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IVG médicamenteuse: «Il faut améliorer l'accompagnement des patientes»,femmes,sante,ivg,avortement,

20 Novembre 2016, 02:58am

Publié par hugo

 IVG médicamenteuse: «Il faut améliorer l'accompagnement des patientes»

SANTE FEMININE Une majorité de femmes recourant à l'interruption volontaire de grossesse médicamenteuse témoignent de douleurs physiques intenses et d'un manque d'information et d'accompagnement...
 
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En cas d'IVG médicamenteuse, de nombreuses patientes ont des douleurs intenses, insuffisamment priseS en charge.
En cas d'IVG médicamenteuse, de nombreuses patientes ont des douleurs intenses, insuffisamment priseS en charge. - Martin Lee / Rex Featur/REX/SIPA
Anissa Boumediene
Publié le 18.11.2016 à 19:32
Mis à jour le 18.11.2016 à 19:32
Réputée plus simple, moins intrusive que les autres méthodes,l’interruption volontaire de grossesse (IVG) par voie médicamenteuse s’est progressivement imposée. Elle n’est pourtant pas exempte d’effets secondaires et les douleurs physiques qui lui sont associées, largement répandues, sont souvent passées sous silence et pas suffisamment prises en charge, révèle une étude menée par l’Inserm et présentée vendredi par la Fondation de l’avenir.
L’IVG médicamenteuse majoritaire
Le recours à l’avortement reste stable en France, avec environ 220.000 IVG pratiquées en 2015, « soit une grossesse sur cinq qui est interrompue », précise le Dr Philippe David, gynécologue obstétricien et chef de service ducentre IVG de la clinique Jules-Verne de Nantes, qui a piloté l’étude. Depuis l’autorisation des IVG médicamenteuses en 1990, la part de cette technique n’a cessé d’augmenter pour représenter 57 % des IVG réalisées en 2015, selon les chiffres du ministère des Affaires sociales.
Possible jusqu’à sept semaines d’aménorrhée, cette méthode est pratiquée soit à l’hôpital, soit en cabinet de ville, par un médecin ou une sage-femme. Elle consiste à prendre deux comprimés. Le premier, qui bloque le développement de la grossesse, doit être pris en présence du médecin ou de la sage-femme durant la consultation. Le second, qui peut être pris en consultation ou à domicile 36 à 48 heures plus tard, déclenche l’expulsion de l’embryon. Le plus souvent, les femmes préfèrent passer cette deuxième étape à domicile, seules. « Là, la femme est dans le cadre familier de son domicile », reconnaît le Dr David. Comparée à la méthode par aspiration, réalisée à l’hôpital, la technique médicamenteuse est plus « simple » et ne requiert ni geste intrusif ni anesthésie. Mais il ne faut pas pour autant la « systématiser », « les femmes doivent avoir le choix et la situation de chacune doit être prise en compte ».
Douleurs intenses
Car toutes les patientes ne semblent pas être informées de ce qu’elles s’apprêtent à vivre. Selon les résultats de l’étude menée auprès de 453 femmes ayant recouru à une IVG médicamenteuse, 27 % des patientes ont indiqué avoir éprouvé « des douleurs très intenses » (notées 8 ou plus sur une échelle de 10), avec un pic douloureux constaté au troisième jour, lors de la prise du deuxième médicament, qui déclenche les contractions et l’expulsion. « C’est constamment le jour le plus douloureux, même si sur les 5 jours étudiés, les douleurs restent présentes », relève Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles, chercheure à l’Inserm et coauteure de l’étude. Ces chiffres contrastent avec « l’idée que l’IVG médicamenteuse est simple, facile d’accès, rapide. La douleur qui lui est associée a été passée sous silence et n’a, jusqu’à aujourd’hui, pas du tout étudiée, souligne Le Dr David. Or, l’accompagnement des patientes qui éprouvent des douleurs lors d’IVG est une question d’éthique ; »
Grâce à cette étude, les chercheurs ont mis au jour trois facteurs de risque douloureux, car toutes les patientes n’ont pas le même risque d’avoir mal. « Les femmes qui n’ont jamais eu d’enfant, ou qui ont des règles douloureuses sont plus sujettes aux intenses douleurs provoquées par l’IVG médicamenteuse ». Le troisième facteur, lui, concerne le dosage du médicament administré, le mifépristone, qui semble avoir lui aussi une incidence. « Cela nous pousse à réfléchir autrement à la question de la douleur et à sa gestion », estime Philippe David.
Améliorer le protocole de prise en charge
D’autant que les antalgiques délivrés dans ces circonstances n’ont que « moyennement » soulagé les patientes étudiées, qui ont 2T2 83 % à prendre des antidouleur. Très peu ont pris des antalgiques puissants, la plupart s’étant cantonnées « au paracétamol ou à l’ibuprofène », précise le Dr David. « Il fautrepenser les protocoles de prise en charge de la douleur, ils doivent être beaucoup plus puissants », a insisté Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles. Autre aspect jusqu’alors peu abordé : un tiers des femmes interrogées ont déclaré avoir eu des saignements qui leur ont paru « inquiétants » voire « très inquiétants ». Nombre d’entre elles « auraient préféré être plus informées, notamment sur ces saignements », a noté la chercheure.
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 Mayada Boulos @MayadaBA
Un seul site officiel pour s'informer sur l'#IVG et lutter contre la désinformation, c'est http://IVG.gouv.fr  Partageons !
12:49 PM - 7 Jan 2016
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Pourtant, « le recours à l’IVG devrait être une coconstruction entre le professionnel de santé et la patiente, rappelle le Dr David. L’écoute des femmes est fondamentale. Lors de l’entretien préalable avec ma patiente, j’évoque le déroulé de la procédure, son parcours, ses antécédents, pour l’aider à opter pour la solution la plus adaptée pour elle ». La suite de l’intervention est également abordée. « La question d’un éventuel arrêt de travail est aussi posée, complète le Dr David. Mais est-ce le cas partout ? Je n’en suis pas sûr,certains médecins refusent d’en délivrer. Ce point aussi doit faire partie de la réflexion sur l’accompagnement des patientes. Pour l’heure, ce que j’observe le plus souvent, c’est que les femmes s’arrangent pour planifier l’IVG le week-end, ou sur leurs jours de repos, note le Dr David. Or, l’IVG n’est pas un acte anodin, et l’accompagnement des femmes ne doit plus être négligé. »
MOTS-CLÉS :  ivg, avortement, santé des femmes
 
http://www.20minutes.fr/sante/1964635-20161118-ivg-medicamenteuse-faut-ameliorer-accompagnement-patientes

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Le droit à l’avortement dans la Constitution,femmes avortement,IVG,melanchon,FDG,

1 Novembre 2016, 15:34pm

Publié par hugo

Le droit à l’avortement dans la Constitution
  Jeudi 6 octobre 2016  Ce billet a été lu 38 094 fois Imprimer Email
Le droit à l'avortement dans la Constitution
Crédits photo : Erasoft24
Où sont passés les hypocrites du burkini ? Cet été, ils prétendaient défendre les droits des femmes avec l’enthousiasme des nouveaux convertis. Leur conviction féministe a disparu aussi vite qu’elle était apparue. On ne les entend pas protester contre le recul du droit des femmes qui s’annonçait en Pologne. Pourtant, c’est l’interdiction de l’avortement qui a été en débat là-bas. Mais les « radicalisés religieux » ne sont pas musulmans ! Juste des catholiques brutaux et archaïques. Le droit des femmes à disposer de leur corps n’intéressait donc pas ces féministes de la 25e heure.

Avec le burkini, leur but était de faire un lien entre le massacre de Nice le 14 juillet et la religion musulmane. Sans doute parce que beaucoup de ceux qui étaient en première ligne sur place savaient déjà combien ce lien n’était guère évident. Le journal « Le Monde » vient de le révéler dans une enquête fouillée sur la personnalité du criminel. À présent, les voilà bouche cousue. Meurent les femmes plutôt que l’obscurantisme à leur sujet.  En Pologne, le meurtre de masse était en bon chemin. Car refuser l’avortement légal c’est toujours augmenter le nombre des avortements clandestins et des mortes qui vont avec. Là-bas, une régression historique est en cours. L’intégrisme catholique attaque les droits des femmes sur tous les plans. Cela prouve combien le problème en la matière n’est pas telle ou telle religion. Le problème, c’est l’usage politique qui est fait de n’importe quelle religion pour contraindre les êtres humains en général à des comportements absurdes, et toujours les femmes en particulier à un sort misérable.

En Pologne, la droite catholique au pouvoir veut supprimer ce qui reste du droit à l’avortement hérité de la période soviétique. La majorité parlementaire a été saisie de deux projets de loi d’initiative citoyenne sur le sujet. L’un proposait d’élargir le droit à l’avortement : il a été rejeté. L’autre propose au contraire de revenir sur les cas d’avortement aujourd’hui autorisé et d’interdire presque totalement le droit à l’interruption volontaire de grossesse. Ce projet de loi a été accepté par les parlementaires pour être examiné plus en détail. Il prévoit de limiter l’avortement légal aux seuls cas extrêmes de danger imminent pour la vie de la mère. Il a fini par être repoussé. On verra vite que les intégristes ne s’y résigneront pas.

Le droit à l’avortement a déjà été attaqué en Pologne après la chute du régime communiste. Pourtant, les Polonaises ont conquis le droit à l’avortement de haute lutte dans l’histoire. D’abord en 1930 en cas de viol ou d’inceste et pour les mineures de moins de 15 ans. Puis surtout en 1956, sous le régime communiste, une loi a autorisé l’avortement posant comme seule exigence l’existence de « conditions de vie difficiles » pour la femme enceinte. Mais après la chute du mur de Berlin, en 1993, l’Église catholique et l’État ont passé un accord pour restreindre ce droit. L’avortement est depuis autorisé seulement pour les femmes victimes de viol et d’inceste, celles dont la grossesse présente un risque pour leur santé ou leur vie et celles dont l’embryon présente une pathologie grave. Une misère !

Mais pour les fous de dieu polonais c’est encore trop ! Ils voulaient donc réduire cette maigre autorisation aux seuls cas où la vie de la femme serait en danger imminent. Une terrible régression menaçait. Le risque évident, c’est la souffrance des femmes et le développement des avortements clandestins, dans des conditions de dignité, de sécurité et d’hygiène effroyables. Le projet de loi polonais prévoyait même de punir de 5 ans de prison les médecins qui pratiqueraient un avortement illégal contre 2 ans aujourd’hui. Et, ignominie ultime, il prévoyait aussi la possibilité de condamner à 5 ans de prison les femmes qui avorteraient ! Même les évêques polonais ont dit qu’ils ne souhaitaient pas la condamnation des femmes… tout en rappelant qu’ils sont absolument partisans de l’interdiction de l’avortement. Des bigots Tartuffes ordinaires.

La résistance des féministes polonaises a été magnifique. Lundi 3 octobre, elles ont organisé une journée de grève. Oui, une grève. Parce que le droit à l’avortement, c’est le droit pour les femmes de disposer librement de leur corps. Leur corps, le même que celui utilisé pour produire des richesses et occuper des emplois souvent plus précaires et moins payés que les hommes. Féministes et progressistes polonais ont manifesté par milliers dans les rues et sur les places du pays. Parmi  les slogans : « On veut des médecins, pas des flics » ou « il nous faut des soins médicaux, pas les souhaits du Vatican ».

Je note au passage le rôle des réseaux sociaux dans l’organisation et la diffusion du mot d’ordre de « Manifestation noire » (« CzarnyProtest »). Les sondages disent que seul 11% de la population polonaise soutenait ce projet de loi ! La moitié ne voulait pas de changement de la législation même si elle était déjà très éloignée des conquêtes antérieures. Au contraire, près de 40% veulent élargir le droit à l’avortement. La veille de la journée de « grève des femmes », dimanche 2 octobre, des rassemblements de soutien avaient eu lieu un peu partout et notamment à Paris devant l’ambassade de Pologne. Ma camarade, la conseillère de Paris et co-coordinatrice du Parti de Gauche, Danielle Simonnet, nous y représentait.

Une nouvelle fois, « l’Europe qui protège » n’a servi à rien alors qu’elle passe son temps à faire voter des résolutions et autres rapports sur les droits des femmes ! Le Parlement européen a débattu une fois de plus du sujet. Sans voter aucune résolution qui n’aurait eu de toute façon aucune valeur contraignante ni aucun effet. Quant à la Commission européenne et aux chefs d’État, ils sont capables d’extorquer l’accord de pays d’Afrique, des Caraïbes ou du Pacifique pour des accords commerciaux inégaux. Ils sont capables de broyer un gouvernement progressiste en Grèce, de piétiner des référendums populaires et de punir un état-membre pour un taux de déficit budgétaire excessif. Mais ils sont incapables de protéger les femmes contre un recul terrible du droit fondamental à disposer de leur propre corps. On voit combien les propositions aussi timides qu’une « clause de non régression des droits » en Europe sont totalement absentes et illusoires face aux conservateurs et réactionnaires de l’Union européenne. Il en va de même de l’initiative portée par le programme L’Humain d’abord de 2012 pour une « clause de l’européenne la plus favorisée » pour aligner les droits des femmes sur le meilleur niveau reconnu dans l’Union européenne. Les féministes polonaises ne pouvaient donc compter que sur elles-mêmes. Et bien sûr notre soutien total.

Comme vous le savez, j’appartiens à une génération qui a connu l’avant et l’après droit à l’avortement en France, l’avant et l’après droit à la contraception sans autorisation parentale pour les mineures. Avant 1974 et Giscard D’Estaing, la majorité c’était 21 ans, et l’avortement était criminalisé quel que soit l’âge de la femme et du médecin. Je voudrais témoigner que dans ces questions, si la femme portait l’essentiel de la charge, le garçon qui l’aimait, aussi. Cette histoire-là, c’est le plus souvent une affaire qui concerne les deux partenaires. Je n’ai rien oublié de cette époque. Pour les filles et les garçons de famille de riches, pour celles et ceux qui « savaient » où, quand et comment avorter clandestinement, tout était beaucoup plus simple. Pour les plus chanceuses des autres, heureusement qu’il y avait le MlAC et ses bus vers la Hollande. Et sinon, c’était la tricoteuse et la mort qui rôdait.

J’ai tout cela à l’esprit. Je sais bien ce que je dois lire derrière les visages et la rage de la réaction qui monte partout en Europe. La puissance de la « Manif pour tous », l’intensité de la haine contre les musulmans et les juifs dans notre pays, tout cela doit nous mettre en garde contre ce qui pourrait nous arriver aussi cette fois-ci ou une autre.  Car ce sont les mêmes enragés qui cuisent dans ces divers potages de haine. Quand je découvre que Laurent Wauquiez revient à la charge contre la ministre Vallaud-Belkacem qu’il accuse d’être un suppôt de « la théorie du genre », je sais que les couteaux sont tirés contre le camp de la philosophie des lumières.

En effet, il n’y a pas de « théorie du genre » ni au singulier ni comme un tout. Il y a des méthodes d’analyses qui déconstruisent l’idée selon laquelle les « caractéristiques masculines et féminines » seraient autre chose que des constructions sociales et culturelles qui varient notamment au fil du temps, des lieux et des cultures. Pourquoi un homme instruit comme monsieur Wauquiez fait-il semblant de ne pas le savoir ? Parce qu’il lui importe de revenir aussi fermement que possible aux assignations de rôles « complémentaires » comme ils disent, de l’homme et de la femme. Lesquels rôles finissent toujours par être distribués autour de la procréation et des liens sociaux qu’elle fonde. Ceux-là sont contre la « théorie du genre » pour mieux priver, à la fin, les femmes de la propriété exclusive et personnelle de leur corps. Je le sais et je crois de mon rôle de le répéter pour éviter les naïvetés !

Le corps des femmes a toujours été la frontière de tous les communautarismes. Et toutes les religions engendrent leurs fondamentalistes et leurs communautaristes comme en a convenu le pape lui-même dont la charité chrétienne est pourtant prise en défaut sur ce thème, puisqu’il mène une guerre impitoyable aux femmes sur le sujet dans l’univers entier. Je voudrais dire que si les croyants ont le droit, selon la règle de leur croyance, de considérer l’avortement comme un crime et le choix de n’y point recourir, ils ne doivent pas avoir le pouvoir d’imposer aux autres leur vue sur le sujet. Imposer par la loi la punition de l’avortement, c’est de même nature que l’obligation de se voiler imposée en Iran par la police des mœurs. Et j’en profite pour rappeler que militer pour le droit à l’avortement ce n’est pas militer pour l’avortement mais renvoyer chaque personne à sa propre et libre appréciation personnelle dans les circonstances qui conduisent à se poser la question.

Ayant tout cela à l’esprit, je veux rappeler que si je suis élu, je proposerai que le droit à l’avortement soit inscrit dans la Constitution, de même que le droit de mourir dans la dignité. Les deux droits ont une racine commune : disposer de soi en seul(e) propriétaire de soi.

http://melenchon.fr/2016/10/06/le-droit-a-lavortement-dans-la-constitution/

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24 Octobre 2016, 10:55am

Publié par hugo

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Violences machistes, en Argentine, les femmes se mobilisent
Un océan de parapluies dans la grisaille de Buenos Aires, Argentine, le 19 octobre 2016, pour crier #NiUnaMenos contre les violences meurtrières faites aux femmes dans cette société ultra-machiste.
Un océan de parapluies dans la grisaille de Buenos Aires, Argentine, le 19 octobre 2016, pour crier #NiUnaMenos contre les violences meurtrières faites aux femmes dans cette société ultra-machiste.
AP Photo/Victor R. Caivano
#NiUnaMenos  : depuis des années, ce mot dièse rallie des dizaines de milliers de femmes de Buenos Aires à Mexico, en passant par La Paz ou Madrid, pour dénoncer les féminicides. Mais les Argentines n'en restent pas là et montent au front aussi pour l'IVG ou les droits des homosexuels.
20 OCT 2016
 Mise à jour 20.10.2016 à 15:59 par    
Sylvie Braibant
    
avec AFP
dansAccueilTerriennesViolences conjugales, viols et autres agressions sexuelles, entre tabou et répressionLe droit à l'avortement malmené
A Buenos Aires, ce mercredi 19 octobre 2016, une mer de parapluies a envahi la Plaza de Mayo, cette place de mai occupée autrefois par d'autres femmes qui tournaient autour de ses limites, chaque semaine pour rappeler les horreurs de la dictature dont tant d'enfants disparus.

Contre le machisme érigé en mode de vie
Leurs filles se sont, à leur tour, vêtues de noir pour dénoncer d'autres crimes en criant Ni Una Menos (pas une de moins), une nouvelle fois révulsées par un meurtre, celui de Lucia Pérez, une adolescente de 16 ans, assassinée après avoir été violée et droguée. A  13h précises, ce jour là, elles ont aussi interrompu leur travail pour rappeler cette réalité terrifiante. L'appel précisait : « A votre bureau, votre école, votre hôpital, votre tribunal, votre rédaction, votre boutique, votre usine, où que vous travailliez, arrêtez une heure pour exiger la fin de la violence machiste. »

En Argentine, pays développé économiquement, une femme meurt toutes les 36 heures sous les coups de son compagnon ou d'un proche. Lucia Pérez est la 226ème femme tuée en 2016, selon l’ONG Mujeres de la Matria Latinoamericana, et la 19ème pour le seul mois d’octobre.

La mise à mort de Lucia Pérez, particulièrement terrifiante, a révolté jusque là où pourtant on constate jour après jour cette violence masculine. María Isabel Sánchez, la procureure en charge de l’affaire, l’a décrit comme « un acte d’agression sexuelle inhumain. Je suis une mère et une femme. J’ai beau avoir travaillé sur des milliers de crimes dans ma carrière, je n’avais jamais rien vu de tel. »

Je ne veux pas être la prochaine

Andrea Vazquez, manifestante
récit TV5MONDE : Pascale Achard, Robin Monjanel, 1'46

Ce n'est pourtant pas la première fois que les Argentines tentent de se faire entendre. En juin 2015, après deux crimes de trop cette fois-là, une marée humaine avait envahi les rues de la capitale et des autres grandes villes du pays pour protester contre ce massacre constant qui ne dit pas son nom. Combien faudra-t-il d'autres morts pour renverser la tendance ?

A retrouver dans Terriennes, sur ce sujet :

> Juin, 2015, en Argentine, une marée humaine contre le féminicide

Les mots dièses #NiUnaMenos et #VivaNosQueremos (nous voulons vivre) circulent sur les réseaux sociaux bien au delà de l'extrémité sud des Amériques. Il se faisait entendre aussi ce 19 novembre 2016, plus au Nord, à Mexico, là ou fut inventé le mot féminicide, à La Paz et même jusqu'en Europe à Madrid ou à Londres devant l'ambassade d'Argentine. 
 

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 Jorgelina @Jorchet
1 minute. Vivas nos queremos. LONDON UK . #NiUnaMenos #NotOneLess https://www.youtube.com/watch?v=KJ80gvPv7Jo&feature=share …
10:55 - 20 Oct 2016
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Et bien sûr, dans ces cas-là, en Argentine, on fait appel à la merveilleuse Mafalda, l'une des premières icônes féminines de bande dessinée non réservée aux petites filles... Qui de mieux qu'elle pour montrer comment les autorités se scellent les lèvres, se bouchent les yeux et les oreilles sur ce sujet majeur ?
 


 
L'avocate militante du "réseau civil de femmes" est pessimiste sur l'effet de ces mobilisations : "la situation ne s'est pas améliorée pour les femmes, ce sont seulement les plaintes contre ces violences meurtrières qui sont plus nombreuses". 

Ce désespoir face à l'immobilisme est aussi celui du photographe Jean-Jérôme Destouches, qui fut durant des années le correspondant de Terriennes en Argentine : "Après avoir vécu onze ans dans ce merveilleux pays je doute que les choses s'arrangent car il n'y pas grand chose de fait pour diminuer l'éducation machiste des jeunes enfants. Cela passe beaucoup par une télévision absolument désastreuse..."
 


L'Argentine, une histoire de femmes
Pourtant, dans ce pays dirigé par deux fois par des femmes, Cristina Kirchner (2007 - 2014) et Isabel Martínez de Perón (1974 - 1976), l'engagement au féminin affiche un combat de longue durée. Pas étonnant que les 8, 9 et 10 octobre 2016, plus de 100 000 personnes se soient rassemblées à la Conférence nationale des femmes à Rosario, la deuxième plus grande ville (au Nord) de l'Argentine. Trois jours de débats intenses pour défendre le droit à l'avortement (pratiquement exclu du continent), les homosexuels, l'accès des filles à l'éducation et bien sûr encore et toujours le refus de la violence machiste meurtrière. Avec en point d'orgue, et sous le soleil ce week end là, un superbe défilé multicolore.

La presse argentine dans son ensemble salue ces initiatives des femmes. Pour la journée du 19 octobre, la palme revient à Pagina 12, quotidien de gauche, qui applaudit à cette "marée noire" de colère.
 
La Une du quotidien argentin Pagina 12 du 20 octobre 2016
La Une du quotidien argentin Pagina 12 du 20 octobre 2016
argentinedroits des femmesviolences faites aux femmesIVGféminicide
Sylvie Braibant
    
avec AFP
Mise à jour 20.10.2016 à 15:59
SUR LE MÊME THÈME

http://information.tv5monde.com/terriennes/violences-contre-les-femmes-droit-l-avortement-en-argentine-les-femmes-se-mobilisent

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En Pologne, l’interdiction totale de l’avortement est rejetée en commission parlementaire,femmes,avortement,ivg,

6 Octobre 2016, 12:50pm

Publié par hugo

En Pologne, l’interdiction totale de l’avortement est rejetée en commission parlementaire
Deux jours après d’importantes manifestations, les conservateurs au pouvoir ont voté pour le rejet de la proposition de loi interdisant presque complètement l’IVG.


LE MONDE | 05.10.2016 à 20h51 • Mis à jour le 06.10.2016 à 11h48 | Par Jakub Iwaniuk (Varsovie, correspondance)


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image: http://s2.lemde.fr/image/2016/10/06/534x0/5008885_6_2caf_manifestation-en-faveur-du-droit-a_76893f52bb6d64d431a84efde18230a9.jpg
Manifestation en faveur du droit à l’avortement à Varsovie le 3 octobre 2016.
Dans une atmosphère extrêmement tendue, la commission de la justice et des droits de l’homme du Sejm (la chambre basse du Parlement polonais) a rejeté, mercredi 5 octobre au soir, la proposition de loi visant à interdire totalement l’avortement. La motion de rejet a été déposée par le député de la majorité ultraconservatrice du PiS (Droit et justice) Witold Czarnecki. Au sein de la commission, qui compte 31 membres, 15 députés se sont prononcés pour le rejet du projet, un s’est abstenu. L’ambiance autour du vote a frisé le chaos, et l’opposition a dénoncé des atteintes aux procédures parlementaires. Des organisations non gouvernementales se sont vu refuser l’accès au Parlement.
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Le texte devait revenir jeudi en session plénière de la chambre. Cette dernière devait choisir de le rejeter définitivement ou de le renvoyer en commission. Le groupe parlementaire PiS devait se réunir jeudi matin pour une consultation sur le futur vote. Pour le parti au pouvoir, le sujet est explosif et source de division : si seule une minorité de députés PiS semble en faveur de l’interdiction totale, ces élus sont influents et habitués aux sorties controversées dans les médias. Auparavant, la porte-parole du groupe, Beata Mazurek, avait soutenu que les votes sur ce sujet se feront sans discipline partisane, « en fonction de la conscience de chaque député ».
Conscient de l’extrême sensibilité du sujet, qui avait amplement mobilisé les femmes lundi à travers le pays, le chef du parti au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, a décidé de mettre le holà à une proposition de loi dont son parti n’était pas l’initiateur, mais qui avait recueilli près de 500 000 signatures citoyennes. Selon un sondage Millward Brown publié mercredi, 67 % des Polonais ont apporté leur soutien aux manifestations de lundi. C’est la première fois depuis son arrivée au pouvoir, en octobre 2015, que le parti conservateur semble reculer sous la pression de la rue, alors qu’il avait soutenu le renvoi du texte en commission parlementaire.
« Une leçon d’humilité »
« Ce n’est pas notre projet, et nous ne sommes pas d’accord pour la pénalisation [en justice] des femmes, a expliqué à l’issue du vote le député PiS Ryszard Terlecki, un fidèle de Jaroslaw Kaczynski. Nous avions des signaux clairs de la part de l’Eglise qu’elle ne soutient pas non plus ce point de vue radical. Nous préparons des solutions qui seront acceptables par les deux parties. » Le projet de loi prévoyait notamment des peines jusqu’à cinq ans de prison pour les femmes, les médecins, ou toute personne accompagnant une interruption volontaire de grossesse. « Aujourd’hui, le PiS a mis sa conscience dans sa poche, (…) parce qu’il a eu peur des femmes qui sont sorties dans la rue, a commenté l’ancienne chef du gouvernement centriste, Ewa Kopacz. C’est la liberté et le droit de faire ses propres choix qui ont gagné. »
Avant même le vote, le ministre de la science et de l’enseignement supérieur, Jaroslaw Gowin, avait donné des signes sur la position du parti. « Je voudrais rassurer ceux qui craignent que l’avortement soit totalement interdit en Pologne. A coup sûr, le projet d’interdiction totale ne passera pas. A coup sûr, l’avortement ne sera pas interdit en cas de viol ou quand la vie ou la santé de la femme sont menacées », avait-il déclaré. La manifestation de lundi a « fait réfléchir » la majorité et lui a donné « une leçon d’humilité », a-t-il ajouté. Reste à savoir si la majorité conservatrice ne voudra pas donner certains gages aux organisations « pro-vie » et à l’Eglise, en interdisant par exemple l’avortement en cas de handicap constaté chez le fœtus. Pour le parti, ce serait un jeu risqué, au risque de ne satisfaire aucun des deux camps.
Vers des restrictions de la PMA ?
Ces tensions surviennent à un moment où le Parlement polonais se penche sur un autre projet de loi controversé, visant à restreindre considérablement la législation qui encadre la procréation médicament assistée. En juillet, le PiS avait déjà supprimé son financement public. Mais un projet de loi déposé en septembre à l’initiative de plusieurs élus conservateurs veut aller plus loin. Le texte propose d’autoriser la fécondation d’un ovule seulement – contre six actuellement, voire plus pour les femmes ayant passé l’âge de 35 ans. Le projet de loi interdit également toute insémination au-delà de soixante-douze heures après la fécondation, ce qui rend en pratique impossible la congélation des embryons – une pratique jugée « immorale » par les auteurs du projet.
Selon les experts, s’il venait à rentrer en vigueur, ce texte restreindrait considérablement l’efficacité de la fécondation in vitro. Pour le docteur Waldemar Kuczynski, qui avait contribué à la première fécondation in vitro en Pologne en 1987,« ce sont des dispositions qui détruiraient vingt-cinq ans de développement de la médecine de reproduction en Pologne. En fécondant un ovule seulement, l’efficacité du traitement tomberait à 4 % ou 6 %. »
Si ce projet sera soutenu par une grande partie du groupe populiste Kukiz’15, la troisième force politique du Parlement, à droite, beaucoup pensent que le PiS voudra éviter d’ouvrir un autre front sensible, en noyant le projet dans les travaux en commission. Aucune figure parlementaire du PiS ne fait en tout cas partie des initiateurs du texte.
Lire aussi : « Lundi noir » de mobilisation en Pologne contre le projet de loi anti-avortement




Jakub Iwaniuk (Varsovie, correspondance)
Journaliste au Monde


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2016/10/05/en-pologne-l-interdiction-totale-de-l-avortement-rejetee-en-commission-parlementaire_5008850_3210.html#0HoPhoYwWLSROH57.99

http://www.lemonde.fr/international/article/2016/10/05/en-pologne-l-interdiction-totale-de-l-avortement-rejetee-en-commission-parlementaire_5008850_3210.html?utm_medium=Social&utm_campaign=Echobox&utm_source=Facebook&utm_term=Autofeed#link_time=1475697272

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Pologne : le gouvernement recule sur l'interdiction presque totale de l'avortement,femmes,ivg,avortement,

6 Octobre 2016, 12:48pm

Publié par hugo

SociétéIVG
Pologne : le gouvernement recule sur l'interdiction presque totale de l'avortement
La grève et la manifestation organisées par les Polonaises, lundi, semblent avoir porté ses fruits. Le parlement doit se prononcer définitivement jeudi.


Des femmes défilent lors du "lundi noir", le 3 octobre 2016, à Bruxelles (Belgique), pour protester contre la proposition de loi interdisant presque totalement l'avortement en Pologne.
Des femmes défilent lors du "lundi noir", le 3 octobre 2016, à Bruxelles (Belgique), pour protester contre la proposition de loi interdisant presque totalement l'avortement en Pologne. (WIKTOR DABKOWSKI / AFP)
franceinfo avec AFP
France Télévisions
Mis à jour le 05/10/2016 | 19:25
publié le 05/10/2016 | 19:04


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Une victoire pour les dizaines de milliers de femmes qui ont manifesté lundi. Les conservateurs au pouvoir en Pologne ont voté, mercredi 5 octobre, en commission parlementaire pour le rejet de la proposition de loi interdisant presque complètement l'avortement. Ce vote traduit le renversement opéré par le parti Droit et Justice (PiS), qui s'était jusqu'à présent montré favorable au durcissement de sa législation anti-IVG, déjà l'une des plus restrictives de l'Union européenne.


"Le PiS a composé avec sa conscience, car il a eu peur des femmes descendues dans la rue", a déclaré l'ancienne Première ministre libérale, Ewa Kopacz, membre de la commission de la Justice. Mais elle a souligné que "la bataille n'était pas terminée", car il fallait encore que le rejet soit approuvé par l'ensemble des députés, probablement jeudi.


Une "leçon d'humilité"


Mardi déjà, les conservateurs avaient amorcé un début de tournant, à travers une déclaration de la Première ministre, Beata Szydlo, qui rappelait que la proposition de loi était une initiative citoyenne et ne venait pas de son gouvernement. "Le gouvernement PiS n'a pas travaillé et ne travaille pas sur une loi changeant les dispositions actuelles en matière d'avortement", avait-elle déclaré lors d'une conférence de presse.


Le ministre de la Science et de l'Enseignement supérieur, Jaroslaw Gowin, est allé plus loin, déclarant à une radio locale qu'un "projet d'interdiction de l'avortement ne passerait pas (concernant les cas) lorsque la femme avait été victime d'un viol" ou lorsque sa santé ou sa vie étaient en danger. Les protestations de lundi "nous ont fait réfléchir et nous ont donné une leçon d'humilité", a-t-il ajouté.


De son côté, l'épiscopat catholique a souligné, mercredi, qu'il était opposé à la peine de prison pour les femmes ayant avorté, inscrite dans la proposition de loi.


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L'avortement clandestin provoque "la mort d'une femme toutes les neuf minutes dans le monde"
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Bataille pour le droit d’avorter au Chili,femmes,avortement,ivg,

6 Octobre 2016, 12:36pm

Publié par hugo

Disposer de son corps, une difficile conquête


Bataille pour le droit d’avorter au Chili
Le droit à l’interruption de grossesse résulte d’une lutte âpre et de l’engagement d’une avant-garde éclairée, comme en témoigne le parcours de Sylvie Rosenberg-Reiner en France. Au Chili, la présidente socialiste Michelle Bachelet s’apprête à dépénaliser l’avortement pour certaines situations dramatiques (viol, malformation, etc.). Mais la loi en préparation renvoie toujours à la clandestinité des dizaines de milliers de femmes.
par Leila Miñano & Julia Pascual
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Pénélope. – « Stéréotype I, l’épouse et la mère. Hommage à Picasso », 2013
«J’avais 14 ans et c’était un amour d’été. Je n’avais pas conscience que je pouvais tomber enceinte. » Installée dans son salon à l’heure de la once, la collation de fin de journée au Chili, Camila — qui a requis l’anonymat, comme sa mère, présente — se plonge dans ses souvenirs autour d’un thé. « Un matin, ma mère m’a tendu un test de grossesse », raconte la jeune Santiaguina de 24 ans. Le résultat est positif. « Elle m’a dit : “N’en parle à personne. Va au collège tranquillement.” Le soir, elle m’a demandé ce que je voulais faire. » L’adolescente décide d’interrompre sa grossesse. La mère de Camila, Cynthia, poursuit : « Je l’ai prévenue que ça devait rester entre nous parce que je risquais d’aller en prison. J’ai beaucoup travaillé dans la clandestinité », ajoute cette ancienne militante du Front patriotique Manuel Rodriguez, l’aile armée du Parti communiste chilien durant la dictature. « Pour moi, ce n’est pas un problème. Mais émotionnellement, ça a été dur. »


« Un homme d’une quarantaine d’années est venu à la maison, reprend Camila. Je ne sais pas s’il était médecin. Il m’a donné quatre pilules et a attendu que j’expulse le fœtus dans la salle de bains. J’ai eu des contractions, j’ai saigné… Ça a été rapide, mais traumatisant. J’ai été en dépression pendant deux ans. Je culpabilisais. » Auparavant, Camila était d’ailleurs opposée à l’avortement : « Je trouvais que c’était horrible. J’étudiais dans un établissement catholique et on nous avait montré des images de curetages, de bébés qui hurlent. Depuis, j’ai changé de position. » Tout en observant son fils Ariel, âgé d’un an et demi, qui s’amuse dans un coin du salon, la jeune femme poursuit : « Maintenant que je suis mère, je sais que désirer son enfant est ce qu’il y a de plus important dans une grossesse. » Sa mère, elle, l’a toujours soutenue, convaincue que l’on « doit être libre de décider. Mais, dans notre pays, c’est à peine si l’on parle d’éducation sexuelle… ».


En 2013, l’histoire de la petite Belén, enceinte à l’âge de 11 ans après avoir subi les viols répétés de son beau-père, a relancé le débat. L’année suivante, une fille de 13 ans, victime d’un viol, a été contrainte de mener sa grossesse à terme alors que le fœtus souffrait d’une pathologie grave. Le bébé n’a survécu que quelques heures après sa naissance. Au rythme de ces faits divers dramatiques, le Chili est rappelé à sa condition de pays doté d’une législation particulièrement rétrograde depuis l’interdiction totale décrétée dans les derniers mois de la dictature du général Augusto Pinochet.


Seuls une poignée d’autres Etats se montrent aussi répressifs : le Vatican, Malte, le Salvador, le Nicaragua, le Honduras, Haïti et le Surinam. Des voisins comme Cuba, Porto Rico, la ville de Mexico depuis 2007 ou l’Uruguay depuis 2012 autorisent l’avortement sans condition pendant les douze premières semaines de grossesse. D’autres pays de la région permettent quant à eux l’interruption de grossesse thérapeutique, dans une acception plus ou moins large. « L’avortement thérapeutique a existé au Chili pendant près de cinquante ans, rappelle la Dr Maria Isabel Matamala Vivaldi, médecin et figure du mouvement féministe chilien. Il était autorisé lorsque la grossesse présentait des risques pour la santé de la mère. Pendant mon internat, j’en ai même pratiqué. Mais nous avons régressé… »


Depuis le retour de la démocratie, malgré une dizaine de tentatives parlementaires, la loi est restée en l’état, menaçant toute femme qui avorte de trois ans d’emprisonnement. Elles seraient pourtant entre 70 000 et 120 000 à courir ce risque tous les ans. Ce qui fait du Chili, assure la Dr Matamala Vivaldi, le pays « au taux d’avortement le plus élevé d’Amérique latine », aux côtés de la République dominicaine. L’absence de politique publique en matière de contraception induit des taux de grossesse non désirée particulièrement élevés. La République dominicaine ayant dépénalisé, en décembre 2014, l’avortement en cas de viol, d’inceste, de malformation fœtale ou de danger pour la vie de la femme, le statu quo chilien est devenu intenable.


Lors de sa campagne présidentielle de 2013, la candidate de la coalition de gauche Michelle Bachelet, médecin de formation, avait promis la dépénalisation dans trois situations : en cas de viol, de fœtus non viable ou de mise en danger de la vie de la mère. Mais il a fallu les faits divers et les manifestations pour que le gouvernement dépose un projet de loi au Congrès, début 2015. Une première étape a été franchie début août avec l’adoption du texte en commission.


La discussion a toutefois débuté sous des auspices peu favorables : « Nous sommes en faveur de la vie. Par conséquent, notre réseau de centres de santé sera un lieu où la vie est protégée, nous n’y réaliserons pas d’avortements », a prévenu le recteur de l’Université pontificale catholique du Chili, M. Ignacio Sanchez, devant les députés. Son institution dispose du réseau de santé privé le plus important du Chili, UC Christus. Si la loi est adoptée, les plus de 1 200 médecins qui y officient ne l’appliqueront donc pas.


Dans un pays où le divorce n’a été autorisé qu’en 2004 et où 57 % de la population se dit catholique, cette prise de position n’est pas anodine. « L’Eglise fait pression sur le gouvernement, comme toujours, enrage la Dr Matamala Vivaldi. Et si le pouvoir se rebiffe, elle menace d’exercer une pression sociale, comme les évangélistes au Brésil. »


L’offensive est d’autant plus efficace qu’elle bénéficie de relais tant dans les partis de droite qu’au sein de la Démocratie chrétienne (DC), qui participe à la coalition gouvernementale. Fin juillet, la DC, qui a pourtant adhéré au programme présidentiel de la candidate Bachelet en 2013, a fait savoir que moins du tiers de ses vingt et un députés soutenaient le texte. Son vice-président, M. Matías Walker, a rappelé que les membres de son parti étaient majoritairement opposés à la dépénalisation de l’avortement en cas de viol.


Un manuel pratique circule sur Internet


Alors qu’une affaire de spéculation immobilière impliquant son fils et sa belle-fille entache son image, Mme Bachelet ménage ses partenaires pour préserver sa majorité au Congrès, tout en se conformant a minima aux recommandations des organisations internationales. Fin 2014, un groupe d’experts de l’Organisation des Nations unies (ONU), où la présidente a officié en tant que première dirigeante de l’organisation ONU Femmes, pressait le Chili de dépasser « les entraves d’une société patriarcale conservatrice ». Depuis peu, des organisations féministes ont également structuré leur discours sur l’avortement en s’invitant dans le débat. C’est le cas de Miles, une association de défense des droits sexuels et reproductifs fondée en 2010, qui concentre ses revendications sur la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) thérapeutique ; une idée à laquelle adhéreraient entre 60 et 70 % des Chiliens, d’après de récents sondages (1).


D’autres organisations voudraient pousser le gouvernement à aller plus loin. Si elle ne compte qu’une centaine de militants actifs, la coordination Féministes en lutte, créée en 2014, a réussi à organiser trois marches en faveur du droit à l’IVG à Santiago. « Le texte de Bachelet ne tient pas compte de la problématique de classe, explique Hillary Hiner, professeure d’histoire à l’université Diego Portales. Les riches pourront toujours avorter dans des cliniques privées ou aller à l’étranger. » Quid de celles qui n’en ont pas les moyens ? « Il y a une grande iniquité dans l’accès à l’IVG sans risques, et cela ne sera pas résolu avec le projet de loi », reconnaît la Dr Soledad Diaz, membre de l’Institut chilien de médecine reproductive.


« Les situations dans lesquelles la loi prévoit une dépénalisation ne concernent que 2 % des IVG », souligne quant à elle Carolina, qui requiert l’anonymat. Elle appartient à Linea Aborto Chile (« Ligne avortement Chili »), dont les militantes ont été formées à l’origine par l’association néerlandaise pro-choix Women on Waves (2). Tous les soirs de la semaine, de 20 heures à 23 heures, elles assurent une permanence téléphonique afin de fournir les informations nécessaires à un avortement médicamenteux sans danger.


En attendant, des milliers de femmes continuent d’être livrées aux revendeurs du marché noir. Importée clandestinement des pays voisins, la pilule abortive Misoprostol se négocie au prix fort (entre 40 000 et 120 000 pesos chiliens, soit entre 55 et 164 euros), et parfois à un mauvais dosage ou hors délai : elle n’est efficace que jusqu’à la douzième semaine de grossesse. Comme l’explique un rapport de l’université Diego Portales (3), lorsque celles qui avortent souffrent de complications (des hémorragies et des infections, principalement), elles ne s’exposent pas qu’à des risques sanitaires. Quand elles se rendent à l’hôpital, elles subissent souvent « des interrogatoires et un traitement brutal, et elles peuvent être dénoncées ». « Je vois arriver des femmes très angoissées et sans ressources », reconnaît la présidente du syndicat national des sages-femmes, Mme Anita Román, qui travaille à l’hôpital Luis Tisné Brousse de Santiago. « Elles ont attendu d’être dans un état grave pour se rendre à l’hôpital. » Mais elle l’assure : « Nous ne les dénonçons pas. » Un principe que partage le Dr Mauricio Besio, de l’Université pontificale catholique du Chili.


En 2013, 166 femmes ont tout de même fait l’objet de dénonciations. « Parmi elles, 22 ont été condamnées », indique le procureur Félix Inostroza, directeur de l’unité spécialisée en délits violents, dont l’IVG fait partie. « La majorité d’entre elles ne vont pas en prison et bénéficient de peines alternatives », précise Me Ana Piquer, avocate et directrice d’Amnesty International Chili. En 2015, six hommes purgeaient une peine d’emprisonnement. Le dernier, un infirmier de 76 ans, a été condamné en 2013 à 818 jours de détention pour avoir pratiqué des IVG de façon réitérée.


La criminalisation serait donc en recul. « La situation est bien plus grave au Salvador, tient à souligner Me Piquer. Là-bas, les femmes sont effectivement jetées en prison. » Amnesty International a lancé en avril 2015 la campagne dite « des 17 », en référence aux dix-sept femmes qui, entre 1999 et 2011, ont été condamnées au Salvador à des peines allant jusqu’à quarante ans d’emprisonnement, la plupart pour homicide avec circonstances aggravantes. Leurs avocats ont demandé une grâce présidentielle quand l’une d’elles, Mme Guadalupe Vásquez, a été libérée en janvier. Certains veulent y voir un signe. Le Salvador sera-t-il le prochain Etat à revoir sa législation ?


Partout dans la région, des groupes d’action directe travaillent depuis plusieurs années à tisser des liens de solidarité. Linea Aborto Chile a mis au point un manuel pratique de l’avortement médicamenteux, distribué et téléchargé à plusieurs milliers d’exemplaires. « Nous nous sommes inspirées du premier manuel d’Amérique latine, publié en Argentine », explique Carolina. Des Boliviennes ont à leur tour repris l’ouvrage, posant ainsi les jalons de ce qui deviendra peut-être un véritable réseau panaméricain.


Leila Miñano & Julia Pascual
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(1) « Encuesta nacional del instituto de investigación en ciencias sociales » (PDF), université Diego Portales, Santiago, 2014.


(2) « Femmes sur les vagues ». Cette association fondée en 1999 pratique des avortements sur un bateau-clinique au large des pays où l’IVG est interdite, dans les eaux internationales.


(3) Lidia Casas et Lieta Vivaldi, « La penalización del aborto como una violación a los derechos humanos de las mujeres » (PDF), rapport sur les droits de l’homme, université Diego Portales, 2013.


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En France, du « crime contre l’Etat » à la loi Veil
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Un récit posthume de Sylvie Rosenberg-Reiner, qui expose son expérience militante pour les droits des femmes et se souvient de la violence des luttes idéologiques qui ont opposé les partisans de la contraception et de l’avortement libre et gratuit à leurs adversaires. →
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Suffragettes et jujitsu
Daniel Paris-Clavel, février 2016
A l’aube du XXe siècle, le combat des suffragettes britanniques pour l’égalité civique coïncida avec l’introduction des arts martiaux japonais en Europe. L’histoire dépassant souvent la fiction, cette concomitance permit de bousculer — au sens propre — l’Etat patriarcal. →
La cause des femmes
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En Pologne, l’interdiction totale de l’avortement est rejetée en commission parlementaire.femmes,ivg,avortement,

6 Octobre 2016, 12:28pm

Publié par hugo

En Pologne, l’interdiction totale de l’avortement est rejetée en commission parlementaire
Deux jours après d’importantes manifestations, les conservateurs au pouvoir ont voté pour le rejet de la proposition de loi interdisant presque complètement l’IVG.


LE MONDE | 05.10.2016 à 20h51 • Mis à jour le 06.10.2016 à 11h48 | Par Jakub Iwaniuk (Varsovie, correspondance)


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image: http://s2.lemde.fr/image/2016/10/06/534x0/5008885_6_2caf_manifestation-en-faveur-du-droit-a_76893f52bb6d64d431a84efde18230a9.jpg
Manifestation en faveur du droit à l’avortement à Varsovie le 3 octobre 2016.
Dans une atmosphère extrêmement tendue, la commission de la justice et des droits de l’homme du Sejm (la chambre basse du Parlement polonais) a rejeté, mercredi 5 octobre au soir, la proposition de loi visant à interdire totalement l’avortement. La motion de rejet a été déposée par le député de la majorité ultraconservatrice du PiS (Droit et justice) Witold Czarnecki. Au sein de la commission, qui compte 31 membres, 15 députés se sont prononcés pour le rejet du projet, un s’est abstenu. L’ambiance autour du vote a frisé le chaos, et l’opposition a dénoncé des atteintes aux procédures parlementaires. Des organisations non gouvernementales se sont vu refuser l’accès au Parlement.
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Conscient de l’extrême sensibilité du sujet, qui avait amplement mobilisé les femmes lundi à travers le pays, le chef du parti au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, a décidé de mettre le holà à une proposition de loi dont son parti n’était pas l’initiateur, mais qui avait recueilli près de 500 000 signatures citoyennes. Selon un sondage Millward Brown publié mercredi, 67 % des Polonais ont apporté leur soutien aux manifestations de lundi. C’est la première fois depuis son arrivée au pouvoir, en octobre 2015, que le parti conservateur semble reculer sous la pression de la rue, alors qu’il avait soutenu le renvoi du texte en commission parlementaire.
« Une leçon d’humilité »
« Ce n’est pas notre projet, et nous ne sommes pas d’accord pour la pénalisation [en justice] des femmes, a expliqué à l’issue du vote le député PiS Ryszard Terlecki, un fidèle de Jaroslaw Kaczynski. Nous avions des signaux clairs de la part de l’Eglise qu’elle ne soutient pas non plus ce point de vue radical. Nous préparons des solutions qui seront acceptables par les deux parties. » Le projet de loi prévoyait notamment des peines jusqu’à cinq ans de prison pour les femmes, les médecins, ou toute personne accompagnant une interruption volontaire de grossesse. « Aujourd’hui, le PiS a mis sa conscience dans sa poche, (…) parce qu’il a eu peur des femmes qui sont sorties dans la rue, a commenté l’ancienne chef du gouvernement centriste, Ewa Kopacz. C’est la liberté et le droit de faire ses propres choix qui ont gagné. »
Avant même le vote, le ministre de la science et de l’enseignement supérieur, Jaroslaw Gowin, avait donné des signes sur la position du parti. « Je voudrais rassurer ceux qui craignent que l’avortement soit totalement interdit en Pologne. A coup sûr, le projet d’interdiction totale ne passera pas. A coup sûr, l’avortement ne sera pas interdit en cas de viol ou quand la vie ou la santé de la femme sont menacées », avait-il déclaré. La manifestation de lundi a « fait réfléchir » la majorité et lui a donné « une leçon d’humilité », a-t-il ajouté. Reste à savoir si la majorité conservatrice ne voudra pas donner certains gages aux organisations « pro-vie » et à l’Eglise, en interdisant par exemple l’avortement en cas de handicap constaté chez le fœtus. Pour le parti, ce serait un jeu risqué, au risque de ne satisfaire aucun des deux camps.
Vers des restrictions de la PMA ?
Ces tensions surviennent à un moment où le Parlement polonais se penche sur un autre projet de loi controversé, visant à restreindre considérablement la législation qui encadre la procréation médicament assistée. En juillet, le PiS avait déjà supprimé son financement public. Mais un projet de loi déposé en septembre à l’initiative de plusieurs élus conservateurs veut aller plus loin. Le texte propose d’autoriser la fécondation d’un ovule seulement – contre six actuellement, voire plus pour les femmes ayant passé l’âge de 35 ans. Le projet de loi interdit également toute insémination au-delà de soixante-douze heures après la fécondation, ce qui rend en pratique impossible la congélation des embryons – une pratique jugée « immorale » par les auteurs du projet.
Selon les experts, s’il venait à rentrer en vigueur, ce texte restreindrait considérablement l’efficacité de la fécondation in vitro. Pour le docteur Waldemar Kuczynski, qui avait contribué à la première fécondation in vitro en Pologne en 1987,« ce sont des dispositions qui détruiraient vingt-cinq ans de développement de la médecine de reproduction en Pologne. En fécondant un ovule seulement, l’efficacité du traitement tomberait à 4 % ou 6 %. »
Si ce projet sera soutenu par une grande partie du groupe populiste Kukiz’15, la troisième force politique du Parlement, à droite, beaucoup pensent que le PiS voudra éviter d’ouvrir un autre front sensible, en noyant le projet dans les travaux en commission. Aucune figure parlementaire du PiS ne fait en tout cas partie des initiateurs du texte.
Lire aussi : « Lundi noir » de mobilisation en Pologne contre le projet de loi anti-avortement




Jakub Iwaniuk (Varsovie, correspondance)
Journaliste au Monde


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2016/10/05/en-pologne-l-interdiction-totale-de-l-avortement-rejetee-en-commission-parlementaire_5008850_3210.html#MV5zi9SBptidk6GL.99

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STOP AU PATRIARCAT

STOP A A L DROITE ET L EXTREME DROITE QUI SONT CONTRE L IVG

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« Lundi noir » de mobilisation en Pologne contre le projet de loi anti-avortement,femmes,avortement,ivg,

5 Octobre 2016, 02:26am

Publié par hugo

« Lundi noir » de mobilisation en Pologne contre le projet de loi anti-avortement
Des milliers de femmes ont répondu à l’appel des organisations féministes de faire grève ou de s’habiller en noir pour protester contre le projet d’interdiction totale de l’interruption volontaire de grossesse.


LE MONDE | 03.10.2016 à 17h20 • Mis à jour le 04.10.2016 à 10h23 |
Par Jakub Iwaniuk (Varsovie, correspondance)
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Dans la rue, dans les transports en commun, c’est la couleur noire qui dominait ce lundi 3 octobre à Varsovie. Un « lundi noir » dans toute la Pologne – de la couleur des manifestantes – placé sous le signe de la grève des femmes. Elles sont venues par milliers, sous la pluie, manifester dans le centre-ville de Varsovie et devant le siège du parti au pouvoir, constituant une foule imposante. Beaucoup ont pris un jour de congé – la tradition de la grève étant peu développée en Pologne. En cause : un projet de loi à l’initiative des organisations « pro-vie », visant à interdire totalement l’avortement, même en cas de viol ou de grossesse menaçant la vie de la femme enceinte.


Lire aussi : Pologne : un projet obscurantiste sur l’avortement


De nombreuses femmes ont aussi crié leur colère en silence, en se rendant en noir au travail ou à l’université, ou en boycottant leurs tâches quotidiennes. Le mouvement a été initié par l’actrice Krystyna Janda, qui a appelé à une mobilisation « à l’islandaise », en référence à la grève des femmes en 1975 en Islande qui avait paralysé le pays. « Il se passe manifestement quelque chose dans la société polonaise, souligne la sociologue Miroslawa Grabowska, présidente de l’institut de sondage CBOS. Malgré une faible tradition de manifestation de rue en Pologne, la mobilisation sur les réseaux sociaux et dans les médias a été sans précédent. »


Les femmes polonaises ont également reçu le soutien de personnalités comme l’actrice Juliette Binoche, et plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche devant les ambassades polonaises de Bruxelles, Paris ou Berlin.


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Majorité divisée


Depuis une semaine, le débat sur l’avortement a enflammé la société polonaise. Au point de faire bouger les lignes. Selon un sondage Ipsos publié lundi, 37 % des personnes interrogées se prononcent pour la libéralisation de la législation actuelle – déjà une des plus restrictives d’Europe – contre 47 % pour le maintien du statu quo et 11 % pour une plus grande restriction. « A en croire cette étude, le nombre de personnes en faveur de la libéralisation augmente sensiblement, commente Mme Grabowska. C’est la preuve que le niveau d’émotion de ce débat est très fort. Reste à savoir si cette tendance sera durable. »


Actuellement, la loi polonaise autorise l’IVG dans trois cas seulement : en cas de viol ou d’inceste, de risques avérés pour la vie ou la santé de la femme enceinte, ou de graves pathologies constatées sur le fœtus. Selon une étude réalisée par CBOS en mai, 84 % des Polonais acceptent l’avortement quand la grossesse menace la vie de la femme enceinte, 74 % en cas de viol. En revanche, près de 80 % des interrogés se prononcent contre l’avortement en cas de situation matérielle difficile, ou simplement par volonté de ne pas avoir d’enfant.


A Varsovie, le 3 octobre.
Conscient qu’une majorité de citoyens reste attachée au statu quo, la majorité ultraconservatrice du PiS (Droit et justice), divisée sur la question, essaye de sortir de ce bourbier politique par la petite porte. Vendredi, le président du Sénat, Stanislaw Karczewski, a annoncé que le parti prépare un nouveau projet de loi sur la question. S’il restreint encore davantage la législation existante, il s’éloigne également des postulats les plus radicaux des organisations « anti-choix ». Il s’agirait de supprimer une des trois « exceptions » existantes : autoriser l’avortement en cas de viol, d’inceste ou de risques avérés pour la vie ou la santé de la femme, mais l’interdire dans le cas de pathologies graves constatées chez l’embryon. Du point de vue des parlementaires conservateurs, il s’agirait de « protéger » les fœtus atteints de handicap. Un gage donné à l’aile droite du parti et à l’Eglise.


L’ÉPISCOPAT S’EST PRONONCÉ CONTRE LA PÉNALISATION DES FEMMES QUI PRATIQUENT L’AVORTEMENT
S’il avait appelé, en avril, à une interdiction totale de l’avortement, l’épiscopat polonais s’est prononcé récemment contre la pénalisation des femmes qui pratiquent l’avortement, alors que le projet de loi d’initiative citoyenne prévoit des peines jusqu’à cinq ans de prison pour les femmes, les médecins, ou toute personne aidant dans la procédure d’IVG. Les organisations « pro-vie » ont organisé des contre-manifestations « blanches » à travers le pays et des appels à la prière.


Ce débat semble également faire évoluer les soutiens aux partis politiques. En une semaine, le parti au pouvoir a perdu trois points de cote de popularité, passant pour la première fois depuis les élections d’octobre 2015 sous la barre symbolique des 30 % (à 29 %), selon un sondage Ibris. La même semaine, le parti libéral Nowoczesna (Moderne), qui a fait de la contestation de la loi anti-avortement son principal étendard, a gagné 5 points, passant de 20 % à 25 % dans les intentions de vote.


Mercredi, le Parlement européen prévoit un débat sur le droit des femmes en Pologne, sans vote de résolution. « C’est un pas supplémentaire vers la compromission du Parlement européen », a commenté lundi à la radio RMF le ministre des affaires étrangères, Witold Waszczykowski. Interrogé sur la mobilisation des femmes, il a rétorqué « Qu’elles s’amusent ! », suscitant l’indignation de l’opposition. Le groupe parlementaire PiS a indiqué que le vote sur le nouveau projet de loi se fera sans discipline partisane, « selon la conscience de chaque député ».




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Jakub Iwaniuk (Varsovie, correspondance)
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http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/10/03/lundi-noir-de-mobilisation-en-pologne-contre-le-projet-de-loi-anti-avortement_5007480_3214.html?utm_medium=Social&utm_campaign=Echobox&utm_source=Facebook&utm_term=Autofeed#link_time=1475510728

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Pologne. Les femmes se mettent en grève pour défendre l’IVG,femmes,ivg,avortement,

5 Octobre 2016, 02:24am

Publié par hugo

Pologne. Les femmes se mettent en grève pour défendre l’IVG
EUROPE
POLOGNE
BIÉLORUSSIE
COURRIER INTERNATIONAL - PARIS
Publié le 28/09/2016 - 17:19
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Manifestation pour le droit à l’avortement devant la Diète, le 22 septembre à Varsovie. PHOTO : KACPER PEMPEL/REUTERS
Elles sont déjà des dizaines de milliers à avoir répondu en ligne à l’appel à la grève du lundi 3 octobre pour protester contre le projet de loi interdisant l’avortement, sur lequel se penche le Parlement de Varsovie.




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Pour manifester leur opposition au projet de loi interdisant l’avortement, les Polonaises feront grève lundi prochain, annonce ce mercredi 28 septembre le grand journal d’opposition Gazeta Wyborcza. Selon ce projet, actuellement étudié par le Parlement polonais, dominé par le parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir, toute femme qui avortera, et les personnes qui l’y aideront, sera passible d’une peine de cinq ans de prison.


Actuellement, l’accès à l’IVG est déjà très limité en Pologne. Selon la loi en vigueur, il n’est permis d’y avoir recours qu’en cas de risque pour la vie ou la santé de la mère, d’une grave pathologie irréversible chez l’embryon, et dans les cas de grossesses résultant d’un viol ou d’un inceste. Seuls les médecins qui pratiquent les IVG illégales sont punis.


Bataille sur un projet de loi interdisant l’IVG


C’est pour protester contre ce projet qu’un appel a été lancé sur Facebook.
Nous annonçons une grève préventive d’une journée. Nous l’avons nommée ‘Grève générale des femmes’. N’allez pas au travail ou à l’université. Prenez une journée libre, prenez une journée pour vous occuper de votre enfant (garantie par la loi sur le travail). Fermez votre commerce”.


L’appel a aussitôt été soutenu par des milliers d’internautes : le 28 septembre, 53 000 personnes avaient déjà indiqué qu’elles participeraient à la mobilisation. Elle a été lancée la semaine dernière par l’actrice Krystyna Janda, notamment connue pour ses rôles dans les films d’Andrzej Wajda. Le 28 septembre, elle a annoncé qu’elle-même ne se produirait pas le 3 octobre, dans son théâtre, et que les tickets seraient remboursés. La maire de Varsovie, Hanna Gronkiewiecz, issue du parti chrétien démocrate Plateforme civique, a pour sa part décrété que les femmes travaillant pour la mairie étaient libres de prendre leur journée.


Lundi noir


A l’initiative du mouvement, Krystyna Janda s’est inspirée d’une grève semblable en Islande, le 24 octobre 1975. “Ce jour-là, 90 % des femmes en Islande ont arrêté de travailler. Les femmes au foyer ont cessé les travaux domestiques, le ménage, la cuisine. Elles étaient 20 000 à défiler à Reykjavik. Elles demandaient l’égalité de traitement et des salaires”, rappelle Gazeta.


La Pologne veut interdire totalement l’avortement
“En démocratie, le refus de travailler est la forme la plus radicale de pression politique. Nous estimons que son application est justifiée”, note la rédaction du journal dans son éditorial publié en première page. “En conséquence de la loi, les femmes qui ont avorté seront poursuivies et pénalisées par la justice. […] Le durcissement de la loi aura pour effet le développement du marché noir de l’avortement”, souligne le quotidien de Varsovie qui propose, pour ce “lundi noir”, un congé payé à toutes ses salariées


De son côté, le journal conservateur Rzeczpospolita critique l’initiative, la qualifiant d’action “peu raisonnable”. Dans un texte intitulé “Les abstractions des féministes” un chroniqueur écrit : “en attisant la guerre sur l’avortement, les milieux pro-choice montrent bien, comme c’est souvent le cas pour les forces politiques en position défensive, qu’elles se laissent emporter par des émotions et commettent des erreurs”.


Portes ouvertes en Biélorussie


D’ici lundi, des protestations contre la loi sont prévues à travers le pays, notamment à Varsovie ce samedi.


En outre, les centres médicaux de la Biélorussie voisine seront prêts à accueillir les femmes polonaises si la loi est adoptée, rapporte Bielorousski Partizan. “Il suffit pour cela de signer un accord et de se munir de la somme suffisante, à savoir 230 roubles [3,20 euros], pour une IVG médicamenteuse”, explique-t-on à la clinique Horizon de Minsk. Il ne sera pas forcément nécessaire de se rendre dans la capitale : à l’hôpital de Grodno ou à la clinique Medline de Brest, “on ne leur fermera pas la porte au nez”.


Pour le pape, l’avortement pourra être pardonné, mais reste un péché
Le site d’information ajoute : “Les médecins et les infirmières les plus anciens se souviennent qu’il y a vingt ans, les Polonaises arrivaient en Biélorussie par cars entiers pour faire pratiquer des avortements de façon illégale”. Libre pendant la période communiste, l’avortement a été restreint en 1993 sous l’influence de l’Église catholique.


Service Europe
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POLOGNE. “L’avortement ? Un assassinat”

http://www.courrierinternational.com/article/pologne-les-femmes-se-mettent-en-greve-pour-defendre-livg

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MANIF DU 2/10/2016 DEVANT L AMBASSADE DE POLOGNE A PARIS,FEMMES,ivg,avortement,

3 Octobre 2016, 16:05pm

Publié par hugo

COPYRIGHT@ BERTRAND STEFANINK

« L’affranchissement des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. L’homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme. Elle est le prolétaire du prolétaire même ».

FLORA TRISTAN

MANIF DU 2/10/2016 DEVANT L AMBASSADE  DE POLOGNE  A PARIS,FEMMES,ivg,avortement,
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