent à être jouées, notamment sa sérénade pour orchestre, et sa Messe en ré, créée au Royal Albert Hall avec le soutien de l’Impératrice Eugénie. Son opéra (Les Naufrageurs) est mis sur pied, grâce au chef d’orchestre Thomas Beecham, qui va se révéler un grand partisan de son œuvre. Cet opéra, créé à Leipzig en 1906, en allemand, devient l’opéra anglais le plus apprécié de son temps.

Une femme engagée pour le droit des femmes
Et puis, la politique l’attire également très fort, en particulier tout ce qui concerne les droits des femmes. Après avoir assisté à une réunion féministe, elle s’intègre dans le mouvement des suffragettes, cette fameuse organisation créée en 1903 pour revendiquer le droit de vote des femmes au Royaume-Uni, droits qui seront finalement obtenus en 1918, à partir de 30 ans (les hommes pouvaient, eux, voter dès l’âge de 21 ans). L’égalité sera établie dix ans plus tard. En 1911, elle compose La Marche des femmes, qui deviendra l’hymne officiel des suffragettes. L’année suivante, elle est condamnée à deux mois de prison pour avoir envoyé une pierre dans la fenêtre d’un secrétaire d’État pendant une manifestation. Mais en prison, elle ne se tourne pas les pouces, loin de la !

Elle reçoit la visite de son ami le chef Thomas Beecham qui raconte qu’elle avait formé un ensemble vocal avec une douzaine d’autres prisonnières et qu’elle dirigeait tout ce petit monde avec une brosse à dents.

Avec l’arrivée de la première guerre mondiale, elle s’engage dans l’armée française et accompagne l’effort de guerre en devenant assistante radiologue à l’hôpital militaire de Vichy. Après la guerre, elle sera décorée de l’ordre de l’Empire britannique, par le roi George V.

Dans les dernières années de sa vie Ethel Smyth va cesser de composer devant l’évolution de sa surdité et se consacre entièrement à l’écriture de livres qui décrivent son parcours passionnant, et dans lesquels elle expose notamment les obstacles qu’elle dut surmonter pour affirmer son statut de compositrice.

Elle meurt en 1944 à 86 ans.

Nous avons pour une fois l’embarras du choix concernant les enregistrements disponibles des œuvres d’Ethel Smyth, qui a laissé une bonne centaine d’œuvres dont 7 opéras.


https://www.rtbf.be/article/ethel-smyth-la-musicienne-et-militante-la-plus-acclamee-de-toute-la-grande-bretagne-au-tournant-du-xxe-siecle-10979153

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Angela Davis à Bruxelles : rencontres et débats avec des associations engagées

23 Avril 2022, 22:58pm

Publié par hugo

 Angela Davis à Bruxelles : rencontres et débats avec des associations engagées
Angela Davis à Bruxelles : rencontres et débats avec des associations engagées
22 avr. 2022 à 09:45

5 min
Par Marine Mélon pour Les Grenades
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Militante pour les droits civiques, féministe, intellectuelle et auteure, Angela Davis lutte depuis toujours contre toutes les formes d’injustices et d’inégalités. Elle est connue pour son engagement sans faille dans tous ses combats.

Le lundi 25 avril, elle sera à Bruxelles pour discuter et débattre avec de jeunes militant·es, des associations de femmes et d’artistes engagées. L’après-midi, elle rencontrera, dans l’intimité, les membres des trois organismes à l’initiative de l’événement : PAC (Présence et Action Culturelles), Bruxelles Laïque et le Théâtre National Wallonie-Bruxelles. Le soir, quatre grands témoins de ces organisations viendront porter le débat, en présence du public.

Ex-membre des Black Panthers, recherchée par le FBI, emprisonnée et condamnée à mort puis finalement relâchée, candidate pour la vice-présidence en 1980 et 1984 pour le parti communiste américain, Angela Davis bouscule le système pour que les oppressions soient enfin visibles et que la société change.

Anticapitaliste et communiste, elle considère que le problème vient de l’organisation globale. En réaction à la mort de George Floyd, elle explique : "Le racisme est beaucoup plus que des habitudes individuelles. […] Le racisme est structurel, systémique, institutionnel."

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Les femmes accompagnées par PAC, témoins et porte-voix des discriminations
Au sein de PAC, une quinzaine de femmes venant de différents collectifs se sont réunies pour préparer la rencontre. Des membres du Front de mères et du collectif Mémoire Coloniale, la militante féministe Irène Kaufer et l’avocate Selma Benkhelifa préparent cette rencontre ensemble depuis plusieurs semaines déjà.

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Avec Angela Davis, elles ont choisi d’aborder le thème des violences institutionnelles, au travers de plusieurs volets de leur quotidien : l’enseignement, la police, la prison, la politique migratoire et la justice. Depuis toujours, ces femmes font face à des discriminations, partout où elles vont. "Avec la discrimination, on se sent mal dans l’espace public. Ce sont des regards qui isolent et on aurait tendance à se renfermer." Il est essentiel pour elles d’en parler et de porter le débat sur la place publique. Selma Benkhelifa explique : " Les gens qui ne subissent pas ces discriminations ne sont pas au courant. Et même quand il y a un constat de ces discriminations faites par les institutions, rien ne bouge. Voire même, la situation s’aggrave."

Comment décloisonner les luttes ? Comment travailler avec d’autres groupes militants qui, parfois, ont des points de divergence avec leur lutte ? Comment faire comprendre aux dominants leur position et l’importance de laisser tomber leurs privilèges pour que tous les dominés ne soient plus discriminés ? Ces questions, parmi d’autres, elles les poseront à Angela Davis dans le courant de l’après-midi. Elles ont soif des conseils que pourrait leur apporter la militante, et elles espèrent aussi lui apprendre certaines choses.

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Les jeunes de Bruxelles Laïque
Parmi la quinzaine de jeunes qui seront présents et représenteront Bruxelles Laïque, il y a Corentin de Maeyer et Júlia Ntumba Picamal. Tous les deux déjà très actifs au sein de l’ONG Défi Belgique Afrique, ils ont décidé de préparer la rencontre avec d’autres membres de Bruxelles Laïque.

Ensemble, ils ont regardé trois films au cinéma Palace. "I’m not your negro" de Raoul Peck, "What you gonna do when the world’s on fire ?" de Roberto Minervini et "Nos corps sont vos champs de bataille" d’Isabelle Solas. Ces séances ont ensuite été suivies d’un débat avec le public. Ils ont aussi eu l’occasion de visionner le film "Free Angela" et ça leur a permis "d’avoir un meilleur aperçu de la personne qu’est Angela Davis ", explique Júlia Ntumba Picamal.

Avec la militante américaine, ils et elles aborderont l’intersectionnalité et le militantisme de la jeunesse à Bruxelles. Comment prendre place dans la lutte, en tant que jeunes ? Ils aborderont également la question du genre, débattront sur les modèles marxistes et communistes pour savoir s’ils sont toujours applicables aujourd’hui, et tenteront de comprendre où on en est aujourd’hui. Ils sont enthousiastes d’avoir son regard sur les diverses thématiques et son expertise sur ces questions.


Questionner la situation en Belgique
Les jeunes de Bruxelles Laïque vont aussi aborder le racisme et les inégalités sur le plan européen, belge et bruxellois. Mélani Jaftha, membre du Front de Mères, analyse que, dans notre société occidentale, "à force de dire 'on n’est pas raciste', on ne voit même plus le racisme."

Adriana Costa Santos, qui accompagne le groupe de travail de PAC, précise qu’au débat du soir, ils et elles parleront des questionnements des différents groupes sur les questions d’intersectionnalité. "C’est prendre le cas de la Belgique et le rapporter à la théorie." Selma Benkhelifa continue : "Quand on en parle, certains Belges ont l’impression que ça se passe ailleurs, dans d’autres pays. Mais bien sûr que le racisme est toujours présent en Belgique aujourd’hui. Comment ça se fait que ce soit toujours le cas ?"

"Le début de quelque chose"
Ces différents groupes de femmes réunies avec PAC comptent bien continuer à travailler régulièrement ensemble. Elles se définissent comme "Un groupe de femmes qui travaillent sur les violences institutionnelles dans la justice, le milieu carcéral, la police, la migration, et l’enseignement, dans une dynamique d’intersectionnalité de classe, de race, et de genre. Il s’agit de politiser ce qu’on veut individualiser."

À travers ce nouveau groupe, qui aura bientôt son propre nom, elles souhaitent mettre en place des supports vidéos ou autres qui pourront aider les personnes discriminées et tenter de faire convergence dans les luttes. Selma Benkhelifa explique que la rencontre avec Angela Davis " n’est pas l’aboutissement du travail de groupe, mais plutôt le début de quelque chose pour nous. On ne veut pas s’arrêter là."

Achaïso Ambali, fondatrice du média "La Diaspora Chuchote" et membre du Front de Mères, explique que ce rassemblement d’associations permettra également de trouver des allié·es hors Belgique, sur certains sujets.

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Ce nouveau groupe cherchera donc un moyen pour que les victimes de discrimination en Belgique soient entendues dans les médias internationaux. C’est le début d’une collaboration qui a de nombreux beaux projets en perspective.

Le groupe du Théâtre national est composé par le Comité des Femmes Sans Papier ainsi que Café Congo. Dans ce groupe, Henriette Essami impliquée dans la lutte pour la régularisation et la reconnaissance des droits de personnes sans-papiers au travers de l’occupation de bâtiments vides ou abandonnés à Bruxelles (principalement) et à Liège/Verviers, sera une des grandes témoins de la soirée et échangera avec Angela Davis sur les stratégies pour la défendre et faire reconnaitre les droits des personnes sans papier.

Informations pratiques
La conversation avec Angela Davis aura lieu le 25 avril, à 20h30 au Cirque Royal de Bruxelles. Malgré un changement de lieu pour accueillir plus de personnes, la conférence est déjà complète. Elle sera animée par Safia Kessas, journaliste, autrice et réalisatrice belge, et se déroulera en anglais, avec une traduction en français, en néerlandais et en langue des signes.

 

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Gagnez des places pour la venue d’Angela Davis au Cirque royal lundi 25 avril !
Cet article a été écrit lors d’un stage au sein de la rédaction des Grenades.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/angela-davis-a-bruxelles-rencontres-et-debats-avec-des-associations-engagees-10979080

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Gagnez des places pour la venue d’Angela Davis au Cirque royal lundi 25 avril !

23 Avril 2022, 22:54pm

Publié par hugo

 Gagnez des places pour la venue d’Angela Davis au Cirque royal lundi 25 avril !
Women's March on Washington - Rally
22 avr. 2022 à 06:11

1 min
Par Les Grenades
Les grenades

Figure des droits civiques qui résonne au-delà des continents et des générations, Angela Davis sera présente à Bruxelles ce 25 avril à 20h30 pour une conférence au Cirque Royal. Les échanges seront animés par Safia Kessas (journaliste, autrice, réalisatrice). Des " grands témoins ", notamment porteurs et porteuses de paroles des différents groupes rencontrés par Angela Davis dans la journée (groupes de jeunes, artistes, mais aussi des mouvements citoyens, associations militantes, etc.) seront amenés à soulever des questions.  

La conférence se déroulera en anglais et sera traduite simultanément en français, néerlandais, ainsi qu’en langue des signes. 

Gagnez des places pour l’événement en répondant à cette question :


https://www.rtbf.be/article/gagnez-des-places-pour-la-venue-dangela-davis-au-cirque-royal-lundi-25-avril-10979024

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Y a-t-il trop peu de femmes à l’affiche du festival Les Ardentes à Liège ?

23 Avril 2022, 22:28pm

Publié par hugo

 Y a-t-il trop peu de femmes à l’affiche du festival Les Ardentes à Liège ?
Le collectif belge de DJs hip-hop "Supafly collective" rejoindra le collectif "rappeuses en liberté" sur la scène des Ardentes.
20 avr. 2022 à 17:07

2 min
Par Erik Dagonnier
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Musique - Festivals
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Ya-t-il trop peu de femmes à l’affiche du festival Les Ardentes ? C’est en tout cas le reproche fait par plusieurs collectifs féministes sur les réseaux sociaux. Dans une publication, ils comparent plusieurs festivals européens de musiques urbaines et de hip-hop : résultat entre 16 et 25% d’artistes féminines sont annoncées. Or, pour les Ardentes à Liège, il y a un mois environ, seules 2 artistes féminines étaient annoncées soit à peine 4%. Mais la programmation évolue. À l’heure actuelle, le festival des Ardentes annonce 7 femmes et une artiste non binaire sur 80 artistes. Soit 10%. D’autres sont encore annoncées, dont une scène qui sera réservée un soir aux artistes femmes.

Je pense qu’on arrivera entre 15 et 20 artistes féminines à l’affiche cette année.

Capture d’écran d’une publication Instagram du collectif féministe "Et ta sœur".
Capture d’écran d’une publication Instagram du collectif féministe "Et ta sœur". © Tous droits réservés
Jean-Yves Reumont, porte-parole des Ardentes : "L’affiche n’est pas encore complète. On a encore plusieurs dizaines de noms à annoncer. Résultat, je pense qu’on arrivera entre 15 et 20 artistes féminines à l’affiche cette année, mais, malgré cela, je trouve que le collectif à raison de nous alerter et il est tout à fait dans son rôle. Dans la musique en général, pas que dans la musique urbaine, dans le rock aussi, on constate effectivement que les femmes sont souvent moins représentées que les hommes. C’est quelque chose auquel on travaille".

Les femmes artistes, invisibilisées ?
À l’heure actuelle, Les Ardentes annoncent 7 femmes et une artiste non binaire sur 80 artistes. Soit 10% de l’affiche.
À l’heure actuelle, Les Ardentes annoncent 7 femmes et une artiste non binaire sur 80 artistes. Soit 10% de l’affiche. Capture d’écran lesardentes.be
Il y a hélas un petit peu trop peu de femmes à l’affiche des Ardentes.

Plus largement, le festival se dit sensibilisé par la sous-représentativité des femmes dans le milieu musical… Via festiv@liege et le Reflektor, les programmateurs des Ardentes ont signé la charte Scivias pour rendre le secteur plus inclusif.

"Nous travaillons main dans la main avec Scivias à plus de parité dans les équipes techniques, explique le porte-parole du festival, notamment dans les équipes d’accueil. On peut dire aussi que s’il y a hélas un petit peu trop peu de femmes à l’affiche des Ardentes cette année, ce n’est pas du tout le cas derrière la scène puisqu’au niveau de l’équipe on est plus de 50% de femmes à travailler au sein des Ardentes dans l’équipe permanente. Et aussi, dans nos sous-traitants, nous avons beaucoup de collaboratrices qui viennent travailler avec nous sur le festival". De son côté Scivias dément travailler "main dans la main" avec le festival. Scivias refuse que "l’adhésion à ses valeurs soit utilisée comme argument d’autorité pour se défendre d’une programmation au sein de laquelle les femmes sont largement sous-représentées."

Une soirée de "rappeuses en liberté"
Les 3 lauréates du concours 2022 seront présentes

À noter qu’une scène du festival Les Ardentes sera réservée un soir de juillet à des artistes 100% féminines. "Cette année, Les Ardentes travaillent avec le collectif français "rappeuses en liberté" qui soutient toute l’année sur un processus d’accompagnement les femmes dans le milieu urbain", explique Jean-Yves Reumont. Les 3 lauréates du concours 2022 seront présentes, avec notamment le collectif belge de DJs hip-hop "Supafly collective", uniquement composé de femmes.


https://www.rtbf.be/article/y-a-t-il-trop-peu-de-femmes-a-laffiche-du-festival-les-ardentes-a-liege-10977702

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Violences faites aux femmes : quatre avocates spécialistes analysent les propositions d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen

23 Avril 2022, 22:16pm

Publié par hugo

Violences faites aux femmes : quatre avocates spécialistes analysent les propositions d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen
Par Juliette Hochberg Mis à jour le 20/04/2022 à 19:58
Avocates
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Dorothée Bisaccia-Bernstein, Karine Bourdié, Clotilde Lepetit et Laure Heinich défendent quotidiennement des femmes victimes de violences. Si les pénalistes déplorent des mesures peu efficaces prises par Emmanuel Macron, elles s'inquiètent de celles, inconstitutionnelles, proposées par Marine Le Pen. Interview.
Profession : avocates. Personnalités : engagées. Des commissariats aux tribunaux, Dorothée Bisaccia-Bernstein, Karine Bourdié, Clotilde Lepetit et Laure Heinich, les quatre pénalistes du cabinet 7Bac, défendent leurs clientes victimes de violences, qu'elles soient sexistes, sexuelles, intrafamiliales.

L'inefficacité des mesures mises en place par le Président-candidat, faute de moyens déployés, elles la palpent, au quotidien. Quant au danger et à l'inconstitutionnalité de celles avancées par la challengeuse d'extrême droite, les spécialistes les mesurent, avec inquiétude.

Et au milieu des programmes peu remplis sur ces questions des deux candidats qui ont accédé au second tour de la Présidentielle 2022 ? Des victimes, dont le parcours policio-judiciaire demeure éprouvant.

En cause : des mesures annoncées mais restées dans les tiroirs, des fonctionnaires insuffisamment formés à la réception de leurs paroles, des avocats mis de côté, qui n'ont pas les moyens de rassurer leurs clientes, ou encore, une inadmissible culture du viol qui plane au dessus de certains bureaux de police et de certaines salles d'audience.

Qu'a-t-il été fait pour ces femmes ces dernières années ? Que devrait-il être fait davantage ? Différemment ? Ou fait, tout court, enfin ? Entretien.

Des mesures d'affichage et un déplorable manque de moyens
Marie Claire : Il y a quelques jours, vous publiez, toutes quatre, une tribune dans Le Monde. Qu'y dénoncez-vous et déplorez-vous ? 

Laure Heinich :Nous dénonçons un affichage permanent des luttes pour les femmes… et peu de moyens derrière.

Vidéo du jour :

Les femmes victimes de violences ont pris la parole - et elles l’ont prise seules, sans l’aide de l’État. Les politiques ont ensuite repris ce mouvement de libération de la parole avec un Grenelle contre les violences conjugales, en 2019, qui a produit des mesures d’affichage.

Dorothée Bisaccia-Bernstein : Nous, avocates, voyons sur le terrain que les mesures qui ont été prises à l’issue de ce Grenelle restent parfois lettre morte.

Karine Bourdié :Combien d’années va-t-il falloir encore attendre avant que les chiffres des féminicides baissent, en fait ? Avant que l'on sorte enfin de cette constante désespérante ?

Comment percevez-vous ces mesures mises en place durant le quinquennat d'Emmanuel Macron ? Quelles sont celles que vous qualifiez d'"affichage" ? Et celles qui pourraient être améliorées ?

Clotilde Lepetit : CeGrenelle des violences conjugales a mis en exergue toutes les réflexions menées par les acteurs de terrain - ce ne sont pas les institutions qui ont été proactives. 

L'observatoire départemental des violences envers les femmes, en Seine Saint-Denis, par exemple, a été le fer de lance de toutes les mesures concrètes réalisées aujourd’hui par nos institutions : le Téléphone Grave Danger [appareil équipé d'une touche qui alerte immédiatement un service d'assistance, destiné aux personnes, des femmes à la quasi-unanimité, menacées par leur conjoint ou ex-conjoint, NDLR], ou encore, les formations des parquetiers, des policiers, des magistrats et des avocats. 

Certains commissariats de police ne veulent toujours pas entendre la présence d’un avocat durant un dépôt de plainte alors même qu’elle est permise par les textes. 

Former ces professionnelles, ce n’est pas une mesure d’affichage. Et cela fera probablement son œuvre dans les années à venir. Mais il y a encore du chemin à parcourir… Ces formations ne sont pas encore généralisées et réelles sur tout le territoire. Certains commissariats ne veulent toujours pas entendre la présence d’un avocat durant un dépôt de plainte alors même qu’elle est permise par les textes. Certains avocats ont même peur de réclamer ce droit, que ça créé un conflit avec les enquêteurs.

Quelques autres progrès : le bracelet anti-rapprochement [qui permet de surveiller les auteurs de violences conjugales, NDLR], l’ordonnance de protection [saisie en urgence du Juge aux Affaires Familiales, NDLR]. Jusqu’à peu, celle-ci était appliquée par les magistrats seulement quand les couples n’étaient pas séparés. Or, nous savons qu’en matière de violences très graves et de féminicides, c’est souvent au moment des séparations que le passage à l’acte se commet. 

Il a donc fallu le préciser dans le texte, afin que les magistrats prononcent des ordonnances de protection même lorsque la victime et l'agresseur présumés ne sont plus en couple. Pour que ce soit encore plus clair. Ça allait mieux en le disant. Il faut toujours un retour d’expériences. C’est un travail permanent, qui nécessite, encore une fois, des moyens.

Lire aussi :
Accueil des victimes de violences conjugales : les limites des forces de l'ordre
Le dépôt de plainte : ce qui doit changer
Il y a quelques mois, le hashtag #DoublePeine inondait les réseaux sociaux, où des milliers de femmes victimes de violences sexistes et/ou sexuelles dénonçaient une mauvaise prise en charge de leurs plaintes dans les commissariats. Qu'observez-vous lors des dépôts de plainte de ces femmes ? Qu'est-ce qui doit urgemment changer ?
Clotilde Lepetit : Soyons très claires : le bon accueil de la parole d'une plaignante n'est pas uniformément acquis. Il y a des commissariats où les policiers sont formés à recueillir ces plaintes. Mais il y a en d’autres où c'est dramatique. C’est très aléatoire... On le voit régulièrement dans notre quotidien.

Et puis, à partir du moment où notre cliente dépose la plainte, nous, avocats, n’avons plus accès à l’endroit où sa plainte a été transmise, ni au nom du chef-enquêteur, pas accès non plus à un moindre parquet qui mettrait la personne mise en cause en situation de contrôle judiciaire à titre préventif pour éviter un passage à l’acte supplémentaire...

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Dorothée Bisaccia-Bernstein : En tant qu’avocate - qui a le droit d’accompagner ma victime dès le dépôt de plainte - je ne sais pas comment sa parole va être réceptionnée, ni comment je vais être accueillie.

On peut avoir les ambitions politiques les plus importantes, nous, praticiennes, voyons bien au quotidien que tout ça ne compte pas tant que les moyens ne sont pas mis.

J’ai vu des femmes sortir du commissariat libérées, parce que leur parole avait été entendue. D'autres, cassées. Trimballées d'un commissariat à l’autre durant des heures et des heures. Traumatisées par par les portes qui s'ouvrent pendant qu'elles expliquent comment elles ont été violées, avec des fonctionnaires qui entrent et sortent de la pièce. C'est inadmissible.

On peut avoir les ambitions politiques les plus importantes, nous, praticiennes, voyons bien au quotidien que tout ça ne compte pas tant que les moyens ne sont pas mis pour avoir des cellules spécifiquement dédiées à ces plaintes dans les commissariats, dans lesquelles travailleraient des policiers formés pour.

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Emmanuel Macron prévoit aussi de développer le système de plainte hors du commissariat et même ouvrir la possibilité du dépôt de plainte en ligne. Selon vous, cette mesure comporte-t-elle des risques ?

Clotilde Lepetit : La pré-plainte en ligne est déjà possible, même très conseillée aujourd’hui. Malheureusement. Nous ne sommes pas totalement pour. 

D’abord, cela n’aide pas les femmes en situation de handicap. Il faut le savoir : les personnes victimes de violences conjugales ou intrafamiliales sont souvent des femmes en situation de handicap [Selon l'Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, 35 % des femmes en situation de handicap subissent des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19% des femmes dites valides, NDLR]. Parfois, elles ne voient pas, n’écrivent pas, ou ont du mal à s’exprimer, et donc, ont besoin d’êtres humains pour déposer leur plainte.

La plainte en ligne est l’aveu-même du manque des moyens.

La plainte en ligne, c’est simplement l’expression du manque d'humains pour recevoir la parole des victimes. C’est l’aveu-même du manque des moyens.

Dorothée Bisaccia-Bernstein : Il s’agit tout de même de déposer une parole. Cela suppose une interaction avec la personne qui va la recueillir. J'imagine mal comment nous pouvons nous passer de l'écoute, de ce que l’on appelle le "non-verbal". Les silences sont importants, par exemple. Dans les procès verbaux, des petites bulles commentent d'ailleurs ces éléments non-verbaux : "Madame pleure", "Monsieur s'esclaffe"... Ils sont tout aussi importants que les mots prononcés.

Clotilde Lepetit : Et les bleus sur le visage ne se voient pas avec une plainte en ligne…

En revanche, que l'on élargisse les lieux de dépôt de plainte et que l'on permette à dans des structures comme la Maison des Femmes ou l’Hôpital d'accueillir les paroles des plaignantes, est une bonne chose, puisqu'il y a un interlocuteur humain, qui peut vous rassurer dans les yeux, et qui peut, de façon humaine et non glacée comme celle d’un écran, répondre à vos angoisses et vos peurs les plus intimes.  

Une culture policio-judiciaire qui doit évoluer
Parmi les mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes, Emmanuel Macron souhaite augmenter de 200 le nombre d'intervenants sociaux dans les commissariats. Qu'en pensez-vous ?

Karine Bourdié : Je trouve tout à fait utile le fait qu’il puisse avoir des intervenants sociaux ou des psychologues dans les commissariats, mais eux, font un travail para-juridique, para-plainte. Ce qui est important au moment du dépôt de plainte, c’est le recueil de la parole en terme de constitution d’infraction ou non. Donc ce qu’il faut vraiment voir changer, c’est la façon dont les victimes vont pouvoir être accueillies, assistées, défendues, par des gens qui vont faire en sorte que leur propos soient retranscrits sur des procès verbaux, qui vont ensuite enclencher des procédures.

Ce dont nous avons besoin aussi, davantage que d'intervenants sociaux, c’est de pouvoir, nous, échanger avec les services enquêteurs, savoir où en est la procédure.

Nous, avocats, avons également besoin de rassurer ces victimes de violences. La situation actuelle ne nous le permet pas. C'est absolument dramatique. Après le dépôt de plainte, je ne serais probablement pas avant des semaines - parfois même des mois - si des investigations ont été faites, si la personne mise en cause a été entendue ou non, si une confrontation est prévue, etc. C’est invivable pour les plaignantes.

Laure Heinich : Je défends des femmes qui ont déposé plainte contre Jean-Jacques Bourdin ou Patrick Poivre d'Arvor. Là, ça ne se passe pas de la même manière. Le Procureur comme la parquetière m'écrivent, j'ai même leur numéro direct.

Voilà pourquoi nous dénonçons des affichages : quand on veut bien faire le travail, c'est possible. Nous demandons que ce travail soit fait pour toutes les affaires, pas seulement les médiatiques.

Vous pointez un manque de moyens, de formations. D'évolution des mentalités aussi ?

Dorothée Bisaccia-Bernstein : Oui. Il demeure dans le milieu policio-judiciaire des résistances fortes sur des lieux communs, des préjugés sur ces violences et les femmes qui en sont victimes.

Dernièrement, j’étais en audience avec l'une de mes clientes victime de violences qui avaient entraînées plusieurs jours d’ITT. Comme la scène de violences conjugales débouchait d’une scène de dispute avec des messages qui "prouvaient" une histoire d’adultère, la juge lui a posé un tas de questions sur cette relation adultérine, lui laissant penser que si elle s'était mieux comportée, elle n’aurait peut-être pas pris ce coup dans la tête, et que, finalement, elle le méritait peut-être un peu.

C’est aussi cela qui pêche dans cette politique pénale : il y a un décalage total entre les mesures politiques et les acteurs policio-judiciaires du quotidien, encore sur un logiciel très ancien. C'est d'une grande violence pour ces femmes qui ont aujourd'hui plus d'attentes - bien légitimes - envers ces institutions et qui se retrouvent confrontées à des archaïsmes mentaux et opérationnels inadmissibles.

Laure Heinich :Notre métier, c’est de s'opposer à cette culture du viol et de dire aux femmes : "En fait, non, vous n’allez pas répondre à cette question sur la manière dont vous étiez habillée, ni à 'Pourquoi vous avez pris le métro à cette heure-ci', ni sur 'combien de verres vous aviez bu'".

Karine Bourdié : La culture policio-judiciaire doit évoluée. Même dans des services spécialisés, comme ceux de protections des mineurs, les enquêteurs essaieront toujours d'entendre les jeunes sans l'avocat choisi par la famille. Dans cette culture, on est toujours un peu méfiant vis-à-vis de l’assistance par un avocat. Comme si celle-ci viendrait interférer avec la parole, alors qu'elle participe à l'œuvre de manifestation de la vérité.

La grande cause du quinquennat, d'accord, mais dans les programmes des deux candidats, il n’y a rien. 

Le Président-candidat a affirmé que l’égalité femmes-hommes sera à nouveau la "grande cause" du quinquennat s'il est élu...

Laure Heinich : La grande cause du quinquennat, d'accord, mais dans les programmes des deux candidats, il n’y a rien. En tous cas, rien de saillant.

Il a fallu chercher ailleurs que dans leur programmes pour trouver ce qu’ils proposent sur le sujet, alors qu’il y a autant de femmes qui meurent aujourd'hui en France qu’il y a cinq ans.

Emmanuel Macron souhaite doubler le nombre d'enquêteurs spécialisés (de 2 000 à 4 000) dans les violences intrafamiliales et envers les femmes. Vous qui êtes sur le terrain, est-ce possible ?

Clotilde Lepetit :S'il prévoit de mettre des moyens pour doubler l’accueil des victimes sur ces procédures-là, là, on est d’accord.

En revanche, si l’idée est d'augmenter le nombre d'enquêteurs dédiés aux violences faites aux femmes pour en retirer dans d’autres domaines, c’est dommage. Cela m’inquiète même pour certains services, celui de protection des mineurs notamment. On ne déshabille pas l’un pour rhabiller l’autre.

Des mesures inconstitutionnelles proposées par Marine Le Pen 
Marine Le Pen souhaite, quant à elle, renforcer l'interdiction de la GPA. Juridiquement, comment pourrait-elle "renforcer" un interdit déjà existant ?

Dorothée Bisaccia-Bernstein : Comme toutes les mesures proposées par Marine Le Pen, c’est flou, sans précision.

Elle souhaite ici afficher une forme de répressivité, exprimer un militantisme. Concrètement, qu’est-ce qu’elle pourrait faire ? Proposer des sanctions pénales, financières. L’arsenal juridique existe pour les extrémismes.

Le féminisme de Marine Le Pen est la dernière étape de son polissage, qui ne fait pas vraiment illusion, ni auprès des féministes, ni auprès des praticiennes que nous sommes.

Le féminisme de Marine Le Pen est la dernière étape de son polissage, qui ne fait pas vraiment illusion, ni auprès des féministes, ni auprès des praticiennes que nous sommes. Quand nous voyons son non-programme, nous ne sommes pas dupes.

Dans une lettre adressée aux Françaises le 8 mars 2022, la candidate du Rassemblement National proposait d’inscrire au fichier des délinquants sexuels les harceleurs de rue. Une proposition dangereuse selon vous. Pourquoi ?

Clotilde Lepetit : Il y a déjà des casiers judiciaires pour les auteurs condamnés et le Faed [Fichier automatisé des empreintes digitales, NDLR] qui permettent des rapprochements et donc, de faire avancer les enquêtes. Mais ce qu’elle propose serait un fichier fourre-tout qui perdrait son sens pour les enquêteurs.

Marine Le Pen est une ancienne juriste. (...) Quand elle fait des propositions comme celle-ci, elle sait qu'elle dépasse le cadre.

Laure Heinich : Il existe aussi un fichier pour les agresseurs sexuels, qui posent déjà problème aux magistrats, contraints d'inscrire des personnes à un même fichier, alors que tous les crimes et tous les délits ne s’équivalent pas.

Marine Le Pen propose que les harceleurs de rue, punis d’une contravention, soient inscrits au même fichier que les délinquants sexuels. Évidemment, c’est grave.

La candidate est une ancienne juriste. Elle est aussi conseillée. Quand elle fait des propositions comme celle-ci, elle sait qu'elle dépasse le cadre. Elle montre ainsi aux citoyens qu’il ne s’agira pas de respecter la Constitution. 

Lire aussi :


https://www.marieclaire.fr/violences-faites-aux-femmes-quatres-avocates-decryptent-les-mesures-des-deux-candidats,1426602.asp

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32 EME FEMINICIDE DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

23 Avril 2022, 22:06pm

Publié par hugo

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31 EME FEMINICIDE DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

22 Avril 2022, 04:37am

Publié par hugo

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Junajah "Sentiers battus" Paroles de Femmes

22 Avril 2022, 04:22am

Publié par hugo

 
l y a 12 ans
Junajah "Sentiers battus" Paroles de Femmes
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Texte : Junajah
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Violences Conjugales: court-métrage de Coline Serreau

22 Avril 2022, 04:08am

Publié par hugo

 

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