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Donald Trump à propos de la "Marche des femmes": "Pourquoi ne sont-ils pas allés voter?",femmes,feminisme,politiques,usa,

23 Janvier 2017, 11:19am

Publié par hugo

Donald Trump à propos de la "Marche des femmes": "Pourquoi ne sont-ils pas allés voter?"
Plus de deux millions de personnes ont défilé samedi pour la défense des droits civiques et contre le nouveau président américain.
 22/01/2017 17:32 CET | Actualisé il y a 16 heures

Anthony Berthelier Journaliste, Le Huffington Post

CARLOS BARRIA / REUTERS
Donald Trump à propos de la "Marche des femmes": "Pourquoi ne sont-ils pas allés voter?"
ÉTATS-UNIS - Trump fait du Trump. Le nouveau président américain a raillé les manifestants qui ont défilé en masse contre lui - samedi 21 janvier - en se demandant pourquoi ils n'étaient "pas allés voter" le 8 novembre, avant d'adopter un ton plus conciliant une heure plus tard.

"J'ai regardé les manifestations hier mais j'ai comme l'impression que nous venons d'avoir une élection! Pourquoi ces gens ne sont-ils pas allés voter?" s'est demandé dans un premier tweet le nouveau dirigeant des Etats-Unis.

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 Donald J. Trump ✔ @realDonaldTrump
Watched protests yesterday but was under the impression that we just had an election! Why didn't these people vote? Celebs hurt cause badly.
13:47 - 22 Janv 2017
  41 746 41 746 Retweets   180 984 180 984 j'aime
"Les célébrités ont fait beaucoup de mal à leur cause", a-t-il ajouté. Puis dans un deuxième tweet plus formel diffusé une heure après, il a affirmé que les manifestations pacifiques étaient "une des marques de fabrique de notre démocratie". "Même si je ne suis pas toujours d'accord, je reconnais les droits des gens à exprimer leur point de vue", a-t-il ajouté.

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 Donald J. Trump ✔ @realDonaldTrump
Peaceful protests are a hallmark of our democracy. Even if I don't always agree, I recognize the rights of people to express their views.
15:23 - 22 Janv 2017
  70 500 70 500 Retweets   323 771 323 771 j'aime
Plus de deux millions de personnes, surtout des femmes, ont participé samedi aux "Marches des femmes" organisées dans le monde pour la défense des droits civiques et contre Donald Trump.

A Washington, où les organisateurs ont décompté 1 million de manifestants, plusieurs personnalités ont pris la parole en faveur des manifestants: le cinéaste Michael Moore, les actrices America Ferrara et Scarlett Johansson, la chanteuse Alicia Keys ainsi que Madonna, qui a fait une apparition surprise sur scène pour appeler à une "révolution de l'amour".

Face aux chiffres en comparaison peu flatteurs de la cérémonie de son investiture vendredi, Donald Trump s'en est pris samedi avec véhémence aux médias, les accusant d'avoir menti.

"Honnêtement, cela avait l'air d'un million et demi de personnes, cela allait jusqu'au Washington Monument", l'obélisque du centre de la capitale américaine, a-t-il affirmé contre toute évidence, lors d'une visite au siège de le CIA près de Washington.

Lire aussi :

• Le discours de Scarlett Johansson contre la politique de Trump

• Plus de 2 millions de personnes ont participé à la Marche des Femmes aux États-Unis

• Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont su faire preuve d'originalité

• Seins, pénis et vagins géants en étendard

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AILLEURS SUR LE WEB

http://www.huffingtonpost.fr/2017/01/22/donald-trump-a-propos-de-la-marche-des-femmes-pourquoi-ne-so/?utm_hp_ref=fr-etats-unis

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À Paris, les manifestants anti-Donald Trump de "La Marche des Femmes" ont su faire preuve d'originalité,femmes,feminisme,

23 Janvier 2017, 11:09am

Publié par hugo

À Paris, les manifestants anti-Donald Trump de "La Marche des Femmes" ont su faire preuve d'originalité
Dans la capitale française, plus de 7000 personnes se sont réunies pour dénoncer la misogynie de Donald Trump
 21/01/2017 19:50 CET | Actualisé 22/01/2017 01:19 CET

Anthony Berthelier Journaliste, Le Huffington Post
Pierre Tremblay Journaliste
ÉTATS-UNIS - Donald Trump mobilise les foules contre lui. Samedi 21 janvier, des manifestants du monde entier se sont réunis, dans le sillage de la "Marche des Femmes" organisée à Washington, pour protester contre l'arrivée du populiste misogyne à la Maison Blanche.

A Paris, ils étaient 7000, selon la police, dont beaucoup de femmes et de ressortissants américains. Munis de pancartes colorées dénonçant le mépris de Donald Trump envers les femmes, les manifestants se sont d'abord rassemblés sur le parvis du Trocadéro. Ils ont ensuite déambulé, en musique et dans une ambiance pacifique, jusqu'au Mur pour la Paix, installé au Champ de Mars.

Et comme à Washington, les opposants au nouveau président des Etats-Unis ont fait preuve de beaucoup d'imagination en détournant les frasques sexistes du milliardaire pour en faire des slogans féministes. Et comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous, le terme "pussy" (chatte en français) utilisé par Donald Trump lui même - dans une vidéo polémique - est revenu sur beaucoup de pancartes.


PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité
"Laisse ma chatte être"


PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité
"Fais attention, voici les chattes"


PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité

PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité
"Attrape-moi si tu peux." / "Chatte énervée"


PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité

PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité

PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité
"Chatte énervée contre le stupide Trump"


PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité
"Attraper le patriarcat par les boules"


PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité

PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité
"Cher Donald Trump, tu es un salaud. Beaucoup d'amour, le Monde"


PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité

PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité

PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité

PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité
"Cette chatte a des griffes"


PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité
"Les chattes pour la paix"


PIERRE TREMBLAY / LE HUFFPOST
A Paris, les manifestants de "La Marche des Femmes" ont fait preuve d'originalité
Lire aussi :

• Des milliers de bonnets roses défilent à Washington pour la "Marche des Femmes"

• Seins, pénis et vagins géants en étendard

• Les participants de la marche ont trouvé le moyen de faire passer leur message

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Raréfaction de l’emploi, redistribution et décroissance de l’État,emploi,france,

23 Janvier 2017, 10:19am

Publié par hugo

Raréfaction de l’emploi, redistribution et décroissance de l’État
Publié le 7 novembre 2014 dans Travail & emploi
Comment distribue-t-on l’oisiveté en occident au XXIème siècle ?

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Par Aster.

chômeur credits isobrown (licence creative commons)

« Nous vivons une crise grave. » « Le chômage va finir par se résorber. » Deux hypothèses fortes qui ne font qu’une seule. Ce ne sont que des hypothèses. Le monde et l’économie ne sont pourtant pas de grosses machines ronronnantes et immuables. Les dynamiques changent, nos sociétés avec.

Si le chômage explose c’est qu’il y a moins de travail, malgré les bullshit jobs, le travail se raréfie. S’agit-il d’un état temporaire ou d’une tendance de fond ? La France, pour ne parler que d’elle, s’asphyxie avec 10% de chômage officiel (30% ?), mais, vers combien glissons-nous ? 20 ? 30 ? Combien de « faux emplois » (voir l’article relatif aux bullshit jobs) va devoir soutenir l’économie d’ici 2034 (20 ans, c’est loin). Rappelons qu’en 1994 l’internet n’était probablement pas chez vous, vous n’aviez pas de téléphone portable, nous avions encore le franc, nous étions déjà « en crise » et le service militaire était encore là..

« La mine est vide, tous les filons sont épuisés. »
« Creuse encore ! »

Ne va-t-on pas tuer le malade à vouloir à tout prix le soigner ? Dans la configuration actuelle, on rejette tout ce qui détruit de l’emploi. Une machine magique coûte le salaire d’un ouvrier et permet de produire autant qu’avec 100 ouvrier, on l’arrête la frontière. La machine ci-dessus est symbolique, elle existe, mais on ne lui a pas encore barré la route. En revanche sous prétexte de « protéger l’emploi » on met des bâtons dans les roues à l’économie.

Parlons du psychodrame lié à l’absence de travail.

Le mythe du travail

Il y a de grandes corrélations économiques qui ne sont valables qu’un temps, celle de la quantité d’énergie et de la richesse d’un pays, celle de l’emploi et de la richesse d’un pays. Sont-elles en train de changer ?

Aujourd’hui plus que jamais perdre son emploi est une perte de revenus et de statut social importante. Notons que l’aspect statut social / espoir est peut-être plus important aujourd’hui qu’avant. Être en stage sans rémunération est mieux vu qu’être sans emploi.

Ce mythe du travail est malsain, on investit ressources monétaires et énergie au prétexte de le préserver, on remplit des administrations de cohortes « d’agents », on crée des « emplois d’avenir » dont le nom, approuvé par Orwell, reflète peut-être le fond du problème. Peut-on avoir un avenir sans avoir un emploi.

Qui peut soutenir devant un miroir qu’un droit du travail dont la taille se mesure en dizaine de milliers de pages (code et « conventions ») n’est pas une injure à l’équité face à la justice ?

La réflexion du temps de travail

Sous cet angle, la réflexion des 35h n’était peut-être pas dépourvue de sens. Sa mise en œuvre l’a transformé en une augmentation généralisée des salaires. Quand l’idée de départ était plus de constater la rareté du travail et d’en favoriser le partage, la mise en œuvre a consisté à rentre le travail plus cher et donc le raréfier encore plus.

Comment distribue-t-on l’oisiveté en occident au XXIème siècle ?

Si être un homme de 35 ans avec des études implique avoir un emploi ou être une merde. Pour d’autres, on a construit des images de retraité, d’étudiant, de mère au foyer où l’absence d’emploi est vue comme parfaitement normale.

Le passage d’un statut à l’autre se fait généralement difficilement.

Cette société nous coûte

Travailler coûte de l’argent, des locaux, du matériel, des déplacements, de la nourriture accessible. Ce coût est certain. La production du travail l’est moins. Ces armées de stagiaires aux archives, ces employés de l’avenir qui ne coûtent rien mais n’ont rien à faire… Ils sont tous heureux d’avoir un salaire ou une expérience en plus à mettre sur leur CV mais il n’est pas impossible qu’ils détruisent des ressources plus qu’ils n’en développent.

Je ne blâme personne ici, j’énonce des faits. Ils ne sont ni coupables d’avoir des ambitions, ni coupables d’être tombés au mauvais endroit au mauvais moment.

Maintenir la pression sur ceux qui ne trouvent pas d’emploi et soutenir cette subtile fiscalité incitative doit bien coûter quelques millions et probablement quelques milliards en frais directs et indirects.

Le revenu de base

On peut être libéral autant que l’on veut, je pense qu’il est un peu illusoire de croire qu’en chaque français un libéral radical sommeille. Le socialisme est bien ancré en France. Et la proposition de revenu de base à l’avantage de concilier une volonté de redistribution avec une équité et une facilité de gestion unique.

Cette notion est entourée de fausse questions et de faux principes : « comment peut-on donner de l’argent comme ça, il sortira d’où cet argent d’abord ? », « comment peut-on donner de l’argent à des gens qui ne travaillent pas ? ». L’argent coule déjà à flot de l’État, et des mannes sont dépensés en gestion et en flicage de ceux qui s’acharnent à chercher un travail là où il n’y en a pas.

La libéralisation de l’économie

Est-ce qu’il n’y aurait pas à travers ce revenu de base l’opportunité d’absorber d’autres aides, de délégitimer les législations autour de l’économie et du travail ? Pourquoi ne pas laisser plus de portes ouvertes si l’on s’assure que les individus qui composent la société se portent bien.

Les salaires minimums sont des gouffres pour les emplois à faible productivité. Un revenu de base c’est aussi rendre un peu plus sexy pour le travailleur les emplois moins bien payés. Nous ne sommes pas dans une économie où ces emplois à faible valeur ajoutée empêchent le développement d’autres activités, nous sommes dans une économie où il est impossible de trouver un emploi pour beaucoup.


Sur le web 

https://www.contrepoints.org/2014/11/07/187402-rarefaction-de-lemploi-redistribution-et-decroissance-de-letat

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Raréfaction du travail, une menace fantôme ?,emploi,france,

23 Janvier 2017, 10:17am

Publié par hugo

Raréfaction du travail, une menace fantôme ?
Par Amandine Cailhol — 12 janvier 2017 à 20:16
Il y a six mois, France Stratégie chiffrait le nombre d’emplois français menacés par la robotique à 3,4 millions.
Il y a six mois, France Stratégie chiffrait le nombre d’emplois français menacés par la robotique à 3,4 millions. Illustration Esther Hovers  
Benoît Hamon légitime sa mesure de revenu universel en invoquant la disparition des emplois. Les économistes ne sont pas tous de cet avis.

  Raréfaction du travail, une menace fantôme ?
Dans les magasins Auchan, ce sont des caisses automatiques qui pourraient faire disparaître «2 000 emplois» en trois ans, selon la CFDT du groupe, qui invite les salariés à protester et à mener des actions de sensibilisation du public, ce vendredi. Ailleurs, c’est un robot qui fait le ménage dans une gare. Un autre qui fabrique des voitures, sert les repas ou réalise une opération chirurgicale. Ou, plus modestement, une borne qui remplace un guichetier ou un agent de péage. Des chaînes de production aux services à la personne, la robotique gagne du terrain. Au risque de mettre les humains sur le carreau ?

En 2013, une étude de deux chercheurs d’Oxford estimait que près de la moitié des emplois américains étaient menacés. Il y a six mois, France Stratégie chiffrait à 3,4 millions le nombre d’emplois français en péril. Dans un rapport publié jeudi, le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), plus prudent, estime, lui, que «moins de 10 %» des emplois ont «un indice d’automatisation élevé» et sont donc menacés de suppression. Soit, au total, près de 1,5 million. De quoi conforter Benoît Hamon, qui estime que «le travail va se raréfier en raison du progrès technologique, qui va permettre à l’humanité de produire ce dont elle a besoin avec moins de travail humain nécessaire».

Rétroviseur
Prudence. D’autant que l’idée d’une «raréfaction du travail» est loin d’être partagée par l’ensemble des économistes. Ainsi, pour Jean Gadrey, professeur honoraire à l’université de Lille-I, les prévisions les plus pessimistes sont erronées car elles «généralisent abusivement à des secteurs entiers des cas constatables sur des segments d’activité où, en effet, la machine remplace le travail humain».Et elles omettent que «le travail supprimé par la machine sur un segment peut être plus que compensé par des activités nouvelles». Une analyse partagée par le COE, qui évoque des «mécanismes de compensation» pouvant «réduire, voire compenser intégralement les pertes d’emploi initiales». Ou par les experts de l’Organisation de coopération et de développement économiques, qui estiment que «bien que le nombre de nouveaux emplois directement créés par le secteur des TIC [technologies de l’information et de la communication, ndlr] ne permette pas forcément de compenser complètement les emplois supprimés par ailleurs, de nouveaux emplois sont susceptibles d’apparaître parallèlement au développement des applications technologiques». Et de s’appuyer sur des études selon lesquelles «chaque emploi créé par le secteur de la haute technologie entraîne la création d’environ cinq emplois complémentaires».

Un optimisme qu’il convient de nuancer, si l’on regarde dans le rétroviseur. Car si la révolution «numérique» est nouvelle, de par son contenu, elle n’est pas la première à avoir bousculé l’emploi. Exemple avec la désindustrialisation de l’économie, puis sa tertiairisation. Entre 1980 et 2007, selon une note du Trésor, l’industrie française a perdu 1,9 million d’emplois là où le secteur des services marchands en a créé plus de 4 millions. De quoi, donc, compenser les pertes ? Certes, sauf qu’en parallèle, la démographie a évolué positivement. Selon l’Insee, de 1975 à 2007, la France a bien gagné 3,5 millions d’emplois, mais la population en âge de travailler (de 15 à 64 ans) a, elle, augmenté de plus de 7 millions, et la population active de 5 millions.

Consensus
Sur une plus longue période, le taux d’emploi - la proportion de personnes disposant d’un emploi rapportée à la population totale en âge de travailler - a bien baissé de 8,8 %, passant de 72,4 % en 1949 à 63,6 % en 2008. Ce qui veut dire que l’emploi n’a pas augmenté aussi vite que la population. Difficile pour autant d’en déduire aucune tendance structurelle de long terme. Car, depuis 1975, ce taux est resté quasiment stable, ne baissant que de quelques points. Selon l’économiste Michel Husson, notre histoire économique récente a alterné (à croissance équivalente) des moments de forte création d’emplois (fin des années 90) avec des périodes de plus faible création (fin des années 80). Rien qui pourrait annoncer la fin du travail.

Interrogé sur France Inter, l’économiste Daniel Cohen veut croire qu’il y aura demain «du travail pour tout le monde». Reste à identifier quels emplois. Et sur ce point, il y a plutôt consensus : cette «révolution» fera des perdants et des gagnants. Or, selon l’économiste, le clivage ne se fera pas en fonction de la qualification des gens (un scénario pourtant privilégié par le COE), mais en fonction du caractère «routinier» des tâches. Résultat : ce sont les emplois intermédiaires, ceux de la classe moyenne, qui seront, selon lui, les plus touchés. D’où l’enjeu de les accompagner, par la formation notamment, vers d’autres postes. Un impératif de transition qui pourrait être facilité par… l’existence d’un revenu universel.

Amandine Cailhol

http://www.liberation.fr/france/2017/01/12/rarefaction-du-travail-une-menace-fantome_1541013

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Rencontre avec La Place Santé à Saint-Denis : une offre globale pour garantir aux femmes précaires l’accès à leurs droits et aux soins,femmes,sante,

23 Janvier 2017, 00:57am

Publié par hugo

 
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Rencontre avec La Place Santé à Saint-Denis : une offre globale pour garantir aux femmes précaires l’accès à leurs droits et aux soins
19 janvier 2017
Le Haut Conseil à l’Egalité travaille depuis plusieurs mois sur les problématiques d’accès aux soins et à la santé des femmes précaires. Renoncement aux soins, non recours aux droits (CMU ou AME), échec des campagnes de prévention en matière de dépistage des cancers génitaux…les femmes précaires ont une santé dégradée par rapport à la population globale. La défiance vis-à-vis des institutions, les temps de transports, les déserts médicaux et les difficultés dans l’ouverture administrative des droits sont autant de freins qui retardent leur accès aux soins. Pour proposer une approche de la santé plus globale et mieux adaptée, des professionnel.le.s se regroupent au sein de centres de santé innovants. 

Dans le cadre de ses recherches pour son rapport sur l’accès aux soins des femmes en situation de précarité, les membres de la Commission « Santé des femmes, droits sexuels et reproductifs » du Haut Conseil à l’Egalité ont rencontré, le 6 décembre 2016, l’équipe pluri-disciplinaire du centre de santé La Place Santé à Saint-Denis.

Pour répondre au manque d’offres de soins et au difficile accès aux droits des quelques 13 000 habitant.e.s du quartier des Francs-Moisins, le centre a mis en place des solutions originales en santé « communautaire », se basant sur les besoins exprimés par les habitant.e.s, notamment dans le cadre du Comité Habitants Usagers Citoyens (CUCS). Des initiatives similaires, encore rares et inspirées d’expériences québécoises, se développent en France, comme La Case de Santé à Toulouse, auditionnée par le HCE le 16 novembre 2016.

La Place Santé a également développé des dispositifs spécifiques à destination des femmes : suivi gynécologique, personnel formé dans la détection et l’accompagnement des femmes victimes de violences, information sur l’avortement et réalisation d’IVG médicamenteuses, information sur le frottis via une plaquette réalisée avec les usagères, ateliers pour répondre à leurs questions en matière de santé, partenariat avec le centre de protection maternelle et infantile (PMI) du quartier… Les femmes du quartier, dont beaucoup vivent seules avec des enfants, y trouvent une approche globale en santé, à la fois sur le plan social et sur le plan médical.

Le centre compte 21 salarié.e.s alliant expertise sociale et médicale, avec notamment 6 médecins généralistes, dont la moitié sont titulaires d’un diplôme universitaire gynécologie/régulation des naissances, 4 médiatrices en santé et une musicothérapeute qui pratiquent chaque année près de 13 000 actes médicaux et 1 300 entretiens en médiation, auprès d’une patientèle majoritairement composée de femmes.

L’approche développée depuis plus de 20 ans par l’association communautaire santé bien-être (ASCBE) et les actions qu’elle a développé au travers du centre de santé « La Place Santé » viendront nourrir l’état des lieux et les recommandations que produira le Haut Conseil à l’Egalité dans le rapport qui devrait être rendu public dans les mois qui viennent.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter leur site Internet : acsbe.asso.fr

http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/sante-droits-sexuels-et/actualites-53/article/rencontre-avec-la-place-sante-a

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42 ans de la loi Veil : le HCE dresse un bilan positif des actions mises en oeuvre ces dernières années pour faciliter l’accès à l’avortement et identifie quelques obstacles pouvant encore être levés,femmes,ivg,droits,

23 Janvier 2017, 00:42am

Publié par hugo

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42 ans de la loi Veil : le HCE dresse un bilan positif des actions mises en oeuvre ces dernières années pour faciliter l’accès à l’avortement et identifie quelques obstacles pouvant encore être levés
17 janvier 2017
A l’occasion des 42 ans de la loi Veil, le HCE dresse un bilan positif des actions mises en œuvre ces dernières années pour faciliter l’accès à l’avortement et identifie quelques obstacles pouvant encore être levés

>> Bilan de la mise en œuvre, depuis 2013, des recommandations du Haut Conseil à l’Egalité relatives à l’IVG à retrouver ici. 

>> Télécharger les visuels ici.

Le 17 janvier 1975 était promulguée la loi Veil dépénalisant l’avortement. Depuis 42 ans, l’interruption volontaire de grossesse est progressivement devenue un droit à part entière et son accès a peu à peu été amélioré. Les progrès se sont accélérés ces dernières années. 

220 000 IVG sont pratiqués chaque année en France : c’est un événement assez courant de la vie sexuelle et reproductive des femmes, puisque plus d’1 femme sur 3 y a recours dans sa vie. Toutefois, dans son rapport relatif à l’accès à l’IVG paru en 2013, le Haut Conseil à l’Egalité alertait les pouvoirs publics sur la persistance d’obstacles juridiques et matériels auxquels les femmes devaient toujours faire face et formulait 35 recommandations pour y remédier. 

3 ans plus tard, le Haut Conseil fait le bilan : grâce au renforcement de l’arsenal juridique et règlementaire et au programme national d’actions pour l’accès à l’IVG, plus des deux tiers des recommandations émises par le HCE ont été mises en œuvre. Danielle Bousquet, sa présidente salue « la forte mobilisation du Gouvernement et du Parlement pour améliorer l’accès réel à l’avortement, à des informations objectives et dépassionnées et pour dédramatiser le recours à cet acte. Néanmoins, l’IVG reste, en 2017, un droit à garantir et à défendre.  ».

Le HCE établit que :

le droit à l’avortement a été significativement réaffirmé : d’un droit à part, il a été consacré comme un droit à part entière ;
l’information sur l’IVG a été rendue plus accessible, facilitant l’entrée dans le parcours ;
l’offre de soins a été développée et l’accès pratique à l’avortement a été amélioré ;
le pilotage a été renforcé, afin de supprimer les inégalités d’accès à l’IVG dans les différentes régions.
Pour conforter ce droit, les pouvoirs publics peuvent encore agir :

A court terme, en examinant dans les meilleurs délais la proposition de loi relative à l’extension du délit d’entrave aux informations publiées sur l’IVG internet ;
A moyen terme, en levant les derniers obstacles au plein accès à l’avortement (suppression de la double clause de conscience, autorisation des IVG par aspiration dans les Centres de planification familiale et d’éducation familiale (CPEF) et dans les maisons pluri-professionnelles de santé, suppression de la forfaitisation de l’IVG, renforcement de la formation initiale et continue des professionnel.le.s de santé) ;
Dans la durée, en réalisant des testings annuels pour garantir, partout sur le territoire, les meilleures conditions d’accès à l’IVG (libre choix de la méthode, accès entre 10 et 12 semaines comme le prévoit la loi, confidentialité, gratuité, choix effectif pour les femmes sans papiers).
Alors que les gouvernements espagnol, portugais et polonais ont récemment tenté de restreindre ce droit et que certains débats politiques français peuvent laisser craindre des reculs, le HCE appelle à maintenir un portage politique fort, seule garantie de l’accès réel à l’avortement pour toutes les femmes qui le souhaitent, où qu’elles habitent.

http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/sante-droits-sexuels-et/actualites-53/article/42-ans-de-la-loi-veil-le-hce

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Pénélope Bagieu : "C'est en faisant sauter les verrous que l'égalité homme-femme progressera",,femmes,feminisme,parite,egalite,

23 Janvier 2017, 00:38am

Publié par hugo

Pénélope Bagieu : "C'est en faisant sauter les verrous que l'égalité homme-femme progressera"
Publié le mercredi 18 janvier 2017 à 7h18 par Anne Douhaire@annedouh
La dessinatrice publie le deuxième tome des "Culottées" : des histoires de femmes méritantes, mais méconnues, et à Angoulême, elle donnera un concert dessiné avec China Moses.

Pénélope Bagieu 
Pénélope Bagieu © Corbis / Manuel Braun/Gallimard BD
L'occasion d'une rencontre.

Vous vivez aux États-Unis depuis plus depuis plus d’un an. Vous attendiez-vous à l’élection de Donald Trump ?

Pénélope Bagieu : Pas du tout ! Le soir des résultats, on avait prévu une grosse soirée avec des amis pensant qu’on allait assister à un moment historique. Avec d’autres expatriés, on s’était même dit pour rire : « et puis comme ça, si c’est Trump qui passe, on fait nos valises et on rentre chez nous ». À 22h30, on a compris qu’on ne sortirait pas le champagne. Les Américains de la soirée n’avaient plus le cœur à ça. Cela paraissait irréel et ça l’est encore plus aujourd’hui. Jusqu’à fin janvier, jusqu’à ce qu’on le voit de nos yeux, on va espérer qu’il se passe quelque chose pour que Trump n’arrive pas au pouvoir. Le lendemain, c’était terrible, on aurait cru que le pays était en deuil. À New York, bien sûr, parce qu’il y a des endroits aux États-Unis où ça devait être la fête, mais là dans le métro, les gens avaient les yeux rouges.

Voyez-vous déjà des conséquences ?

Pénélope Bagieu : J’ai des amis qui travaillent dans des entreprises internationales, asiatiques notamment, qui ont assez peur pour la suite. Mais le plus dur c’est pour les gens haïs par le nouveau président : les femmes, mais aussi toutes les minorités - le nombre d’agressions racistes a, paraît-il, explosé dès le lendemain du vote. C’est l’arrivée d’un racisme et d’une homophobie décomplexés, horribles.

Qu’est-ce que ces résultats disent de la société américaine ?

Pénélope Bagieu : Comme en France, il y a un refus de voir en face l’existence de l’intolérance. Les opinions haineuses deviennent des opinions banales. J’ai relu un tweet atterrant de Robert Ménard (le maire de Béziers, ndlr) dans lequel il disait qu’on appréhendait les fêtes de fin d’année à cause des risques d’agressions sexuelles des migrants. À un moment donné, on récolte ce que l’on sème. Si un élu peut dire n’importe quoi et que ce n’est pas grave, si ce genre de propos est une opinion comme une autre, que l’on peut l’exprimer sans être condamné, on élargit le champ de ce qui se dit ouvertement. La suite, c’est de voter pour des idées pareilles.

Détail de la couverture : Les Culottées - tome 2
Détail de la couverture : Les Culottées - tome 2 © Pénélope Bagieu / Gallimard BD
Les Culottées du tome 2 sont pour beaucoup américaines. C’est parce que vous vivez aux Etats-Unis ?

Pénélope Bagieu : C’est le hasard. Il faut savoir que les "culottées" du tome 2 sont celles que je voulais faire en premier en créant le projet, mais je les ai gardées pour la fin parce que je voulais me faire la main avant. Et aussi parce que j’étais intimidée. Mais ce sont mes préférées. Je pensais faire un livre uniquement sur quelque unes d’entre elles, Katia Krafft ou Peggy Guggenheim.

Qu’est-ce qui vous préparait à devenir la raconteuse d’histoires de femmes ?

Pénélope Bagieu : J’aime donner envie. J’aime convaincre les gens d’aller voir un film, de lire un livre, de connaître quelqu’un que j’aime et d’en savoir plus. À un moment, je faisais des chroniques BD pour le site Mademoizelle.com. Ma plus grosse récompense ? Quand en dédicace les personnes me disaient : « j’ai lu telle BD, parce que tu en as parlé dans Mademoizelle ». Ces femmes-là, je les adore. Quand j’en parle je suis complètement exaltée. J’ai envie qu’un maximum de personnes se disent : « cette femme a l’air géniale, j’ai envie d’en savoir plus » !

Avez-vous eu à lutter plus qu’un homme ?

Pénélope Bagieu : Bien sûr, comme toutes les femmes, depuis que je suis née, J’ai dû me détacher des présupposés liés au fait que j’étais une fille. Dans la BD, je ne vais pas revenir sur la polémique de l’année passée (des auteures de BD accusaient le Festival d'Angoulême de sexisme et le menaçaient de boycott), mais quand même : c’est mieux quand on est dans un petit coin et que l’on ne dérange pas trop. Je fais pourtant partie de celles pour lesquelles c’est facile. Ça ne m’est jamais arrivé qu’on me refuse un de mes projets pour des raisons de sexisme. J’arrive assez bien à imposer ce que je veux, mais pour les femmes, c’est sûr que c’est plus difficile. Cette année, on est encore moins nombreuses, moins bien représentées dans tous les étages de la BD, moins bien payées, mais comme partout en fait dans la société. Pas de jalouses !

Souvent vos héroïnes ont eu des parcours avec des enfances très difficiles. Est-ce ça qui vous a attiré chez elles, qu’elles se soient imposées dans l’adversité ?

Pénélope Bagieu : Il y a une coquetterie narrative. Si ces histoires-là m’ont séduites, c’est parce qu’ il y avait ce schéma-là, celui que j’aime le plus. J’aime bien qu’elles subissent leur sort jusqu’au jour, où elles disent stop. J’ai tendance à tordre les histoires pour qu’elles rentrent dans le chas de cette aiguille narrative que j’aime bien. Ça m’arrange et ça me fait palpiter. À toutes, on leur a dit : "ça, ce n’est pas ce que font les filles" ou "puisque tu es une femme, c’est comme ça que ça doit se passer". On ne les prenait pas au sérieux. À partir du moment où elles se rendent compte que tout ça n’est qu’une construction, plus rien ne les arrête. Alors je ne sais pas s’il faut obligatoirement passer par là, mais à un moment donné, c’est ce qu’on fait toutes.

Pensez-vous que les femmes, souvent, se limitent d'elles-mêmes ?

Pénélope Bagieu : Quand il s’agit de demander une augmentation, ou de changer de poste, une femme se dit qu’il faut avoir 100% des capacités pour pouvoir y prétendre. Alors que statistiquement, parait-il, un homme se dit toujours qu’il apprendra sur le tas. C’est sûr qu’on n’a pas été encouragées. Ce sont des petits verrous qu’il faut faire sauter. Par exemple l’élection d’Hillary Clinton aurait beaucoup aidé en ce sens-là. Moi, quand j’étais petite ce n’était même pas envisageable qu’une femme soit présidente. Dans ma tête, c’était forcément un métier d’homme blanc, mais tout arrive… À force de faire sauter des verrous, le plafond de verre remonte, et on finira pas ne plus se mettre des barrières. Il faut qu’il y ait des signaux supplémentaires à chaque génération.

Quelles sont les solutions ?

Pénélope Bagieu : L’égalité homme-femme passe par l’éducation. Claire Nouvian qui dirige l’organisation Bloom dit : « Si pendant trois générations d’affilée, on éduque toutes les petites filles, et que l’on aime très fort tous les enfants, on réglera tous les problèmes. » A chaque fois qu’on a éduqué les filles, qu’elles ont pu être maîtresses de leur destin, ça améliore la condition de tout le pays. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si dans plein d’endroits on se bat si fort pour qu’elles n’aient pas accès à l’éducation. Les femmes font plus peur quand elles sont éduquées. Quand on ne sait pas lire, on ne peut pas se défendre. Dans mon livre, je parle de l'Indienne Pulhlan Devi. Quand elle doit aller voir la police pour dire qu’elle a été violée, elle ne sait pas qu’il faut porter plainte. Si elle avait su lire et écrire, elle aurait été moins impressionnée par ceux qui savaient, et elle aurait su se défendre. Dès qu’on incite les petites filles à se démarquer, qu’on leur offre des modèles de femmes qui ont fait de grandes choses, on gomme les inégalités.

Il faut aussi leur offrir une éducation dé-genrée. Ne pas les mettre sur un chemin tout tracé avec des idées préconçues de ce que les filles peuvent faire ou non. Il faut leur dire : « tout est possible pour toi. Par exemple, d’où vient l’idée que les filles ne seraient pas scientifiques ? Il faut mettre le pied dans la porte. La première à entrer dans un secteur masculin, ça sera bizarre, puis à la suivante, on se dira « tiens encore une femme ». Mais ensuite ça rentre dans les mœurs. Je me souviens avoir été marquée en Scandinavie en voyant beaucoup de femmes sur des chantiers. Mais pourquoi pas ? Une petite fille , comme ma nièce qui demande des grues à Noël, aurait été émerveillée et aurait pu se dire : c’est ça que je veux faire comme métier, plutôt que maîtresse, vétérinaire ou princesse. L’école a un grand rôle à jouer. Quand j’étais ados j’aurais bien aimé qu’on me donne une galerie très riche de portrait de femmes pour m’identifier : je n'aurais eu qu’à en piocher une pour me galvaniser. J’aurais aimé avoir plus de messages d’artistes qui me disent : "Accroche-toi!"

Quelles sont les réactions les plus fréquentes aux Culottées ?

Pénélope Bagieu : Je n’ai eu que des réactions positives. D’habitude on me dit : « merci c’est super » et les gens qui n’aiment pas ne me le disent pas. Là, on me dit en plus : « je vais l’offrir, je connais tellement de filles à qui je vais l’offrir » J’ai eu plein de mamans, de grand-mères, et c’est nouveau, plein de petites filles. Et moins de « je vous lis et pourtant je suis un homme » qui est toujours un de mes trucs préférés ! Là, ils ne s’excusent pas !

Affiche du concert dessiné China Moses et Pénélope Bagieu
Affiche du concert dessiné China Moses et Pénélope Bagieu © Pénélope Bagieu/FIBD2017
À Angoulême vous allez dessiner le concert de China Moses…

Pénélope Bagieu : Oui, je vais dessiner ce que m’inspire sa musique. Je n’ai jamais fait ça de ma vie, et j’ai très mal au ventre à chaque fois que j’y pense mais d’ici fin janvier, je serai sereine. Enfin, j’espère ! On m’a déjà proposé ce genre d’exercice mais j’avais refusé par peur. Là, j’ai utilisé ma célèbre technique dont je me sers pour avancer : je prends des décisions absurdes sur un coup de tête, et comme ça, je ne peux plus faire machine arrière. J’ai le dos au mur, je ne peux plus reculer. Je fais ça souvent ! Par exemple, je dis au monde.fr : je vais vous dessiner trente portraits de femmes (Les Culottées) que je vous livrerai chaque lundi… Ou un soir pendant lequel j’ai un peu bu je m’inscris à un marathon, comme ça je suis obligée de le faire. Quand on m’a proposé de dessiner devant tout le monde, j’ai répondu oui, avant de réfléchir et de me dire : mais pourquoi tu fais ça, tu es folle ?

Les Culottées tome 2 par Pénélope Bagieu est publié chez Gallimard BD

Regardez la vidéo "Comment j'ai dessiné... Les Culottées tome 1, par Pénélope Bagieu :


Toujours sur le premier tome des Culottées : Pénélope Bagieu : "je raconte ce qui m'impressionne"

Trois "Culottées" avec Pénélope Bagieu :

Phulan Devi, la reine des bandits indienne :

Extrait des Culottées - tome 2 par Pénélope Bagieu
Extrait des Culottées - tome 2 par Pénélope Bagieu © Gallimard BD
C’était une femme qui a vécu en Inde dans l’Uttar Pradesh qui est une raison particulièrement pauvre, rurale, et conservatrice. Elle est une fille dans la mauvaise caste d’une famille très pauvre où il n’y a que des filles. Elle a donc moins de valeur qu’un chien ou qu’un objet. Tous les méchants types qu’elle a croisé avant l’âge de 16 ans ont abusé d’elle. Elle a été tellement en colère qu’elle est devenue bandit. Et finit par devenir députée… Écoutez Penelope Bagieu :

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Mae jameson, première astronaute noire :

Extrait de l'histoire de Mae Jemison extrait des Culottées - Tome 2de Pénélope Bagieu 
Extrait de l'histoire de Mae Jemison extrait des Culottées - Tome 2de Pénélope Bagieu © Gallimard BD
Depuis toute petite fille, elle s’intéresse à la science. Comme sa mère n’a pas le temps, elle lui demande de chercher par elle-même....

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Katia Kraft, vulcanologue :

Extrait de la vie de Katia Krafft tirée des Culottées - tome 2 de Pénélope Bagieu
Extrait de la vie de Katia Krafft tirée des Culottées - tome 2 de Pénélope Bagieu © Gallimard BD
Au départ, j’avais dans l’idée d’écrire sur elle seule. C’est une idole de mon enfance….

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"

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Aller + loin :

BD : haut les femmes, la BD contre le sexisme
Sur California Dreamin, le précédent livre de Pénélope Bagieu
Pénélope Bagieu, invitée d'Augustin Trapenard dans Boomerang
Dans Le Nouveau Rendez-vous, Pénélope Bagieu, a présenté le premier tome des Culottées
La présentation de California Dreamin dans Pop and co de Rébecca Manzoni
Quand Pénélope Bagieu répond à Dorothée Barba
Et aussi :

À venir : Vendredi 27 janvier, Pénélope Bagieu sera l'invitée de l'émission Si tu écoutes, j'annule tout de Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek en direct du Festival d'Angoulême.
Le journal de bord du Festival de BD d'Angoulême 2017
Mots-clés : Livres égalité hommes-femmes sexisme bande dessinée Culture
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"Marche des Femmes": le discours très applaudi de Scarlett Johansson contre "les conséquences dévastatrices" de la politique de Trump,femmes,feminisme,politiques,

23 Janvier 2017, 00:36am

Publié par hugo

"Marche des Femmes": le discours très applaudi de Scarlett Johansson contre "les conséquences dévastatrices" de la politique de Trump.

L'actrice a raconté plusieurs anecdote pour montrer l'utilité du planning familial américain.
 21/01/2017 21:22 CET | Actualisé 21/01/2017 21:37 CET

Anthony Berthelier Journaliste, Le Huffington Post
 

ÉTATS-UNIS - Plusieurs centaines de milliers de personnes défilent à Washington pour défendre les droits des femmes et dénoncer l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Lancée sur les réseaux sociaux "La Marche des Femmes" fédère, ce samedi 21 janvier, tous les opposants au milliardaire, de Los Angeles à Paris en passant par Sydney.

A Washington, la mobilisation prend des airs de meeting géant - où se succèdent les discours - soutenue par de nombreuses stars américaines, présentes ou non, dans les rues de la ville. Certaines d'entre elles ont même pris la parole devant la marée de bonnets roses. Michael Moore, fervent opposant au nouveau président a pris la parole dans les premiers, déclarant notamment: "Je ne pense pas que Donald Trump ait accédé au pouvoir. Le pouvoir est ici."

L'actrice Scarlett Johansson lui a succédé quelques minutes plus tard, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus.

La star hollywoodienne a concentré son discours sur le planning familial (Planned Parenthood), que Donald Trump a souvent attaqué lors de sa campagne, montrant certaines réserves à propos du droit à l'avortement. Elle a notamment lu des histoires d'amis qui avaient été aidés - comme elle lors de sa jeunesse - par l'organisation. "Il y a des conséquences très réelles et dévastatrices à la limitation de l'accès à ce qui devrait être considéré comme des soins de santé de base", at-elle dit.

Bien qu'elle n'ait pas voté pour le nouveau président, elle a affirmé qu'elle l'appuierait s'il soutenait les femmes. "Je vous respecte Donald Trump mais je demande que vous me souteniez, moi, ma soeur, ma mère", a-t-elle lancé. La jeune fille de deux ans, dit-elle, pourrait ne pas avoir le même accès aux soins de santé que la fille de Donald Trump, Ivanka.

Vous retrouverez ci-dessous l'intégralité du discours de Scarlett Johansson (en anglais):


Lire aussi :

• Des milliers de bonnets roses défilent pour la "Marche des Femmes"

• Seins, pénis et vagins géants en étendard

• À Paris aussi, les manifestants ont su faire preuve d'originalité

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AILLEURS SUR LE WEB

http://www.huffingtonpost.fr/2017/01/21/marche-des-femmes-le-discours-tres-applaudi-de-scarlett-johan/

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Women's March à Paris : le Planning familial se réjouit d'une "résistance,,femmes,feminisme,

23 Janvier 2017, 00:34am

Publié par hugo

 Women's March à Paris : le Planning familial se réjouit d'une "résistance"

INVITÉE RTL - Veronica Noseda, coordinatrice nationale du planning familial, explique pourquoi elle a pris part à la marche pour les femmes à Paris samedi 21 janvier.
 
La page de l'émission : L'invité RTL du week-end
 
Marche pour les femmes à Paris : "Le signe d'une résistance", pour Veronica Noseda
Crédit Image : ERIC FEFERBERG / AFP
Crédit Média : Bernard Poirette
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PAR BERNARD POIRETTE , PHILIPPE PEYRE  PUBLIÉ LE 22/01/2017 À 13:43
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La Marche pour les femmes a mobilisé des milliers de personnes - hommes et femmes - samedi 21 janvier dans le monde entier et à Paris pour protester contre Donald Trump. Veronica Noseda, coordinatrice nationale du planning familial, a pris part à la manifestation qui a eu lieu au Trocadéro. "Je pense que cette manifestation était vraiment le signe d'une résistance par rapport à des forces conservatrices qui veulent faire reculer les droits des femmes et les droits d'autres groupes qui sont les plus vulnérables et les plus menacés", a justifié Veronica Noseda.
 
En effet, si cette marche a été organisée pour les femmes, cela a aussi été l'occasion pour d'autres groupes de population de protester contre les idées du nouveau président américain. Des slogans féministes ont été scandé mais également antiracistes et anti-homophobie : "Il y avait un front commun contre ce type de recul conservateur", s'est félicitée la coordinatrice nationale du planning familial au micro de RTL.
 
Des inquiétudes liées à la présidentielle
 
Mais la situation aux États-Unis est-elle comparable à la France ? "Non, reconnaît Veronica Noseda, mais il y a des inquiétudes notamment par rapport au paysage politique qui se profile aujourd'hui et notamment aussi par rapport à la campagne électorale et aux résultats de cette campagne en mai prochain". Une allusion aux idées conservatrices de François Fillon qui a pourtant assuré qu'il ne remettrait pas en cause le droit à l'avortement. "Quand certains candidats disent 'Nous ne toucherons pas à la loi Veil', on aimerait avoir une garantie que toutes les autres avancées soient garantis. On va être vigilantes", a-t-elle prévenu. 
 
Quant à la "Marche pour la vie", organisée chaque année par plusieurs associations opposées à l'avortement et qui a lieu ce 22 janvier à Paris, Veronica Noseda assure que "cette manifestation de ce groupe anti-choix reste une minorité".
 
LA RÉDACTION VOUS RECOMMANDE
EN IMAGES - Les stars s'unissent pour la "Women's March" anti-Trump
VIDÉO - Women's March : Madonna fait une apparition surprise à Washington
Kristen Stewart déterre des tweets déplacés de Donald Trump
EN IMAGES - Women's March : les femmes défilent contre Donald Trump
 
Par Bernard Poirette
Journaliste RTL
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PLUS DE VIDÉOS
 
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/women-s-march-a-paris-le-planning-familial-se-rejouit-d-une-resistance-7786865581

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« Présumées coupables » : du Moyen Âge au XX° siècle, cinq archétypes de femmes face à la justice,femmes,lois,droits,

22 Janvier 2017, 05:36am

Publié par hugo

Culture
« Présumées coupables » : du Moyen Âge au XX° siècle, cinq archétypes de femmes face à la justice
Jusqu’au 27 mars 2017, les Archives Nationales accueillent l’exposition « Présumées coupables ». Parcourant près de 7 siècles, ce sont 320 interrogatoires de femmes accusées qui sont partiellement retranscrits et exposés, donnant à voir et entendre une parole trop souvent déformée par de multiples représentations iconographiques. Une journée de débats et de rencontres autour de l’exposition est organisée par les Archives Nationales et 50-50 magazine le 31 janvier. Entretien avec Fanny Bugnon, docteure en histoire et maîtresse de conférence à l’Université de Rennes 2, qui est l’une des commissaires de l’exposition.

Comment est venue cette idée d’exposition ? Est-ce une commande des archives ou l’initiative de chercheuses et chercheurs ? 

Cette idée vient de Pierre Fournié, le conservateur en chef du patrimoine des Archives Nationales, commissaire de l’exposition aux côtés de Michel Porret, professeur d’histoire moderne à l’Université de Genève, et de moi-même. Lors d’une exposition il y a quelques années, j’étais intervenue sur des questions de police et de surveillance dans le contexte de figures de la violence politique au XIX° siècle, et à l’issue de cette rencontre Pierre Fournié m’a parlé de son désir de faire quelque chose sur les femmes et la justice. Il y a trois ans, le projet est enfin né, avec l’ambition de travailler sur une période chronologique large, et sur des figures emblématiques de femmes criminelles présentes à la fois pénalement et dans les imaginaires collectifs. Notre triumvirat de commissaires a été largement aidé, dans ce travail de longue haleine qui a duré trois ans, par le conseil scientifique de l’exposition ainsi que le personnel des Archives Nationales.

 

Est-ce la première fois que les Archives font une exposition autour de questions d’un sujet pointu sur les femmes ? 

C’est à ma connaissance la première fois qu’une exposition est spécifiquement dédiée aux femmes. Même en France, il n’y a jamais eu d’expositions sur femmes et justice, sur les femmes et leur relation au crime, ou c’est en tout cas la première fois qu’on a accès à ces documents de procédure qui concernent spécifiquement des accusées femmes.

 

Pourquoi le choix de ces 5 figures féminines – la sorcière, l’empoisonneuse, l’infanticide, la pétroleuse (l’anarchiste), et la traîtresse (la femme tondue) ? 

Au départ, nous sommes partis de deux constats corrélés : la sous-représentation des femmes dans la population pénale (entre 5 et 10%), une constante depuis le Moyen Âge, et paradoxalement, leur sur-représentation à certaines périodes et pour certains types de crime et délit. Nos archétypes se sont dessinés ainsi, de manière assez évidente. Il a fallu faire des choix, nous avons dû éluder certaines figures, comme celles des prostituées par exemple : les femmes concernées ne commettaient pas de délit à proprement parler mais le racolage et le vagabondage étaient tout de même sanctionnés. Nous avons également choisi d’écarter les figures des avorteuses et avortées, car nous avons considéré qu’elles étaient en partie incluses dans les infanticides puisque les femmes tentaient d’abord d’avorter, d’autant qu’en vertu de l’édit d’Henri II de 1556, dissimuler sa grossesse est un crime. De manière générale, ces figures non traitées spécifiquement demeurent présentes à travers l’iconographie qui jalonne l’exposition.

De ces 5 archétypes, la sorcière est la figure matricielle, celle qui nourrit les autres. L’empoisonneuse a des connaissances liées aux plantes, un savoir qu’on reprochait également aux sorcières. Les pétroleuses étaient accusées de lancer des incendies, et les sorcières ont régulièrement été associées à cette figure du feu. Les traîtresses étaient tondues, un traitement que subissaient régulièrement les femmes accusées de sorcellerie, sur le corps desquelles les juges recherchaient la marque du diable, c’est-à-dire une trace physique de la possession de ces femmes par le démon. Cette figure de sorcière est donc particulièrement symbolique, d’où sa prédominance dans l’iconographie et l’organisation de l’exposition.

Les procédures constituent le principal point commun de ces différents archétypes : certaines questions posées aux prévenues sont des questions qu’on ne posait pas aux hommes. Elles portaient sur des domaines réellement intimes, sur les mœurs, la sexualité, et ces interrogations sur une sexualité coupable, hors contrôle, supposée ou réelle, est une question lancinante que les juges posent à toutes les accusées indifféremment de la période historique, y compris les pétroleuses alors qu’on les soupçonnait d’actions qui n’avaient a priori rien à voir avec la sphère domestique ou intime, à la différence des empoisonneuses ou des infanticides. Ce trait de figure commun permet d’entrecroiser le domaine pénal et les imaginaires sociaux.

 

Comment avoir réussi à faire lire et entendre au public des extraits de documents d’archives quasi-illisibles ? 

Le principe des Archives Nationales est de conserver ce que sa directrice, Françoise Banat-Berger, qualifie de « vestiges de papier ». Cette exposition propose de donner à voir et à lire des pièces de procédures illisibles pour la plupart d’entre nous pour des raisons de graphie ou de langue (ancien français, latin, dialectes régionaux…). L’enjeu est donc de montrer des documents manuscrits ou dactylographiés qui peuvent apparaître a priori non spectaculaires ou particulièrement attirants mais au contenu remarquable car ils rendent compte de la façon dont les femmes ont été jugées à travers les siècles.

Pierre Fournié a souhaité exposer telles quelles ces pièces maîtresses, en transcrire certains extraits, les traduire, en surligner des passages, et reproduire le texte original sur les écrans. C’est un dispositif qui n’a pour l’instant pas de nom car il a été créé spécialement pour l’exposition pour donner à voir des documents sur le procès de Jeanne d’Arc par exemple, ou sur différents procès de sorcellerie, pièces jusqu’ici réservées à des archivistes ou paléographes spécialistes de la période médiévale. Contempler ces supports, ces objets, ces manuscrits, c’est avoir accès à la parole des femmes, même une parole restituée puisqu’il y a évidemment un certain nombre de filtres qui se superposent, le filtre judiciaire, celui du greffier, celui de la torture…

Une autre particularité de cette thématique est que tout au long de l’histoire à travers les siècles, ce sont toujours des hommes qui jugent les femmes, il n’y a pas de femmes magistrates en France avant 1946, pas de femmes avocates avant le début du  XX° siècle. Cela nous place donc face à la représentation d’un ordre des sexes, à la représentation du pouvoir détenu, de la légitimité à dire le droit, à la conception d’une justice masculine, non au sens biologique mais au sens de la définition même du terme de « pouvoir ». Cette transcription et ce dispositif de médiation visent donc à rendre compte de cette justice des hommes qui s’exerce à travers ces procès verbaux et pièces de procédure, et dont l’importance se mesure dans la surabondance d’iconographie.

L’imaginaire du crime au féminin est saturé de représentations (d’estampes et gravures aux bandes dessinées et cinéma…), et ces représentations sociales et culturelles se sont faites sans la parole des principales intéressées. L’objectif de l’exposition est donc de confronter les deux, de donner la parole aux femmes, et de confronter cette parole aux représentations qui en ont été faites, certaines proches de la réalité, d’autres très fantaisistes. C’est quelque chose d’inédit. L’importante couverture médiatique et la haute fréquentation de l’exposition témoignent de ce désir du public de sortir de ces fantasmes pour se confronter à la matérialité de l’histoire de la justice et des femmes jugées. Il y a une vraie demande sociale, et une réelle curiosité autour de ces « présumées coupables », parce que femmes.

 

Propos recueillis par Copélia Mainardi 50-50 magazine

 

Journée de débats et rencontres autour de l’exposition « Présumées coupables » le mardi 31 janvier 2017 de 14h à 18h. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Confirmez votre présence à communication.archives-nationales@culture.gouv.fr
Archives Nationales, Hôtel de Soubise, 60 rue des Franc-Bourgeois, 75003 Paris.
Exposition du lundi au vendredi de 10h00 à 17h30, samedi et dimanche de 14h00 à 17h30, fermée le mardi et les jours fériés.

http://www.50-50magazine.fr/2017/01/18/presumees-coupables-du-moyen-age-au-xx-siecle-cinq-archetypes-de-femmes-face-a-la-justice/

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