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Panthéon : qui est Geneviève de Gaulle-Anthonioz ?,histoire,histoire de france,

27 Mai 2015, 02:20am

Publié par hugo

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Panthéon : qui est Geneviève de Gaulle-Anthonioz ?


Par Direct Matin, publié le 26 Mai 2015 à 11:58
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Geneviève de Gaulle-Anthonioz à Paris en 1984. [Philippe Bouchon / AFP]
EN COMPLÉMENT


Quatre résistants au Panthéon en 2015


Deux cercueils vides vont entrer au Panthéon


Le jour où l'église Sainte-Geneviève est devenue le Panthéon
Le 27 mai, quatre nouvelles personnes feront leur entrée au Panthéon : des figures de la Résistance auxquelles la République veut rendre hommage. Parmi elles, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, résistante française.





Figure emblématique de la Résistance française, Geneviève de Gaulle-Anthonioz entrera mercredi 27 mai au Panthéon. La nièce du général de Gaulle (son père Xavier est le frère aîné de l'homme du 18 juin) y sera honorée aux côtés de trois autres résistants français.


Résistante dès juin 1940, à tout juste 20 ans, elle multiplie les actions de renseignement et d’information en intégrant le groupe du Musée de l’Homme, puis le réseau Défense de la France.





Rescapée du camp de Ravensbrück


En 1943, elle est arrêtée par la Gestapo française à la suite d’une trahison. Elle est ensuite déportée au camp de concentration de Ravensbrück en 1944, où elle se lie d’amitié avec d’autres résistantes comme Germaine Tillion. Elle ne sortira du camp qu’à sa libération par l’Armée rouge en avril 1945.


Après la guerre, Geneviève de Gaulle-Anthonioz participe à l’essor du RPF, mouvement politique fondé par son oncle. Elle se lance ensuite dans un combat contre la grande pauvreté, et fera adopter une loi relative à cette lutte en 1998. De 1964 à 1988, elle est présidente du mouvement ATD-Quart Monde.





Cercueil vide


Elle meurt en 2002 et est inhumée en Haute-Savoie. Sa dépouille ne sera pas déplacée au Panthéon, conformément à la demande de sa famille qui refuse qu’elle soit séparée de son mari. Le cercueil ne comprendra donc que de la terre provenant de son cimetière.












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Germaine Tillion,histoire france,histoire,politiques,

27 Mai 2015, 02:18am

Publié par hugo

Germaine Tillion
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Tillion.
Germaine Tillion


Données clés
Naissance 30 mai 1907
Allègre (Haute-Loire)
Décès 19 avril 2008 (à 100 ans)
Saint-Mandé (Val-de-Marne)
Nationalité Drapeau : France Française
Profession
Ethnologue, directrice d'études à l'EPHE, puis à l'EHESS
modifierConsultez la documentation du modèle


Germaine Tillion (30 mai 1907 à Allègre (Haute-Loire) - 19 avril 2008 à Saint-Mandé1 (Val-de-Marne)) est une résistante et une ethnologue française.


Elle a reçu le prix Pulitzer en 1947, pour ses actes héroïques durant la Seconde Guerre mondiale. Un hommage de la Nation lui sera rendu au Panthéon2 le 27 mai 2015 ( en même temps que Jean Zay, Pierre Brossolette et Geneviève Anthonioz-de Gaulle ).


Sommaire [masquer]
1 Biographie
1.1 Famille et enfance
1.2 Études supérieures
1.3 Les missions dans l'Aurès (1935-1940)
1.4 La Résistance (1940-1942)
1.5 La déportation : Le Verfügbar aux Enfers
1.6 L'après-guerre
1.7 La guerre d'Algérie
1.8 Après l'Algérie
1.8.1 Sous le gouvernement de Michel Debré
1.8.2 Travaux universitaires et engagements humanitaires
1.8.3 Les dernières années
1.9 Décès
2 Pensée de Germaine Tillion
3 Publications
4 Distinctions
5 Hommages
5.1 Noms de lieux
5.2 Noms de promotions
6 Fonds d'archives
7 Bibliographie
8 Filmographie
9 Notes et références
10 Voir aussi
10.1 Articles connexes
10.2 Liens externes
Biographie[modifier | modifier le code]
Famille et enfance[modifier | modifier le code]
Elle est la fille de Lucien Tillion3 (1867-1925), magistrat, et d'Émilie Cussac (1876-1945), connue sous son nom marital, Émilie Tillion. Elle a une soeur, née en 1909, Françoise.


Ses parents appartiennent au monde de la bourgeoisie à la fois républicaine et catholique4 et sont issus de deux lignées de notables : hommes de loi de Charolles du côté paternel, d'Alleuze (Cantal) du côté maternel ; en 1907, son père est juge de paix à Allègre, fonction qui lui prend peu de temps5 ; il s'intéresse à la musique, à l'archéologie, à la photographie, à la chasse et à la vie rurale6.


Dès l'âge de huit ans, Germaine est envoyée avec sa sœur Françoise en pension à l'institution Jeanne d'Arc de Clermont-Ferrand. Elle y fait ses premières classes, de l'instruction primaire au lycée7, alors que commence la guerre : « Je ne mettais [pas] en doute l'existence de deux monstres sans visage : l'Allemand et la Mort. La nuit je rêvais de m'engager comme chien de guerre. »8.


En 1922, ses parents s'installent à Saint-Maur, dans la maison de ses grands-parents maternels, François Cussac (1849-1927) et Marie-Antoinette Vivier (1851-19459).


Ses parents contribuent chez Hachette à la rédaction des Guides bleus et d'ouvrages touristiques, activité qu'Émilie Tillion poursuit seule après la mort de son mari10.


Études supérieures[modifier | modifier le code]
Aprés le baccalauréat en 1925, Germaine Tillion mène des études éclectiques : « je fais des études qui me plaisent : archéologie à l'Ecole du Louvre11 (comme les parents), puis préhistoire, puis histoire des religions, égyptologie, folklore français 12 et celtique13 et surtout ethnologie qui me passionne »14.


C'est à partir de 1928 qu'elle s'oriente vers l'ethnologie, auprès de Marcel Mauss, professeur à l'École pratique des hautes études (EPHE), fondateur de l'Institut d'ethnologie (1925) et professeur au Collège de France. En 1932, elle entre aussi en contact avec Louis Massignon, autre professeur au Collège de France, à l'origine spécialiste de l'islam, mais qui est devenu un chercheur pluridisciplinaire dans le domaine musulman.


À la fin de 1932, elle fait un long séjour en Prusse-Orientale (décembre 1932-février 1933) : « premier contact (plein d'aversion et d'ironie) avec le nazisme », notamment à travers les étudiants de l'université de Königsberg, au moment où les nazis sont en train d'arriver au pouvoir (Hitler devient chancelier le 30 janvier 1933).


En 1934 (à ce moment, elle a « terminé l'École du Louvre et deux ou trois certificats en licence, ainsi que le diplôme de l'Institut d'ethnologie. »15), dans le cadre de l'allocation des fonds de l'International Society of African Languages and Cultures16, il lui est proposé une mission dans l'Aurès, pour étudier l'ethnie berbère des Chaouis ; ne connaissant pratiquement rien de ce sujet, elle s'initie à la langue berbère à l'École des langues orientales (Marcel Destaing).


Les missions dans l'Aurès (1935-1940)[modifier | modifier le code]
La première mission
Elle a lieu en 1935-1936 ; Germaine Tillion accompagne Thérèse Rivière chef de mission et directrice du département « Afrique Blanche et Levant », au Musée d'ethnographie du Trocadéro. Les jeunes femmes sont toutes les deux bénéficiaires d'une allocation de recherche dans l'Aurès17. Mais lorsque Thérèse Rivière rentre à Paris, Germaine Tillion poursuit isolément ses recherches dans ce qui est la « commune mixte de l'Aurès » (chef-lieu : Arris, où résident les administrateurs, fonctionnaires français).


Parcourant d'abord la région de Menaâ (au sud-ouest d'Arris), où se trouvent quelques habitants parlant français, elle recueille un grand nombre de contes et légendes. Puis elle s'installe sur le versant sud du djebel Ahmar Khaddou, à Kebach, centre de l'arch (« tribu») des Ouled Abderrahmane18. À 70 km d'Arris, il faut plusieurs heures à cheval pour arriver en ces lieux très isolés.


Le douar Tadjemout et les Ouled Abderrahmane
Kebach se trouve dans le douar Tadjemout (aujourd'hui dans la commune d'El Mizaraa, wilaya de Biskra), qui regroupe les arch Beni Melkem et Ouled Abderrahmane. Le caïd, responsable du douar (payé 750 francs par mois), musulman, mais originaire de Constantine, est un ancien serviteur du sous-préfet ; il y aussi un secrétaire (khodja), payé 300 francs. Un messager apporte régulièrement au caïd les consignes de la sous-préfecture de Batna (et en même temps le courrier adressé à l'ethnographe). Chaque année, le douar reçoit la visite du percepteur (70 000 francs perçus en 193619) et d'un médecin militaire venant vacciner les bébés. En pratique, l'ordre repose sur les normes traditionnelles, fondées sur l'honneur familial (vendetta et composition) et sur la suprématie des « Grands-Vieux » (les sages de la tribu).


Les Ouled Abderrahmane20, sont des agriculteurs éleveurs transhumants entre la bordure du Sahara en hiver et les hauteurs en été. À Kebach, à mi-chemin, se trouve le grenier collectif où ils conservent les récoltes (blé et surtout orge). En 1936, selon un relevé de Germaine Tillion, ils sont au nombre de 779 (92 familles réparties entre 5 clans endogames). C'est donc ce groupe qui devient le sujet de sa thèse, qu'en 1938, elle envisage d'intituler Une République du sud-aurésien21.


La situation générale en Algérie
Au premier abord, elle a l'impression qu'il n'existe pas de problèmes majeurs dans les relations entre Français et Musulmans. Ses séjours peu fréquents mais réguliers dans les villes de Batna (en été) ou Biskra (en hiver) lui révèlent cependant que des tensions existent. En particulier, au début de 1935, elle rencontre le docteur Chérif Saadane22, victime à Biskra de l'attitude raciste de la bonne société23. Cela l'amène à réinterpréter un certain nombre de faits apparemment anodins en termes de racisme24. Par la suite, elle entre en contact avec d'autres intellectuels algériens, notamment Mohammed Bendjelloul, médecin à Batna25 ou des instituteurs qui éditent La Voix des humbles. En France, en 1938, elle apprend l'existence du mouvement formé autour de Messali Hadj.


Elle a dès cette époque conscience des problèmes à venir de la société algérienne ; elle en fait état lors d'une conférence prononcée à Paris en 1938 à la demande de William Marçais et du commandant Montagne.


Bilan
Au total, de 1935 à 1940, Germaine Tillion effectue deux missions en Algérie, la première grâce à l'International Society (1935-1936), la seconde grâce au CNRS (1939-1940).


Une grande partie des travaux effectués pendant ces six années a malheureusement disparu au cours de la Seconde Guerre mondiale26. Ce n'est qu'en 2000 qu'elle a publié un ouvrage consacré spécifiquement à l'Aurès : Il était une fois l'ethnographie, suivi en 2005 de L'Algérie aurésienne (choix de ses photographies des années 1930).


Durant son séjour en France en 1937-1938, elle a de nouveau un contact avec l'Allemagne nazie, en Bavière, où elle passe quelques jours. Fréquentant régulièrement le Musée de l'Homme, elle fait la connaissance d'un des sous-directeurs, l'ethnologue Jacques Soustelle.


La Résistance (1940-1942)[modifier | modifier le code]
Sa seconde mission prend fin en mai 1940 ; elle quitte Kebach le 21 mai et arrive à Paris le 9 juin, en pleine débâcle de l'armée française. Ayant quitté Paris avec sa mère, c'est au cours de l'exode qu'elle entend le discours de Pétain du 17 juin (« il faut cesser le combat »), auquel elle réagit par un refus immédiat et catégorique.


De retour à Paris le 24 juin, peu après l’armistice, elle recherche d'autres personnes ayant le même point de vue qu'elle et prend contact avec Paul Hauet (1866-1945), colonel en retraite devenu industriel, antipétainiste de longue date ; elle trouve aussi des sympathies au Musée de l'Homme (Yvonne Oddon, Paul Rivet).


Après le retour à Paris de Boris Vildé (juillet) et d'Anatole Lewitsky (août), s'établit un réseau autour de Paul Hauet et Boris Vildé, avec pour objectifs l'assistance aux prisonniers de guerre notamment africains ; le renseignement militaire ; la propagande (journal Résistance, publié à partir de décembre 1940). Germaine Tillion ne participe pas à Résistance, elle est surtout l'adjointe de Paul Hauet dans le cadre de l'Union nationale des Combattants coloniaux, qui sert de couverture à leurs activités.


À la fin de 1940, elle donne les papiers de sa famille à une famille juive qui sera ainsi protégée jusqu'à la fin de la guerre27.


Le réseau est démantelé en 1941 : arrestations en janvier-mars de Boris Vildé, Anatole Lewitsky et d'autres personnes du Musée de l'Homme, puis en juillet de Paul Hauet et de Charles Dutheil. Germaine devient alors responsable de ce qui reste du réseau. En janvier 1942, le procès contre Vildé, Lewitsky, Oddon, etc. aboutit à sept exécutions pour espionnage.


Dernières activités de Résistance (juillet 1941-août 1942)
Amie des Lecompte-Boinet, elle entre en contact avec Combat Zone Nord et par Jacques Legrand, avec un groupe lié à l'Intelligence Service, le réseau Gloria.


Mais celui-ci est infiltré par un agent de l'Abwehr, Robert Alesch, prêtre, vicaire de La Varenne-Saint-Hilaire (à Saint-Maur-des-Fossés), qui réussit à livrer de nombreux résistants, dont, le 13 août 1942, Germaine Tillion, lors d'un rendez-vous à la gare de Lyon ; jugé en 1949, il sera condamné à mort et exécuté28,29,30,31.


L'incarcération (août 1942-octobre 1943)
Après un passage rue des Saussaies, elle est incarcérée à la prison de la Santé, subissant quatre interrogatoires (par l'Abwehr) en août et trois en octobre. Inculpée pour cinq chefs d'accusation, elle est transférée à Fresnes, où en janvier 1943, elle apprend l'arrestation de sa mère. À Fresnes, elle obtient la disposition de sa documentation et poursuit la rédaction de sa thèse.


La déportation : Le Verfügbar aux Enfers[modifier | modifier le code]


Déportées à Ravensbrück.
Le 21 octobre 1943, intégrée dans la catégorie NN, Germaine Tillion est déportée sans jugement et emmenée avec 24 autres prisonnières de Fresnes au camp de Ravensbrück, au nord de Berlin, par train de voyageurs (sans passer par le camp de Compiègne). Sa mère, résistante comme elle, y est déportée en février 1944 et sera gazée en mars 1945.


Placée dans la catégorie des Verfügbar, prisonnières sans affectation précise, « disponibles » pour des travaux occasionnels, elle réussit à échapper pendant plusieurs mois à tout travail, mais met ses capacités à comprendre le monde où elle se trouve. En mars 1944, elle fait clandestinement une conférence pour quelques-unes des déportées françaises.


Elle fait la connaissance de Margarete Buber-Neumann, qui dès cette époque, lui apprend ce qu'est le système concentrationnaire soviétique.


En octobre 1944, elle écrit, sur un cahier soigneusement caché, une opérette Le Verfügbar aux Enfers. Les « Verfügbar » (de l'allemand verfügbar : disponible) sont ces déportées qui, non comptées à l'effectif des kommandos (équipes de travaux forcés), passent leurs journées à se cacher pour échapper aux corvées. Dans cette opérette, Germaine Tillion mêle, à des textes relatant avec humour les dures conditions de détention, des airs populaires tirés du répertoire lyrique ou populaire. L'opérette sera mise en scène pour la première fois, en 2007, au théâtre du Châtelet, à Paris32,33.


Grâce à une mise au Revier (infirmerie-mouroir) et à des complicités, Germaine Tillion échappe à un transport à destination du camp de Mauthausen, à une époque où les autorités du camp mènent une politique d'extermination systématique (création d'une chambre à gaz au début de 1945).


Puis un événement inattendu a lieu : la tentative de Himmler de négocier son avenir avec les puissances occidentales.


L'évacuation en Suède (avril 1945)
Début avril, 300 Françaises sont évacuées par la Croix-Rouge internationale, mais les NN sont exclues. Un peu plus tard cependant, des négociations entre Heinrich Himmler et le diplomate suédois Folke Bernadotte permettent à un autre groupe de détenues françaises, dont elle fait partie, d'être évacuées par la Croix-Rouge suédoise27 ; le 24 avril, elles sont emmenées en autocar à Padborg au Danemark (encore occupé), puis en train à Göteborg en Suède où elles sont prises en charge par un établissement hospitalier. Elles réussissent à sortir du camp des documents, notamment des photographies relatives à des expériences médicales menées sur des détenues, le texte de l'opérette, etc.


Dès le début du séjour à Göteborg, Germaine Tillion lance un travail de recherche sur le camp de Ravensbrück à travers un questionnaire qu'elle utilisera ensuite pendant plusieurs années. Une partie des archives de ces travaux est aujourd'hui disponible dans le fonds ADIR du BDIC, l'autre (les « fiches blanches ») dans le fonds Germaine Tillion du Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon.


L'après-guerre[modifier | modifier le code]
Elle revient en France en juillet 1945 et réintègre le CNRS, mais elle quitte la section Ethnologie pour travailler dans la section Histoire contemporaine, où elle va se consacrer à des travaux sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale (enquête sur les crimes de guerre nazis).


Au cours d'un séjour en montagne à Verbier (Suisse), elle écrit son premier texte sur le camp : « À la recherche de la vérité », contribution à un ouvrage collectif34.


Membre de deux organisations de déportés : l'ADIR et l'Amicale de Ravensbrück, elle est déléguée par les survivantes de Ravensbrück pour assister comme observatrice (sans témoigner) au procès qui a lieu à Hambourg en décembre 1946-janvier 1947.


En ce qui concerne son activité de résistante, son rang est validé par l'attribution du grade de commandant ; d'autre part, elle est chargée de la « liquidation administrative » du réseau désigné sous le nom de « groupe Hauet-Vildé », qu'elle fait homologuer en 1946 sous le nom désormais usuel de « groupe du musée de l'Homme ». Elle analyse que la Résistance s'est réalisée dans l'urgence : ce ne sont pas les réseaux qui cherchaient des volontaires mais des volontaires qui cherchaient des organisations. La Résistance devait organiser des évasions, informer la population soumise à la propagande nazie et soutenir les Anglais27.


En 1950, elle accepte de faire partie de la Commission internationale contre le régime concentrationnaire fondée par David Rousset, qui travaille d'abord sur les camps de concentration soviétiques, mais élargira par la suite le champ d'observation à d'autres lieux (Grèce, Algérie...).


Cette période consacrée en priorité aux questions concernant la Seconde Guerre mondiale prend fin avec les événements de novembre 1954 en Algérie.


La guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]
Mission d'observation (novembre 1954-février 1955)
Le 1er novembre 1954, jour de la « Toussaint rouge », qui marque le début de la guerre d'Algérie, un des attentats les plus graves a lieu dans l'Aurès : l'interception de l'autobus Biskra-Arris, suivi de la mort du caïd Ben Hadj Sadok et d'un instituteur venu de métropole, Guy Monnerot ; d'autre part, quatre militaires français sont tués à Batna et à Khenchela. Ces événements amènent Louis Massignon à faire appel à Germaine Tillion ; il obtient pour elle une mission d'observation de trois mois du ministre de l'Intérieur de Pierre Mendès France, François Mitterrand (25 novembre 1954)35.


Sa mission se déroule principalement dans le département de Constantine, surtout dans l'Aurès, où elle revient dans les lieux qu'elle a connus vingt ans avant, assez changés : une piste monte à Kebach où elle trouve deux petites épiceries. Mais elle constate aussi la chute du niveau de vie des Ouled Abderrahmane, qui sont maintenant un millier, alors que la production agricole est de plus en plus précaire et la déstructuration de la société traditionnelle.


Ce phénomène général (indépendant de la répression militaire, qui touche particulièrement l'Aurès) aboutit à ce qu'elle va appeler la « clochardisation de la population algérienne », notamment par l'exode rural et la formation des bidonvilles autour des grandes villes. Elle pense qu'un effort doit être fait en priorité pour scolariser correctement et former professionnellement les jeunes Algériens du monde rural.


Membre du cabinet du gouverneur général (février 1955-janvier 1956)
À la fin de sa mission, elle revient à Alger peu après la nomination comme gouverneur général du gaulliste et ancien résistant Jacques Soustelle. Suite à une entrevue qu'elle a sollicitée par courtoisie administrative (22 février 1955)36, il décide de lui confier une responsabilité comme membre de son cabinet chargé des affaires sociales et éducatives. Dans ce cabinet, se trouvent à la fois des « libéraux » (Jacques Juillet, Vincent Monteil) et des conservateurs (Henry-Paul Eydoux, le colonel Constans). Sur le plan administratif, elle ne quitte cependant pas le CNRS, dont elle est seulement « détachée ».


Les Centres sociaux (octobre 1955)
C'est dans ce cadre qu'elle élabore avec un certain nombre de personnalités37 le projet des Centres sociaux : « Quand j’ai vu l’énorme épuisement de l’Algérie et l’énorme épuisement financier des familles, j’ai pensé que la seule chose qui était faisable était de nantir les paysans algériens d’un outillage leur permettant de survivre dans une ville, c’est pour ça que j’ai conçu les centres sociaux. Les centres sociaux, c’était un moyen de permettre à ceux qui le voulaient d’accéder à l’enseignement le plus élevé et à ceux qui ne le voulaient pas d’avoir un métier. J’ai considéré que l’on n’avait pas le droit de faire passer une paysannerie à l’état de citadin sans lui offrir un métier par personne. », entériné par le gouverneur le 25 octobre 1955.


L'implication directe de Germaine Tillion prend fin rapidement du fait rappel de Jacques Soustelle (1er février 1956), désormais passé du côté des conservateurs, et la nomination de Robert Lacoste, qui, bien que socialiste, mène une politique encore plus axée sur la répression, dans laquelle Germaine Tillion n'a plus sa place.


Face à cette politique, elle soutient le développement des Centres sociaux jusqu'au début de 1957 quand elle se rend compte que les choses ont changé et notamment que la généralisation de la torture rend impossible tout arrangement38.


Les Centres sociaux persistent cependant, fonctionnant plus ou moins bien dans un climat de plus en plus violent ; leur histoire est marquée par des procès (1957, 1959) pour complicité avec le FLN, et surtout par l'attentat de l'OAS le 15 mars 1962, tuant six des cadres, dont Mouloud Feraoun.


L'Algérie en 1957
Après le départ de Jacques Soustelle, elle passe trois mois chez les Touareg dans le Sahara, avant de rentrer à Paris.


À la demande de l'ADIR, elle met au point un texte sur la situation économique et sociale de l'Algérie, publié en plusieurs livraisons dans l'organe du mouvement, Voix et visages, puis sous forme de brochure. Ce texte, d'abord peu connu, touche un public beaucoup plus large lorsqu'il est publié (tardivement) en 1957 par les Éditions de Minuit, provoquant un certain nombre de critiques (il est reproché à l'auteur de ne pas évoquer les questions politiques), en liaison avec celles dont est l'objet Albert Camus, préfacier de l'édition américaine du livre.


Elle intervient d'autre part en mai 1957 comme témoin de la défense dans le procès de Mohammed Ben Sadok, meurtrier d'Ali Chekkal. Cela entraine sa rupture définitive avec Jacques Soustelle, témoin de l'accusation (l'accusé échappe à la peine de mort).


La CICRC en Algérie
En juin 1957, alors que la « bataille d'Alger » dure depuis cinq mois, David Rousset obtient de Guy Mollet une autorisation de visite des lieux de détention en Algérie. La Commission envoie en Algérie cinq personnes, dont Germaine Tillion et Louis Martin-Chauffier (qui ne doivent pas participer à la rédaction du rapport) et trois étrangers. La mission dure du 18 juin au 3 juillet.


Les contacts avec Yacef Saadi (juillet-août 1957)
Celui-ci, responsable de la Zone autonome d'Alger, est alors traqué par les parachutistes du général Massu. C'est lui qui sollicite de Germaine Tillion un entretien qui a lieu le 4 juillet 1957, dans la Casbah d'Alger ; ce jour-là, elle le rencontre (il est présenté comme « le Grand Frère »), accompagné d'Ali la Pointe (le seul qui soit nommé39), en présence de Zohra Drif40 et de Fatima Bouhired. L'entretien dure cinq heures ; il en ressort que Yacef Saadi s'engage à mettre fin aux attentats aveugles en contrepartie d'un arrêt des exécutions capitales27.


Revenue à Paris, elle a dès le 8 juillet une entrevue avec André Boulloche41, ancien résistant et déporté, chef de cabinet du nouveau Président du conseil Maurice Bourgès-Maunoury. Il est décidé qu'elle reprenne contact pour, « à ses risques et périls », rencontrer un membre du CCE du FLN. Le 9 août, elle rencontre de nouveau Yacef Saadi, en présence de Zohra Drif42, aucun membre du CCE n'ayant pu ou voulu venir. Yacef Saadi est arrêté le 22 septembre ; étant donné qu'il a respecté son engagement concernant les attentats, Germaine Tillion s'efforce de le faire transférer de la garde des parachutistes à celle de la justice civile43 ; puis, lors de son procès, en juillet 1958 à Alger, elle témoigne à décharge (condamné à mort, il sera gracié par le général de Gaulle en 1959).


Le texte de son témoignage, publié dans la presse dès 1958, suscitera deux attaques, amenant Germaine Tillion à répondre publiquement, d'abord à Simone de Beauvoir en 196444, puis au général Massu en 197145.


Autres interventions
Auprès du général de Gaulle : elle le rencontre pour la première fois en septembre 1957, à la demande du général au sujet de son livre sur l'Algérie ; mais elle lui parle aussi de ses entretiens avec Yacef Saadi. Le 7 juin 1958, peu après son retour au pouvoir, elle lui écrit46 à propos du procès de Saadi qui doit avoir lieu peu après.
Lettre au cardinal Feltin47 (7 décembre 1957) : elle évoque les différents problèmes posés par la conduite de la guerre, en particulier l'élimination des blessés et prisonniers rebelles, les disparitions de personnes arrêtées et la torture.
Lettre à Albert Camus48 (3 janvier 1959) : elle sollicite son appui pour la grâce de plusieurs condamnés, dont Yacef Saadi.
participation (à partir de 1960) au groupe Vérité-Liberté, issu du Comité Maurice Audin de 1957 ; Pierre Vidal-Naquet49 indique qu'elle était unanimement respectée sauf par Jacques Vergès qui la haïssait.
Après l'Algérie[modifier | modifier le code]
Sous le gouvernement de Michel Debré[modifier | modifier le code]
En 1959, elle accepte d'entrer dans le cabinet d'André Boulloche, ministre de l'Éducation nationale (du 9 janvier au 23 décembre) dans le gouvernement Michel Debré, dont le ministre de la Justice est Edmond Michelet (lui aussi ancien déporté), pour s'occuper de la question de l’enseignement dans les prisons en France, alors quasi inexistant. Soutenue par ces deux ministres, elle instaure un service spécialisé dépendant de l'Éducation nationale50 (notamment, le 15 septembre 1959, est créé le poste d'Inspecteur conseiller pédagogique près de la direction de l'administration pénitentiaire ; le premier poste d'enseignant en milieu pénitentiaire est créé en 1963).


Elle apporte son soutien au général de Gaulle lors de l'élection présidentielle de 1965.


Travaux universitaires et engagements humanitaires[modifier | modifier le code]
Son activité d’ethnologue se poursuit ; en 1959, elle passe du CNRS à la Sixième section de l'École Pratique des Hautes Études (EPHE), la section des Sciences économiques et sociales alors dirigée Fernand Braudel; sous la direction de Jacques Le Goff, elle devient l’EHESS en 1975, deux ans avant que Germaine Tillion prenne sa retraite. Ses travaux portent sur les sociétés méditerranéennes et son séminaire d’ethnologie du Maghreb à l'EPHE est resté une référence. Durant ces années, elle réalise vingt missions scientifiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.


Elle s'engage particulièrement pour l'émancipation des femmes de Méditerranée (pas seulement celles du monde musulman), qui doivent par obligation économique avoir beaucoup d'enfants mais aussi privilégier les fils sur les filles27. Son livre Le Harem et les cousins (1971) suscite des réactions hostiles de la part de certains intellectuels du monde musulman. De même, sa prise de position contre l'excision en 197951, perçue par certains comme « colonialiste ».


Elle s'engage aussi au sein de l'Association contre l'esclavage moderne.


Les dernières années[modifier | modifier le code]
En 1999, elle est élevée à la dignité de Grand-croix de la Légion d’honneur, une parmi six femmes, avec Geneviève de Gaulle, Valérie André, Jacqueline de Romilly, Simone Rozès et Christiane Desroches Noblecourt. À sa demande, la décoration lui est remise par Geneviève de Gaulle-Anthonioz dans sa maison le 23 décembre 1999.


À cette époque, âgée de 90 ans, elle se décide à reprendre les notes des années 1930 qu'elle n'avait pas emmenées à Ravensbrück et publie un aperçu de ce qu'aurait été sa thèse sur les Ouled Abderrahmane (Il était une fois l'ethnographie, 2000).


En 2000, la revue Esprit lui consacre un numéro spécial.


En 2004, elle lance avec d'autres intellectuels français un appel contre la torture en Irak.


Décès[modifier | modifier le code]
Elle meurt le samedi 19 avril 2008 à son domicile de Saint-Mandé (Val-de-Marne), tout près du bois de Vincennes, dans sa 101e année. Ses obsèques religieuses52 ont été célébrées à la paroisse du Saint-Esprit (12e arrondissement de Paris) le 24 avril 2008, là où Germaine Tillion avait l'habitude de commémorer la mort de sa mère, Émilie Tillion (assassinée au camp de Ravensnbrück le 2 mars 1945)53. Près de 1000 personnes s'étaient rassemblées pour ses obsèques. Nicolas Sarkozy, alors président de la République française était présent, ainsi que cinq ministres54 (Christine Lagarde, Valérie Pécresse, Fadela Amara, Jean-Marie Bockel et Laurent Wauquiez). La cérémonie était présidée par le père Alain-Christian Leraitre, en présence de l'abbé Jean Kammerer, aumônier des déportés. Elle fut inhumée au cimetière de Condé de Saint-Maur des Fossés (Val-de-Marne).


En vue de son entrée au Panthéon, le 27 mai 2015, la famille ayant souhaité que son corps demeure près des siens, de la terre fut prélevée sur sa tombe le 13 mai 2015. À cette occasion, en présence d'Émilie Sabeau-Jouannet, nièce de Germaine Tillion, de Sylvain Berrios, député-maire de Saint-Maur, et de nombreux représentants du monde associatif, une plaque à la mémoire de sa mère Émilie Tillion (gazée à Ravensbruck) fut dévoilée et apposée sur la tombe. Une allocution reprenant le sens de cette cérémonie fut donnée, et des témoignages furent lus.


En 2009, la Maison du Rire et de l'Humour de Cluny lui a décerné à titre posthume son 3e Prix de l'Humour de Résistance55.


Pensée de Germaine Tillion[modifier | modifier le code]
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Germaine Tillion considère que chacun doit rester vigilant face au mal qui peut revenir : « Au terme de mon parcours je me rends compte combien l'homme est fragile et malléable. Rien n'est jamais acquis. Notre devoir de vigilance doit être absolu. Le mal peut revenir à tout moment, il couve partout et nous devons agir au moment où il est encore temps d'empêcher le pire27. » Pour elle le nazisme est l'incarnation du mal27.


Germaine Tillion pense que la haine entre deux communautés provient d'un manque d'espace, et que le défi du xxie siècle est la survie d'une humanité sans cesse grandissante sur une planète aux ressources limitées, ce dont l'homme vient à peine de prendre conscience27.


Publications[modifier | modifier le code]
L’Algérie en 1957, Paris, Éditions de Minuit, 1957 (d'abord publié dans Voix et visages sous le titre « L'Algérie en 1956 »)
Les Ennemis complémentaires, Paris, Éditions de Minuit, 1958
L'Afrique bascule vers l'avenir, Paris, Éditions de Minuit, 1959 (inclut L'Algérie en 1957)
Le Harem et les cousins, Paris, Le Seuil, 1966
Ravensbrück, 1988
Il était une fois l’ethnographie, Paris, Le Seuil, 2000 (sur ses travaux dans l'Aurès de 1934 à 1940)
À la recherche du vrai et du juste. À propos rompus avec le siècle, Paris, Le Seuil, 2001
L’Algérie aurésienne, Paris, La Martinière/Perrin, 2001, en collaboration avec Nancy Woods (photographies prises durant les années 1934-1940 dans l'Aurès, accompagnées de citations de son livre de 2000)
Une opérette à Ravensbrück, Paris, La Martinière, 2005 (Le Seuil, coll. « Points », 2007) : préface de Tzvetan Todorov, présentation de Claire Andrieu, texte du Verfügbar aux Enfers
Combats de guerre et de paix, Paris, Le Seuil, 2007
Le Siècle de Germaine Tillion, Paris, Le Seuil, 2007
Articles
« Première résistance en zone occupée », dans la Revue d'histoire de la Seconde guerre mondiale, n° 30, avril 1958 (reproduit dans Esprit, février 2000)
Posthumes
Tzvetan Todorov (éd.), Fragments de vie, Le Seuil, 2009 (ISBN 978-2-02-099681-5)
Distinctions[modifier | modifier le code]
Grand-croix de la Légion d'honneur (décret du 13 juillet 1999)
Grand-croix de l'ordre national du Mérite
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance avec rosette
Médaille de la déportation pour faits de Résistance
Commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne (2004)
Prix mondial Cino Del Duca (1977)
Grand Prix national de l'humour de Résistance, attribué à titre posthume par l'association La Maison du Rire et de l'Humour à Cluny (2010)56
Hommages[modifier | modifier le code]
Le Musée de l'Homme lui a rendu hommage avec l'exposition Germaine Tillion : Ethnologue et résistante (30 mai 2008 - 8 septembre 2008)57.
La Compagnie Lanicolacheur a réalisé un spectacle intitulé Il était une fois Germaine Tillion58, notamment présenté du 12 au 22 mars 2010 au théâtre de la Criée de Marseille59.
Le 21 février 2014, le président François Hollande annonce60 le futur transfert de sa dépouille au Panthéon aux côtés des résistants Pierre Brossolette et Geneviève de Gaulle ainsi que de l'ex-ministre Jean Zay61.
Noms de lieux[modifier | modifier le code]
Reçoivent le nom de Germaine Tillion


2000 : la médiathèque de la ville de Saint-Avé62 :
2006 : Le collège d'Aussonne (Haute-Garonne) ;
2007 : un amphithéâtre de l'Université de Bretagne-Sud inauguré le 24 avril 200763 ;
2008 : La bibliothèque municipale de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) (7 novembre 200864).
2009 : le collège de Lardy (Essonne), inauguré le 13 juin 200965 .
2009 : le lycée du Pays de l'Arbresle à Sain-Bel (Rhône) inauguré le 6 mars 200966 ;
2010 : La bibliothèque du Trocadéro à Paris, qui possède un fonds spécialisé dans les voyages et le tourisme (septembre 2010)67 ;
2012 : une avenue de Montpellier (Hérault) ;
2013 : L'auditorium du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée
quatre autres collèges et lycées : Paris (12e arrondissement), Marseille les Caillols (Bouches-du-Rhône), La Mézière (Ille-et-Vilaine), Sain-Bel (Rhône).
Noms de promotions[modifier | modifier le code]
Ont pris le nom de « promotion Germaine Tillion »


La promotion 43 (2009/2010) du cycle supérieur de management public de l'Institut national des études territoriales (INET) (13 février 2009) ;
La promotion 35 (2008/2009) de l'Institut régional d'administration (IRA) de Metz ;
La promotion 59 (2007/2009) des commissaires de police de l'École nationale supérieure de la police (23 juin 200968).
La promotion 2011 de l'Institut national du patrimoine.
Fonds d'archives[modifier | modifier le code]
Le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon possède un fonds d'archives légué par Germaine Tillion. Il s'agit de dossiers généraux sur le camp de Ravensbrück avec des comptes-rendus, extraits ou copies des études, ouvrages et articles parus sur le camp ; des dossiers thématiques sur des points sensibles : expériences, exécutions, lesbiennes, sabotages, procès... sur des éléments statistiques et des données concernant des convois (trains des 8, 11, 15 août 1944, par exemple). Ces pièces ont été réunies et doublées de fichiers par numéros matricule et nominatifs de l’ensemble des femmes déportées de France (sauf déportées juives), à partir de diverses sources : registres d’écrous des prisons françaises et allemandes, registres de Ravensbrück, listes du Ministère des Anciens combattants, listes dressées par les déportées elles-mêmes (par exemple au revier). Ce fonds, résultat également d’une enquête lancée par régions, est complété par des dossiers individuels contenant des témoignages, de la correspondance, des poèmes... L’ensemble de ce fonds a été déposé en 1995 au Musée de Besançon qui s’efforce de poursuivre le travail, de le porter à la connaissance des chercheurs.


Le département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France conserve pour sa part les archives de Germaine Tillion, données en 2008 et 2009 par l'Association Germaine Tillion et Monsieur et Madame Dozières-Lévy. On y trouve notamment de nombreux dossiers de travail sur son activité dans la résistance et ses années passées en Algérie, ainsi qu'une très vaste correspondance.


Bibliographie[modifier | modifier le code]
Martin Blumenson, Le Réseau du Musée de l'Homme, Paris, Le Seuil, 1979
Jean Lacouture, Le témoignage est un combat Une biographie de Germaine Tillion, Le Seuil, 2000
Nancy Wood, Germaine Tillion, une femme-mémoire : d’une Algérie à l’autre, Autrement, 2003
Fabien Sacriste, Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu. Des ethnologues dans la guerre d'indépendance algérienne, Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », 2011
Ouvrages collectifs
Olivier Mongin et François George (dir.), Les Vies de Germaine Tillion, dans la revue Esprit, février 2000 (articles de Julien Blanc, Anise Postel-Vinay, Alice Gadoffre-Staath, Pierre Vidal-Naquet, Camille Lacoste-Dujardin, Olivier Mongin ; entretien avec Germaine Tillion)
Tzvetan Todorov (dir.), Le Siècle de Germaine Tillion, Le Seuil, 2007 [ISBN 978-2-02-095194-4] (articles de Jean Daniel, Alice Conklin, Julien Blanc, Anise Postel-Vinay, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Bernhard Strebel, Claire Andrieu, Pierre Vidal-Naquet, Donald Reid, Tzvetan Todorov, Albert Camus, Jean Lacouture, Benjamin Stora, Torkia Dahmoune Ould Daddah, Mustapha Chérif, Julia Clancy-Smith, Olivier Mongin, François George ; plusieurs textes de Germaine Tillion ; étude biographique de Nelly Forget et Nancy Wood)
Armelle Mabon et Gwendal Simon (dir.), L'Engagement à travers la vie de Germaine Tillion, actes du colloque de l'université de Lorient (mai 2010), Paris, Riveneuve Éditions, 2013 (cf. Site du colloque)
Articles
(en) Douglas Martin, « Obituary Germaine Tillion, French Anthropologist and Resistance Figure, Dies at 100 », The New York Times, 25 avril 2008, p. B7
Filmographie[modifier | modifier le code]
Plusieurs films ont été consacrés à Germaine Tillion :


1974 : G. Tillion : la République des Cousins, 1974, Francis Bouchet, Jacques Kébadian, Michel Anthonioz
1990 : Germaine Tillion, Du côté de chez Fred, 1990, Michel Hermant
2000 : Sœurs dans la Résistance, 2000, Maïa Wechsler (USA)
2001 : Je me souviens, 2001, Jean Baronnet, Colette Castagno
2001 : Les images oubliées de Germaine Tillion, 2001, Augustin Barbara, François Gauducheau, couleur, 52 min
Germaine Tillion, 92 ans, vient de retrouver dans ses archives des clichés pris dans le massif des Aurès, en Algérie, où elle effectuait ses premières missions dans les années 1930. Ces photos témoignent d'un monde disparu, mais surtout ils éclairent la vie, la pensée et la personnalité de cette femme qui fut l'un des grands témoins du xxe siècle.
2001 : Les trois vies de Germaine Tillion, 2001, Gilles Combet, Jean Lacouture
2001-2002 : La jeunesse d’une centenaire, Une conscience dans le siècle, 2001-2002, IDEMEC, Christian Bromberger
2002 : Germaine Tillion, une conscience dans le siècle de Christian Bromberger, 2002, couleur, 28 min
Entretien de Germaine Tillion avec Christian Bromberger, professeur à l’Université de Provence et Thierry Fabre, responsable du pôle euro-Méditerranée de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme 69
2007 : Le 100e anniversaire de Germaine Tillion, 2007, Léa Todorov
2007 : Le Verfügbar aux Enfers, France, 2007, 58 min, David Ünger
2007 : Là où il y a du danger, on vous trouve, 2007, Miriam Grossi, Carmen Rial, UFSC-Brésil
Germaine et Geneviève, Isabelle Gaggini-Anthonioz, Jacques Kébadian
2010 : Une Opérette à Ravensbrück, Théâtre de la Petite Montagne, France 3, reportage sur le spectacle70
2010 : Le Verfügbar aux enfers, opérette enregistrée le 17 avril 2010 dans le camp de concentration de Ravensbrûck à l'occasion du 65e anniversaire de sa libération (mise en scène Bérénice Collet, réalisation François Dubreuil, production Axe-Sud, diffusions : France télévision, TV5)
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • WorldCat
↑ Décès de Germaine Tillion, ethnologue et résistante [archive] dans Le Figaro du 19 avril 2008
↑ Décret du 7 janvier 2015, JORF n°0007 du 9 janvier 2015 page 425 : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030069298&fastPos=1&fastReqId=257696129&categorieLien=id&oldAction=rechTexte [archive]
↑ Précisions d'état civil sur la page Émilie Tillion. Détails sur les ascendances paternelles et maternelles dans Fragments de vie, p. 347-350.
↑ Jean Lacouture, Le Témoignage est un combat: une biographie de Germaine Tillion, Éditions du Seuil,‎ 2000, p. 64
↑ Fragements de vie, p. 351 : « une matinée par semaine »
↑ Jean Lacouture, Le Témoignage est un combat: une biographie de Germaine Tillion, Éditions du Seuil,‎ 2000, p. 14
↑ Fragments de vie p. 351 : « cette même années [1914], très jeune pensionnaire esseulée d'un grand lycée... » (dans les classes primaires). Jean Lacouture (p. 15) indique qu'elle est élève du lycée Jeanne d'Arc de Clermont-Ferrand où elle termine ses études secondaires.
↑ Fragments de vie, p. 351.
↑ Arrêtée en 1942, puis relâchée, elle meurt isolée le 31 janvier 1945 dans la maison de Saint-Maur qui a été pillée par les Allemands et dévastée par les intempéries de l'hiver 1944-1945.
↑ Cf. page Emilie Tillion
↑ À l'École du Louvre
↑ Avec Arnold Van Gennep
↑ Avec Jean Marx (1884-1972), spécialiste du cycle arthurien. Cf. site Cairn [archive]
↑ Fragments de vie, p. 352.
↑ Fragments de vie, p. 353.
↑ Il était une fois l'ethnographie, pp. 13-16, sur la préparation de sa première mission.
↑ Michèle Coquet, Un destin contrarié : la mission Rivière-Tillion dans l’Aurès (1935-1936), Paris, Lahic / DPRPS-Direction des patrimoines,‎ 2014, 97 p. (lire en ligne [archive])
↑ Il était une fois l'ethnographie, p. 22 : carte des douars et arch du secteur Aurès sud. Les localités de Tadjemout (différente de Tadjemout dans le Sahara) et Kebach sont indiquées sur la carte Michelin 743 (« Algérie Tunisie », mais pas sur Google Maps.
↑ Sur le douar Tadjemout : Il était une fois l'ethnographie, pp. 97-100.
↑ Il était une fois l'ethnographie, p. 101.
↑ Lacouture, 2000, p. 32.
↑ Conseiller général en 1935. Sénateur d'Alger en 1945. Cf. Notice [archive] sur le site du Sénat. Il est presque toujours nommé « Dr Saadane ».
↑ Il était une fois l'ethnographie, pp. 135-136.
↑ Il était une fois l'ethnographie, p. 136 : « tandis que j'écoutais [le docteur Saadane], une autre image de la ville [...] se condensait sous la première, et de menus comportements, observés sans y prendre garde, se mobilisèrent dans ma mémoire. [...] Ce jour-là, j'entrevis pour la première fois la mise à l'écart dite "racisme" ».
↑ Député à la Constituante en 1945. Cf. Notice [archive] sur le site de l'Assemblée nationale. Cf. Lacouture, 2000, p. 56 sur le Dr Bendjelloul.
↑ « Mes autres documents et manuscrits ... se trouvaient avec mes deux thèses de doctorat ... [et] disparurent dans le camp de concentration de Ravennsbrück... » (Il était une fois l'ethnographie, p. 9).
↑ a, b, c, d, e, f, g et h Germaine Tillion, « Ne pas tourner le dos », Le Nouvel-Observateur, 31 mai 2007.
↑ Germaine Tillion, Ravensbrück, Seuil, 1973, p. 15
↑ Lacouture, 2000, p. 118 et suivantes
↑ http://lb.wikipedia.org/wiki/Robert_Alesch
↑ http://www.chronicart.com/livres/livres_fictions.php3?id=2680 [archive])
↑ « Les coulisses d'une opérette en enfer [archive] », Ouest-France, 20 avril 2009.
↑ Germaine Tillion s'exprime à propos du Verfugbar [archive]
↑ Albert Béguin (dir.), Ravensbrück, dans les Cahiers du Rhône, 1946, n° 20, décembre 1946 mentionné par Lacouture, 2000, p. 208.
↑ Lacouture, 2000, p. 234.
↑ Lacouture, 2000, p. 240.
↑ Par exemple, Marie-Renée Chéné, impliquée dans le bidonville de Hussein-Dey, Charles Aguesse ; cf. Lacouture, 2000, p. 248.
↑ la Marche de l'Histoire [archive], émission de France Inter, 30 mai 2012, entretien entre Jean Lebrun et Tzvetan Todorov.
↑ Récit de l'entrevue dans Fragments de vie, pp. 301-314.
↑ Le point de vue de Zohra Drif est donné dans : Djamila Amrane, Des femmes dans la révolution algérienne, Paris, Plon, 1991, p. 113.
↑ Lacouture, 2000, p. 281.
↑ Fragments de vie, pp. 320-323.
↑ Fragments de vie, pp. 323-330.
↑ Le Monde, 11 mars 1964
↑ Le Monde, 29 novembre 1971
↑ Fragments de vie, pp. 362-364.
↑ Fragments de vie, pp. 336-341.
↑ Fragments de vie, pp. 364-367.
↑ Esprit, février 2000.
↑ Cf. Michel Febrer, Enseigner en prison, L'Harmattan p. 47 et suivantes [archive]
↑ Le Monde, 15 mars 1979.
↑ « INA Archives » [archive]
↑ « Germaine TILLION - textes lus aux obsèques » [archive]
↑ « le Figaro, 24 avril 2008 » [archive]
↑ http://gtillion.blogspot.fr [archive]
↑ Germaine Tillion et le "Verfügbar aux Enfers" [archive]
↑ Dossier de presse de l'exposition du Musée de l'Homme [archive] [PDF]
↑ Il était une fois Germaine Tillion [archive]
↑ Mise en scène Xavier Marchand avec Valentine Carette, Valerie Crunchant, Camille Grandville, Pascal Omhovère et Myriam Sokoloff
↑ Discours lors de la cérémonie d’hommage à la Résistance [archive], François Hollande, 21 février 2014.
↑ Dépêche [archive] AFP sur le site du Monde, 19/02/2012.
↑ http://mediatheque.saint-ave.fr/ [archive]
↑ [PDF] Diagonale n°7 (février/mars 2009) [archive] issus de http://www.univ-ubs.fr [archive]
↑ Inauguration de la Bibliothèque "Germaine Tillion" à Saint-Maur-des-Fossés [archive], germaine-tillion.org, 3 janvier 2009
↑ Le 100e collège s’appellera Germaine-Tillion [archive], Le Parisien, édition Essonne, 18 mai 2009
↑ Les vœux du maire pour 2009 [archive], mairie de Sain-Bel
↑ La bibliothèque Trocadéro prend le nom de Germaine Tillion [archive], Paris.fr, 7 septembre 2010
↑ La 59ème promotion baptisée ! [archive] sur le site de l'ENSP.
↑ Visionner le film sur Télé Campus Provence [archive]
↑ Une Opérette à Ravensbrück [archive]
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Sur les autres projets Wikimedia :
Germaine Tillion, sur Wikiquote
Articles connexes[modifier | modifier le code]
L'Aurès, ou Germain Tillon travailla avec les Chaouis de 1934 à 1940.
Groupe du musée de l'Homme
Émilie Tillion
Germaine Dieterlen, (1903-1999), ethnologue
Liens externes[modifier | modifier le code]
Site officiel de l'Association Germaine Tillion
« Les combats de Germaine Tillion », Le Monde diplomatique, janvier 2001
Le Verfügbar aux Enfers - Une opérette à Ravensbrück, dossier pédagogique [PDF]
Une Opérette à Ravensbrück sur le site du Théâtre de la Petite Montagne
La carrière de Germaine Tillion à l'École Pratique des Hautes Études (EPHE)
Germaine Tillion, une conscience dans le siècle, Entretien sur Télé Campus Provence
« Femmes en résistance à Ravensbrück », Histoire@Politique no 05, mai-août 2008
« Germaine Tillion, cent ans de résistance », Télérama no 2994, mai 2007
« Un chœur à rire », Télérama no 2994, mai 2007
« Une résistance d'enfer », Télérama no 2996, juin 2007

http://fr.wikipedia.org/wiki/Germaine_Tillion

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Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, deux résistantes et deux amies,histoire,histoire de france,

27 Mai 2015, 02:16am

Publié par hugo

Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, deux résistantes et deux amies



Ces deux femmes symboles de la Résistance vont faire leur entrée au panthéon mercredi 27 mai. Retour sur la relation de deux femmes dont l'amitié est née dans le camp de concentration de Ravensbrück.




(FRANCE 2)
Francetv info
Mis à jour le 26/05/2015 | 17:23 , publié le 26/05/2015 | 17:23
Elles vont accompagner Jean Zay et Pierre Brossolette dans la postérité. Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, engagées dans la Résistance pendant la seconde guerre mondiale, vont faire leur entrée au Panthéon mercredi 27 mai.
Et les deux femmes se connaissaient bien. Leur rencontre s'est faite au cœur de l'horreur, dans le camp de concentration de Ravensbrück.
En 1940, alors que l'occupation allemande commence, Germaine, ethnologue de 33 ans, et Geneviève, étudiante de 20 ans refusent la défaite et entrent dans le réseau du musée de l'homme, puis à "Défense de la France". Elles participent à l'élaboration de journaux clandestins, font du renseignement, mais finissent par se faire trahir et arrêter par l'ennemi.


De l'esprit et de l'humanisme
À Ravensbrück, principal camp féminin, Germaine Tillon fait appel à son savoir scientifique pour analyser l'exploitation allemande, et écrira même secrètement une opérette pour s'en moquer.
Après la guerre, Geneviève de Gaulle-Anthonioz s'engage au service des plus pauvres dans les bidonvilles des années 1950. "L'odeur de la misère, on ne peut plus jamais l'oublier", dira-t-elle.


Le JT


JT de 13h du mardi 26 mai 2015
L'INTÉGRALE
Les autres sujets du JT

http://www.francetvinfo.fr/sciences/histoire/genevieve-de-gaulle-anthonioz-et-germaine-tillion-deux-resistantes-et-deux-amies_922211.html

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Panthéon : le jour où Jean Zay a été assassiné par la Milice,histoire,histoire de france,politiques,

27 Mai 2015, 00:58am

Publié par hugo

Actualités / Société / Débats / Panthéon
Panthéon : le jour où Jean Zay a été assassiné par la Milice



Panthéonisé par François Hollande mercredi 27 mai avec trois autres résistants, l'ancien ministre de l'Education nationale du Front populaire était haï par l'extrême droite. La Milice l'exécute le 20 juin 1944, à la quasi-fin de la guerre.


Le ministre de l'Education nationale du Front populaire, Jean Zay.
Le ministre de l'Education nationale du Front populaire, Jean Zay. (AFP)
Par Anne Brigaudeau
Mis à jour le 26/05/2015 | 20:48 , publié le 26/05/2015 | 18:08
Qui entre au Panthéon, mercredi 27 mai, en la personne de Jean Zay (1904-1944) ? Le ministre de l'Education du Front populaire de 1936, bien sûr, qui voulut démocratiser l'école et la culture, mais aussi l'homme persécuté parce que son père était juif, le socialiste incarcéré pendant toute la guerre et, enfin, le prisonnier extrait de sa cellule en juin 1944 pour être assassiné par la Milice.


Retour sur ce jour-là et sur la signification de sa mort avec l'historien Olivier Loubes, auteur de Jean Zay, l'inconnu de la République (éd. Armand Colin) et Réarmer la République ! Jean Zay au Panthéon, essai d'histoire tonique (éd. Démopolis).


"Ils le font descendre de la voiture et le mitraillent"
"Le 20 juin 1944, raconte Olivier Loubes, des miliciens extraient Jean Zay de sa cellule à Riom (Puy-de-Dôme), sous prétexte de transfert à la prison de Melun. C’est un mensonge, une manipulation. En cours de route, ils lui disent même qu’ils sont résistants et qu'ils organisent son évasion. Mais, arrivés près de la commune de Cusset (dans l’Allier), ils le font descendre de voiture, le font marcher jusqu'à une crevasse appelée le Puits-du-Diable et le mitraillent. On ne peut même pas parler d'exécution puisqu'il n'y avait pas d'ordre d'exécution."


Très vite, la femme de Jean Zay, Madeleine, est persuadée que son mari est mort, malgré un courrier reçu le jour même et lui disant de ne pas s’inquiéter. Les trois miliciens ont pris toutes les précautions pour dissimuler leur crime. "Les assassins, relate le quotidien régional La Montagne, dépouillent le corps de ses vêtements, lui ôtent son alliance et le jettent dans le gouffre. Puis, à l'aide d'explosifs, ils provoquent un éboulement. Rentrés à Vichy, ils expliquent que des résistants ont libéré leur prisonnier, lors d'une attaque."


Retrouvé en 1946 par des chasseurs, le corps n’a pu être identifié qu'en 1948 grâce au récit du seul auteur de l'opération retrouvé et jugé, Charles Develle. "C'est lui qui a raconté que Jean Zay, comprenant à qui il avait affaire, était tombé en s'écriant 'Vive la France !' explique Olivier Loubes. Son témoignage – le seul que l’on ait – est assez crédible puisqu'il permettra d'identifier le corps de Jean Zay." Develle sera condamné en 1953 aux travaux forcés à perpétuité.


Campagne d'assassinats ciblés menés par la Milice
La Milice a pu opérer en toute impunité parce que son patron, Joseph Darnand, a été nommé en janvier 1944 à la tête du ministère de l’Intérieur. Forte de ses pouvoirs, cette organisation paramilitaire française mène jusqu'en juillet une campagne d’assassinats ciblés. Ils sont "obsédés par la volonté d'éliminer tous leurs ennemis", résume Olivier Loubes.


Or, poursuit l'historien, "Jean Zay incarne toutes les figures détestées par l’extrême droite. Les essentialistes maurrassiens le traitent de "métèque", celui qui est considéré comme étranger à l'identité française telle qu'ils la définissent." A leurs yeux, Jean Zay remplit toutes les cases : son père est d’une famille juive, sa mère protestante – lui-même est d'ailleurs protestant puisqu’il est baptisé, marié et enterré au temple d’Orléans – et il est franc-maçon, comme son père.


"Je vous Zay", écrit Céline
A cette détestation antisémite s'ajoutent des motivations politiques puisque Jean Zay, député à 27 ans, ministre à 31, s’attire immédiatement une haine considérable de l'extrême droite et, au-delà, de toute une partie de la droite, comme ministre de l’Education et de la Culture du Front populaire.


"Avant-guerre, développe son biographe, il subit des campagnes extrêmement violentes de l’Action française qui le traite de 'juif corrupteur de la jeunesse'. Dans son pamphlet antisémite, L’Ecole des cadavres [1938], Céline va jusqu'à utiliser le nom propre de Jean Zay pour en faire un verbe sale. Dans un flot d’ordures, il écrit : 'Je vous Zay'."


Cette droite et cette extrême droite reprochent à l'ancien député socialiste (qui fut aussi le fondateur du festival de Cannes) d'avoir défendu la démocratisation sociale de l’éducation et de la culture.


Son bilan est impressionnant, expliquent les historiens Antoine Prost et Pascal Ory dans Jean Zay, le ministre assassiné 1904-1944 (éd. Tallandier). Réformateur tous azimuts, le ministre introduit des classes d'orientation qui préfigurent le collège démocratique d'aujourd'hui. Il crée des activités dirigées pour "donner un enseignement moins formel et plus proche de la vie", telle la classe promenade pour observer les plantes. Ce défenseur du sport teste aussi en 1936-1937 "une réduction des horaires pour permettre deux demi-journées de trois heures consacrées aux activités physiques et aux loisirs dirigés". Etendue à 29 départements l'année d'après, cette expérience lui vaut, notent les auteurs, d'être taxé "de ministre de la Récréation scolaire".


"Le Drapeau", texte qui lui sera reproché toute sa vie
L'extrême droite, enfin, se déchaînera contre Jean Zay toute sa vie et après sa mort pour un poème écrit à 19 ans, Le Drapeau, un emblème qu'il qualifie de "torche-cul" ("Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grand coup / Les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts / Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires / Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs").


Rédigé en 1924, rappelle Le Monde, à l’occasion d’un jeu littéraire d’étudiant, ce poème a été "incroyablement instrumentalisé", souligne Olivier Loubes. "Ce 'drapeau' qu'il traite de torche-cul est celui du nationalisme guerrier, qui a coûté la vie à un million et demi de jeunes gens en 1914-1918, pas celui de la patrie républicaine."


Mais ce texte de jeunesse, conclut-il, "était idéal pour l’extrême droite des années 1930. Il a servi à dire : 'Vous voyez, cet homme qui veut qu’on fasse la guerre contre Hitler ? En fait, dès l’âge de 19 ans, il crachait sur le drapeau. Donc il ne veut pas faire la guerre contre le fascisme pour servir les intérêts de la France, mais pour ceux des juifs, des francs-maçons'." Aujourd'hui encore, des associations d'anciens combattants écrivent à François Hollande pour que Jean Zay ne soit pas honoré au Panthéon. Où se trouve, pourtant, Jean Jaurès, assassiné pour avoir voulu s'opposer à la guerre.


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Faire entrer Pierre Brossolette au Panthéon, un affront à la mémoire de Jean Moulin,histoire histoire de france,politiques,

27 Mai 2015, 00:25am

Publié par hugo

Faire entrer Pierre Brossolette au Panthéon, un affront à la mémoire de Jean Moulin
LE MONDE | 31.05.2013 à 10h21 • Mis à jour le 31.05.2013 à 16h16 |
Par Pierre Péan (Journaliste)
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image: http://s2.lemde.fr/image/2013/05/30/534x0/3421409_6_90fa_le-pantheon-a-paris_ea5ce328dcb5c693f240197e09bdfe6d.jpg


Le Panthéon, à Paris.
François Hollande est sous pression pour accepter la panthéonisation de Pierre Brossolette (1903-1944), ce héros de la Résistance qui s'est tué en se jetant par la fenêtre pour ne pas parler à la Gestapo. Un comité de soutien, présidé par l'historienne Mona Ozouf, est apparemment convaincant. S'il en acceptait les arguments, le président de la République infligerait un nouvel affront à Jean Moulin (1899-1943), qui, à la fin de sa vie, a subi les assauts d'un Brossolette désobéissant au général de Gaulle. Il nierait son rôle déterminant dans la victoire de ce dernier contre le général Giraud (1879-1949), alors soutenu par Roosevelt et Churchill.


Les deux cercueils au Panthéon rendraient illisible l'histoire de cette dramatique période. Pour installer celui de Brossolette, il faudrait d'abord retirer celui de Moulin, en considérant a posteriori que "Max" n'aurait pas dû imposer l'unification de la Résistance intérieure sous sa houlette contre tous ceux qui la contestaient. La haine entre les deux hommes était si forte de leur vivant qu'il serait indécent de leur imposer une cohabitation post mortem. Faire entrer Brossolette au Panthéon, ce serait donner raison à tous ceux qui, depuis février 1943, n'ont pas accepté la nomination de Jean Moulin comme le seul représentant du général de Gaulle en France occupée. Et n'ont cessé de le salir, en le traitant notamment d'agent soviétique.


Lire aussi la tribune du journaliste et écrivain Pierre Roussel : "A deux grands hommes, la patrie reconnaissante"


Engagé dans les Forces françaises libres fin 1941, le brillant intellectuel qu'est Brossolette devient, lui, un militant socialiste, puis un gaulliste inconditionnel, et a tôt fait de s'imposer comme une personnalité marquante de la France libre. Il se lie d'amitié avec le tout-puissant colonel Passy (1911-1998), le patron du BCRA (services secrets). Intransigeant et cassant, il n'hésite pas à bousculer le général de Gaulle sur sa façon de traiter les problèmes et les hommes.


S'il accepte au début le statut de "Rex"-Moulin, tout en le critiquant, à l'automne 1942, il intrigue pour devenir le pendant de Jean Moulin pour la zone nord, soit le "délégué spécial en zone occupée". Passy réussit à faire accepter le projet au général de Gaulle dans le cadre de la mission "Brumaire" (unifier les mouvements de résistance de la zone occupée). Au lieu d'attendre l'arrivée de Moulin et du général Delestraint (1879-1945), le patron de l'Armée secrète, concernés par la mission "Brumaire", Brossolette quitte précipitamment Londres. "Il est (…) permis de penser que la perspective d'avoir les mains libres en l'absence de Jean Moulin n'a pas été étrangère à cette rapidité", écrit l'historien Henri Noguères.


L'arrivée de Moulin à Londres anéantit les espoirs de Brossolette. Il reçoit d'abord la croix de la Libération des mains du général de Gaulle. Lequel signe, le 21 février, de nouvelles instructions qui contredisent de facto la mission "Brumaire". Celles-ci créent le Conseil de la Résistance (CR) et font de Moulin le seul représentant du Général pour l'ensemble du territoire. Moins d'un mois après la rencontre d'Anfa (Casablanca, Maroc), en janvier 1943, entre de Gaulle et Giraud, sous le patronage de Roosevelt, le général s'est laissé convaincre par Moulin à propos de l'intégration des anciens partis dans un organisme qui le reconnaît pour chef. Ce qui constitue un atout déterminant dans le combat qu'il mène contre Giraud et Roosevelt.


Contrairement à Giraud, il pourra alors se présenter au nom de la France, et non pas seulement au nom des mouvements de résistance, dont l'importance est difficilement mesurable pour les Alliés. Le CR va ainsi devenir "la pierre angulaire de l'entreprise gaulliste de conquête de la légitimité démocratique". Moulin a gagné contre Passy, Brossolette et tous ceux, nombreux, qui se battaient contre le retour des anciens partis. C'est qu'il a tout simplement offert au général de Gaulle les moyens de prendre le pouvoir.


Ces nouvelles instructions ne règlent pas pour autant tous les problèmes sur le terrain. Avec une extraordinaire fébrilité, les deux patrons du BCRA semblent vouloir casser ce que Moulin a proposé et que de Gaulle a entériné dans ses instructions du 21 février.


Les adversaires, ou les ennemis, se rencontrent le 1er avril, au bois de Boulogne, puis le 2, dans un appartement de l'avenue des Ternes, à Paris. Leur altercation, en présence de témoins, dont Passy, vont être d'une violence inouïe. Lors de la seconde rencontre, Moulin se met à hurler : "Je vois clair dans votre jeu ! Vous n'avez jamais cessé de me contrer. Vous avez essayé d'empêcher le général de Gaulle de me confier la représentation en zone nord, car vous la vouliez pour vous-même. C'est vous, et non moi, l'ambitieux ! Mais j'ai triomphé, car je reviens de Londres, où j'ai été secrètement nommé membre du Comité national."


Passy essaie en vain d'intervenir pour calmer la discussion, car des Allemands habitent l'immeuble. Au moment où Moulin ne se maîtrise plus, il se retourne, baisse son pantalon et exhibe son cul à Brossolette en s'écriant : "Voilà comment je vous considère !"


Rentrés à Londres, Passy et Brossolette continuent leur travail de sape. L'ancien résistant Claude Bouchinet-Serreules (1912-2000) écrit dans son journal, à la date du 19 avril 1943 : "A l'entendre, Moulin ne vaut pas un clou. C'est un homme de la zone non occupée (aux yeux de Brossolette, c'est tout dire…) qui pendant un an a manoeuvré, plus ou moins bien, avec les mouvements de la ZNO, et puis c'est tout."


Moulin a donc contre lui le BCRA et les principaux chefs qui contrôlent la Résistance intérieure. Six semaines avant son arrestation à Caluire, Moulin décide de se confier au général de Gaulle, car il se sent traqué. Sans attendre la première réunion du CR, et au risque de mettre en difficulté Moulin, Londres diffuse l'information sur l'existence de ce conseil.


Le 27 mai 1943 se tient, rue du Four, la première réunion du Conseil national de la Résistance. Moins d'un mois plus tard, Moulin est trahi à Caluire. Quant à Brossolette, il fait tout pour prendre la succession de Moulin et détruire son oeuvre. Son étoile pâlit. Mi-novembre, il est rappelé à Londres et arrêté par la Gestapo. Pour ne pas parler, il saute par la fenêtre.


Pierre Péan (Journaliste)
Pierre Péan
Il est l’auteur de "Vies et morts de Jean Moulin", réédition Pluriel, 800 pages, 12 euros




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Pierre Brossolette, l'homme qui rêvait d'une France nouvelle,histoire de france,histoire,politiques,

27 Mai 2015, 00:23am

Publié par hugo

Pierre Brossolette, l'homme qui rêvait d'une France nouvelle
Invité de BibliObsPar Invité de BibliObs
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Publié le 26-05-2015 à 11h20
A+A-
Son opposition à Jean Moulin lui vaut encore des rancœurs tenaces. Mais Pierre Brossolette, qui entre au Panthéon ce mercredi, fut un incontestable héros de la Résistance intérieure et extérieure. Par Olivier Wieviorka.
Pierre Brossolette (1903-1944). (FAMILLE BROSSOLETTE / AFP)Pierre Brossolette (1903-1944). (FAMILLE BROSSOLETTE / AFP)


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Dès l’annonce de sa panthéonisation, plusieurs voix se sont alarmées de voir Pierre Brossolette reposer dans la même crypte que son rival, Jean Moulin. Cette polémique a eu le mérite de rappeler l’itinéraire d’un héros de la Résistance passionné et, à bien des égards, inclassable.


Adhérant à la SFIO dès 1929, Brossolette entretint en effet des relations compliquées avec son parti. Il s’opposa aux accords de Munich que la majorité des hiérarques socialistes – pacifisme oblige – approuvait. De fait, il se battit courageusement en 1940 avant de revenir à Paris et d’entrer dans la Résistance.


Un engagement, lui aussi, complexe. Non dans ses motivations. Brossolette honnissait le nazisme qu’il voulait combattre. Mais dans ses moyens. Fallait-il s’engager dans un réseau qui aiderait militairement les Alliés en leur transmettant des renseignements et en multipliant les sabotages? Ou dans un mouvement qui agirait sur les Français en les informant pour les mobiliser?


Brossolette s’abstint de choisir. Il débuta dans le «réseau du musée de l’Homme», une organisation vite disparue sous les coups de la répression. Puis il travailla pour deux mouvements – Libération-Nord et l’Organisation civile et militaire – tout en assurant la propagande d’un réseau, la Confrérie Notre-Dame, que dirigeait le «Colonel Rémy». Sa librairie, rue de la Pompe, devint bientôt un haut lieu de la Résistance.


En avril 1942, Rémy lui suggéra de partir pour l’Angleterre où le chef des services secrets, le colonel Passy, le recruta pour coiffer les liaisons entre les deux Résistances, extérieure et intérieure.


rue de la PompeLa librairie-papeterie du 89, rue de la Pompe. (Domaine public, via pierrebrossolette.com)


LIREJean Zay au Panthéon... mais sa persécution continue
Pour la disparition des partis


En septembre 1942, Brossolette fit un premier coup d’éclat, en supervisant le ralliement à de Gaulle du nationaliste Charles Vallin, qui avait servi Vichy avant de constater que Pétain menait la France à la ruine. L’intérêt était de montrer que même les conservateurs se dissociaient du Maréchal. Si de Gaulle fit bon accueil au vichyste repenti, les socialistes de Londres se déchaînèrent.


Aux yeux de Brossolette, le système de l’avant-guerre avait vécu : les partis étaient discrédités, les anciens clivages périmés. Il fallait donc créer un parti gaulliste avant de structurer la vie politique autour d’un pôle conservateur et d’un pôle travailliste. Mais l’hypothèse de la disparition des partis révulsait leurs chefs et s’opposait aux vues de Moulin.


A la différence des communistes, les socialistes avaient refusé de créer une organisation de résistance. Craignant toutefois de paraître attentiste, la SFIO proposa de créer une forme de parlement clandestin où elle pourrait siéger. En 1942, de Gaulle chargea son délégué, Jean Moulin, de former ce Conseil national de la Résistance qui unirait donc mouvements de résistance, partis et syndicats ; il montrerait à des Alliés hostiles que la France se rangeait sous la croix de Lorraine. Mais le CNR présentait un travers : il ressuscitait les partis en leur accordant un brevet de résistance. Les mouvements protestèrent ; Brossolette les soutint.


Début 1943, Passy et Brossolette furent envoyés en France pour réorganiser la Résistance et former au nord un comité de coordination des mouvements, pendant du comité formé au sud par l’ordre de De Gaulle. Furieux, Moulin put toutefois réunir le CNR le 27 mai 1943. Sans que Brossolette ne désarme: la France nouvelle dont il rêvait méritait ce combat.


LIRELa leçon de lucidité de Germaine Tillion
L'arrestation puis la mort


Le 21 juin 1943, Moulin fut arrêté à Caluire. Londres chargea Claude Bouchinet-Serreulles d’assurer l’intérim. Brossolette guignait la succession. En vain : de Gaulle ne nommerait pas un homme qui lui avait désobéi. Brossolette obtint cependant d’installer le nouveau délégué, Emile Bollaert, espérant que son inexpérience lui permettrait de devenir son mentor.


Mais, bientôt, un nouveau drame éclata. Les Allemands avaient réussi à saisir plusieurs documents au secrétariat de la Délégation gaulliste le 25 septembre. Brossolette exploita aussitôt l’affaire. Tonnant contre la légèreté de Serreulles, il exigea son rappel ; mais il dut aussi, avec Bollaert, revenir à Londres pour rendre des comptes.


Le 2 février 1944, les deux hommes s’embarquèrent sur un esquif. Contraints à regagner la rive par une tempête, ils furent interpellés lors d’un contrôle. Identifié en mars, Brossolette fut transféré dans les locaux de la Gestapo à Paris. Il se défenestra le 22 mars, craignant de parler sous la torture.


Olivier Wieviorka


♦ Professeur à l’ENS Cachan, l’historien Olivier Wieviorka est l’auteur de nombreux ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale. Il a notamment signé une «Histoire de la Résistance» (Perrin, 2013).


LIREEdgar Morin : "Nous sommes condamnés à résister"
Article issu du dossier sur "L'Esprit de résistance" paru dans "L'Obs" du 21 mai 2015.

http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20150525.OBS9537/pierre-brossolette-militant-d-une-france-nouvelle.html

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Pierre Brossolette bientôt au Panthéon,histoire de france, histoire,

27 Mai 2015, 00:21am

Publié par hugo

Actualités / Société / Débats / Panthéon
Pierre Brossolette bientôt au Panthéon



Quatre résistants vont faire leur entrée mercredi au Panthéon. Parmi eux, Pierre Brossolette. Dirigeant et héros de la Résistance, il a choisi la mort pour échapper à la Gestapo.




(France 2)
Francetv info
Mis à jour le 26/05/2015 | 12:21 , publié le 25/05/2015 | 21:51
Quatre grands résistants vont faire leur entrée au Panthéon cette semaine : Jean Zay, Germaine Tillion, Geneviève Anthonioz-de Gaulle et Pierre Brossolette. Avec Jean Moulin, Pierre Brossolette a participé à l'unification des mouvements de résistance, mais reste pourtant peu connu des Français. Dans les années 1930, ce journaliste et pacifiste de gauche a soutenu le gouvernement de Léon Blum et le Front populaire. "Il était pour le pacifisme et voulait faire l'Europe avec les Allemands en 1927", se souvient son fils.


Militant socialiste, puis gaulliste inconditionnel
Au début de la Seconde Guerre mondiale, à 36 ans, il est lieutenant au cinquième régiment d'infanterie. Démobilisé en 1940 sans avoir combattu, il achète une librairie à Paris avec son épouse. Ce sera une façade pour organiser un réseau de résistants. Au printemps 1942, passé dans la clandestinité, il arrive à Londres. L'homme de gauche appelle alors à dépasser les anciens clivages et à rejoindre le général de Gaulle.


Ensuite, sous des noms d'emprunt, il multiplie les allers-retours entre l'Angleterre et la France. Il exfiltre des combattants recherchés et a pour mission d'unifier la résistance, ce qu'il fait en 1943 en zone occupée, deux mois avant que Jean Moulin ne crée le Conseil national de la résistance. Début 1944, il est capturé par la Gestapo et torturé. Il parviendra à se jeter par une fenêtre pour ne pas parler.


Le JT


JT de 20h du lundi 25 mai 2015
L'INTÉGRALE
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Le taux de chômage des immigrés en France,france,chomage,emploi,

26 Mai 2015, 03:36am

Publié par hugo

Le taux de chômage des immigrés en France


12 mai 2015 - Près d’un cinquième des immigrés actifs sont au chômage, contre 9 % des Français nés en France.


17,2 % des immigrés [1] actifs sont au chômage contre 9 % des Français nés en France, selon l’Insee (données 2013). Le taux atteint 21,2 % pour les actifs non-ressortissants de l’Union européenne.


Cet écart est d’abord lié au diplôme : les immigrés sont en moyenne moins qualifiés que les personnes nées en France. Dans notre pays, le titre scolaire compte plus qu’ailleurs pour trouver un emploi. En 2013, 45,3 % des immigrés de 15 à 64 ans disposent au maximum du brevet des collèges ou du certificat d’études primaire selon l’Insee, contre 28,1 % pour l’ensemble de la population vivant en France de cet âge.


Mais, comme le montre le ministère de l’Intérieur [2], à niveau de diplôme équivalent, le taux de chômage des immigrés demeure supérieur. 6,1 % des Français nés de parents français titulaires d’un bac sont au chômage, contre 18 % des immigrés non ressortissants de l’Union européenne, trois fois plus. Pour les titulaires d’une licence et plus, les chiffres sont respectivement de 4,7 % et 14,8 % (données 2011). Si les diplômes obtenus sont de même niveau, ils ne sont pas identiques : les enfants d’immigrés sont souvent orientés dans des filières dites « moins nobles », conduisant moins facilement à l’emploi [3]. Disposer d’un master de lettres modernes n’est pas équivalent à un diplôme d’ingénieur.
D’autres facteurs entrent en ligne de compte. Les immigrés ne disposent pas tous des mêmes réseaux de relations que les Français nés en France : rien de tel pour obtenir un poste que de connaître des personnes qui sont dans le même type d’univers professionnel. Or, les immigrés sont davantage représentés chez les ouvriers ou les employés. Les immigrés qui n’ont pas la nationalité française sont exclus d’environ 5,3 millions d’emplois (instituteur, policier, mais aussi architecte ou buraliste), un poste de travail sur cinq. Leur taux de chômage en est mécaniquement supérieur. Enfin, les immigrés subissent des discriminations. Elles restent plus difficiles à quantifier même si les opérations dites de testing prouvent leur existence. Leur impact sur le taux de chômage est moindre, mais elles sont ressenties de façon particulièrement violentes pour ceux qui les subissent.


Taux de chômage selon la nationalité et le sexe
Unité : %
Hommes
Femmes
Ensemble
Français nés en France 9,2 8,9 9,0
Immigrés 17,0 17,5 17,2
- Dont ressortissants de l'Union européenne ns* ns 7,4
- Dont non ressortissants de l'Union européenne 20,7 21,9 21,2
Ensemble 10,0 9,7 9,8
Union Européenne à 27 pays. * Non significatif.
Source : Insee - Enquête emploi- Données 2013 - © Observatoire des inégalités, France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus
Taux de chômage selon le diplôme et l'origine
Unité : %
Licence et plus
Bac, BTS, DUT
Brevet, CAP, BEP
Sans diplôme
Français de parents nés français 4,7 6,1 8,9 14,1
Immigrés de l'Union européenne 7,4 8,0 7,0 8,9
Immigrés hors Union européenne 14,8 18,0 24,4 23,8
Source : ministère de l'Immigration - Données 2011 - © Observatoire des inégalités
Photo / © defun - Fotolia.com


Notes


[1] Un immigré est une personne vivant en France, née étrangère hors de France, mais qui peut être de nationalité française. Un étranger est une personne qui n’a pas la nationalité française (elle peut être née en France).


[2] « L’insertion professionnelle des immigrés et de leurs descendants en 2011 », Infos migration n°48, janvier 2013.


[3] Lire notre article Les élèves d’origine étrangère : le poids des difficultés sociales


Date de rédaction le 27 novembre 2011




© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités - (voir les modalités des droits de reproduction)

http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=86&id_rubrique=155&id_groupe=17&id_mot=112

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Inégalités : l'OCDE s'inquiète d'un "point critique",parites,egalites,femmes,

22 Mai 2015, 01:09am

Publié par hugo

CIVILISATION

CIVILISATION > Civilisation >
Inégalités : l'OCDE s'inquiète d'un "point critique"


Créé le jeudi 21 mai 2015 13:23 Écrit par Arnaud Bihel

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Alors que les inégalités n'ont jamais été aussi élevées, il est essentiel d'améliorer la qualité des emplois et de réduire les écarts entre hommes et femmes, insiste l'OCDE dans un nouveau rapport.





« Nous avons atteint un point critique. Les inégalités dans les pays de l'OCDE n'ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons ».


C'est l'alerte lancée à Paris, jeudi 21 mai, par le Secrétaire général de l'OCDE. Angel Gurría, aux côtés de Marianne Thyssen, Commissaire européenne à l'emploi et aux affaires sociales, lançait un nouveau rapport intitulé « Tous concernés : Pourquoi moins d'inégalités profite à tous ».


Aujourd'hui, dans la zone OCDE, organisation économique qui regroupe les pays les plus riches de la planète, les 10 % les plus riches de la population ont un revenu d'activité 9,6 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres. Une proportion en hausse constante : elle était de 7,1 dans les années 1980 et 9,1 dans les années 2000, selon ce rapport.


En France, les inégalités sont proches de la moyenne OCDE. Mais elles ont augmenté plus nettement qu'ailleurs sous la présidence de Nicolas Sarkozy, entre 2007 et 2011 (3ème hausse la plus importante des pays de l’OCDE). L'INSEE avait déjà noté que l’indice de Gini, ce marqueur reconnu (plus il est élevé, plus il témoigne d'inégalités) avait atteint en 2011 son pire niveau depuis la fin des années 1980.


> Voir : Les inégalités toujours plus fortes en France


OCDEGini1Source : OCDE


Le rapport souligne que « l'augmentation de la part des personnes travaillant à temps partiel, sous contrat à durée déterminée ou comme travailleur indépendant », qui représentent la moitié des emplois créés ces 20 dernières années dans les pays de l'OCDE, « est un facteur important de l'accentuation des inégalités ». Et qui touche particulièrement les jeunes. D'où « la nécessité de se préoccuper des conditions de travail. »


La redistribution, par le biais de l’impôt et des transferts, est aussi un moyen efficace de réduire les inégalités, souligne l'organisation. En notant que l’effectivité des mécanismes de redistribution s’est amoindrie, dans de nombreux pays (mais pas en France), au cours des dernières décennies. « Pour traiter ce problème, les politiques publiques doivent garantir que les individus les plus riches, et aussi les entreprises multinationales, paient leur part de la charge fiscale ».


Ce n'est pas la première fois que l'OCDE alerte sur la hausse des inégalités.
Voir par exemple :


L'OCDE s'en prend aussi à l'enrichissement des "1%"


Les inégalités pèsent sur la croissance
Inégalités entre travailleuses


Autre point clé de ce rapport : « Il faut faire davantage pour réduire les écarts entre hommes et femmes ». La probabilité qu'ont les femmes d'occuper un emploi rémunéré reste inférieure d'environ 16 % à celle des hommes et leurs rémunérations inférieures d'environ 15 % (il s'agit là du salaire horaire brut, qui gomme les écarts dus aux différences d'heures travaillées. En intégrant le temps partiel, l'écart s'élève à 24%).


Point positif à ce sujet : les inégalités globales seraient aujourd'hui plus élevées sans la participation accrue, depuis 20 ans, des femmes au marché du travail. En outre, ces 20 dernières années, les inégalités de revenus ont davantage augmenté entre les hommes (+16% en moyenne) qu'entre les femmes (+9%). Parce que les femmes à bas salaires ont eu tendance à travailler davantage d'heures ; et parce que les salaires des femmes ont, relativement, davantage augmenté.


Pour autant les inégalités de revenus entre femmes - entre temps partiel en bas de l'échelle et salaires élevés - restent plus marquées qu'entre hommes, souligne l'OCDE, en soulignant que, pour renforcer l'effet égalisateur de l'emploi des femmes, les politiques publiques doivent se concentrer sur les femmes à bas revenus.


Lire aussi : Pour l'égalité, ONU Femmes veut "transformer les économies"

http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/civilisation/4406-inegalites-ocde-inquiete-point-critique

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Les Françaises ont la cote à l’étranger !,france,femmes,

20 Mai 2015, 00:05am

Publié par hugo

AMOUR NEWS AMOUR
Les Françaises ont la cote à l’étranger !
J'aime (1)
Le 30 avril 2015
française séduction étrangerThinkstock
Pauline Capmas-Delarue
Pauline Capmas-Delarue


Vous avez prévu de voyager cet été ? Si vous êtes célib, sachez que vous pourrez largement jouer de votre frenchie attitude pour séduire les beaux mâles que vous rencontrerez. En effet, la quasi-totalité des étrangers avoue ne pas être insensible au charme à la française, selon un récent sondage réalisé par le site de rencontres eDarling.*


Et devinez qui décroche la palme de l’accent le plus sexy ? Ce sont bien les Françaises, qui se classent en première position dans l’ensemble des pays, sauf en Belgique, où ces messieurs préfèrent nos voisines transalpines. Alors que les Italiens sont précisément ceux qui succombent le plus à notre accent : 55 % d’entre eux le désignent comme étant de loin leur préféré.


Impossible de parler de nos atouts séduction sans évoquer le fameux French Kiss. Et celui-ci continue de faire tourner les têtes ! Lorsqu’il s’agit d’embrasser, les Françaises se hissent à la première ou deuxième place du classement dans l’intégralité des pays participants au sondage. Fait étonnant, c’est en Russie que l’on est le plus séduit par les baisers des Françaises, où 37 % des répondants ont vanté nos mérites en la matière.


Enfin, l’élégance à la française fait toujours des émules, puisqu’on occupe là encore la top position. Et tout particulièrement en Hongrie, où pas moins de 42 % des sondés admirent notre style. Seuls les Australiens sont en reste, plus attirés par les Italiennes, les Suédoises et les Britanniques. Vous savez donc quelles destinations privilégier si vous voulez faire sensation…


* Sondage réalisé auprès de 8 500 membres célibataires, de 20 nationalités différentes.


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