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"L’Impensé de l’IVG" de Dominique Costermans : quand un tabou se lève

26 Septembre 2022, 02:53am

Publié par hugo

 "L’Impensé de l’IVG" de Dominique Costermans : quand un tabou se lève

hier à 11:30

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9 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
Les Grenades
Culture & Musique
IVG
LIVRE
DROITS DES FEMMES
AUTRICE
AVORTEMENT
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Capucine, Jasmine ou encore Marguerite. Elles font partie des douze femmes qui se sont confiées sur leur avortement à l’autrice belge Dominique Costermans. Ces douze récits sont désormais publiés sous la forme d’un livre, L’Impensé de l’IVG. Avec un constat préalable : celui du tabou qui entoure les prises de parole sur l’avortement.

"Qui sont ces femmes qui avortent ?", questionne l’autrice. Dans le livre, la plus jeune femme qui s’exprime a 28 ans et est enceinte de huit mois et demi ; la plus âgée a 74 ans. Certaines d’entre elles ont dû avorter clandestinement, à l’étranger, quand l’IVG était encore illégale en Belgique (il faut attendre 1990 pour une dépénalisation partielle de l’IVG en Belgique, qui n’est sortie du Code pénal qu’en 2018). La plupart des femmes qui témoignent dans le livre l’ont bien vécu, d’autres moins. Loin des mythes qui pèsent sur l’avortement, ces différentes histoires se rejoignent avec nuance pour raconter l’importance de ce droit qui permet aux femmes d’avoir le choix.

L’autrice n’oublie pas de dresser un état des lieux international du droit à l’avortement. Plus que nécessaire, le livre sort en effet, comme l’avancent certaines spécialistes, en plein backlash pour les droits des femmes, dans un contexte où le droit à l’avortement semble tout particulièrement menacé en Europe et aux États-Unis.

À lire aussi
Backlash : pour les droits des femmes, "rien n’est jamais acquis"

A l’approche de la Journée internationale pour le droit à l’avortement, ce 28 septembre, Les Grenades ont rencontré l’autrice Dominique Costermans.


Vous écrivez que ce livre est "le fruit d’une secousse". Pourquoi ?

En 2019, lorsque la question de l’extension du délai légal de l’IVG a fait l’objet d’un marchandage politique en vue de la formation du gouvernement fédéral en Belgique, j’ai assisté à un échange sur Facebook entre plusieurs personnes dans lequel j’ai retrouvé énormément de stéréotypes sur l’avortement, par exemple l’idée que cela n’arrive qu’aux adolescentes qui ont oublié de prendre la pilule. Il y avait aussi cette notion que si on laissait les femmes avorter "comme elles voulaient", cela deviendrait un moyen de contraception…

Je me suis dit que ce type d’argumentaire était une voie sans issue. Cela m’a renvoyé à ma propre méconnaissance. Je connaissais l’avortement de manière "technique", mais j’ignorais qui étaient ces femmes, quelles étaient leurs motivations et quel était le contexte qui entoure les avortements. J’ai décidé d’aller voir de plus près, en dépassant les a priori sur l’avortement, que je pouvais moi-même partager de façon inconsciente.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

 

Vous posez cette question : qui sont les femmes qui avortent ? Alors, qui sont-elles ?

D’abord, cela a été très compliqué d’accéder à cette parole. Je n’en connaissais aucune, enfin c’est ce que je pensais. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : en moyenne, une femme sur cinq a recours à l’avortement en Belgique, une femme sur trois en France. Elles sont autour de nous, c’est juste qu’on ne les voit pas, qu’on ne les écoute pas. C’est encore tabou, secret, cela ne se raconte pas. Après avoir posté un message sur Facebook, j’ai pu rencontrer douze femmes avec lesquelles j’ai passé un contrat de confidentialité. Je devais protéger leur anonymat et retirer du livre tout signe qui permettrait de les identifier. Certaines ont déjà parlé de leur histoire dans les médias, d’autres non.

Selon moi, plus on en parle, mieux on en parle.

Leur point commun, c’est d’avoir accepté de me parler. Sinon, elles sont chacune très différentes et leur histoire aussi. Un autre point qui leur est commun : aucune d’entre elles regrette d’avoir eu le choix. Lors de chaque entretien, il y a eu beaucoup d’émotions, notamment des larmes, même 30 ans plus tard. Ce n’est pas anodin. Il ne faut pas faire de généralités sur l’avortement : pour nombre d’entre elles, c’était un soulagement immense, d’autres m’ont raconté leur tristesse mais ont insisté sur le fait qu’elles ont eu besoin de faire ce choix, pour des tas de raisons : elles n’avaient pas les moyens matériels d’accueillir un autre enfant, elles étaient en relation avec un homme violent, etc.

À lire aussi
Au-delà de 12 semaines : le règne de la débrouille pour celles qui veulent avorter

Selon vous, pourquoi existe-t-il un tabou si persistant autour de l’avortement ?

Il est vrai que tout un tas de tabous sont en train de tomber, des choses sont enfin dites sur les réalités des femmes, au sein du mouvement #MeToo, mais je pense aussi au post-partum ou à l’endométriose par exemple. L’IVG cependant, on n’en parle toujours pas. Il y a bien eu un hashtag, lancé par le magazine français Causette, "moi aussi, j’ai avorté", mais cela n’a pas pris. Mon raisonnement en tant que journaliste, je précise que je ne suis ni anthropologue, ni philosophe, c’est qu’il existe une réelle injonction à la maternité dans notre société. La maternité est même de plus en plus valorisée, si on pense au phénomène des baby shower par exemple, cela n’existait pas pour les femmes de ma génération. Il est important de reconnaître cette spécificité de la vie des femmes mais, en même temps, il reste difficile aujourd’hui de dire qu’on refuse la maternité. Je pense au témoignage de Flora qui explique que nous restons connectées à notre biologie. Lorsque son test de grossesse se révèle positif, Flora ressent d’abord de la joie, puis elle se rend compte que ce n’est pas possible dans sa situation. Il y a aussi le témoignage de Daphné qui rappelle cette expression : quand on accouche, on met un enfant au monde, c’est très fort de "mettre au monde".

Avec l’IVG, cette mise au monde est interdite et il n’existe pas de mots pour le dire. C’est ce que j’ai nommé l’impensé. Dans cet impensé, dans ce vide, il y a de la place pour deux types de discours, d’abord le discours vitaliste, "pro life", qui est très culpabilisant et lié au discours intégriste religieux. Ce discours percole dans nos vies et on le retrouve d’ailleurs dans le témoignage de certaines des femmes que j’ai interrogées, l’une d’entre elles le dit : "J’ai tué une petite âme".

D’un autre côté, il y a le discours politique et notamment le discours féministe qui dit "mon corps, mon choix", à raison, mais cela verrouille aussi la parole sur le regret qui est présent chez certaines femmes et qu’il faut pouvoir raconter. Il existe une ambivalence autour de l’avortement, si on la raconte, c’est comme si on n’était pas assez féministe. Il faut pouvoir raconter la tristesse de certaines femmes, le fait qu’elles y pensent chaque année le jour de leur avortement, sans que l’on nous rétorque qu’on va pouvoir être utilisées par "l’autre camp". C’est un cercle vicieux qui s’alimente tout seul. Il faut dire également qu’il existe très peu de récits qui s’intéressent aux femmes qui ont avorté, quelques chansons peut-être comme celle d’Anne Sylvestre, le témoignage de Barbara Pravi, le livre L’événement d’Annie Ernaux qui a été adapté au cinéma par la réalisatrice Audrey Diwans, un livre plus récent de Pauline Harmange, Avortée, et la BD Il fallait que je vous le dise d’Aude Mermilliod. Cela se compte sur les doigts de la main.

Il ne faut pas faire de généralités sur l’avortement.


C’est important de pouvoir se plonger dans ces récits ?

En tant qu’écrivaine, je crois à la vertu des récits pour mettre des mots sur ses émotions, pour s’identifier. Plusieurs des femmes que j’ai interrogées n’en avaient jamais parlé à personne. Dans ce silence se construit la honte. Comme j’ai d’abord publié ces histoires sur mon blog, semaine après semaine, avant d’en faire un livre, j’ai vu combien elles ont petit à petit et mutuellement relevé la tête. Elles se sont adressé des messages à travers moi, Églantine a par exemple voulu que je dise à Iris qu’elle s’était fortement retrouvée dans son expérience. Elles sont sorties de la honte ensemble et une sororité s’est créée entre elles. Elles ont compris qu’elles n’étaient pas seules. J’espère que cela va se produire pour d’autres femmes à la lecture de ces témoignages. J’espère que cela va également participer à une prise de conscience pour les médecins.

Pourquoi ?

Parce que pour les médecins non plus, cela ne se dit pas facilement : "Je pratique des IVG". En tout cas, cela ne se dit pas sans recevoir des remarques comme "cela ne doit pas être facile", etc. Sandrine Guilleaume a écrit un mémoire [dont le résumé a été publié sur Les Grenades, ndlr] qui donne la parole aux médecins qui pratiquent les avortements, son travail montre la difficulté qui existe de leur côté également. J’ai récemment participé à un débat avec la gynécologue Siham Zaytouni qui expliquait que dans la formation des médecins, l’avortement devrait être présenté comme un acte médical comme un autre, comme la pose d’un stérilet. Je suis d’accord, être gynécologue, cela signifie aider les femmes à tous les moments de leur vie : de la puberté, à la grossesse, à l’accouchement, jusqu’à la ménopause, et même jusqu’à l’avortement si cela doit arriver. Selon moi, plus on en parle, mieux on en parle.

À lire aussi
À l’écoute des médecins qui pratiquent les avortements : "C’est être humain, en fait"

C’est un moment très fort du livre, quand la gynécologue de Flora lui dit face à sa grossesse imprévue : "Je ne vous laisse pas tomber".

Oui, Flora explique d’ailleurs avoir vécu un "avortement de rêve", qu’elle souhaite à toutes les femmes. Son compagnon était présent, elle a pu recevoir une anesthésie générale. Elle m’a dit pendant l’interview qu’elle allait rappeler sa gynécologue pour la remercier, encore une fois. A l’inverse, Capucine n’a pas reçu de réponse de son médecin, qui l’a laissée tomber.

Les femmes qui ont avorté sont encore jugées ?

Bien sûr ! Sur les réseaux sociaux aussi, en publiant les témoignages, il y a eu des marques de soutien mais aussi des remarques qui parlaient d’"avortement de confort", etc. Plusieurs femmes ont clairement exprimé qu’elles ne parleraient qu’une seule fois, pour le livre, afin de ne pas se soumettre à des jugements familiaux ou de la part de leurs collègues. Tout le monde donne son avis sur l’IVG, sans forcément chercher à comprendre pourquoi ces femmes ont fait ce choix, sans que cela ne soit vraiment documenté. C’est pour cette raison que j’ai souhaité les laisser donner le sens qu’elles veulent à leur avortement, sans jamais les juger. C’était très important.

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Parmi les stéréotypes sur l’avortement, on imagine aussi que les femmes qui avortent n’utilisaient pas de moyens de contraception.

Je suis vraiment tombée des nues, mais oui, c’est souvent faux. La contraception n’est pas fiable à 100%, des femmes m’ont raconté être tombées enceintes malgré leur stérilet. Posons cette question : que fait-on, alors ? Que fait-on quand on a 42 ans, déjà des grands enfants, plus de désirs d’en avoir d’autres ? De toute façon, dans n’importe quelle situation, contraindre une femme à poursuivre une grossesse qu’elle ne souhaite pas, c’est de la torture.

Tout le monde donne son avis sur l’IVG, sans forcément chercher à comprendre pourquoi ces femmes ont fait ce choix.

Et votre livre arrive d’ailleurs dans un certain contexte ?

Effectivement. Disons que la fécondité des femmes a été un enjeu politique et intime en tout temps. L’écriture de ce livre a été ponctuée d’actualités qui concernent la question de l’avortement, ce qui m’a donné ce sentiment d’utilité mais aussi d’urgence. Il y a eu le recul en Pologne, puis la guerre en Ukraine et les Ukrainiennes qui ne pouvaient pas facilement avorter là où elles avaient fui, précisément en Pologne. J’ai d’ailleurs décidé de reverser tous mes droits d’autrice à Abortion without borders pour les aider. Il y a ensuite eu le recul aux États-Unis et en ce moment, c’est la Hongrie qui fait la une de l’actualité sur ce sujet. En Amérique latine, par contre, cela s’éclaircit, en Argentine ou en Colombie notamment.

Reste que l’on constate que ce sujet intéresse surtout les femmes, comme si c’était "un truc de nana". C’est compliqué parce qu’on dit aussi aux hommes qu’ils ne devraient pas parler de ce sujet. Politiquement, je dirais que cela concerne aussi les hommes, mais, et j’insiste là-dessus, seulement s’ils sont capables de s’exprimer sur ce sujet sans juger ou freiner.

À lire aussi
"Fonctions vitales" du foetus : la Hongrie durcit les règles d'avortement

Et en Belgique, on en est où ?
En Belgique, l’IVG est légale jusqu’à 12 semaines de grossesse, et au-delà pour raison médicales. Malgré les demandes d’amélioration des conditions juridiques entourant l’IVG (augmentation du délai légal, suppression ou réduction du délai de réflexion, etc.), le texte reste inchangé.

En 2019, une proposition de loi a été introduite afin notamment d’étendre le délai de 12 semaines à 18 semaines ou encore de réduire la période d’attente obligatoire de 6 jours à 2 jours. "Ce projet a été renvoyé quatre fois au Conseil d’État, et fut mis au frigo à la demande du parti catholique flamand dans le cadre d’un marchandage politique préalable à la constitution du gouvernement. Rien à voir avec la santé des femmes", écrit Dominique Costermans dans son livre.

A la suite de la décision de la Cour suprême américaine, le débat s’est porté sur l’inscription de l’IVG dans la Constitution. La constitutionnaliste Céline Romainville y voit une occasion à saisir, d’autant que "l’avortement est une liberté, mais aussi une question de santé publique".

Le backlash, retour de bâton contre les droits des femmes – Les Grenades, série d’été

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Le droit à l’avortement doit être reconnu comme droit fondamental partout et tout le temps

25 Septembre 2022, 03:07am

Publié par hugo

 15 SEPTEMBRE 2022
Articles récents \ DÉBATS \ Tribunes
Le droit à l’avortement doit être reconnu comme droit fondamental partout et tout le temps

Aux États-Unis, la Cour Suprême a osé en juin dernier remettre en cause le droit à l’avortement qui dépendra désormais des différents États. À ce jour déjà 18 États interdisent l’avortement ou sont en passe de le faire, quatre réduisent son accès. 

Les femmes venant de l’Ukraine en guerre, réfugiées en Pologne, se voient refuser un droit auquel elles avaient pourtant accès dans leur pays. 

Les femmes d’Amérique latine, de l’Équateur au Pérou en passant par le Salvador et le Brésil, luttent sans relâche pour arracher ce droit, durement réprimé. Les Argentines et les Colombiennes l’ont obtenu de haute lutte. 

Les femmes d’Afrique et du Moyen-Orient, en majorité, vivent dans des pays où l’avortement est totalement interdit ou très restrictif. 

En Europe même, ce droit est encore dénié aux femmes de Pologne, Malte, Andorre, Monaco. Il est considérablement entravé en Espagne et en Italie par le nombre important de médecins qui se réfugient derrière leur clause de conscience pour exercer un refus de soin alors que l’avortement est un droit. 

L’AVORTEMENT EST UN DROIT QUI EST TOUJOURS ATTAQUÉ !
En France, l’accès à l’avortement est empêché par les fermetures de maternités de proximité et donc de centres d’Interruption Volontaire de Grossesse, les diminutions de budgets alloués aux associations féministes, la double clause de conscience qui perdure et les délais qui sont plus restrictifs que dans d’autres pays européens et obligent encore des femmes à avorter à l’étranger ! Une loi de février 2022 a entériné le fait que les sages-femmes puissent pratiquer des IVG «instrumentales » mais les décrets d’application ne sont toujours pas publiés ! 

En France, en Europe et dans le monde, des forces politiques réactionnaires de droite, d’extrême droite, intégristes religieuses, s’acharnent à empêcher les femmes d’avorter. Elles visent à faire perdurer le contrôle patriarcal sur le corps des femmes. Il est grand temps de garantir le droit à l’avortement en l’inscrivant dans la Constitution française et dans la Charte européenne des droits fondamentaux ! 

Des femmes et des filles meurent toujours dans le monde car elles ne peuvent avorter en sécurité . D’autres sont emprisonnées durant de nombreuses années. Ceci constitue une violation des droits humains que nous continuerons à combattre au niveau international.

L’AVORTEMENT EST UN DROIT FONDAMENTAL DONT CHAQUE FEMME DOIT POUVOIR BÉNÉFICIER !
Exigeons des engagements fermes, des ressources humaines et financières dédiées pour que partout dans le monde les femmes puissent avorter librement, sans frais, et en toute sécurité ! 

Les droits des femmes à disposer de leur corps, le droit à la santé, les droits sexuels et reproductifs sont des droits fondamentaux. Ils concourent à la réalisation pleine et entière de tous les autres droits et à l’émancipation de toutes et tous ! 

Toutes et tous dans la rue le 28 septembre 2022 : journée internationale pour le droit à l’avortement

Collectif Avortement en Europe, les femmes décident 

Premier.e.s signataires : ANCIC, ANSFO, CADAC, CGT, CNDF, les Dyonisiennes, les Effronté.es, Femmes égalité, Femmes solidaires, FSU, LDH, LFI, LFID, Maison des femmes de Montreuil, Maison des femmes de Paris, Marche mondiale des femmes France, OLF, On Arrête Toutes, NPA, Planning Familial, Planning Familial 94, PCF, Las Rojas, StopVOG, Sud PTT, Sud Santé sociaux, Union Syndicale Solidaires.

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Étiquettes : Violences Avortement

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RÉTROLIENS POUR CE BILLET
Septembre – Féminisme/LGBT+ | Revue de presse Emancipation dit :
18 septembre 2022 à 17 h 29 min
[…] Le droit à l’avortement doit être reconnu comme droit fondamental partout et tout le temps – manifestation le 28 septembre (50-50 magazine) […]


https://www.50-50magazine.fr/2022/09/15/le-droit-a-lavortement-doit-etre-reconnu-comme-droit-fondamental-partout-et-tout-le-temps/

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Au rythme où évolue la situation, il faudra presque trois siècles pour atteindre l'égalité femmes-hommes, alerte l'ONU

15 Septembre 2022, 02:51am

Publié par hugo

Au rythme où évolue la situation, il faudra presque trois siècles pour atteindre l'égalité femmes-hommes, alerte l'ONU
Par Juliette Hochberg Publié le 08/09/2022 à 11:26
inegalites
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Les crises engendrées par la pandémie de Covid-19, les changements climatiques et les différents conflits actuels, tels que la guerre en Ukraine, ont creusé drastiquement les inégalités femmes-hommes à l'échelle mondiale. Un dense rapport publié par deux agences onusiennes mercredi 7 septembre 2022 chiffre les nombreuses régressions que ces évènements ont causé dans la vie de millions de femmes et de filles. Édifiant.
3. "Au rythme où évolue la situation actuellement", c'est le nombre de siècles qu'il faudra pour parvenir à l'égalité femmes-hommes, alerte l'ONU, dans un rapport publié par ONU Femmes et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA), publié ce mercredi 7 septembre 2022. 

Des inégalités exacerbées par la crise mondiale
"Les défis mondiaux, comme la pandémie de Covid-19 et ses séquelles, les conflits violents, les changements climatiques et les attitudes négatives à propos de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes aggravent davantage les disparités entre les sexes", analysent les agences onusiennes dans un communiqué qui présente leur document chiffré.

L'étude estime aussi, qu'"au rythme actuel des progrès" - une nouvelle fois -, les "lacunes en matière de protection juridique et la suppression des lois discriminatoires" seront comblées d'ici 286 ans. Autre donnée édifiante : il faudra 140 ans pour que les femmes soient "représentées sur un pied d’égalité dans des positions de pouvoir et de leadership sur le lieu de travail".

Quatre décennies seront également nécessaires pour que la parité soit atteinte dans les parlements nationaux, toujours d'après l'étude des organisations des Nations Unies.

Ces estimations sont très éloignées des Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, qui avait fixé pour but d'atteindre l'égalité femmes-hommes d'ici 2030.

Lire aussi :
Diene Keita, des Nations Unies : "Une grossesse non intentionnelle peut entraîner un mariage forcé"
Quand la crise du Covid-19 renforce les inégalités femmes-hommes
Vidéo du jour :

Confrontées à l'extrême pauvreté plus que les hommes
Dans cette étude, l'ONU s'est également intéressée à la question des mariages précoces et forcés, et notamment ceux des filles issues de foyers pauvres originaires de milieux ruraux ou de zones de conflits, parmi les plus affectées. Elle indique qui les progrès devront être 17 fois plus rapides que ceux réalisés cette dernière décennie si l'on souhaite éradiquer ce fléau d'ici 2030.

Les inégalités femmes-hommes risquent de se creuser davantage à cause de l'actuelle hausse des prix, prévient aussi le rapport, qui prévoit qu'à la fin de cette année 2022, environ 383 millions de femmes et de filles vivront dans une extrême pauvreté, soit, avec moins de 1,90 dollar US par jour (ce qui équivaut à 1,90 euros au moment de la publication de cette étude). 

383 millions, c'est 15 millions de plus que pour les hommes et les garçons, qui seront 368 millions à se trouver dans cette situation alarmante.


À la fin de l'année 2021, le nombre de femmes et de filles déplacées de force s'élève environ à 44 millions. C'est plus "que jamais auparavant", s'inquiète l'ONU Femmes et le DESA.

Et désormais, plus de 1,2 milliard de femmes et de filles en âge de procréer - âgées de 15 à 49 ans - vivent dans des pays et des régions "où une restriction quelconque est imposée à l’accès à un avortement sûr".

Chaque année supplémentaire de scolarisation peut augmenter le revenu d’une fille jusqu’à 20 %, une fois devenue adulte.

Quelles solutions pour empêcher sinon ralentir ces inquiétantes prévisions ? L'éducation universelles des filles, en partie, répond l'ONU.

Car "chaque année supplémentaire de scolarisation peut augmenter le revenu d’une fille jusqu’à 20 %, une fois devenue adulte, et il peut être accompagné d’impacts supplémentaires en termes de réduction de la pauvreté, de meilleure santé maternelle, de mortalité infantile plus faible, de meilleure prévention du VIH et de réduction de la violence à l’égard des femmes".

Lire aussi :


https://www.marieclaire.fr/au-rythme-ou-evolue-la-situation-il-faudra-presque-trois-siecles-pour-atteindre-l-egalite-femmes-hommes-alerte-l-onu,1433245.asp

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"Fonctions vitales" du foetus : la Hongrie durcit les règles d'avortement

14 Septembre 2022, 03:36am

Publié par hugo

 
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"Fonctions vitales" du foetus : la Hongrie durcit les règles d'avortement

il y a 9 heures

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Par Belga, édité par A. Dulczewski
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DROITS DES FEMMES
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Les femmes enceintes souhaitant avorter en Hongrie devront au préalable être confrontées "d'une manière clairement identifiable" par leur obstétricien aux "fonctions vitales" du foetus, selon un amendement publié tard lundi soir au Journal officiel.

Il modifie le formulaire nécessaire pour procéder à un avortement dans ce pays d'Europe centrale, membre de l'Union européenne (UE), où l'IVG est légale depuis les années 1950 jusqu'à la douzième semaine de grossesse dans la plupart des cas.

Les mamans écouteront désormais le rythme cardiaque foetal

Signé par le ministre de l'Intérieur Sandor Pinter, le décret entrera en vigueur jeudi, témoignant d'un durcissement des règles en accord avec la rhétorique nataliste du Premier ministre Viktor Orban. 

Dans l'opposition, le parti d'extrême droite Mi Hazank, qui portait cette revendication, s'est réjoui que "les mamans écouteront désormais le rythme cardiaque foetal", même si le texte ne le précise pas explicitement.

"Pendant quelques secondes au moins, l'enfant d'âge foetal pourra se faire entendre de la mère avant que l'avortement ne soit pratiqué", a déclaré la députée Dora Duro dans un message publié sur Facebook. 

La loi, révisée en 1992, "n'est pas coulée dans le marbre dans un pays chrétien digne de ce nom. Écrivons l'histoire!", a-t-elle ajouté, remerciant les organisations pro-vie pour leur soutien.

De son côté, l'ONG Amnesty International parle d'un "recul inquiétant".  Cette décision prise "sans aucune consultation" va rendre "plus ardu l'accès à l'avortement" et "traumatisera davantage de femmes déjà en situation difficile", a déclaré à l'AFP le porte-parole Aron Demeter. 

Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban multiplie les mesures natalistes.


https://www.rtbf.be/article/fonctions-vitales-du-foetus-la-hongrie-durcit-les-regles-d-avortement-11065984

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MON CORPS MON CHOIX VIVE L IVG !!!! SOUTIENS AUX FEMMES

1 Juillet 2022, 11:18am

Publié par hugo

MON CORPS  MON CHOIX !!!!

 

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 LES MECS VOUS ME FAITES VOMIR !!!!

1 Juillet 2022, 02:55am

Publié par hugo

 LES MECS VOUS ME FAITES VOMIR !!!!


LES MECS  VOUS ME  FAITES  VOMIR D INTERDIRE  LE DROIT D AVORTEMENT AUX  FEMMES !!!  QUI PEUT PORTER  DES GOSSES  ?? QUI  CREER  DES BEBES ?? les  femmes ne spont  pas des machines   donc vous n avez  pas  a donner votre avis sur L IVG OU LA VORTEMENT  DES FEMMES !!!
VOUS  VOUS  PRENEZ  POUR QUI ??? POUR  DIEU ???  VOUS PARTICIPEZ A LA  CREATION DES BEBES   A  1 % 2 % DONC  FERMEZ  VOS ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
EN TANT  QU  HOMMES J AI HONTE D  ETRE UN HOMME !!   QUAND JE   VOIS  LES  TRUMPS  ET LES AUTRES  PAREILS  DES  BRUNS !!  ILS  YA AUSSI DES BRUNS  EN  FRANCE !!  LES  BRUNS  ANTI  IVG !!! 
VOUS N  AVEZ AUCUN DROIT A DONNER VOTRE  AVIS SUR L AVORTEMENT , VOTRE B........ OU ZIZI  OU  PENIS  DE SAVOIR  CE QUE LES FEMMES DOIVENT PENSER !!! OU  comment  elle doivent  agir sur l  avortement !!!! ET POURQUOI  ELLES  LE  FONT ???  
CERTAINS MECS  DEVRAIENT  ETRE TRANSFORME  EN FEMMES POUR  COMPRENDRE LES  FEMMES !!!   ET  COMPRENDRE L IV L AVORTEMENT !!!  
FERMEZ  VOS  .............................. LES  RELIgieux   DE  TOUTES  RELIGIONS !!!  
JE  RAPPELLE  A  TOUTE  FIN UTILES  QUE LES  TROIS RELIGIONS  ONT ETE  ECRITES IL Y A  DE CELA 2000 ANS  DONC  CELA  NA PLUS DE SENS AUJOURDHUIS !!! ON EST   AU 21  EMME SIECLE PAS  AU 2 EME SIECLE  DE NOTRE  ERE !!!!  REVEILLEZ  VOUS !!! 
NON A LA  SERVANTE   ECARLATE  DANS LA VIE  REEL  !!!  
SOUTIENT  AUX  FEMMES  FRANCAISE USA ET  DANS LE MONDE !!! 
SORORITE ADELPHITE BERTRAND 


VIVE  LE  FEMINISME !!!!! 
 

  LES MECS VOUS ME FAITES VOMIR !!!!
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La Cour suprême des Etats-Unis révoque le droit à l'avortement

24 Juin 2022, 21:56pm

Publié par hugo

 La Cour suprême des Etats-Unis révoque le droit à l'avortement

il y a 6 heures - mise à jour il y a 3 heures

3 min
Par Sandro Faes Parisi
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Dans une volte-face historique, la très conservatrice Cour suprême des Etats-Unis a enterré vendredi un arrêt qui, depuis près d'un demi-siècle, garantissait le droit des Américaines à avorter mais n'avait jamais été accepté par la droite religieuse.

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Cette décision ne rend pas les interruptions de grossesse illégales mais renvoie les Etats-Unis à la situation en vigueur avant l'arrêt emblématique "Roe vs. Wade" de 1973, quand chaque Etat était libre de les autoriser ou non.

Compte tenu des fractures dans le pays, une moitié des Etats, surtout dans le Sud et le centre plus conservateurs et religieux, pourraient les bannir à plus ou moins court terme.

"La Constitution ne fait aucune référence à l'avortement et aucun de ses articles ne protège implicitement ce droit", écrit le juge Samuel Alito au nom de la majorité. Roe v. Wade "était totalement infondé dès le début" et "doit être annulé". "Il est temps de rendre la question de l'avortement aux représentants élus du peuple" dans les parlements locaux, écrit-il encore.

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Cette formulation est proche d'un avant-projet d'arrêt qui avait fait l'objet d'une fuite inédite début mai, provoquant d'importantes manifestations dans tout le pays et une vague d'indignation à gauche.

Depuis le climat était extrêmement tendu autour de la Cour, où une imposante barrière de sécurité a été installée pour tenir les protestataires à distance. Un homme armé a même été arrêté en juin près du domicile du magistrat Brett Kavanaugh et inculpé de tentative de meurtre.

Au bilan de Trump
L'arrêt publié vendredi "est l'un des plus importants de l'Histoire de la Cour suprême depuis sa création en 1790", remarque le professeur de droit de la santé Lawrence Gostin. "Il est déjà arrivé qu'elle change sa jurisprudence mais pour instaurer ou restaurer un droit, jamais pour le supprimer", dit-il à l'AFP.

La décision va à contre-courant de la tendance internationale à libéraliser les IVG, avec des avancées dans des pays où l'influence de l'Eglise catholique reste forte comme l'Irlande, l'Argentine, le Mexique ou la Colombie.

Elle couronne 50 ans d'une lutte méthodique menée par la droite religieuse, pour qui elle représente une énorme victoire mais pas la fin de la bataille: le mouvement devrait continuer à se mobiliser pour faire basculer un maximum d'Etats dans son camp ou pour essayer d'obtenir une interdiction au niveau fédéral.

Elle s'inscrit aussi au bilan de l'ancien président républicain Donald Trump qui, au cours de son mandat, a profondément remanié la Cour suprême en y faisant entrer trois magistrats conservateurs (Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett) signataires aujourd'hui de cet arrêt.

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Concrètement, celui-ci porte sur une loi du Mississippi qui se contentait de réduire le délai légal pour avorter. Dès l'audience en décembre, plusieurs juges avaient laissé entendre qu'ils comptaient en profiter pour revoir plus fondamentalement la jurisprudence de la Cour.

Les trois magistrats progressistes se sont dissociés de la majorité qui, selon eux, "met en danger d'autres droits à la vie privée, comme la contraception et les mariages homosexuels" et "mine la légitimité de la Cour".

Lois "zombies"
Selon l'institut Guttmacher, un centre de recherche qui milite pour l'accès à la contraception et à l'avortement dans le monde, 13 Etats disposent de lois dites "zombies" ou "gâchette": interdisant l'avortement, elles ont été rédigées pour entrer en vigueur quasi automatiquement en cas de revirement à la Cour suprême.

"Dans les prochains jours, semaines et mois, on devrait voir des cliniques fermer" dans ces Etats parfois très peuplés (Texas, Louisiane...), anticipe Lawrence Gostin. Une douzaine d'autres Etats devraient suivre avec des interdits complets ou partiels.

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Dans une partie du pays, les femmes désirant avorter seront donc obligées de poursuivre leur grossesse, de se débrouiller clandestinement notamment en se procurant des pilules abortives sur internet, ou de voyager dans d'autres Etats, où les IVG resteront légales.

Anticipant un afflux, ces Etats, le plus souvent démocrates, ont pris des mesures pour faciliter l'accès à l'avortement sur leur sol et les cliniques ont commencé à basculer leurs ressources en personnel et équipement.

Mais voyager est coûteux et la décision de la Cour suprême pénalisera davantage les femmes pauvres ou élevant seules des enfants, qui sont sur-représentées dans les minorités noires et hispaniques, soulignent les défenseurs du droit à l'avortement.


https://www.rtbf.be/article/la-cour-supreme-des-etats-unis-revoque-le-droit-a-l-avortement-11019104

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La Cour suprême contre "Roe vs Wade" : un coup fatal au droit à l'avortement aux Etats-Unis ?

24 Juin 2022, 16:38pm

Publié par hugo

 La Cour suprême contre "Roe vs Wade" : un coup fatal au droit à l'avortement aux Etats-Unis ?
Manifestants devant la Cour suprême des États-Unis, au petit matin du 3 mai 2022 à Washington..
Manifestants devant la Cour suprême des États-Unis, au petit matin du 3 mai 2022 à Washington..
©AP Photo/Jose Luis Magana
Manifestants devant la Cour suprême des États-Unis, au petit matin du 3 mai 2022 à Washington..

24 JUIN 2022
 Mise à jour 24.06.2022 à 17:21 par 
TerriennesLiliane Charrier
Début mai 2022, la nouvelle avait fait l'effet d'une bombe aux Etats-Unis : la Cour suprême s'apprêtait à annuler l'arrêt Roe vs Wade qui, depuis 1973, garantissait le droit à l'avortement dans l'ensemble du pays. Le 24 juin, la Cour suprême des Etats-Unis confirme. L'éclairage de la politologue franco-américaine Nicole Bacharan sur un recul historique des droits des Américaines.

Dans un article daté du 2 mai 2022, le média d'information Politico annonçait s'être procuré le projet d'une décision adoptée à la majorité des juges de la Cour suprême des Etats-Unis. Cette décision scellerait l'annulation de l'arrêt historique Roe vs Wade, par lequel la Cour suprême reconnaissait le droit à l'avortement, il y a près de cinquante ans de cela. Le 24 juin, la menace se concrétise : la Cour suprême rend la liberté aux Etats américains d'interdire l'avortement sur leur sol. Elle juge, aujourd'hui, l'arrêt Roe vs Wade "totalement infondé dès le début". 


L'avortement : une question de vie privée ?
L'arrêt Roe vs Wade est fondé sur le 4e amendement de la Constitution de 1791, qui instaure une protection de la vie privée et des décisions prises dans ce cadre. Il se fonde également sur le 14e amendement, qui garantit l'égale protection de tous devant la privation de liberté – c'est l’un des amendements invoqués pour mettre fin à l’esclavage ou faire du mariage homosexuel un droit constitutionnel.

Ainsi l'arrêt Roe vs Wade est-il parfaitement bien fondé, affirme Nicole Bacharan, contrairement aux arguments développés dans le projet divulgué par Politico : "Des arguments vieux comme le mouvement anti-avortement pour montrer que l’IVG n’est pas une question intime et privée, explique-t-elle. A commencer par les documents fournis depuis des décennies par les juristes pro-vie pour démonter les fondements juridiques de Roe vs Wade et prouver qu'aucun élément de la Constitution ne permet de conclure à une autorisation de l’avortement. Evidemment, l’avortement n’est pas mentionnée dans la Constitution de 1789 !"

Mais ce qui est en jeu va plus loin : "Attaquer l'arrêt sur le raisonnement est une manière de s’attaquer à la politique historique de la Cour suprême, qui consiste à respecter les précédents. Une fois qu’ils sont installés, normalement, on ne peut pas y toucher." Le cas s'est déjà présenté en 1954, avec l'annulation de l’arrêt Plessy vs Ferguson de 1896, qui autorisait les États du Sud à imposer par la loi des mesures de ségrégation raciale – là encore un sujet de société d’une importance cruciale. Si la Cour suprême se doit de respecter les précédents, c'est "pour refléter les évolutions de la société, mais aussi pour garantir sa légitimité, pour qu’elle ne puisse être soupçonnée d’être impliquée dans des batailles politiques", explique Nicole Bacharan. 

Face à face : "pro-choix" et "pro-vie"
Or le droit à l'avortement reste un sujet de société hypersensible et un enjeu politique. Sans attendre la décision officielle de la Cour suprême, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le temple du droit américain à Washington, certaines pour protester, d'autres pour manifester leur satisfaction. "Roe vs Wade doit disparaître", scandent les uns. Dénonçant un recul "50 ans en arrière", les autres font entendre leurs voix en criant "mon corps, mon choix". De part et d'autre du bâtiment de pierre blanche où siègent les sages, à deux pas du Capitole, les deux groupes se sont immédiatement opposés, invectivés, comme une illustration vivante d'un sujet qui clive profondément le public américain.

Depuis la révélation de Politico, de New York à Los Angeles, les manifestations contre ou pour la décision de la Cour suprême se succèdent, révélant la dimension politique d'une question intime devenue enjeu électoral :


Les Américains majoritairement pour Roe vs Wade
Selon le media britannique The Telegraph, plusieurs sondages récents montrent qu'une nette majorité des Américains – jusqu'à 70 % – sont opposés à l'annulation de l'arrêt Roe vs Wade. Depuis 1973, affirme Nicole Bacharan, "il y a toujours eu environ 60% de la société pour vouloir maintenir Roe vs Wade. Aujourd’hui, 54 % ne veulent rien y changer ;  28 % demandent son annulation et 18 % ne seraient pas contre revenir sur les délais légaux d’une IVG. Ceux-ci sont définis en fonction de la viabilité du fœtus qui, dans les années 1970, se situait à environ 27 semaines, ramenées, avec les progrès de la médecine, à environ 22 semaines d'aménorrhée aujourd'hui."

Je suis une femme et mes droits me sont retirés chaque jour.

Abby Korb, étudiante

Abby Korb, une étudiante de 23 ans et assistante parlementaire originaire du Wisconsin, dans le nord du pays, s'est déclarée "littéralement en état de choc" quand la nouvelle est parue, et s'est dirigée rapidement avec une amie pour manifester devant la Cour suprême. "Je suis une femme et mes droits me sont retirés chaque jour" déclare-t-elle. Rendre l'avortement illégal ne va pas y mettre fin, cela va juste le rendre plus dangereux".

Des chants s'élèvent à tour de rôle de la foule grandissante du premier jour, lançant des insultes envers un juge de la Cour suprême, ou encore demandant aux démocrates de "faire quelque chose", maintenant. Madeline Hren, 25 ans, se dit "très en colère". Un peu à l'écart du groupe, elle tient une petite pancarte avec le dessin d'un cintre ensanglanté et cette phrase : "Nous ne reviendrons pas en arrière". "Je n'ai pas pleuré. Je suis surtout bouleversée", affirme cette employée de la fondation des Nations unies. Elle a désormais peur qu'une interdiction de l'avortement s'étende à sa Caroline du Nord natale.

Les femmes qui ont besoin d’avorter l’ont toujours fait, avec tous les risques pour la santé que cela comporte.

Nicole Bacharan

Ce sont les femmes les plus pauvres, souvent les femmes noires, vivant dans des Etats conservateurs, qui seront les premières touchées par le recul du droit à l'avortement. "La vie de millions de femmes va devenir extrêmement précaire et difficile, insiste Nicole Bacharan. Et l’on sait quels effets a l’impossibilité d’avoir recours à l’avortement : celles qui ne peuvent pas voyager auront un enfant contre leur gré et chercheront à le faire adopter, ou encore elles auront recours aux méthodes de grand-mère pour interrompre leur grossesse. Parce que les femmes qui ont besoin d’avorter l’ont toujours fait, avec tous les risques pour la santé que cela comporte. Elles essaieront aussi de se procurer des pilules abortives qui, certainement, dans certains Etats, vont être interdites à la vente. Alors elles les feront venir du Mexique, par exemple."

Le dossier de Terriennes sur l'avortement dans le monde
► LE DROIT À L'AVORTEMENT, ENTRE AVANCÉES ET RECULS

Pour les opposants au droit à l'avortement, en revanche, l'heure est aux célébrations. Claire Rowan, 55 ans, ne cache pas son enthousiasme. "J'espère qu'ils vont annuler" Roe vs. Wade, dit cette mère de sept enfants venue avec quelques uns d'entre eux à la manifestation de Washington. Elle espère à présent que les gens "demanderont pardon à Dieu", pour que les Etats-Unis puissent "guérir".

Au lendemain de la fuite sur l'annulation de l'arrêt, dès le petit matin, les manifestants se rassemblaient à nouveau devant la Cour suprême, certains scandant "l'avortement, c'est de l'oppression" ou "Roe vs Wade doit disparaître".


En Floride, une femme de 66 ans, membre de l'association anti-avortement Sidewalk Advocates for Life aimerait voir la haute cour annuler enfin la jurisprudence Roe versus Wade : "Nous avions présenti dans nos coeurs que l'arrêt Roe serait annulé cette année... J'ai toujours eu de l'espoir, mais maintenant, j'en ai encore davantage. Et j'espère que toutes les manifestations ne dissuaderont pas les juges... La vie commence à la conception et ce n'est pas un droit de la femme", assure-t-elle dans son jardin de Coral Gables, au sud de Miami, devant des pancartes où l'on peut lire "l'avortement blesse les femmes" et "l'avortement tue des enfants".

Scandaleux, mais pas définitif ?
L'organisation Planned Parenthood, qui gère de nombreuses cliniques pratiquant des avortements, souligne que le texte qui a fuité sur le site de Politico reste un avant-projet : "Il est scandaleux, sans précédent mais pas final : l'avortement reste votre droit et est encore légal."


Nicole Bacharan est plus pessimiste : "Il est impossible que la Cour suprême revienne sur sa décision, dit elle, même si le texte final ne reprend pas exactement la forme de l'avant-projet. Certains de ses arguments choquants seront peut-être être revus – les mères célibataires ne sont plus ostracisées comme autrefois ; les femmes enceintes sont protégées dans leur emploi et ont le droit à un congé maternité ; la plupart des Etats autorisent à remettre un enfant pour adoption…. Mais le raisonnement juridique selon lequel rien ne protège le droit à l’avortement dans la Constitution et qu’il revient aux Etats de légiférer sur leur sol va passer, pense-t-elle. Je ne vois pas comment ni pourquoi les juges changeraient d’avis : au nom du respect de la jurisprudence, le juge John Roberts (républicain modéré, ndlr) ne va pas voter pour, mais les autres conservateurs le feront et la majorité l’emportera à 5 pour / 4 contre. Il faudra ensuite des majorités solides dans chaque Etat pour sauver le droit l'avortement localement."

Démocrates vs conservateurs
Tout aussi divisée que la société, la classe politique a elle aussi vivement réagi à l'article de Politico. Le président démocrate Joe Biden appelle directement les Américains à défendre l'IVG dans les urnes lors des prochaines élections. "Je crois que le droit des femmes à choisir est fondamental", rappelle-t-il dans un communiqué, exhortant les électeurs à "choisir des candidats favorables" au droit d'avorter lors des élections de mi-mandat en novembre 2022. Nicole Bacharan, elle, croit en une réaction électorale, mais pas bouleversante : "Je crains qu’aux élections de mi-mandat, les électeurs ne votent davantage sur le pouvoir d’achat ou l’inflation que le droit à l’avortement." 

La vice-présidente Kamala Harris a pourtant réagi avec indignation, la voix brisée : "L'annulation de l'arrêt Roe vs Wade serait une atteinte directe à la liberté et au droit fondamental à l'autodétermination auxquels tous les Américains ont droit..." Puis elle lance, d'un ton accusateur : "Comment osent-ils ?! Comment osent-ils dire à une femme ce qu'elle peut ou ne peut pas faire de son corps ?"


Plusieurs élus démocrates estiment que le texte dévoilé par Politico confirme l'urgence de graver le droit à l'avortement dans la loi. "Le Congrès doit protéger l'accès à l'avortement", abonde sur Twitter l'élu démocrate de la Chambre des représentants Jake Auchincloss. "Adoptons la loi pour la protection de la santé des femmes afin d'inscrire le plus vite possible dans la loi les protections de Roe vs Wade", renchérit son collègue du Sénat Tim Kaine. "Nous devons protéger le droit à choisir et inscrire Roe V. Wade dans la loi",  tweete la sénatrice Amy Klobuchar.

Roe vs Wade : une jurisprudence, pas une loi
Le 22 janvier 1973, la Cour suprême des Etats-Unis décidait, dans son arrêt historique Roe versus Wade, que le droit au respect de la vie privée garanti par la Constitution américaine s'appliquait à l'avortement. L'affaire Roe vs Wade opposait Jane Roe, mère célibataire enceinte pour la troisième fois, à l'Etat du Texas, qui faisait de l'avortement un crime, et dont le procureur s'appelait Henry Wade. La Cour suprême a tranché en faveur de Jane Roe et sa décision stipule que "le droit au respect de la vie privée, présent dans le 14e amendement de la Constitution (...) est suffisamment vaste pour s'appliquer à la décision d'une femme de mettre fin ou non à sa grossesse." Depuis, elle a fait jurisprudence dans une majorité d'Etats américains où des lois similaires à celles du Texas restreignaient le droit à l'interruption volontaire de grossesse. Or si l'arrêt est annulé, plus de jurisprudence possible.

La proposition visant à donner force de loi à la jurisprudence Roe vs Wade, adoptée à la Chambre des représentants, reste enlisée au Sénat par la féroce opposition des républicains. A l'annonce de la décision de la Cour suprême, ces derniers ont salué une victoire très attendue. "C'est la meilleure et la plus importante nouvelle de notre vie", commente la représentante Marjorie Taylor Green, alors que son confère Josh Hawley appelle la Cour à publier "dès maintenant" son arrêt.

Une annulation qui laisserait la main aux Etats
"Nous estimons que Roe vs Wade doit être annulé", écrit le juge conservateur Samuel Alito dans le document, appelé "Avis de la Cour", que Politico publie sur son site Internet. L'arrêt Roe vs Wade qui, en 1973, estimait que la Constitution américaine protégeait le droit des femmes à avorter, est "totalement infondé dès le début", selon ce texte de 98 pages, qui peut toutefois faire l'objet de négociations jusqu'au 30 juin 2022. 

Le droit à l'avortement n'est pas profondément enraciné dans l'histoire et les traditions de la Nation. Il n'est protégé par aucune disposition de la Constitution.

Extrait de l'avant-projet publié sur le site Politico

"L'avortement constitue une question morale profonde. La Constitution n'interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d'interdire l'avortement. La conclusion inéluctable est que le droit à l'avortement n'est pas profondément enraciné dans l'histoire et les traditions de la Nation. Il n'est protégé par aucune disposition de la Constitution", estime la Cour suprême dans l'avant-projet de sa décision

Si cette conclusion est bien retenue par la Cour, les Etats-Unis reviendront à la situation en vigueur avant 1973, lorsque chaque Etat était libre d'interdire ou d'autoriser les avortements. Compte tenu des importantes fractures géographiques et politiques sur le sujet, bon nombre d'Etats du sud et du centre du pays devraient rapidement bannir le droit à l'IVG sur leur sol. 

Les conservateurs prêts à interdire l'IVG
Dès que le contenu du projet de la Cour suprême a été confirmé, le gouverneur républicain de l'Oklahoma, dans le sud des Etats-Unis, a immédiatement signé une loi interdisant l'avortement après six semaines de grossesse, soit l'une des conditions plus restrictives du pays : "Je représente la totalité des quatre millions d'habitants de l'Oklahoma qui, de manière écrasante, veulent protéger les enfants à naître", a écrit sur Twitter Kevin Stitt en promulguant le texte voté par le parlement de l'Etat jeudi dernier. "Je veux que l'Oklahoma devienne l'Etat le plus pro-vie dans le pays". 


Le texte adopté dans l'Oklahoma prévoit, certes, des exceptions médicales pour l'accès à l'avortement, mais pas en cas de viol ou d'inceste... Or cet Etat conservateur accueillait depuis quelques mois des milliers de Texanes cherchant à avorter, après l'adoption d'un texte similaire dans leur Etat. Ce sont maintenant 26 Etats conservateurs, comme le Wyoming, le Tennessee ou la Caroline du Sud, qui s'apprêtent à interdire l'avortement si la Cour suprême annule l'arrêt Roe vs Wade. Nicole Bacharan note d'ores et déjà les prémices d’un exode interne aux Etats-Unis : "Nombre de personnes ne veulent pas que leur fille aille faire ses études dans un Etat où l’avortement est difficile ou interdit. Le cas échéant, elles veulent que la jeune fille puisse prendre une décision librement."

Les progressistes prêts à aider les femmes ?
La Californie s'est toujours illustrée par son opposition farouche à la politique ultra conservatrice de l'ancien président Donald Trump. En 2014, elle avait déjà adopté une législation contraignant les employeurs et les assurances privées à inclure dans leur couverture santé le remboursement des IVG. Dès l'annonce du texte de la Cour suprême, le gouverneur démocrate Gavin Newsom a proposé un amendement visant à ancrer le droit de choisir dans la Constitution de Californie. "Nos filles, nos soeurs, nos mères et nos grand-mères ne seront pas réduites au silence, a-t-il réagi. Le monde s'apprête à entendre leur furie. La Californie ne restera pas les bras croisés. Nous allons nous battre comme des diables", promet-il.


Depuis septembre dernier, lorsque le Texas a considérablement durci les conditions d'avortement, l'association Planned Parenthood indique avoir traité chaque mois en Californie au moins 80 patientes originaires d'autres Etats. Au Texas, "même le chauffeur Uber qui transporterait une femme qui va avorter peut être dénoncé par n’importe qui et inculpé, s'indigne Nicole Bacharan. Ce sera aussi le cas des associations des Etats où l’IVG est possible qui pourraient organiser l’aide aux femmes des Etats conservateurs. La capacité à inculper ceux et celles qui aident une femme qui veut avorter va dépendre des lois dans chaque Etat."

Reste que l'antenne de Planned Parenthood de Mar Monte, qui couvre le nord de la Californie et le Nevada voisin, se prépare à accueillir entre 250 et 500 patientes supplémentaires par semaine si Roe vs Wade est annulé. Un nouveau centre d'IVG sera ainsi ouvert à Reno, près de l'aéroport et d'autres plateformes de transport, pour faciliter la venue des femmes provenant d'autres Etats. 

Inversement des rapports de force
Le revirement de la Cour suprême est lié aux profonds remaniements qui l'ont transformée sous le mandat de l'ancien président républicain Donald Trump : en cinq ans, il y a fait entrer trois magistrats dont la sensibilité faisait écho à la sienne. Désormais, six juges sur les neuf qui composent la Cour sont conservateurs. Depuis, cette nouvelle Cour envoie plusieurs signaux favorables aux opposants à l'avortement.

Elle a d'abord refusé d'empêcher l'entrée en vigueur d'une loi du Texas qui limite le droit à avorter aux six premières semaines de grossesse contre deux trimestres dans le cadre légal actuel. Lors de l'examen d'une loi du Mississippi, qui questionnait aussi le délai légal pour avorter, une majorité de ses magistrats ont clairement laissé entendre qu'ils étaient prêts à grignoter, voire à annuler, Roe vs Wade.

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► Amy Coney Barrett : pro-armes, pro-vie, une juge aux antipodes de Ruth Baden Ginsburg
► Ruth Bader Ginsburg, une juge qui a compté pour les droits des Américaines
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► Brett Kavanaugh, le juge qui n’aimait pas les femmes, élu à la Cour Suprême des Etats-Unis
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La Cour suprême à Washington, le 23 avril 2021. Assis, à partir de la gauche, le juge Samuel Alito, le juge Clarence Thomas, le juge en chef John Roberts, le juge Stephen Breyer et la juge Sonia Sotomayor ; debout, à partir de la gauche, le juge Brett Kavanaugh, la juge Elena Kagan, le juge Neil Gorsuch et la juge Amy Coney Barrett.
La Cour suprême à Washington, le 23 avril 2021. Assis, à partir de la gauche, le juge Samuel Alito, le juge Clarence Thomas, le juge en chef John Roberts, le juge Stephen Breyer et la juge Sonia Sotomayor ; debout, à partir de la gauche, le juge Brett Kavanaugh, la juge Elena Kagan, le juge Neil Gorsuch et la juge Amy Coney Barrett.
©Erin Schaff/The New York Times via AP, Pool
La contraception sur la sellette
Nicole Bacharan souligne le danger qui, maintenant, pèse sur les droits des homosexuels et le droit à la contraception aux Etats-Unis. "Le droit à la contraception est déjà très contesté par certains universités, églises et associations religieuses qui, par exemple, ne veulent pas voir mentionner dans les contrats d’assurance santé la prise en charge des moyens de contraception fournies à leurs employées, explique-t-elle. Une série de précédents juridiques existe, mais la question n’est pas encore parvenue jusqu’à la Cour suprême. Le cas échéant, il est tout à fait possible que l'interdiction de la contraception soit considérée comme une liberté religieuse par la Cour suprême."

Une fuite rarissime, un sujet brûlant
Le document présenté par Politico porte sur un dossier hypersensible dans la société américaine et sa publication constitue une fuite rarissime pour la Cour suprême, où le secret des délibérations n'a quasiment jamais été violé. "Je suis presque sûr qu'il n'y a encore jamais eu une telle fuite" à la Cour suprême, commente le juriste Neal Katyal, qui a plaidé à plusieurs reprises pour le gouvernement de Barack Obama devant la haute juridiction. 

La Cour suprême qui, dans un premier temps, avait refusé de commenter, a finalement reconnu l'authenticité du document et ordonné une "enquête" sur l'origine de la fuite. Nicole Bacharan ne croit pas à un acte fortuit : "De toute évidence, le document a été rendu public pour susciter une réaction, parce qu'une ou plusieurs personnes ont souhaité alerter l'opinion publique." Elle non plus ne se souvient pas d’une telle fuite sur un sujet d’une telle importance. Elle n'est même pas sûre qu’il existe une loi qui la rende illégale : "Si les responsables sont retrouvés, ils seront très certainement renvoyés de leur emploi, mais au nom de la liberté de l’information, je ne suis pas sûre que la Cour suprême soit protégée."

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► Peut-on encore sauver le droit à l'avortement aux Etats-Unis ?
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TerriennesLiliane Charrier
 Mise à jour 24.06.2022 à 17:21
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https://information.tv5monde.com/terriennes/la-cour-supreme-contre-roe-vs-wade-un-coup-fatal-au-droit-l-avortement-aux-etats-unis

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Épisode 4/4 : Les choix des femmes

20 Mai 2022, 00:49am

Publié par hugo

 Épisode 4/4 : Les choix des femmes

ÉCOUTER (53 MIN)

Affiche sur un mur pour l'avortement "Mon corps mes choix, Avortement", 19 septembre 2019, Le Mans, France. ©Getty - Michel GILE/Gamma-Rapho via Getty Images
LSD
LSD, la série documentaire
Épisode du jeudi 19 mai 2022 par Perrine Kervran

VOIR TOUS LES ÉPISODES
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Résumé
L'avortement, un simple choix dans le parcours de la vie d’une femme.

En savoir plus
Maintenant qu’il y a la contraception, devrait-on ne plus avorter ? Ce que Mélanie Horocks relativise “Pour décider du nombre d'enfants et pour décider de quand on les aura, il faut bien sûr la contraception, mais aussi, de façon équivalente, l’avortement.”
Lorsque la loi Veil libéralisant l’avortement en France a été votée il y a 30 ans, on s’attendait à̀ ce que sa fréquence diminue avec la diffusion de la contraception moderne. Les grossesses non prévues ont bien diminué, mais le nombre d’avortements lui n’a pas véritablement baissé comme nous le précise Nathalie Bajos “60% des grossesses non prévues sont interrompues et 40% donnent lieu à la poursuite de la grossesse et donc à la naissance d'un enfant. Donc, c'est illusoire de penser au nombre zéro d'avortement.”
Pour Marie-Laure Brival, l’avortement ne doit pas être l’envers négatif de la contraception. D’abord parce que la contraception n’est jamais parfaite, mais aussi parce que le désir de grossesse est ambivalent
A la Maison des femmes de Saint Denis, on situe l’avortement dans le simple parcours de la vie d’une femme, au même titre que la contraception ou que l’accouchement. Aujourd’hui, elles sont une quinzaine à attendre d’être reçues par le Docteur Horocks pour une consultation IVG qui précise que “Le fait que ce soit des généralistes qui pratiquent des avortements n'est pas que par défaut parce que les gynécologues ne veulent pas le faire. Ça fait partie de la médecine générale aussi. C'est la santé des femmes, c'est celle de la médecine générale. Ce n'est pas quelque chose extrêmement pointue et spécifique”
Avec :
Christiane, Marie, les femmes de la Maison des Femmes de Seine-Saint-Denis
Mélanie Horoks, médecin à la Maison des Femmes de Seine-Saint-Denis
Malorie, aide-soignante
Latifa, Infirmière
Emile Duport, publicitaire et militant pro-vie français.
Marie-Laure Brivale, gynécologue obstétricienne, cheffe de service de la Maternité des Lilas jusqu’à fin 2018
Nathalie Bajos, Sociologue-démographe, chercheuse santé publique, directrice de recherche à l'Inserm, responsable de l'équipe genre santé sexuelle
Lisa Carayon, maîtresse de conférences en droit privé et sciences criminelles
Coline et l’association Agapa
Merci à toutes les femmes et à l’équipe de la Maison des Femmes de Seine-Saint-Denis et  à Véronique Sehier, co-présidente du Planning Familial
Un documentaire de Johanna Bedeau, réalisé par Angélique Tibau
Ce documentaire a été diffusé pour la première fois le 12/3/20
Partenariat
LSD, La série documentaire est en partenariat avec Tënk , la plateforme du documentaire d’auteur, qui vous permet de visionner jusqu'au 29/5/2022 le film de Dounia Wolteche-Bovet - Les herbes folles - (70'-2019)


https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/les-choix-des-femmes-3586523

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Dans le Missouri, une loi envisage de punir les femmes qui prennent la pilule ou avortent,femmes,sante,ivg

29 Juin 2017, 00:19am

Publié par hugo

 Dans le Missouri, une loi envisage de punir les femmes qui prennent la pilule ou avortent
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0Partage
 
Au Missouri, une loi envisage de punir les femmes qui prennent la pilule ou qui avortent
 
Par Charlotte Arce
Publié le Mercredi 28 Juin 2017
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Dans l'État du Missouri, aux États-Unis, un projet de loi envisage de sanctionner les femmes prenant la pilule, celles ayant eu un enfant hors-mariages ou celles ayant subi une IVG.
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Dans le Missouri, État du Midwest conservateur qui a majoritairement voté en faveur de Donald Trump aux dernières élections présidentielles, les droits des femmes n'ont jamais été aussi menacés. Comme dans le roman dystopique de Margaret Atwood, La Servante écarlate, les sénateurs de l'État projettent de punir les femmes cherchant à contrôler leur sexualité et leurs droits reproductifs.
Portée par le gouverneur républicain Eric Greitens, cette proposition de loi bientôt soumise à la chambre des représentants permettrait, si elle est adoptée, aux employeurs de renvoyer une femme si il apprend que celle-ci utilise une pilule contraceptive, qu'elle a subi une interruption volontaire de grossesse ou qu'elle a eu un enfant hors-mariage. Même chose pour les propriétaires, qui désormais seront autorisés à expulser les locataires ne répondant pas aux moeurs édictées par cet État "pro-life".
Faire du Missouri un repaire "pro-life"
Scandaleuses et liberticides, ces dispositions sont un coup de plus porté aux droits des femmes dans un pays désormais gouverné par Donald Trump. Nommé gouverneur du Missouri en janvier dernier, Eric Greitens n'a jamais caché ses idées pro-life et apparaît comme le principal instigateur du projet de loi.
Si ce dernier a proposé ces dispositions, c'est avant tout pour s'opposer ouvertement à la réforme du projet global de renouvellement des dispositions générales de l'État, c'est-à-dire l'ensemble des règles de fonctionnement imposées à toutes les villes de l'État. Dans le projet de loi initial, en effet, une directive prévoyait justement d'interdire toute forme de discrimination envers les femmes sur les marchés de l'emploi et de l'immobilier en fonction de leurs choix de contraception ou de leur(s) avortement(s) passé(s).
Une directive qui n'a pas plu à Eric Greitens. Soucieux de séduire l'électorat républicain, farouchement opposé à l'IVG, le gouverneur du Missouri avait même dans une première version de la loi proposé que St. Louis soit considérée comme une "ville sanctuaire de l'avortement".
Fort heureusement, souligne Rolling Stone, il est fort probable que la loi proposée par Eric Greitens reste au stade de projet. Le site du magazine cite ainsi Peter Merideth, un élu démocrate du Missouri qui estime que la loi sera probablement bloquée "entre le Sénat et l'Assemblée" et finira par "mourir d'elle-même".
 
http://www.terrafemina.com/article/dans-le-missouri-une-loi-envisage-de-punir-les-femmes-qui-prennent-la-pilule-ou-avortent_a332512/1

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