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Le mal-logement en 2015
3 février 2015 - 3,5 millions de personnes sont jugées mal logées par la Fondation Abbé Pierre. 700 000 personnes n’ont pas de domicile personnel, 85 000 vivent dans une habitation de fortune, cabane, camping ou mobil home toute l’année. Beaucoup reste à faire pour que chacun dispose de conditions d’habitat dignes de ce nom.
3,5 millions de personnes sont considérées comme mal logées en France en 2015 selon la Fondation Abbé Pierre. 700 000 sont privées de logement personnel et 2,8 millions vivent dans des conditions de logement très difficiles (privation de confort et surpeuplement accentué). Beaucoup reste à faire pour que chacun dispose de conditions d’habitat dignes de ce nom comme le rappelle chaque année la Fondation dans son rapport annuel sur le mal-logement [1].
La misère d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle des années 50. Notre pays s’est enrichi et les conditions de logement se sont améliorées. Parmi les 3,5 millions de mal-logés, 141 000 n’ont pas de domicile et parmi eux 12 000 seraient des sans-abri. Mais les associations d’aide aux plus démunis mettent en évidence les situations dramatiques dans lesquelles vivent toujours des milliers de personnes.
Comme le souligne la Fondation Abbé Pierre, le mal-logement ne se réduit pas pour autant aux situations extrêmes médiatisées. Une fraction considérable de la population au sein des couches modestes et moyennes (notamment chez les jeunes) loge dans des conditions qui ne répondent pas à leurs aspirations : détériorations, mauvaise insonorisation, surface trop faible, quartier dégradé, etc. L’idéal pavillonnaire, rêve de nombreuses familles, est loin d’être la norme en France : au total, 2,1 millions de personnes vivent dans des conditions de confort précaire.
Nombre de personnes non ou très mal logées
Personnes privées de domicile personnel 694 985
- dont sans domicile fixe 141 500
- dont résidence principale en chambre d'hôtel 38 000
- dont habitat de fortune : cabane, construction provisoire, personnes vivant à l'année en camping ou mobil-home 85 000
- dont personnes hébergées chez des tiers dans des conditions de logement très difficiles 411 000
- dont personnes en structures d'hébergement et d'insertion : CHRS, CADA, places en hôtel pour demandeurs d'asile, accueil d'urgence, résidences sociales 19 485
Personnes vivant dans des conditions de logement très difficiles* 2 778 000
- dont pas de confort 2 123 000
- dont surpeuplement 800 000
Gens du voyage qui ne peuvent accéder à une place dans les aires d'accueil aménagées 51 632
TOTAL ** 3 524 617
Avertissement : certaines de ces données sont des ordres de grandeurs. * Logements inconfortables, de mauvaise qualité et logements en surpeuplement accentué (hors double compte). ** Hors double compte.
Source : Fondation Abbé Pierre - Rapport sur le mal logement 2015, d'après Insee et différentes sources.
Définitions : le surpeuplement
La définition la plus utilisée par l’Insee d’un peuplement « normal » est : une pièce de séjour pour le ménage + une pièce pour chaque couple + une pièce pour les célibataires de 19 ans et plus et, pour les célibataires de moins de 19 ans : une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou s’ils ont moins de sept ans ; sinon, une pièce par enfant.
Un logement auquel il manque une pièce est en situation de surpeuplement modéré. S’il manque deux pièces ou plus, il est en surpeuplement accentué.
Cette norme pose plusieurs problèmes. Tout d’abord, on ne compte pas les salles de bain, buanderie, WC, vérandas, terrasses couvertes, etc. La cuisine ne compte que si elle fait plus de 12 m2. Ensuite, une personne seule dans un studio se trouve automatiquement en situation de surpeuplement (il faut une pièce par ménage + une chambre). Enfin, elle ne tient aucunement compte de la surface des logements.
Plusieurs autres définitions du surpeuplement sont utilisées, comme celle de la Caisse nationale d’allocations familiales (9 m2 pour une personne, 16 m2 pour deux et 9 m2 par personne supplémentaire) ou de l’Agence nationale de l’habitat (16 m2 par personne + 11 m2 par personne supplémentaire).
Dans sa dernière enquête Logement de 2006, l’Insee a complété sa définition en prenant en compte la surface : les studios de plus de 25 m² occupés par une seule personne ne sont pas considérés comme surpeuplés, en revanche les logements qui respectent la norme mais où la surface par personne est inférieure à 18 m2 sont considérés comme surpeuplés.
Photo / ©LeRefs PHOTOGRAPHIE- FlickR
Notes
[1] Les données extraites du rapport de la Fondation Abbé Pierre émanent de différentes sources dont les modes de collecte sont différents et peuvent porter sur des années différentes. Pour partie, elles datent de 2006 puisque l’enquête logement de l’Insee n’a pas été actualisée depuis.
Date de rédaction le 3 février 2015
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3,5 millions de personnes sont jugées mal logées par la Fondation Abbé Pierre. 700 000 personnes n'ont pas de domicile personnel, 85 000 vivent dans une habitation de fortune, cabane, camping ou...
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