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Les prisonnières de la tour de Constance,protestants,femmes,histoire,histoire de france

24 Septembre 2013, 01:28am

Publié par hugo

A LA UNE
UN LIEU, UNE HISTOIRE
Les prisonnières de la tour de Constance
Diffusée le 11/06/2013
Durée : 14 minutes


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UN LIEU, UNE HISTOIRE, Les prisonnières de la tour de constance

24 Septembre 2013, 01:21am

Publié par hugo

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UN LIEU, UNE HISTOIRE, Les prisonnières de la tour de Constance

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La richesse, une épreuve pour la foi,economie,protestant,religion,

23 Septembre 2013, 16:58pm

Publié par hugo

SOCIÉTÉ08 septembre 2013
La richesse, une épreuve pour la foi
Il ne s'agit pas d'accumuler une fortune mais d'arriver à être parfaitement heureux avec ce qu'on a
Il ne s'agit pas d'accumuler une fortune mais d'arriver à être parfaitement heureux avec ce qu'on a
© epSos.de/Flickr/Creative Commons
Jésus n’a pas condamné universellement les riches, il les a alertés des dangers qui les menacent, notamment l’orgueil et la cupidité. La richesse est une épreuve car il est difficile d’être riche et de conserver un cœur de pauvre.




Commençons par le négatif de la richesse, la pauvreté. La béatitude dit : « Heureux les pauvres » et la description de l’Église dans le livre des Actes des Apôtres dit à propos des premiers chrétiens : « Il n’y avait parmi eux aucun indigent. » (Ac 4,34). Il n’est pas difficile d’articuler ces deux propositions, l’Église est invitée à combattre la misère et, pour cela, le Christ nous appelle à cultiver un cœur compatissant, un cœur de pauvre. Nous trouvons la même tension avec la richesse puisque l’antibéatitude dit : « Malheur à vous les riches car vous avez votre consolation » (Lc 6,24) et d’autre part nous savons qu’il y avait dans l’entourage de Jésus des riches qui le soutenaient financièrement (Lc 8,3) et qu’un homme comme Joseph d’Arimathée est défini comme étant « un homme riche… qui était aussi disciple de Jésus » (Mt 27,57).

Cela dit, dans l’enseignement de Jésus, c’est quand même la méfiance par rapport aux riches qui domine très largement, notamment dans sa rencontre avec le jeune homme riche (Mc 10,17-31) et les paraboles du riche insensé (Lc 12,13-21) ou du riche et du pauvre Lazare (Lc 16,19-31). Si Jésus est sévère par rapport aux riches, ce n’est pas que la richesse soit un mal mais qu’elle s’accompagne généralement de deux maladies spirituelles que sont l’orgueil et la cupidité.

Isolement et cupidité

Si une des premières vertus évangéliques est l’humilité, il est très difficile d’être riche et humble car la richesse a tendance à nous enfermer dans sa logique. Jésus n’a pas dit qu’il était impossible mais qu’il était difficile à un riche de vivre selon le royaume de Dieu (Mc 10,23), en effet ses richesses hurlent à ses oreilles : « Confie-toi en nous ! » La richesse nous isole selon la parabole de la fenêtre : lorsque nous regardons à travers une vitre, nous voyons nos prochains qui sont dans la rue, mais si nous la recouvrons d’une couche d’argent, elle devient un miroir et nous ne voyons plus que nous-mêmes.

L’autre maladie de la richesse est la cupidité qui nous fait croire que le bonheur c’est d’avoir et de consommer toujours plus. La première épître à Timothée décrit la dérive de la cupidité : « Ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège et dans une foule de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est la racine de tous les maux, et quelques-uns, pour s’y être adonnés, se sont égarés loin de la foi et se sont infligés à eux-mêmes bien des tourments. » (1 Tm 6,9-10).

La cupidité est une course sans fin car on trouvera toujours mieux que ce qu’on a, il y aura toujours le voyage que nous n’avons pas fait, le vin que nous n’avons pas bu, la voiture que nous n’avons pas conduite, le loisir que nous n’avons pas pratiqué. Comme le dit l’adage, la différence entre la soif d’eau et la soif d’argent, c’est que lorsque nous avons bu un verre d’eau, nous n’avons plus soif.

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Regard féminin sur la Réforme,regard protestant,femmes,feminisme,histoires,histoire de france,protestant

17 Septembre 2013, 02:09am

Publié par hugo

06 septembre 2013 - 08:20 Tania Buri 3075 signes
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CULTURE
Regard féminin sur la Réforme
Tags: Neuchâtel
Marie TorelUne promenade historique sur les traces de Guillaume Farel propose en huit étapes un regard féminin sur l’histoire religieuse de Neuchâtel. Interview avec sa conceptrice, Elisabeth Reichen.
Par Carole Pirker, La VP Neuchâtel Berne Jura
Vous démarrez cette visite guidée sur les lieux du mariage de Guillaume Farel avec Marie Torel, en décembre 1558. Pourquoi ce choix?
– Car ce mariage est choquant: pourquoi un homme «au bord de la fosse», comme le disent ses amis, se marie-t-il avec une si jeune fille? Marie Torel, pieuse et discrète, n’a que 18 ans et Farel, lui, 69! Le scandale a rompu sa longue amitié avec Calvin qui essaie, malgré son opposition, de calmer les esprits à Neuchâtel.
Quelle était la condition des femmes à Neuchâtel, au XVIe siècle?
– Alors que le catholicisme de l’époque connaît plutôt des mœurs relâchées, les réformateurs introduisent des règles morales sévères, pour réprimer le plaisir mais aussi protéger les femmes d’abus et de grossesses illégales. Pourtant, malgré une soumission «naturelle» attendue des femmes, hommes et femmes ont les mêmes devoirs. Une sorte d’égalité est établie entre les sexes concernant le droit au divorce, sauf que les hommes sont largement favorisés dans son application.
En revanche, vu que, selon Calvin, frapper est indigne d’un chrétien, les hommes qui battent leur femme se trouvent jugés. Il existe enfin pour les filles une instruction élémentaire, sauf si les familles aisées peuvent leur payer des cours privés. Mais les études avancées restent, elles, réservées aux hommes.
Vous évoquez aussi la figure de Marie Dentière, qui était-elle?
– C’est la première théologienne de la Réformation. C’est une ancienne prieure et une femme très instruite, surtout connue pour son «Epistre tres utile», publié en 1539 sous le nom de son mari Antoine Froment, dans lequel elle dénonce la corruption du clergé genevois. Elle y prône aussi une participation active des femmes en matière de religion, affirmant qu’hommes et femmes sont égaux quant à leur capacité à comprendre les textes sacrés. La plupart des exemplaires du pamphlet sont saisis par les autorités genevoises, ce qui en ferait le premier texte victime de la censure réformée à Genève.
Qu’a apporté la Réforme à la condition des femmes?
– Un statut, une reconnaissance en tant que ménagère et gouvernante, souvent d’un ménage important qui inclut l’hospitalité de gens de passage, selon le métier du mari. Elles sont aussi reconnues responsables de l’éducation des enfants. Par contre, en dehors de la maison, il n’y a pas de place pour la femme, pas de ministère féminin. Pourtant, les accusations de sorcellerie continuent à frapper de nombreuses femmes.
Comment l’expliquer?
– Cela tient beaucoup à l’absence de statut social des femmes vivant seules, surtout si elles ne trouvent pas d’accueil dans leur famille. Cela tient aussi à des jalousies, ou à la crainte qu’elles «volent» le mari d’une autre. Elles peuvent aussi se retrouver accusées de sorcellerie en cas d’héritage.
Enfin, les femmes qui donnaient des soins et dont le traitement s’avérait inefficace couraient aussi le risque de se retrouver accusées de sorcellerie. De la part des hommes, il y a enfin une incompréhension et une peur de la sexualité des femmes, qu’ils n’arrivent pas à dominer. La domination se fait alors d’une autre manière…
Visites guidées: 7 septembre, 5 octobre et 2 novembre, de 10h30 à 11h30. Rendez-vous au péristyle de l’Hôtel de Ville de Neuchâtel.
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Le protestantisme en régions - Lieux de mémoire | Chambon sur Lignon,protestant,

16 Août 2013, 03:51am

Publié par hugo

Accueil | Thèmes | Le protestantisme en régions - Lieux de mémoire | Chambon sur Lignon

Chambon sur Lignon
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Le Chambon-sur-Lignon, terre d'accueil et de sauvetage pour un grand nombre de victimes de la guerre, est le symbole de l'opposition des protestants vis-à-vis du nazisme et de l'antisémitisme.


Village d'asile depuis des siècles



A la frontière de la Haute Loire et de l'Ardèche, la commune du Chambon- sur- Lignon est au cœur du Plateau Vivarais-Lignon. Ses habitants, de même que ceux des communes avoisinantes, sont à forte majorité protestante et ont toujours été marqués par une tradition d'accueil et d'asile aux persécutés et déshérités : prêtres réfractaires pendant la Révolution, enfants miséreux des bassin miniers de Saint Étienne recueillis par l'œuvre des « Enfants à la Montagne » créée par le pasteur Louis Comte à la fin du XIXe siècle.
Avant même le début de la Deuxième guerre mondiale, de nombreux réfugiés trouveront asile chez les habitants du Plateau : de tradition républicaine, ils ont été sensibilisés par leurs pasteurs aux dangers du totalitarisme et de l'antisémitisme. Par vagues successives, de 1937 à 1939, ce sont les familles de républicains espagnols qui fuient la guerre civile, ainsi que les premiers réfugiés autrichiens et allemands, qui fuient le nazisme En octobre 1938, Charles Guillon, ancien pasteur et maire du Chambon, dans une lettre adressée aux habitants, les remercient d'avoir reçu avec désintéressement toutes les personnes fuyant les pays d'Europe centrale et de « s'être préparés à recevoir dans vos maisons des centaines d'enfants que l'on voudrait vous confier pour les mettre à l'abri ».
Remonter en haut de la page Le plus grand sauvetage de Juifs en France, sous l'Occupation
Ce sont surtout des juifs, d'origine étrangère, puis français, qui seront sauvés, réalisant « le plus important sauvetage collectif de Juifs en France pendant l'Occupation ».
Dès décembre 1940, la Cimade est présente dans les camps d'internement du Midi de la France (camps de Gurs, de Rivesaltes, des Milles), et elle ouvre des centres d'accueil, en particulier celui du Côteau fleuri près du Chambon.
Les mesures antisémites du gouvernement de Vichy accélèrent la mobilisation des protestants. Après les rafles des juifs d'août 1942, les protestants - réformés, darbystes ou libristes -, unis aux quelques communautés catholiques du Plateau, ouvrent leurs portes aux « Juifs errants », « transformant chaque ferme en refuge, chaque cuisine en asile ».
Plusieurs centaines d'enfants extraits grâce à l'action de la Cimade, ou d'associations comme le Young Men's Christian Association (YMCA, représentée au Chambon par Charles Guillon) ou encore l'Organisation de Secours aux Enfants (OSE), seront sauvés, ils pourront suivre l'école publique des différents villages, ou l'École Nouvelle Cévenole du Chambon. L'aide du secours Suisse sera précieuse, qui entre 1941 et 1942 crée trois maisons d'enfants : La Guespy, l'Abric, le Faïdoli.
Adolescents et étudiants, de toutes confessions, venant de tous les pays occupés par les nazis, seront accueillis aux Grillons, au Côteau Fleuri, au foyer universitaire des Roches. Ils seront progressivement suivis par les réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO) et par les « combattants de l'ombre » des premiers maquis.
Remonter en haut de la page Quelques noms parmi les plus célèbres
De très nombreux noms devraient être cités. Parmi les13 pasteurs des 12 paroisses du Plateau, on retiendra ceux de Chambon : André Trocmé, Edouard Theis, Noël Poivre.
De nombreuses femmes eurent un rôle essentiel : Mireille Philip (épouse d'André Philip, ministre du général de Gaulle à Alger) qui camoufle des juifs, participe aux filières d'évasion vers la Suisse, puis à la résistance armée ; Dora Rivière, Madeleine Dreyfus, Simone Mairesse, qui organisent le placement dans les fermes de tous les réfugiés. On devrait ajouter les noms des différentes directrices des pensions ou hôtels, également le nom des enseignants, des médecins. Ce qui est significatif : dans des fermes et hameaux, une foule d'anonymes, toute une population, accueille, héberge et sauve.
Remonter en haut de la page Faux papiers et passages de frontière
Les faux papiers établis par la Cimade, mais aussi par des secrétaires de mairie ou encore d'habiles faussaires, protègent ces réfugiés et facilitent leur fuite en transitant par des filières clandestines. D'abord vers l'Espagne, mais les Pyrénées sont difficiles à franchir et les franquistes ne facilitent pas l'évasion vers le Portugal ou le Maroc. Puis vers le « refuge » de Genève, en passant soit par la montagne jusqu'à Martigny, accompagnés par des équipiers de la Cimade connaissant la montagne, soit par la plaine en transitant par les presbytères de Romans, Grenoble, Annecy.
Remonter en haut de la page Raflés et rescapés
Le Chambon, « nid de juifs en pays huguenot », a-t-il échappé aux lois de la guerre, sanctuaire bénéficiant d'une relative immunité de la part du préfet de la Haute-Loire, voire de la Wehrmacht ou de la Gestapo ? Non, et le 19 juin 1943, la Gestapo fait une rafle à la maison des Roches, et la vingtaine de jeunes embarqués seront dirigés vers les camps concentration de Buchenwald et Auschwitz ; l'enseignant Daniel Trocmé, cousin du pasteur, meurt au camp de Maïdanek.
Le nombre exact de réfugiés sur la Plateau est impossible à affirmer, probablement entre 3500 et 5000 : si d'autres régions protestantes, Cévennes, Tarn (Vabre), Drôme (Dieulefit, surnommé « oasis de paix ») ont eu une action identique, l'importance de ce chiffre fait du Chambon-sur-Lignon le symbole de l'attitude du protestantisme français vis-à-vis des victimes du nazisme, tout spécialement des juifs.
L'ensemble des habitants du Chambon sur Lignon a reçu la distinction « Justes parmi les Nations », seul exemple d'attribution collective.
Le Chambon sur Lignon
Bibliographie
Livre
BOLLE, Pierre (dir), Le Plateau Vivarais-lignon, accueil et résistance : 1939-1945, actes du colloque du Chambon-sur-Lignon, Éd. S.H.M., 1992, 699 pages
Autres
La Deuxième guerre mondiale, des terres de refuge aux musées


BOLLE, Pierre, Protestants et Juifs dans la Seconde guerre mondiale, 2003, Actes sous la direction de Patrick Cabanel et Laurent Gervereau
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© Musée virtuel du protestantisme français

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Annette Monod-Leiris, le parcours méconnu d'une protestante engagée,femmes,respect,ethique,droits de l homme,protestants

16 Août 2013, 03:37am

Publié par hugo

INFORMATION À LA UNERELIGION
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RELIGION10 juillet 2013
Annette Monod-Leiris, le parcours méconnu d'une protestante engagée
La rafle
Dans la rafle, l'actrice Mélanie Laurent joue le rôle de Annette Monod
© Bruno Calvo - Gaumont
Révélée par le film "La Rafle", Annette Monod-Leiris a passé la plus grande partie de sa vie professionnelle d’assistante sociale au milieu des prisonniers. Un de ses amis lui rend ici hommage en racontant son histoire.




« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront ras – sa – siés. » C’est en appuyant sur chacune des syllabes du dernier mot de cette Béatitude qu’Annette Monod-Leiris aimait à prier à la fin de sa vie.
Le film La Rafle, qui relate la rafle du Vel’ d’Hiv’ et ses prolongements, l’a révélée au grand public. Il reprend un des épisodes douloureux de l’engagement d’Annette, du 16 juillet 1942 jusqu’au 16 septembre 1942, date du départ du camp de Pithiviers du dernier convoi d’enfants. Ce coup de projecteur sur ce court et épouvantable épisode est devenu l’unique partie visible de la vie de cette grande dame.

Son engagement auprès des prisonniers dans le cadre de la Croix-Rouge a commencé en fait dès juillet 1940, au poste d’urgence de la gare de Compiègne. Là il s’agit d’aider les gens de retour de l’exode et de ravitailler les trains de prisonniers partant vers l’Allemagne tout en facilitant certaines évasions. Il s’est poursuivi au camp de Pithiviers en mai 1941 après la première rafle des juifs, puis au camp de Drancy d’octobre 1941 (dont elle est renvoyée pour « excès d’activités » en février 1942), et ensuite au camp de Voves jusqu’à la rafle du Vel’ d’Hiv’. À cette date-là, depuis deux ans déjà, Annette Monod-Leiris se démène d’un camp à l’autre pour améliorer autant que possible les conditions de vie des internés et soutenir les familles.

Aux côtés des juifs

À la question : « Que faisiez-vous contre toutes ces situations profondément injustes ? », elle répondait invariablement : « On ne pouvait rien faire, rien… [silence], alors on faisait tout ce qu’on pouvait… le plus discrètement possible. »

Trois actions, parmi tant d’autres, témoignent de son rôle auprès des prisonniers. La première concerne son action pour rétablir le ravitaillement du camp de Pithiviers qu’un intendant français détournait en partie. Alors que sa collègue Yvonne Kocher qui protesta fut renvoyée, Annette décida de se nourrir de la même manière que les internés pendant une semaine puis, ensuite, d’aller solliciter le préfet. Lors du rendez-vous tant espéré, Annette ne put se tenir debout et s’effondra. Elle parvint finalement à expliquer la situation au préfet Morane qui, sur-le-champ, congédia l’intendant et rétablit les portions alimentaires à chacun. Très réservée, Annette a utilisé sa faiblesse comme seule arme pour démonter la fraude en épousant les conditions d’alimentation de la détention tout en continuant son travail astreignant.

La deuxième action concerne l’organisation d’une cuisine « kasher » au camp de Pithiviers. Alors qu’elle est confrontée à une grève de la faim des internés juifs, dont elle ne comprenait aucunement les raisons (« Leur situation d’internés était déjà si dure, pourquoi en rajouter tant ? »). Pour y remédier, elle se fit expliquer les règles de la kasherout par la mère supérieure de l’hôpital de Beaune qui lui procura tous les ustensiles de cuisine neufs. Annette, qui répétait qu’elle n’y connaissait vraiment rien dans ce domaine, fit de son mieux pour respecter avec précision les règles. Elle organisa la cérémonie avec un rabbin habilité, puis fit approvisionner le camp avec des victuailles crues. Elle a ainsi permis aux internés orthodoxes de préserver l’essentiel de leur identité et, à l’occasion, de mieux se nourrir grâce à l’approvisionnement en denrées crues.

Un dernier fait qui illustre son engagement est de prime abord totalement anodin, mais s’avère fondamental pour des prisonniers et leurs familles : passer les messages de réconfort et d’encouragement des uns et des autres. À partir de la première rafle, après sa journée à Drancy, Annette faisait souvent sa tournée des quartiers juifs de Paris pour récupérer du linge, des lettres, donner des nouvelles sur les proches.

Annette s’investit souvent jusqu’à l’épuisement physique. À chaque fois qu’elle doit quitter un camp, elle est à bout et doit prendre du repos dans la maison familiale de Saint-Germain-en-Laye… avant de repartir ailleurs. En qualité de représentante de la Croix-Rouge, elle s’occupe aussi des résistants incarcérés dans les prisons de Poissy, de Melun, de la Santé et du dépôt de la Préfecture de Paris. Grâce à son laissez-passer et ses allers-retours entre Paris et le Loiret, elle fait parfois office de convoyeuse d’enfants juifs à cacher pour les réseaux de l’OSE (Œuvre de secours aux enfants).

Quatre années d’un engagement ininterrompu et intense, au creux des pires fosses de l’histoire de France, se sont écoulées. Annette trouve son énergie dans sa foi protestante (son père était pasteur) sous les influences du pasteur Nick dans son enfance et plus tard du pasteur Charles Dombre en particulier.

À la fin de la guerre, Annette Monod-Leiris a été chargée par le ministre de la Justice de réorganiser le service pénitentiaire des femmes à la prison d’Haguenau et le service social des prisons. Cette mission qui dura quatre années fut pour elle la plus éprouvante (l’insolence des femmes infanticides l’a bouleversée). Elle continua sa carrière comme assistante sociale chef dans les prisons de Poissy et de Fresnes. Au début, elle dut s’occuper des collaborateurs, plus tard il y eut les prisonniers algériens du FLN, puis les militants de l’OAS. Là encore, elle fit de son mieux. Souvent elle citait le cas des prisonniers algériens cadres du FLN qui profitaient de leur séjour en prison pour acquérir le maximum de connaissances en politique et en économie à partir des livres qu’elle leur procurait : « C’est pour être utile à notre pays. »

Vers d’autres engagements

Elle se maria en 1950 avec un visiteur de prison, Pierre Leiris (frère de Michel), elle n’eut pas d’enfant. Peu de temps après le décès accidentel de son mari, Hélène Engels invite Annette à rejoindre une nouvelle association qui vient de naître : l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT). Elle y engage toutes ses forces. Un jour sur deux, dès 8 heures du matin, durant des mois, Annette se pressait pour imprimer les deux ou trois appels urgents en faveur de détenus emprisonnés aux quatre coins du monde. Taper les stencils, faire tourner la ronéo, éditer les enveloppes adressées, faire la mise sous pli des différents documents, oblitérer les enveloppes, trier les envois en nombre, pour les déposer à temps à la Poste, entourée d’une équipe de bénévoles. Une efficacité à toute épreuve, dans une évidence qui n’attend aucun discours. Entre-deux, chaque mardi et jeudi, Annette assure la correspondance sur les droits humains du Centre quaker international de Paris.

Dès qu’elle était sollicitée pour témoigner, elle s’y prêtait avec conviction. Chrétienne convaincue, avant tout dans l’action, et priant son espérance en l’homme du Sermon sur la montagne.

Annette Monod-Leiris nous a quittés en 2001. L’a-Dieu d’Annette n’a rassemblé que quelques proches au petit temple de Poissy.

Elle est partie comme elle a vécu, sans tambour ni trompette.
Frédéric Anquetil>> Voir sa fiche
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Du nouveau du côté du Chambon sur Lignon,respect,désobéissance civique,éthique,protestant

16 Août 2013, 03:28am

Publié par hugo

Lab'Oratoire
Idées, convictions et débats sur le parvis de l'Oratoire du Louvre…
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« La dignité de l’homme et de sa vie Concert spirituel samedi prochain à l’Oratoire : « Actus Tragicus » de Jean-Sébastien Bach »
pasteur Marc Pernot
Du nouveau du côté du Chambon sur Lignon
13 juin 2013 par pasteur Marc Pernot
Le Chambon-sur-Lignon ouvre un lieu de Mémoire, seul lieu entièrement dédié aux Justes et à la résistance civile
Le Chambon-sur-Lignon ouvre un lieu de Mémoire,
seul lieu entièrement dédié aux Justes et à la résistance civile
D’abord un lieu de vacances sain, un pays plein de protestants venus de partout qui remplissent le temple pour le culte du dimanche. Il y a maintenant une raison supplémentaire d’aller au Chambon sur Lignon : un musée, ou plutôt un lieu de mémoire qui évoque d’une belle façon ce qui s’est passé pendant la 2e guerre mondiale en faveur de centaines et de centaines d’enfants juifs, par la population, comme si c’était tout simple et naturel.


Et si vous ne pouvez aller au Chambon mais que cette page d’histoire vous intéresse, vouspouvez vous rattrapper avec un nouveau livre qui vient de sortir : « La Montagne refuge » avec Patrick Cabanel, Philippe Joutard, Jacques Sémelin,
Annette Wieviorka.


« Nous ne faisons pas de différence entre Juifs et non Juifs. C’est contraire à l’enseignement évangélique. Si nos camarades, dont la seule faute est d’être nés dans une autre religion, recevaient l’ordre de se laisser déporter ou même recenser, ils désobéiront aux ordres reçus
et nous nous efforcerions de les cacher de notre mieux ».


Voilà ce que déclaraient le 10 août 1942 des élèves du Chambon-sur-Lignon à un ministre du gouvernement de Vichy en visite officielle. Le plus incroyable est que ces paroles de résistance spirituelle, inspirées par les pasteurs André Trocmé et Édouard Theis, furent suivies d’effet, et
correspondaient même depuis longtemps déjà à l’engagement de toute une population : celle du Plateau du Vivarais-Lignon, pays rude semé de villages et de hameaux dispersés, que l’on nomme « la Montagne ». Des centaines de réfugiés juifs et non juifs ont été ainsi accueillis, cachés, protégés et souvent exfiltrés vers la Suisse.


Comment une telle opération exceptionnelle de sauvetage a-t-elle pu avoir lieu ? Quelles en sont les racines profondes sur les plans historique, social et religieux ? Comment cette résistance civile s’est-elle articulée avec l’action des maquis et des organisations juives ? Et surtout, qu’est-ce qui a pu motiver tant de gens simples, sollicités par leurs pasteurs, instituteurs et autres responsables, à accepter d’accomplir le geste qui sauve, au péril de leur vie ?


Telles sont quelques-unes des questions auxquelles tentent de répondre les meilleurs spécialistes dans ce grand ouvrage de synthèse. Une histoire extraordinaire d’humanité, reconnue par l’Institut Yad Vashem et commémorée en 2013 par un Musée-Lieu de mémoire au Chambon-sur-Lignon.


Événement signalé par David Bertreux
Merci à lui !


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Marqueurs:chambon, juif, mémoire
Posté dans Éthique, Histoire

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Musée du Désert,(2)protestant, femmes, hommes,

4 Août 2013, 18:55pm

Publié par hugo


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Musée du Désert
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Mialet (30140 Anduze)
Le Désert, c'est, dans l'histoire du protestantisme français, la période qui s'étend de la Révocation de l'Édit de Nantes par Louis XIV (1685) à l'Édit de Tolérance (1787) par lequel Louis XVI rendit aux non-catholiques leur état civil - période où la résistance des protestants, armée un instant (la guerre des Camisards), plus longtemps pacifique, toujours périlleuse, fut déterminante pour le maintien en France de la religion réformée.


La maison natale du camisard Rolland, devenue musée au XXe siècle



Le musée du Désert fut fondé en 1910 par Franck Puaux et Edmond Hugues, dans la maison natale du chef camisard Rolland, qui avait été acquise à la fin du XIXe siècle par la Société de l'histoire du protestantisme français. Il a été développé à partir de 1928 par Pierre-Edmond Hugues et a connu de nouvelles extensions en 1970 et 1984.
Le musée du Désert est un musée historique. Il cherche à faire revivre, par différentes techniques, une phase décisive du passé protestant : par des reconstitutions (ainsi, un intérieur cévenol, cuisine et chambre ; ou , à l'instar du musée Grévin, un culte de famille au temps de la clandestinité) ; par la présentation d'objets ayant servi à des cultes du Désert (bibles et psautiers, coupes de communion, chaires escamotables) ; par la mise en perspective de l'appareil répressif (édits, règlements, arrêts, dont la masse même donne à présumer la profondeur de la résistance) ; enfin par une série de peintures des XIXe et XXe siècles, où des peintres , comme formant école (Girardet, Labouchère, Jeanne Lombard, Max Leenhardt) ont exprimé leur foi protestante à travers des scènes de l'histoire du protestantisme.
Une première partie du Musée, installée dans la maison de Rolland, invite à un parcours chronologique :
les premières persécutions,
la révolte des Cévennes,
les assemblées clandestines,
la restauration des Églises protestantes sous l'action d'Antoine Court,
après la tragédie de l'affaire Calas, les progrès de la tolérance grâce à Paul Rabaut, aboutissant avec la Révolution à la liberté des cultes.
Une autre partie du musée, plus récente, le mémorial, a un caractère thématique. Elle évoque successivement
les prédicants et pasteurs du Désert, qui payèrent de leur vie, sur l'échafaud, la fidélité à leur ministère,
l'Exode des huguenots, des 250 000 français qui préférèrent l'exil à la « réunion »,
les galériens pour la foi ;
les prisonnières, en particulier celles de la Tour de Constance.
Quatre formes de persécutions, pourrait -on dire.
Ce serait un contre-sens que de visiter le mémorial comme un jardin des supplices, un recueil des méchancetés congénitales d'un pouvoir adverse. Les persécutions ne sont rappelées ici que parce qu'elles donnent, en même temps que le prix, le sens de la résistance qui s'en est suivie. Pourquoi résistaient-ils ? Pour être protestants.
Remonter en haut de la page Le musée du Désert : lieu de rassemblement des protestants




En cela apparaît la place originale du musée du Désert parmi les différents musées du protestantisme français. Autant qu'une vocation historique, il a une vocation religieuse : lieu de la mémoire protestante, il veut être aussi un lieu d'éveil, de réveil protestant. Ce qui explique qu'à son entrée même, il présente la Réforme de Luther et de Calvin et la signification de leur rupture. Ce qui explique encore qu'il interrompe un instant son parcours historique pour consacrer une salle entière à « la lecture de la Bible », comme pour souligner que dans cette lecture la liberté chrétienne trouve sa source. Ce qui explique surtout que, dès l'origine, il ait été le centre des « Assemblées du désert ». Chaque année, le premier dimanche de septembre des milliers de protestants (15 à 20 000 selon les années), venus non seulement des Cévennes et du Languedoc, mais de toutes les régions de France et des pays du Refuge, se rassemblent sur le site du Mas-Soubeyran. Le moment essentiel de la journée est le culte du matin ; l'après-midi se déroule une fête sur un sujet qui varie chaque année, commémoration tantôt d'un événement (par exemple, en 1986, le 450e anniversaire de l'introduction de la réforme à Genève), tantôt d'une figure de l'histoire de protestantisme (par exemple, en 1983, le 500e anniversaire de la naissance de Luther).
Musée du Désert
Mas Soubeyran, Mialet, 30140 ANDUZE
Tél : 04 66 85 02 72
Fax : 04 66 85 00 02
musee@museedudesert.com
http://www.museedudesert.com
CCP Montpellier 222-20 Y

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Musée du Désert,protestant,femmes, hommes,

4 Août 2013, 18:53pm

Publié par hugo

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Musée virtuel du protestantisme français
Lieu de la mémoire protestante, le Musée du Désert veut être aussi un lieu d'éveil, de réveil protestant.
— 01 AOÛT 2013 — ISABELLE FIÉVET-ROSSIGNOL
Le Désert, c'est, dans l'histoire du protestantisme français, la période qui s'étend de la Révocation de l'Édit de Nantes par Louis XIV (1685) à l'Édit de Tolérance (1787) par lequel Louis XVI rendit aux non-catholiques leur état civil - période où la résistance des protestants, armée un instant (la guerre des Camisards), plus longtemps pacifique, toujours périlleuse, fut déterminante pour le maintien en France de la religion réformée.

Le musée du Désert fut fondé en 1910 par Franck Puaux et Edmond Hugues, dans la maison natale du chef camisard Rolland, qui avait été acquise à la fin du XIXe siècle par la Société de l'histoire du protestantisme français. [...]


Lire la suite : http://www.museeprotestant.org/Pages/Notices.php?scatid=26&noticeid=504&lev=1&Lget=FR


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La Fondation Pasteur Eugène Bersier, avec la collaboration de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, a créé sur Internet en janvier 2003 le site http://www.museeprotestant.org, pour présenter l'histoire du protestantisme français.
http://www.museeprotestant.org

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Marie Durand, née le 15 juillet 1711 et décédée en 1776 au Bouchet-de-Pranles

14 Juin 2013, 11:42am

Publié par hugo

Marie Durand




Marie Durand
Marie Durand, née le 15 juillet 1711 et décédée en 1776 au Bouchet-de-Pranles (Ardèche), est une personnalité protestante. Elle n'a que 18 ans quand elle est arrêtée et emprisonnée dans la tour de Constance à Aigues-Mortes. Elle est la fille d'Étienne Durand, greffier consulaire et de Claudine Gamonet.
Sommaire [masquer]
1 Biographie
2 Postérité
3 Bibliographie
4 Liens externes
Biographie [modifier]






La tour de Constance
Depuis la révocation de l'édit de Nantes, en 1685, le protestantisme est interdit en France. Ceux qui continuent à célébrer le culte dans des assemblées secrètes sont arrêtés. Marie, issue d'une famille de notables du Vivarais, n'a plus revu sa mère depuis l'âge de quatre ans. Celle-ci a été arrêtée après avoir reçu une assemblée illicite dans sa maison.
Son frère pasteur, Pierre Durand, est poursuivi à ce titre par l'intendant de Bernage ; ce dernier, ne parvenant pas à s'en saisir, se venge sur sa famille.
Leur père Étienne Durand, emprisonné en 1728 au fort de Brescou, près d'Agde, confie Marie, avant de partir, à Matthieu Serres qui l'épouse.
En 1730, les dragons du roi capturent Matthieu Serres, qui rejoint Étienne Durand au fort de Brescou, et Marie Durand qui est enfermée à la tour de Constance à Aigues-Mortes.
Pierre, âgé de trente ans, est pendu le 22 avril 1732 sur l'Esplanade de Montpellier. Son père ne sort de prison qu'en 1743.




Médaille de la tour de Constance à Aigues-Mortes en souvenir de Marie Durand par le peintre-graveur Paul Sarrut (1948)
La captivité de Marie Durand dura 38 ans. Enfermée avec une vingtaine d'autres femmes de tous âges et de toutes conditions, elle vit dans la pauvreté, le froid, la promiscuité. On attribue à Marie le mot "REGISTER" (résister en occitan — affirmation à prendre avec précaution car en occitan résister se dit : subrestaire ou resistir, cette forme de "G" est plutôt un "S" mal fini mal gravé) gravé dans la pierre d'une margelle au centre de la salle commune. Résister, c'est ce que fait Marie Durand tout au long de sa captivité, refusant toujours d'abjurer sa foi, exhortant ses compagnes et écrivant de nombreuses lettres : lettres de suppliques ou de remerciements à ceux qui envoyaient des secours ; lettres adressées au pasteur nîmois Paul Rabaut chargé de s'occuper des prisonnières et à sa nièce, Anne, fille de son frère Pierre et réfugiée à Genève.
En janvier 1767, le prince de Beauvau, gouverneur du Languedoc, visite la tour après que M. de Canetta, lieutenant du roi à Aigues-Mortes, l'y ait invité. Il est révolté par le sort des femmes encore emprisonnées et les libère. Un ministre de Louis XV tentant de s'y opposer, Beauvau met sa démission dans la balance. Quatorze femmes sont libérées, dont une (Marie Robert) avait été enfermée 41 ans. Marie Durand est libérée le 14 avril 1768 ; le 26 décembre 1768 les deux dernières prisonnières sont libérées.
Marie Durand meurt dans sa maison natale au Bouchet-de-Pranles en 1776. Le musée du Vivarais protestant y est établi.
Postérité [modifier]


La paroisse réformée d'Amnéville (Moselle) a donné le nom de Marie Durand à sa petite salle de réunion.
Le pasteur Jean-Jacques Delorme a composé une chanson en hommage à Pierre et Marie Durand, intitulée au fin fond du Vivarais, enregistré sur CD en 2000.
Le lycée agricole de Nîmes-Rodilhan porte le nom de Marie Durand depuis 2006.
La guerre de tranchée contre BH a été reconnue en 2013
Bibliographie [modifier]


Si la Vaunage m'était contée..., Idebert Exbrayat, nouvelle édition 1992
Liens externes [modifier]


Marie Durand Musée virtuel du protestantisme français.
Le musée du désert. Histoire des Huguenots et des Camisards en Cévennes. Assemblée du désert chaque premier dimanche du mois de septembre.
Lettres de Marie Durand aux Nouvelles Presses du Languedoc
Marie Durand - Prisonnière de la tour de Constance, 1715-1768 par Daniel Benoit. 1938. Ouvrage en ligne.
Les martyrs d'Aigues-Mortes par Charles Bost. 1922. Prisonniers et prisonnières protestantes enfermés dans les tours d'Aigues-Mortes, et particulièrement dans la tour de Constance. Ouvrage en ligne.
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