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Massacre de la Saint-Barthélemy,protestants,histoires,histoires de france,

17 Novembre 2013, 05:33am

Publié par hugo

Massacre de la Saint-Barthélemy
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Saint-Barthélemy.




Le Massacre de la Saint-Barthélemy, d'après François Dubois
Le massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre de protestants déclenché à Paris, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, prolongé pendant plusieurs jours dans la capitale, puis étendu à plus d'une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes.
Cet épisode tragique des guerres de religion résulte d'un enchevêtrement complexe de facteurs, aussi bien religieux et politiques que sociaux. Il est la conséquence des déchirements militaires et civils de la noblesse française entre catholiques et protestants, notamment de la vendetta entre le clan des Guise et celui des Châtillon-Montmorency. Il est le résultat d'une sauvage réaction populaire, ultra-catholique et hostile à la politique royale d'apaisement. Il reflète également les tensions internationales entre les royaumes de France et d'Espagne, avivées par l'insurrection aux Pays-Bas.
Pendant longtemps, la tradition historiographique a fait du roi Charles IX et de sa mère, Catherine de Médicis, les principaux responsables du massacre. Faute de sources, les historiens sont restés longtemps partagés sur le rôle exact de la couronne. Ils retiennent aujourd'hui que seuls les chefs militaires du clan protestant étaient visés par l'ordre royal. Dès le matin du 24 août, Charles IX avait ordonné l'arrêt immédiat des tueries mais, dépassé par le zèle et la fureur du peuple, il n'avait pu les empêcher.
Sommaire [masquer]
1 Contexte
1.1 Une paix et un mariage impopulaires
1.2 Une ville sous tension
1.3 La tentative d'assassinat de Coligny
2 Déroulement
2.1 Une situation de crise
2.2 La première Saint-Barthélemy
2.3 La seconde Saint-Barthélemy
2.4 La saison des Saint-Barthélemy
2.5 Les réactions en Europe
3 Conséquences
4 Interprétation historiographique
4.1 Tradition historiographique
4.2 Nouvelle orientation historiographique
4.3 Les faits remis en cause
5 Chronologie
6 Personnalités présentes à Paris durant les événements
7 Représentations artistiques
8 Notes et références
9 Bibliographie
10 Annexes
10.1 Articles connexes
10.2 Liens externes
Contexte[modifier | modifier le code]


Le massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572, est la conséquence d'une série d'événements :
la paix de Saint-Germain-en-Laye qui met fin à la troisième guerre de religion, le 8 août 1570 ;
le mariage entre Henri III, roi de Navarre et Marguerite de France, le 18 août 1572 ;
la tentative d'assassinat de l'amiral de Coligny, le 22 août 1572.
Une paix et un mariage impopulaires[modifier | modifier le code]
La paix de Saint-Germain met fin à trois années de terribles guerres civiles entre catholiques et protestants. Cette paix est précaire car les catholiques les plus intransigeants ne l'acceptent pas. Le retour des protestants à la cour de France les choque, mais la reine mère Catherine de Médicis et son fils le roi Charles IX sont décidés à ne pas laisser la guerre reprendre. Conscients des difficultés financières du royaume, ils défendent la paix et laissent Gaspard de Coligny, le chef des protestants, revenir dans le conseil royal. Pour concrétiser la paix entre les deux partis religieux, Catherine de Médicis projette de marier sa fille Marguerite de Valois avec le prince protestant Henri de Navarre, futur Henri IV. Le mariage princier est prévu le 18 août 1572. Il n'est accepté ni par les catholiques intransigeants, ni par le pape. Celui-ci et le roi d'Espagne, Philippe II, condamnent vigoureusement la politique de la reine mère.
Une ville sous tension[modifier | modifier le code]




Le château de Madrid, lieu de résidence de la cour pendant l'été 1572
Le mariage est célébré le 18 août 1572, occasion de festivités grandioses auxquelles sont conviés tous les grands du royaume, y compris les protestants, dans un esprit de concorde et de réconciliation. Le mariage occasionne la présence à Paris d'un très grand nombre de gentilshommes protestants venus escorter leur prince. Or, Paris est une ville farouchement anti-huguenote. Les Parisiens, catholiques à l'extrême, n'acceptent pas leur présence. Du fait du martèlement des prédicateurs, capucins au premier chef, le mariage d'une princesse de France avec un protestant leur est en horreur. Le peuple parisien est très mécontent. En outre, les récoltes ont été mauvaises. Les hausses des prix et le luxe déployé à l'occasion des noces royales accentuent la colère du peuple.
La cour est elle-même très tendue. Catherine de Médicis n'a pas obtenu l'accord du pape pour célébrer ce mariage exceptionnel. Par conséquent, les prélats français hésitent sur l'attitude à adopter. Il faut toute l'habileté de la reine mère pour convaincre le cardinal de Bourbon d’unir les époux. Par ailleurs, les rivalités entre les grandes familles réapparaissent. Les Guise ne sont pas prêts à laisser la place aux Montmorency. François, duc de Montmorency et gouverneur de Paris, ne parvient pas à contrôler les troubles urbains. Cédant face au danger parisien, il préfère quitter la ville quelques jours après le mariage.
La tentative d'assassinat de Coligny[modifier | modifier le code]




Gravure allemande représentant l'attentat perpétré contre Coligny.
Le 22 août 1572, un attentat par tir d'arquebuse, attribué à Charles de Louviers, est perpétré contre Gaspard de Coligny. Celui-ci s’en tire avec un doigt arraché et une blessure au bras gauche. Les soupçons s’orientent très vite vers des proches des Guise et on désigne (probablement à tort) la complicité de la reine mère, Catherine de Médicis. Pourquoi cet attentat ? Peut-être pour saboter le processus de paix. Mais les plus exaltés y voient une punition divine. Si aujourd'hui, il est impossible de connaître l'instigateur de cet attentat, l'historiographie a retenu trois noms :
Les Guise : ce sont les suspects les plus probables. Meneurs du parti catholique, ils veulent venger la mort du duc François de Guise, assassiné dix ans auparavant, sur l'ordre de Coligny, selon eux. Le coup de feu tiré sur l'amiral est tiré depuis une maison appartenant à un de leurs familiers. Le cardinal de Lorraine et le duc d'Aumale et la duchesse douairière de Guise Antoinette de Bourbon-Vendôme sont les membres de la famille les plus déterminés. Néanmoins, certains historiens pensent que les Guise étaient beaucoup trop soucieux de revenir en grâce auprès du roi pour commettre l'imprudence de l'irriter contre eux.
Le duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas au nom du roi d'Espagne Philippe II : Coligny projette d'intervenir militairement aux Pays-Bas pour les libérer du joug espagnol, suivant l'alliance qu'il avait contractée avec la Maison de Nassau. Au mois de juin, il a envoyé plusieurs troupes clandestines au secours des protestants de Mons, assiégés par le duc d'Albe. Suite au mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, Coligny espère profiter de la réconciliation pour déclencher la guerre contre l'Espagne afin de renforcer l'union entre catholiques et protestants français. Aux yeux des Espagnols, l'amiral représente donc une menace. Toutefois, la correspondance de don Diego de Zuñiga, ambassadeur espagnol en France, du duc d'Albe ou de Philippe II ne permet pas de prouver l'implication de la couronne espagnole dans l'attentat contre le chef huguenot. Au contraire, Don Diego de Zuñiga juge dans ses dépêches que la présence de l'amiral aux côtés de Charles IX constitue plutôt un frein à la guerre ouverte aux Pays-Bas : selon l'ambassadeur, la couronne française ne « jetterait pas le masque » et continuerait à pratiquer une guerre « couverte » contre l'Espagne afin de ne pas renforcer inconsidérément l'influence de Coligny en le plaçant officiellement à la tête de troupes royales1.
Catherine de Médicis : selon la tradition, Coligny aurait acquis trop d'influence sur le jeune roi. Charles IX en aurait fait son favori en l'appelant familièrement «mon père». Inévitablement, la reine mère en aurait conçu de la « jalousie » ainsi qu'une vive crainte de voir son fils entraîner le royaume dans une guerre aux Pays-Bas contre la puissance espagnole, conformément aux conseils politiques de l'amiral. Cependant, la plupart des historiens contemporains trouvent difficile de croire en la culpabilité de Catherine de Médicis au vu de ses efforts accomplis pour la paix intérieure et la tranquillité de l'État. Par ailleurs, il n'est pas prouvé que Coligny exerçât une influence décisive sur Charles IX.
Enfin, il reste l'hypothèse d'un acte isolé, commandité – voire commis en personne – par un personnage relativement peu important, proche du milieu guisard et pro-espagnol. Le nom de Charles de Louviers, seigneur de Maurevert, est le plus fréquemment avancé à l'époque pour désigner l'auteur de l'arquebusade visant l'amiral2.
Déroulement[modifier | modifier le code]


Une situation de crise[modifier | modifier le code]
La tentative d'assassinat de Coligny est l'événement déclencheur de la crise qui va mener au massacre, autrement dit le « premier acte » de celui-ci. Les protestants s'élèvent contre cet attentat contre leur chef le plus respecté, et réclament vengeance. La capitale est au bord de la guerre civile entre les partisans des Guise et les huguenots. Pour rassurer Coligny et les protestants, le roi vient avec sa cour au chevet du blessé, et lui promet justice. Devant la reculade du roi face aux protestants, les Guise font mine de quitter la capitale, laissant le roi et la reine mère dans le plus grand désarroi. Charles IX et Catherine de Médicis prennent peur de se retrouver seuls avec les protestants. Depuis la surprise de Meaux en 1567, la reine mère a toujours eu la plus grande appréhension à l'égard des protestants. Pendant le repas de la reine mère, des protestants viennent bruyamment lui réclamer justice.
Le soir même du 23 août, le roi aurait tenu une réunion avec ses conseillers (le « conseil étroit ») pour décider de la conduite à suivre. S'y trouvaient la reine mère, le duc d'Anjou, le garde des sceaux René de Birague, le maréchal de Tavannes, le baron de Retz, et le duc de Nevers. Il n'existe aucun document permettant d'affirmer avec certitude que la décision d'abattre les principaux chefs militaires protestants ait été prise lors de cette réunion. Vu les circonstances, le conseil décida de procéder à une « justice extraordinaire » et l'élimination des chefs protestants fut décidée. Il s'agissait de mettre hors d'état de nuire les capitaines de guerre protestants. Le conseil épargna les jeunes princes du sang, le roi de Navarre et le prince de Condé.
La première Saint-Barthélemy[modifier | modifier le code]




Le Louvre d'Henri II




Le massacre de la Saint-Barthélemy par Giorgio Vasari, 1572-1573
Peu de temps après cette décision, les autorités municipales de Paris furent convoquées. Il leur fut ordonné de fermer les portes de la ville et d'armer les bourgeois afin de prévenir toute tentative de soulèvement. Le commandement des opérations militaires fut confié au duc de Guise et à son oncle le duc d'Aumale. Ils ont l'appui des princes connus pour leur intransigeance au sein du cercle royal ; le duc de Nevers, le duc de Montpensier et le bâtard d'Angoulême.
Faute de concordance des sources, il n'est pas possible aujourd'hui pour les historiens de déterminer la chronologie des opérations. Le moment exact où commença la tuerie demeure incertain.
Le « commando » du duc de Guise fut mené rue de Béthisy, au logis de l'amiral de Coligny, qui fut tiré de son lit, achevé et défenestré.
Les nobles protestants logés au Louvre furent évacués du palais puis massacrés dans les rues avoisinantes (on comptait parmi eux Pardaillan, Saint-Martin, Sources, Armand de Clermont de Piles, Saint-Jean-d'Angely, Beaudiné, Puy Viaud, Berny, Quellenec, baron du Pons). Leurs corps rassemblés devant le palais furent dénudés, traînés dans les rues puis jetés dans la Seine3.
Les troupes de Guise s'attaquèrent ensuite aux chefs protestants logés dans le faubourg Saint-Germain (qui était à cette époque encore en dehors de la ville). Le contretemps apporté par la fermeture des portes de la ville et la disparition de ses clés permit aux protestants d'organiser une riposte et de s'enfuir (comme Caumont ou Montgomery).
Ces assassinats ciblés constituent le « deuxième acte » du massacre.
La seconde Saint-Barthélemy[modifier | modifier le code]
Le « troisième acte » débute au cours de la nuit : les assassinats ciblés des chefs protestants se transforment en massacre généralisé de tous les protestants, sans considération d'âge, de sexe ou de rang social. Alertés par le bruit et l'agitation de l'opération militaire, les Parisiens les plus exaltés se laissent emporter par la peur et la violence. Ils attribuent à tort le trouble nocturne aux protestants et se mettent à les poursuivre, pensant agir pour la défense de leur ville. Ce serait pour cette raison que le tocsin aurait sonné à la cloche de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, proche du Louvre, tocsin rapidement repris par d'autres clochers de la ville4.
La tuerie dure plusieurs jours, malgré les tentatives du roi pour la faire arrêter. Enfermés dans une ville quadrillée par la milice bourgeoise, les protestants ont peu de chance de s'en sortir. Leurs maisons sont pillées et leurs cadavres dénudés et jetés dans la Seine. Certains parviennent à se réfugier chez des proches mais les maisons des catholiques tenus en suspicion sont également fouillées5. Ceux qui manifestent leur hostilité au massacre prennent le risque de se faire assassiner. Le massacre touche également les étrangers, notamment les Italiens6.
La floraison inopinée d'une aubépine dans le cimetière des Innocents au matin du 24 août perçue comme un signe divin renforce la conviction du peuple du bien-fondé de l'épuration. Suivant un rituel purificateur, le cadavre de Coligny, retrouvé par la foule, est émasculé, plongé dans la Seine où il pourrit trois jours avant d’être pendu au gibet de Montfaucon7.
Dès le matin du 24 août 1572, le roi ordonna en vain l’arrêt du massacre. Il prit différentes mesures pour rétablir l'ordre et tenter vainement de protéger la vie des gens menacés. Le roi envoya notamment le duc de Guise et le duc de Nevers protéger les protestants bénéficiant d’un statut ou d’un rang particulier. C’est le cas de l’hôtel de l’ambassadeur d’Angleterre Francis Walsingham où des protestants avaient trouvé refuge et que les Parisiens exaltés étaient en train d’assiéger8. D’autres personnes avaient trouvé refuge à l’hôtel de Guise et à l'hôtel de Nemours, où la tante protestante du roi Renée de France s’était réfugiée avec une partie de sa maison. Les familiers de la famille royale comme les Crussol, Antoine et Louise, furent protégés et les princes et les princesses de sang trouvèrent un abri sûr derrière les murs du Louvre.
Le 26 août, le roi tint un lit de justice où il endossa la responsabilité de l'exécution des chefs de guerre protestants. Il déclara alors qu'il avait voulu :
« prévenir l'exécution d'une malheureuse et détestable conspiration faite par ledit amiral, chef et auteur d'icelle et sesdits adhérents et complices en la personne dudit seigneur roi et contre son État, la reine sa mère, MM. ses frères, le roi de Navarre, princes et seigneurs étant près d'eux. »
La saison des Saint-Barthélemy[modifier | modifier le code]
Averties par des témoins, des courriers de commerçants, encouragées par des agitateurs comme le comte de Montsoreau dans le val de Loire9, les villes de province déclenchèrent leurs propres massacres. Le 25 août, la tuerie atteint Orléans (où elle aurait fait un millier de victimes) et Meaux ; le 26, La Charité-sur-Loire ; le 28 et 29, à Angers et Saumur ; le 31 août, à Lyon ; le 11 septembre, à Bourges ; le 3 octobre, à Bordeaux ; le 4 octobre à Troyes, Rouen, Toulouse ; le 5 octobre, à Albi, Gaillac ; Bourges, Romans, Valence, et Orange furent aussi touchées. On manque de sources pour reconstituer la violence dans d'autres villes.
La réaction des autorités est variable : parfois elles encouragent les massacres, comme à Meaux, où c’est le procureur du roi qui en donne le signal9, ou encore à Bordeaux (le gouverneur Montferrand y participe10), Toulouse (le vicomte de Joyeuse, gouverneur, y est très favorable)[réf. à confirmer]11. Assez souvent, elles tentent de protéger les huguenots, en les mettant en prison (au Mans, à Tours). Cela ne marche pas toujours, et les prisons sont forcées et les protestants y sont massacrés (comme à Lyon, Rouen, Albi). Les gouverneurs militaires contredisent ceux qui prétendent que le roi ordonne et approuve les massacres (ce qui ne suffit pas toujours à les empêcher).
Au total, le nombre de morts est estimé à 3 000 à Paris, et de 5 000 à 10 000 dans toute la France, voire 30 00012.
Les réactions en Europe[modifier | modifier le code]




Médaille commémorative à l'effigie du pape Grégoire XIII
Les réactions en Europe sont le fruit de la version des faits donnée par Charles IX. Dès le 24 août Charles IX expédie en province et à l'étranger des déclarations présentant « la grande et lamentable sédition » comme une vendetta entre les deux familles Guise et Châtillon. Le 25, de nouveaux messagers partent avec une nouvelle explication : un complot protestant dirigé contre lui. Cette thèse est reprise le 26 devant le parlement de Paris où au cours d'un lit de justice, le roi déclare que « ce qui est ainsi advenu a été son exprès commandement […] pour obvier et prévenir l'exécution d'une malheureuse conspiration faite par ledit amiral et sesdits adhérents et complices »13.
Cette déclaration encore confirmée le 27 devient la version officielle des événements, celle qui se répercute en Europe. Le pape Grégoire XIII déclare prendre part à la joie de savoir le roi réchappé du complot et fait chanter un Te Deum en remerciement à Dieu14. Une médaille à l'effigie du souverain pontife fut frappée afin de célébrer l'événement. Il commanda également au peintre Vasari une série de fresques.
Philippe II d'Espagne fit part de sa satisfaction et aurait déclaré : « C'est le plus beau jour de ma vie ». Élisabeth Ire d'Angleterre prit le deuil et fit faire le pied de grue à l'ambassadeur français avant de paraître accepter, pour raisons diplomatiques, la thèse du complot huguenot et du « massacre préventif ». En mémoire de ce massacre, les Genevois firent maigre et jeûnèrent, ce qui était courant en ces temps difficiles15.
Conséquences[modifier | modifier le code]


Le massacre de la Saint-Barthélemy entraîne un changement complet de la question religieuse en France.
Sous la pression des catholiques intransigeants et probablement dans l'espoir de rétablir plus vite qu'ils ne l'auraient cru l'unité de la foi, Charles IX et Catherine de Médicis décident de modérer radicalement la politique de conciliation menée à l'égard des protestants. Parmi les nombreuses mesures discriminatoires prises dans les mois qui suivirent le massacre, ils font interdire l'exercice de leur culte. L'édit de Saint-Germain est annulé16.
Si les protestants gardent la liberté de conscience, le roi encourage vivement les conversions17. Le roi et sa mère cherchent à obtenir celles de leurs proches et avec leur appui le cardinal de Bourbon obtient celles de ses neveux et nièces, princes et princesses de sang. Le roi Henri III de Navarre, beau-frère du roi, abjure ainsi le protestantisme le 26 septembre. Le prince et la princesse de Condé sont remariés selon le rite catholique le 4 décembre à Saint-Germain-des-Prés. Durant le mois de novembre, les gouverneurs reçoivent également l'ordre de rassembler les gentilshommes protestants et de les persuader à se convertir. Le duc de Guise parvient ainsi à éradiquer le protestantisme dans son gouvernement de Champagne. Mais, dans la plupart des cas, ce sont des conversions forcées qui ont lieu dans le royaume. À Rouen, 3 000 protestants abjurent18. Sous la pression et les menaces, les communautés protestantes s'essoufflent et se dissolvent dans les lieux où elles sont minoritaires. En revanche, les communautés de la moitié sud de la France, beaucoup plus importantes, parviennent plus facilement à résister.
Jusqu'à la fin de l'année 1572, les exactions entraînèrent une très forte hausse des réfugiés. Beaucoup se réfugièrent à Genève, qui prit le surnom de « cité du refuge ». En effet, au lendemain de ces évènements, la ville accueillait dix à vingt réfugiés par jour19.
À l'issue du massacre, Charles IX décide également de sacrifier les chefs protestants partis à la rescousse de Mons. Après la capitulation de la ville, le 19 septembre, les Français (600 à 800 hommes) obtiennent du duc d'Albe la concession de rentrer en France mais ils sont éliminés une fois passée la frontière. Le parti huguenot est désormais privé de ses chefs militaires, hormis quelques-uns protégés par le roi comme Acier, La Noue et Sénarpont20. Le roi espère maintenant rétablir son autorité sur tout le royaume. Il entreprend des négociations avec la ville de La Rochelle qui fait figure de capitale pour les protestants. L'échec de ces pourparlers débouchera sur la quatrième guerre de religion.
Au niveau politique, les évènements de la Saint-Barthélemy entraînent une remise en cause profonde de la nature du pouvoir royal. Les monarchomaques pensent que le pouvoir du roi doit être limité (notamment par la tenue régulière des états généraux). La réflexion naît chez les protestants à l'issue du massacre et se diffuse dans le courant de l'année 1573 chez les catholiques modérés hostiles à la puissance autoritaire de la monarchie. Elle débouche sur la mise en place des Provinces de l'Union et sur la conjuration des Malcontents (1574).
Interprétation historiographique[modifier | modifier le code]


Tradition historiographique[modifier | modifier le code]




Détail du tableau peint par François Dubois :
Catherine de Médicis est représentée en train de dévisager les cadavres.
La démesure de la tragédie explique la difficulté qu'ont eue les contemporains à comprendre ce qui s'était passé. Le massacre de la Saint-Barthélemy est devenu très tôt un enjeu historiographique. Face aux contradictions de la politique royale, chacun y est allé de son interprétation personnelle. La première hypothèse donnée par les contemporains est que le massacre avait été prémédité. Catherine de Médicis aurait attiré les protestants à Paris pour mieux s'en débarrasser21.
Ultérieurement, les historiens ont cherché l'explication de la contradiction de la politique royale dans l'antagonisme qui aurait existé entre le roi et sa mère. Jalouse de l'influence que l'amiral aurait exercé sur son fils, Catherine de Médicis aurait commandité son assassinat, déclenchant un phénomène qu'elle n'avait pas forcément prémédité. Paniquée à l'idée d'être découverte et de subir la vengeance des protestants, avec l'aide de ses conseillers, elle aurait forcé la main à un roi hésitant et velléitaire pour décider l'exécution des principaux chefs militaires. C'est l'hypothèse qui a perduré le plus longtemps22.
La difficulté qu'ont eue les historiens à donner une explication au massacre résulte de la partialité des sources contemporaines. Chez les protestants, les écrivains n’hésitent pas à exagérer les chiffres des morts et à transformer l’évènement comme résultant du seul fait religieux. Du côté catholique, les protagonistes cherchent à se disculper en rejetant la faute sur l’autre. C’est le cas du maréchal de Saulx-Tavannes, ou encore de Marguerite de Valois, qui disent n'avoir jamais rien su. D'autres comme Jacques-Auguste de Thou ont tenté de reconstituer les faits quelques décennies plus tard sans parvenir à se dégager des écrits polémiques23.
En revendiquant le massacre, Charles IX en est devenu le principal responsable devant la postérité. La tradition populaire n'a finalement retenu que l'aspect religieux du massacre. Sous la Révolution française, Marie-Joseph Chénier met en scène Charles IX ou la Saint Barthélemy (1789), une pièce de théâtre qui connaît un grand succès populaire. L’époque est à la déchristianisation et le massacre de la Saint-Barthélemy est utilisé pour vitupérer le fanatisme catholique. Au xixe siècle, l'historiographie traditionnelle est pérennisée par des auteurs à succès comme Alexandre Dumas (La Reine Margot écrit en 1845).
Nouvelle orientation historiographique[modifier | modifier le code]
À la fin du xxe siècle, plusieurs historiens ont remis en cause l'explication traditionnelle du massacre. L'historienne protestante Janine Garrisson, qui l'avait reprise dans les années 1980, a reconsidéré elle-même son interprétation dans ses dernières publications. Si aujourd'hui les historiens dissocient l'exécution des chefs protestants du massacre populaire proprement dit, ils débattent encore des responsabilités de la famille royale. L'enjeu est de connaître leur degré d'implication ou d'inaction dans l'organisation du massacre.
Pour Jean-Louis Bourgeon, ce sont les Parisiens, les Guise et les agents du roi Philippe II d'Espagne qui sont les véritables responsables de l'attentat et du massacre. Charles IX et Catherine de Médicis y seraient absolument étrangers. L'historien souligne l'état quasi-insurrectionnel de la ville au moment du mariage. En décembre 1571, plusieurs maisons protestantes avaient déjà été pillées. Les Guise, très populaires à Paris, ont profité de cette situation pour faire pression sur le roi et la reine mère. Charles IX aurait donc été contraint de précéder la future émeute, qui aurait été le fait des Guise, de la milice bourgeoise et du peuple.
Denis Crouzet replace le massacre dans le contexte idéologique de l'époque : le néoplatonisme. Charles IX et Catherine de Médicis n'ont pu avoir le dessein d'assassiner Coligny, car ç'eût été contraire à leur désir de maintenir l'harmonie et la concorde autour de la personne royale. C'est une fois que l'assassinat consomme la rupture et que la guerre civile menace de nouveau l'équilibre que la position du roi et de la reine mère change. Par crainte de voir la guerre reprendre et une insurrection protestante éclater, ils auraient choisi d'étouffer celles-ci dans l'œuf. Le principe néo-platonicien cher à Catherine de Médicis qui tend à conserver l'unité autour de la personne du roi, les a poussés à sacrifier les principaux chefs protestants et à consentir malgré eux au massacre.
Selon Thierry Wanegffelen, l'un des principaux responsables de la famille royale dans cette affaire est le duc d'Anjou, frère du roi. À la suite de l'attentat manqué contre l’amiral de Coligny, qu’il attribue aux Guise et à l'Espagne, les conseillers italiens de Catherine de Médicis ont sans doute préconisé en Conseil royal le meurtre d'une cinquantaine de chefs protestants pour profiter de l'occasion d'éliminer le danger huguenot, mais la reine mère et le roi s'y sont très fermement opposés. Cependant Henri d'Anjou, lieutenant général du royaume, présent à cette séance du Conseil, a pu voir dans l'accomplissement de ce crime d’État une bonne occasion de s'imposer au gouvernement. Il a pris contact avec un autre jeune homme ambitieux, en mal d'autorité et de pouvoir, le duc Henri de Guise (dont l'oncle, le clairvoyant cardinal Charles de Lorraine était alors retenu à Rome), et avec les autorités parisiennes. La Saint-Barthélemy parisienne est issue de cette conjonction d'intérêts, et elle s'explique d'autant mieux que les hommes du duc d'Anjou agissaient au nom du lieutenant général du royaume, donc dans les mentalités de l'époque, au nom du roi. On comprend pourquoi, le lendemain du déclenchement du massacre, Catherine de Médicis fait condamner ces crimes par déclaration royale de Charles IX, et menace les Guise de la justice royale. Mais lorsque Charles IX et sa mère ont appris l'implication du duc d'Anjou, ils se sont trouvés liés à son entreprise, si bien qu'une seconde déclaration royale, tout en demandant la fin des massacres, en prête l'initiative à Charles IX pour prévenir un complot protestant. Dans un premier temps le coup d’État de Henri d'Anjou est un succès, mais Catherine de Médicis se serait ingéniée à l'écarter du pouvoir en France : elle l'envoie avec l'armée royale s'enliser devant La Rochelle et le fait élire roi de Pologne.
Les faits remis en cause[modifier | modifier le code]
La fameuse phrase prononcée par le roi, le soir du 23 août. Il se serait écrié de colère, sous les conseils répétitifs de sa mère, excédé : « Eh bien soit ! Qu’on les tue ! Mais qu’on les tue tous ! Qu’il n’en reste plus un pour me le reprocher ! »
Chronologie[modifier | modifier le code]


1571
lundi 11 octobre : bataille de Lépante
décembre : émeute parisienne pour empêcher la destruction de la croix Gastine, ordonnée par le roi. Cette croix avait été érigée pour commémorer la mort des frères Gastine, deux marchands protestants : ils avaient été assassinés et leur maison incendiée durant la dernière guerre.
1572
janvier : arrivée à Blois du légat Alessandrino chargé par le pape de faire entrer la France dans la ligue chrétienne et proposer un prince du Portugal pour Marguerite de France.
arrivée à Blois de Sir Thomas Smith ambassadeur extraordinaire de l'Angleterre pour faire entrer la France dans la ligue protestante.
lundi 21 février: refus officiel de Charles IX d'entrer dans la ligue chrétienne du pape.
vendredi 3 mars : arrivée à Blois de Jeanne d’Albret et de Louis de Nassau.
mardi 11 avril : signature du contrat de mariage entre Marguerite et Henri de Navarre. La dot est de 300 000 écus d'or.
mercredi 19 avril : signature du traité d'alliance entre la France et l'Angleterre. Les deux pays doivent se porter mutuellement secours contre l'Espagne.
lundi 1er mai : mort du pape Pie V.
24 et 29 mai : prise de Mons et de Valenciennes par Louis de Nassau. Charles IX et Catherine de Médicis quittent les bords de la Loire pour se rendre à Paris.
lundi 5 juin : arrivée du roi et de toute la cour à Paris.
vendredi 9 juin : mort de Jeanne d'Albret.
préparatifs de la guerre contre l'Espagne.
dimanche 25 juin : grand conseil au château de Madrid (bois de Boulogne) pour décider de la rupture avec l'Espagne, indécision et départ du roi pour la chasse en région parisienne.
samedi 8 juillet : entrée de Navarre à Paris.
lundi 17 juillet : défaite de Genlis, envoyé par Coligny à la tête de 4 000 hommes pour secourir Nassau enfermé dans Mons.
vendredi 4 août : retour à Paris de Catherine de Médicis et d'Henri d'Anjou, inquiets des projets militaires des protestants restés dans la ville.
mercredi 9 août : grand conseil où Catherine de Médicis résiste à Coligny et à son parti belliciste
jeudi 10 août : départ de Catherine de Médicis pour Montceaux où sa fille Claude est tombée malade et départ des protestants pour Blandy (Melun) pour les noces du prince de Condé avec Marie de Clèves.
jeudi 17 août : fiançailles de Henri de Navarre et de Marguerite de France.
vendredi 18 août : Mariage à Notre-Dame de Paris et réception au Palais de la Cité.
samedi 19 août : bal chez le duc d'Anjou et soirée au Louvre.
dimanche 20 août : pantomime-tournoi donnée à l'hôtel de Bourbon.
lundi 21 août : tournoi sur la place du Louvre.
mardi 22 août : attentat manqué contre Coligny (un peu avant midi) et visite du roi au chevet de l'amiral (vers 14 h).
mercredi 23 août : dans la nuit, lancement du massacre des chefs protestants.
jeudi 24 août : début du massacre général.
samedi 26 août : déclaration de Charles IX devant le parlement de Paris.
Personnalités présentes à Paris durant les événements[modifier | modifier le code]


La famille royale
→ catholiques
Catherine de Médicis
Charles IX
Henri duc d'Anjou
François duc d'Alençon
Élisabeth d'Autriche
Marguerite de France
Claude de France
Diane de France
→ protestante
Renée de France
→ Les princes du sang protestants
Henri de Navarre
Henri prince de Condé
François, marquis de Conti
Charles de Bourbon
Marie de Clèves
Catherine de Bourbon
Les protestants
→ assassinés
Gaspard de Coligny †
Charles de Téligny †
Charles de Quellenec †
Pierre de La Ramée †
Pierre de La Place †
→ non assassinés
Gabriel Ier de Montgomery
Antoine de Crussol
Jacques de Crussol
Louise, duchesse d'Uzès
Pierre Merlin
Ambroise Paré
Catherine de Parthenay
Philippe Duplessis-Mornay
Jacques Nompar de Caumont
Maximilien de Béthune
Francis Walsingham
Philip Sidney
Les catholiques
→ acteurs des événements
Louis, duc de Montpensier
Louis, duc de Nevers
Henri, duc de Guise
Claude, duc d'Aumale
René de Birague
Albert de Gondi
Charles Danowitz
Annibal de Coconas
→ autres
François de Montmorency
Henri de Damville
Jacques, duc de Nemours
Charles, cardinal de Bourbon
Jacques Amyot
Anne d'Este
Henriette de Clèves
Catherine de Clèves
Représentations artistiques[modifier | modifier le code]


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le massacre de la Saint-Barthélemy, sur Wikimedia Commons




Le tableau de Millais, Un Huguenot le jour de la Saint-Barthélemy
Les Huguenots, opéra de Giacomo Meyerbeer.
Le tableau Un Huguenot le jour de la Saint-Barthélemy de John Everett Millais.
La pièce de théâtre Le Massacre de Paris du dramaturge britannique Christopher Marlowe relate l'événement.
Le massacre a inspiré un célèbre roman à Alexandre Dumas père : La Reine Margot (1845) ainsi qu'à Robert Merle : Paris ma bonne ville (1980).
En 1916, D.W. Griffith a fait de la Saint-Barthélemy le cadre d'une des quatre histoires de son film Intolérance (Intolerance).
En 1954, Jean Dréville a réalisé La Reine Margot, un film sur un scénario d'Abel Gance d'après le roman d'Alexandre Dumas. Comme dans l'œuvre éponyme, le roi Charles IX planifie seul l’attentat initial contre Coligny (thèse du pamphlet catholique Le Stratagème ou la ruse de Charles IX, roy de France, contre les huguenots rebelles à Dieu et à luy, 1574). Parallèlement, Catherine de Médicis – aidée du duc Henri de Guise – prépare le massacre après avoir attiré la fine fleur de la noblesse huguenote à Paris grâce au mariage entre Marguerite de Valois et Henri de Navarre. Voir La Reine Margot (film, 1954).
En 1959, le peintre français Georges Mathieu crée une toile d'imposantes dimensions (250 x 600 cm) intitulée "Le massacre de la Saint-Barthélemy".
En 1994, Patrice Chéreau, réalisateur français, signe lui aussi une version cinématographique de la Saint-Barthélemy qui emprunte des éléments à la pièce de Marlowe et au roman d'Alexandre Dumas. Voir La Reine Margot.
Henri 4 (2010), film allemand réalisé par Jo Baier, d'après Le roman d'Henri IV d'Heinrich Mann.
La Princesse de Montpensier (2010), film français de Bertrand Tavernier, adapté de la nouvelle éponyme de Madame de La Fayette, représente dans l'une de ses dernières scènes le massacre qui voit la mort du comte de Chabannes.
Notes et références[modifier | modifier le code]


↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy : Les mystères d'un crime d'État, 24 août 1572, Paris : Gallimard, 2007, p. 90-91 et p.114.
↑ Pierre de Vaissière, Récits du temps des troubles (xvie siècle). De quelques assassins, Paris, Émile-Paul Éditeur, 1912, p. 93-156.
↑ Denis Crouzet, La nuit de la Saint-Barthélemy. Un rêve perdu de la Renaissance, Fayard, 1994, p. 404
↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État. 24 août 1572, Paris, Gallimard, « Les journées qui ont fait la France », 2007, p. 167. Selon Jouanna, il est peu probable que le tocsin ait été le signal d'un massacre planifié.
↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État. 24 août 1572, Paris, Gallimard, « Les journées qui ont fait la France », 2007, p. 171.
↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État. 24 août 1572, Paris, Gallimard, « Les journées qui ont fait la France », 2007, p. 166.
↑ {Arlette JOUANNA, La Saint-Barthélemy: les mystères d'un crime d'État, 24 août 1572, Michigan, Gallimard, 2007, p.159.
↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État. 24 août 1572, Paris, Gallimard, « Les journées qui ont fait la France », 2007, p. 186.
↑ a et b Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Paris, Club France Loisirs, 1980 (ISBN 2-7242-0785-8), p 286
↑ Grégory Champeaud, Le parlement de Bordeaux et les paix de religion. Une genèse de l'édit de Nantes (1563-1600), éditions d'Albret, 2008, page ?.
↑ Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Paris, Club France Loisirs, 1980 (ISBN 2-7242-0785-8), p 287-288
↑ Le site Hérodote donne le chiffre de 30 000 : 24 août 1572 Massacre de la Saint-Barthélemy
↑ Histoire de l'Europe : Henri III de France
↑ Compte rendu : Jean-Louis Bourgeon, Charles IX devant la Saint-Barthélemy
↑ D'après Benjamin Chaix, La Tribune de Genève, 5 septembre 2001
↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État. 24 août 1572, Paris, Gallimard, « Les journées qui ont fait la France », 2007, p. 222.
↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État. 24 août 1572, Paris, Gallimard, « Les journées qui ont fait la France », 2007, p. 223.
↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État. 24 août 1572, Paris, Gallimard, « Les journées qui ont fait la France », 2007, p. 226.
↑ Alfred DUFOUR, Histoire de Genève, Paris, 1997 p. 60; Ceci s'ajouta à une véritable explosion de la population qui doubla entre 1550 et 1560 avec les persécutions quotidiennes de huguenots
↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État. 24 août 1572, Paris, Gallimard, « Les journées qui ont fait la France », 2007, p. 158.
↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État. 24 août 1572, Paris, Gallimard, « Les journées qui ont fait la France », 2007, p. 14
↑ Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État. 24 août 1572, Paris, Gallimard, « Les journées qui ont fait la France », 2007, p. 15
↑ Estelle Grouas, « Aux origines de la légende noire des derniers Valois : l' Histoire universelle de Jacques-Auguste de Thou », in Hugues Daussy et Frédérique Pitou (dir.), Hommes de loi et politique (xvie ‑ xviiie siècles), Presses universitaires de Rennes, collection « Histoire », 2007, p. 75-87.
Bibliographie[modifier | modifier le code]


Pierre de Vaissière, Récits du temps des troubles (xvie siècle). De quelques assassins, Paris, Émile-Paul Éditeur, 1912. (chapitre II. « “Le tueur du roy” : Charles de Louviers, seigneur de Maurevert », p. 93-156 ; chapitre III. « Jean Yanowitz, dit Besme, meurtrier de Coligny », p. 157-195.)
Lucien Romier, « La Saint-Barthélemy. Les événements de Rome et la préméditation du massacre », Revue du seizième siècle, tome Ier, Paris, Édouard Champion, Publications de la Société des études rabelaisiennes, 1913. Réédition en fac similé, Genève, Slatkine Reprints, 1974, p. 529-560.
Philippe Joutard, Janine Estèbe, Elisabeth Labrousse, Jean Lecuir, La Saint-Barthélemy ou les résonances d'un massacre, Éditions Zeithos/Delachaux et Niestlé, 1976. 247 p.
Janine Garrisson :
Tocsin pour un massacre : la saison des Saint-Barthélemy (sous le nom de Janine Estèbe). Éditions d'Aujourd'hui, collection « Les Introuvables », 1975. 216 p. Reproduction en fac-similé de l'édition de 1968, Le Centurion, collection « Un brûlant passé ».
1572, La Saint-Barthélemy, Bruxelles, Complexe, collection « La Mémoire des siècles », 1987.
« Le massacre de la Saint-Barthélemy : qui est responsable ? », in L'Histoire, no 126, octobre 1989, p. 50-55.
Denis Crouzet :
Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion vers 1525-vers 1610, Seyssel, Champ Vallon, collection « Époques », 2 tomes, 1990. Réédition en un volume, Champ Vallon, collection « Les classiques », 2005.
« Enquête sur un massacre : la Saint-Barthélemy » (entretien), L'Histoire, no 175, mars 1994, p. 94-101. (Voir également « Polémique sur la Saint-Barthélemy » (courrier des lecteurs), réactions de deux lecteurs et de Janine Garrisson aux propos de cet entretien, ainsi que la réponse de Denis Crouzet, in L'Histoire, no 177, mai 1994, p. 80-81. Autre réaction : Nicole Lemaître, « Les dangers de l'histoire virtuelle » (tribune), in L'Histoire, no 180, septembre 1994, p. 79.
La nuit de la Saint-Barthélemy. Un rêve perdu de la Renaissance, Fayard, collection « Chroniques », 1994 (ISBN 2213592160).
« La nuit de la Saint-Barthélemy : confirmations et compléments », in Chantal Grell et Arnaud Ramière de Fortanier (dir.), Le Second Ordre : l'idéal nobiliaire. Hommage à Ellery Schalk, Paris, Presses de l'université de Paris-Sorbonne, collection « Mythe, Critique et Histoire », 1999, p. 55-81. (ISBN 2-84050-137-6).
Le haut cœur de Catherine de Médicis. Une raison politique aux temps de la Saint-Barthélemy, Albin Michel, collection « Histoire », 2005 (ISBN 2226158820).
« À propos de « L'établissement de la raison d'État et la Saint-Barthélemy », Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, no 20 : « Miroirs de la Raison d'État », 1998.
Jean-Louis Bourgeon :
« Les légendes ont la vie dure : à propos de la Saint-Barthélemy et de quelques livres récents », Revue d'histoire moderne et contemporaine, tome XXXIV, janvier-mars 1987, Société d'histoire moderne et contemporaine, p. 102-116.
« Une source sur la Saint-Barthélemy : l’« Histoire de Monsieur de Thou » relue et décryptée », Bulletin de la Société de l'Histoire du protestantisme français, tome 134, juillet-août-septembre 1988, p. 499-537.
« Pour une histoire, enfin, de la Saint-Barthélemy », Revue historique, 113e année, tome CCLXXXII, juillet-septembre 1989, Paris, Presses universitaires de France, p. 83-142.
« La fronde parlementaire à la veille de la Saint-Barthélemy », Bibliothèque de l'école des Chartes, 1990, vol. 148, no 148-1, p. 17-89.
« Qui est responsable de la Saint-Barthélemy ? », in L'Histoire, no 154, avril 1992, p. 69-71.
L'assassinat de Coligny, Genève, Droz, collection « Travaux d'histoire éthico-politique », 1992.
Charles IX devant la Saint-Barthélemy, Genève, Droz, collection « Travaux d'histoire éthico-politique », 1995 (ISBN 2600000909).
Donald R. Kelley, « Martyrs, Myths, and the Massacre : The Background of St. Bartholomew », The American Historical Review, vol. 77, no 5, décembre 1972, p. 1323-1342.
Nicola Mary Sutherland, The Massacre of St Bartholomew and the European Conflict, New York, Barnes and Noble, 1973. Traduction partielle en français : « Le massacre de la Saint-Barthélemy : la valeur des témoignages et leur interprétation », Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome XXXVIII, octobre-décembre 1991, p. 529-554.
La Saint-Barthélemy dans la littérature française, Revue d'histoire littéraire de la France, septembre-octobre 1973, 73e année, no 5, Paris, Armand Colin.
Alfred Soman (s. d.), The Massacre of St. Bartholomew, Reappraisals & Documents, La Haye, Martinus Nijhoff, 1974.
Actes du colloque "L'amiral de Coligny et son temps" (Paris, 24-28 octobre 1972), Paris, Société de l'histoire du protestantisme français, 1974. 796 p. (Annexe séparée de cartes historiques, 10 p.). Divers articles :
Robert McCune Kingdon, Quelques réactions à la Saint-Barthélemy à l'extérieur de la France, p. 191-204 ;
Henri Dubief, L'Historiographie de la Saint-Barthélemy, p. 351-365 ;
Amedeo Molnar, Réactions à la Saint-Barthélemy en Bohême, p. 367-376 ;
Marguerite Soulié , La Poésie inspirée par la mort de Coligny : exécration et glorification du héros, p. 389-405 ;
Janusz Tazbir, La Nuit de la Saint-Barthélemy, ses échos en Pologne, p. 427-433 ;
Janine Estèbe, Les Saint-Barthélemy des villes du Midi, p. 717-729.
Denis Richet, « Aspects socio-culturels des conflits religieux à Paris dans la seconde moitié du xvie siècle, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1977, 32e année, no 4, p. 764-789.
Philip Benedict, « The Saint Bartholomew's Massacres in the Provinces », The Historical Journal, vol.21, no 2, juin 1978, p. 205-225.
Robert McCune Kingdon, Myths about the St. Bartholomew's Day Massacres, 1572–1576, Londres, Harvard University Press, 1988.
James R. Smither, « The St. Bartholomew's Day Massacre and Images of Kingship in France : 1572-1574 », Sixteenth Century Journal, vol. 22, no 1, printemps 1991, p. 27-46.
Barbara B. Diefendorf :
« Prologue to a Massacre : Popular Unrest in Paris, 1557-1572 », The American Historical Review, vol. 90, no 5, décembre 1985, p. 1067-1091.
« Les divisions religieuses dans les familles parisiennes avant la Saint-Barthélemy », Histoire, économie et société, volume 7, numéro 7-1, 1988, p. 55-77.
Beneath the Cross: Catholics and Huguenots in Sixteenth-Century Paris, New York, Oxford University Press, 1991.
« La Saint-Barthélemy et la bourgeoisie parisienne », Histoire, économie et société, 1998, 17e année, no 3, L'État comme fonctionnement socio-symbolique (1547-1635), p. 341-352.
« Memories of the Massacre : Saint Bartholomew's Day and Protestant Identity in France », Vincent P. Carey, Ronald Bogdan et Elizabeth A. Walsh (dir.), Voices for Tolerance in an Age of Persecution, Seattle/Londres, University of Washington Press, 2004, p. 45-62.
The Massacre of St. Bartholomew's Day : A Brief History With Documents, Bedford/St Martins, 2008.
Marc Venard, « Arrêtez le massacre ! », Revue d'histoire moderne et contemporaine, 39, octobre-décembre 1992, p. 645-661.
Éliane Viennot, « À propos de la Saint-Barthélemy et des Mémoires de Marguerite de Valois : authenticité du texte et réception au xviie siècle », Revue d'histoire littéraire de la France, 96e année, no 5, septembre-octobre 1996, p. 894-917.
Marie-Madeleine Fragonard, « L'établissement de la raison d'état et la Saint-Barthélemy », Les Cahiers du Centre de recherches historiques, no 20 : « Miroirs de la Raison d'État », 1998.
Thierry Wanegffelen, Catherine de Médicis. Le pouvoir au féminin, Payot, 2005.
Cécile Huchard, D'encre et de sang. Simon Goulart et la Saint-Barthélemy, Paris, Honoré Champion, collection « Bibliothèque littéraire de la Renaissance », 2007.
Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy : Les mystères d'un crime d'État, 24 août 1572, Paris, Gallimard, coll. « Les journées qui ont fait la France », 2007, 407 p. (ISBN 978-2070771028)
David El Kenz, « Le massacre de la Saint-Barthélemy est-il un lieu de mémoire victimaire (fin xvie siècle-début 2009) ? », David El Kenz, François-Xavier Nérard (dir.), Commémorer les victimes en Europe, XVIe-XXIe siècles, Seyssel, Champ Vallon, collection « Époques », 2011, p. 217-236.
Annexes[modifier | modifier le code]


Articles connexes[modifier | modifier le code]
Massacres similaires
Dans le cadre de guerres de religion :
Wassy
Michelade
Mérindol
Autres :
Matines de Bruges
Vêpres siciliennes
Massacre du moulin de l'Agau
Liens externes[modifier | modifier le code]
Iconographie romantique :
Scène de la Saint-Barthélemy, huile sur toile (xixe siècle) par Joseph Nicolas Robert-Fleury sur l'Agence photo de la Réunion des musées nationaux (fr)
Scène de massacre de la Saint-Barthélemy, dans l’appartement de la reine de Navarre, huile sur toile (xixe siècle) par Alexandre-Evariste Fragonard sur l'Agence photo de la Réunion des musées nationaux (fr)
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La Reine Margot,histoire,histoire de france,protestant,littérature,livres,

17 Novembre 2013, 05:27am

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La Reine Margot
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La Reine Margot
Image illustrative de l'article La Reine Margot
Auteur Alexandre Dumas et Auguste Maquet
Genre Roman historique
Pays d'origine France
Date de parution 1845
Chronologie
La Dame de Monsoreau Suivant
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La Reine Margot est un roman écrit par Alexandre Dumas en 1845 publié initialement dans le quotidien La Presse en roman-feuilleton entre le 25 décembre 1844 et le 5 avril 18451. Alexandre Dumas en a tiré un drame du même nom, représenté en 1847.
Sommaire [masquer]
1 Contexte historique
2 Résumé
3 Sources du roman
4 Postérité
5 Adaptations
6 Liste de personnages historiques cités par Dumas
7 Notes et références
8 Voir aussi
8.1 Articles connexes
Contexte historique[modifier | modifier le code]


L'action du roman se déroule entre le mariage de Marguerite de Valois avec Henri de Navarre, futur Henri IV, en 1572 et la mort de Charles IX de France en 1574.
Alexandre Dumas y met en scène les intrigues de cour, l'assassinat de l'amiral de Coligny, le massacre de la Saint-Barthélemy, l'idylle inventée entre la reine de Navarre et le comte de la Mole ainsi que la pratique de la torture judiciaire à la Renaissance. Il fait de Catherine de Médicis une figure inquiétante, se servant de son astrologue et parfumeur florentin René Bianchi pour faire assassiner ses ennemis. Le roman met aussi en scène la conspiration visant à rendre la Navarre à son roi.
Résumé[modifier | modifier le code]


On marie Marguerite de Valois à Henri de Navarre dans le but politique d'établir la paix entre protestants et catholiques dans une époque secouée par les guerres de religion. Le mariage de la sœur de Charles IX est l'occasion de grandes fêtes en France et notamment à Paris où le peuple est en liesse.
À cette occasion, le roi de Navarre et l'amiral de Coligny ont réuni autour d'eux tous les grands chefs huguenots et croient la paix possible.
Cependant, au-delà de la politique, on a marié deux êtres qui ne s'aiment guère, et l'on observe dès le début du roman que les nouveaux mariés ont chacun d'autres liaisons. Si la nuit de noces n'est pas l'occasion de la consommation de ce mariage, elle est le témoin de l'alliance politique d'un roi et d'une reine unis par la même ambition de pouvoir.
La fidélité (politique) de Marguerite envers son époux est vite prouvée puisqu'elle plaide pour sa vie lors du massacre de la Saint-Barthélemy pendant lequel Charles IX fait tuer les grands chefs protestants à l'exception des princes de sang, le prince de Condé et le roi de Navarre.
Cependant, l'horrible massacre est aussi pour Margot l'occasion de rencontrer le comte de la Mole, seigneur protestant venu à Paris pour proposer ses services à Henri de Navarre. Ils ont une liaison mais la santé du roi Charles IX se dégrade, on pense à un complot, et puisqu'il faut des coupables, l'amant de Marguerite est arrêté, torturé puis exécuté.
Sources du roman[modifier | modifier le code]


Les sources primaires principales dont disposait Dumas (et surtout Maquet) pour servir à l'histoire de la reine Margot étaient :
Discours sur Marguerite de Valois, dans La Vie des dames illustres (1590-1600), Brantôme2
Les Mémoires de la Roine Margverite, parues vers la fin des années 1620 et rééditées à de nombreuses reprises3
Le Divorce Satyrique de la Reyne Marguerite (1663) repris dans les Mémoires d’Agrippa d’Aubigné3
La Reine Marguerite, Historiettes, Gédéon Tallemant des Réaux (vers 1659)
En 1829, Prosper Mérimée, dans son roman historique Chronique du règne de Charles IX, avait déjà traité le thème du jeune protestant arrivant à la cour peu avant la Saint-Barthélemy — les deux êtres les plus chers à son cœur étant catholiques. Mais l'intrigue n'a rien à voir avec celle d'Alexandre Dumas.
Postérité[modifier | modifier le code]


Le roman a contribué à renforcer la légende noire de Catherine de Médicis et la réputation de légèreté de la reine Margot4.
Adaptations[modifier | modifier le code]


Dumas a lui-même adapté son roman, en collaboration avec Auguste Maquet. Le drame La Reine Margot, en cinq actes et treize tableaux, a été représenté pour la première fois à l'occasion de l'ouverture du Théâtre Historique, théâtre de Dumas (devenu l'actuel Théâtre de la Ville), le 20 février 1847. La pièce durait 9 h.
Le roman a été porté plusieurs fois à l'écran :
par Camille de Morlhon en 1910 (La Reine Margot) ;
par Jean Dréville en 1954 (La Reine Margot).
Il n'a que partiellement inspiré le film de Patrice Chéreau, La Reine Margot, 1994, dont une source importante est la pièce du dramaturge anglais Christopher Marlowe, Massacre at Paris.
Il fut adapté en Bande Dessinée par :
Henri Filippini et Robert Hugues (éditions ANGE) ;
Olivier Cadic, François Gheysens et Juliette Derenne (éditions Théloma et « Chapeau bas »).
Liste de personnages historiques cités par Dumas[modifier | modifier le code]


Annibal de Coconas • Catherine de Médicis • Charles Danowitz • Charles de Lorraine • Charles IX de France • Claude de France • René Bianchi • François de France • Henri Ier de Guise • Gaspard II de Coligny • Henri III de France • Henri IV de France • Henriette de Nevers • Joseph Boniface de la Môle
Notes et références[modifier | modifier le code]


↑ Voir préface La Reine Margot, édition de Janine Garrisson, (2005), ISBN 978-2-07-035927-1
↑ Texte en ligne
↑ a et b Article
↑ Voir Marguerite de Valois, la reine Margot d'Éliane Viennot, 2005, ISBN : 2262023778
Voir aussi[modifier | modifier le code]


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Articles connexes[modifier | modifier le code]
Maison capétienne de Valois

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UN FILM & SON ÉPOQUE – IL ÉTAIT UNE FOIS... « LA REINE MARGOT »,protestant,histoires,histoires de france,

17 Novembre 2013, 04:48am

Publié par hugo

TOUS LES temps forts DU 18 AU 24 MAI 2013
DIMANCHE 19 MAI 2013 À 08.40
LA GALERIE FRANCE 5
UN FILM & SON ÉPOQUE – IL ÉTAIT UNE FOIS... « LA REINE MARGOT »
Collection documentaire
Visionner l'épisode sur « La Reine Margot »


Patrice Chéreau réussit à sublimer l’horreur grâce à une lumière crépusculaire et une mise en scène virtuose.
© 1994 - Pathé Production - France 2 Cinéma - D.A. Films - Nef Film Produktion - RCS Produzione TV SPA
Alors que se déroule le 66e Festival de Cannes, Laurence Piquet déroule le tapis rouge au 7e art avec un nouvel opus de la collection documentaire Un film & son époque. Guillaume Moscovitz revient sur le contexte et les conditions de réalisation de cette fastueuse fresque de Patrice Chéreau.


« Ce qui m’a décidé, c’était principalement les guerres de religion, explique Patrice Chéreau. Et de découvrir très vite, au fur et à mesure de l’écriture du scénario, qu’on allait raconter une histoire où les gens allaient tuer au nom de Dieu. » En 1989, le directeur du Théâtre des Amandiers de Nanterre et la scénariste Danièle Thompson travaillent sur l’adaptation pour le grand écran du roman d’Alexandre Dumas, en pensant déjà à la remarquable interprète de Camille Claudel dans le rôle-titre, Isabelle Adjani. Pour son cinquième film, Chéreau s’intéresse aux intrigues de la cour des Valois et aux conséquences du mariage politique entre Marguerite et Henri de Navarre. Destinée à apaiser les tensions entre catholiques et protestants, cette union débouche pourtant sur une tuerie lors de la nuit de la Saint-Barthélemy. Un drame familial et historique qui, quatre siècles plus tard, trouve des résonances dans la nouvelle montée des extrémistes religieux, en Iran, au Soudan ou en ex-Yougoslavie. « La proximité de l’horreur, du sang, du sexe, c’était notre actualité aussi, se souvient l’actrice Dominique Blanc. Donc c’était difficile de ne pas se sentir concernée par tout cela. J’avais vraiment l’impression de jouer quelque chose d’incroyablement contemporain. » Pour l’interprète du roi Charles IX, Jean-Hugues Anglade, « [Chéreau] voulait donner de la modernité à son film en montrant la violence de la Saint-Barthélemy, comme on peut la vivre aujourd’hui quand on voit ce qui se passe en Syrie ou, à l’époque, comme ce qui se passait en Yougoslavie. Il voulait vraiment montrer le massacre dans toute sa brutalité et sa sauvagerie. »
Un grand opéra funeste et baroque


Chéreau montre la violence de la Saint-Barthélemy comme on peut la vivre aujourd’hui en Syrie ou, à l’époque, en Yougoslavie.
© Luc Roux - Coll. Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
Inspiré par les peintures de Géricault et les photos des journaux d’actualité, Chéreau filme, au plus près, la violence barbare des affrontements, les flots de sang et l’amoncellement de corps suppliciés. Des charniers qui « portent la trace indélébile du traumatisme de ces images vues au printemps 1945, quand les Alliés ont ouvert les camps de la mort et y ont mis des caméras », analyse l’historien et critique de cinéma Antoine de Baecque. « On était devenus de grands professionnels du cadavre, du massacre de masse », ironise le réalisateur, qui réussit pourtant à sublimer l’horreur grâce à une lumière crépusculaire et à une mise en scène virtuose. Et c’est un grand opéra funèbre et baroque qui est projeté au Festival de Cannes le 13 mai 1994, alors qu’un génocide se déroule au même moment au Rwanda. La Reine Margot remporte le prix spécial du jury et Virna Lisi celui d’interprétation pour son rôle de Catherine de Médicis. Réalisant 2 millions d’entrées, ce film sensuel et choral permet enfin à Patrice Chéreau, metteur en scène reconnu de théâtre et d’opéra, de rencontrer le succès public au cinéma.
Amandine Deroubaix
LES TÉMOINS
Le documentaire est ponctué par les souvenirs de Patrice Chéreau, scénariste et réalisateur ; Danièle Thompson, scénariste ; Pierre Grunstein, producteur exécutif ; François Gédigier, monteur ; Goran Bregovic, compositeur ; Dominique Blanc (rôle d’Henriette de Nevers) ; Jean-Hugues Anglade (Charles IX) ; Daniel Auteuil (Henri de Navarre) ; Antoine de Baecque, historien et critique de cinéma.
L'INVITÉ DE « LA GALERIE FRANCE 5 »
Laurence Piquet recevra l'historien Michel de Decker.
CANNES À L’HONNEUR
Du 15 au 24 mai à 20 heures, Entrée libre se met à l’heure cannoise. Maître de cérémonie de l’émission, Laurent Goumarre s'intéresse à celles et ceux qui font le Festival. Chaque soir, en plus des deux sujets sont consacrés au cinéma, « L’instant Croisette » rend compte de l’actualité, « La Nécessaire Minute cannoise » pose un regard humoristique et décalé sur le Festival, avec un petit clin d’œil en forme de souvenir qui rend hommage à ceux qui ont déjà arpenté la Croisette. Rendez-vous également, le lundi 27 mai à 20 h 40, pour un portrait inédit de Jean-Claude Brialy signé Henry-Jean Servat.
COLLECTION DOCUMENTAIRE
DURÉE 52’
AUTEURS SERGE JULY ET GUILLAUME MOSCOVITZ
RÉALISATION GUILLAUME MOSCOVITZ
PRODUCTION FOLAMOUR / INA, AVEC LA PARTICIPATION DE FRANCE TÉLÉVISIONS
ANNÉE 2013

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Xénophobie, racisme. Bâtir ensemble un monde vivable,racisme,homophobie,xenophobie,protestants

16 Novembre 2013, 01:39am

Publié par hugo

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Xénophobie, racisme. Bâtir ensemble un monde vivable





La parole xénophobe –contre les Roms par exemple– et raciste –contre la Garde des Sceaux Mme Taubira par exemple– se banalise et parfois se déchaîne. Elle est renforcée par des calculs politiciens, à quelques mois d’échéances électorales. Elle est dopée par des logiques médiatiques qui, par effet de loupe et de répétition, donnent une importance parfois démesurée à des manifestations ou des propos marginaux.
La souffrance sociale, le désarroi politique, l’impression qu’une logique économique ne profitant qu’à une minorité ravage tout sur son passage, la crainte du déclassement, la peur de l’avenir, sont des sentiments bien réels et largement partagés. Ils peuvent pour une part expliquer le ressentiment qui s’exprime par la xénophobie et le racisme. Ils ne sauraient le légitimer.


*
Le pacte républicain est confié à chaque citoyenne, chaque citoyen, et d’abord à celles et ceux qui exercent une responsabilité sociale. Il est précieux. Il n’est pas indestructible.
Nul ne peut se dire à l’abri de bouffées xénophobes ou racistes, chacun le sait. Il est d’autant plus important de refuser toute complaisance à leur égard. La confiance est possible, mais elle se construit chaque jour et elle est l’affaire de tous et toutes.
*
En outre, des personnes ou des groupes qui prétendent par ailleurs défendre des « valeurs chrétiennes » ont participé à l’expression xénophobe et raciste. Ces discours et ces attitudes sont pourtant radicalement incompatibles avec la foi chrétienne. L’Evangile de Jésus-Christ prend sa source dans l’amour inconditionnel de Dieu pour chaque être humain. Chacun est bienvenu sur cette terre. Chacun a besoin d’y être accueilli.
Ce message libérateur et exigeant nous appelle à découvrir dans notre semblable une soeur, un frère, et à bâtir ensemble un monde vivable et vraiment humain.


Pasteur Laurent SCHLUMBERGER
Président du conseil national
de l’Eglise protestante unie de France


L’Eglise protestante unie de France (EPUdF) est membre de la Fédération protestante de France (FPF).
Contacts EPUdF : Daniel CASSOU, 06 16 29 13 13, daniel.cassou@eglise-protestante-unie.fr

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A l’écoute, tout simplement,protestants,

15 Novembre 2013, 03:14am

Publié par hugo

A l’écoute, tout simplement
A l’écoute, tout simplement
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21.10.13 - La pasteure réformée Hetty Hovereem se sent investie d’une mission: écouter, rencontrer et partager. Son «bureau»: une cabane au cœur de Lausanne. Portrait.
En plein centre de Lausanne, dans le quartier du Flon, une cabane en bois est aménagée à l’extrémité des rails du train. Sur la porte, un billet nous invite à entrer. A l’intérieur, une femme discute avec ses invités, ils lui parlent d’eux, de leurs problèmes..


. Elle les écoute attentivement et tente de leur apporter des réponses, de leur donner un peu d’espoir.
A 54 ans, Hetty Hovereem est pasteure itinérante à 50% au sein de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) et responsable de son propre projet: Evangile en chemin.
En 2009, elle quitte le confort d’une paroisse vaudoise pour annoncer l’Evangile... en roulotte. Accompagnée de son acolyte Christian, de l’âne Speedy et de son fidèle toutou, elle déploie son tipi sur les routes des villes et villages pour parler de Dieu. En 2011, c’est la cabane qui fait son apparition, au cœur de la ville de Lausanne. L’endroit n’est pas des mieux fréquentés, et pourtant Hetty Hovereem considère être «exactement là où Dieu me veut pour le moment».


Une disponibilité de chaque instant
Mais qu’est-ce qu’elle y fait au juste, dans cette cabane? «Nous prenons du temps pour écouter les gens et être là. Parce que plus personne n’a le temps pour cela aujourd’hui». Cela comprend de simples moments de discussions, des repas partagés et trois cultes par jour chaque week-end. Avec la louange et la prière, la priorité est mise sur le dialogue.


Des jeunes et des marginaux
En dehors des tâches administratives qui incombent inévitablement à sa mission, Hetty Hovereem est «totalement disponible». Une denrée rare aujourd’hui. Elle s’enthousiasme de pouvoir «vivre dans la simplicité, avoir du temps pour un partage authentique et rencontrer toutes ces personnalités». Pour elle, c’est tout simplement «un appel biblique». Avec son charmant accent hollandais, elle nous dit sa certitude d’être investie d’une responsabilité: «Des gens s’attendent à ce que nous soyons là.»
N’importe qui peut entrer dans ces lieux particuliers, sans distinction. Très souvent, ce sont des jeunes ou des marginaux qui poussent la porte de la cabane, à la recherche de quelqu’un à qui parler, de réconfort, ou d’espoir. Elle se réjouit des gens chez qui l’Evangile fait son chemin, des discussions profondes et des visages qui reviennent.
Hetty Hovereem sait qu’elle doit constamment s’en remettre à Dieu et accepter que les choses ne se déroulent pas comme prévu: «Nous ne savons jamais si nous serons deux ou dix, s’il y aura assez à manger». Rencontrer tant de caractères différents la remet en question: «C’est parfois très tumultueux. Mais il faut garder le cap et rester là où Dieu nous a placés. Si nous prenons du temps pour écouter Dieu et pour nous corriger mutuellement, cela ne peut pas être faux.»


Joëlle Mission

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LE GRAND RÉVEIL DES PROTESTANTS DE LYON,protestants,histoires,histoires de france

14 Novembre 2013, 05:18am

Publié par hugo

société
LE GRAND RÉVEIL DES PROTESTANTS DE LYON
Jordane Burnot, Clémence Maret, Irchade Kari et Olivier Vassé | 05/09/2013 - 00:00 | 0 commentaire(s) | Envoyer | Imprimer | Dans une ville où le poids de l’Église est considérable, la dynamique est actuellement du côté des protestants, qui voient les Lyonnais se convertir par milliers. Tribune de Lyon s’est penché sur les raisons de cet engouement, alors que calvinistes et luthériens ont fusionné au printemps, à l’occasion du premier synode de l’Église protestante unie de France. L’occasion aussi d’un état des lieux de la très discrète bourgeoisie protestante à Lyon....Anne-Faisandier-oc.jpg
©Olivier Chassignole






C’est Anne Faisandier, le pasteur du Grand temple du quai Augagneur qui l’affirme : “On retrouve en ce moment le dynamisme protestant que la ville a pu connaître il y a 500 ans”. Une allusion à cette époque où Lyon comptait entre 15 000 et 20 000 protestants, soit un tiers de la population totale. Les calvinistes avaient même pris l’hôtel de ville pendant une année. Avant que les catholiques ne mettent définitivement la main sur la ville.


DES MILLIERS DE CONVERTIS
Les cathos sont toujours cinq fois plus nombreux à Lyon que les réformés. Les luthéro-calvinistes seraient environ 10 000 dans l’agglomération, sans compter les mouvements évangéliques, toujours très actifs (lire page 26). Mais la dynamique est clairement du côté des protestants : environ la moitié des fidèles du Grand temple – le principal lieu de culte de la communauté lyonnaise – n’étaient pas protestants à leur naissance. “Les protestants labellisés XVIe siècle, il faut les chercher !”, lance même avec humour un vieil habitué du temple du Change, qui accueille une population assez mixte, venue aussi bien des Monts-d’Or que des quartiers populaires de Vaise et La Duchère, où le phénomène est similaire. Plusieurs milliers de nouveaux fidèles à Lyon ces dernières années : c’est énorme quand, en comparaison, le diocèse de Lyon voit ses croyants vieillir et déserter lentement ses églises.“Le protestantisme est une confession qui devient de plus en plus cita- dine”, assure même Anne Faisandier.


Outre le fait qu’ils sont plutôt jeunes (entre 20 et 40 ans en moyenne) et socialement bien intégrés, qui sont ces Lyonnais fraîchement convertis ? Denis Eyraud, architecte féru d’histoire et issu d’une vieille famille protestante, a sa petite idée. “L’activisme des derniers papes a repoussé les catholiques vers nous. Beaucoup de cathos ne comprennent pas les positions de Rome sur l’interdiction de la contraception ou du mariage des prêtres”, estime-t-il. Maurice-René Beaupère, un prêtre dominicain qui est un des pionniers de l’œcuménisme à Lyon, donc un fin connaisseur du monde réformé local, confirme la tendance. “C’est vrai qu’il y a un nombre important de catholiques qui sont passés au protestantisme. C’est un phénomène récent et assez marqué à Lyon. Les pasteurs sont dynamiques et voient des gens en quête de spiritualité venir vers eux. Ils n’ont aucune raison de ne pas les accueillir.” Pour Anne Faisandier, “il n’y a pas tant de catholiques que cela, plutôt des gens qui viennent de nulle part après une recherche personnelle”. Catholiques ou pas, ces transfuges sont vite intégrés puisque la cérémonie du baptême n’existe pas chez les réformés. “Tu viens au temple, on te présente ta nouvelle famille et c’est fini. De toute façon, tu ne choisis pas Dieu puisqu’on considère qu’il existe par définition”, explique un habitué du temple de Bancel.


VALEURS DANS L’AIR DU TEMPS
Ce qui motiverait ces convertis, “ce serait la quête de spiritualité et l’indépendance de pensée propre à notre confession”, assure un pasteur lyonnais. Car c’est la grande différence avec les catholiques : chez les réformés, pas de pape qui prêche à ses fidèles ce qu’il faut penser, ni d’évêque pour relayer son discours.
“Calvin s’est battu contre l’autorité et l’infaillibilité du pape, et pour qu’il n’y ait pas d’intermédiaires, comme les prêtres, entre Dieu et les hommes”, précise Étienne Tissot, en rappelant que les pasteurs sont d’abord des laïcs qui ont fait des études de théologie. Pour le responsable de la communication de l’Église réformée de Lyon, “le fait qu’il n’y ait pas de parole unique qui descende de manière hiérarchique correspond à l’air du temps. C’est une conception très démocratique de la foi”. “Ce qui fait que je me reconnais dans le protestantisme, c’est qu’on est libre, égal de Dieu, pas esclave. On a beaucoup de différences avec les catholiques”, poursuit James, un architecte de 52 ans rencontré au temple du Change.
Les réformés ont d’ailleurs l’habitude de débats théologiques acharnés sur des passages de la Bible. Cela s’appelle le disputatio, “et c’est notre sport préféré”, assure Romain Blachier, un élu du 7e arrondissement qui revendique sa foi protestante. “Dans notre identité, il n’y a pas de lois, on chemine ensemble. Et on se laisse interpeller par le texte biblique”, complète le pasteur Stephen Backman, qui officie dans l’Est lyonnais.


L’Église réformée est également reconnue pour son attachement à la laïcité républicaine ou ses positions progressistes sur les questions éthiques, telles que l’accompagnement de fin de vie, la procréation, voire le mariage pour tous. Un mariage qui n’est d’ailleurs pas considéré comme un sacrement, mais un “accompagnement”. “Notre positionnement est plus ouvert que celui de l’Église catholique, même si du coup les nuances de nos réflexions ne sont pas faciles à transmettre, notamment aux médias”, souligne Henri Fischer, le directeur des éditions Olivetan, qui publient le mensuel régional Le Réveil, très lu dans la communauté.
Et puis, il y a ces symboles qui pèsent : les pasteurs peuvent se marier, avoir des enfants et mener la vie de tout un chacun, les femmes peuvent de longue date assurer le culte (elles représentent d’ailleurs 30 % des pasteurs en activité dans notre pays). Même si Anne Faisandier trouve que la présence des femmes dans le culte protestant “est d’abord un produit d’appel qui plaît aux journalistes”. “Moi, j’assume ma place, mais je n’en fais pas une revendication. Par contre, je me sens davantage solidaire du combat sur la place des femmes dans la société.” Encore un sujet sur lequel l’Église catholique reste très discrète...


RAPPROCHEMENT AVEC LES CATHOS ?
Alors ces protestants, longtemps considérés comme tristes et ringards, seraient-ils devenus à la mode pour des urbains bien installés en quête de spiritualité ? Même s’ils ne l’expriment pas ainsi, les responsables lyonnais du culte protestant en semblent convaincus, portés par une équipe de pasteurs jeunes (ils ont tous moins de 50 ans) “plus présents dans la cité”, selon un observateur. Ainsi le pasteur Jean Dietz, qui officie au temple de la Lanterne, dans le1er arrondissement, est décrit comme “décoiffant et atypique”. Il y a une dizaine de jours, au temple du Change, le pasteur Stephen Backman a lu un passage de la Génèse qui racontait l’histoire d’Abraham négociant avec Dieu le sort de... Sodome et Gomorrhe. Mais c’est surtout le couple formé par Anne Faisandier et Olivier Raoul-Duval, tous deux pasteurs au Grand temple et à Bancel, qui symbolise la modernité et l’ouverture du protestantisme lyonnais.


Pour preuve, les protestants de Lyon, habituellement discrets, ont inauguré en grande pompe le Grand temple du quai Augagneur, entièrement rénové il y a un an. L’occasion pour eux d’ouvrir grand les portes d’un bâtiment construit en 1884. Le temple, qui n’est pas considéré comme sacré par les protestants, accueille désormais des concerts (et pas que de musique sacrée), des conférences, reste ouvert lors des journées du Patrimoine... “C’est un changement de politique, reconnaît Étienne Tissot. Après avoir longtemps vécu entre nous, nous nous ouvrons sur la ville pour montrer qui nous sommes.” Ce dynamisme n’a pas échappé aux responsables nationaux de l’Église protestante, qui ont choisi Lyon, en mai dernier, pour accueillir le premier synode de l’Église protestante unie de France, qui marque la fusion des calvinistes et des luthériens. Et renforce de fait le poids des réformés dans l’Hexagone. “Une union historique”, a résumé Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur et des Cultes. Bluffé par la dynamique, le cardinal Barbarin s’est lancé dans un discours, démarré par “I have a dream”, qui plaidait à mots couverts pour un futur rapprochement entre catholiques et protestants. Un vœu pieux ? “Non, car le manque de prêtres va bouleverser l’Église catholique. Il y aura des opportunités de rapprochement”, estime Anne Faisandier. Mais le père Beaupère reste circonspect : “Il ne faut pas s’emballer, cela fait 50 ans que l’œcuménisme est en marche à Lyon, et s’il y a eu des progrès, il reste beaucoup de chemin à parcourir”.







Une histoire mouvementée à Lyon
1546 : Naissance de l’Église reformée de Lyon qui se propage grâce aux imprimeurs. En 1560, un tiers de la population est protestante.
1562 : Le 30 avril, une milice protestante, menée par le baron des Adrets, prend d’assaut l’hôtel de ville. Sa reddition survient un an plus tard avec l’édit d’Amboise, qui accorde aux protestants la liberté de culte hors de la ville.
1572 : Le 31 août, juste après la nuit de la Saint-Barthélemy à Paris, un millier de protestants sont massacrés à Lyon lors des “Vêpres lyonnaises”.
1598 : L’édit de Nantes définit les droits des protestants.
1686 : Après la révocation de l’édit de Nantes, le temple de Saint- Romain-au-Mont- d’Or est détruit.
1791 : La liberté de culte est accordée aux protestants. La bourse du Change deviendra le premier temple officiel à Lyon.
1884 : Inauguration du temple du quai Augagneur.
1940-45 : À Lyon, les protestants s’impliquent dans la Résistance. Le temple Augagneur devient un refuge pour les Juifs.
1960 : Les mouvements évangéliques “à l’américaine” arrivent à Lyon. Ils sont une quarantaine aujourd’hui dans l’agglomération.
Mai 2013 : Premier synode national de l’Église protestante unie à Lyon, en présence de Manuel Valls (photo).





La trace du protestantisme à Lyon


LES ÉDITIONS OLIVETAN
Basée près du boulevard de la Croix-Rousse depuis une vingtaine d’années, cette petite maison d’édition produit chaque année 20 à 25 ouvrages sur le protestantisme, la spiritualité ainsi que des recueils de chants. Elle édite également Le Réveil, le mensuel de l’Église réformée en Rhône-Alpes.


LA BANQUE NEUFLIZE OBC
L’ex-Neuflize Schlumberger Mallet (NSM), devenue en 2006 une filiale du groupe néerlandais ABN Amro sous le nom de Neuflize-OBC, est la banque d’affaires historique du protestantisme lyonnais. Toujours très discrète, elle est désormais installée rue Tronchet dans le 6e arrondissement. Le centre de gestion patrimoniale de Lyon gère plus d’un milliard d’euros d’encours pour le compte de 2 200 clients privés.


LA CIMADE
Les protestants ont toujours été très actifs dans le secteur caritatif et social (Armée du Salut, Acat centre Pierre-Valdo ou Mirly à Lyon). La Cimade est créée en 1939 pour faciliter l’accueil des populations alsaciennes et lorraines, souvent protestantes, dans le Sud de la France. Puis elle viendra au secours des Juifs, des Tziganes... Désormais impliquée dans l’aide juridique aux sans-papiers, elle tient des permanences au Foyer protestant de La Duchère.


L’INFIRMERIE PROTESTANTE
Elle est fondée en 1844 dans un appartement de canuts, rue des Fantasques à la Croix-Rousse. Un second site est créé 40 ans plus tard cours Général-Giraud, qui se transforme en clinique lors de la Première Guerre mondiale. La Clinique infirmerie protestante investit en 2000 des locaux plus modernes à Caluire.


LE TEMPLE DU CHANGE
En 1803, Napoléon accorde aux protestants la Loge du Change dans le Vieux-Lyon, qui était jusque-là la bourse de Lyon. Le temple du Change devient officiellement le premier lieu de culte des protestants à Lyon. Il y a trois autres temples calvinistes à Lyon (Grand temple, Lanterne et Bancel) ainsi qu’un petit temple luthérien rue Fénelon dans le 6e.




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Camus, un frère en humanité,litterrature,camus,regardprotestant,livres,ecrivain,protestants,

14 Novembre 2013, 03:57am

Publié par hugo

ALBERT CAMUS EN 1957 © NEW YORK DANS LE MONDE ET LE TELEGRAMME Sun Newspaper photograph collection
BIBLE & ACTUALITÉLES CENT ANS D'ALBERT CAMUS 7 NOVEMBRE 2013
Auteurs
Marie-Odile Miquel
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Camus, l'ONU Frère en Humanité Une pasteure partage sa Proximité AVEC Camus. Camus aurait eu cent ans de ... EST-CE CELA Seul Qui le lieu DANS Notre actualité? Certes Pas. De Dans la mienne, il patient la place d'ONU Frère en Humanité, Peut-etre Parce Que je suis née Comme Lui en Algérie. Il m'est also Arrivé Durant mon ministère dans L'Yonne de rouler sur This fatale nationale bordée de platanes à L'Endroit Où il a perdu la vie AVEC Michel Gallimard ... Non sans émotion. J'ai lu recemment fils ultime roman, inachevé, Le Premier Homme, Qui etait à l'état de manuscrit de fils de dans cartable Ce jour-là. J'ai Été Touchée d'y Découvrir la genèse d'ONU travail avec, en acte, Les question qu'il se posait au fil de l'écriture. J'ai retrouvé LA Encore les traces of this mémoire commune, Faite de bruits, d'odeurs, de cris et d'accent, Qui etait Celle Que l'sur soi façonnait en arpentant, enfant, les rues d'Alger. «Être Né quelque part» chante Maxime Le Forestier. Il Est certain Que l'origine, géographique, culturelle, sensorielle, Laisse des traces Profondes en Nous. C'EST SUR CES traces, Celles du Père, Celles de l'enfance au Québec part le héros du «premier homme», double évident de l'écrivain. Athée Profondément humain Camus etait athée, agnostique ous au Moins. POURTANT, sa profonde Humanité me Touche et m'interpelle. Il ne me Semble Pas en contradiction AVEC CE Que je Peux Comprendre un message du évangélique. Par sa profonde compassion, la priority qu'il a Toujours Donnée à l'homme sur les idéologies, il may Encore Donner aux Chrétiens, Aux croyants de Qué sommes nous, matière à réflexion. Un roman La Peste Comme Est ONU Plaidoyer pour l'engagement de Chacun Contre toute oppression, Contre Tout enfermement, Contre toute pensée unique. Les Pestes Qui tones menacent rediffusé de Sont-elles TRES DIFFERENTES De Celles qu'il visait ALORS QUAND, Installé au Chambon-sur-Lignon pendant l'Occupation, Il travaillait un fils Romain? Camus VOIT LA VIE humaine Veuillez Comme une Lutte continuelle, Mais sans désespoir: «Il Faut Imaginer Sisyphe heureux», affirme-t-il en conclusion de son fils essai. Si la vie est absurde, La Réponse de l'homme Est La Révolte, Contre toute injustice, Contre toute pensée liberticide. LA Encore, je me sens en pleine fraternité voiture chez Lui la révolte ne Prend Pas Le Sens de la Révolution. Elle l'action Est versez l'homme et Contre les violences et les asservissements. Elle rassemble des INDIVIDUS Qui peuvent Être Très différents, MAIS QUI VONT s'unir écoulement des convictions et des actions communes. C'Est Le Cas des Résistants, C'est Le Cas de SES héros de La Peste. Sur les Questions Politiques, il a su Garder Une vision personnelle en sachant sur ​​quelles Valeurs il l'appuyait. En pleine décolonisation, il ne Donne Pas raison aux locataires de l'Indépendance de l'Algérie, sur le Lui a Assez reproche. MAIS C'EST qu'il Savait Trop bien Le mal Qué CELA ferait-aux petites gens Dont il etait issu. Il Etait fermement Opposé au terrorisme De tout bord. Plaidant Pour Une solution pacifique du Conflit, IL ETE AINSI un mal percu choix à la fois Note pair-les Algériens et pair Les Pieds-noirs. Il Est Reste toutefois AINSI pleinement en accord AVEC SA Volonté de concilier justice et liberté. L'amour de la vie Sa condamnation Contre les Armes Nucléaires salariés au Japon un Été Assez PEU Suivie en Occident coulée Être remarquée. LA Encore, sans Doute, sa compassion for the souffrance humaine, Celle des petits, des Victimes civiles Innocentes une UD Nourrir fils sentiment d'horreur. Commenter Ne Pas rappeler enfin fils combat contre la Peine de mort, ous Encore fils courageux plaidoyer contre la misère en Algérie ... Qui ne Lui un pas précieux Que des amis. Sa pensée Etait-Elle «modeste»? Elle a de quoi stimuler rappel et toucher. Elle inviter à la liberté et à la Responsabilité. Une déclinaison laïque d'ONU des messages Que pouvons DANS tones d'entendre la bouche d'Un Certain Jésus de Nazareth? J'ajoute Que Nous pouvons also Nous laisser inspirer par fils amour, solaire, de la vie.

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Jean Calvin,protestant

8 Novembre 2013, 04:23am

Publié par hugo

Jean Calvin
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Calvin.
Jean Calvin
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Jean Calvin (date inconnue).


Données clés
Nom de naissance Jehan Cauvin
Autres noms Jean Calvin
Activités Théologien
Écrivain
Naissance 10 juillet 1509
Noyon, Picardie, France
Décès 27 mai 1564 (à 54 ans)
Genève, Suisse
Langue d'écriture latin et français
Mouvement Réforme protestante
Calvinisme
Genres Essai
Sermon
Pamphlet
Œuvres principales
Institution de la religion chrétienne (1536 pour la version latine, 1541 pour la version française, 1561 pour la dernière édition)
Traité des scandales (1550)
Signature


Signature de Jean Calvin
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Jean Calvin (né Jehan Cauvin ; 10 juillet 1509 - 27 mai 1564) était un théologien et un pasteur français durant la Réforme protestante. Il fut le principal responsable du développement d'un courant de pensée théologique qui fut par la suite appelé calvinisme. Dans le calvinisme, l'enrichissement personnel est perçu comme le signe qu'on est choisi par Dieu, ce qui explique le succès de cette religion auprès de la bourgeoisie. Le calvinisme s'est répandu surtout dans le Nord de l'Europe.
Après des études de droit, Calvin rompit avec l'église catholique romaine vers 1530. Du fait des persécutions contre les protestants en France, Calvin se réfugia à Bâle en Suisse où il publia la première édition de son œuvre maîtresse, l'Institution de la religion chrétienne en 1536. La même année, il fut recruté par Guillaume Farel pour aider à la réforme de l'église à Genève. Le conseil municipal résista à l'application des idées de Calvin et de Farel et les deux hommes furent expulsés. À l'invitation de Martin Bucer, Calvin se rendit à Strasbourg où il devint pasteur d'une église de réfugiés français. Il continua de soutenir le mouvement réformateur à Genève et fut finalement invité à revenir dans la ville.
Après son retour, Calvin introduisit une nouvelle liturgie et des idées politiques novatrices malgré l'opposition de plusieurs puissantes familles de la ville qui tentèrent de s'opposer à son autorité en particulier via le procès de Michel Servet. L'arrivée de réfugiés favorables à Calvin et de nouvelles élections permirent néanmoins d'évincer ses opposants du conseil municipal. Calvin passa les dernières années de sa vie à promouvoir la Réforme à Genève et dans toute l'Europe.
Calvin était un polémiste et un écrivain apologétique infatigable qui provoqua de nombreuses controverses. Il échangea également des lettres cordiales et favorables avec de nombreux réformés comme Philipp Melanchthon et Heinrich Bullinger. En plus de l'Institution, il rédigea des essais sur la plupart des livres de la Bible de même que des traités de théologie et des confessions de foi. Il réalisait régulièrement des sermons dans tout Genève. Calvin fut influencé par la tradition augustinienne qui le poussa à disserter sur les concepts de prédestination et de la souveraineté absolue de Dieu dans la rédemption et dans la damnation. Les écrits et les prêches de Calvin ont fourni la base de la branche de la théologie qui porte son nom. Les églises réformées et presbytériennes ont depuis propagé la pensée de Calvin dans le monde entier.
Sommaire [masquer]
1 Biographie
1.1 Jeunesse (1509-1535)
1.2 Premiers essais de réforme (1536-1538)
1.3 Pasteur à Strasbourg (1538-1541)
1.4 Réformes à Genève (1541-1549)
1.5 Opposition (1546-1553)
1.6 Michel Servet (1553)
1.7 Sécurisation de la Réforme (1553-1555)
1.8 Dernières années (1555-1564)
2 Théologie de Calvin
2.1 Présentation de la théologie de Calvin
2.2 Controverses
2.3 Calvin et les juifs
3 Travaux de Calvin
4 Héritage
5 Notes et références
6 Bibliographie
7 Liens externes
Biographie[modifier | modifier le code]


Jeunesse (1509-1535)[modifier | modifier le code]
Calvin, né Jehan Cauvin1, est né le 10 juillet 1509 dans la ville de Noyon en Picardie, une région du Royaume de France. Il était l'aîné de quatre fils ayant survécu à leur enfance. Son père, Gérard Cauvin, avait une carrière prospère en tant que notaire de la cathédrale et responsable du tribunal ecclésiastique. Il mourut en 1531 d'un cancer des testicules. Sa mère, Jeanne le Franc, était la fille d'un aubergiste de Cambrai. Elle mourut en 1515 des suites d'une maladie des seins (pas un cancer). Gérard destinait ses trois fils Charles, Jean et Antoine à la prêtrise.
Jean était un élève précoce. À l'âge de douze ans, il fut employé par l'évêque comme greffier et adopta la tonsure. Il reçut également le parrainage d'une famille influente, les Montmors2. Grâce à leur aide, Calvin entra au collège de la Marche à Paris où il apprit le latin avec Mathurin Cordier3. À la fin de ses études, il intégra le collège de Montaigu en tant qu'élève en philosophie4.
En 1525 ou 1526, Gérard retira son fils du collège de Montaigu et l'inscrivit à l'université d'Orléans pour qu'il y étudie le droit. Selon ses biographes contemporains Théodore de Bèze et Nicolas Colladon, Gérard considérait que son fils gagnerait plus d'argent comme avocat que comme prêtre5. Après quelques années d'études sans histoires, Calvin entra à l'université de Bourges en 1529 pour suivre les enseignements de l'avocat humaniste André Alciat. Durant ses 18 mois à Bourges, Calvin apprit le grec nécessaire à l'étude du Nouveau Testament6.
À l'automne 1533, Calvin réalisa sa conversion religieuse. À la fin de sa vie, Calvin rédigea deux rapports contradictoires sur cet événements. Dans le premier, il décrit sa conversion comme un changement soudain provoqué par Dieu. Ce récit se trouve dans les Commentaires sur le livre des Psaumes :
« Dieu par une conversion subite dompta et rangea à docilité mon cœur, qui, eu égard à l'âge, était par trop endurci en telles choses. Ayant donc reçu quelque goût et connaissance de la vraie piété, je fus immédiatement enflammé d'un si grand désir de profiter, qu'encore que je ne quittais pas entièrement les autres études, je m'y employai toutefois plus lâchement7. »
Dans son second rapport, il évoque un long et difficile processus intérieur suivi par une anxiété spirituelle et psychologique :
« Étant véhémentement consterné et éperdu pour la misère en laquelle j'étais tombé, et plus encore pour la connaissance de la mort éternelle qui m'était prochaine, je n'ai rien estimé m'être plus nécessaire, après avoir condamné en pleurs et gémissements ma façon de vivre passée que de me rendre et retirer en la Tienne… Maintenant donc, Seigneur, que reste-t-il à moi, pauvre et misérable, sinon T'offrir pour toute défense mon humble supplication que tu ne veuilles me mettre en compte cet horrible abandon et éloignement de Ta parole dont tu m'as par ta bonté merveilleuse un jour retiré8. »
Les historiens ont débattu de l'interprétation précise de ces rapports mais il est accepté que sa conversion correspond avec sa rupture de l'Église catholique romaine9. Le biographe de Calvin, Bruce Gordon a indiqué que « les deux récits ne sont pas nécessairement antithétiques ou qu'ils reflètent certaines incohérences dans la mémoire de Calvin mais qu'ils sont deux moyens d'exprimer la même réalité10 ».
En 1532, Calvin reçut sa licence en droit et publia son premier livre, un commentaire de De Clementia de Sénèque. Après des visites sans incidents à Orléans et dans sa ville natale de Noyon, Calvin rentra à Paris en octobre 1533. À cette période, les tensions étaient fortes au Collège Royal (qui devint le collège de France) entre les humanistes/réformés et la direction conservatrice de la faculté. L'un des réformés, Nicolas Cop, fut élu recteur de l'université. Le 1er novembre 1533, il consacra son discours d'investiture à la nécessité d'une réforme et d'un renouveau de l'Église catholique.
Ce discours provoqua l'émoi de la faculté qui le dénonça comme hérétique et Cop dut s'enfuir à Bâle. Calvin, un ami proche de Cop, fut impliqué dans le scandale et dut se cacher durant un an. Il trouva refuge chez son ami Louis du Tillet à Angoulême, à Noyon et à Orléans. Il fut cependant obligé de quitter la France après l'affaire des Placards au milieu du mois d'octobre 1534. Au cours de cet incident, des réformateurs anonymes avaient placardé des écrits s'attaquant à la messe catholique dans divers villes et cela entraîna une violente réaction contre les protestants. En janvier 1535, Calvin rejoignit Cop à Bâle, une ville sous l'influence du réformé Œcolampade11.
Premiers essais de réforme (1536-1538)[modifier | modifier le code]
En mars 1536, Calvin publia la première édition de son Institutio Christianae Religionis ou Institution de la religion chrétienne. L'ouvrage était une apologie ou défense de sa foi et un exposé de la position doctrinale des réformés. Il chercha également à en faire un livre d'instruction de base pour toute personne intéressée par la religion chrétienne. L'ouvrage était la première expression de sa théologie. Calvin amenda cet écrit et publia de nouvelles éditions tout au long de sa vie12. Peu après sa publication, il quitta Bâle pour Ferrare en Italie où il travailla brièvement comme secrétaire de Renée de France. Il retourna à Paris en juin avec son frère Antoine qui réglait les affaires de son père. À la suite de l'édit de Coucy qui donnait six mois aux hérétiques pour se réconcilier avec la foi catholique, Calvin décida qu'il n'avait aucun avenir en France. En août, il partit pour Strasbourg, une ville libre du Saint-Empire romain germanique et un refuge pour les réformés. Les affrontements entre les troupes françaises et impériales l'obligèrent à faire un détour vers le sud et il arriva à Genève.
Calvin ne pensait rester qu'une seule nuit mais Guillaume Farel, un réformé français résidant dans la ville, l'implora de rester et à l'aider dans son travail de réforme de l'église, un devoir devant Dieu selon lui. Calvin était très réticent et ne souhaitait que la paix et la tranquillité. Farel parvint néanmoins à le convaincre mais pas avant qu'il ait eu recours à des imprécations plus sévères. Calvin se souvient de cette rencontre particulièrement intense :
« Alors Farel, qui travaillait avec un zèle incroyable pour promouvoir l'Évangile concentra tous ses efforts pour me garder en ville. Et quand il réalisa que j'étais déterminé à étudier en privé dans quelque obscure endroit, et vit qu'il n'avait rien gagné de ses supplications, il s'abaissa aux insultes et dit que Dieu maudirait ma paix si je me retenais de lui donner de l'aide dans des temps d'aussi grande nécessité13. Terrifié par ses paroles et conscient de ma propre timidité et lâcheté, j'abandonnai mon voyage et tentait d'appliquer quelque don que j'avais en défense de la foi14. »
Calvin accepta sa tâche sans conditions préalables15. Les premières fonctions qui lui furent accordées sont inconnues. Il reçut finalement le titre de « lecteur » signifiant probablement qu'il pouvait réaliser des lectures explicatives de la Bible. En 1537, il fut choisi pour devenir « pasteur » même s'il ne fut jamais ordonné16. Pour la première fois de sa vie, l'avocat-théologien assuma des fonctions pastorales comme les baptêmes, les mariages et les services religieux17.




Guillaume Farel était le réformateur qui convainquit Calvin de rester à Genève. Portrait tiré des Icônes de Théodore de Bèze, 1580.
Tout au long de l'automne 1536, Farel rédigea une confession de foi tandis que Calvin écrivit des articles séparés sur la réorganisation de l'église à Genève. Le 16 janvier 1537, Farel et Calvin présentèrent leurs Articles concernant l'organisation de l'église et du culte à Genève devant le conseil municipal18. Le document décrivait la manière et la fréquence de leurs célébrations de l'eucharistie, la raison et la méthode de l'excommunication, l'importance de souscrire à la confession de foi, l'emploi des chants dans la liturgie et la révision des lois sur le mariage. Le conseil adopta le document dans la journée19.
La réputation des deux hommes devant le conseil se détériora cependant durant l'année. Le conseil était réticent à faire appliquer les dispositions des articles car peu de citoyens avaient souscrit à cette confession de foi. Le 26 novembre, Calvin et Farel débattirent avec passion devant le conseil à ce sujet. De plus, la France cherchait à former une alliance avec Genève et comme les deux pasteurs étaient français, les membres du conseil commencèrent à mettre en question leur loyauté. Enfin une importante querelle politico-religieuse éclata lorsque Berne, l'alliée de Genève dans la réforme des églises suisses, proposa d'uniformiser les cérémonies religieuses. Une proposition imposait l'emploi de pain azyme dans l'eucharistie. Calvin et Farel ne voulaient pas suivre la direction de Berne et retardèrent l'emploi d'un tel pain jusqu'à ce qu'un synode puisse être organisé à Zurich pour trancher la question. Le conseil ordonna aux deux hommes d'utiliser du pain azyme pour l'eucharistie de Pâques et en protestation, ils refusèrent d'administrer la communion durant la messe de Pâques. Cela causa une émeute durant le service et le lendemain, le conseil expulsa les deux pasteurs20.
Farel et Calvin se rendirent à Berne et Zurich pour défendre leur cause. Le synode de Zurich attribua une grande part de responsabilité à Calvin pour ne pas avoir été suffisamment conciliant avec le peuple de Genève. Il demanda cependant à Berne de servir d'intermédiaire pour obtenir la réintégration des pasteurs. Le conseil de Genève refusa d'accueillir à nouveau les deux hommes qui avaient trouvé refuge à Bâle. Par la suite, Farel fut invité à mener l'église de Neuchâtel et Calvin reçut une offre pour diriger une église de réfugiés français à Strasbourg envoyée par les réformateurs les plus influents de la ville, Martin Bucer et Wolfgang Capiton. Calvin commença par refuser car Farel n'était pas invité mais finit par accepter En septembre 1538, Calvin prit ses fonctions à Strasbourg et quelques mois plus tard, il demanda et reçut la citoyenneté de la ville21.
Pasteur à Strasbourg (1538-1541)[modifier | modifier le code]


L'église Saint-Nicolas de Strasbourg où Calvin prêcha en 1538. L'architecture du bâtiment fut modifiée au XIXe siècle.


Martin Bucer invita Calvin à Strasbourg après son expulsion de Genève. Illustration de Jean-Jacques Boissard.
Durant son séjour à Strasbourg, Calvin ne resta pas attaché une église particulière et dirigea successivement l'église Saint-Nicolas, l'église Sainte-Madeleine et l'ancienne église dominicaine renommée Temple Neuf22 (ces églises existent toujours mais aucune n'est restée en l'état). Calvin accueillait entre 400 et 500 personnes dans son église. Il prêchait ou enseignait chaque jour avec deux sermons le dimanche. La communion était célébrée chaque mois et le chant des psaumes était encouragé23. Il travailla également à la seconde édition de ses Institutions. Même si la première édition s'était vendue en moins d'un an, Calvin était mécontent de sa structure en forme de catéchisme .
Pour la seconde édition, publiée en 1539, Calvin abandonna ce format en faveur de la présentation systématique des principales doctrines bibliques. Le livre passa ainsi de six à dix-sept chapitres24. Il rédigea parallèlement un autre livre, Commentaires de l'épître aux Romains, qui fut publié en mars 1540. L'ouvrage servit de modèle pour ses futurs commentaires : il y inclut sa propre traduction latine du grec plutôt que de reprendre la Vulgate, une exégèse et une exposition ⇔ terme équivalent en français ?25. Dans sa lettre dédicatoire, Calvin loua le travail de ses prédécesseurs Philipp Melanchthon, Heinrich Bullinger et Martin Bucer mais prit soin de s'en démarquer et de critiquer certaines de leurs positions26.
Les amis de Calvin le pressèrent de se marier mais ce dernier prit une posture prosaïque en écrivant à l'un de ses correspondants :
« Moi, qui ait l'air si hostile au célibat, je ne suis pas encore marié et j'ignore si jamais je le serai. Si je prends femme, ce sera pour que, mieux affranchi de nombreuses tracasseries, je puisse me consacrer au Seigneur27. »
Plusieurs candidates lui furent présentées dont une jeune femme d'une famille noble. Calvin accepta le mariage à contre-cœur à la condition qu'elle apprenne le français. Bien que le mariage ait été prévu pour mars 1540, il restait réticent et le mariage n'eut jamais lieu. Il écrivit plus tard qu'il n'aurait jamais pensé à l'épouser « à moins que le Seigneur ne m'ait privé de ma présence d'esprit »28. Finalement, il épousa en août Idelette de Bure, une veuve d'un anabaptiste, converti par lui, ayant deux enfants de son premier mariage.il eut un enfant Jacques, mort jeune29.
Genève commença à reconsidérer l'expulsion de Calvin car la présence à l'église avait diminué et le climat politique avait changé. L'alliance entre Berne et Genève vacillait du fait des querelles territoriales. Lorsque le cardinal Jacopo Sadoleto écrivit une lettre au conseil municipal invitant Genève à revenir dans le giron catholique, le conseil chercha une autorité ecclésiastique pour lui répondre. Pierre Viret fut le premier consulté mais il refusa et le conseil demanda à Calvin. Il accepta et sa Responsio ad Sadoletum (Lettre à Sadoleto) défendit fermement la position de Genève concernant la réforme de l'église30. Le 21 septembre, le conseil chargea l'un de ses membres, Ami Perrin, de trouver un moyen de faire revenir Calvin. Un émissaire rencontra Calvin alors qu'il participait à une conférence chargée de résoudre des disputes religieuses à Worms. Sa première réaction à l'offre fut l'horreur sur laquelle il écrivit, « je préférerais mourir cent fois que de retourner à cette croix sur laquelle je périssais mille fois chaque jour31 ».
Calvin écrivit également qu'il était prêt à suivre l'appel du Seigneur. Un programme fut établi dans lequel Viret serait nommé pour prendre temporairement en charge Genève tandis que Bucer et Calvin visiteraient la ville pour déterminer les étapes suivantes. Le conseil municipal pressa cependant pour la nomination immédiate de Calvin à Genève. À l'été 1541, Strasbourg décida de prêter Calvin à Genève pour six mois et Calvin prit la route le 13 septembre avec une escorte officielle et sa famille32.
Réformes à Genève (1541-1549)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Réforme protestante en Suisse.




Calvin prêchait à la cathédrale Saint-Pierre de Genève, la principale église de Genève.
En soutien des propositions de réforme de Calvin, le conseil de Genève vota les Ordonnances ecclésiastiques le 20 novembre 1541. Les ordonnances définissaient quatre ordres de fonctions ministérielles : Les pasteurs pour prêcher et administrer les sacrements, les docteurs pour instruire les croyants dans la foi, les anciens pour fournir une discipline et les diacres pour prendre soin des pauvres et des nécessiteux33. Elles appelaient également la création d'un Consistoire, un tribunal ecclésiastique composé d'aînés laïcs et de pasteurs. Le gouvernement municipal conservait le pouvoir de convoquer des personnes devant le tribunal et le Consistoire ne pouvait juger que des affaires religieuses n'ayant pas de juridiction civile. Initialement, le tribunal avait le pouvoir d'infliger des peines dont la plus sévère était l'excommunication. Le gouvernement civil contesta cependant ce pouvoir et le 19 mars 1543, le conseil décida que toutes les condamnations seraient prises par le gouvernement34.
En 1542, Calvin adapta un livre liturgique utilisé à Strasbourg en publiant La Forme des Prières et Chants Ecclésiastiques. Calvin reconnaissait le pouvoir de la musique et il voulait qu'elle soit utilisée pour soutenir la lecture de la Bible. Le psautier originel de Strasbourg contenait douze psaumes de Clément Marot et Calvin ajouta plusieurs autres hymnes à sa propre composition dans la version genevoise. À la fin de l'année 1542, Marot se réfugia à Genève et rédigea dix-neuf autres psaumes. Loys Bourgeois, également réfugié, vivait et enseignait la musique à Genève depuis seize ans et Calvin en profita pour intégrer ses hymnes35. La même année, Calvin publia le Catéchisme de l'Église de Genève, inspiré du Kurze Schrifftliche Erklärung de 1534 de Bucer. Calvin avait déjà rédigé un catéchisme durant son premier séjour à Genève qui était largement basé sur le Grand Catéchisme de Martin Luther36.
Durant son ministère à Genève, Calvin réalisa plus de 2 000 sermons. Initialement, il prêchait deux fois le dimanche et trois fois durant la semaine. Cela se révéla trop lourd et à la fin de l'année 1542, le conseil l'autorisa à ne prêcher qu'une fois le dimanche. Cependant en octobre 1549, on lui demanda à nouveau de prêcher deux fois le dimanche et chaque jour de la semaine en alternance. Ses sermons duraient plus d'une heure et il n'utilisait pas de notes. Un greffier tentait parfois d'enregistrer ses prêches mais peu de ses sermons furent préservés avant 1549. Cette année-là, le scribe professionnel Denis Raguenier, qui avait appris ou développé un système de sténographie, fut chargé d'enregistrer tous les sermons de Calvin. Une analyse de ses prêches réalisée par T. H. L. Parker suggère que Calvin était consistant et que son style a peu évolué au cours des années37,38.
On ne sait que très peu de choses sur la vie privée de Calvin à Genève. Sa maison et son mobilier appartenaient au conseil. La maison était assez grande et accueillait sa famille ainsi que celle de son frère Antoine et quelques serviteurs. Le 28 juillet 1542, Idelette donna naissance à un garçon, Jacques, mais il était prématuré et mourut rapidement. Idelette tomba malade en 1545 et mourut le 29 mars 1549. Calvin ne se remaria jamais et exprima sa tristesse dans une lettre à Viret :
« J'ai été privé de la meilleure amie de ma vie, celle qui, si j'avais été ordonné, aurait volontiers partagé non seulement ma pauvreté mais également ma mort. Durant sa vie elle a été une aide fidèle de mon ministère. D'elle je n'ai jamais connu le moindre reproche39. »
Tout au long de sa vie à Genève, il resta en contact étroit avec ses anciens amis dont Montmor, Cordier, Cop, Farel, Melanchthon et Bullinger40.
Opposition (1546-1553)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : République théocratique de Genève.




Portrait de Calvin réalisé par un anonyme.
Calvin rencontra une forte opposition à ses travaux à Genève. Vers 1546, ses adversaires se regroupèrent dans un groupe qu'il appela les libertins. Selon Calvin, ces personnes pensaient qu'après avoir été libérées par la grâce irrésistible, elles étaient exemptées des lois civiles et ecclésiastiques. Le groupe rassemblait des familles riches et politiquement puissantes de Genève41. À la fin du mois de janvier 1546, Pierre Ameaux, un fabricant de cartes à jouer qui avait déjà eu des problèmes avec le Consistoire, attaqua Calvin en le traitant de « picard », une expression dénotant un sentiment anti-français et l'accusa de promouvoir de fausses doctrines. Ameaux fut condamné par le conseil et forcé d'expier son crime en paradant dans la ville et en suppliant Dieu de le pardonner42. Quelques mois plus tard, Ami Perrin, l'homme qui avait convaincu Calvin de venir à Genève lui devint ouvertement opposé. Perrin avait épousé Françoise Favre, la fille de François Favre, un marchand allemand bien établi. L'épouse de Perrin et son beau-père avaient également eu des querelles avec le Consistoire. Le tribunal nota que de nombreux notables genevois, dont Perrin, avaient enfreint les lois contre la danse. Perrin commença par ignorer la convocation du tribunal mais, après avoir reçu une lettre de Calvin, il accepta et se présenta devant le Consistoire43.
En 1547, l'opposition à Calvin et aux autres pasteurs français réfugiés avait grandi et constituait la majorité des syndics, les magistrats civils de Genève. Le 27 juin, une lettre de menaces anonymes en genevois fut trouvée sur la chaire de la cathédrale Saint-Pierre de Genève où Calvin prêchait. Suspectant un complot contre l'Église et l'État, le conseil nomma une commission d'enquête. Jacques Gruet, un membre genevois du groupe de Favre fut arrêté et des preuves furent découvertes dans sa maison. Sous la torture, il avoua plusieurs crimes dont la rédaction de la lettre laissée sur la chaire et qui menaçait Dieu, ses ambassadeurs et l'ordre religieux. Le tribunal civil le condamnant à mort et, avec l'approbation de Calvin, il fut décapité le 26 juillet 154744.
Les libertins poursuivirent leur opposition en attisant le mécontentement, en insultant les pasteurs et en défiant l'autorité du Consistoire. Le conseil encouragea les deux camps en admonestant ou en défendant alternativement Calvin et les libertins. Lorsque Perrin fut élu premier syndic en février 1552, l'autorité de Calvin sembla à son plus bas niveau. Après quelques défaites devant le conseil, Calvin se sentit battu et le 24 juillet 1553, il demanda au conseil l'autorisation de démissionner. Même si les libertins contrôlaient le conseil, sa requête fut refusée. L'opposition réalisa en effet qu'elle pouvait affaiblir l'autorité de Calvin mais qu'elle n'avait pas assez de pouvoir pour le bannir45.
Michel Servet (1553)[modifier | modifier le code]




Michel Servet échangea de nombreuses lettres avec Calvin jusqu'à ce que ce dernier ne le déclare hérétique.
Le retournement de situation pour Calvin eut lieu lorsque Michel Servet, un fugitif condamné par les autorités ecclésiastiques, arriva à Genève le 13 août 1553. Servet était un médecin espagnol et un théologien protestant qui critiquait fermement les doctrines de la Trinité et le pédobaptisme46. En juin 1530, il affronta Œcolampade à Bâle et fut expulsé. Il se rendit à Strasbourg où il publia un pamphlet contre la Trinité. Bucer la réfuta officiellement et demanda à Servet de partir. Après être revenu à Bâle, Servet publia les Dialogues sur la Trinité en deux livres (latin : Dialogorum de Trinitate libri duo) qui provoquèrent un scandale parmi les réformés et les catholiques. L'Inquisition espagnole ordonna son arrestation47.
Calvin et Servet entrèrent en contact en 1546 par l'intermédiaire d'une connaissance commune, l'imprimeur lyonnais Jean Frellon. Ils échangèrent des lettres débattant les doctrines signées Michael Servetus et Charles d'Espeville, le pseudonyme de Calvin dans ces lettres. Calvin perdit finalement patience et refusa de répondre. Il fut particulièrement outré quand Servet lui envoya une copie de l'Institution de la religion chrétienne sévèrement annotée avec des arguments pointant les erreurs du livre. Calvin écrivit une lettre à Farel le 13 février 1546 notant que si Servet devait venir, il ne pourrait pas lui garantir un sauf-conduit, « car s'il vient et que je jouisse ici de quelque autorité, je ne souffrirai pas qu'il sorte vivant48 ».
En 1553, Guillaume de Trie, un ami de Calvin, envoya des lettres à l'Inquisition française au sujet de Servet49, le qualifiant d'« hispano-portugais » et le critiquant pour ses origines juives récemment découvertes50,51,52 ; il écrivit encore que « son vrai nom est Michel Servet mais il se fait appeler Villeneufve et pratique la médecine. Il est resté quelque temps à Lyon mais il réside maintenant à Vienne ». Lorsque l'inquisiteur-général de France apprit que Servet se cachait à Vienne, selon Calvin sous un faux nom, il contacta le cardinal François de Tournon, le secrétaire de l'archevêque de Lyon pour qu'il supervise l'affaire. Servet fut arrêté et emmené pour être interrogé. Ses lettres à Calvin furent présentées comme preuve d'hérésie mais il nia les avoir écrites. Il déclara, après avoir juré sur la Bible, qu'il « était Michel de Villeneuve docteur en médecine d'environ 42 ans natif de Tudela du royaume de Navarre, une ville sous l'obédience de l'empereur53 ». Le lendemain, il déclara que « …s'il n'était pas Servet, il prit la personnalité de Servet pour débattre avec Calvin »54. Il parvint à s'évader de prison et les autorités catholiques le condamnèrent à mort55.
Sur la route de l'Italie, Servet s'arrêta à Genève pour des raisons inconnues, où il fut reconnu et arrêté. Le secrétaire de Calvin, Nicolas de la Fontaine, composa une liste d'accusations qui fut soumise au tribunal. Le procureur était Philibert Berthelier, un membre du groupe des libertins et fils d'un patriote genevois et les sessions furent menées par Pierre Tissot, le beau-frère de Perrin. Les libertins [Qui ?] firent traîner le procès en longueur pour affaiblir Calvin [Pourquoi ?]. Le problème de cette arme contre Calvin était la réputation d'hérétique de Servet et la plupart des villes d'Europe attendaient l'issue du procès. Cela posait un dilemme pour les libertins et le 21 août, le conseil décida de demander leur avis aux autres villes suisses afin de diluer sa propre responsabilisé dans le verdict final. En attendant les réponses, le conseil demanda également à Servet s'il voulait être jugé à Vienne ou à Genève. Il supplia de pouvoir rester à Genève. Le 20 octobre, les réponses de Zurich, Berne, Bâle et Schaffhouse furent lues et le conseil condamna Servet comme hérétique. Il fut condamné au bûcher le lendemain, la même peine qu'à Vienne. Calvin et les autres ministres demandèrent qu'il soit décapité56. Cela fut refusé et Servet fut brûlé vif le 27 octobre 1553 sur un bûcher composé de ses propres livres sur le plateau de Champel non loin de Genève57.
Sécurisation de la Réforme (1553-1555)[modifier | modifier le code]
Après la mort de Servet, Calvin fut célébré en défenseur de la Chrétienté mais son triomphe contre les libertins était encore à venir. Il avait toujours insisté pour que le Consistoire ait le pouvoir d'excommunication malgré la décision du conseil de lui retirer. Durant le procès de Servet, Philibert Berthelier avait demandé au conseil la permission de prendre la communion car il avait été excommunié l'année précédente pour avoir insulté un pasteur. Calvin protesta en avançant que le conseil n'avait pas autorité pour annuler l'excommunication de Berthelier. Ne connaissant pas l'issue de la dispute, il indiqua dans un sermon du 3 septembre 1553 qu'il pourrait être rejeté par les autorités. Le conseil décida de réexaminer les Ordonnances et le 18 septembre, il vota que l'excommunication était dans la juridiction du Consistoire, une décision favorable à Calvin. Berthelier fit alors appel à une autre assemblée administrative de Genève, le conseil des Deux-Cents, en novembre. Ce corps s'opposa à la décision du conseil et avança que l'arbitre final au sujet de l'excommunication devait être le conseil. L'avis des autres églises suisses fut demandée et finalement le 22 janvier 1555, le conseil annonça la décision des églises suisses : les Ordonnances originales devaient être conservées et le Consistoire devait recouvrer l'ensemble de ses pouvoirs58.
La chute des libertins commença avec les élections de février 1555. À ce moment, de nombreux réfugiés français avaient reçu la citoyenneté genevoise et avec leur appui, les partisans de Calvin obtinrent la majorité des syndics et des conseillers. Les libertins complotèrent pour semer le chaos et le 16 mai, ils se mirent en route pour incendier une maison qu'ils pensaient être pleine de Français. Le syndic Henri Aulbert tenta d'intervenir en portant avec lui le sceptre symbolisant son pouvoir. Perrin fit l'erreur de s'emparer du bâton, signifiant ainsi qu'il prenait le pouvoir dans un coup d'État virtuel. L'insurrection fut stoppée dés qu'un autre syndic arriva et emmena Perrin à l'hôtel de ville. Perrin et les autres meneurs furent expulsés de la ville. Avec l'approbation de Calvin, les autres conspirateurs présents dans la ville furent arrêtés et exécutés. L'opposition à l'autorité ecclésiastique de Calvin cessa d'exister59.
Dernières années (1555-1564)[modifier | modifier le code]




Jean Calvin à l'âge de 53 ans. Gravure de René Boyvin
L'autorité de Calvin fut pratiquement incontestée dans les dernières années de sa vie et il disposait d'une réputation internationale en tant que réformateur distinct de Martin Luther60. Les deux hommes avaient initialement un respect mutuel l'un pour l'autre mais un conflit doctrinal s'était développé entre Luther et le réformateur Ulrich Zwingli de Zurich au sujet de l'eucharistie. L'opinion de Calvin sur la question força Luther à le mettre dans le camp de Zwingli. Calvin participa activement aux polémiques entre les branches luthériennes et réformées du protestantisme61. Au même moment, Calvin était consterné par le manque d'unité parmi les réformateurs et il se rapprocha de Bullinger en signant le Consensus Tigurinus, un concordat entre les églises de Zurich et de Genève. Il entra également en contact avec l'archevêque de Cantorbéry, Thomas Cranmer, lorsque ce dernier appela à un synode œcuménique de toutes les églises protestantes. Calvin soutenait l'idée mais Cranmer ne parvint pas à la réaliser62.
La plus grande contribution de Calvin à la communauté anglophone fut l'accueil à Genève des exilés protestants chassés d'Angleterre par les persécutions de Marie Ire à partir de 1555. Sous la protection de la ville, ils formèrent leur propre église réformée menée par John Knox et William Whittingham et ramenèrent finalement les idées de Calvin en Angleterre et en Écosse63. Calvin était cependant plus intéressé par la réforme de son pays natal, la France. Il soutint la construction d'églises en distribuant des livres et en fournissant des pasteurs. Entre 1555 et 1562, plus de 100 ministres furent envoyés en France. Ces actions furent entièrement financées par l'église à Genève car le conseil refusa de s'impliquer dans les activités prosélytes. Les protestants de France étaient persécutés dans le cadre de l'Édit de Chateaubriand du roi Henri II de France et lorsque les autorités françaises se plaignirent des activités des missionnaires, Genève put nier en être responsable64.




Le Collège Calvin est aujourd'hui un établissement d'enseignement secondaire.
À Genève, la principale préoccupation de Calvin était la création d'un collège. Le site de l'école fut choisi le 25 mars 1558 et l'établissement ouvrit le 5 juin 1556. L'école était divisée en deux parties : un collège ou schola privata et un lycée appelé académie ou schola publica. Calvin tenta de recruter deux professeurs, Mathurin Cordier, son ancien ami et latiniste basé à Lausanne et Emmanuel Tremellius, le Regius Professor of Hebrew à Cambridge. Aucun des deux n'était disponible mais il parvint à convaincre Théodore de Bèze d'être le recteur. Cinq ans après son ouverture, l'établissement accueillait 1 500 étudiants dont 300 à l'académie. Le collège devint finalement le Collège Calvin, l'une des écoles de maturité de Genève et l'académie devint l'université de Genève65.




Tombe traditionnellement attribuée à Calvin dans le cimetière des Rois à Genève.
À l'automne 1558, Calvin fut atteint d'une fièvre. Craignant de mourir avant d'achever sa dernière révision de l'Institution, il se força à travailler. La dernière édition fut largement réécrite et Calvin considérait qu'il s'agissait d'une nouvelle œuvre. Le passage de 21 à 80 chapitres était lié au traitement élargi des passages existants plutôt qu'à l'ajout de nouveaux sujets66. Peu après avoir récupéré, il épuisa sa voix en prêchant ce qui causa un violent accès de toux qui fit éclater un vaisseau sanguin dans ses poumons. Sa santé déclina progressivement et il donna son dernier sermon à la cathédrale Saint-Pierre le 6 février 1564. Il rédigea son testament le 25 avril par lequel il léguait de petites sommes d'argent à sa famille et au collège. Quelques jours plus tard, les pasteurs de l'église lui rendirent visite et il fit ses adieux qui furent consignés dans Discours d'adieu aux ministres. Il y relatait sa vie à Genève, en rappelant parfois amèrement les difficultés qu'il avait rencontrées. Calvin mourut le 27 mai 1564 à l'âge de 54 ans. Son corps fut d'abord exposé mais devant l'affluence, les réformateurs craignirent d'être accusés de promouvoir le culte d'un saint. Il fut inhumé le lendemain dans une tombe anonyme du cimetière des Rois67. Même si l'emplacement exact de la tombe est inconnu, une pierre tombale fut ajoutée au XIXe siècle pour marquer la tombe traditionnellement considérée comme étant la sienne68.
Théologie de Calvin[modifier | modifier le code]


Présentation de la théologie de Calvin[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Calvinisme et Théologie de l'alliance (protestantisme).
Calvin développa sa théologie dans ses commentaires de la Bible ainsi que dans ses sermons et des essais mais l'expression la plus concise de sa pensée se trouve dans son œuvre maîtresse, l'Institution de la religion chrétienne. Il chercha à faire de ce livre un résumé de ses vues sur la théologie chrétienne et à ce qu'il soit lu parallèlement à ses commentaires69. Calvin ajouta des modifications au livre tout au long de sa vie et les versions successives montrent que sa pensée a peu évolué de sa jeunesse à sa mort70. La première édition de 1536 ne comptait que six chapitres. La seconde, publiée en 1539, était trois fois plus longue car il avait ajouté des chapitres sur des sujets apparaissant dans les Loci Communes de Melanchthon. En 1543, il ajouta de nouveaux passages et étendit un chapitre sur le symbole des apôtres. La dernière édition de l'Institution fut publiée en 1559. L'ouvrage comprenait quatre livres pour un total de 80 chapitres et chaque livre portait le nom d'une confession de foi : le livre 1 sur Dieu le créateur, le livre 2 sur le rédemption par Jésus-Christ, le livre 3 sur la réception de la Grâce de Dieu par le Saint-Esprit et le livre 4 sur l'Église71.




Couverture de la dernière édition de l'Institution de la religion chrétienne qui résume sa théologie.
La première confession dans l'Institution concernait son thème central. Elle avançait que la somme de sagesse humaine comprenait deux parties, la connaissance de Dieu et de nous-mêmes72. Calvin affirmait que la connaissance de Dieu n'est pas inhérente à l'humanité et ne peut pas être découverte en observant la nature. La seule manière de l'obtenir est d'étudier les Écritures saintes. Calvin écrit, « Pour parvenir à Dieu le créateur il faut que les Écritures saintes nous soit guide et maîtresse73 ». Il n'essaye pas de prouver l'autorité des Écritures mais les décrit plutôt comme autopiston ou « certaines en elles-même ». Il défend l'idée de la Trinité et dans une virulente polémique avec l'église, affirmant que les images de Dieu mènent à l'idolâtrie74. À la fin du premier livre, il offre sa vision de la providence en écrivant, « Que Dieu ayant créé le monde par sa vertu, le gouverne et entretient par sa providence, avec tout ce qui y est contenu75 ». Les hommes sont incapables de comprendre complètement pourquoi Dieu réalise une action particulière mais quelles que soient les actions des bonnes ou des mauvaises personnes, leurs actes entraînent toujours l'exécution de la volonté et du jugement de Dieu76.
Le second livre comporte plusieurs essais sur le péché originel et la chute de l'homme faisant directement à Augustin d'Hippone qui développa ces doctrines. Il citait fréquemment les Pères de l'Église pour défendre la cause de la Réforme et contre l'accusation que les réformateurs créaient une nouvelle théologie77. Dans l'esprit de Calvin, le péché commença avec la chute d'Adam et se transmit à toute l'humanité. La domination du péché est complète au point que les hommes sont poussés à commettre le mal78. Cette humanité déchue a donc un besoin de rédemption qui peut être trouvé dans le Christ. Cependant, avant d'exposer cette doctrine, Calvin décrivit la situation particulière des juifs vivant à l'époque de l'Ancien Testament. Dieu fit une alliance avec Abraham et la substance de cette promesse était la venue de Jésus. Par conséquent, l'ancienne Alliance n'était pas en opposition au Christ mais était plutôt la continuation de la promesse de Dieu. Calvin décrit ensuite la nouvelle Alliance en utilisant le passage du symbole des apôtres relatant la souffrance de Jésus sur la Croix et son retour pour juger les vivants et les morts. Pour Calvin, l'ensemble de l'obédience du Christ au Père enleva la discorde entre l'humanité et Dieu79.
Dans le troisième livre, Calvin décrit comment l'union spirituelle de Christ et de l'humanité est achevée. Il définit d'abord la foi comme la connaissance ferme et certaine de Dieu en Christ. Les effets immédiats de la foi sont la repentance et la rémission du péché. Cela est suivi par une régénération spirituelle qui ramène le croyant à l'état de sainteté qui était celui d'Adam avant sa transgression. La perfection complète est cependant inaccessible dans cette vie et le croyant doit s'attendre à une lutte continuelle contre le péché80. Plusieurs chapitres sont ensuite consacrés au sujet de la justification par la foi seule. Il définit la justification comme « l'acceptation par laquelle Dieu nous regarde comme des justes qu'il reçu dans sa Grâce81 ». Dans cette définition, il est clair que c'est Dieu qui initie et porte l'autorité et que les hommes n'y ont aucun rôle : Dieu est complètement souverain dans le salut82. Près de la fin du livre, Calvin décrit et défend la doctrine de prédestination, un concept développé par Augustin en opposition aux enseignements de Pélage. D'autres théologiens comme Thomas d'Aquin et Martin Luther ont également suivi la tradition augustinienne sur ce point. Ce principe, dans les mots de Calvin, est que « Dieu adopte certains à l'espoir de la vie et adjuge les autres à la mort éternelle83 ».
Le dernier livre décrit ce qu'il considère être la véritable Église et ses ministres, son autorité et ses sacrements. Calvin refuse l'idée de primauté pontificale et l'accusation de schisme portée contre les réformateurs. Pour Calvin, l'Église est définie comme le corps des fidèles qui placent Christ à sa tête. Par définition, il n'y a qu'une Église « catholique » ou « universelle84 ». Les ministres de l'Église sont décrits par un passage de l'Épître aux Éphésiens et ils regroupent les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et les docteurs. Calvin considère ces trois premiers postes limités à l'époque du Nouveau Testament. Les deux dernières fonctions furent créées dans l'église à Genève. Même si Calvin respectait le travail des conciles œcuméniques, il les considérait comme étant soumis à la parole de Dieu, c'est-à-dire à l'enseignement des Écritures. Il pensait également que les autorités civiles et religieuses étaient séparées et ne devaient pas interférer les unes avec les autres85.
Calvin définit un sacrement comme un signe terrestre associé avec une promesse à Dieu. Il n'acceptait la validité que de deux sacrements sous la nouvelle Alliance : le baptême et l'eucharistie par opposition aux sept sacrements de l'église catholique. Il rejetait complètement la doctrine catholique de la transsubstantiation et le traitement de l'eucharistie comme un sacrifice. Il refusait également la doctrine luthérienne de l'union sacramentale dans laquelle Christ était « dans, sous et avec la forme » du vin et du pain. Sa pensée était sur ce point similaire à celle de Zwingli. Plutôt que d'avoir une vision purement symbolique, Calvin nota qu'avec la participation du Saint-Esprit, la foi était nourrie et renforcée par le sacrement. Selon lui, l'eucharistie était « un secret trop haut pour le comprendre en mon esprit, ou pour l'expliquer de paroles. Et pour en dire brièvement ce qui en est, j'en sens plus par expérience, que je n'en puis entendre86 ».
Controverses[modifier | modifier le code]




Joachim Westphal s'opposa à la théologie de Calvin sur l'eucharistie.
La théologie de Calvin fut critiquée par d'autres théologiens. Pierre Caroli, un pasteur protestant de Lausanne accusa Calvin ainsi que Viret et Farel d'arianisme en 1536. Calvin défendit ses croyances sur la Trinité dans Confessio de Trinitate propter calumnias P. Caroli87. En 1551, Jérome-Hermès Bolsec, un médecin de Genève, attaqua la doctrine de prédestination de Calvin et l'accusa de faire de Dieu l'auteur du péché. Bolsec fut banni de la ville et après la mort de Calvin, il écrivit une biographie calomniant la personnalité de Calvin88. L'année suivante, Joachim Westphal, un pasteur gnésio-luthérien de Hambourg, condamna Calvin et Zwingli pour hérésie du fait de leur refus d'approuver la doctrine luthérienne de l'eucharistie. Calvin lui répondit dans Defensio sanae et orthodoxae doctrinae de sacramentis en 155589. En 1556 Justus Velsius, un dissident hollandais, organisa une disputatio avec Calvin durant sa visite à Francfort au cours de laquelle Velsius défendit le libre-arbitre contre la prédestination de Calvin. À la suite de l'exécution de Servet, un proche associé de Calvin, Sébastien Castellion, rompit avec lui sur le traitement des hérétiques. Dans le Traité des Hérétiques, Castellio défendit les enseignements moraux de Christ contre la vanité de la théologie90 et il développa par la suite une théologie de la tolérance basée sur les principes bibliques91.
Calvin et les juifs[modifier | modifier le code]
Les historiens ont débattu de l'opinion de Calvin sur les juifs et le judaïsme. Certains ont avancé que Calvin était le moins antisémite de tous les réformateurs de l'époque en particulier en comparaison de Luther92. D'autres ont affirmé que Calvin était fermement dans le camp des antisémites93. Les spécialistes s'accordent cependant sur la distinction à faire entre les idées de Calvin sur les juifs de l'époque biblique et son attitude envers ses contemporains. Dans sa théologie, Calvin ne fait aucune différence entre l'alliance de Dieu avec Israël et la nouvelle Alliance. Il avança, « tous les enfants de la renaissance promise de Dieu, qui ont obéi aux commandements de la foi, ont appartenu à la nouvelle Alliance depuis le début des temps94 ». Il était pourtant un partisan de la théologie de la substitution et avançait que les juifs sont un peuple rejeté qui doit embrasser Jésus pour rentrer dans l'Alliance95.
La plupart des déclarations de Calvin sur les juifs de son époque sont polémiques. Il écrivit par exemple, « j'ai eu de nombreuses conversations avec les juifs : je n'ai jamais vu une once de piété ou un grain de vérité ou d'inventivité, non, je n'ai jamais rencontré de sens commun chez aucun juif96 ». À cet égard, il différait peu des autres théologiens protestants et catholiques de son époque97. Il considérait les juifs comme un peuple déicide et des « chiens profanes », des scélérats qui « dévorent stupidement toutes les richesses de la terre avec leur cupidité insatiable98 ».
Dans ses écrits connus, Calvin n'a consacré qu'un seul traité sur les juifs contemporains et le judaïsme99, Réponse aux questions et objections d'un certain juif100. Il y avança que les juifs interprétaient mal leurs propres écritures car ils ont manqué l'unité de l'Ancien et du Nouveau Testament101. Calvin écrivit également que leur « obstination éperdue et indomptable mérite qu'ils soient oppressés sans mesure ni fin et qu'ils meurent dans leur misère sans la pitié de personne102 ».
Travaux de Calvin[modifier | modifier le code]


Le premier travail publié de Calvin fut un commentaire de De Clementia de Sénèque. Publié à ses frais en 1532, il montrait qu'il était un humaniste dans la tradition d'Érasme et possédait une connaissance approfondie des classiques103. Son premier ouvrage de théologie, Psychopannychia, tentait de réfuter la doctrine de sommeil de l'âme promulguée par les anabaptistes. Calvin l'écrivit probablement à la suite du discours de Cop mais il ne fut publié qu'en 1542 à Strasbourg104.




Calvin écrivit de nombreuses lettres aux dirigeants politiques et religieux d'Europe dont celle-ci adressée au roi Édouard VI d'Angleterre.
Calvin rédigea des commentaires de la plupart des livres de la Bible. Son premier commentaire, sur l'épître aux Romains, fut publié en 1540 et il envisagea d'écrire des commentaires sur l'ensemble du Nouveau Testament. Il écrivit son second traité sur la première épître aux Corinthiens six ans plus tard mais il consacra ensuite toute son attention à l'objectif qu'il s'était fixé. En moins de quatre ans, il publia des commentaires sur toutes les épîtres de Paul et révisa également son livre sur les Romains. Il s'intéressa ensuite aux épîtres catholiques en les dédiant au roi Édouard VI d'Angleterre. En 1555, il avait achevé son travail sur le Nouveau Testament en terminant par les actes des Apôtres et les Évangiles ; il n'omit que la troisième épître de Jean et l'Apocalypse. Pour l'Ancien Testament, il rédigea des commentaires sur le Livre d'Isaïe, les livres du Pentateuque, les Psaumes et le livre de Josué. La base de ces ouvrages était formée par les conférences qu'il donnait aux étudiants et aux ministres qu'il retravaillait ensuite pour la publication. Cependant, à partir de 1557, il ne trouva plus le temps de continuer cette méthode et il autorisa la publication de ses discours à partir de notes sténographiées. Ces Praelectiones couvraient les petits prophètes, les livres de Daniel, de Jérémie, des Lamentations et une partie de celui d'Ézéchiel105.
Calvin écrivit également de nombreuses lettres et traités. À la suite de la Responsio ad Sadoletum, Calvin rédigea une lettre ouverte à la demande de Bucer à l'empereur Charles Quint en 1543, Supplex exhortatio ad Caesarem, défendant la foi réformée. Cela fut suivi par une lettre ouverte au pape, Admonitio paterna Pauli III, en 1544, dans laquelle Calvin critiquait Paul III pour son opposition à un rapprochement avec les réformateurs. Le concile de Trente entraîna l'application de nouveaux décrets contre les réformateurs et Calvin réfuta ces textes avec le Acta synodi Tridentinae cum Antidoto de 1547. Lorsque Charles-Quint essaya de trouver un compromis avec l'intérim d'Augsbourg, Bucer et Bullinger pressèrent Calvin de répondre. Il rédigea le traité Vera Christianae pacificationis et Ecclesiae reformandae ratio en 1549, dans lequel il décrivait les doctrines devant être défendues dont la justification par la foi seule106.
Calvin fournit de nombreux documents de base pour les églises réformées dont des traités sur le catéchisme, la liturgie et l'organisation de l'église. Il rédigea également plusieurs confessions de foi pour essayer d'unifier les églises. En 1559, il ébaucha la confession de foi française, la confession de La Rochelle et le synode de Paris l'accepta avec quelques modifications. La Confessio Belgica de 1561, une confession de foi hollandaise, était en partie basée sur la confession de La Rochelle107.
Héritage[modifier | modifier le code]






Portrait de Calvin par le Titien
Après les morts de Calvin et de son successeur, Théodore de Bèze, le conseil municipal de Genève reprit progressivement le contrôle de fonctions auparavant dans le domaine ecclésiastique. La sécularisation fut accompagnée d'un déclin de l'église. Même l'académie de Genève fut éclipsée par les universités de Leyde et d'Heidelberg qui devinrent les nouveaux bastions des idées de Calvin, qualifiées de calvinisme pour la première fois par Joachim Westphal en 1552. En 1585, Genève, auparavant la source du mouvement réformé, était simplement devenu son symbole108. Calvin avait cependant toujours averti contre le fait qu'il serait décrit comme une « idole » et Genève comme la nouvelle « Jérusalem ». Il encouragea ses disciples à s'adapter à leurs environnements. Même durant son échange polémique avec Westphal, il conseilla à un groupe de réfugiés francophones installés à Wesel en Allemagne de s'intégrer avec les églises luthériennes locales. Malgré ses différends avec les luthériens, il ne niait pas qu'ils étaient membres de la véritable Église. La reconnaissance de Calvin du besoin de s'adapter aux conditions locales devint une caractéristique importante du mouvement réformateur qui s'étendait en Europe109.
Grâce aux travaux de missionnaire de Calvin en France, son programme de réforme arriva finalement dans les provinces francophones des Pays-Bas. Le calvinisme fut adopté dans l'électorat du Palatinat sous Frédéric III et cela entraîna la formulation du catéchisme de Heidelberg en 1563. Ce dernier et la Confessio Belgica furent adoptés comme les standards confessionnels lors du premier synode de l'église réformée néerlandaise en 1571. Des dirigeants religieux, calvinistes ou sympathisants avec ses idées, s'implantèrent en Angleterre (Martin Bucer, Pierre Martyr et Jean de Lasco) et en Écosse (John Knox). Durant la Première Révolution anglaise, les puritains calvinistes rédigèrent la confession de foi de Westminster qui devint le standard des presbytériens dans le monde anglophone. Le mouvement s'étendit ensuite à d'autres parties du monde dont l'Amérique du Nord, l'Afrique du Sud et la Corée110.
Calvin ne vécut pas pour voir son travail se transformer en mouvement international mais sa mort permit à ses idées de sortit de leur ville d'origine, de s'étendre bien au-delà de leurs frontières et de créer leur propre caractère distinct111.
Notes et références[modifier | modifier le code]


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Bibliographie[modifier | modifier le code]


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Médaille créée par László Szlávics, Jr. en 2008
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8 Novembre 2013, 04:20am

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Martin Luther
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Martin Luther
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Martin Luther en 1533 par Lucas Cranach l'Ancien


Données clés
Activités Moine
Théologien
Réformateur religieux
Naissance 10 novembre 1483
Eisleben
Décès 18 février 1546 (à 62 ans)
Eisleben
Langue d'écriture latine et allemande
Mouvement Réforme protestante
Luthéranisme
Genres Essai
Sermon
Pamphlet
Traduction
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Martin Luther, né le 10 novembre 1483 à Eisleben, en Thuringe (Allemagne)1 et mort le 18 février 1546 dans la même ville, est un frère augustin2 allemand, théologien, professeur d'université, père du protestantisme3,4,5,6 et réformateur de l'Église dont les idées exercèrent une grande influence sur la Réforme protestante, qui changea le cours de la civilisation occidentale7.
Il défie l'autorité papale en tenant la Bible pour seule source légitime d'autorité religieuse8. Selon Luther, le salut de l'âme est un libre don de Dieu, reçu par la repentance sincère et la foi authentique en Jésus-Christ comme le Messie, sans intercession possible de l'Église.
Le 3 janvier 1521, il reçoit la bulle Decet romanum pontificem qui lui signifie son excommunication. Après les nombreux débats théologiques du haut clergé, l'empereur du Saint-Empire romain germanique et roi d'Espagne, Charles Quint, convoque Martin Luther en 1521 devant la diète de Worms (Rhénanie-Palatinat, Allemagne). Un sauf-conduit lui est accordé afin qu'il puisse s'y rendre sans risques. Devant la diète de Worms, convoquée la même année, il refuse à nouveau de se rétracter, se déclarant convaincu par le témoignage de l'Écriture et s'estimant soumis à l'autorité de la Bible plutôt qu'à celle de la hiérarchie ecclésiastique. L'édit de Worms décide alors de mettre Martin Luther et ses disciples au ban de l'Empire.
Il est alors accueilli par son ami l'électeur de Saxe Frédéric III le Sage, au château de Wartbourg, où il compose ses textes les plus connus et les plus diffusés grâce, entre autres, à l'imprimerie à caractères mobiles et en alliage de Johannes Gutenberg.
Martin Luther est également connu pour avoir effectué une traduction de la Bible en allemand et dont l'impact culturel est primordial, tant pour les fondements de la langue allemande que pour la fixation des principes généraux sur l'art de la traduction.
Ses prises de position radicales sur les Juifs furent utilisées par les nazis9,10. Pour cette raison, et pour les aspects révolutionnaires de sa théologie, son héritage a suscité et continue de susciter de multiples controverses11,12.
Sommaire [masquer]
1 Biographie
1.1 Jeunesse
1.2 Vie conventuelle
1.3 Vers la Réforme
1.4 Mise en œuvre de la Réforme
1.4.1 L'excommunication et la mise au ban du Saint-Empire
1.4.2 Les appuis politiques
1.4.3 Développement du protestantisme
1.5 Luther pamphlétaire
1.6 Les dernières années
2 Sa théologie
2.1 Eléments fondamentaux et évolution de la théologie de Luther
2.2 Critique du monachisme
2.3 « Libère-moi selon ta justice » (Psaume 31)
2.4 L'autorité de l'Évangile
2.5 Sommeil des âmes
3 Traduction de la Bible
4 Luther et la musique
5 Musée
6 Principaux ouvrages
7 Bibliographie
8 Portraits de Martin Luther
9 Références
9.1 Articles connexes
9.2 Liens externes
9.3 Notes
Biographie[modifier | modifier le code]


Jeunesse[modifier | modifier le code]
Martin Luther est né à Eisleben (en Thuringe, aujourd'hui en Saxe-Anhalt) le 10 novembre 1483, fils de Hans Luther et de Marguerite Zidler.
Son père, paysan d'origine, devient mineur dans une mine de cuivre de la région de Mansfeld et reçoit le statut de bourgeois puis de magistrat. Martin Luther avait plusieurs frères et sœurs, et était particulièrement proche de son frère Jacob13.
Hans Luther était ambitieux pour lui-même et sa famille, et était déterminé à voir son fils aîné devenir juriste. Il envoya Martin suivre ses études primaires et secondaires dans les écoles latines de Mansfeld, puis à Magdeburg et à Eisenach.
Les trois écoles se focalisaient sur le "trivium": la grammaire, la rhetorique et la logique. Luther compara plus tard sa scolarisation là-bas au purgatoire, puis à l'enfer14.
En 1501, à l'âge de dix-huit ans, il entre à l'université d'Erfurt, où il obtient un diplôme de bachelier en 1502 et une maîtrise en 1505. Il a alors l'intention d'étudier le droit, comme le souhaite son père, dans la même université mais, il abandonne presque immédiatement, pensant que le droit réferait à l'incertitude15.
Luther recherchait des garanties dans la vie et était attiré par la théologie et la philosophie, exprimant un intérêt particulier envers Aristote, Guillaume d'Ockham, et Gabriel Biel15.Il fut fortement influencé par deux tuteurs, Bartholomaeus Arnoldi von Usingen et Jodocus Trutfetter, qui lui apprirent à remettre en question les plus grands penseurs15 et à tout analyser par l'expérimentation16. Cependant, la philosophie lui fut insatisfaisante, offrant des promesses par rapport à l'usage de la Raison mais aucune en rapport à l'Amour de Dieu, ce qui lui était important. Selon lui, la raison ne pouvait pas attirer les hommes vers Dieu, ce qui l'amena à développer une relation ambivalente avec Aristote en raison de l'importance que ce dernier accordait à la Raison16. Pour Luther, la raison pouvait être utilisée afin de remettre en question les hommes et les institutions, mais pas Dieu lui-même. Selon lui, les humains ne pouvaient étudier Dieu qu'à travers la révélation divine et, pour cette raison, les Textes Sacrés devinrent de plus en plus importants pour lui16.
Plus tard, il attribua cette décision à un évènement: le 2 juillet 1505, il retournait à cheval à l'université après un congé. Pendant un orage, un éclair frappa près de lui. Plus tard, il fit part à son père de sa peur de la mort et du jugement divin et s'écria, "Au secours! sainte Anne, je vais devenir moine!"17 ( ou « Sainte Anne, sauve-moi et je me ferai moine ! »). Il vint à considérer son appel à l'aide comme une promesse qu'il ne pourrait jamais briser.
Il quitta l'université et entra dans une confrérie augustinienne à Erfurt dès le 17 juillet 150518. Un ami rejeta cette décision sur la tristesse de Luther à la perte de deux de ses amis. Luther lui-même semblait attristé par sa décision. Il dit, le soir de son dîner de départ, "En ce jour, vous me voyez, et puis, plus jamais." 16
Son père était furieux de ce qu'il considérait être un gâchis de la formation de Luther19.« Le maître des Arts va devenir un fainéant », dit-il au sujet de son fils20.




Maison de Luther à Wittemberg


Vie conventuelle[modifier | modifier le code]
Au couvent des Augustins d'Erfurt, Martin essaie de rechercher dans l'ascèse (mortifications, jeûnes, veilles) la promesse de son salut tout en restant persuadé qu'il n'y parviendra jamais. En même temps, il continue à étudier la théologie et bientôt commence à l'enseigner : ordonné prêtre en 1507, il est désigné pour enseigner la philosophie au couvent d'Erfurt. Docteur en théologie en 1512, il occupe par la suite la chaire d'enseignement biblique à l'université de Wittemberg (maison de Luther de Wittemberg), ville où il est à partir de 1514 prédicateur de l'Église. Enseignement, prédication et recherche personnelle sont alors ses trois activités essentielles.
Vers la Réforme[modifier | modifier le code]
Certains font remonter les idées réformatrices de Luther à un séjour qu'il fait à Rome en 1510 — 1511 pour les affaires de son ordre.




Église de la Toussaint de Wittemberg
Ce n'est apparemment pas le cas, et les abus ecclésiastiques de l'époque ne semblent pas l'émouvoir outre mesure. Plus importants sont ses travaux sur les épîtres de Paul et son obsession du salut. Luther en arrive à se dire que l'homme doit accepter son état de pécheur et qu'il est forcément imparfait devant Dieu, ce qui n'empêche pas la pénitence. En revanche, vouloir résoudre le problème du péché par des indulgences, le plus souvent monnayées, est pour lui une pratique incompatible avec la piété et une façon trop facile d'éluder les vrais problèmes.




Portes en bronze des 95 thèses de Luther
Le conflit avec la papauté éclate en 1517, à propos de l'indulgence décrétée par le pape Léon X pour faoriser la construction de la basilique Saint-Pierre, chef-d'œuvre architectural et artistique, indulgence soutenue en Allemagne par l'archevêque- électeur de Mayence Albert de Brandebourg. Le 31 octobre, Luther écrit à l'archevêque pour lui demander de ne pas cautionner cette indulgence et joint à sa lettre les 95 thèses. Comme l'affirme son contemporain Philippe Mélanchthon, le 31 octobre 1517 il aurait placardé sur les portes de l'église de la Toussaint de Wittemberg ses 95 thèses condamnant violemment le commerce des indulgences pratiqué par l’Église catholique romaine, et plus durement encore les pratiques du Haut clergé — principalement de la papauté. Ces 95 Thèses, également appelées Thèses de Wittenberg, sont imprimées à la fin de l'année. Il s'insurge contre l'imposition de dogmes tels que celui du Purgatoire. Dès lors, cette controverse entre théologiens (donc universitaires) devient une affaire publique et politique. Luther est dénoncé à Rome par l'archevêque Albrecht. Le pape Léon X (de la famille Médicis) lui ordonne de se rétracter par la bulle pontificale Exsurge Domine, mais Luther la brûle en public et rompt avec l'Église catholique romaine, en 1521. Un an plus tard commence contre lui un long procès qui aboutira à son excommunication.
Entre-temps, l'empereur Maximilien est mort et son petit-fils Charles d'Espagne lui a succédé. Le nouvel empereur est un prince Flamand. Il règne depuis trois ans sur l'Espagne et les récentes colonies américaines, la majeure partie de l'Italie et les Pays-Bas bourguignons. Il est âgé de 19 ans et ne parle pas l'allemand.
Mise en œuvre de la Réforme[modifier | modifier le code]
Face à Martin Luther, Rome choisit l'affrontement, méconnaissant donc l'adversaire et sa pugnacité, et sans doute aussi la situation politique allemande. Le procès menant à son excommunication, loin d'affirmer le catholicisme, ne fait qu'accélérer le processus de la Réforme.
L'excommunication et la mise au ban du Saint-Empire[modifier | modifier le code]
En octobre 1518, Martin Luther est convoqué à Augsbourg, où le cardinal Cajetan, nonce apostolique, est chargé d'obtenir sa rétractation. Peine perdue. Après cet échec, le pape Léon X décide d'adopter une attitude plus conciliante : il nomme Karl von Miltitz nonce apostolique et le charge de remettre à Frédéric le Sage dont Luther est le sujet, la Rose d'or qu'il convoite en vain depuis trois ans, espérant ainsi le convaincre de faire cesser les attaques de Luther contre la pratique des indulgences. Les 5 et 6 janvier 1519, Miltitz rencontre Luther à Altenburg. Il obtient de sa part l'engagement de ne plus s'exprimer sur la question des indulgences, promettant de son côté d'imposer également le silence à ses adversaires Johann Tetzel et Albert de Brandebourg. À la suite de cette entrevue, Luther écrit au pape une lettre qu'il remet à Miltitz. De nouvelles rencontres ont lieu entre les deux hommes, le 9 octobre 1519 à Liebenwerda puis en octobre 1520 à Lichtenburg, près de Wittenberg, mais la rupture avec Rome est déjà consommée. C'est qu'entre temps, Luther a aggravé son cas : en juillet 1519 lors de sa controverse avec Johann Eck (Dispute de Leipzig), qui sera l'organisateur de la Contre-Réforme dans l'Empire, il met en cause l'infaillibilité des conciles. En juin 1520, Rome publie la bulle Exsurge Domine le menaçant d'excommunication, tandis que ses livres sont brûlés. Luther réagit avec la même violence, brûlant le 10 décembre à la fois la bulle papale et le droit canonique. L'excommunication, désormais inévitable, est prononcée le 3 janvier 1521 (bulle Decet Romanum Pontificem).




L'empereur vers 1522
Reste maintenant à mettre Luther au ban du Saint-Empire, ce qui ne peut se faire qu'après accord des États de l'Empire. Dans ce but Charles Quint, 'empereur du Saint-Empire romain germanique et roi d'Espagne, convoque Martin Luther en avril 1521 devant la diète de Worms (Rhénanie-Palatinat, Allemagne). Un sauf-conduit lui est accordé afin qu'il puisse s'y rendre en toute sécurité. Mais face à l'empereur, Luther refuse à nouveau de se plier aux exigences de l'Église, et il proclame notamment :
« Votre Majesté sérénissime et Vos Seigneuries m'ont demandé une réponse simple. La voici sans détour et sans artifice. À moins qu'on ne me convainque de mon erreur par des attestations de l'Écriture ou par des raisons évidentes — car je ne crois ni au pape ni aux conciles seuls puisqu'il est évident qu'ils se sont souvent trompés et contredits — je suis lié par les textes de l'Écriture que j'ai cités, et ma conscience est captive de la Parole de Dieu ; je ne peux ni ne veux me rétracter en rien, car il n'est ni sûr, ni honnête d'agir contre sa propre conscience. Me voici donc en ce jour. Je ne puis faire autrement. Que Dieu me soit en aide21. »
Sa mise au ban de l'empire est alors prononcée.
Les appuis politiques[modifier | modifier le code]
On peut difficilement imaginer un moine mendiant, même docteur en théologie et soutenu par un nombre important d'humanistes et de pasteurs, luttant seul à la fois contre la toute puissante Église romaine et contre Charles Quint, le plus important souverain d'Europe, et personnellement très attristé par les déviations de la Réforme. Certes, Charles Quint a d'autres sujets de préoccupation — il doit lutter contre l'invasion turque d'une bonne partie de ses territoires à l'Est et en son absence ses sujets Espagnols s'agitent. Luther est mis au ban de l'Empire — ce qui signifie que n'importe qui peut le mettre à mort impunément. Mais il dispose cependant, outre un appui populaire assez large, de divers appuis politiques, tels celui du landgrave de Hesse et surtout celui du prince-électeur de Saxe Frédéric III le Sage (1463–1525).
Aussitôt sa condamnation prononcée, son ami l'Électeur de Saxe Frédéric III le Sage, craignant qu'il ne lui arrivât malheur, « l'extrait » (plus précisément des hommes de confiance de Frédéric III enlèvent Luther alors qu'il traverse la forêt de Thuringe le 4 mai 152122) du château d'Altenstein, où il est chez Burghard II Hund von Wenkheim, et le met à l'abri dans le château de Wartbourg, près d'Eisenach. Il y demeure jusqu'au 6 mars 1522 sous le pseudonyme de chevalier Georges. C'est ici que Luther commence sa traduction de la Bible, d'abord celle du Nouveau Testament. La tradition veut qu'il ait laissé une trace de son passage : un jour où le Diable venait une fois de plus le tourmenter, l'empêchant ainsi de travailler, il lança son encrier contre le Démon, ce qui occasionna une tache sur le mur… encore visible aujourd'hui. Après moins de deux ans de clandestinité, il revient de son propre chef au cloître de Wittemberg, qu'il ne quittera plus guère désormais, et où il ne sera plus vraiment inquiété.
La réforme protestante se répand dans les principautés voisines, façonnant une sorte d'unité allemande que Charles Quint ne peut combattre, empêtré qu'il est dans ses guerres contre la France.
Lors de la diète de Spire (avril 1529), le souverain tente bien de reprendre les choses en main, mais il se heurte à six princes et quatorze villes qui protestent d'en appeler à un concile si Charles Quint veut revenir à l'édit de Worms. La diète d'Augsbourg de 1530, au cours de laquelle Philippe Mélanchthon lit la Confession d'Augsbourg, confirme la résistance des princes protestants, qui forment la ligue de Smalkalde en 1531.
Les détracteurs de Martin Luther lui ont souvent fait grief de ce soutien des princes, lui reprochant d'avoir mis en place une religion qui n'est pas vraiment celle du peuple. Ils lui reprochent surtout son comportement pendant la guerre des Paysans allemands (1524 – 1525), révolte provoquée par la misère mais liée aussi à la question religieuse et à des préoccupations proches des siennes (plusieurs leaders du mouvement étaient anabaptistes). En avril 1525, en des termes très durs, Luther se prononce pour une répression impitoyable de la révolte — il y aura en tout plus de 100 000 morts. En effet, pour Luther, se révolter contre son souverain c'est se révolter contre Dieu lui-même : Dieu a donné à certains le « privilège » de gouverner, même si ceux-là se révèlent injustes ou mauvais, Dieu n'a pas pu se tromper. Il s'agit d'une punition divine que d'avoir placé à la tête d'un peuple un souverain cruel. Et cette punition est méritée car, encore une fois, Dieu ne peut se tromper.
Développement du protestantisme[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Protestantisme.
Initiateur d’une quête théologique personnelle, préférant l'augustinisme à la scolastique, axée sur l'Écriture et la figure majeure du Christ, et mettant l'accent sur le salut par la foi, Martin Luther se retrouve malgré lui à la tête d’une nouvelle Église, qu’il lui faut organiser rapidement pour éviter tout débordement. En 1522 à Wittemberg, pendant que lui-même était retenu au château de Wartbourg, l'enthousiaste Andreas Bodenstein von Karlstadt avait profondément éradiqué de la messe toutes les allusions sacrificielles, pratiqué la communion sous les deux espèces et incité à mépriser les dévotions populaires et les images. Luther n'en demandait pas tant : selon lui, il importait d'éviter de heurter les faibles, seule la parole persuasive était de mise.
Bien que spontanément conservateur, et ne voulant pas qu'on se réclame du nom de luthérien mais de celui de chrétien, Luther est condamné à faire évoluer la nouvelle Église, dans un sens qui l’éloignera de plus en plus des traditions romaines. Il faut aussi la doter d’outils pédagogiques23, ce qui sera fait en 1529 avec Le Petit Catéchisme, à l’usage du peuple, et le Grand Catéchisme, destiné aux pasteurs. Entre temps, de nombreux changements avaient déjà eu lieu : suppression de la plupart des sacrements — seuls sont conservés le baptême et l’eucharistie —, suppression des vœux monastiques et du célibat des prêtres, élection des pasteurs par des communautés locales, messe en allemand (1526) etc.
Bien que désapprouvant les moines qui s'étaient hâtés de quitter son propre couvent de Wittenberg, Luther, au terme d'une réflexion critique sur les vœux monastiques, se marie lui-même en 1525 avec une ancienne religieuse, Catherine de Bora dont il aura six enfants.
Luther pamphlétaire[modifier | modifier le code]
La chasse aux sorcières et sorciers exista dans les régions tant protestantes que catholiques romaines de l'Europe centrale, pendant et après la Réforme. Luther, et plus tard Jean Calvin, y apportèrent leur soutien. Ils se basaient sur les mots de la Bible (Exode 22:17) « tu n'accepteras pas de laisser vivre une sorcière ». Luther alla jusqu'à en parler dans certains de ses sermons (celui du 6 mai 1526 WA 16, 551f., et aussi WA 3, 1179f, WA 29, 520f). Dans celui du 25 août 1538, il dit : « vous ne devez pas avoir de pitié pour les sorcières, quant à moi je les brûlerais » (WA 22, 782 ff.). Il estimait que la sorcellerie était un péché allant à l'encontre du deuxième commandement.
Au cours des Guerres austro-turques (1521 – 1543), Luther instrumentalise la menace de l'impérialisme ottoman pour servir ses visées politico-religieuses. Il faut, selon lui, vaincre d'abord les « Turcs de l'intérieur », c'est-à-dire les papistes, pour être en mesure de repousser le Grand Turc d'Istambul, ces deux fléaux n'étant que deux incarnations différentes de l'Antéchrist. Toutefois, avec le Siège de Vienne (1529), le danger commence à peser sur l'Europe centrale, et son attitude se met alors à évoluer. Dans un nouveau pamphlet : Vom Kriege wider die Türken, il affirme que le pape n'a jusque-là fait qu'utiliser la menace ottomane comme prétexte pour faire de l'argent et vendre des indulgences. Luther explique l'échec des résistances à l'expansion ottomane par la doctrine augustinienne des deux royaumes : il n'appartient pas à l'Église de faire la guerre ou de la diriger : allusion à peine voilée à l'évêque hongrois Pál Tomori, qui, en tant que général, est alors responsable de la défaite de Mohàcs ; la résistance contre les Turcs est l'affaire des seules autorités temporelles, auxquelles chacun doit se soumettre, mais qui n'ont aucune prérogative en matière de foi. Cette argumentation anéantit toute possibilité d'appeler à une croisade. Luther ne justifie la guerre contre les Turcs que dans la mesure où il s'agit d'une guerre défensive et appelle à des tractations réciproques.
Luther marque encore plus nettement cette distinction rigide entre l'ordre spirituel et l'ordre temporel dans son « Appel à la mobilisation contre les Turcs » (Heerpredigt wider die Türken), publié à l'automne 1529, où il dénonce les Ennemis du Christ (« Feinde Christi »), agite les signes eschatologiques du Jugement Dernier et fait un devoir aux Chrétiens de « frapper sans crainte » (« getrost dreinzuschlagen »). Par ce ton nouveau, il entend ôter tout fondement aux reproches qu'on lui a faits de servir la cause des hérétiques en divisant la Chrétienté24.
C'est ainsi qu'à l'encontre de son précepte : « Brûler les hérétiques est contre la volonté du Saint Esprit » (« Ketzer verbrennen ist wider den Willen des Heiligen Geistes », 1519), il approuve la répression de l'anabaptisme. En 1535, princes catholiques et protestants de Rhénanie se liguent pour écraser la théocratie de Münster. Luther publie encore d'autres pamphlets : Des Juifs et de leurs mensonges (Von den Juden und ihren Lügen, 1543), Contre la papauté de Rome, inspirée du Diable (Wider das Papsttum zu Rom, vom Teufel gestiftet, 1545).
C'est ainsi qu'après avoir prêché ouvertement une attitude humaine et tolérante envers les Juifs dans la mesure où ils accepteraient de se convertir au christianisme, il adopte vers la fin de son existence une position violemment judéophobe où il prône des solutions comme brûler les synagogues. Cette attitude sera importante dans le maintien d'un fort antisémitisme en Allemagne. Voir son pamphlet Des Juifs et de leurs mensonges.
Enfin Martin Luther est conscient de s'être trop volontiers et trop souvent abandonné, dans ses écrits polémiques, à un talent inné de pamphlétaire dont les insultes, truculentes, ne sont pas absentes.
Les dernières années[modifier | modifier le code]
Luther vit toutes ses dernières années à Wittenberg (maison de Luther). Il est affecté par la gravelle, et connait plusieurs périodes de dépression et d'angoisse (1527, 1528, 1537, 1538), dues au décès de sa fille Madeleine ou aux querelles entre protestants. Considéré par certains comme un vieillard acariâtre, il n'a rien perdu de sa pugnacité. Son adversaire principal reste le pape, pour lequel il n'a pas de termes assez durs. Mais il s'en prend également aux Juifs, coupables apparemment de ne pas s'être convertis à la nouvelle religion, et dont il souhaitait voir les synagogues brûler, les maisons détruites et l'argent confisqué. L'antisémitisme de Luther lui a été longtemps reproché, d'autant que les nazis n'ont pas hésité à le revendiquer pour justifier leurs crimes. Martin Luther s'éteint après avoir confirmé sa foi, alors qu'il est à Eisleben, sa ville natale, afin de régler un différend entre les comtes de Mansfeld. Martin Luther et Philippe Mélanchthon reposent à l'église de la Toussaint de Wittemberg.
Sa théologie[modifier | modifier le code]


Article détaillé : luthérianisme.
Eléments fondamentaux et évolution de la théologie de Luther[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Cinq solae.
La théologie luthérienne qui se caractérise par sa complexité est souvent résumée par les quatre Sola/Solus :
sola scriptura: "Les saintes Écritures seules" représentent la source de toute foi et de toute connaissance que nous avons de Dieu : c'est elle, par conséquent, qui constitue la norme critique de tout discours et de toute action chrétienne ;
sola gratia: "La grâce seule" compte sans qu'aucune intervention de l'homme pour atteindre son propre salut ne joue un rôle;
sola fide: "la foi seule", uniquement si nous croyons dans le Christ, sans aucune œuvre de notre part, que nous pouvons atteindre le salut;
solus Christus: "le Christ seul", vraiment homme et vraiment Dieu, permet par son sacrifice vicarial sur la croix une justification et la guérison qui nous sont transmisses par l’Évangile et par le sacrement de l'Eucharistie. Ce dernier principe est la pierre de touche des trois autres.
Critique du monachisme[modifier | modifier le code]
Il est courant d'établir un lien entre Martin Luther et l'humanisme qui se caractérise, entre autres, par une réhabilitation du corps et de la vie.
Luther condamne ainsi la vie monastique. Avec Dein Ruf ist dein Beruf (ta vocation est ton métier) il suggère que la vocation de tout un chacun n'est pas d'y chercher Dieu mais de s'incarner dans le monde. La pratique des règles de foi dans les conditions les plus diverses.
La traduction de l'exhortation de Martin Luther est délicate : en allemand, der Ruf signifie « appel » (du verbe rufen, appeler) ; Beruf est à la fois « métier » et « vocation ». Le jeu de mots signifierait alors « Tu es appelé à vivre une profession ».
« Libère-moi selon ta justice » (Psaume 31)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : sola fide.
Dieu accueille l'homme pécheur qui s'abandonne à lui selon Luther. Le seul lien possible entre Dieu et les hommes est la Foi. Les actes ne peuvent donc rien à eux seuls : il ne sert à rien d'être charitable, généreux, pieux... si l'on n'a pas la Foi. Il faut d'abord s'abandonner à Dieu pour ressentir la Foi ; les actes viendront ensuite d'eux-mêmes, ainsi que le Salut. À noter que la théologie luthérienne est très théocentrée (se concentre sur le Père) alors que le catholicisme de l'époque est principalement dirigé vers le Christ intercesseur.
L'autorité de l'Évangile[modifier | modifier le code]
L'homme n'a qu'un seul guide infaillible pour trouver le bon chemin, c'est la Parole de Dieu, l'Écriture qui le mène au Christ. Dieu, le seul être entièrement libre donne à chaque homme la possibilité d'accepter ou de refuser la Parole et la Foi. La religion est une affaire personnelle et non dictée par le pouvoir en place. On a ici une pensée charnière entre le pessimisme du Moyen Âge et le « libre arbitre-isme » des humanistes. Il est rendu capable par la puissance de l'Évangile d'abandonner ses péchés pour se trouver en nouveauté de vie, libre en Christ.
Sommeil des âmes[modifier | modifier le code]
Luther a traduit quelques passages de la Bible conformément à son opinion sur le sommeil des âmes25.[non neutre]
Traduction de la Bible[modifier | modifier le code]


La traduction de la Bible en allemand, langue vernaculaire qu'a effectuée Luther, rapproche le peuple des Saintes Écritures et a un impact culturel primordial, en permettant la large diffusion d'une norme de la langue allemande écrite et en donnant des principes généraux sur la traduction26. Elle a notamment une large influence sur la traduction anglaise connue sous le nom de Bible du roi Jacques27.




Bible en allemand de Luther
Au début, Luther n'a que peu d'égard pour les Livres d'Esther, l'Épître aux Hébreux, l'Épître de Jacques, l'Épître de Jude, et le Livre de l'Apocalypse. Il appelle l'Épître de Jacques « une épître de paille » ; il trouve que ces livres se réfèrent peu au Christ et à Son œuvre salutaire. Il a également des paroles dures à l'égard du Livre de l'Apocalypse, disant qu'il ne peut « en aucune manière ressentir que le Saint Esprit avait pu produire ce livre ».
Il met en doute l'apostolicité des épîtres aux Hébreux, de Jacques, de Jude, et de l'Apocalypse rappelant que leur canonicité n'était pas universellement acceptée dans la première Église (ce sont les antilegomena). Cependant, Luther ne les retire pas de ses éditions des Saintes Écritures. Ses points de vues sur certains de ces livres changeront des années plus tard.
Luther choisit de placer les apocryphes bibliques entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Ces livres qui sont ajoutés aux livres canoniques se trouvent dans la Septante grecque mais non dans les textes massorétiques hébreux. Luther laisse largement leur traduction aux soins de Philippe Mélanchthon et Justus Jonas. Ces livres ne figurent pas dans la table des matières de son édition de l'Ancien Testament de 1523, et on leur a attribués le titre couramment utilisé d'« Apocryphes ». Ces Livres sont considérés comme étant inférieurs aux Saintes Écritures, mais elles sont utiles et bonne à lire dans la version de 1534.
Luther et la musique[modifier | modifier le code]


Admirateur de la musique sous toutes les formes et compositeur de chants religieux, Luther introduit dans l'Église évangélique les cantiques à une ou deux voix, en langue vulgaire, chantés par l'assemblée des fidèles. Sous le nom de chorals, ces cantiques deviennent le centre de la liturgie protestante, et leur influence sur le développement de la musique allemande se fait sentir durant de longues années, ainsi il prend une place essentielle dans l'œuvre de Jean-Sébastien Bach. La plus connue de ses hymnes, Ein' feste Burg (« C'est un rempart que notre Dieu »), reste populaire parmi les luthériens et d'autres protestants aujourd'hui28.
Musée[modifier | modifier le code]


Maison de Luther (xve siècle), cloître de l'Université de Wittemberg où Luther vécut plus de 35 ans. Le musée est à ce jour le plus grand musée du monde de la Réforme protestante et le bâtiment est reconnu site du patrimoine mondial depuis 1994.
Principaux ouvrages[modifier | modifier le code]


Du serf arbitre, suivi de Diatribe d'Érasme sur le libre-arbitre, Gallimard, 2001 (ISBN 2070414698).
Gorgées d'évangile, Bergers et Mages (ISBN 2-85304-131-X).
Luther, les grands écrits réformateurs, GF-Flammarion, 1999 (ISBN 2080706614).
De la liberté du chrétien, Seuil, 1996.
Les Quatre-Vingt-Quinze-Thèses, Oberlin (ISBN 2-85369-253-1).
Sur le roc de la parole, Bergers et Mages, (ISBN 2-85304-122-0).
Le Petit Catéchisme (1529).
Des Juifs et de leurs mensonges (1543).
Mémoires, Traduits et mis en ordre par Jules Michelet, Mercure de France, 2006.
Œuvres, Gallimard, Bibliothèque De La Pléiade, 1999.
Bibliographie[modifier | modifier le code]


Martin Luther
Léon Chestov, Sola Fide, Luther et l'Église
Gerhard Ebeling, Luther : Introduction à une réflexion théologique, Labor et Fides, 1988
Lucien Febvre, Martin Luther, un destin, PUF, 2008, coll. « Quadrige ». [1re édition : 1928]
Marc Lienhard, Martin Luther: un temps, une vie, un message, Labor et Fides (coll. « Histoire et société »), 1991
Annick Sibué, Luther et la réforme protestante, Eyrolles, 2011, coll. « Eyrolles Pratique »
Marion Deschamps, "Luther et ses conjoints : de quelques portraits peints du couple luthérien", sur le site Europa moderna. Revue d'histoire et d'iconologie29
Matthieu Arnold, La correspondance de Luther, Mayence, 1996.
Jean-Marie Thiébaud, Blason de Luther, Intermédiaire des chercheurs et curieux, Paris, juillet-août 2010, p. 687.
La Réforme luthérienne
Pierre Chaunu, Le Temps des réformes : La crise de la chrétienté, l'éclatement (1250-1550), Fayard, 1977
Bernard Cottret, Histoire de la Réforme protestante, Tempus/Perrin, 2010.
Jean Delumeau, Thierry Wanegffelen, Bernard Cottret, Naissance et affirmation de la Réforme, PUF, rééd. 2012 (1re éd. 1973).
Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Luce Pietri, André Vauchez, Marc Venard (dir.), Histoire du christianisme, t. 7 : De la réforme à la Réformation (1450-1530), Desclée, 1994
Portraits de Martin Luther[modifier | modifier le code]


1519 : Lucas Cranach l'Ancien, Portrait de Martin Luther, Bruxelles, collection particulière.
1520 : Lucas Cranach l'Ancien, Portrait de Martin Luther, burin, 14 x 9,7 cm, monogrammé et daté (MDXX).
1521 : Hans Baldung Grien, d'après Lucas Cranach l'Ancien, Portrait de Martin Luther, bois.
1525 :
Lucas Cranach l’Ancien, double portraits en tondi de Martin Luther et Katharina von Bora, peinture sur bois, Kunstmuseum Basel.
Lucas Cranach l'Ancien, Portrait de Martin Luther, huile sur panneau de chêne, 40,9 x 27,2 cm, monogrammé et daté, au Bristol City Museum and Art Gallery (Bristol).
1529 :
Lucas Cranach l'Ancien, Portrait de Martin Luther, huile, au Musée régional de la Hesse.
Lucas Cranach l'Ancien, Portrait de Martin Luther et de Katharina von Bora, huile sur bois, 36,5 x 23 cm / 37 x 23 cm, monogrammé et daté, à la Galerie des Offices, à Florence.
Références[modifier | modifier le code]


Articles connexes[modifier | modifier le code]
Sur les autres projets Wikimedia :
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Jean Calvin
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Léon Chestov
Andreas Cellarius (théologien)
Université de Wittenberg
Église de la Toussaint de Wittemberg
Rose de Luther
Johann Walther
Église luthérienne
Luthéranisme
Jean-Sébastien Bach
Liens externes[modifier | modifier le code]
(de) Œuvres de Martin Luther sur Zeno.org
(de) (la) D. Martin Luthers Werke, Weimar 1883-1929 Weimarer Ausgabe - WA (l'édition de référence des œuvres de Luther, presque complète, en accès libre + l'édition Walch, 1740-1753 - site consulté le 24 janvier 2013).
(fr) Le Petit Catéchisme de Martin Luther
(en) Christian Classics Etheral Library (Œuvres et et sermons de Martin Luther en PDF, site consulté le 24 janvier 2013).
(de) Martin Luther – Eine Bibliographie (site consulté le 24 janvier 2013).
Notes[modifier | modifier le code]
↑ J. Delumeau et T. Wanegffelen, Naissance et affirmation de la Réforme, PUF, Nouvelle Clio, 2008 (rééd.).
↑ Plass, Ewald M. Monasticism, in Luther Says : An Anthology. St. Louis: Concordia Publishing House, 1959, 2:964.
↑ Challenges to Authority : The Renaissance in Europe : A Cultural Enquiry, Volume 3, par Peter Elmer, page 25
↑ Martin Luther: Biography. AllSands.com. 26 juillet 2008 http://www.allsands.com/potluck3/martinlutherbi_ugr_gn.htm>.
↑ What ELCA Lutherns Believe. Evangelical Lutheran Church in America. 26 juillet 2008 <http://archive.elca.org/communication/brief.html>.
↑ His 'protest for reformation' coined the term Protestant, so he was called the father of Protestanisme. (Saraswati, Prakashanand. The True History and the Religion of India : A Concise Encyclopedia of Authentic Hinduism. New York: Motilal Banarsidass (Pvt. Ltd), 2001.)
↑ Hillerbrand, Hans J. Martin Luther : Significance Encyclopaedia Britannica, 2007.
↑ Ewald M. Plass, What Luther Says, 3 vols., (St. Louis: CPH, 1959), 88, no. 269 ; M. Reu, Luther and the Scriptures, Columbus, Ohio: Wartburg Press, 1944), 23.
↑ Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, chapitre 1 « Les antécédents », p. 22, Folio Histoire, 1991.
↑ McKim, Donald K. (ed.) The Cambridge Companion to Martin Luther. New York : Cambridge University Press, 2003, 58 ; Berenbaum, Michael. Anti-Semitism Encyclopaedia Britannica, accessed January 2, 2007./Luther, Martin. On the Jews and Their Lies, tr. Martin H. Bertram, in Sherman, Franklin. (ed.) Luther's Works. Philadelphia : Fortress Press, 1971, 47:268–72.
↑ Hendrix, Scott H. "The Controversial Luther", Word & World 3/4 (1983), Luther Seminary, St. Paul, MN, p. 393: « And, finally, after the Holocaust and the use of his anti-Jewish statements by National Socialists, Luther's anti-semitic outbursts are now unmentionable, though they were already repulsive in the sixteenth century. As a result, Luther has become as controversial in the twentieth century as he was in the sixteenth ». Voir aussi Hillerbrand, Hans. "The legacy of Martin Luther", in Hillerbrand, Hans & McKim, Donald K. (eds.) The Cambridge Companion to Luther. Cambridge University Press, 2003.
↑ Jean-Pierre Sternberger - Colloque "Juifs et protestants en France aujourd'hui", 02/05/2004
↑ Marty, Martin. Martin Luther. Viking Penguin, 2004, p. 3.
↑ Marty, Martin. Martin Luther. Viking Penguin, 2004, p. 2–3
↑ a, b et c Marty, Martin. Martin Luther. Viking Penguin, 2004, p. 5.
↑ a, b, c et d Marty, Martin. Martin Luther. Viking Penguin, 2004, p. 6.
↑ Brecht, Martin. Martin Luther. tr. James L. Schaaf, Philadelphia: Fortress Press, 1985–93, 1:48.
↑ Schwiebert, E.G. Luther and His Times. St. Louis: Concordia Publishing House, 1950, 136.
↑ Marty, Martin. Martin Luther. Viking Penguin, 2004, p. 7.
↑ Michel Péronnet, Le xve siècle, Hachette U, 1981, p. 136
↑ Die Predigtdatenbank
↑ Albert Greiner, Martin Luther ou, L'hymne à la grâce, Plon, 1966, p. 182
↑ Annick Sibué, Martin Luther et sa réforme de l'enseignement, origines et motivations, Edilivre, 2010
↑ D'après Das Kreuz und der Halbmond. Die Geschichte der Türkenkriege, Düsseldorf et Zürich, Artemis & Winkler, 2004, p. 249–252
↑ Ignaz von Döllinger La Réforme, son développement intérieur et les résultats qu'elle a produits dans le sein de la société . 1848 p147 ". Luther conçoit la singulière idée que les âmes des hommes, après leur mort et jusqu'au jour du jugement, demeurent dans un état où elles n'ont aucune conscience d'elles-mêmes, et qui serait analogue au sommeil"
↑ Martin Luther, Das eyn Christliche versamlung odder gemeyne recht und macht habe, alle lehre tzu urteylen und lerer tzu beruffen, eyn und abtzusetzen, Grund und ursach aus der Schrifft (1523) (Weimarer Ausgabe vol. 11, p. 408-416).,
↑ Tyndale's New Testament, New Haven, CT: Yale University Press, 1989, ix–x.
↑ Cf. Hubert Guicharrousse, Les Musiques de Luther, préface de Marc Lienhard, Genève, Labor et Fides, collection Histoire et Société no 31, 1995, 324 p.
↑ Analyse du rôle de l'atelier de Cranach dans la diffusion des portraits de Luther en Europe ; article complet téléchargeable en PDF.
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5 Novembre 2013, 02:09am

Publié par hugo



Qui de Sont les protestants?
+ ENVOYER CE LIEN + PARTAGER CET ARTICLE Les Signes des Temps Interview d'Eric Denimal, auteur du «Protestantisme pour les nuls». - 29 OCTOBRE 2013 - ERIC Denimal Dans Un premier ministre intérimaires, études SES en théologie conduisent logiquement Éric Denimal à Exercer en TANT Que pasteur. Il deviendra par la suite journaliste et sérums, Entre Autres, rédacteur en chef de Christianisme au XXe siècle. This double expérience l'Amène à se spécialiser Dans La vulgarisation biblique. Son DERNIER livre, Le protestantisme pour les nuls, Vient de paraître aux-premières éditions. Après la parution, en 2004 de La Bible pour les nuls, Qui a Été vendue A plus de 120 000 exemplaires et ne Cesse d'être réimprimée, Vous publiez Aujourd'hui le protestantisme pour les nuls. Quelles Raisons Vous y Ont Poussé? Versez Ce Qui Est de La Bible pour les nuls, J'AVAIS DEPUIS Longtemps la conviction qu'un livre d'initiation à la Bible Pour Le Grand manquait publique, et au Québec tones nir pourrions atteindre Jamais CE publique Sans un livre d'Introduction à la Bible Publié par Une Grande Maison Spécialisée dans L'édition d'Ouvrages pédagogiques et Pratiques. Ce Projet a Pris forme Grâce aux Editions First. DEPUIS le Succès de CET ouvrage, J'ai proposons d'Autres thèmes, Qui n'ont Pas Toujours Été acceptés. MAIS lorsque J'ai Evoque Le protestantisme pour les nuls, l'idée a séduit l'éditeur Qui Avait Déjà Publié le catholicisme, l'islam, le bouddhisme ... pour les nuls. De plus, Il Faut bien dire Que le visage du protestantisme français un Beaucoup Changé CES Dernières Années et qu'un état ​​des lieux devenait Judicieux. L'église protestante EST-ELLE méconnue du grand public? Le protestantisme a Assez bonne presse et bien des Gens trouvent this religion Intéressante, sans verser Autant la Connaître Vraiment. On entend par dire Que c'est bien Que les pasteurs puissent se marier par rapport aux curés, MAIS CELA à part, On connaît Très mal les protestants. Luther et Calvin de Sont des Toutes Petites figures dans L'Histoire enseignée à l'école et la discrétion des «parpaillots» nir Permet PAS DE LA Cerner qu'ils revendiquent de la religion. Les luthéro-réformés de Sont Très retenus, ILS aiment la couleur muraille AVEC la Volonté de passer inaperçus TANT ILS Ont eu du mal à Être Intégrés DANS UN paie FORMIATE par le catholicisme. Les évangéliques souffrent, quant à EUX, D'Une mal-Connaissance. ILS de Sont souvent Victimes de caricatures, marqués par Ce Qui Vient des Etats-Unis. Ailleurs Par, Les Médias sans Cesse Tentes de souligner l'insolite trouvent Toujours des énergumènes non représentatifs revendiquant juin foi évangélique. Enfin, Dans Une société ou La culture générale Reste limitée et façonnée par Une Certaine l'image du religieux, Tout Ce Qui N'Est Pas catholique demeure suspect. Commentaire expliquer Que Tant de mouvements aient vue le jour au sein du protestantisme? Un journaliste me Collègue Disait Un jour: «Vous,-les protestants, VOUS AVEZ LA CHANCE de n'avoir pas de pape coulée dicter CE qu'il Faut Croire, MAIS VOUS AVEZ LA Malchance D'AVOIR 3 000 pasteurs Qui se prennent écoulement des papes! »Au delà de la boutade, la question Est Celle de la fidélité à l'Évangile. Ce Qui est vrai dans L'Ancien Testament, Avec un peuple qui-sans Cesse s'éloigne de la Vraie religion, HNE vrai POUR L'Église chrétienne. CHAQUE siècle une UEV des crises. Il ne s'agit Pas only D'Une tension Entre Conservateurs et progressistes, il s'agit also de fidélité Qui s'use et qu'il Faut revitaliser. Les plongeurs Constant Nés dans Le protestantisme de Sont logiques AVEC L'idée des Réformateurs voulaient Qui juin Église Toujours en mouvement. D'ETAPE EN Étape, de découverte en redécouverte, l'Église Laisse sur place Ceux Qui ne veulent Pas Aller plus loin. L'histoire de l'église adventiste en Est Une illustration: des baptistes redécouvrent la théologie du retour du Christ et entrent DANS this attente, Mais l'imprudence d'Avoir Annoncé juin la date fatidique a entrainé Une grosse déception. Certains de Sont retournés DANS Leur église Initiale, d'Autres en Ontario continuent à dire, Avec raison, l'importance de l'attente du retour du Christ et de Sont devenus l'Église adventiste. les Lors des manifestations Autour du Mariage versent des les personnes homosexuelles, les MEDIAS ONT gissement relayé les-actions de Groupes catholiques. En Revanche, il me Semble Que Nous Avons Beaucoup Moins Entendu Parler des protestants. Est-CE Que dire à CES Derniers prennent part aux débats Moins de société? Je Pense qu'il y Avait Beaucoup d'évangéliques DANS CES manifestations et moins de luthéro-réformés. SI Les Médias ONT LEUR focaliser l'attention Sur les Catholiques, C'EST PARCE qu'ils étaient fr Groupes constitue l'TANDIS Qué-les évangéliques étaient plutot fr Ordres disperse. La Fédération protestante de France a rappele au Québec, versez le protestant, le mariage n'était Pas non sacrement et qu'il N'y Avait Fait Pas la same conviction théologique Autour de la défense du mariage sacraliser chez le catholique. Ce N'Est Pas Que le protestant Soit Pour Le mariage gay, MAIS SA résistance Est, plus éthique théologique au Québec. Comme souvent sur ​​CE type de sujets, les évangéliques de Sont ainsi Proches des catholiques au Québec Les Réformés. Du coup, l'ILS de Sont Percus Comme des intégristes. Or, au Québec CE Soit à propos du mariage gay, de l'exploitation des embryons Humains ous de la théorie du genre, Les évangéliques de Sont de mieux, en mieux Armés verser DANS ENTRER les grands débats de société. Et C'EST heureux! - Voir plus: http://regardsprotestants.com/vie-protestante/qui-sont-les-protestants # s ... Dans Un premier ministre Temps, Etudes SES en théologie conduisent logiquement Éric Denimal à Exercer en TANT Que pasteur. Il deviendra par la suite journaliste et sérums, Entre Autres, rédacteur en chef de Christianisme au XXe siècle. This double expérience l'Amène à se spécialiser Dans La vulgarisation biblique. Son DERNIER livre, Le protestantisme pour les nuls, Vient de paraître aux-premières éditions. Après la parution, en 2004 de La Bible pour les nuls, Qui a Été vendue A plus de 120 000 exemplaires et ne Cesse d'être réimprimée, Vous publiez Aujourd'hui le protestantisme pour les nuls. Quelles Raisons Vous y Ont Poussé? Versez Ce Qui Est de La Bible pour les nuls, J'AVAIS DEPUIS Longtemps la conviction qu'un livre d'initiation à la Bible Pour Le Grand manquait publique, et au Québec tones nir pourrions atteindre Jamais CE publique Sans un livre d'Introduction à la Bible Publié par Une Grande Maison Spécialisée dans L'édition d'Ouvrages pédagogiques et Pratiques. Ce Projet a Pris forme Grâce aux Editions First. DEPUIS le Succès de CET ouvrage, J'ai proposons d'Autres thèmes, Qui n'ont Pas Toujours Été acceptés. MAIS lorsque J'ai Evoque Le protestantisme pour les nuls, l'idée a séduit l'éditeur Qui Avait Déjà Publié le catholicisme, l'islam, le bouddhisme ... pour les nuls. De plus, Il Faut bien dire Que le visage du protestantisme français un Beaucoup Changé CES Dernières Années et qu'un état ​​des lieux devenait Judicieux. L'église protestante EST-ELLE méconnue du grand public? Le protestantisme a Assez bonne presse et bien des Gens trouvent this religion Intéressante, sans verser Autant la Connaître Vraiment. On entend par dire Que c'est bien Que les pasteurs puissent se marier par rapport aux curés, MAIS CELA à part, On connaît Très mal les protestants. Luther et Calvin de Sont des Toutes Petites figures dans L'Histoire enseignée à l'école et la discrétion des «parpaillots» nir Permet PAS DE LA Cerner qu'ils revendiquent de la religion. Les luthéro-réformés de Sont Très retenus, ILS aiment la couleur muraille AVEC la Volonté de passer inaperçus TANT ILS Ont eu du mal à Être Intégrés DANS UN paie FORMIATE par le catholicisme. Les évangéliques souffrent, quant à EUX, D'Une mal-Connaissance. ILS de Sont souvent Victimes de caricatures, marqués par Ce Qui Vient des Etats-Unis. Ailleurs Par, Les Médias sans Cesse Tentes de souligner l'insolite trouvent Toujours des énergumènes non représentatifs revendiquant juin foi évangélique. Enfin, Dans Une société ou La culture générale Reste limitée et façonnée par Une Certaine l'image du religieux, Tout Ce Qui N'Est Pas catholique demeure suspect. Commentaire expliquer Que Tant de mouvements aient vue le jour au sein du protestantisme? Un journaliste me Collègue Disait Un jour: «Vous,-les protestants, VOUS AVEZ LA CHANCE de n'avoir pas de pape coulée dicter CE qu'il Faut Croire, MAIS VOUS AVEZ LA Malchance D'AVOIR 3 000 pasteurs Qui se prennent écoulement des papes! »Au delà de la boutade, la question Est Celle de la fidélité à l'Évangile. Ce Qui est vrai dans L'Ancien Testament, Avec un peuple qui-sans Cesse s'éloigne de la Vraie religion, HNE vrai POUR L'Église chrétienne. CHAQUE siècle une UEV des crises. Il ne s'agit Pas only D'Une tension Entre Conservateurs et progressistes, il s'agit also de fidélité Qui s'use et qu'il Faut revitaliser. Les plongeurs Constant Nés dans Le protestantisme de Sont logiques AVEC L'idée des Réformateurs voulaient Qui juin Église Toujours en mouvement. D'ETAPE EN Étape, de découverte en redécouverte, l'Église Laisse sur place Ceux Qui ne veulent Pas Aller plus loin. L'histoire de l'église adventiste en Est Une illustration: des baptistes redécouvrent la théologie du retour du Christ et entrent DANS this attente, Mais l'imprudence d'Avoir Annoncé juin la date fatidique a entrainé Une grosse déception. Certains de Sont retournés DANS Leur église Initiale, d'Autres en Ontario continuent à dire, Avec raison, l'importance de l'attente du retour du Christ et de Sont devenus l'Église adventiste. les Lors des manifestations Autour du Mariage versent des les personnes homosexuelles, les MEDIAS ONT gissement relayé les-actions de Groupes catholiques. En Revanche, il me Semble Que Nous Avons Beaucoup Moins Entendu Parler des protestants. Est-CE Que dire à CES Derniers prennent part aux débats Moins de société? Je Pense qu'il y Avait Beaucoup d'évangéliques DANS CES manifestations et moins de luthéro-réformés. SI Les Médias ONT LEUR focaliser l'attention Sur les Catholiques, C'EST PARCE qu'ils étaient fr Groupes constitue l'TANDIS Qué-les évangéliques étaient plutot fr Ordres disperse. La Fédération protestante de France a rappele au Québec, versez le protestant, le mariage n'était Pas non sacrement et qu'il N'y Avait Fait Pas la same conviction théologique Autour de la défense du mariage sacraliser chez le catholique. Ce N'Est Pas Que le protestant Soit Pour Le mariage gay, MAIS SA résistance Est, plus éthique théologique au Québec. Comme souvent sur ​​CE type de sujets, les évangéliques de Sont ainsi Proches des catholiques au Québec Les Réformés. Du coup, l'ILS de Sont Percus Comme des intégristes. Or, au Québec CE Soit à propos du mariage gay, de l'exploitation des embryons Humains ous de la théorie du genre, Les évangéliques de Sont de mieux, en mieux Armés verser DANS ENTRER les grands débats de société. ! Et C'EST heureux - Voir plus:


http://fr.wikipedia.org/wiki/Protestantisme

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