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avortement

Avortement : Les sages-femmes bientôt autorisées à pratiquer l’IVG instrumentale à l’hôpital

18 Décembre 2023, 01:17am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

Avortement : Les sages-femmes bientôt autorisées à pratiquer l’IVG instrumentale à l’hôpital
Elisa Covo
 Publié le 13 décembre 2023 à 10h50

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTUALITÉS FRANCE
Comme les médecins, elles pourront pratiquer ce type d’avortement jusqu’à 16 semaines d’aménorrhée, soit 14 semaines de grossesse.
C’est une mesure qui devrait permettre de faciliter l’accès à l’IVG dans les territoires en tension. Mardi 12 décembre, le gouvernement a annoncé que les sages-femmes seraient bientôt autorisées à pratiquer l’IVG instrumentale en établissements de santé. Un décret actant cette décision doit être publié au plus tard jeudi. 

« Un accompagnement global »
« Au-delà de la capacité qui leur est donnée de réaliser des IVG médicamenteuses depuis 2016, cette compétence nouvelle constitue une réponse forte aux difficultés d’accès » s’est félicité le ministre de la Santé Aurélien Rousseau dans un communiqué.


En vidéo Les freins au dépistage du cancer du sein #shorts

Veuillez fermer la vidéo flottante pour reprendre la lecture ici.

Cette mesure avait été votée dans la loi de mars 2022 visant à renforcer le droit à l’avortement, et expérimentée pendant un peu plus d’un an dans 26 établissements pilotes. Un test qui avait porté ses fruits, à en croire la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard : « Ça se passe bien partout où je vais », s’est-elle réjouie auprès de l’AFP.

« Cela fait dix ans que je reçois des femmes en demande d’IVG en consultation et souvent les femmes me demandaient ‘Ce sera vous, le jour du bloc ?’ Je suis très heureuse de pouvoir leur dire ‘Ce sera moi’ car il y a un accompagnement global » a quant à elle commenté Delphine Giraud, sage-femme coordinatrice de la« Maison des femmes » de la Pitié-Salpêtrière, l’un des établissements pilotes où la ministre était en visite mardi.

Tout comme les médecins, les sages-femmes pourront donc pratiquer ces IVG instrumentales jusqu’à 16 semaines d’aménorrhée, soit 14 semaines de grossesse.

Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.


https://www.madmoizelle.com/avortement-les-sages-femmes-bientot-autorisees-a-pratiquer-livg-instrumentale-a-lhopital-1605209

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3 000 $ d’amende pour avoir aidé une fillette de 10 ans victime de viol à avorter

2 Juin 2023, 01:15am

Publié par hugo

 
SOCIÉTÉ
3 000 $ d’amende pour avoir aidé une fillette de 10 ans victime de viol à avorter
Elisa Covo
 29 mai 2023 à 17h32
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MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTU MONDIALE
Dans l’Indiana, une médecin qui avait pratiqué un avortement sur une fillette de 10 ans, victime de viol, s’est vue réprimandée et condamnée à verser 3 000 dollars d’amende. Un verdict aussi injuste que politique.
Elle n’avait que 10 ans et l’avortement n’était plus légal dans son État d’origine, l’Ohio, depuis l’abrogation de Roe v. Wade. C’est donc par nécessité qu’une jeune états-unienne, victime de viol, était venue chercher de l’aide auprès des médecins de l’État voisin, l’Indiana, où la législation permet encore de recourir à l’IVG sous certaines conditions. Le docteur Caitlin Bernard, qui s’en était chargé, en paie aujourd’hui les conséquences : jeudi 25 mai, elle a comparu devant l’Ordre des médecins de l’Indiana, qui lui a adressé, à l’issue de cette journée, une lettre de réprimande et l’a condamnée à verser une amende de 3 000 dollars. Lunaire.


Accusée de ne pas avoir respecté le secret médical
L’histoire du Docteur Caitlin Bernard débute un an plus tôt. Interviewée par un journaliste, elle explique avoir pratiqué un avortement sur une jeune fille de 10 ans, victime de viol, qui n’avait pas pu recevoir les soins nécessaires dans son État d’origine. L’information suscite l’indignation à travers le pays, durement touché par des restrictions anti-avortement qui se multiplient depuis que ce droit fondamental a été mis à mal par la cour suprême en juin 2022.

Mais, le procureur général de l’Indiana, connu pour ses positions anti-avortement, ne se laisse pas émouvoir. Au contraire, Todd Rokita remet publiquement en question la véracité de l’histoire rapportée par Caitlin Bernard, et la possibilité même qu’une enfant de 10 ans puisse être victime de viol. Comme le rapporte le média Jezebel, lorsque l’auteur présumé des faits est interpelé, le procureur va même jusqu’à avancer (à tort) que Caitlin Bernard n’a jamais signalé le viol de l’enfant et son avortement à l’État. Todd Rokita charge son bureau d’enquêter sur Caitlin Bernard et porte plainte auprès de l’Ordre des médecins de l’Indiana, dont les membres ont été nommés par un gouverneur républicain également anti-avortement. On reproche alors au médecin de ne pas avoir respecté le secret médical en s’exprimant dans les médias.

« Il est essentiel que les gens comprennent l’impact réel des lois »
Docteur Caitlin Bernard s’est défendu de n’avoir divulgué aucune donnée sensible concernant sa patiente : « Je pense qu’il est essentiel que les gens comprennent l’impact réel des lois votées dans ce pays, qu’il s’agisse de l’avortement ou du reste. C’est important de comprendre ce que subissent les patients », a-t-elle renchéri lors de son audience. Son avocat a également rappelé qu’il n’est pas interdit pour les médecins de parler aux médias, et que sa cliente a tout fait pour s’assurer qu’une enquête soit ouverte par les autorités compétentes, afin d’éclaircir les circonstances de l’agression de la fillette.


Comme le souligne le média Jezebel non sans ironie, l’Indiana est par ailleurs l’un des seuls états à requérir que lui soit rapporté chaque avortement. Ce climat de surveillance accrue expose les patientes à un risque de criminalisation potentiel, et les met en difficulté (pour ne pas dire en danger). Preuve que l’argument du secret professionnel ne fonctionne que quand cela arrange les conservateurs.

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https://www.madmoizelle.com/3-000-damende-pour-avoir-aide-une-fillette-de-10-ans-victime-de-viol-a-avorter-1532509

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Droit à l'avortement aux Etats-Unis : la pilule abortive, l'ultime bataille

15 Avril 2023, 23:53pm

Publié par hugo

  Droit à l'avortement aux Etats-Unis : la pilule abortive, l'ultime bataille
Des membres du groupe Women's March se mobilisent pour défendre l'accès aux médicaments d'avortement devant le palais de justice fédéral le mercredi 15 mars 2023 à Amarillo, au Texas. Matthew Kacsmaryk, un juge du Texas, a déclenché une tempête juridique en décident d'interdire la commercialisation de la pilule abortive.
Des membres du groupe Women's March se mobilisent pour défendre l'accès aux médicaments d'avortement devant le palais de justice fédéral le mercredi 15 mars 2023 à Amarillo, au Texas. Matthew Kacsmaryk, un juge du Texas, a déclenché une tempête juridique en décident d'interdire la commercialisation de la pilule abortive.
©AP Photo/David Erickson
Des membres du groupe Women's March se mobilisent pour défendre l'accès aux médicaments d'avortement devant le palais de justice fédéral le mercredi 15 mars 2023 à Amarillo, au Texas. Matthew Kacsmaryk, un juge du Texas, a déclenché une tempête juridique en décident d'interdire la commercialisation de la pilule abortive.La mifépristone (RU 486), est une des deux pilules utilisées pour les interruptions médicamenteuses de grossesse, elle a été autorisée il y a 23 ans par l'Agence fédérale du médicament américaine. Ce que contestent des anti-avortements auprès d'un juge texan. Sa décision pourrait lancer la voie à une interdiction de la pilule abortive sur l'ensemble du territoire américain. <br />
 
15 MAR 2023
 Mise à jour 03.04.2023 à 11:55 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
La pilule abortive bientôt interdite sur l'ensemble du territoire américain ? Un juge du Texas a décidé de suspendre son autorisation de mise sur le marché. Le gouvernement a fait appel. En attendant l'issue de cette bataille juridique, un réseau de femmes s'organise à travers le territoire pour permettre à celles qui le souhaitent d'accéder à ce "dernier" moyen d'avorter, une pilule de plus en plus difficile à se procurer. 
"Nous sommes clairement très inquiets, comme toute la communauté médicale devrait l'être. Cela serait une première très dangereuse", estime la présidente de l'organisation de planning familial Planned Parenthood, Alexis McGill Johnson.

Si cette bataille se joue par le biais d'un juge du Texas, l'un des premiers Etats à avoir interdit le droit à l'avortement aux Etats-Unis, dès septembre 2021, l'interdiction de la pilule abortive pourrait concerner l'ensemble du territoire américain.

Lire la vidéo

(Re)-lire notre article ►​Avortement : le parcours de combattantes des Texanes

La pilule abortive, l'ultime bataille ?
Un juge fédéral texan a offert une victoire retentissante aux opposants à l'avortement, en suspendant l'autorisation de mise sur le marché de la mifépristone (RU 486) dans l'ensemble des Etats-Unis. Il a toutefois donné une semaine aux autorités pour faire appel, avant que sa décision n'entre en vigueur. Ce juge est connu pour ses positions ultra-conservatrices, il a été auparavant l'avocat d'un groupe juridique de liberté religieuse avec une longue histoire de défense des causes conservatrices.

L'administration du président démocrate Joe Biden a demandé à une cour d'appel, située à la Nouvelle-Orléans, d'intervenir : cet "arrêt extraordinaire et sans précédent" doit "être bloqué en attendant l'examen de fond" du dossier, lui a écrit le ministère de la Justice. Dans son recours, le gouvernement rappelle que plus de 5 millions de femmes ont utilisé la mifépristone, combinée à un autre cachet depuis son autorisation par l'Agence américaine du médicament (FDA) en 2000.

Un juge fédéral sans formation scientifique a fondamentalement sapé l’autorité accordée par le Congrès à l’Agence américaine des médicaments (FDA).

Lettre des groupes pharmaceutiques
Les cadres dirigeants de 250 entreprises pharmaceutiques, dont les géants Pfizer ou Biogen, ont également fustigé, dans une lettre ouverte, un arrêt qui "crée de l'incertitude pour l'industrie pharmaceutique dans son ensemble" en "ignorant des décennies de preuves scientifiques". "Un juge fédéral sans formation scientifique a fondamentalement sapé l’autorité accordée par le Congrès à l’Agence américaine des médicaments (FDA)", lit-on dans cette lettre signée notamment par le patron de Pfizer, Albert Bourla, et des représentants d’autres grands laboratoires comme Biogen, AbbVie ou Novartis. La lettre a été notamment initiée par Amanda Banks, cofondatrice de Blackfynn, Jeremy Levin, patron de Ovid Therapeutics, Paul Hastings, patron de NKarta Therapeutics, Shehnaaz Suliman, patron de ReCode Therapeutics et John Maraganore, fondateur de Alnylam Pharmaceuticals, a précisé à l’AFP une porte-parole de ReCode Therapeutics.

Selon les juristes, la FDA peut ignorer la décision du juge Kacsmaryk. En attendant l'issue de ce marasme légal, plusieurs Etats démocrates ont pris les devants en constituant des stocks de pilules abortives.


Le droit des Américaines à disposer librement de leur corps de plus en plus réduit
À l'origine de cette nouvelle attaque contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps, une coalition de médecins et de groupes anti-avortement qui a porté plainte en novembre 2022 contre l'Agence américaine du médicament (FDA). Ils lui reprochent d'avoir autorisé il y a 23 ans la Mifépristone (RU 486), une des deux pilules utilisées pour les interruptions médicamenteuses de grossesse. Un produit chimique susceptible selon eux de créer des complications.


 La décision du juge Kacsmaryk pourrait avoir un impact aussi retentissant que l'arrêt de la Cour suprême des Etats-Unis ayant dynamité, en juin 2022, le droit à l'avortement. Depuis, une quinzaine d'Etats conservateurs ont interdit tous les avortements sur leur sol, et d'autres comme la Floride sont en voie de restreindre fortement l'accès aux IVG.

[En raison de siècles de discrimination systémique, l'interdiction de l'avortement frappe le plus durement les Noirs, les Latinas, les Autochtones et les autres personnes de couleur. Ensemble, nous devons tous nous battre. Une femme sur 3 en âge de procréer n'a plus accès à l'avortement. Au total, cela pourrait toucher à l'avenir 36 millions de personnes.]

Lire la vidéo
"Plan C" : un réseau de femmes pour résister
Elles n'avaient pas attendu la décision couperêt de la Cour suprême pour organiser la résistance. Depuis des années déjà, un groupe de femmes tente, malgré les risques, et par tous les moyens de permettre à toutes les Américaines d'avoir accès à une méthode sûre d'avortement, en cas de besoin, que constitue la pilule abortive.

Plan C est à la fois le nom d'un documentaire projeté cette semaine au grand festival South by Southwest à Austin, aux Etats-Unis, et de l'organisation au centre du film. Il retrace les montagnes russes vécues durant plus de trois ans par ces femmes engagées, entre 2019 et 2022.

Malheureusement, les anti-avortements ont en partie gagné (...) Mais de plus en plus de gens entrent en résistance et font en sorte qu'il y ait un accès aux pilules abortives. Donc il y a une alternative, il y a une réponse possible.

Tracy Droz Tragos, réalisatrice du documentaire Plan C
"Malheureusement, les anti-avortements ont en partie gagné", a déclaré à l'AFP la réalisatrice, Tracy Droz Tragos. Et "nous n'avons pas encore touché le fond aux Etats-Unis", craint-elle. "Mais de plus en plus de gens entrent en résistance et font en sorte qu'il y ait un accès" aux pilules abortives, dit-elle. "Donc il y a une alternative, il y a une réponse possible."


L'avortement médicamenteux, l'ultime solution ?
Le plan A, c'est la contraception. Ensuite, il y a le plan B, plus connu sous le nom de pilule du lendemain. Et puis, en cas de grossesse non désirée, le plan C : l'avortement médicamenteux. C'est pour mieux diffuser l'information autour de cette méthode que deux femmes, Francine Coeytaux et Elisa Wells, fondent l'association Plan C en 2015.

Elles commencent par tester les pilules pouvant être achetées sur le marché noir, sur internet, pour vérifier qu'il s'agit du vrai produit. Si oui, elles les répertorient sur leur site. Puis, durant la pandémie, face aux difficultés grandissantes pour trouver ces pilules, elles passent un appel pour recruter des médecins acceptant de les prescrire via télémédecine, et de les envoyer par la poste aux patientes.

"Après avoir parlé à environ 150 médecins, on a fini avec cinq", à la mobilisation "héroïque", raconte Elisa Wells. Plan C les aide à couvrir les coûts d'installation d'un service de téléconsultation, ou encore de licences médicales pour exercer dans plusieurs Etats. Ces femmes médecins opèrent alors malgré un flou juridique, jusqu'à ce que l'Agence américaine des médicaments (FDA) ne clarifie la situation: oui, les pilules peuvent bien être postées.

De nombreux services de téléconsultations naissent alors. Mais en juin 2022, séisme dans le pays: la Cour suprême rend aux Etats leur liberté de légiférer sur l'avortement, qui devient illégal dans une vaste partie du pays.


[Comment la réalisatrice de "Plan C" Tracy Droz Tragos prévoit de faire du bruit sur l'accès à l'avortement au Festival du film de Sundance]

Notre article ►Au Canada, la pilule abortive finalement autorisée

Un réseau sous-terrain, dans la peur
"C'est comme faire tourner un cartel de drogue, mais pour aider les gens", déclare une des femmes anonymes du documentaire. Alors que l'accès est peu à peu drastiquement restreint, un fournisseur accepte de continuer à poster les pilules vers les Etats républicains, notamment le Texas. Un réseau sous-terrain s'organise.


La peur envahit chaque scène: peur pour les femmes utilisant les pilules, peur pour celles qui les aident. Mais aussi peur que tout s'arrête, et qu'elles se retrouvent sans solution.

"J'espère que nous en avons fait assez, et que ces gens resteront en sécurité", dit la réalisatrice, en regrettant qu'un médicament autorisé depuis plus de 20 ans aux Etats-Unis se retrouve à susciter de telles opérations clandestines. "C'est une tragédie", dit-elle.

Les détails du fonctionnement mis en place ne sont pas révélés dans le film, à dessein. Les visages sont floutés, les voix déformées, les pistes brouillées concernant les lieux filmés.

Ici l'équipe du film et du réseau Plan C lors de la projection au festival de Sundance aux Etats-Unis ►


Un film trop politique ?
Trouver une plateforme qui accepte de diffuser le documentaire se révèle aujourd'hui ardu. Les interlocuteurs trouvent le film "trop politique", disent devoir rester "neutres", explique Tracy Droz Tragos, dont un premier documentaire sur l'avortement avait été acclamé par la critique. Il donnait la parole aux militants des deux bords.

Nous restons optimistes sur le fait que même face à ces restrictions injustes, l'accès à la pilule abortive continuera à être possible.

Elisa Wells, l'une des organisatrices de Plan C
Elle espère que Plan C porte un message d'espoir pour les personnes qui le verront: qu'elles sachent "qu'elles ne sont pas seules, qu'il y a un réseau qui existe".

Face à la menace du jugement attendu au Texas sur la pilule abortive, les femmes de Plan C veulent garder espoir. "Nous restons optimistes sur le fait que même face à ces restrictions injustes, l'accès à la pilule abortive continuera à être possible", martèle Elisa Wells. "Nous pensons qu'il s'agit d'une forme de résistance, et qu'elle l'emportera."
 


À lire aussi dans Terriennes :

►États-Unis : la Caroline du Sud sanctuarise le droit à l'avortement
►De plus en plus d'entreprises américaines s'engagent pour défendre le droit à l'avortement, un choix à double tranchant
►"Mon corps, mon choix" : colère et mobilisation pour défendre le droit à l'avortement aux Etats-Unis
►Droit à l'avortement aux Etats-Unis : "se préparer au pire"
►La Cour suprême contre "Roe vs Wade" : un coup fatal au droit à l'avortement aux Etats-Unis
►Avortement : le parcours de combattantes des Texanes

►Faut-il se méfier de la pilule du lendemain ? [à vrai dire]


 

TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
 Mise à jour 03.04.2023 à 11:55
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/la-pilule-abortive-dernier-enjeu-pour-le-droit-l-avortement-aux-etats-unis-491906

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Une Américaine contrainte de mener à terme sa grossesse alors que son fœtus n’est pas viable

24 Février 2023, 04:09am

Publié par hugo

 Aux États-Unis, une Américaine privée d'avortement alors que son foetus est jugé non viable
ACTU MONDIALE
Une Américaine contrainte de mener à terme sa grossesse alors que son fœtus n’est pas viable
Elisa Covo
 22 février 2023 à 11h09
  3

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ  ACTUALITÉS  ACTU MONDIALE
En Floride, une Américaine a été privée d’avortement, tout en sachant que son fœtus ne survivrait pas. Cela fait suite aux nouvelles restrictions sur l’accès à l’avortement aux États-Unis.
Moins d’un an après la révocation de l’arrêt Roe v. Wade garantissant le droit à l’IVG aux États-Unis, Deborah Dorbert, une habitante de la Floride, s’est vu refuser l’accès à l’avortement alors que son bébé est atteint d’une maladie fœtale mortelle et qu’il n’a aucune chance de survie.


Elle et son mari se sont confiés au journal états-unien The Washington Post sur cette décision aussi brutale qu’éprouvante mentalement. Ils passeront les quelques semaines de grossesse restantes à préparer les funérailles de leur enfant dont l’espérance de vie, selon les médecins, est située entre 20 minutes et quelques heures.

À lire aussi : Aux États-Unis, les avortements légaux en chute libre

Une décision injuste
 « Ça me met en colère que des hommes politiques décident de ce qui est bon pour ma santé. J’aurais fait n’importe quoi pour avoir ce bébé vivant », a confié la jeune femme aux journalistes du Washington Post.

En Floride, depuis le 1er juillet 2022 le délai légal pour avorter est passé de 24 à 15 semaines. Néanmoins, selon les informations relayées par le journal, cette restriction peut être contournée si « deux médecins certifient par écrit que, selon un jugement médical raisonnable, le fœtus présente une anomalie qui lui sera fatale et n’est donc pas viable ». Difficile de comprendre comment les médecins du couple ont choisi d’appliquer (ou non) cette loi, déplore le quotidien états-unien, qui suggère que cela est peut-être dû au fait que « leur bébé est atteint d’une maladie longtemps considérée comme mortelle et qui fait maintenant l’objet d’essais cliniques pour évaluer un traitement potentiel. »


Comme le rappellent nos consoeurs du ELLE, en France, le délai légal pour avorter et de 14 semaines, mais les interruptions médicales de grossesse (IMG) restent possibles si, comme pour Déborah Dorbert, le fœtus est atteint d’une malformation ou d’une maladie incurable.

Image de Une : Ian Hutchinson


https://www.madmoizelle.com/une-americaine-contrainte-de-mener-a-terme-sa-grossesse-alors-que-son-foetus-nest-pas-viable-1500315

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Retour de bâton ou "backlash" : une dynamique mondiale contre les droits des femmes ?

15 Février 2023, 23:11pm

Publié par hugo

 Retour de bâton ou "backlash" : une dynamique mondiale contre les droits des femmes ?
Le recul en matière de droits des femmes a été particulièrement marqué par la révocation du droit à l'avortement aux Etats-Unis en juin 2022, une illustration  majeure du phénomène de "backlash". Ici, de jeunes féministes défendant le droit à l'IVG participent à la Marche des femmes en se dirigeant vers le bâtiment de la Cour suprême à Washington, le dimanche 22 janvier 2023.
Le recul en matière de droits des femmes a été particulièrement marqué par la révocation du droit à l'avortement aux Etats-Unis en juin 2022, une illustration  majeure du phénomène de "backlash". Ici, de jeunes féministes défendant le droit à l'IVG participent à la Marche des femmes en se dirigeant vers le bâtiment de la Cour suprême à Washington, le dimanche 22 janvier 2023.
©AP Photo/Amanda Andrade-Rhoades
Le recul en matière de droits des femmes a été particulièrement marqué par la révocation du droit à l'avortement aux Etats-Unis en juin 2022, une illustration  majeure du phénomène de "backlash". Ici, de jeunes féministes défendant le droit à l'IVG participent à la Marche des femmes en se dirigeant vers le bâtiment de la Cour suprême à Washington, le dimanche 22 janvier 2023.Le procès ultra-médiatisé Amber Heard/Johnny Depp, une illustration du "backlash" subi par les femmes ? La parole de l'actrice a été décrédibilisée et moquée sur la Toile via des attaques menées et organisées par les réseaux masculinistes. Amber Heard, condamnée à verser 10,35 millions de dollars pour diffamation, a informé qu'elle ferait appel du jugement.
13 FÉV 2023
 Mise à jour 13.02.2023 à 13:38 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Procès Johnny Depp-Amber Heard; annulation de l'arrêt Roe vs Wade sur le droit à l'avortement aux Etats-Unis: ces deux évènements ont résonné comme un coup de semonce post #MeToo. En France, deux organisations publient un rapport sur l'étendue du phénomène dit de "riposte" ou "backlash" et des menaces que font peser ultra-conservateurs, mouvement anti-droits et réseaux masculinistes sur les droits des femmes à travers le monde. 
"Backlash", de Susan Faludi
@Antoinette Fouque editions
"Retour de bâton ", "retour en arrière", "recul", "régression", ou "riposte". Difficile de trouver au terme "backlash" un équivalent en français. Dans la version française du livre de Susan Faludi, Backlash. La guerre froide contre les femmes (Antoinette Fouque, 1993), pour lequel elle a reçu le prix Pulitzer, il est traduit par "revanche". La journaliste américaine a été la première à mettre en avant ce concept, en se référant à un film des années 1950 dans lequel un homme accuse sa femme du meurtre qu’il a commis. Dans son livre, Susan Faludi pointe les multiples facettes des remises en cause des droits des femmes par la droite américaine en réaction au mouvement de libération des femmes des années 1970 et 1980. 

Aujourd'hui, ce terme est communément utilisé dans les médias, sur les réseaux sociaux, pour désigner l’action de mouvements conservateurs et masculinistes qui réagissent violemment dès que les droits des femmes connaissent de nouvelles avancées, en déployant des stratégies pour non seulement saper ces progrès, mais aussi faire reculer les droits des femmes de façon générale. 
 
Les mouvements anti­-droits ont les moyens d'empêcher des avancées, de maintenir le statu quo ou d'entraîner des reculs en matière de droits des femmes.  

Rapport "Droits des femmes : combattre le backlash" (Equipop et Fondation Jean Jaurès)
L'organisation Equipop et la Fondation Jean Jaurès ont enquêté sur les risques que ce phénomène fait peser sur les droits des femmes. Les résultats sont publiés au sein d'un rapport Droits des femmes : comment combattre le backlash ?,  qui s'est fixé pour objectif "de provoquer un sursaut politique face aux anti­droits". Ces mouvements anti-droits "sont souvent le fruit d'alliances hétéroclites" de groupes opposés aux avancées sociales "tels que les mouvements religieux fondamentalistes ou les groupes politiques d'extrême droite", analyse Lucie Daniel, chargée de plaidoyer chez Equipop. Particulièrement "bien organisés, connectés entre eux et généreusement financés par de grandes fortunes conservatrices", ils ont, selon ce rapport, les moyens "d'empêcher des avancées, de maintenir le statu quo ou d'entraîner des reculs en matière de droits des femmes".

À (re)lire ►​Masculinisme : derrière les influenceurs, une idéologie inquiétante
 

L’histoire des droits des femmes et des mobilisations féministes, au niveau international, a été ponctuée d’épisodes d’avancées et de reculs, que ce soit pour la conquête des droits civiques, politiques, économiques et sociaux, ou le droit à disposer de son corps. À quelques semaines du 8 mars, la question est : comment défendre ces acquis si difficilement conquis au fil de ces dernières décennies et combattre le retour de bâton auquel nous assistons et qui les met en péril ? 

 
Procès Depp/Heard : "backlash"ou comment silencier la parole des femmes

Johnny Depp vs Amber Heard, c'est l'histoire de deux stars d'Hollywood qui s'accusent de violences conjugales lors d'un procès pour diffamation diffusé en direct sur Internet, à la télévision et commenté dans le monde entier au printemps 2022. Une frénésie médiatique qui s'est accompagnée d'une campagne de haine et de dénigrement en ligne sans précédent contre l'actrice américaine, orchestrée par des groupes d'hommes en colère qui, depuis des années, font de la haine contre les femmes leur priorité : les masculinistes.

"Affaire Johnny Depp / Amber Heard - La justice à l’épreuve des réseaux sociaux", un documentaire de 80 minutes, réalisé par Cécile Delarue et produit par @Novaproduction, dans lequel de nombreux-ses expert-e-s, historiennes, sociologues et chercheuses analysent le processus mis en place par les réseaux ultra-conservateurs américains pour décrédibiliser la parole d'Amber Heard . 

Condamnée à verser 10,35 millions de dollars pour diffamation, l'actrice a informé qu'elle ferait appel du jugement.

(Re) lire notre article ►​« The red pill », un documentaire en défense des masculinistes que les féministes ont du mal à avaler
"Backlash" : une même dynamique mondiale? 
#MeToo devait en toute logique ouvrir la voie à "une transformation profonde de nos sociétés, de nos représentations genrées et de nos systèmes juridiques", rappellent les autrices de ce rapport. "Pourtant, nous assistons partout dans le monde à de sévères levées de boucliers conservatrices, voire à des retours en arrière, aggravés par diverses crises politiques, économiques et sociales à la fois structurelles et conjoncturelles, comme celle liée à la pandémie de Covid-19", regrettent-elles.

À travers différents exemples de pays - l’Afghanistan, le Brésil, la Corée du Sud, les États-Unis, la Hongrie, l’Italie, la Pologne, la Russie, le Sénégal, la Suède, la Tunisie et la Turquie - le rapport dresse un panorama non-exhaustif de régressions des droits des femmes dans le monde. Si elles interviennent dans des situations et des contextes très divers, elles relèvent des mêmes dynamiques de "backlash".
 
Aucune région n'est épargnée par ce phénomène de retour en arrière qui se produit lorsque des groupes très divers vont s'allier contre les droits des femmes.

Lucie Daniel, chargée de plaidoyer Equipop
"Aucune région n'est épargnée" par ce phénomène de retour en arrière qui se produit lorsque des "groupes très divers vont s'allier contre les droits des femmes", commente Lucie Daniel.

Si les États-­Unis ont concentré l’attention des médias, l’Union européenne n'échappe pas à ce phénomène. Des États comme la Pologne et la Hongrie ont restreint leurs législations en matière d’avortement, déjà très conservatrices, note le rapport. La Suède, souvent érigée en exemple en matière d’égalité de genre, a elle aussi connu un revers : la droite et l'extrême droite nouvellement élues ont abandonné la diplomatie féministe emblématique du pays. 

Notre article ►​2022 : retour sur une année pas vraiment féministe
 

Afghanistan, Brésil, Corée du sud et Sénégal
Ailleurs, les regards se tournent évidemment vers l'Afghanistan, exemple particulièrement révélateur du "backlash" mené par les mouvements anti­droits issus de l’extrémisme religieux. Si le pays était loin d’être exemplaire en matière de respect des droits des femmes avant 2021, les quelques droits qu’elles avaient obtenus ont été annihilés par la reprise du pouvoir par les talibans. Mariages précoces, forcés, fermetures des portes des écoles aux filles, comme celles des universités, interdiction de sortir en public ou d'apparaitre à la télévision sans être quasi-totalement couverte ou accompagnée d'un homme ... L'objectif des talibans étant de faire "disparaitre" le féminin du paysage public, à l'image de ces têtes de mannequins recouvertes de sacs en plastique noir dans la vitrine d'un magasin de Kaboul .
 
Sous les talibans, les mannequins dans les magasins de vêtements pour femmes de la capitale afghane offrent un spectacle obsédant, leurs têtes recouvertes de sacs en tissu ou emballés dans des sacs en plastique noirs, ici la vitrine d'une boutique à Kaboul en décembre 2022. 
Sous les talibans, les mannequins dans les magasins de vêtements pour femmes de la capitale afghane offrent un spectacle obsédant, leurs têtes recouvertes de sacs en tissu ou emballés dans des sacs en plastique noirs, ici la vitrine d'une boutique à Kaboul en décembre 2022. 
©AP Photo/Ebrahim Noroozi
Le rapport pointe aussi du doigt l'ère Bolsonaro au Brésil, président connu "pour ses prises de position sexistes, homophobes, racistes et plus généralement illibérales". Pendant son mandat, les violences contre les femmes ont explosé. En 2021, une femme était violée toutes les dix minutes. Et elles n'ont pas été les seules victimes : alors que le Brésil était déjà le pays avec le plus grand nombre d’assassinats de personnes LGBTQIA+ (420 assassinats en 2018), les agressions LGBTQIAphobes ont connu une recrudescence après l’élection du président Bolsonaro. Tous les espoirs sont maintenant tournés vers son successeur Lula pour inverser la tendance dans le cadre de son mandat durant les prochaines années.

Autre exemple cité par les rapportrices : la Corée du Sud. En 2019, l’écart de salaire entre les hommes et femmes y était de 32 %, ce qui en fait le pays le moins bien classé de l’OCDE dans ce domaine. Après l'écho retentissant provoqué par le mouvement MeToo, notamment sur le harcèlement des hommes vis à vis des femmes sur internet ou via des photos sous les jupes ou dans les toilettes, le soufflé est vite retombé. Les mouvements antiféministes et masculinistes "gagnent du terrain dans les sphères économiques et politiques". "Très actifs sur les réseaux sociaux, ils parviennent à faire retirer des campagnes publicitaires de supermarché jugées dénigrantes à l’égard des hommes, à faire annuler des conférences féministes au sein d’universités prestigieuses et investissent même l’Assemblée nationale lors de tables­ rondes", lit-on. Une offensive antiféministe qui a permis l'élection de l’actuel président conservateur Yoon Suk­Yeol. Son parti, le People Power Party conteste l’existence d’inégalités structurelles liées au genre, et s'est même engagé à renforcer les peines à l’égard des femmes pour diffamation. Selon lui, c'est le féminisme qui est responsable du faible taux de natalité du pays.

Enfin, le cas du Sénégal suscite lui aussi bien des inquiétudes. Selon l’indice d’inégalité de genre des Nations Unies, il se classe à la 131ème place sur 190 pays en 2021. Il est pourtant l'un des pays du continent africain à avoir signé nombre de traités et lois de défense des droits des femmes, mais leur application fait souvent défaut. Lors des élections locales du 23 janvier 2022, l’Observatoire national pour la parité (ONP) a observé le non ­respect de la parité dans les bureaux de certains conseils départementaux et municipaux. Respect de la loi sur la parité, banalisation de la culture du viol, impunité des violeurs : les féministes bravent la censure morale et religieuse pour faire entendre la voix des femmes. 
 

Corps des femmes, champ de bataille patriarcale
"Le contrôle du corps des femmes et des moyens de reproduction est un symptôme précoce de l’autoritarisme.", écrit Gloria Steinem dans son best-seller Actions scandaleuses et rébellions quotidiennes (Editions du portrait / 2018). "Il n’est donc pas étonnant que le droit à l’avortement, en particulier, suscite à la fois les mobilisations les plus marquantes et transformatrices de nos sociétés et les reculs les plus virulents", analysent les rapportrices.

 
Un discours édulcoré qui occulte le fait que leurs actions anti-avortement mettent précisément en danger des dizaines de millions de femmes dans le monde. 

Extrait du rapport "Combattre le backlash" Equipop et Fondation Jean Jaurès.
En visant le droit à l’avortement, les mouvements anti­droits s’attaquent directement au droit des femmes à disposer de leur corps. Il y a une véritable volonté de réduire la sexualité à la simple nécessité de procréer. Les anti­droits construisent ainsi une rhétorique autour des valeurs de la "famille" dans une définition patriarcale, hétéronormée et cisgenrée, constatent les rapportrices.

Et dans ce combat, le choix des mots joue un rôle déterminant. Selon le rapport, en parlant de mouvements "pro-vie" (pro-life en anglais), les "anti-droits" ancrent leur discours dans une dynamique prétendument positive "pour la défense de la vie", "face aux féministes qui seraient selon eux contre la vie et commettraient des crimes en avortant". Un discours édulcoré qui occulte "le fait que leurs actions anti-avortement mettent précisément en danger la vie de millions de femmes dans le monde". "De la même manière, le mot "gender" qui signifie "genre" n’est parfois volontairement pas traduit, et utilisé tel quel en anglais dans les discours des anti-droits",  ce qui permet de faire croire que ce concept est "étranger" et imposé par une autre culture, et de "discréditer les discours féministes et LGBTQIA+".

Enfin, au delà de la question du corps des femmes, le rapport insiste aussi sur le continuum de violences sexuelles et institutionnelles dans lequel s'inscrivent ces attaques qui visent les droits "de toute personne qui ne répond pas au modèle hétéronormé et cisgenre".
Les participants marchent et tiennent des pancartes lors de l'événement "Marche pour la vie" le mercredi 1er février 2023 à Richmond, en Virginie (Etats-Unis).
Les participants marchent et tiennent des pancartes lors de l'événement "Marche pour la vie" le mercredi 1er février 2023 à Richmond, en Virginie (Etats-Unis).
©AP Photo/Mike Caudill
Faire de la diplomatie féministe une priorité
Une dizaine de pays dont la France ont déclaré leur intention de mettre en oeuvre une politique étrangère féministe.

On a un peu soufflé après les dernières élections aux Etats-Unis et au Brésil (...) mais la capacité de nuisance des mouvements anti-droits reste forte.

Lucie Daniel, experte plaidoyer Equipop
"Le gouvernement (français, ndlr) doit prendre la mesure de ces menaces", estime Lucie Daniel, qui veut provoquer "un sursaut politique en France". "On a un peu soufflé après les dernières élections aux Etats-Unis et au Brésil", qui n'ont pas été remportées par les camps conservateurs, "mais la capacité de nuisance des mouvements anti-droits reste forte", avertit-elle.

Pour cela, le rapport recommande d'augmenter "de façon substantielle" le soutien financier aux associations féministes et de faire des luttes féministes "un sujet de diplomatie prioritaire".

Sur l'ensemble de l’aide publique au développement dite "genrée" dans le monde, seulement 0,4 % finance in fine des associations féministes, regrettent les rapportrices. En France, 4% de l'aide publique au développement va à des projets dont l’objectif principal est l’égalité de genre, selon les derniers chiffres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). "L’objectif fixé par la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales d’ici 2025 est de 20 %".

Le rapport réclame une action pour la régulation des GAFA contre les discours en ligne sexistes, la désinformation sur les DSSR (droits à la santé sexuelle et reproductive, ndlr) et pour la modération des espaces digitaux masculinistes et antidroits, ainsi qu'un plus fort soutien aux plateformes digitales féministes.

"La pluralité des mouvements féministes représente la force et la richesse des expériences des femmes et des filles, y compris celles des groupes les plus marginalisés", insistent-elles, "il est important de "considérer le milieu féministe dans son ensemble".

Les régressions en matière de droits des femmes se multiplient dans le monde, alertent les associations Fondation Jean Jaurès et Equipop dans un rapport, qui recommande de mettre le sujet sur le devant de la scène diplomatique.
Les régressions en matière de droits des femmes se multiplient dans le monde, alertent les associations Fondation Jean Jaurès et Equipop dans un rapport, qui recommande de mettre le sujet sur le devant de la scène diplomatique.
©Jean Jaures Fondation/Equipop
À lire aussi dans Terriennes :

►8 mars : militantes et syndicats appellent à la grève féministe
►L'extrême droite espagnole lance l'offensive contre le droit à l'avortement
►Droit à l'IVG aux Etats-Unis : la Floride, Etat refuge parmi les conservateurs
►Droit à l'IVG : les Américaines peuvent compter sur les féministes latino-américaines
►L'IVG dans le monde : de la prise en charge au crime passible de prison
►Droit à l'avortement : comment l'opinion des Français a évolué depuis la loi Veil
►Montréal, 6 décembre 1989 : la tuerie de Polytechnique, féminicide de masse
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 13.02.2023 à 13:38
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La grande riposte américaine à l’avortement

17 Novembre 2022, 03:37am

Publié par hugo

 IMPACT Les Glorieuses
14 novembre 2022

La grande riposte américaine à l’avortement

Par Agustina Ordoqui

Dans Le Bulletin, lisez les dernières nouvelles sur les droits des femmes dans le monde, y compris :

🇺🇸 L’électorat américain défend le droit à l’avortement
🏳️‍🌈 Des victoires LGBTQIA+ au Chili et au Mexique
🇹🇼 Taïwan propose des produits menstruels gratuits dans les gares
Pour lire ces nouvelles au fil de l’eau, suivez-nous sur Twitter et sur Instagram.

Politique et Économie
ETATS-UNIS — L’avortement est devenu une question déterminante dans les résultats des élections de mi-mandat aux États-Unis. Cinq États ont organisé des référendums sur l’avortement. En Californie, au Michigan et au Vermont, on a demandé à l’électorat s’elles et ils voulaient que l’accès à l’avortement soit inscrit dans leurs constitutions locales. Les trois Etats ont voté “oui”. Au Montana, on leur a demandé de voter pour le “Born Alive Infants Protection Act”, qui, selon les groupes de défense des droits reproductifs, pourrait criminaliser les familles et les médecins en cas de complications de la grossesse, tandis qu’au Kentucky, on leur a demandé d’inscrire dans la constitution l’interdiction du droit à l’avortement. Dans les deux cas, le “non” l’a emporté, en faveur du droit à l’avortement. Pendant ce temps, Maura Healey du Massachusetts est devenue la première femme lesbienne à être élue gouverneur d’un État.

MALTE — Le gouvernement maltais présentera un projet de loi permettant aux médecins d’interrompre une grossesse lorsque la vie de la personne enceinte est en danger, a déclaré le Premier ministre Robert Abela. La loi sera déposée dans les deux prochaines semaines, a-t-il dit, bien qu’il ait nié que la légalisation totale ou l’avortement soit en discussion. Malte est le seul pays de l’Union européenne à interdire totalement l’avortement, obligeant des centaines de personnes à se faire avorter clandestinement chaque année. En juin, Andrea Prudente, une Américaine qui était en vacances à Malte, a fait une fausse couche et a dû être évacuée vers l’Espagne pour subir un avortement qui lui a sauvé la vie après que les médecins maltais ont refusé d’effectuer l’intervention. Prudente poursuit maintenant le gouvernement, affirmant que l’interdiction violait ses droits humains.


MEXIQUE — Le Quintana Roo est devenu le dixième État mexicain à légaliser l’avortement. Désormais, l’interruption volontaire de grossesse sera légale jusqu’à 12 semaines. Mais les militant·e·s ont averti que le nouveau décret supprimait une disposition sur l’avortement en cas de viol du code pénal. Cette disposition autorisait l’avortement sans limite de temps si la grossesse résultait d’un viol. Cette année, l’avortement est également devenu légal dans les États de Sinaloa, Baja California Sur et Guerrero.

POLOGNE — Le bureau du procureur de Varsovie a déposé un acte d’accusation officiel contre trois dirigeantes des manifestations de masse de 2020 contre les restrictions à l’avortement en Pologne. Marta Lempart, Klementyna Suchanow et Agnieszka Czerederecka-Fabin de All-Poland Women’s Strike ont été accusées d’avoir mis en danger la santé publique et « d’avoir causé une menace épidémiologique » pendant la pandémie en organisant une manifestation contre une décision de justice qui a pratiquement supprimé le droit à l’avortement. L’acte d’accusation a été initialement présenté l’année dernière, mais rejeté par les tribunaux en raison d’incohérences dans le texte. L’accusation a maintenant re-classé l’affaire. Pendant ce temps, le procès se poursuit contre Justyna Wydrzyńska, membre d’Aborcyjny Dream qui risque jusqu’à trois ans de prison pour avoir aidé une femme qui avait besoin d’un avortement.

VENEZUELA — Des milliers de Vénézuélien·ne·s ont signé une proposition visant à légaliser l’avortement, à élargir l’accès à la contraception et à garantir une éducation sexuelle complète. La pétition a été lancée par Ruta Verde, une coalition d’organisations féministes. Jusqu’à présent, la pétition a obtenu 13 000 des 21 000 signatures requises pour présenter l’initiative à l’Assemblée nationale du pays. Les militantes espèrent le faire le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Au Venezuela, l’avortement est interdit sauf si la vie de la personne enceinte est en danger.


Droits Reproductifs
MEXIQUE — Le mariage pour tous et toutes est désormais légal dans tout le Mexique après que l’État de Tamaulipas l’a approuvé en octobre. Ces dernières semaines, les quelques États restants qui n’avaient pas encore approuvé le mariage homosexuel l’ont fait. Il s’agissait de l’État de Mexico, l’État le plus peuplé du pays, et de Guerrero. Le premier État à l’avoir approuvé a été Mexico en mars 2010.

CHILI — Le Chili a délivré son premier document d’identité à une personne non binaire. Shane Cienfuegos, militant·e des droits des trans, est devenu·e la première personne à identifier son sexe avec un « X » sur une pièce d’identité officielle après une bataille juridique de neuf ans. En Amérique latine, l’Argentine a été le premier pays à reconnaître légalement les personnes non binaires en juillet 2021. Au Mexique, en Colombie et maintenant au Chili, cela n’est autorisé uniquement à l’issue d’une procédure judiciaire.

Droits des Personnes LGBTQIA+
IRAN — Les manifestations se poursuivent en Iran deux mois après la mort de Mahsa Amini, une femme kurde de 22 ans décédée alors qu’elle était détenue par la « police des mœurs » iranienne. Le gouvernement iranien a continué à réprimer les manifestant·e·s et certains parlementaires ont suggéré d’appliquer la peine de mort aux personnes arrêtées et condamnées. Le 28 octobre, des villes du monde entier comme Berlin, Londres, Paris et Rome ont été le théâtre de nouveaux rassemblements de solidarité avec le peuple iranien et en particulier avec les femmes, soumises aux lois obligatoires sur le hijab.

TAIWAN — Les produits menstruels sont disponibles gratuitement dans les 20 stations de métro les plus fréquentées de Taipei à partir du 1er novembre dans le cadre d’un essai. Les serviettes menstruelles et les tampons sont maintenant disponibles sur demande aux comptoirs d’information. La Taipei Rapid Transit Corporation teste une politique qui a déjà été adoptée dans d’autres capitales asiatiques telles que Tokyo et Séoul. Si l’initiative est couronnée de succès, elle sera étendue à toutes les gares. Le ministère de l’Éducation a également annoncé que des produits menstruels seront fournis dans toutes les écoles de Taipei pour lutter contre la précarité menstruelle.

Cette édition d’Impact a été préparée par Agustina Ordoqui, Rebecca Amsellem et Megan Clement.

Impact est produite par Gloria Media et financée par New Venture Fund

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Maroc : une manifestation pour réclamer le droit à l'avortement après la mort de Meriem

3 Octobre 2022, 09:05am

Publié par hugo

 
Maroc : une manifestation pour réclamer le droit à l'avortement après la mort de Meriem


Chaque jour, entre 600 et 800 femmes ont recours à l'avortement clandestin au Maroc. Lors de la manifestation pour le droit à l’avortement au Maroc, à Rabat, le 28 septembre 2022.
Chaque jour, entre 600 et 800 femmes ont recours à l'avortement clandestin au Maroc. Lors de la manifestation pour le droit à l’avortement au Maroc, à Rabat, le 28 septembre 2022.
© Capture d'écran AFP
29 SEP 2022
 Mise à jour 29.09.2022 à 19:40 par 
TV5MONDE
 
AFP
Des dizaines de militantes féministes ont manifesté ce mercredi 28 septembre à Rabat pour réclamer la révision des lois criminalisant l'avortement au Maroc. Ce rassemblement fait suite au décès de la jeune adolescente de 14 ans, Meriem, après une IVG clandestine.
"Tout être humain doit disposer de son corps. Les lois doivent être réformées et la société suivra !" Comme de nombreuses femmes, Khaoula, étudiante en journalisme de 23 ans, participait pour la première fois à une manifestation. Quelques dizaines de personnes se sont réunies à Rabat à la suite du décès d'une jeune adolescente de 14 ans, Meriem, pendant son avortement clandestin dans le village de Boumia de la province de Midelt au centre du pays. 

Selon une coalition d'associations féministes marocaines,"l'avortement s'est déroulé au domicile d'un jeune homme qui exploitait sexuellement la victime." 

(Re)lire : Maroc : la mort de Meriem, 14 ans, relance la question du droit à l’avortement

Il est primordial de revoir cette loi infondée. 

Sarah Benmoussa, une militante

600 à 800 avortements par jour au Maroc
"L'avortement est un des droits de la femme", "la loi m'a tuée", "l'IVG est un soin médical", "respectez mon choix". Devant le parlement de la capitale, les pancartes des manifestantes pointent du doigt la loi "liberticide" qui sanctionne l'avortement. Elle punit l'IVG de six mois à cinq ans de prison sauf quand la santé de la mère est en danger. 

Elle conduit près de 600 à 800 femmes à se faire avorter clandestinement chaque jour au Maroc, selon les associations militant pour sa légalisation. "Il est primordial de revoir cette loi infondée. Avoir un enfant devrait être un choix !", affirme Sarah Benmoussa, une militante. 

Un combat mené depuis des années au Maroc
Les revendications de la coalition d'associations féministes marocaines, le "Printemps de la dignité" sont simples. "On demande la dépénalisation de l'avortement depuis déjà une dizaine d'années, explique Fouzia Yassine, l'une de leurs représentantes. On renouvelle cette revendication aujourd'hui. Le législateur est responsable de cette situation et de la violence et difficultés qu'endurent les femmes."

À (re)voir : Maroc : Hajar Raissouni arrêtée pour "avortement illégal et débauche" porte plainte pour torture

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Le Maroc s'était engagé en 2015 à assouplir "urgemment" sa législation autour de l'avortement face aux conditions sanitaires parfois désastreuses dans lesquelles les avortements étaient pratiqués.

Une commission officielle avait même dans la foulée recommandé que l'avortement devienne autorisé dans "certains cas de force majeure", notamment en cas de viol ou de grave malformation du foetus.

Mais aucune loi n'est depuis venue entériner ces recommandations ardemment soutenues par les activistes des droits des femmes.

TV5MONDE
 
AFP
 Mise à jour 29.09.2022 à 19:40
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/afrique/maroc-une-manifestation-pour-reclamer-le-droit-l-avortement-apres-la-mort-de-meriem-473218

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Accès à l’avortement pour les femmes sans-papiers : l’urgence à tout prix

29 Septembre 2022, 23:57pm

Publié par hugo

 Accès à l’avortement pour les femmes sans-papiers : l’urgence à tout prix

mercredi dernier à 13:11

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6 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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L’ONG Médecins du monde publie un rapport consacré à l’accès à l’avortement pour les femmes sans-papiers à l’occasion de la Journée mondiale de lutte pour le droit à l’avortement qui a lieu ce 28 septembre.

Les constats du rapport sont issus des pratiques qui ont émergé au sein du Hub humanitaire, un dispositif mis en place il y a cinq ans et qui réunit différentes organisations près du parc Maximilien pour permettre aux personnes en situation de migration qui se rassemblent dans le parc d’avoir accès aux soins de santé.

"Médecins du monde est chargé des consultations médicales dans le Hub", explique aux Grenades Céline Glorie, référente santé et droits sexuels et reproductifs chez Médecins du monde. "Nous avons commencé à nous rendre compte que peu de femmes venaient à nos consultations, par peur ou par méconnaissance du dispositif. En conséquence, elles venaient nous voir très tard avec, par exemple des grossesses très compliquées dues à des viols mais qui étaient hors délai pour un avortement en Belgique."

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Un espace en non-mixité
L’organisation a lancé des consultations sages-femmes en non-mixité. "Il s’agit d’un espace dédié aux femmes et à leur parole. Ce n’est pas un espace trop médicalisé, c’est plus rassurant, mais il y a tout de même la présence d’une sage-femme. On y aborde des sujets comme les règles, les femmes viennent notamment chercher des protections périodiques, ce qui nous permet d’ouvrir la porte à des thèmes plus sensibles : la sexualité ou la grossesse. On s’intéresse aux retards dans les règles ou aux douleurs. Elles sont parfois accompagnées d’hommes, on ne sait pas à quel point ils sont bienveillants, si on explique qu’on va parler des règles, cela nous permet de nous assurer qu’elles viennent seules."

Selon le projet médical du Hub Humanitaire, "l’objectif des consultations sages-femmes est d’aborder les questions de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) dans un environnement calme, démédicalisé et en toute discrétion. Les consultations sont organisées quotidiennement lors des heures d’ouverture du Hub Humanitaire de 13h30 à 17h (fermeture le week-end et le mercredi). Il s’agit de consultations de première ligne, sans rendez-vous." Un même groupe de parole est également animé au sein de la Sister’s House à destination des femmes qui y sont hébergées.

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Une charge financière
Rapidement, la question de l’avortement est donc arrivée dans cet espace. Médecins du monde rapporte la situation d’une jeune patiente érythréenne qui se présente à la consultation pour des douleurs abdominales. Elle ne possède pas de titre de séjour et dort dehors. Lorsque la sage-femme effectue lui demande la date de ces dernières règles, elle ne sait pas répondre. "En effet, sur le parcours migratoire, de nombreuses femmes se retrouvent avec une absence de règle due à leur condition de vie, le manque d’alimentation, le mouvement perpétuel, le stress, sans pour autant que cela soit dû à une grossesse désirée ou non. La sage-femme effectue un test de grossesse", note l’ONG. Ce n’est qu’après une première consultation en planning familial et une échographie qu’il est possible de dater la grossesse, qui est déjà très avancée. La patiente souhaite recourir à l’IVG.

"Elles vivent des parcours remplis de violences, dont des violences sexuelles. Nous avons contacté les centres de plannings familiaux proches du Hub pour réfléchir comment mettre en place ces IVG. Et nous avons été confrontées à la charge financière des avortements", souligne Céline Glorie.

L’ensemble des Centres de planning familial partenaires l’organisation indiquent clairement que les moyens financiers ne doivent pas être une barrière, et peuvent prendre sur fond propre en cas d’impossibilité de paiement. Leur financement ne permet cependant pas de le faire constamment.

Elles sont parfois accompagnées d’hommes, on ne sait pas à quel point ils sont bienveillants, si on explique qu’on va parler des règles, cela nous permet de nous assurer qu’elles viennent seules

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Pour les femmes migrantes, un chemin de violence

L’IVG dans l’Aide médicale urgente
En Belgique, il existe pourtant une intervention financière du CPAS dans les frais médicaux d’une personne en séjour précaire, c’est ce qu’on appelle l’Aide Médicale Urgente (AMU). Les filles et femmes qui n’ont pas accès aux soins de santé doivent entamer une procédure afin de pouvoir en bénéficier. Elles doivent parfois entrer en contact avec 6 à 8 prestataires de soins, obtenir une dizaine de rendez-vous et attendre 9 semaines avant d’avoir accès à une IVG prise en charge par le CPAS.

Cette procédure qui conditionne l’accès aux soins de santé pour les personnes sans-papiers manque de clarté, comprend des contradictions et de nombreux obstacles, indique Médecins du monde. De plus, les délais imposés concernant l’IVG étant très courts (avant la fin de la 12e semaine de grossesse), les femmes et les prestataires doivent donc entreprendre une véritable course contre la montre afin de mettre un terme à la grossesse dans le délai légal. "Ces femmes sont dans une grande précarité et vulnérabilité. Il n’est pas évident pour elles de faire face à des longues démarches administratives", réagit Céline Glorie. Cette lourdeur administrative est renforcée par le fait que tous les CPAS n’interprètent pas la procédure de la même manière, ce qui complique l’accès à l’avortement dans certaines communes.

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Des avortements entravés
Selon les chiffres de Médecins du monde, lors des consultations sages-femmes qui ont eu lieu de janvier 2018 à décembre 2021 : 72 grossesses non planifiées ont été diagnostiquées pour 70 femmes. 62 demandes d’IVG ont été formulées parmi elles. Sur l’ensemble de ces 70 femmes, 26 femmes ont témoigné avoir survécu à des violences sexuelles. 8 demandes d’IVG n’ont pas pu avoir lieu car les femmes étaient hors du délai légal de l’accès à l’IVG en Belgique. "Ce parcours administratif complexifie et entrave l’accès des femmes sans-papiers à l’avortement, elles n’y ont pas accès comme n’importe quelle autre femme sur le territoire belge", selon Céline Glorie

Au fil des entretiens avec les femmes, il est également apparu que des travailleurs sociaux manquaient de connaissances relatives à l’IVG et à l’AMU, et ne faisaient pas toujours preuve de neutralité : "Il arrive, par exemple, que les femmes soient encouragées à ne pas avorter par certains membres du personnel, en fonction de leurs propres valeurs morales. Ce n’est pas acceptable dans un pays comme la Belgique, qui défend fermement les droits des femmes. D’autant plus qu’il est fréquent que les femmes concernées aient subi des violences sexuelles. A l’inverse, certains CPAS font un travail formidable", ajoute Céline Glorie.

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Des "recommandations politiques urgentes"
Médecins du Monde a établi une liste de " recommandations politiques urgentes " en collaboration avec une cinquantaine d’organisations, dont la Fédération Laïque des Centres de planning familial (FLCPF), le CHU Saint-Pierre et la Fédération des associations des médecins généralistes de Bruxelles (FAMGB).

Les organisations demandent de simplifier et harmoniser la procédure administrative de l’AMU afin de permettre aux patientes d’avoir un accès effectif à l’interruption de grossesse volontaire, d’informer, former et sensibiliser les travailleures.euse de première ligne sur l’accès aux soins pour les personnes précarisées et à l’avortement mais aussi d’étendre le délai légal de l’avortement en Belgique de 12 semaines à 18 semaines et de supprimer le délai de réflexion obligatoire de 6 jours avant de bénéficier d’un avortement.

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"Il faudrait mettre en place une procédure accélérée qui aiderait les femmes qui arrivent après une longue route et qui découvrent qu’elles sont enceintes tard", précise Céline Glorie. Les organisations souhaitent faire reconnaître l’IVG comme soin urgent spécialisé, auprès des CPAS, afin qu’elles soient prises en charge systématiquement et de manière accélérée, au même titre que les autres soins urgents.

Crise migratoire : 5 ans du hub humanitaire - JT

Crise migratoire : 5 ans du hub humanitaire
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En Italie, la victoire de Giorgia Meloni fait craindre un recul des droits des femmes et des minorités

29 Septembre 2022, 23:54pm

Publié par hugo

 En Italie, la victoire de Giorgia Meloni fait craindre un recul des droits des femmes et des minorités

27 sept. 2022 à 16:16

Temps de lecture
5 min
Par Caroline Bordecq, correspondante en Italie pour Les Grenades
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Après la victoire de son parti de droite radicale Fratelli d’Italia aux élections italiennes, Giorgia Meloni pourrait devenir la prochaine première ministre. Une perspective qui fait craindre aux féministes un recul des droits des femmes et des minorités.

Ce dimanche 25 septembre, l’Italie a tourné une nouvelle page de son histoire. Le parti de droite radicale Fratelli d’Italia a remporté les élections législatives anticipées, avec 26% des suffrages. Permettant ainsi à la coalition des droites – rassemblant La ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi – d’obtenir une large majorité au Parlement (44%).

Cette nette victoire pourrait propulser la cheffe de file de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, au poste de Première ministre, une première pour une femme dans l’histoire politique italienne. Le pays serait alors dirigé par une droite située à l’extrême de l’échiquier politique.

Il pourrait y avoir des batailles très fortes si les droits devaient être attaqués.

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Fasciste, post-fasciste, droite radicale, extrême droite : comment qualifier Fratelli d'Italia, le parti vainqueur des élections en Italie ?

Un risque pour les droits des femmes
Pour Elisa Ercoli, présidente de Differenza Donna, une association qui lutte contre les violences faites aux femmes, ce nouvel équilibre politique est un risque pour les droits des femmes. "On a vu au niveau international que les souverainistes partent du corps des femmes pour imposer une politique traditionaliste de leurs gouvernements", s’inquiète-t-elle. En Pologne, par exemple, l’avortement est presque totalement interdit depuis 2021.

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Avec l’arrivée de Fratelli d’Italia au pouvoir, l’une des inquiétudes porte justement sur l’accès à l’avortement. Lors de sa campagne, si Giorgia Meloni a assuré qu’elle ne toucherait pas la loi 194 (qui autorise l’IVG), Elisa Erdicoli estime qu’"elle n’en a pas besoin. Dans un contexte où l’objection de conscience est si élevée, c’est facile de limiter la loi sans la modifier". En effet, en Italie 65% des gynécologues sont objecteur-trices de conscience, c’est-à-dire qu’ils ou elles refusent de pratiquer les IVG au nom de leur moral ou de leurs croyances, imposant à certaines femmes un véritable parcours du combattant pour avorter.

Pour appuyer son propos, la féministe met en lumière la politique menée par Fratelli d’Italia dans les régions où le parti gouverne. En 2021, la région des Marches (Italie du centre), où 70% des médecins sont objecteurs-trices de conscience, a éliminé la possibilité d’effectuer les avortements médicamenteux dans les plannings familiaux, ce qui oblige les femmes à se déplacer dans les hôpitaux, sachant que dans cette région certains d’entre eux ont 90% de médecins objecteur-trices, et retarde donc leur prise en charge. En Belgique, où l’avortement est sorti du Code pénal en 2018, des femmes ont également témoigné des complications liées au délai légal de douze semaines pour avorter.

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Défense d’une société traditionaliste
Dans la lignée des partis souverainistes européens, Giorgia Meloni défend une société traditionaliste. En 2019, elle avait d’ailleurs participé à un congrès mondial ultra-conservateur sur la famille traditionnelle, à Vérone. "Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis Italienne, je suis chrétienne et vous ne me l’enlèverez pas", avait-elle scandé lors d’un meeting la même année, s’attaquant à ce qu’elle appelle "le lobby LGBT". Un discours devenu célèbre notamment pour son remix techno.

Mais là encore, Giorgia Meloni assure ne pas vouloir toucher la loi permettant l’union civile entre les personnes du même sexe. "C’est une loi assez inoffensive car elle ne permet pas l’adoption pour les couples homoparentaux, ou ne simplifie pas l’adoption de l’enfant du ou de la partenaire", analyse Giorgia Serughetti, chercheuse en philosophie politique à Milan. Toutefois, la chercheuse ne serait pas surprise de voir émerger des mesures limitant les droits des personnes LGTBQI +. Elle imagine, par exemple, une interdiction pour les communes d’enregistrer des couples homosexuels comme deux parents d’un enfant.

L’Italie est déjà un pays où il n’est pas facile de vivre en tant que gay, lesbienne ou d’origine étrangère.

Quant aux migrant·es, "l’agenda est clair : un contrôle sévère des frontières. Les règles d’accès à la citoyenneté italienne ne seront pas non plus améliorées", assure la chercheuse.

Plus qu’une grande rupture sur les droits civiques existants, Giorgia Serughetti s’attend à des mesures symboliques "qui rendront la vie plus difficile aux femmes et aux communautés LGBTQI +, qui renforceront l’idée du retour à une identité hétérosexuelle, italienne, etc., tout en conservant cette image modérée que Giorgia Meloni a réussi à se construire surtout auprès des interlocuteurs internationaux", résume-t-elle.

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L’Italie a "les anticorps pour repousser un vrai danger autoritaire"
Ainsi, peu de risques dans l’immédiat de voir surgir en Italie un modèle calqué sur la Hongrie ou encore la Pologne (dont les dirigeants sont proches de Giorgia Meloni), assure la chercheuse. De plus, "le pays a une Constitution solide, des organismes de contrôle, elle a les anticorps pour repousser un vrai danger autoritaire", rassure Giorgia Serughetti.

Sans compter le tissu militant féministe diffus dans la société italienne. "Il pourrait y avoir des batailles très fortes si les droits devaient être attaqués", analyse à son tour Olivia Guaraldo, professeure de philosophie politique à Vérone. La manifestation organisée ce mercredi 28 septembre par le collectif Non Una Di Meno à l’occasion de la journée internationale du droit à l’avortement en est un bon exemple.

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Ainsi, à court terme, plus qu’un risque de dérive autoritaire "le vrai thème c’est le climat qu’on va respirer dans le pays", assure Giorgia Serughetti. Pour la chercheuse, si les choses ne vont pas radicalement changer – "l’Italie est déjà un pays où il n’est pas facile de vivre en tant que gay, lesbienne ou d’origine étrangère", explique-t-elle – les personnes très hostiles aux homosexuel.les, aux migrant·es, ou encore aux femmes "se sentiront plus autorisées à faire du bruit, à être plus agressives", continue la chercheuse.

Un climat qui s’était déjà fortement ressenti lorsque Matteo Salvini était ministre de l’Intérieur (2018-2019). À l’époque, les inquiétudes face à une escalade de la xénophobie et des épisodes de violences racistes en Italie étaient même remontées jusqu’aux Nations Unies.

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Journée mondiale du droit à l’avortement : les femmes manifestent partout dans le monde Publié le 29 septembre 2022 à 7h35 Depuis la décision de la Cour suprême, de nombreux États américains ont fortement restreint l'accès à l'avortement Depuis la décision de la Cour suprême, de nombreux États américains ont fortement restreint l'accès à l'avortement - © Getty Images SAUVEGARDER Des manifestation

29 Septembre 2022, 23:07pm

Publié par hugo

 Journée mondiale du droit à l’avortement : les femmes manifestent partout dans le monde
Publié le 29 septembre 2022 à 7h35
Depuis la décision de la Cour suprême, de nombreux États américains ont fortement restreint l'accès à l'avortement
Depuis la décision de la Cour suprême, de nombreux États américains ont fortement restreint l'accès à l'avortement - © Getty Images

SAUVEGARDER
Des manifestations ont eu lieu un peu partout dans le monde mercredi 28 septembre, journée mondiale du droit à l’avortement, pour défendre ce droit, à l’heure où il est remis en question dans plusieurs pays.

« On sent en ce moment qu’il y a de grosses remises en question du droit à l’avortement, cela fait peur. C’est important de montrer qu’il y a une mobilisation en faveur de ce droit », insiste Sara Chollet, 25 ans, doctorante en droit, qui participait à la manifestation parisienne, organisée à l’occasion de la journée internationale pour le droit à l’avortement.

Parti de la place de la Bastille vers 18 h 30 en direction du Jeu de Paume à l’appel du collectif « Avortement en Europe, les femmes décident », le cortège parisien comptait environ un millier de personnes, tandis que plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés à Lyon, Toulouse et Bordeaux.

Les manifestants, en majorité des femmes de tous âges, scandaient des slogans comme « mon corps, c’est moi et je décide » à Paris, « y en a assez, assez, assez de cette société qui menace sans arrêt le droit à l’IVG » à Lyon, ou encore « l’IVG est un droit, on ne nous l’enlèvera pas » à Toulouse.

Des pancartes montrant un cintre avec l’inscription « plus jamais ça », « IVG légale = droit vital » étaient visibles dans le cortège parisien, qui était accompagné d’un clitoris géant juché sur un camion.

« RIEN N’EST JAMAIS ACQUIS »
« Je suis là pour me battre pour mes droits, pour les droits de mes sœurs et de mes frères en France et ailleurs dans le monde. Pour l’IVG, la PMA et au-delà pour les droits des femmes en général » explique Hélène David, 30 ans, qui manifestait à Toulouse sous la pluie.

Dans la manifestation lyonnaise, Sylvie, 67 ans, infirmière à la retraite, a travaillé dans un centre d’IVG qui a fermé en 2013 : « En France on a encore de la chance, mais les conditions d’accueil des femmes se dégradent », estime-t-elle, jugeant que « rien n’est jamais acquis ».

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La décision de la Cour suprême des États-Unis de révoquer le droit à l’avortement en juin dernier a été un véritable choc et un signal inquiétant pour le droit à l’IVG partout dans le monde, rappelant que ce droit est loin d’être acquis.

UN DROIT PLUS QUE JAMAIS MENACÉ
En Hongrie, un récent décret oblige les femmes à écouter le rythme cardiaque du fœtus avant d’avorter. Une décision largement contestée et au cœur des slogans des manifestations qui ont rassemblé des milliers de personnes à Budapest.

En Amérique latine, si le camp pro avortement gagne du terrain, avec la légalisation en Argentine, en Colombie ou encore à Cuba, de nombreux pays interdisent encore totalement cette pratique médicale, comme le Salvador, le Honduras et le Nicaragua.

Sur le continent africain aussi, l’avortement reste largement tabou et interdit : seuls la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert et le Mozambique l’ont dépénalisé. L’avortement clandestin reste donc la norme sur le continent, mettant en danger des millions de femmes chaque année : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) 520 femmes meurent tous les 100 000 avortements à risque en Afrique subsaharienne.

IVG dans le monde : en 2021, du recul et des avancées


https://www.elle.fr/Societe/News/Journee-mondiale-du-droit-a-l-avortement-les-femmes-manifestent-partout-dans-le-monde-4065366

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