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Le blog de hugo,

avortement

Est-ce vraiment un choix ?,sante,femmes,avortement

21 Juillet 2014, 00:52am

Publié par hugo

Publié le 3 avril 2007
Est-ce vraiment un choix ?
IVGDepuis la loi Veil et la légalisation de l’avortement, on pense que l’IVG est une simple formalité. Une fois écartés les risques médicaux de complications, les femmes s’en sortiraient sans aucune séquelle, prêtes à devenir mères quand le moment leur paraîtra cette fois-ci opportun.On en vient à assimiler l’IVG à une méthode contraceptive. Or c’est oublier que l’avortement touche la femme dans sa féminité, dans sa capacité à se représenter mère et, bien plus que des séquelles physiques, il faut redouter les séquelles psychologiques. Ces séquelles peuvent se manifester bien des années après l’intervention. A l’adolescence, cette atteinte corporelle et psychique peut faire encore plus de ravages car la construction de l’identité n’est pas encore achevée.


Pourquoi a-t-on recours à l’IVG ?


L’avortement survient dans un contexte de grossesse non désirée ou, au contraire désirée, mais non envisageable dans les conditions actuelles. Des facteurs environnementaux, sociaux, amoureux etc… vont conduire une femme voire une jeune fille à envisager l’avortement comme seule solution à cette grossesse. La jeune fille qui décide d’interrompre sa grossesse est alors prise au milieu de sentiments contradictoires qui la déstabilisent. Avorter ne veut pas dire que le désir d’enfanter ou le désir d’être mère ne sont pas là. Il y a ambivalence entre avorter pour être soulagée mais au risque de le regretter, et ne pas avorter pour ne pas culpabiliser mais au risque de le regretter également.C’est avant la prise de décision qu’il faut mettre en place un soutien psychologique, afin d’aider la jeune fille à faire son choix de la façon la moins culpabilisante possible.


Que se passe-t-il dans notre tête au moment de l’IVG ?


La décision d’avorter à été prise. Si l’accompagnement psychologique a été correct, le sentiment de culpabilité pourra être mieux géré par la jeune fille, mais il y aura de toute façon culpabilité et en un sens c’est préférable : cela montre que la jeune fille a conscience de l’intensité de ce qui se passe, et de l’implication que cela aura toute sa vie. La période qui suit l’avortement peut se comparer, en certains points, à une période de deuil. Certes l’être perdu n’a pas existé au sens où il n’a pas eu d’état civil. Cependant, en 5-6 semaines, il a commencé de façon inconsciente à exister dans la tête de celle qui l’a porté. Dans ce sens donc, la jeune fille doit procéder à un deuil. Dans les premières semaines, le deuil porte sur cet « enfant » qu’elle avait commencé à imaginer. Puis, au fil des mois, le deuil concerne plutôt la perte de l’estime de soi, comme si elle avait perdu la « partie bonne, la partie valorisée » d’elle-même. Enfin, si aucune prise en charge psychologique n’est en place, le risque majeur est que cette jeune fille tombe dans le déni : « cela n’a pas pu m’arriver ». C’est ce qui explique que chez certaines, on observe une répétition dans le comportement d’avortement.


La tête et le corps sont-ils liés ?


Avorter c’est mettre un terme à une grossesse. Physiquement, on stoppe le processus soit par l’administration d’une substance, soit par une intervention chirurgicale. Et mentalement, stoppe-t-on ce processus? Sur le coup, beaucoup de femmes qui avortent se disent soulagées. Elles sont libérées d’une immense pression, souvent secrète. Elles ont mis fin au dilemme qui les assaillait. Cependant, il arrive que quelques temps après, chez certaines femmes, un doute profond, une remise en cause d’ordre psychologique, commence. Ce qui semblait être un acte de libération peut devenir un fardeau. Viennent alors les remords, le silence, signes annonciateurs d’un état que l’on appelle le syndrome post-abortif.
Le syndrome post-abortif peut se manifester plus ou moins longtemps après l’avortement. Parfois dès le lendemain, mais aussi cinq ans voire plus de dix ans plus tard. Il peut être déclenché par un événement marquant comme un deuil ou une nouvelle grossesse. C’est un sentiment de perte ou de vide qui s’installe, mais qui peut être extériorisé sous différentes formes comme la culpabilité, le manque d’estime de soi, des troubles de l’appétit, de l’anxiété, des insomnies ou des cauchemars. On remarque aussi comme un état d’anesthésie psychologique : les jeunes femmes sont incapables d’exprimer de la colère, de la rage, de la tristesse tout en ne retrouvant pas un état serein. Elles sont également très sensibles à la « date anniversaire » de l’avortement ou de la date à laquelle serait né l’enfant si elles n’avaient pas avorté.
D’autres femmes, et elles sont la majorité, heureusement, se remettent assez bien de cet événement. Elles parviennent à continuer leur vie et leurs poursuites de projets plutôt agréablement.


L’IVG est un recours face à une grossesse non désirée. Mettre en place un accompagnement psychologique tout au long de l’intervention mais également dans les mois voire les années qui suivent peut rendre ce moment moins difficile. Il n’est pas anodin d’avorter à 14, 16 ou 18 ans, mais l’avortement peut bien se passer. Pour certaines adolescentes, c’est un événement qui les aide à se détacher de leurs parents.


Si l’avortement suscite en vous des questions, des doutes, des peurs, et cela est plus que normal, il est nécessaire que vous soyez aidées à prendre conscience de ce que vous vivez. Vous amener à mettre des mots sur vos sentiments contradictoires, à comprendre la notion de deuil qui accompagne le choix que vous êtes en train de faire est déterminant pour rendre acceptable votre situation. Pour être guidée, vous pouvez solliciter l’aide d’un psychologue ou appeler Fil Santé Jeunes au 0800 235 236.


UNE RÉFLEXION AU SUJET DE « EST-CE VRAIMENT UN CHOIX ? »

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ENQUÊTE : PEUT-ON AVORTER TRANQUILLEMENT EN FRANCE ?,femmes,ivg,france,avortement,

10 Juillet 2014, 16:02pm

Publié par hugo

PHÉNOMÈNES
ENQUÊTE : PEUT-ON AVORTER TRANQUILLEMENT EN FRANCE ?
Par Adrienne de Malleray le 29 mai 2014 à 16h10
EN THÉORIE, OUI, BIEN SÛR. NOUS SOMMES EN FRANCE, TOUT DE MÊME. MAIS DANS LES FAITS, C’EST BEAUCOUP BEAUCOUP BEAUCOUP PLUS COMPLIQUÉ QU’IL N’Y PARAÎT. NOTRE REPORTER ADRIENNE DE MALLERAY A PU LE CONSTATER.
Enquête : peut-on avorter tranquillement en France ? © GETTY IMAGES J'aime+49 Zoom
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JE M'ABONNE
Paris, le 10 avril. Nous sommes trois au bar Renaissance, QG informel de Grazia. Ça débat avec les mains. Tout y passe : les selfies dévalorisants, les étudiantes qui se font payer leurs études par de vieux pervers... Ma voisine aborde le cas d’une de ses amies qui a avorté en prenant des médicaments chez un obscur revendeur. Un faiseur d’ange, sorti tout droit du siècle dernier… La jeune femme a mis fin à sa grossesse dans les délais légaux mais de manière illégale, sans aucun suivi médical. L’histoire est si surprenante que j’ai du mal à la croire. Comment est-il possible que cela arrive encore en France ? Alors que l’on célèbre cette année les 40 ans de la loi Veil, est-il si compliqué aujourd’hui d’ avorter dans des conditions normales ? Addition payée, me voilà partie avec une enquête sous le bras et une question à la clé : peut-on avorter tranquillement en France ?


En quelques clics, je trouve les chiffres sur Internet : 222 500 avortements pratiqués en 2011 en France (1). Un chiffre quasiment stable depuis plusieurs années. Au total, près d’une grossesse sur cinq se termine par un avortement. Je n’avais pas réalisé à quel point l’IVG faisait partie de près ou de loin de la vie d’une femme. Je décide d’aller sur les forums et je découvre des témoignages angoissés : "En panique, enceinte, avortement (…) besoin d’aide…", "16 ans, désespérée, enceinte ne peux rien à dire à ma famille, à l’aide, je veux avorter." Les mots sont forts. L’angoisse est palpable. Et ces femmes semblent perdues. Elles ont l’air de découvrir au pied du mur le parcours de l’interruption volontaire de grossesse. Moi-même, je m’aperçois que je ne connais pas bien les lois en vigueur… Je décide de lancer des appels à témoins qui restent sans réponse. Pas le choix. Si je veux rencontrer ces femmes, il faut que j’aille sur le terrain.


Une semaine pour obtenir un rendez-vous


Direction la maternité des Lilas (93), l’un des plus grands centres d’ interruption volontaire de grossesse en France. Dans le hall à la peinture défraîchie le calme règne. Je rencontre Sophie (2), difficile de ne pas la voir. Seule, un gobelet d’eau à la main, elle tremble un peu… Après quelques secondes d’hésitation, je me décide à l’aborder. "Vous êtes là pour un avortement ?" Elle acquiesce et, d’une voix frêle, me raconte son parcours. Des seins qui gonflent, une nausée persistante… Quand elle s’aperçoit qu’elle est enceinte, sa décision est vite prise. "Cette grossesse, ce n’était pas le moment pour moi, mon copain voulait le garder mais c’était beaucoup trop tôt." La jeune fille ne se confie qu’à ses meilleures amies.


"Elles m’ont proposé d’aller à l’hôpital de ma ville. Je ne voulais pas, je connaissais trop de monde." Pour se rendre dans un autre centre IVG, il faut traverser le département, et Sophie n’a pas son permis de conduire. Trouver quelqu’un pour l’accompagner va prendre du temps. Quand elle arrive enfin à l’hôpital, certaine d’en finir rapidement, la jeune fille tombe de haut. "Là, ils m’ont dit que c’était trop tard. Que chez eux je ne pourrais pas avorter. Que j’allais dépasser les délais. J’étais enceinte de six, sept semaines." Six, sept semaines ? Je ne peux m’empêcher de réagir, le délai légal pour avorter en France est de douze semaines de grossesse (quatorze semaines d’aménorrhée). "Ils n’avaient plus de place, alors ils m’ont donné une feuille avec des noms de médecins. Après c’était "débrouille-toi"." La jeune femme m’explique qu’il lui faudra plus d’une semaine pour obtenir un rendez-vous chez un médecin. Quand elle arrive, là encore rien ne se passe comme elle l’attendait.


"C’était dur, la gynécologue n’était pas très gentille, elle me disait qu’elle ne pouvait rien faire pour moi. C’est là qu’elle m’a donné le numéro de la maternité des Lilas." Sur place, l’équipe qui la reçoit va lui proposer une date pour son avortement. Une intervention chirurgicale par aspiration, sous anesthésie générale. C’est aujourd’hui. Sophie est arrivée ce matin à 8 heures. Dans la salle d’attente, la pendule indique 15 h 30. "C’est fini, maintenant, je me sens mieux." La jeune femme replonge dans son mutisme et moi, je suis songeuse : au total, Sophie sera fait appel à trois structures différentes et aura mis plus de trois semaines et demie avant de pouvoir avorter. Que se serait-il passé si elle s’était aperçue de sa grossesse à dix semaines ?


La maternité des Lilas ® DR
L'entrée de la maternité des Lilas, bardée de banderoles de soutien à l'établissement.
Une activité déficitaire


Pour y voir plus clair, je prends rendez-vous pour le jour suivant avec le Dr Marie-Laure Brival, chef du service de gynécologie-obstétrique de la maternité des Lilas et militante active du droit à l’avortement. Je patiente au bout d’un couloir qui sent l’antiseptique. Le médecin me reçoit, elle attaque le sujet de front. "Sous prétexte budgétaire, ils ont voulu mettre le projet d’une nouvelle maternité aux oubliettes mais tout le collectif se remobilise. Il faut que la maternité des Lilas perdure, c’est fondamental." L’Agence régionale de santé (ARS) a proposé à la maternité de transférer son activité dans un hôpital plus grand pour le rentabiliser. "Depuis la loi Bachelot, les hôpitaux sont contraints d’augmenter leur activité pour tenir leur budget."


Une concentration des hôpitaux et une disparition de centres de proximité qui rendent, selon elle, difficile l’accès à l’IVG. Autre problème, ce souci de rentabilité encouragerait les hôpitaux à faire un tri entre les actes rémunérateurs et ceux qui le sont moins. "Une IVG, c’est une activité déficitaire. En vrai, ça coûte le double du forfait à l’hôpital (forfait de 644 euros pour une IVG sous anesthésie générale). Il n’a intérêt ni à en faire, ni à mobiliser trop de personnel." Les IVG seraient donc réduites au strict minimum, les hôpitaux n’hésitant pas à renvoyer les patients si leur planning est trop chargé. Au téléphone, je parviens à joindre le directeur de la communication de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France.


Nicolas Peju me certifie que "la fermeture de la maternité des Lilas n’est pas à l’ordre du jour" et qu’"en cas de fermeture, d’autres solutions seraient mises en place pour permettre aux femmes d’avoir recours à l’IVG". Réponse du Dr Brival : la maternité ne tiendra pas longtemps face aux nouvelles normes en vigueur dans les établissements modernes. Selon le rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes sur l’accès à l’IVG, 130 centres auraient fermé leurs portes en l’espace de dix ans. Trouver un lieu pour une IVG deviendrait donc réellement plus compliqué. Avant de s’engouffrer dans l’ascenseur pour une césarienne, elle me lance : "Vous vouliez savoir si on avorte sereinement en France ? Eh bien, la réponse est non !"


Dr Brival ® DR
Rendez-vous pris avec le Dr Brival aux Lilas.
Douze jours pour avorter à Paris


Je continue mon tour d’horizon des forums féminins. Je gratte, je fouille, je cherche, je ne sais combien de cafés j’ai bus devant mon ordinateur en espérant un témoignage… Je finis par croire qu’aucune femme ne souhaite revenir sur son expérience. Alors, solution extrême, je décide d’entamer les démarches pour avorter. La liste des centres de planification de l’AP-HP est sur le site d’information du gouvernement. Il est 16 h 45. J’ai préparé mon discours : je suis soi-disant enceinte de dix semaines. Ça commence mal car aucun des dix numéros contactés ne répond. J’ai plus de succès le lendemain. Trois hôpitaux proposent de me voir dans la semaine mais il faut auparavant que je fasse moi-même une échographie de datation, pour savoir précisément à quand remonte ma grossesse.


On m’explique que celle-ci est à ma charge, environ 60 euros (mais ça peut monter jusqu’à 100 euros en fonction des dépassements d’honoraires). On me conseille également d’aller voir mon gynécologue pour qu’il enregistre ma demande d’IVG, l’acte ne pourra avoir lieu que sept jours après. Je prends les Pages jaunes et me transforme en centre d’appel, sauf que je n’ai rien à vendre aux médecins et aux centres d’échographie. Je leur joue à tous le même refrain : "Bonjour, je suis enceinte de dix semaines et je veux avorter, pouvez-vous me prendre en urgence ?"


Au bout de trente minutes et une bonne vingtaine de coups de fil, j’obtiens des rendez-vous dans les trois jours et une place dans un hôpital dix jours plus tard. L’échographie m’aurait coûté 90 euros, le médecin 70, car les deux pratiquaient des dépassements d’honoraires et j’aurais pu avorter trois jours avant la fin du délai légal. La situation semble compliquée mais pas impossible. Mais comme j’allais le découvrir par la suite, Paris n’est pas la France.


Les échographies ® DR
Les échographies de datation, payantes, de 60 à 100 euros.
"Un acte pas très gratifiant"


Selon le Mouvement français pour le planning familial, certains départements ne proposent aucune prise en charge publique de l’IVG. En Ariège, par exemple, il y aurait 5 hôpitaux publics mais aucun centre IVG. Même chose dans le Lot-et-Garonne : 3 hôpitaux publics, aucun centre IVG. Entre 2012 et 2013, des centres IVG auraient été fermés ou restructurés dans 13 départements. Des déserts médicaux qui contraignent les femmes à faire des dizaines de kilomètres pour être prises en charge. A en croire le Planning familial, ce serait les équipes médicales en place qui décideraient oui ou non d’avoir un centre IVG. J’appelle Jean Faroudja, le président de la section éthique et déontologie du conseil national de l’Ordre des médecins.


Ce qui m’étonne, c’est que ça ne le surprend pas plus que ça : "Si certains médecins ne prennent pas en charge cet acte, c’est qu’il n’est pas très gratifiant, pas très intéressant et très peu rémunéré. En plus, le suivi de la patiente est difficile, l’IVG reste un acte risqué (hémorragie, infections), et les contraintes liées à l’application de la loi sont nombreuses. La législation doit être respectée mais si un médecin juge que cela devient dangereux, il peut ne pas le faire" Ainsi si je comprends bien, si l’avortement est un droit pour les femmes, il n’est pas un devoir pour les médecins. Avant de raccrocher, Jean Faroudja rappelle qu’ "un médecin qui ne veut pas pratiquer une IVG doit le signaler immédiatement à sa patiente et lui donner toutes les informations nécessaires à sa mise en place". Oui, sûrement dans les textes ! Mais dans les faits ?


"Planning familial bonjour." La voix est fraîche, enjouée. La personne qui vient de me répondre s’appelle Héloïse Galili, c’est l’un des cadres du Planning familial de Paris. Quand je lui explique l’objet de mon appel, elle marque une pause puis se met à rire… "Évidemment que c’est difficile d’avorter sereinement aujourd’hui." Je me sens stupide… Rendez-vous est pris à sa permanence le lendemain. Ce Planning familial se niche au milieu des tours du 13e arrondissement, en plein cœur du quartier chinois. Pour y arriver, j’ai épuisé un taxi, supplié trois passants et passé à la question deux cafetiers… Mais j’y suis enfin, et le sourire et l’énergie d’Héloïse me font oublier ma course.


Tours 13ème ® DR
Les tours du 13ème, là où se trouve le mouvement français pour le planning familial.
"Ils leur disent :"C’est de votre faute, vous n’aviez qu’à vous protéger, ça vous apprendra.""


Installée dans la cuisine de la permanence, elle énumère les difficultés que rencontrent les femmes. Plus de place dans les hôpitaux, coût total de l’IVG, pour elle, la liste est longue : "On parle de gratuité de l’IVG, ce n’est pas vrai. Il n’y a que l’acte qui est remboursé." Elle dénonce également le délai de réflexion de sept jours : "99 % des femmes qui se présentent chez nous sont très au clair sur leur choix et savent très bien ce qu’elles veulent. Leur imposer ce délai ne sert à rien. Au Planning, on leur propose d’antidater ce premier rendez-vous pour leur faire gagner du temps." Et elle me cite ce cas croisé le matin même : "C’est une femme qui s’est présentée à l’hôpital à quatorze semaines pile. Elle aurait pu avorter si cela avait été fait dans la journée. Mais comme il n’y avait pas d’anesthésiste sur place, ils n’ont pas pu pratiquer l’IVG. Elle n’a maintenant qu’une solution, partir pour l’étranger. Elle était dans la légalité mais la mauvaise organisation générale va la faire entrer dans l’illégalité."


Héloïse m’assure également que certains médecins déstabilisent leurs patientes. "Ils leur disent :"C’est de votre faute, vous n’aviez qu’à vous protéger, ça vous apprendra."" Et la jeune femme me fait remarquer qu’"aujourd’hui, on ne trouve plus une seule femme prête à témoigner à visage découvert. Même si leur avortement est légal." Ce soir-là, comme un écho à ma conversation du jour, je découvre le témoignage de Judith (3). La jeune femme a avorté il y a trois ans et l’a vécu comme une épreuve : "Ils m’ont fait me sentir coupable. Ils m’ont dit que ça serait affreux, terrible, que je le regretterais toute ma vie, et que je pouvais encore reculer… Je n’ai pas reculé… Dans la chambre, nous étions deux femmes, côte à côte, sans aucune intimité, nous avons pris les cachets, et nous avons avorté en même temps… pas d’antidouleur (…)"


Les médicaments provoquent alors une fausse couche. "Trois heures plus tard, j’étais dehors…" Elle n’aura aucun accompagnement particulier. Elle termine par ces mots : "C’était en France, il y a à peine trois ans, dans un pays où l’avortement est censé se dérouler dans de bonnes conditions… Je ne suis pas sûre que ce soit les meilleures conditions, et je n’ose pas imaginer dans d’autres pays…" Une autre femme, 36 ans et mère de deux enfants, m’écrit : "Leçons de morale directe ou indirecte des médecins et des infirmiers, ce qu’on dit sur le droit et ce qu’on vit sur le terrain, c’est très différent." Elle-même va avorter dans trois jours.


Des médicaments sous le manteau


Il fait beau, très beau, quand j’arrive au 10, rue Vivienne. Les locaux du Mouvement français planning familial (MFPF) sont au fond de la cour de cet immeuble chic du centre de Paris. Dehors, les oiseaux chantent, je suis en robe, bref, c’est presque l’été… et si je reviens au Planning familial, c’est pour suivre les militantes dans leur travail car c’est jour de permanence. Dans la salle d’attente, il n’y a plus une chaise disponible. Une douzaine de femmes attendent, certaines seules, d’autres accompagnées, deux sont même venues avec leurs enfants… Tout est calme, le téléphone de l’accueil n’arrête pas de sonner. Après quelques minutes d’attente, on me présente à toute l’équipe, une escouade de femmes qui ont le féminisme chevillé au corps. Aujourd’hui, pour recevoir le maximum de personnes, elles organisent des réunions groupées : on informe, on discute, on partage son expérience… on pleure aussi. Les femmes que je croise font toutes leur premier IVG.


C’est à la sortie de cette réunion que j’ai rencontré Annie, elle est membre du Planning depuis des années, c’est une des mémoires du lieu. "J’ai vu des tas de situations, parfois dramatiques, mais à chaque fois, on essaie de trouver une solution." Elle revient sur cette question de délai. Pour elle, le temps trop long que demande un avortement inciterait les femmes à se procurer des médicaments sous le manteau… Quand je quitte la rue Vivienne, il fait toujours beau et les oiseaux sont encore en train de chanter, mais moi, je me sens lourde, chargée du désarroi de ces témoignages que j’ai croisés. Demain, j’ai rendez-vous au centre IVG de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, le plus grand groupe hospitalier d’Europe, une information que je n’aurais pas dû négliger. Delphine Giraud, sage-femme en charge des IVG me reçoit dans son bureau.


Dr Giraud ® DR
Delphine Giraud, une sage-femme qui ne mâche pas ses mots.
On parle encore toutes les deux des délais. Selon la jeune femme, ces temps d’attente ont des conséquences. "[Ils] poussent même certaines femmes à acheter les médicaments sur Internet." Ces médicaments, Mifégine et Cytotec, provoquent l’arrêt du développement du fœtus puis son expulsion. Je venais ce matin pour suivre la sage-femme dans ses consultations, mais aucune femme n’acceptera la présence d’une journaliste à son entretien. De retour chez moi, je constate que se procurer un kit avortement n’est pas compliqué. Il est en vente dans des pharmacies en ligne. L’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a mis en garde dès 2011 sur "les risques graves pour la santé" liés à l’utilisation de ce produit "présenté comme un médicament d’interruption volontaire de grossesse".


Sauf qu’il ne coûte que 60 € sur Internet et qu’il pourrait être dans cinq jours dans ma boîte aux lettres. En cherchant bien, je peux peut-être même le trouver au marché noir d’ici vingt-quatre heures dans la capitale. Des arguments qui en ont convaincu plus d’une, à leurs risques et périls… Ce soir, je consulte pour la énième fois ma boîte mail. Une femme m’a écrit pour me raconter ses difficultés, elle termine son mail par ces mots : "Un accompagnement, des explications (…), une prise en charge rapide sont des mirages. Oui, on a le "droit de se faire avorter en France", mais encore faut-il en avoir les moyens. Sur le terrain, tout a un prix, même le sourire".


Enquête ® DR
Plus j'avance dans mon enquête, plus je suis sidérée par les difficultés que les femmes souhaitant faire une IVG rencontrent.
(1) Source Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques).
(2) et (3) Les prénoms ont été changés.

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Monde : baisse des décès dus aux IVG illégaux,femmes,ivg,avortement,deces,

10 Juillet 2014, 01:22am

Publié par hugo

Monde : baisse des décès dus aux IVG illégaux
Monde : baisse des décès dus aux IVG illégaux Dans les pays en voie de développement, 56% des IVG sont non sécurisés9/07/2014
L’Ined publie ses statistiques sur la pratique de l’IVG dans le monde: une stabilisation générale mais un recours plus fréquent aux avortements non sécurisés.
L’avortement non sécurisé désigne toutes les interruptions volontaires de grossesse (IVG) réalisées dans les pays qui ne l’autorisent pas, une situation à risques pour les femmes. Dans les pays en développement, ce type d’avortement représente plus de la moitié des cas recensés (56%). C’est ce que révèlent les résultats de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publiés dans la revue Population et sociétés. Si la fréquence des avortements légaux a baissé au cours des années 90, passant de 35 avortements pour 1 000 femmes en 1995 à 29 pour 1 000 en 2003 pour ensuite se stabiliser, les avortements non sécurisés sont, eux, encore très fréquents (49% des IVG en 2008). Les dangers liés à ces avortements « pratiqués par des personnes non qualifiées ou dans un environnement non conforme aux normes médicales minimales, ou les deux », comme le définit l’OMS, peuvent entraîner des complications pouvant aller jusqu’au décès. Pourtant, le nombre de morts dus à ces avortements a baissé dans le monde: entre 1990 et 2008 on est passé de 60 à 40 décès pour 1 000 avortements. Cette diminution est constatée partout dans le monde, même si l'Afrique se démarque nettement avec une proportion de décès très élevée par rapport aux autres régions. "Ces chiffres alarmants s’expliquent par la pauvreté qui caractérise ce continent, et des systèmes de santé peu performants » note l'Ined. En revanche, la baisse a été particulièrement forte dans les pays d’Amérique latine où l’avortement est pourtant encore fermement condamné. Cela s’explique par la diffusion de l’IVG médicamenteuse dans ces pays, une méthode plus sûre.
Source : Ined
Auteur : Chloé Margueritte > COMMENTER0
Plus d'actus9/07/2014 Troubles de l’apprentissage : maths et lecture, même ADN9/07/2014 Contraception : il est toujours possible d’en changer

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"L’avortement n’est pas quelque chose d’anecdotique",femmes,avortement,ivg,contraception,france,

9 Juillet 2014, 03:17am

Publié par hugo

24 avril 2014
"L’avortement n’est pas quelque chose d’anecdotique"
http://www.figaromadame.fr
Par Xavière Laffont
Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial Photo Marie-Pierre Martinet
Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial, alerte sur la désinformation des femmes sur l'IVG, notamment car « elles n’osent pas poser toutes leurs questions en face à face ».


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"200 000 femmes sont concernées chaque année"
Le Planning familial a lancé mi-avril le site Internet Avortement, un droit à défendre. Cette plateforme d’échanges et d’information mise beaucoup sur le recueil de témoignages pour rassurer les femmes et améliorer la prise en charge. On en parle avec Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale.


Chaque année, plus de 200 000 femmes avortent en France. Pour mettre fin à la loi du silence et la culpabilisation qui pèsent toujours autour de cet acte, l’association souhaite rassurer les femmes et démonter les idées reçues. « Elles n’ont pas à se justifier, se sentir coupables ni à demander pardon. L’avortement est un droit. C’est l’histoire d’un choix », s’efforce de répéter Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning. Pour elle, il faut lutter contre la stigmatisation, la culpabilisation et la désinformation. C’est pourquoi, le Planning familial lance une campagne nationale de mobilisation qui s’adresse à toutes les femmes ayant avorté, mais aussi à leurs proches, à celles qui vont le faire et aux professionnels de santé qui les ont accompagnées.


LeFigaro.fr/Madame. - Pourquoi avoir créé un site dédié à cette nouvelle campagne ?
Marie-Pierre Martinet. - Le Planning familial reçoit chaque année environ 700 000 personnes dans ses différents centres, dont 85 % de femmes. Avec cette expérience de terrain, nous savons que l’avortement est toujours une question délicate, qui met mal à l’aise beaucoup trop de femmes. Nombre d’entre elles sont mal informées car elles n’osent pas poser toutes leurs questions en face à face. Elles se sentent, à tort, coupables et ont peur du regard des autres, y compris celui des professionnels. L’idée du site ivg.planning-familial.org est donc venue assez rapidement. C’est un moyen de communication parfait, où l’anonymat peut être totalement respecté. De plus, on peut y constater que d’autres personnes vivent la même chose que nous. Et les femmes peuvent ainsi comprendre qu’elles ne sont pas les seules dans cette situation.


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De la bague à la cérémonie en passant par les fleurs, le coût d’un mariage n’a cessé d’augmenter depuis quatre-vingt ans outre-Atlantique


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Contraception : "Aux USA, la droite religieuse a beaucoup d’influence",femmes,ivg,avortement,usa,etat unis,contraception,

9 Juillet 2014, 02:57am

Publié par hugo

07 juillet 2014
Contraception : "Aux USA, la droite religieuse a beaucoup d’influence"
http://www.figaromadame.fr
Par Tatiana Chadenat
Manifestation anti-avortement Photo Reuters
Le 30 juin 2014, "Concern Women for America," une association conservatrice de femmes chrétiennes manifestaient leur joie à l'annonce de la décision de la cour Suprême qui applique la liberté de religion aux entreprises familiales. (Washington).


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"Continuité de ce qui est appliqué"
Avec la décision Hobby Lobby la cour Suprême a décidé que certaines entreprises américaines pouvaient refuser de prendre en charge la contraception de leurs employées. La souscription de cette assurance avait été rendue obligatoire en 2011, par l'administration démocrate. On en parle avec Lauric Henneton, historien spécialiste de la civilisation anglo-américaine.


En 2011, la réforme de santé a imposé - entre autre - aux entreprises de souscrire une assurance santé couvrant notamment les moyens de contraceptions des employées. Au nom de leurs convictions religieuses, Hobby Lobby, une chaîne de magasins de fournitures artistiques, Conestoga, un fabricant de placards et la librairie religieuse Marde ont attaqué cette loi. Ces entreprises refusaient de prendre en charge précisément deux types de stérilet et deux pilules du lendemain, jugées abortives. Lundi 30 juin, elles ont obtenu gain de cause devant la Cour suprême. La décision s’appuie avant tout sur la liberté religieuse et l’interdiction pour l’État de s’immiscer dans les croyances. Mais elle prive les femmes d’un accès à la contraception et laisse planer le doute sur la montée en puissance du lobby religieux aux Etats-Unis. Interview.


Lefigaro.fr/madame.– Peut-on considérer cette décision comme une victoire des conservateurs ?
Lauric Henneton. – En apparence oui, bien sûr. Mais la réalité est plus subtile et la Cour suprême a fait en sorte que cette décision s’applique à des cas très précis. Les entreprises doivent garantir une assurance maladie qui prenne en charge vingt moyens de contraception. Ici, quatre méthodes contraceptives posaient problème (deux stérilets et deux types de pilules, NDLR), car elles étaient jugées abortives. Il s’agit d’une exemption à la loi pour ces procédés contraceptifs, précisément. Par ailleurs, les entreprises qui avaient fait cette demande étaient des sociétés familiales. Certaines sont grandes en taille à l’image d’Hobby Lobby qui compte 20 000 employés. Mais elles appartiennent à une famille, il n’y a pas d’actionnaires externes. A priori, ce cas ne pourrait pas s’appliquer à une multinationale. Certains, notamment parmi les activistes démocrates, craignent toutefois que la décision soit une porte ouverte à une exemption plus large à la loi. Pour l’instant elle est juridiquement étroite.


Même si elle est restrictive, avec cette décision, certaines employées seront discriminées par rapport à d’autres ?
Dans cette décision transparaît justement l’idée que ce n’est pas forcément à l’employeur de prendre en compte le coût d’une assurance pour la contraception. En principe, la couverture pour ces femmes devrait être assurée par le gouvernement. Le principe de subsidiarité existe aux États-Unis comme en France. Cette exemption a lieu d’être parce qu’il y a une possibilité, pour ces quatre moyens de contraception, de se fournir par un autre moyen. Cela n’entrave donc pas la liberté des femmes à disposer de leur corps. Mais en réalité la situation est très floue et il n'est absolument pas certain que le gouvernement puisse prendre en charge ces dépenses.


Auteur Histoire religieuse des États-Unis, Paris, Éd. Flammarion, 2012.


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L’avortement sur la sellette en Europe,femmes,avortement,ivg,sante

8 Juillet 2014, 00:10am

Publié par hugo

L’avortement sur la sellette en Europe
juin 4, 2013 - Actualité - Tagged: avortement, droits-des-femmes, Espagne, Europe, Henry Morgentaler, Irlande, Italie, IVG, Lituanie, Macédoine, Planning familial, Women on waves - no comments


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EUROPE / Le féministe canadien Henry Morgentaler est décédé la semaine dernière. Ce médecin qui s’est battu toute sa vie pour la dépénalisation de l’avortement a finalement été fait membre de l’Ordre du Canada pour “avoir donné aux femmes diverses options concernant leurs soins de santé (…) et pour son rôle de chef de file au sein d’organisations humanistes et civiles.”
Cet hommage est l’occasion de faire le point sur ce droit fondamental largement menacé en Europe.
En effet, plusieurs pays européens souhaitent reconsidérer la législation sur le droit à l’avortement alors que, dans d’autres pays, il n’est simplement pas respecté.


En Italie, le nombre d’avortements clandestins ne cesse d’augmenter. En effet, alors que de plus en plus de gynécologues se déclarent “objecteurs de conscience” (80 % d’entre eux ne réalisent pas d’IVG), les instituts pratiquant l’avortement ferment peu à peu. Les femmes n’ont alors que deux options : celles qui ont les moyens vont se faire avorter en Suisse ou en France, les autres, achètent des médicaments sur le marché noir, une pratique très risquée du point de vue de la santé.


L’Espagne, qui permet l’avortement jusqu’à la quatorzième semaine de grossesse, envisage de revenir sur ce droit. Le gouvernement souhaite interdire l’IVG sauf pour des cas exceptionnels (vie de la mère en danger, viol, inceste) mais veut aussi bannir l’intervention en cas de malformation du fœtus en invoquant les droits des personnes en situation de handicap. “Le handicap ne peut pas conduire à un traitement inégal et à une réduction des droits” a déclaré le ministre de la Justice. “En disant qu’il veut protéger le droit des femmes à être mère, il transmet l’idée que la femme, dans ces temps de crise, doit retourner au foyer et se contenter de s’occuper des enfants”, signale Justa Montero, porte-parole de l’organisation Assemblée féministe.


Carte - womenonwaves.org


En Lituanie, la situation est similaire : le Parlement va de nouveau débattre du droit à l’avortement, actuellement autorisé jusqu’à la douzième semaine. La proposition de loi, calquée sur la législation polonaise, autorise l’IVG uniquement en cas de viol, d’inceste, de malformation irréversible de l’embryon ou de danger pour la vie de la mère.


En Macédoine, où la législation est très libérale depuis 1977, le gouvernement propose un projet de loi qui vise à compliquer les procédures de l’IVG : effectuer une demande écrite, passer un entretien pré-avortement, obligation de le notifier au conjoint, des conditions d’accès déjà effectives en Russie et en Roumanie…


L’Irlande, dont le débat a récemment divisé le pays alors qu’une jeune femme a perdu la vie après s’être vue refuser une IVG, va revoir sa législation. En effet, le projet de loi autorise l’avortement mais seulement dans le cas où la vie de la mère est menacée.


La législation est la plus stricte à Malte, où l’avortement est encore illégal sauf si la grossesse résulte d’un viol ou s’il y a une malformation fœtale. Une aberration pour un droit aussi élémentaire : le droit des femmes à disposer de leur corps.


L.G.


Pour consulter le site du Planning Familial, c’est ici.
Carte réalisée par Women on waves.


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IVG : le nombre d’avortements reste stable en France,femmes,sante,ivg,

30 Juin 2014, 21:03pm

Publié par hugo

IVG : le nombre d’avortements reste stable en France
IVG : le nombre d’avortements reste stable en France Le nombre d'IVG s'est stabilisé en France depuis 10 ans 27/06/2014
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS) vient de publier une étude sur le nombre d’IVG pratiqués en 2012, en France.
Un peu plus de 219 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France en 2012 dont 207 000 en métropole. Le recours à cette intervention s’est stabilisé depuis une dizaine d’années avec quelques pics à la hausse ou à la baisse. Dans le détail, les femmes entre 20 et 24 ans restent les premières concernées avec un taux de 27 IVG pour 1 000 femmes alors que cette intervention diminue chez les moins de 20 ans. On compte 49 % d’interruptions de grossesse médicamenteuses parmi les IVG réalisées en établissements de santé. « Les IVG pratiquées hors établissements représentent 15 % du total des IVG en Métropole et 22 % dans les DOM, où pourtant la pratique des IVG en centres de santé, centres de planification ou d’éducation familiale ne s’est pas répandue », explique la DRESS. Mais si le nombre d’IVG est stable, le recours à la contraception d’urgence se développe. En effet, « seules 3 % des femmes de 15 à 49 ans, ni enceintes ni stériles, ayant des rapports hétérosexuels et ne voulant pas d’enfants, n’utilisent aucune méthode de contraception (…) les femmes connaissent de mieux en mieux la contraception d’urgence et l’utilisent de plus en plus », note la DRESS. Dernière évolution en date, depuis le 31 mars 2013, les frais de soins et d’hospitalisation liés à une IVG sont intégralement pris en charge par l’Assurance maladie.
Source : DRESS
Auteur : Chloé Margueritte > COMMENTER0
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L’avortement, un droit compliqué à faire valoir en Pologne,femmes,sante,ivg,avortement,

30 Juin 2014, 01:20am

Publié par hugo

L’avortement, un droit compliqué à faire valoir en Pologne
La Pologne connaît un bras de fer sur le droit à recourir à l’IVG. Alors que deux affaires sordides relancent la polémique, une déclaration de foi signée par 3000 médecins fait valoir que la "loi de Dieu prime sur celle des hommes". Les associations féministes se mobilisent et lancent une pétition en ligne.


L’avortement agite le débat public en Pologne. Début juin, l’hebdomadaire Wprost racontait comment une femme s’était vue refuser une interruption volontaire de grossesse par un médecin, le docteur B. Hazan, alors que le fœtus présentait des malformations graves. Pour le praticien, icône du mouvement Pro-life, l’IVG équivaut à une "exécution, une peine de mort". Cette femme devra donc accoucher d’un enfant condamné à mourir aussitôt. Cet événement a été suivi d’une autre nouvelle qui a secoué l’opinion publique : celle d’une fillette de 11 ans, violée par deux de ses cousins, à qui le tribunal a accordé l’avortement. Cela n’a pas empêché des éditorialistes de sermonner publiquement la jeune fille, l’accusant de vouloir "assassiner un bébé innocent". Une campagne médiatique lancée sans que soit prises en compte les conséquences physiques et mentales qu’une grossesse et un accouchement pourraient avoir à son âge.


Pour Martyna Zimniewska de la Fédération pour les Femmes en Pologne,'ce ne sont malheureusement pas des incidents isolés. C’est l’expérience de milliers de femmes lorsqu’elles vont chez un médecin. Si elles ne changent pas d’avis sous la pression, on les garde dans les hôpitaux sans raison, jusqu’à ce que cela devienne illégal d’avorter".Dans la patrie de Jean-Paul II, où neuf citoyens sur dix se disent catholiques, l’accès à l’IVG est presque impossible. Un avortement n’est légal qu’en cas de viol, de danger physique pour la mère, ou lorsqu’une maladie incurable menace la vie du fœtus. En pratique, les femmes y ont rarement accès, même dans les cas où il est légal, du fait d’un recours abusif des médecins à l’objection de conscience.


Un nombre considérable d'avortements sauvages
Selon les chiffres officiels,seuls 752 IVG légaux ont ainsi eu lieu en 2013. Un nombre ridiculement bas pour un pays de 38 millions d’habitants. Parallèlement, entre 80 000 et 200 000 Polonaises avortent chaque année dans la clandestinité selon un rapport du Center for Reproductive Rights. Jacqueline Heinen, sociologue spécialiste de la Pologne ayant longtemps vécu dans le pays, rappelle qu’ "il y a encore quelques années, on trouvait des petites annonces de médecins dans la presse, pour des avortements clandestins 'avec beaucoup de sûreté'. Les mêmes qui refusent l’avortement dans les hôpitaux le pratiquent dans leur cabinet à des prix prohibitifs".Coût d’un avortement dans le privé : près de 3 500 zlotys, soit plus de 800 euros, l’équivalent du salaire mensuel moyen en Pologne.


Outre les complications que peuvent poser ces actes illégaux (les médecins risquent trois ans de prison pour cette pratique), les conditions des avortements clandestins sont parfois sordides (pas d’anesthésie, manque de personnel). Pour Martyna Zimniewska, de la Fédération pour les Femmes, cela va encore plus loin : "Quand elles s'adressent à nous via la ligne d'assistance, elles disent craindre l’humiliation, les critiques ou des traitements médicaux contre leur volonté. Ce qu'elles éprouvent traduit trop souvent un traitement dégradant et inhumain".Celles qui en ont les moyens vont donc en Hongrie ou en République Tchèque pour se faire avorter. Les femmes issues des classes défavorisées ou de la campagne sont contraintes de se tourner vers des avortements sauvages.


Pour 3000 médecins et pharmaciens, "la loi de dieu prime sur celle des hommes"
Depuis la sortie du pays du bloc soviétique, l’Église est revenue sur le devant de la scène. Les médecins, au nom de leur religion, remettent désormais en cause les textes de loi. Une déclaration de foi, lancée le 25 mai par Wanda Poltawska, docteur et chef de file des anti-choix, a déjà été signée par plus de 3 000 pharmaciens, étudiants et médecins catholiques. Déclarant que le corps humain "est saint et inviolable", ces derniers s’engagent à refuser tout avortement et contraception, même si la loi l’autorise. Le problème, c’est que la plupart des signataires pratiquent leur métier dans des hôpitaux publics. Leur déclaration fait bondir Marie-Pierre Martinez, du Planning Familial français : "La clause de conscience est tout à fait légale, mais de là à revendiquer publiquement cette mise en danger, c’est scandaleux. C’est de fait accepter la mise en danger de ces femmes, alors que l’essence même du corps médical est l’accompagnement et la protection de la santé des patients".


C’en est trop pour les associations féministes, qui ont lancé une pétition en ligne. "La Pologne est toujours un pays laïc, et nous ferons tout ce que nous pouvons pour poursuivre dans cette voie", disent-elles. L’association Fédération pour les femmes et la Planification Familiale polonaise appellent le ministre de la Santé, Bartosz Ar?ukowicz, à "faire appliquer la loi, pour qu’un soutien légal soit donné aux femmes à qui les médecins refusent l’accès à des traitements médicaux". Leur pétition, très peu relayée en Pologne, a été diffusée en France par le Planning Familial et par l’organisation féministe du Front de Gauche. Jennifer Bellay, de la Commission féministe du Front de Gauche, explique le sens de la solidarité du mouvement : "La lutte pour l’avortement, ce n’est pas seulement une revendication féministe, c’est une question de droit fondamental qui fait partie de l’émancipation de la femme et de la société". Pour la sociologue Jacqueline Heinen, les droits des Polonaises sont en recul : "Les esprits et les représentations changent très lentement, mais lorsque des acteurs politiques ou religieux prennent des positions aussi fortes, c’est d’autant plus dur d’évoluer".


L’avortement : un tabou politique
Malgré leurs engagements, aucun parti politique n'est prêt à partir en guerre contre l'Église catholique, opposée à tout assouplissement de la législation sur l'IVG. Selon l’association Porozumienie 8 Marca, association féministe organisatrice des Manifaen Pologne, les difficultés des Polonaises viennent du fait que "l’Église se mêle de tout. Elle influe sur la politique, sur l’économie, sur notre quotidien et sur notre santé". En 2011, le gouvernement a financé à hauteur de 89 millions de zlotys (plus de 20 millions d'euros) le "Koscielny Fundusz" ("Les fonds de l'Église"). Dans la patrie de Jean-Paul II, la sécularisation n’est toujours pas à l’ordre du jour.


Célia Coudret - leJDD.fr
vendredi 27 juin 2014

Bartosz Arlukowicz
L’association Fédération pour les femmes et la Planification Familiale polonaise appellent le ministre de la Santé, Bartosz Ar?ukowicz, à "faire appliquer la loi". (Reuters )
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Assouplissement de la loi qui pénalise l'avortement,femmes,ivg,santes,

24 Juin 2014, 16:56pm

Publié par hugo

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El Gobierno incluirá la malformación fetal como motivo legal para abortar
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Le projet de loi conservateur prévoyant d'interdire l'avortement sauf en cas de viol ou de risque pour la santé de la mère devrait finalement ajouter une exception en cas de malformation du fœtus.
COURRIER INTERNATIONAL | CAMILLE DROUET
23 JUIN 2014| 0

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Une manifestante devant une banderole "Nous accouchons, nous décidons" durant une manifestation pro-avortement à Madrid, Espagne - JAVIER SORIANO / AFP
Une manifestante devant une banderole "Nous accouchons, nous décidons" durant une manifestation pro-avortement à Madrid, Espagne - JAVIER SORIANO / AFP


En février 2010, le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero avait adopté une loi permettant aux femmes d'avorter librement et sans avoir à fournir de justification pendant les quatorze premières semaines de grossesse. Bien accepté par une large majorité des Espagnols, ce droit est aujourd'hui remis en cause par un projet de loi du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy. Le nouveau texte – qui devrait être présenté au Congrès en juillet – n'autorise l'avortement qu'en cas de viol ou de risque grave pour la santé physique ou psychologique de la mère. Toutefois, selon El País, "le gouvernement va inclure les malformations fœtales dans les motifs légaux permettant d'avorter".


Pas question pour autant, souligne le quotidien, d'écrire noir sur blanc dans le texte de loi que les anomalies fœtales sont une raison valable pour interrompre une grossesse, "car le gouvernement se refuse à accepter ce concept", explique le quotidien. "Les malformations du fœtus devraient être considérées, a priori, comme un facteur de risque psychologique pour la mère." La femme enceinte n'aurait donc plus – comme l'exige le projet de loi initial – à prouver devant deux psychiatres le danger potentiel de la grossesse pour sa santé psychique, afin de pouvoir avorter.


Si elle venait à être adoptée, la loi de protection des droits du fœtus et de la femme enceinte serait, quoi qu'il en soit, la plus restrictive de l'histoire de la démocratie espagnole à ce sujet, et l'une des plus strictes d'Europe. Dès son annonce en décembre 2013, le nouveau projet de loi avait déclenché une forte mobilisation citoyenne et causé de fortes dissensions au sein même du Parti conservateur au pouvoir. Le journal de gauche Público déplore que "le gouvernement [sorte] cette loi des tiroirs au cours des vacances d'été." Le quotidien en ligne rapporte que la plupart des groupes parlementaires ont déjà prévu de demander l'annulation du projet.
COURRIER INTERNATIONAL | CAMILLE DROUET
23 JUIN 2014| 0

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Le Planning Familial lance le site « Avortement, un droit à défendre! »,droit,lois,avortement,femmes,planing famlial

17 Avril 2014, 03:12am

Publié par hugo

Le Planning Familial lance le site « Avortement, un droit à défendre! »
Le Planning Familial lance le site « Avortement, un droit à défendre! » Le Planning Familial lance une campagne nationale de mobilisation pour défendre le droit à l'avortement 16/04/2014
Le Planning Familial lance une campagne nationale de mobilisation qui s’adresse à toutes les femmes ayant avorté, mais aussi à leurs proches et aux professionnels de santé qui les ont accompagnées. Objectif : dénoncer les difficultés d’accès à l’avortement en France.
Chaque année en France, plus de 200 000 femmes avortent. Pourtant, le droit à l’avortement est encore fortement contesté en Europe et dans le monde. En France, malgré la loi de 2001, et la suppression de la notion de « détresse » des textes législatifs, les résistances sont encore grandes et ne permettent pas à toutes les femmes d’exercer ce droit en toute liberté. Le Planning Familial a décidé de réagir en lançant une grande campagne nationale de déstigmatisation de l’avortement. Vitrine de cette mobilisation, le site « avortement, un droit à défendre » www.ivg.planning-familial.org, dont l’objectif principal est de faire cesser le silence et la culpabilisation qui pèse sur l’IVG mais aussi, de réassurer les femmes quant à leur choix et démonter les idées reçues sur l’avortement. Le site lance également un appel à témoignages auprès des femmes, de leur entourage et des professionnels sur l’avortement dans la pratique. Ces données permettront la publication, à la fin de la campagne qui devrait durer un an, d’un ouvrage sur les pratiques, bonnes et mauvaises concernant l’avortement en France (IVG et IMG).
Source : Planning familial
Auteur : Candice Satara-Bartko > COMMENTER4
Plus d'actus16/04/2014 Les jeunes papas également touchés par la dépression postnatale 15/04/2014 Une heure de télévision, c’est 7 minutes de sommeil en moins pour un enfant

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