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"Des stéréotypes archaïques" : KFC fait un tollé avec une pub sexiste en Australie,femmes,sexisme

27 Janvier 2020, 04:22am

Publié par hugo

 "Des stéréotypes archaïques" : KFC fait un tollé avec une pub sexiste en Australie
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KFC crée un tollé avec sa nouvelle pub sexiste
 
Par Pauline Machado
Publié le Vendredi 24 Janvier 2020

La branche australienne de la compagnie de fast-food KFC a dû présenter ses excuses après la diffusion d'une pub qui utilise des clichés sexistes "fatigués et archaïques".
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Une femme en combi-short et décolleté plongeant se regarde dans la vitre teintée d'une voiture, la pensant vide, donne un coup d'oeil à ses fesses et ajuste son haut. La vitre se baisse pour dévoiler deux garçons la bouche grande ouverte devant la scène, ainsi que celle qu'on imagine être la mère de l'un d'entre eux, au volant, qui adresse un regard désapprobateur à la protagoniste. Cette dernière tente une diversion pour s'extirper de la situation : "Quelqu'un a dit KFC ?", lance-t-elle.
Et une seconde plus tard, on la retrouve un menu préparé par le fast-food américain à la main, au milieu d'une foule qui danse au son de la chanson I Don't Care, I Love It, de Icona Pop et Charlie XCX.
 
KFC crée un tollé avec sa nouvelle pub sexiste
Le scénario semble tiré du fantasme rétrograde d'un boys club macho (doux euphémisme) ? On est d'accord. Et c'est justement ce que le Collective Shout, un collectif australien qui campagne contre l'objectification des femmes, reproche fermement au spot de 15 secondes signé KFC. Sa porte-parole, Melinda Liszewski, assure qu'il s'agit d'une "régression vers des stéréotypes fatigués et archaïques où les jeunes femmes sont sexuellement objectivées pour le plaisir masculin". Et cela continue d'alimenter des clichés destructeurs.
"Des publicités comme celle-ci renforcent l'idée fausse que nous ne pouvons pas attendre mieux des garçons. C'est une autre manifestation du principe 'les garçons seront des garçons', qui nous empêche de remettre en question les idées sexistes qui contribuent à des comportements nuisibles envers les femmes et les filles", poursuit-elle, citée par le Guardian. "Les recherches le prouvent : les attitudes façonnent le comportement. Un nombre croissant de rapports montrent comment le renforcement des stéréotypes sexistes - y compris dans la publicité - contribue à une vision moindre des femmes, ce qui entraîne leur maltraitance".
 
En Australie, une femme sur six victime de violences conjugales
En mars 2019, David Coleman, le ministre australien de l'Immigration avait annoncé que le pays n'accorderait plus de visa aux étrangers condamnés pour violences conjugales, expliquait 20 Minutes. Il affirmait dans un communiqué : "L'Australie ne tolère pas les auteurs de violences domestiques". Chris Brown, entre autres, s'était ainsi vu refuser l'entrée suite à sa condamnation pour violences sur Rihanna, son ex-compagne. A domicile cependant, le bilan reste dramatique. Une étude du gouvernement rapporte d'ailleurs qu'une femme sur six a déjà été victime de violences de la part d'un conjoint ou ex.
Face aux accusations qui ont suivi la diffusion de sa vidéo, KFC a présenté des excuses : "Nous nous excusons si quelqu'un a été offensé par notre dernière publicité", annonce l'entreprise. "Notre intention n'était pas de stéréotyper les femmes et les jeunes garçons de façon négative". Une déclaration qui ne promet en aucun cas le retrait de la publicité des plateformes de visionnage, ni à la télé. Et qui, en 2020, prouve que le chemin est encore long.
Société sexisme publicité Australie News essentielles marketing scandale

https://www.terrafemina.com/article/sexisme-kfc-fait-un-tolle-avec-sa-nouvelle-pub-en-australie_a352183/1

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Comment devenir une femme au foyer parfaite ? Le boom du mouvement réac #Tradwife,femmes,sexisme

27 Janvier 2020, 03:42am

Publié par hugo

 Comment devenir une femme au foyer parfaite ? Le boom du mouvement réac #Tradwife
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"The Truman Show" et sa femme au foyer en toc.
 
Par Clément Arbrun
Publié le Mardi 21 Janvier 2020

En réaction au féminisme, le mouvement #TradWife prône les vertus des mères au foyer parfaites. Comprendre, ces femmes du "bon vieux temps", plus préoccupées par les besoins de leur mari que par leur charge mentale.
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L'heure est à la "Tradwife". A savoir : la femme traditionnelle. Ou plutôt, l'épouse. Sur les réseaux sociaux, ce mouvement vante les mérites des femmes au foyer parfaites - celles des années cinquante - en s'en prenant aux préceptes féministes actuels. Et ce à grands coups de "c'était mieux avant" bien rance. Vous reprendrez bien un peu de pensée réac ?
"Me soumettre à mon mari comme en 1959". C'est le mot d'ordre très sérieux - et presque provoc' - des "tradwives", ces femmes qui, à l'heure des grandes révolutions pour l'égalité des sexes, souhaitent en revenir aux assignations de genre les plus désuètes, pour ne pas dire rétrogrades. Et ce à force de slogans qui laissent rêveur comme "la place d'une femme est à la maison" ou encore "Essayer d'être un homme est un perte de temps pour une femme", tel que l'énonce la BBC. Difficile de ne pas grincer des dents.

Le boom du "c'était mieux avant"
 
Et si cela ne vous rend pas jouasse, la suite risque de vous déplaire aussi : "Votre mari doit toujours primer sur le reste", "La bonne manière féminine de faire face aux éternuements et aux reniflements", "comment être élégante le matin"... Ça, ce sont certaines des réflexions fétiches de la Vlogueuse et mère au foyer britannique Alena Kate Pettitt, à qui la BBC a tendu le micro lors de son reportage sur les "mères traditionnelles". Alena Kate Pettitt fait effectivement partie du mouvement des TradWives. Et ce pour une bonne raison : "J'ai toujours eu l'impression d'être née pour être mère et épouse", déclare-t-elle à la chaîne. Et c'est donc ce qu'elle devint.
 
A l'origine de ce désir, un besoin d'aller à contre-courant des valeurs "empouvoirantes" louées durant sa jeunesse (l'émancipation des working girls, la libération sexuelle) et qui lui étaient totalement étrangères. Car Alena Kate Pettitt ne croit pas trop à l'empowerment. Quand elle a rencontré son mari, celui-ci lui a dit : "Je sais que tu souhaites qu'un homme s'occupe de toi et te rassure". Et à l'entendre, c'était totalement vrai.
Elle l'avoue volontiers, Alena Kate Pettitt embrasse à bras ouvert le taf des mères "tradis", de celles qui semblent tout droit échappées des années cinquante et dont l'unique raison d'être serait de soigner leur ménage, leur apparence et leur mari. Pour Alena Kate Pettitt, la vie de femme au foyer est "un conte de fées" - stéréotypes sexistes inclus, pourrait-on lui rétorquer. Voire-même, une "rébellion", face aux insurrections modernes des mouvements féministes. Et la vlogueuse n'hésite pas à le répéter au gré des vidéos de "Darling Academy", sa chaîne YouTube : elle n'a aucun souci à ce que son mari délaisse la cuisine et les tâches ménagères. Après tout, quoi de plus normal après une harassante journée de boulot ?
Mais ce n'est pas tout. Comme elle l'indique au Daily Mirror, c'est une époque entière que regrette Alena Kate Pettitt. Celle, largement mystifiée, "où vous pouviez laisser votre porte ouverte et savoir que vous étiez en sécurité, où vous connaissiez tous vos voisins", dit-elle. Tout cela, ajoute-t-elle, représente "le meilleur de ce qu'était la Grande Bretagne à cette période". Bref, sous la "rebelle" se faufile une pensée bien réac'.
 
Et c'est d'ailleurs cette philosophie de vie irréelle que célèbre le mouvement en ligne #TradWives dans son ensemble. Tel que le relate cette longue enquête de Stylist, cela fait plusieurs années déjà que croît cette communauté, et pas seulement au Royaume-Uni, mais également en Allemagne, au Brésil et au Japon. Elle se décline sur la Toile en une multitude de mots-clés (comme #tradfem et #vintagehousewife) et se voit incarnée par quelques blogueuses à succès, de The Transformed Wife à Wife With A Purpose ("une femme avec un but"). Des créatrices certes "tradis", mais omniprésentes sur Twitter, Intagram, Facebook...
La majorité de ces femmes, décrypte Stylist, ont été déçues par leur expériences professionnelles. Du jour au lendemain, elles ont donc décidé de se consacrer corps et âme à leur foyer. Tout en sacralisant plus que de raison des icônes vintage (comme l'actrice et chanteuse Doris Day) et des bouquins pratiques de la même époque - de ceux qui célèbrent la cuisine de la femme au foyer parfaite - ces internautes dénoncent les effets néfastes des nouvelles technologies et s'échangent des astuces pour satisfaire leurs époux.
Pour les adeptes du #tradwife, la recette du bonheur se trouve dans les pages d'une véritable Bible : The Fascinating Girl, un opus de 1963 écrit par une mère au foyer mormone, Helen Andelin. La (pas si) desperate housewive y évoque les secrets de la "féminité idéale" et du mariage heureux, à destination des épouses attentives et des jeunes célibataires aimantes. Spoiler, il tient en un concept : la soumission domestique.
Ce qu'il y a plus dérangeant derrière ce mouvement, c'est la tension qu'il instaure entre des représentations aussi datées que sexistes et la réalité qu'il suggère - à savoir, l'absence de visibilité et de considération des femmes au foyer, voire le dédain qu'elles peuvent susciter. C'est d'ailleurs ce que semble fustiger (à raison) Alena Kate Pettitt, en expliquant à la BBC que les femmes au foyer ont l'habitude d'être perçues comme "des femmes pas très intelligentes, faibles, sans valeur", ce qui l'attriste. On ne peut que le déplorer à l'unisson. De plus, l'instigatrice de Darling Academy explique également aux médias britanniques que ce mouvement n'a rien d'anti-féministe. Au contraire, est féministe le fait de respecter le choix des femmes, qu'elles décident d'être femmes au foyer, ou non. Là encore, difficile de le nier.
Mais au lieu de mettre en avant ces "femmes de l'ombre" trop méprisées, cette communauté croissante semble privilégier une pensée plus régressive qu'autre chose. Ses porte-paroles tressent les lauriers d'un passé largement fantasmé, une philosophie du "c'était mieux avant" qui minimise dangereusement l'importance des luttes féministes, et ce au profit d'une nostalgie un peu rance que ne déplairait pas à Donald Trump. Aucun hasard, l'un des groupes Facebook de ce mouvement s'intitule d'ailleurs Make Traditional Housewives Great Again (rendre aux femmes au foyer traditionnelles leur grandeur), un clin d'oeil énamouré au slogan du président des Etats-Unis. Loin d'être anodin, tout cela est pour l'autrice Dixie Andelin Forsyth la preuve alarmante que certaines femmes "en ont assez du féminisme au Royaume-Uni et ailleurs", dit-elle à Stylist.
D'autres voient là encore une façon dérangeante de passer sous silence ce que subissent les femmes au quotidien. Et pas simplement cette charge mentale (considérable chez les mères au foyer), que les épouses "vintage" semblent au passage joyeusement éluder. Comme le déplore Rachel Elizabeth Reader, musicienne et militante des droits des femmes, "ce serait génial d'avoir un mari qui vous aime, ne vous domine pas ou ne vous contrôle pas, mais la réalité est qu'une femme sur quatre est victime de violences conjugales, et nous devons nous en souvenir". Ce que les jolis mots des vlogueuses semblent masquer, ce sont effectivement ces "abus de pouvoir" qui, trop souvent, s'immiscent au sein d'un couple.
Car derrière l'ode à l'amour domestique que prône les "trad-fems" se cache une autre réalité, loin, bien loin de l'écrin rose bonbon d'une nostalgie faussement naïve. Et celle-ci mérite peut-être davantage que l'on en parle, vous ne pensez pas ? Cette hypothèse est d'ailleurs habilement résumée par un internaute féministe sur Twitter : "Je suis désolé de le dire, mais le mouvement #tradwife est une insulte à l'avancée des droits des femmes et n'est PAS quelque chose que nous devrions promouvoir en tant que modèle de société. Il y a une raison pour laquelle l'année 1959 fait partie du passé !". CQFD.
Société News essentielles sexisme angleterre femmes hommes / femmes

https://www.terrafemina.com/article/-tradwife-le-mouvement-reac-des-femmes-au-foyer-parfaites_a352141/1

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VIDEO. Poches inexistantes, talons hauts… La mode est-elle dictée par les hommes ?,articles femmes hommes,sexisme

26 Janvier 2020, 03:26am

Publié par hugo


VIDEO. Poches inexistantes, talons hauts… La mode est-elle dictée par les hommes ?
Entre le placement des boutons et l'absence de poches… Voilà comment les femmes subissent encore aujourd'hui des siècles d'une mode dictée par les hommes.
BRUT
Brut.
France Télévisions
Mis à jour le 20/01/2020 | 11:12
publié le 20/01/2020 | 11:12
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Les boutons
Ils sont placés sur le côté gauche des chemises pour femmes. Pour les hommes, ils sont placés à droite. Cette position sexuée des boutons n'a pas une explication formelle mais pour certains, cela serait dû au fait que les vêtements pour hommes servaient à cacher des armes. La plupart des hommes tenaient les épées avec leur main droite, ce qui rendait le déboutonnage des manteaux, gilets et chemises plus facile avec la main gauche. Un héritage qui persiste aujourd'hui.
Les talons hauts
À l'origine, les chaussures à talons hauts étaient exclusivement conçues pour les hommes. Utilisées comme chaussures d'équitation militaire au 15ème siècle en Perse, elles sont finalement amenées en Europe où les aristocrates masculins les portent pour paraître plus grands, pour se vanter de leur statut.
Les poches
Elles sont souvent fausses, là pour décorer, plus petites ou inexistantes sur les vêtements pour femmes... Et elles ont un passé sexiste. Les poches sont créées pour porter des outils ou des instruments sur soi. Au 18ème siècle, les femmes ont de grandes poches dans lesquelles elles rangent de la nourriture, des fournitures de bureau, des journaux intimes ou du matériel de couture. Contrairement aux poches des hommes qui se cachent à l'intérieur du vêtement, les poches des femmes sont séparées et attachées par une ficelle. C'est seulement au milieu du 19ème siècle que les femmes ont des poches cousues mais elles restent plus petites que celles des hommes.
La mode féminine évolue et les poches sont remplacées par des sacs à main alors que du côté des hommes, les poches se multiplient.
 
https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/histoire/video-poches-inexistantes-talons-hauts-la-mode-est-elle-dictee-par-les-hommes_3792689.html

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Insultes sexistes et liberté d'expression: que dit la loi?,femmes,sexisme,

23 Janvier 2020, 04:14am

Publié par hugo

 
 Insultes sexistes et liberté d'expression: que dit la loi?
 
 

Les insultes sexistes et liberté d’expression: que dit la loi? - © Tous droits réservés
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Camille Wernaers
 Publié le dimanche 19 janvier 2020 à 14h45

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342 
Une librairie bruxelloise a posé sur sa page Facebook publique une anecdote relatant un incident avec une femme qui souhaitait poster une photo d’elle devant la vitrine du magasin sur Instagram. Ce post comprenait à plusieurs reprises le terme "instagrammeuse-pétasse-blonde"  (sic), ainsi qu’une phrase sur le regard "horrifié" de cette femme sur le cutter que tenait le libraire dans sa main. Le texte, qui a suscité de vifs débats sur les réseaux sociaux, a depuis été supprimé par le réseau social. Plusieurs internautes ont dénoncé le caractère sexiste de ce message et  la violence véhiculée car il était accompagné d'une batte de base-ball ensanglantée. L’auteur du post s'est défendu en convoquant l'argument du second degré et de l’humour.
En Belgique, la liberté d’expression est l’une des pierres angulaires de la démocratie. Elle est protégée par La Constitution, dans son article 19. La Convention européenne des droits de l’Homme la précise également.
Cette liberté d’expression est cependant limitée. On ne peut pas contrevenir à la loi en son nom. L’insulte et la diffamation restent par exemple des actes illégaux, il n’est pas possible de parler de liberté d’expression dans ces cas-là.
Loi Moureaux contre le racisme et la xénophobie
La loi Moureaux de 1981 réprime les actes inspirés par le racisme ou la xénophobie et  rend donc hors-la-loi certains propos, notamment ceux qui incitent à la haine ou à la violence, motivée par la xénophobie ou le racisme, envers une personne ou un groupe de personnes. Dans notre pays, les propos racistes ne sont pas considérés comme une opinion mais comme un délit. On ne peut pas utiliser la liberté d’expression pour les justifier.
D’autres textes de loi limitent la liberté d’expression, comme la loi contre le négationnisme de 1995 et la loi anti-discriminations de 2007.
Loi contre le sexisme dans l’espace public
Depuis 2014, il existe une loi contre le sexisme dans l’espace public. Cette loi s’applique-t-elle dans les cas d’insultes sexistes ? Trois questions à Marie Denis, co-fondatrice de l’Observatoire des violences faites aux femmes.
►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe.
Est-ce que la loi contre le sexisme dans l'espace public s'applique dans ce cas selon vous ?
La loi anti sexisme de 2014 définit le sexisme comme étant : "Tout geste ou comportement verbal ou autre, qui a manifestement pour objet d’exprimer un mépris à l’égard d’une personne, en raison de son appartenance sexuelle, ou de la considérer comme inférieure ou de la réduire essentiellement à sa dimension sexuelle, ce qui porte une atteinte grave à sa dignité". La loi contre le sexisme concerne les attaques envers une personne en particulier et pas toutes les femmes en général. Dans ce cas, l’auteur du texte vise une femme en particulier, l'attaque en la méprisant et en l'insultant. Il déshumanise cette femme pour l'assimiler à une "pétasse". Il accompagne son envolée "lyrique" d'une photo d'une batte de baseball avec des clous. De plus, les réseaux sociaux sont bien considérés comme faisant partie de l’espace public. Il s'agit clairement d'une attaque sexiste tel que définie par la loi de 2014.
Que pensez-vous du fait que la loi "individualise" ces violences sexistes, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un problème de personne à personne dans la loi, il faut viser une femme en particulier et si on vise toutes les femmes, elle ne s’applique pas ?
Le sexisme est un phénomène complexe qui est à la base des inégalités femmes-hommes car celui-ci propage des attitudes, stéréotypes et a priori qui enferment les femmes dans un rôle, les soumet, les dévalorise. Une seule loi ne peut cibler toutes les sphères touchées par le sexisme. La loi de 2014 est une première tentative afin de lutter contre le sexisme dans l'espace public. Cette loi n'est pas parfaite mais elle a le mérite d'envoyer un signal fort. D'autres lois afin de lutter contre le sexisme sont d'application en Belgique, notamment concernant le sexisme au travail.
Que penser de l’argument du second degré ? Est-ce qu’on ne pourra bientôt plus faire d’humour ?
Oui, tous les agresseurs, peu importe le contexte de l'agression, vont utiliser l'argument de l'humour ou de la sensibilité personnelle pour banaliser ou minimiser leur agression et ses conséquences sur la personne. C'est une stratégie assez répandue. Le second degré est supposé amener un sens plus subtil que la phrase ne veut le faire croire. Il est souvent utilisé dans l'humour noir mais dans ce cas-ci par exemple, c’est une agression qui est relatée. Le second degré n'est pas un argument afin de justifier une agression. Par ailleurs, une blague n'est pas censée agresser, mépriser ou inciter à la violence.
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Ménagère, sors de ce panier: origine d'une expression dépassée,femmes,sexisme,

22 Janvier 2020, 23:32pm

Publié par hugo

Ménagère, sors de ce panier: origine d'une expression dépassée
 
 

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 Publié le mercredi 15 janvier 2020 à 17h33

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360 
Une chronique de Laurence Rosier
Un article titrait récemment : "Alors il va terroriser la ménagère ce joker ?" . Mais qui est cette ménagère ? De la femme gardienne du temple domestique et "fée du logis" à l’employée destinée à tenir le foyer d’un.e autre, la ménagère est devenue une catégorie plus ou moins abstraite permettant de calculer les dépenses d’une famille canonique à travers son panier d’achats.
Petite histoire sémantique de la ménagère et de son panier, entre réalité et imaginaire.
De la ménagère à la "digital mum"
A l’origine, il y avait le ménage, qui désignait la demeure, la maison. Ensuite il y eut le ménager ou plutôt le "maynagier", un travailleur journalier donc doté de peu de moyens. Ensuite, au XVIème siècle, le terme va désigner un petit propriétaire agricole, sens aujourd’hui disparu tandis que le féminin ménagère l’emportait et se spécialisait pour nommer les femmes qui s’occupent des soins du foyer. Dès le départ, il y a l’idée que, bien s’occuper du ménage, c’est faire preuve d’économie et que ce sont les femmes qui en sont responsables !
Il semble, d’après l’historienne Michelle Perrot, que le siècle de l’apogée de la ménagère soit le XIXème  : La ménagère est, dans les classes populaires du XIXème siècle, un personnage majoritaire et majeur. Majoritaire, parce que c’est la condition du plus grand nombre de femmes vivant en couple, avec des enfants à élever ". Et femme de pouvoir car, dans les milieux populaires, la femme est la " ministre des finances " de la famille liée à une fonction marchande. Il est intéressant aussi de signaler que la ménagère à l’époque n’est pas confinée à l’espace domestique intérieur. En plus de la tenue de la maison, elle compose avec de petits travaux apportant un salaire d’appoint, en faisant la coursière ou la blanchisseuse d’occasion. C’est aussi à l’époque que se développe une science ménagère, dont les savoir-faire se transmettent par les manuels d’éducation à destination des jeunes filles et dont la littérature nous donne des témoignages. Ainsi cet extrait des carnets préparatoires de  Zola sur les techniques de repassage : "Une terrine pour l'amidon. On délaie l'amidon peu à peu, et un peu de bleu. On le garde jusqu'au bout, quelquefois il sent mauvais. L'amidon de délaie. On trempe tout dedans. Amidon cuit tourné jusqu'à ce qu'il bouille. Bout de bougie".
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Faisons un saut dans le temps : Médiamétrie, société anonyme chargée de mesurer et d’identifier les cibles de l’Audimat télévisuel dans les années 80, avait pointé la "ménagère de moins de 50 ans"  : " le terme désigne une cible de masse, une population de consommatrices large, imprécise, dont la première qualité est le pouvoir qu'elle détient sur les décisions d'achats du ménage. Le second de ses talents réside dans le fait de constituer une cible de masse… auquel ne peut correspondre qu'un média de masse. La télévision lui tend les bras avec ses " réclames "… qui deviennent le nerf de son modèle économique ".
Mais avec l'apparition de nouvelles cibles comme les seniors, les familles monoparentales, ou les “Tanguy”, ces enfants qui ne veulent pas quitter la maison, ce concept ne cesse de s'étioler
Cette nouvelle ménagère eut aussi des avatars comme la " Menaf " (contraction de "ménagère" et "enfants") ou la "femme Moulinex" . En 2013, on parle de "digital mum" et 2014 aurait sonné le glas de l’expression devenue désuète, notamment par le modèle hétéronormé et patriarcal qu’elle véhicule : elle devient la "FRDA", acronyme qui rencontra peu de succès. Il semble qu’aujourd’hui dans les milieux marketings, on use du neutre "responsable des achats" ou RDA. Ce qui permet en fait d’élargir le public ciblé dans les stratégies de promotion, vente et publicités. Il y a aussi une progressive masculinisation des RDA dans la génération qu’on appelle "millenials". Les achats sont aussi décidés "en famille" (qu’elle soit recomposée, monoparentale, etc.) et l’âge "symbolique" de 50 ans ne semble plus représentatif d’un moment particulier en termes de marketing large (par contre en termes ciblés tout le monde s’accorde à se dire que ce chiffre pour les femmes est assimilé à la ménopause et à des changements du regard social à leur encontre). L’expression continue cependant d’être utilisée régulièrement dans les médias et Eric Delannoy, président de WNP Agency, interrogé dans Les Echos ajoutait en 2013 : "Il ne faut pas être hypocrite. Même si sa formulation a évolué, que l'on évoque aujourd'hui une “femme responsable des achats”, il s'agit du même concept qu'autrefois, énoncé de façon plus “sémantiquement correcte”. Mais avec l'apparition de nouvelles cibles comme les seniors, les familles monoparentales, ou les “Tanguy”, ces enfants qui ne veulent pas quitter la maison, ce concept ne cesse de s'étioler."
 
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Ménagère, votre panier!
Si le panier est devenu un caddie, et même un caddie virtuel, la "ménagère" continue d’être le baromètre des consommations, au rythme des évolutions, des modes et des saisons. Cette "image" a été créée en 1919 pour représenter l’indice des prix à la consommation, lié en Belgique à l’indexation des salaires. Il sert aussi à voir les nouveaux produits qui rentrent dans les dépenses du ménage. Dans le panier voisinent nourritures, biens matériels et services.
Suivant les pays et les époques, le panier de la ménagère  évolue : on a même établi des simulations pour les paniers du XV au XVIIIème siècle! Ainsi dans le panier de la ménagère de 1467, basée sur le carnet de compte du régisseur de la famille d’Orléans-Angoulême, on  trouve une poule, une pipe de vin, des fers pour les chevaux et une peau de loup parmi d’autres denrées et objets utilitaires du quotidien. Au XVIII, on y trouve  du pain blanc, du savon, de l’huile d’olive, des sabots à la campagne et des souliers à la ville.
Les stéréotypes véhiculés par ce panier existent également : ainsi le Daily Mail titrait en 2018 : "What does a nation's 'typical' shopping basket say about them? France uses the price of prostitutes and snails to calculate inflation, Germany includes bratwurst and the UK uses roasts ", preuve s’il en avait besoin que le panier, sous ces airs féminins, est genré dans ses représentations et ses pratiques sociales, le client de la prostituée étant majoritairement un homme.
Le panier évolue : en 2013 par exemple le panier belge accueillit la tablette numérique, le couscous et les appareils auditifs (technologie, cuisine multiculturelle et vieillissement de la population), alors que le CD, la chemise de nuit et les cartes de visites disparaissaient.  Le "panier de la ménagère" est le reflet culturel des consommations et des pratiques "moyennes" : "le panier de référence doit être consommé largement par la classe ouvrière". A cet égard, une enquête de Ricardo Cherenti patronnée par la fédération des CPAS en août 2008 avait ciblé le panier de la ménagère… pauvre pour dénoncer la baisse du pouvoir d’achats de certaines catégories de la population dont les femmes seules avec enfants. Encore un panier… genré.
La ménagère, the girl next door ?
Au-delà de cette métonymie économique, un imaginaire combinant la mère au foyer, la servante et la consommatrice s’est développé autour de la figure de la ménagère qui devient un stéréotype social, sexuel, racialisé ("les femmes de ménage sont portugaises, antillaises", etc. et les caractéristiques supposées qui en découlent). En 1978, dans son ouvrage Herbert Marcuse et la nouvelle gauche, l’essayiste Jean-Michel Palmier listait des incarnations de style de vie, comme la vamp, le héros national, le gangster… et la ménagère névrosée.
La ménagère, selon les dictions populaires, est opposée à la coureuse ou à la prostituée (façon la maman ou la putain)
Du point de vue du caractère, la ménagère est assimilée, une syllabe en moins, à la mégère, celle qui attend le retour du mari avec son rouleau à pâtisserie parce qu’il a dépensé l’argent du ménage au café. La reine du foyer a aussi  des états d’âme… ou… devient une desesperate housewife. Rappelons qu’au XIXème siècle, des médecins avancent l’idée que certaines hystériques sont des manipulatrices et simulent des maux pour échapper au ménage…
La ménagère, selon les dictions populaires, est opposée à la coureuse ou à la prostituée (façon la maman ou la putain) : fille coureuse et fenestrière (= prostituée) rarement bonne ménagère, fille fenestrière et trottière rarement bonne ménagère, femme qui court ça et là n’est pas du tout une ménagère…
Est-elle pour autant "désexualisé" ? Claude Nougaro a chanté les mains d’une femme dans la farine et dans la cuisine, Antoinetta-Sofia Loren dans le célèbre film Une journée particulière érotise la mamma et la lessive, Romuald et Juliette renouvelle le mythe de Cendrillon avec Firmine Richard dans le rôle de la femme de ménage antillaise dont s’éprend le patron ; il existe une catégorie pornographique "femmes de ménage"…Mais l’imaginaire de la disponibilité sexuelle de la servante, soubrette ou autre repasseuse ou blanchisseuse, c’est-à-dire de l’aide-ménagère au service d’une personne, d’un couple, d’une famille, reste prégnant. Si on prend la série à succès La servante écarlate ( The hand maids’tale: servante et pas d’ailleurs home maid = femme de ménage), on voit bien que la femme au foyer (stérile) a dû déléguer toutes les tâches domestiques y compris "le devoir conjugal" à visée reproductive, en le fractionnant entre les différents rangs de subalternes.
Physiquement, la ménagère (de moins de 50 ans) semble quelconque comme la décrit ironiquement la journaliste Françoise Archat en 1995 dans Le Monde : "Femmes, on vous aime les cheveux nets, la jambe courte et le mollet rond. Surtout, n'ayez rien en commun avec les top models que la télévision et les pages de magazines nous servent jusqu'à l’écœurement. Situez-vous plutôt dans le profil ‘ménagère de moins de cinquante ans’ cher à tous les hommes de marketing".
Enfin, elle est aussi considérée comme une non intellectuelle, comme la spectatrice d’émissions abrutissantes ou fan de chanteurs populaires comme dans cet extrait d’un sketch de Pierre Desproges :  "L'applaudissement, c'est jamais qu'une manifestation tout à fait instinctive du système nerveux cérébro-spinal, par laquelle le chimpanzé ou la ménagère manifestent leur joie frénétique incontrôlée, à la vue d'une banane, ou de Julio Iglesias".
Sorte de Madame Bovary au quotidien, elle se régale du "porno de la ménagère", Les 50 nuances de Grey, conspuée par la critique académique.
Cet imaginaire ambivalent et stéréotypé ne doit pas faire oublier la capacité de participation aux combats sociaux et politiques des ménagères, dont Michelle Perrot rappelait le rôle aux côtés des hommes sur les barricades du XIXème siècle (1830, 1848, 1870), même si le discours politique ouvrier à l’époque visait à la restreindre à l’espace domestique et à son "essence"  ménagère et éducative, en fonction de la faiblesse de son sexe.
"Quand les femmes s'en mêlent, quand la ménagère pousse son homme, quand elle arrache le drapeau noir qui flotte sur la marmite pour le planter entre deux pavés, c'est que le soleil se lèvera sur une ville en révolte". Jules Vallès, Jacques Vingtras, l'Insurgé (1886).
Les mobilisations en Belgique, depuis le mois de novembre 2019,  des aides-ménagères vont dans le sens… de l’histoire. Ainsi que les interrogations de Françoise Vergès sur les "femmes qui nettoient le monde" dans son ouvrage Un féminisme décolonial (2019), dans lequel elle évoque les 45 jours de grève des travailleuses et travailleurs du nettoyage des gares parisiennes en janvier 2018 qui se termina par une victoire des grévistes.
Laurence Rosier est licenciée et docteure en philosophie et lettres. Elle est professeure de linguistique, d’analyse du discours et de didactique du français à l’Université Libre de Bruxelles

 https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_menagere-sort-de-ce-panier-origine-d-une-expression-depassee?id=10406289

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«Nous aussi» : lettre contre le sexisme, l’homophobie et le racisme dans les grandes écoles de commerce,femmes,sexisme

21 Janvier 2020, 23:10pm

Publié par hugo

 «Nous aussi» : lettre contre le sexisme, l’homophobie et le racisme dans les grandes écoles de commerce
Par Un collectif d’ancien·ne·s et actuel·le·s étudiant·e·s des grandes écoles de commerce françaises — 16 janvier 2020 à 10:47
 
 
A l'Essec à Cergy-Pontoise, dans le Val-d'Oise. Photo Cyril Entzmann. Divergences.
 
Suite à l'enquête publiée dans «Mediapart» dénonçant les humiliations sexuelles, l'homophobie et le sexisme dans les grandes écoles de commerce françaises, plus de 500 diplômé·e·s et étudiant·e·s confirment l'existence de ces pratiques et exigent un changement radical et nécessaire.
   «Nous aussi» : lettre contre le sexisme, l’homophobie et le racisme dans les grandes écoles de commerce
Tribune. Nous sommes des diplômé·e·s et des étudiant·e·s de HEC Paris, de l’Essec, de l’Edhec, d’Audencia, de Neoma Business School et d’autres grandes écoles de commerce et nous avons souffert de la culture délétère − raciste, classiste, sexiste, homophobe − qui prospère sur ces campus. Nous sommes de tous bords politiques et de toutes orientations sexuelles.
A la suite de l’enquête de Mediapart publiée lundi 6 janvier, nous choisissons de dénoncer collectivement les humiliations et les agissements dont beaucoup d’entre nous ont été les victimes lors de notre scolarité. Si nous n’avons pas tou·te·s subi les mêmes violences et les mêmes discriminations, nous encourageons un réveil collectif sur les cultures malsaines, racistes et sexistes des grandes écoles de commerce. Nous avons été choqué·e·s par le courriel qui a été envoyé par le directeur général de HEC, Peter Todd, à la suite des révélations de Mediapart, et qui a pour objet «article à charge contre les Ecoles de Commerce». Dans ce courriel, Peter Todd «réfute avec la plus grande fermeté certains commentaires de cet article qui font croire que l’Ecole couvre sciemment des actes de sexisme, d’homophobie et de harcèlement».
Lorsque nous étions étudiant·e·s aussi, la réputation de nos établissements passait avant nous. Entré·e·s en école de commerce aux âges clés pour la construction d’une identité (autour de 18 à 21 ans), nous nous sentions seul·e·s et démuni·e·s face à la bêtise de nos camarades et à la cécité de l’administration. Nous manquions de mots pour qualifier ce que nous vivions. Désormais, nous sommes capables, avec le recul des années, de percevoir les rouages d’un système d’assimilation oppressif, sexiste et dangereux, qui plus est pour celles et ceux qui souhaiteraient vivre et s’affirmer dans l’expression des différences. Ce système produit une majorité silencieuse qui s’ignore et qui, de fait, collabore par son silence et dans une solitude partagée à des conditions dictées par les plus bruyants, à la tête de petites meutes. Il fait croire qu’il n’y a qu’une seule manière de «réussir» : se conformer, pour s’intégrer. Nous avons été des victimes directes ou indirectes de ce système ; nous nous y sommes parfois conformé·e·s, nous nous sommes tu·e·s, nous nous sommes effacé·e·s ou nous avons pris la fuite. Nous souhaitons sincèrement que les jeunes étudiant·e·s de ces écoles disposent d’outils pour construire de nouvelles conditions d’expérience pour leurs vies sur le campus.
C’est pour nous adresser à ces étudiant·e·s et témoigner devant une communauté plus large des violences vécues qu’aujourd’hui, nous parlons de façon collective. Si nous avons décidé de briser le silence et d’élever la voix, c’est aussi pour nous réparer et pour que tou·te·s, qu’elles ou ils soient victimes ou simples témoins, réagissent, brisent l’omerta et empêchent la reproduction de ces exactions et de ces comportements. C’est aussi parce que nous pensons que la violence à l’égard des dominé·e·s s’apprend au même titre que la finance de marché. La plupart des responsables des abus mentionnés dans cette tribune sont désormais en mesure d’affecter d’autres vies que les nôtres. Ils sont devenus entrepreneurs, hauts fonctionnaires, élus, cadres, managers, etc. Nous craignons que dans les fonctions qui sont désormais les leurs, ils fassent montre du même cynisme, de sadisme et d’indifférence à l’égard de la souffrance d’autrui. Face à eux, s’ils récidivent, il est de notre devoir de dire non, de les combattre avec la plus grande fermeté. Il est aussi de notre devoir de leur rappeler un temps qu’ils ont certainement oublié, au contraire des signataires de cette tribune, dont certain·e·s portent les traces psychologiques. Mais surtout, il est de notre devoir de ne pas laisser se perpétuer ces comportements et laisser de nouvelles générations grandir dans l’intolérance, la violence et la peur.
Ce «nous» n’est pas homogène, mais il veut rassembler tou·te·s celles et ceux qui ont subi ces agressions, celles et ceux qui se sentent concerné·e·s par l’urgence d’un changement de culture dans ces écoles, celles et ceux qui sont prêt·e·s à soutenir et relayer les témoignages dénonçant ces violences. Dire «nous aussi», c’est nous associer à la parole qui a enfin été entendue dans l’enquête publiée par Mediapart. C’est aussi affirmer que, notamment depuis #MeToo, nous n’avons plus peur.
Nous aussi, nous avons été des putes, des fiotes, des «nobodes» (1), des chagasses, des gouines, des salopes, des «Chinois», des pédés, des moches, des frigides. Comme les étudiant·e·s actuel·le·s, nous découvrions quelle était «la norme» à laquelle s’ajuster dans ce village composé de la «crème de la crème», avec un seul mot d’ordre : «Marche ou crève.» Aidé par l’alcool et le vase clos, voilà le cocktail parfait pour que quelques meneurs guident une majorité suiviste (de «dévots» (2)) sur une pente indigne.
Nous aussi, nous avons vécu le racisme
Nous aussi, nous avons reçu des messages de menaces et de moqueries, racistes, parfois diffusés à l’ensemble de la promo.
Nous aussi, nous avons découvert des antisémites assumés.
Nous aussi, nous avons été les «Chinois» (quelles que soient nos origines ethniques), moqué·e·s quand nous étions des étudiant·e·s internationaux, objectifié·e·s comme «choppe chinoise» dans des mails adressés à l’ensemble du campus.
Nous aussi, nous avons écopé de remarques négrophobes sur nos cheveux ou notre apparence, ou reçu des mails tournant en dérision les Noir·e·s.
Nous aussi, nous avons souffert du sexisme
Nous aussi, nous avons assisté, effaré·e·s, à des rites initiatiques réservés aux seuls jugés capables d’honorer la réputation d’associations imbibées de valeurs virilistes.
Nous aussi nous nous sommes senti·e·s en danger lors du week-end d’intégration, notamment après l’élection de la «salope de la promo».
Nous aussi, nous avons été jugé·e·s, catégorisé·e·s et stigmatisé·e·s.
Nous avons été soumis·e·s à des diktats physiques, et réduit·e·s à une version amoindrie de nos corps. Nous étions trop gros·ses, trop maigres, pas assez sexys, ou beaucoup trop.
Nous aussi, nous avons figuré dans des classements publics, qui nous décernaient des prix telles les vaches du salon de l’Agriculture.
Nous aussi, nous avons été la «choppe» de trop, taillé la pipe de trop, reçu le doigtage ou le cunni de trop, couché avec la personne de trop.
Nous aussi, nous étions trop libres ou pas assez, trop visibles ou trop discret·e·s.
Nous aussi, nous avons entendu nos explorations sexuelles déformées et salies par nos camarades de promotion.
Nous aussi, nous avons vu notre intimité étalée publiquement, par des auteurs anonymes, notamment sur le site Internet «Sortie Vauhallan» à HEC ou au sein du journal L’Impertinent à l’Essec.
Nous aussi, nous avons tenté de combattre les pratiques sexistes, notamment par la création d’associations pour l’égalité des chances, et avons reçu des messages haineux, des e-mails d’injures et rencontré une grande hostilité de la part de nombreux camarades de promo.
Nous aussi, nous avons constaté que cette forme d’hétérosexualité oppressive se poursuivait en entreprise, puisqu’en école de commerce, on n’étudie pas que la comptabilité, la finance ou le marketing: lors de leurs années de vie sur le campus, les étudiant·e·s font aussi l’apprentissage de pratiques «culturelles» qu’ils assimilent et reproduisent par la suite, notamment dans leur vie professionnelle.
Nous aussi, nous avons vécu l’homophobie
Nous aussi, nous avons été enfermé·e·s dans un modèle de sexualité hétéro-sexiste qui s’impose à tou·te·s sur le campus, un vase clos qui tolère difficilement la différence.
Nous aussi, nous avons eu peur de sortir du placard, ou nous avons dû y rentrer à nouveau, quand nous n’avons pas été «outé·e·s» sans notre consentement.
Nous aussi, nous avons dû vivre dans un climat de peur constante vis-à-vis de notre orientation sexuelle, portée comme un fardeau. Etre «pédé» ou «gouine» en école de commerce, c’est s’exposer à des risques : celui de voir sa vie privée déballée sur le Net, celui de se faire insulter, celui de se voir fermer des portes − que ce soit celles du bar de l’école, dont vous vous excluez de vous-même face à la pression, ou celles de certaines associations sportives, où l’on vous fait savoir que vous n’êtes pas le.la bienvenu.e.
Nous aussi, nous avons été agressé·e·s
Nous aussi, nous avons fait l’objet d’assauts insistants et non consentis de la part de camarades de promos, alcoolisés ou non.
Nous aussi, nous avons subi le «slut-shaming».
Nous aussi, nous avons eu peur de sortir de nos chambres certains soirs.
Nous aussi, nous avons été suivi·e·s jusqu’à notre porte.
Nous aussi, nous nous sommes enfermé·e·s à clé.
Nous aussi, nous avons retrouvé notre chambre saccagée.
Nous aussi, nous avons subi ou été témoins d’agressions sexuelles.
Nous aussi, nous avons subi ou été témoins de viols.
Nous aussi, nous avons eu à nous éloigner, faute de pouvoir nous adapter
Nous aussi, nous avons choisi de vivre en dehors du campus, d’étudier à l’université.
Nous aussi, nous avons préféré continuer nos études à l’étranger.
Nous avons démissionné.
Nous avons changé de postes ou de carrières.
Nous évitons certaines communautés d’ancien·ne·s élèves, la boule au ventre, de peur de retrouver ceux qui nous ont fait du mal.
Nous aussi, nous nous sommes tu·e·s
Nous aussi, nous nous sommes tu·e·s par manque de recul pour lire la situation.
Nous nous sommes tu·e·s par inertie.
Nous nous sommes tu·e·s par pression sociale.
Nous nous sommes tu·e·s, alors que nous avons vu des ami·e·s abîmé·e·s et parfois brisé·e·s par les actes, les injures et les rumeurs, ou que nous-mêmes nous avions été victimes d’actes et de paroles.
Nous nous sommes tu·e·s par manque de moyens.
Nous nous sommes tu·e·s par manque de soutien.
Nous nous sommes tu·e·s parce que nous étions traumatisé.e.s.
Nous nous sommes tu·e·s pour ne pas attirer l’attention.
Nous nous sommes tu·e·s par peur.
Ce silence subi et imposé − par crainte de souligner notre différence et nous exposer aux représailles − nous a pesés. Une part significative de responsabilité incombe aux institutions qui ont longtemps accueilli et toléré cette violence. Des générations de jeunes étudiant·e·s, notamment parmi les signataires de cette tribune, peuvent témoigner de l’inertie de leurs directeurs et directrices, ainsi que des membres de l’administration, et ce depuis une trentaine d’années.
Certaines écoles ont, paraît-il, mis en place des mesures pour limiter ces actes. Peter Todd, Vincenzo Vinzi, Emmanuel Métais et autres responsables d’écoles de commerce, il est de votre responsabilité personnelle de vous assurer que ces pratiques cessent.
A vous, directeurs et directrices d’école, voici quelques mesures que nous exigeons de voir mises en œuvre, afin d’assurer et d’accélérer le changement :
− Admettre, publiquement, que de tels violences et agissements existent dans ces écoles.
− Sanctionner avec une grande fermeté les individus et les associations encourageant les agressions et les humiliations. Aucune de ces violences ne saurait être tolérée. L’administration devra être particulièrement vigilante lors des périodes d’intégration des étudiant·e·s (soirées et/ou week-end d’intégration, «intronisation» des associations) qui concentrent de nombreuses violences sexistes, racistes et homophobes, et donnent le ton des années à venir.
− Favoriser l’ouverture des campus sur l’extérieur. Trop d’affaires ont été «réglées» en interne, refermant le couvercle sur ces violences désastreuses.
− Ne pas obstruer la justice, ou déconseiller à un.e étudiant.e d’y avoir recours dans le but de préserver la réputation de l’école. S’il ou elle le désire, l’accompagner dans sa démarche, juridiquement et psychologiquement.
− Initier l’année par des sessions obligatoires de sensibilisation au consentement (comme c’est désormais le cas dans certaines universités nord-américaines).
− Organiser des conférences obligatoires accueillant des intervenant·e·s spécialisé·e·s, notamment sur les questions de sexualité, de sexisme et d’homophobie.
− Plus généralement, favoriser la présence de conférencier·e·s femmes, LGBTQ+, et issu·e·s de la diversité lors des événements officiels comme associatifs.
− Accompagner la construction d’un regard critique sur les conditions de socialisation au sein de ces écoles, grâce à un renforcement de la formation par l’étude des sciences sociales. Un tel cursus permettrait également aux étudiant·e·s de disposer de nouveaux outils intellectuels. Doté·e·s de ces armes critiques, ils et elles prendraient davantage la mesure de la nécessité de transformer les pratiques du monde de demain.
A toi, étudiant·e de ces écoles, tu n’es plus seul·e
Nous espérons t’avoir permis de comprendre que le problème, systémique, peut se combattre. A toi désormais de parler autour de toi. Tu as plus d’allié·e·s que tu ne le crois, et notamment en la personne de chacun·e des signataires de cette tribune.
Enfin, à toi, qui as abusé ou abuses encore de ta position, toi qui as humilié ou humilies encore «pour le fun», toi qui traites tout ce qui est différent avec violence et condescendance : on sait qui tu es, on te connaît, on ne t’a pas oublié. Mais maintenant, à défaut d’«ouvrir nos chattes» (3), on ne fermera plus notre gueule.
Cette tribune a reçu l’appui de 514 signatures. La liste des signataires est disponible ici.
Certain·e·s signataires ont fait le choix de rester anonymes, en raison de leur souffrance passée ou plus simplement pour des raisons professionnelles. Nous n’avons donc pas comptabilisé leurs signatures mais nous sommes ému·e·s de leur soutien et témoignage, et nous les en remercions.
(1) Le terme estudiantin «nobode», propre à certains campus, qualifie «ceux qui ne sont rien», ou «nobody».
(2) Terme forgé par Yves-Marie Abraham pour désigner les étudiant·e·s tellement avides de s’intégrer à HEC, et par extension, en école de commerce, qu’ils et elles déploient toute leur énergie à imiter les «leaders». Voir : Yves-Marie Abraham, Du souci scolaire au sérieux managérial, ou comment devenir un «HEC», Revue Française de Sociologie, 2007.
(3) En référence au mail envoyé par des étudiants membres d’une des associations de HEC, tel que rapporté dans l’article de Médiapart, et en particulier à l’expression «#fermetachatte» qu’ils y ont employée.

https://www.liberation.fr/debats/2020/01/16/nous-aussi-lettre-contre-le-sexisme-l-homophobie-et-le-racisme-dans-les-grandes-ecoles-de-commerce_1773224

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VIDEO. "Un espace neutre où les enfants peuvent juste être des enfants" : elle ouvre un magasin de jouets non genrés,articles femmes hommes,sexisme,

14 Janvier 2020, 07:27am

Publié par hugo

 VIDEO. "Un espace neutre où les enfants peuvent juste être des enfants" : elle ouvre un magasin de jouets non genrés
Dans le magasin de Joy à Strasbourg, les jouets ne sont pas stéréotypés et ils sont classés par âge et non par sexe.
BRUT
 
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France Télévisions
Mis à jour le 03/01/2020 | 10:36
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Marre des jouets roses pour les filles et bleus pour les garçons ? À Strasbourg, Joy Fleutot a ouvert un magasin de jouets non genrés, une idée qui a mûri lors d'un cours de marketing où elle s'était penchée sur les stéréotypes propres aux techniques de vente selon le sexe du consommateur. "Un stylo, si on veut le vendre à un homme, on va vendre des qualités robustes, efficaces, et si on veut le vendre à une femme, on va vendre plutôt une prise en main facile, délicate", développe Joy. Quant aux enfants, elle a constaté que c'était encore plus binaire. Elle a donc voulu créer un espace neutre.
Se défaire des clichés pour apprendre
Dans sa boutique, les jouets sont classés par âge et non par sexe. Le rose et le bleu sont utilisés avec parcimonie. Joy Fleutot se fournit chez des fabricants en Europe du Nord où cette éducation non genrée y est plus répandue. Selon elle, les jouets ne servent pas qu'à jouer mais aussi à apprendre. "On a besoin que les enfants explorent le maximum de choses, apprennent le maximum de choses, et ça, non pas en fonction de leur sexe, mais en fonction de leur âge", estime Astrid Leray, auteure d'études sur les stéréotypes de genre.
En France, une charte a été signée en 2019 par plusieurs fabricants pour promouvoir la mixité des jouets. À son origine : le ministère de l'Économie. Car les vocations  professionnelles peuvent naître dès l’enfance. En revanche, la charte n'inclut pas l'édition jeunesse qui peut aussi véhiculer des stéréotypes.
A lire aussi

https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/video-un-espace-neutre-ou-les-enfants-peuvent-juste-etre-des-enfants-elle-ouvre-un-magasin-de-jouets-non-genres_3769513.html
 

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VIDEO. Les algorithmes qui nous entourent sont-ils racistes et sexistes ?,femmes,sexisme

14 Janvier 2020, 05:51am

Publié par hugo

 VIDEO. Les algorithmes qui nous entourent sont-ils racistes et sexistes ?
Des femmes automatiquement défavorisées dans l'obtention d'un crédit, des distributeurs de savon qui ne détectent pas les peaux noires… Les algorithmes qui nous entourent sont-ils racistes et sexistes ?
BRUT
 
 
 
 
 
 
 

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France Télévisions
Mis à jour le 02/01/2020 | 12:59
publié le 02/01/2020 | 12:59
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En 2017, une informaticienne nommée Joy Buolamwini s'est rendu compte qu'un logiciel censé reconnaître son visage n'y parvenait pas. La raison ? L'algorithme du logiciel ne détectait pas sa peau noire. Cette discrimination est le résultat d'un "biais algorithmique". "Les premiers algorithmes de reconnaissance faciale ne reconnaissaient pas les peaux noires pour la simple raison que les gens qui ont pensé et développé cet algorithme et l'ont implémenté étaient principalement blancs", explique l'auteure et informaticienne Aurélie Jean.
Des conséquences préoccupantes
Un algorithme apprend à partir d'une base de données comme un ensemble d'images. Si les données qu'on lui soumet excluent une catégorie de la population, l'algorithme l'exclura aussi. Les conséquences d'un biais algorithmiques peuvent être graves. Des chercheurs ont découvert que les voitures autonomes esquivaient mieux les piétons blancs que les piétons noirs.
Des algorithmes sexistes ?
Conçus à 88 % par des hommes, les algorithmes reproduisent aussi le sexisme de notre société. Fin 2019, l'algorithme utilisé par la carte de crédit d'Apple aurait défavorisé les femmes dans l'obtention d'un crédit. Aurélie Jean rappelle toutefois que les algorithmes ne sont pas les "coupables" : "C'est nous les humains qui sommes machos, racistes, sexistes." Pour endiguer ce phénomène regrettable, Aurélie Jean loue une meilleure diversité dans le milieu du développement. "Par exemple, dans une équipe de 10 personnes, si on a deux ou trois femmes, on se rend compte que, parfois, ça suffit à créer une nouvelle dynamique", poursuit-elle.
Aujourd'hui, seulement 15 % des ingénieurs en informatique sont des femmes.
A lire aussi

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/recherche-d-emploi/emploi-2-0-et-reseaux-sociaux/video-les-algorithmes-qui-nous-entourent-sont-ils-racistes-et-sexistes_3768135.html

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Les communautés misogynes (la manosphère) et leur haine des femmes explosent sur internet,femmes,sexisme,

14 Janvier 2020, 05:29am

Publié par hugo

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Jehanne Bergé
 Publié le dimanche 12 janvier 2020 à 14h20

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La manosphère est un ensemble de communautés en ligne où des hommes se retrouvent pour parler de leurs problèmes d’hommes mais aussi pour revendiquer ouvertement leur haine des femmes. C’est depuis ces groupes misogynes, entre autres, qu’ils organisent des "raids" contre celles qui osent l’ouvrir.
Grâce à Internet et aux réseaux sociaux, le féminisme 2.0 a explosé. On ne calcule plus le nombre de comptes d’empowerment féminin ou de groupes en ligne qui se sont transformés en véritables communautés féministes, en espaces de parole.
Les internautes échangent entre eux mais coordonnent aussi des raids, des attaques virtuelles contre les Youtubeuses, les bloggeuses ou les journalistes féministes
Cette plus grande visibilité a entraîné la montée de groupes anti-féministes sur le Web. Des hommes masculinistes y expriment une misogynie plus ou moins assumée, leurs discours reposent sur des stéréotypes de genre, voire des propos haineux. D'ailleurs, pendant trois jours en mai 2020, une dizaine d'hommes militants masculinistes membres de la 22 Convention prévoient d'expliquer aux femmes comment être des femmes "idéales". Le message principal de ce groupe pointe le fait que les femmes ne sont plus ce qu'elles étaient –trop éduquées, trop intéressées par leur carrière–, d'où le slogan: "Make Women Great Again" ("rendre aux femmes leur grandeur"). La rhétorique anti-féministe est au cœur de leur propos, les femmes semblent représenter pour eux une menace à leurs propres privilèges. Comme l’écrit Garance : "Les masculinistes appuient leur action sur deux principes idéologiques, celui d’un anti-féminisme caricatural (il n’y aurait qu’un seul féminisme qui se réduirait à la haine des hommes et leur soumission) et celui de la construction des hommes comme victimes d’une "fémocratie", c’est à dire d’un règne des femmes et du féminisme". Au sein de la manosphère, que ce soit via les réseaux sociaux, le forum 18-25 du site jeuxvideo.com, ou encore sur Reddit, les internautes échangent entre eux mais coordonnent aussi des raids, des attaques virtuelles contre les Youtubeuses, les bloggeuses ou les journalistes féministes.
Un discours de plus en plus radical
Selon les experts, la manosphère se subdivise en quatre grands groupes. Les MGTOW, contraction de Men Going Their Own Way, sont des hétéros qui veulent mener leur vie sans les femmes. Les masculinistes, eux, se portent en défenseurs des droits et des intérêts des hommes en attaquant les féministes. Les pickup artists sont des pseudos-pros de la drague, rejetés par les filles à l’adolescence, ils enchaînent les conquêtes une fois devenus adultes. Et enfin, il y a les incels, des célibataires endurcis qui voudraient avoir des relations amoureuses ou sexuelles mais qui ne parviennent pas à trouver de partenaires. Ceux-là sont sans doute les plus frustrés et donc les plus dangereux.
Sur Reddit, de 2011 à 2018, les propos y seraient devenus de plus en plus violents, racistes et homophobes.
Une équipe de recherche de l’Open University au Royaume-Uni a mené une étude en analysant 6 millions de posts publiés dans sept communautés misogynes de Reddit. Selon l’étude, le discours masculiniste s’y radicaliserait de plus en plus.  De 2011 à 2018, les propos y seraient devenus de plus en plus violents, racistes et homophobes.
Sur Reddit ou ailleurs, certains membres de la manosphère ont des discours plus intolérables que d’autres.  "Mais les discours policés, calibrés pour être plus socialement acceptables, sont souvent les plus insidieux. Ils s’enrobent de statistiques et de faits (il y a plus de garçons décrocheurs, plus d’hommes itinérants) détournés de leur sens pour mieux servir une thèse plus générale à coups de sophismes et de fausses équivalences", explique le journal québécois La Presse.
 
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De la haine en ligne aux féminicides
Dans l’article To Learn About the Far Right, Start With the ‘Manosphere’, The Atlantic a mis en lumière les liens entre les mouvements d’extrême droite et l'antiféminisme, les deux n’hésitant pas à utiliser la théorie du complot et à faire de la suprématie de l’homme blanc, le seul et unique modèle de société. "La rhétorique antiféministe est une puissante porte d'entrée vers un nationalisme blanc violent", écrit le journal.
Si le sujet est au cœur du débat Outre-Atlantique, c’est parce que plusieurs attentats anti femmes ont été commis au Canada
Au Québec, la question de la manosphère est particulièrement sensible. Pendant près de cinq mois, le journaliste de L’actualité, Marc-André Sabourin, s’est intéressé au sujet. Son reportage a inspiré Charles Gervais, le réalisateur du documentaire Bitch !, qui a infiltré la manosphère. Si le sujet est au cœur du débat Outre-Atlantique, c’est parce que plusieurs attentats anti femmes ont été commis au Canada. A Toronto en 2018, Alek Minassian, 25 ans, a tué 10 personnes dont huit femmes. Quelques instants avant cet attentat, il avait publié un message appelant les plus radicaux de la manosphère à la révolution. Cette attaque a choqué une bonne partie de la communauté, de nombreux hommes ont condamné cet acte, une minorité l’a applaudi. Un autre massacre misogyne a bouleversé la société, la tuerie de l’école polytechnique de Montréal. En 1989, Marc Lépine, a fait sortir les hommes de l’auditoire, il a ouvert le feu et a tué 14 personnes, uniquement des femmes, avant de retourner son arme contre lui. 30 ans plus tard, le 6 décembre 2019, le Canada a enfin reconnu ce féminicide de masse, une plaque commémorative a été inaugurée. Le massacre reste toujours très ancré dans les mémoires, un drame absolu pour beaucoup et une victoire pour certains fous. A Montréal, comme l’explique La Presse, Jean-Claude Rochefort, un admirateur de Marc Lépine, a été arrêté juste avant la cérémonie commémorative. Plusieurs de ses posts signés sous le pseudo Rick Flashman étaient repris sur un forum très consulté par les incels où Marc Lépine et d’autres tueurs de masse qui ont ciblé des femmes sont glorifiés.
 
Youtubeuses et journalistes harcelées
Bien sûr, tous les propos misogynes ne mènent pas aux féminicides. Néanmoins, comme nous l’avons vu à travers l’étude de l’Open University, le discours en ligne devient de plus en plus violent et radical. Les menaces de morts sont le quotidien de certaines femmes, Youtubeuses, journalistes, blogueuses. Le collectif "Les Internettes" a dénoncé le phénomène dans le documentaire "Elles prennent la parole". Dernièrement, la Youtubeuse Charlie Danger, créatrice de la chaîne de vulgarisation archéologique "Les Revues du Monde", a expliqué être la cible de nombreuses  attaques. Malheureusement, son cas est loin d’être isolé. En 2016, c’est Marion Seclin, une Youtubeuse française féministe et engagée, qui a été victime d’un raid ultra violent à la suite de la diffusion d’une vidéo sur le harcèlement de rue. 40.000 messages : menaces de mort, de viol, appels au suicide ou à "tuer toute sa famille". Un harcèlement massif initié par le Youtubeur le Raptor Dissident qui avait publié une vidéo en attaquant le discours féministe de Marion Seclin. La communauté du Raptor dissident est très importante (plus de 650 000 abonnés), certains de ses abonnés ont harcelé massivement Marion Seclin. Aujourd’hui, le Youtubeur continue de publier des vidéos en déconstruisant les idées féministes à coup de sexisme et de pseudos-infos sorties de leur contexte.
Chez nous, la situation n’a rien de plus glorieux. Plusieurs journalistes, à l’instar de Myriam Leroy et Florence Hainaut, ont témoigné être victimes de cyberharcèlement.
Selon une étude d’Amnesty International réalisée dans 8 pays auprès de femmes de 18 à 55 ans, "près d'un quart (23 %) des femmes sondées ont déclaré avoir subi des violences ou du harcèlement sur internet au moins une fois". De nombreuses femmes qui osent prendre la parole sur internet vivent dans la peur de se faire harceler ou s’autocensurent par prévention. Selon l’étude d’Amnesty, 32 % des femmes qui ont déjà été harcelées ont cessé de publier des contenus véhiculant leur opinion sur certains sujets. Ce cyberharcèlement est en très grande majorité causé par des hommes, ce comportement en ligne violent est impardonnable, le phénomène est à prendre très sérieusement. Ces hommes qui attaquent les féministes ne sont les victimes de personnes sinon de leur propre système de pensées. Puisse ces communautés toxiques laisser place à des espaces d’échanges pour construire de nouvelles visions de la masculinité.

https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_les-communautes-misogynes-la-manosphere-et-leur-haine-des-femmes-explosent-sur-internet?id=10403360

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“Nina Wu”: plongée cauchemardesque dans les coulisses du cinéma à l’ère post #MeToo,femmes,feminisme,

9 Janvier 2020, 04:51am

Publié par hugo

 “Nina Wu”: plongée cauchemardesque dans les coulisses du cinéma à l’ère post #MeToo
Publié le 7 janvier 2020 à 1:30
Nina Wu raconte l’ascension à double tranchant d’une jeune actrice confrontée aux traitements sexistes dans l’industrie du cinéma. Rencontre avec la Taïwanaise Wu Ke-xi, scénariste et actrice principale de ce long-métrage résolument féministe.
 
 
DR
Après les réseaux sociaux, la parole des femmes se libère sur le grand écran. Mais contrairement à ce que l’on aurait pu prédire, le premier film sur les violences sexistes dans l’industrie du septième art se trame non pas à Hollywood ou en France, mais à Taïwan. Thriller sombre et psychologique, Nina Wu raconte la désillusion d’une jeune actrice venue s’installer à Taïpei dans l’espoir de faire carrière dans le cinéma. Lorsque son agent lui propose de participer au casting d’un film d’espionnage où figurent des scènes de nu et de sexe, elle accepte malgré elle. Et découvre vite les coulisses peu reluisantes d’un milieu si souvent fantasmé: du casting au plateau de tournage, les hommes n’en veulent qu’à son corps. Humiliée, violentée, elle refuse pourtant de renoncer à ses rêves, même lorsqu’ils prennent l’allure d’un cauchemar hallucinatoire. Pour façonner ce personnage, Wu Ke-xi s’est donnée corps et âme. Car l’héroïne de Nina Wu, incarnée par l’actrice taïwanaise de 36 ans, est née de l’imagination et du vécu de cette dernière. Les humiliations sexistes, elle en a subies, elle aussi, avant de se faire un nom et d’exorciser son traumatisme par l’écriture, dans un élan de colère libératrice. Rencontre.
 
 
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire ce film?
Après avoir fait de la danse hip-hop puis du théâtre pendant quatre ans, je me suis mise à faire de la figuration dans des films. En 2016, j’ai commencé un scénario sur une figurante pleine de rêves et d’ambitions. L’année suivante, lorsque l’affaire Weinstein a éclaté, j’avais un peu mis le script de côté, et je me suis intéressée de près à ce qui s’était passé. J’ai lu de nombreux témoignages de femmes qui étaient très puissants et qui m’ont beaucoup inspirée. Tout ceci m’a rappelé l’une de mes propres expériences que j’avais presque oubliée, douze ans plus tôt. Lors d’un casting pour un premier rôle dans une pub, j’avais demandé au réalisateur comment il avait l’intention de filmer la scène. Il s’était mis à rire et avait demandé à l’acteur principal de me gifler avec une liasse de billets. Il m’avait aussi ordonné de rire “comme une salope” parce que j’étais censée être heureuse qu’on me gifle avec tant d’argent. J’étais traumatisée après ça. En me remémorant la scène, après tout ce temps, j’avais parfois des absences, et je ne pouvais pas toujours distinguer la réalité du cauchemar. Après le mouvement #MeToo, j’ai donc réécrit le scénario très rapidement, en deux semaines, avec cette fois-ci l’épisode de la gifle en tête et le stress post-traumatique que je ressentais. Je voulais que le film prenne cette tournure psychologique et que les spectateur·rice·s puissent entrer dans la tête de Nina.
DR
Dans le film, Nina se fait aussi gifler sur le tournage…
C’est la scène du film que je préfère. Elle est très puissante, et très difficile sur le plan technique. Elle nous a pris trois jours, a nécessité 28 prises et au moins 150 gifles!
Comment as-tu abordé la question de la nudité au cinéma, qui effraie Nina, et sûrement beaucoup d’actrices?
Dans le film d’espions où elle joue, Nina doit participer à un plan à trois. J’étais très nerveuse à l’idée de tourner cette scène car c’était la première fois que je devais faire une chose pareille. Nous avons donc eu besoin de répéter la scène avant de tourner, en sous-vêtements et sans se toucher: c’était maladroit et effrayant mais surtout absurde! J’ai bien aimé l’effet que cela faisait, et nous avons finalement choisi de ne montrer que la répétition de cette scène.
Nina est régulièrement hantée par une autre femme avec laquelle elle s’est battue -au sens propre- pour avoir le rôle. Que représente-t-elle?
En réalité, elles ne se croisent qu’une fois, dans le corridor d’un hôtel. Le reste est issu de son imagination. Cette femme représente la vraie Nina, celle qui a subi cette horrible agression sexuelle qu’elle essaie d’oublier ou qu’elle refuse de regarder en face. Elle incarne son côté sombre, pour lui signifier qu’elle a fait quelque chose de mal, car Nina se sent coupable et se dit qu’elle ne méritait pas ce rôle.
“En Asie, il y a toujours des gens pour critiquer les femmes qui ont dénoncé leur agresseur, en disant qu’elles ne sont pas pures et que c’est de leur faute.”
Filmer une histoire d’amour lesbienne est-il un geste militant, au vu du conservatisme en Asie sur ces sujets-là?
Au départ, dans le scénario, j’avais imaginé que Nina avait une aventure avec un directeur de théâtre, mais j’ai finalement choisi qu’elle soit lesbienne. L’idée m’est venue en voyant toutes ces actrices et acteurs ayant fait leur coming out, comme Ellen Page, qui ont dû prétendre être hétéro pour décrocher des rôles.
Quelles ont les conséquences de l’affaire Weinstein et de #MeToo dans le milieu du cinéma en Asie?
Le mouvement est global, et l’Asie a bien sûr aussi été affectée. De manière générale, la société y est plus conservatrice: il y a toujours des gens pour critiquer les femmes qui ont dénoncé leur agresseur, en disant qu’elles ne sont pas pures et que c’est de leur faute. Quand les actrices prennent la parole, elles risquent aussi d’être exclues du milieu du cinéma. En Asie, la plupart des gens ne pensent pas, comme souvent aux Etats-Unis ou en France, qu’elles sont courageuses et qu’il faut les soutenir.
DR
Comment combattre le sexisme dans ce milieu?
Il faut bien sûr prendre la parole, mais aussi en faire quelque chose. Dans mon cas, c’était écrire un scénario et d’ailleurs, je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse toucher autant de personnes: quand j’étais à Cannes et à d’autres festivals de films, j’ai rencontré beaucoup de femmes aux métiers différents qui racontaient des expériences similaires. Il faudrait aussi que nous ayons plus de réalisatrices, d’écrivaines… J’encourage les femmes à écrire parce que nous avons encore tellement d’histoires à raconter. Les femmes sont souvent mal comprises dans le cinéma: en tant qu’actrice, j’ai reçu beaucoup de scripts avec des rôles féminins un peu mystérieux et fuyants… Moi-même, j’ai du mal à écrire des rôles masculins, car je ne sais jamais ce que les hommes pensent vraiment! (Rires.) Dans Nina Wu, les personnages féminins ont beaucoup de dialogues, contrairement aux hommes. Il y a encore tellement de choses à explorer sur la manière dont nous, les femmes, réfléchissons et percevons le monde…
Propos recueillis par Sophie Kloetzli
Nina Wu, en salles le 8 janvier 2020.
 
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https://cheekmagazine.fr/culture/nina-wu-cinema-me-too/

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