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« La difficulté, c’est souvent le deuil de la famille »,enfants,societe,

5 Mai 2017, 11:18am

Publié par hugo

« La difficulté, c’est souvent le deuil de la famille »
par Roxanne D'Arco
Quelles sont les défis psychologiques auxquels sont confrontés les mineurs isolés étrangers ? Armando Cote, du centre Primo Levi donne quelques pistes... Crédit photo : PixabayQuelles sont les défis psychologiques auxquels sont confrontés les mineurs isolés étrangers ? Crédit photo : Pixabay
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Armando Cote est psychologue clinicien et psychanalyste au centre de soins Primo Levi, depuis 2005. Responsable des enfants et des adolescents, il revient pour Respect mag sur les cas de mineurs isolés étrangers qu’il a pu rencontrer.

Pourriez-vous rappeler ce qu’est le centre Primo Lévi ?

C’est un centre de soins. Depuis sa fondation, en 1995, c’est un centre très connu. Beaucoup de réfugiés politiques viennent ici. On entend parler du centre par les CADA, les centres d’accueil des demandeurs d’asiles, les écoles, beaucoup de bouche-à-oreille, ou encore la Croix-Rouge. On connait notre existence. Mais vu qu’on ne peut pas recevoir tout le monde, l’accueil essaie d’orienter le mieux possible. Pour les enfants et les adolescents, on fait des efforts pour qu’il n’y ait pas d’attente.

Comment se passe le traitement des mineurs isolés étrangers ?

Au centre, un adulte est suivi de deux à quatre ans. Un enfant, lui, est suivi entre un an et demi, et deux ans. On s’est rendu compte pourtant que la situation est compliquée, notamment pour les mineurs isolés étrangers. Ils arrivent en France, ils sont reçus par un tas de professionnels, le minimum étant 18 personnes en moyenne avant d’arriver à un endroit stable.

Vous imaginez que le jeune a déjà raconté son histoire plusieurs fois, il ne va pas à nouveau tout dire, alors qu’il déjà fait pour obtenir quelque chose. On reçoit donc la personne qui s’occupe de lui. Et on prend le temps de créer une demande. Elle n’est pas forcément là. Pour ces jeunes, ça ne veut rien dire. Ils sont perdus en arrivant en France, donc la question est d’évaluer si le jeune a des symptômes ou des demandes qui méritent un suivi psychologique. La plupart du temps, non, pas vraiment.

Ils ont surtout besoin de soutien. En France, les prises en charges sont tellement coupées. Nous, on essaie de rester un point de repère pour ces jeunes. Tous les changements sont là, mais nous on reste et ils peuvent revenir donner de leurs nouvelles. C’est important, parce qu’ils lâchent tout, et ça les aide.

J’ai eu des cas où après un suivi terminé, les éducateurs ou les personnes qui suivent le dossier veulent qu’ils reviennent alors que ces jeunes refusent. Ils passent à autre chose. Ça marque aussi pour eux une « intégration ».

Il y a un problème au niveau du système
Est-ce que vous suivez seulement des jeunes qui ont été reconnus comme mineurs ?

Il faut savoir qu’on a mis longtemps à comprendre pourquoi nous avions si peu de mineurs isolés ici. On s’est rendu compte que la grosse majorité des mineurs isolés qui venaient nous voir étaient pris en charge par les services de protection à l’enfance. Le problème, c’est que les autres ont beaucoup trop de problèmes, la galère du quotidien… Ce n’est pas le moment pour eux de prendre le temps de nous voir. Il y a un problème au niveau du système. Ils auraient besoin de venir.

Quelles séquelles observez-vous en général pour ces cas précis ?

C’est toujours difficile de généraliser parce que chaque cas est très différent. Pour certains, c’est presque une chance pour eux. C’était des enfants de la rue, sans espoir, avec rien en vue. Ils sont souvent premiers de la classe et motivés.

La difficulté, c’est souvent le deuil de la famille. Il faut imaginer qu’ils font le deuil pour quelque chose dont ils ne savent pas, au final, ce qu’il en est. Même si on relance les recherches, souvent, on ne retrouve pas les parents. Les jeunes s’adaptent, et ils ont une idée de la vie qu’ils souhaitent mener. Parfois, le frère, le père ou la mère finissent par les retrouver et de fait, les projets tombent à l’eau. Ce type de rencontres devient très compliqué.

Après, il y a la solitude. Et si plus tard, ils ont des enfants, ils se demandent comment ils vont faire, ce qu’ils vont dire…

On ne les considère pas suffisamment comme des enfants en danger
Existe-t-il des symptômes révélateurs ?

Le premier symptôme quand on les reçoit, c’est le trouble du sommeil. Et puis, les adultes savent qu’il faut parler. Mais pour les mineurs, ce sont des adultes qui font la demande pour eux. Ils le voient, comme au détour d’une sortie. Ce sont des états un peu dépressifs qui inquiètent l’entourage. Ça se passe ainsi pour presque 100% des cas.

Pour vous, que faudrait-il faire pour améliorer la situation des mineurs isolés étrangers en France ?

Il y aurait 10 000 choses à faire ! Les mineurs ne rentrent pas dans le cas de la demande d’asile (qui existe seulement pour les adultes).  Pour ceux entre 14-15 ans, il n’y a pas de doute donc ça va. En France, il y a une prise en charge qui est faite. Mais pour ceux qui sont dans la tranche d’âge au-dessus, il y a tout à revoir. Il faudrait être plus souple, mettre en place un vrai accueil avant d’installer le soupçon. On ne se rend pas compte qu’ils mettent un à trois ans pour arriver en France. Après, il y a un à deux ans de démarches.

Il faudrait peut-être prendre en compte l’âge auquel ils quittent le pays. La loi ne tient pas compte de tout le parcours migratoire. On ne les accueille pas. Ils perdent énormément de temps à trouver une moyen d’être protégés. Dans les listes qu’on a faites dans la jungle de Calais, il y a plein d’enfants qu’on ne retrouve plus ! On a essayé de croiser les listes, de les retrouver en France, en Italie, en Europe, on ne sait pas où ils sont.

On ne les considère pas suffisamment comme des enfants en danger. Depuis une quinzaine d’années, on est dans la spécialisation, dans les diagnostics, au point qu’on se perd dans les mots ! Au fond, ce sont des enfants en danger, c’est tout ! C’est dommage…

http://www.respectmag.com/28375-mineurs-difficulte-deuil-de-famille

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Emprisonnées par leur famille, ces Londoniennes racontent leur cauchemar,femmes,homophobie,

5 Mai 2017, 10:57am

Publié par hugo

Emprisonnées par leur famille, ces Londoniennes racontent leur cauchemar
par Anais Moine
aujourd'hui à 11:55
L’histoire de ce couple de Londoniennes est aussi rocambolesque que révoltante. Parties du Royaume-Uni pour rendre visite à la famille de l’une d’elles à Dubaï, elles ont fini leur périple dans une prison turque, inculpées pour terrorisme.

Jimena Rico, une espagnole de 28 ans, rencontre Shaza Ismail, une Egyptienne de 21 ans, alors qu’elles vivent toutes les deux à Londres. Très vite les deux jeunes femmes tombent éperdument amoureuses l’une de l’autre.

C’est alors que Shaza reçoit un appel de son père qui la prie de venir à Dubaï car sa mère serait à l’hôpital. Le 14 avril le couple décide donc de quitter Londres quelques jours pour rendre visite à la famille de Shaza.

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 LGBT News @LGTBNews
#JimenaRico y #ShazaIsmail ya están en #Barcelona https://goo.gl/wMz28D 
10:28 - 29 Apr 2017
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Jimena raconte qu’à peine arrivées, le père de sa compagne aurait tenté de les séparer de force avant de les menacer de mort. Elle explique aux journalistes qu’elle tient à raconter cette terrible expérience car elle "pense que cela peut aider beaucoup de personnes homosexuelles qui vivent dans la répression".

Il se trouve qu’en réalité la mère de Shaza n'était nullement malade et que cette excuse n’était qu’"un piège" pour faire rentrer sa fille au domicile familial où il pourrait la "raisonner". Monsieur Ismail aurait alors menacé les filles "de mort et leur aurait dit qu’elles pouvaient aller en prison parce qu’elles sont lesbiennes".

 Emprisonnées par leur famille, ces Londoniennes racontent leur cauchemar © EPA
Le début d'un périple
Shaza, enfermée chez elle par sa famille, finit par s’échapper et s’envole avec Jimena jusque Tbilissi en Géorgie où elles espèrent pouvoir trouver une escale pour Londres. A plus de 3000 km de Dubaï, les jeunes femmes se pensent en sécurité quand elles aperçoivent le père de Shaza à l’aéroport. Une dispute commence alors entre les trois protagonistes au cours de laquelle les papiers de Shaza, dont son visa, seront déchirés.

Suite à cela, les autorités géorgiennes escortent Shaza et Jimena jusqu’à la frontière turque. Le ministre des Affaires étrangères espagnol explique que le couple a alors été arrêté dans le nord de la Turquie à Samsun et emmené à Istanbul. Arrêtées pour "soupçon de lien avec une entreprise terroriste", elles signent sous pression policière des papiers dont elles ne comprennent pas la langue. Jimena parvient à joindre sa famille qui prévient immédiatement la police espagnole. Le couple passe 3 jours en prison, 3 jours de traitement "innatendu, inhumain et horrible".

 Emprisonnées par leur famille, ces Londoniennes racontent leur cauchemar © BBC
"Je n'irai nulle part sans elle"
Libérées et rapatriées en Espagne où la famille de Jimena les accueille à bras ouverts, cette dernière témoigne : "Je pensais qu’on ne sortirait pas de prison (…) Ils m’ont dit que je pouvais partir mais qu’elle (Shaza) devait rester et j’ai répondu que je n’irai nulle part sans elle."

Le père de Shaza donne sa version
Si les faits semblent avérés, notamment par l’intervention du ministre des Affaires étrangères espagnol, Monsieur Ismail tente tout de même de se disculper de toute accusation.

"Quand elle est arrivée à Dubaï, je l’ai embrassée" explique-t-il à la chaîne espagnole Antena 3 avant de poursuivre, "elle a dit qu’elle voulait rester à Londres et je lui ai demandé de rentrer à la maison pour parler du fait qu’elle nous a annoncé son homosexualité par SMS. Elle a fait son coming-out comme ça, en envoyant un texto à sa mère."

Selon lui, après avoir retrouvé sa fille, il lui aurait proposé de l’emmener consulter un psychologue et de rester étudier à Dubaï, ce qu’elle aurait accepté. Cependant, une fois de retour au domicile familial, sa fille était introuvable : "J’ai été à la police après sa disparition. Un ami m’a dit qu’elle était en Géorgie et qu’elle avait fui ou été kidnappée." Monsieur Ismail justifie son voyage à Tbilissi accompagné d’un avocat par son inquiétude mais insiste sur le fait que le seul papier qu’il ait déchiré était un morceau de l'ancien passeport de Shaza et non son visa.

Jimena, qui espère prochainement pouvoir épouser Shaza, n’accable pas le père de cette dernière de reproches et conclut juste : "Je pense que Monsieur Ismail l’aime mais que son esprit est trop fermé pour qu’il puisse comprendre."

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 Fran Extremera ♫ @extremerafran
María Jimena Rico: "Nos casaremos este mes en Torrox" @opiniondemalaga http://www.laopiniondemalaga.es/axarquia/2017/05/02/casaremos-mes-torrox/927514.html … #sucesos #Torrox
12:30 - 2 May 2017
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Voir aussi : Lesbiennes, bisexuelles : ces stars qui assument
 Cameron Diaz
A lire aussi : "Si je retourne en Arabie Saoudite, je vais mourir" Dina Lasloom est toujours portée disparue

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http://www.aufeminin.com/news-societe/londres-dubai-lesbiennes-homosexualite-famille-prison-turquie-istanbule-turque-espagne-pere-tolerance-s2236682.html

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Santé de la mère et des enfants: 10 moyens d’améliorer la qualité des soins,,enfants,meres,sante,

4 Mai 2017, 23:50pm

Publié par hugo

Santé de la mère et des enfants: 10 moyens d’améliorer la qualité des soins

Février 2017

On prend de plus en plus conscience dans le monde que les soins de qualité sont essentiels pour garder en vie et en bonne santé les mères et leurs enfants. Aujourd’hui, on compte chaque année 303 000 décès de femmes pendant la grossesse ou l’accouchement, 2,6 millions d’enfants mort-nés et 2,7 millions de nouveau-nés mourant pendant les 28 premiers jours de la vie. Améliorer les soins permet d’éviter nombre de ces décès.

Un plus grand nombre d’enfants naissent dans les établissements de santé. Un nouveau réseau sous l’égide des Nations Unies et des partenaires, le Réseau pour l’amélioration de la qualité des soins en faveur de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant [Network for Improving Quality of Care for Maternal, Newborn and Child Health] a pour but d’aider les pays à améliorer la qualité des soins dans ces établissements et à respecter les droits et la dignité de ceux qui s’y font soigner.

Ce reportage photo illustre certaines des recommandations de l’OMS pour que les pays puissent améliorer la qualité des soins dans leurs établissements de santé et éviter les décès de mères et de nouveau-nés en se basant sur les normes pour améliorer la qualité des soins de la mère et du nouveau-né dans les établissements de santé (Standards for improving quality of maternal and newborn care in health facilities).

Une sage-femme écoute les battements du coeur d'un bébé dans le ventre de sa mère.
UNICEF/Asselin
Les femmes enceintes doivent avoir les soins qu’il faut au bon moment

L’OMS recommande aux femmes de consulter leur agent de santé au moins 8 fois pendant la grossesse pour détecter les problèmes potentiels, les prendre en charge et réduire le risque d’une mortinaissance ou d’un décès néonatal. Les soins prénatals donnent également au personnel soignant la possibilité de fournir aux femmes enceintes une aide et des informations, notamment sur le mode de vie, la prévention des maladies et la planification familiale.

Une sage-femme aide une mère à allaiter dans un hôpital.
Save the Children/C. Dowsett
Les nouveau-nés doivent avoir les soins essentiels immédiatement après la naissance

Il faut maintenir les nouveau-nés en contact peau à peau avec la poitrine de leur mère et permettre l’allaitement. Ils doivent être propres, gardés au chaud et il faut leur soigner les yeux et le cordon. Le bain ne doit pas être donné avant un délai de 24 heures, on leur administrera de la vitamine K et les vaccins en application des directives nationales; on contrôlera leur température et les complications doivent être repérées et prises en charge. Une évaluation complète avant la sortie, normalement au bout de 24 heures, constitue le premier examen de contrôle postnatal.

Une mère tient son enfant prématuré nourri par intraveineuse contre sa poitrine.
Fondation européenne pour le soin des nouveau-nés
Les nouveau-nés petits ou malades doivent être bien soignés dans un établissement de santé

Les petits nouveau-nés (par exemple les prématurés ou ceux ayant un déficit pondéral par rapport à l’âge gestationnel) encourent un bien plus grand risque de décès pendant la période néonatale, de séquelles à long terme et d’incapacités définitives. Il faut garder ces enfants en permanence au chaud et les nourrir avec le lait de leur mère. On aidera les mères à pratiquer la méthode dite «mère kangourou» dès que l’état de l’enfant le permet. Les nouveau-nés très petits et malades doivent être soignés dans des unités de néonatologie bien équipées et suivis de près par du personnel formé pour surveiller l’apparition d’éventuelles complications.

Lavage de main au savon.
UNICEF/Sampson
Toutes les mères et les nouveau-nés doivent recevoir des soins qui évitent les infections nosocomiales (contractées à l’hôpital)

Les infections nosocomiales augmentent le risque de mortalité et de morbidité, le coût des soins et prolongent la durée de l’hospitalisation. Il est essentiel d’appliquer les précautions standard pour les éviter, parmi lesquelles le lavage des mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydroalcoolique avant et après l’examen de chaque patient, la conservation et l’élimination sans danger des déchets infectieux et des objets coupants ou pointus, ainsi que la stérilisation et la désinfection des instruments dans les salles de travail, d’accouchement et celles où l’on s’occupe des nouveau-nés.

Trois agents de santé pèsent un enfant
Save the children/Jane Hahn
L’environnement physique des établissements de santé doit être adapté

Les établissements de santé doivent avoir des installations pour l’eau, l’énergie, l’assainissement, l’hygiène des mains et l’élimination des déchets qui soient opérationnelles, fiables et sûres. Les locaux doivent être conçus, organisés et entretenus pour permettre l’intimité, le respect de la vie privée et faciliter la prestation de services de qualité. Les établissements doivent également avoir des stocks suffisants de médicaments, de fournitures et d’équipements.

Un agent de santé présente des affiches à deux femmes pendant un cours de santé maternelle en Inde.
UNICEF/Siddique
La communication avec les femmes et leurs familles doit être efficace et répondre à leurs besoins

Les patientes doivent avoir toutes les informations nécessaires concernant leurs soins et se sentir impliquées dans toutes les décisions prises pour leur traitement. Une communication efficace entre les soignants et les patientes permet de réduire les angoisses inutiles et contribue à faire de l’accouchement une expérience positive pour la mère, même en cas de complications.

Une femme assise dans son bureau dans une clinique de santé maternelle en Inde.
UNICEF/Singh
Les femmes et les nouveau-nés ayant besoin d’un transfert en bénéficient sans retard

Les établissements de santé doivent avoir des services équipés, opérant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour transporter les femmes et les nouveau-nés si besoin. La liste d’un réseau d’établissements connus avec leurs numéros de téléphone doit être facilement accessible. Le système d’orientation recours doit être également supervisé et tenu de rendre des comptes, avec une politique protégeant les femmes des difficultés financières.

Une jeune mère porte son enfant en écharpe, avec l'aide d'une sage-femme.
UNICEF/Asselin
Aucune femme ne doit être soumise à des pratiques nocives pendant le travail, l’accouchement et au début de la période postnatale

Les actes inutiles ou nocifs peuvent entraîner des complications et des préjudices pour les mères et les nouveau-nés. Parmi ces pratiques, on citera les lavements systématiques, le rasage de la zone pubienne ou périnéale avant l’accouchement par voie basse, le bain immédiat du nouveau-né, le fait de le tenir éloigné de sa mère ou encore la publicité ou la promotion pour les substituts du lait maternel et l’alimentation au biberon.

Un technicien fait une échographie à une femme enceinte.
UNICEF/Ose
Les établissements de santé ont besoin d’un personnel bien formé et motivé, disponible en permanence pour dispenser les soins

Toutes les salles de travail et d’accouchement dans l’établissement de santé doivent avoir un personnel compétent, suffisamment formé, entraîné et présent 24 heures sur 24 et avec des effectifs suffisants pour assumer la charge de travail attendue. Les obstacles courants empêchant le personnel obstétrical de dispenser des soins de qualité sont la faible estime sociale, les bas salaires, la longueur des journées de travail, le manque d’effectif et un milieu de travail qui n’est pas pleinement fonctionnel. Il est important d’insister sur une formation professionnelle et une gestion du personnel qui s’appuient sur les expériences des sages femmes.

Deux femmes sortent d'une clinique de santé, l'une portant son nouveau-né et un rapport.
UNICEF/Singh
Chaque femme et chaque nouveau né doit avoir un dossier médical complet, précis et standardisé

Tous les enfants doivent recevoir un certificat de naissance. Les registres médicaux complets et précis sont importants pour documenter les soins, le suivi clinique, la détection précoce des complications et les issues et ils permettent de déterminer les secteurs à améliorer. Les informations concernant les nouveau nés, la vaccination, l’âge gestationnel, le poids à la naissance, les résultats des examens, doivent être enregistrés dans un système permettant d’établir le lien entre les femmes et leurs enfants dans tous les dossiers.

http://www.who.int/features/2017/quality-care-facilities/fr/

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Fonds des Nations Unies Population Paraíba visite pour discuter des projets sur la jeunesse et la santé reproductive,,sante,reproduction,

4 Mai 2017, 23:44pm

Publié par hugo

Fonds des Nations Unies Population Paraíba visite pour discuter des projets sur la jeunesse et la santé reproductive
Publié le 28/04/2017 Mise à jour 28/04/2017 
 LETTRE D'AUGMENTER LETTRE BAS
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Le Fonds des Nations Unies (FNUAP) visitera le Paraíba en Juin pour discuter des partenariats avec le gouvernement dans les domaines des politiques de santé génésique et pour les jeunes. les détails de voyages ont été discutés mercredi (26) lorsque le représentant national de l'agence des Nations Unies, Jaime Nadal, a rencontré le membre du Congrès Joseph Wilson Santiago Son (PB) et le secrétaire en chef du bureau de représentation de l'État institutionnel (SERI), Maria Alves de Oliveira Suely Santiago.

Les taux de grossesse à l'adolescence restent élevés au Brésil.  Photo: EBC
Les taux de grossesse à l'adolescence restent élevés au Brésil. Photo: EBC

Le Fonds des Nations Unies ( FNUAP ) se visite du Paraíba en Juin pour discuter des partenariats avec le gouvernement dans les domaines des politiques de santé génésique et pour les jeunes. les détails de voyages ont été discutés mercredi (26) lorsque le représentant national de l'agence des Nations Unies, Jaime Nadal, a rencontré le membre du Congrès Joseph Wilson Santiago Son (PB) et le secrétaire en chef du bureau de représentation de l' État institutionnel (SERI), Maria Alves de Oliveira Suely Santiago.

Une proposition actuellement en discussion est l'organisation d'un événement à João Pessoa pour présenter le dernier rapport « État de la population mondiale » du FNUAP. Intitulée « 10 - Comme notre avenir filles Décisive dans cet âge », l'étude examine l'importance des investissements dans la santé et l'éducation pour les filles âgées de dix ans ans.

Selon le FNUAP, les stratégies visant à ce public peut aider les pays à atteindre ses objectifs de croissance, et de prévenir le mariage précoce, le travail des enfants et d'autres pratiques qui violent les droits des filles et des adolescents

Lors de la réunion, M. Son Wilson, qui est président du conseil de surveillance de la Commission financière et de contrôle, a parlé des défis sociaux et économiques auxquels fait face Paraíba et a souligné l'importance d'un partenariat avec l'ONU pour renforcer les activités de développement dans l'État.

Également assisté à la réunion, le directeur du Département des politiques de l'emploi du ministère du Travail et de l'Emploi (MTE), Higino Vieira Brito.
https://nacoesunidas.org/fundo-de-populacao-da-onu-visitara-paraiba-para-discutir-projetos-sobre-juventude-e-saude-reprodutiva/

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Emmanuel Macron : « l’égalité femmes/hommes sera la Grande Cause nationale du quinquennat »,,egalite,parite,femmes,

4 Mai 2017, 16:19pm

Publié par hugo

3 MAI 2017
France
Emmanuel Macron : « l’égalité femmes/hommes sera la Grande Cause nationale du quinquennat »
Marlène Schiappa est maire-adjointe du Mans, déléguée à l’égalité, fondatrice de Maman travaille, référente En Marche ! sur égalité femmes-hommes, membre de la Commission Nationale d’Investiture d’En Marche ! pour les élections législatives. Elle fait le point sur le programme d’Emmanuel Macron qui  veut faire d’égalité femmes/homme une grande cause nationale.

 

De votre point de vue, Marine Le Pen défend-elle les droits des femmes comme elle l’affirme ?

Dire que Marine Le Pen est une candidate féministe est un grossier mensonge. Non seulement elle ne propose rien dans son programme pour les droits des femmes et pour l’égalité femmes/hommes, mais de plus elle a, à plusieurs reprises, entravé l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le fait d’être une femme ne fait pas d’elle une candidate féministe. Les seuls droits qu’elle défend sont ceux des femmes de la famille Le Pen : les femmes peuvent faire de la politique au FN à condition de s’appeler Le Pen, elles ont droit à une vie publique à condition de s’appeler Le Pen.

Le FN est dans la droite ligne de sa famille politique : l’extrême droite. Cette dernière a toujours été l’ennemi de l’égalité femmes/hommes et l’ennemi des droits des femmes. Je suis maire adjointe du Mans, déléguée à l’égalité femmes/hommes. À chaque fois que je propose une délibération sur cette question, les élu-e-s du Front national s’y opposent. L’un d’eux a même été condamné pour des propos homophobes tenus en plein Conseil municipal.

Toutes leurs propositions politiques vont contre le droit à l’IVG, contre l’information sur la contraception et les droits sexuels et reproductifs, et vont même contre le travail des femmes. Les eurodéputé-e-s frontistes ont voté contre les huit rapports renforçant les droits des femmes, présentés au Parlement depuis 2014 : contre le congé maternité à 20 semaines partout dans l’Union, contre un salaire égal à compétences égales etc. L’eurodéputé frontiste Dominique Martin a défendu en séance la « liberté des femmes de ne pas travailler » et de « s’occuper de leur foyer. »

Prétendre que, parce qu’elle est une femme, elle est la candidate féministe qui va défendre les droits des femmes, est un grossier mensonge. Marine Le Pen a déclaré, en mars 2012, « je suis contre un ministère des Droits des Femmes, les femmes ne sont pas des petites choses fragiles à protéger » (1) et la même année sur France 2 « la parité est contraire à la méritocratie républicaine ». C’est une candidate opportuniste qui utilise les droits des femmes pour attirer les électrices/électeurs alors qu’elle ne les a jamais défendu-e-s et ne les défendra jamais.

 

Emmanuel Macron vient de signer le Pacte de l’égalité, mais pour le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle, un certain nombre de syndicats et d’associations, la loi Travail, qu’il ne veut pas amender, pénalisera en premier lieu les femmes.

Je ne pense pas qu’il y ait d’antagonisme entre la loi Travail et le Pacte de l’égalité.

Les personnalités qui considèrent que la loi El Khomri va à l’encontre des droits des femmes sont marquées politiquement. C’est une position politique. En réalité, si on sort de la caricature et si on va regarder dans le fond de cette loi, il y a un certain nombre de volets qui protègent le travail des femmes : l’obligation pour les employeur-e-s de participer au financement du mode de garde lorsque les femmes travaillent en dehors des horaires d’ouverture habituelles comme le dimanche ; le rôle renforcé des syndicats dans les entreprises pour mieux protéger les femmes. Je ne suis pas d’accord pour dire que la Loi travail brime les femmes.

Les objectifs énoncés dans le Pacte de l’égalité n’ont pas de rapport avec la loi El Khomri. On y retrouve par exemple l’obligation de renforcer les modes de gardes pour tous les jeunes parents, l’exigence de tendre vers plus d’égalité professionnelles. Un grand nombre des points proposés par le Laboratoire de l’égalité sont dans le programme d’Emmanuel Macron.

 

Emmanuel défend le droit à l’IVG, ne pouvait-il pas aller plus loin en l’inscrivant dans la Constitution comme le proposait Jean-Luc Mélenchon ? Qu’en est-il de l’accès à la contraception ?

Inscrire l’IVG dans la Constitution est une question qui doit être tranchée, si le débat est ouvert, par les constitutionnalistes. Emmanuel Macron soutient concrètement l’IVG et pas uniquement par des mesures symboliques.

Notre candidat s’est engagé à augmenter très fortement les crédits alloués au Planning familial et à tous les centres de planification familiale de France. C’est une mesure importante quand on sait qu’il y a énormément de plannings familiaux qui n’ont plus d’argent aux États-Unis.

Emmanuel Macron s’est engagé à donner plus d’importance aux associations, aux ONG, et à toutes les organisations qui militent dans la société civile sur ces questions. Il s’est engagé à défendre le droit à l’IVG et à le sacraliser. On peut ouvrir un débat public pour savoir par quel biais il faut y arriver.

Concernant l’accès à la contraception, Emmanuel Macron s’engage à augmentation les crédits du planning familial.

L’équipe d’En Marche ! travaille à un grand plan de communication et de pédagogie sur toutes les questions concernant les droits sexuels et reproductifs.  Le planning familial est l’interlocuteur de référence des collégien-ne-s. Les filles et les garçons qui ont des questions sur la contraception se tournent avant tout vers le planning familial.

Il y a la question de la contraception, mais il y a aussi la question du consentement, du respect de son corps, du respect du corps des autres, du respect de la parole, et la lutte contre la culture du viol. Ce sont des questions sur lesquels on veut lancer des actions de communications et de pédagogie, en concertation avec les associations, et tout-e-s les actrices/acteurs de ces questions sur le terrain.

 

Concrètement que proposez-vous pour lutter contre les violences faites aux femmes ?

Emmanuel Macron fera de l’égalité femmes/hommes la Grande Cause Nationale de son quinquennat. Lorsque Jacques Chirac a fait, en 2002, de la sécurité routière la Grande Cause Nationale, le nombre de morts sur les routes a diminué fortement.

Depuis des années, les féministes répètent qu’il y a 83 000 viols par an et qu’1 femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint/partenaire. Notre objectif sera de faire diminuer ces chiffres sur 5 ans.

Le programme prévoit une grande action de communication, sur le modèle de celle qui avait été faite sur la sécurité routière, d’un durcissement des peines, ainsi que d’une réflexion sur l’augmentation du délai de prescription sur la base du rapport remis le 8 avril 2017 par la mission de consensus.

10 000 postes de policiers de proximité supplémentaires seront créés pour sanctionner les auteurs des violences. Les insultes sexistes, le harcèlement de rue, les mains aux fesses etc. seront verbalisés immédiatement par la police de proximité. Il n’y aura pas un policier derrière chaque citoyen mais cette mesure a une valeur d’exemple, et l’exemplarité fonctionne. Cela signifiera que mettre une main aux fesses à une femme dans la rue est passible d’une amende payable immédiatement. Actuellement, c’est rarissime qu’une victime de harcèlement de rue aille déposer une plainte au commissariat. Cette mesure permettra de dire le droit. Elle envoie un message fort : ce n’est pas parce qu’on est dans l’espace public que le corps des femmes appartient à tout le monde et qu’il est possible de le toucher. Il s’agit de redire la notion de consentement et de son importance.

Nous pensons que l’exemplarité des peines est la meilleure campagne de communication. Actuellement seulement 1 violeur condamné sur 16, dans le monde, fait de la prison. Ce n’est pas normal, ce n’est pas admissible.

 

Comment Emmanuel Macron compte-t-il déconstruire les inégalités filles/garçons et éduquer à l’égalité ?

L’égalité entre les filles et les garçons est une priorité absolue des politiques d’éducation. Nous prévoyons de créer des politiques d’incitation à l’éducation sur l’égalité filles/garçons en accompagnant les associations compétentes.

Pendant la campagne j’ai auditionné beaucoup d’associations qui travaillent sur l’égalité filles/garçons. On s’est aperçu qu’il y a énormément de bonnes pratiques à généraliser. Le rôle de l’Etat sera de faire l’intermédiaire entre les associations et les écoles ou les collèges qui voudront travailler sur ces questions. Certaines décisions seront laissées à la discrétion de chaque établissement scolaire.

 

Le ministère des Droits des femmes d’Emmanuel Macron sera-t-il doté d’un budget conséquent ? Comment le concevez-vous ?

Le périmètre exact et le portefeuille du ministère des Droits des femmes sont des décisions que le Président de la République et son Premier ministre prendront au moment où ils formeront le gouvernement.

Puisque l’égalité sera la Grande Cause Nationale du quinquennat, il y aura un budget spécifique alloué au ministère des Droits des femme mais il y aura aussi des budgets transversaux. Par exemple, la réduction des inégalités professionnelles dépendra également du ministère du Travail, l’accès à l’IVG et la défense des droits sexuels et reproductifs, du ministère de la Santé etc.

 

Propos recueillis par Caroline Flepp et Mailys Ardit 50-50 magazine

 

(1)  Marine Le Pen à Science Po, propos recueillis par Valérie Toranian, mars 2012

http://www.50-50magazine.fr/2017/05/03/emmanuel-macron-legalite-femmeshommes-sera-la-grande-cause-nationale-de-son-quinquennat/

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La France invisible des serviteurs,,france,societe,articles femmes hommes,

4 Mai 2017, 15:53pm

Publié par hugo

La France invisible des serviteurs
 
4 mai 2017 - La transformation de la France en une société de services a redistribué les rôles sociaux entre ceux dont le travail se fait dans la lumière et une classe de serviteurs, dont le travail est invisible. Le point de vue de Denis Maillard. Extrait de Slate.fr.
 
Sommes-nous en train de vivre un affrontement entre la France du back office [1] contre celle du front office [2], observées par celle du… post office c’est-à-dire les retraités ? Le clivage fondé sur l’expérience vécue du travail est en effet primordial pour comprendre comment se structure la vision qu’ont les citoyens de leur place dans la société, leurs aspirations sociales et, partant, le choix du candidat qui les représentera le mieux. Cette distinction, davantage fondée sur les représentations du travail que sur des données, complète les oppositions en termes d’inclusion ou d’exclusion, de niveau de diplôme, d’intégration à la mondialisation, de dispersion géographique ou de sédentarisation. Elle renouvelle l’analyse en termes de classes sociales en réinstallant le travail au centre de la compréhension politique.
 
En une quarantaine d’années, l’individualisation, la globalisation puis la numérisation ont largement transformé la France en une société « orientée client ». Le client n’est pas seulement roi, il impose son empire à la France. Et cette mutation silencieuse n’est pas sans conséquence sur la redistribution des rôles sociaux et la manière de vivre son travail, selon que l’on se sente appartenir au back office de la société de service ou à son front office ; selon que l’on se tienne dans l’invisibilité du travail contraint au service des autres ou dans la lumière du travail visible et reconnu comme tel.
 
Eu égard aux mutations qu’il connaît, le travail aurait dû occuper une autre place dans le débat public. L’insistance sur la disparition programmée du travail revient in fine à le disqualifier d’emblée. En réalité, à bas bruit, le travail continue d’obséder les consciences. Non pas tant sous les traits d’une peur du chômage ou de la robotisation que sous la forme d’une inquiétude quant à la place qu’on occupe réellement ou symboliquement dans la chaîne de production et de valeurs.
 
La France du back office
 
Livreurs de 5 heures du matin dans les grandes villes ou magasiniers qui mettent en rayon ou « en ligne » des milliers de produits ; ouvriers du bâtiment ou supplétifs de la restauration ; manutentionnaires d’abattoirs ou soutiers de la distribution qui préparent et conditionnent tout ce que nous achèterons sur le pouce durant la journée, aides-soignantes, infirmières, policiers ou fantômes qui, tôt le matin ou tard le soir, passent l’aspirateur dans les bureaux, vident les corbeilles à papier et nettoient les toilettes… Tous ces citoyens en back office vivent leur travail de manière contrainte. Souvent moins diplômés, ils ont pour la plupart d’entre eux le sentiment d’être invisibles et, en même temps, d’être ceux qui font « tenir » la société, qui font qu’elle se poursuit malgré tout. Ils savent le besoin qu’on a d’eux et le peu de reconnaissance qu’ils en obtiennent.
 
Le front office, au contraire, vit le travail sous l’angle de l’épanouissement et de la libération. Vivre de sa passion est son leitmotiv au point qu’il en oublie qu’il s’agit avant tout de travail. Un travail lumineux où la stabilité du monde et la qualité de vie sont premières, notamment dans les grands groupes. Ici, l’épuisement professionnel et le stress sont surtout la rançon d’une tension entre la pression du marché, l’obsolescence d’une organisation du travail héritée de l’ère industrielle et l’aspiration à l’épanouissement propre aux individus contemporains.
 
Par ailleurs, la transition numérique et son lot de créations ou de transformations d’entreprises génèrent un ensemble de métiers qui accompagnent le développement de cette économie : graphistes, spécialistes du marketing, développeurs, consultants, etc. On a pu penser un temps que l’attirance pour les métiers du spectacle, de l’information ou de la communication était une manière pour les enfants de la bourgeoisie d’affaires ou intellectuelle d’échapper au salariat ; elle manifeste plutôt, là encore, le souci d’échapper au back office afin de retrouver la possibilité de vivre son travail dans des lieux et des temps que personne ne vous ordonne. Échapper à la contrainte de l’ici et du maintenant qu’impose le travail classique est d’ailleurs le marqueur de la différence entre les privilégiés du front office et ceux qui subissent le back office.
 
Deux France modernes séparées par l’expérience du travail
 
Selon l’expérience concrète du travail, on constate une « distance sociale » entre des individus liés par un rapport de service. On est donc en présence de deux France modernes qui vivent une réalité identique mais sous des angles différents. Elles apparaissent inextricablement liées puisque l’une travaille secrètement à l’épanouissement de l’autre : la France du ressentiment contre celle de l’assentiment à la société de service. Question : recouvrent-elles une opposition que l’on pourrait retrouver en politique ? Rien n’est moins sûr. Pour le comprendre, une autre variable essentielle doit être prise en compte : le degré d’autonomie dont chacun dispose pour faire son travail.
Une partie des travailleurs du back office font l’expérience d’une certaine autonomie dans l’exécution de leurs tâches. Le cas emblématique dans ce domaine est celui des chauffeurs de VTC ou des livreurs de repas à vélo : malgré les contraintes qui pèsent sur eux, ils tendent à s’organiser comme ils le souhaitent. A l’inverse, ceux qui ne choisissent ni leurs horaires, ni leurs lieux ou leurs conditions de travail ressentent de ce fait une intensification et une rigidification de leur travail. Il y a 20 ans, seuls 14 % des salariés interrogés par le ministère du Travail estimaient ne pas avoir d’autonomie et qu’il revenait à leur supérieur de leur indiquer comment réaliser leur travail. En 2013, ils étaient près de 20 % à faire le même constat : entre temps, la société de service est passée par là.
 
Le retour de la société des serviteurs
 
La société de services, notamment grâce à l’explosion numérique, signe le retour d’une société de serviteurs comme on pouvait la connaître avant 1914. Une nouvelle domesticité tempérée par des mécanismes de sécurité sociale ou d’assurance chômage qui permettent aux privilégiés de ne pas se sentir comptables des contraintes qu’ils font peser sur leurs « serviteurs » et entretiennent paradoxalement ce travail servile dans une véritable invisibilité.
 
Si l’on fait l’hypothèse que le choix politique fluctue selon l’expérience concrète du travail, pondérée par le degré d’autonomie des travailleurs et le regard subjectif qu’ils portent sur leur situation, alors on comprend mieux certaines évolutions du vote. Il y a en effet des professions dont le métier change de sens et qui perdent quelque chose avec le basculement de la France vers cette société de services. 
C’est le cas des fonctionnaires. La mutation de leurs métiers ne relève pas d’une insécurité économique ou sociale, comme dans l’industrie, mais plutôt d’une véritable insécurité culturelle. Prenons les enseignants par exemple. Comme le montre très bien le sociologue François Dupuy, il s’agit d’une profession qui s’est organisée depuis l’origine pour échapper à ses « clients » (si l’on permet l’expression). En effet, plus on est sélectionné au moyen de concours difficiles, moins on passe de temps avec les élèves et plus on est rémunéré ; l’agrégé fournira moins d’heures que le titulaire d’un Capes qui lui même sera moins au contact des élèves que le professeur des écoles.
 
Avec l’entrée dans la société de services, la vision que l’on avait des enseignants a totalement changé. Alors qu’il s’agissait d’une profession de prestige, de front office pourrait-on dire (ce qui reste vrai pour les universitaires), le triomphe du client a tout bouleversé : il ne s’agit plus pour eux, avant tout, de transmettre un savoir mais de donner accès à un diplôme. S’insère alors ici la notion redoutable de « satisfaction client » qui prend la figure du parent d’élève ; cet être paradoxal mêlant dans la même personne un cœur attendri et un actionnaire soucieux de la performance de son « investissement ».
 
Et il n’y a pas que les enseignants à passer ainsi en quelques décennies du front office au back office et à contempler la réduction de leur autonomie que ne compensent pas la liberté pédagogique ou la sécurité de l’emploi. Il faut insister ici sur la grande misère des services publics et des entreprises à vocation publique comme Pôle emploi ou la Poste. Des salariés rejetés, sans qu’on leur en explique le sens, du prestige du statut à la merci du service ; des rejetons du front office que le manque d’autonomie ou la précarité libre et diplômée ne satisfont pas.
 
Reste enfin les retraités, le post-office, qui observent ces transformations et pour une part en tirent profit. Ce qu’on appelle la « silver » économie est une adaptation de la société de service à cette catégorie de population et ses besoins spécifiques, notamment en termes de soins. Mais qui induit, tout autant que l’économie productive, un back office rebaptisé services de proximité ou services à la personne. Au niveau politique, l’enjeu des retraités est relativement simple : qui garantira le maintien de leur mode de vie ?
 
Apprivoiser la société de service, s’en accommoder, s’en plaindre ou la refuser, telles sont les options possibles. Mais sans offrir pour autant un récit commun à toutes ces expériences de travail. On ne peut que le regretter car un tel effort de narration donnerait enfin un sens aux transformations que connaît la France depuis le milieu des années 1970. C’est aussi cela l’enjeu d’une élection.
 
Denis Maillard, directeur des relations institutionnelles d’un cabinet de conseil spécialisé dans les risques professionnels.
 
Extrait de l’article paru le 12 avril 2017 sur le site de Slate.fr.
 
Photo / © Pierre Boissel
 
Notes
 
[1] Le back office désigne l’ensemble des fonctions de supports, de contrôle, d’administration d’une entreprise, telles que les services de paye, de facturation ou encore la réception des appels téléphoniques.
 
[2] Désigne le service responsable des relations avec les clients, en contact direct avec eux.
 
Date de rédaction le 4 mai 2017
 
 
© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités - (voir les modalités des droits de reproduction)
 
La France invisible des serviteurs
 
4 mai 2017 - La transformation de la France en une société de services a redistribué les rôles sociaux entre ceux dont le travail se fait dans la lumière et une classe de serviteurs, dont le travail est invisible. Le point de vue de Denis Maillard. Extrait de Slate.fr.
 
Sommes-nous en train de vivre un affrontement entre la France du back office [1] contre celle du front office [2], observées par celle du… post office c’est-à-dire les retraités ? Le clivage fondé sur l’expérience vécue du travail est en effet primordial pour comprendre comment se structure la vision qu’ont les citoyens de leur place dans la société, leurs aspirations sociales et, partant, le choix du candidat qui les représentera le mieux. Cette distinction, davantage fondée sur les représentations du travail que sur des données, complète les oppositions en termes d’inclusion ou d’exclusion, de niveau de diplôme, d’intégration à la mondialisation, de dispersion géographique ou de sédentarisation. Elle renouvelle l’analyse en termes de classes sociales en réinstallant le travail au centre de la compréhension politique.
 
En une quarantaine d’années, l’individualisation, la globalisation puis la numérisation ont largement transformé la France en une société « orientée client ». Le client n’est pas seulement roi, il impose son empire à la France. Et cette mutation silencieuse n’est pas sans conséquence sur la redistribution des rôles sociaux et la manière de vivre son travail, selon que l’on se sente appartenir au back office de la société de service ou à son front office ; selon que l’on se tienne dans l’invisibilité du travail contraint au service des autres ou dans la lumière du travail visible et reconnu comme tel.
 
Eu égard aux mutations qu’il connaît, le travail aurait dû occuper une autre place dans le débat public. L’insistance sur la disparition programmée du travail revient in fine à le disqualifier d’emblée. En réalité, à bas bruit, le travail continue d’obséder les consciences. Non pas tant sous les traits d’une peur du chômage ou de la robotisation que sous la forme d’une inquiétude quant à la place qu’on occupe réellement ou symboliquement dans la chaîne de production et de valeurs.
 
La France du back office
 
Livreurs de 5 heures du matin dans les grandes villes ou magasiniers qui mettent en rayon ou « en ligne » des milliers de produits ; ouvriers du bâtiment ou supplétifs de la restauration ; manutentionnaires d’abattoirs ou soutiers de la distribution qui préparent et conditionnent tout ce que nous achèterons sur le pouce durant la journée, aides-soignantes, infirmières, policiers ou fantômes qui, tôt le matin ou tard le soir, passent l’aspirateur dans les bureaux, vident les corbeilles à papier et nettoient les toilettes… Tous ces citoyens en back office vivent leur travail de manière contrainte. Souvent moins diplômés, ils ont pour la plupart d’entre eux le sentiment d’être invisibles et, en même temps, d’être ceux qui font « tenir » la société, qui font qu’elle se poursuit malgré tout. Ils savent le besoin qu’on a d’eux et le peu de reconnaissance qu’ils en obtiennent.
 
Le front office, au contraire, vit le travail sous l’angle de l’épanouissement et de la libération. Vivre de sa passion est son leitmotiv au point qu’il en oublie qu’il s’agit avant tout de travail. Un travail lumineux où la stabilité du monde et la qualité de vie sont premières, notamment dans les grands groupes. Ici, l’épuisement professionnel et le stress sont surtout la rançon d’une tension entre la pression du marché, l’obsolescence d’une organisation du travail héritée de l’ère industrielle et l’aspiration à l’épanouissement propre aux individus contemporains.
 
Par ailleurs, la transition numérique et son lot de créations ou de transformations d’entreprises génèrent un ensemble de métiers qui accompagnent le développement de cette économie : graphistes, spécialistes du marketing, développeurs, consultants, etc. On a pu penser un temps que l’attirance pour les métiers du spectacle, de l’information ou de la communication était une manière pour les enfants de la bourgeoisie d’affaires ou intellectuelle d’échapper au salariat ; elle manifeste plutôt, là encore, le souci d’échapper au back office afin de retrouver la possibilité de vivre son travail dans des lieux et des temps que personne ne vous ordonne. Échapper à la contrainte de l’ici et du maintenant qu’impose le travail classique est d’ailleurs le marqueur de la différence entre les privilégiés du front office et ceux qui subissent le back office.
 
Deux France modernes séparées par l’expérience du travail
 
Selon l’expérience concrète du travail, on constate une « distance sociale » entre des individus liés par un rapport de service. On est donc en présence de deux France modernes qui vivent une réalité identique mais sous des angles différents. Elles apparaissent inextricablement liées puisque l’une travaille secrètement à l’épanouissement de l’autre : la France du ressentiment contre celle de l’assentiment à la société de service. Question : recouvrent-elles une opposition que l’on pourrait retrouver en politique ? Rien n’est moins sûr. Pour le comprendre, une autre variable essentielle doit être prise en compte : le degré d’autonomie dont chacun dispose pour faire son travail.
Une partie des travailleurs du back office font l’expérience d’une certaine autonomie dans l’exécution de leurs tâches. Le cas emblématique dans ce domaine est celui des chauffeurs de VTC ou des livreurs de repas à vélo : malgré les contraintes qui pèsent sur eux, ils tendent à s’organiser comme ils le souhaitent. A l’inverse, ceux qui ne choisissent ni leurs horaires, ni leurs lieux ou leurs conditions de travail ressentent de ce fait une intensification et une rigidification de leur travail. Il y a 20 ans, seuls 14 % des salariés interrogés par le ministère du Travail estimaient ne pas avoir d’autonomie et qu’il revenait à leur supérieur de leur indiquer comment réaliser leur travail. En 2013, ils étaient près de 20 % à faire le même constat : entre temps, la société de service est passée par là.
 
Le retour de la société des serviteurs
 
La société de services, notamment grâce à l’explosion numérique, signe le retour d’une société de serviteurs comme on pouvait la connaître avant 1914. Une nouvelle domesticité tempérée par des mécanismes de sécurité sociale ou d’assurance chômage qui permettent aux privilégiés de ne pas se sentir comptables des contraintes qu’ils font peser sur leurs « serviteurs » et entretiennent paradoxalement ce travail servile dans une véritable invisibilité.
 
Si l’on fait l’hypothèse que le choix politique fluctue selon l’expérience concrète du travail, pondérée par le degré d’autonomie des travailleurs et le regard subjectif qu’ils portent sur leur situation, alors on comprend mieux certaines évolutions du vote. Il y a en effet des professions dont le métier change de sens et qui perdent quelque chose avec le basculement de la France vers cette société de services. 
C’est le cas des fonctionnaires. La mutation de leurs métiers ne relève pas d’une insécurité économique ou sociale, comme dans l’industrie, mais plutôt d’une véritable insécurité culturelle. Prenons les enseignants par exemple. Comme le montre très bien le sociologue François Dupuy, il s’agit d’une profession qui s’est organisée depuis l’origine pour échapper à ses « clients » (si l’on permet l’expression). En effet, plus on est sélectionné au moyen de concours difficiles, moins on passe de temps avec les élèves et plus on est rémunéré ; l’agrégé fournira moins d’heures que le titulaire d’un Capes qui lui même sera moins au contact des élèves que le professeur des écoles.
 
Avec l’entrée dans la société de services, la vision que l’on avait des enseignants a totalement changé. Alors qu’il s’agissait d’une profession de prestige, de front office pourrait-on dire (ce qui reste vrai pour les universitaires), le triomphe du client a tout bouleversé : il ne s’agit plus pour eux, avant tout, de transmettre un savoir mais de donner accès à un diplôme. S’insère alors ici la notion redoutable de « satisfaction client » qui prend la figure du parent d’élève ; cet être paradoxal mêlant dans la même personne un cœur attendri et un actionnaire soucieux de la performance de son « investissement ».
 
Et il n’y a pas que les enseignants à passer ainsi en quelques décennies du front office au back office et à contempler la réduction de leur autonomie que ne compensent pas la liberté pédagogique ou la sécurité de l’emploi. Il faut insister ici sur la grande misère des services publics et des entreprises à vocation publique comme Pôle emploi ou la Poste. Des salariés rejetés, sans qu’on leur en explique le sens, du prestige du statut à la merci du service ; des rejetons du front office que le manque d’autonomie ou la précarité libre et diplômée ne satisfont pas.
 
Reste enfin les retraités, le post-office, qui observent ces transformations et pour une part en tirent profit. Ce qu’on appelle la « silver » économie est une adaptation de la société de service à cette catégorie de population et ses besoins spécifiques, notamment en termes de soins. Mais qui induit, tout autant que l’économie productive, un back office rebaptisé services de proximité ou services à la personne. Au niveau politique, l’enjeu des retraités est relativement simple : qui garantira le maintien de leur mode de vie ?
 
Apprivoiser la société de service, s’en accommoder, s’en plaindre ou la refuser, telles sont les options possibles. Mais sans offrir pour autant un récit commun à toutes ces expériences de travail. On ne peut que le regretter car un tel effort de narration donnerait enfin un sens aux transformations que connaît la France depuis le milieu des années 1970. C’est aussi cela l’enjeu d’une élection.
 
Denis Maillard, directeur des relations institutionnelles d’un cabinet de conseil spécialisé dans les risques professionnels.
 
Extrait de l’article paru le 12 avril 2017 sur le site de Slate.fr.
 
Photo / © Pierre Boissel
 
Notes
 
[1] Le back office désigne l’ensemble des fonctions de supports, de contrôle, d’administration d’une entreprise, telles que les services de paye, de facturation ou encore la réception des appels téléphoniques.
 
[2] Désigne le service responsable des relations avec les clients, en contact direct avec eux.
 
Date de rédaction le 4 mai 2017
 
http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2273&id_rubrique=64
 

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Qui vit dans un logement surpeuplé ?,societe,

4 Mai 2017, 15:47pm

Publié par hugo

Qui vit dans un logement surpeuplé ?

2 mai 2017 - Près d’un tiers des plus pauvres, 26 % des ménages immigrés, 17 % des ouvriers et 15 % des employés vivent dans des logements trop petits en France.

9,5 % des ménages vivaient dans un logement surpeuplé (voir encadré) en 2013, contre 15,6 % en 1992. Mais cette évolution masque deux périodes. Entre 1992 et 2001, ce taux a baissé assez nettement (de 15,6 à 10,6 %), puis il est resté stable (9 % en 2006 et 9,5 % en 2016). La stagnation de ce taux pour l’ensemble de la population masque des phénomènes de sens contraire selon les catégories de ménages. Entre 2006 et 2013, le taux de surpeuplement a augmenté de 24,3 % à 30,5 % pour le dixième le plus démuni et de 16,3 % à 18,2 % pour la tranche entre 10 et 20 % les plus pauvres. En revanche, le taux baisse pour presque toutes les autres tranches de revenus, sauf pour les plus aisés où on atteint un plancher (autour de 2 ou 3 %). Au total, le rapport entre la part de ménages les 10 % les plus pauvres et les 10 % les plus riches vivant dans un logement surpeuplé est passé de 6,6 à 15,3 entre 1992 et 2013.

Part des ménages vivant dans un logement surpeuplé
selon les revenus
Unité : %
1992 
1996 
2001 
2006 
2013 
Revenu inférieur au seuil des 10 % les plus pauvres    36,5    30,3    27,9    24,3    30,5
Entre les 10 % et les 20 %    25,0    20,4    17,9    16,3    18,2
Entre 20 % et les 30 %    19,3    17,9    15,3    9,4    12,7
Entre 30 % et les 40 %    15,8    13,0    11,8    9,6    8,0
Entre 40 % et les 50 %    13,2    10,6    8,7    7,9    6,5
Entre 50 % et les 60 %    12,3    8,9    7,6    7,1    5,4
Entre 60 % et les 70 %    10,8    6,5    5,6    5,4    4,7
Entre 70 % et les 80 %    10,0    5,4    4,7    4,6    3,6
Entre 80 % et les 90 %    8,2    3,2    3,1    3,1    3,3
Les 10 % les plus riches    5,5    2,5    2,9    1,9    2,0
Ensemble    15,6    11,8    10,6    9,0    9,5
Rapport 10 % des plus pauvres / 10 % des plus riches    6,6    12,1    9,6    12,8    15,3

Source : Insee, enquêtes Logement - © Observatoire des inégalités
Qu’est-ce qu’un logement surpeuplé ?
La surface d’un logement est estimée en fonction de normes de peuplement. Il est dit surpeuplé quand il ne comprend pas au moins : une pièce de séjour pour le ménage, une chambre pour les personnes qui vivent en couple, une pour les célibataires de 19 ans ou plus, une pour deux enfants (s’ils sont du même sexe ou s’ils ont moins de 9 ans), sinon une chambre par enfant. Les logements d’une pièce et d’une surface supérieure à 25 m2 pour une personne seule ne sont pas considérés comme surpeuplés.
Les catégories sociales modestes vivent beaucoup plus souvent dans un logement surpeuplé : 14,8 % des employés, 16,5 % des ouvriers et 30,3 % des personnes sans activité professionnelle sont concernés. Les immigrés combinent bas revenus et familles plus nombreuses en moyenne : ils sont 26,1 % à vivre dans un logement surpeuplé, près de quatre fois plus que les ménages non immigrés. Une partie d’entre eux tombent sous la coupe des « marchands de sommeil » et doivent payer des loyers élevés pour des logements insalubres. Enfin, l’écart est considérable entre les propriétaires (5,0 %) et les locataires du parc social (16,8 %) comme privé (16,4%), ainsi qu’entre ceux qui occupent une maison individuelle (3,0 %) et ceux qui vivent en appartement (18,0 %).

Qui vit dans un logement surpeuplé ?
Unité : %
Part des ménages 
Selon la catégorie socioprofessionnelle    
Agriculteurs    1,4
Artisans, commerçants et chefs d'entreprise    10,1
Cadres et professions intellectuelles supérieures    7,4
Professions intermédiaires    8,8
Employés    14,8
Ouvriers    16,5
Sans activité professionnelle    30,3
Selon le statut d'occupation du logement    
Propriétaire, accédant à la propriété    5,0
Locataire dans le secteur social    16,8
Locataire dans le secteur privé    16,4
Selon le type de logement    
Individuel    3,0
Collectif    18,0
Selon l'origine    
Ménage non immigré    7,0
Ménage mixte    13,3
Ménage immigré    26,1
Ensemble des ménages    9,5

Source : Insee, enquête Logement - Données 2013 - © Observatoire des inégalités
Photo /© BrunoH - Fotolia.com

Date de rédaction le 2 mai 2017


© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités - (voir les modalités des droits de reproduction)

http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=952&id_rubrique=140&id_groupe=13&id_mot=95

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Non à l’apartheid sexuel imposé par l’Iran et l’Arabie Saoudite,femmes,racisme,sexisme,

3 Mai 2017, 17:17pm

Publié par hugo

Sport
Non à l’apartheid sexuel imposé par l’Iran et l’Arabie Saoudite
Les 13 et 14 avril 2017, la Ligue du Droit International des Femmes (LDIF) et la Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF) ont lancé la campagne de boycott contre l’Iran et l’Arabie Saoudite, deux pays qui pratiquent l’apartheid sexuel dans le sport. Elles ont manifesté à Paris, une des villes nominées pour accueillir les Jeux Olympiques de 2024.

Darya Safai, résistante iranienne s’est exilée en Belgique. Lors des jeux Olympiques de Rio, elle avait brandi, au cours des matchs de volley-ball auxquels participait l’équipe masculine d’Iran, des pancartes « Let Iranian women enter their stadiums », du nom de son mouvement créé en 2014.

 

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Les règlements sportifs sont fondés sur des valeurs universelles

L’apartheid sexuel c’est la ségrégation entre les femmes et les hommes. Pendant des millénaires, le sport a mis de côté les femmes. Il a fallu des décennies de luttes pour qu’elles aient accès à toutes les disciplines sportives. Les principes universels sont maintenant inscrits dans les règlements sportifs notamment dans la Charte olympique qui interdit touts discriminations y compris de sexe.

La pratique du sport n’est pas interdite en Iran mais les femmes doivent porter le Hijab, un habit islamique qui couvre le corps. Il ne peut y avoir de monde paritaire lorsque les femmes sont tenues de porter une tenue de sport différente de celle des hommes. Il ne peut y avoir de parité lorsque les femmes sont contraintes de se cacher. L’Iran vient d’organiser, à Téhéran, un marathon en confinant les femmes dans un espace clos sans spectatrices/spectateurs alors que les hommes couraient dehors sous les applaudissements de la foule. En Arabie saoudite, non seulement, les femmes sont bannies de stades, mais de plus, l’éducation physique est interdite aux collégiennes.

La LDIF et la CLEF considèrent que le bannissement des femmes des stades est un apartheid sexuel similaire à l’apartheid racial. Elles demandent que, tout comme l’Afrique du Sud qui avait été bannie de 1962 à 1992 pour ses pratiques racistes, l’Iran et l’Arabie Saoudite soient bannies des JO 2024 pour ses pratiques sexistes et discriminatoires contre les femmes.

Depuis plusieurs années, les Iraniennes protestent contre leur bannissement du sport. Malgré les risques, notamment celui d’être arrêtées, elles se déguisent en hommes pour assister aux matchs.

Leurs demandes n’ont pas seulement été ignorées par la République Islamique d’Iran, elles ont été balayées par le Comité Olympique, et les Fédérations Internationales de Football et de Volleyball. Alors que leur charte internationale et leurs valeurs universelles devraient les convaincre de soutenir l’égalité, ces derniers n’ont pas agi en faveur de la lutte contre les discriminations contre les Iraniennes et les Saoudiennes. Ne rien dire, c’est cautionner.

La ségrégation sexuelle est une violation des droits fondamentaux des femmes. Elle fait d’elles des citoyennes de seconde classe. En se fondant sur les textes de droits fondamentaux tels que la Charte Olympique ou la Charte Internationale de l’UNESCO, qui garantissent que  » tout être humain a le droit d’accéder à l’éducation physique, à l’activité physique et au sport « , les manifestantes exigent «  la promulgation d’une charte de neutralité religieuse et politique.  »

 

 

 

Un apartheid sexuel dans le sport et dans toute la société

L’apartheid sexuel n’est pas seulement en vigueur dans le sport. Depuis l’arrivée d’Hassan Rohani, qui avait promis plus d’ouverture et de liberté dans la société, la situation des femmes n’a fait qu’empirer en Iran. Une conductrice iranienne qui découvrirait sa tête encoure une amende d’un million de rials et un retrait de 10 points sur son permis de conduire. En Arabie Saoudite, les femmes doivent obtenir l’autorisation de leur mari, leur père ou leur frère pour conduire. Le bannissement des femmes dans les stades de sport est une représentation globale des sociétés iranienne et saoudienne dans leur ensemble. Les femmes sont bannies du sport, de la même façon qu’elles sont bannies des universités, des emplois etc.

Le slogan de la candidature de la ville de Paris au JO 2024 est « made for sharing. » La vraie question est de savoir ce que Paris veut partager. Paris partagera-t-elle les valeurs de l’Olympisme fondées sur « le respect des principes éthiques fondamentaux universels » inscrits dans la Charte Olympique et affirmant que « la pratique du sport est un droit humain» et que « la jouissance des droits et libertés reconnus dans la présente Charte doit être assurée sans discrimination d’aucune sorte, notamment en raison […] du sexe […] » ?

Paris doit exiger le renvoi de la République Islamique d’Iran et de l’Arabie Saoudite des Jeux Olympique jusqu’à ce que leurs législations soient conformes aux valeurs universelles du sport.

Laissons les femmes entrer dans les stades de sport !

 

Mailys ARDIT 50-50 Magazine

 

La deuxième étape de la campagne contre l’apartheid sexuel imposé aux femmes par l’Iran et l’Arabie Saoudite aura lieu le 15 mai au siège du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF).Une délégation du collectif d’associations solidaires  remettra au président du CNOSF  une lettre et un « cadeau » symbolisant le mépris de l’Iran et l’Arabie Saoudite pour les principes universels inscrits dans la Charte Olympique qui interdit toute forme de discrimination y compris de sexe.

http://www.50-50magazine.fr/2017/05/02/non-a-lapartheid-sexuel-impose-par-liran-et-larabie-saoudite/

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L’inégale répartition des tâches domestiques entre les femmes et les hommes,couples,amours,egalite,parite,

2 Mai 2017, 03:35am

Publié par hugo

L’inégale répartition des tâches domestiques entre les femmes et les hommes

29 avril 2016 - En moyenne, les femmes consacrent trois heures trente par jour aux tâches domestiques, contre deux heures pour les hommes. Un écart qui peine à se réduire.

En moyenne, les femmes consacrent 3h26 par jour aux tâches domestiques (ménage, courses, soins aux enfants, etc.) contre 2h pour les hommes, selon l’Insee [1] (données 2010). A la maison, les hommes s’adonnent volontiers au bricolage (20 minutes quotidiennes contre 5 pour les femmes). Mais les femmes passent deux fois plus de temps que les hommes à faire le ménage et à s’occuper des enfants à la maison.

En schématisant, les femmes s’occupent, au quotidien, des tâches les moins valorisées et les hommes de ce qui se voit et dure. L’égalité dans la sphère domestique est loin d’être atteinte alors qu’elle progresse dans l’univers professionnel. Les inégalités de partage des tâches au sein du foyer ont des répercussions dans bien d’autres domaines pour les femmes : elles les freinent dans la vie professionnelle comme dans l’engagement politique ou associatif. L’inégale répartition des tâches domestiques explique une partie de l’essor du temps partiel féminin, mais aussi leur faible représentation en politique ou dans les instances dirigeantes d’associations. On retrouve ces écarts également en matière de temps libre (lecture, promenade, télévision, sport, etc.) : les femmes consacrent en moyenne 2h45 par jour à leurs loisirs contre 3h20 pour les hommes.

Répartition des temps sociaux selon le sexe
Unité : heures et minutes
Hommes
Femmes

Ecart hommes-femmes 
Temps physiologique (sommeil, soins personnels et repas)    11:07    11:24        - 00:17
Temps professionnel (travail, études, formation,trajets)    06:05    4:48        01:17
Temps domestique    02:00    03:26        - 01:26
- Dont ménage, cuisine, linge, courses    01:08    02:35        - 01:27
- Dont soins aux enfants et adultes    00:18    00:36        - 00:18
- Dont bricolage    00:20    00:05        00:15
- Dont jardinage, soins aux animaux    00:14    00:10        00:04
Temps libre    03:20    02:45        00:35
- Dont télévision    01:48    01:25        00:22
- Dont lecture    00:09    00:14        - 00:05
- Dont promenade    00:10    00:12        - 00:02
- Dont jeux, Internet    00:30    00:17        00:13
- Dont sport    00:13    00:07        00:06
Temps de sociabilité (hors repas)    00:43    00:45        - 00:02
- Dont conversations, téléphone, courrier    00:16    00:19        - 00:03
- Dont visites, réceptions    00:23    00:23        00:00
Trajets (hors travail)    00:43    00:55        00:07
Ensemble    24:00    24:00        24:00
Durée moyenne au cours d'une journée (du lundi au dimanche). France métropolitaine - Hommes et femmes ayant un emploi.
Source : Insee - Enquête emploi du temps 2009-2010 - © Observatoire des inégalités
L’évolution

En onze ans, le temps moyen journalier consacré par les femmes au travail domestique a baissé de 22 minutes, passant de 3h48 en 1999 à 3h26 en 2010, celui des hommes a augmenté d’une minute, de 1h59 à 2h. Les progrès sont donc bien lents. Au rythme actuel, il faudrait des décennies pour arriver à l’équilibre en termes de partage des tâches domestiques entre hommes et femmes au sein du couple.

Evolution du partage des tâches domestiques selon le sexe
Unité : heures et minutes
Hommes 

 

Femmes 


1999    2010    Evolution        1999    2010    Evolution
Temps domestique    01:59    02:00    0:01        03:48    03:26    - 00:22
- Dont ménage, courses    01:04    01:08    00:04        03:06    02:35    - 00:31
- Dont soins aux enfantset adultes    00:11    00:18    00:07        00:27    00:36    00:09
- Dont bricolage    00:30    00:20    - 00:10        00:04    00:05    00:01
- Dont jardinage, soins aux animaux    00:14    00:14    00:00        00:11    00:10    - 00:01
Durée moyenne au cours d'une journée (du lundi au dimanche). France métropolitaine - Hommes et femmes ayant un emploi. 
Source : Insee - Enquêtes Emploi du temps - © Observatoire des inégalités
Que se passe-t-il chez les jeunes ?
Pour l’instant, on ne dispose pas des données selon l’âge des couples. Les moyennes toutes générations confondues incluent des couples âgés et masquent sans doute une situation plus favorable chez les plus jeunes. Il s’agit en fait de savoir si le partage des tâches domestiques sera à l’avenir plus équitable grâce, d’une part aux jeunes générations, notamment au moment de la naissance des enfants, et d’autre part à la disparition des générations plus âgées.
Pour en savoir plus : « Depuis 11 ans, moins de tâches ménagères, plus d’Internet » - Insee Première n°1377, novembre 2011.
A lire sur notre site : « Inégalité homme-femme : pourquoi ils ne passent toujours pas l’aspirateur ? » Extrait du magazine Marie-Claire - janvier 2011.
Photo/ © AGENCE COM’AIR - Fotolia.com

Notes

[1] « Données détaillées de l’enquête Emploi du temps 2009-2010 », Insee Résultats, n°130 Société, juin 2012.

Date de rédaction le 29 avril 2016


© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités - (voir les modalités des droits de reproduction)

http://www.inegalites.fr/spip.php?article245

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Couple : Faire équipe,couples,amours,egalite,parite,

2 Mai 2017, 02:26am

Publié par hugo

Couple : Faire équipe
Dans un couple, il y en a toujours un qui s’investit davantage dans les tâches domestiques ou qui gagne plus d’argent que l’autre. Au grand dam des défenseurs d’un partage absolu. Qu’importe, estime la psychothérapeute Martine Teillac. Plutôt que de faire des comptes d’apothicaires, un couple a bien plus intérêt à faire équipe. Pour les petites corvées comme les grandes épreuves.
 
Margaux Rambert
couple partage des tâches ménagères
© Jupiter
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Sommaire
Reconnaître ce que fait l’autre
Partager, selon les sensibilités
Laisser faire l’autre
Le degré du vivable
Dédramatiser
Quand on aime, on ne compte pas ?
L’indispensable compte commun
Plus forts à deux
Une poubelle non descendue, des miettes tombées par terre, des assiettes qui n’atteindront jamais le lave-vaisselle… Qui n’a jamais éprouvé ce sentiment d’injustice, de rancœur, à l’idée d’être celui ou celle « qui fait tout dans la maison ? ». Au point que le partage des tâches domestiques constitue, avec celui de l'argent, l'une des premières causes de conflits au sein des couples. En cause : leur répétivité. « C’est ce qui les rend toxiques », avance Martine Teillac, psychothérapeute. Ajouté au fait que cette non-entraide que l’on déplore souvent parle en fait… de notre couple. « Elle en dit long sur le désir de chacun d’instaurer, ou pas, une relation d’égalité. Sur la répétition, lassante ; sur une dévalorisation, latente… Sur tout ce que l’on met de côté et qui pourrit. Les poubelles, ce sont les déchets du couple. »
 
Reconnaître ce que fait l’autre
Premier sujet de dispute : la répartition des tâches. Des travaux ménagers - la tenue de la maison, les courses, la vaisselle -, parentaux - la toilette, les repas, les devoirs -, administratifs et financiers, sans oublier le bricolage ou encore le jardinage. A chaque couple, sa manière de fonctionner : chacun son activité, chacun son tour… Mais même chez les défenseurs de l’égalité au sein du couple, les disputes ne manquent généralement pas d’éclater. « Beaucoup de couples, surtout les jeunes, sont dans une mentalité de petits fonctionnaires, estime Martine Teillac. Ils finissent par tenir une sorte de livre comptable. C’est anti-poétique et désolant. C’est une attitude revendicative, du même ordre de celle que l’on avait envers ses parents étant enfant, mais qui ne doit pas s’adresser à son conjoint. » Mais combien sommes-nous à trouver que notre bien-aimé(e) n’en fait vraiment pas assez ? Parfois à tort, d’ailleurs. « Au lieu de regarder ce qui manque, commençons par regarder ce qui est donné. Par prendre en compte que l’autre fait quand même des choses pour nous, même s’il n’est pas toujours dans une parfaite disposition pour cela ».
 
Partager, selon les sensibilités
L’idée d’un partage absolu est d’ailleurs à oublier, selon Martine Teillac. « C’est une vision un peu immature de ce qu’est une relation d’égalité. C’est avoir oublié le domaine du partage. On partage en tenant compte des capacités et des sensibilités de chacun. Quand on a la sagesse d’en tenir compte, il n’y a pas de rapport mathématiquement exact. » Et la surprise peut être au rendez-vous. Vous détestez repasser ? Et si ce n’était pas le cas de votre compagnon qui lui, peste en descendant les poubelles alors que vous, cela ne vous pose aucun problème ? L’écueil de toute répartition des tâches : la rigidité. Faut-il alors abandonner la liste que nous sommes nombreux à établir ? « Non, si elle est ouverte. Il est déréaliste d’envisager une liste de "to do" qui serait figée, définitive, abstraite. Par contre, qu’une femme s’attende à ce que son mari lui ait préparé à dîner lorsqu’elle rentre tard, ça, c’est réaliste. Et c’est aussi aimant. Là, nous ne sommes plus dans le registre comptable. L’homme témoigne à sa femme qu’il prend en compte sa fatigue. On devrait se polariser sur ces attentions et manifestations d’amour ».
Couple : Faire équipe
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 couple partage des tâches ménagères
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Reconnaître ce que fait l’autre
Partager, selon les sensibilités
Laisser faire l’autre
Le degré du vivable
Dédramatiser
Quand on aime, on ne compte pas ?
L’indispensable compte commun
Plus forts à deux
Laisser faire l’autre
 
 
Mais la répartition des tâches n’est pas la seule chose à poser problème. Car nous avons tous notre propre conception de l’ordre, de la propreté, de la façon de préparer un repas… De la gestion domestique en somme. Que de tensions en perspective ! Qui n’a jamais senti un regard inquisiteur se poser sur soi alors qu’il/elle cuisinait ou passait simplement le balai ? « La règle, c’est que celui qui fait est le maître du jeu. C’est une question de respect. De toute façon, il ne faut jamais s’attendre à ce que l’autre procède de la même façon que nous. Ces différences, elles peuvent froisser mais elles enrichissent le couple. » Et qu’il serait bon de s’en rappeler avant de repasser derrière son partenaire ! « C’est terriblement infantilisant et détestable dans une relation d’égalité. C’est dire à l’autre : ‘tu n’es pas capable de faire cela tout seul, je viens contrôler’. » La façon de ranger, de repasser ou de nettoyer de votre conjoint ne vous convient pas ? Sortez de la pièce. Occupez-vous ailleurs. « On est si souvent l’artisan de son propre malheur », ajoute Martine Teillac.
 
Le degré du vivable
Si l’exigence est incontestablement une qualité, attention à ce qu’elle ne rende pas la vie infernale. « Dans le foyer, ce qui compte, c’est le degré du vivable. Si son ou sa partenaire a un très haut degré d’exigence, il faut lui faire comprendre que celui-ci ne concerne que lui. Qu’il n’a pas à imposer cette dictature de l’ordre. On ne peut pas changer l’autre. Il faut tolérer qu’il ne soit pas aussi performant et perfectionniste que soi. Et comprendre que l’on n’a pas le droit de le faire souffrir parce que les franges du tapis ne sont pas brossées comme on aimerait. » Que l’on soit un brin maniaque ou à tendance légèrement désordonné, n’oublions pas de respecter l’autre et surtout, de ne pas lui imposer nos petits travers. Et pourquoi ne pas se réserver, chacun, un espace dédié : une armoire, un bureau, voire si possible, une pièce, qui resteront pas assez ou trop rangés… selon les goûts ?
 
Dédramatiser
 
 
Avant de critiquer l’autre, si nous commencions par reconnaître nos propres défauts ? ‘Je remets tout à plus tard, je veux imposer mon modèle, je n’aime pas ranger les papiers administratifs’… « Il faut avoir conscience de ses limites, de ses failles, de ses manquements. De ce qu’il y a de profondément humain en nous. On ne peut d’ailleurs s’améliorer que si l’on accepte ce qu’il y a de perfectible en nous ». Et notre conjoint est l’une des meilleures personnes pour nous y aider. A condition de partager nos compétences. « C’est ça, la solidarité au sein du couple. Il faut savoir faire preuve de modestie. Aucun des deux n’est Dieu. » Stop aux critiques, laissons à l’autre le droit à l’erreur, encourageons-le, et remercions-le même !
 
Et gardons en tête que les tâches ménagères ne sont… que des tâches ménagères. « N’oublions pas de prendre en compte tout ce que l’autre nous apporte par ailleurs. Il ne faut pas le réduire à une fonction domestique. La dictature des objets est néfaste. Ce n’est que du matériel. Ce n’est pas là-dessus que repose l’essentiel de la relation. » Et quoi de mieux pour prendre du recul que d’inviter la gaieté et l’humour dans la gestion des tâches domestiques ?
Couple : Faire équipe
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Reconnaître ce que fait l’autre
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Laisser faire l’autre
Le degré du vivable
Dédramatiser
Quand on aime, on ne compte pas ?
L’indispensable compte commun
Plus forts à deux
Quand on aime, on ne compte pas ?
A DÉCOUVRIR
Test
L'argent dans le couple : la question de l’argent entre « deux êtres qui s’aiment » en dit long sur eux-mêmes et leur histoire, peut-être bien plus qu’il n’y paraît...
 
Parmi elles, il y a bien sûr les tâches financières : payer les factures, le loyer, épargner… Se pose alors l’épineuse question du partage de l’argent. Un autre motif de discorde récurrent au sein des couples. « Là encore, il ne s’agit pas que d’argent, analyse Martine Teillac. Il s’agit de la valeur que chacun s’attribue et qu’il attribue à l’autre. » Et les problèmes commencent généralement quand l’un des membres du couple gagne plus d’argent que l’autre. « Celui qui a le plus gros salaire peut penser qu’il a plus de valeur. Et le faire sentir à l’autre. » Une situation souvent dévalorisante que connaissent, notamment, bien des femmes au foyer. « Une chose que l’on ne doit jamais faire, c’est mendier. Sinon, on retrouve dans la position d’un enfant et l’on donne raison à l’autre de se trouver plus de valeur. » Une solution consiste, par exemple, à demander à son conjoint de pouvoir disposer d’un budget mensuel.
 
L’indispensable compte commun
A DÉCOUVRIR
Martine Teillac est psychanalyste et psychothérapeute de couple. Elle est notamment l'auteure de Pour un couple durable (Solar, 2009).
 
 
 
Mais pour Martine Teillac, bon nombre des disputes liées aux questions d’argent pourraient être évitées grâce à un simple compte commun. « Il va de pair avec un partage de la vie commune. Et dépasse la simplicité au niveau comptable. C’est le signe que l’on se fait réciproquement confiance. Dans une réelle relation de couple, on ne compte pas. On met le maximum de moyens à disposition du couple pour le faire vivre ». Ce qui n’empêche pas chacun de garder son compte personnel. Au contraire. Comment faire une surprise à l’autre sinon ? D’ailleurs, quel plaisir de s’inviter mutuellement ! « Compte personnel et compte joint vont de soi. Et un bon compte commun, c’est un compte où chacun met au pro rata de ce qu’il gagne et où celui gagne le moins ne se sent ni dévalorisé ni dans une relation de dépendance ».
 
Plus forts à deux
 
 
Temps partiels, cessation d’activité, chômage, création d’entreprise… En ces temps difficiles, nombreux sont les couples à devoir faire face au manque d’argent. Et quand la moindre dépense pose problème, difficile d’éviter les tensions. Les solutions, c’est bien sûr ensemble qu’il faut les chercher, « en s’interdisant de penser que ce qui arrive, c’est de la faute de l’autre ». « On va d’autant mieux y arriver que celui qui ne rapporte plus d’argent ne sera pas stigmatisé, dévalorisé et va sentir une confiance intacte en sa valeur. Il sera d’ailleurs boosté par le fait qu’elle ne tienne pas au salaire qu’il rapportait. » Notamment dans les périodes difficiles, un couple est avant tout une équipe. Qui se soutient, s’encourage, se réconforte… « A deux, on est beaucoup plus forts, plus intelligents, pour affronter les difficultés du monde extérieur. Il faut se rappeler que son partenaire, on ne l’a pas choisi par hasard… »
 
http://www.psychologies.com/Couple/Vie-de-couple/Au-quotidien/Articles-et-Dossiers/Couple-Mieux-vivre-son-quotidien/Couple-Faire-equipe/7Quand-on-aime-on-ne-compte-pas

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