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Ça suffit, les droits sexuels et reproductifs des femmes ne sont pas des variables d'ajustement des programmes politiques!,femmes,egalite,sexes,sante,

25 Janvier 2017, 22:12pm

Publié par hugo

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Ça suffit, les droits sexuels et reproductifs des femmes ne sont pas des variables d'ajustement des programmes politiques!
Aucune femme aujourd'hui, ne devrait avoir à descendre dans la rue pour dire à la société entière quels sont ses droits fondamentaux.
 25/01/2017 15:21 CET | Actualisé il y a 6 heures

Monique Orphé Députée PS de la 6ème circonscription de la Réunion

DR
Les droits sexuels et reproductifs des femmes ne sont pas des variables d’ajustement des programmes politiques!
Le contexte européen et international, en crise politique majeure, fait craindre un recul en matière de droit sexuels et reproductifs des femmes, et notamment de l'accès à l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), que les progressistes ont mis des décennies à faire adopter.

Au XXIème siècle, on ne peut tolérer que les femmes aient à porter les mêmes combats en matière de libertés que ceux portés dans les années 70, du temps de Simone Veil. Les reculs et les conservatismes, ça suffit.

Aucune femme aujourd'hui, ne devrait avoir à descendre dans la rue pour dire à la société entière quels sont ses droits fondamentaux. Voit-on des hommes défiler pour défendre le droit à disposer de leur corps ? Cette inégalité de traitement que certains voudraient dans la loi, ça suffit.

De nos jours, des organisations politiques ou semi politiques, n'hésitent plus à organiser des marches dites "pro-vies" pour réduire les libertés des femmes, et même des hommes, qui ne souhaiteraient pas d'enfant, en leur interdisant l'accès à l'IVG. Mais la liberté de choisir, n'est-ce pas l'un des plus grands principes de vie dans une démocratie forte? Ces mêmes organisations susurrent à l'oreille du candidat des Républicains à l'élection présidentielle française, pour restreindre ou faire interdire cet accès à l'IVG, et elles ont toute son attention! Mais, une bonne fois pour toute, cela suffit de penser que le corps des femmes peut faire l'objet d'un programme politique s'il s'agit de le contraindre!

Donald Trump n'a pas attendu pour restreindre le droit à l'avortement. A peine assis dans son fauteuil de Président des Etats Unis, l'une de ses premières mesures a été de couper les financements du "Planned Parenthood", le plus grand réseau de Planning familial des Etats-Unis. Dans notre pays, la droite arrivée à la tête des régions a coupé les subventions des plannings familiaux et a supprimé les pass contraception quand ils existaient.

Chaque femme, chaque homme a le droit d'avoir des enfants par choix et non par accident. Chaque personne a le droit de vouloir les meilleures conditions de vie qu'elle ou il aura choisies pour construire une famille. Chaque femme a le droit d'être libre de faire ce qu'elle veut de son corps et de décider pour elle-même.

La gauche, depuis 2012, a fait beaucoup pour réaffirmer le droit à l'avortement: suppression de la notion de détresse, remboursement total de l'IVG et des examens conjoints, création d'un site internet spécial dédié, suppression du délai de réflexion.

N'attendons pas que les conservateurs arrivent à la tête de notre pays pour réagir.

N'attendons pas que le pire arrive pour dire ça suffit !

Monique Orphé, Vice-Présidente de la Délégation aux Droits des Femmes à l'Assemblée nationale

Cosignataires :

Claude Bartolone, Président de l'Assemblée nationale, Sandrine MAZETIER, Vice-Présidente de l'Assemblée nationale, Laurence DUMONT, Vice-Présidente de l'Assemblée nationale, François DE RUGY, Vice-Président de l'Assemblée nationale, Elisabeth GUIGOU, Présidente de la commission des affaires étrangères, Catherine LEMORTON, Présidente de la commission des affaires sociales, Frédérique MASSAT, Présidente de la commission des Affaires économiques, Patrick BLOCHE, Président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, Benoit HAMON, Ancien Ministre, Marie-Arlette CARLOTTI, Ancienne Ministre, Delphine BATHO, Ancienne Ministre, Marylise LEBRANCHU, Ancienne Ministre, Frédéric CUVILLIER, Ancien Ministre, Daniel Vaillant, Ancien Ministre, François LAMY, Ancien Ministre, Patricia ADAM, Présidente de la commission défense, Aurélie FILIPPETTI, Ancienne Ministre, Dominique RAIMBOURG, Président de la commission des lois, Maud OLIVIER, Vice-Présidente de la Délégation au Droit des Femmes, Martine LIGNIERES CASSOU, Ancienne Présidente de la Délégation aux Droits des Femmes, Christophe PREMAT, Françoise DUMAS, Gérard BAPT, Annie LE HOUÉROU, Laurent KALINOWSKI, Emeric BREHIER, Valérie CORRE, Dominique CHAUVEL, Sébastien PIETRASANTA, Florence DELAUNAY, Sylvie TOLMONT, Régine POVEDA, Audrey LINKENHELD, Colette CAPDEVIELLE, Arnaud LEROY, Alain BALLAY, Jean-Louis TOURAINE, Régis JUANICO, Jean-Jacques BRIDEY, Michel POUZOL, Edith GUEUGNEAU, Nathalie CHABANNE, Florent BOUDIE, Christine PIRES BEAUNE, Olivier DUSSOPT, Chantal BERTHELOT, Françoise DESCAMPS CROSNIER, MICHELE FOURNIER-ARMAND, Isabelle BRUNEAU, Gilles SAVARY, Jean-Yves LE BOUILLONNEC, Jean-Pierre BLAZY, Robert OLIVE, Marie-Line REYNAUD, Chaynesse KHIROUNI, Patrice PRAT, Annick LEPETIT, François LONCLE, Yves DANIEL, Marcel ROGEMONT, Marie RECALDE, Hervé FERON, Julie SOMMARUGA, Françoise DUBOIS, Sophie ERRANTE, Philippe BAUMEL, Pascal TERRASSE, Kheira BOUZIANE, Sylviane BULTEAU, Annick LE LOCH, Serge LETCHIMY, Stéphane TRAVERT, Marie HELENE FABRE, Martine MARTINEL, Guy DELCOURT, Catherine TROALLIC, Pascale CROZON, Lucette LOUSTEAU, William DUMAS, Serge BARDY, Michel DESTOT, Sébastien DENAJA, Gisèle BIEMOURET, Christian BATAILLE, Jean-Pierre MAGGI, Dominique LEFEBVRE, Patrick VIGNAL, Philip CORDERY, Nicolas BAYS, Denys ROBILIARD, Jean-Pierre LE ROCH, Jean-Pierre DUFAU, Jean-René MARSAC, Pascal DEGUILHEM, Fanny DOMBRE COSTE, Pierre RIBEAUD, Fabrice VERDIER, Sandrine DOUCET, Marie-Odile BOUILLE, Richard FERRAND, Geneviève GOSSELIN-FLEURY, Marie-Lou MARCEL, Jean-Marie BEFFARA, Marc GOUA, Jacques DELLERIE, Philippe NAILLET, Michel FRANÇAIX, Conchita LACUEY, Véronique MASSONEAU, Seybah DAGOMA, Jean-Pierre ALLOSSERY, Sabine BUIS, Alain CALMETTE, Jean-Yves LE DEAUT, François ANDRE, Martine FAURE, Eric ELKOUBY, Christian PAUL, Monique RABIN, Yves DURAND, Alexis BACHELAY, Pierre AYLAGAS, Pascal CHERKI, David COMET, Michel LEFAIT, Jean-Michel VILLAUME, Serge JANQUIN, Frédéric ROIG, Chantal GUITTET, Philippe NAUCHE, Michel VERGNIER, Geneviève GAILLARD, Mathieu HANOTIN, Annie LE HOUEROU, Eduardo RIHAN CYPEL, Razzy HAMMADI, Luce PANE, Guillaume BACHELAY, Suzanne TALLARD, Jacqueline MAQUET, Philippe BIES, Daniel GOLDBERG, Jean-Marc GERMAIN, Boinali SAID, Philippe KEMEL, Brigitte BOURGUIGNON, Michel LIEBGOTT, Anne Yvonne LE DAIN, Joëlle HUILLIER, Pascal DEMARTHE, Michel PAJON, Marie-Noëlle BATTISTEL, Hugues FOURAGE, Martine CARRILLON-COUVREUR, Jean-Paul BACQUET, Sylviane ALAUX

Lire aussi :

• Pour les anti-IVG, les femmes avortent à cause de leur entourage, de la société... et du ski

• Plusieurs milliers de personnes marchent "pour la vie" et surtout contre l'IVG à Paris

• Des cintres et des affiches en faveur du droit à l'avortement accrochés dans les rues de Paris

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Les syndicats sont-ils plus efficaces que le patronat en matière d’égalité entre hommes et femmes ?,femmes,egalite,parite,emploi,salaire,

25 Janvier 2017, 22:10pm

Publié par hugo

LUTTES SOCIALES

Les syndicats sont-ils plus efficaces que le patronat en matière d’égalité entre hommes et femmes ?

PAR NOLWENN WEILER, RACHEL KNAEBEL 9 MAI 2016


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Les syndicats de salariés font-ils mieux que le patronat en terme de parité ? Les femmes constituent près de la moitié des adhérents des syndicats. Mais les instances dirigeantes de ces organisations restent encore majoritairement masculines. Les femmes sont pourtant les premières à subir les temps partiels forcés, les horaires décalés, l’arbitraire des employeurs. Leur présence dans les instances dirigeantes permet pourtant une meilleure prise en charge des questions d’égalité ou de lutte contre les violences sexistes. Au sein des syndicats, de vraies réflexions s’engagent, pour que les femmes aient plus de pouvoir et que de nouveaux usages se mettent en place. Mais pour arriver à l’égalité, il reste encore du travail !

Nadine Hourmant avait 18 ans quand elle est entrée chez Doux, géant européen de la volaille. C’était en 1990, à Châtaulin, dans le Finistère. « J’habitais juste à côté. Et on pouvait être embauchée direct en CDI ». Pendant huit ans, elle s’échine, sept heures par jour, à emballer des poulets. Il faut être debout tout le temps, accomplir des gestes très répétitifs. Mais Nadine s’en satisfait, avant de prendre un congé parental de trois ans. « Quand j’ai repris, en 2002, j’ai commencé à être en conflit avec mon patron. J’avais un mandat dans un organisme de sécurité sociale, et il était très peu arrangeant pour me libérer le temps dont j’avais besoin pour l’exercer. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de me syndiquer. » Elle émarge à la CGT, puis monte une section Force ouvrière (FO) en 2006. « Franchement, il faut avoir les reins solides pour être délégué syndical ou délégué du personnel dans une entreprise. »

Mais Nadine assure : « Dans mon engagement syndical, je n’ai jamais eu de difficultés liées au fait d’être une femme. J’ai les mêmes temps de paroles que mes collègues masculins. On m’écoute, et je suis même devenue secrétaire générale adjointe de l’union départementale. Ce qui est sans doute plus compliqué pour les femmes, c’est de trouver un juste équilibre avec la vie privée. Parce que dans la société en général, on attend que les femmes soient toujours disponibles à la maison. Heureusement, j’ai le soutien de mon mari, qui connaît la réalité quotidienne des salariés de l’agro-alimentaire, parce qu’il y a travaillé. On partage le travail à la maison. C’est important. »

« Un temps partiel subi, ça ne favorise pas l’engagement »

L’expérience de Nadine est-elle représentative de la condition des femmes dans l’univers syndical, et de leur présence dans ses instances dirigeantes ? « Les femmes ont encore en grande partie la charge des enfants. Quand on devient responsable syndicale, il faut se déplacer pour des réunions, ça peut commencer à devenir compliqué », constate Michèle Biaggi, secrétaire confédérale chez FO. À Force ouvrière, comme dans la plupart des syndicats français, il y a presque autant d’adhérentes que d’adhérents. « Mais cette proportion ne se retrouve pas du tout au niveau des postes à responsabilités, regrette Michèle Biaggi. Dès qu’on à monte en grade, il y a moins de femmes. »

Sur les 103 unions départementales de FO, seules 12 ont des femmes à leur tête. « Ça a un peu changé depuis dix ans. Mais pas beaucoup », concède Michèle Biaggi. Au niveau des instances nationales du syndicat, les femmes sont inégalement présentes : 5 femmes sur 13 membres au bureau confédéral, qui est la « tête » du syndicat ; mais 4 femmes sur 35 membres au sein de la commission exécutive, le second échelon du pouvoir. « Les femmes sont les premières touchées par les temps partiel imposés. Quand on se retrouve dans cette situation, on doit chercher un autre boulot en plus, cela ne favorise pas la prise d’engagement syndical », analyse Myriam Barnel, secrétaire générale FO pour l’union départementale du Var.

Le paysage est similaire dans toutes les organisations syndicales françaises. Les femmes constituent près de la moitié de la population active salariée. Elles représentent en 2014 un tiers des adhérents de la CGT, 47 % de ceux de la CFDT, 45 % chez FO, 42 % à la CFTC, 29 % à la CFE-CGC (cadres) et 52 % chez l’Unsa. Mais dans chacune de ces organisations, sauf à la CGT, il y a proportionnellement bien moins de déléguées femmes aux congrès des organisations qu’il n’y a de femmes dans leur syndicat : à peine une femme sur dix délégués pour les cadres de la CFE-CGC, une sur trois délégués à la CFTC [1] [2].

Un « plafond de verre » aussi dans les syndicats

« À la CGT, nous avons décidé la parité de notre direction nationale dès 1999. Et en 2007, nous avons adopté une charte de l’égalité », explique Sophie Binet, elle même membre de la direction. Celle-ci prévoit de « parvenir à une juste représentation des femmes à tous les niveaux de prises de décisions ». Sur le terrain, les chiffres progressent, mais doucement. La CGT compte aujourd’hui 37,5 % de femmes dans ses instances dirigeantes confédérales, contre 35 % en 2009. C’est mieux qu’au sein des conseils d’administration des grandes entreprises, où la proportion des femmes avoisinent les 30 %. Un quart des responsables des unions départementales (UD) de la CGT sont des femmes, contre 18 % en 2009. « Nous visons la parité sur les instances interprofessionnelles comme les unions départementales. Après, ces structures sont autonomes. On ne peut pas le leur imposer. Mais nous faisons un travail d’impulsion et de conviction. Au sein des fédérations professionnelles, nous respectons la proportion du nombre de femmes dans les métiers. Cela n’aurait pas de sens de viser la parité chez les marins par exemple, où il y a beaucoup plus d’hommes. »

Des secteurs d’emploi très féminisés conservent pourtant une majorité d’hommes à leur tête. « C’est le cas dans la fédération santé-social, par exemple, déplore Cécile Gondard-Lalanne, co-déléguée générale de l’Union syndicale Solidaires. Il y a un plafond de verre, y compris dans ces fédérations. À Solidaires, nous ne dépassons pas un tiers de femmes dans les deux instances nationales. Les femmes ont tendance à rester à l’écart du niveau interprofessionnel, qui est l’échelon véritablement politique dans les syndicats. Des camarades hommes ne lâchent pas ces postes de pouvoir. Mais il y a une prise de conscience. Nous avons un corpus revendicatif important sur le sujet. Et nous agissons sur les questions des horaires des réunions, de la prise en charge des enfants, pour aider les équipes à donner les moyens aux femmes de s’engager. »

Parité en meetings

Les organisations expérimentent chacune des solutions pour remédier à ce retard. « Nous travaillons au niveau de la formation », indique Céline Chatelier, secrétaire générale adjointe de la CFDT dans les Pays-de-la-Loire. « L’actuelle secrétaire générale de l’union régionale a fait partie des premières personnes ayant bénéficié de ce dispositif. Aujourd’hui, sur les cinq unions départementales de la région, quatre sont dirigées par des femmes. Au sein des sections d’entreprises, c’est plus compliqué. Pour les déléguées syndicales, on a plus de mal à avoir des femmes. Le travail est rude. Et on a tendance, à tort, à accorder ces rôles à des hommes. »

 

Pour Michèle Biaggi, de FO, « il faut acquérir certains réflexes. Quand j’organise un meeting, je mets trois femmes, trois hommes à la tribune, systématiquement. » Sa camarade Myriam Barnel va plus loin : « Dans mon congrès d’union départementale, à part Jean-Claude Mailly [secrétaire général de FO, ndlr], il n’y avait que des femmes. On me l’a fait la remarquer. J’ai répondu : “Au moins, ça vous change ! ”. » [3]

À la Fédération syndicale unitaire (FSU), première organisation syndicale de la fonction publique, le changement passe là aussi par des mesures simples et concrètes. D’autant que dans l’Éducation nationale, deux enseignants sur trois sont des femmes. « Nous travaillons sur le sujet depuis dix ans, sur la prise en charge de la garde des enfants, en essayant de ne pas faire de réunion après 18h, et pas de formations pendant les vacances ou le mercredis après-midi », signale Sigrid Gérardin, co-animatrice du secteur femme. La FSU a également pris le parti de mettre en place des directions bicéphales mixtes. Avec des résultats sur le contenu des revendications : « Avec une direction collégiale, une femme et un homme, les revendications des femmes étaient tout de suite beaucoup plus prises en compte. »

« L’égalité pour les femmes, un slogan qui ne mobilise pas »

Au-delà des chiffres, c’est l’enjeu majeur de la présence des femmes au sein des instances dirigeantes des syndicats : faire en sorte que les revendications d’égalité femme-homme au travail soient mieux défendues. Plus il y aura de femmes dans les instances dirigeantes des syndicats, plus il y aura de chances que les questions d’égalité s’imposent. « Je n’ai jamais connu de mobilisation sur un texte qui insistait sur l’impact sur les femmes, ça ne mobilise pas », rapporte Michèle Biaggi.

Et si les choses étaient justement en train de changer ? « Maintenant, les questions d’inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes sont très clairement prises en compte au niveau du syndicat. Sur la question des temps partiels, par exemple, essentiellement subis par les femmes », estime Sandra Buaillon, secrétaire départementale CGT à Paris, et ancienne salarié des magasins Printemps. « Aujourd’hui, dans nos négociations, nous mettons toujours la pression sur cette question. »

Contre la loi travail, « chausser les lunettes du genre »

Les représentantes syndicales ont par exemple très vite vu les conséquences du projet de loi travail sur les femmes. Des syndicalistes et des chercheuses ont signé dès le 8 mars une tribune pour rappeler que la réforme du droit du travail prévue par le gouvernement toucherait de plein fouet les femmes, qui représentent 80 % des salariées à temps partiel en France [4].

Le projet « augmente les durées maximum de travail, et renforce les possibilités pour l’employeur de modifier de façon unilatérale les horaires et le temps de travail sans déclencher d’heures sup, soulignaient les signataires. Pour les salarié-es à temps partiel, c’est la double peine : un salaire partiel, une précarité maximum, et des heures supplémentaires qui seront demain encore moins bien payées ! » Sophie Binet, de la CGT, en faisait partie. « Nous poussons nos militants à chausser les lunettes du genre et des questions d’inégalité sur toutes les questions, comme sur la loi El Khomri », précise-t-elle.

Les accords pour l’égalité, un levier ?

« Les régressions actuelles touchent en priorité les femmes. Nous ne sommes pas sur la même planète que ceux qui ont écrit cette loi. Ils ne connaissent pas la réalité du monde du travail, analyse Myriam Barnel, de l’union FO du Var. Ce que je vois sur le terrain, c’est le chantage à l’emploi. Par exemple, des employées d’un laboratoire d’analyses, à qui leur patron demande de signer un accord d’entreprise pour renoncer aux deux jours de repos supplémentaires que prévoit leur convention collective. Elle signent, parce qu’elles ont le couteau sous la gorge. L’image d’un accord d’entreprise qui se négocierait tranquillement, c’est totalement irréaliste ! Les personnes qui négocient les accords d’égalité professionnelle non plus n’ont pas vraiment pris conscience des inégalités réelles, celle des écarts de rémunération, de l’accès aux postes à responsabilité dans les entreprises. »

Depuis 2012, toutes les entreprises de plus de 50 salariées doivent négocier un accord pour l’égalité entre les femmes et les hommes ou, au minimum, un plan d’action. C’est l’un des terrains sur lequel les syndicats peuvent agir. Malheureusement, cette « obligation » n’est pas assortie de mesures réellement coercitives. [5] « La difficulté, ajoute Sophie Binet, c’est que le patronat impose de négocier toutes choses égales par ailleurs, en ne considérant que les salariés à temps plein, sur les mêmes métiers, au même coefficient de salaire, sans prendre en compte les écarts cumulés sur la carrière ni la part variable de la rémunération. Mais nous réussissons à gagner des accords avec des volets intéressants. Celui de La Poste par exemple, qui contient toute une partie sur les violences sexuelles et sexistes. »

Embarras face au harcèlement au travail

Comment, justement, les syndicats s’engagent-il sur le problème des violences sexuelles ? « Les choses ont bougé, c’est évident. Nous sommes de plus en plus sollicitées par les syndicats pour intervenir dans des colloques, des conférences, des formations, témoigne Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail. Nous avons aussi plus de demandes de renseignements par des délégués du personnel ou des élus syndicaux. Il y a une ouverture sur cette question des violences sexuelles et sexistes commises dans les relations de travail. Il n’empêche que les femmes rament encore à contre-courant sur ces questions au sein des syndicats. »

Selon la responsable associative, le bât blesse lorsque des adhérents des syndicats sont eux-mêmes mis en cause pour des faits de harcèlement. « Les responsables syndicaux nous disent que c’est compliqué pour eux, qu’ils doivent défendre les élus et adhérents mis en cause. À ma connaissance, il n’y a que l’union départementale de Paris de la CFDT qui a pris position clairement en disant “on ne défend pas les harceleurs, même s’ils sont adhérents à la CFDT”. Lutter contre le harcèlement sexuel ou pour l’égalité professionnelle, cela peut être un obstacle à la prise de responsabilité pour les femmes. »

Instaurer un droit d’alerte

Posée à des responsables syndicales des grandes fédérations, la question n’obtient pas de réponses ferme. « En cas de plainte pour harcèlement contre un adhérent, nous laissons faire la justice », signale Myriam Barnel, de FO. « Peu de cas remontent, il y a une chape de plomb, dit Cécile Gondard-Lalanne, de Solidaires. Quand nous sommes au courant, il y a dénonciation et demande d’intervention locale. Ensuite, cela dépend des syndicats locaux. Mais majoritairement, il y a une mise à l’écart des responsables syndicaux mis en cause pour harcèlement. » À la CGT, « toute condamnation pour harcèlement donne lieu à suspension de tous les mandats. Quand il n’y a pas de condamnation et a fortiori pas de plainte, c’est beaucoup plus compliqué », rapporte Sophie Binet.

La lutte contre les violences sexuelles reste cependant une priorité à ses yeux : « Un outil syndical pour lutter contre les violences sexuelles serait par exemple d’utiliser le droit d’alerte des délégués du personnel. Notre bataille, c’est aussi que tous les accords d’égalité professionnelle aient un volet sur les violences sexuelles. Dans ce combat, la responsabilité des employeurs est impliquée. » Le chemin est encore long. Le dernier accord d’égalité professionnelle négocié à Carrefour mentionne par exemple les violences conjugales sans dire un mot de celles qui pourraient se commettre sur le lieu du travail.

Rachel Knaebel et Nolwenn Weiler

Photo de une : CC Eros Sana

Notes
[1] 39 % des délégués au congrès sont des femmes à la CFDT, 43 % à FO, 32 % à la CFTC, 13,5 % à la CFE-CGC, 45 % à la CGT. Source : Rapport du Conseil économique, social et environnemental, Les Forces vives au féminin, octobre 2015, p 26.
[2] Le congrès d’un syndicat réunit les représentants mandatés par les adhérents dans leurs fédérations ou unions locales, généralement tous les trois ans, pour définir les orientations nationales et élire une direction.
[3] Le congrès de l’union départementale est l’instance qui en désigne le bureau.
[4] Voir aussi ici.
[5] Le plus souvent, les employeurs choisissent l’option "plan d’action", moins contraignante que celle de "l’accord pour l’égalité". Et en cas d’absence constatée d’accord ou plan d’action lors du passage de l’inspecteur du travail, l’employeur a six mois pour remédier à la situation. Il peut ensuite être condamné à des pénalités limitées à 1 % de la masse salariale.
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Allemagne : comment la réforme du marché du travail renvoie les femmes à la maison,femmes,allemagne,

25 Janvier 2017, 22:07pm

Publié par hugo

Allemagne : comment la réforme du marché du travail renvoie les femmes à la maison

PAR RACHEL KNAEBEL 10 JUIN 2013


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L’Allemagne, sa compétitivité, sa flexibilité, sa capacité à réformer son marché du travail… Et ses femmes que l’on rend dépendantes économiquement à vie de leurs maris, renvoyées, de fait, au foyer. Car une Allemande sur deux travaille à temps partiel, dont 4,5 millions dans le cadre d’un « minijob » : ces boulots payés moins de 450 euros, qui n’ouvrent aucun droit ou presque. Un divorce, un mari au chômage ou décédé, et c’est la pauvreté. Le modèle allemand, un modèle d’avenir ?

« Pour notre service de soins à domicile à Essen nous recherchons un/une aide aux personnes âgées », annonce cette entreprise allemande sur le site de l’Agence fédérale pour l’emploi (Arbeitsagentur), l’équivalent en Allemagne de Pôle emploi. En plus d’une formation spécifique de trois ans, elle demande au candidat d’être flexible, autonome et engagé dans son travail, et, si possible, d’avoir déjà acquis une expérience et d’être titulaire d’un permis de conduire. Tout cela pour… 400 euros par mois, sans préciser le volume horaire ! « Une embauche en temps partiel ou temps plein n’est pas exclue », laisse miroiter l’annonce. Cette offre est en fait celle d’un « minijob », une forme d’emploi précaire qui a explosé en Allemagne depuis la première loi, dite Hartz, de dérégulation du marché du travail il y a dix ans. Des minijobs qui touchent particulièrement les femmes.

Des jobs payés en dessous des bas salaires

Les lois Hartz, ce sont ces réformes adoptées par le gouvernement social-démocrate et vert de Gerhard Schröder et entrées en vigueur entre 2003 et 2005. Vantées par l’Élysée comme par la droite néolibérale de ce côté-ci du Rhin, leur bilan est très controversé en Allemagne. Les défenseurs des lois Hartz assurent qu’elles ont permis de lutter contre le chômage et de relancer l’emploi. La réalité est bien moins rose, surtout pour les femmes.

« La situation des femmes sur le marché du travail s’est détériorée avec les réformes Hartz, en premier lieu à cause de la loi qui a facilité les minijobs », estime Ursula Engelen-Kefer, ancienne vice-présidente de la Fédération syndicale allemande DGB. Ces minijobs existent depuis longtemps, mais étaient limités à une activité de 15 heures de travail par semaine maximum, rémunérée 325 euros par mois. La première loi a levé la limite horaire et augmenté le plafond salarial à 400 euros (passé à 450 euros cette année).

7 millions de « minijobbers »...

Résultat : ces jobs sont très mal payés. « Aujourd’hui, l’employeur peut légalement exiger 24 heures de travail par semaine pour 450 euros ! » souligne la syndicaliste. 450 euros par mois pour 20h par semaine, cela revient à un salaire horaire de seulement 5,60 euros. Pour 15h par semaine, ce taux horaire monte à 7,50 euros. Dans la pratique, 90% des employés en minijobs travaillent moins de 20 heures par semaine, selon une étude du ministère de la Famille publiée en avril [1]. Reste que plus de trois-quarts des « minijobbers » touchent un salaire inférieur à 8,50 euros de l’heure, analyse la fédération syndicale DGB. Soit en dessous du niveau des bas salaires allemands [2].

Sur les 7 millions de personnes qui travaillent dans le cadre d’un minijob [3], près des deux tiers sont des femmes. Et ce minijob constitue, pour les trois quarts d’entre elles, leur seul et unique emploi. Les secteurs d’emploi traditionnellement féminins sont aussi les plus touchés par le phénomène : plus d’un million de minijobs dans le commerce, près de 800.000 dans le nettoyage, plus de 400.000 dans la santé. Dans la restauration, un travailleur sur deux est en minijob ! Car tout employeur, du particulier à la multinationale, en passant par l’administration ou l’éducation [4], peut recourir à un minijob, sans restriction : la seule condition, c’est que le salaire mensuel ne dépasse pas 450 euros.

... Sans sécurité sociale, ni assurance chômage

Dans ces conditions, comment explique-t-on ce succès ? Les minijobs recrutent selon la formule « salaire brut = salaire net ». Ces emplois sont exemptés de cotisations sociales pour les employés, les employeurs payant un forfait de cotisations patronales de 30 %. Un piège. Car les minijobbers ne bénéficient ni d’assurance maladie, ni d’assurance chômage quand leur contrat s’arrête. Et leurs cotisations retraites sont ridicules. Travaillez 45 ans en minijob et vous aurez droit à une pension mensuelle de 140 euros seulement !

Et ce piège s’est refermé sur les femmes : une femme active – entre 18 et 64 ans – sur dix est en minijob. « Cela signifie que les femmes qui cherchent un emploi et ne disposent pas de qualifications particulières ou reviennent sur le marché du travail après une pause pour s’occuper des enfants, ne reçoivent souvent pas d’autres offres d’emploi que ces jobs », analyse Ursula Engelen-Kefer.

Dépendantes à vie de leur mari

Sans cotisations salariales, « les femmes en minijobs dépendent de leur partenaire pour avoir une assurance maladie, conclut la syndicaliste. L’autre conséquence, c’est la pauvreté assurée une fois à la retraite. Le problème, c’est que beaucoup de femmes encore jeunes ne se rendent pas compte ce que signifie se retrouver sans retraite ni assurance maladie et dans la dépendance à leur mari. Elles se disent simplement “le brut pour le net, c’est merveilleux”. Cette situation est soutenue par les hommes, qui paient moins d’impôts si leurs femmes travaillent peu. Ce développement des minijobs va donc exactement dans la mauvaise direction. »

Pas étonnant, dans ce contexte, que 84% des femmes qui exercent un minijob comme activité principale soient mariées. Alors que la proportion n’est que de 60 % dans l’ensemble de la population féminine allemande. En outre, une fois en minijob, les femmes y restent : un tiers exerce ce type d’emploi depuis dix ans ou plus, et plus de la moitié depuis plus de six ans. Contrairement à certaines idées reçues, en France, les minijobs ne s’adressent pas qu’aux étudiants ou aux retraités, en quête d’un complément de pension. La grande majorité (58%) sont des actifs.

Les femmes : « Des salaires d’appoint pour le foyer »

« En cas de divorce, de chômage ou du décès du mari, les femmes en minijobs ne peuvent que difficilement assurer leur existence et celle de leur famille », prévient le sociologue Carsten Wippermann, qui a conduit l’étude publiée en avril par le ministère de la Famille. Pour lui, les minijobs constituent en fait un « programme de production de dépendance et d’impuissance économique des femmes à vie ». Un programme validé par la première loi Hartz, sous un gouvernement social-démocrate...

Les réformes allemandes du marché du travail ont-elles au moins développé l’emploi des femmes ? Au premier abord oui. Leur taux d’emploi a connu une nette hausse passant de 62% en 2002 à 71,5% en 2012. Il dépasse maintenant le niveau des femmes françaises (65 %) [5]. Mais à y regarder de plus près, le tableau est moins glorieux. « Nous avons effectivement plus de femmes actives aujourd’hui qu’il y a dix ans, mais elles se partagent le même volume de travail, déplore Karin Schwendler, du syndicat du tertiaire Ver.di. Le temps plein recule et la temps partiel augmente toujours plus. » Près d’une travailleuse allemande sur deux (45%) est à temps partiel, contre moins d’une sur trois en France [6]. Les femmes allemandes à temps partiels travaillent en moyenne moins de 19 heures par semaine contre plus de 23 heures en France [7].

Vers un salaire minimum... excluant les femmes ?

« Chez nous, les femmes qui travaillent sont encore considérées comme des salaires d’appoint pour le foyer. La représentation qui domine, c’est toujours celle de l’homme qui ramène l’argent à la maison, et la femme qui apporte peut-être un petit quelque chose en plus », explique la responsable du syndicat des services. Les réformes Hartz fonctionnent sur ce modèle, avec l’extension des minijobs, mais aussi avec la réduction (en 2005) des allocations chômage individuelles à une année contre plus de deux auparavant. Elles sont ensuite relayées par des prestations versées en fonction des revenus du foyer, comme pour le RSA, dont est cependant soustrait en partie le revenu lié à un minijob.

Il y a dix ans, ces réformes avaient été décidées par les sociaux-démocrates alors au pouvoir. Aujourd’hui dans l’opposition, ils ont placé la question des bas salaires et la revendication d’un salaire minimum au cœur de leur programme pour les élections législatives de septembre. « Nous espérons la mise en place d’un salaire minium après les élections, indique Karin Schwendler. Nous voulons aussi que les minijobs soient soumis à cotisations sociales dès la première heure travaillée. » Ursula Engelen-Kefer est moins optimiste : « Dans les programmes des partis pour les législatives, on lit beaucoup de choses sur le travail intérimaire, qui concerne 900.000 personnes, et très peu sur les minijobs, qui touchent pourtant sept fois plus de travailleurs ». Est-ce si étonnant ? 70% des intérimaires allemands sont des hommes.

Rachel Knaebel

Photo : DR

https://www.bastamag.net/Allemagne-comment-la-reforme-du

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La « taxe rose » pénalise aussi les Québécoises,femmes,economie,sexisme,

25 Janvier 2017, 22:05pm

Publié par hugo

La « taxe rose » pénalise aussi les Québécoises
Une femme utilisant un rasoir de couleur rose pour se raser les jambes : la seule différence avec un rasoir pour hommes réside dans la couleur, et surtout dans le prix.
Une femme utilisant un rasoir de couleur rose pour se raser les jambes : la seule différence avec un rasoir pour hommes réside dans la couleur, et surtout dans le prix.
Wikicommons
La taxe rose, celle qui, sans avertir, surfacture des produits ou des services destinés aux femmes, tandis que les même, acquis ou utilisés par les hommes, coûtent beaucoup moins cher, n'épargne pas le Québec. On s'y interroge : faut-il légiférer ? Ou inciter ?
24 JAN 2017
 Mise à jour 24.01.2017 à 09:53 par    
Catherine François
dansAccueilTerriennesJouets, commerce, publicité, politique, littérature, etc, les stéréotypes ont la vie dure
Avez-vous déjà ressenti un léger sentiment de frustration en voyant la facture du coiffeur de votre amoureux versus la vôtre ? Moi oui ! C’est au minimum le double, voire le triple ! Et les soins capillaires ne sont qu’un exemple parmi de nombreux autres de produits ou services destinés aux femmes qui coûtent plus chers que ceux destinés aux hommes. On l’appelle la « taxe rose » et elle sévit également au Québec.
La preuve par A + B
Une enquête menée par une équipe de La Facture, émission de consommation fort populaire de Radio-Canada (elle en est à sa 22ème saison), démontre hors de tout doute l’existence de cette taxe rose. On a donné un budget de 300 $  canadiens à un homme et une femme qui sont allés « magasiner » des produits similaires. Les résultats sont décourageants : le rasoir jetable pour homme revient à 9,07$, celui de couleur rose pour femme à 10,34$. Le Jean Levi’s  501 pour homme est à 68,99$, celui pour femme à 112,68$. La coupe de cheveux a coûté 45,99$ à l’homme, mais 68,99$ à la femme. L’homme a payé 15,80$ pour faire nettoyer son complet, la femme 19,09$ pour son tailleur. Le déodorant leur a coûté le même prix mais, petite nuance, celui pour la femme est allégé de 25 grammes par rapport à celui de l’homme. Enfin le parfum NEIGES de Lise Watier vaut 59,79$ dans sa version masculine, contre 72,43$ pour sa version féminine. Bref, au bout du compte, la femme a payé 84$ de plus que l’homme.

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 Pierre Chantelois @RenaudLeroy2
« Taxe rose » : les femmes paient généralement plus cher des produits équivalents destinés aux hommes #Québec #polqc http://ow.ly/e1Ik307Rqiu 
14:50 - 10 Janv 2017
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C’est d’autant plus inadmissible que les femmes gagnent en moyenne moins que les hommes

Julie Miville-Dechêne, ancienne présidente du Conseil du statut de la femme
« C’est complètement inacceptable d’avoir des prix différents pour des produits qui sont essentiellement les mêmes, s’insurge Julie Miville-Dechêne, qui était jusqu’à tout récemment présidente du Conseil du statut de la femme. C’est d’autant plus inadmissible que les femmes gagnent en moyenne moins que les hommes. Les fabricants profitent du fait que les consommatrices ne sont pas très attentives aux prix, ne font pas de comparaisons vraiment systématiques, et se font avoir ». Elle conseille aux femmes d’acheter le rasoir bleu versus le rose, tant que le produit est similaire bien sûr.

Les commerçants ont réponse à tout
Cette discrimination sur le prix s’expliquerait notamment par le fait, qu’à l’origine, le rasoir rose jetable par exemple se vendait moins que le noir pour homme. Donc il générait moins de profits.

Dans le cas du nettoyeur, le commerce a justifié la différence de prix par le temps supplémentaire passé par l’employé pour s’occuper du tailleur de la femme.

Pour la différence de prix entre le jean 501 de Levis pour homme et pour femme, le gérant du magasin a expliqué qu’il y avait eu plus de travail sur le modèle pour femmes – opérations de délavage notamment – et que le modèle masculin était unisexe.

Le coiffeur a justifié une facture plus élevée en expliquant que la femme reçoit plus de services que l’homme, ce qui n’est pas toujours forcément vrai. « Ça fait plutôt l’affaire des détaillants, ça il n’y a aucun doute, soit par paresse, par négligence ou autrement, explique Jacques Nantel, professeur émérite de marketing aux HEC.  Et puis parce que jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu de levée de drapeaux, donc on n’a pas tendance à changer les prix à la baisse ».

Mais pourquoi donc les femmes n'achèteraient-elles pas de rasoirs bleus ?
Mais pourquoi donc les femmes n'achèteraient-elles pas de rasoirs bleus ?
DR
Suivre le modèle new yorkais ?
La ville de New York a décidé de s’attaquer à cette discrimination sur les prix. Elle a adopté une législation qui interdit aux entreprises de service de faire payer davantage les femmes pour un service équivalent. Les salons de coiffure, les nettoyeurs s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 200$ s’ils ne respectent pas cette législation qui semble très efficace et qui pourrait prochainement s’appliquer à des produits vendus dans des commerces. La ville a mené une étude comparative de prix sur 800 produits et cette étude est sans équivoque : dans 42% des cas, les produits pour les femmes sont plus chers que ceux pour les hommes et en moyenne, les consommatrices paient 7% plus cher pour des produits similaires que les consommateurs.

La Californie a elle aussi adopté en 1995 une législation de la sorte portant sur les services. En revanche, le gouverneur Jerry Brown de cet Etat démocrate, a mis un véto inattendu sur une loi d'août 2016 qui abolissait la surtaxe des protections hygiéniques, serviettes, tampons, etc, à l'usage des femmes, après une bataille homérique.

En attendant la mise en place d’une telle législation, si jamais le gouvernement québécois décide un jour de se pencher sur le problème, un détaillant pourrait lancer une campagne marketing pour annoncer à sa clientèle qu’il refuse justement de faire de la discrimination sur les prix en fonction du sexe. « Et là, je peux vous garantir qu’à partir de ce moment-là, son volume va commencer à augmenter, ce qui va compenser sa baisse de prix, ça c’est qu’un bon détaillant fait, c’est l’astuce de bon détaillant. Les autres vont suivre par la suite » conclut Jacques Nantel.

Alors, qui lance le bal ?

Sur le même sujet dans Terriennes :

> Une « taxe rose » ? Bercy va mener l’enquête

> « Taxe tampon » : toujours les mêmes règles pour les Françaises

marketingcommercediscriminations de genredroits des femmesQuebec
Catherine François
Mise à jour 24.01.2017 à 09:53
SUR LE MÊME THÈME

http://information.tv5monde.com/terriennes/la-taxe-rose-penalise-aussi-les-quebecoises-150256

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Dans "Tempête de sable" d'Elite Zexer, une jeune Bédouine d'Israël voudrait choisir sa vie,femmes,egalite,parite,

25 Janvier 2017, 21:38pm

Publié par hugo

Dans "Tempête de sable" d'Elite Zexer, une jeune Bédouine d'Israël voudrait choisir sa vie
Layla, énergique étudiante, cherche à repousser les murs virtuels qui l'empêchent d'aimer ou d'étudier.
Layla, énergique étudiante, cherche à repousser les murs virtuels qui l'empêchent d'aimer ou d'étudier.
(c) Vered Adir
Avec Tempête de sable, choisi pour représenter Israël aux Oscars 2017, la réalisatrice Elite Zexer suit le combat d'une étudiante bédouine du Neguev pour décider de son destin. Un film subtil, ni blanc, ni noir, sur les écrans en France le 25 janvier 2017. 
24 JAN 2017
 Mise à jour 24.01.2017 à 13:55 par    
Liliane CharrierSylvie Braibant
dansAccueilTerriennesFemmes de cinéma
La lumière de Tempête de sable est ocre et grise, à l'image de cette terre bicolore, mélange de sable et de pierre, si caractéristiques du Néguev, une région et une population passées sous les administrations successives qui ont façonné le Proche-Orient.

Nomades sédentarisés, à l'inverse des autres Palestiniens, après 1948, les Bédouins acceptèrent d'être gouvernés par des Israéliens, avec ni plus ni moins d'enthousiasme que par les Egyptiens. La condition de cette paix sociale ? Leur permettre de vivre selon leurs traditions, en dépit des lois nationales, au premier rang desquelles mariages forcés et polygamie. La polygamie est illégale en Israël depuis 1977. Et pourtant, le député bédouin Taleb Abu Arar (Liste arabe unie) siège à la Knesset alors qu'il a deux femmes.
Prisons de sable
Avec un père qui la pousse dans ses études, la tance lorsque ses résultats sont insuffisants, lui apprend joyeusement à conduire sur les routes chaotiques du désert, Layla, l'héroïne du film d'Elite Zexer, pouvait espérer échapper à un destin tout tracé, entre union arrangée et maternité. Mais au fil du scénario, cet allié l'abandonne, tandis que sa mère, gardienne rigide des traditions, en apparence, finit par aider sa fille à poursuivre ses rêves.


C'est la rencontre avec une jeune Bédouine qui a inspiré à Elite Zexer le personnage de Layla. Quelques jours avant la sortie de son film, la jeune réalisatrice, 37 ans, était de passage à Paris. Elle nous a raconté l'histoire de la "vraie" Layla, qui est aussi celle de beaucoup d'autres jeunes femmes dans ces villages du désert :

Le modèle de Layla, comme dans le film a choisi d'épargner sa famille. Et puis elle nous a dit, pour ma fille ce sera différent.

Elite Zexer, cinéaste
Liliane Charrier, Bertrand Martineau
Dans ce premier long métrage, Elite Zexer a réussi à tisser un huis clos au grand air, où chacune et chacun se débat dans des enfermements multiples : celui qui oblige un mari et un père aimant de trois filles à épouser une deuxième femme pour avoir un fils ; celui qui assigne à la première épouse d'accueillir avec bienveillance la nouvelle ; celui qui conduit une jeune femme brillante à abandonner ses études et à renoncer à son premier amour pour ne pas déshonorer sa famille.

Le père....
Ce sont les contradictions de Suliman, le père de Layla, qui sont peut-être les plus surprenantes, mais pour la réalisatrice, il est tout aussi prisonnier de son rôle et des circonstances que les femmes :

Il se considère comme un excellent père de famille, il aime ses filles, sa femme, il veut leur offrir tout ce qu'il y a de mieux

Elite Zexer, cinéaste
Liliane Charrier, Bertrand Martineau
Les Bédouins invisibles
La réalisatrice laisse sentir aussi un encerclement plus diffus, celui d'un Etat peu amical, en quelques plans - un abri-bus au milieu de nulle part, un hall d'université, une conversation au sujet de maisons détruites par l'armée israélienne... La position des bédouins en Israël n'est pas le sujet du film, mais elle en compose l'omniprésente toile de fond : "Sur les routes qui passent près de ces villages, passent des milliers de voitures chaque jour. Jamais personne ne s'arrête. Dans 95% de la bande son du film, on entend les voitures passer en bruit de fond. Les Bédouins n'ont ni électricité, ni gaz. Ils n'ont pas de route. "

Liliane Charrier, Bertrand Martineau
La cinéaste a profondément ressenti l'isolement des Bédouins en Israël : "Personne ne sait exactement ce qui se passe dans ces villages, dit-elle. L'accès que j'ai eu à cette société est unique. Il faut prendre le temps, et rares sont ceux qui en font l'effort. Si j'ai fait ce film, c'est parce que je voulais donner un aperçu réaliste de ce qui se passe dans ces villages. Je voulais que, la prochaine fois qu'ils passeront en voiture près d'un village bédouin, les Israéliens pensent aux gens qui vivent là, au-delà des stéréotypes. Je voulais éveiller leur curiosité." Mission accomplie, semble-t-il, car d'après les premiers retours qu'a eu la réalisatrice, c'est exactement ce qui s'est produit.

Et pourtant, la volonté de rapprochement et d'intégration des Bédouins est palpable, explique encore Elite Zexer : "Pendant le tournage, tous voulaient m'inviter chez eux. Je sentais qu'ils avaient terriblement envie de créer un lien." C'est en accompagnant sa mère photographe auprès des communautés bédouines d'Israël qu'Elite Zexer a tissé les rencontres décisives pour ce projet.

Mes rencontres avec les Bédouins ont façonné chaque plan de ce film

Elite Zexer, cinéaste
Elle se souvient de la genèse de son film, grand prix du jury au Festival du cinéma indépendant de Sundance (Etats-Unis, 2016), sacré meilleur film aux "Ophir" israéliens (2016), l'équivalent des Césars, et appelé à concourir pour les Oscars 2017 :

Liliane Charrier, Bertrand Martineau
De ces allers retours, la cinéaste dit : "Pendant des années, j’ai eu la chance de rencontrer des femmes formidables dont l’histoire m’a profondément bouleversée. Certaines sont devenues des amies très proches. Le film est presque entièrement le fruit de ces échanges. Les personnes que j’ai rencontrées, les histoires que l’on m’a racontées, tout cela transparaît à l’écran plus que tout autre chose. Mes rencontres avec les Bédouins ont façonné chaque plan de ce film." Ecoutez-la : 

Liliane Charrier, Bertrand Martineau
Suivez Sylvie Braibant sur Twitter @braibant1

cinémaIsraelBédouinesProche Orient
Liliane CharrierSylvie Braibant
Mise à jour 24.01.2017 à 13:55
SUR LE MÊME THÈME

http://information.tv5monde.com/terriennes/dans-tempete-de-sable-d-elite-zexer-une-jeune-bedouine-d-israel-voudrait-choisir-sa-vie

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Le président Donald Trump et ses 18 guerriers blancs en croisade contre le droit à l'avortement,femmes,ivg,avortement,sante,

25 Janvier 2017, 21:21pm

Publié par hugo

Le président Donald Trump et ses 18 guerriers blancs en croisade contre le droit à l'avortement


Très fier, le président Donald Trump montre aux photographes, entouré de ses principaux conseillers ou membres de son équipe, l'un des premiers décrets qu'il a choisi de signer : l'interdiction pour les association de défense de l'IVG de recevoir des fonds étrangers aux Etats-Unis
Très fier, le président Donald Trump montre aux photographes, entouré de ses principaux conseillers ou membres de son équipe, l'un des premiers décrets qu'il a choisi de signer : l'interdiction pour les association de défense de l'IVG de recevoir des fonds étrangers aux Etats-Unis


AP Photo/Evan Vucci


A peine installé à la Maison-Blanche, Donald Trump signait un décret interdisant le financement public d'ONG internationales qui soutiennent l'interruption volontaire de grossesse. Dans le bureau ovale, au moment de la signature, aucune femme, mais une dizaine d'hommes, membres de son équipe, tous en guerre depuis des années contre le droit à l'avortement.
24 JAN 2017
 Mise à jour 24.01.2017 à 15:53 par    
Sylvie Braibant
    
avec AFP
dansAccueilTerriennesLe droit à l'avortement malmené
La date sonne comme une provocation et une réponse à ses détractrices : au lendemain du 44e anniversaire de « Roe c. Wade », l’arrêt emblématique de la Cour suprême qui a légalisé l’avortement en 1973 aux États-Unis, et au surlendemain des manifestations monstres qui ont réuni des millions d’Américaines et de citoyennes partout dans le monde, le président sonne la charge contre le droit à l'avortement, entouré des croisés anti IVG qui peuplent son équipe. Au premier rang desquels le vice-président Mike Pence, un catholique irlandais passé à l'évangélisme le plus fervent des "Born again" (ceux qui sont nés à nouveau), ou encore le texan, Rick Perry, par ailleurs très climato-sceptique et devenu Secrétaire d'Etat à l'Energie. Le premier, qui a de la constance dans les idées, avait déjà proposé, dans l'Etat d'Indiana dont il est gouverneur, de procéder à un enterrement après un avortement ou même une fausse couche. Le deuxième a presque réussi à bannir le droit à l'avortement du Texas, malgré les rappels à l'ordre de la Cour suprême, en imposant des normes sanitaires aux établissements pratiquant les IVG, impossibles à satisfaire.
Un gage donné aux "pro-vie", aux anti-impôts et à "l'Amérique d'abord"
Parfois appelée "politique de Mexico", car annoncée sous la présidence du président républicain Ronald Reagan à l'occasion de la conférence internationale des Nations unies sur la population de 1984 à Mexico, la politique remise en vigueur par Donald Trump prévoit que les fonds fédéraux d'aide internationale ne peuvent être alloués à des ONG étrangères qui pratiquent l'avortement ou militent pour rendre l'avortement légal. Ces restrictions avaient été annulées par le président démocrate Bill Clinton, puis remises en place par le républicain George W. Bush avant d'être annulées à nouveau par le président démocrate Barack Obama.

Cela faisant, Donald Trump satisfait plusieurs des lobbies les plus puissants sur  lesquels il s'est appuyé pour son élection : les tenants de l'"America First", pour lesquels tout doit d'abord se jouer entre les frontières de la Fédération, les partisans d'une défiscalisation et d'une réduction d'impôts massives, et les pro-life, pro-vie, anti IVG. "Le président a très clairement énoncé qu'il était un président pro life. Il veut agir pour tous les Américains, y compris ceux qui ne sont pas encore nés", justifie le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer. "Réinstaurer la politique de Mexico", ajoute-t-il, "fait également sens du point de vue des contribuables".

"Il s'agit d'une étape cruciale sur la voie pour rendre sa grandeur à l'Amérique", se félicite Tony Perkins, président de l'organisation conservatrice Family Research Council, en reprenant le slogan du milliardaire. M. Perkins a remercié le nouveau président d'avoir tenu "sa promesse de campagne de ne plus obliger les contribuables à payer pour des avortements".

Même si ce décret n'a pas, en apparence, d'impact direct sur les organisations nationales telles le Planning Familial américain (Planned Parenthood), puisqu'il touche les ONG qui agissent à l'extérieur des Etats-Unis, il est un signe évident très négatif à destination des défenseurs du droit à l'avortement. La plus grande structure qui appuie le contrôle des naissances via la contraception, et qui se bat pour la défense du droit à l'IVG, en sécurité et accessible aux plus pauvres aux Etats-Unis, ne s'y trompe pas, et a immédiatement lancé la contre-offensive : "Nous ne laisserons pas sans réponse les attaques lancées contre notre santé, nos droits et nos communautés. Signez la pétition pour dire que vous vous tenez aux côtés du Planning Familial !"
 
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 Planned Parenthood ✔ @PPact
We will not allow attacks on our health, rights or communities. Sign on to say you #StandWithPP: http://ppact.io/PPstand  #IStandWithPP
16:36 - 23 Janv 2017
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 "Les femmes les plus vulnérables dans le monde vont souffrir de cette politique, qui va saper des années d'efforts en faveur de la santé des femmes", s'inquiète Cecile Richards, la présidente de Planned Parenthood. "Cela va provoquer des fermetures de cliniques dans le monde entier, avec pour corollaire une augmentation des grossesses non désirées et des avortements dangereux", prévient-elle en appelant à mener  "combat". Plus que jamais...

Le fait que le gouvernement de M. Trump et les républicains du Congrès mettent à profit leur première semaine aux commandes de l'Etat pour s'attaquer à la santé des femmes en dit long sur leurs priorités

Steny Hoyer, réprésentant, démocrate, du Maryland
L’institut Guttmacher qui  fournit des statistiques sur le contrôle des naissances et l'avortement aux États-Unis et dans le monde depuis 50 ans rappelle les bienfaits de cette politique américaine d’aide à la planification ses naissances dans le monde, une première fois interrompue sous la  présidence du républicain et ancien acteur Ronald Reagan : « Depuis plus de 45 ans, les États-Unis - par l'intermédiaire de son Agence pour le développement international (USAID) - se sont imposés comme le chef de file mondial pour l'amélioration de l'accès des femmes à la contraception dans les pays les plus pauvres du monde. L'autonomisation des femmes via le contrôle de leur fertilité apporte des bénéfices non seulement à elles-mêmes, mais aussi à leurs enfants et à leur famille. Cela signifie moins de grossesses non désirées, souvent à haut risque, et moins d'avortements, dont la plupart dans le monde en développement sont exécutés dans des conditions dangereuses. Un meilleur espacement des naissances favorise aussi la santé des mères, de leurs bébés et familles, et leur octroie de meilleurs revenus, pour elles-mêmes et la société toute entière ». Ce qui entraîne, indirectement, moins de tentative d’émigration à destination des pays riches, comme les Etats-Unis, un effet qui devrait pourtant plaire à Mr Trump, si hostile aux migrants. Et moins d'avortements. CQFD

Un effet boomerang contre le droit à l'avortement aux Etats-Unis
Le décret signé par Donald Trump "représente une agression à l'encontre de la santé des femmes", a de son côté jugé l'ACLU, la grande association américaine de défense des libertés. "Le fait que le gouvernement de M. Trump et les républicains du Congrès mettent à profit leur première semaine aux commandes de l'Etat pour s'attaquer à la santé des femmes en dit long sur leurs priorités", a dénoncé pour sa part le parlementaire démocrate Steny Hoyer. Elle ouvre en tout cas la boîte de Pandore aux décisions les plus saugrenues, à l'encontre du Droit fédéral, de gouverneurs pro-vie en vue d'empêcher ce qu'ils considèrent comme un crime, confortés dans leur toute puissance par un président qui attaque dès le premier jour de son mandat.

Presqu'encore plus que la décision elle-même, ce qui a choqué les opposants au nouveau président, c'est le cadre dans lequel elle a été prise : avec derrière un Donald Trump, assis et occupé à signer ses premières initiatives, comme un rideau opaque, une brochette d'une dizaine d'hommes, blancs, debout, couvant des yeux leur nouveau héros. "Aussi longtemps que vous vivrez, vous ne verrez jamais la photo de sept femmes  signant une loi qui dit ce que les hommes doivent faire avec leurs organes reproductifs… ", épingle Martin Belam, du Guardian britannique, face à cette image, tout à la fois terrifiante et éclairante.

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 Martin Belam ✔ @MartinBelam
As long as you live you'll never see a photograph of 7 women signing legislation about what men can do with their reproductive organs
22:02 - 23 Janv 2017
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Une semaine avant l'investiture du nouveau président, le New York Times faisait le compte : jamais depuis Ronald Reagan, c'est à dire depuis près de 30 ans, une administration américaine n'avait compté aussi peu de femmes et de personnes issues des minorités. Cinq sur 23, pas une de plus, et à des postes subalternes : quatre femmes, dont trois "blanches" - l'une à l'Education, l'autre aux PME (petites entreprises),  la troisième ambassadrice auprès des Nations Unies - et une d'origine asiatique -aux Transports ; un homme, afro-américain, au secrétariat d'Etat à la Ville.

La place des hommes (blancs) de Donald Trump, comparée à celle de ses prédécesseurs, avec dans l'ordre protocolaire de son cabinet, de gauche à droite : Mike Pence, vice président ; Rex W Tillerson, secrétaire d’Etat (Affaires étrangères), Steven Mnuchin, Trésor ; James N Mattis, Défense ; Jeff Sessions, Attorney général (Justice) ; James Mattis, Intérieur, etc, etc…
La place des hommes (blancs) de Donald Trump, comparée à celle de ses prédécesseurs, avec dans l'ordre protocolaire de son cabinet, de gauche à droite : Mike Pence, vice président ; Rex W Tillerson, secrétaire d’Etat (Affaires étrangères), Steven Mnuchin, Trésor ; James N Mattis, Défense ; Jeff Sessions, Attorney général (Justice) ; James Mattis, Intérieur, etc, etc…
New York Times, capture d'écran
Le Backlash,  retour en arrière, en marche...
Les partisans du magnat de l'immobilier revêtu des habits présidentiels sont, pour leur part, enchantés d'un président qui met aussi vite ses paroles en actes.
Comme les associations "Pro Life", qui militent contre l'avortement, et qui ont aussitôt félicité Donald Trump pour son initiative. Désormais galvanisés par l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, les opposants américains à l'IVG comptent engranger d'autres victoires sous sa présidence. Ils n'ont pour certains pas attendu : depuis l'élection du 8 novembre 2016, ils ont déjà adopté dans certains Etats républicains des mesures anti-IVG draconiennes, qui flirtent parfois avec les libertés constitutionnelles. Comme au Texas, qui a voulu mettre en oeuvre les fameux enterrements de foetus préconisés par Mike Pence (en attente d'autorisation). Une illégalité dont ils se moquent éperdument depuis que Donald Trump s'est engagé à nommer très prochainement à la Cour suprême un juge farouchement opposé à l'IVG, et qui fera basculer la juridiction supérieure en faveur des "pro-life". A terme, explique encore M. Trump, auréolé de son frais décret, le nouveau rapport de force qu'il compte ainsi instaurer pourrait déboucher "automatiquement" sur l'annulation de l'arrêt "Roe V.  Wade".

Le fameux backlash des « petits » hommes blancs contre les droits des femmes aux Etats-Unis, identifié par la féministe américaine Susan Faludi  dans son livre « La guerre non déclaré contre les femmes aux Etats-Unis », paru en 1991, et rappelé par la correspondante du Monde aux Etats-Unis dans une enquête sur l'électorat de Donald Trump, le confirment : voici bien venu le temps de "la revanche des hommes blancs en colère".

droit à l'avortementIVGdroits des femmesDonald TrumpEtats-Unis
Sylvie Braibant
    
avec AFP
Mise à jour 24.01.2017 à 15:53
SUR LE MÊME THÈME

http://information.tv5monde.com/terriennes/le-president-donald-trump-et-ses-18-guerriers-blancs-en-ctoisade-contre-le-droit-l

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Présidentielle : des militants pro-Trump investissent les réseaux sociaux pour faire élire Marine Le Pen,FN,extreme droite,politques,

25 Janvier 2017, 21:10pm

Publié par hugo

Présidentielle : des militants pro-Trump investissent les réseaux sociaux pour faire élire Marine Le Pen
Le site américain BuzzFeed a enquêté sur de faux comptes Facebook et Twitter, créés et utilisés par des supporters du nouveau président des Etats-Unis pour soutenir la candidature de Marine Le Pen.

Après l\'élection de Donald Trump, des trolls soutiennent Marine Le Pen. Ici, le 21 janvier 2017 à Koblenz.
Après l'élection de Donald Trump, des trolls soutiennent Marine Le Pen. Ici, le 21 janvier 2017 à Koblenz. (ROBERTO PFEIL / AFP)
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franceinfo
France Télévisions
Mis à jour le 25/01/2017 | 09:50
publié le 24/01/2017 | 17:12

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Après avoir réussi à placer leur candidat à la tête des Etats-Unis, certains militants de Donald Trump s'organisent pour faire gagner Marine Le Pen en 2017. Comme franceinfo auparavant, des journalistes du site américain BuzzFeed ont réussi à intégrer un groupe de discussion en ligne nommé "La grande libération de la France". Dans cette conversation, une personne sous le pseudo de Trumpwin2016 demande aux internautes de créer de faux comptes Facebook et Twitter qui semblent français pour alimenter des pages pro-Marine Le Pen avec notamment des messages de soutien ou de diffuser des blagues sur François Fillon.

>> "Une bonne blague est plus convaincante qu'un tract" : sur les réseaux sociaux, les pro-Trump se rangent derrière Marine Le Pen

Ces faux profils sont aussi appelés à partager ces contenus au maximum. Une manière d'augmenter la visibilité des messages de soutien à la candidate d'extrême droite sur les réseaux sociaux et les thèses décrédibilisant ses adversaires. Ces "trolls" ne comptent pas s'arrêter pas là. Ils essaient aussi de créer le plus de chaos possible pour faire apparaître le Front national comme le choix le plus légitime, selon leurs conversations.

"Alliance entre des néo-fascistes russes et 'l'alt-right' internationale"

Pour que cette manipulation des réseaux sociaux ne soit pas trop visible, il est demandé de créer des comptes bien particuliers : "Dans l’idéal des jeunes, des filles mignonnes, des gays, des juifs, en gros tous les gens qui ne sont pas censés être pro-[Front national]", explique Trumpwin2016 dans l'un de ses messages postés sur la conversation.

Des images "prêtes à l'emploi" sont aussi disponibles pour créer des messages de propagande et les diffuser sur ces réseaux. "Aujourd’hui, il y a une sorte d’alliance molle entre des néo-fascistes russes (...) et 'l’alt-right' internationale", explique un utilisateur anonyme aux journalistes de BuzzFeed.

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http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/presidentielle-des-militants-pro-trump-inondent-les-reseaux-sociaux-pour-faire-elire-marine-le-pen_2034053.html

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5 CHOSES FAUSSES QUE LES FEMMES NE DOIVENT PLUS CROIRE SUR LA SEXUALITÉ DES HOMMES,articles femmes hommes,

25 Janvier 2017, 06:02am

Publié par hugo

5 CHOSES FAUSSES QUE LES FEMMES NE DOIVENT PLUS CROIRE SUR LA SEXUALITÉ DES HOMMES

Infidélité, panne d’érection, stimulation anale… La sexologue Tracey Cox fait le point sur 5 idées reçues que les femmes ont souvent à l’égard de l’intimité de leur partenaire.
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©Fotolia
Les idées reçues ont la vie dure, et la vie intime en regorge. Sur son blog, la sexologue Tracey Cox liste les préjugés que les femmes ont souvent à l’égard de la sexualité masculine, et leur règle leur compte.

1. Les hommes sont obsédés par la pornographie 
S’il est vrai que la plupart des hommes regardent des films X, ils savent aussi apprécier le sexe "dans la vie réelle", avec leur partenaire. Et qui dit pornographie ne dit pas infidélité. "S’il a un désir sexuel plus prononcé que le vôtre et qu’il regarde du porno, il y a de forte chance qu’il ne vous trompe PAS", rassure Tracey Cox.

2. S’il apprécie la stimulation anale, il est probablement gay 
L’anus fait partie des zones érogènes. Le stimuler procurera donc du plaisir à l’homme. "S’il apprécie la stimulation anale, c’est parce que cela fait du bien et qu’il est suffisamment à l’aise dans sa sexualité pour ne pas être complexé par ce mythe du 'cela doit vouloir dire que je suis gay', rassure la sexologue. En effet, "la peau [y] est très sensible et toujours prête à délivrer des bonheurs de sensations", soufflait à Medisite le médecin sexologue Gérard Leleu.

3. Les hommes veulent tout le temps faire l’amour 
De nombreux facteurs entrent en cause dans le désir sexuel, et pas seulement le genre de la personne ! "Le mythe selon lequel les hommes veulent du sexe et les femmes de l’amour est complètement dépassé", souligne la sexologue.

4. S’il n’a pas d’érection, c’est qu’il n’a pas envie de vous 
"Trop d’alcool, le fait de ne pas se sentir bien, le stress, la peur de la performance, certains médicaments, le besoin de plus de stimulation"… toutes ces raisons évoquées par Tracey Cox peuvent expliquer un trouble de l’érection. Et attention, demander à son homme si la panne vient d’un manque de désir risque de l’accabler encore plus, soulignait le sexologue Albert Barbaro, dans une interview à Medisite.

5. Les hommes ne sont pas naturellement monogames, mais les femmes le sont 
Tromper n’est pas un besoin biologique typiquement masculin mais simplement un choix. "Les femmes se limitent encore à un seul partenaire, mais le nombre de femmes qui ont des liaisons continue d’augmenter", confie Tracey Cox. En France, un sondage Ifop rendu public en janvier 2017 révélait que 33% des femmes avaient déjà trompé leur partenaire (contre 24% en 2011 et seulement 10% en 1970).

http://www.medisite.fr/vie-de-couple-5-choses-fausses-que-les-femmes-ne-doivent-plus-croire-sur-la-sexualite-des-hommes.1235635.40877.html

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Donald Trump s'attaque à l'avortement sitôt arrivé à la Maison-Blanche,femmes,avortement,ivg,

24 Janvier 2017, 22:00pm

Publié par hugo

La rédaction avec AFP | Le 24 janvier 2017
 
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Aussitôt aux commandes, le nouveau président américain a signé, lundi, un décret interdisant le financement d'ONG internationales qui soutiennent l'avortement - une promesse de campagne.
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Une nouvelle expérience de shopping
Aussitôt aux commandes, Donald Trump s'attaque à l'avortement. Le nouveau président américain a signé, ce lundi, un décret interdisant le financement d'ONG internationales qui soutiennent l'avortement. Le nouveau locataire de la Maison-Blanche a pris cette mesure au lendemain du 44e anniversaire de «Roe V. Wade», l'arrêt emblématique de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement en 1973 aux États-Unis, et deux jours après que des millions d'Américaines ont manifesté pour leurs droits.

Hausse des grossesse non désirées

«Les femmes les plus vulnérables dans le monde vont souffrir de cette politique, qui va saper des années d'efforts en faveur de la santé des femmes», a réagi Cecile Richards, la présidente de Planned Parenthood, le plus grand réseau de planning familial des États-Unis. «Cela va provoquer des fermetures de cliniques dans le monde entier, avec pour corollaire une augmentation des grossesses non désirées et des avortements dangereux», a-t-elle averti en appelant au «combat».

Le décret signé par Donald Trump «représente une agression à l'encontre de la santé des femmes», a de son côté jugé l'Aclu, la grande association américaine de défense des libertés. «Le fait que le gouvernement de M. Trump et les républicains du Congrès mettent à profit leur première semaine aux commandes de l'État pour s'attaquer à la santé des femmes en dit long sur leurs priorités», a dénoncé pour sa part le parlementaire démocrate Steny Hoyer.

Bon "pour les contribuables"

 
Des participants à une manifestation anti-avortement, lundi 23 janvier 2017, à Washington.
Photo AP / Ted S. Warren
À l'opposé, les associations «Pro Life», qui militent contre l'avortement, ont félicité Donald Trump pour son initiative. «Il s'agit d'une étape cruciale sur la voie pour rendre sa grandeur à l'Amérique», a jugé Tony Perkins, président de l'organisation conservatrice Family Research Council, en reprenant le slogan du milliardaire. Avant de remercier le nouveau président d'avoir tenu «sa promesse de campagne de ne plus obliger les contribuables à payer pour des avortements».

Parfois appelée «politique de Mexico», car annoncée sous la présidence du président républicain Ronald Reagan à l'occasion de la conférence internationale des Nations unies sur la population de 1984 à Mexico, la politique remise en vigueur par Donald Trump prévoit que les fonds fédéraux d'aide internationale ne peuvent être alloués à des ONG étrangères qui pratiquent l'avortement ou militent pour rendre l'avortement légal.

Ces restrictions avaient été annulées par le président démocrate Bill Clinton, puis remises en place par le républicain George W. Bush avant d'être annulées à nouveau par le président démocrate Barack Obama.

"Un président pro life"

«Le président a très clairement énoncé qu'il était un président pro life. Il veut agir pour tous les Américains, y compris ceux qui ne sont pas encore nés», a justifié, lundi, le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer. Réinstaurer la politique de Mexico, a-t-il ajouté, «fait également sens du point de vue des contribuables».

Galvanisés par l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, les opposants américains à l'avortement comptent engranger d'autres victoires sous sa présidence.

Les femmes du monde entier manifestent pour leurs droits :

En images
 Women's March à Berlin (Allemagne)
 Women's March à Berlin (Allemagne)
 Women's March à Berlin (Allemagne)
 Women's March de Bruxelles (Belgique)
Voir toutes les photos
Vidéo : extrait de l'interview musclée de Donald Trump par Megyn Kelly

http://madame.lefigaro.fr/societe/donald-trump-sattaque-a-lavortement-240117-129319#xtor=AL-210-[facebook]

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DE VICTIME À TRAÎNÉE, LE MYTHE INCREVABLE,femmes,violences,

24 Janvier 2017, 21:57pm

Publié par hugo

8 juin 2016

DE VICTIME À TRAÎNÉE, LE MYTHE INCREVABLE

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par Ouvrir la description de l'auteur    Marie-Hélène Verville

DROIT  SOCIÉTÉ
Malgré 30 ans de changements législatifs, des victimes d’agression sexuelle se heurtent encore à des affirmations du genre « elle l’a bien cherché » en cours de procès. Particulièrement en Chambre criminelle et pénale, lors du contre-interrogatoire de la victime.

La petite avait 11 ans lorsque des garçons qui la harcelaient depuis des mois l’ont tassée dans un coin des toilettes mixtes de l’école. Entre leurs mains, elle a subi « un incident à caractère sexuel », ses cris et ses pleurs finissant par alerter une intervenante. L’incident a eu lieu en février 2011. L’an passé, la Cour supérieure a obligé la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSPI) à payer 12 000 $ en dommages et intérêts parce qu’elle a failli à protéger l’enfant. Lors de ce procès civil, pas moins de quatre personnes ont témoigné à la demande de l’avocate de la CSPI pour souligner que la fillette aurait, peu avant l’événement, « dansé de façon suggestive à la danse de la Saint-Valentin ».

En 2012, une fille de 14 ans est violée par le grand frère de ses amies. Il profite du fait qu’elle est complètement soûle pour baisser son pantalon et la pénétrer. Ses amies les trouvent après avoir forcé la porte de la pièce; la victime est en pleurs. Deux ans plus tard, l’homme sera reconnu coupable. Témoins lors du procès criminel, les sœurs de l’accusé ont insisté pour décrire le comportement de l’adolescente avant le viol. Selon elles, la victime « voulait faire la fête », aurait « flirté » avec son violeur, et lui aurait peut-être même volé de l’alcool.

Photographie de Julie Desrosiers. ©Faculté de droit, Université Laval
« Pourtant, un vêtement de femme, aussi sexy soit-il, n’est jamais une invitation à une agression sexuelle. »
— Julie Desrosiers, professeure en droit à l’Université Laval et auteure de L’agression sexuelle en droit canadien (Éd. Yvon Blais, 2009)
En 2010, une jeune femme est plaquée contre un réfrigérateur et violée par un ancien amant. Il sera condamné en 2014 par la Cour du Québec. La défense mentionne l’absence de blessures physiques comme preuve du consentement de la femme. « Avec respect pour l’avocat de l’accusé, il y a lieu de se rappeler qu’il faut se garder de conclure qu’un témoignage n’est pas fiable en référant [sic] à des conjectures, hypothèses, stéréotypes ou idées reçues », lit-on dans le jugement rendu par la juge Julie Beauchesne.

Les stéréotypes liés aux agressions sexuelles suivent la victime dans la Chambre criminelle ou civile, constate l’avocate féministe Pamela Cross, directrice des services juridiques de Luke’s Place, un organisme ontarien qui offre une aide légale aux mères victimes de violence conjugale. Et ils s’ajoutent à un processus judiciaire déjà pénible en soi pour les femmes. « La bataille est difficile pour les femmes qui souhaitent obtenir justice. Autant pour les plaignantes lors d’un procès pour agression sexuelle que pour une mère qui quitte son partenaire violent et veut obtenir une façon sécuritaire de partager la garde des enfants. »

Procès de l’accusé ou des victimes?

Selon les chiffres de Statistique Canada, 3 agressions sexuelles sur 1 000 finissent par une condamnation. Ce type de crime est peu rapporté à la police, car les victimes font peu confiance au système judiciaire. Les données indiquent qu’une grande partie d’entre elles sont des jeunes femmes ou des enfants, et que l’agresseur est souvent en position de force par rapport à elles. Dans ce contexte, l’étape du témoignage en Cour criminelle est redoutée. « À l’instar de la violence conjugale, l’agression sexuelle est un crime de l’intime où le témoignage de la victime est souvent la seule porte d’entrée de la justice », explique Julie Desrosiers, professeure en droit à l’Université Laval et auteure de L’agression sexuelle en droit canadien (Éd. Yvon Blais, 2009).

Dans notre société de droit, une personne accusée au criminel n’a pas l’obligation de témoigner à son propre procès. Il est donc normal que le contre-interrogatoire de l’avocat de la défense soit serré, affirme Julie Desrosiers. « Au moment où la défense teste la crédibilité de la victime, il y a un risque de dérapage. Lorsqu’on parle de la façon dont la victime dansait, ou riait, ou était habillée, ou buvait, on n’est pas loin de faire son procès. Le droit essaie de contrecarrer les préjugés liés aux agressions sexuelles, mais la justice est administrée par des acteurs sociaux », poursuit-elle.

Heureusement, les arguments douteux ne portent pas toujours leurs fruits. « Nous avons été contents et agréablement surpris de la réponse du juge Hamilton à l’argument de la partie adverse [NDLR : la danse de la Saint-Valentin]. Non seulement il a tout de suite écarté cet élément, mais dans son jugement, il a souligné qu’il s’agissait d’un argument dangereux auquel il ne s’est pas intéressé », souligne Anne Castagner, qui a défendu la jeune victime d’intimidation au civil. « Dans le langage juridique, on appelle ça un blâme », précise Julie Desrosiers.

Entre théorie et pratique

« Pourquoi n’avez-vous pas serré les genoux? » Désormais célèbre, la question a été entendue lors d’un procès devant la Cour de l’Alberta en 2014, puis a fait le tour des médias canadiens. Le juge Robin Camp l’a posée à une jeune sans-abri qui décrivait son viol dans des toilettes par un homme pesant 45 kg (100 lb) de plus qu’elle. La plaignante était « peu recommandable », selon le juge, qui l’a même appelée « l’accusée » à plusieurs reprises. Depuis, le verdict d’acquittement a été renversé en appel. Le juge a été suspendu en novembre 2015 et fait l’objet d’une enquête de la part du Conseil canadien de la magistrature.

Si l’utilisation d’arguments sexistes n’est plus la norme, il reste du chemin à faire pour qu’ils disparaissent de tous les procès criminels, note Claudine Roy, procureure-chef adjointe du Directeur des poursuites criminelles et pénales du Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Je me demande souvent pourquoi les avocats de la défense ne demandent pas à des hommes victimes de vol qualifié s’ils ont déjà trompé leur femme. Pourtant, la crédibilité de ces victimes-là aussi est au cœur de la preuve. La défense pourrait arguer que ces hommes sont capables de vivre dans le mensonge… Pourquoi cette question semble-t-elle si pertinente lorsqu’il est question d’une femme victime d’agression sexuelle? Car même si le procureur s’oppose, il n’est pas exclu que le juge va refuser d’entendre cette question. »

Photographie de Jenny Charest. 
« Certains cas médiatisés ne reflètent pas ce qui se passe en cour tous les jours. Il y a aussi des situations où la victime voit positivement son passage dans le système judiciaire. »
— Jenny Charest, directrice du CAVAC de Montréal
Malgré les objections du procureur de la Couronne, le juge peut permettre certaines questions tendancieuses en contre-interrogatoire, même s’il n’en tiendra pas compte dans son jugement. « Ça déstabilise parfois la plaignante, surtout si elle est jeune et craintive. Dans ces cas-là, soit elle voudra tout arrêter, ce qui est rare, soit elle se fermera et passera en mode automatique, c’est-à-dire qu’elle répondra aux questions rapidement, pour se débarrasser de la “besogne”. Ça peut nuire à son témoignage », se désole Claudine Roy.

Présents dans toutes les régions du Québec, les centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) accompagnent les victimes d’agression sexuelle à chaque étape du processus judiciaire. « Certains cas médiatisés ne reflètent pas ce qui se passe en cour tous les jours, dit Jenny Charest, directrice du CAVAC de Montréal. Il y a aussi des situations où la victime voit positivement son passage dans le système judiciaire. Le témoignage peut être un geste d’empowerment, comme lorsqu’une jeune fille se tient debout devant son ancien pimp ou son agresseur. Parfois, le témoignage est pénible, c’est vrai, mais il donne des résultats. Dans le processus, le soutien donné à la victime fait toute la différence. »

La grande question demeure : comment évacuer les préjugés des tribunaux? Malgré la réforme juridique de 1983 en matière d’agression sexuelle (voir l’encadré), les préjugés peuvent encore teinter l’application de la loi, affirme Julie Desrosiers. Elle rappelle que la fin des agressions sexuelles ne réside pas dans un changement de loi, le droit criminel ne pouvant pas régler à lui seul un problème de société beaucoup plus large. « Porter plainte est un geste individuel, alors qu’il faut une action collective pour venir à bout des agressions sexuelles. Recevoir une peine pour agression sexuelle est très stigmatisant pour les accusés. Ils sont vus comme des monstres. Pourtant, l’agression sexuelle est commise fréquemment, et par des gens qu’on connaît. Nous avons un problème social qui s’inscrit dans une logique de contrôle du corps des femmes. »

La loi chemine

Depuis 1983, le comportement sexuel antérieur de la victime ne peut être utilisé contre elle. Avant, tout était prétexte à la discréditer : prendre la pilule, avoir un amant, vivre avec un conjoint hors mariage… Dès lors, on considérait qu’elle était plus à même de mentir et de consentir, explique Julie Desrosiers, professeure en droit à l’Université Laval. Par contre, les juges ont la discrétion d’entendre ou non les questions tendancieuses.

La dangereuse « logique » voulant qu’une femme soit plus susceptible de consentir et donc de mentir à la cour si elle danse, s’habille, sourit ou flirte d’une certaine façon est encore parfois défendue dans les tribunaux malgré l’abrogation de la loi, relate-t-elle. « Pourtant, un vêtement de femme, aussi sexy soit-il, n’est jamais une invitation à une agression sexuelle. Ça veut peut-être dire “je veux être séduite”, ou même “je vends des services sexuels”. Mais aucun ne veut dire “je veux être agressée”. Il n’y a pas de lien entre la crédibilité de la victime et son habillement. »

Les règles de droit concernant le consentement ont été resserrées dans les années 1990 : la personne qui amorce le contact sexuel doit s’assurer d’obtenir la permission de l’autre. L’idée est d’éviter que les accusés qui ont fait preuve d’aveuglement volontaire s’en tirent. « Avant ça, les gars racontaient ce qui se passait dans leur tête, enchaîne Julie Desrosiers. L’exemple typique est celui de l’homme qui invite une femme et lui paie un souper, et qui s’attend ensuite à ce qu’elle couche avec lui. » Dans le célèbre jugement Ewanchuk, la juge à la Cour suprême Claire L’Heureux-Dubé écrivait il y a 17 ans : « Les stéréotypes n’ont plus leur place en droit canadien. » Encore aujourd’hui pourtant, ils ne sont pas tout à fait morts.

https://www.gazettedesfemmes.ca/13114/de-victime-a-trainee-le-mythe-increvable/

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