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Décès de Simone Iff, féministe et initiatrice du «Manifeste des 343»,femmes,feministe,loi,droit,avortement,

1 Janvier 2015, 05:08am

Publié par hugo


Décès de Simone Iff, féministe et initiatrice du «Manifeste des 343»

AFP 31 DÉCEMBRE 2014 À 17:36
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Simone Iff, ancienne vice-présidente du Planning familial, le 13 juin 1984 à Paris
Simone Iff, ancienne vice-présidente du Planning familial, le 13 juin 1984 à Paris (Photo Charles Platiau. AFP)
Simone Iff, féministe à l’initiative du «Manifeste des 343» en faveur de l’avortement, est décédée lundi à Paris à l’âge de 90 ans, a-t-on appris mercredi auprès du Planning familial, qu’elle présida pendant plusieurs années.
Initiatrice de ce texte publié par Le Nouvel Observateur en 1971, qui eut un poids considérable dans le débat sur la légalisation sur l’avortement, Simone Iff a dirigé le Mouvement français pour le Planning familial de 1973 à 1981.


Paradoxalement, elle ne signera pas le Manifeste. «Un oubli», se justifiera celle qui passa à l’époque d’innombrables coups de téléphone pour recruter des signataires.


«Sous sa présidence, le mouvement se radicalise et pratique des avortements clandestins et s’engage résolument en faveur de l’avortement libre et remboursé par la Sécurité sociale», rappelle dans un communiqué la ministre de la Santé Marisol Touraine.


La loi sur l’IVG sera votée en 1974, puis progressivement renforcée.


Cette féministe de la première heure entre en 1981 au cabinet d’Yvette Roudy, ministre des Droits de la femme, où elle continue de se battre pour assurer des places dans les hôpitaux pour les femmes demandant l’avortement. Proche des communistes, elle s’engage aussi jusqu’en 1983 au sein du gouvernement aux côtés des prostituées, aidant à la mise en place de formations pour celles qui souhaitent arrêter.


En 1984, elle est également nommée membre du Conseil économique et social.


Née en 1924 dans le Tarn, Simone Iff, fille d’un pasteur protestant, a grandi à Sète (Hérault). Ce sont ses parents, engagés dans la défense du droit des réfugiés, qui lui ont donné le goût du militantisme, dans lequel elle se lance très jeune.


Simone Iff a ainsi longtemps milité dans le social. A partir de 1950, alors qu’elle a 26 ans, elle tient avec son mari jusqu’en 1964 un foyer protestant pour adolescents délinquants à Belleville (Paris).


Elle entre dès 1946 dans le mouvement Jeunes Femmes, qui informe très tôt sur les méthodes de contrôle des naissances. Ce groupe, fondé au sein de la bourgeoisie protestante, sera indirectement à l’origine de la création du Mouvement français pour le planning familial, dont Simone Iff sera l’un des piliers.


Mère de cinq enfants, elle affirmait avoir vécu «un certain nombre» d’avortements et s’être déjà avortée seule plusieurs fois.


Marisol Touraine a salué une «femme d’action, pionnière des droits des femmes», «une combattante inlassable du droit à l’avortement et de la liberté des femmes».


De son côté, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation, a aussi rendu hommage à Simone Iff sur son compte Twitter, faisant part de sa «grande tristesse».


AFP


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http://www.liberation.fr/societe/2014/12/31/deces-de-simone-iff-feministe-et-initiatrice-du-manifeste-des-343_1172401

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Elles parlent de leur IVG : "Il va très bien, son cœur bat parfaitement",ivg,femmes,avortement,

26 Novembre 2014, 19:25pm

Publié par hugo

Actualité > Société > Elles parlent de leur IVG : "Il va très bien, son cœur bat parfaitement"
Elles parlent de leur IVG : "Il va très bien, son cœur bat parfaitement"
Cécile DeffontainesPar Cécile Deffontaines
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Publié le 26-11-2014 à 11h49
A+A-
Quarante ans après la loi Veil, l'avortement n'est toujours pas considéré comme un acte médical ordinaire. Témoignages.
Des patientes attendent leur consultation à l'Institut Alfred Fournier où un centre de planification et d'éducation familiale a été inauguré le 27 août 2009, à Paris. (JACQUES DEMARTHON/AFP) Des patientes attendent leur consultation à l'Institut Alfred Fournier où un centre de planification et d'éducation familiale a été inauguré le 27 août 2009, à Paris. (JACQUES DEMARTHON/AFP)


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"J'étais accroupie par terre, à me contorsionner de douleur, le front posé sur une chaise. Je souffrais tellement que la sueur gouttait de mes cheveux. Je suis restée quatre à cinq heures comme ça, toute seule dans une salle d'attente. Jamais l'infirmière qui m'avait donné le cachet abortif ne m'a proposé un antalgique. Elle ne m'a même pas dit que je devais faire un contrôle gynécologique ensuite. J'ai été traitée comme un chien. Comme si j'étais la pire des personnes, en train de commettre un acte abominable." Alice (1) avait 20 ans quand elle a fait une IVG. C'était en 2008, dans une ville moyenne du sud de la France.


Parcours du combattant


40 ans après l'adoption de la loi Veil, il est toujours impossible d'avorter sereinement en France. Sans être jugée. Sans avoir mal. Sans se lancer dans un parcours du combattant. 220.000 femmes y ont recours chaque année. Plus d'une femme sur trois passe par cette case dans sa vie, une proportion qui devrait rendre l'IVG relativement banale.


Ce n'est toujours pas considéré comme un droit vraiment légitime", estime Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial.


C'est, tout au plus, un droit concédé.


Pour le mesurer, "il suffit d'écouter les femmes", pour reprendre la célèbre phrase de Simone Veil à la tribune de l'Assemblée nationale, en 1974 : elles racontent leur surprise, leur sentiment d'humiliation, leur honte. Cette sensation de devoir "payer" pour cet accroc dans leur parcours contraceptif - deux tiers des femmes qui font une IVG sont sous contraception. Elles étaient pourtant sûres d'elles et de leur choix.


"Je suis une enfant de soixante-huitards, je pensais que l'IVG était entrée dans la norme, raconte Camille, 39 ans, professeur, qui a avorté en 2000, à l'âge de 25 ans. J'étais à 15 jours de l'expiration du délai [12 semaines, ou 14 semaines d'aménorrhée, NDLR] quand je m'en suis rendu compte. Ça a été une tannée pour obtenir les rendez-vous, on me les proposait pour un mois plus tard alors que j'expliquais ma situation. Juste pour pouvoir faire l'échographie de datation, j'ai dû appeler une dizaine d'établissements. Et ça a été terrible. Quand l'échographiste a vu que je venais pour une IVG, son regard a changé. Il a monté à fond le son du moniteur, qui résonnait dans la pièce. Il m'a dit : 'Regardez, il va très bien, son cœur bat parfaitement.' J'ai été profondément choquée par cette méchanceté. Que savait-il de ma situation ? J'en suis sortie en état de sidération."


Trop d'attente, pas assez d'empathie


Depuis dix ans, 130 centres IVG ont fermé leurs portes. Les restructurations de l'hôpital public ont concentré cette activité dans certains établissements. Embouteillant les services. Rallongeant les délais d'attente.


Il existe de fortes inégalités sur le territoire, constate Véronique Séhier. Des établissements sont à flux tendu. D'autres ne sont plus ouverts aux IVG que deux jours par semaine."


En région parisienne, les femmes sont globalement bien prises en charge. Près de Nantes, c'est un autre topo.


Quand il faut attendre jusqu'à cinq semaines pour obtenir son IVG, on ne peut plus vivre sa décision sereinement", estime Françoise Laurant, du Haut Conseil à l'Egalité entre les Femmes et les Hommes.


C'est ce qui est arrivé à Nathalie, maraîchère de 38 ans, au début de l'année 2013. Cette jeune femme a commencé les démarches à un mois de grossesse, et n'a pu faire son interruption qu'à deux mois et demi. "On m'a laissée enceinte alors que j'étais très, très déprimée et malade." Nathalie n'a même pas pu, comme de droit, obtenir la méthode d'IVG de son choix. Alors qu'elle souhaitait une anesthésie générale, elle n'en a eu qu'une locale. Un cauchemar :


Je suis allongée en position gynécologique. La chirurgienne entre, énervée. Pas de bonjour. Je ne sens pas la piqûre de l'anesthésie, ni la chaleur du produit. Et tout à coup, la douleur, horrible. Je sens qu'elle racle mon utérus. Je pleure toutes les larmes de mon corps, la chirurgienne ne peut pas ne pas le remarquer. Elle est tout le temps agacée, elle soupire, râle parce que '[mon] col est trop serré', comme si j'y pouvais quelque chose ! Je pense que l'anesthésie n'a pas bien fonctionné. Ça a duré trois quarts d'heure, deux fois plus que la normale. Elle est repartie sans un au revoir. Aucun geste d'empathie. Je n'ai jamais vu son visage. Elle a juste parlé à mes fesses. Comme si je n'étais pas une personne."


Un acte médical


Bien plus que les embûches techniques qui ont pu émailler leur parcours, ce sont ces attitudes incorrectes qui meurtrissent les patientes. "La majorité des gens pensent encore que les femmes ne devraient pas se retrouver dans cette situation et qu'il y aurait trop d'avortements", explique Nathalie Bajos, sociologue spécialiste de la sexualité à l'Inserm. "On accepte difficilement que l'IVG aille de pair avec la contraception, comme un tout permettant aux femmes de contrôler leur fécondité. Car il y aura toujours des échecs de contraception. Reprocher aux femmes d'avoir recours à l'interruption de grossesse, c'est en fait leur reprocher d'avoir une sexualité qui n'est pas à visée reproductive."


Une femme sous contraceptif oral entre ses 15 et ses 49 ans prendra... 8.000 pilules environ, estime Michel Teboul, responsable du pôle IVG de l'hôpital Port-Royal, à Paris. Pour, en moyenne, mener à bien deux grossesses. C'est donc miraculeux que les femmes n'aient pas plus de grossesses non désirées, cela prouve qu'elles font très attention !"


Preuve qu'il est possible de bien faire, des équipes motivées se mobilisent pour accueillir au mieux les femmes, comme à Armentières. C'est là qu'Alice a dû faire une deuxième interruption de grossesse en 2012, bien qu'elle ait pris la pilule du lendemain.


J'ai eu une chambre et on m'a donné un anti-douleur puissant en même temps que le cachet. Je n'ai pas du tout souffert et les infirmières étaient extrêmement gentilles. Cette fois-là, je subissais un acte médical. On réglait simplement mon problème."


Un gynécologue lui a ensuite parlé contraception et lui a posé un implant, mieux adapté, pour plus de sûreté.


Cécile Deffontaines


(1) Certains prénoms et certaines professions ont été changés.


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Sur le web : 40 ans de la loi IVG: "nous étions des parias de la société"

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20141126.OBS6128/ivg-la-lutte-continue.html

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40 ans après la loi Veil, des femmes partent encore avorter à l'étranger,femmes,sante,droits,lois,

21 Novembre 2014, 18:24pm

Publié par hugo

Accueil > France
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40 ans après la loi Veil, des femmes partent encore avorter à l'étranger
Publié le vendredi 21 novembre 2014 à 16h23
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MÉDIAS ›12
40 ans après la loi Veil, des femmes partent encore avorter à l'étranger_1
Simone Veil, alors ministre de la Santé lors d'un discours sur l'avortement à l'Assemblée nationale, le 26 novembre 1974 - AFP/Archives © 2014 AFPafp logo
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Paris (AFP)
Une femme sur trois aura recours à une IVG dans sa vie. Quarante ans après sa légalisation, le recours à l'avortement est devenu un acte relativement courant mais des obstacles demeurent, contraignant encore des femmes à partir avorter à l'étranger.


Près de 220.000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France en 2012, chiffre "relativement stable depuis une dizaine d'années", selon la Drees, service statistiques des ministères sociaux.


Leur nombre aurait augmenté de 4,7% en 2013, sur fond de débat quant aux risques associés aux pilules de 3ème et 4e génération.


Depuis la loi Veil du 17 janvier 1975 qui a légalisé l'IVG, "aucun politique au pouvoir ne s'est hasardé à remettre en cause ce droit, contrairement à d'autres pays comme récemment l'Espagne où on a eu très peur", se réjouit Marie-Laure Brival, chef de service obstétrique à la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis).


En outre, "plusieurs évolutions sont intervenues, même si des mesures pourraient encore être prises pour que l'IVG devienne un droit comme un autre", souligne Nathalie Bajos, directrice de recherche à l'Institut français pour la santé et la recherche médicale (Inserm) et co-auteur d'un récent rapport sur le sujet.


La loi de 1982 a introduit le remboursement, celle de 1993 a créé un délit d'entrave à l'IVG, celle de 2001 a porté le délai légal de 10 à 12 semaines de grossesse, autorisé les médecins libéraux à réaliser des IVG médicamenteuses ...


Dernière évolution en date, la loi égalité hommes-femmes de 2014 a supprimé la notion de "situation de détresse" pour justifier d'une demande d'avortement.


D'autres recommandations d'un rapport du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes n'ont en revanche pas été suivies: la "clause de conscience", permettant à un médecin de refuser une IVG, et le délai obligatoire de 7 jours de réflexion pour la femme entre les deux premières consultations n'ont pas été supprimées.


En conséquence, "cette loi qui autorise mais en aucun cas n'oblige est appliquée de façon totalement aléatoire et selon le bon vouloir des professionnels", déplore Mme Brival.


- 'Dérive vers le tout médicamenteux' -


"Dans de nombreuses structures, les femmes sont bien accueillies et il y a des équipes engagées", souligne Véronique Séhier, co-directrice du Planning familial. Mais "dans certains hôpitaux, des médecins renvoient les femmes sans forcément leur donner de solution ou ne pratiquent pas l'IVG entre 10 et 12 semaines" de grossesse.


Autre problème, la fermeture, "pour des questions de rentabilité financière", d'un nombre conséquent de structures, souligne le rapport du Haut conseil. "5% des établissements publics et 48% des établissements privés pratiquant l'IVG ont fermé ces dix dernières années, soit plus de 130 établissements au total".


En outre, "37% des gynécologues partiront à la retraite dans les cinq ans", alerte le Haut conseil, craignant "l'absence d'une relève militante".


Les difficultés d'accès à l'IVG dans certains territoires font que parfois le délai légal de 12 semaines est dépassé et un ultime recours est de se rendre dans un pays où les délais sont supérieurs, notamment aux Pays-Bas, en Espagne ou en Grande-Bretagne.


Selon Mme Séhier, ce phénomène est difficile à chiffrer mais peut être estimé à "entre 3.500 et 5.000" femmes chaque année.


Enfin, les femmes n'ont pas toujours le choix de la méthode d'IVG (chirurgicale ou médicamenteuse). Six IVG sur dix étaient réalisées en 2012 de façon médicamenteuse, selon la Drees.


Mme Brival affirme que "la plupart des services sont en train de dériver sur le tout-médicamenteux" jusqu'à 12 semaines de grossesse, alors qu'au-delà de sept semaines, cette méthode n'est pas recommandée par la Haute Autorité de Santé et peut être très douloureuse.


Mme Bajos déplore par ailleurs que la "légitimité" des femmes à demander une IVG reste, encore aujourd'hui, remise en question, la démarche étant parfois perçue comme "un échec" à maîtriser leur contraception.




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"Source AFP" © 2014 AFP
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40 ans après la loi Veil, des femmes partent encore avorter à l'étranger,femmes,sante,droits,lois,droits,histoire,histoire de france,

21 Novembre 2014, 18:09pm

Publié par hugo

ccueil > France
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40 ans après la loi Veil, des femmes partent encore avorter à l'étranger
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MÉDIAS ›12
40 ans après la loi Veil, des femmes partent encore avorter à l'étranger_1
Simone Veil, alors ministre de la Santé lors d'un discours sur l'avortement à l'Assemblée nationale, le 26 novembre 1974 - AFP/Archives © 2014 AFPafp logo
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Paris (AFP)
Une femme sur trois aura recours à une IVG dans sa vie. Quarante ans après sa légalisation, le recours à l'avortement est devenu un acte relativement courant mais des obstacles demeurent, contraignant encore des femmes à partir avorter à l'étranger.


Près de 220.000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France en 2012, chiffre "relativement stable depuis une dizaine d'années", selon la Drees, service statistiques des ministères sociaux.


Leur nombre aurait augmenté de 4,7% en 2013, sur fond de débat quant aux risques associés aux pilules de 3ème et 4e génération.


Depuis la loi Veil du 17 janvier 1975 qui a légalisé l'IVG, "aucun politique au pouvoir ne s'est hasardé à remettre en cause ce droit, contrairement à d'autres pays comme récemment l'Espagne où on a eu très peur", se réjouit Marie-Laure Brival, chef de service obstétrique à la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis).


En outre, "plusieurs évolutions sont intervenues, même si des mesures pourraient encore être prises pour que l'IVG devienne un droit comme un autre", souligne Nathalie Bajos, directrice de recherche à l'Institut français pour la santé et la recherche médicale (Inserm) et co-auteur d'un récent rapport sur le sujet.


La loi de 1982 a introduit le remboursement, celle de 1993 a créé un délit d'entrave à l'IVG, celle de 2001 a porté le délai légal de 10 à 12 semaines de grossesse, autorisé les médecins libéraux à réaliser des IVG médicamenteuses ...


Dernière évolution en date, la loi égalité hommes-femmes de 2014 a supprimé la notion de "situation de détresse" pour justifier d'une demande d'avortement.


D'autres recommandations d'un rapport du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes n'ont en revanche pas été suivies: la "clause de conscience", permettant à un médecin de refuser une IVG, et le délai obligatoire de 7 jours de réflexion pour la femme entre les deux premières consultations n'ont pas été supprimées.


En conséquence, "cette loi qui autorise mais en aucun cas n'oblige est appliquée de façon totalement aléatoire et selon le bon vouloir des professionnels", déplore Mme Brival.


- 'Dérive vers le tout médicamenteux' -


"Dans de nombreuses structures, les femmes sont bien accueillies et il y a des équipes engagées", souligne Véronique Séhier, co-directrice du Planning familial. Mais "dans certains hôpitaux, des médecins renvoient les femmes sans forcément leur donner de solution ou ne pratiquent pas l'IVG entre 10 et 12 semaines" de grossesse.


Autre problème, la fermeture, "pour des questions de rentabilité financière", d'un nombre conséquent de structures, souligne le rapport du Haut conseil. "5% des établissements publics et 48% des établissements privés pratiquant l'IVG ont fermé ces dix dernières années, soit plus de 130 établissements au total".


En outre, "37% des gynécologues partiront à la retraite dans les cinq ans", alerte le Haut conseil, craignant "l'absence d'une relève militante".


Les difficultés d'accès à l'IVG dans certains territoires font que parfois le délai légal de 12 semaines est dépassé et un ultime recours est de se rendre dans un pays où les délais sont supérieurs, notamment aux Pays-Bas, en Espagne ou en Grande-Bretagne.


Selon Mme Séhier, ce phénomène est difficile à chiffrer mais peut être estimé à "entre 3.500 et 5.000" femmes chaque année.


Enfin, les femmes n'ont pas toujours le choix de la méthode d'IVG (chirurgicale ou médicamenteuse). Six IVG sur dix étaient réalisées en 2012 de façon médicamenteuse, selon la Drees.


Mme Brival affirme que "la plupart des services sont en train de dériver sur le tout-médicamenteux" jusqu'à 12 semaines de grossesse, alors qu'au-delà de sept semaines, cette méthode n'est pas recommandée par la Haute Autorité de Santé et peut être très douloureuse.


Mme Bajos déplore par ailleurs que la "légitimité" des femmes à demander une IVG reste, encore aujourd'hui, remise en question, la démarche étant parfois perçue comme "un échec" à maîtriser leur contraception.




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40 ans après la loi Veil, des femmes partent encore avorter à l’étranger,femmes,ivg,histoire,droits,lois,

21 Novembre 2014, 18:05pm

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40 ans après la loi Veil, des femmes partent encore avorter à l’étranger
AFP 21 NOVEMBRE 2014 À 16:23
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Simone Veil, alors ministre de la Santé lors d'un discours sur l'avortement à l'Assemblée nationale, le 26 novembre 1974
Simone Veil, alors ministre de la Santé lors d'un discours sur l'avortement à l'Assemblée nationale, le 26 novembre 1974 (Photo AFP)
Une femme sur trois aura recours à une IVG dans sa vie. Quarante ans après sa légalisation, le recours à l’avortement est devenu un acte relativement courant mais des obstacles demeurent, contraignant encore des femmes à partir avorter à l’étranger.
Près de 220.000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France en 2012, chiffre «relativement stable depuis une dizaine d’années», selon la Drees, service statistiques des ministères sociaux.


Leur nombre aurait augmenté de 4,7% en 2013, sur fond de débat quant aux risques associés aux pilules de 3ème et 4e génération.


Depuis la loi Veil du 17 janvier 1975 qui a légalisé l’IVG, «aucun politique au pouvoir ne s’est hasardé à remettre en cause ce droit, contrairement à d’autres pays comme récemment l’Espagne où on a eu très peur», se réjouit Marie-Laure Brival, chef de service obstétrique à la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis).


En outre, «plusieurs évolutions sont intervenues, même si des mesures pourraient encore être prises pour que l’IVG devienne un droit comme un autre», souligne Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Institut français pour la santé et la recherche médicale (Inserm) et co-auteur d’un récent rapport sur le sujet.


La loi de 1982 a introduit le remboursement, celle de 1993 a créé un délit d’entrave à l’IVG, celle de 2001 a porté le délai légal de 10 à 12 semaines de grossesse, autorisé les médecins libéraux à réaliser des IVG médicamenteuses ...


Dernière évolution en date, la loi égalité hommes-femmes de 2014 a supprimé la notion de «situation de détresse» pour justifier d’une demande d’avortement.


D’autres recommandations d’un rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes n’ont en revanche pas été suivies: la «clause de conscience», permettant à un médecin de refuser une IVG, et le délai obligatoire de 7 jours de réflexion pour la femme entre les deux premières consultations n’ont pas été supprimées.


En conséquence, «cette loi qui autorise mais en aucun cas n’oblige est appliquée de façon totalement aléatoire et selon le bon vouloir des professionnels», déplore Mme Brival.


- 'Dérive vers le tout médicamenteux' -


«Dans de nombreuses structures, les femmes sont bien accueillies et il y a des équipes engagées», souligne Véronique Séhier, co-directrice du Planning familial. Mais «dans certains hôpitaux, des médecins renvoient les femmes sans forcément leur donner de solution ou ne pratiquent pas l’IVG entre 10 et 12 semaines» de grossesse.


Autre problème, la fermeture, «pour des questions de rentabilité financière», d’un nombre conséquent de structures, souligne le rapport du Haut conseil. «5% des établissements publics et 48% des établissements privés pratiquant l’IVG ont fermé ces dix dernières années, soit plus de 130 établissements au total».


En outre, «37% des gynécologues partiront à la retraite dans les cinq ans», alerte le Haut conseil, craignant «l’absence d’une relève militante».


Les difficultés d’accès à l’IVG dans certains territoires font que parfois le délai légal de 12 semaines est dépassé et un ultime recours est de se rendre dans un pays où les délais sont supérieurs, notamment aux Pays-Bas, en Espagne ou en Grande-Bretagne.


Selon Mme Séhier, ce phénomène est difficile à chiffrer mais peut être estimé à «entre 3.500 et 5.000» femmes chaque année.


Enfin, les femmes n’ont pas toujours le choix de la méthode d’IVG (chirurgicale ou médicamenteuse). Six IVG sur dix étaient réalisées en 2012 de façon médicamenteuse, selon la Drees.


Mme Brival affirme que «la plupart des services sont en train de dériver sur le tout-médicamenteux» jusqu’à 12 semaines de grossesse, alors qu’au-delà de sept semaines, cette méthode n’est pas recommandée par la Haute Autorité de Santé et peut être très douloureuse.


Mme Bajos déplore par ailleurs que la «légitimité» des femmes à demander une IVG reste, encore aujourd’hui, remise en question, la démarche étant parfois perçue comme «un échec» à maîtriser leur contraception.


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L’avortement : le tabou des séries américaines,sante,femems,usa,

14 Novembre 2014, 01:46am

Publié par hugo

L’avortement : le tabou des séries américaines
26/09/2012 | 18h05Envyer par emailImprimerPartager


Julie et Susan dans "Desperate Housewives"
La grossesse non désirée est une des obsessions des séries américaines, qui l’abordent souvent d’un point de vue pro-life. Une thématique si récurrente qu’elle en devient inquiétante. Analyse.
Newport Beach, Sex and The City, Six Feet Under, Greys’ Anatomy, Melrose Place, Beverly Hills, Weeds, Desperate Housewives, The Secret Life of the American Teenage, Friday Night Lights, Glee… toutes les séries – à quelques rares exceptions – ont abordé un jour ou l’autre la question de l’avortement, ou plutôt du non-avortement. Une obsession thématique intrigante, qui peut s’expliquer par la volonté d’une majorité de séries de conquérir le public féminin, leur principale cible. Les séries reprennent donc les codes du soap opera (drames en pagaille, histoires d’amour impossibles, etc.) et abordent des sujets qui concernent directement les femmes, comme l’avortement donc.


On aurait pu en rester là mais l’argument est un peu faible, surtout lorsque l’on s’aperçoit que les personnages ont très peu recours à l’IVG. Pour gérer une grossesse non désirée, les scénaristes de séries ont plus d’un tour dans leur sac et utilisent divers subterfuges :


- La fausse-couche, aussi dit “le gadin dans les escaliers”
C’est le cas de Gabrielle Solis dans la deuxième saison de Desperate Housewives, qui tombe enceinte car son mari Carlos a remplacé sa pilule contraceptive par des placebos (ils sont un peu tordus dans Desperate). Un soir, Gabrielle surprend Caleb Applewhite, un voisin, chez elle, et tombe dans l’escalier. Elle perd, du même coup, le bébé.


- La révélation soudaine
Miranda Hobbes tombe enceinte par accident dans la quatrième saison de Sex and The City. Elle est obsédée par son travail et n’a jamais voulu d’enfants. Elle opte donc immédiatement pour l’avortement. Or, dans la salle d’attente, elle change d’avis. Et on ne comprend pas vraiment pourquoi.


- Le “c’est un cadeau qui ne se refuse pas”
Dans la sixième saison de Desperate Housewives (à qui on décerne l’Emmy Award de la série la plus pro-life) Lynette Scavo est désespérée à l’idée d’être enceinte de jumeaux à quarante ans et des poussières, alors qu’elle a déjà quatre enfants. Mais son amie Susan Delfino, dont la fille est à l’hôpital, lui ouvre les yeux en lui expliquant qu’un enfant est un merveilleux cadeau. Deux saisons plus tard, Susan récidive en convaincant sa fille Julie de ne pas avorter.


Voir, aussi, le sermon de Dawson à sa mère, qui est elle aussi tombée enceinte sur le tard, dans la série du même nom.


- La question ne se pose pas/l’avortement est impensable
Dans la série pour ados Newport Beach, Teresa, qui a déjà du mal à joindre les deux bouts, tombe enceinte. Elle garde le bébé, sans se poser de questions.


- L’adoption
La pom-pom girl Quinn Fabray mène sa grossesse à terme dans la pourtant libérale Glee, et donne son bébé à l’adoption. De même dans Friends, où Monica et Chandler doivent adopter l’enfant d’une femme qui mène sa grossesse non désirée à terme.


Objectif : ne pas froisser les annonceurs


Les séries les plus frileuses en matière d’IVG sont majoritairement celles diffusées sur les networks, les chaînes américaines non payantes dont le financement est assuré par les annonceurs (ABC, CBS, NBC, Fox, The CW). Qui dit publicité dit audimat : pour conserver leurs annonceurs, les networks doivent courtiser un large public, et prennent donc pour cible la cellule familiale. Ce qui explique, selon Monica Michelin, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne, pourquoi les séries doivent “essayer de plaire à tout le monde” :


“Elles ne peuvent pas faire de choix trop politiques. Il faut parler de sujets soft, qui ne divisent pas.”


Le hic, c’est que le souci de plaire aux annonceurs peut avoir des conséquences désastreuses sur le scénario, qui en devient, parfois saugrenu:


“Dans Lost, les femmes qui tombent enceintes meurent toutes. Or, un des personnages apprend qu’elle est enceinte et choisit de garder le bébé alors même qu’il y a une station médicale sur l’île et qu’elle pourrait avorter. Cette idée ne l’effleure pas. On est dans un scénario à la Blanche-neige fait pour ne pas froisser les gros annonceurs.


A la différence des networks, les chaînes du câble, dont l’accès repose sur un abonnement, prennent davantage de liberté avec les séries qu’elles produisent et diffusent, qui sont souvent de meilleure qualité et ciblent un public plus restreint.


Si les chaînes du câble sont souvent plus audacieuses, elles n’en restent pas moins très conservatrices sur le sujet de l’avortement. Dans la pourtant novatrice Six Feet Under, diffusée entre 2001 et 2005 sur HBO, Claire, qui a avorté, et Nate, dont la copine Lisa a également avorté, ont des visions d’enfants morts. Claire voit l’enfant qu’elle aurait eu, Nate rencontre une petite fille qui lui reproche de l’avoir tuée en ne poussant pas Lisa à poursuivre sa grossesse. Les fœtus sont ici représentés par des enfants, ce qui ajoute encore un peu plus à la confusion et participe clairement de l’argumentaire pro-life.


Un sujet de tension extrême, bien plus que l’homosexualité


Pourquoi ce sujet reste-il très touchy, alors que les séries se libéralisent de plus en plus, n’hésitant souvent plus à aborder, par exemple, le thème de l’homosexualité (de Sex and The City à Dawson, de Desperate Housewives à Pretty Little Liars et Gossip Girl) ? Pour Ariane Hudelet, maître de conférences à l’université Paris 7-Denis Diderot, le conservatisme de la société américaine se cristallise autour du tabou de l’avortement :


“L’avortement est la grosse limite des séries, ce qui témoigne d’un problème dans la société américaine. C’est un sujet de tension extrême aux Etats-Unis, plus que l’homosexualité.”


Depuis l’arrêt Roe v. Wade rendu par la Cour Suprême des Etats-Unis en 1973, l’avortement est un droit constitutionnel sur tout le territoire. Cependant, certains États ont limité l’accès à l’IVG. Pour Monica Michelin, le coupable est le parti républicain qui “a basculé encore plus à droite dans les années 80″, favorisant l’extrémisme conservateur de certains États dont les gouverneurs sont républicains :


“Le parti républicain s’est re-religiosisé. Depuis, l’avortement n’est, en gros, disponible que dans les grandes villes.”


Le Mississippi – qui fait parti de la “Bible Belt”, appellation qui désigne plusieurs États très religieux et donc conservateurs – ne compte par exemple qu’une seule clinique pratiquant des avortements. Et peut-être plus pour longtemps, puisqu’elle est menacée de fermeture. C’est donc aussi parce que les Etats-Unis sont encore très influencés par la religion chrétienne, et ne connaissent pas de séparation entre la religion et l’État fédéral, que l’avortement reste un sujet aussi tabou.


L’argumentaire pro-life est également servi par le discours des membres du parti républicain pendant la campagne présidentielle. En août, le parti approuvait un programme prônant un refus total de l’avortement. Au même moment, le républicain Todd Adkin déclarait qu’une femme ne peut pas tomber enceinte après un “véritable viol”, provoquant un tollé jusque dans les rangs de son propre parti. En février, Rush Limbaugh, présentateur d’un talk-show conservateur, traitait Sandra Fluke, une étudiante qui avait réclamé le remboursement de la pilule contraceptive, de “slut“. Mitt Romney réagissait en soulignant : “Ce n’est pas le langage que j’aurais utilisé“, sans condamner le fond du propos du présentateur.


Pour Monica Michelin, la question de l’avortement est un “serpent de mer qui refait son apparition tous les quatre ans”, à chaque élection présidentielle, car “c’est un véritable enjeu politique, qui scinde les démocrates et les républicains“.


Bourrage de crânes…


Derrière leurs scénarios bien ficelés qui nous tiennent en haleine à coups de cœurs brisés ou de blagues bien senties, les séries se révèlent être extrêmement politiques. Le problème est donc de savoir si l’on en est toujours conscient ou non, si on subit un bourrage de crâne ou pas. Pour Ariane Hudelet, les séries influencent les mentalités :


“Les séries sont un art populaire par excellence, dans lequel le public se projette, se reconnaît. Pour moi c’est certain : les séries influencent la vie des gens.”


Un argument auquel adhère Monica Michelin :


“Les séries ont une énorme responsabilité. Aux États-Unis, la proportion de lecteurs est très faible, donc les histoires de fiction auxquelles sont confrontés ces personnes se trouvent dans le cinéma, les séries télévisées. Elles jouent donc un rôle fondamental. Quand je vois une femme qui ne se pose même pas la question de l’avortement, je pense que la série participe à l’élimination de cette pratique du champ du possible.”


Le tabou est entier puisque le mot même d’avortement n’est souvent pas prononcé dans les séries, comme pour faire totalement disparaître l’existence de cette pratique dans la tête des téléspectateurs.


…ou nécessité scénaristique ?


“Les bébés font avancer l’histoire, tandis que les avortement y mettent un terme” soutenait, à l’inverse, Eleonor Bakhorn en 2010 sur The Atlantic. Dans son article, la journaliste explique que beaucoup de personnages n’ont pas recours à l’avortement pour des raisons scénaristiques. Elle prend, entre autres, l’exemple de Joan Harris dans Mad Men qui tombe enceinte de son amant, et choisit de garder l’enfant. Une décision qui sert le scénario plus qu’un discours pro-life puisqu’on sait que le personnage a déjà subi deux IVG.


Pour Monica Michelin, l’argument ne réfute pas complètement le caractère politique des séries :


“Bien sûr que ça sert un scénario, mais il ne faut pas se leurrer, tout est politique. Ce sont des filtres par lesquels on a décidé de montrer tel ou tel type de réalité.”


Le cas Cristina Yang


Ces filtres sont-ils amenés à disparaître ? Y a-t-il une évolution du discours dans les séries ? Deviennent-elles plus pro-choice que pro-life ? C’est en tous cas ce que nous laissent croire certaines séries récentes. Dans Pretty Little Liars, diffusée sur ABC Family, aucune héroïne ne tombe enceinte sans le vouloir, aucun discours pro-life ne se faufile dans le lycée des héroïnes. Même chose dans Vampire Diaries (The CW) ou True Blood (HBO).


Greys’ Anatomy a fait encore plus fort, en diffusant en prime time sur la chaîne pourtant très grand public ABC un avortement assumé. Au début de la saison 8, Cristina Yang tombe enceinte de son conjoint et se fait avorter. Pour Monica Michelin, cette décision est “très forte” :


“On n’est pas face à une situation où l’avortement est accepté, comme un viol, une malformation ou la grossesse d’une très jeune femme. Ici, les scénaristes ont osé sortir de ces scénarios. Cristina dit simplement que ça la définit de ne pas vouloir d’enfants.”


L’épisode est d’autant plus marquant qu’il pourrait constituer un pendant progressiste à l’épisode Shoulda, Woulda, Coulda de Sex and The City où Miranda semble renoncer à l’avortement par culpabilité envers Charlotte, son amie qui ne peut pas avoir d’enfant. Dans Grey’s Anatomy, Cristina décide d’avorter, sans se laisser influencer par sa meilleure amie Meredith Grey, qui vient de faire une fausse-couche.


La moins connue Friday Night Lights, diffusée sur une network, a mis en scène Becky, une lycéenne vivant dans une ville conservatrice, qui décide d’avorter après en avoir parlé avec sa proviseur.


Dans ces deux exemples, la femme qui avorte ne regrette rien, assume pleinement son choix (même si dans Friday Night Lights, Becky a le prétexte de l’âge pour avorter). Ce qui n’est pas le cas dans la plupart des séries dans lesquelles les femmes sont souvent en proie aux regrets, et essayent de dissuader leurs amies de suivre leur exemple. C’était pourtant le cas en novembre 1972 dans un épisode de Maude qui fit scandale lors de sa diffusion. Cette mère de famille se faisait expliquer par sa fille que l’avortement n’était plus un “gros mot“, et y avait recours.


Quarante ans plus tard, Alan Ball, scénariste génial (Six Feet Under, True Blood) se lance dans Wichita, une série qui mettra en scène la véritable histoire d’un médecin pratiquant des IVG, qui fut assassiné au début des années 2000. Mais, pour l’instant, rien n’est gagné. Dans la toute nouvelle série Girls écrite par la jeune et brillante Lena Dunham et diffusée sur HBO, Jessa, jeune femme bohème et un peu paumée, tombe enceinte mais ne se présente pas au rendez-vous qu’elle avait pris pour un avortement. Finalement, elle se révèle très vite ne pas être enceinte. Encore une fois, l’avortement est soigneusement évité, comme si de rien n’était.






par Carole Boinet


le 26 septembre 2012 à 18h05


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Avortement en Irlande : quand l’État s'acharne contre les femmes,femmes,ivg,avortement

22 Août 2014, 02:07am

Publié par hugo

ACCUEIL › ACTUALITÉS › AVORTEMENT EN IRLANDE : QUAND L’ÉTAT S'ACHARNE CONTRE LES FEMMES
Avortement en Irlande : quand l’État s'acharne contre les femmes


Le cas révoltant d'une femme qui s'est vu refuser un avortement alors qu'elle était suicidaire révèle les limites de la nouvelle loi irlandaise et les résistances encore à l’œuvre en Europe contre l'autonomie des femmes.


21/08/2014
Avortement en Irlande : quand l’État s'acharne contre les femmes
L'histoire est encore confuse mais une chose est certaine : la nouvelle loi irlandaise sur l'avortement promulguée en janvier 2014 a d'ores et déjà montré ses limites. C'est ce que prouve (et à quel prix?) le cas d'une jeune femme révélé par la presse irlandaise cette semaine. De nationalité étrangère, vraisemblablement demandeuse d'asile, la jeune femme était enceinte de huit semaines lorsqu'elle a découvert sa grossesse. Elle a demandé un avortement, expliquant avoir été victime d'un viol et préférer mourir plutôt que de mener la grossesse à terme. Selon son témoignage et les premières informations relayées par les médias irlandais, les autorités l'ont empêchée d'interrompre sa grossesse, l'obligeant finalement à accoucher.


La jeune femme répondait pourtant à tous les critères, aussi restrictifs soient-ils, de la nouvelle loi irlandaise. Non pas parce qu'elle avait été victime d'un viol – ce cas de figure ne donnant toujours pas droit à l'avortement en Irlande. Mais parce que les experts psychiatriques chargés de l'examiner avaient confirmé qu'elle était suicidaire, condition requise par la nouvelle loi. Le troisième expert du panel, un obstétricien, aurait en revanche opposé son véto, au motif que le fœtus était viable. L'affaire a été portée devant la Cour de Justice irlandaise alors que la jeune femme entamait une grève de la faim. Selon diverses sources dont le journal Sunday Times, le fœtus (unborn, soit « non-né ») et elle y ont été représentés par deux avocats distincts – une mise-en-scène hautement symbolique des anti-choix pour décider à la place des femmes. Au terme de la procédure, la jeune femme a été réhydratée de force et n'a eu d'autre choix que d'accoucher par césarienne quelques jours plus tard, à 25 semaines de grossesse.


L'acharnement inhumain des autorités irlandaises et les violences en chaîne dont cette jeune femme a été victime ne doivent pas rester sans réponse. Pourquoi n'a-t-elle pas été prise en charge dès son arrivée ? A-t-elle seulement été informée de ses droits ? Son histoire dépasse les frontières irlandaises et pose des questions plus générales sur les résistances encore à l’œuvre contre l'autonomie des femmes. Quand ce ne sont pas des panels d'experts comme en Irlande, ce sont des échographies forcées aux États-Unis, des objecteurs de conscience abusifs en Italie, des projets de lois rétrogrades en Espagne, ou, dans le « meilleur des cas », des listes d'attente qui n'en finissent pas et des discours culpabilisants. Partout, les femmes sont traitées comme des mineures : soumises à des épreuves, des examens, des attestations, des contre-visites... A croire qu'elles sont dépourvues de bon sens et de libre-arbitre. Sous des formes diverses et plus ou moins insidieuses, c'est toujours le même enjeu. C'est l'autonomie des femmes, leur capacité à faire des choix et à les assumer, qui dérangent et qui sont battues en brèche.


"Not A Vessel"
Faut-il rappeler que les femmes ne sont pas de simples « réceptacles » (« vessel ») à disposition des États, pour reprendre les mots du Haut Commissaire de l'ONU aux Droits humains Nigel Rodley ? Faut-il rappeler combien elles sont, chaque année, à avorter dans des conditions indignes parce qu'une minorité ultra-conservatrice menace de les punir, les mutiler ou les laisser mourir au nom du « droit à la vie » ? Derrière ce nouveau cas irlandais rebaptisé Migrant X*, il y a au moins 4 000 femmes irlandaises qui partent avorter en Grande-Bretagne chaque année, comme des hors-la-loi**. Et, dans le monde, des millions d'autres qui avortent clandestinement, au péril de leur vie et dans l'indifférence générale. N'en déplaise aux anti-choix, ces femmes existent bel et bien. Elles ont droit à l'autonomie, au respect et à la protection contre la torture. A la suite des mobilisations de soutien organisées mercredi 20 août en Grande-Bretagne et en Allemagne, il est temps de réaffirmer ce qui devrait être une évidence aujourd'hui : ces femmes sont des êtres humains. #WeAreNotVessels


Une pétition a été lancée par le collectif Abortion Rights Campaign. Elle demande un référendum pour révoquer "l'amendement 8" de la Constitution irlandaise qui confère au foetus des droits équivalents à ceux de la femme. Cet article voté en 1983 est utilisé par les anti-choix pour justifier la loi actuelle et limiter le droit à l'avortement en Irlande.


*Migrant X fait écho au Cas X, un tournant dans le débat irlandais sur l'avortement. En 1992, la justice irlandaise avait interdit à une mineure d'avorter en Angleterre suite à un viol. Devant la détresse de la jeune fille "X", la Cour Suprême avait finalement concédé que l'avortement devait être autorisé en cas de danger de mort pour la femme. Avant 2013, aucune loi n'avait encore été votée pour entériner cette décision.


**Ce chiffre représente le nombre de femmes qui ont donné une adresse irlandaise lorsqu'elles ont avorté en Grande-Bretagne. C'est donc une estimation a minima, dans la mesure où elle n'inclut pas toutes celles qui ont avorté avec une autre adresse, ni celles qui ont dû avorter ailleurs. Source : http://www.abortionrightscampaign.ie/2014/06/14/what-the-numbers-dont-tell-us-irish-abortion-in-the-uk-in-2013/

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Irlande : elle souhaitait avorter, on lui accorde une césarienne,femmes,ivg,

21 Août 2014, 00:01am

Publié par hugo

Irlande : elle souhaitait avorter, on lui accorde une césarienne
césarienne La justice irlandaise l'oblige à accoucher par césarienne alors qu'elle avait demandé une IVG... 19/08/2014
Une Irlandaise souhaitant avoir recours à une IVG suite à un viol a été contrainte d’accoucher par césarienne à 25 semaines de grossesse…
Une nouvelle affaire d'avortement refusé secoue l’Irlande. Comme le rapporte le journal « The Irish Times », une jeune femme a demandé le droit de de recourir à une IVG à huit semaines de grossesse, expliquant qu'elle avait été victime d'un viol, mais les autorités s’y sont opposées. Face à ce refus, la jeune femme, qui présente des tendances suicidaires, a menacé de faire une grève de la faim. Cela n’a pas suffi. Quelques semaines plus tard la justice a finalement émis une ordonnance stipulant que la jeune femme pouvait accoucher immédiatement, par césarienne. C'est ce qui s'est produit le 17 août dernier, à 25 semaines de grossesse. L'enfant a été placé en soins intensifs.
Depuis 1983, l’avortement est interdit en Irlande, et ce, même en cas de viol. L’an dernier, le Parlement a voté une loi autorisant l’IVG dans le cas où la vie de la mère est en danger, après l'avis d'un collège de sept médecins. Ce texte a provoqué un tollé dans ce pays à forte tradition catholique, et où les activistes anti-avortement ne désarment pas. Il aura d'ailleurs fallu un autre drame pour qu’une concession soit accordée. Fin octobre 2012, une indienne souffrant d'une septicémie est décédée après une fausse couche à 17 semaines de grossesse. Elle n’avait pas eu le droit d’avorter alors que son fœtus était en train de mourir. Un peu plus tôt, en 2010, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait condamné l'Irlande pour avoir interdit un avortement à une femme en phase de rémission d'un cancer. Elle redoutait que sa grossesse ne provoque une récidive de sa maladie. Malgré toutes ces affaires, les Irlandais ne semblent pas prêts à assouplir davantage leur législation.
Source : The Irish Times
Auteur : Elodie Moreau > COMMENTER0
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Le nombre d’avortements en hausse de 4,7% en 2013,femmes,sante,avortement,

3 Août 2014, 03:54am

Publié par hugo

Le nombre d’avortements en hausse de 4,7% en 2013


Par Romain Pomian-Bonnemaison
Publié le 2 août 2014
Le nombre d’avortements en hausse de 4,7% en 2013
© iStock
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Le nombre d’avortements a augmenté de 4,7% au cours de l’année 2013. Ce regain du recours à l’IVG après une longue période de stabilité pourrait s’expliquer par les risques sanitaires et le scandale suscité par les pilules de 3e et de 4e génération.

Ces chiffres, qui proviennent de la Direction des études statistiques du ministère de la Santé (Drees) tombent plutôt mal, dans un contexte politique sensible sur le sujet. Pendant plus de dix ans, le nombre d’avortements était resté stable, autour de 207.000 IVG par an - cette année, le chiffre est ainsi passé à quelques 217.000 IVG. Selon le Drees cité par le le Figaro, « le débat sur les moyens de contraception ayant eu lieu un an avant » ainsi que « la gratuité des IVG depuis le 31 mars 2013 » pourrait expliquer ce phénomène.

Les messages de santé ont-ils été trop incohérents ?
Comme nous vous en parlions dans plusieurs articles, les pilules de 3e et de 4e génération comportent le risque de provoquer des accidents veineux, une thrombose pouvant conduire à une phlébite et parfois à une embolie pulmonaire. Selon le Parisien, les messages de santé pour répondre à cette crise ont manqué de cohérence - en choisissant de dérembourser des pilules qui ne seraient « pas dangereuses. Et de rappeler le cas du Pill Scare en Grande Bretagne en 2005, qui avait provoqué une augmentation de 15% du nombre d’avortements.
les articles Santé Voir aussi : avortement

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Avortement : l'ONU presse l'Irlande,femmes,ivg,avortement,

30 Juillet 2014, 03:05am

Publié par hugo

Avortement : l'ONU presse l'Irlande


Mis en ligne le 29/07/14 I Rédaction par Manon Deniau

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Dans son rapport sur l'Irlande rendu public le 24 juillet, l'Organisation des Nations Unies préconise des actions rapides de la part du gouvernement pour que les droits des femmes du pays s'alignent sur ceux des droits humains internationaux.





Après une audition réalisée les 14 et 15 juillet derniers, le Comité des droits humains des Nations Unies a rendu ses conclusions finales sur l'Irlande. Plusieurs cas abordés concernent les femmes : l'avortement en premier lieu, mais aussi la symphyséotomie, les foyers 'mère-enfant' et les violences conjugales.


Ouvrir l'avortement aux victimes de viol et d'inceste


« Le Comité réitère ses préoccupations concernant les conditions très restrictives sous lesquelles les femmes peuvent légalement avorter », écrit le rapport. Car la loi sur l'avortement adoptée en juillet 2013, le Protection of Life During Pregnancy Act, ne prévoit que les situations où la grossesse est menacée par un « risque réel et considérable » pour la vie de la femme enceinte (Voir : IVG en Irlande : avancée et déception). Exemple ? S'il y a un risque de suicide. Pour pouvoir avorter, la personne doit d'abord être examinée par trois médecins. Ce qui revient à de la « torture mentale », estime Yuval Shany, rapporteur sur l'Irlande qui fait partie des expert-e-s du Comité.


Le document indique que l'Etat irlandais devrait “réviser sa législation sur l'avortement, jusque dans sa Constitution, pour envisager des exceptions supplémentaires dans les cas de viol, d'inceste, de risques graves pour la mère ou de malformation du foetus”. L'ONU demande aussi de mettre au clair ce que sous-entend dans la loi un “risque réel et considérable pour la santé de la femme enceinte”, expression jugée trop vague sur le plan légal.


Pas de changement prévu de la loi


Le directeur du Conseil des libertés civiles d'Irlande, Mark Kelly, a approuvé les remarques faites par le Comité des droits de l'homme des Nations Unies : « C'est un échec continuel dans notre loi, notre politique et notre pratique du respect des droits humains, de l'autonomie et de l'intégrité physique des femmes. »


De son côté, le Gouvernement a aussitôt fait savoir qu'aucun référendum sur l'avortement – ce que préconise le rapport - ne sera organisé prochainement. La ministre de la Justice, Frances Fitzgerald, qui a été auditionnée par le Comité, a confirmé que le gouvernement « examinera » le rapport rendu par les Nations Unies. Mais elle a rappelé que « l'Irlande a sa propre position légale et constitutionnelle » sur les questions abordées. C'est-à-dire que le pays en fera ce qu'il voudra.


Seul pays développé à pratiquer la symphyséotomie


Autre question de santé qui concerne les femmes abordé par ce rapport : la symphyséotomie. Cette pratique médicale a eu cours dans les années 1970 mais les conséquences à longs terme n'ont été connues qu'au début des années 2000. Sur les quatre rapports de l'ONU adressés au gouvernement irlandais, c'est le premier qui s'intéresse à ce sujet.


La symphyséotomie consiste, lors d'un accouchement, à “couper une des articulations pelviennes”, décrit le rapport du Comité des droits de l'homme. Cette pratique qui date du 18e siècle est revenue en Irlande dans les années 40 pour faciliter les naissances vaginales. A la fin du 20e siècle, l'Irlande était le seul pays développé à le pratiquer. Cela évitait aux médecins de pratiquer des césariennes, méthode interdite par l'Eglise catholique en Irlande.


Ce sont 1 500 filles et femmes qui auraient subi sans le savoir cette opération dans des hôpitaux privés ou publics entre 1944 et 1987, note le rapport. Cet acte chirurgical entraîne des problèmes physiques par la suite. D'après l'association Survivors of Symphysiotomy (Sos) Irlande créée en 2002 (Les survivantes de la symphyséotomie, en français), “environ 200 femmes sont survivantes aujourd'hui, beaucoup d'entre elles sont handicapées, incontinentes et dans la souffrance. La plupart des bébés sont décédés ou étaient touchés au niveau du cerveau, blessés pendant l'acte chirurgical.”


“Il faut prendre davantage de mesures”


Le Comité des droits de l'homme demande de “lancer une enquête indépendante et complète sur la pratique de la symphysiotomie”, de “punir les responsables” de ces actes et de donner des compensations aux victimes. Même si un projet de compensations à titre gracieux a été abordé, “il faut prendre davantage de mesures”. Il est notamment question, selon le média TheJournal.ie, de compensations financières.


Pour la présidente de l'association Sos Irlande, Marie O'Connor, qui a répondu au média, les recommandations de l'ONU sont justes : “Cela justifie totalement notre bataille pour la vérité et la justice. Cela expose l'échec de l'Etat à fournir une solution efficace.”


Manque d'informations sur les maison mères-enfants et les violences


L'ONU s'est penchée sur une autre affaire du passé qui a été révélée au grand public fin mai, les conditions de vie des bébés placés dans les maisons mères-enfants (Voir : Le scandale des bébés "illégitimes" de Tuam, entre passé et présent).


Le Comité pousse l'Etat à agir et regrette “le manque d'investigations complètes et efficaces dans toutes les allégations d'abus, de maltraitancess et de négligences faites aux femmes et enfants dans les maisons catholiques fondées par l'Etat dont la plus connue, les blanchisseries Madeleine.”


Le rapport signale également un manque d'informations concernant les violences faites aux femmes car cela « reste un sérieux problème » dans le pays : L'Irlande « devrait prendre plus de mesures législatives ainsi que des mesures policières pour s'assurer que toutes les femmes, en particulier les femmes des groupes marginalisés et vulnérables, ont accès de manière égale à la protection contre les responsables de violence. » Un système de collecte d'informations sur ces violences par la police est encouragé.





Le Chili également pointé du doigt


Dans son rapport périodique consacré au Chili, le Comité des droits de l'homme de l'ONU demande au gouvernement chilien d'autoriser l'avortement en cas de viol, d'inceste et lorsque la mère est en danger de mort.


Le pays est avec l'Irlande, l'un des seuls pays au monde qui rend l'accès à l'avortement très limité. Selon les chiffres du ministère de la Santé chilien, 150 000 avortements illégaux ont lieu chaque année. Le 25 juillet dernier, 5 000 personnes, d'après l'AFP, ont défilé dans les rues de la capitale Santiago pour acquérir ce droit.


La présidente du pays, Michelle Bachelet, avait déjà annoncé en mai dernier son intention de légaliser l'avortement d'ici la fin de l'année mais seulement pour les cas thérapeutiques : lorsque la vie de la mère est en danger ou en cas de malformations foetales.

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